Rosemonde
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CLIENTCLIENT :: MUSÉEJOURS DEDE LALA CIVILISATIONTERRE DU QUÉBEC
date de l’événement : 22 AVRIL 2012
ROSEMONDE COMMUNICATIONS C : 514-458-8355 100 - 426, rue Sainte-Hélène Service des relations publiques et de presse B : 514.819.9023 Montréal, Québec, Canada H2Y 2K7 2014 Des vedettes en visite et une célébration des collections
11 janvier 2014 | Marie-Ève Charron | Arts visuels
Photo: Jack et Dinos Chapman et White Cube Jack et Dinos Chapman, When the world ends, there’ll be no more air [...], 2012
Les musées feront dans les valeurs sûres, avec des premières nord-américaines de grosses pointures étrangères et par la célébration de leurs collections. Si la confirmation semble prendre le pas sur la prospection, c’est toutefois avec la promesse d’offrir des regards inédits sur des productions déjà consacrées par l’histoire ou le marché de l’art.
1 sur 3 Grande visite
La saison sera lancée le 25 janvier avec l’exposition Peter Doig. Nulle terre étrangère que le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a organisée en collaboration avec la National Gallery of Scotland à Edimbourg. Cette exposition d’envergure retrace le travail du peintre d’origine écossaise depuis le tournant des années 2000, marqué par son arrivée à Trinidad, où il vit toujours.
Une quarantaine de toiles imposantes donneront à voir les paysages aux couleurs acidulées et flamboyantes pour lesquels Peter Doig, héritier de Matisse, est connu. Sans en rester au jeu de séduction qu’une telle peinture opère, l’exposition ira plus loin en révélant le processus de travail de l’artiste à partir d’esquisses préparatoires et d’autres documents.
Dans un registre opposé, le Musée d’art contemporain de Montréal (MACM) ouvrira le 6 février la première exposition monographique au Canada consacrée au travail de l’artiste albanais Adrian Paci, vu régulièrement ces dernières années dans les événements prestigieux, comme la Biennale de Venise. Cette exposition, autre fruit d’une collaboration avec le Jeu de Paume à Paris, à l’instigation de l’ex-conservatrice en chef Marie Fraser, remonte aux oeuvres de la fin des années 1990 et inclut une vidéo tournée pour l’occasion.
Multidisciplinaire, l’oeuvre de Paci tire son ferment de la culture et des événements historico-politiques de l’Europe de l’Est, d’où il vient. Avec une intelligence poignante, l’artiste met en scène des histoires où s’entrecroisent l’imaginaire et le réel faisant de l’image un lieu d’expérience et de réflexion autour de la mémoire, de l’identité et de l’exil. Le MACM mettra aussi à l’affiche le film-fleuve The Clock, de Christian Marclay, un succès déjà assuré.
La DHC/Art rouvrira quant à elle ses portes en avril avec la première exposition solo nord-américaine des frères britanniques Jack et DinosChapman, connus pour leurs oeuvres sombres et obscènes.
Autour des collections
Au Musée national des beaux-arts du Québec, quatre artistes du siècle dernier verront leurs oeuvres redéployées dans les salles, dans des expositions distinctes misant sur le parcours personnel. Il y en aura ainsi pour tous les goûts, en peinture, avec l’univers surréaliste d’Alfred Pellan, les paysages existentiels de Jean Paul Lemieux, les abstractions géométriques de Fernand Leduc et, finalement, les abstractions gestuelles de Jean-Paul Riopelle. À partir du 20 février. 2 sur 3 Toujours à Québec, le Musée de la civilisation puisera dans les trésors des collections gréco-romaines de Berlin. L’exposition grand public articulée autour de douze divinités de l’Olympe sera lancée le 23 avril.
La peinture ne sera pas en reste au Musée régional de Rimouski, qui, en mars, exposera ses nouvelles acquisitions en la matière, couvrant les balbutiements de l’abstraction (Marcel Barbeau) à ses plus récentes actualisations (Stéphane La Rue).
À l’occasion du cinquantième anniversaire du MACM, le MBAM présentera 1 +1 = 1, qui mettra en dialogue les oeuvres des collections respectives des deux institutions. Cette première dans l’histoire veut « affirmer les liens d’amitié » et « révéler une des belles collections d’art contemporain du Canada : celle de la métropole montréalaise », selon le communiqué. Souhaitons que l’entreprise, qui a de quoi surprendre, permette comme il est annoncé de réfléchir aux axes de développement des collections de chaque musée.
Un tableau de la collection de la Vancouver Art Gallery du peintre Thomas Couture sera quant à lui le prétexte d’une exposition présentée, à partir du 31 janvier, au Musée des beaux-arts du Canada. Elle s’intéressera autant aux secrets d’atelier qu’au processus de restauration à laquelle l’oeuvre a été soumise. C’est dans la collection du Musée McCord que l’artiste contemporain d’origine anglo-irlandaise et crie Kent Monkman a fait incursion, suivant une formule de résidence qui a fait mouche par le passé, pour réaliser un projet inédit qui sera dévoilé le 30 janvier prochain.
