INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DEVELOPP9ENT EN COOPERATION CENTRE ORSTOM DE CAYENNE

CCi'1P1E RENDU DU XIXÈME CONGRES DE LA CARIBPEAN FOOD CRePS SOCIE1Y TENU A PORTO RICO DU Il AU 17 SEPTEMBRE 1983

PAR

J.F. SILVAIN CHARGÉ DE RECHERCHES LABORATOIRE D'ENTOMCl.OGIE APPLIQll~E

JUILLET 1984 SOMMAIRE

1) INTRODUCTION p.

2) FROGRAl1jIJE DU CONGRES p. 2 j) LISTE DES CO>l:,:Ul;I CATIONS PRESE::TEES p. 4

Il) THEEES EVOQ!- ES L011S DU SEIHNAlr~E SUR LA DI FFUSION DES p. 17 NOUVELLES TECW:OLOGIES f\GRICOL:::S. EECOH~,ANDATIOl\S PROPOSEES AU TERME DE CE SEMI~AIRE.

:;) UN AP[RCU D;~ L1\ l~.EC::ERCHE ENTŒ':OLOGHiUE ft. PORTO RI CO p. '::'2

G) BILAN ET CONCLUSION p. 24

ANNEXE 1: Création d'une Association Guyanaise pour le Développe~ent des plantes alimentaires.

ANNEXE ? Communication présentée par le laboratoire. 1) INTRODUCTION

Du 11 au 17 septembre 1983 s'est tenu dans l'île de Porto Rico le XIX ièmecongrès de la Food Crops Society, sous la présidence du Dr. Alejandro AYALA,doyen et directeur du Collège des Sciences Agricoles du Centre Universitaire de Mayaguez (Université de Porto Rico). La C.F.C.S., en français Société Caraïbe des Plantes Alimentaires, est une société professionnelle internationale et pluridisciplinaire qui vise à intensifier les échanges entre les différentes personnes susceptibles d'apporter une contribution au développement de la science, de la technologie et de la production des plantes alimentaires dans la Caraïbe. Elle regroupe plus de 350 membres individuels appartenant à 21 nations,îles ou entités territoriales. L'activité principale de cette société consiste en un congrès annuel qui se tient depuis 1963 chaque année dans une île ou un territoire différent de la Caralbe. Pendant ces congrès, les universitaires,agronomes, agriculteurs et industriels de la zone caraïbe peuvent présenter les résultats de leurs travaux de recherche ou de développement, nouer de nombreux contacts et découvrir la situation et les problèmes de l'agriculture du pays invitant. Les communications peuvent être présentées dans l'une des trois langues officielles de la Société, l'anglais, le français ou l'espagnol. Les chercheurs du Centre OHSTOM de Cayenne participent aux congrès de la C.F.C.S. depuis 1967. Ayant pris le relais des pédologues, les entomologistes s'y rendent depuis lS78. Le XIX ième Congrès a réuni 68 participants provenant de 14 pays (Aruba:1, Barbade:4, Colombie:1, Costa Rica:2, :l,Guyane française: 1, Halti:1, Iles Vierges américaines:8, Jamalque:2, Porto Rico:37, st Lucie:1, Surinam:1, Trinidad:3, U.S.A.:4). On a pu noter,en particulier l'absence des représen­ tants du Vénézuéla et de st Domingue. Au cours des sept sessions techniques, 39 communications ont été présentées: 14 concernaient l'agronomie, 9 la phytopa­ thologie, 4 l'entomologie et les insecticides, 4 les collections vivantes et la culture des tissus, 3 la technologie alimentaire, 3 le problème du transfert des nouvelles technologies agricoles et 2 l'aquaculture. En ce qui concerne les cultures ètudièes, 4 communica­ tions se rapportèrent aux pois et haricots, 3 à la culture des bananiers, 3 à celle des ignames,3 aux Araceae commestibles, 2 à la culture de l'ananas, 2 à celle de la patate douce et 2 à celle du sorgho. Les autres communications portèrent sur les cultures associées, le mals, le riz, la canne à sucre, le café, le tournesol, le poivron, la tomate, l'''apio''(Arracacia xantho­ rrhea )et les Tilapia. Un séminaire sur le transfert des technologies agricoles s'est tenu l'avant dernier jour du congrès. Cinq communications furent présentées, suivies de discussions. Un certain nombre de recommandations furent édictées à la suite de ce séminaire.

2) PROGRAMME DU CONGR~S A- Qniv~r~i!é_d~ Eo~tQ Bi~o~ ~a~p~s_d~ ~aLaEu~z - Dimanche 11 septembre Soir : kéception et inscription des participants - Lundi 12 septembre Matin Ouverture officielle du XIXième Congrès de la C.F.C.S. - Introduction du Dr Ayala,Président de la Société. - Allocution de bienvenue du Prof. Alemany , Hecteur du campus de Mayaguez CU.P.R.). - Allocution de Mr. Carlos Lopez, Secrétaire par intérim à l'Agriculture du Commonwealth de Porto Rico. Première session technique. Aprés-midi Deuxième et troisième sessions techniques Soir Réception à la résidence du Chancellier de l'Universitè.

2 - Mardi 13 septembre Matin Quatrième et cinquième sessions techniques. Après-midi Sixième et septième sessions techniques. - Mercredi 14 septembre Visites sur le terrain + Circuit de la côte nord: Projets rizicoles et agro­ alimentaires de la région d'Arecibo. - Visite du centre de recherches et de développement, station expéridlentale de l'UPR â Isabela. - Visite d'une exploitation rizicole et d'une unité de décorticage et de conditionnement du riz. - Visite d'une usine d'aliments pour le bétail. - Visite de champs d'ananas.

+ Circuit de la côte sud: Projets agro-inaustriels de la région de Ponce. - Visite des Jardines Eneida, à Cabo Roja. - Visite du centre de recherches et de développement, station expérimentale de l'UPR de Fortuna à Juana Diaz. - Visite d'exploitations horticoles à Santa Isabel et d'une unité de transformation et de conditionne­ ment. - Visite de l'unité de transformation de Pollos Picu à Coamo.

- Jeudi 15 septembre Matin Séminaire sur le transfert des technologies agricoles. Après-midi Poursuite du séminaire ou visite des labora­ toires de la station expérimentale agricole de l'UPR à Rio Piedras ( en particulier: le labo­ ratoire de culture de tissus végétaux et le département de protection des cultures). - Vendredi 16 septembre Matin Synthèse des travaux du séminaire sur le transfert des technologies agricoles.

3 Session de travail: Assemblée Générale de la C.F.C.S.

Soir Banquet de cloture du Congrès.

