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Fig. 1. Vue d’ensemble depuis le nord-est.

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Situation

Le château de Mauriac se situe à l’ouest du hameau auquel il donne son nom, au nord- ouest de la commune de Senouillac. Placé sur un éperon rocheux, à environ 210 m d’altitude, il domine la vallée de la Saudronne. Il est encadré par deux autres châteaux, celui de Salettes, à l’est et celui de la Bonnette, à l’ouest, qui lui servit d’avant-garde. Le château est désormais légèrement séparé du village : ils étaient primitivement pris dans la même enceinte dont il reste une partie au sud-est.

Fig. 2. Représentation du château sur la carte de Cassini.

Il occupe la parcelle 107 sur la feuille D 01 du cadastre de 2011 ; le jardin se trouve au sud, sur la parcelle 110. Depuis 1962, il est la propriété de la famille Bistes qui a entrepris de le restaurer. Les façades et les toitures ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par un arrêté du 15 décembre 1972. Le château est ouvert au public depuis 1981.

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I) Historique

En 1419, le comte Jean d'Armagnac donne la haute seigneurie de Senouillac, Mauriac et Lagarrigue à Philippe-Jean de qui y possède déjà des droits féodaux. En effet, Guillaume de Rabastens est mentionné comme seigneur de Mauriac dès 14011. Ce don est assorti du « droit d’y construire murs, contre-murs et autres fortifications2 » et c'est sans doute peu après que commence la construction du château. La partie du château qui correspond à cette première campagne est le sud-ouest. Celle-ci est poursuivie et achevée au 16e siècle, sans doute après le mariage de Jacques de Rabastens avec Marie d'Arpajon en 1526. Pendant les guerres de religion, le château fut un bastion protestant, parti dont le vicomte de Paulin était l’un des meneurs. Il fut attaqué par les catholiques, menés par le seigneur du château voisin de Salettes, Hugues de qui fut assassiné sur l’ordre du vicomte de Paulin en 1580. Une garnison catholique y est placée temporairement en 1586. En 1595, le château est assiégé et pris par les troupes du duc de Joyeuse : c'est vraisemblablement à cette occasion que la partie sud-est fut endommagée.

Au 17e siècle, le château prit une forme plus résidentielle : le chemin de ronde fut détruit, une loggia fut construite en saillie au sud-ouest de la cour est l’on agrandit les fenêtres du salon. Le dernier vicomte de Paulin ayant été assassiné en 1616, le château passe sous la possession de la famille de Maussac. En 1675, le domaine royal à Senouillac, Mauriac et Lagarrigue est engagé pour 1000 livres auprès de Charles-François de Maussac, conseiller au Parlement de Toulouse. Dans le compois de 16723, Monsieur de Maussac tient « chateau compozé de deux tours grand grand quantité de petites basses cours pattus fossé et jardin tour joingniam confronté au levan avec la ville de Mauriac pattus et murailles appartenant au chateau ». Il possède également une métairie composée d’une maison, d’une étable de sol, prés et tour appelée « la metterie de monsieur de Mauriac » ainsi que de terres, vignes et pigeonnier au devant de son château à Mauriac. En 1718, Jean-Félix d’Yèche, conseiller aux requêtes rachète le domaine qui reste dans cette famille jusqu’à la Révolution française. Le château échappe aux destructions révolutionnaires car l'ordre de démantèlement du 3 prairial an II n’est pas exécuté. En 1792, la succession du château revient au baron Charles-Louis de Latour, apparenté à la famille d’Yèche. Son légataire, son neveu Urbain de Saint-Félix, prend le nom de Latour-Mauriac. A sa mort en 1839, le domaine est administré par l’abbé Jean-Pierre Capus, curé de Mauriac. Après 1844, le château passe sous la propriété des Malvin de Montazet, puis des Tapié de Celeyran,. Au lendemain de la 2e guerre mondiale, le château échoit au régisseur du domaine qui l’adapte à ses besoins agricoles. Il est depuis 1962 la propriété de la famille Bistes.