Collaboratrice
3 sur 3
C'est leur histoire Laurent Jérôme est allé à la rencontre des autochtones pour préparer la nouvelle exposition qui leur est consacrée au Musée de la civilisation. Par Marie-Claude Bourdon
17 JANVIER 2014 À 11H28
Dans les musées, on a longtemps proposé une vision quelque peu romantique et ahistorique des autochtones. Au moment de renouveler son exposition permanente consacrée aux autochtones du Québec, en 2009-2010, le Musée de la civilisation a voulu faire les choses différemment. C'est dans cet esprit que Laurent Jérôme, qui terminait alors son doctorat en anthropologie à l'Université Laval, a été recruté. Celui qui est aujourd'hui professeur au Département de sciences des religions de l'UQAM a agi comme agent de recherche responsable du contenu scientifique de la nouvelle exposition permanente lancée en novembre dernier et
Une sculpture de la collection du Musée de la civilisation. intitulée C'est notre histoire. Premières Photo: Jessy Bernier nations et Inuit du XXIe siècle. Il a aussi, et surtout, servi de trait d'union entre le Musée et les communautés.
«L'approche collaborative était très importante pour le musée, affirme le professeur. Nous avons donc mis en place un comité scientifique composé de chercheurs autochtones et non autochtones. En parallèle, nous avons constitué une assemblée consultative, nommée Mamo-Ensemble, qui réunissait des représentants de chacune des Premières Nations et des Inuit du Québec.»
Laurent Jérôme a travaillé en étroite collaboration avec Elisabeth Caine, professeure au Département des arts et lettres de l'Université du Québec à Chicoutimi, elle-même huronne-wendat et directrice de la Boîte rouge vif, une entreprise de création et de design autochtone qui a participé de près à la conception de l'exposition. Ensemble, ils sont partis à la rencontre des Premières Nations dans l'ensemble du Québec. Passant plusieurs jours dans 18 communautés, ils ont rencontré quelque 600 personnes, recueilli 5000 pages de transcriptions d'entrevues, 10 000 photos et 250 heures de film documentant tous les aspects de la vie des autochtones, leur vision du monde, leurs aspirations.
«Comment voulez-vous être représentés dans un musée?» En gros, c'est la question que les chercheurs ont posé aux autochtones rencontrés. «L'un des buts de l'exposition est de faire voir ce que c'est que d'être autochtone aujourd'hui, explique Laurent Jérôme. Ce n'est pas nécessairement évident à montrer, mais l'exposition y parvient, entre autres, grâce à des œuvres d'artistes contemporains des Premières Nations.»
L'exposition permet aussi d'admirer de nombreux objets appartenant à la collection du musée (costumes de cérémonie, vêtements, paniers décoratifs, tambours, sculptures, kayak et rabaska). Lors de la recherche dans les communautés, les chercheurs ont organisé des ateliers avec les autochtones autour des objets et ils préparent un article sur leur mise en valeur. Un autre article sera consacré au processus même de collaboration avec les
1 sur 2 communautés.
Si une section de l'exposition est dédiée à l'histoire et à la paléohistoire des peuples qui ont occupé le territoire québécois, elle s'attarde davantage, dans l'ensemble, à la compréhension des enjeux qui sont au cœur de la réalité autochtone actuelle. Une section est ainsi consacrée à la colonisation, une autre, intitulée «La décolonisation – La guérison», fait la lumière sur les luttes des peuples autochtones pour leur reconnaissance et une dernière s'interroge sur les rêves d'avenir des communautés.
Des vidéos réalisées par la Boîte rouge vif dans les communautés et diffusées dans le cadre de l'exposition permettent de montrer de façon percutante la richesse et la singularité de chacune des cultures, affirme Laurent Jérôme. «Il existe évidemment des éléments communs à l'histoire des peuples autochtones, dit le professeur, mais cette exposition permet de faire ressortir la diversité incroyable de ces cultures, bien vivantes et dynamiques.»
CATÉGORIES
SCIENCES HUMAINES PROFESSEURS RECHERCHE ET CRÉATION
2 sur 2 Prix Samuel de Champlain: Michel Côté honoré Mise à jour le lundi 21 janvier 2013 à 17 h 12 HNE
Après le cinéaste Denys Arcand, le créateur Robert Lepage, le journaliste Louis-Bernard Robitaille et l'homme de cirque Jeannot Painchaud, l'institut France-Québec décerne le Prix Samuel de Champlain 2012 au directeur général du Musée de la civilisation, Michel Côté.
Ce dernier a reçu la précieuse distinction lundi, à Paris.
Membre de l'équipe de direction du Musée de la civilisation, dès la fin des années 1980, premier et seul Québécois à avoir dirigé une institution muséale majeure en France, au fil des années, Michel Côté s'est taillé une solide réputation au pays et sur la scène internationale. Par son travail, il a grandement contribué à la diffusion de la culture québécoise.
Avant de reprendre la direction du Musée de la civilisation, en 2010, Michel Côté a été président de la Société des musées québécois, président d'ICOM Canada et membre du Conseil Photo : Amélie Breton, international des musées à Paris. Aujourd'hui, il est engagé dans Perspective divers comités scientifiques.
Le prix Samuel de Champlain est remis chaque année, depuis 1997, à deux lauréats, un Canadien et un Français, qui contribuent à la mise en valeur de l'histoire et de l'art, français au Canada et canadien en France.