3) LISTE DES COKMUNICATIONS PRESENTE~S Nous donnons ci-dessous la liste des communications présentées au cours du congrès. Elles ont été classées par grands thèmes et les titres ont été traduits en français. Un court résumé est donné pour la plupart des com;nunications.

+ BRAKN (H.I.),MORRIS (G.).

D.S.D.A. , Houston, . "Progrès technologiques et production agricole en Jamalque"

L'augmentation de la productivité sur une longue période est utilisée comme critère d'évaluation des progrès tech­ nologiques intervenant dans la production agricole en JamaIque. Les auteurs étudient les causes de la diminution de la productivité observée dans le domaine agricole au cours des dernières années.

+ FORSYTHE (W.).

Inter-American Institute for Cooperation in Agriculture (IICA), Port of Spain, Trinidad.

"Caractéristiques des systèmes de transfert de technologies agricoles ayant donné des r8sultats positifs dans les pays de la CARICOM".

Pour l'auteur,un processus de diffusions des nouvelles technologies agricoles ne peut réussir que si cinq conditi­ ons sont remplies: - Liaison étroite entre la recherche et l'application aux niveaux administratifs et opérationnels. - Prises en compte des besoins de l'agriculteur. - Les services chargés de la diffusions des nouvelles techniques doivent être orientés principalement vers l'enseignement.

4 - Il doit y avoir des démonstration dans la zone visée par le programme. - Le service chargé de la diffusion des nouvelles tech­ niques doit être responsable vis à vis des producteurs.

+ }'ADO VAN ICI. ), Vl GO (L• /, .)

Library , U.P.R. ,Mayaguez Campus.

"Informatisation de l'information dans le domaine agricole".

+ RAO (r!;.::.) , ED!UNDS (J.E.) Windward Islands Banana Growers Association, Research and Development Division, Castries, St.Lucia, W.I.

"Etude de systèmes culturaux associant bananiers et cultures alimentaires dans les petites Antilles."

Comparaison,sur le plan ces rendements et de l'intérêt économique, de différents systèmes de culture associant bananiers, madère (Colocasia esculenta) et pois chez des agriculteurs de l'île de St.Lucie pratiquant habituellement une association bananiers-madère.

+ MONRCIG (M.), PE~EZ (A.)

College of Agricultural Sciences, U.P.R., Mayaguez Campus

" Utilisation du son de riz et des résidus de la récolte du café pour améliorer la croissance des plants de café en pépinière. "

L'utilisation de ces deux éléments permet d'améliorer significativement les qualités du sol et d'augmenter le temps nécessaire au flétrissement des feuilles.

+ IRIZARRY (H.), CHANDLER (J.V.), RIVERA (E.)

Agricultural Research Service, USDA , Rio Piedras , P.R.

"Prélèvements nutritifs causés par cinq plantes vivrières tropicales cultivées de façon intensive."

5 Les auteurs ont déterminé les quantités de N, P, K, Ca et Mg prélevées par les plantes suivantes: Choux caralbe (Xanthosoma sp.), manioc, pois d'angole (Cajanus cajan), banane plantain (Musa acuminata et Musa balbisiana)et igname. Les matières sèches produites par Kg de NPK consommés par ces plantes sont indiquées.

+ GONZALEZ (A.), BEALE (A.J.) College of Agricultural Sciences, University of , ~ayaguez Campus. "Réponse du poivron (Capsicum annuum L.)à différents niveaux de fumures (N et P) sur oxisol." Des quantités variables de N et P et une quantité constan­ te de K sont apportées à des cultures de poivrons. Cette plante répond significativement à l'application de 300 kg/ha de N, cependant la production obtenue avec ce traitement ne diffère pas beaucoup de celles obtenues avec les applications de 75, 150 ,~25 et 373 kg/ha de N. Il n'y a pas d'augmentati- on significative de la production en liaison avec l'apport de P. Il n'y a pas un ajustement satisfaisant entre l'équation fumure/rendement et les résultats obtenus avec différentes applications de N et P dans le cas du poivron.

+ RAMCHAI~AN (C.) Virgin Islands Agricultural Experiment Station, College of the Virgin Islands, st Croix, U.S.V.I. "Etude des méthodes de conditionnement et de fortification des jeunes plants de bananiers introduit à St.Croix."

+ CLARKE (B.f,.)

Central Agronomie Research Station, Ministry of Agriculture, Food and Consumers Affairs, Barbados. "Effets des dates de semis sur la floraison de 30 cultivars

de pois d'angole (Cajanus cajan (Mill sp.) à la Barbade. 1I

6 Le pois d'angole présente un potentiel important en tant que plante vivrière à la Barbade; cependant, la variété locale étant très tardive,de grandes quantités de pois sont importées. 30 variétés de pois d'angole,provenant de l'Université des West Indies, de l'Université du Queensland et de l'International Crop Research Institute for the semi­ arid tropics,ont été plantées à 3 dates différentes. La dur~e de la période pré florale et la hauteur des plantes varient en fonction des dates de sem~ et des variétés. L'interaction entre la hauteur des plantes et la date de sem~est significative; par contre il n'y a pas de corrélat­ ions entre la date de floraison et la longueur du jour et la température moyenne à cette date. Les r~sultats obtenus ne facilitent pas la caractérisation de la réponse à la photopériode de chacune des variétés, mais permettent une classification de ces variétés en fonction de la longueur moyenne de la phase préflorale, calculée sur l'ensemble des trois dates de semis.

+ TORRES ChRDONA (S.), SOTOMAYOR-RIOS (A.) Tropical Agriculture Research Station, ARS, USDA, Mayaguez, Puerto Rico. "Effets des dates de semi sur le mals à Porto Rico."

Les effets de deux dates de sem~ont été étudiés sur 27 variétés de ~als à la station d'Isabela.L'analyse de varian­ ce montre qu'il existe des différences significatives entre les dates de sem~ pour tous les caractères étudiés, à l' exception de la hauteur de la plante, de la hauteur du pre­ mier épis, du fJoids du"test'~ et de la longueur de l'épi et de son diamètre.

+ POOL (D. J•) AGRO Corp. ,Santa Isabel, P.R. " Le programme de développement des cultures légumières sur la côte sud de Porto Rico."

7 Ce programme a été entrepris depuis 1977 pour intensifier l'utilisation des terres côtières mécanisables pour la culture des légumes et des fruits. Ces terres étaient antérieurement plantées en cannes à sucre.Ces plantations concernent à la fois des légumes locaux et des légumes plantés en vue d'une exportation sur le marché nord-améri­ cain de décembre à avril. Les terres sont la propriété du gouvernement et sont louées aux agriculteurs qui reçoivent des prêts. trois unités de conditionnement existent. Un effort est fait pour mettre sur pied une coopérative de vente dirigée par les agriculteurs.