1 Archives départementales du , G 102* Inventaire des titres du chapitre métropolitain de Sainte Cécile d' 2 Inventaire général des titres du chapitre de Sainte-Cécile d’Albi 3 Archives départementales du Tarn 283 EDT CC 1 4

II) Analyse du bâti

1) Plan, élévation extérieure

Le château est construit au nord-ouest du hameau. Il est orienté en direction du nord- est : son élévation principale est longée par le chemin qui relie Senouillac à Cahuzac-sur- Vère. Le château affecte la forme d'un rectangle disposé autour d’une cour et auquel manque une section au sud-est. L’élévation nord est flanquée de deux grosses tours tandis que deux tourelles sont disposées de part et d’autre du corps de logis sud. Ce dernier est prolongé en direction de l’est par un mur qui clôt la cour et se poursuit vers le hameau. Le château de , à une quinzaine de kilomètres au nord-est, également propriété de la famille de Rabastens, a conservé son donjon et est construit selon un plan de même type. On note les traces de trois reprises sur le mur de rempart sud ainsi que de nombreux trous d’accroche : c’est là qu'étaient en effet ancrés les séchoirs à pastel Derrière ce rempart se trouve l’espace où se trouvait le bac de décantation du pastel et qui aurait abrité par la suite un pressoir.

Fig. 3. Vue du mur de clôture sud.

Fig. 4. Vue de l’ancien emplacement du bac de décantation du pastel

Le château est construit en un relativement petit appareil de moellons équarris en partie assisés. Les élévations sont majoritairement couronnées par des mâchicoulis sur lesquels repose la toiture.

L’élévation principale, au nord-est, est symétrique : deux tours d’environ 13 mètres de diamètre la flanquent de part et d’autre pendant que deux autres tours, d’environ 4,50 mètres de diamètre, entourent le portail d’entrée. L’accès à la cour s’effectue par une porte en plein cintre vers laquelle convergent des canonnières situées dans la partie inférieure des tours. Le 5 portail d'entrée est surmontée par un local où se faisait la manipulation de la herse et par un mâchicoulis ménagé dans la voûte.

Fig. 5. Carte postale ancienne vue depuis le Fig, 6. Vue d’ensemble depuis le nord nord Les tours qui entourent le portail sont percées de petits jours chanfreinés en parties basses et de fenêtres à appui mouluré et fronton semi-circulaire en partie haute. Une canonnière est placée sous chacune de ces fenêtres mais leur fonction est plus symbolique et décorative que réellement défensive. La même fenêtre cintrée se retrouve en partie haute du corps central (mais sans canonnière) ; elle surmonte une autre fenêtre à fronton triangulaire qui a conservé sa grille ancienne en fer forgé. Les tours qui flanquent la façade sont munies en partie basse de canonnières. Les deux étages sont éclairées par deux paires de demi-croisées qui, disposées de part et d’autre des tours, éclairent les pièces des étages. Ces demi-croisées sont dotées d’un appui mouluré : elles ne relèvent plus d’un répertoire gothique et correspondent sans doute à la seconde campagne de construction du château au 16e siècle.

Fig. 7. Détail d’une demi-croisée. Fig. 8. Détail d’une ouverture à fronton semi- circulaire 6

Lorsque la famille Bistes a racheté le château en 1962, l’élévation nord-est s’arrêtait au-dessus des fenêtres cintrées du second étage. Le niveau supérieur, maçonné, a été reconstitué à partir de quelques vestiges subsistant. Il restait certains des corbeaux en bois qui soutenaient le chemin de ronde (7 sur la partie gauche, 4 sur la partie droite) : ils ont servi de base à la reconstitution de ce dernier.

Fig. 9. Vue de la reconstitution du chemin de ronde.

L’élévation ouest présente un décrochement qui correspond sans doute au changement de parti lors de l’extension du château au 16e siècle. On observe une différence de niveaux entre les deux parties, ceux de la partie 15e étant un peu plus bas. Le premier étage y est percé d’une demi-croisée dont l’encadrement est creusé d’une gorge, le second d’une croisée (restituée) à l’encadrement orné de moulures . La partie gauche, plus tardive comporte deux travées réparties sur les trois niveaux : le rez-de-chaussée est percé de deux fenêtres à meneaux, les étages de croisées avec appui mouluré saillant.

