ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION : GEOGRAPHIE PARCOURS : MILIEUX NATURELS ET SCIENCES DE LA TERRE
LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DES LITTORAUX DE FOULPOINTE ET TOAMASINA
Présenté par : RABEHAJA-HARIJAONA Andoniaina Felana Sous la direction de : Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maitre de Conférences
12 Mars 2019
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION : GEOGRAPHIE PARCOURS: MILIEUX NATURELS ET SCIENCES DE LA TERRE
LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DES LITTORAUX DE FOULPOINTE ET TOAMASINA
Mémoire pour l’obtention du diplôme de Master II
Présenté par RABEHAJA-HARIJAONA Andoniaina Felana Sous la direction de Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maitre de conférences
Membres de Jury :
- Président du jury: Monsieur James RAVALISON, Professeur - Rapporteur : Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maitre de Conférences - Juge : Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en Géographie
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REMERCIEMENTS
Ce présent travail est le fruit de la contribution de diverses personnes. Chacune a apporté leurs connaissances et leurs appuis. Ainsi, nous leurs exprimons notre gratitude. - Nous adressons particulièrement notre reconnaissance aux membres du jury : - Monsieur James RAVALISON, Professeur, qui a bien voulu accepté de présider le jury de cette soutenance, - -Madame Syllah RANDRIAMANAMPISOA, Docteur en Géographie, qui a sacrifié son temps pour évaluer ce travail, - Monsieur Mparany ANDRIAMIHAMINA, Maitre de conférences, notre directeur de recherche, pour son encadrement et son soutien malgré ses multiples occupations. - Nous exprimons également notre gratitude à tous les Enseignants chercheurs de la Mention Géographie pour nous avoir transmis des connaissances pendant les années d’études universitaires. - Nos vifs remerciements s’adressent aussi à toutes les personnes que nous avons consultées pour nos enquêtes et nos documentations. En dépit de leur responsabilité, elles nous ont consacrées du temps.
Enfin, nos remerciements les plus sincères s’adressent envers ceux qui ont participé de loin ou de près à l’élaboration de ce travail.
I
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ...... I
SOMMAIRE ...... II
RESUME ...... III
LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... IV
ACRONYMES ...... VII
GLOSSAIRE ...... VIII
INTRODUCTION ...... 1
PREMIERE PARTIE : FOULPOINTE ET TOAMASINA DANS LE CADRE DU LITTORAL EST DE MADAGASCAR ...... 5
CHAPITRE I : Cadre général de la démarche ...... 6
CHAPITRE II : Foulpointe et Toamasina : des zones favorables à la dynamique sédimentaire ...... 17
DEUXIEME PARTIE : PROCESSUS DE LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DES LITTORAUX DE FOULPOINTE ET TOAMASINA ...... 35
CHAPITRE III : Zonation des littoraux ...... 36
CHAPITRE IV: Le mécanisme sédimentaire des littoraux de Foulpointe et Toamasina ... 49
CHAPITRE V : Evolution du trait de côte de Foulpointe et de Toamasina ...... 58
CONCLUSION GENERALE ...... 66
BIBLIOGRAPHIE ...... 68
ANNEXES ……………………………………………………………………………...71
II
RESUME
Le littoral de Foulpointe et de Toamasina sont des côtes basses sableuse orientale. Par leur localisation, ils présentent plus ou moins les mêmes conditions physiques. Concernant la démographie, Foulpointe est moins peuplé que Tamatave puisqu’il est la capitale économique de Madagascar et celle de la région Atsinanana.
Le vent intervient dans le processus sédimentaire par l’édification des dunes. Mais dans la partie centrale des zones de recherche, elles sont abimées par les piétinements. Que ce soit à Mahavelona ou à Toamasina, ce sont des embouchures fluviales qui les délimitent. Ces dernières interviennent dans le processus sédimentaire. Les fleuves véhiculent les matériaux érodes dans les bassins versants et les déposent à la gueule de l’embouchure.
A Foulpointe, le transport des sédiments parallèles au rivage demeure plus important que le déplacement perpendiculaire. Le transport parallèle se dirige vers le Nord et traduit par une côte NNE-SSW et par une pointe de direction également septentrionale : celle de Mahavelona.
Pour Toamasina, le flux sédimentaire perpendiculaire à la côte n’est importante que pendant le passage des cyclones tropicaux comme Honorine ou encore Déborah, Géralda et Bonita. Ces cyclones favorisent une érosion de plusieurs mètres en quelques heures seulement. Si le mouvement des sédiments associé à la dérive littorale est généralement dirigé vers le nord, dans la rade, il est tourné plutôt vers le sud grâce au phénomène de diffraction.
Ces dynamiques sédimentaires associées à la montée du niveau sont à l’origine de l’évolution du trait de côte. Ces 15 dernières années, le littoral de Foulpointe connait en général une érosion. Alors qu’à Toamasina, l’accrétion littorale est plus perceptible.
Mots clés : Foulpointe, Toamasina, dynamique sédimentaire, érosion, accrétion, transit littoral.