+ GOH EZ (A. N• ) Universidad del Valle, Cali , . "Rendement du chou de Chine (Colocasia esculenta Schott) en zone tropicale humide, en fonction du type et des distances de semi." Cette plante est cultivée en Colombie sur la côte pacifi­ que, où elle intervient dans l'alimentation humaine et animale. Trois types et quatre distances de sem~ont été étudiés de façon à comparer les rendements dans des sols pauvres et acides. Les rendements sont bas et une fertilisa­ tion est nécessaire. Les résultats permettent de recommander une distance de sem~entre les plantes de 0,8~0,8m. Aucune préparation du sol particulière n'est nécessaire.

+ HEGAH (A.E.) Agr. Exp. Stat., College of the Virgin Islands,St.Croix, U.S.V.L "Les possibilités de culture du tournesol dans l'île de st. Croix." Cinq variétés à huile et deux variétés sans huile de tournesols ont été testées dans l'île de St.Croix. Les rendements des variétés à huile et des variétés sans huile ont été similaires, avec une moyenne, en poids sec, de 4480 kg de grains/ha. Les attaques d'iLsectes déprédateurs ont été très faibles.

8 + HEG AH (A • E. ) " Introduction et évaluation de graminées et de légumineuses tropicales à St.Croix." Les rendements en matières sèches, contenus protéiques bruts et compositions minérales de plusieurs graminées et légumineuses fourragères ont été évalués à st. Croix. Les contenus protéiques bruts s'échelonnaient entre 5 et 19. et le rendement en matières sèches de 2000 à 13770 kg/ha. Les légumineuses sont plus riches en Ca,Mg, Fe que les grami­ nées. Les meilleurs rendements ont été obtenus avec l'herbe de Guinée (13770 kg/ha/an) et Dar Cenchrus ciliare (10680 kg/ha/an ).

+ HEG AH ( A• E. ) "Evaluation de variétés de sorgho a grains et de sorgho fourrager à St.Croix." Seize variétés de sorgho ont été testées à St.Croix en vue d'évaluer leur adaptabilité aux co: ditions locales. Les mauvaises herbes ont été traitées avec du Milogard 80W à 1,2 kg/ha. Le controle des insectes déprédateurs (Mouche du sorgho, Heliothis ~, SpodoDtera frugiperda) a été obtenu par l'utilisation d'insecticides (Sevin et Lannate). Les variétés Pioneer paraissent être les mieux adaptées.

+ QUILES BELEN (A.), SOTO;I:AYOR RIOS (A.) Trop. Agric. Research Stat.,ARS,USDA,Mayaguez ,P.R. "Le programme de conversion du sorgho." Le programme de conversion du sorgho, entrepris conJoln­ tement par la Texas Agr.Exp.Stat. et la Tropical Agr. Res. Stat. de l'USDA-ARS, a permis de transformer des variétés hautes et tardives ou encore sensibles à la photopériode en variétés courtes et précoces et insensibles à la photopério­ de.Seule une partie des sorgh~disponibles dans la collection mondiale ont été choisis pour le programme de conversion. Parmi les 1519 sorghos choisis pour ce programme,423 ont été transformés.

9 + CHANDLER (F.L.), HAQUE (S.Q.), BETHELL (P.) Caribbean Agricultural Research and Development Institute, University Campus, st. Augustine, Trinidad. "Une approche systèmatique pour améliorer les méthodes de production de l'igname à la Barbade."

Le d~veloppement de la culture de l'igname en tant que culture d'exportation dépend de l'introduction d'un système de production impliquant de nouvelles pratiques agronomique~ un rendement élevé et une mécanisation améliorée. Un tel système de production devrait encour&ger les agricul­ teurs à augmenter les surfaces cultivées et leur permettre de produire des quantités importantes de tubercules, d'une qualité qui soit acceptable pour les marchés d'exportation. Cette technologie,qui a déjà fait ses preuves, est diffusée de la façon la plus adéquate par des démonstrations chez leE agriculteurs,ce qui permet de convaincre les agriculteurs voisins d'adopter ce système.

+ LIU (L.C.), SEDA DEL 'l'ORO (l~.) Agricultural Experiment Station, College of Agricultural Sciences, University of P.R., Mayaguez Campus. "Une revue des infestations algaires des rizières de Porto Rico." Plus de 100 échantillons d'algues ont été collectés entre 1982 et 1983. L'identification a été limitée au genre. Les genres prédominants sont les suivants : Hydrodictyon, Spirogyra, Rhizoclonium et Oedogonium. Les genres Anabaena, Aphanizomenon, Bacillaria, Chara, Chlorosarcina, Cladophora, Closterium, Cosmarium, Diatoma, Eremosphaera, Fragilaria, Gyrosigma, Hormidium, Nannochloris, Navicula, Oscillatoria, Pithophora, Phacus, Protococcus, Pyrobotrys, Roya, Scenedes­ ~, Spirulina, Synedra, Symploca et Ulothrix sont moins abondants.

10 L'abondance relative de ces différents genres d'algues est indiquée.

+ LARJ\CUENTE (N.S.),LIU (L.C.), AU10DOVAR VEGA, OR'nZ (E.) Agr. Exp. Stat., Col. of Agr. Sei., U.P.R. , P.R. "Concurrence d'Echinochloa colonum vis à vis de la patate douce (Ipomoea batatas (L.) Lam.)." Les effets de différentes densités d'Echinochloa colonum sur le rendement de la patate douce ont été analysés. En dessous de 10 plantes/mc,il n'y a pas d'effet; au delà, le rendement de la PQtate douce diminue de façon importante.

+ OLIVISRI (L.J.), BEALE Cc.J.) College of Agricultural Sciences, U.?R., Mayaguez Campus. "Ev.3luation d'herbicides en culture d'Arracacia xantorrhea." L'étude de l'efficacité vis à vis des mauvaises herbes et de la toxicité vis à vis de la plante cultivée de plusi­ eurs h~rbicides a été réalisée. Les mauvaises herbes étaient les suivantes: Oxalis spp., Echinochloa colonum ,Digitaria spp., Euphorbia heteroDhylla, Eleusine indica, Cyperus spp. 0,42 kg/ha de oxyfluorfen ont permis le controle de 95~ des mauvaises herbes sans dommages pour la plantes. Des quantités plus importantes peuvent entrainer des déformation~ des feuilles. L'association Linuron+Alachlor a donné des résultats similaires (3,36 et 1,12 kg/ha). Chloramben et Cyanazine à 8,96 et 18,68 et 16,~7 kg/ha ont permis un bon contrôle (90~). Des dommages à la plante cultivée ont été observés avec le r~etribuzin. L'Ametryn n'a pas donné de bons résultats.