Michel Côté (à la droite), directeur général du Musée de la civilisation, a reçu le Prix Samuel de Champlain 2012 décerné par l'institut France- Canada, des mains de l'Ambassadeur Alfred Siefer-Gaillardin, président de France Amériques et de l'Institut France-Canada. Photo : Serge Wits Ici et là – 31 janvier 2014
31 janvier 2014 | Geneviève Tremblay | Loisirs
Wikiféminisme S’appuyant sur une étude de la Wikimedia Foundation (2010) selon laquelle moins de 13 % des contributeurs de Wikipédia seraient des femmes, un quatuor d’artistes new-yorkais a lancé l’intrigant « Art + Féminisme Wikipedia Edit-a-thon ». Le but ? Nourrir collectivement, un après-midi durant, les articles de l’encyclopédie en ligne là où subsistent des lacunes autour des femmes — en histoire, en art, en féminisme. Ça se passe samedi dans une panoplie d’universités et d’écoles d’art de grandes villes du monde dont Montréal, où l’« edit-a-thon » ouvre ses portes à tous les sexes et les âges pouvant traîner leur ordinateur sur place. Pas le temps de participer ? Suivez le projet en ligne. Samedi de 12 h à 18 h à l’Eastern Bloc Lab, 7240, rue Clark. Entrée libre.
Pluie de contes Possibilité d’un doublé conté ce samedi : après Triumvirat, une réunion entre vieux amis à la Maison Saint-Gabriel où l’on causera funérailles et feux-follets (19 h 30, 2146, place Dublin, 15 $. Réservation : 514 935-8136), on finit la soirée au Lion d’Or avec Rock’n’conte, où Jean-Marc Massie et ses invités iront de contes improvisés sur fond de musiques épileptiques (20 h, 1676, rue Ontario Est. 15-20 $).
Blanche nuit Histoire de bien entamer le Carnaval de Québec, qui allume ses moteurs jusqu’au 16 février, on met le cap sur la Nuit blanche : avec ses spectacles ambulants dans les « rues carnavalesques », sa nuitée trad ($), son parquet dansant pour fêtards ($) et son musée gratuit, le quartier Petit-Champlain prend vie jusqu’à l’aube. Samedi dès 18 h, de la place Royale au Musée de la civilisation.
Vers les étoiles Rien de trop beau pour voir les étoiles. Comme les sentiers du Parc national du Mont-Mégantic ont retrouvé leurs flambeaux d’hiver, les sportifs du soir seront 1 sur 2 heureux d’enfiler les raquettes pour monter voir les étoiles à l’ASTROLab. Les samedis jusqu’au 29 mars au 189, route du Parc, Notre-Dame-des-Bois. 1 800 665-6527. $
Ciné-bazar, action Dernier appel pour les cinéphiles : Médiafilm tient samedi son bazar annuel du cinéma au profit du programme CinÉcole, ralliant pour cela, à la même heure et au même poste, quelque 60 exposants qui déploient pour vous les entrailles de leurs stocks : affiches, magazines, DVD, bobines, figurines… alouette. Samedi de 9 h à 16 h au Centre du Plateau, 2275 St-Joseph Est. Entrée : 2 $.
Lectures d’écrivains Que lisent ceux qui ne vivent justement que pour les mots ? Dans quelles oeuvres ont-ils puisé l’inspiration ? Réponse en quatre dialogues à l’occasion de la rencontre Dans la bibliothèque des écrivains, qui mettra en tête à tête des plumes comme Catherine Mavrikakis, Élise Turcotte, Suzanne Jacob et notre collègue Catherine Lalonde, poète à ses heures. Samedi et dimanche de 13 h à 15 h à la Maison des écrivains, 3492 rue Laval. Entrée libre.
2 sur 2 Le Musée de la civilisation de Québec présente Pierre Gauvreau : J’espérais vous voir ici, une exposition qui permet de mesurer l’importance de l’artiste disparu en
2011.
« Le peintre-né. » C’est le surnom que lui donne Paul-Émile Borduas en voyant un de ses premiers tableaux. Nous sommes alors tout au début des années 1940, une décennie qui verra le jeune Pierre Gauvreau se rapprocher beaucoup du maître automatiste et des autres cosignataires de Refus global, dont il sera. Le Musée de la civilisation de Québec présente Pierre Gauvreau : J’espérais vous voir ici, une exposition qui permet de mesurer l’importance de l’artiste disparu en 2011. S’il s’agit d’abord d’un rendez-vous avec ses tableaux, on y retrouvera aussi le Gauvreau jardinier, qui composait ses platebandes avec autant de sérieux que ses toiles, le Gauvreau ami et amoureux — sa compagne, Janine Carreau, est commissaire de l’expo, et plusieurs proches copains, dont Charles Binamé, y témoignent de leur complicité avec lui — et bien sûr le Gauvreau homme d’écriture et de télévision, auteur de téléromans qui ont fait du genre un art à part entière. Le temps d’une paix, on l’oublie souvent, c’était lui… (Jusqu’au 28 septembre.) L'Actualité, no. Vol: 39 No: 2 1 février 2014, p. 56,57
Arts et culture
Evelyne aux semelles de vent
Tristan Malavoy-Racine
Fin 2013, elle défendait sur les planches de l'Usine C, aux côtés de James Hyndman, une adaptation de son roman La concordance des temps. À compter du 5 mars, Espace GO présente L'architecture de la paix, un spectacle de danse- théâtre dont elle signe le texte. Ainsi va la vie d'Evelyne de la Chenelière, qui semble ne jamais toucher terre. Incursion dans un espace de création néanmoins bien arrimé à la réalité.