III
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES FIGURES Pages
Figure1 : Localisation des zones de recherche au niveau administratif ...... 3
Figure2 : Localisation des littoraux de Foulpointe et Toamasina ...... 4
Figure3 : Répartition des courants marins autour de Madagascar ...... 19
Figure4 : Profil transversal de Foulpointe, allant du rivage aux basses collines ...... 20
Figure5 : Profil transversal de Toamasina, allant du rivage aux basses collines ...... 21
Figure6 : Lithologie des zones de recherches ...... 22
Figure7 : La pédologie des zones de recherche ...... 24
Figure8 : Les réseaux hydrographiques naturels des zones de recherche ...... 26
Figure9 : L’occupation du sol dans les zones de recherche ...... 32
Figure10 : Zonation du littoral de Foulpointe ...... 40
Figure11 : Zonation du littoral de Toamasina ...... 48
Figure12 : Le transport marin côtier sur la Pointe de Mahavelona ...... 55
Figure13 : Le flux des sédiments à Toamasina ...... 57
Figure14 : Evolution du trait de côte de Foulpointe ...... 62
Figure15 : Evolution du trait de côte de Toamasina ...... 64
LISTE DES TABLEAUX
Tableau1 : Référence des traits de côte ...... 11
Tableau2 : Bilan sédimentaire ...... 13
Tableau3 : Caractéristique des sédiments littoraux ...... 13
Tableau4 : Éléments morphologiques d’une plage ...... 14
Tableau5: Valeurs caractéristiques de la marée à Toamasina ...... 17
IV
Tableau6: Station de RINGA-RINGA BAC (18o11S-49o15E) débit moyenne entre 1951/52- 1983/84 en m3/s ...... 25
Tableau7 : Caractéristiques thermique à Toamasina (1971-2000) ...... 27
Tableau8 : Valeurs de q des données pluviométriques de 1971 à 2000 à Toamasina ...... 28
Tableau9 : Catégorie des cyclones tropicaux ...... 29
Tableau10: Nombre de population de 2012 à 2016 ...... 33
Tableau11 : Granulométrie des sédiments littoraux de Toamasina ...... 49
Tableau12 : Nature des sédiments du littoral de Toamasina ...... 50
Tableau13 : Impacts des cyclones tropicaux sur le littoral de Toamasina ...... 56
LISTE DES PHOTOS
Photo1 : Camp militaire à Analakininina détruit par le cyclone Honorinina ...... 30
Photo2 : Bois coupés pour la fabrication de charbon ...... 31
Photo3 : Forêt brulée pour la culture ...... 31
Photo4 : L’érosion littorale au Nord de Foulpointe ...... 36
Photo5 : La plage de Masiankandrongo ...... 37
Photo6 : La marée basse à Foulpointe ...... 38
Photo7 : L’embouchure du fleuve Namandrahana ...... 39
Photo8 : Maison menacée par l’érosion littorale ...... 41
Photo9 : Vestige de l’ancienne RN5 ...... 42
Photo10 : Les ouvrages d’enrochement à Salazamay ...... 43
Photo11 : Les ouvrages d’enrochement sur la Pointe Tanio ...... 44
Photo12 : Occupation de la plage de Toamasina ...... 44
Photo13 : Le débouché du canal de Pangalane ...... 45
Photo14 : La plage de la baie d’Ivondro ...... 46
V
Photo15 : La rencontre du fleuve Ivondro et la mer...... 47
Photo 16 : Les exploitants de sables à Analamalotra ...... 51
Photo 17 : Dunes bien développées dans le littoral Sud de Toamasina ...... 52
Photo 18 : Dune détruite dans la Baie de Toamasina……………………………………..53
VI
ACRONYMES
DGPR : Direction Générale de la Prévention des Risques(en France)
EIE : Etude d’Impact Environnemental
FTM : Foiben’ny taotsarintany Malagasy
INSTAT: Institut National de la Statistique
MEDDE: Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie (en France)
OSM : Open Street Map
PDC : Plan de Développement Communal
RN2: Route National numéro 2
RN5: Route National numéro 5
SHOM : Service Hydrographique et Océanographique de la Marine
SICOE : Société Industrielle et Commerciale de la Côte Est
SPAT: Société du Port a gestion Autonome de Toamasina
SOGREAH: Société Grenobloise d’Aménagement Hydraulique
SOMEAH : Société Malgache d’Etude et d’Aménagement Hydraulique
TDC : Trait de côte
VII
GLOSSAIRE
Accrétion : accroissement ou augmentation de surface à partir des dépôts des matériaux provenant des apports extérieurs.
Baie : échancrure du littoral dans laquelle se jettent généralement un ou plusieurs fleuves.
Brise-lame : ouvrage parallèle situé en avant du rivage construit pour maintenir une eau calme afin que les bateaux puissent accoster et l’énergie des vagues soit atténuée arriver sur la plage.
Clapot : agitation faible et désordonnée de la surface de la mer sous l’effet du vent.
Cordon littoral : bande de terre qui émerge parallèlement à la cote, à peu de distance d’elle.
Embouchure : endroit où un cours d’eau se déverse dans la mer ou dans un autre cours d’eau.
Démaigrissement : abaissement du niveau d’une plage ou d’un cordon littoral par ablation de son matériel sédimentaire.
Dune : colline de sable façonnée par le vent.
Engraissement : élévation ou avancée d’une plage, d’un cordon littoral dont le bilan sédimentaire est positif.
Estran : partie alternativement couverte et découverte par la mer lors d’un cycle de marée.
Lagon : zone d’eau salée et peu profonde située au centre d’un atoll ou protégée de l’océan par un récif corallien.
Lagune : étendue d’eau salée peu profonde, généralement séparée de la mer par un cordon littoral.
Marée : phénomène de montée et de descente périodique du niveau des eaux océaniques, provoqué par l’attraction gravitationnelle de la lune et du soleil sur la terre.
Ouvrage d’enrochement : superposition de rochers qui servent à soutenir ou à protéger le littoral.
Récif corallien : construction biologique surtout constituée de squelettes calcaires et de leurs débris, sécrétés et cimentés par des organismes marins en vivant en colonies.
Récif corallien frangeant : récif corallien qui s’étende sur une côte non-corallienne. Saltation : mode de déplacement par sauts des particules sédimentaires.
VIII
INTRODUCTION
Le littoral est un espace de transition entre la terre ferme et l’océan. Les sédiments érodés transitent sur le littoral avant de se jeter dans la grande fosse océanique. Ils sont remaniés par le vent et les courants littoraux. Cette dynamique sédimentaire constitue un processus clés, elle intervient directement sur le phénomène de l’accrétion et de l’érosion littorale.
Madagascar, une ile du Sud-Ouest de l’Océan Indien dispose d’une côte de 4 828km. La partie Ouest mesure 3 930km et celle de l’Est, 1 500km. Environ 34% de la population vive à moins de 100km des côtes.
Foulpointe et Toamasina sont des plaines côtières plus ou moins rectilignes du Centre Est et orientées NNE-SSW. Cette orientation est liée à la dynamique sédimentaire.
