Rapport d’activité

Commission Départementale de la Consommation des Espaces Agricoles

2012

Direction Départementale des Territoires

www.correze.equipement-agriculture.gouv.fr Février 2013 Sommaire ’année 2012 marque un tournant dans la mise en œuvre de Bilan d’activité 2012...... 3 politiques publiques encourageant une consommation foncière Lplus raisonnée. Un certain nombre de dispositions législatives ont Fiches thématiques...... 7 préparé le terrain dans le sillage du Grenelle de l’environnement et de la Dispositions du SCOT Sud Corrèze pour la protection loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche. Au niveau régional des espaces agricoles...... 8 diverses démarches en cours sont venues conforter ce tournant, telles que l’élaboration du schéma régional climat-air-énergie (SRCAE) et du Le plan local d’urbanisme (PLU) de ...... 11 plan régional de l’agriculture durable (PRAD), la mise en place d’un Révision de la carte communale de Saint germain les observatoire foncier régional, la création d’un centre de ressources sur le Vergnes ...... 13 foncier agricole.

Le plan local d’urbanisme (PLU) de ...... 15 La création de la commission de consommation des espaces agri- coles s’inscrit dans ce contexte et constitue l’outil-phare de la maîtrise La doctrine «constructibilité limitée» en Corrèze...... 17 de la consommation foncière. Au rythme d’une réunion mensuelle en Orientations locales pour encadrer les projets photovol- moyenne en 2012, elle a examiné une dizaine de documents d’urbanisme taïques au sol...... 19 et plus de soixante projets impactant des espaces agricoles en Corrèze. Parmi les projets les plus significatifs ayant fait progresser la régulation La pomiculture en Corrèze...... 21 de la consommation foncière dans le département, il convient de men- tionner le SCOT Sud 19 , dont les dispositions relatives au contrôle de la Annexes ...... 23 consommation foncière constituent l’épine dorsale, le PLUI de , «Urbanisation : le paradoxe limousin»...... 24 qui impose des orientations d’aménagement préalablement à l’urbanisa- tion, des documents d’urbanisme portés par des communes soumises à Pomiculture : la charte de bon voisinage...... 31 des pressions foncières fortes tels que ceux de Cosnac, Saint-Germain- L’évolution de la surface agricole utile...... 33 les-Vergnes ou bien Vigeois. Il faut également mentionner l’élaboration de doctrines en réponse à des Glossaire des sigles utilisés dans le document...... 34 débats se rapportant à des problématiques d’actualité interférant forte- ment avec la disponibilité et la fonctionnalité de l’espace agricole. Il en va ainsi de la poursuite d’une concertation locale visant à encadrer les projets photovoltaïques au sol à l’échelle du département, de l’élaboration d’un guide relatif à l’application du principe de constructibilité limitée dans les communes soumises au RNU, de l’adoption d’un panel de pro- positions visant à créer les conditions d’une coexistence pacifiée entre pomiculteurs et voisins résidents dans l’ouest du département, de la mise en exergue de démarches visant à renforcer la prise en compte des spé- cificités de l’agriculture dans les documents d’urbanisme à partir de dia- Conception : Yves Clerc, Christophe Barthier gnostics agricoles et fonciers. Comité de rédaction : Christophe Barthier,Michel , Alain Pinchaud, Jean-Claude Pestourie, Jérémy Ruzand, Sylvie Serre, Brigitte Gouttenègre, Guy Mascrès sous-préfet de Marianne Monédière. l’arrondissement de Brive Réalisation et mise en page : Christian Froidefond crédits photos : ©Laurent Mignaux, Arnaud Bouissou/ MELT- MEDDE ©Pascal Xicluna / Min.Agri.fr ©préfecture de la Corrèze ©DDT de la Corrèze 2 Bilan d’activité 2012

La sécurité alimentaire est tributaire de la préser- Les compétences de la CDCEA, qui revêtent un vation du capital de production de l’agriculture, et caractère consultatif, portent schématiquement sur notamment du foncier agricole, comme l’ont mis en trois domaines : lumière les débats qui ont précédé l’adoption de la ƒƒ élaboration et révision des documents d’urba- loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche nisme ayant pour conséquence une réduction du 27 juillet 2010. L’accélération de la consomma- des surfaces des zones agricoles ; tion des terres agricoles , dont le rythme a plus que doublé en dans la dernière décennie par ƒƒ projets de construction, d’installations et de tra- rapport à la période précédente, n’est pas compa- vaux ayant pour conséquence une réduction des tible avec le développement durable de l’agriculture surfaces dans les espaces autres qu’urbanisées et et a conduit le Parlement à retenir l’objectif national sur lesquelles est exercée une activité agricole ou de réduction de moitié du rythme de consomma- qui sont à vocation agricole ; tion des terres agricoles d’ici 2020. ƒƒ possibilité d’évoquer toute question relative à la Le recensement agricole de 2010 estime la surface régression des surfaces agricoles et aux moyens agricole utile de la Corrèze à 229 000 ha en 2010, de contribuer à la limitation de la consomma- soit en dix ans depuis 2000 une perte de 4 850 ha tion de l’espace agricole. représentant une baisse de 2,1 % de la surface agri- cole utile (SAU). En rythme annuel la SAU régresse La méthodologie d’examen de la CDCEA de la de 485 ha en Corrèze. Corrèze se rapporte aux documents d’urbanisme et aux projets. -2,1% Cette régression des surfaces agricoles est en grande C’est la baisse de partie imputable à l’urbanisation et au développe- Avis sur documents d’urba- la surface agricole ment des infrastructures. nisme utile (SAU) qui Ainsi, selon les données de la direction régionale représente de l’environnement, de l’aménagement et du loge- Un rapport spécifique doit être joint à la demande 229 000 ha ment (DREAL), la consommation foncière liée d’avis adressée au secrétariat de la CDCEA à la en 2010. au développement de l’habitat individuel dans le DDT, qui le transmet aux membres de la commis- département de la Corrèze est en forte augmen- sion. La SAU régresse tation : elle est passée d’un rythme annuel de 129 de 485 ha par ha entre 1990 et 1999 à 198 ha entre 1999 et 2006. Ce rapport rappelle de manière synthétique les élé- an en Corrèze Cette augmentation ne résulte pas seulement de ments de contexte mettant en évidence l’évolution l’augmentation du nombre de logements construits des usages du sols et explicitant les mesures desti- mais traduit également une hausse de la surface nées à ralentir et à maîtriser la consommation de moyenne des terrains à bâtir, passée de 1701 à 1853 terres agricoles. Cette note doit pouvoir être lue m² en moyenne entre les deux dernières périodes indépendamment du dossier d’urbanisme. Un plan intercensitaires, soit plus du double de la moyenne type de cette note et un tableau de statistiques sont nationale. communiqués aux porteurs de projets. Parmi les outils instaurés par la loi figure l’insti- Ces documents ont pour finalité de permettre tution des commissions départementales de la d’analyser les modalités de prise en compte de l’ob- consommation des espaces agricoles ( CDCEA ). jectif national de réduction de la consommation de terres agricoles. La Commission départementale de la consomma- tion des espaces agricoles ( CDCEA ) a été installée Le dimensionnement et la normalisation de ces en Corrèze le 7 juillet 2011. documents vise plusieurs objectifs. Ils doivent per- mettre, notamment, de passer en revue plusieurs Elle est composée de 15 membres, dont le Préfet dossiers en commission et doivent pouvoir faire , président, et le directeur départemental des ter- l’objet d’une capitalisation en vue d’un suivi dans le ritoires. Participent ou sont représentés le Conseil temps et d’analyses comparées. Général, l’association des maires, le Syndicat d’Études du Bassin de Brive, maître d’ouvrage du Les dossiers présentés à la CDCEA sont rapportés SCOT Sud Corrèze, la Chambre d’Agriculture, les par le maire, le plus souvent, qui peut se faire assis- quatre organisations syndicales agricoles, à savoir ter par son bureau d’études. la fédération départementale des syndicats d’exploi- tants agricoles, les jeunes agriculteurs, la confédé- Avis sur projets ration paysanne, le mouvement de défense des exploitants familiaux, le syndicat départemental de Les dossiers se rapportant à un projet de construc- la propriété privée rurale de la Corrèze, la chambre tion particulier ( demande de permis de construire interdépartementale des notaires, deux associa- ou d’aménager, déclaration préalable ) sont adressés tions agréées de protection de l’environnement, par le service instructeur ADS au secrétariat de la à savoir la fédération départementale de Corrèze CDCEA, accompagnés d’une fiche spécifique de Environnement et la fédération départementale des renseignements complétée par le pétitionnaire. chasseurs. Dès réception de la demande d’avis par le secréta- Le secrétariat est assuré par la DDT : consultations riat, ce dernier en vérifie la complétude et consulte des membres pour avis sur les dossiers, ordre du les membres de la CDCEA sur la base du dossier jour, convocations, projets d’avis, procès verbaux. qui lui a été présenté, complété par un avis circons- tancié de la DDT. 3 Les dossiers présentant des difficultés ou des enjeux toire foncier régional, Centre de ressources sur le particuliers sont présentés en séance à la CDCEA. foncier agricole. Les membres ont été destinataires au préalable des pièces du dossier auquel a été joint un avis circons- Bonnes pratiques tancié de la DDT. En 2012, la CDCEA s’est prononcée sur un certain Bilan nombre de documents d’urbanisme. Cet examen a permis de mettre en évidence un certain nombre La CDCEA s’est réunie une fois en 2011 avec un de bonnes pratiques à même d’influer favorable- ordre du jour portant sur des questions d’organi- ment sur la maîtrise de la consommation foncière sation liées à la mise en place. Elle a commencé à et de constituer un référentiel auprès des porteurs prendre son rythme de croisière en 2012 et se réu- de projets : nit selon une fréquence mensuelle ou bi-mensuelle. ƒƒ SCOT sud Corrèze : densification des opérations Elle s’est réunie sept fois au cours de l’année 2012 . d’urbanisation et réduction de la consommation Jusqu’à présent, l’ordre du jour a été constitué par des terres agricoles ; des dossiers de planification ( SCOT Sud Corrèze, ƒƒ PLU de Cosnac : diagnostic agricole et foncier PLUI de Beynat, PLU et cartes communales ) et un réalisé en partenariat avec la SAFER ; dossier de construction se rapportant à un projet photovoltaïque ( Gros Chastang ). Les avis de la ƒƒ PLU de Vigeois : mesures spécifiques de protec- CDCEA ont jusqu’à présent été tous favorables. tion des terres agricoles ; Elle a été consultée sur 69 dossiers (autorisations ƒƒ Carte communale de Saint-Germain-les-Vergnes individuelles d’occuper le sol) dans le cadre de ses : forte réduction des surfaces constructibles. attributions consultatives ayant trait à des projets de construction, d’installations et de travaux ayant Doctrines

