UNIVERISTE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT ECONOMIE

Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en « Développement local et gestion des projets »

IMPACT DE GESTION DE RESSOURCES

NATURELLLES SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL : Cas de Tampolo – FENOARIVO ANTSINANANA

Présenté par : RATSIMBAZAFY RIJA

Sous l'encadrement académique de : Professeur RAMIARAMANANA JEANNOT Professeur titulaire

Sous l’encadrement professionnel de : Docteur RATSIRARSON JOELISOA Coordinnateur National du projet ESSA-Fôret Tampolo Enseignant Chercheur à l’ESSA Université d’Antananarivo

Date de soutenance : 20 MARS 2004 REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance à tous ceux qui ont contribue de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire en particulier :

- Monsieur RAMIARAMANANA JEANNOT : Professeur titulaire, Encadreur académique et Directeur des Etudes du DESS "Développement Local et Gestion des Projets" qui a bien voulu m’aider à la bonne réalisation de ce mémoire. Je lui témoigne ma haute considération ;

- Monsieur RATSIRARSON JOELISOA : Encadreur Professionnel, Coordinateur National du Projet ESSA-Forêt Tampolo, Chef de Division Ecologie et biodiversité au sein du Département des Eaux et Forêt de L’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui a bien voulu consacrer leurs précieux temps pour nous prodiguer des conseils et instructions. Je lui prie d’agréer mes salutations respectueuses et distinguées.

- Tout le personnel du projet ESSA-Forêt Tampolo qui nous a aidé dans l’accomplissement de notre recherche. Je leur adresse mes profonds remerciements ;

- La Fondation John D. et Catherine T. Mac Arthur à travers l'ESSA Département Eaux et Forêt pour leur soutien financier dans la réalisation de cette étude. Je lui prie agréer mes profondes considérations.

- Toute ma famille qui m’a beaucoup soutenue pendant mes études. Je lui témoigne toute ma reconnaissance et mon affection

- Tous mes amis de près ou de loin, qui m’ont assisté à la contribution de ce mémoire. Je leur adresse mes chaleureux remerciements

RESUME ANALYTIQUE

La forêt de Tampolo est un vestige de forêt littorale de la côte Est de . Elle est un lieu de refuge des espèces de faunes et de flores endémiques dans la région de Fenoarivo Atsinanana. L’exploitation massive par les sociétés Charlemagne puis Socofen depuis 1956 entraîne la classification de cette forêt par un arrêté provincial en forêt classée pour restauration en 1959. L’Ecole Supérieur des Sciences Agronomiques ( ESSA ) Forêt, en tant qu’institution de recherche et de formation, avait conclu un protocole d’accord avec le Service des Eaux et Forêts pour la gestion de cette forêt de Tampolo depuis 1990. Le projet ESSA Forêt Tampolo a été crée depuis 1996 pour renforcer ce programme. Différents aménagements ont été planifiés dans ce programme de gestion tels l’aménagement forestier, l’aménagement agroforestier, l’aménagement touristique, ainsi que des activités se rapportant au développement de la population locale. Pour ce faire, en sus du Projet ESSA Forêt qui est l’initiateur du programme, différents acteurs y interviennent tels les différents organismes ( locaux et étrangers ), les institutions ( école, gendarmerie ), les services publics, mais la plus importante est la population locale. Différentes activités ont été menées en vue de la protection et la conservation de la forêt de Tampolo, la préservation du site en tant que site de recherche et formation en matière de conservation : la surveillance de la forêt, la restauration et réhabilitation des zones dégradées, le suivi écologique, le suivi des menaces, le suivi météorologique, les appuis et travaux avec des étudiants et chercheurs, les activités se rapportant au développement de l’écotourisme et a l’autofinancement du site. Mais même s’il n’est pas considéré dès le début du programme, le projet s’est aperçu aussi que la protection et la conservation ne vont pas loin sans le développement de la vie socio-économique de la population riveraine à la forêt. De ce fait, des actions s’y rapportant ont été entreprises à savoir les différentes formations sur les AGR, les différents voyages d’échanges et d’expériences accordés à la population. Des résultats positifs ont été dejà obtenus surtout concernant les activités de la protection et de conservation. Or nous pensons que des améliorations sont encore nécessaires pour assurer une meilleure gestion mais surtout pour arriver au développement de la condition socio-économique de la population riveraine qui semble aujourd’hui, un élément très important à considérer dans la protection d’une forêt. Pour en arriver, différentes mesures ont été proposées qui se résument par le développement de travailler avec les acteurs locaux ( population, organisme, institution ), le développement des ressources financières ( activités ou caisses ) pour la population, développement de recherche. SOMMAIRE LISTE DES ABREVIATIONS LISTES DES TABLEAUX ET DES GRAPHES INTRODUCTION 1 PARTIE I : Gestion de ressources et stratégie de développement CHAPITRE I : Problématique et méthodologie 3 I – Problématique 5 II- Méthodologie 5 5 CHAPITRE II : Contexte et environnement global de la région de Tampolo I- Monographie de la région II- Mode d’organisation socio-économique de Tampolo 13 III- Evolution de la stratégie de conservation à Tampolo 13 IV- La perception paysanne de la présence du projet 16 CHAPITRE III- Analyse et diagnostic 26 I- Identification des paramètres socio-économiques 27 II- Identification des acteurs socio-économiques : Analyse des situations 32 32

PARTIE II : Gestion de ressources à Tampolo et son impact sur le 34 développement. CHAPITRE I- Rôle de la gestion de ressources et son impact sur la gestion durable 42 I- L’évolution de la gestion des ressources naturelles II-La place de la recherche sur la gestion et développement durable 43

III- L’IEC, la formation et la gestion de ressources naturelles 43 IV-Les activités génératrices de revenus et la gestion des ressources naturelles V- Impact de l’aménagement sur la pression et la protection de ressources 44 naturelles VI- L’écotourisme et la gestion de ressources naturelles 47 CHAPITRE II- Impact de la bonne gestion de ressources naturelles sur le développement local 49 6

I- Impact sur les filières économiques conditionnées par la forêt II- Impact sur les activités à dimension economico sociale non liée à la forêt 51 III- Impact de la bonne gestion de ressources naturelles sur l’économie locale 53 CHAPITRE III- Evaluation et Recommandations I- Evaluation des résultats obtenus du projet par rapport aux objectifs fixés. 55 II- Axes stratégiques d’intervention et mesures nécessaires pour assurer une 55 meilleure gestion 57 CONCLUSION ANNEXES 58 60 60

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LISTE DES ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE LISTES DE TABLEAUX

Tableau n°1 : REPARTITION DES ECHANTILLON PAR FOKONTANY Page11 Tableau n° 2 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR GROUPE D’AGES Page 16

Tableau n° 3 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR FORMATION Page 30

Tableau n° 4 : EVOLUTION DU NOMBRE DES DELINQUANTS APPREHENDES Page 52

LISTE DES GRAPHES

Graphe n°1 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR SECTEUR D'ACTIVITE Page 17

Graphe n°2 : DUREE DE LA CONSOMMATION DE LA PRODUCTION ANNUELLE DE RIZ PAR POPULATION Page 19

Graphe n°3 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR NIVEAU D’ETUDES Page 33

Graphe n°4 : MODE D’APPROPRIATION DE TERRE Page 34

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LISTE DES ABREVIATIONS

AGR : Activité génératrice de revenu ANAE : Association nationale des actions environnementales ANGAP : Association nationale de la gestion des aires protégées CIRAGRI : Circonscription régionale de l’Agriculture CIREF : Circonscription régionale de la Forêt CLAM : Cercle locale des agriculteurs Malagasy CSB : Centre de soins de base CVECA : Caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées DEF : Direction des eaux et forêt. EFT : Essa Forêt Tampolo ESSA : Ecole supérieure des sciences agronomiques FIHATI :Fikambanana hanatsara ny tontolo iainana FIZATA : Fikambanan’ny zanaky Tampolo FTMA : Fikambanan’ny tantsaha miraika Ambilodozera GCV : Grenier communautaire villageois GELOSE : Gestion locale sécurisée LDI : Landscape Development Intervention OTIV : Ombona tahiry ifampisamborana vola PCD : Plan communal de développement PNVA : Programme national de vulgarisation agricole SAGE : Service d’appui à la gestion de l’environnement VOI : Vondron’olona ifotony INTRODUCTION

Madagascar est un pays caractérisé par ses richesses naturelles. Différents facteurs interviennent dans sa destruction à savoir les facteurs naturels ( climatiques, géologiques ou pédologiques ) mais le plus important est le facteur humain. En d'autres termes, la dégradation des milieux naturels tels que les écosystèmes forestiers, les bassins versants, et les ressources halieutiques est étroitement liée à des facteurs anthropiques. En effet, Madagascar est classé actuellement parmi les pays le plus pauvre et cet état d’indigence est très accentué surtout dans le milieu rural où 85% des Malagasy se trouvent. Cette situation de pauvreté est généralisée dans toute la partie de la grande Ile tant dans les hauts plateaux que dans les régions côtières : production qui n’arrive pas à suivre le rythme de croissance de la population, communautés rurales isolées, insuffisance des activités productives pour subvenir aux besoins de la population ou détérioration de système de production, faiblesse de la productivité. De ce fait, elle contribue à générer un processus de libre accès sur les ressources naturelles. De même, le problème sur le système foncier et les pratiques traditionnelles ( défrichements, culture sur brûlis) vont influer sur le niveau et la capacité de production plus précisément sur la productivité. Cela conduit à l’augmentation de l’exploitation des ressources naturelles, entraînant un appauvrissement de la biodiversité qui constitue une vraie menace pour l'écosystème. Pour faire face à cette détérioration environnementale, de nombreux projets ont œuvré pour la protection et la conservation des écosystèmes et ont adopté une attitude plutôt conservatrice. Parmi ces projets figure le projet ESSA-Forêt Tampolo, qui est dirigé par l'Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ( Département Eaux et forêts ) et financé par la Fondation John D. et Catherine T. Mac Arthur Le projet ESSA-Forêt Tampolo a été crée en vue de la protection et de la conservation de la forêt de Tampolo. Comme les différentes forêts de Madagascar, elle subit des pressions et des menaces écologiques qui mérite une attention particulière. Ainsi, après les exploitations massives faites par les Entreprises Charlemagne puis par Socofen entre 1956 et 1980, la délivrance des permis de coupe de bois et de ressources non ligneuses aux villageois riverains et aux habitants de Fenoarivo Atsinanana par le service de forêt suite au passage du cyclone Bonita en 1996 fait augmenter la pression sur la forêt. Et profitant cette situation, l’exploitation illicite de bois dans la forêt de Tampolo continue et devenue abusive. Ce constat, généralisé dans les économies appauvries, conduit le programme ESSA-Forêt à définir les différents axes et stratégies pour la protection et la conservation de la forêt de Tampolo. En effet, le programme repose actuellement sur les principes de conservation et de développement de la population riveraine. Il s'appuie notamment sur l'interdépendance entre le système écologique et le système socio-économique. La formulation de ces axes s'articule ainsi autour de quatre points :

- stratégies d'aménagement forestier - stratégies d'aménagement écotouristique 2

- stratégies d'aménagement agroforestier - stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté.

C'est dans cette voie que le projet espère atteindre ses objectifs de conservation et de développement.

Comment se présente ce projet de gestion de ressources naturelles à Tampolo, et comment le projet conjugue la gestion de ressource avec le développement? Quels sont les impacts de ce projet de gestion de ressources sur le développement de la région de Tampolo et ses alentour ? Le fait de répondre à ces questions pourra nous amener à une révision de la stratégie d'intervention dans la gestion ainsi que le type d’approche à mener sur terrain. Ceci dans le but d’obtenir une meilleure gestion, en considérant les impacts favorables sur la protection de la forêt de Tampolo et au développement de la vie de la population riveraine à Tampolo.

PARTIE I :

GESTION DE RESSOURCES ET STRATEGIE DE DEVELOPPPEMENT :

vers Soanierana-Ivongo

Ampasina-ManingoryAmpasina-Maningory ~ zTankobolaTankobola

zAntsiraboloAntsirabolo

zAndalyAndaly zAntanetilavaAntanetilava zMaharenakaMaharenaka

zAmboditononaAmboditonona z AmboditononaAmboditonona AmbodimangaAmbodimanga IIII

zRantolavaRantolava

z AmbodihasinaAmbodihasina zAnamboranoAnamborano AmbodihasinaAmbodihasina z TanambaoTanambao IIII

VohidrombaVohidrombaz AnkasimbelonaAnkasimbelonaz zAmbilidaozeraAmbilidaozera AmbavalaAmbavalaz

AndapaAndapaz AmpasimazavaAmpasimazavaz AmbodibibakaAmbodibibaka z MahavanonaMahavanona MarojomanaMarojomanaz zMahavanonaMahavanona

AntetezampafanaAntetezampafanaz z TanambaoTanambao zAmbodimangaAmbodimanga Antsiranana z zManakambahinyManakambahiny

Mahajanga z ItendroItendroItendro ~AmbodimangaAmbodimanga IIII z zAndrebaAndreba

Toamasina Routes et pistes z Antananarivo z z route nationale SaintSaint BenoitBenoit autres routes et pistes

Chefs-lieux administratifs FenoarivoFenoarivo AtsinananaAtsinanana „„ z Fianarantsoa „„chef-lieu de sous-préfecture Toliary ~chef-lieu de commune z

forêt de Tampolo lac de Tampolo 024 kilomètres

vers Tamatave

Figure : Localisation de la forêt de Tampolo

Source : RATSIRARSON J. – RANDRIANARIJAONA J.J- RANAIVONASY J.- ALIJIMY.

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE:

I- Problématique :

L'exploitation des produits ligneux ( hintsy, palissandre ) et non ligneux ( palmiers, ravinala ) de la forêt classée de Tampolo est considérée comme base de la vie quotidienne de la population riveraine de cette forêt. En effet, le rythme de la pression démographique ( taux de croissance démographique évalué à 3.4% source : Service de Plan Fenoarivo Atsinanana ) et la situation climatique de la région impliquent la nécessité de la construction et de la réparation des maisons qui sont généralement fabriquées avec des bois (75% des habitats sont de type traditionnel : mur en bois ou en bambou, toit en feuilles de ravinala) d’où l’importance des produits de la forêt. Mais parallèlement à ces besoins en produits forestiers, la croissance démographique crée des problèmes fonciers dans cette région qui ont probablement des effets indésirables au niveau de l’activité de production. En effet, face à cette pression démographique et l’exiguïté de la ressource terre, la part de surface de rizière et du tanety, héritage d’une famille n’arrive plus à couvrir les besoins du ménage. De ce fait, la vente illicite de bois coupés dans la forêt classée est le seul moyen rapide, simple et rentable, pratiquée par les jeunes privés d’activités, surtout pendant les périodes où ils ne trouvent pas de travail comme le salariat agricole, récolte de girofle ou de litchis. Notons également que la libre exploitation de la forêt en1996 à cause des dégâts laissés par le cyclone Bonita a favorisé l’abattage sauvage et incontrôlé des bois tendant vers une déforestation. . C’est en 1999 que l’ESSA Forêt a collaboré avec la Gendarmerie Nationale pour le contrôle des exploitations illicites de bois. Si des mesures n’ont été pas prises comment devenir la forêt de Tampolo et sa population riveraine ?

II- Méthodologie :

L’approche méthodologique comprend :

- une étude bibliographique et la documentation, inscrite dans la phase de capitalisation des données et informations existantes ; - La définition de travaux de recherche en montrant l’hypothèse de recherche, les objectifs de recherches ainsi que les résultats attendus. - Le choix de zone d’action ; - Il y a aussi la préparation de la descente sur terrain ; - La descente sur terrain - Le traitement des données.

II-1 : L’étude bibliographique et la documentation : 5

L’étude bibliographique et la documentation ont été faites à Fenoarivo Atsinanana et à Antananarivo lors de la première phase. Plusieurs ouvrages, de mémoires, de publications, de rapports, de résultats de séminaires et des ateliers, ont été consultés pour nous permettre de collecter le maximum d’informations relatives à la zone d’étude. C’est la phase de capitalisation de données.

Les informations et les données proviennent essentiellement des organismes et institutions suivantes :

- Service de plan Fenoarivo Atsinanana - CIRAGRI Fenoarivo Atsinanana - LDI Fenoarivo Atsinanana - CIREF Fenoarivo Atsinanana - CARE Fenoarivo Atsinanana; - ANGAP Antananarivo - CITE - SAGE - Bibliothèque ESSA Université Antananarivo - Centre d’Etude Economique FAC DEGS Université Antananarivo - Site Tampolo Fenoarivo Atsinanana - Commune - Commune Ambodimanga II

II-2 : Définition de travaux de recherche :

Cette étape consiste à cerner les grandes lignes de la recherche pour arriver aux résultats : On a essayé de montrer l’hypothèse de recherche, les objectifs de recherche, et finalement les résultats attendus.

II-2-1 : L’hypothèse de recherche :

Certains études ont montré que la pauvreté et la précarité de niveau de vie de la population riveraine font partie des raisons qui contribuent à l’augmentation de la pression sur la forêt ( PLAN GRAP –2001) De ce fait, une bonne gestion de la forêt avec la participation de cette population riveraine constitue non seulement un moyen pour préserver et conserver cette forêt mais aussi un moyen d’une manière indirecte pour améliorer les conditions de vie de la population qui lui permettent de gagner sa vie.

II-2-2 : L’objectif de recherche :

Cette recherche a pour objectif de montrer comment le projet ESSA forêt Tampolo assure ses activités de protection et de conservation c'est à dire ses principaux objectifs dans la gestion de forêt de Tampolo, comment la population locale et riveraine participe dans la gestion et dans la protection 6 de cette forêt de Tampolo, puis comment gérer rationnellement cette ressource naturelle pour améliorer le bien être de cette population et pour avoir un développement local durable.

II-2-3 : Résultats attendus :

Le résultat attendu c’est de voir le rôle du Projet ESSA Forêt Tampolo dans la protection et la conservation de la Forêt Tampolo d’une part, et d’autre part l’impact de cette gestion dans le développement de la zone riveraine.

II-3 : Choix de zones d'actions :

Cette étape est importante car elle permet de déterminer les zones qui sont le plus touchées par la pression. Par ailleurs, on va définir qui sont les zones ou villages qui ont une dépendance envers la forêt, c'est à dire les villages qui utilisent et exploitent cette forêt pour satisfaire leurs besoins quotidiens. En d'autres termes, il faut choisir la zone principale source de menaces et les villages qui courent une diversité de problématique, suffisants et représentatifs pour l'échantillonnage

La connaissance de ces zones permet aussi de spécifier et de définir les solutions adéquates pour chaque zone ou village déterminé. Il ne faut pas oublier que malgré le fait que ces villages se rapprochent, il n'est pas évident que la ou les raisons qui les poussent à exploiter la forêt soient forcement les mêmes. Le degré d'exploitation de chaque village pourra être différent également de l’un par rapport à l’autre. Il faut noter en passant que même pour le projet, le choix de zone d'intervention est basé en fonction de la nature de menace et de sa source. En principe, les menaces proviennent toujours des villages riverains de la forêt, mais cela n'empêche la responsabilité des autres villes périphériques. En effet, les bois exploités de façon légale ou illicite sont souvent acheminés vers les villes périphériques. C'est le cas de la ville de Fenoarivo Atsinanana. Dans notre étude, les zones d'actions sont déterminées en fonction du degré d'intervention du projet : Il y a la zone d'intervention directe, mais parallèlement à cela, il y a aussi la zone d'intervention indirecte. Pour la première catégorie, cette zone regroupe trois Fokontany riverain à la Forêt de Tampolo:

- Au Nord, le Fokontany de Rantolava, composé de deux villages : Rantolava et Andaly; - A l'Ouest, le Fokontany de Tanambao Tampolo qui regroupe les villages d'Ambavala, Vohibao, Vohidromba, Akasimbelo- Ambilodozera; - Au Sud le Fokontany d’Andapa II.

Les actions entreprises par le projet se manifestent par des formations, des sensibilisations, des travaux directs avec la population par l’intermédiaire des associations. 7

Pour la seconde catégorie, c'est surtout la ville de Fenoarivo Atsinanana qui bénéficie de cette intervention. Les interventions se font par l'intermédiaire des médias ( radio ) et par la sensibilisation au niveau des Etablissements scolaires ( CEG et Lycée )

II-4 : La préparation de la descente sur terrain :

Les étapes préliminaires de l'étude sur terrain se sont cantonnées à la connaissance du projet. Cette phase a été précédée de la lecture des rapports d'activités du projet nous intéressant, et par la constitution d'une liste bibliographique exhaustive abordant l'essentiel des problématiques environnementales, sociales, foncières, et économiques de Madagascar en général, notamment la région du littoral Est. Le premier recensement des données a ultérieurement été complété dans le site même du projet: il avait pour objectif de situer chaque problématique environnementale dans son contexte réel. Puis il y a la formulation d'un guide d'entretien, qui retrace les domaines que nous devrons voir ou analyser dans notre recherche. Ce guide a pour but aussi de déterminer les individus cibles de l’enquête à savoir les villageois, le personnel du projet, les techniciens et les personnels du site. Les techniciens sont ceux qui appuient les communautés rurales dans les démarches de diffusion de la vulgarisation des techniques d’amélioration. ( Par exemple les agents du CIRAGRI) Pour les villageois : ils regroupent les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, mais il faut identifier le groupe de contact "ou paysan leader" paysans vulgarisateurs ou paysans multiplicateurs, chargés de la diffusion des activités techniques du projet. Ces derniers peuvent être des membres ou non-membres d’une organisation paysanne.

II-5: La descente sur terrain :

C’est l’étape de contact avec les acteurs du projet donc la mise en application du guide d’entretien.