Le littoral de Foulpointe est limité au Nord par l’embouchure du fleuve Onibe, à l’Est par l’Océan Indien, au Sud par l’embouchure du fleuve Namandrahana et à l’Ouest par les collines interne inférieur à 50m d’altitude. Ce littoral long d’environ 16km se localise entre les latitudes 17°38’39S -17°45’42’’S et les longitudes 49°29’39’’E-49°30’3’’E. Ce village est à 53km de la ville de Toamasina en suivant la RN5. Administrativement, le littoral de Foulpointe se localise dans la région Atsinanana, district de Toamasina II et dans la commune rurale de Foulpointe (Mahavelona). La commune se répartie en 11fokontany. Mais notre zone de recherche ne concerne que troisfokontany : Marofarihy, Foulpointe et Antaratasy. (Cf. figure 1 et figure 2)
Le littoral de Toamasina est délimité au Nord par l’embouchure du fleuve Ivoloina, à l’Est par l’Océan Indien, au Sud par l’embouchure du fleuve Ivondro, à l’Ouest par des basses collines moins de 50m d’altitude. L’embouchure du fleuve Ivoloina se situe à 18°4’10’’S et 49°24’20’’E et celle d’Ivondro, 18°16’16’’S et 49°21’49’’E. Ce littoral mesure environ 26km. En parcourant la RN2, la ville de Toamasina se trouve à 360 km de la capitale de Madagascar. Administrativement, la zone fait partie de la région Atsinanana. Elle se trouve dans le district de Toamasina I et une partie du district de Toamasina II. Du Nord vers le Sud, elle intègre les communes suivantes : Antetezambaro, Toamasina Suburbaine, Toamasina urbaine et Amboditandroroho. (Cf. figure 1 et figure 2)
Etant donné que, le littoral est un milieu particulier. C’est un lieu de rencontre de l’océan, de l’atmosphère et du continent. Pour développer notre connaissance concernant ce paysage nous avons choisi Foulpointe et Toamasina vue sa proximité de la capitale de Madagascar et ayant une part significative aux activités économiques. Ils constituent des sites touristiques attirant
1 des nationaux et étrangers. Aussi, Toamasina abrite le premier port de Madagascar avec 70% du trafic portuaire. Actuellement, ce port est en phase de réhabilitation. Elle engendrera surement des effets sur le littoral.
Tout cela nous a incité à choisir ce sujet intitulé: « La dynamique sédimentaire des littoraux de Foulpointe et Toamasina».
Ce mémoire consiste ainsi à analyser le processus de la dynamique sédimentaire et à déterminer l’évolution du littoral dans les secteurs étudiés.
En outre, le littoral agit comme un système dont l’équilibre dynamique dépend des échanges et des transferts de sédiments qui se produisent latéralement sous l’action des vagues obliques à la côte, ou transversalement sous l’action des courants, entre le large et la côte (DGPR et MEDDE, 2015). Il est en équilibre lorsque la quantité des sédiments apportés sur le littoral arrive à combler la quantité des sédiments qui y sortent. D’où la problématique suivante : Comment se manifeste le mécanisme sédimentaire du littoral de Toamasina et de Foulpointe ?
Ceci nous amène à voir deux hypothèses :
-les apports terrigènes fluviaux sont faibles.
-le transit littoral se dirige vers le nord.
Ceci étant, l’étude sera composée de deux parties ; la première s’intitule : FOULPOINTE ET TOAMASINA DANS LE CADRE DU LITTORAL EST DE MADAGASCAR. Elle met en évidence la méthodologie de recherche ainsi que les traits physiques et humains de la zone d’étude. La seconde: PROCESSUS DE LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE DES LITTORAUX DE FOULPOINTE ET TOAMASINA. Elle développe les résultats de recherche.
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Figure1 : Localisation des zones de recherche au niveau administratif
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Figure2 : Localisation des littoraux de Foulpointe et Toamasina
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PARTIE I
FOULPOINTE ET TOAMASINA DANS LE CADRE DU LITTORAL EST DE MADAGASCAR
Cette partie du travail consiste à contextualiser le sujet. Tout d’abord, le cadre général de la démarche sera développé. Ici, nous verrons la méthodologie de la recherche puis l’analyse bibliographique et enfin des prérequis concernant le littoral. Ensuite, une présentation des éléments favorables à la dynamique sédimentaire seront exposées. Le littoral est un milieu conditionné à la fois par l’atmosphère, l’hydrosphère, la lithosphère et les hommes qui ont une influence directe ou indirecte sur le façonnement du paysage et son fonctionnement.
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CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE LA DEMARCHE
Afin de mener à terme cette étude, la démarche adoptée est celle de la déduction. Plusieurs outils et étapes ont été aussi déployés. Et pour bien appréhender le sujet, une analyse bibliographique et un développement de quelques vocabulaires clés sont nécessaires.
I.1 Méthodologie de recherche
La démarche adoptée est de type déductif. Elle part des connaissances théoriques déjà établies pour être validée sur des cas particuliers avec des données empiriques réelles. Il faut concilier l’approche quantitative et qualitative. La documentation et les questionnaires aideront à obtenir des données statistiques. Elles constituent des connaissances quantitatives. Quant aux connaissances qualitatives, elles sont acquises à partir des appréciations et des observations sur terrain.
I.1.1 Outils de recherche
Des ouvrages, des cartes, des images sur google earth, des images satellites, des bases de données et des logiciels cartographiques sont les outils exploités pour la réalisation de cette étude.
Les ouvrages ont été recueillis au sein de la bibliothèque de la mention Géographie, de l’Institut Française de Madagascar (IFM), du centre de documentation de l’ARTELIA (ex SOGREAH), à l’Institut National de la Statistique (INSTAT) et sur plusieurs sites internet. Des mémoires malgaches sont publiés sur le site de l’université de Madagascar. Des revues de Madagascar et des cartes sont consultables auprès de la cartothèque de la Mention Géographie.
Quant aux Bases de Données, images satellites et logiciels cartographiques sont employés pour la réalisation des différentes cartes. Les Bases de Données sont issues de FTM et de l’OSM. Les images satellites sont des images landsat 7 ETM+ et landsat 8 OLI/TIERS. Les logiciels cartographiques manipulés sont ceux de QGIS 2.18 et IDRISI SELVA. Ils ont permis de produire, dans le cadre de ce mémoire, plusieurs cartes comme des cartes de localisations, de lithologie, de pédologie, d’hydrographie, d’occupation du sol et d’évolution des traits de côte.
I.1.2 Les différentes étapes
Pour mener à bien cette étude telle est les étapes suivies : la phase de bibliographie, la phase des travaux de terrain et la phase de rédaction.