documents d’urbanisme examinés par la CDCEA en 2012

Porteur de projet Nature du document Date CDCEA Cc Beynat PLUI 17/02/12 30 % Cc Bassin de la Loyre Révision du PLUI 20/04/12 SEBB SCOT Sud 19 20/04/12 C’est l’objectif Cosnac PLU 22/05/12 fixé par le SCoT Révision du PLU 22/05/12 Sud Corrèze pour PLU 22/05/12 diminuer le nombre Queyssac les vignes Carte communale 20/06/12 d’hectares ouverts Révision carte communale 20/06/12 à l’urbanisation PLU 20/06/12 Perpezac le noir PLU 20/06/12 PLU 12/09/12 PLU 12/09/12 Vigeois PLU 18/10/12 Révision du PLU 12/12/12

pour conséquence une réduction des surfaces dans L’élaboration de doctrines est une démarche concer- les espaces autres qu’urbanisées et sur lesquelles est tée, réfléchie et objective visant à la formalisation exercée une activité agricole ou qui sont à vocation d’un ensemble de propositions et de recommanda- agricole. Les membres ont tous été destinataires des tions destinées à apporter des réponses préventives dossiers transmis par le secrétariat de la CDCEA. ou curatives à des situations problématiques. Tous les dossiers ont reçu un avis favorable, exprès ou tacite. Deux dossiers ont porté sur des projets Lors de sa séance constitutive, la CDCEA a validé de construction d’une maison d’habitation desti- une analyse des différents enjeux s’attachant à la née à l’exploitant agricole. Les autres dossiers ont prise en compte des problématiques foncières. porté sur des projets de construction ou d’extension Plusieurs situations problématiques impactent for- de bâtiments agricoles. Une proportion non négli- tement la disponibilité et la fonctionnalité du fon- geable des projets de bâtiments agricoles présentés, cier agricole et ont conduit la CDCEA et les ser- au nombre de 15, intégraient des toitures photovol- vices de l’État à proposer des solutions: le mitage taïques d’une superficie moyenne de 1 000 2.m de l’espace rural par des constructions anarchiques, Les objectifs poursuivis par la CDCEA doivent les difficultés de coexistence liées à l’utilisation de être mis en parallèle avec les travaux menés dans produits phytosanitaires entre pomiculteurs et d’autres configurations : SRCAE, PRAD, Observa- riverains, les conflits d’usage du sol découlant de

4 l’émergence de projets photovoltaïques au sol. de dossier et qu’une doctrine locale s’avérait néces- saire, permettant d’expliciter des critères d’accep- L’année 2011 a vu se nouer une situation difficile tabilité et de fonder une communication efficiente entre certains pomiculteurs et des riverains gé- en direction des opérateurs fonciers. Un groupe de nés par l’épandage de produits phytosanitaires. La travail constitué à l’été 2012, composé de la DDT, concertation menée sous l’égide du sous-préfet de de représentants d’organisations professionnelles ( Brive a permis d’acter un certain nombre de pro- FDSEA, Confédération paysanne), de la Chambre positions et d’engagements de bonnes pratiques de d’Agriculture et du syndicat de la propriété rurale ) la part des parties prenantes telles que la mise au a commencé à dégager les premiers éléments d’une point d’une charte de bon voisinage engageant les doctrine départementale, complétant ainsi une exploitants, l’identification des zones de conflits démarche engagée dès 2010 qui s’était traduite par potentiels par la Chambre d’agriculture, l’examen l’élaboration d’un guide à l’usage des porteurs de des documents d’urbanisme en cours ou existants projets photovoltaïques, orienté vers le développe- par les services de la DDT et la perspective de for- ment des projets photovoltaïques en toiture. malisation d’une doctrine par la CDCEA. L’ancienneté du mitage de l’espace rural par le déve- La question du photovoltaïque au sol a été débat- loppement de constructions anarchiques appelait tue en CDCEA en mai 2012, à l’occasion de l’évoca- une mise au point qui a pris la forme d’un guide sur tion du projet d’installation photovoltaique au sol l’application du principe de constructibilité limi- au Gros Chastang ( 12 Mwc mobilisant une parcelle tée dans les communes soumises au RNU, situées de 23 ha ). Le dossier a obtenu un avis favorable , en zone de plaine ou en zone de montagne. Il rap- au vu des arguments développés par le porteur de pelle les bases juridiques de la définition des parties projet concernant les très faibles perspectives de actuellement urbanisées, en précise les modalités mise en valeur agricole ou forestière du terrain. Il a opérationnelles de mise en œuvre et propose une néanmoins été acté en CDCEA que l’on ne pouvait mise en perspective au regard des différents enjeux se contenter d’une étude au cas par cas sur ce type portés par le code de l’urbanisme.

5 Un exemple d’urbanisation dans la période récente : la commune d’Ussac

6 Fiches thématiques

7 Dispositions du SCOT Sud Corrèze pour la protection des espaces agricoles

Le Grenelle de l’Environnement s’est saisi du pro- Le SCOT se fixe pour objectif de diminuer de blème des terres agricoles en imposant désormais l’ordre de 30% le nombre d’hectares ouverts à une prise en compte plus stricte de la consomma- l’urbanisation à des fins d’habitatpar an, passant tion foncière dans la planification locale. Ainsi le ainsi de 120 ha actuellement à 85 ha. Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), devenu Il module sa gestion de la densité en fonction du le document pivot de la planification locale, doit secteur géographique et du niveau de la construc- présenter dans son rapport de présentation, une tion, dans le cadre d’un renforcement progressif analyse de la consommation d’espaces naturels, (tableau ci-après). agricoles et forestiers sur les dix ans précédant son approbation. Il doit également fixer des objectifs Pour atteindre ses objectifs il inscrit des mesures de consommation foncière qui cadreront le pro- qui s’imposeront aux documents d’urbanisme lo- jet d’aménagement et de développement durable caux : (PADD) du SCOT. Ces derniers sont ensuite décli- ƒƒ les Plans Locaux d’Urbanisme ou cartes commu- nés dans les Plans Locaux d’Urbanisme, à partir nales doivent analyser et justifier le potentiel et d’une analyse fine de la consommation foncière du les capacités de densification et de réorganisa- territoire qu’ils couvrent. Enfin, le SCOT peut dé- tion des secteurs urbanisés, avant toutes ouver- terminer dans le Document d’Orientations et d’Ob- tures de nouvelles zones à urbaniser (avec éven- jectifs (DOO), qui est opposable aux documents tuellement des opérations de renouvellement d’urbanisme, les espaces et sites agricoles, natu- urbain - réhabilitation, changement de vocation rels et forestiers stratégiques à protéger. Le SCOT - et remplissage des coeurs d’îlots ou en conti- peut donc agir directement sur la consommation nuité directe des espaces déjà urbanisés), et défi- d’espace et préserver des espaces agricoles. Il peut nir les limites de l’urbanisation par une « transi- aussi agir indirectement en favorisant une certaine tion verte » qui permette de réduire les risques densité de construction et en encadrant l’ouverture de conflits avec l’espace agricole. à l’urbanisation. ƒƒ afin d’orienter le développement de l’urbanisa- Le SCOT de Sud Corrèze couvre 86 communes. Il tion prioritairement dans les secteurs desservis est bâti sur une projection de croissance démogra- par les transports en commun , les PLU devront phique de 0,80% par an, la population devant pas- prévoir que toute opération de plus de 20 loge- ser de 121 177 habitants en 2007 à 145 600 en 2030, ments soit accordée aux transports en commun soit un rythme annuel de + 1060 habitants corres- ou par un réseau piéton/cycle permettant un pondant à 450 emplois nouveaux et nécessitant 760 accès aux équipements et services de proximité logements supplémentaires ( neufs ou réhabilités ) pour les communes du pôle urbain et les com- chaque année. munes d’équilibre. Il a élaboré son projet de territoire en l’inscrivant ƒƒ les zones commerciales devront être plus denses dans le cadre du dispositif réglementaire renforcé ( locaux à plusieurs niveaux ) et plus compactes, issu de la loi Engagement national pour l’Environ- se développant non pas de manière linéaire par nement (Grenelle 2). rapport aux voies mais perpendiculairement Lutte contre l’étalement pour gagner en épaisseur. ƒƒ les extensions urbaines (par exemple : les zones urbain AU d’un PLU) seront accompagnées d’orienta-

Objectifs de densité 2012-2018 Objectifs de densité 2019-2024 Objectifs de densité 2025-2030 COMMUNES DU Programmation annuelle de logements envisagée par la PÔLE URBAIN + 10% + 30% + 50% commune Nb de lgts / ha SHON / ha en m² Nb de lgts / ha SHON / ha en m² Nb de lgts / ha SHON / ha en m² (Brive, , Larche, Moins de 15 logements 9 1150 10 1350 12 1550 Saint-Pantaléon-de-Larche, , Saint-Viance, Ussac, de + de 15 à 40 logements 10 1300 12 1500 14 1760 Cosnac) de + de 40 à 100 logements 13 1700 16 2050 18 2350 plus de 100 logements 24 2200 29 2550 33 2950