II-5-1- Les différents types d’entretiens :

Sur terrain, il existe différents types d’entretiens : - Discussion structurée et entretiens informels auprès des cadres et techniciens du projet, - Entretien auprès des individus assurant le relais d'information entre la population et le projet ( animateur, vulgarisateur, paysan leader), - Entretien auprès de certains villageois ayant ou non des contacts avec les projets (membres de groupements, individus ayant reçus une formation technique) Mais l’application de ces entretiens pourra prendre plusieurs formes :

- Discussion informelle : cela consiste à la recherche des informations concernant une seule personne, on ne vise pas à avoir une confirmation ou une infirmation, 8

- Discussion formelle : on vise à avoir des réponses précises, questions canalisées sur un sujet bien déterminé, - Questionnaire: L’enquête par questionnaire touche toujours le groupe de personnes pris comme échantillon, représentatif d’un autre plus grand. Le recueil vise à confirmer ou à infirmer une hypothèse de départ concernant le groupe. Ces entretiens permettent de savoir la stratégie paysanne de chaque zone. Pour cela, nous essayons de démontrer par l’intermédiaire des questionnaires l’organisation sociale, la structure sociale, le mode d’appropriation foncière, la perception paysanne de l’environnement, le mode de gestion de ressources, la relation entre l’homme et le milieu coutumière ( Dina, Fady ), la dynamique paysanne donc en bref la structure socio-économique et culturelle de la région.

II-5-2- La collecte des données :

Notre entretien consiste à collecter les données relatives aux objectifs du projet et sa méthodologie d’approche. On essaie de déterminer les moyens et les stratégies du projet : gestion interne du projet, organigramme du projet, action technique, processus de formation. En ce qui concerne les villages et leur population, nous avons essayé d’aborder au cours de l’entretien l’historique de la zone, les conditions sociales et le système de production. La collecte des données a été faite par la technique de l’échantillonnage. Voici un tableau qui montre la répartition par fokontany des échantillons des populations enquêtées dans la zone d’études ( Tampolo et riverain)

Tableau 1 : REPARTITION DES ECHANTILLONS PAR FOKONTANY.

COMMUNE FOKONTANY ECHANTILLON POPULATION RAPPORT POPULATION RAPPORT TOTALE ECHANT/POP TOTAL ACTIVE ECHANT/ POP TOTAL

TANAMBAO AMPASINA TAMPOLO 43 1934 2,22% 940 4,57% MANINGORY

RANTOLAVA 32 1691 1,89% 820 3,90%

AMBODIMANGA II ANDAPA II 15 559 2,68% 260 5,77%

Source : PCD Commune Ampasina Maningory et AmbodimangaII DEC 2002

La population active représente les individus de classe d’age 18 à 60 ans. , soit 48.28% de la population totale de la zone d’études

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II-5-3 Contraintes :

Les problèmes que nous avons rencontrés reposent surtout sur le contrainte temps et le climat. Tout d’abord, la contrainte temporelle : les paysans quittent toujours leurs foyers très tôt pour travailler dans leur champ et n’y retournent que l’après midi vers 16h. Par conséquent on est obligé de les contacter soit avant leur départ, soit après leur retour sinon on retombe sur des individus ( enfants et femmes plus âgées ) qui ne pourront pas donner des informations fiables sur le système d’exploitation locale. De ce fait notre latitude est un peu limitée, la région est encore privée d’électricité pour le moment, d’où l’impossibilité de poursuivre les enquêtes tardivement pour raison de sécurité. Ces contraints temps sont observés aussi lors de notre passage chez les organismes ou associations locales. Même ayant obtenu des rendez-vous, il n’est pas évident que la personne à visiter sera toujours là. Par la suite, le type de contraintes qu’on a rencontré sur terrain est le climat. Cette région est caractérisée par un climat humide et chaud, la pluie tombe toujours le matin moment où l’on peut rencontrer les paysans avant leur dispersion.. Cela implique le fait d’accomplir le maximum d’enquêtes pendant les jours fady, le dimanche et l’après midi pour avoir le plus de réponses possibles En outre, Il faut noter aussi le léger problème de communication relatif aux différences sur le dialecte et les us. De ce fait, nous sommes obligés d’embaucher des guides locaux pour faciliter notre rencontre avec les paysans.

II-6 : Le traitement de données :

Une fois les données ont été réunies, on a commencé leur traitement. Le traitement de données se fait en deux étapes : D’abord le saisi des fiches d’enquêtes et la préparation de la base de données. par un logiciel professionnel spécial: le CS PRO 2.4. Puis le traitement de ces données préparées par le logiciel SPSS 9.05. pour des traitements statistiques.

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CHAPITRE II : CONTEXTE ET ENVIRONNEMENT GLOBAL DE LA REGION DE TAMPOLO :

La connaissance du contexte et de l’environnement global de la région est un moyen important et indispensable dans l’élaboration des plans et diagnostics nécessaires pour définir les objectifs de développement.

I- : Monographie de la région :

I-1 : Situation géographique :

Géographiquement Tampolo se trouve dans la partie Est de Madagascar, dans le province de , à 10 Km au nord ouest de Fenoarivo Atsinanana et dans la commune de Ampasina Maningory ( Cf. carte de localisation de Tampolo ) La forêt classée de Tampolo est localisée à 49° 25 de longitude Est et 17° 17 de latitude sud. Elle est érigée sur une altitude entre 5m et 10m et s’étend sur 5Km de long et 2Km de large ( RARIVOSON 1989 ) Au Nord, cette forêt est limitée par le Lac de Tampolo, au Sud la rivière d’Antetezambe la sépare du village d’Andapa II, à l’ouest par l’ancienne RN5 menant vers le village de Rantolava, et enfin à l’est par l’Océan Indien.

I-2 : Situation Climatique :

Comme dans toute la partie Est de la grande Ile, le type de climat de la région de Fenoarivo Atsinanana, dans laquelle se trouve Tampolo est de type perhumide chaud. La pluviométrie est de 2712 mm par an en moyenne et repartie sur 197 jours. Elle atteint ses pics au mois de janvier et au mois de mars pour une totale respective de 437.3 mm. Par contre, la période la plus sèche est celle du mois d’octobre pendant laquelle la précipitation enregistrée ne dépasse pas de 95.0mm. Pour la température, la valeur moyenne est de 24° C avec un maximum de 30.8°C au mois de janvier et un minimum de 16.7°C au mois d’août. ( DEF 1993 )

I-3 : Hydrographie:

La forêt classée de Tampolo et ses environnantes disposent des ressources hydrographiques abondantes. Dans la partie littorale Est l’Océan Indien, dans la partie Nord de la forêt se localise le lac de Tampolo, et enfin dans la partie Sud Est le lac de Marofototra de taille inférieure par rapport à celui qui se trouve au Nord

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I-4 : Pédologie :

En général, le sol est de type sablonneux, peu compact, perméable et pauvre en matières organiques.

I-5 : La végétation :

Dans la commune d’ Ampasina Maningory, on compte 3 forets : - La forêt de Bezavona qui se trouve dans le fokontanin’Ambinanindrano. Cette forêt est en voie de disparition. suite à son exploitation massive et incontrôlée - La forêt d’Andranonampangobe située dans le fokontany de Takobola. Elle faisait partie de la forêt classée en septembre 1959. Puis elle a été déclassée six années plus tard c’est à dire en 1965. Mais durant les cinq dernières années, cette forêt a subi aussi une forte pression. De ce fait, une certaine mesure a été prise pour la préserver contre cette pression. Actuellement, cette forêt est gérée par la population locale ( VOI : Vondron'Olona Ifotony) par le biais de la GELOSE. - La forêt classée de Tampolo localisée dans le Fokontany de Tanambao Tampolo. Elle est repartie en 4 catégories de foret de spécificité différente ( RAJOELISON -1997) : . La forêt temporairement inondée : Elle est caractérisée par des arbres de taille réduite. . La forêt littorale ( au milieu ) : Cette forêt est caractérisée par sa spécificité biologique - forêt dense et humide- . La forêt enrichie : C’est la partie de foret qui bénéficie d’enrichissement par des plantes exotiques et autochtones ( de 1958 jusqu’en 1970 ) . La forêt des marécages. La forêt de Tampolo présente 360 espèces de plantes ( RATSIRARSON et GOODMAN-1998 ) dont 11 espèces de Palmiers et nombreuses espèces rare comme le hintsy ( Hintsia bijuga) et le Tamenaka ( Hirtellla tamenaka ) Des parcelles d’Orchidarium, de Palmarium et de Pandanarium ont été aménagées pour montrer des échantillons respectifs d’Orchidées, de Palmier et de Pandanus.

I-6 : La faune :

La forêt de Tampolo est caractérisée par la présence des différentes espèces animales dont certains sont endémiques : 7 espèces de lémurien, 2 sont diurnes et 5 nocturnes. On y rencontre 12 espèces de serpents, 19 espèces de lézards et 16 espèces de grenouilles. Tampolo abrite également 52 espèces d’oiseaux dont certaines d’espèces migratrices ou de grands oiseaux forestiers comme Lophotibis cristata.

I-7 : La population :

Le site forestier de Tampolo est entouré de plusieurs Fokontany dont les plus grands sont : 12

- Au Nord, le fokontany de Rantolava formé par deux villages à savoir Rantolava et Andaly. appartient à la commune d'Ampasina Maningory, il compte 1691 habitants ( PCD Commune Ampasina Maningory DEC 2002 ) - Au sud le fokontany Andapa II, appartenant à la commune d’Ambodimanga qui est formé par Andapa-Ampasimazava qui compte 559 habitants ( Recensement FKT DEC 2002 ) - A l’ouest le fokontany Tanambao Tampolo qui est constitué de 4 villages à savoir Tampolo, Vohibao, Vohidromba, Akasimbelo-Ambilodozera compte 1934 habitants ( PCD Commune Ampasina Maningory DEC 2002 ) et appartient à la commune d' Ampasina Maningory . Leur population est formée essentiellement de Betsimisaraka. La taille moyenne de la famille est de 5 et le taux de croissance démographique est évalué à 3.4% ( Service de la planification de Fenoarivo Atsinanana ) Voici un tableau indiquant la répartition de la population des 3 fokontany par classe d’ages.

Tableau 2 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR GROUPE D’AGES

GROUPE D'AGE 0-5 6-17 18-60 60-+ TOTAL H F H F H F H F H F FOKONTANY ANDAPA II 44 45 78 95 121 139 13 24 256 303 TANAMBAO-TAMPOLO 54 82 320 493 454 486 15 30 843 1091 RANTOLAVA 68 98 266 408 389 431 6 25 729 962

Source : PCD commune Ampasina Maningory et Ambodimanga II

Si telle est la monographie de la région de Tampolo et ses environnants, passons maintenant au mode d’organisation socio économique de la région.

II : Mode d’organisation socio économique de Tampolo :

II-1 : L’appropriation foncière

Dans la plupart des sociétés rurales comme celle de la région de Tampolo et ses riverains, les règles fonciers relèvent des règles locales, fondées sur les valeurs et normes sociales, et non sur la loi. Il n’existe pas en général un droit foncier isolé de l’ensemble des relations sociales. Mais on peut dire aussi que les règles foncières locales sont composites et évolutives, elles sont le produit d’une histoire. En effet, le droit de culture ou d’exploitation de la terre, découlent du contrôle sur l’espace issu d’une première occupation de zones vierges ou de rapports d’alliance établis entre des groupes sociaux arrivés ultérieurement avec ceux qui détiennent ce contrôle territorial. 13

Dans la région de Tampolo, la majorité de la terre appartient au clan Malata, considéré comme le premier venu dans cette région. Et la répartition de la terre dépend de la négociation faite avec eux.

II-2 : Le système agraire et systèmes de production :

En général, la majorité de la population riveraine de Tampolo sont des Agriculteurs ( plus de 90%) Voici un graphe montrant la répartition de la population riveraine de Tampolo. par secteur d’activité

Graphe 1: REPARTITION DE LA POPULATION PAR SECTEUR D'ACTIVITE

7% 1% AGRICULTEUR COMMERCANT ARTISAN 92%

Or il faut noter que même ces deux dernières catégories de population ( commerçant et artisan ) exercent également quelques cultures pour compléter ce qu’elles ont gagné sur leurs activités principales. D’après notre observation, la population de Tampolo pratique encore un mode de production et de culture traditionnelle, tant au niveau de système qu’au niveau des intrants utilisés. En effet, 97.6% de population enquêtée précisent leur fidélité envers les mêmes techniques pratiquées par ses parents et grands-parents, 1.2% utilisent ces même techniques avec une amélioration, 1.2% ne se prononcent. De même, d’après notre enquête aussi, ce taux reste valable sur la question quant à l’utilisation d’engrais ou non par les paysans. En effet, 97.6% de la population déclarent qu’ils n’ont jamais utilisé de l’engrais, 1.2% seulement l’ayant dejà pratiqué, et 1.2% n’a rien à dire car sa rizière fait l’objet d’une location.

Enfin concernant la source des semences, 98.8% utilisent des semences issues de leur production : semence non performante et non sélectionnée c’est à dire inexistence d’une amélioration. On peut dire alors que le système de production actuel pourra expliquer les causes de l’insuffisance du rendement de la production. Concernant la technique de culture, la population de Tampolo et ses environnants pratiquent deux types de riziculture : 14

- La riziculture sur Tanety après défrichement : la pratique de la culture sur brûlis occupe encore une place dans cette région. 5.9% de la population cultivent seulement le riz sur Tanety - La riziculture dans les bas fonds dans l’eau. ( culture irriguée ) Ce sont les types de rizicultures le plus utilisés dans cette région car 72.9% des paysans les ont exercés. Il faut noter l’existence des paysans qui pratiquent à la fois la culture sur Tanety et la culture dans le bas fonds. Ces paysans constituent le 20% de la population de la zone étudiée.

II-3 - Activités productrices et mode d’exploitation :

Comme la majorité des paysans à Madagascar, l’activité principale de la population de Tampolo et de ses riverains reste l’Agriculture. Comme nous avons évoqué ci dessus, 91.8% de la population de Tampolo ont consacré la quasi-totalité de leur existence dans la culture et l’élevage ( cf. graphe 1 ) Mais d’après nos observations et selon les dires de la population, la plupart de la production est destinée à l’autoconsommation et n’arrivent même pas à couvrir leurs besoins annuels.

II-3-1 - L’Agriculture :

On peut classer les cultures existantes dans cette région en deux catégories : - Les cultures vivrières et - Les cultures de rentes.

a- Les cultures vivrières : La culture vivrière regroupe l’ensemble des cultures destinées à la consommation, à savoir la riziculture, la culture de manioc, la culture de patate douce, et la culture de mais La riziculture : La population dans cette région pratique deux types de riziculture : la riziculture sur tanety et la riziculture dans le bas fonds. ( cf. paragraphe 1. p 18 ) Il faut noter aussi l’existence de deux saisons de culture dans cette région à savoir la saison pour le vary vato et la saison pour le vary kitrana : Pour le vary vato, la préparation de terre et le semis se font au mois de janvier et la récolte se fait le mois de juin, pour le vary kitrana, cette préparation de terre et ce semis se font au mois de juin et la récolte le mois de décembre. Mais malgré ces deux saisons, les productions restent insuffisantes et n’arrivent pas à satisfaire les besoins annuels de chaque foyer. Voici un graphe représentant la durée mensuelle de la consommation de la production annuelle de riz par la population de Tampolo.

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Graphe 2 : DUREE DE LA CONSOMMATION DE LA PRODUCTION ANNUELLE DE RIZ PAR POPULATION

60 50 40 30 20 10 Nombre de population 0 0-5 6--10 11--12 Durée mensuelle de la consommation de riz

En effet, 7.1% de ménage déclarent avoir une production annuelle de riz suffisante jusqu’à la prochaine récolte, 33.1% ont une production de riz qui pourrait subvenir les besoins de la famille compris entre 6 à10 mois. On constate que parmi les causes de cette insuffisance en production figure le problème de l’exiguïté de la surface cultivée par ménage. Effet, 4.7% des paysans enquêtés possèdent une surface cultivée plus de 1ha et 23.6% ont une surface comprise entre 0.5ha et 1ha. D’après le résultat de notre enquête, le rendement moyen par hectare de la production de riz par la culture sur tanety est de 0.790 tonnes/hectare aux alentours de la forêt de Tampolo. Ce rendement est de 0.850 tonnes / hectare en moyenne pour l’ensemble de Fivondronana Fenoarivo Atsinanana ( Source : CIRAGRI campagne 2001-2002 – Cf. Annexe III) Pour la culture irriguée ou culture sur le bas fonds, le rendement moyen à l’hectare de la production de riz est de 1.300 tonnes, sachant que celui de Fenoarivo Atsinanana est de 1.900 tonnes/Hectare ( Source : CIRAGRI campagne 2001-2002 - Cf. Annexe III ) Il faut remarquer que malgré cette insuffisance de production, certains paysans sont obligés de vendre une partie de sa production pour subvenir à leurs besoins quotidiens. ILs vendent leur production à 400fmg le kapoaka pendant la période de récolte, mais obligés d’acheter à 700fmg le kapoaka pendant la période de soudure. La culture de manioc : Cette région est favorable à ce type de culture du fait que le climat est chaud et humide, et le sol fertile. La culture de manioc constitue la deuxième source d’alimentation de la population après le riz. 16

Si nous évaluons la quantité de manioc produite dans les deux communes ( Ampasina Maningory et AmbodimangaII ) dans lesquelles se trouvent les trois Fokontany riverains de la forêt de Tampolo et qui font l’objet de notre analyse, la production de manioc représente le 56.53% de la production de riz. ( Source : PCD de ces deux communes DEC 2002 ) Souvent, la culture de manioc se fait en culture associée avec d'autres cultures surtout les patates douces et le maïs. Ce dernier type de culture est toujours appliqué suivant les techniques traditionnelles

b- Les cultures de rentes :

Comme la majorité des villes de la cote Est de la Grande Ile, la ville de Fenoarivo Atsinanana cultive des produits de rentes dont les principaux sont les girofles, le litchi, et la vanille. La culture de rente constitue la principale source de revenu pour certaine population de la région de Tampolo et ses environs. Or cette source n’est pas pérenne durant l’année. La période de récolte de girofle et de litchis est comprise entre les mois de novembre et décembre tandis que celle de la vanille est le mois de mai. Les cultures sont généralement familiales et extensives sans apport d’engrais, ni de produit phytosanitaire. Elles sont caractérisées par le vieillissement du pied des plantes ( cas de girofle ). Le passage fréquente de cyclone sur cette région a des impacts considérables sur la culture surtout au niveau du rendement. Actuellement, il faut 50 pieds de girofliers pour extraire 10litres d’essences, contre 15 pieds il y a une dizaine d’années. Cette dégradation de situation ne se limite pas seulement au niveau de rendement. Elle est très accentuée surtout au niveau du prix. Si le prix du Kilo de girofle varie de 30 000Fmg à 45 000 fmg il y à deux ans (en 2001 ), ce prix descend de 8000 fmg à 15 000 fmg l’année dernière. ( Enquête auprès de l’Adjoint au Maire de la commune d’Ampasina Maningory ) Il faut remarquer que 51.2% de la population perçoivent de revenu sur la culture de rente. Mais parmi ce taux 1.2% des individus tirent ses revenus par la culture de la vanille, 37.6% sur la culture de girofle, et 51.8% sur la culture de litchis. L’utilisation du revenu en provenance de la culture de rente ne dépasse pas de 7 mois. Pour les autres types de cultures, par exemple les cultures maraîchères, 6% de la population enquêtée optent pour cette pratique.

II-3-2 - L’élevage :

Le système d’élevage dans cette région est simple et traditionnel. Il dépend complètement des ressources disponibles qui déterminent le nombre d’animaux élevés et la capacité d’élevage En général, les bétails et les volailles sont élevés sur un type de parcours libre. Cette pratique repose sur deux raisons : l’habitude d’une part, et la raison alimentaire d’autre part. Cette méthode facilite l’alimentation des animaux. 17

Trois types d’élevage sont pratiqués par les villageois riverains de la forêt de Tampolo : L’aviculture, l’apiculture et le boviculture qui est le plus important a- L’aviculture : Sans avoir les statistiques précises qualifiant l’importance du cheptel aviaire ni de données relatives à la consommation, il est probable que la viande de volaille constitue une source de protéine animale importante. L’élevage de volaille dans cette région est de type traditionnel ou villageois, c’est à dire d’effectif restreint, de type extensif recourant à un minimum d’intrants ( pas d’achat de poussins ), utilisation de race locale, d’aliments produits par le paysan lui-même. D’une manière générale, l’aviculture traditionnelle est favorisée lorsque la région est excédentaire en céréale. Ce qui n’est pas le cas pour les villageois de Tampolo et de sa périphérie, car même pour les êtres humains, sa production annuelle de riz ou de maïs n’est pas suffisante pour un ménage pour satisfaire leur besoin jusqu’à l’arrivage de prochaine récolte. Mais malgré tout, ce type d’élevage tient un role considérable dans ce secteur dans la zone étudiée. En effet, d’après notre observation, 45.9% de la population dans cette région déclare avoir une basse cour, même si la majorité de la population pratique cet élevage surtout pour l’autoconsommation. C’est un élevage traditionnel destiné au besoin de ménage. Il faut souligner aussi les contraintes pathologiques que connaissent les paysans et qui constituent le problème majeur pour leur élevage. A titre d’exemple en 2001, une peste avicole avait attaqué les volailles de cette région. L’absence de la prophylaxie et de la vaccination détruit l’élevage ainsi que l’espoir de la population sur cette activité. b- L’apiculture : La caractéristique de cette région et la présence de forets favorisent l’apiculture dans la zone étudiée.

Diverses études estiment que les produits de la ruche ne représentent qu’environ 10% du bénéfice apporté par l'apiculture. La pollinisation, par l'augmentation du rendement en fruits ou en graines, apporte une récolte qui, dans certains cas, est multipliée par dix.

De plus, l'apiculture offre une source de revenu en période sèche, période critique pour les revenus des agriculteurs.