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Phase de la bibliographie
Cette étape englobe la consultation des données préexistantes et s’est poursuivie tout au long de la recherche. De nombreux ouvrages, revues, articles, thèses et mémoires, cartes et sites internet ont été consultés. Ces documents traitent la généralité du thème ou encore des cas similaire à notre sujet. Cette phase a permis de bien cerner la problématique et les hypothèses, d'orienter les objectifs et la réflexion. A part cela, elle a permis de formuler les questionnaires. D’autre document n’étant pas en relation avec le sujet ont été aussi lus afin d’enrichir la connaissance du site.
Phase des travaux de terrain
Avant d’aller sur terrain, des questionnaires ont été élaborées. Elles sont destinées aux personnels de la commune de Foulpointe, au personnel du SPAT et à la population locale.
Les travaux de terrain se sont déroulés le mois d’octobre et de décembre. Ainsi ont été effectués:
- des observations de paysage, - des entretiens avec des personnes sources, - des entretiens auprès des populations locales.
L’objet de notre étude ne concerne pas exclusivement la population vivant sur les côtes. Ce sont surtout les pêcheurs, les plagistes et les hôteliers qui nous intéressent. Ils sont en contact direct avec la mer et le rivage. Ainsi à Foulpointe, nous avons interrogé 55 personnes concernées soit 5,10%. Et à Tamatave, l’enquête s’est effectuée sur 48personnes. Elle représente 1,43% de la population.
Comme toute étude, des obstacles ont été rencontrées:
- il été difficile d’avoir des entretiens auprès des personnels des différentes institutions, - certaines personnes enquêtées ont montré leur méfiance, - l’insécurité a posé aussi des problèmes.
Notons que toutes ces différentes difficultés constituent des handicaps.
Phase de rédaction
Cette étape consiste à réorganiser les diverses informations c’est-à-dire qu’elle concerne l’analyse et le traitement des données prélevées lors de la documentation et du terrain. Les
7 résultats obtenus lors de la recherche bibliographiques et des travaux de terrains sont exposées sous forme de figures, de photos et de tableaux statistiques.
I.2 Analyse bibliographique
Plusieurs documents ont été consultés pour élaborer ce mémoire. Mais nous avons mis un accent particulier sur les ouvrages suivants :
COQUE R., 1984: Géomorphologie : Géomorphologie littorale. Ed Armand Colin, Collection: U, Paris, p276-352
Dans cet extrait, l’auteur explique les formes des reliefs littoraux. En premier lieu l’auteur met en évidence le mécanisme de l’érosion littorale. Elle dérive de l’intervention des agents subaériens sur les actions des vagues, des courants marins et aux caractéristiques chimiques de la mer et du substrat. Les animaux et les plantes aussi participent à l’ablation du littoral. Ces éléments sont fonction du milieu bioclimatique.
Ensuite, l’auteur défini et analyse les formes littorales et les types de côte. Il regroupe les formes rencontrées au bord de la mer en forme d’ablation et d’accumulation. La première résulte du recul continu des côtes rocheuses généralement abruptes sous l’action des vagues. Ce sont les falaises et les plates-formes d’érosions littorales. La deuxième est constituée de sédiments apportés par les fleuves, la mer et le vent le long des côtes basses. Selon la nature des particules et les conditions stationnaires du milieu, ces accumulations donnent des formes caractéristiques. Il existe des plages, des dunes, des vasières et des marais, des embouchures et des récifs coralliens. Ce dernier est formé d’êtres vivants qui exigent un biotope strict. Face à ces diverses formes, les côtes sont classées selon l’intensité de l’intervention de l’action de la mer. Il distingue les côtes primitives des côtes évoluées, et entre eux il y a les côtes de transitions.
A la fin, l’auteur analyse les formes et les dépôts littoraux hérités puis ressort l’évolution actuelle des rivages. Chaque côte présente des terrasses marines ou fluvio-marines. Ils fournissent des témoins de la variation du niveau de la mer et de la déformation des continents. Les phénomènes sont à l’échelle géologique. Les littoraux actuels ont été élaborés à partir du flandrien supérieur. L’érosion marine qui se produit actuellement régularise le trait de côte ou au contraire, elle le rend irrégulier.
L’ouvrage a enrichie notre vocabulaire. A part, il nous a orienté pour comprendre le fonctionnement de l’érosion littorale qui se manifeste dans le littoral de Toamasina.
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DGPR et MEDDE, 2015 : Analyse du fonctionnement hydro-sédimentaire du littoral. Cahier technique. Ed CEREMA, Collection : Connaissance, Paris, 70p
Ce document est conçu pour être un guide préliminaire pour la caractérisation et la cartographie des aléas littoraux en France. Le littoral français est constitué de côtes basses sableuses, des falaises, des baies, des estuaires et des deltas. Il est vulnérable face aux aléas tels que le recul du trait de côte, la submersion marine et la migration dunaire. Pour la prévention et la gestion de ces risques, une analyse du fonctionnement hydro-sédimentaire du littoral est le préalable. Ce document donne des notions sur les formes littorales en France, sur les ouvrages de protections et sur les aléas littoraux. Après, il expose le procédé d’une analyse hydro-sédimentaire. Cette analyse examine le cadre hydro-morphosédimentaire du site puis fait une analyse chronologique du littoral. Elle se réalise à partir des études des conditions physiques et du fonctionnement du système littoral du site. Ces conditions permettent de déterminer le transit sédimentaire, le dynamisme littoral et l’évolution de la morphologie de la frange littorale. Le système littoral est influencé par la lithosphère, l’hydrosphère, l’atmosphère et l’homme. Le fonctionnement hydro-sédimentaire se repose sur le principe de non-linéarité des évolutions, le principe de l’emboitement des échelles d’espace et de temps et celui d’interaction. Le découpage du littoral en cellules hydro-sédimentaires sert à comprendre le déplacement des sédiments. Des documents anciens permettant d’évaluer l’évolution du trait de côte, de recenser les submersions marines et de renseigner sur l’évolution des actions anthropiques. Ils apportent des éléments complémentaires à l’étude. A la fin de l’étude, des aléas sont identifiés, les phénomènes naturels et anthropiques à leur origine sont récapitulés et le bassin de risque est délimité. L’analyse hydro-sédimentaire est aussi impérative avant d’aménager le littoral.
A partir de ce document, nous avons acquis la démarche pour effectuer une analyse hydro- sédimentaire. Il sert de référence le long de notre étude.