Fig. 10. Vue de l’élévation ouest. 7

L’élévation sud-ouest domine la vallée et le jardin en terrasses. Elle est construite en maçonnerie enduite et est constituée de trois travées flanquées de deux tourelles. Elle comprend un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevée, tous deux percés d’une paire de petits jours chanfreinés dont ceux du soubassement sont cintrés. Le premier étage est percé de vastes fenêtres qui sont le fruit d’un agrandissement des ouvertures par les Maussac au 17e siècle. Le second étage a conservé en revanche ses trois croisées à appui mouluré saillant. Ce corps de logis est prolongé en direction de l’est par deux murs, dont l’un clôt la cour tandis que le second, faisant office de rempart, rejoint le village. Ces murs ont sans doute remplacé un corps de logis plus ancien, qui aurait été détruit lors du siège du château en 1595 par le duc de Joyeuse. Cet emplacement porte d’ailleurs le nom de « la Brèche ». La tour qui l’aurait flanquée à l’est aurait servi au stockage du pastel.

Fig.11. Vue de l’élévation sud.

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2) Elévation intérieure

La cour forme un quadrilatère d’environ 21 m sur 16. Le puits couvert est adossé à l’élévation nord-est. L’aile sud-ouest ouvre sur la cour par une large loggia. L’élévation nord-est comporte un pan de bois à hourdis de brique en encorbellement au-dessus du portail. Les deux ouvertures qui le percent ne sont pas d’origine. A gauche, la maçonnerie a conservé son enduit de faux appareil tandis qu’à droite elle est restée brute. Cette dernière partie compte trois ouvertures rectangulaires superposées. La partie gauche comporte une porte qui donne accès à l’escalier à vis Une ouverture au premier étage donne accès à un balcon qui permet la communication entre les ailes nord et ouest. Le balcon est supporté par deux consoles sculptées d’une tête de lion en partie bûchée.

Fig. 12. Vue de la partie nord de la cour.

L'élévation ouest est couverte par un enduit qui imite un faux-appareil de pierre. Un bandeau à la chaux court sous la toiture et souligne l’angle nord-ouest du château. Dans sa partie centrale on observe deux travées qui comptent chacune trois croisées à appui mouluré saillant et corniche saillante. Ces fenêtres relèvent probablement de la seconde campagne de construction du château, au 16e siècle. Sur l’extrémité gauche de l’élévation, une autre travée est constituée par deux croisées : tout comme sur l’élévation extérieure, celles-ci ne sont pas situées au même niveau que les croisées centrales mais sont légèrement plus basses. Elles correspondent au parti primitif du château. Les chambranles de la croisée du niveau inférieur reposent sur des bases prismatiques et sont terminés par des moulures croisées. La croisée du niveau supérieur a un encadrement creusé en cavet.

Fig. 13. Vue de la fenêtre inférieure de l’angle Fig. 14. Vue d’une fenêtre de l’élévation ouest sud-ouest de la cour. de la cour

L’aile sud comporte deux parties : un corps de bâtiment à l’ouest et un mur qui clôt la cour au sud-est. Le corps de logis ouvre sur la cour par une loggia à deux niveaux desservie par un escalier en vis. Cette loggia aurait été percée lors des aménagements du château au 17e siècle qui l’ont rendu plus résidentiel. Le rez-de-chaussée, primitivement ajouré par une grande arcade en arc segmentaire identique à celle des étages carrés a été muré pour des raisons de sécurité. Les balcons des étages sont fermés par un garde-corps à balustres en pierre de taille, décoré au premier étage par deux vases sculptés et au second par deux sphères.

Fig. 15. Vue de l’angle sud-ouest de la cour. 10

L’escalier en vis compte deux ouvertures superposées qui ouvrent du côté de la cour légèrement en-dessous du niveau des étages de la loggia. Il s’agit de deux anciennes portes à l’encadrement en quart-de-rond. L’ouverture inférieure est surmontée par un linteau creusé en cavet, l’ouverture supérieure par un arc en accolade. L’escalier et ces deux portes appartiennent sans doute au parti primitif du château : ils laissent supposer l’existence d’une aile en retour vers le nord-ouest qui aurait fermé une cour triangulaire.

e e Fig. 17. Vue la porte du 2 étage de Fig. 16. Vue la porte du 1 étage de l’escalier l’escalier en vis en vis

Les portes qui faisaient communiquer l’escalier avec l’aile sud ont été sans doute murées lors de l’adjonction de la loggia. Au second étage, à gauche de la porte rectangulaire menant à la loggia une ouverture en arc surbaissé est en partie conservée en place. Ses piédroits sont en quart de rond. La tour de l’escalier à vis donne également accès à la cave située sous l’aile sud dont la porte d’accès a été remaniée. Au second étage, à l’angle sud-ouest il n’y avait pas de communication interne entre les deux ailes : les ouvertures remaniées qui donnent désormais sur la loggia devaient sans doute desservir une passerelle.