Une vingtaine de pièces en 15 ans, de nombreux rôles au théâtre et à l'écran, un roman... Si on ajoute à l'équation la vie familiale remplie qui est la sienne, on se dit qu'Evelyne de la Chenelière ne peut être qu'un monstre d'énergie et de discipline. Va pour l'énergie. La discipline ? Hum ! pas si simple.
Quand on lui demande si l'écriture obéit chez elle à un rituel, ou à tout le moins à des habitudes précises, la dramaturge répond dans un éclat de rire : «Ce serait plutôt le contraire !» Oubliez le bureau coupé du monde, où elle s'enfermerait seule avec l'oeuvre à faire. Oubliez le calepin Moleskine ou la plume fétiche entretenue avec un soin maniaque. Celle qui a imaginé Bashir Lazhar griffonne de-ci de-là, derrière une liste d'épicerie ou dans un cahier d'écolier usagé chipé à sa fille. «La seule condition, c'est que ce soit à la main. L'écran d'ordinateur, pour moi, appartient à la communication, pas à la création.»
À la maison, il y a bien sûr un bureau, mais on est loin de l'antre secret. Partagée avec son conjoint, Daniel Brière (le comédien, pas le no 48 du Canadien), la pièce fait aussi fonction de salle de musique familiale - le clan, recomposé, compte quatre enfants. «De toute façon, je ne peux pas rester assise longtemps, j'ai la bougeotte ! Un bloc d'écriture de deux heures, c'est déjà énorme pour moi», confie celle qui s'étonne d'avoir achevé, dans la syncope d'une pratique rythmée par le quotidien, entre deux couches ou entre deux courses, un aussi grand nombre de textes. Parmi lesquels Des fraises en janvier, Aphrodite en 04, L'imposture et bien sûr Bashir Lazhar, devenu entre les mains du cinéaste Philippe Falardeau le mondialement encensé Monsieur Lazhar. «Il y a là quelque chose de très mystérieux pour moi. Force est de constater que j'ai écrit, et beaucoup, mais je ne m'en suis pas vraiment rendu compte !»
Le bureau mobile
1 sur 4 Quand elle sort de l'espace ménager, c'est pour se réfugier chez Vito, non loin de chez elle, exigu et charmant café-buanderie du quartier de la Petite Italie, à Montréal, où elle débarque avec ses carnets, parvenant sans problème à écrire dans le bruit des conversations, de la machine à espresso et... des sécheuses où culbutent les jeans et les chaussettes. «Passé un certain point, le bruit ressemble à du silence.»
Si le besoin d'une véritable solitude se fait sentir, Evelyne de la Chenelière s'engage dans une allée du parc Jarry, à deux pas, et travaille un long moment «dans sa tête». Sans doute est-ce en partie là qu'elle a pensé L'architecture de la paix, une création menée en tandem avec la chorégraphe et metteure en scène Paula de Vasconcelos, autour de ces architectes qui construisent sur des ruines, une fois la paix revenue dans une région éprouvée par la guerre. Autour surtout, et voilà qui nous touchera tous de près ou de loin, de la difficulté de rebâtir une relation sur les ruines de nos amours passées.
«C'est un projet passionnant, qui implique pour moi de faire beaucoup de recherches, et en même temps très particulier, parce que je ne sais même pas ce qui va être conservé en bout de ligne. Paula fragmente le texte selon ce que le spectacle exige, et ça me convient très bien. Il va peut-être rester un tiers de ce que j'ai écrit !»
Quand on n'est jamais à court d'idées, pourquoi diable être avare de ses mots ?
Pierre Gauvreau, peintre global
«Le peintre-né.» C'est le surnom que lui donne Paul-Émile Borduas en voyant un de ses premiers tableaux. Nous sommes alors tout au début des années 1940, une décennie qui verra le jeune Pierre Gauvreau se rapprocher beaucoup du maître automatiste et des autres cosignataires de Refus global, dont il sera. Le Musée de la civilisation de Québec présente Pierre Gauvreau : J'espérais vous voir ici, une exposition qui permet de mesurer l'importance de l'artiste disparu en 2011. S'il s'agit d'abord d'un rendez-vous avec ses tableaux, on y retrouvera aussi le Gauvreau jardinier, qui composait ses platebandes avec autant de sérieux que ses toiles, le Gauvreau ami et amoureux - sa compagne, Janine Carreau, est commissaire de l'expo, et plusieurs proches copains, dont Charles Binamé, y témoignent de leur complicité avec lui - et bien sûr le Gauvreau homme d'écriture et de télévision, auteur de téléromans qui ont fait du genre un art à part entière. Le temps d'une paix, on l'oublie souvent, c'était lui... (Jusqu'au 28 septembre.)
Les cartes gagnantes de Robert Lepage
Quand on met 52 cartes entre les mains de Robert Lepage, il faut s'attendre à des combinaisons étonnantes. La preuve a pour titre Jeux de cartes, une tétralogie dont la Tohu présente coup sur coup les deux premiers volets, créés en 2012 mais encore jamais joués au Québec : Pique (deux heures 30 sans entracte) et Coeur (trois heures 30 mais, merci, avec entracte). À partir d'un texte à plusieurs mains (huit auteurs, dont lui-même), Lepage nous y entretient des tensions entre l'Orient et l'Occident, des parallèles possibles entre un désert d'Irak et celui du Nevada, et plus généralement du bien et du mal, de la chute et de la rédemption. Le tout dans une scénographie circulaire d'une grande précision qui a fait dire à plusieurs critiques européens que le metteur en
2 sur 4 scène avait, une fois encore, sorti ses atouts. (Pique, du 14 au 25 janvier ; Coeur, du 30 janvier au 9 février.)
