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Le Bihan Alexandre Thiery Steeven Bouberima Walid Guiducci Karine Un long dimanche de fiançailles

Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet Pays d’origine: France, USA Date de sortie : 27 octobre 2004 Titre original: A Very Long Engagement Durée: 128 min Scénaristes: Jean-Pierre Jeunet, Guillaume Laurant Œuvre qui a inspiré le film : un long dimanche de fiançailles Dialogue : Guillaume Laurant Montage: Hervé Schneid A.C.E Image: Son: Jean Umansky, Gérard Hardy Musique: Angelo Badalamenti Interprète: (Mathilde) (Manech) (Sylvain) Chantal Neuwirth (Bénédicte) (Tina Lombardi) Jérôme Kircher (Bastoche) Jean-Paul Rouve (le facteur)

Résumé

En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la Somme. Comme des millions d’autres, il est « mort au champ d’honneur ». C’est écrit noir sur blanc sur l’avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d’admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait ! Un ancien sergent a beau lui raconter que Manech est mort sur le no man’s land d’une tranchée nommée Bingo Crépuscule, en compagnie de quatre autres condamnés à mort pour mutilation volontaire. Mathilde refuse d’y croire. Elle s’y cramponne avec la foi du charbonnier et se lance dans une véritable contre-enquête. De faux espoirs en incertitudes, elle va démêler peu à peu la vérité sur le sort de Manech et de ses quatre camarades. Le chemin est plein d’embûches, ça n’effraie pas Mathilde. Elle avance vers le chemin de la vérité tout au long du film et retrouve finalement son fiancé qui est hélas devenu amnésique… Analyse cinématographique

L’histoire est racontée par l’intermédiaire de différentes personnes (la plupart du temps par un personnage principal. Par exemple le film commence par une narration de Mathilde racontant l’histoire de cinq condamnés à mort, de comment ils en sont arrivés là.). Au moment de la narration il y a quelque fois des flash-back qui illustrent le récit. D’autres fois, l’action se déroule en même temps de la narration de celle-ci. Cette narration sert à accélérer le récit, enlever tout doute et offrir une histoire plus dense.

Tout au long du film, il y a une omniprésence de la musique sauf pendant les scènes de guerre. Cette musique donne bien le ton du film. Les actions sont accompagnées d’une musique triste qui reflète la tristesse des personnages, d’une musique joyeuse comme lorsque Mathilde et Manech sont ensemble, ou d’une musique entraînante quand Mathilde montre son espoir à retrouver Manech vivant.

Il y a différents montages dans ce film comme les superpositions lorsque Mathilde lit les lettres, ou encore avec des images en parallèles. Il y a aussi beaucoup de gros plan pour montrer les expressions des personnages. Il y a également une abondance de pluie traduisant une certaine tristesse des personnages ainsi que la dureté de la guerre. Les scènes truquées sont nombreuses, mais tellement bien intégrées qu'elles ne sont pas facilement détectables car on sait bien qu'un dirigeable à hydrogène ou une gare du début du siècle sont difficilement réalisables de nos jours, mais c'est sans défaut.

L’une des particularités de ce film est la présence d’un filtre jaunâtre sur toutes les scènes de la recherche de Manech qui donne l’impression d’un vieux parchemin. Cette absence de couleur rajoute un effet d’ancienneté au film.

"C'est un film qui présente la violence graphique avec une certaine sensualité : les tripes se répandent, le sang gicle, les cadavres sentent, mais il y a dans le film une humanité magnifique et absurde dans la façon dont Jean Pierre Jeunet fait se croiser l'horreur et l'humain". Source : http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18367698.html

Tout au long du film Mathilde subit des revirements de situation sur l’état de Manech (vivant ou mort) par exemple quand un soldat vient lui apprendre que son fiancé a été tué par un avion allemand ou lorsqu’elle apprend que les plaques de Manech ont été échangé avec un autre soldat. Analyse historique

Le film rend compte de la violence des combats par le nombre importants de soldats morts, par le bombardement incessant et les tirs de mitraillette. Le sang renforce cette violence.

Les motivations des soldats qui se mutilent volontairement sont variées car certains souhaitent échapper à l’atrocité de la guerre, d’autres retrouver leurs familles, ou bien encore échapper à des sanctions comme la prison ou la mort.