Programmation annuelle de Objectifs de densité 2012-2018 Objectifs de densité 2019-2024 Objectifs de densité 2025-2030 logements envisagée par la + 10% + 30% + 50% commune COMMUNES DU RESTE Nb de lgts / ha SHON / ha en m² Nb de lgts / ha SHON / ha en m² Nb de lgts / ha SHON / ha en m² DU TERRITOIRE DU SCoT de 3 à 5 logements 5 650 6 750 7 900 SUD CORRÈZE de + de 5 à 10 logements 7 850 8 1000 9 1150 de + de 10 à 20 logements 9 1150 10 1350 12 1550 pôles d'équilibre et + de 20 10 1300 12 1500 14 1750 logements 8 tions d’aménagement et de programmation plus d’usage agricole et ne compromettent pas le comportant des objectifs de densité (nombre de fonctionnement actuel ou futur de l’exploitation logements par hectare). Elles seront réfléchies et qu’ils ne nécessitent pas un renforcement des dans le cadre d’un projet cohérent, global, por- réseaux existants ; tant non seulement sur la zone à construire mais ƒƒ favoriser l’installation de jeunes agriculteurs aussi sur la totalité de l’existant. par un règlement adapté des documents d’urba- Il préconise un certain nombre d’actions complé- nisme ; mentaires, telles: ƒƒ afin d’assurer la préservation de la ressource « ƒƒ la réalisation d’opérations d’aménagement sol », classer les espaces agricoles « sensibles d’ensemble ( lotissements, zones d’aménage- » d’un point de vue environnemental (zones hu- ment concerté ) pour assurer la mise en oeuvre mides, …) en zone « N » ou en zones agricoles des densités moyennes affichées plus haut. protégées dans les documents d’urbanisme afin de préserver leur fonctionnalité. Ce classement ƒƒ l’élaboration de documents d’urbanisme sur sera effectué sur la base de critères qui permet- l’ensemble des communes du territoire du SCoT, tront de cibler les espaces agricoles à enjeu. à l’horizon 2017. Il préconise un certain nombre d’actions complé- ƒƒ la réalisation d’une étude de densification des mentaires: espaces déjà urbanisés sur le pôle urbain et les pôles d’équilibre lors de l’élaboration des Plans ƒƒ Solliciter la Chambre d’Agriculture et la Di- Locaux d’Urbanisme (PLU) rection Départementale des Territoires pour obtenir un porter à connaissance sur l’activité ƒƒ la promotion, dans un objectif d’économie de agricole et les enjeux communaux (ou inter- foncier, à l’échelle du SCoT, d’une politique de communaux) dans le cadre de l’élaboration de reconquête des centres urbains, centres-bourgs plans locaux d’urbanisme (PLU), de plans lo- et quartiers anciens. caux d’urbanisme intercommunaux (PLUI) ou Mesures spécifiques tendant de cartes communales. ƒƒ Intégrer dans le volet agricole du diagnostic des à réduire la consommation de documents d’urbanisme les points suivants : terres agricoles Qualification du potentiel agricole qui aboutit à une cartographie prenant en compte : Le SCOT Sud Corrèze reconnaît l’importance des activités agricoles dans son projet de territoire ain- −− 1. la qualité des sols, si que les menaces résultant de l’étalement urbain −− 2. les pentes, dont la poursuite aggraverait la sur consommation d’espaces naturels et agricoles. −− 3. les équipements (serres, irrigation, plans d’épandage …) Pour atteindre ses objectifs il inscrit des mesures qui s’imposeront aux documents d’urbanisme lo- Qualification de l’activité économique qui abou- caux : tit à une cartographie prenant en compte : ƒƒ réaliser le volet agricole du diagnostic du do- −− 1. l’identification des sièges d’exploitation cument d’urbanisme, en concertation avec les −− 2. la Surface Agricole Utile qui leur est asso- acteurs du monde agricole ; ciée ƒ ƒ favoriser par une traduction réglementaire ap- −− 3. l’identification des bâtiments agricoles (éle- propriée dans les documents d’urbanisme, la vage) diversification et la valorisation des productions locales (ateliers de transformation, magasins −− 4. l’identification des types de culture (pé- de vente directe, …) sur les sites de production rennes, signe qualité, …) (exploitations) ; −− 5. la pérennité de l’activité à l’échelle du PLU ƒƒ justifier des capacités et du potentiel de densifi- (jeunes agriculteurs, si fin d’exploitation y- cation ou de renouvellement urbain avant toute a-t-i un repreneur ?) ouverture de nouvelle zone à l’urbanisation ƒƒ favoriser une maîtrise foncière publique de cer- consommant des espaces agricoles ; tains secteurs sur lesquels des productions spé- ƒƒ interdire le développement de zones d’habitat en cifiques peuvent être envisagées (maraîchage, discontinuité des villages et hameaux (mitage) ; arboriculture, …) ƒƒ positionner les terres irriguées, drainées ou ƒƒ Les documents d’urbanisme intégreront une irrigables (raccordable à un réseau d’irrigation zone inconstructible de 100 m autour des bâti- passant à proximité) en zone Agricole dans les ments agricoles d’élevage et des bâtiments agri- documents d’urbanisme ; coles générateurs de nuisances afin de permettre l’évolution des pratiques d’élevage dans le temps, ƒ ƒ favoriser le changement d’affectation des an- améliorer les conditions de travail autour des ciens bâtiments agricoles dès lors qu’ils n’ont installations, atténuer les perceptions des rive-

9 rains inhérentes à la présence d’animaux. ha sur le pôle urbain ƒƒ définir des Zones Agricoles Protégées dans −− 15 logements/ha ou 1 950 de m² de SHON / le cadre des PLU intercommunaux en tenant ha sur les pôles d’équilibre compte du potentiel agricole des terres −− 10 logements/ha ou 1 300 de m² de SHON / ƒƒ favoriser le logement des employés saisonniers, ha sur les autres communes en utilisant au maximum les hébergements tou- ƒƒ Réaliser un classement des terres agricoles au ristiques présents (saisons décalées) sein de chaque commune en fonction de leur ƒƒ favoriser le développement d’entreprises ou de valeur agricole sur la base d’une grille d’analyse productions innovantes unique à l’échelle du territoire du ScoT. Pour toutes les communes développant plus de 2 lo- ƒƒ limiter le développement urbain sur les secteurs gements/an, n’autoriser dans les PLU l’ouverture à forte valeur agricole en imposant une densité à l’urbanisation d’un secteur à forte valeur agri- minimale de : cole que sous condition de respecter une densité −− 20 logements/ha ou 2 600 de m² de SHON / minimale.

†† Un secteur à forte valeur agricole correspond à : - dans les secteurs de production végétale ou de polyculture/élevage : ƒƒles terrains plats (mécanisables) ; ƒƒde bonne qualité agronomique (sols profonds, alluvionnaires…) ; ƒƒou ayant un accès à l’eau (irrigation, drainage, …) ; ƒƒaccessibles ; ƒƒde dimension intéressante (surfaces suffisamment importantes pour permettre le travail méca- nique ou la culture sous d’autres formes, comme le maraîchage). - dans les secteurs d’élevage et de prairies : ƒƒ les terres mécanisables (importantes pour le fonctionnement des exploitations) ; ƒƒ les terres en continuité de l’exploitation (structuration du parcellaire cohérente) ; ƒƒ les terres qui font l’objet de plans d’épandage déposés en Préfecture. - aux secteurs de production de qualités reconnues (AOC ou IGP, notamment sur la noix et la pomme). - aux terres irriguées, drainées ou irrigables (raccordable à un réseau d’irrigation passant à proximité).

10 Le plan local d’urbanisme (PLU) de Cosnac

Brève présentation sièges et des bâtiments d’élevage, de la localisation du foncier agricole, de la localisation des projets et Le projet d’élaboration du PLU a été prescrit en des mutations envisagés, a été concertée avec les décembre 2008 à la suite de l’annulation par délibé- représentants de la profession agricole. ration du conseil municipal du PLU précédent, pre- Le PLU classe en zone agricole les 620 hectares cor- nant acte de l’avis défavorable des services de l’État. respondant au foncier et aux sièges d’exploitations Le projet est établi pour une durée de dix ans. Il et en zone naturelle ( N et Np ) plus de 1 000 hec- prévoit une augmentation de 500 habitants sur la tares , ou l’activité agricole ( pâturage, culture ) est période, soit 50 habitants supplémentaires par an, autorisée si le foncier y est propice. la population devant passer de 2 850 habitants en Le phasage explicite de l’urbanisation permettra 2011 à 3 350 habitants à l’échéance 2021. de garantir que l’ouverture à l’urbanisation est en Il est prévu la construction de 260 logements dans phase avec la demande de terrains: le règlement et les dix ans à venir, correspondant à 21 % du parc le zonage distinguent bien les zones U, 1 AU et 2 actuel ( 1 223 logements ). AU, dont les superficies correspondantes s’élèvent respectivement à 218, 24 et 21 ha. Ce développement se réalisera essentiellement par construction de nouveaux logements, du fait Le PLU limite : de la faiblesse du parc vacant, dont le taux devrait ƒƒ la consommation moyenne brute de foncier par demeurer en deçà de 5%, et du parc de résidences logement à 1 000 m² et autorise une densité ur- secondaires. baine plus élevée, Le besoin foncier net est estimé à 26 hectares, cor- ƒƒ limite la consommation du foncier par les autres respondant à une consommation foncière de 1 000 activités en regroupant l’accueil des activités m2 par logement, soit un besoin brut de 52 hectares nouvelles dans les terrains déjà aménagés de la pour tenir compte de la rétention foncière ( 50%). ZAC de Montplaisir, Bonnes pratiques ƒƒ recentre l’urbanisation nouvelle dans les secteurs équipés en réseaux, proches des équipements et Le diagnostic a été établi en exploitant le « diagnos- des services, sous forme organisée ( bourg de tic foncier et prospectives agricoles » établi par Cosnac, quartiers de la Croix de Marlophe et du la SAFER Marche Limousin pour la CAB en avril Saule, 2011. ƒƒ limite le développement des écarts, hormis pour Ce diagnostic est intéressant à plusieurs titres : il combler les interstices entre les constructions dénombre distinctement les exploitations dont le existantes. siège est situé sur la commune et celles dont le siège Exemple d’Orientation d’Aménage- est implanté dans une autre commune, et précise le nombre d’exploitations pérennes dont celles rele- ment « le Bourg» (page suivante) : vant d’une double activité ( 8 sur 15 ). L’évolution du nombre et de la taille des exploitations ainsi que Le PLU prévoit un développement résidentiel orga- celle de l’age des exploitants sont analysés. L’évolu- nisé sous forme de zones à urbaniser (1AU). Un des tion des surfaces est analysée, en distinguant bien secteurs, « le Bourg », d’une surface d’environ 13,5 les surfaces déclarées à la PAC ( environ 600 ha ) et ha, pourrait par exemple, accueillir 95 lots. celles qui ne le sont pas - coupe d’herbe, parcelles exploitées sans bail (environ 200 ha ). Les produc- tions de toutes les exploitations sont également analysées et les sièges localisés sur une carte. Les bâtiments d’élevage sont également localisés avec leurs périmètres d’épandage. Des cartes permettent d’identifier les surfaces épandables et celles qui ne le sont pas. De même des cartes permettent de loca- liser les surfaces agricoles en fonction de leurs apti- tudes et potentialité culturales, selon une typologie ternaire : sols à potentialité culturales très faibles ( pénalisées par un facteur limitant comme l’hydro- morphie, la pierrosité ), sols à potentialité cultu- rales faibles, sols à potentialité culturales moyennes à fortes. Cette démarche prédétermine l’identifica- tion de zones agricoles de première importance. La définition du zonage et du règlement de la zone agricole, qui tient compte de la localisation des 11 Le PLU de Cosnac a été refait dans La difficulté principale a été de concilier l’exi- un contexte juridique particulier gence de réduction de la consommation après l’avis défavorable de l’État foncière et les demandes des propriétaires sur le document d’urbanisme approuvé par fonciers qui avaient connu un projet antérieur la municipalité précédente, d’où la volonté de plus généreux sur les zones constructibles. faire preuve d’exemplarité pour le nouveau La commune a bénéficié de l’aide des ser- document. Gérard vices de l’État en particulier de la DDT de SOLER Il était urgent de mettre fin à l’urbanisation Brive, et du CAUE pendant toute l’étude. linéaire le long des routes et au mitage du La présence d’élus cosnacois au SEBB a Maire de paysage par des constructions dispersées permis de travailler en conformité avec les COSNAC sur tout le territoire communal, depuis une règles du SCoT en cours d’élaboration. vingtaine d’années, sans tenir compte des conséquences, en particulier sur les réseaux. Les échanges ont été de qualité avec le bu- reau d’études qui avait une bonne connais- Il était urgent aussi d’introduire des règles sur sance antérieure du département et de so- les modalités de construction et d’imposer lides compétences juridiques par un règlement des types de constructions (formes, matériaux, couleurs etc..) en harmo- nie avec le bâti existant et en particulier en recensant les richesses patrimoniales.