Lumières sur Montréal
Il n'y a pas encore de quoi disputer à Paris son titre de Ville lumière, mais depuis 15 ans, pendant une dizaine de jours, le festival Montréal en lumière fait briller fort la métropole enneigée. La cuvée anniversaire s'adresse à tous les sens - on connaît l'importance du volet gastronomique de ce rendez-vous -, mais aussi à tous les publics. Entre la série de trois concerts «autour» du Voyage d'hiver, de Schubert (qui vont de la version intégrale à la relecture hardie), DJ Champion accompagné à la fois de ses G-Strings et de l'orchestre I Musici, une soirée où l'académicien Dany Laferrière entremêlera des extraits de son oeuvre et de classiques haïtiens, sans oublier les centaines d'activités de la toujours électrique Nuit blanche, le 1er mars, chacun trouvera de quoi réchauffer son hiver. (Du 20 février au 2 mars.)
ZONE INTERNATIONALE
Marseille : une année capitale
Depuis le 1er janvier, Marseille n'est plus capitale européenne de la culture, le titre revenant en 2014 à Umeå, en Suède, et à Riga, en Lettonie. La bonne nouvelle, c'est que cet honneur a laissé des traces, à commencer par le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM), petite ville en soi et désormais étape incontournable pour quiconque est de passage dans la cité phocéenne. Le site de 40 000 m2 se veut le rendez-vous de toutes les cultures du bassin méditerranéen. Souhaitons maintenant à Marseille de recréer l'unité chez ses propres résidants, de nombreuses voix ayant critiqué en 2013 le peu d'effort et d'argent investis pour que les quartiers «difficiles» - et la ville française en compte quelques-uns - se sentent invités à la fête.
Encadré(s) :
C'est elle qui le dit
«Ce qui guette les artistes, aujourd'hui, c'est de glisser dans l'autopromotion permanente. Moi, ça me terrifie. Ma lutte principale, pour pratiquer l'écriture comme je le veux, c'est de me protéger de ça. Ne cherchez pas ma page Facebook !»
Illustration(s) :
RAPHAËL OUELLET POUR L'ACTUALITÉ EVELYNE DE LA CHENELIÈRE
© COLL. PARTICULIÈRE / MCQ / SODRAC 2014 LES MILLE CHATS DE LA NUIT, 1978
ÉRICK LABBÉ LES JEUX DE CARTES - PIQUE
3 sur 4 FRÉDÉRIQUE MÉNARD-AUBIN MONTRÉAL EN LUMIÈRE
MR. MEGAPIXEL / ALAMY MARSEILLE
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Numéro de document : news·20140201·TU·0048
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1 / 1 - dimanche 2 février 2014
Quebec City charm the real deal
Auteur: JULIE KIRSH, QMI AGENCY Section: Travel Page: 54
My short visit to charming Quebec City begins and ends at the unique Auberge Saint- Antoine, directly opposite the majestic St. Lawrence River in the historic Lower Town. The rustic-chic boutique hotel has the prestigious Relais and Chateaux designation--one of only 13 properties in Canada--as well as numerous other accolades. Its 95 rooms offer luxurious comfort for business travellers, a romantic getaway for couples or a comfortable convenient base for families exploring all that Quebec City has to offer. The nearby Musee de la Civilisation includes entertaining exhibitions, including Game Story, a hands-on exhibit about the history of video games that runs through April 6. Also not to be missed is the creative Paris on Stage show, which continues until Feb. 23. This special exhibition describes Paris in the Belle Epoque era through art, artifacts, videos, music and sound bites from the time. Those staying at the Auberge can also walk to several other nearby attractions. A fabulous farmers'market--the Marche du Vieux-Port -- features locally produced foods, wine and souvenirs. In addition, many bistros, cafes, art galleries and antique stores are located along the area's cobblestone streets. These include Cafe Baguette & Cie, which is a good place to stop for soup and a sandwich on fresh bread baked daily. At Rue du Petit Champlain, a 64-metre cliffside funicular transports you to the Upper Town and the city's great aerial lookout point. Whether you stay at Auberge Saint-Antoine or elsewhere, don't miss the opportunity to dine at Panache Restaurant (reservations recommended). Under the direction of head chef Louis Pacquelin --renowned for his creative French cuisine--this is a five-star culinary experience with flawless service that doesn't disappoint. This superb restaurant occupies a beautiful space with rustic wooden beams, a large welcoming fireplace and red velvet couches. For lunch I ordered a sampler plate of locally produced Quebec cheeses and a glass of good wine suggested by a friendly sommelier. Cafe Artefact, a more casual lounge close to the hotel lobby, is a good meeting spot with an informal atmosphere. - - - MORE INFORMATION * For Auberge Saint-Antoine, see saint-antoine.com/en/. * For the Musee de la Civilisation, see mcq.org. * For travel information, contact bonjourquebec.comor quebecregion.com.
Illustration: photo by Simon Clark /QMI Agency Files Quebec City's Panache Restaurant serves up beautiful French food in equally beautiful surroundings.
ID: 225902865
Copyright © 2014, The Toronto Sun. Reproduction ou publication interdite. Au royaume des ouvrages interdits Bienvenue dans la section Enfer de la bibliothèque du Séminaire de Québec
5 février 2014 | Frédérique Doyon | Livres
Photo: Renaud Philippe - Le Devoir Cette bible de 1565 préfacée par le réformiste Jean Calvin est l’une des premières publiées en français.