+ CORTES (J.), BEALE (A.J.) Coll. of Agr. Sei., U.P.R., Mayaguez Campus "Effets des dates de desherbage sur la production de l'igname (Diascorea rotundata Poir)."

1 1 + RAMCHARAN (Ch.) V.I. Agr. Exp. Stat., College of the V.I.,St.Croix,U.S.V.I. "Observation préliminaire aux champs de bananiers plantain , variété Maricongo, provenant d'explants,avec utilisation de deux nématicides en granulés,de Diazinon 2E et d'un système standard de fertilisation et de culture." Les explants de bananiers plantain,types régulier ou nai: poussent bien,mais présentent 27% de réversion vers le type ordinaire ou vers le type Congo à la fructification. Les durées de croissance sont indiquées et l'effet des n6matici· des sur la plante est noté.Le Diazinon controle apparemment les nématodes des noeuds racinaires, le Temik â lO%G et le Furadan S~ G suppriment les populations de nématodes des noeuds mais n'ont pas d'effets sur les espèces de nématodes en spirale. L'absence de né~atodes fouisseurs lors des essais faisant intervenir des plantes agées de 10 mois est à remarquer.

+ VICENTE (N.), AY~LA (A.) Coll. of Agr. Sci. , U.P.R., Mayaguez Campus " Effets de certains facteurs écologiques sur la variabilité et les relations hôtes-parasites de Meloidogyne incognita avec deux variétés de vulgaris L." Les auteurs étudient les effets de 4 températures, 3 tYPE de sols et 2 variétés de haricots sur les relations hôtes• parasites et la variabilité de ~eloidogyne incognita.

+ WESSEL-BEAVER (L.), VALIENTE (A.) Coll. of Agr. Sci. , U.P.R. , Mayaguez Campus "Variabilité génétique, rendement et résistance de la Tomate â Phytopthora infestans,Alternaria solani et !1eloidogyne spp.

12 Des expérimentations ont été réalisées pour déterminer la variabilité génétique, l'héritabilité et les corrélations génétiques des différents constituants du rendement ainsi que la résistance à Phytopthora infestans , Alternaria solani et Meloidogyne Spp. de 8 F2 et 5 F3 populations de tomates.

+ LAGUNA (I.E.), SLA~AR (G.G.), LOPEZ (Fo) Centro Agronomico Tropical de Investigacion y Ensenanza (CATIE), Turrialba , Costa Rica. "Haladies bactériennes du chou caralbe (Xanthosoma spp.) au Costa Rica." Au cours des dernières annees le chou caraïbe a pris une importance grandisGante au Costa Rica. Deux espèces sont utilisées: !.sagittifolium Schott et !.violaceum. Deux maladies bactériennes ont été détectées:(i),les points bactériens causés par Xanthomonas campestris p.v. aracearum (Berniac) Dye. Les symptomes en sont de nombreux petits points qui peuvent couvrir toute la surface foliaire. On rencontre cette maladie sur la zone atlantique. Des inciden­ ces de 90/- ont été observées. (ii), La nécrose bactérienne des bords de feuilles causée par Xanthomonas campestris (}am~el) Dowson.L'infection commence co~me une nécrose sur le bord des feuilles puis gagne l'intérieur de celles-ci. La nécrose peut atteindre les nervures et les petioles. On rencontre cette maladie partout 00 poussent les choux.

+ ZAPATA (M.), FREYTAG (G.)

Coll. 0 f Agr. Sci., U. P. R. ,;ayaguez Campus "Sensibilité d'une population sélectionnée de Phaseolus coccinas au virus de la mozaïque dorée (BGMV), à celui de la mozaïque commune du haricot(BCMV) et à celui de la mû zalque du "caupi" (CPMV) •"

13 + INGLES (R.) Agr. Exp. Stat., Coll. of Agr. Sei., U.P.R. ,P.:K.

"Controle de la gOInose de l'ananas à Porto Rico." L'auteur passe en revue les différents ravageurs de l'ananas à Porto Rico, purmi lesquels on note le charançon Diaprepes abbreviatus et surtout Batracheàra comosae, microlépidoptère, agent de la gomose de l'ananas. De nombreux insecticides ont été testés de 1969 à 1980 par rapport au Toxaphene 6 CE, les témoins 6tant des frults non traités. Les insecticides les plus efficaces paraissent être les suivants: Gardona 75 WP, Orthene 75 S, Pydrin 2.4, Thiodan 50 WP, Toxaphene 6 CE et Lindane 25 PH.

+ SILVAIN (J.F.), THIBERVILLE (F.) Laboratoire d'Entomologie appliquée, Centre ORSTOM de Cayenne et Service département&l d'Agronomie de la Guyane. Communication présentée par le Laboratoire (Voir texte en annexe).

+ ABREU CE.), CRUZ (C.) Agr. Exp. Stat., Coll. of Agr. Sei., U.P.R.,Mayaguez, P.R. "Pertes économiques dues au charançon de la canne (Diaprepes abbreviatus) en culture de canne à sucre."

Un champ de cannes à sucre fortement infesté par ].abbreviatus a été sélectionné pour déterminer les domma­ ges dues à cet insecte. Les auteurs montrent qu'il existe une corrélation négative très élevée entre le tonnage de cannes et de sucre obtenu et le pourcentage de racines atta­ quées. On ne peut pas établir une corrélation entz'e le teneur en sucrose et le pourcentage de racines attaquées , la qualité du jus de canne n'est apparemment pas affectée par les dégâts dues à l'insecte. La principale conséquence des dommages causés par l'insecte consiste en une réduction de la récolte de cannes. Cette réduction peut être attribuée

14 à la diminution des transferts d'eau et de sels minéraux des racines vers les parties aériennes de la plante. En fonction du coût du traitement, le seuil de dégâts écono­ miques a été estimé à au moins 5% des racines attaquées. Les travaux futurs viseront à déterminer quelle population adulte est nécessaire pour atteindre ce seuil.

+ ZAPATA (R.r:.)

/1gr. Exp. Stat., Coll. of Agr. Sei., U.P.R. ,P.R.

"Résidus de pesticides en cultures tropicales."

Les chercheurs du U6partement de Protection des Cultures de la Station Expérimentale Agricole étudient au champ l'éfficacité des nouveaux pesticides et prélèvent des échantillons de ~lantes cultivées pour analyser les résidus de pesticides ("cepbate,ametbryn,benomyl et permetbrin).