L'apiculture peut être aussi pratiquée par les paysans sans terre

De plus, cette activité ne demande qu'un investissement minime pour une ruche qui peut être rapidement récupérée par le paysan grâce à la vente d'une partie des produits de la ruche. D'autre part, les produits de l'apiculture (miel, cire, pollen et propolis) permettent une certaine diversification pour les agriculteurs. Ils donnent aussi un apport de sucres et de protéines indispensables pour l'alimentation. c- L’élevage bovin : Les ruminants représentent une composante majeure des systèmes agricoles. 18

Ainsi, ils occupent un rôle important dans la production : les bovidés sont liés traditionnellement au travail de la rizière irriguée ( piétinements ), instrument de traction pour le transport et la culture attelée. Mais ils représentent également une forme de capitalisation pour le propriétaire c’est à dire nécessaire pour thésauriser de l’argent. A cet effet, le bœuf est un signe de richesse pour les paysans dont le degré d’enrichissement est mesuré en fonction du nombre de tête des bœufs en sa disposition. Il ne faut pas oublier non plus la valeur culturelle de ces ruminants. Pendant les cérémonies traditionnelles, il y a toujours de sacrifice de zébus. Dans la majorité, la consommation de viande bovine n’a eu lieu qu’à l’occasion de fêtes ou circonstances exceptionnelles comme les travaux collectifs ( Tambiro ) ou des sacrifices traditionnels ( tsaboraha ) Comme dans la plupart de la région littorale Est de Madagascar, la population de Tampolo et sa périphérie pratique en général le système de l’élevage semi- sauvage. Le principe de cet élevage consiste à libérer les bœufs dans la forêt pendant la période post cultural ( après pietinage du riz ) durant plusieurs mois. Apres la récolte du riz, le champ est libre et la riziculture devient un lieu de pâturage. Ce moment coïncide à la période des vacances des écoliers d’où les enfants assurent la fonction de bouvier. D’après notre enquête, 16.47% de la population disposent de bœufs, et leur nombre diffère d ‘un ménage à un autre. Dans le secteur élevage également, il faut noter l’émergence de la porciculture et de la pisciculture dans cette région. Si l’élevage de porc est tabou surtout pour les clans Malata, il commence à connaître son essor actuellement car il est considéré comme une source de revenu rapide et efficace ( élevage de cycle court ) D’après notre enquête, 8.24% de la population l’exerce.

Il faut noter que 21.20% de la population déclare avoir tirer profit de cette activité. Mais le volume varie d’un paysan à un autre. II-3-3 - La pêche : Cette zone est caractérisée par la présence des pêcheurs traditionnels opérant sur le plateau continental, dans les estuaires des fleuves se jetant dans l’océan et les rivières. C’est dans le village de Rantolava que nous avons rencontré beaucoup de pêcheur parce que le village de Rantolava est le plus proche du Lac Tampolo Du coté exploitation, la plupart des villageois sont des pecheurs-agriculteurs. L’activité de pêche se fait surtout les jours où le travail de la terre est interdit par la coutume « Fady » La taille de leurs embarcations ne leur permet pas de dépasser la plate forme continentale. Les engins de capture sont essentiellement constitués de filet maillant, lignes, nasses, harpons et les prises regroupent les poissons, les crevettes et les divers crustacés. Le volume des prises ne dépasse guerre et volontairement le volume consommable sur place. Les maigres surplus sont vendus dans les environs immédiats. Malgré sa caractéristique géographique comme zone côtière, l’activité de pêche n’est exercée que par 27.1% de la population de Tampolo et riverain d’après notre enquête. 19

II-3-4 - L’artisanat : L’artisanat est une activité économique à part entière à Madagascar. Economiquement, l’artisanat est dominé par une forte proportion du secteur informel et l’activité artisanale est une solution de réserve à la difficulté familiale. Dans la région de Tampolo et ses riverains, on peut regrouper les activités artisanales sous deux filières : la filière bois et dérivés puis la filière fibre végétale. Le système organisationnel de l’artisanat local : Localement, les artisans regroupés au sein de l’association FIHATI du Fokontany de Rantolava sont considérés comme le mieux organisé. En amont du système d’organisation, il a été reconnu qu’individuellement les artisans sont informels. Par contre regroupés dans une association, ils sont formels et peuvent prétendre à une demande de soutien et de financement pour leurs activités. C’est cette dernière raison qui pousse les artisans de Rantolava a crée l’association FIHATI. Nous avons constaté que les sensibilisations en matière d’innovation du secteur n’arrivent pas encore à transformer la perception des artisans au sein de l’association de leur vrai rôle. Ce qui leur laisse encore dans l’attentisme vis à vis des appuis et soutiens divers. Cette innovation devrait se manifester dans un climat de professionnalisme, de spécialisation et de créativité. L’esprit entrepreunarial est loin d’aller de soi dans le secteur artisanal, la production est moindre en quantité et sans ou peu souciant de la qualité. Notons que certains même des artisans ayant bénéficies des formations et au sein de l’association déclarent de n’exercer ces activités d’artisan que le jour fady. Dans notre région d’études, 50.6% des ménages visités déclarent exercer cette activité d’artisanat, mais seuls 10.6% de ces ménages les font vendre le reste pour l’autoconsommation.

II-4 : Les caractéristiques de la population : Les valeurs ancestrales

L’organisation dans la société Betsimisaraka conserve les traditions anciennes et les coutumes. II-4-1 : Croyance traditionnelle : La vie spirituelle de la population est fondée sur le culte des ancêtres. La cérémonie a lieu dans le Toby un local réservé aux festivités, réunions

II-4-2 : Religions chrétiennes : La religion se développe beaucoup dans cette zone littorale Est surtout dans la région forestière comme Tampolo et périphérie. Le développement du christianisme est du par les oeuvres des migrants. II-4-3 : Les us et coutumes : « Tsaboraha » désigne toutes les coutumes Betsimisaraka. Le plus souvent, elle est accompagnée par un sacrifice d’un ou plusieurs zébus, selon la circonstance, suivi d’un repas traditionnel et d’autres boissons alcooliques.

Il existe trois types de tsaboraha dans cette région : le befangoaka, le tody simbotrano, et le tsikafara. Ces tsaboraha diffèrent selon le nombre de décideurs, le sacrifice utilisé, et l’évènement objet de la cérémonie. 20

Le befangoaka est une tsaboraha de joro collectif. Les décideurs sont ceux qui sont désignés, et on utilise plusieurs têtes de zébus comme sacrifices. Par contre, le Tsikafara, est une tsaboraha suite à un vœu réalisé, le sacrifice est un zébu. Pour les Tabous ou « Fady », ils peuvent être d’origine ancestrale ou divine. Sont considérés comme tabous : -La consommation de certains aliments par respect à des traditions par exemple les porcs pour les Malata -Travailler la terre le mardi et le jeudi ou lors de la journée interdite - Enterrer le jour fady En tant que coutumes, il ne faut pas également oublier que la population respecte les « Raiamandreny » tel les Tangalamena.

Pour en finir, il ne faut pas nier la place que prennent ces pratiques culturelles dans la société de cette région, mais on ne peut pas négliger non plus les lourdes charges financières et les manques à gagner qui les résultent.

III- Evolution de la stratégie de conservation à Tampolo :

Auparavant, la région orientale de Madagascar était un domaine de forêts denses humides à basse et moyenne altitude. Sous l’action répétée des exploitations légales ou illicites, et surtout à cause des pratiques de l’agriculture itinérante, il ne reste plus actuellement que quelques vestiges discontinues de forêts littorales, dont la forêt de Tampolo fait partie. Conscient de l’importance de la forêt restante, différentes mesures ont été prises pour assurer une meilleure conservation de la forêt de Tampolo ainsi que pour sa restauration.

III-1 : Mesures institutionnelles :

La première mesure prise est la sortie d’un arrêté provincial de classement n° 281-DSP/FOR du 22 septembre 1959 qui a classé une partie de la forêt de Tampolo nommée « Atandrokomby » ayant une superficie de 675ha qui a classé en périmètre de restauration. Mais vue les besoins de la population en produits forestiers et pour maîtriser leurs exploitations, la forêt « d’Andranonampangobe » a été déclassée pour la population riveraine. Cette forêt est actuellement épuisée à cause d’une exploitation intensive. Malgré la sortie de cet arrêté provincial, les entreprises Charlemagne et Socofen continuent d’exploiter la forêt de Tampolo jusqu’en 1980, si elles avaient commencé ses exploitations en 1956. Ce n’est qu’en 1990 qu’une deuxième mesure a vu le jour. Il s’agit d’un protocole d’accord entre l’ESSA Foret, et la Direction des Eaux et foret. Ce protocole d’accord a été renouvelé en 2000. Puisque la pression sur la forêt est toujours d’origine humaine et considérant l’importance de la participation communautaire dans l’organisation de la société dans cette région, une mesure qui incombe la participation de la population et de leur chef traditionnel ( Tangalamena )a été érigée pour 21 la conservation de la forêt de Tampolo : Une convention ou« Dîna » a été instaurée en 1997 avec les villageois représentés par Le Tangalamena, pour punir les délinquants qui exploitent la forêt sans autorisation. Mais la réussite de cette mesure de Dina n’est pas convaincante. Rappelons que le Dina est un outil maîtrisé par la population, mais demande à être défendu auprès de la justice. Le Dina signé par l’ensemble des membres de la communauté, proclamé officiellement, est aussi un outil que la communauté sait faire fonctionner. Sa présentation aux autorités juridiques de la localité permet de se prémunir contre les contestations extérieures. Puis considérant aussi comme des mesures institutionnelles, il y a le protocole de collaboration entre l’ESSA foret et la Gendarmerie Nationale en mars 1999 pour le contrôle des exploitations illicite dans la forêt.

III-2 : Mesures techniques :

La première mesure technique prise pour la conservation de la forêt de Tampolo fut l’opération sylvicole en 1958. Cette mesure a été faite dans le but de revaloriser le capital forestier après ses exploitations. Il faut noter que s’agissant le protocole d’accord entre la Direction des Eaux et foret et l’ESSA foret Tampolo, des différentes mesures techniques ont été prises depuis cette date de la signature du protocole d’accord car dorénavant, l’ESSA Foret assure les taches d’ordre techniques alors la CIREF de Fenoarivo Atsinanana assure celles d’ordres administratifs. Depuis de nombreuses études et recherches scientifiques ( écologiques, biologiques )et des activités socio économiques et culturelles par le biais d’un projet ont été menées dans le but d’une meilleure conservation de la forêt de Tampolo et dans le développement de la population riveraine. Le projet a été renouvelé pour une période de 5 ans en 2000 IV- La perception paysanne de la présence du Projet :

La perception paysanne de la présence du projet s’aperçoit par les réactions de la population face aux différentes activités entreprises. Cette perception pourrait se manifester sous deux formes : Primo, par la participation directe de la population dans la protection de la forêt, l’enrichissement, puis dans les traitements sylvicoles ; cette perception peut être considérée comme les actions de la population vis à vis de la forêt et du site c’est à dire la propre participation de la population dans la gestion même de la forêt. Secundo, par la réaction de la population sur les activités proposées par le projet, est ce que les gens ont ils compris les objectifs et les buts du projet, Comment la population accueillie t-elle les activités du projet, Qui sont les villageois intéressés ? Cette seconde perception définit l’évaluation des impacts de l’activité du projet sur l’environnement socio économique et culturel de la population.

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IV-1 : La participation directe de la population dans la gestion de la forêt :

Tout d’abord, il faut noter que parmi les objectifs principaux du projet figurent le renforcement et l’organisation de la protection de la forêt, le suivi et la recherche des mesures d’atténuation des menaces pesant sur la forêt de Tampolo. La population de cette région semble être sensibilisée sur les causes et la nécessité de la protection de la forêt car en demandant s’il est nécessaire ou non de protéger la forêt, toute la population nous a répondu affirmativement. De ce fait, on a déjà constaté que le premier grand objectif est atteint car si la population n’est pas convaincue dès le départ de la nécessité de protection de forêt, il sera très difficile de poursuivre les autres activités. Donc c’est sur les étapes suivantes qu’on pourra apprécier le niveau de participation de la population. Notre première approche consiste à savoir si la population connaît la mission et les activités du projet ESSA forêt Tampolo. Cette question semble important dans la mesure où la population est convaincue de la nécessité de la protection de la forêt, si elle sait les objectifs du projet généralement liés à cette protection et enfin si la participation de la population dans le projet ne pose aucun problème. Dans certaine mesure, la participation de la population est vérifiée, mais dans d’autres circonstances, ce n’est pas le cas. En effet, concernant la participation aux reboisements organisés et menés par le projet ( Exemple tous le 8 mars et le 01 mai ) 80% de la population enquêtés déclarent avoir déjà participer, et 20% pas encore. Pour ceux qui n’ont pas participé, 46% avancent l’insuffisance de la sensibilisation comme cause de sa réticence, et 26.6% n’ont pas de volonté. Ce taux de participation est invariable dans les autres collaborations telles que appui et aide en cas d’incendie ou de cataclysme naturel. Par contre, si on a demandé la population de prononcer les noms des délinquants, c’est à dire ceux qui font une exploitation illicite de bois, cette participation est quasi incertaine. Pourtant, les populations dans cette région se reconnaissent, et disposent parfois un lien de parenté. C’est la raison pour laquelle la divulgation du nom du délinquant est fort probable impossible.

IV-2 : La réaction de la population sur les activités proposées par le projet :

Un moyen pour mesurer la perception paysanne sur la présence du projet est l’évaluation des impacts des activités entreprises par le projet au profit de la population. Outre les différentes activités qui sont liées directement à la forêt et que nous venons de voir précédemment, le projet a organisé des formations sur des activités génératrices de revenus afin que la population de la région riveraine de Tampolo puisse développer autres activités supplémentaires que l’exploitation forestière. Les types de formations déjà dispensés par l’ESSA Forêt sont : l’Apiculture, l’Aviculture, la culture maraîchère, la vannerie, pisciculture, le SRI. Cependant on a constaté que le nombre de villageois ayant de résultats positifs sur la formation est très infime : inférieur à 5% pour chaque type de culture. 23

Voici un tableau montrant les résultats obtenus par les populations enquêtés sur les formations organisées par le projet.

Tableau 3 : REPARTITION DE POPULATION PAR FORMATION

TYPE DE FORMATION % population ayant suivi % population ayant de résultats de formation satisfaisants sur la formation APICULTURE 4.71% <1% AVICULTURE 3.50% <1% PISCICULTURE 3.50% <1% VANNERIE 4.71% 2.35% CULTURE MARAICHERE 8.23% 3.5%

Source : Enquête et observation sur terrain

La raison qui explique cette infériorité du nombre de villageois qui ont suivi la formation est que le projet ne travaille qu’avec des associations. Le nombre des villageois membres des associations est de : 27.1% seulement de la population enquêtée. Seuls ceux qui ont suivi la formation sur la culture maraîchère ont pu appliquer leur formation à cause des problèmes de fonds de démarrage et des matériels. Dans cette région, l’ESSA forêt travaille avec trois associations :

- FIHATI ( Fikambanana hanatsara ny tontolo iainana ) crée en 1999 dans le village de Rantolava - FIZATA ( Fikambanan’ny Zanaky Tampolo ) crée en 2000 dans le village d’Ambavala, - FTMA ( Fikambanan’ny Tantsaha miraika Ambilodozera) crée en 1998 dans le village d’Ambilodozera. Les deux dernières associations sont actuellement inactives.

Le mois d’octobre et novembre dernier ( 2003 ), le projet ESSA Forêt avait organisé de voyages d’échanges aux associations de femmes locales et des jeunes footballeurs. Ces voyages ont pour but de développer le savoir-faire des membres de ces associations et de les rendre plus actifs. Pour en finir, il faut dire que des travaux s’avèrent nécessaires pour faire participer la population dans le projet si on veut avoir un meilleur résultat.

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CHAPITRE III - ANALYSE ET DIAGNOSTIC :

Cette partie consiste à analyser les paramètres socio-économiques de la zone d’études, ensuite les différents acteurs socio-économiques oeuvrant dans la gestion du terroir. .L’analyse de ces éléments semble important dans la mesure où ils permettent d’expliquer certaines raisons qui poussent les individus à exploiter la forêt, malgré les interdictions faites.

I – Identification des paramètres socio économiques : I-1 –Indicateurs démographiques :

D’après les données que nous avons obtenues auprès de deux communes ( Ampasina Maningory et Ambodimanga II ), les trois fokontany qui font l’objet de notre étude comptent 4184 habitants. Dans la région de Fenoarivo Atsinanana, cette zone riveraine de la Forêt de Tampolo est considérée comme le plus peuplé avec une densité moyenne de 60habitants /Km², et un taux d’accroissement de population de 3.4% ( 3.1% pour la région de Fenoarivo Atsinanana et 2.8% pour Madagascar. ( Source : Service plan Fenoarivo Atsinanana ) Mais avec ce rythme de croissance démographique élevé et l’insuffisance de la production ( production du riz : 0.790T/ha pour le riz sur tanety et 1.300T/ha pour le riz sur bas fonds, sachant que 0.850T/ha et 1.900T/ha pour l’ensemble de Fenoarivo Atsinanana et 2.5T/ha pour Madagascar ), on constate que la population doit recourir à d’autres activités comme l’exploitation forestière pour gagner plus d’argent.

I-2- Niveau d’instruction, répartition des âges:

Le niveau d’instruction et le taux de scolarisation de la population sont importants dans la gestion et la protection de la forêt de Tampolo. Pour les trois Fokontany étudiés, AndapaII et Tanambao Tampolo disposent un EPP ( Ecole Primaire Public ) Pour ’Andapa II, il n’a qu’un bâtiment, avec deux salles de classe, et un enseignant. L’effectif des élèves dans les classes primaires est 153. Le taux de réussite de CEPE dans ce Fokontany d’Andapa II est d’environ 30% sachant que pour l’ensemble de Fenoarivo Atsinanana, ce taux est avoisinant de 54% ( Service de planification Fenoarivo Atsinanana 2002 ). Voici un graphe montrant la répartition des populations enquêtées par niveau d’études du niveau 0 c’est à dire illettrées jusqu’au niveau 3eme.

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Graphe 3: REPARTITION DE LA POPULATION PAR NIVEAU D'ETUDES

35 30 25 20 15 10 NOMBRE DE

POPULATION 5 0 0 11-7 6-3 NIVEAU D'ETUDES

Sources : Enquêtes. Pour le niveau d’instruction, d’après notre enquête, 62.35% de la population n’a pas pu dépasser la classe primaire, dont 37.34% est illettré. Le reste c’est à dire le 37.65% ont pu franchir le niveau secondaire sans dépasser le niveau 3éme. De ce fait alors, des difficultés pourront surgir lors de la sensibilisation des villageois. Soit les paysans ne comprennent pas les objectifs et la signification des messages et instructions, soit ils l’interprètent autrement. Cette faiblesse au niveau d’instruction de la population constitue un facteur de blocage sur l’introduction des nouvelles techniques, et rend difficile l’obtention des résultats tangibles dans les activités entreprises par le projet Pour la classe d’age, presque la moitié de la population est classée active, mais l’insuffisance de terre cultivable la pousse à recourir vers d’autres sources de revenus telle que l’exploitation de la forêt.

I-3- Le mode de faire valoir des terres :

Cet indicateur permet de comprendre la gestion du terroir qui repose essentiellement sur l’attribution du foncier au sein de la communauté. Comme nous avons signalé précédemment, le système de métayage et de location existe encore dans cette zone. 57% de la population enquêtée sont propriétaires de ses rizières, 15% louent ses terres, 16% pratiquent le métayage, 6% ont loué une partie de terres qu’elle cultive en sus de ses propriétés, 4% fait le métayage outre ses propriétés aussi, et enfin 2% pratiquent à la fois le métayage et la location. Voici un graphe montrant le mode d appropriation de la terre par population enquêtée.

26

Graphe 4 : MODE D'APPROPRIATION DE LA TERRE

PROPRIETAIRE LOCATION LOCATION 6% 15% METAYAGE 16%

METAYAGE PROPRIETAIRE LOCATION 57% 2% PROPRIETAIRE- METAYAGE 4%

Source : Enquêtes.

II- Identification des acteurs socio-économiques : Analyse des

situations

II-1- L’intervention du projet ESSA-Forêt :

Initialement, le site de Tampolo est conçu pour être un laboratoire pédagogique et de recherche de l’ESSA-Forêt et considéré comme un centre d’observation et d’expérimentations en vue de compléter les formations théoriques en formation pratique pour les étudiants et les chercheurs. Les résultats de découverte et d’analyse des réalités seront utilisés pour l’enseignement ainsi qu’à la gestion du projet. Le développement de la pression sur la forêt de Tampolo a amené l’ESSA-Forêt à s’exposer sur d’autres visions sans négliger ses préoccupations initiales. L’ESSA-Forêt accentue les activités de pérennisation et de valorisation des ressources restantes. Dans la réalisation de ces nouvelles visions, l’ESSA-Forêt a fixé quelques objectifs et des stratégies d’aménagement à savoir :

- Stratégie d’aménagement forestier - Stratégies d’aménagement écotouristique - Stratégies d’aménagement agroforestier - Stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté.

II-1-1- La stratégie d’aménagement forestier : Ces stratégies ont pour objectif de conserver la biodiversité de la forêt de Tampolo d’une part, et gérer durablement les produits ligneux et non ligneux en vue de préserver les droit d’usage d’autres 27 part Les activités principales consistent à surveiller la forêt par le biais des différents contrôles, et à restaurer et réhabiliter les zones dégradées. Dans la conservation, différentes activités de suivis ont été exercées : suivis écologiques des espèces ( lémuriens, oiseaux, et plantes ), des suivis socio-économiques ( études démographiques et socio économiques aux fokontany environnants ), suivis des menaces à partir des suivis des exploitations illicites des espèces ligneuses et non ligneuses, et enfin des suivis météorologiques.