Québec — On pourra les reluquer et parfois Se moquer de la censure même les tâter un peu — avec des gants. Des Auteurs et éditeurs n'ont pas manqué d'imagination pour contes érotiques de La Fontaine à contourner la censure. Ils allaient l’Encyclopédie de Diderot, les livres frappés publier sous des cieux plus d’interdit de la bibliothèque du Séminaire de 1 sur 3 cléments, comme Amsterdam ou Genève. Ou ils inventaient des Québec font l’objet d’une visite intimiste au maisons d'édition aux noms Musée de l’Amérique francophone, du 6 au 9 loufoques, comme Claude Prosper février. Jolyot de Crébillon dans son roman libertin Tanzaï et Le premier ouvrage interdit saute aux yeux. Non Néadarné: histoire japonaise, seulement par son aspect massif, mais aussi par les publié à Pékin Chez Lou-Chou- Chu-la, imprimeur de Sa Majesté restes d’un ancien loquet à moitié arraché, comme chinoise en 1758. En revanche, les un secret éventré. C’est une bible de 1565, à la censeurs avaient leurs polices qui reliure qui suinte l’histoire. Mais préfacée par le traquaient les preuves réformiste Jean Calvin, le livre sacré est passé typographicolégales pour retrouver les fauteurs... moribond, relégué aux oubliettes de l’histoire, sur les rayons de la bibliothèque ecclésiastique de la colonie canadienne-française. Un oubli qui lui a probablement permis d’exister encore aujourd’hui.
« Cette bible est fascinante pour plusieurs raisons, en commençant par sa facture, explique avec passion Pierrette Lafond, archiviste aux Musées de la civilisation et spécialiste des livres anciens. La cote Index apparaît, et elle fait partie de la première génération de bibles publiées en français. » Car à l’époque, le latin domine encore. L’Église catholique l’exige, notamment pour prémunir le commun des mortels des passages moralement dégradants. « Il n’y a pas plus érotique que l’Ancien Testament », note Mme Lafond.
Mais surtout, cette bible est imprimée par Henri Étienne, « qui appartient à une dynastie exceptionnelle d’imprimeurs français », indique-t-elle. Érudit, formé par le même précepteur que le roi Henri II, l’imprimeur avait embrassé la religion protestante alors naissante. « Il a eu des démêlés épouvantables avec la Faculté de théologie de l’Université de Paris, qui était à l’époque responsable d’imposer la censure sur le territoire français. »
C’est que la publication de cette bible survient en pleine chasse aux protestants, dix ans après le concile de Trente, qui les déclarait hérétiques. C’est pour mener cette lutte que le pape met en place la congrégation de l’Index, chargée d’examiner les livres et de dresser la liste des titres proscrits, l’Index Librorum Prohibitorum.
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, même au Québec « il y a eu des censures punitives extrêmement violentes », note l’archiviste. C’est le concile Vatican II, dans les années 1960, qui a aboli l’Index. « Mais la censure ecclésiastique est encore présente. Et que dire de la censure économique, technologique, de l’autocensure du politically correct ? Hypothétiquement, notre société contemporaine permet la liberté d’expression, mais celle-ci a certaines limites. » 2 sur 3 Rare corpus
Une dizaine de livres (et deux tableaux également interdits) ont ainsi été sélectionnés pour une incursion intimiste dans l’Enfer, cette section de la bibliothèque ancienne du Séminaire de Québec qui réunit les livres mis au secret de l’histoire. Cette collection constitue un des rares corpus de livres censurés qui existent encore dans une bibliothèque au Québec. Elle compte au total près d’un millier de documents (livres, brochures, mandements), datant du XVIe au XXe siècle.
Aux ouvrages religieux s’ajoute la censure des ouvrages scientifiques comme l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dont la bibliothèque du Séminaire détient les 17 volumes de textes et 11 volumes de planches de la toute première édition. « Diderot, qui a voulu recenser tout le savoir humain (l’art, la technique, la science et les métiers), s’inscrit en rupture totale avec les modes de pensée de l’époque, qui répondaient aux dogmes, souligne Mme Lafond. Ici, c’est la raison qui le guide. » Plus rares, les romans à caractère érotique font aussi partie du lot secret, comme les Contes de Jean de La Fontaine, « où la cigale et la fourmi ne font pas que chanter tout l’été ».
Tous portent les traces du censeur : affublés d’une cote de l’Index, certains livres sont annotés afin d’en « corriger » le contenu, d’autres sont carrément caviardés, voire excisés.
La visite se fait par petits groupes dans la salle de consultation de la bibliothèque et dure 40 minutes, sous l’égide de l’archiviste Juliette Delrieu et de Pierrette Lafond. « L’enfer, c’est elle ! », plaisante Michel Côté, le directeur général des Musées de la civilisation au sujet de cette dernière. Entrée pour la première fois dans la bibliothèque ancienne en 1995, elle avait demandé à la blague où était la section Enfer au prêtre du Séminaire. Elle l’a trouvée, et en est depuis « absolument fascinée ».
3 sur 3 Publié le 21 février 2014 à 06h48 Budget Marceau: des projections fragiles
Le ministre des Finances Nicolas Marceau. PHOTO REUTERS
Rudy Le Cours La Presse ANALYSE - Malgré l'embellie économique légère observée ces derniers mois, le ministre des Finances Nicolas Marceau révise de nouveau à la baisse ses prévisions de revenus autonomes pour 2014-2015. Il l'avait fait une première fois en novembre.