------Collections vivantes et cultures de tissus

+ GOH EZ (A. N•)

Universidad del Valle, Cali, Colombia

"Germoplasmes d'Araceae commestibles en Colombie."

Les Araceae commestibles sont un petit mais important groupe de plantes. Cinq genres sont recensés: .locasia, Amorphopha­ llus, Colocasia, Cyrtosperma et Xanthosoma. Ce dernier genre présente une importance particulière, étant originaire d' Amérique du sud.Il présente de bons rendements,une bonne adaptation et une bonne résistance. 52 clones de Xanthosoma , 35 de Colocasia et 17 d'Alocasia ont été collectés dans différentes régions de Colombie. Pour beaucoup de clones d'Araceae il y a eu une érosion génétique importante due a l'homme.Il est donc urgent de sauver le matériel germoplasma­ tique par le moyen d'un exploration plus extensive; parallè­ lement il faut mieux définir la taxonomie des clones colom­ biens.

15 + NICOLAAS (I.A.)

Aruba "L'établissement d'une collection de semences a Aruba et ses conséquence sur le développement agricole".

Les résultats des travaux effectués sur Vigna unguiculata (L.) Walp sont utilisés pour illustrer les potentialités de la méthode proposée pour la création d'une collection de semences et souligner l'utilité d'une telle collection pour la conservation des germoplasmes et la production de planteE alimentaires. Des travaux complémentaires sont nécessaires afin de préciser les capacités de production des plantes alimentaires traditionnelles à Aruba.

+ LIU (L.J.), ~'lARQUEZ (E.), BIASCOCHEA (M.L.)

Agr. Exp.Stat., Coll. of Agr. Sei., U.F.R.,Mayaguez,P.R.

"Culture de tissus de Xanthosoma sp. a Forto Rico." A Porto Rico, la variété locale de Xanthosoma sp. souffre de plusieurs maladies et les plantes obtenues par repro­ duction sexuée sont décevantes et de basses qualités. En conséquence, le laboratoire de culture de tissus végétaux de la Station Expérimentale Agricole a entrepris de produire des plants de Xanthosoma indemnes de virus ou résistant au "burning disease", à partir de cultures de méristèmes ou de cals. Plus de 15000 plants de Xanthosoma ont été produits. Les résultats au champ semblent positifs.

+ ;10NLLOR (ri.), LIU (L.J.)

"Culture de tissus d'igname à Porto Rico."

+ HARTIN (F. W. )

Tropical Agriculture Research Stat., ~RS,USDA, Mayaguez,P.R. "Qualités que doit présenter la patate douce pour être utilisée comme une denrée alimentaire courante dans la Caraibe". 16 La patate douce pourrait être une denrée alimentaire utili­ sée quotidiennement dans la Caralbe. Cependant, pour en arriver à cette situation,il faut en améliorer la qualité. L'auteur passe en revue les différentes qualités que doit présenter la patate douce sur les plans de l'aspect, de la fermeté, du goût et de la texture.

+ CRUZ CAY (J.R.), HODRIGUEZ (E.),CALONI (I.B.),BADILLO (J.) Agr. Exp. Stat.,Coll.of Agr. Sci.,U.P.R.,Mayaguez Campus.

" Evaluation des variétés de pois secs cultivés à Porto Rico."

~2 sélections de pois secs appartenant à 3 variétés culti­ vées localement ont ét~ évaluées en fonction des modes de préparation habituellement utilisés.

+ Dlt~Z (N.), RODLIGUEZ (T.), C.. ~ONI (1. B. ) "Composition chimique et qualités générales des jus de fruits obtenus à partir des véJriétés d'ananas "l~ed Spanish" et "P.l-\. 1-67".

+ HcGINTY (".S.)

~arine Sciences Departement, U.P.R.,~ayaguez Campus.

"Aptitude d'un élevage en com~un pour tester les performances de croissance des Tilapia."

+ ~UBAHYK (J.M.) Mor. Sci. Dep., U.P.R., Mayaguez Campus. "Etude comparative de la composition de Tilapia nilotica en relation éJvec le type d'alimentation."

4) THR~ES EVOQUES LORS DU SEMINAI~E SUR LA LI?FUSION DES NOUVE­ LLES TECHNOLOGIES AGRICOLES. RECO>:MANDATIONS PROPOSEJ:<:S AU TERI·1E DU SE~UNr,IRE. Les cinq thèmes suivants ont été abordés lors de ce séminaire:

17 1 - Elaboration d'une stratégie et d'une méthodologie de recherche pour le développement de la technologie agricole.

2 - Stratégies et méthodologies à employer en vue de la diffusion des nouvelles techniques agricoles. 3 - Besoin et développement des ressources humaines nécessaires à la diffusion et à l'application des nouvelles techniques agricoles.

4 - Organisation, gestion et coordination institutionnelle nécessaires à l'application et au développement.

5 - Information, éducation et communication nécessaires ~ l'aprlication et au développement.

Chaque thème a fait l'objet d'une communication,suivie d'une discussion. A l'issue de ces exposés,deux groupes de reflexion ont travaillé respectivement sur les thèmes 1 et 2 et sur les thèmes 3,4 et 5. Les recommandations émises par ces groupes de travail ont fait l'objet d'une synthèse finale. Compte tenu du "rapport des forces en présence" ( la plupart des participants à ces discussions étaient porto- ricains ou nord-américains, beaucoup de délégués des autres îles ùe la Caralbe ayant profité du dernier après-midi du Congrès pour aller visiter les laboratoires de la Station Expérimentale agricole de Rio Piedras), les recommandations suivantes doivent être considérées comme reflétant assez fidèlement la philosophie porto-ricaine de l'application et du développement. On constate­ ra que les propositions aboutissent à une structure de développe­ ment relativement lourde et complexe, mettant en oeuvre des moyens techniques élaborés (audiovisuels en particulier) et nécessitant un soutien logistique important. Cela minimise l'intérêt de ces propositions pour une partie des îles de la Caralbe (Halti, Dominique ,par exemple)aux ressources limitées. On remarqueré-l. aussi le côté "idéalisé" du schéma proposé, idéalisation qui est à rapprocher des efforts entrepris par nos hôtes porto-ricains, tout au long du Congrès, pour présenter

18 leurs structures de recherche et de développernent,et l'U.P.R. en particulier, comme des modèles pour les autres pays de la Caraïbe. - leI ~t_d~u!i~m~ !h~m~s~ Développement de la technologie agricole et diffusion de cette technologie.