L’aile orientale est moins élevée que les autres ailes du château et ne compte qu’un étage carré. Utilisée comme dépendance agricole à une époque, elle a vue ses ouvertures du rez-de-chaussée remaniées. A l’angle nord-est, la porte qui dessert le rez-de-chaussée est le fruit d’un remploi. Elle conserve trois croisées identiques à celles de l’aile ouest. A l’intérieur deux colonnes sont restées en place, l’une en pierre, l’autre en bois.

Fig. 18. Vue de l’aile est depuis la loggia. 11

3) Distribution

Rez-de-chaussée et étages de soubassement

La porte de l’angle nord-ouest de la cour donne accès à ce qui était initialement une grande salle : celle-ci a été l’objet d’une division en deux pièces séparées par une cloison : la cuisine et la salle à manger. La cuisine a conservé son plafond à la française dont les poutres sont ornées de cannelures. La séparation des deux pièces a entraîné la construction d’une nouvelle cheminée, sans doute au 19e siècle. La cuisine communique avec le rez-de-chaussée de la tour nord- ouest : le sol de cette dernière a été refait mais son couvrement est d’origine et conserve les traces de coffrage (même chose sur la tour nord-est). La salle à manger possède un plafond identique à celui de la cuisine mais qui a été intégralement repeint par Bernard Bistes d’après des motifs copiés au château de Saint- Martial. Les volets intérieurs sont peints d’un motif provenant d’une chapelle de la cathédrale d’Albi. Une cheminée monumentale occupe le mur sud : les piédroits sont formées de deux pilastres qui portent un linteau orné d’une frise d’arcatures surmontée d’une frise d’ove. Le manteau est encadré par deux cariatides engainées qui représentent un personnage féminin et un personnage masculin sculptés en moyen relief. Il s’agirait de la représentation de Jacques de Rabastens et de Marie d’Arpajon, propriétaires du château au milieu du 16e siècle. Le blason qui occupe la partie centrale du manteau est une reconstitution d’après le blason de la famille de Montazet.

Fig. 19. Vue d’ensemble de la salle à manger.

La pièce de l’angle sud-ouest, est située à un niveau légèrement plus bas que les précédentes, marqué par trois marches en pierre. Elle a conservé son carrelage ancien, constitué de petits carreaux en terre cuite hexagonaux qu’on retrouve au rez-de-chaussée de la 12 loggia. Ce carrelage date donc probablement de la campagne de construction de celle-ci. Son rez-de-chaussée ouvrait primitivement sur la cour par une grande arcade identique à celle de l’étage carré : elle a été murée pour des raisons de sécurité. Un petit jour chanfreiné avec flamme forgée le fait communiquer avec la grande salle voisine : avant la construction de la loggia, ce jour fournissait une éclairage direct de la grande salle depuis la cour. Le rez-de-chaussée de la loggia permet l’accès à l’escalier en vis de l’aile sud. La transition entre ces deux éléments se fait par un faux palier sous lequel se trouve des marches de l’escalier d’origine. La porte était primitivement plus basse (traces visibles) et a vu son linteau remonté. Le seuil sans doute repercé en même temps que la loggia était construite.

On accède à la grande salle du rez-de-chaussée surélevé de l’aile sud-ouest par une porte aux piédroits en quart de rond donnant sur l’escalier en vis. Cette vaste salle est charpentée et a conservé ses carreaux anciens de terre cuites dont beaucoup sont fendus. Elle tenait sans doute lieu de salle des gardes et fait désormais office de galerie d’exposition. L’accès à la cave se fait par un escalier creusé dans la roche. Le mur de soutènement nord est également constitué par le rocher. Des ouvertures à l’ébrasement très profonds éclairent la cave qui a la même superficie que la grande salle du niveau supérieur.