DRAPEAU G., 1992 : Dynamique sédimentaire des littoraux de l’estuaire de Saint-Laurent. Ed Presse de l’université de Montréal, vol 42 nₒ2, 11p
D’après l’auteur, à Saint-Laurent, les sédiments sont essentiellement mouvementés par les phénomènes marins et les glaces. La capacité de la glace a modifié le dynamisme sédimentaire caractérise l’estuaire de Saint de Laurent. Les végétations fixent les sédiments au niveau des schorres. De plus, elles protègent le littoral contre les grandes vagues. Les oies blanches, les tempêtes et les aménagements hydro-électriques au niveau des tributaires participent à l’érosion de l’estuaire. L’affouillement des oies blanches dans les marais peuvent
9 engendrer une érosion d’une quinzaine de centimètre. Les tempêtes produisent des vagues intenses. Elles déblayent le rivage. Dans la région de Rivière-du-Loup, le schorre a reculé plus de 30 à 40 mètres en 18 ans. Les fleuves devraient alimenter le littoral. Mais, les aménagements hydro-électriques ont piégé les sédiments. La partie avale du littoral est érodée. Le cas contraire se produit dans les zones portuaires. Une accrétion se manifeste puisque les sédiments sont piégés. L’échange sédimentaire entre le large et le littoral est inférieur en aval qu’en amont. Cet échange est lié à la turbidité de l’eau.
Ce document nous a démontré la relation entre le mécanisme sédimentaire et l’évolution du littoral. Les facteurs sédimentaires contribuent à l’évolution du littoral. Elle est à la fois à l’échelle saisonnier et à long terme.
I.3 Prérequis concernant le littoral
Quelques vocabulaires fondamentaux sont développés pour mieux cerner le thème.
Le littoral
C’est une bande de terre qui longe la mer située entre la zone de balancement de la mer c’est-à-dire entre le niveau des plus hautes mers et des plus basses mers. Il n’est pas une ligne mais un espace de contact entre la terre, la mer et l’atmosphère. Il est formé par la ligne de côte (plage, falaise, …) et la plate-forme littorale de profondeur inférieure à 200 m. Sa largeur varie avec les spécificités du relief continental (Y.VEYRET, A.CIATTONI, 2011). Le littoral fluctue à toutes les échelles spatio-temporelles. À long terme, son évolution est fonction des phénomènes géologique. Il se manifeste soit par des actions tectoniques, soit par les fluctuations du niveau des océans. A moyen et court terme, elle est liée aux phénomènes océanographiques, aux processus géophysiques des bassin-versants des fleuves, aux phénomènes météorologiques de la zone côtière et aux diversités des roches et sédiments réparties en bordure de mer. Selon le milieu et sa composition, il existe des côtes à récifs, des côtes vaseuses, des côtes basses sableuses et des côtes rocheuses.
Dans le monde, le littoral mesure 300000 à 400000 km dont 20% correspond à la côte sableuse. L’homme l’a toujours fréquenté. Néanmoins, à partir du XIXème siècle, il devient un lieu de convoitise. Cette attirance ne cesse de se renforcer au fil des années. Le début de la moitié du XXème siècle marque le véritable point de départ de l’aménagement du littoral (EID Méditerranée, SMNLR, 2005). L’économie s’oriente vers ce milieu par des activités portuaires industrielles, le tourisme, l’urbanisation,… L’urbanisation se glisse vers le rivage. Aujourd’hui, 70% des grande villes sont côtières (COUSTEAU J-M., 2007). De 1962 à 2010,
10 l’accroissement de la population métropolitaine est égal à 1,8 habitant (DGPR et MEDDE, 2015).
Le trait de côte
Il est difficile de définir le trait de côte. La référence doit être choisit selon le type d’étude. Le tableau 1 résume les différents types d’indicateur du trait de côte les plus utilisés.
Tableau1 : Référence des traits de côte
CLASSE TYPE DE COTE INDICATEURS
GEOMORPHOLOGIQUE Falaise Haut de falaise et pied de falaise
Côte basse accompagné Haut de dune et pied de dune de dune
Plage Etendue de la plage : la largeur de la plage, il faut bien définir les limites.
BOTANIQUE Falaise La végétation ne dépasse pas le haut de falaise la limite inférieure et supérieure des végétations Côte basse accompagné La limite inférieure ou supérieure de de dune la pelouse dunaire ou des formations végétales pérennes sur le front dunaire
HYDRODYNAMIQUE Plage - lignes instantanées de rivage
- les limites d’humections
DATUMS Plage -Niveau moyen local de la mer ou MAREGRAPHIQUE indicateur altimétrique : c’est le niveau des plus hautes mers astronomiques.
-Lignes du niveau moyen des plus
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hautes mers.
-Lignes du niveau moyen des pleines mers des vives eaux d’équinoxes.
-Lignes du niveau moyen des plus hautes eaux.
-Lignes du niveau moyen des basses mers.
-Le niveau moyen des basses mers des mortes eaux d’équinoxe.
-Le zéro hydrographique ou niveau des plus basses mers astronomiques.
Source : DGPR et MEDDE, 2015 et hpps://tel.archives-ouvertes./tel-00472200
Pour le SHOM, le trait de côte est le niveau maximal atteint par la mer en période hivernale.
Les sédiments littoraux
Ce sont des matériaux de nature détritique ou biologique déposés sur le littoral et constitués essentiellement de quartz, de calcaires et de débris d’êtres vivants. Ils sont issus d’une part de l’érosion de l’intérieur de la terre, transportés par les cours d’eaux et déposé dans les embouchures et où une partie va être redistribuée le long du littoral par les courants littoraux. D’autre part, ils proviennent de l’érosion du littoral lui-même par le déferlement des vagues. Il se peut aussi qu’ils proviennent des activités des êtres vivants. Les matériaux libres tels que les graviers, les sables, les argiles et autres éléments se déplacent :
- perpendiculairement à la côte : provoqué par la houle déferlante et le courant de retour, - parallèlement à la côte : provoqué par la dérive littorale, - par le vent
La cellule sédimentaire ou unité hydro-sédimentaire est l’échelle minimale à prendre en compte pour comprendre les déplacements sédimentaires (EID Méditerranée, SMNLR, 2005). Elle est délimitée par des frontières plus ou moins perméable aux échanges sédimentaires. Un bilan ou budget sédimentaire peut être alors effectué au niveau de celle-ci. C’est le rapport entre la quantité de sédiments qui existent sur un endroit donné et la capacité des agents marins à les mobiliser (Y.VEYRET, A.CIATTONI, 2011).