1- La génèse de l'information et la diffusion des nouvelles techniques doivent être les éléments d'un système de développement agricole intégré, incluant la création d'infrastructures et la commercialisation. 2- Les échanges mutuels entre la recherche, le dévelo­ ppement,les agriculteurs et les autres usagers doivent être développés.

3- Un agent de développe~ent ou de coordination doit coordonner les liaisons entre recherche et jévelop~e­ ment.

4- L'accent àoit être mis sur les recherches ap~liquées r~alisées au niveau de l'exploitation agricole.

5- L'~tude des petits systèmes d'exploitation agricole doit être développée. 6- Un effort particulier doit être fait en vue de déve­ lopper des recherches régionales dans la Car8lbe. Une structure doit être établie pour coordonner ces efforts. 7- L'agent de développement doit participer activement à l'élaboration de l'information au niveau de la recherche, et ,de façon si~ilaire, le chercheur doit être partie prenante dans le processus d'application et de développement. 8- Le programme de recherches doit inclure une 8valua­ tion à la fois des pratiques traditionnelles et des nouvelles pratiques agricoles. 9- La collecte d'informations doit être l'un des élémen­ ts du programme de recherches et constituer un des buts de la structure de développement.

19 10- L'agent de développement doit établir des contacts directs avec les agriculteurs, pour cela ,il peut favoriser le regroupement de ces derniers en coopéra­ tives,corporations, fédérations etc ••• Des expérimentations dans les fermes peuvent servir a rassembler les fermiers lors de démonstr~tions.

L'application et le développement ("extension") cioiven1 être considérés comme correspondant à un type particulier d'enseignement qui vise à solutionner des problêmes et aider les agriculteurs à appliquer les nouvelles connai­ ssances dans leur ferme et leur maison. En conséquence , la mission de l'application et du développement doit être conçue essentiellement comme un effort d'éducation des agriculteurs, même si la priorité semble être l'accr­ oissement de la production agricole. Les agents de développement doivent être très motivés, et leur recrutement ne doit pas être envisagé uniquement comme un moyen de créer des emplois. Des personnes supplémentaires ne doivent pas être employées pour ce type de travail si elles ne peuvent pas être utilisées de façon effective. Il faut que des incitations financiêres puissent attirer et retenir les gens nécessaires au succès des opérations de développement. - La formation des agents de développement. La crédibilité de l'information fournie par le service de développement est essentielle. L'agriculteur doit se rendre compte que l'agent de développement a confiance en l'exactitude des informations qu'il transmet et qu'il admettra de ne pouvoir répondre à certaines questions. Sans une éducation et une formation appropriée, l'agent de développement ne peut pas être convaincant • L'agent de développement doit pouvoir suivre le programme de formation suivant: - Formation initiale, dont le type et l'importance dépendront de l'affectation ultérieure.

20 - Formation à long terme. 6 mois ou plus, de façon } acquérir la compétence n~cessaire à l'utilisation des technologies nouvelles.

- Perfectionnement ~rofessionnel. Colloques profe­ ssionnels ou techniques pendant lesquels des communications techniques sont présentées par des experts. - Formation sur le terrain. Une journée de Îorm:l- tion jours tous les 2 ou 3 ~ois au niveau r{gional. - Evaluation et rapports Un système de comptes rendus â dates fixes doit ~tre instauré pour les membres de l'6quipe de développement.

- ....uuatriéme--_._---thème: Organisation, gestion et coordination institutionnelle. Les structures institutionnelles doivent pouvoir fournir tout le soutien logistique n6cessaire aux progra­ mmes de d~velcppement. Inversement,ces derniers doivent s'adapter aux conditions existantes et aux ressources hU~2ines disponibles. Il laut minimiser les changements institutionnels, utiliser les Îorces existantes et surmonter les faiblesses. Le personnel de terrain doit pouvoir compter sur un bon soutien logistique; ce dernier doit leur assurer la ~Ilobilit{; et les équipements néces3aires (loc,~ux bien 6quipfs,~oyens audio-visuels adapt6s). Il faut qu'il y ait une bonne coordination entre les membres du secteur agricole public au niveau local, r6gional et national. En plus il est n~cessaire d'obtenir une participation active des fermiers et du secteur agro­ alimentaire. Des rap_;)orts faisant le point sur les activités et les progr~s réalisés sont indispensables.

21 L'éfficacité globale d'un programme de développement doit être déterminée, et les programmes d'enseignement évalués et révisés en fonction des problèmes et des faiblesses mises en évidence. Pour cela des comités de coordination doivent être établis: - Au niveau local, un comité pour la diffusion des technologies nouvelles, dont feront partie des fonctio­ nnaires du Ministère de l'Agriculture, des chefs d'exploitation etc ... ,de façon â développer les échan­ ges mutuels entre les secteurs ~ublics et privés. - Au niveau régional, un comité regroupant les direc­ teurs r&gionaux des différentes institutions agricoles, des représentants des fermiers et des organismes de soutien aGricole (" a g r icultural support agencies").

-Au niveau naticn3~, un comité composé d'officiels de hauts rangs ,provenant des différents organismes agri­ coles et chargés de coordonner les programmes des différents organismes.

- .Qi!!.aJ!.i~mE .1h~:n~: In forma t:Lon, éducation et communication Pour tous les programmes de développement, il est néce­ ssaire de pouvoir disposer d'un centre d'information,d'édu­ cation et de communication bien équipé. Ce centre doit pouvoir produire et diffuser tout le matériel imprimé nécessaire; il doit diffuser des informations destinées à la radio et â la télévision et aussi aux programmes d'enseignement de ces deux médias. Le centre doit produire tout le matériel audio-visuel nécessaire (photos,films, vidéo-cassettes etc •.. )

5) UN APERCU DE LA RECHERCHE ENTO~OLCGIQUE A PORTO RICO Le problème entomologique majeur â Porto Rico semble @tre celui des ravages causés â de nombreuses culture (canne â sucre, ananas, haricots, pois d'Angole, igname etc.) par les larves et les adultes du Curculionidae Diaprepes abbreviatus (L.)