Fig. 20. Vue de la salle des gardes. Fig. 21. Vue de l’escalier de la cave.

Premier étage

L’escalier en vis mène au premier étage de la loggia d’où s’effectue l’accès au grand salon par le biais d’une grande porte dont l’encadrement rectangulaire est chanfreiné et terminé par un congé. Le salon a vu deux de ses poutres remontées car elles s’étaient cassées, sans doute à cause de l’agrandissement des ouvertures au 17e par les de Maussac. Les murs du salon ont reçu un décor de faux marbre en partie haute, ainsi que des peintures imitant des boiseries aux motifs floraux dans leur partie inférieure. Le plafond, inspiré par ceux du 2e étage du château de Versailles, comporte des portraits en médaillon inspirés par les proches du peintre. Les murs sont ornés de trois panneaux en camaïeu bleu qui représentent le Cid, Les Horaces et les Curiaces ainsi que le discours de Sylla. Le sol est constitué de carreaux polis anciens, disposés alternativement dans le sens de la longueur et dans le sens de la largeur. La pièce est dotée d’une cheminée en pierre dont seule le manteau est ancien : les piédroits sont galbés avec un décor géométrique en bas relief. A droite de la cheminée, une niche en arc segmentaire abrite ce qui semble être un ancien évier, dont la partie centrale a été remplacée. Une petite porte donne accès à la tourelle sud : transformée en cuisine, celle-ci a conservé l’ébrasement à coussinets de sa fenêtre. A gauche de la cheminée, une grande porte-fenêtre donne accès à un balcon. 13

Fig. 22. Vue du salon

Le salon communique avec une chambre qui a reçu un décor asiatique. Son plafond est orné d’un décor inspiré par une plaque de la Renaissance du musée d'Arras, et comporte notamment des rinceaux, des entrelacs et des putti. Une porte dont l’encadrement mouluré est surmonté d’un arc en accolade dessert la tourelle sud-ouest. Une seconde ouverture, également surmontée d’un arc en accolade permet d’accéder à l’aile ouest.

Fig. 23. Plafond de la chambre chinoise.

Fig. 24. Porte d’accès à la tourelle.

Un couloir dessert la partie sud de l’aile ouest : il donne accès à une petite chambre qui a reçu un décor peint panoramique situé à hauteur d’enfant puisqu’elle était destinée au fils du peintre. Le couloir se prolonge par cinq marches après lesquelles un pallier donne accès aux latrines. Quatre autres marches terminent l’escalier et mène au reste de l’aile. Cet escalier correspond à la différence de niveaux observée sur l’aile ouest. Le couloir et l’escalier sont 14 décorés d’un ensemble de panneaux peints sur chacun desquels sont représentés un vase de fleur peint dans un camaïeu de vert.

Fig. 25. Décor de la chambre d’enfant.

Fig 26. Vue de l’escalier du 1e étage. La grande chambre baroque est ornée, sur les poutres de son plafond à la française de rinceaux feuillagés encadrant des cartouches où figurent alternativement des vues de ruines et des plaques de faux marbre. L'espace entre chaque solive est en outre doté d'un médaillon : la pièce en compte plus de 200. Le plafond utilise une gamme chromatique autour du marron, de façon à entrer en résonnance avec les boiseries 17e que la pièce a conservées. La chambre voisin n’a pas reçu de décor peint sur le plafond. Les murs ont été recouvert de faux marbres. La tour nord abrite au premier étage une chambre dite à la polonaise : sur son plafond où les nombreux panneaux peints imitent des caissons, le peintre a reproduit l'herbier Hortus Eystettensis de Basilius Besler daté de 1613. Ce recueil de 367 gravures figure le catalogue des plantes présentes dans le jardin d’Eichstätt, créé par Besler pour le prince-évêque Johann Konrad Von Gemmingen.

Fig. 28. Détail de l’herbier.

Fig. 27 Vue d’ensemble du plafond. Deuxième étage

L’accès au second étage s’effectue par la loggia. L’ancienne porte d’accès depuis l’escalier en vis est en parti conservée. En arc surbaissé elle a des piédroits en quart de rond. La porte qui fait communiquer la loggia et la grande salle du second étage (aménagée en atelier) n’est pas identique à celle du premier étage : son encadrement est entièrement en quart de rond.