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Tableau2: Bilan sédimentaire
APPORTS PERTES
Par les cours d’eaux Par des courants d’arrachement
Par la dérive littorale Par la dérive littorale
Erosion des falaises Par le vent marin
Par le vent de terre Par exploitation par l’homme (dragage)
Par l’homme (plage artificielle)
EQUILIBRE
ACCRETION (excédent)
EROSION (déficit)
Type de sédiments : sur un littoral, on rencontre deux types de sédiments : les sédiments cohésifs et les sédiments non cohésifs.
Tableau3 : Caractéristique des sédiments littoraux
Sédiment cohésif Sédiment non cohésif
Définition il existe des forces de liaison entre grain absence de force de liaison entre grain
Exemples argile, vase galet, gravier, sable
Mode de en suspension éléments grossiers : par charriage et transport saltation
Sables les plus fins : en suspension
Dimension inférieur à 80 microns galets et cailloux ≥ 25mm
5mm ≤ graviers ≤ 25mm
sables gros ≥ 1,25mm
0,315mm≤sables moyens≤1,25mm
sables fins ≤ 0,315mm
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Les plages
Ce sont des accumulations littorales de sédiments libres dont les constituants vont du grain de sable au bloc (R.COQUE, 1984). Elles s’étalent entre les points extrêmes atteints par les galets jetés par les vagues les plus puissantes, et les profondeurs où l’oscillation des plus fortes houles entraine encore des éléments sur le fond. En principe, elles subissent les phénomènes d’engraissement ou de démaigrissement selon la variation saisonnière. Ceci ne signifie pas pour autant l’existence des érosions ou sédimentations chronique. L’estran est soumis au mouvement alternatif de l’eau qui monte et se retire lors du déferlement. (COUSTEAU F. &all, 2007).
La répartition des sédiments dépend de l’hydrodynamisme marin. De ce fait, en direction du large l’hydrodynamisme diminue et la taille des sédiments aussi.
Tableau4: Éléments morphologiques d’une plage
ETAGES HAUT DE PLAGE BAS DE PLAGE AVANT PLAGE
DELIMITATION Commence après la Se développe La partie toujours ligne de haute mer jusqu’à la limite des immergée basses mers
RELIEFS Formation de cordon Coïncide avec la Associée à des littoral ; parfois partie inferieur de barres et des sillons lagune et étang en l’estran ; surface pré littoraux arrière des cordons, faiblement inclinée berme, croissant de plage
COMPOSITIONS Sables, galets et Vases et sables fins Eléments les plus graviers fins
GRANULOMETRIE 15mm≤x≤0,25mm 0,25mm≤x≤0,03mm x≤0,03mm
Les vagues
Les vagues sont des déformations en crêtes et en creux dues à des oscillations périodiques de la surface de l’eau, incorporées à un train d’ondes progressives (COQUE R., 1984). Ce sont les conséquences du frottement du vent à la surface de l’eau. Le vent est nait de
14 la différence de température existant entre la mer et le continent provoquant une différence de pression dans l’air et donc un mouvement (www.u-picardie.fr). Il transmet son énergie à la surface de la mer. Quand il forcit, la surface plane de la mer se fait plus accidentée. D’abord se forment des rides, puis des vagues plus importants, qui continuent de se développer. L’importance des vagues dépend de la vitesse du vent, de la durée de l’action de celui-ci et de la surface sur laquelle il souffle (fetch) (COUSTEAU F. & all, 2007). La forme des vagues se présente sous forme sinusoïdale. Les particules d’eau décrivant une orbite circulaire dont le diamètre est égal à la hauteur de la vague et le rayon diminue avec la profondeur. Après le passage de la vague, les particules regagnent leur position d’origine. Lorsque la profondeur devient inferieur à la longueur d’onde, la vitesse diminue et les crêtes tendent à être parallèles à la ligne d’isobathe. A une profondeur très faible, la vague se déforme, la longueur de la crête se rapproche, la hauteur augmente et se ralentie. Donc, l’eau de mer se bascule vers l’avant et se casse en libérant de l’énergie : déferlement. La mer s’agite toujours même en absence de vent locale. C’est dû au vent d’origine lointaine. Il se forme alors les houles.
Les caractéristiques des vagues :
Longueur d’onde : distance entre deux crêtes ou deux creux,
Période : intervalle de temps séparant le passage de deux crêtes en un point donné,
Hauteur : distance entre la crête et le creux,
Vitesse : détermine la distance deux crêtes et le temps
A la côte, les vagues subissent des modifications liées à l’influence de la topographie sous- marine et littorale. Les agitations près des côtes sont : la réflexion, la diffraction et la réfraction.
- Réflexion : quand la houle aborde un obstacle, l’onde incidente est réfléchie et retourne en arrière avec un angle qui est la même que l’angle d’incident. - Diffraction : lorsque la houle heurte un obstacle émergé, elle change de direction. - Réfraction : lorsqu’il y a un changement de direction progressif qui tend à mettre en permanence les crêtes de la houle en parallèle avec les isobathes. Elle ne se produit que si la profondeur de la tranche d’eau est inférieure ou égale à une demi-longueur d’onde.
Les contrastes entre la côte Est et la côte Ouest de Madagascar
Madagascar est une île du Sud-Ouest de l’océan indien. Elle est la quatrième plus grande île du monde avec une superficie de 587 045 km2. Sa zone côtière s’étale sur 4 828km et entourée de 2 230km2 de récifs coralliens.
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La côte Ouest : - du cap Sainte-Marie jusqu’au Cap d’Ambre, elle mesure 3 930km, - des hautes terres centrale jusqu’à la mer, la pente est douce. Elle est en conséquence large, - trait de côte très découpé, - balayée par les houles calmes du canal de Mozambique, - se repose sur des formations sédimentaires. La côte Est : - de la région de Fort-Dauphin jusqu’à Diego-Suarez, elle mesure 1 500km, - des hautes terres centrales jusqu’à la mer, la pente est abrupte. Elle est alors étroite, - trait de côte rectiligne de Mahavelona à Fort-Dauphin, irrégulier de Diego-Suarez vers Mahavelona, - balayée par les houles agitées de l’océan indien, - se repose essentiellement sur des formations de socle cristallin et une petite surface de terrain sédimentaire.