22 Plusieurs programmes de recherches portant sur cet insecte sont en cours, en particulier dans le domaine de la lutte biologique. L'utilisation de ;lusieurs agents pathogènes est envisagée dans le cadre de la mise au point d'un système de controle int0gré des populations de cet insecte. Cependant,les principaux travaux portent sur les n~~atodes (Neoplectana carpo­ capse).Des résultats pos:-...tifs semblent avoir été obtellU~:; au laboratoire, mais je n'ai pas pu savoir ce qu'il en était au cha~p. Les travaux sur les lépidopt~res portent sur Batrachedra comosae Bodges, agent de la gomose de l'ananas et sur Diatraea saccharalis (F.). Si assez peu de travaux exp~rimentaux parai­ ssent être en cours â Porto Rico, on ne doit pas oublier que des études et,en particulier,des inventaires entomologiques ont été réalisés depuis longtemps dans cette ile (cf. WOLCOTT: The of Porto Rico, 193) et que r6cemment un remarquable catalogue annot~ des plantes hôtes des insectes de P.R. ; a été publié par L. F'. r!;:.ETOI~ELL. D'aprés les discussions que nous avons pu avoir avec plusieurs d'entre eux, les chercheurs et techniciens suivant travaillent duns le domaine de l'entomologie 5 Porto Rico:

+ ivlayaguez • Recherche - Rafa~l INGLES (Lépidoptères) - Carlos CRUZ - Edwin /,BREU (Lutte biologique contre Dianrepes abbrevi.a tus) - il. ,~m'iSTRONG • Application - Osbaldo COTTE - Niguel COLON

+ Fortuna (Côte sud) - F.G~ILL.RDO (Cultures légumières)

+ Rio Piedra - .s. :~ EDI NA - J. PO::AN (Lutte biologique contre Diaprepes abbreviatus )

23 Deux autres chercheurs sent un peu en marge de ces ~qui- pes, il s'agit des Dr. F,',DOVtNI (toxicologiste) et J.MESCKH1EN (neurophysiologiste travaillant sur Diatraea saccharalis). L.F. M~RTO~ELL, d'après E. INGLES, se consacrerait dèsormais plus à la botanique qu'à l'entomologie.

6) BILAN S;T CONCLU SION

Sur un plan général, ce congrès nous a permis de faire un tour d'horizon des problèmes qui se posent à l'agriculture

(lUnS la régj_on Coralbe prise au [-iens le plus large. Il nous (j permis aussi de cerner' les orientatiofls actuelles de la recherche 0gronomique dans cette région. Nous avons pu noter, en particu­ lier, la place importante occup0e par les travaux portant sur aes plantes cultivées localement, souvent encore peu utilisées mais présentant des potentialités importantes pour l'alimentation humaine ( Araceae en colombie , ~ois j'Angole â la Barbade, patate douce etc .•. ). On note une volonté générale, en particu­ lier dans les îles, de diversification agricole, allant de pair avec une réduction des surfaces plantées en canne â sucre et une diminution des importations agro-alimentaires. Celâ est vrai,en particulier, pour Porto Rico, oü le programme de cultures légumières de la côte sud ainsi que le programme de développe­ ment rizicole de la côte nord r~pondent â ce triple but. En ce qui concerne le pays hôte, nous avons été frappés par l'importance de l'élevage et de l'industrie laitière. Le grand intér~t porté â la diffusion des technologies agricoles et â la définition de structures adaptées pour le développement agricole correspond à une prise de conscience , nette à Porto Rico, de l'importance de la recherche réalisée au niveau de l' exploitation familiale, et d'une façon générale de l'importance du facteur humain dans le processus de développement. En ce qui concerne l'entomologie, si nous avons regretté la faible place occupée par cette discipline lors ae ce congrès, nous avons pu néanmoins rencontrer plusieurs chercheurs pendant notre séjour et nous faire une idée précise des problèmes entomologiques rencontrés à Porto Rico.

24 On doit regretter que la participation des chercheurs et professionnels francophones ait été limitée à 2 personnes, L. DEGRAS de l'INRA et nous-même (le renrésentant d'HaIti était un am~ricain de l'U.S.A.I.D.). Il est êvident qu'une participa­ tion francophone aussi faible ne peut que conduire les repr~sen­ tants des autres pays de la CaroIbe a sous-estimer le potentiel et les acquis de la recherche conduite aux ~ntilles et en Guyane. faiblesse de cette participation a été d'autant ~lus regre- tt~ble que nos hôtes porto-ricains ont, avec parfois un certain l;i:nque de L::tct, essayé tout au long de ce congrès de faire pGis::-er , â l'adresse des représentants oes autres îles et pays de la r"'r'~l"be 'nr'~"""'e IV c- .. <:..1. ,~lé:>v l ç~.J L) ç~_ 6 su':v"rlt·_1... :J... • "fJor'tn...... Rl'C1'....' est urre île de Li C:lI'~)lbe et par 1~ même conna.i t les mêmes prcb1èmes que ses consoeurs (forte population, cnôffiage,agriculture longtemps car'act6ris~e par une monoculture de la canne) et culturel~ement av~artient par s: langue à l'Amérique latine. Cependant, elle est li~e aux U.S.~. , bénéficie de leur soutien et de leur potentiel () ë:JllS de nom breux clor;lélin es, et d évelo p~'emen t Lnaustriel et agricole qui la rend, â maints égards plus proche

Jes pays du ":lord" que des ~;aYS du " sud".::':n conséquence J orto

!üCO". semb'le toute d~signée pour jouer un rôle essentiel dans le IlrjL::üogue nord - sud Il sur le continent arr.èri.cain et, puj.sque J 'île dj.sJ'ose dans le do.néHne du :lôveloc')ement agricole, gr5ce a l'U1E, d'un potentiel (l'enseignement, de formation et de recher- che imrort3nt, 8ourquoi ne pas y créer un ce~tre de form~tion et de re~:herches agronomiques qui, en accueillant stagiaires, :·tuc,iiants et spécialistes de la C:::..,.ralbe et de l' i·.mérique du sud permettrait de dégager nes solutions et des modèles de développe­ ment valables pour toute la r~gion et de coordonner les recher- cnes, agronomlques.,rea_lsces1" dans,_él l Caral'"bs.'' hinsi, â notre grande surprise, nous avons vu, peu avant .i.eÎ terme de ce congr~s, l'un des ~lus dynamiques chercheurs de l'UPR réunir les délégués étrangers et leur demander de signer..• un ~p~el au Gouvernement des U.S.A. lui demandant ,au nom des concressistes,de cr6er un tel centre de recherche CaraIbe ~ :)orto Rico !.

25 Il est norll'lol que les gens de l'UPR aient foi dans le potentiel de leur université. Qu'ils essayent de forcer la main aux délégués des autres îles, après leur avoir montré avec enthousiasme leurs réalisations, est peut-~tre regrettable,mais de leur point de vue certainement justifiable. L'ennui est que, s'il n'y a personne en face pour d0montrer qu'il y a d'autres pôles de recherche agronomique dans les Antilles et en particu­ lier aUx Antilles françaises et en Guyane, ce message risque de laisser des traces dans la mémoire des congressistes. Il faudrait donc que la l'eprtisentation des p:.lys francophones soi t mieux assurée lors des prochains congrês • Avant l'ach0vement du cODgres, un nouveau Comité Direct­ eur de l~ crcs a été élu. Le nouveau président est le Dr. O.S. PADDA du College of the Virgin Islands, chargé d'organiser l e XX ième congres' en 1;0).~armlc;("'-.-. _l es d'l'e egues, des groupes l"lngul- stiques, L.DEGRAS représentera les pays francophones pour les deux années â venir. L'Assemblée Générale de la eFeS a proposé la création de comités ou associations locales de la CFCS,dans le but de voir se développer les échanges entre les membres de la Société et de voir les problémes locaux mieux définis.