II-1-2- La stratégie d’aménagement écotouristique :

Les objectifs de ces stratégies d’aménagement écotouristique se résument en trois points bien déterminés : - valorisation des potentialités écotouristiques du site - Création des activités génératrices de revenu pour les communautés locales ( guides, valorisation des artisanats locaux ) ; - Contribution à l’autofinancement du site.

Pour valoriser les potentialités écotouristiques du site, différentes activités sont prévues pour son exécution : exploitation des circuits écotouristiques, mise en place d’un centre d’interprétation et musée puis la formation des Agents ( pour l’accueil et guide des touristes ). Il faut noter que le centre d’interprétation et le musée sont dejà en place depuis septembre 2003. L’ESSA-Forêt prévoit des formations de guides, d’artisans afin de valoriser les produits locaux qui deviendront des sources de revenus pour les communautés locales. Pour assurer l’autofinancement du site, les activités suivantes sont considérées : développement de la pisciculture et l’apiculture puis l’extension de la pépinière

II-1-3- La stratégie d’aménagement agroforestier :

Cette stratégie a pour objectif primordial de promouvoir l’amélioration des techniques culturales chez les paysans en vue de réduire la pression sur la forêt ; ensuite d’entreprendre des activités dans les zones périphériques occupées par les paysans. Les activités du deuxième objectif s’effectuent simultanément avec les activités agricoles à l’aide des techniques agroforestières, notamment dans les espaces habitables et les espaces vivriers. Dans ce cas, le programme vise à appliquer à la fois les techniques de production et de protection du sol. Mais il faut que ces activités présentent des intérêts aux communautés locales., qui devraient participer et coopérer activement à la réalisation de ces plantations forestières.

II-1-4- La stratégie de développement et de la lutte contre la pauvreté :

Le projet ESSA Forêt a mis en œuvre cette stratégie par l’intermédiaire des formations et éducations sur l’utilisation durable des composantes de la biodiversité. 28

Différentes activités ont été programmées telles que l’IEC ( Information Education Communication ), l’appui aux étudiants et chercheurs dont le projet participe dans la définition du thème de recherche, du financement, et de l’encadrement et enfin les formations techniques sur les AGR ( Activités Génératrices de Revenu ) Pour ce dernier type d’activité, le projet participe dans l’identification des formations demandées par la population locale, élabore le contenu de chaque formation, organise les sessions de formation et fait des suivis. Plusieurs types de formations sur les AGR ont été déjà organisées par le projet à savoir la vannerie, les coupes et coutures, l’aviculture, l’apiculture, les cultures maraîchères et de rente, et enfin la mise en place de pépinières villageoises.

Par rapport au budget 2003, la part de la formation villageoise occupe le 9% du budget alloué à Tampolo ( Cf. Annexe VI ) II-2- L’intervention du service des eaux et forêt :

L’intervention du service des Eaux et forêts dans la station forestière de Tampolo a connu une évolution durant plusieurs années. Comme toutes les forêts de Madagascar, la station forestière de Tampolo a été soumise au décret du 25 janvier 1930 qui réglemente le régime forestier applicable à Madagascar depuis la période coloniale Deux articles dans ce décret méritent d’être analyser pour éclaircir le rôle de service forestier dans la gestion de la forêt. Article 5 : Dans tous les cas où les disponibilités en personnel technique le permettent, les forêts domaniales sont soumises à l’aménagement, et à l’exploitation par coupes régulières. Les règlements d’exploitation et l’assiette des coupes sont proposés par le chef du service forestier, et approuvés par le Gouverneur Général… Article 18 : Les règles d’exploitation, de circulation et de vente des produits accessoires sont fixées par des arrêtés (…) ou des cahiers des charges dressés par le chef de service des forêts. Ce décret a été renforcé par l’arrêté n° 25-SE/FOE/CG du 14 janvier 1957 relatif à la protection des forêts a Madagascar. Trois articles dans cet arrêté nécessite une attention particulière, concernant la place du service forestier dans la réglementation de l’exercice des droits d’usage. Selon l’article 44, certains « droits d’usage s’exercent sans formalité préalable » Par exemple, « en ce qui concerne le ramassage du bois mort, des fruits et plantes alimentaires ou médicinales croissant dans les forêts ; en ce qui concerne la récolte et la préparation du bois de chauffage et du charbon nécessaire aux besoins personnels des habitants.. » D’après l’article 45 de ce même Arrêté, « Le prélèvement en foret de perches et gaulettes destinées à la réparation ou à la construction des cases doit faire l’objet d’une déclaration préalable adressée au chef de cantonnement forestier ou son délégué »De même pour l’article 46, « l’exercice des droits d’usage, en ce qui concerne les bois de construction, se fait sous forme de permis de coupe gratuit délivré par le chef de cantonnement forestier ou son délégué » 29

Selon ces textes, le service forestier tient généralement un rôle important dans la gestion, la protection, et l’exploitation des forêts. En ce qui concerne la station forestière de Tampolo en particulier outre les différents textes qu’elle partage aux autres stations forestières, un texte spécial l’a soumis à partir de 1942. Le service forestier a subdivisé la forêt de Tampolo en différentes parcelles pour l’exploitation et a aménagé les premiers layons d’exploitation. En 1959 par le biais de l’Arrêté provincial n° 281-DSP/FOR du 22 septembre 1959, la Direction des Eaux et Forêt a classé une partie de la forêt de Tampolo appelé forêt d’Antandrokomby ayant une superficie de 675ha pour être conservée. Mais, le protocole d’accord signé entre l’ESSA-Forêt et la direction des Eaux et forêts le 24 octobre 1990 avait donné une nouvelle aperçue du mode de gestion de la forêt de Tampolo : répartition de taches entre les deux institutions. ( Chapitre II, section III ) Il faut noter que des problèmes peuvent surgir issue de cette répartition de tache entre l’ESSA Foret et la CIREF et affectent la gestion de la station forestière de Tampolo comme l’octroi de permis de coupe. En effet, le service de forêt ne peut pas contrôler le débordement que font ceux qui ont l’autorisation de coupe. Ces personnes exploitent toujours en dehors des périmètres autorisés.

II-3 : Les interventions des autorités :

Les autorités qui interviennent dans la gestion de la forêt peuvent se repartir en quelques catégories : - Il y les autorités qui ont de place et de rang traditionnel important aux yeux de la communauté locale appelées « Raiamandreny ou Tangalamena »Les Tangalamena sont des gardiens de la tradition et toutes les pratiques traditionnelles ne peuvent pas se passer sans eux. Ils règlent les conflits sociaux en tant qu’arbitre et fait respecter leur jugement. Les Tangalamena interviennent à l’application des Dîna en cas de non-respect des conventions établies entre la population le projet ESSA-Forêt et le service de Forêt. La convention avec la population a été faite dans le but de la faire participer à la gestion de la Forêt Mais l’autorité des Tangalamena et l’application du Dîna ont connu une certaine limite malgré leur importance dans la gestion de la communauté, suite à une histoire qui s’est produite dans un village à Tampolo. Lors d’une patrouille de nuit effectuée par les agents de surveillance du Site, l’équipe a arrêté un malfaiteur qui exploite illicitement des bois dans la forêt. Pendant l’enquête, le délinquant avoue qu’il est un fils d’un Tangalamena. De ce fait, le Dina n’est pas appliqué comme il a été écrit, et depuis ce temps, il est moins respecté. On prend recours aux autorités administratives pour les graves conflits hors compétences des Tangalamena. - Les autorités administratives qui sont des représentants de l’Etat (chef Quartier, les Maires) Leurs rôles se définissent dans la préparation de tout ce qui est en relation avec l’Administration c’est 30

à dire dans l’octroi de certaine autorisation pour l’utilisation des services ou matériels publics. La rapidité ou la lenteur de la préparation des dossiers administratifs dépend alors d’eux. - La Gendarmerie Nationale. Un protocole de collaboration a été signé entre le projet ESSA-Forêt Tampolo et le Service de la Gendarmerie National à Fenoarivo Atsinanana le mois d’août 2001. Cette collaboration concerne la patrouille aux alentours de la Station forestière, et les formations périodiques des agents de terrain et des villageois. Les gendarmes tiennent une place très importante dans la gestion et la protection de la forêt Les statistiques en notre disposition montre que le nombre de délits diminue entre les années 2001 et 2003. En 2001, le nombre de délinquants forestiers capturés est de 26. Il devient 21 en 2002 et descend jusqu’à 13 en 2003 juste avant le début du mois de novembre 2003 ( Données obtenues auprès du responsable du Site de Tampolo) D’après l’entretien qu’on avait fait, une des raisons qui empêchent les villageois d’entrer dans la forêt, est la peur d’être incarcérer par les gendarmes. La gendarmerie nationale est un organe de répression pour eux. De ce fait, force est de constater la présence des difficultés lors de la transmission des messages entre la communauté et les gendarmes.. Or la formation des villageois fait partie des rôles de la gendarmerie dans sa collaboration avec le projet ESSA-Forêt. On a remarqué également que certaine ligne de cette convention n'est pas respectée. Une patrouille devrait être faite deux fois par mois, or durant notre passage au site le mois d'octobre dernier, la dernière patrouille remonte il y a 5 mois.

II-4- Intervention des organismes, projet de développement et de sauvegarde:

Plusieurs organismes interviennent d'une manière directe ou indirecte dans la gestion de la forêt de Tampolo. On dit que l'intervention est dite directe quand les organismes travaillent directement avec un projet dans la réalisation de ses activités; et dite indirecte lorsque le travail de ces organismes participe dans la réalisation des objectifs d’un projet. II-4-1 -Les interventions directes des organismes:

Différentes associations et organismes travaillent directement avec le projet dans la réalisation de ses activités : - les associations locales qui dans la majorité de cas travaillent avec le projet par des participations physiques. Exemple : nettoyage de layons, participation dans les patrouilles, donner des renseignements, participation aux reboisements et vulgarisations des nouvelles techniques et connaissances aux communautés locales.. - les organismes locaux interviennent aux appuis techniques et aux formations 31

Parmi ces organismes et associations on peut citer le CIRAGRI ( Circonscription Agricole ) par le biais du PNVA ( Programme National de la vulgarisation Agricole ), l’ANAE, le SAF FJKM. Chaque organisme a son propre domaine d’intervention. Par exemple, la participation du CIRAGRI, un établissement spécialiste en développement rural, est axée sur la formation concernant les cultures maraîchères et les cultures de rente. Le centre de formation Soanavela de Mahitsy un organisme extérieur travaille avec le projet dans le domaine de l’aviculture. Le projet a envoyé des paysans considérés comme leader pour suivre des formations en aviculture dans le centre. Mais il faut que le paysan soit apte à suivre la formation et prêt à faire la diffusion des connaissances acquise envers l’ensemble de la communauté.

II-4-2-Les interventions indirectes :

Les organismes ou associations ne travaillent pas directement avec le projet, par contre ses activités pourront avoir des impacts dans la réalisation des objectifs même du projet. Les organismes le plus concernés par ce type d’intervention sont surtout les organismes de développement tels que LDI, CARE. LDI a exercé ses activités sous forme participative ou approche participative. Ses interventions sont axées sur : - La formation - Les conseils - Appui institutionnel De par ces activités de développement, le LDI participe largement à la lutte contre la pauvreté, laquelle fait partie des facteurs qui poussent la population à exploiter la forêt D’après le chef de programme du Site de Tampolo, malgré l’importance du rôle tenu par la population riveraine dans l’exploitation de la forêt, des individus en provenance des villes périphérique en participent également. En 2001, parmi les 26 délinquants capturés 7 en provenance de Fenoarivo Atsinanana et 2 d'Antetezampafana; en 2002, sur les 21 appréhendé, 1 provient de Fenoarivo Atsinanana, 1 d'Antetezampafana, 1 d'Andranolava; en 2003 sur les 13 détenus, 2 provient de Fenoarivo Atsinanana et 2 de sahavola. De ce fait, vu son objectif ( lutte contre la pauvreté ) et l’étendue de ses zones d’intervention, nous avons constaté que les travaux de LDI sont importants dans l’exécution du programme de l’ ESSA- Tampolo. Pour le CARE, le village de Rantolava dans lequel le projet ESSA-Forêt intervient, fait partie de sa zone d'action. Par l'intermédiaire de son programme CYPREPEP, il a crée un Grenier Communautaire Villageois ( GCV) en 2001 dans ce village pour se prémunir contre le Cyclone. Fenoarivo Atsinanana est une zone cyclonique et les dégâts causés par ce fléau sont toujours durs à supporter par les populations. De ce fait, le GCV est un moyen nécessaire pour apaiser les conséquences de dégâts d'une part, et pour empêcher la population au recours à l'exploitation de la forêt pour avoir de l'argent d’autre part.

PARTIE II : GESTION DE RESSOURCES à TAMPOLO ET SON IMPACT SUR LE DEVELOPPEMENT

32

CHAPITRE I : ROLE DE LA GESTION DE RESSOURCE ET SON IMPACT SUR LA GESTION DURABLE:

I: L’évolution de la gestion des ressources naturelles:

Le type de gestion qu’on parle dans cette première section, concerne celui qui est appliqué jusqu’en 1990 c’est à dire avant le premier protocole d’accord entre l’ESSA-Forêt et le service de forêt de Fenoarivo Atsinanana. Comme toutes les forêts à Madagascar, l'exploitation de la forêt de Tampolo a été régie au début par le décret du 25 janvier 1930. D'autres textes ( arrêtés et décrets ) se succèdent l'un après l'autre jusqu’à la sortie du décret du septembre 1959 stipulant la restauration de celle ci en forêt classée. Le décret du 25 juin 1930 retrace toutes les conditions nécessaires pour la coupe, la circulation et la vente des produits forestiers et pour l'aménagement. Les décrets sortis avant celui du 1959 ont mis la gestion de la forêt sous la responsabilité du service forestier. Pour le cas de Tampolo, l'exploitation de la forêt est quasi libre et aucun « véritable plan d'aménagement » n'a été instauré jusqu’en 1990 ou du moins s’il en existe, celui ci n’a pas été ni publié ni suivi. En effet, auparavant il suffit d'avoir un permis de coupe et d’exploitation pour pouvoir exploiter la forêt et sa délivrance se fait d’une manière subjective. Rappelons que le plan d’aménagement est un document réglementaire ( soumis au visa de l’administration ) précisant les objectifs assignés à la forêt et prévoit les mesures nécessaires pour atteindre ces objectifs. Il s’appuie sur un ensemble de considérations et d’analyses : état de la forêt, potentialités économiques, besoins locaux, régionaux, nationaux d’ordre économique, et social, d’utilité générale. Le premier signe de gestion exercée par le service de forêt concernant la station forestière de Tampolo fut remonté en 1942. En effet, en 1942 le service de forêt avait ouvert les premiers layons et avait divisé la forêt en parcelles d’exploitation. Cette disposition a été prise dans le but d’analyser l’état de la forêt, et de pouvoir suivre l’exploitation par la population. Ainsi, l’existence de ces parcelles permet de mieux gérer la forêt dans la mesure où les actions ou stratégies à entreprendre concernent chaque parcelle. Notons que le degré d’exploitation de l’ensemble de la forêt n’est pas équivalent, d’où la nécessité des moyens ou de stratégie pour analyser les différentes parties de la forêt. Une action a été également prise par le service forestier entre 1950 et 1957 concernant un reboisement d’eucalyptus robusta sur une superficie de 87ha à l’ouest de l’ancien RN 5. Mais malgré ces différentes mesures, les exploitations ne sont pas maîtrisées par le service de la forêt. Cas de l’exploitation par l’entreprise Charlemagne et par Socofen de 1956 à 1980. En effet, vu le décret concernant la restauration de la forêt de Tampolo en forêt classée en 1959, ces deux entreprises continuent toujours à exploiter les bois précieux de la forêt pendant un grand laps de temps, engendrant l’appauvrissement de la forêt et la disparition de ses principales sources de valeur. 33

On peut en déduire qu’avant le décret de 1959, la gestion de la station forestière est libre et n'a pas d'objectif économique. Cette constatation est aussi valable si on se réfère à l’article 31 du décret du 25 janvier 1930 qui stipule que : les collectivités indigènes sont autorisées à exercer leurs droits d’usages coutumiers dans les forêts domaniales. Or il ne faut pas oublier que pour la population de cette région, l’utilisation de bois pour la construction des cases ou des maisons fait partie de leur coutume. On constate aussi que même après l’application du décret de 1959, la gestion n’est pas assez rigoureuse. Ce n’est qu’à partir du protocole d’accord établi entre la direction des eaux et forets et l’ESSA-Forêt et par suite de l’élaboration d’un plan d’aménagement efficace qu’on pourrait s’attendre à des impacts socio-économiques positifs tant pour la population que pour la région.

II- La place de la recherche sur la gestion et le développement durable:

Faire de la station un centre de formations et de recherches au niveau local, régional et national est parmi les objectifs majeurs du projet ESSA-ForêtTampolo. Ainsi, pour les activités déjà réalisées ainsi que les prévisions du projet, il faut souligner l’importance des appuis apportés aux étudiants et aux chercheurs. Pour ce faire, le projet participe dans la définition du thème, dans le financement, ainsi que dans l'encadrement de ces chercheurs.

II-1: La recherche et la gestion:

L'importance de la recherche réside dans le fait qu'elle constitue un moyen considérable pour la construction de base d'informations dont l'intérêt dans la gestion est indéniable. Le projet ESSA-Tampolo dispose déjà des infrastructures de recherche et d'expérimentation ( centre de formation, outils de recherche, centre d'accueil- Bungalow) Pour ses futurs plans d'activités, il projette de faire une extension. Il faut noter l'existence des institutions de recherches nationales ou étrangères qui font l’échange d’expériences et de connaissances avec le projet. On constate maintenant que le dirigeant du projet continue à investir ses efforts dans le développement de partenariats avec ces institutions, y compris les universités. Font partie des partenaires de recherches nationales : le centre de recherche CNRE, l'Université de Toamasina, l'Université de Tananarive, le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza. Pour les partenaires étrangers, il faut mentionner le Field Muséum de Chicago, l'Université of Victoria de Canada, et l'Université Connecti cut aux Etats Unis, Lemur Conservation Fondation. Le projet et ses partenaires ont en effet besoin d'informations de nature extrêmement variée et pertinente pour réaliser efficacement les différentes activités de gestion contribuant toutes à la conservation et à la protection de la forêt. Les principaux éléments de ces informations concernent : les menaces et pressions, l'impact des décisions de gestion et des actions entreprises sur le site et la population riveraine. 34

Outre son importance immédiate pour la gestion de la forêt, ce partenariat avec les institutions est nécessaire pour les jeunes scientifiques Malagasy. La gestion des ressources naturelles et de l'environnement dans le futur nécessite de la compétence qui pourrait être obtenue par l’échange avec ces partenaires..

II-2- La recherche et le développement :

La recherche contribue directement ou indirectement à la pérennité d'une ressource naturelle. L'une des contributions les plus significatives à la pérennisation de la station forestière de Tampolo provient des recherches démontrant la valeur de la forêt, dans la mesure où elles permettent de convaincre les décideurs nationaux, les institutions et organisations internationales vouées à la conservation l'utilité de leur appui. La valeur qu'on pourra définir est écologique et liée au maintien adéquat de la forêt en terme de biodiversité car la forêt de Tampolo est un vestige de forêt qui abrite des espèces endémiques ( faune et flore ) à l'échelle mondiale. Or nous savons que différents programmes nationaux et internationaux sont en œuvres pour protéger ces espèces et une station riche et bien gérée sur des bases scientifiques solides attire l’appui soutenu public et des agences de financement. La valeur définie peut être de nature sociale. En effet, la recherche a pu montrer la place du bois dans la vie de la population de Tampolo et ses riverains. Ainsi le bois constitue le principal matériel de construction pour les cases et maisons dans cette région Est de la grande Ile : 75% de maisons sont entièrement fabriqués par des produits ligneux et non ligneux ; et sur les 25% restants, le bois prend également une partie dans la construction mais en faible quantité ( PCD commune Ambodimanga II et Ampasina Maningory - décembre 2002 ) Donc l'intérêt de la protection de la forêt est indiscutablement du point de vue sociale et culturelle. La recherche axée sur la situation socio-économique de la population riveraine de la forêt de Tampolo explique la nécessité de soutenir ces populations dans leurs activités pour améliorer leur source de revenu. Cette amélioration est considérée comme un facteur alternatif à l’exploitation de la forêt. De ce fait, la recherche contribue à la pérennisation de la forêt d’où la nécessité d’un soutien La valeur établie peut être également de nature économique entre autre sa potentialité en tant que pôle de destination touristique donc comme source de revenu pour le fonds public local et régional ainsi que pour le secteur privé. Même si la forêt de Tampolo n’est pas pour le moment une destination massive des touristes, sa potentialité est considérable. Dans ce sens, elle pourra être un facteur de développement.

Outre cette valorisation économique basée sur l’écotourisme, une évaluation purement économique basée sur la valeur monétaire de la forêt est importante. Mais malgré l’importance de cette évaluation économique, nous n’avons pas pu la réaliser pour différentes raisons. Nous avons rencontré des difficultés pour la réunification des données nécessaires à cette évaluation : Insuffisance du nombre de touristes pour la méthode de préférence 35 revelée, pour la valeur d’usage nous ne pouvons pas demander l’avis des villageois car cette forêt est classée, il est interdit depuis plusieurs années d’y entrer donc aucune activité n’est autorisée à l’intérieur de cette forêt. De même, la population se méfie lorsqu’on leur pose une question concernant l’utilisation de cette forêt. De ce fait on ne tient pas compte de leur réponse. Concernant l’évaluation des espèces ( faune et flore) existants, l’inventaire réalisé montre les variétés présentes dans la forêt mais pas le nombre ou ses emplacements. En plus bon nombre de ces espèces n’ont pas de prix sur le marché, d’où un risque de sur ou sous évaluation de la forêt. Enfin concernant la dégradation de la forêt, aucune donnée chiffrée n’est pas encore disponible pour évaluer cette situation d’où l’impossibilité de faire son évaluation. Mais malgré tout, nous constatons l’importance de cette évaluation d’où la nécessité d’une recherche ultérieure.