Il vise toujours le retour à l'équilibre en 2015-2016, objectif fixé l'automne dernier.
Cette diminution d'une centaine de millions de dollars pour le prochain exercice et de quelque 200 millions pour 2015-2016 est toutefois largement compensée par une augmentation de plus d'un demi-milliard des transferts fédéraux pour chacun des deux exercices.
1 sur 3 Les revenus budgétaires sont estimés à 71,58 milliards, comparativement à 71,47 milliards en novembre, selon le cadre financier présenté hier. Le ministre maintient néanmoins son objectif d'un déficit de 1,75 milliard, soit 750 millions de moins que celui de 2013-2014, projeté en novembre.
Pour ce faire, il demande un nouvel effort de 150 millions aux organismes publics, ce qui équivaut à 1 % environ des dépenses de cette cinquantaine d'entités de tout genre, depuis l'Agence du revenu jusqu'au Musée de la civilisation en passant par Héma-Québec et la Régie du cinéma.
Le ministre Marceau compte empocher 37 millions dans sa lutte contre l'évasion fiscale et bénéficie d'une économie de 78 millions au service de la lourde dette brute qui va atteindre 198,5 milliards à la fin de l'exercice.
Il octroie 15 millions pour la mise en place du Rapport du groupe d'experts pour un financement axé sur les patients, dont les recommandations sont susceptibles d'optimiser les dépenses en santé.
Le ministre alloue toutefois le gros de la petite manne fédérale (430 millions) en 2014-2015 au Fonds de financement des établissements de santé et des services sociaux (FINESSS), qui souffre d'un manque à gagner répété découlant de la réforme de la taxe sur la santé qu'avait mise en place son prédécesseur Raymond Bachand.
Le ministre fait le pari audacieux que ce sous-financement sera non récurrent, ce qui limite en théorie à 530 millions l'écart néanmoins considérable à résorber pour revenir enfin à l'équilibre budgétaire en 2015-2016. C'est la même année où il est prévu qu'Ottawa nagera dans les surplus.
Pour les deux prochains exercices, Québec projette une augmentation de ses revenus autonomes de 3,6 % et de 4,0 %, soit un dixième de plus que son hypothèse de croissance de la taille de l'économie exprimée en dollars courants (le produit intérieur brut nominal), qui reste le meilleur baromètre de l'assiette fiscale.
Cet écart est faible, selon l'expérience passée. Cette prudence s'impose sans doute, compte tenu des révisions que le ministre a dû faire depuis la présentation de son premier budget en novembre 2012.
Malgré le chèque additionnel d'environ un demi-milliard en péréquation, il est à noter que les paiements de transferts fédéraux diminuent de 1 % en 2014-2015 par rapport à ceux de l'exercice qui prend fin le 31 mars. L'année suivante, en revanche, ils augmenteront de 5,2 % pour atteindre 17,3 milliards.
2 sur 3 Du côté des dépenses, à l'exclusion du service de la dette, le ministre table sur une augmentation de 2,5 % cette année, de 2,0 % en 2015-2016 et de 1,8 % seulement en 2016-2017. Fait à signaler, cette hausse postule qu'il n'y aura pas de contribution au FINESSS puisée à même les transferts fédéraux comme en 2014-2015.
En ce qui concerne le service de la dette, il augmente de 1,1 % seulement en 2014-2015, même si les emprunts accumulés augmentent de près de 7 milliards.
Ces emprunts gonfleront d'autant en 2015 pour atteindre 205,6 milliards, ce qui correspondra à 54,4 % de la taille de l'économie estimée. C'est de loin la dette brute la plus lourde au Canada. Ce n'est qu'à partir de 2016 que son poids relatif diminuera légèrement, selon le plan budgétaire.
Si le service de la dette n'augmente pas davantage en 2014-2015 et en 2015-2016, c'est en raison d'une diminution de 239 millions des intérêts sur le passif des régimes de retraite dont la solvabilité s'est nettement améliorée en 2013.
Les besoins d'emprunts pour le prochain exercice sont fixés à 15,4 milliards, compte tenu des 4,4 milliards déjà récoltés en préfinancement.
Si le plan budgétaire était respecté en substance, les besoins d'emprunts seraient un peu moins élevés pour les deux années suivantes, malgré l'augmentation continue de la dette.
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3 sur 3 PLAN D’ACTION POUR LES MUSÉES Tel que promis
3 mars 2014 | Josée Boileau | Actualités culturelles
Il est entendu qu’une campagne électorale est le meilleur moment dans la vie politique pour ne pas, ou si peu, causer culture. Mieux vaut donc sévir avant son déclenchement en y allant de plus avec des fleurs que Maka Kotto, ministre de la Culture si souvent soupçonné de traîner les pieds, mérite bel et bien.
M. Kotto a dévoilé jeudi un plan d’action pour les musées du Québec : une annonce importante pour un des milieux les plus discrets du champ culturel et pourtant des plus structurants puisque s’y arriment éducation et tourisme. Ce plan marque surtout l’aboutissement de plusieurs années de préoccupations.
La muséologie québécoise a été caractérisée par l’effervescence durant les années 1990, qu’illustrent à eux seuls le Musée de la civilisation à Québec, le Biodôme ou le musée Pointe-à-Callière à Montréal. L’époque s’est conclue par une politique muséale adoptée en 2000, sous le gouvernement de Lucien Bouchard.