Face à ces mutineries volontaires l’armée réagit très violement en les sanctionnant par la peine de mort. Elle avait pour « ambition » de rétablir la discipline, de faire passer l’envie aux survivants de baisser les armes, de crier leur lassitude d’une guerre qui les laminait…en les tuant

Les mutilés volontaires

La guerre de 14-18 était une vraie boucherie et nombreux étaient les soldats ne supportant pas l'horreur de la guerre. Pendant cette guerre et plus exactement en 1917,apparut une loi permettant aux blessés d'être rapatriés. Suite à cela, nombreux sont ceux qui se mutilent volontairement. Leurs motivations sont variées car certains souhaitent échapper à l’atrocité de la guerre, d’autre retrouver leurs familles, ou bien encore échapper à des sanctions comme la prison ou la mort.. Mais face à ces mutilations existe un conseil de guerre condamnant les soldats blessés sur lesquels on trouvait de la poudre, innocents ou pas (on peut le voir dans le film avec le soldat essayant de tuer un rat avec la crosse de son arme qui a pour résultat de tirer un coup de feu, lui mutilant la main). A cause de ce conseil une pression morale énorme pesait sur les soldats, car voir le conseil de guerre signifiait a 99% une exécution pour le soldat. La peur d'être accusé d'automutilation volontaire était présente dans le cœur des soldats. On peut citer comme exemple la lettre de Léonard Leymarie, soldat de 2e classe jugé pour automutilation volontaire :

« Le Conseil de Guerre me condamne à la peine de mort pour mutilation volontaire et je déclare formelmen que je sui innocan. Je suis blessé ou par la mitraille ennemie ou par mon fusi, comme l’exige le major, mais accidentelment, mais non volontairemen, et je jure que je suis innocan, et je répète que je suis innocan. Je prouverai que j’ai fait mon devoir et que j’aie servi avec amour et fidélitée, et je n’ai jamais féblie à mon devoir.

Et je jure devandieux que je sui innocan. » Analyse de l’affiche : On peut voir au premier plan Mathilde de dos avec un air triste mais déterminé. Au deuxième plan on voit surtout la place important du ciel nuageux avec un soleil voilé qui pourrait représenter la difficulté de son parcours et des événements difficiles à venir.

Biographie du réalisateur :

Jean-Pierre Jeunet est né en 1955. Parisien d'origine, il s'intéresse très rapidement au cinéma, avec une prédilection pour le fantastique, mais surtout, pour un cinéma où la forme compte autant que le fond... A la fin des années 70, il réalise son premier court métrage, The escape, suivi en 1981 par Le manège, un court fort remarqué qui remporte un César dans la foulée. Faisant équipe avec son inséparable acolyte Marc Caro, Jeunet se lance dans la réalisation d'une poignée de courts métrages qui feront les délices des amateurs au cours des années 80, le plus célèbre restant sans aucun doute Le bunker de la dernière rafale, délire visuel naviguant entre l'heroïc-fantasy et la science-fiction. , catalogue nostalgique des plaisirs de la vie, et réalisé en noir et blanc avec Dominique Pinon (déjà) dans le premier rôle, sera une autre grande réussite. Finalement, la paire franchit le pas du long métrage en 1991 avec Delicatessen, l'histoire d'un immeuble dans lequel se déroulent des événements peu orthodoxes au cours d'une étrange guerre. Le film remportera un très grand succès populaire et glanera quatre César (Meilleur premier film, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure direction artistique) avant de continuer sa carrière dans le monde entier. Le second long- métrage mettra près de quatre ans à se concrétiser, mais le projet est de taille. La Cité des enfants perdus est en effet truffé d'effets spéciaux (17 minutes, pour un total de 144 plans), souvent inédits et nécessitant de tous nouveaux logiciels conçus pour l'occasion. Ce film gagnera le César de la meilleure direction artistique et sera à nouveau distribué dans le monde entier avec succès. Se séparant (provisoirement) de Caro, Jeunet poursuit dès lors sa route vers les Etats-Unis, faisant, comme à l'accoutumée, équipe commune avec son (autre) complice de toujours Dominique Pinon, et retrouvant aussi Ron Perlman, déjà présent dans La cité des enfants perdus...

Filmographie :

1991 - Delicatessen1994 - La cité des enfants perdus1997 - Alien Resurrection2000 - Le fabuleux destin d'Amélie Poulain Les premiers courts métrages :' L' Evasion', 'Manège'

Critique : Nous avons aimés ce film car il retrace les conditions de vie des soldats, leur acte héroïque et nous avons éprouvé de la compassion envers ceux qui se sont mutilés ainsi que pour le héros devenu amnésique. De plus nous avons apprécié la fidélité de Mathilde envers Manech et sa persévérance à le retrouver.