III- L'Information l’éducation la communication, la formation et la gestion de ressource naturelle :

Le succès à long terme des efforts de protection et de conservation des ressources naturelles dont la forêt de Tampolo fait partie, repose généralement sur la capacité de tous les acteurs impliqués à comprendre l'importance du patrimoine, afin qu'ils adoptent des pratiques à respecter. Promouvoir et renforcer cette capacité à travers l'information, l'éducation et la communication constituent un outil de protection et de conservation. Différentes activités ont été déjà entreprises par le projet pour la sensibilisation telles que la production de film, les projections vidéos, les émissions à la radio locale, les publications de journal Akon'ny Tampolo, les confections T shirt, les publications de dépliants, poster, book let. Mais il ne faut pas oublier que le niveau de compréhension des acteurs n’est pas identique, de même pour le niveau de responsabilité vis à vis de la forêt. De ce faite, la stratégie d'approche ainsi que les contenus des informations dans la sensibilisation varie d'une catégorie d'acteur à une autre. Pour chaque publique clé, les objectifs spécifiques des messages ont été définis afin de susciter des réflexes environnementaux. Il y a différentes catégories de public cible : - Les populations riveraines de la forêt de Tampolo - Les populations de villes proches de la forêt de Tampolo - La population scolaire, élèves étudiants, instructeurs et enseignants.

III-1- Les populations riveraines:

L'objectif consiste d’une part à sensibiliser les communautés locales afin qu'elles puissent avoir des connaissances et consciences sur l'importance de la forêt de Tampolo et d’une autre à induire des comportements responsables des populations vis à vis de cette forêt. Pour atteindre cet objectif, le projet a planifié différentes activités dont une grande partie a été déjà réalisée et d’autre en cours d’exécution 36

En effet dans son programme de conservation de la biodiversité, le projet a prévu 3 réunions de sensibilisation par village pour l'année 2003. 4 villages sont concernés par ce programme à savoir Ambavala, Ampasimazava, Rantolava, Mahavanona. Il y a aussi la formation sur les pépinières villageoises dans trois villages à savoir Ambavala, Rantolava, Ambilodozera. La formation de ces populations riveraines semble importante dans la mesure où la majorité des délinquants provient de la zone riveraine de la Forêt. Dans cet exemple nous pouvons voir le nombre de délinquants détenus en provenance des trois fokontany riverains de la forêt de Tampolo ( Ambavala, Andapa II, Rantolava ) : en 2001, 16 délinquants parmi les 26 capturés y se trouvent ; en 2002, 12 délinquants sur 21 détenus, et en 2003, 8 capturés sur 13. . III-2-Les populations des villes proches de la forêt de Tampolo :

L’objectif principal est de bien faire comprendre la place de la forêt et de souligner son importance pour la région. En effet, comme on le sait dans cette région de Fenoarivo Atsinanana, la Forêt de Tampolo est la seule forêt qui renferme encore des richesses naturelles de valeur ( faune et flore ) c’est à dire des espèces endémiques. De ce fait, cette forêt mérite une attention particulière tant de la part de la population que de l’autorité. Une raison qui justifie aussi la nécessité de formation ou de communication envers ces villes proches de la forêt de Tampolo est le fait que parmi les délinquants capturés, une partie en soit issue. Par exemple Fenoarivo Atsinanana, Mangarivotra, Les activités de sensibilisation sont similaires à celles qui sont développées à l’attention des populations riveraines mais adaptées au type de public. Généralement ce sont les supports médiatiques ( émission radiophonique, sponsoring ) que le projet a fait pour pouvoir réaliser ses objectifs.

III-3- La population scolaire, élèves et enseignants :

Malgré le fait que les résultats de l’enseignement sur l’environnement ne seront peut être pas facilement visibles, et qu’on ne devrait pas s’attendre à de tels résultats à court terme, l’éducation scolaire est important dans la conservation de ressources naturelles telle que la forêt. L’activité la plus importante qui favorisera la conservation de la biodiversité à moyen terme et à long terme est l’instruction des générations futures pouvant se sentir solidement engagés envers une gestion durable de ressources naturelles. Par le biais de ces instructions ces jeunes peuvent devenir de véritables défenseurs de l’environnement et des vecteurs clés de transmission de messages à l’attention de leurs familles et des communautés auxquelles ils appartiennent. 37

Dans son programme de formations et éducations sur l’utilisation durable des composantes de la biodiversité, le projet ESSA-Forêt Tampolo organise des activités telles la classe verte ou Field school pour accueillir des étudiants. A titre d’exemple au mois d’octobre dernier, le projet ESSA-Forêt Tampolo avait préparé une séance de formation suivie d’une visite du site de la Forêt de Tampolo pour les élèves du CEG et du Lycée de Fenoarivo Atsinanana. Cette manifestation a été conçue pour faire connaître à ces élèves l’importance de la forêt de Tampolo en particulier mais aussi celle de l’environnement en général. Concernant le Field school, le projet ESSA-Forêt Tampolo organise chaque année avec l’Ecole Supérieure des sciences Agronomiques de l’Université d’Antananarivo, Département Eaux et forêt, un voyage d’étude pour les étudiants. Ce voyage fait partie du cursus de l’Ecole et se présente comme une application pratique de leur formation afin de mieux approfondir ses connaissances.

IV- Les activités génératrices de revenu ( AGR ) et la gestion de ressources naturelles :

La région de Tampolo est marquée par la pauvreté de la population caractérisée par le manque de revenus et la précarité du niveau de vie ( cf. Annexe II ), malgré sa place économique en tant que région productrice des produits d'exportation et sa position géographique de proximité de la mer. En effet, elle recèle des potentialités naturelles favorables aux différentes activités ( agricultures et élevages ) que la population n'arrive pas à exploiter d'une manière optimale. Les secteurs agricoles et élevages restent sous développés et ne procurent aux producteurs que de revenus faibles. Conscient de cette situation et de sa conséquence sur la protection de la forêt, le projet ESSA- Forêt a programmé des activités qui aident la population à lutter contre la pauvreté qui est une des facteurs favorisant l'exploitation illicite de la forêt. En effet, le projet avait préparé différentes formations et appuis sur les activités génératrices de revenu : La vannerie, coupe et couture, aviculture, apiculture et vulgarisation de ruches modernes. Les caractéristiques de ces formations varient suivant l’activité : il y a d’une part la formation sur place autrement dit ce sont les formateurs qui visitent les paysans, et d’autre part il y a la formation exigeant le déplacement des paysans vers les lieux de formation.. Il y a parmi ces formations celles qui ont été déjà dispensées avant 2000. Face à cela, le projet ESSA-Forêt Tampolo projette des séances de recyclage pour renforcer les connaissances supposées acquises par les villageois. Il faut noter aussi les visites d’échanges effectués récemment par les femmes de Rantolava. Ces visites d’échanges font parties des programmes d’activités du projet pour renforcer la capacité de production des paysans. Différents axes ont été visités par ces femmes : Apostolat de la mer, les artisans des villages le long de la RN 5, les agents de l'ANGAP, OTIV. Parallèlement à cela, mais faisant partie aussi des programmes du projet, une association des jeunes d’Ambavala a effectué également un voyage d’étude dans la partie Nord à . Ces jeunes ont fait une visite de pisciculture et de culture maraîchère. Des échanges ont été faits avec 38 les responsables de développement de l'ANGAP Ambatovinaky. Un contact a été également noué avec l'OTIV pour apprendre les conditions d'octroi de prêt dans un mutuel de crédit c’est à dire pour savoir plus sur le micro crédit. Toutes ces visites ont été faites afin d'initier et de se familiariser les jeunes sur des activités génératrices de revenu. On peut dire alors que l’AGR revêt deux grands intérêts : intérêt économique dans la mesure où il permet à la population de lutter contre la pauvreté et d’améliorer sa vie. Cet intérêt économique induit à l’intérêt écologique. En effet, l’amélioration de la vie de la population pourra entraîner en principe la diminution de la pression sur la forêt. On sait que l’exploitation de la forêt fait partie de source de revenu de la population ; et le fait de trouver d’autres activités source de revenu pour ces villageois permet de les convaincre à renoncer de ses anciennes pratiques.

V- Impact de l’aménagement sur la pression et la protection de ressources naturelles

Par définition, « un plan d’aménagement est un document réglementaire ( soumis au visa de l’administration ) précisant l’objectif assigné à la forêt et prévoyant les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif. Il s’appuie sur un ensemble de considérations et d’analyses : état de la forêt, potentialités économiques, besoins locaux, régionaux, nationaux d’ordre économique, social, d’utilité générale » Pour la forêt de Tampolo, ce plan d’aménagement fut établi en 1990 lors du protocole d’accord signé entre l’ESSA-Forêt et la Direction des Eaux et Forêt Les aménagements actuels considérés pour la forêt de Tampolo, comme nous les avons vus précédemment sont axés sur quatre points à savoir l’aménagement forestier, aménagement agroforestier, l’aménagement écotouristique, et enfin le développement et la lutte contre la pauvreté. Pour l’aménagement forestier, le projet a fixé les objectifs suivant selon ses plans de restauration et réhabilitation : de l’année 2003,1500 plantes sont mises en terre pour le regarnissage et enrichissement à l’intérieur de la forêt, 250 pour le reboisement en collaboration avec la communauté locale, les associations, les écoles. D'après le chef de programme du site de Tampolo, ces activités de regarnissage et d'enrichissement ont été réalisées à 75%. Restant dans le domaine de l'aménagement forestier et la conservation de la biodiversité, la surveillance de la forêt fait partie des activités à faire pour réaliser cet aménagement. En effet, l'impact de la surveillance peut se manifester en analysant l'évolution des délinquants appréhendés durant les trois dernières années. Voici un tableau montrant l’évolution du nombre des délinquants appréhendés durant les trois dernières années ( 2001 à 2003 )

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Tableau 4 : EVOLUTION DU NOMBRE DES DELINQUANTS APPREHENDES.

Année Nombre de délinquants Observations 2001 26 2002 21 2003 13 Jusqu'en nov. 2003

Source : Recensement auprès du site de la station forestière de Tampolo

On constate qu’au cours des trois dernières années, le nombre de délinquants continue de diminuer ( d’ordre de 50% entre 2001 et 2003 ) c'est à dire que les mesures de protection portent ses effets. Il faut remarquer que pour l'année 2003, le nombre s'arrête au mois de novembre c'est à dire lors de notre passage à Tampolo mais cela n'affecte pas trop le chiffre car d'après les données les exploitations illicites ne sont fréquentes que pendant la période de soudure : Août- sept octobre. Pour la stratégie de l’aménagement agroforestier, on a déjà annoncé ci- dessus les différents objectifs de projet dans la réalisation de cet aménagement. Parmi ces objectifs, il y a la promotion de l’amélioration des techniques culturales chez les paysans en vue de réduire la pression sur la forêt. Cette technique consiste donc à trouver les moyens pour accroître la productivité des paysans c’est à dire l’augmentation de sa production, afin que les récoltes soient suffisantes et arrivent à subvenir les besoins des paysans. Dans ce programme, l’ESSA-Forêt Tampolo avait organisé une formation sur les cultures maraîchères et cultures de rentes pour les villageois de chaque hameau. Cette formation est faite par le biais de la collaboration avec le CIRAGRI, plus précisément par l’intermédiaire du projet PNVA ( programme national de la vulgarisation agricole ) Par conséquent, l’intérêt de l’aménagement agroforestier se présente sous deux formes : primo intérêt économique dans la mesure où il permet d’accroître la production des paysans ce qui implique une augmentation de revenu et une amélioration de condition de vie, secundo survient d’un intérêt écologique qui n’est autre que l’impact du premier illustrant que dans la mesure où l’augmentation de revenu entraîne la diminution de l’exploitation de la forêt cela dit que, d’après notre analyse cette exploitation est due surtout à cause de l’insuffisance de revenu chez les paysans.

VI- L’écotourisme et la gestion de ressources naturelles :

Comme on avait énoncé précédemment, le projet ESSA-Forêt Tampolo dans ses activités de protection et de réhabilitation de la forêt a pris l’écotourisme comme parmi les axes d’intervention dans sa stratégie d’aménagement et pour le plan de pérennisation financière. Différents objectifs ont été déjà énumérés tels la valorisation des potentialités ecotouristiques du site, la valorisation des artisanats locaux, puis la contribution à l’autofinancement du site. En effet, côté infrastructure d’accueil, le site dispose déjà deux bungalows et quelques chalets pour des visiteurs. 40

Côtés produits touristiques, le projet s’élance dans l’amélioration des circuits à travers des tests effectués aux visiteurs et aux chercheurs dans le but de trouver des circuits répondant aux besoins des touristes. Restant encore dans le produit touristique, outre cette amélioration et test de nouveaux circuits, le projet n’a pas omis d’entretenir et de renforcer le potentiel déjà existant. Le site dispose des parcelles contenant différents types de plantes endémiques de la forêt de Tampolo : Parcelle d’Orchidarium pour les orchidées, parcelle de Palmarium pour les palmiers et enfin parcelle de Pandanarium pour les pandanus. Ces parcelles font l’objet d’entretien et d’enrichissement mensuellement. De même pour le lac de Marofototra, qui est entretenu mensuellement aussi par les agents du site. Autres produits touristiques qu’on ne peut négliger l’importance est la faune. La forêt dispose 7 espèces de lémuriens dont 2 diurnes et 5 nocturnes. Or ces lémuriens ne sont pas encore habitués avec la présence humaine d’où l’impossibilité de les voir plus près. De ce fait, le projet a pris comme activité, la familiarisation de ces animaux aux être humains en utilisant des bananes. Le site dispose également un centre d’interprétation et un musée qui sont considérés comme une richesse pour cette région en collaboration avec Lemur Conservation Fondation. Ce centre décrit l’histoire de la station ainsi que les ressources naturelles qu’elle contienne. Il expose également certains us et coutumes de la région ainsi que des objets utilisés spécifiquement dans cette région. Ce centre vient d’être inaugurer le mois de septembre 2003. Par ailleurs, dans le cadre du développement de l’écotourisme, le projet a comme programme la formation des agents pour la réception, la restauration, et la communication aux étrangers. Même si l’étendue de la formation n’est pas large, car elle se limite au niveau du site, son importance est grande. Elle permet d’augmenter la capacité et la productivité des personnels. De ces faits, la gestion et la protection de la forêt par l’écotourisme riment bien avec le développement local. En effet, toutes les actions entreprises convergent vers l’amélioration et le développement du site. Ainsi, la venue des touristes est considérée comme une source de revenu pour le site et pour la population riveraine. Ces touristes pourront être des clients potentiels de la population dans la mesure où les produits artisanaux locaux répondent à leurs besoins.

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CHAPITRE II : IMPACT DE LA BONNE GESTION DE RESSOURCES NATURELLES SUR LE DEVELOPPMENT LOCAL:

I- Impact sur les filières économiques conditionnées par la forêt :

Par définition, la filière est l’ensemble articulé des activités liées par des relations de fournisseurs à client ( Lexique d’économie ) Trois types d’activités économiques sont généralement liés à la forêt : l’apiculture, le tourisme et la vannerie. - Pour l’apiculture, cette filière n’est pas encore très développée dans cette région. Pour le moment, la production reste dans la majorité de cas sous forme traditionnelle c’est à dire ruche fabriquée à partir d'un vieux tronc d’arbre troué. Le projet ESSA-Forêt a déjà dispensé des formations sur l’apiculture et vulgarisation de ruches modernes en 2001. Cette formation a comme cible tous les villageois des différents hameaux. Or sur les personnes que nous avons enquêté, 99% restent encore fidèle à l’utilisation des ruches traditionnelles. Par exemple, à Andapa II, sur les 30 apiculteurs ( d’après le chef de quartier), aucun d’eux n’a encore utilisé les ruches modernes. Les raisons avancées est le problème de fonds et de matériels ( une ruche moderne est évaluée à partir de 75 000 fmg ) Or il faut remarquer que la ruche moderne permet d’obtenir une production de deux fois plus par rapport à la ruche traditionnelle, c’est à dire un dédoublement du bénéfice. Une ruche traditionnelle permet d’obtenir 1.5l à 2l de miel. Pour la circulation et la commercialisation de produits, le projet n’a pas encore apporté de grand chose. La commercialisation des produits issue de l’apiculture se fait en général d’une manière traditionnelle, c’est à dire de porte en porte. La vente de produits sur le marché existe mais en faible quantité. De ce fait, on peut dire que la participation du projet sur ce secteur se limite actuellement au niveau de la production. Même si beaucoup de paysans n’ont pas encore utilisé la ruche moderne, l’essentiel pour le moment est de les faire comprendre l’intérêt de l’utilisation de celle là par rapport à la ruche traditionnelle. Mais il appartient au projet de trouver les stratégies pour les inciter à opter pour l’utilisation de la ruche moderne. Il en est de même pour la commercialisation car si les paysans produisaient et les débouchés n’existent pas, le problème se pose toujours et les buts fixés ne pourront être atteints. Pour le tourisme, le secteur n’est pas encore développé mais sa potentialité est étendue. On peut diviser les activités qui constituent la filière Tourisme en trois grandes parties : - Les activités de construction des infrastructures d’accueil - Les activités de « production » : c’est à dire la préparation des produits touristiques - Et enfin, les activités relatives à la commercialisation c’est à dire ce que le projet entreprend pour attirer les clients. 42

Pour les activités de construction des infrastructures d’accueil, nous avons constaté que le projet a construit des bungalows et chalet pour accueillir les visiteurs. De même pour les activités de la production, nous avons remarqué que toutes les activités menées par le projet pour pouvoir offrir une gamme de produits beaucoup plus diversifié pour satisfaire les besoins des touristes sont bien en place. Pour la commercialisation, la majeure partie des activités entreprise par le projet focalise vers la sensibilisation et par la communication. En effet, le projet a programmé de produire 2 films sur Tampolo l’année 2003. Des projections vidéo et des émissions sur les radios locales ont été faites pour sensibiliser les populations riveraines. Avec la participation de l’ESSA de l’université d’Antananarivo, le projet a édité également le journal appelé « Akon’ny Tampolo » dont la publication se fait tout le trois mois. Ce journal relate la richesse de la forêt ainsi que les caractéristiques de la région. Une action programmée pour marquer la présence de la station forestière est la confection des Tee shirt, lambahoany, sac, stylo, briquet, Casquette. Ces matériels sont en grande partie distribués à la population locale et aux partenaires, car il faut noter qu’on espère en même temps les touristes étrangers, et les visiteurs nationaux. Enfin l’autre moyen de communication utilisé par le projet pour vendre ses produits touristiques sont les dépliant, poster et les book let, site web. Ces derniers sont destinés surtout pour sensibiliser les touristes étrangers. On peut constater alors que le projet s’investit beaucoup dans le secteur du tourisme à Tampolo. Malgré ces efforts déployés actuels la venue des touristes n’est pas encore satisfaisant. - Pour la filière vannerie, l’impact de l’intervention du projet se limite encore dans la phase de la production. La formation dispensée est axée sur l’amélioration de la qualité de produit afin que ces produits répondent aux exigences des consommateurs. Le projet n’a pas fait des actions directes pour la commercialisation de ces produits artisanaux, mais les touristes constituent les clients de ces paysans. II- Impact sur les activités à dimension économique et sociale non liée à la forêt :

L’impact de la gestion de ressources naturelles sur ces activités peut être déterminé en fonction du nombre de paysans qui déclarent avoir des bénéfices depuis la mise en œuvre du projet. On peut regrouper ces activités en deux catégories : l’agriculture et l’élevage. Pour l’agriculture, le projet intervient par l’intermédiaire de quelques formations qui sont axées sur les cultures maraîchères et cultures de rentes. Ces formations sont organisées par le projet ESSA-Forêt Tampolo mais avec la collaboration du PNVA. C’est ce dernier qui avait dispensé les formations. L’impact de ces formations se présente comme suit : Les résultats sur les cultures de rentes ne sont pas encore observés pour le moment. 43

Pour les cultures maraîchères, 3.5% de la population enquêtés déclarent avoir obtenu un résultat satisfaisant dans ses cultures maraîchères. Un paysan venant d’Ankasimbelo déclare avoir une production 3 fois plus après avoir appliquer les nouvelles techniques. Sur les personnes enquêtées, 8.23% soit 7 personnes sur 85 déclarent avoir obtenir une formation sur les cultures maraîchères. 5 d’entre eux sont membres de l’association FIHATI de Rantolava. Donc si on évalue le taux de personnes qui ont appliqué la formation au niveau de l’association de FIHATI, il est estimé à 11%. D’après ce résultat, on peut conclure que la faiblesse du résultat sur l’ensemble de la population, est du à l’insuffisance de la vulgarisation des résultats de la formation. Les personnes qui avaient bénéficié de la formation n’ont pas distribué les connaissances qu’elles ont acquises. Mais on ne peut pas non plus nier le résultat insuffisant obtenu auprès des associations ayant bénéficié de la formation. Pour l’élevage, le projet agit par l’intermédiaire des formations dont l’impact peut s’observer en analysant les résultats de ces formations. Comme on avait avancé précédemment, le projet avait organisé une formation sur l’aviculture. Il avait envoyé six paysans dont 2 de Rantolava, 2 d’Ambavala, 2 d’Andapa II pour suivre la formation au centre de formation de Soanavela Mahitsy Cette formation est axée sur la technique d’élevage c’est à dire comment peut-on obtenir une meilleure production. Les constats que nous pourrions avancer concernant le résultat de cette formation sont les suivants : le taux de population déclarant avoir suivi cette formation est de 3.5%. Mais le problème c’est que parmi ceux qui ont pu suivre la formation, personne n’a pas appliqué les connaissances acquises. Seul un villageois membre de l’association FIHATI de Rantolava avait déclaré avoir appliquer la technique de vaccination qu’il a obtenue lors de sa formation. Cette technique est utilisée pour chercher de l’argent mais non pas pour soigner ses propres volailles. Les problèmes avancés par les paysans sont étroitement lies au problème pecunier problème d’insuffisance de fonds pour acheter les poules pondeuses et les provendes. Il y a aussi le problème de vols du à l’insécurité locale. Pour conclure cette partie concernant l’impact de la gestion de ressources naturelles sur les activités économico-sociales non liées à la forêt, on peut dire que cet impact est observé dans la phase de production pour une filière déterminée. La participation n’existe plus dans les autres phases c’est à dire dans la circulation des produits et la commercialisation.