L’angle ouest de la loggia comporte trois ouvertures dont le fonctionnement n’est pas aisé à comprendre. Une porte en plein cintre donne sur l’aile sud tandis qu’une autre à encadrement rectangulaire donne sur l’aile ouest. Cette dernière a-t-elle été percée au moment de la construction de la loggia ? A-t-elle remplacé une ouverture plus ancienne ? Celle-ci correspond-elle à l’ouverture incomplète qui se trouve dans l’angle ? Dans tous les cas, il existait sans doute une ouverture à cet endroit permettant la communication entre les deux ailes par une passerelle, celle-ci n’existant pas à l’intérieur.

Fig. 29. Ancienne porte d’accès au 2e étage. Fig. 30. Ouvertures de l’angle de la loggia.

L’atelier a des murs couverts de peinture imitant le marbre. La porte d’accès à la tourelle sud est creusée d’un cavet et surmontée d’un arc en accolade. Celle qui donne accès à la tourelle ouest est encadré par des moulurations qui dessinent une triple accolade.

Fig. 32. Porte d’accès à la tourelle sud-ouest.

Fig. 31 Porte d’accès à la tourelle sud-est.

L’aile ouest suit le même plan qu’au premier étage : une première chambre, puis un escalier de 7 marches menant à deux autres pièces. La première chambre a un plafond peint dans un camaïeu de bleu : les panneaux peints dessinent des caissons où sont figurés des vases fleuris. Les poutres reçoivent un décor végétal au milieu duquel prend place des cartouches où sont figurées des vues de paysages autour de et d’Albi. On retrouve les mêmes motifs décoratifs sur les volets intérieurs. La seconde pièce est décoré d’un camaïeu jaune. Les caissons reçoivent des figurations de fruits, légumes et animaux. Les poutres sont ornées d’un décor végétal au sein duquel on retrouve des paysages dans des cartouches.

e Fig. 33. Plafond de la 1e chambre. Fig. 34. Plafond de la 2 chambre.

La tour nord ouest n’a pas encore reçu de décor. Un escalier en vis pris dans sa maçonnerie donne accès au chemin de ronde. 17

Annexes

Bibliographie

BARTHES abbé G, le Fort de Mauriac. Bulletin de la société des sciences, arts et belles- lettres du Tarn, t XXXIV, 1975-76, p 235-249

BOUTARY Jehan, Almanach du Tarn libre, 1955

BRIEUSSEL colonel, le château de Mauriac, dans Bulletin de la société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn, t I, 1924, p 324-327, 1 plan.

CROS, Philippe, Châteaux, manoirs et logis, le Tarn, 1999, Editions Patrimoines et Média, 320 p.

CURIE-SEIMBRES Lucienne, Matinée d’automne au château de Mauriac, Vieilles Maisons françaises, n°33, juillet 1967, pp 29-31.

PORTAL, Charles Extraits de registres de notaires. - Documents des XIVe-XVIe siècles concernant principalement le pays Albigeois, Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, 1897.

ROSSIGNOL Elie-Augustin, Histoire de l’arrondissement de pendant la Révolution de 1709 à 1800

ROSSIGNOL Élie-Augustin, Monographies communales ou études historiques, statistiques et monumentales du département du Tarn, Première partie ; arrondissement de Gaillac, t. III, canton de Cordes, canton de , canton de Castelnau-de-Montmiral, Toulouse, Delboy, 1865. p 126.

Figures complémentaires

Fig. 35. Vue aérienne depuis le sud

Plans

Fig. 36. Elévation est et coupe de l’ aile ouest

Fig. 37. Relevé des élévations nord et ouest

Fig. 38. Plan du rez-de-chaussée

Fig. 39. Plan du premier étage

Fig. 40. Plan du second étage

Fig. 41. Plan et perspective de la cave

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Fig. 35. Vue aérienne depuis le sud.

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Fig. 36 Elévation est et coupe de l’ aile ouest.

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Fig. 37. Relevé des élévations nord et ouest

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Fig. 38. Plan du rez-de-chaussée

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Fig. 39. Plan du premier étage

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Fig. 40. Plan du second étage

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Fig. 41. Plan et perspective de la cave