12 Révision de la carte communale de Saint germain les Vergnes

Préambule L’évolution du nombre et de la taille des exploita- tions ainsi que celle de l’âge des exploitants sont La commune de Saint Germain les Vergnes s’étend analysés ainsi que l’évolution de la surface agri- sur 1915 ha et est située sur le territoire du schéma cole utile (SAU), qui représente 51% du territoire de cohérence territoriale de Coeur de Cor- communal en 2010. Les productions de toutes les rèze, approuvé en 2009. C’est la raison pour laquelle exploitations sont également regardées et les sièges le projet de carte communale de Saint Germain les localisés sur une carte. Vergnes n’a pas été examiné par la Commission Les bâtiments d’élevage sont également localisés Départementale de Consommation des Espaces avec leurs périmètres d’épandage. Agricoles ( CDCEA ), compte tenu que cet examen ne relevait pas des compétences obligatoires de la On constate sur la période analysée la baisse du commission et que cette dernière n’a par ailleurs nombre d’exploitants agricoles et l’augmentation de pas souhaité faire usage de ses compétences facul- la SAU jusqu’en 2000. Depuis 2000 la SAU est stable tatives en 2012. malgré une forte pression foncière sur le territoire de la commune. Le projet de révision de la carte communale de Saint Germain les Vergnes constitue pourtant une bonne Le zonage de la carte communale tient compte de illustration de la volonté de resserrer les conditions la localisation des sièges d’exploitation et des bâti- d’ouverture de nouveaux espaces à l’urbanisation ments d’élevage, de la localisation du foncier agri- et de prendre en compte les nécessités de l’activité cole, de la localisation des projets et des mutations agricole. envisagés. Il a été réalisé en concertation avec les représentants de la profession agricole. Le projet de révision de la carte communale de Saint Germain les Vergnes a été prescrit le 30 juin Les points forts de la nouvelle 2010. La situation géographique est stratégique, à proximité d’un carrefour autoroutier et à l’intersec- carte communale tion des deux bassins de vie de Tulle et de Brive. ƒƒ réduction des surfaces constructibles par rap- L’achèvement des travaux de l’A89 et le changement port à la carte communale antérieure datant de de municipalité intervenu en 2008 ont créée les 2004: les surfaces constructibles sont réduites conditions d’une nouvelle réflexion d’aménage- de 167,90 ha constructibles dont 85,50 ha dis- ment et de développement de la commune. ponibles, à 128 ha constructibles dont 44,50 ha Le projet est établi pour une durée de dix ans. Il disponibles ; prévoit une augmentation de 201 habitants sur la ƒƒ regroupement de l’accueil des activités nou- période, soit 20 habitants supplémentaires par an, velles dans des terrains identifiés soit 4,50 ha sur la population devant passer de 1008 habitants en la zone d’activité située au droit de la sortie de 2010 à 1209 habitants à l’échéance 2022. l’autoroute A89 et 1,55 ha destinés au tourisme Il est prévu la construction de 100 logements dans et aux loisirs ; les dix ans à venir, correspondant à 20 % du parc ƒƒ recentrage de l’urbanisation nouvelle dans les actuel ( environ 510 logements en 2010 ). secteurs équipés en réseaux, proches des équi- Ce développement se réalisera essentiellement pements et des services, sous forme organisée ; par construction de nouveaux logements, du fait ƒƒ limitation du développement des hameaux agri- de la faiblesse du parc vacant, dont le taux devrait coles ; demeurer autour de 5% en moyenne, et du parc de résidences secondaires. ƒƒ limitation de la consommation moyenne brute de foncier par logement à 1 500 m2. Le besoin foncier net est estimé à 15 hectares, cor- respondant à une consommation foncière de 1 500 m2 par logement, correspondant à 36 hectares de terrains constructibles pour tenir compte de la ré- tention foncière. Bonnes pratiques

Le diagnostic a été établi par le bureau d’étude en collaboration avec les élus, les exploitants agricoles, les représentants de la chambre consulaire. Ce diagnostic précise le nombre des exploitations, 44 dont 15 exploitations professionnelles. 13 Dans le cadre de mon 1er de la carte communale dans le cadre mandat municipal j’ai sou- d’une large concertation. L’activité haité faire de l’urbanisme agricole ne peut qu’être confortée par un outil d’anticipation et de cohé- la réduction des surfaces construc- rence au service de l’aménagement tibles, la densification et le recentrage et du développement économique, de des surfaces constructibles autour des l’accueil de populations nouvelles, de principaux secteurs déjà construits, à Alain la valorisation de l’environnement de commencer par le bourg. La révision PENOT la commune. J’ai voulu rompre avec de la carte communale ne constitue Maire de Saint- une tradition de mitage de l’espace bien sûr qu’une étape. La prochaine Germain-les- vergnes et d’urbanisation anarchique . Les sera l’élaboration d’un plan local agriculteurs sont les premiers acteurs d’urbanisme, pleinement justifié par du développement et de l’aménage- le dynamisme démographique et les ment du territoire. Aussi j’ai souhaité potentialités économiques les associer étroitement et le plus en de la commune. amont possible au projet de révision

14 Le plan local d’urbanisme (PLU) de Vigeois

Brève présentation exploitants, la définition d’un secteur « Ai » destiné aux cultures et pâturages où toutes constructions, Le projet de révision de son POS en PLU a été pres- même à vocation agricole, sont interdites en raison crit par délibération du 18 novembre 2008. notamment : ƒ Le zonage du POS en vigueur soulevait plusieurs ƒ de la valeur intrinsèque de ces espaces liée à leur difficultés : capacité de production (terres labourables à fort potentiel agronomique, vergers) ; à leur place ƒƒ gaspillage d’espace induit par la nature et l’ambi- essentielle dans un système de production (prai- guïté des zones NB ; ries de fauche ou de pâtures), ou encore à leur ƒƒ prise en compte insuffisante de l’agriculture ; accessibilité et facilité d’exploitation ; ƒƒ considération limitée des milieux écologiques. ƒƒ d’enjeux de voisinage actuels et/ou futurs. Le projet de PLU prend en compte les enjeux ac- Ensuite, le plan de zonage est établi avec les prin- tuels dont les grands principes sont énoncés dans cipes suivants : les articles L110 et L121-1 du code de l’urbanisme. ƒƒ les noyaux bâtis à vocation agricole dominante Le projet est établi pour une durée de dix ans. Il pré- ont été classés en zone A, voir Ap pour les voit une augmentation d’une centaine d’ habitants noyaux bâtis dotés d’un caractère patrimonial sur la période, soit 55 nouveaux logements , réha- certain, où l’aspect extérieur des constructions bilitations de bâtiments anciens incluses (moyenne est davantage encadré ; 5,5 nouveaux logements/an) ƒƒ des granges et étables anciennes ont été repérées dans le document graphique pour permettre Mesures tendant à réduire leur éventuelle réhabilitation en habitation. Ces la consommation des terres granges et étables ont toutefois fait l’objet d’arbi- trages pour tenir compte des risques potentiels agricoles de conflits d’usage ; Évolution des zones agricoles ƒƒ aucune nouvelle construction ne sera possible dans un périmètre de 50 m autour des vergers L’évolution majeure des zones agricoles dans le PLU de production ; par rapport au POS repose sur : ƒƒ création de zones constructibles compactes au- ƒƒ la suppression des zones « Nb » du POS qui ont tour des principaux noyaux bâtis et coup d’arrêt eu un rôle essentiel dans la dynamique d’étale- au développement linéaire des constructions. ment urbain engagé dès les années 1950 sous la Les zones AU comportent des orientations d’amé- forme d’un « mitage » de l’espace , c’est à dire une nagement et de programmation (OAP) localisées dispersion non plus des agglomérations mais des constructions ; Évolution des zones constructibles : ƒƒ la définition de secteurs strictement inconstruc- Les surfaces des différentes zones constructibles du tibles (secteurs « Ai » et «Np ») de façon à proté- PLU ont une superficie globale 10 fois moins im- ger les sols de leur destruction par des construc- portante par rapport au plan d’occupation des sols tions ; (POS) en vigueur, essentiellement du fait de la créa- tion de nouveaux secteurs « Ai », mais aussi car les ƒƒ le classement en zone « A » d’une partie des surfaces des zones strictement urbaines diminuent noyaux bâtis à vocation mixte agricole/résiden- des 2/3 entre les 2 documents. tiel de façon à permettre l’implantation de nou- veaux bâtiments agricoles à plus de 100 m des En termes de localisation, la municipalité s’est atta- maisons d’habitation existantes. chée à rechercher des surfaces constructibles, en priorité au sein de l’enveloppe urbaine du bourg Modalités particulières de protection (dents creuses et espaces mutables). des zones agricoles

Le PLU de Vigeois a mis en œuvre plusieurs outils pour protéger les zones agricoles : Tout d’abord à travers le règlement en identifiant, au-delà des zones « A », secteur à vocation agricole où seules sont autorisées les installations néces- saires à l’exploitation agricole et le logement des