III- Impact de la bonne gestion de ressources naturelles sur l’économie locale :

L’économie de cette région est constituée essentiellement par l’agriculture ( culture vivrière et culture de rente ), l’élevage, la pêche, et l’artisanat. 44

Les 3 fokontany qui font l’objet de notre étude représente les 6.20% de la population issue des deux communes( Ampasina maningory et Ambodimanga II ) Si on se réfère aux résultats obtenus sur les interventions du projet sur les secteurs d’activités, qu’ils soient dépendants de la forêt ( Apiculture, Vannerie) ou qu’ils soient indépendants ( les cultures maraîchères, cultures de rente, aviculture ), on a constaté que les impacts du projet sur l’évolution de production sont actuellement minimes Comme les impacts des actions du projet sur la production au niveau de la zone d’action sont moins considérables, force est de constater que ces impacts sont pour l’ensemble de la région et pour l’économie locale insuffisants en terme de quantité. Mais il faut noter qu’en terme de développement, l’action de projet actuel est considérée comme une mise en place de bases de certain processus de production. En effet, nous avons énoncé auparavant les différentes formations entreprises par le projet qui consiste à l’introduction d’un nouveau procédé de production pour la population en complément des pratiques traditionnelles. Or comme il s’agit d’un changement de « structure », son implantation demande un peu de temps. Par contre pour l’écotourisme, le fait que le site de Tampolo ( y compris Lac Tampolo et la source thermale )soit l’un des rares sites touristiques dans le sous préfecture de Fénoarivo Atsinanana, sa potentialité économique du point de vue touristique est considérable malgré l’insuffisance du nombre de touristes visiteurs pour le moment. La rareté des touristes n’est pas étonnante car l’aménagement de ce site en site touristique remonte il y a peu de temps. Actuellement, le projet est encore en train de faire une amélioration tant du point de vue infrastructure que du point de vue stratégique pour que les produits offerts répondent bien aux exigences des visiteurs. Cet aménagement touristique rime bien avec l’état de l’infrastructure routier ( RN5) pour constituer un facteur de développement pour cette région.

En résumé, l’impact des actions menées par le projet n’est pas tout à fait impressionnant pour le moment du point de vue de production car en fait ces actions s’agissent d’une restructuration de mode de vie de la population donc nécessite un peu plus de temps pour réussir, Par contre, les différents aménagements que le projet apporte surtout dans le domaine écotouristique pourrait constituer un facteur de développement et considérés comme un fer de lance pour l’économie locale

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CHAPITRE III- EVALUATION ET RECOMMANDATIONS :

Le véritable succès d’un projet se mesure en terme de ce qu’il réalise par rapport aux objectifs établis et fixés pour une période donnée. Ces résultats tournent souvent autour de deux niveaux : niveau de conditions socio-économiques des communautés locales et au niveau de la conservation et protection de la biodiversité.

I- Evaluation des résultats obtenus du projet par rapport aux objectifs fixés :

Les réalisations du projet pourraient être appréciées par le biais d’échelles qui sont des indicateurs de résultats ou d’évaluations.

I-1 : Les indicateurs d’évaluation :

On peut distinguer deux types d’indicateurs : - Les indicateurs quantitatifs directs ; - Les indicateurs indirects.

Les indicateurs quantitatifs directs mesurent les résultats des activités exercées par le projet. Ces indicateurs quantitatifs directs sont utiles pour la gestion du projet mais ne permettent pas de situer le niveau de progression, ni de juger l’efficacité à long terme des actions du projet. Prenons le cas du Plan Annuel de Travail durant 2003 pour le Programme ESSA-Forêt Tampolo. Si l’objectif était la conservation de la biodiversité de la forêt littorale, les indicateurs sont le nombre de sensibilisations réalisées par les agents de contrôle, le nombre de patrouilles, ainsi que le rapport d’activités journalières des patrouilles. L’activité correspondante est la surveillance de la forêt ( Source : Plan Annuel de Travail janvier 2003-Décembre 2003 Programme ESSA-Forêt Tampolo ) Ce type d’indicateurs a été utilisé pour l’évaluation des résultats des activités concernant la surveillance de la forêt, la restauration et réhabilitation des zones dégradées, le suivi écologique, le suivi des menaces, et le suivi météorologique. En d’autres termes, il est utilisé pour l’évaluation de ce qui concerne la conservation de la biodiversité de la forêt littorale. Puisqu’il s’agit d’indicateurs quantitatifs, l’évaluation des résultats se fait par le rapprochement des résultats obtenus avec les indicateurs. Les indicateurs choisis dans le plan de travail du programme ESSA-Forêt Tampolo sont tous des indicateurs quantitatifs directs, qu’il s’agisse d’activités se rapportant à la formation et éducation, au développement de Tourisme et aux activités concernant la mise en place d’activités d’auto financement et de renforcement de capacité du site. Pour les indicateurs indirects, ils permettent d’estimer la progression sociale et économique de la population. Toutefois, ces indicateurs sont interprétés par rapport à une rationalité du projet et ne permettent pas de fixer l’objet mesuré dans son environnement propre. 46

I-2- Les résultats obtenus :

Concernant l’évaluation des résultats par rapport aux indicateurs quantitatifs, le chef de programme avance un taux de réalisation de 75% correspondant au pourcentage des activités réalisées par rapport aux objectifs fixés. ( cf. Annexe IV pour les indicateurs de ces objectifs) Certaines activités ont été en phase de préparation lors de notre visite ( Elaboration de fiche technique pour la restauration et la réhabilitation, études socio-économiques ) d’autres ne sont pas encore commencées ( projection vidéo) Il faut noter que ce taux de réalisation concerne surtout les objectifs liés à la conservation de la biodiversité de la forêt littorale, aux éducations, au renforcement de capacité et à la mise en place de certaines activités ( pisciculture, apiculture, production de plante ) d'autofinancement du site. Pour le développement de l'écotourisme la mise en place du centre d'interprétation et du musée ainsi que les activités concernant l'exploitation des circuits ecotouristiques sont réalisées à plus du taux de 75% avancé par le Chef de programme. Par contre, les activités concernant les formations des agents ( accueil et guide ) n'ont pas encore commencé. Pour les objectifs liés à la mise en place d'activités d'autofinancement du site, les échelles fixées sont loin d'être atteints. Pour les indicateurs indirects, l'évaluation est liée au changement de la structure socio économique de la population. Malgré le fait que le Projet n'a pas fixé réellement ni d’indicateur ni des objectifs ( quantitatifs ) concernant les nouvelles techniques de production et à l’amélioration du niveau de vie de la population, nous avons constaté qu’il reste encore beaucoup des choses à faire dans ces domaines. Toutefois, les résultats obtenus sur les activités qui touchent l’aspect socio économique de la population ne sont pas encore probants pour le moment.

II- Axes stratégiques d'intervention et mesures nécessaires pour assurer une meilleure gestion

La réussite d'un projet dépend de différents facteurs : humains, techniques, financier, matériels qui sont internes ou externes au projet. La présence de ces facteurs, parfois non maîtrisable, nécessite l'élaboration des stratégies d'intervention et des mesures adéquates pour avoir un résultat satisfaisant pour le projet.

II-1- Appropriation et adaptation aux réalités locales et régionales:

Dans la zone de Tampolo et ses environs, nous avons constaté que les associations ne sont pas intégrées totalement dans les activités de développement entreprises par le projet. Cette situation est observée surtout dans les activités utilisant des techniques nouvelles. 47

Or, l'un des facteurs de réussite d'un projet dépend de l'appropriation maximale des messages par la population et leur adhésion, en particulier aux objectifs et aux activités prioritaires définis. Pour mener à bien l’action, il faut que:

- les problématiques spécifiques de la forêt et de ses environs soient analysés au niveau local et régional par les acteurs impliqués. - Les moyens et messages soient définis en fonction de l'identité de la population. Ces messages devraient être associés à des activités indiquant clairement le lien entre la conservation et les bénéfices potentiels pour la population - Les moyens et messages expliquaient entièrement les réalités régionales et locales, ainsi que leur évolution.

Pour les analyses des problèmes liés à la forêt, il est à noter que différentes actions ( diagnostic, état de lieu ) ont été dejà menées avant la mise en place des plans d’aménagement appliqués. Ces actions sont dirigées par les techniciens de projet, les représentants de la population, ainsi que les associations locales Or, après la mise en application de ces plans d’aménagement, il est nécessaire d’agir toujours suivant le changement et l’évolution de la situation locale ( état de la forêt et situation socio- économique de la population ) En effet, l'état de la forêt ainsi que la situation socio-économique de la population riveraine changent suivant les résultats, des activités des acteurs et en fonction du temps. De ce fait, ces acteurs devraient considérer ces changements pour réorienter ensuite les prochaines modalités d’intervention. La réalisation de ce procédé pourrait se présenter sous deux formes : soit par l’intervention directe du projet ou de l’organisme auprès de la population, par des enquêtes ou des visites, soit par le biais d’une réunion. Ce procédé est important dans la mesure où il permet aux représentants de la population d’expliquer si les stratégies et les actions déjà prises par le projet ou les autres organismes correspondent bien à leurs attentes. Parallèlement à cela le projet pourrait demander directement à la population la raison pour laquelle elle n’a pas suivi les objectifs fixés, et comment la population apprécie t elle ces interventions ? Donc ce procédé se présente comme un système de suivi et évaluation à mi-parcours exercé par l’ensemble des acteurs afin de définir les nouveaux problèmes, nécessitant de nouvelles stratégies. Toutefois, nous avons essayé de montrer comment peut-on définir des stratégies et des moyens répondant aux réalités de la région et aux besoins de la population. Mais ces actions doivent être associées à des activités qui pourraient raffermir la relation entre la conservation et le développement socio-économique de la population : l’activité génératrice de revenu.

II-2- Renforcer les activités de sécurisation alimentaire et génératrice de revenu :

Cette action peut être expliquée par les deux raisons suivantes : 48

- C’est un moyen pour sécuriser la population de toutes les actions qu’il allait faire pour la conservation, c’est à dire c’est une sorte de garant ou de caution pour les paysans. Cependant, il faut leur expliquer qu’en renonçant à ses anciennes pratiques qui sont l’exploitation illicite de la forêt, d’autres activités de substitution sont disponibles pour subvenir à leurs besoins.

Dans cette approche on essaye de créer un esprit de confiance et de responsabilité auprès de la population. On part de l’idée de conservation vers l’idée de protection c’est à dire les activités créées sont le substitut de l’activité d’exploitation exercée par la population sur la forêt. Selon ce point de vue, cette suggestion est un peu théorique mais tout à fait faisable. Sa réussite dépend de la capacité de persuasion de l’initiateur de l’activité mais aussi la façon dont la population l’applique. - Le deuxième point de vue qui explique ce renforcement de la sécurité alimentaire et les activités génératrices de revenu, est une raison purement économique. Comme nous avons observé auparavant ( cf. partie I, chap. II, section II-3)la population riveraine de Tampolo est pauvre : production insuffisante pour subvenir aux besoins ( 7.1% de ménage déclarent avoir une production de riz suffisant pour l’année), système et technique de production à faible rendement ( 1.3t/ha pour la culture irriguée et 0.850t/ha pour la culture de riz sur tanety ), faible alimentation de la population à cause de cette insuffisance de production. L’estimation du revenu annuel d’un individu qui pourra vendre ses productions est évaluée à 925 169 Fmg ( cf. Annexe II : Evaluation de revenu moyen annuel par individu ) Dans cette deuxième approche, on part d’une idée selon laquelle la population est pauvre et sous alimentée. Pour satisfaire à ses besoins et de gagner de l’argent, elle devrait exploiter la forêt. L’exploitation de la forêt est donc une source de revenus pour certain individu Pour désorienter cette catégorie de population de ses anciennes pratiques ( exploitation de la forêt ), il faut trouver des activités alternatives à l’exploitation. C’est la nécessité du développement des AGR ayant des impacts sur la condition de vie de la population.

Conditions de réussite des AGR :

Les AGR sont réussies lorsqu’elles font augmenter les revenus des paysans qui l’exercent. Comme nous l’avons vu précédemment ( cf. Partie I, Chap III, section II-1-4 ), le projet ESSA-Forêt Tampolo avait déjà programmé une diversité de formations sur ces AGR dans la région de Tampolo et ses riverains. Les résultats obtenus semblent insatisfaisants, les revenus des paysans n’augmentent pas. Les personnes qui ont pu bénéficier ces formations, ne vulgarisent pas les connaissances acquises, et ne les ont pas appliquées. Les raisons avancées par les paysans pour expliquer cette situation tournent autour de deux choses : problème de fonds de démarrage et problème de matériel. D’un coté, les paysans n’ont pas totalement tort en évoquant ces raisons : l’insuffisance de leur production ne les permet pas de faire des épargnes nécessaires à l’investissement ( exemple pour l’aviculture, apiculture ), mais de l’autre, il y a le problème d’initiative. 49

Par conséquent, le développement du système de micro crédit est nécessaire parallèlement à l’introduction des nouvelles techniques d’activités. Pour ce faire, nous avons deux choix, soit instaurer une caisse villageoise autogérée par la population dont le fonds de départ est assuré par le projet, soit inciter la population à travailler en plus avec les organismes financiers comme l’OTIV. Mais le projet doit toujours faire des suivis (sous forme de réunion ou descente sur terrain) pour évaluer l’évolution de ces activités. Dans le sous préfecture de Fenoarivo Atsinanana, on trouve 5 OTIV : 1à Fenoarivo, 1 à Vohilengo, 1 à Ampasina Maningory, 1 à Ampasimbe-manantsatrana, 1 à . Le total de nombre des adhérents dans ces OTIV est 2704 à la fin 2002 ( Source : Service de Plan Fenoarivo Atsinanana ) Pour la seule OTIV de la commune d’Ampasina Maningory, elle a existé depuis 2 ans, ses domaines d’intervention sont l’épargne et le crédit rural. Cette OTIV compte 160 membres à la fin 2002 soit 0.43% de la population totale de la commune. ( Source : PCD Ampasina Maningory décembre 2002.Sur les 160 membres, 100 de sexe masculin et le reste féminin. D’après ces chiffres, nous avons constaté alors que le taux d’adhérence de la population auprès de l’OTIV est très bas et les individus qui bénéficient des crédits sont minimes. De ce fait, il est nécessaire de faire une sensibilisation auprès de la population pour les expliquer l’importance du micro crédit et de les inciter à participer dans les activités de l’OTIV. Les sensibilisations se feraient toujours par l’intermédiaire des visites ou de réunion.

II-3 – Agir via des appuis techniques et des recherches :

Cette thèse de l’importance de recherche comme outils de gestion de projet est déjà évoquée dans le chapitre I de la deuxième partie, mais compte tenu de son importance, nous préférons de la recommander dans cette section. La recherche est un grand outil pour réunir les données de base qui sont d’une importance fondamentale pour la surveillance de la biodiversité. En d’autres termes, le projet qui n’intègre pas les éléments et données fondamentales dans sa modalité de gestion ne pourra pas obtenir des résultats satisfaisants.

Dans cette partie, nous essayons de proposer quelques axes qui pourraient améliorer les stratégies déjà utilisées par le projet dans le domaine de la recherche :

- Le renforcement de la capacité pour la recherche :

Le projet travaille déjà avec des chercheurs et fait également ses propres recherches pour satisfaire ses besoins en informations. Mais vu l’étendue des domaines à analyser et l’urgence de développer une base de données solide pour la gestion, deux actions s’avèrent être nécessaires : soit de former une équipe de recherche au sein du projet, soit de travailler avec des centres de recherches spécialisées pour avoir des informations plus pertinentes en tant qu’outil de base. 50

En effet, lors de notre intervention auprès des paysans et d’après leurs réponses concernant les causes de l’exploitation de la forêt, nous avons constaté que différents facteurs interviennent et méritent le travail de recherche. Ainsi, a part les facteurs socio-économiques qui s’apparaissent à travers la pauvreté et qui font l’œuvre de plusieurs chercheurs, on a pensé que la connaissance de l’histoire culturelle de cette région, surtout la structure de la mentalité de la population est une chose importante et nécessaire en tant qu’outils de gestion. C’est à travers l’étude de la mentalité et du comportement de l’ethnie Betsimisaraka que nous pouvons savoir comment peut on introduire des innovations auprès de la population. Or la connaissance de cette comportement ou plus précisément la façon comment un Betsimisaraka agit il devant une situation nécessite une étude plus approfondie de la société où il vit . De ce fait, les apports des sociologues ou ethnologues ou historiens sont souhaitables. . Faisant partie des éléments qui conditionnent la capacité de recherche du projet, l’infrastructure et les moyens mis en œuvre sont importants. Or d’après notre entretien avec le chef de programme, les moyens utilisés pour réaliser les recherches sont insuffisantes au niveau du site. Le site ne dispose que quelques outils nécessaires pour l’expérimentation ( pour les suivis des menaces et suivis écologiques ) De ce fait, les données obtenues sont limitées et insuffisantes. Par ailleurs, le projet doit porter une attention particulière sur ces matériels et outils de recherches pour améliorer sa capacité.

- L’amélioration des systèmes et procédures de collecte, analyse, suivi, interprétation et utilisation des données :

Cette suggestion est faite dans le but de recueillir le maximum des données nécessaires à la gestion. Chaque étape du traitement des données doit répondre à des méthodes appropriées pour que les informations soient vérifiables. Les méthodes de collecte de données et les analyses doivent permettre aux utilisateurs de les interpréter correctement. Nous suggérons que les chercheurs qui travaillent avec le projet suivent des méthodes de recherches faciles à vérifier afin que le projet puisse apercevoir la fiabilité des données obtenues. Il faut noter que même les chercheurs du projet, méritent de suivre ces méthodes. Les programmes de planification de recherche et de suivi constituent alors un facteur vital : ils garantissent que les bonnes questions seraient posées et que les réponses obtenues soient des bases de données fiables. C'est à dire la fiabilité des données obtenues dépend de la préparation du programme de recherche. Nous pouvons dire que cette suggestion est un peu théorique mais nous avons pensé qu’elle serait nécessaire vue la réalité, c’est à dire le fait comment d’autres chercheurs se procurent leurs données.

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II-4- Appui à la structuration sociale et aux organisations :

Des associations ont été mises en place pendant le lancement des activités du projet ( FIZATA de Tampolo, crée en 2000 avec le lancement des formations en AGR ) ou après la constitution d’un groupe de villageois développant une activité commune. La constitution de ces groupements est d’une part liée à des avantages ( perception de dons, accès à des crédits, accès à des formations, etc.), et au caractère collectif de certaines activités comme le reboisement d’autre part.

Le domaine d’intérêts des associations couvre une large variante de secteurs( agriculture, élevage, pêche) La modalité de fonctionnement de chaque association est libre, le système de cotisation n’est pas obligatoire, c'est à dire si un membre de l'association ne pouvait pas payer sa cotisation, on ne peut pas l'exclure. En principe, chaque décision auprès d’une association est prise sur une assemblée générale des membres, l’exécutif étant assuré par les membres de bureau. Mais généralement, les rôles de ces bureaux sont mal définis et les membres ne sont pas préparés à de telles complexités de fonctionnement. Les associations reposent souvent sur un règlement intérieur s’appuyant sur des règlements spécifiques ( Par exemple le Dîna ) Rappelons que le Dîna constitue des contrats liant les membres à l’association. Il faut noter aussi que parfois, la présence des autorités coutumières ( Tangalamena ) au sein d’une association fortifie la valeur de ces liens et renforcent les obligations des adhérents. Le choix de regroupement peut se faire en fonction de critères géographiques, ( FIHATI pour Rantolava ; FIZATA pour Tampolo, et FTMA pour Ambilodozera) Les associations s’apparentent davantage à un groupe d’intérêt économique ( Association des Femmes tisserandes ) En général, les associations villageoises sont essentiellement créées pour réaliser les activités avec le projet. De ce fait, ils mettent en scène des activités variées dans le cadre de projets alliant conservation, protection et développement rural. Ces associations représentent avant tout un véhicule d’informations pour le projet d’une part, et un vecteur de communication pour le projet envers la population d’autre part Si nous prenons le cas des formations, le projet ne travaille qu'avec les associations ou par l'intermédiaire des associations qui vulgariseront par la suite les connaissances acquises. Vu l’importance des rôles tenus par ces associations dans le fonctionnement du projet, le renforcement des activités mutuelles entre les deux parties s’avère nécessaire. Or on a observé que le transfert d’informations ou de formations par l’intermédiaire des associations ne produit pas de résultat satisfaisant. Le principe de véhicule d’information et de communication ne conduit pas aux résultats escomptés, la diffusion transversale ne couvre pas l’ensemble de la communauté et la diffusion des alternatives techniques est réduite à la sphère familiale. Comme nous avons vu dans la section précédente III-2 concernant les formations sur les AGR, seuls ceux qui ont obtenu des formations sur la vannerie et la culture maraîchère ont pu obtenir des résultats palpables. Prenons le cas d'une femme de Rantolava qui avait suivi une formation sur la vannerie et qui avait déclaré avoir pu améliorer la qualité de son travail. Cette femme exerce cette activité pendant les jours fady ( mardi et jeudi ), c'est à dire elle ne l'a pas fait professionnellement. 52

Si nous prenons également le cas de la Présidente de l'association FIHATI toujours à Rantolava, elle avait obtenu une formation sur la culture maraîchère. Lors de notre visite à Rantolava, c'est le seul membre de FIHATI qui cultive des légumes. Donc la vulgarisation n'existe pas. Nous avons constaté que ce n’est pas le fait de travailler avec l’association qui est mauvais, mais plutôt la façon dont les deux parties avaient mené les actions nécessitent des nouvelles approches et stratégies : la nécessité de suivi des activités entreprises. Le projet devrait continuer à vulgariser davantage la création des associations au cas où il ne pourrait travailler qu’avec eux. Mais si le village est très vaste, il vaudrait mieux de créer plus d’associations pour s’occuper les différentes zones.. C’est le cas qui se présente dans le village de Rantolava. L’association FIHATI se trouve dans la partie Nord de Rantolava, et presque les membres de l’association s'y trouvent. De ce fait, presque les actions du projet menées dans ce village sont concentrées au Nord, et seuls les villageois issus de cette zone en bénéficient. ( formations, visites d'échanges ) Mais ce regroupement d’actions au sein d’une localité présente des risques : - il pourrait entraîner une différenciation entre les deux zones du village et accentue les écarts socio-économiques au sein de la communauté. Il pourrait entretenir également un développement à plusieurs vitesses. ( processus de production)

En effet, la zone dont la population est formée dispose toujours de potentialité dans le développement tant du point de vue économique que social.