Dix ans plus tard, c’était la crise. « Le réseau muséal québécois était reconnu pour son avant-gardisme. Aujourd’hui, on ne vit plus que sur notre réputation et nos cartes de crédit », disait alors Michel Perron, directeur général de la Société des musées québécois. Furent donc tenus, en 2011, des États généraux des musées du Québec. Sous-financement, structure du réseau, les collections, tout était sur la table.
La suite appartenait au politique. Rien ne bougea. Jusqu’à l’entrée en scène de Maka Kotto qui constitua, en mai 2013, un Groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal québécois, présidé par l’ancien recteur de l’Université du Québec à Montréal, Claude Corbo. Son mandat : se situer dans la lignée des États généraux. Son délai : travailler rondement.
Le rapport remis en novembre fut à la hauteur des attentes, plaidant certes pour 1 sur 2 l’absolue nécessité, « impérativement et sans délai », de hausser le financement des musées, mais faisant bien davantage en demandant que la question muséale devienne une priorité gouvernementale, en poussant pour une meilleure coordination du réseau, en causant bénévoles, partenariats, technologies… Il y en avait pour 61 recommandations.
Jeudi, on a appris que, hormis l’argent, toujours l’argent, elles ne sont pas restées lettre morte : nouveau mécanisme d’agrément, projet de loi à venir, réforme de l’aide au fonctionnement. Et chantier pour consolider les musées en région et favoriser entre elles la collaboration qui sera présidé… par Claude Corbo lui-même. C’était là la meilleure preuve que l’éloquent rapport de 180 pages, loin de s’empoussiérer, resterait en vie et que le milieu n’avait pas été consulté en vain. Un engagement tenu, c’est quand même inspirant en cette veille de tam-tam électoral…
2 sur 2 Le Journal de Montréal, 19 mars 2014, page 57
De l'art transporté
cornrndeiomêmes avions-cargos, puis dans les BERLIN I Pour le Musée de la civilisation, mêmes camions, qui ramèneront les oeuvres, depuis les aéroports de importer de Berlin des dieux et des déesses de Toronto, et de Montréal. l'Antiquité représente une opération très Ils assisteront au déballage des boîtes, et resteront témoins jusqu'à complexe, entraînant des mesures de sécurité leur installation sur des socles créés extrêmes qui nécessitent le nolisement non pas sur mesure à Québec. Les gens du Musée de la civilisation d'un, mais de deux avions-cargos. Au cas où... ne pourront en aucun moment toucher pièces, qui sont prêtées - gracieuse- à une seule oeuvre sans l'autorisation ment - sous de strictes conditions. de Berlin. L'équipe allemande revien- Les Allemands y trouvent leur dra à Québec dans un an pour assister compte en profitant d'une visibilité in- au retour des oeuvres, qui comprennent ternationale. En plus, ils ont exigé que des dieux et des déesses de l'Antiquité, le musée de Québec assume les frais de qui peuvent peser jusqu'à 800 kilos. «On ne peut pas prendre de risques restauration par des artisans de leur LES ASSURANCES? choix de deux des pièces majeures prê- avec des objets d'une telle valeur. S'il Et les assurances ? Le musée alle- devait arriver un malheur à un avion, tées. De plus, le Musée de la civilisation mand a requis une caution financière au moins on ne perdrait pas tout», ex- du gouvernement du Canada. «S'il de- plique au Journal de Québec, Hélène doit assumer tous les frais d'emballage et d'expédition. Hasenkamp, une entre- vait arriver un malheur à une oeuvre, il Beaudoin, chargée de projet de l'expo- faudrait alors négocier avec nos parte- sition Les maîtres de l'Olympe. Trésors prise allemande spécialisée, se charge du long processus d'emballage. Des for- naires allemands», explique la chargée des collections gréco-romaines de de projet. Berlin, qui prendra l'affiche le 22 avril gerons sont requis pour créer des structures de fer sur mesure visant Ces oeuvres immortelles ont un prix... prochain. celui fixé par le musée de Berlin pour Le Musée de la civilisation a réussi à à accueillir les oeuvres les plus lourdes, qui seront ficelées dans des chacune des pièces. Le Musée de la civi- emprunter pour un an 160 trésors de la lisation a toutefois requis une contre- prestigieuse collection d'antiquités des boîtes de bois super-isolées, où tout mouvement devient impossible. Il faut évaluation d'un spécialiste ontarien Musées nationaux à Berlin qui provien- pour arriver à une juste valeur. Et com- nent notamment de fouilles archéolo- même prévoir des contenants réfrigé- rés pour le transport des bronzes. bien peuvent valoir ces fameuses statues giques menées au 19e et au début du ? Ça, ça reste dans le secret des dieux... 20e siècle en Grèce et en Asie Mineure. GARDER L'OEIL STRICTES CONDITIONS Le contrat stipule que quatre techni- ciens allemands ne quitteront pas les pierre.nadeau . 418.683.1573 La direction du musée de Berlin a oeuvres des yeux ; au cours des pro- equebecormedia.com 2277 choisi elle-même les 160 précieuses chains jours, ils voyageront dans les
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Le Devoir, 19 mars 2014, page A1
Afghanistan: les derniers soldats Bouchard quitte la direction
sont rentrés au pays Page A 7 de Couche-Tard Page B