15 Exemple d’orientations d’aménagement et de programmation (OAP) à proxi- mité du Bourg de VIGEOIS :

La commune de Vigeois, ver les zones agricoles et naturelles. très bien placée par rapport au carrefour des deux auto- Le bureau d’étude a, selon l’avis du routes (A20 et A89), a cependant un Conseil Municipal, fait un travail remar- caractère rural fort. Les secteurs agri- quable, qui a d’ailleurs été apprécié coles et touristiques ont paru les enjeux par la CDCEA, le Scot Sud Corrèze. majeurs dans la réflexion du Conseil La proposition des trois zones agri- Anne-marie Municipal, sans cependant omettre la coles nous a semblé très intéres- TIXIER proximité de grandes villes qui permet sante et adaptée à notre commune. Maire de d’accueillir une nouvelle population. Vigeois Nous nous sommes efforcés de densi- La Commune de Vigeois a pris la déci- fier le bourg, de protéger les espaces sion de réviser en PLU le POS datant agricoles et les zones naturelles très de mars 1985 car il ne permettait plus importantes (gorges de la Vézère), l’évolution souhaitée. Depuis le 31 dé- mais aussi de permettre le développe- cembre 2009, aucune révision du POS ment de l’activité agricole et n’était possible. Un travail approfondi touristique. a été réalisé dans l’esprit de préser-

16 La doctrine «constructibilité limitée» en Corrèze

Deux tiers des communes de Corrèze, soit 189 com- nuité ( en secteur relevant de la loi montagne ). munes sur un total de 286, n’ont pas de document Comment apprécier si un terrain est situé dans une d’urbanisme. Elles sont régies par les règles géné- partie actuellement urbanisée de la commune et rales d’urbanisme et notamment par le règlement s’avère ainsi potentiellement constructible ? L’iden- national d’urbanisme. Les autorisations d’urba- tification des parties actuellement urbanisées et de nisme y sont délivrées au nom de l’État représenté leurs limites consiste à repérer schématiquement par le maire. Toutefois, en cas de divergence d’avis les zones déjà construites et leurs franges. On pré- entre le maire et le service instructeur, l’autorité cisera que ces critères sont cumulatifs, c’est à dire compétente pour délivrer ou refuser l’autorisation qu’ aucun ne se suffit à lui-même. est le préfet qui se substitue alors au maire . Les critères d’identification d’une partie actuelle- L’un des piliers des règles générales d’urbanisme ment urbanisée sont : est constitué par la règle de constructibilité limitée, instituée par la loi de décentralisation du 7 janvier ƒƒ l’existence d’un noyau bâti d’une certaine taille : 1983. En zone relevant de la loi montagne, la règle l’existence d’une PAU implique la présence a d’urbanisation en continuité instaurée par la loi du minima de trois constructions voisines, situées 9 janvier 1985, relative au développement et à la à l’intérieur d’un cercle de 100 m de diamètre, protection de la montagne, constitue la version ren- chacune de superficie significative ( 50 m2 au sol forcée du principe de constructibilité limitée. Ce par construction ), comprenant au moins une principe vise à cantonner les nouvelles construc- habitation ,les annexes aux habitations ( garages, tions dans les secteurs déjà urbanisés et à conférer abris … ) n’étant pas retenues dans le décompte un caractère tout à fait exceptionnel à celles qui des trois constructions. interviennent en dehors de ces secteurs. ƒƒ à proximité : le projet de construction doit né- L’absence de définition légale de la notion de partie cessairement se situer à l’intérieur du noyau bâti actuellement urbanisée a rendu possible, en Cor- existant ou à une distance maximale de 100 m rèze comme dans nombre d’autres départements d’au moins deux constructions incluses dans un de situation équivalente, des divergences, entre les noyau bâti. services de l’État et certaines collectivités locales, quant à l’appréciation des parties actuellement ur- Les critères de délimitation d’une partie actuelle- banisées et des possibilités de construire en dehors ment actualisée d’une commune sont : de celles-ci. Cette situation ne saurait être regar- ƒƒ les limites physiques liées à la topographie ( dée comme satisfaisante alors que l’application du rupture de pente ), à la présence de cours d’eau principe de constructibilité limitée est au cœur de , de plans d’eau, de zones humides, de murs, de l’aménagement du territoire des communes rurales routes, de voies ferrées ; et des enjeux qui y sont associés (cf article L. 110 Code de l’urbanisme ), au premier rang desquels ƒƒ la prise en compte de l’organisation spatiale exis- figure l’évolution des paysages et de l’agriculture. tante caractérisée par l’existence d’espaces homo- gènes de nature différente : espaces bâtis, espaces A partir de ce constat, la position de la DDT 19 naturels, espaces agricoles, espaces boisés. consiste à encourager les collectivités à recourir aux documents de planification de l’urbanisme (cartes Les possibilités de construire en dehors des par- communales, plans locaux d’urbanisme) tout en re- ties actuellement urbanisées demeurent tout à fait connaissant qu’ils ne sont pas forcément opportuns exceptionnelles et sont définies limitativement par dans toutes les communes, ce qui rend d’autant plus l’article L 111-1-2 du Code de l’urbanisme. nécessaire une approche partagée, pacifiée et vali- La principale exception autorisée consiste dans la dée de l’application des règles d’urbanisme sur leur possibilité des travaux d’adaptation , liés à un chan- territoire. gement de destination, de réfection ou d’extension Dans ce contexte, les services de l’Etat ont décidé de ( mesurée ) des constructions existantes. mener une réflexion avec pour objectif de contri- Le Code de l’urbanisme autorise également les buer à créer les conditions d’une meilleure compré- constructions ou installations nécessaires à l’exploi- hension entre les acteurs concernés par la décision tation agricole et à la mise en valeur des ressources en matière d’urbanisme et d’homogénéiser le trai- naturelles. Il s’agit de constructions nécessaires à tement des situations sur des bases objectives. Un l’exploitation et à la mise en valeur des ressources guide d’application du principe de constructibilité du sol ( agriculture, forêts ) et du sous-sol ( car- limitée en Corrèze a ainsi été réalisé en 2012. Il rières, mines ). Sont visés non seulement les bâti- cherche à expliciter le droit applicable en précisant ments et installations techniques ou d’exploitation le contenu et la portée des règles de constructibilité mais aussi le logement ( avec ses dépendances ) de limitée ( cas général ) et d’urbanisation en conti- l’exploitant quand il s’avère indispensable et peut de 17 ce fait être considéré comme accessoire de l’exploi- constructions de se situer dans la continuité de tation. Dès qu’un projet de construction ou d’ins- celles qui existent déjà sur des parcelles à bâtir elles- tallation a pour conséquence de réduire l’espace mêmes contigues à des parcelles déjà construites, agricole, il doit , depuis la loi de modernisation de recul des constructions par rapport aux plans d’eau l’agriculture et de la pêche ( LMAP ) du 27 juillet , protections spécifiques dont bénéficient les terres 2010, être soumis à l’avis de la commission dépar- agricoles, particulièrement contraintes par l’alti- tementale de consommation des espaces agricoles tude et surtout les pentes, les forêts, les sites et les ( CDCEA ), qui vérifiera la qualité réelle d’exploi- paysages, les milieux naturels. tant agricole et la justification de la localisation et L’analyse de l’existence d’une partie actuellement des caractéristiques du bâtiment, qu’il s’agisse d’un urbanisée et des possibilités de construire prévue local technique ou d’une maison ‘habitation. par les articles L 111-1-2 et L 145-3 du code de En zone de montagne, qui s’applique à 182 com- l’urbanisme ne préjuge pas de la constructibilité munes, dont les deux tiers , soit 117 communes, d’un terrain et de la faisabilité d’un projet au regard n’ont pas de document d’urbanisme et sont régies d’une part des intérêts protégés par le règlement par le règlement national d’urbanisme, c’est l’article national d’urbanisme ( RNU ) : salubrité et sécurité L 145-3 du code de l’urbanisme , qui précise les juridique ( R 111-2 ), desserte adaptée et des accès conditions d’occupation du sol. sûrs ( R 111- 5), équilibre des finances publiques locales ( R 111-13), protection des terres agricoles Le dispositif réglementaire issu de la loi montagne ( R 111-14 b), sauvegarde des espaces naturels ( R est plus contraignant que le régime général de la 111-14 a), sauvegarde des paysages ( R 111-21 ), et constructibilité limitée en dehors des parties ac- d’autre part des servitudes d’utilité publique impac- tuellement urbanisées , tel qu’il résulte de l’article tant le projet : périmètres de zones inondables, pé- L 111-1-2 CU : définition stricte des secteurs déjà rimètres de captage, périmètres de protection des urbanisés, résultant de l’emploi d’une terminologie monuments historiques, périmètres de protection plus précise que la notion de partie actuellement des rives naturelles des plans d’eau, recul des bâti- urbanisée ( bourg, village, groupe de constructions ments agricoles. , hameau ), support juridique distinct ( L 145-3 CU ) et plus contraignant : obligation pour les nouvelles