- il crée un conflit d'intérêt d’une part entre les membres de l’association et les non- membres, entre les non-membres et le projet d’autre part En effet, lors de notre rencontre avec les villageois dans la partie Sud de Rantolava, ces paysans déclarent avoir subi une discrimination de la part du projet. Discrimination dans la mesure ou les populations se sentent délaissées par le projet et ne bénéficient aucun traitement de la part de celui ci. La différenciation entre zones est nécessaire pour un village si le phénomène « de l’effet d’imitation » s’y présente ( Rappelons que l’effet d’imitation est le comportement économique identique d’agents ou de populations différentes dans les domaines de la production et de la consommation : Lexique d’économie ) Si la population dispose ce comportement économique d'imitation, le changement qu’une zone subit pourra susciter la population de l'autre zone à imiter ce changement. Cette situation pourra entraîner un effet bénéfique pour l'ensemble de zones. Par contre si c’est cette sensation de discrimination y régnait, la stratégie de « tache d’huile » ne réussisse jamais. Le pire c’est que la population venant de la partie sud est dominée par le sentiment d’être ignorer par le projet, donc toute forme de collaboration envisagée à faire avec eux pourra rencontrer de difficulté ultérieurement. De ce fait, le projet doit prendre des mesures pour ôter de l’esprit de ces gens ces mauvaises interprétations. La première action la plus importante est la sensibilisation. Pour ce faire, le projet avait programmé 3 réunions de sensibilisation pour 4 villages riveraines de la forêt de Tampolo dans le cadre de ses activités concernant la surveillance de la forêt ( PAT janv. 03- 53

Déc 03 Programme EFT) Mais en sus des idées de surveillance, de contrôle, il faut que le personnel du site tienne compte dans son programme la clarification de cette situation auprès de la population. Une des stratégies que le projet pourra aussi adopter est de faire cette sensibilisation par la voie d'une assemblée générale de la population et d’une large diffusion au niveau du village ( Kabary ou Fivoriampokonolona ) Mais il faut que la session ne soit confondue avec la période de préparation de terrain de culture. Une certaine forme de conflit pourra se présenter aussi entre les membres d’une association et leur dirigeant et qui pourra par la suite constituer un facteur de blocage sur le fonctionnement de l’association. Cette situation pourrait nuire à la réalisation de toute activité qui requiert la participation de l'association. Pour certaines activités où le projet ne pourrait pas travailler directement avec tous les membres de l'association, il sera mieux si le projet travaille avec des personnes présentées par celle ci ou la communauté même. Ces personnes ne devraient pas être forcement les dirigeants de l’association. Le but de ce procédé c’est de faire générer auprès des individus choisis un sentiment de responsabilité. Il faut que les personnes désignées se sentent débiteur envers la population et qu’elles devraient quelque chose envers cette population une fois qu'elles bénéficient des avantages en provenance du projet.

II-5 – La recherche de synergie et de partenariats spécialisés :

Cet axe de stratégie trouve sa concrétisation dans la participation active à l’élaboration et au développement d’un système de collaboration entre les entités ( organismes de développement, institution publique ou privée) qui travaillent dans la même région. Comme nous le savons, différents organismes et projet travaillent dans la même zone dans cette région. Mais nous avons constaté l’insuffisance des échanges d’informations ou d’expériences entre eux. Comme exemple, une partie de forêt près de Tampolo sera aménagée actuellement pour la gestion GELOSE. Cette partie de forêt ayant une superficie de 60ha se trouve dans le village d’Andapa II : délimitée dans la partie Nord par la zone parcelle E de la forêt de Tampolo, a l’ouest par la rivière d’Andranomainty et à l’est par l’Océan Indien. Le prochain mode d’exploitation de cette forêt est défini dans un cahier de charge lequel devrait avoir l’approbation d’une commission technique composée par des techniciens locaux concernés par le programme ( Ingénieur de l’EFT, technicien du service de forêt, Technicien du SAGE, représentant de la commune) D’après notre entretien avec le chef de programme du projet ESSA-Tampolo, ce dernier ne partage pas le même avis sur certaines techniques envisagées d’être appliquée pour cette exploitation. Or nous avons pensé que les modalités techniques d’exploitation doivent élaborer à partir des expériences de chaque membre de la commission. Une autre raison aussi qui nous pousse à suggérer cette stratégie de collaboration et d’échanges expérimentaux peut s’expliquer par l’existence des organismes qui ont pu obtenir de résultats 54 satisfaisants dans leurs interventions ( le LDI dans les volets formation, conseil, appui institutionnel ) Il est nécessaire que les autres organismes tirent une leçon sur des expériences réussis pour pouvoir développer la région. De ce fait alors, il est important de veiller au développement des échanges d’expériences entre les organismes exerçant dans une même zone afin que chacun puisse avoir un résultat optimal dans ses activités..

La stratégie de collaborer avec des partenaires spécialisées est aussi un moyen important dans la gestion du projet. Parmi ces partenaires on peut citer en premier lieu les établissements scolaires. En effet comme nous le savons déjà, le projet ESSA-Forêt Tampolo est rattaché avec l’ESSA Département Forêt et outre les accueils annuels des étudiants universitaires le projet se met également en contact avec les élèves du lycée et du CEG locaux en 2003. Nous suggérons alors un renforcement de la collaboration avec les Etablissements scolaires surtout les écoles primaires et secondaires locaux pour deux raisons : - La transmission des messages envers les enfants est facile et toujours efficace ; - Lors de notre enquête, nous avons constaté qu’aucune personne interviewée n’a dépassé la classe troisième. Une sorte de convention de collaboration est nécessaire entre le projet et ces établissements afin que des programmes d’enseignement sur la conservation des ressources naturelles soient introduits dans leur programme scolaire. Cette convention pourra être négociée avec le CISCO de la région. Mais en attendant, il faut développer et renforcer les visites auprès des écoles et autres institutions pour éveiller leur sensibilisation envers la biodiversité, et les activités du projet. En d’autre terme, pour les rendre plus sensibles aux questions de la conservation et des activités du projet. Considérés comme partenaires importants dans la gestion de la forêt, il y a les médias. Malgré le fait que le nombre de station radio reste insuffisant dans cette région, le développement des émissions concernant la protection de la forêt et de l’environnement est nécessaire aussi. Ces émissions devraient se présenter sous forme éducative. Elles sont utilisées comme moyen de sensibilisation. Faisant partie des partenaires intéressants pour le projet on peut noter la Gendarmerie Nationale. Nous suggérons l’amélioration de la collaboration avec la Gendarmerie Nationale et que cette dernière respecte ce qui sont écrits dans la convention : nombre de patrouille à faire par mois, sensibilisation à faire au niveau du quartier. Considéré également comme partenaire du projet, il y a les institutions financières telles l’OTIV. Comme nous le savons, le problème de fonds est toujours évoqué par les villageois comme barrière à la réalisation de ses activités. De ce fait, nous suggérons que le projet intervienne en tant qu’intermédiaire entre les paysans et l’institution financière jusqu’au moment où ces paysans se familiarisent bien avec le système de micro crédit. Une formation préalable concernant ce système est à conseiller pour avoir un meilleur résultat. Une visite d’échange n’est pas suffisant pour intégrer les individus dans le mécanisme du micro crédit 55

Une forme de partenariat auquel le projet mérite aussi de considérer est celui avec les organismes de développement car la gestion durable et le développement économique et social en général, constituent des facteurs déterminants pour la conservation des ressources naturelles. Comme nous avons vu auparavant ( chap. II, section II ), la situation de la vie économique de la population fait partie des causes déterminantes qui poussent la population à exploiter la forêt. Le projet a déjà travaillé avec des organismes de développement tels le SAF FJKM, le CIRAGRI, et autres mais nous pensons que cette forme de travail nécessite une amélioration. La forme de cette intervention se fait d'une manière temporaire et ponctuelle auparavant, or il faut noter l'importance de la nécessité de suivi sur les actions dejà entreprises afin que celles ci produisent des résultats satisfaisants. Nous avons pensé que les visites de suivi sont nécessaires pour savoir si les paysans ont appliqué ou non les techniques, et s’ils ont appliqué, y a t il des problèmes ou non ?. C’est un moyen aussi pour rassurer les paysans dans son activité. Il ne faut pas oublier la faiblesse du niveau d’éducation de la population ( Partie I, Chap III, section I ) qui a une influence sur sa capacité d’absorption des techniques nouvelles, d’où la nécessité des suivies.

II-6-Catalyser la création ou le développement des filières économiques:

Rappelons que la filière économique est l'ensemble articulé des activités liées par des relations de producteurs et consommateurs. Ces activités sont la production, la circulation, la commercialisation, la consommation d’un bien.

Toutes les activités productives entreprises par le projet auparavant sont centralisées sur les techniques de protection donc sur l’introduction de nouvelles techniques afin d’améliorer la production. Ces activités trouvent leur intérêt dans la mesure où la zone de Tampolo et ses alentours sont caractérisées par l'insuffisance de production ( rendement à l’hectare faible et productivité faible ), due dans la majorité de cas par l'utilisation des techniques de production traditionnelle ( non-utilisationn d’engrais, technique de repiquage non amélioré et peu productif, utilisation de semence non sélectionnée ) Prenons le cas de la culture de riz, d'après le résultat de notre enquête, 98.80% des paysans déclarent être fidèles à la technique traditionnelle et le reste c'est à dire 1.2% utilisent la technique traditionnelle avec une amélioration.

La pratique des techniques traditionnelles est aussi valable pour l'élevage : race des animaux peu productive, mauvaise alimentation, insuffisance des mesures prophylactiques. Vu cette situation, nous pensons que l’amélioration de la technique de production s’avère importante. Mais il faut noter le risque économique qui pourra se produire en cas d’une augmentation de la production sans avoir de débouchée et de consommation entraîne une baisse de prix. C’était le cas d’une paysanne du village d’Ambavala qui pratique des cultures maraîchères ( brèdes, légumes) et vend ses produits à Fenoarivo Atsinanana. Il arrive des moments où elle n’arrive pas à écouler ses produits malgré la fixation de prix très bas. 56

De ce fait, le programme doit prévoir cette situation afin que les paysans ne tombent pas dans la déception. Une solution que nous pourrions proposer est celle que le projet LDI a pratiquée avec les paysans dans les zones auxquelles il travaille. Comme on avait vu précédemment ( Partie I, Chap III, Section II, Sous section II-4 ) le LDI avait 3 formes d’intervention dans les zones périphériques de Tampolo : la formation, le conseil, l’appui institutionnel. ( Source : Chef de Projet LDI Fenoarivo Atsinanana) - La formation est un volet concernant la formation des paysans sur des différentes activités productives : riziculture, pisciculture, aviculture. Cette formation a pour but le renforcement de capacité de production des paysans. - le volet conseil qui a pour objectif la mise en contact des villageois avec les opérateurs économiques pour écouler les produits. , la tâche de LDI se présente sous deux formes : la recherche, c’est à dire comment les paysans pourraient vendre leurs produits s’ils arrivent à produire plus mais il y a aussi le conseil proprement dit concernant la rédaction et l’élaboration du contrat entre les paysans et les opérateurs - et enfin le volet appui institutionnel. L’intervention de LDI se présente sous deux formes : d’une part l’appui au financement par le biais d'une collaboration avec l'OTIV et d’autre part les appuis aux équipements agricoles. Si on compare les différents volets d’intervention du LDI avec la majorité des problèmes évoqués par les paysans comme sources de l’inefficacité des formations ( Problème de fonds, problème de matériel) on peut constater que ces interventions trouvent bien sa raison d’être, et pourront répondre aux besoins de ces paysans. De ce fait lors, si toutes les activités à l’intérieur d’une filière sont considérées, le grand travail à faire reste à la sensibilisation des paysans afin qu’ils comprennent la signification de toutes ces activités d’amélioration ainsi que son importance.

II-7- La gestion participative :

De part sa forme et d’après l’entretien que nous avons fait avec le coordinateur national du projet, le système de gestion du projet est de type participatif. A cet effet il souhaite intégrer la participation physique et intellectuelle de la population dans divers programme du projet. Pour ce faire, le projet travaille souvent avec les associations pour le développement et la mise en place des activités. Mais ces associations interviennent également pour assurer les différents objectifs fixés. Cette gestion participative requiert une familiarisation progressive avec des nouvelles techniques. L’introduction de nouvelles techniques suppose dans certaines conditions une revue des modes d’exploitation traditionnelle, les us et coutumes tels que les jours d’inactivité liés à l’interdiction d’effectuer des travaux rizicoles. Mais dans d’autres cas, elle améliore cette technique sans le détruire. 57

L’importance de la gestion participative réside dans le fait que la participation des associations locales contribue à l’intervention du projet dans la zone. Cette participation rend facile l’identification des sources de problèmes locaux, donc facilité dans la recherche des solutions adéquates. Mais vue les résultats obtenus jusqu’à maintenant, nous proposons quelques suggestions pour l’améliorer. La gestion participative est toujours à conseiller mais le partenariat du projet ne devrait pas se limiter aux associations. Il faut definir un processus de valorisation du savoir-faire local c’est à dire nous pensons qu’il est nécessaire de travailler avec des organismes ou des personnalités locales qui connaissent bien la réalité socio économique culturelle de la région. Mais il faut aussi que ces personnalités ou organismes soient en mesure d’intégrer les innovations techniques dans la réalité socio-économiques de la région. Nous citons par exemple l’association CLAM ( Cercle Local des agriculteurs Malagasy ) Cette association a été créée depuis 1996 et dirigée par un individu originaire de la région ( village de Vohidromba ) dont sa compétence et ses expériences dans le domaine de développement rural et l’environnement sont non négligeables.

II-8-Offrir une formation appropriée au personnel du projet, aux communautés et aux particuliers :

Le projet doit inclure des programmes de formation appropriée pour le personnel et les exploitants des ressources biologiques.

Outre les compétences techniques, les associations au niveau de la communauté et les organismes qui travaillent directement avec le projet, ont souvent besoin d’aide pour développer des systèmes financiers et de système de gestion, qui ne devrait pas être sophistiqué mais acceptable aux yeux des institutions financières de prêt ou de dons. Pour ce faire, il faut : - Développer des programmes de la formation pluridisciplinaire du personnel, des systèmes de connaissances, la résolution de dispute et des techniques de développement de la communauté. Il faut remarquer qu’outre le chef de programme qui est un Ingénieur Agronome sortant de l’ESSA, le personnel du projet sur terrain n’a pas de niveau d’études dépassant le BEPC y compris le chef du site. Or en tant que site pédagogique de recherche et d’éducation, cette insuffisance de connaissance pourra constituer un handicap pour les employés malgré leur expérience sur terrain. Ce handicap se manifeste soit dans la transmission de données soit dans le traitement de données. Notons que le projet a un role dans la transmission de nouvelles techniques auprès de la communauté. Si ces nouvelles techniques ne sont pas maîtrisées par les personnels, il est évident qu’elles ne seront pas bien transmises à la communauté. - Former des membres des associations qui travaillent avec le projet pour qu’ils soient en mesure de développer les capacités techniques, financières et de gestion nécessaire à la mise en œuvre de petits projets ( Exemple sur l’aviculture) 58

Il faut noter aussi qu’il est important d’étendre des programmes non scolaires sur l’environnement pour y inclure des renseignements sur la biodiversité à tous les niveaux. Pour ce faire, il est recommandé de renforcer l’utilisation des autres voies disponibles, y compris les masses médias, le folklore, tout article qui pourra exercer des effets psychologiques sur le public local ou régional.

II-9- Renforcement de la sensibilisation de la communauté:

La sensibilisation et les visites auprès de la communauté jouent un role très important dans la relation entre la population et le projet. Lors de notre visite auprès de la communauté, nous avons constaté l’insuffisance de la communication entre la population et le projet et même si celle ci existe, elle est limitée sur quelque groupe de population. En général, ce sont les personnes membres de l’association ou proche du lieu où celle ci a été créée ont des informations à propos du projet de l’ESSA Forêt Tampolo. Or si nous voulons protéger la forêt de Tampolo, il est nécessaire que toute la communauté riveraine de la forêt soit au courant des activités du projet. Cette situation est constatée lorsque nous avons demandé à la population ce qu’elle sait des activités du projet ESSA Forêt Tampolo. Pour la population, l’activité de l’ESSA-Forêt se limite à la protection de la forêt c’est à dire « gardien de la forêt » afin que personne n’y entre pas. Lors de notre enquête 30% de le la population connaissent l’existence des activités parallèles entreprises par le projet pour compenser l’interdiction d’exploitation forestière. De ce fait alors, nous pensons que le projet devrait s’appuyer sur des aspects éducatifs dans sa modalité d’intervention. Il faut noter que la sensibilisation et l’animation sont des moyens pour faire comprendre à la population que le projet ne l’oublie pas. En la tenant au courant de ce qui se passe dans l’aménagement ( existence de formation, techniques nouvelles, conseils…) la population se sente près du projet et cette situation pourra faciliter l’introduction de techniques nouvelles auprès d’elle. Un climat de confiance pourrait être crée entre eux à cet effet. Dans le cas contraire, c’est à dire manque de sensibilisation, insuffisance de visite, il n’est pas étonnant de voir la population continue à exploiter la forêt. Il faut remarquer en passant que lors de notre visite, certaine communauté déclare ne pas avoir vu les animateurs du projet. Exemple : Village d’Andaly, la population dans la partie sud de Rantolava, une partie de la population dans le nord de Vohibao. Concernant la partie sud de la population d’Ambavala ( celle qui se trouve au bord de la RN5), les individus que nous avons rencontrés interprètent la convention établie entre le service de la forêt, le projet, et la population d’une manière différente par rapport à sa vraie signification. De ce fait, on a pensé que des sensibilisations devront être y faire. Or, cette frange de population est considérée par le personnel du projet comme leur « adversaire » et aucun parmi eux n’a pas le courage d’y faire une sensibilisation. Mais on a constaté que si on veut vraiment protéger la forêt, il faut résoudre cette situation. Il faut trouver un consensus avec cette catégorie de population par l’intermédiaire des autorités 59

traditionnelles ou administratives par exemple. Cette partie de population déclare qu’elle est délaissée et subie aussi une sorte de discrimination de la part du projet. Face à cette situation, le responsable de projet devra agir pour prouver à la population l’inexactitude de cette interprétation. Mais on suggère aussi que même sur les villages qui travaillent déjà avec le projet, il faut développer les visites envers eux, primo pour les rassurer que le projet ne les abandonne pas, mais secundo, pour suivre et évaluer les résultats de certaines actions entreprises ( formations, conseils) Sur les individus interviewés 33.9% déclarent l’insuffisance de l’animation et de la sensibilisation au niveau rural.

II-10- Instauration des caisses villageoises ou Grenier Communautaire Villageoise ( GCV ):

Comme on le savait, l’un des problèmes majeurs de la population de Tampolo et ses riverains est l’insuffisance de la production pour satisfaire ses besoins. Cette situation a généralement pour origine la faiblesse de la productivité. Pour subvenir à ses besoins, les paysans sont obligés de vendre leur production, principalement le riz à bas prix (400F le kapoaka) soit pour honorer les emprunts qu'ils avaient faits avant la récolte, soit pour acheter leur besoin quotidien. De ce fait, ces paysans seront obligés d'acheter le riz à des prix très cher ( environ 750F le kapoaka ) pendant la période de soudure. C'est pour régulariser cette situation que nous suggérons le GCV ou Grenier Communautaire Villageoise, qui consiste à acheter la production de ces paysans pendant la période de récolte et de les vendre après c'est à dire pendant la période de soudure. Pour réaliser cette proposition, le projet pourra avancer des fonds de démarrage pour le premier achat. Il faut que la gestion de ce grenier soit autonome. Il faut remarquer que la participation dans le GCV n’est pas limitée uniquement aux membres d’une association, elle est ouverte à toute famille en difficulté durant la période de crise. La deuxième suggestion consiste à la création de ce qu'on appelle les caisses villageoises d'épargne et de crédit dites autogérées ( CVECA ) ( AMOUSSOUGA Gero, 2003 ) La CVECA fonctionne sur un modèle mixte: mutuel et solidaire. Elle emprunte au mutuel qui a pu mobiliser l'épargne de la collectivité pour prêter aux paysans qui ont de problèmes financiers. Comme il s'agit des paysans pauvres, la constitution préalable d’épargne n'est pas obligatoire pour accéder au crédit CVECA. La CVECA est généralement administrée par un comité de gestion et deux gestionnaires ( caissier et gestionnaires ) désignés par le village. L'autogestion est assurée par l'assemblée générale des membres qui définit le règlement intérieur. Le projet a pour rôle de financer le fonds de départ, mais il faut noter aussi l'importance de suivi. Il faut noter également la nécessité de formations et de sensibilisations tant pour les villageois futurs emprunteurs que pour les prochains administrateurs et gestionnaires.