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CHAPITRE II : FOULPOINTE ET TOAMASINA : DES ZONES FAVORABLES A LA DYNAMIQUE SEDIMENTAIRE
La dynamique sédimentaire est régie par des éléments intrinsèques qui sont les caractéristiques de l’avant-côte et des éléments extrinsèques qui sont les traits physiques de l’arrière côte et de l’environnement humain.
II-1- Caractéristiques de l’avant-côte
C’est la partie submergée en permanence par la mer. C’est là qu’agissent houles et courants divers (A.MIOSSEC, 1998). Les zones d’études se situent dans la côte Est de Madagascar, ainsi elles sont bordées par l’Océan Indien. Sa température moyenne annuelle o o tourne autour de 22 5C en surface et sa salinité est égale à 38 /o o.
Marée
A Foulpointe, la marée est de type semi-diurne c’est-à-dire qu’elle comporte 2 pleines mers et 2 basses mers par jour. Cette alternance est due à la rotation de la terre sur elle-même et non de la rotation de la lune autour de la terre.
A Toamasina, la marée est de type semi-diurne. Le niveau moyen de la mer est égal à 0,67 m au-dessus du 0 hydrographique. Il est maximal de décembre à mars et minimal de juillet à septembre. Les cyclones et les vives eaux exceptionnelles peuvent engendrer une surcote mesurée de 1,60m carte marine et une surcote estimée de 1,90m carte marine. (SOGREAH, 1995). Le tableau 5 montre les caractéristiques de la marée au niveau du port de Toamasina évalué par le SOGREAH.
Tableau5: Valeurs caractéristiques de la marée à Toamasina
Marée Cote de basse mer Cote de pleine Marnage en Carte Marine mer en Carte en mètre Marine
Morte eau +0,52 +0,80 0,28
Marée moyenne +0,45 +0,90 0,45
Vive eau +0,35 +1,0 0,65
Vive eau exceptionnelle +0,27 +1,10 0,83
Source : SOGREAH Ingénierie, 1995
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Houle
La mer à Foulpointeest agitée sauf au Nord-est de la pointe jusqu’à l’embouchure de la lagune Andranomadio où se développe un grand lagon délimité par un récif corallien frangeant. Le récif est un obstacle entrainant le phénomène de diffraction.
La plupart des houles sur la côte de Toamasina sont générées par les alizés de direction Est à Sud-Est. Environ 90 % des vagues sont comprises entre 1,0 à 3,0 m de hauteur, avec des périodes de pic comprises entre 8 et 12 s. (Projet de Développement du Port de Toamasina EIE, 2010). A part, il y a les mers d’alizé, les mers de vent accompagnés des clapots et les agitations levées par les cyclones. Avant d’atteindre le littoral, ces houles subissent le phénomène de diffraction et de réfraction.
Courant marin
Le courant change de direction à la rencontre d’une surface solide telle que le rivage. Ainsi la figure 3 nous montre que le courant Sud-équatorial (flux1) se divise en trois branches au voisinage des îles Mascareignes :
-le flux 2 va vers le Nord au-delà du cap d’Ambre et va toucher l’Afrique. Il est stable et rapide.
-le flux 3 se dirige dans le Sud-Ouest. Il est moins stable et moins rapide.
-le flux 4 se dirige vers l’Ouest. C’est le courant qui touche le littoral Est de Madagascar. Lorsqu’il arrive sur la presqu’île de Masoala, il se scinde en deux. L’un va vers le nord (flux5) et l’autre passe vers le sud (flux 6). Le flux 5 longe la côte Nord-Est, contourne le cap d’Ambre et croissent le flux 2. Ils forment une dérive parallèle à la côte Africaine (flux11). Le flux 6 longe la côte Sud-Est. Une partie des eaux du flux 6 contourne le cap Sainte Marie et remonte dans le canal de Mozambique (flux7). L’autre partie (flux 8) rejoint le flux 3 et ensemble ils renforcent les courants des Aiguilles (G. Donque, 1973 et documents.worldbank.org).
Tout cela constitue des conditions favorables à la dynamique sédimentaire aussi bien dans l’avant-côte que dans l’arrière côte.
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Figure3 : Répartition des courants marins autour de Madagascar
Source : G. Donque, 1973 II 2- Les spécificités de l’arrière-côte
L’arrière-côte est la partie toujours émergée qui borde le littoral et influencée par la proximité de la mer (A.MIOSSEC, 1998).
Cadre morphologique et lithologie
Foulpointe est une plaine côtière qui se repose sur un terrain sédimentaire constitué d’alluvions, de sables et dunes vives (Cf. figure 6). Le relief est peu accidenté. D’une manière générale, l’altitude s’accroit vers l’intérieur de la terre. Par contre, elle est subégale du nord vers le sud. Il est constitué de 3 unités (cf. figure4) :
- Des cordons anciens dans la partie interne de la plaine. Ce sont des complexes anciens avec une altitude de 8 à 15m. Ils sont entaillés par des talwegs et constitués de sable anciens rouge ou blanc.
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- cordons littoraux récent associés à des plages. Une transgression flandrienne a fait reculer le vieux cordon laissant place à des sédiments d’origine marine et éolienne s’accumulés. Ainsi se sont formés ces cordons. Ils sont composés de sables blancs lavés par les nappes phréatiques. En arrière de ces cordons se développent des chapelets de lagunes et des marais parallèles au rivage. Nous dénombrons quelques importantes lagunes, le Tolongoina et à Andranomadiho, au Sud, Masiakandrongo, au Nord et dans le village et les lagunes de la pointe. Elles sont alimentées par les fleuves qui ont du mal à ressortir vers la mer puisqu’ils sont barrés par les dunes flandriennes. - Un grand et un petit lagon limités par des récifs coralliens frangeants. Les récifs coralliens mesurent 1500m de long et 500m de large. Le grand lagon se rétrécit du Nord vers le Sud. L’extrémité Nord du récif se situe à 1,5km d’une pointe de sable nommée pointe Mahavelona et au Sud, il se trouve à 80cm. Le petit lagon mesure 1km de long et 50 à 100m de large. Plus la distance entre le rivage et le récif diminue plus la mer est peu profonde. A marée basse, nous pouvons aller à pied vers les récifs coralliens.