18 Orientations locales pour encadrer les projets photovoltaïques au sol

Contexte dossier et qu’une doctrine locale s’avérait nécessaire, permettant d’expliciter des critères d’acceptabilité et de Les perspectives de développement s’inscrivent dans fonder une communication efficiente en direction des un cadre régulé. opérateurs fonciers. Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, l’objec- La DDT 19 a donc constitué un groupe de travail à tif national est d’atteindre une production de 5 400 l’été 2012, composé de la DDT, de représentants d’or- MW en 2020, soit par extrapolation pour le Limousin ganisations professionnelles ( FDSEA, Confédération 54 MWc ( 1% du PIB). Les installations déjà raccor- paysanne), de la Chambre d’Agriculture et du syndicat dées au 30/09/2011 représentent 30,5 MWc et celles de la propriété rurale ) et une première réunion s’est en file d’attente 45 Mwc. L’installation de 162 MW tenue en août de cette même année, permettant de de PV ( valeur indiquée par les porteurs de projets ) dégager les premiers éléments d’une doctrine dépar- représenterait 3% de l’objectif national. tementale, en attendant une capitalisation de ces élé- ments au niveau régional par la DREAL. Le schéma régional climat-air-énergie (SRCAE) du Limousin , en cours de réalisation, comporte un volet Éléments provisoires de doc- énergies renouvelables dont la production d’énergie électrique solaire photovoltaïque. Il souligne l’enjeu trine qui s’attache à « circonscrire le développement du solaire photovoltaïque au sol à des terrains sans valeur 1 - Secteurs favorables agronomique ou écologique et sans usage agricole ou forestier pour éviter tout conflit d’usage et privi- La Corrèze dispose d’ores et déjà de surfaces impor- légier le développement en toiture. » Une étude a été tantes permettant d’accueillir prioritairement des commandée au CETE de Bordeaux visant à dresser panneaux photovoltaïques en toiture ou au sol sans un panorama des potentialités d’implantation répon- que cela porte préjudice à l’environnement ou à des dant à l’ensemble des enjeux du territoire et à quanti- activités existantes : fier le potentiel mobilisable de production électrique ƒƒ Les toitures, notamment celles des bâtiments d’origine solaire au sol et sur toiture dans la région. Le agricoles, représentent à ce jour des surfaces très schéma régional climat air énergie du Limousin envi- importantes non équipées (8 700 ha de toitures sage plusieurs scénarios, dont l’un qualifié de transi- de plus de 50 m², dont 2 200 ha de toitures indus- tion. trielles, agricoles ou commerciales ) Le Plan Régional d’Agriculture Durable (PRAD), en ƒƒ Les zones favorables, à savoir les zones déjà artifi- cours d’élaboration, prône la limitation de la consom- cialisées ( délaissés routiers et autoroutiers friches mation des espaces agricoles par l’urbanisation et de industrielles, anciennes carrières ou mines, an- leur fragmentation par les infrastructures. ciennes décharges, zones d’activité sans perspective La DDT 19 a élaboré en 2010 un guide à l’usage des de remplissage) : 1 500 ha. porteurs de projets photovoltaïques, orienté vers le 2 – Secteurs défavorables développement des projets photovoltaïques en toiture. † Les DREAL des régions voisines ont élaboré des doc- †Espaces agricoles trines qui stipulent un certain nombre dispositions Les centrales photovoltaïques au sol ne peuvent pas conditionnant la possibilité de développer des projets être implantées sur des terrains agricoles (circulaire photovoltaïques au sol. du 18 décembre 2009). Un terrain est considéré La position de la CDCEA 19 comme agricole s’il a fait l’objet d’une déclaration PAC au moins une fois dans les 5 années précédant le projet La question du photovoltaïque au sol a commencé à ou s’il a fait l’objet d’un usage agricole avéré (pâturage être débattue successivement en CDOA puis en CD- d’animaux ou récolte annuelle) dans les 5 années pré- CEA en mai 2012, à l’occasion de l’évocation du projet cédant le projet. d’installation photovoltaïque au sol au Gros Chastang ( 12 Mwc mobilisant une parcelle de 23 ha ). Le dossier Dans le cas où le terrain objet de la demande ne rentre s’est avéré particulièrement clivant au sein de la CD- pas dans la définition précédente, le projet sera jugé CEA, les organisations professionnelles agricoles et la par la CDCEA en fonction notamment : Chambre d’agriculture s’y étant opposées. Le dossier ƒƒ de la qualité agronomique du terrain, a néanmoins obtenu un avis favorable à une courte ƒƒ de l’intérêt éventuel des agriculteurs voisins sur les majorité , au vu des arguments développés par le por- parcelles objet de la demande. teur de projet concernant les très faibles perspectives de mise en valeur agricole ou forestière du terrain. Il Une commission d’experts membres de la CDCEA a néanmoins été acté en CDCEA que l’on ne pouvait pourra se rendre sur le terrain et solliciter toute per- se contenter d’une étude au cas par cas sur ce type de sonne compétente afin d’expertiser les conditions 19 énoncées ci-dessus. Forêts contribuant à la lutte contre l’érosion (fortes pentes...) ††Espaces forestiers ††Espaces naturels Les centrales photovoltaïques au sol ne peuvent pas être implantées sur des terrains sur lesquels la de- Les centrales photovoltaïques ne peuvent pas être im- mande de défrichement doit être refusée en applica- plantées dans les zones présentant un enjeu environ- tion du code forestier. nemental matérialisé par des dispositions réglemen- taires : zone Natura 2000, ZNIEFF de type 1 et 2, sites En outre, les centrales photovoltaïques au sol ne de reproduction et de repos des espèces protégées.* peuvent pas être implantées dans les zones suivantes *1 : Les centrales photovoltaïques au sol ne peuvent pas être implantées dans les zones humides.* ƒƒ Forêts publiques (soumises au régime forestier) ††Paysages ƒƒ Forêts ayant bénéficié d’aides publiques L’implantation des centrales photovoltaïques au sol ƒƒ Forêts dans des zones à enjeux environnementaux devra respecter le code de l’urbanisme, et notamment (zones natura 2000 et autres zones bénéficiant d’un l’article R111-21. classement réglementaire, zones humides)

*1 : Propositions de l’administration n’ayant pas fait à ce jour l’objet d’une concertation avec les partenaires 20 La pomiculture en Corrèze

Les traitements phytosanitaires des vergers sont à forte baisse, de 93% entre 2008 et 2009 au niveau l’origine de problèmes de voisinage entre résidents régional, de la vente des substances classées CMR et pomiculteurs. En 2010, une plainte déposée par de classes 1 et 2, essentiellement du fait de nom- une habitante de Vigeois a même donné une di- breux retraits d’homologation au niveau national. mension judiciaire à ce problème récurrent. Afin de On notera que parmi les molécules les plus vendues prévenir la survenance d’autres difficultés, les ser- en Limousin, le captane et le dithianon, fongicides vices préfectoraux ont piloté une démarche concer- pour l’arboriculture, sont classés toxiques et CMR3 tée avec la profession agricole et les associations ( effet cancérigène suspecté mais preuves insuffi- de protection de l’environnement en 2011 afin de santes). Un groupe de travail relatif aux produits dégager des pistes de solutions relevant de la régu- CMR a été créé dans le cadre du plan régional santé lation sanitaire des activités arboricoles d’une part au travail (PRST). et de celle de l’urbanisme d’autre part. Les orienta- L’encouragement de pratiques permettant de limi- tions récapitulées ci-dessous pourraient impliquer ter le recours aux pesticides a motivé la constitution des développements dans le cadre d’une doctrine d’un réseau de 10 exploitations arboricoles adhé- adoptée par la cdcea. rentes au réseau national des fermes de référence I - L’amélioration des pratiques du plan ECOPHYTO, animé par un ingénieur de Cooplim. Les techniques proposées visent à opti- arboricoles au regard de la miser les traitements, favoriser la faune auxiliaire et encourager le désherbage mécanique, convertir santé passe par trois types de à l’agriculture biologique, s’interroger sur l’AOP et solutions. son évolution compte tenu que la variété Golden est très sensible à la tavelure, maladie favorisée par La réduction des phytosanitaires utilisées en arbo- la forte pluviométrie du printemps en Limousin. riculture doit porter en priorité sur les catégories La surveillance biologique de la filière arboricul- de produits les plus problématiques pour la santé ture est animée par la FREDON Limousin avec un humaine, à savoir celles comportant des subs- réseau d’observateurs partenaires pour lequel on tances toxiques, cancérigènes, mutagènes et repro- notait la faible participation des OP jusqu’en 2012. toxiques classées CMR. Dans le cadre du suivi du L’amélioration des conditions d’utilisation des plan Ecophyto 2018, il a ainsi été constaté une très

Appelation d'Origine Protégée (AOP) "Pomme du Limousin" Décret du 18/09/2008 Zone de production hors AOP

Production de pommes en Limousin - 2012

21 produits phytosanitaires implique non seulement maire doit préciser s’il existe des vergers à proxi- de mobiliser le réseau de surveillance biologique du mité de la future habitation. Si c’est le cas, le ser- territoire et d’améliorer la qualification des acteurs vice instructeur procède à une visite du terrain et concernés ( dispositif Certiphyto ), mais aussi de consulte le service de l’économie agricole ( SEAF ) développer les contrôles. L’arrêté du 12 septembre de la DDT et la Chambre d’Agriculture. Dans le cas 2006 relatif à la mise sur le marché et l’utilisation ou le rapport d’instruction conclut à la constructibi- des produits visés à l’article L 253.1 du Code ru- lité du terrain, le certificat d’urbanisme et le permis ral prescrit en effet la mise en œuvre de moyens de construire mentionnent une clause de recul de appropriés pour éviter leur entraînement hors 50 mètres entre la dernière rangée d’arbres fruitiers de la parcelle ou de la zone traitée et interdit leur et le mur de la maison d’habitation à construire et épandage dès lors que le vent a un degré d’intensité rappeler à titre informatif la clause d’exonération supérieur à trois sur l’échelle de Beaufort. de responsabilité prévue par l’article L 112-16 du Code de la construction et de l’habitation : « les Dans les zones sensibles, là ou un verger se trouve dommages causés aux occupants d’un bâtiment à moins de 50 m d’une habitation, plusieurs solu- par des nuisances dues à des activités agricoles, tions sont recommandées: à l’occasion de la replan- industrielles, artisanales ou commerciales, n’en- tation d’un verger, éloignement du 1er rang de traînent pas droit à réparation lorsque le permis de plantation par rapport à la limite séparative, uti- construire afférent au bâtiment exposé à ces nui- lisation de variétés nécessitant peu de traitement, sances a été demandé ou l’acte authentique consta- telle OPALE qui toutefois ne bénéficie pas de l’AOP, tant l’aliénation ou la prise du bail établi postérieu- mise en place d’une haie de protection ou d’un rement à l’existence des activités les occasionnant brise vent, réduction de l’intensité des traitements, dès lors que ces activités s’exercent en conformité conversion en verger bio. Dans ces zones , une offre avec les dispositions législatives ou réglementaires de médiation est proposée par la Chambre d’agri- en vigueur et qu’elles se sont poursuivies dans les culture. mêmes conditions ». Une charte de bon voisinage a été mise au point On notera par ailleurs que dans les communes entre les professionnels, la Chambre d’agriculture soumises au RNU, il est fait une application stricte et les services de l’ Etat en Corrèze. Elle comporte de la règle de constructibilité limitée instituée par des dispositions concernant les traitements phyto- l’article L 111-1-2 du code de l’urbanisme selon sanitaires et l’implantation des vergers. Il est no- laquelle la constructibilité des terrains est tribu- tamment demandé que les exploitants contrôlent taire de leur localisation dans une partie actuelle- la vitesse du vent au moyen d’anémomètres et de ment urbanisée de la commune (parcelles vierges privilégier des appareils de pulvérisation moins attenantes à un bâti existant groupé comprenant au bruyants. Elle conditionne toute implantation de moins trois habitations ou bâtiments). nouveau verger au respect d’une distance mini- male de 50 m entre la dernière rangée d’arbres et Dans les communes dotées d’un document d’ur- le mur de la maison d’habitation et de 5 m entre le banisme opposable, les zones dites de conflits ( 1er rang et la bordure des voies ouvertes au public. zones déclarées constructibles à moins de 50 mètres Dans les cas de replantation d’un verger existant, de vergers existants ) font l’objet d’une identifica- elle prescrit une distance de 20 m mesurée entre tion par les services de la DDT et de la Chambre la dernière rangée d’arbres et le mur de la maison d’agriculture. d’habitation et recommande une haie entretenue Dans les communes qui élaborent ou révisent ou un filet brise-vent de la hauteur de la culture. leurs documents d’urbanisme, les maires ont été II - L’amélioration de la prise priés de vérifier les zones de cohabitation arbori- culture et zone urbanisée, afin de prévoir des zones en compte de l’arboriculture tampons entre les vergers et les maisons d’habita- tion et , en cas d’impossibilité, de prescrire a mi- dans la politique de l’urba- nima une distance de 50 mètres entre la dernière nisme implique une démarche rangée d’arbres fruitiers et le mur de la maison d’habitation à construire. Une démarche exem- appropriée selon la situation plaire sur le thème « arboriculture et territoires » de la commune doit être conduite dans le cadre d’un projet d’éla- boration de carte communale sur Concèze. Cette Le périmètre d’étude a été circonscrit dans un 1er dernière devrait être d’autant plus exemplaire que temps à la pomiculture et plus particulièrement les vergers sont extrêmement denses à Concèze et aux 39 communes concernées par l’appellation les constructions dispersées. « Pomme du Limousin » situées sur le territoire du Ces dispositions élaborées et mises en place pour département. la pomiculture ont vocation à être étendues à l’en- Dans les zones sensibles, c’est à dire dans les zones semble de l’arboriculture. de contact entre secteurs habités et secteurs de po- miculture, l’instruction des demandes de certificats d’urbanisme ou de permis de construire fait l’objet de la plus grande vigilance. L’avis du 22 Annexes