60

CONCLUSION

Etant un vestige de la forêt littorale Est de Madagascar, la forêt de Tampolo abrite des espèces de faunes et de flores endémiques de la région. Pour préserver ces caractéristiques, différentes activités et mesures ont été entreprises: mesures de conservation et de protection qui se manifestent par la surveillance de la forêt, recherches, développement des activités socio-économiques. Dans chaque activité, le projet intervient avec la participation des acteurs locaux et le plus important parmi eux est la population locale. Considérant comme le premier responsable de la situation de la forêt actuelle, la participation de la population locale dans le programme de l’ESSA-Forêt permet de connaître la raison de l’exploitation. Pour expliquer cette exploitation, il y a les facteurs socio- économiques : insuffisance de la production en général de la population, la faible niveau d’éducation de la population or nous savons que celui ci est important dans les échanges ( informations, formations, données), les facteurs liés aux us et coutumes car nous avons constaté que la mode de vie de la population locale est liée à la forêt ( maison d’habitation, bois de chauffe), et enfin le facteur lié à la structure de la mentalité. Pour cette dernière, considérant comme source d’argent facile, la vente de bois est utilisée par quelque individu comme source de revenu. Des mesures ont été dejà prises pour faire face à ces situations : formations villageoises, éducation de la population, sanctions pour les délinquants appréhendés. Il y a également la participation des autres acteurs locaux ou étrangers comme les organismes, établissements privés ou publics, dans le domaine d’appui à la formation et de recherche. Malgré les différentes mesures appliquées ainsi que les résultats obtenus, nous avons pensé qu’il existe encore des actions à faire ou à renforcer surtout si nous voulons que le projet contribue au développement de la zone riveraine de la forêt. Ces actions peuvent se grouper en quatre catégories : les actions d’organisation qui se présentent par le renforcement des travaux avec la participation des autres acteurs ( approche participative de gestion, collaboration avec les acteurs spécialisés, restructuration des approches avec les différentes franges de la population, renforcement de suivi ), les actions de recherche pour l’amélioration de base de données ; les actions qui permettent au programme de s’autofinancer quand le projet sera terminé ( pérennisation de l’activité ) et enfin les actions qui se rapportent à des activités financières ( renforcement des AGR, approche filière des activités économiques, développement des micro crédits ) Il faut noter aussi qu’en sus des recommandations que nous avons dejà avancé ci-dessus, nous avons pensé qu’il y a des travaux liés au développement qui sont très importants mais souvent oubliés : les activités liées à la santé et l’éducation de base ou secondaire : renforcement des infrastructures existantes ( cf. Partie I, Chapitre III, section I-2) Sur ce point, le projet devra agir avec les acteurs de développement locaux ( Organismes, associations, institutions privées ou publiques locales et régionales ) pour démontrer aux autorités régionales, locales, national l’impact de cette mauvaise situation de l’éducation et de la santé à la réussite des activités entreprises. Cette activité de renforcement d’infrastructure est adressée plus particulièrement aux organismes de développement, mais cela n’empêche au programme ESSA Forêt Tampolo d’apporter sa participation dans sa réalisation. Nous ne pouvons pas nier que cette situation ( insuffisance de niveau 61 d’éducation ou la faiblesse d’état de santé) est un facteur important dans la réalisation de toute forme d’activité quelle que soit sa caractéristique ( activité à caractère sociale, économique, environnementale) De ce fait, son role dans le développement est encore crucial.

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ANNEXE I FICHE D'ENQUETE

QUESTIONNAIRES:

Localisation

Personne enquêtée: sexe

Age

Niveau d'instruction

Rôle dans le projet( à preciser s'il est marié):

Activités:

Exerce t il des activités generées par le projet?

Si non pourquoi ?

Si oui,

Détail des activités :

Activités 1:

Préciser les points essentiels: 63

Surface totale cultivée

Production

Durée de la consommation de cette production:

Technique utilisée:

Technique Traditionnelle (TD) Technique Nouvelle améliorée (TNA)

Utilisation d'engrais organique?

OUI NON

Intrants? Origine?

Activité homme-jour nécessaire Coût

Remarques:

Activité TD/rdt TDA/rdt TNA/rdt Sans intrants

Autres cultures Manioc

Vanille

Girofle

64

café

Durée de consommation pour les autres cultures

Remarques:

Activité 2 elevage

Type de parcours:

Libre En communaute Individuel Enclos

Raisons de ces pratiques

Alimentation des betes fourrage bozaka( traditionnel) ameliorée ( issue de culture)

Raisons des pratiques.

Revenu sur l'elevage:

Activité 3: Pêche

Manarato

Mamovo

Manihika

Zone de peche

Revenu sur la peche: 65

Activités 4: Artisans

Matières premières utilisés?

Produits

Pour Vente Autoconsommations

Lieu de vente

Type de clients Touristes Locaux

Quantité vendue par semaine ou mensuelle ou? C'est à dire la frequence de la vente

Revenu sur l'artisanat.

Capacité de production: Nombre de produits qu'il peut fabriquer

L'individu utilise t'il des techniques nouvelles issues de le recherche de l'ESSA forêt dans ses activités?

Oui

Non

Si oui, est il satisfait de resultats?

Si non pourquoi?

L'individu appartient il à une association ou organisme? Si oui le quel?

Interets qu'il a pu trouver?

Si non pourquoi? 66

Avez vous dejà pu bénéficier des formations ? Si non pourquoi?

Si oui, les quelles?

Etes vous satisfaits de la formations?

Oui

Non

Si oui, quels resultats avez vous obtenus c'est à dire evolution de la production obtenue par rapport au mode d'exploitation precedente?

Si non, qu'est ce que vous attendiez et pourquoi?

Quel types de formation l'individu pretend il suivre?

Evaluation du dynamisme:

Très actif, autonome: 2

Actif : 1

Passif : 0

Organisation:

Pas d'initiatives: 0

Initiatives 1

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Concrétisation de initiatives 2

Poids de coutumes: Fort 0

Moyen 1

Faible 2

Stade de maturation: Stade assistanat 0

Autonomie insuffisante 1

Autonomie 2

Comment la personne definie t elle les activités de l'ESSA foret Tampolo?

Comment la personne apprecie t elle le projet ( necessité et assimilation des resultats)?

Qu'est ce qu'elle attends du projet?

Quels sont ses besoins par rapport aux activités dejà existantes?

Est il prêt à contribuer dans la protection de la forêt?

Oui

Non

Si non pourquoi?

Si oui quel type de contribution est il prêt à faire? Reboisement

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Gardiennage

Avez vous déjà particié à un reboisement? Si non pourquoi?

Si oui, combien de fois?

Etes vous convaincu la necessité de cet reboisement?

Avez vous des notions de menuiserie, si non où achetez vous vos meubles?

Cherchez vous vos bois dans la forêt? Si oui qui y vont? Si non : qui vous en ont fourni?

Quantité de bois de chauffe utilisés par jour

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ANNEXE II : EVALUATION DE REVENU MONETAIRE MOYEN ANNUEL PAR INDIVIDU ( BASE CAMPAGNE 2002 )

CULTURE DE CULTURE DE CULTURE DE TYPE D'ACTIVITES VANILLE LETCHI GIROFLE ELEVAGE PECHE ARTISANAT AUTRES TOTALE POPULATION TOTALE ENQUETEE 85 85 85 85 85 85 85 85 POPULATION REMUNEREE 1 44 32 18 23 10 7 62 % POPULATION REMUN / POP TOTALE 1,18% 51,76% 37,65% 21,18% 27,06% 11,76% 8,24% 72,94% 13 900 SOMME DE REVENU 700 000 16 010 000 12 825 000 6 750 000 000 3 900 500 3 275 000 57 360 500 REV.MOY/POP TOTALE ( Fmg ) 8 235 188 353 150 882 79 412 163 529 45 888 38 529 674 829 REV.MOY/POP REMUNEREE ( Fmg ) 700 000 363 864 400 781 375 000 604 348 390 050 467 857 925 169 Sources : Enquetes

COMMENTAIRES: La population totale enquetée designe le nombre de l'echantilon La population remunerée designe les individus qui ont pu vendre ses produits Somme de revenu represente la somme d'argents gagnés par la population remunerée sur les ventes effectuées durant la campagne 2002 Revenu moyen par rapport à la population totale designe le rapport entre somme de revenu et la population totale enquetée Revenu moyen par rapport à la population remunerée designe le rapport entre somme de revenu et la population remunerée Autres designes les autres sources de revenu de la population: Epicerie, vente de legumes, traitement de girofle.charpentier, travail à la carrière Il faut remarquer qu' il existe aussi des individus parmi cette population totale exercent une tache journalière et qui sont remunerés à raison de 5000 Fmg par jour, mais la durée du travail n'est pas determinée.

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ANNEXE III : ESTIMATION DE PRODUCTION Fenoarivo Atsinanana-Campagne 2002

Rendement FIVONDRONANA moyen SPECULATION (T/Ha) FENOARIVO ATSINANANA Superficie( Production ( HA) T)

Riz Tanety 0,85 6 500 5 520 Riz Irrigué 1,90 16 200 30 780

Bananier 2 1 100 2 200 Manioc 10 2 450 24 500 Maîs 0,79 340 270 Patate Douce 8 240 1 920 Girofle 1 2 560 2 560 Litchi 10 100 1 000 Cafeier 0,35 3 250 1 140 Vanille ( verte) 1 20 20 Ananas 10 100 1 000 Canne à sucre 30 130 3 900 Cocotier ( noix) 4800 180 864 000 Canelle 0,07 30 2 Tomate 15 40 600 Gingembre 8,33 6 50 Piment 0,71 7 5 Légumes feuilles 20 150 3 000

Source : CIRAGRI FENOARIVO ATSINANANA

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ANNEXE V: REPARTITION DE DEPENSES DU PROJET EN 2003

% budget DESIGNATION total

Salaire de personnel 13 Formation des étudiants ( Locaux et Universitaires) 8 Formation des villageois 9 Activités de sensibilisation 7 Surveillance et contrôle 5 Dévéloppement de l'écotourisme 11 Construction du centre d'interprétation 8 Construction et réhabilitation des infrastructures 12 Equipement 9 Renforcement des capacités des partenaires 11 Autres dépenses 7 TOTAL 100

Source : Responsable Administratif et financier du projet.

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ANNEXE IV : PLAN D’ACTIVITE POUR L’ANNEE 2003 du Projet ESSA Forêt Tampolo

OBJECTIF ACTIVITES INDICATEURS CALENDRIER 1-Conservation de la -Patrouille et surveillance dans la forêt Nombre de patrouille Toute l’année biodiversité de la Collaboration avec la communauté locale et la Nombre de communauté Une fois par semaine forêt littorale de gendarmerie. partenaire et la fréquence de la Tampolo Recrutement de 2 agents de contrôle gendarme janvier Acquisition des matériels de surveillance 2 agents janvier nombre matériels acquis (lampe, flèche -Restauration et réhabilitation des zones dégradées. *Identification des zones à restaurer Janvier *Etablir de calendrier de reboisement Carte de reboisement Février Calendrier Mars, avril *Reboisement avec la collaboration de la Nombre de pied planté, participant communauté locale ou association villageoise. au reboisement Juin, juillet *Suivi et regarnissage Taux de réussite et nombre de plant regarnissé -Suivi écologique * Choix de taxon (oiseau, lémurien, plante) *Définir la méthodologie Mars *Mis en place de transect 100*10 Plan de recherche *Observation périodique Selon le taxon *Etude sur l’invasion de Melaleuca viridiflora Rapport de recherche Avril Rapport de recherche -Suivi démographique *Choix de village cible Mars *Méthode d’enquête Nombre de village cible Mars *Enquête Fiche d’enquête Avril, mai Rapport d’enquête -Suivi météorologique Relevée journalière des données climatiques Toute l’année Données climatiques relevées, Décembre résultat d'analyse des données 73

2-Formation et -Information pour le public éducation sur *Sensibilisation avec la collaboration du service Nombre de village sensibilisé Tous les 3 mois l’utilisation durable forestier Nombre de séance de projection Mai des composants de *Projection film sur l’environnement (1) Nombre d’émission produite Mai la biodiversité *Production d’une émission radio sur Nombre de journal édité Juin l’environnement (1) ( (1)activités prévues *Edition de journal local (1) pour 2002 mais non -Formation technique sur les AGR réalisés à cause de *Suivi et recyclage de la formation des AGR contexte politique à (Apiculture, Vannerie, culture maraîchère, aviculture) Nombre de voyage organisé Mai Madagascar donc à -Classe verte et Field school Rapport de Field school Septembre réaliser en 2003) *Organisation de voyage pour les élèves d’EPP (1) Nombre de visiteurs Non défini *Organisation de Field school pour les étudiants *Accueil des visiteurs locaux ou extérieurs Nombre de stagiaire, rapport de Juillet -Appui aux étudiants stage Juillet, août *Accueil des stagiaires Nombre de mémorisant, *Définition d’un thème de recherche publication 3-Promouvoir la -Faire participer la communauté dans les Nombre de la population participation de la réunions st la prise de décision. locale participante, P.V. et communauté locale -Reformulation de Dina dans le cadre d’un prise de décision -Appui (formation, suivi) : Agriculture, élevage, Dina établi plan de conservation artisanat, échange d’expérience et gestion Nombre de participant Nombre réussi et échec 4- Les activités - Suivre les activités d'aménagement des étangs Nombre des étangs aménagés, d'auto financement piscicoles, introduire des alevins nombre alevins introduits du Site sont mises en place - démarrer le développement de l'apiculture Nombre de ruches avec colonies d'abeilles - renforcer la pépinière Nombre nouvelles plates bandes, nombre plants - développer l'écotourisme Nombre circuits 5- La forêt de -Construire une Salle d’interprétation et musée Salle d’interprétation et musée Tampolo est un site *Construction construit. écotouristique *Collecte d’objets culturels, empaillage, tableau reconnu historique, photo brochure, posters -Etablir circuits touristiques et aménager Nombre de circuits établis -Formation des agents locaux (accueil, restauration, guide, gestion) 74

-Installation de plaque à Fenoarivo Atsinanana Plaque installée à Fenoarivo -Acquisition matériels de recherche et de formation Atsinanana Nombre de matériel acquis (PC portable, imprimante, groupe électrogène, équipement de camping, instruments de mesure, captures, moyen de déplacement : -Amélioration de la station (Infrastructures) moto, bicyclette, matériel pour les *Construction bureau agents) *Construction des tables et bancs abrités dans la cour du gîte Bureau indépendant construit *Installation de salle de show room pour vente des Tables et bancs construits dans la articles de souvenir cour de gîte Show room installé

BIBLIOGRAPHIE

AMOSSOUGA Gero F. : Cours de Financement local du développement Faculté DEGS -2003- ARCY. D.C. : Diagnostic, suivi et évaluation participatifs en foresterie communautaire. Concept, méthode et outil. ONU -FAO-1992

COMMUNE Ampasina Maningory : Plan communale de développement de la commune d'Ampasina Maningory -2002-

COMMUNE AMBODIMANGA II : Plan communale de développement de la commune d'Ambodimanga II - 2002-

EASTERN ENGINEERING&CONSULTANTS ASSOCIES : Analyse diagnostic du littoral Est ( Soanierana Ivongo à Brickaville )- SAGE - septembre 2003. MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT : Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar ( GRAP ). Parcs nationaux Madagascar. Ministère de l'environnement -mai 2001. MINISTERE DES FINANCES ET DE L'ECONOMIE : Rapport n°23 : Suivi et évaluation du secteur environnement (Ambatondrazaka-Tamatave-Fianarantsoa-Majunga )-mars 1998- PROGRAMME D'APPUI A LA BIODIVERSITE : Biodiversité africaine : fondement pour l'avenir FAO- USAID-1993- RAJOELISON L.G. : Etude sylvicole de la forêt tropicale humide Malagasy : Exemple de la forêt littorale exploitée de Tampolo ( Fenoarivo Atsinanana ) -ESSA- 1997 RAMAMONJISOA B. S. : Méthode d'enquêtes. Manuel à l'usage du praticien. Université d'Antananarivo - ESSA Département Forêt -1996- RATSIRARSON J.- ANDRIANARIJAONA J.J- RANAIVONASY J- ALIJIMY J. : Plan d'aménagement et de gestion de la forêt littorale de Tampolo. Division écologique et biodiversité ESSA Département Forêt-Avril 2001 RATSIRARSON J. GOODMAN : Inventaire Biologique de la forêt littorale de Tampolo ( Fenoarivo Atsinanana ) Recherche pour le développement. Série sciences biologiques N° 14 - 1998- CIDST RATSIRARSON J.- RAMAMONJISOA B.- RANAIVONASY J RASOLOFOMAMPIANINA D., RAKOTOARISOA J.A., DEWAR R.E., SILANDER J.A. Dynamique de la couverture forestière de la région d’ : Aspects historiques, écologiques et socio-économiques . Recherche pour le développement. Série Sciences Biologiques N°20-2003- CIDST

RAVOLOLONIRINA V. : Système de gestion de la forêt classée de Tampolo. Mémoire de fin d'études - ESSA Département Forêt- 2000

Lexique d’economie : Dalloz 1992 LISTES DES ANNEXES

ANNEXE I : FICHE D’ENQUETE

ANNEXE II :EVALUATION DE REVENU MONETAIRE MOYEN ANNUEL PAR INDIVIDU

ANNEXE III : ESTIMATION DE PRODUCTION à Fenoarivo Atsinanana campagne 2002

ANNEXE IV : PLAN D’ACTIVITES ANNUELLES 2003 du Programme ESSA FORET TAMPOLO

ANNEXE V : REPARTITION DE BUDGET DU PROJET en 2003

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS RESUME ANALYTIQUE LISTE DES ABREVIATIONS LISTES DES TABLEAUX ET DES GRAPHES

INTRODUCTION 1 PARTIE I : Gestion de ressources et stratégie de développement CHAPITRE I : Problématique et méthodologie 3 I – Problématique 5 II- Méthodologie 5 II-1 Etude bibliographique et la documentation 5 II-2 Définition de travaux de recherche 6 II-3 Choix de zone d’action 6 II-4 La préparation de la descente sur terrain 7 II-5 La descente sur terrain 8 II-6 Le traitement de données 9 CHAPITRE II : Contexte et environnement global de la région de Tampolo 12 I- Monographie de la région I-1 Situation géographique 13 I-2 Situation Climatique 13 I-3 Hydrologie 13 I-4 Pédologie 13 I-5 La végétation 13 I-6 La faune 14 I-7 La population 14 II- Mode d’organisation socio-économique de Tampolo 15 II-1 L’appropriation foncière 15 II-2 Le système agraire et système de production 16 II-3 Activités productrice et mode d’exploitation 16 II-4 Les caractéristiques de la population : les valeurs ancestrales 17 III- Evolution de la stratégie de conservation à Tampolo 18 III-1 Mesures institutionnelles 25 III-2 Mesures techniques 26 IV- La perception paysanne de la présence du projet 26 IV-1 La participation directe de la population dans la gestion de la forêt 27 IV-2 La réaction de la population sur les activités proposées par le projet 27 CHAPITRE III- Analyse et diagnostic I- Identification des paramètres socio-économiques 28 I-1 Indicateurs démographiques 79

I-2 Niveau d’instruction, répartition des âges 29 I-3 Le mode de faire valoir des terres 32 II- Identification des acteurs socio-économiques : Analyse des situations 32 II-1 L’intervention du projet ESSA-Forêt Tampolo 32 II-2 L’intervention du service des eaux et forêt 32 II-3 Les interventions des autorités 33 II-4 Intervention des organismes, projet de développement et de sauvegarde 34 PARTIE II : Gestion de ressources à Tampolo et son impact sur le développement. 34 CHAPITRE I- Rôle de la gestion de ressources et son impact sur la gestion durable 37 I- L’évolution de la gestion des ressources naturelles 38 III- La place de la recherche sur la gestion et développement durable 39 II-1- La recherche et la gestion II-2- La recherche et le développement III- L’IEC, la formation et la gestion de ressources naturelles 42 III-1- Les populations riveraines des aires protégés III-2- Les populations de villes proches de la forêt de Tampolo 43 III-3- La population scolaire, élèves et enseignants IV-Les activités génératrices de revenus et la gestion des ressources naturelles 43 V- Impact de l’aménagement sur la pression et la protection de ressources naturelles VI- L’écotourisme et la gestion de ressources naturelles 44 CHAPITRE II- Impact de la bonne gestion de ressources naturelles sur le 44 développement local 45 I-Impact sur les filières économiques conditionnées par la forêt 47 II- Impact sur les activités à dimension economico sociale non liée à la forêt 48 III- Impact de la bonne gestion de ressources naturelles sur l’économie locale 48 CHAPITRE III- Evaluation et Recommandations 49 I- Evaluation des résultats obtenus du projet par rapport aux objectifs fixés. I-1- Les indicateurs d’évaluation 49 I-2- Les résultats obtenus II- Axes stratégiques d’intervention et mesures nécessaires pour assurer une meilleure 51 gestion 53 II-1- Appropriation et adaptation aux réalises locales et régionales II-2- Renforcer les activités de sécurisation alimentaire et génératrice de revenu. 55 II-3- Agir via des appuis techniques et des recherches 55 II-4- Appui à la structuration sociale et aux organisations II-5- La recherche de synergie et de partenariats spécialisés 57 II-6- Catalyser la création ou le développement des filières économiques II-7- La gestion participative 58 II-8- Offrir une formation appropriée au personnel du projet, aux communautés et 60 80 aux particuliers 60 II-9-Renforcement de la sensibilisation de la communauté II-10-Instauration des caisses villageoises ou GCV 60 61 CONCLUSION 62 ANNEXE 62

63 65 67 70 73

75

76 77 78

80 LISTES DES ANNEXES BIBLIOGRAPHIE