Selon R. BATTISTINI, les cordons anciens ont été mis en place lors d’une transgression marine entre 150 000-80 000ans BP pendant le pléistocène moyen. Les cordons récents sont d’âge holocène. Ces cordons furent élaborés au cours des 6 000 dernières années. Ces cordons récents correspondent aux dunes vives.
Figure 4: Profil transversal de Foulpointe, allant du rivage aux basses collines
Source : conception de l’auteur A Toamasina, les formations sédimentaires sont composées de basses collines et de plaine côtière. Ces collines sont précédées par la plaine côtière. Sur celle-ci se développe des cordons anciens et des cordons récents qui bordent les plages. Ils présentent les mêmes organisations et caractéristiques que ceux de Foulpointe (Cf. figure5). Au niveau de la ville, ce sont développés deux avancées sableuses appelées pointe Tanio et pointe Hastie. Au Nord, la
20 pointe Tanio est protégée par le grand récif barrière. Et au Sud, la pointe Hastie est formée par un tombolo dont la face Nord est occupée par le port et protégée par le récif frangeant Hastie. Du point de vue géologie et lithologie, ces formations sédimentaires sont d’âge crétacée jusqu’à holocène et de faciès mixte à dominance continentale. En surface, elles se traduisent par de dunes vives, des alluvions et des sables. Les dunes au niveau de Toamasina urbain sont interrompues par des roches plutoniques de type gabbros et orthoamphibolites. (Cf. figure 6)
Figure5 : Profil transversal de Toamasina, allant du rivage aux basses collines
Source : conception de l’auteur
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Figure 6 : la lithologie des zones de recherche
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Cadre pédologique
A Foulpointe, nous observons des sols peu évolués dunaires ou sableux et des associations de sols ferralitiques jaune/rouge +rouge (Cf. figure 7). Les sols peu évolués dunaires ou sableux bordent le rivage de la pointe vers l’embouchure du fleuve Namandrahana. Ils sont directement constitués de la roche-mère. Les matériaux constitutifs sont récents ou renouvelés. Les associations de sols ferralitiques jaune/rouge +rouge sont des sols évolués. L’horizon de surface riche en matière organique, l’horizon d’accumulation et l’horizon de transition avec la roche mer sont tous présents. Le fer et l’aluminium sont les seuls éléments libres de la partie supérieure. Ils sont moins fertiles car la décomposition de matières organiques sont rapide à cause de la chaleur, de l’humidité et de l’acidité (pH=4,5). Leurs couleurs varient en fonction de l’état hydrique des oxydes de fer liés aux argiles. Les sols ferralitiques jaune sur rouge sont légèrement appauvris en argile en surface mais riche en goethite et en gibbsite. Donc, ils sont très hydratés. Les sols ferralitiques rouges sont généralement argileux et peu hydraté.
A Toamasina, nous rencontrons des toujours des sols peu évolué dunaire ou sableux sur le rivage et des sols ferralitiques jaunes sur rouge vers l’intérieur de la terre (Cf. figure 7).
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Figure7 : La pédologie des zones de recherche
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Hydrographie à régime régulier
Les fleuves Onibe et Namandrahana limitent Foulpointe(Cf. figure 8). Le fleuve Onibe mesure 180km alors que le fleuve Namandrahana parcourt 59km.
A Toamasina, ce sont les fleuves Ivoloina et Ivondro qui le délimitent (Cf. figure 8). Le fleuve Ivoloina long de 90km se trouve au Nord. Le fleuve Ivondro mesure 150km et se situe au Sud de Toamasina.
Ces cours d’eau sont barrés par des cordons littoraux. Ainsi, ils alimentent les lagunes et les marécages avant de se déverser dans la mer. Le régime d’écoulement est régulier et souvent torrentiel. Les fleuves ne sont jamais secs. Son régime est influencé par les formations végétales, les reliefs, la géologie et la forme du bassin-versant. Mais le premier facteur à l’origine des variables des régimes hydrologiques est la pluviométrie. Ils réagissent quasi- instantanément aux précipitations. La saison des hautes-eaux est plus longue que la saison des bas-eaux. Elle débute du mois de décembre jusqu’au mois d’août. Tandis que la saison de basses eaux va de septembre à novembre. (Cf. tableau 6)
Tableau6: Station de RINGA-RINGA BAC (18o11S-49o15E) débit moyenne entre 1951/52- 1983/84 en m3/s
Mois N D J F M A M J J A S O
Débit 65,5 93,6 143 158 180 123 93,5 90,8 95,3 98,0 79,7 65,3
Source : CHAPERON P., DANLOUX J., FERRY L, 1993
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Figure8 : Les réseaux hydrographiques naturels des zones de recherche
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Climat per-humide
Les paramètres climatiques tels que les variations pluviométriques et la fréquentation des cyclones tropicaux influencent sur l’instabilité de la morphologie littorale. Foulpointe et Toamasina sont sous le même régime climatique.
Température : Dans le tableau 7, la température maximale est en janvier et la minimale en juillet et aout. Le littoral est caractérisé par une faible variation de température. C’est dû à la présence de la mer qui joue le rôle de régulateur thermique.
Tableau7 : Caractéristiques thermique à Toamasina (1971-2000)
Mois juil. aout sept. oct. nov. déc. janv. fév. mars avr. mai juin
T°moy 20,9 20,9 21,7 23,0 24,4 25,8 26,4 26,7 26,3 25,5 23,5 21,9
T°max 24,9 25,1 25,9 27,0 28,4 29,6 30,2 30,4 29,8 28,9 27,5 25,9
T°min 17,1 17,0 17,2 18,8 20,3 21,9 22,7 22,8 22,5 21,5 19,7 17,9
Source : Direction générale de la météorologie
Précipitations : Pour déterminer le nombre des mois secs et celui des mois humides, nous avons calculé le Coefficient pluviométrique relatif q. Il s’agit d’un indice exprimant le caractère plus ou moins pluvieux d’un mois considéré dans l‘ensemble de l’année ; cet indice est le rapport des précipitations moyennes réelles de chaque mois recevrait compte tenu de sa longueur si le total des précipitations annuelles était régulièrement réparti tout au long de l’année (Péguy, 1970). La formule est la suivante :