23 «Urbanisation : le paradoxe limousin»1

Le Limousin : une région rurale qui mobilise plus de surface urbanisée par habitant que la moyenne française

Une région peu urbanisée ... Deux facteurs en Limousin UNE MOYENNE DE 1600m2/HABITANT Le Limousin est une région peu urbanisée : 7,3 % 2 de la surface régionale contre 9,2 % en moyenne EN LIMOUSIN CONTRE 800m EN FRANCE française. Surfaces urbanisées par habitant Cependant, le Limousin compte 2,2 % des surfaces urbanisées françaises pour 1,2 % de la population. Et quel que soit l’indicateur retenu, la surface urba- nisée rapportée à la population ou aux emplois est deux fois plus importante qu’en France. Une progression des surfaces urbanisées déconnectée des évolutions de popula- tion Depuis 50 ans, la population limousine s’est stabi- En 2006 2 2 lisée alors que la surface de la tache urbaine a pro- de 200 à 550 m /hab de 1150 à 1400 m /hab de 550 à 900 m2/hab de 1400 à 1650 m2/hab gressé de 60 %. de 900 à 1150 m2/hab Sources: Teruti-Lucas 2006 Les surfaces urbanisées liées à l’habitat se sont pola- GEOFLA®Régions - ©IGN 2008 risées à l’ouest, autour des agglomérations (+105 % dans les aires urbaines). L’espace rural enregistre une progression de 40 %. Des terrains deux fois plus grands et UN FONCIER TRÈS ACCESSIBLE EN LIMOUSIN des prix les plus bas de France Prix et surface des terrains à bâtir

En volume et en dynamique, ces surfaces urba- nisées ont enregistré les plus fortes progressions dans les années 1970-1980. Depuis 1962, certaines communes des premières couronnes de Limoges et Brive ont vu leur tache urbaine plus que tripler.

DES ÉVOLUTIONS DÉCONNECTÉES Tache urbaine liée à l’habitat comparée à la population

Source: MEEDDM, SOES, EPTB

Source: DREAL Limousin, d’après DGFIP, MAJIC FPB

24 1 Extrait de la plaquette de la DREAL Limousin - «Les synthèses» - juillet 2010 - N° ISSN : 2107-5115 ...mais peu économe en espace Une progression des surfaces urbani- sées qui s’accélère depuis 2000 LE LIMOUSIN DANS LE PELOTON DE TÊTE, JUSTE DERRIÈRE DES RÉGIONS DE POIDS En 10 ans, les surfaces urbanisées supplémentaires ET DE DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE en France représentent l’équivalent d’un départe- PLUS CONSÉQUENTS ment. Si on adopte l’indicateur d’empreinte éco- Progressions des surfaces urbanisées logique, le niveau de consommation en Limousin par région en % entre 1992 et 2003 équivaut à la surface de 20 000 terrains de foot en 10 ans. L’urbanisation s’accélère à l’échelle nationale : si on poursuivait les tendances actuelles, c’est un département et demi qui serait consommé en 10 ans par l’urbanisation. De même en Limousin, la progression de la tache urbaine semblait s’essouf- fler depuis les années 80 mais s’accélère de nouveau depuis 2000. Les surfaces consommées par le loge- ment individuel ont augmenté de 20 % entre les pé- riodes 1990-1999 et 1999-2006. Cette progression est principalement liée à l’augmentation du nombre de logements construits et dans une moindre me- sure à une légère augmentation de la surface de ter- rain par logement.

Source: DREAL Limousin, d’après MAAP, Teruti

Surfaces urbanisées

L’habitat : facteur prépondérant de consommation d’espace méthodologie exposée en page 8.

L’habitat est le facteur prépondérant de consomma- LE LIMOUSIN SURPASSE LA FRANCE tion d’espace en France (52 %), suivi par les réseaux EN DYNAMIQUE routiers (18 %), les équipements de sports et de loi- Nombre de logements individuels sirs (9 %), les activités économiques (7 %). Le poids construits par an de l’habitat est encore plus significatif en Limousin. Avec l’ouverture des derniers tronçons de l’A20, la construction de l’A89 et de la RCEA2, le dévelop- pement du réseau routier surpasse également en dynamique la moyenne française avec un pic de consommation vers la fin des années 90. L’urbani- sation liée aux activités, services et équipements, se révèle être plus faible en tendance qu’en France.

Source: DREAL Limousin, SITADEL.

25 Étalement urbain et péri urbanisation ...

Un étalement urbain plus marqué UNE PROGRESSION DES SURFACES URBANISÉES SUPÉRIEURE autour des grandes agglomérations À LA PROGRESSION DE POPULATION Depuis 1962, l’étalement urbain a concerné 95,5 % Étalement urbain des communes du Limousin mais les situations de plus fort étalement urbain se sont produites dans la périphérie des principales agglomérations. L’étalement urbain le plus intense date des années 70-80 associant le plus souvent une forte progres- sion des surfaces urbanisées et une baisse de popu- lation.

†† L’étalement urbain Lorsque la progression des surfaces urbanisées excède la progression de population (Agence Européenne de l’Environnement). Autrement dit l’étalement urbain combine une progression des surfaces urbanisées avec un phénomène de Bilan 1962-2006 dédensification de population. EN SITUATION D’ÉTALEMENT URBAIN : -Forte progression de la tache urbaine: avec baisse de population La périurbanisation à l’origine d’une beaucoup plus rapide que la croissance de population plus rapide que la croissance de population

consommation foncière qui se dif- -Faible progression de la tache urbaine: fuse de plus en plus loin des centres avec baisse de population plus rapide que la croissance de population

urbains EN SITUATION DE DENSIFICATION DE POPULATION: croissance de population >croissance de la tache urbaine Depuis 50 ans, la périurbanisation s’est développée. Elle a engendré une extension progressive des aires Commune non renseignée urbaines sous l’effet des dynamiques de population Source: DREAL Limousin, d’après DGFIP MAJIC FPB, BD Carto®-© IGN 2008 aux franges des espaces urbains et de la concentra- tion de l’emploi dans les pôles principaux. IMPLANTATION PRÉFÉRENTIELLE Ce phénomène s’articule avec la consommation DE LA CONSTRUCTION NEUVE d’espace : progression des surfaces urbanisées dans des territoires de plus en plus loin des pôles cen- Périurbanisation traux afin de satisfaire la demande des ménages périurbains. La construction neuve est ainsi très dynamique dans le périurbain et le long des axes routiers principaux.

†† La périurbanisation Mode de croissance urbaine dans lequel les péri- phéries des villescentres connaissent un ren- forcement de leur dynamisme démographique. Ce processus d’extension spatiale de l’influence d’une ville-centre est mesuré par l’INSEE au tra- vers du concept d’aires urbaines et de couronnes périurbaines. Ces concepts mettent en relief la fonction et l’organisation d’un territoire à travers l’observation des flux domicile-travail.

26 ... le Limousin n’est pas épargné Des communes au sein d’un système urbain : quelle articulation ? †† Quels sont les moteurs de l’étalement ur- bain et de la périurbanisation ? Au-delà de leur définition technique, étalement Quelques pistes à explorer et hiérarchiser : urbain et périurbanisation renvoient au fonction- nement même du territoire. La notion d’étalement La demande des ménages ? urbain concerne chaque commune, gestionnaire Desserrement, individualisation (dynamisme de du foncier et d’une politique d’accueil. La notion la construction individuelle), besoin d’espace et de périurbanisation s’intéresse plutôt aux rapports désir de « campagne », inadaptation ou obsoles- entre une ville-centre et ses espaces périphériques. cence d’une partie du parc ancien, développe- Elle met en jeu une armature territoriale à même ment des résidences secondaires et de la bi-ré- de répondre aux besoins des populations et des sidentialité, cycle de vie et parcours résidentiels. entreprises au travers de l’organisation d’une offre de service (notamment une offre de déplacement). L’accroissement des mobilités ? Dans les années 70-80, l’étalement urbain dans les Grâce à une accessibilité renforcée des territoires périphéries coïncidait avec le phénomène de pé- à budget temps constant. riurbanisation. A partir des années 90, alors que la Les conditions financières ? périurbanisation gagne les couronnes les plus loin- Niveau de vie, morosité ou croissance écono- taines, l’étalement urbain se concentre dans la péri- mique, marchés fonciers, accessibilité au crédit... phérie immédiate des pôles principaux (Limoges et Brive). De nombreuses communes du périurbain Les politiques communales ? plus éloigné ne s’étalent plus : au contraire elles se Concurrence d’attractivités, poids de la régle- densifient en population. mentation... NB : deux études DREAL en cours mettent en pers- †† Un découplage récent entre étalement ur- pective ces éléments de connaissance : prospective bain et périubanisation : pourquoi ? pour une armature territoriale durable (approche système urbain), prospective pour des villes intermé- Densification des espaces déjà urbanisés ? Des diaires durables (approche communale). formes urbaines plus économes en espace ? Im- pact du cycle de vie d’un logement (exemple : les enfants des espaces pavillonnaires de première génération quittent le domicile familial )?

Périurbanisation

1962-1968 1968-1975 1975-1982 UNE DIFFUSION DE LA POPULATION QUI S’ÉLOIGNE DES CENTRES URBAINS

1982-1990 1990-1999 1999-2006

Population (taux d’évolution annuels) Schématisation: les villes centres d’une aire urbaine depuis 1968 sont au coeur du schéma (Limoges, Brive, Tulle, Guéret). Les 5 extensions successives datant de 1968, 1975, 1982, 1990, 1999 -1 - 0,5 0 0,5 1 1,5 2,5 sont assimilées à des couronnes. Source: DREAL Limousin, d’après INSEE, RGP 27 De la campagne agricole... Un récent regain démographique tion en Limousin se fait dans les « campagnes » des dans les campagnes aires urbaines. Le rebond démographique constaté depuis 2000 en Limousin profite également aux Le Limousin a connu un pic de population au XIXe espaces ruraux qui enregistrent un excédent migra- siècle répartie sur l’ensemble du territoire. Sous l’ef- toire. Mais les formes d’occupation et d’usage du fet de l’exode rural, les populations ont progressive- territoire ont évolué. ment quitté les espaces ruraux tandis que les péri- phéries des pôles principaux ont accru leur densité. Aujourd’hui, l’essentiel de la croissance de popula-

Les formes urbaines

UNE GRANDE DIVERSITÉ AVEC DES IMPACTS À CARACTÉRISER

Source: DREAL Limousin, d’après DGFIP MAJIC FPB, BD ortho

†† Le mitage †† Quelques pistes à explorer Forme de développement de l’urbanisation qui Alors que les configurations anciennes groupées évoque un éparpillement de construction dans s’étendent dans les campagnes du nord et de l’est l’espace rural. de la France, l’habitat rural dispersé est une ca- ractéristique très ancienne en Limousin comme Afin d’objectiver ces éléments d’appréciation, dans environ 2/3 des campagnes françaises. l’étude a cherché à développer des outils pour ca- ractériser les formes urbaines selon les périodes Le développement de l’habitat vient-il densifier de construction. ces configurations d’habitat ancien déjà disper- sées ? Quelle est la contribution des construc- tions récentes au mitage des espace ruraux ? Comment caractériser l’impact des nouvelles formes urbaines (consommation d’espace, conflits d’usages, coût individuels et collectifs) ?

28 ... à la campagne «habitée» Un habitat dispersé dans les cam- PATCHWORK DES SITUATIONS COMMUNALES pagnes

Hors des espaces urbains denses qui présentent des formes de développement de l’habitat agglomérées, la dispersion de l’habitat touche indifféremment des communes périurbaines comme des com- munes rurales. L’habitat isolé n’est pas l’unique forme urbaine qui contribue à l’émiettement de l’habitat. En effet, la construction de lotissements relativement denses avec des parcelles normées peuvent contribuer au sentiment de « mitage » de l’espace rural selon leur inscription paysagère.

†† Les formes urbaines

0 20km résultent notamment : ƒƒ de la maîtrise du foncier : forme et application de la planification, du plus dispersé Formes de développement ƒƒ de facteurs historiques et géographiques : par de l’habitat depuis 1962 exemple dispersion traditionnelle de l’habitat, topographie, au plus aggloméré ƒƒ du développement du réseau routier principal Source: DREAL Limousin,d’après DGFIP MAJIC FPB, SIGREEL, BD Carto®-© IGN 2008 et secondaire ƒƒ favorable à la dispersion et à l’éloignement des Le développement principales agglomérations. de la maison individuelle

Quels impacts sur les espaces agri- coles et naturels ?

L’espace disponible s’urbanise progressivement en- gendrant une imperméabilisation irréversible des sols et une rupture des équilibres écologiques. En France, l’artificialisation des sols se fait au détri- ment des espaces agricoles (60 %) puis des espaces naturels et forestiers (40 %). L’impact en Limousin est équivalent avec une part †† Quelques pistes à explorer légèrement plus importante pour les espaces natu- Quels avenirs pour les espaces agricoles et natu- rels et forestiers. La moitié des changements d’oc- rels du Limousin ? Comment envisager des stra- cupation du sol concerne les espaces agricoles : en tégies de développement économe en espace ? Limousin, l’équivalent de 16 000 terrains de foot sont gagnés par l’urbanisation sur les seules terres Y-a-t-il concurrence ou conflit d’usage entre es- agricoles entre 1992 et 2003. paces urbanisés et espaces agricoles en Limousin ? Dans quelle mesure la progression de l’urbani- sation contribue à la fragmentation des espaces agricoles et quels en sont les impacts ? L’artificialisation des espaces agricoles résulte-t- elle d’une pression inéluctable de l’urbanisation? Quelles sont les motivations des propriétaires fonciers à vendre des terres au profit de l’urba- nisation ? En savoir plus : SAFER, observatoire des mar- chés de l’espace rural

29 Méthodologies, sources utilisées dans l’étude

Afin de territorialiser les enjeux de gestion économe des données d’occupation du sol à l’échelle commu- de l’espace, ce diagnostic a été l’occasion de dévelop- nale à partir de la connaissance des types d’occu- per et de tester un dispositif d’observation à échelles pation sur la subdivision fiscale des parcelles. La fines. connaissance des surfaces urbanisées nécessite une estimation complémentaire des surfaces de voirie En liaison avec le CERTU, la démarche méthodolo- non cadastrées à l’aide de la BD Topo. Pour visuali- gique proposée s’inscrit dans la perspective des lois « ser l’occupation du sol sans passer par une interpré- Grenelle » qui instaurent, pour les documents d’urba- tation de photos aériennes, une modélisation a été nisme, la définition d’objectifs chiffrés de consomma- testée à partir des fichiers MAJIC géolocalisés sur tion d’espace cohérents avec les dynamiques écono- BD Parcellaire. miques et démographiques. Pour caractériser l’environnement urbain par sa Situer le Limousin dans les tendances densité, la population est rapportée aux surfaces nationales réellement urbanisées. Les densités bâties dif- fèrent des densités de population : elles permettent Les enquêtes de la statistique agricole AGRESTE d’approcher les formes urbaines. Les fichiers de la (Teruti et Teruti-Lucas) sont utilisées pour fournir construction neuve (SITADEL) ont ainsi été testés des données de ca- drage régional, voire départemental, sous réserve de la pré- cision des données (estimations statis- tiques avec intervalle de confiance asso- cié). Ces enquêtes permettent une analyse des surfaces urbanisées au sens de l’occupation phy- sique du territoire et de l’occupation fonctionnelle du ter- ritoire (usage). Cette source est préférée à Corine Land Cover, qui offre une vision pour fournir des indicateurs de surfaces des ter- de l’occupation majoritaire du sol à partir d’images rains associés aux logements ou aux locaux d’acti- satellites : seules les surfaces homogènes et conti- vités. nues de plus de 25 ha sont comptabilisées ; les sur- faces urbanisées sont en particulier sous-estimées. Se situer par rapport aux tendances passées

Pour comprendre la situation actuelle et bâtir des scénarios d’évolution, la connaissance des ten- dances passées est nécessaire. L’exploitation des †† Génération de la tache urbaine depuis données fiscales des propriétés bâties (MAJIC-DG- 1962 FiP) a permis de s’intéresser à l’évolution de la tache urbaine liée à l’habitat sur plus de 50 ans. Les résul- Par association des dates d’achèvement de la tats ont été croisés avec le recensement de la popula- construction (MAJIC FPB) sur les points de la tion pour territorialiser les analyses sur l’étalement BD Parcellaire, une zone tampon de 40 m de urbain. Des pistes d’approfondissement pour carac- rayon a été réalisée autour de chaque bâti. tériser et dater les configurations de la progression Une surface globale de tache urbaine générée à urbaine sont esquissées à travers la géolocalisation plusieurs dates depuis 1962 résulte de l’agglomé- sur BD Parcellaire des données MAJIC. ration de ces zones. Mesurer et modéliser la ville dans son environnement

Les données fiscales des propriétés non bâties (MAJIC-DGFiP) ont été exploitées pour fournir

30 Pomiculture : la charte de bon voisinage

31 32 L’évolution de la surface agricole utile

33 Glossaire des sigles utilisés dans le document

Sigle Signification AOP Appellation d’Origine Protégée CDCEA Commission Départementale de la Consommation d’Espaces Agricoles CDOA Commission Départementale d’Orientation Agricole CERTU Centre d’Études sur les Réseaux, les Transports et l’Urbanisme CETE Centre d’Études Technique de l’Équipement CMR Cancérigène, Mutagène ou dangereuses pour la Reproduction CU Certificat d’Urbanisme DDT Direction Départementale des Territoires DOO Document d’Orientations et d’Objectifs DREAL Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement FDSEA Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants agricole FREDON Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles LMAP Loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche OAP Orientation d’Aménagement et de Programmation PAC Politique Agricole Commune PADD Projet d’Aménagement et de Développement Durable PAU Partie Actuellement Urbanisée PLU Plan Local d’Urbanisme PLUI Plan Local d’Urbanisme Intercommunal POS Plan d’Occupation des Sols PRAD Plan Régional de l’Agriculture Durable PRST Plan Régional Santé au Travail RNU Règlement National d’Urbanisme SAFER Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural SAU Surface Agricole Utile SCOT Schéma de Cohérence Territoriale SEAF Service de l’Économie Agricole et Forestière SRCAE Schéma Régional Climat – Air – Énergie ZAC Zone d’Aménagement Concerté ZAP Zones Agricoles Protégées ZNIEFF Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique

34

Direction Départementale des Territoires de la Corrèze cité administrative Jean Montalat place Martial Brigouleix 19011 Tulle cedex

www.correze.gouv.fr