]jJ'n annexe nous exposons le travail que nous avons mené localement pour créer une Association Guyanaise pour le Développement des Plantes Alimentaires,affiliée â la cres. Il nous ~arait nécessaire que les chercheurs de l'ORSTOM des Antilles et de la Guyane, apc.artenant à différentes discipli­ nes, participent plus nombreux aux activités de la eFCS, aux cotés des représentants des autres organismes scientifiques franc,: ais t ré.-, vai lli3nt dans le doméüne de la rec herc ue agronomi que. La efeS est une société scientifique qui est et deviendra ce que ses membres voudront qu'elle devienne. Il est indispensable d'accroitre la représentation francophone dans cette société, â un moment où elle s'ouvre de plus en plus vers l'Amérique cen­ trale et la Colombie.

26 ANNEXE 1

- CREATION D'UNE ASSOCIATION GUYANAISE POUR LE DEVELOPPU~ENT DES PLANTES ALIMENTAIRES.

Constatant que malgré la diffusion au niveau local des comptes rendus de congrès, l'important volume de données, rapportè par les chercheurs de l'ORSTOM des diff~rents congrès de la CFCS, restait sous-utilisé en Guyane, et en conformité avec les recommandations de l'Assemblée Générale de la Soci~té, nous avons proposé la cr~ation en Guyane d'une Association Guyanaise pour le Développement des Plantes Alimentaires (AGOrA), affili6e â la CfCS. Après deux ruunions d'information les 27 avril et 10 ~al 1984, auquelles ont assisté des représentants des différents organismes de recherche, de la Chambre d'Agriculture, du SUAD, du Service Départemental d'tgronomie, ainsi que des personnes ~rivées, la création de l'association locale (AGDPA) a été décidée. Un bureau a été élu; il est composé de ;~rs O.DAUTHUILLE, ORSTOM,nommé Président pour 1964- 5; BESEAU,Dlrecteur du SJAD, Vice-Président; SILVAIN (ORSTOM),Secrétaire; CAILLET, enseignant et animateur de radio,Secr~taire adjoint;BOVELLE, conseiller agricole, Trésorier; OZEE, conseiller agricole, Trésorier aajoint Les statuts de l'association, signés par 10 membres fondateurs, au sein desquels on compte le Président de la Chambre d'Agricul­ ture, ont été déposés â la Pr6fecture de la Guyane au mois de juillet. Nous avons proposé que le Pr6sident de l'association, élu pour une année, soit une personne assurée de se rendre au congres annuel de la CFCS pour y représenter l'association locale L'AGDPA aura pour but principal de promouvoir la culture des plantes alimentaires en Guyane. Elle constituera une structure de r~flexion pour toutes les questions touchant a ces cultures. ANNEXE 2

COMMUNICATION PRESENTEE PAR LE LABORATOIRE LES NOCTUELLES ( ) NUISIBLES AUX CULTURES INDUSTRIELLES ET VIVRIERES EN GUYANE FRANCAISE

The noctuids (Lepidoptera Noctuidael dangerous ta food and industrial crops in French Guiana

par

J.F. SILVAIN Chargé de Recherches

Laboratoire d'Ento~ologie Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer Cayenne - Guyane Française

et F. THIBERVILLE

Service Départe~ental d'Agrono~ie de :a Guyane

Communication présentée au XIXe Congrès de la Caribbean Food Crops Society, Porto-Rico, 1983 RESUME

Une revue des principales productions agricoles guyanaises est faite en signalant les problèmes que posent les Lépidoptères noctuidae aux cultures dans cette région.

Une liste des noctuelles nuisibles aux cultures industrielles et vivrières en Guyane française, ou susceptibles de le devenir, est pré­ sentée. Cette liste inclue des références provenant d'autres pays de la zone néotropicale.

Des données sont fournies sur la biologie des principales espèces ainsi que sur les méthodes de lutte employées en Guyane française contre ces insectes.

ABSTRACT

Here is a review of the principal agricultural productions in French Guiana, pointing out the problems caused on the crops in this region by noctuid .

We present a list of noctuids harmful, or capable of becoming harmful, to industrial and food crops in French Guiana. This list includes references arising from other countries in the neotropical zone.

The data is furnished upon the biology of the main species, as well as on the methods employed to control these pests in French Guiana. l

1) INTRODUCTION GENERALITES SUR L'AGRICULTURE GUYANAISE

Depuis quelques années, l'agriculture en Guyane française se modifie profondément. A une structure traditionnelle, l'abattis, succèdent des exploitations modernes qui, dans certains secteurs, permet­ tront d'envisager prochainement l'autosuffisance puis des exportations.

Seule la zone côtière est concernée par ce développement, l'intérieur du pays, occupé par la forêt primaire, étant quasiment inhabité.

Déforestage, abandon de méthodes traditionnelles, augmentation des surfaces cultivées, extention de la monoculture et des cultures pérennes, (prairie, lime, fruit de la passion), utilisation d'insecticides, toutes ces techniques ont provoqué des bouleversements soudains des équilibres plantes hôtes-insectes auxiliaires-ravageurs. Les problèmes posés par ces derniers ont pris progressivement de plus en plus d'ampleur.

Simultanément le niveau technique des exploitations agricoles s'améliore, les agriculteurs sont de plus en plus sensibilisés aux problèmes posés par les ravageurs des cultures.

En conséquence ils deviennent demandeurs d'informations et de moyens de lutte. D'une façon générale, la poursuite de l'inventaire des ravageurs des cultures et l'amélioration de la connaissance de l'écologie des insectes les plus importants du point de vue économique devrait permettre d'apporter aux agriculteurs une aide non négligeable dans la lutte contre ces insectes.

C'est dans ce cadre que s'inscrit cette étude sur les noctuelles nuisibles aux plantes cultivées en Guyane.

2) LES PRINCIPALES PRODUCTIONS AGRICOLES - APERCU SUR LES RAVAGEURS NOCTUIDAE QUI LEUR SONT LIES

Depuis 1976 l'élevage bovin se développe rapidement (+ 15 à 20% par an pour le nombre de têtes et les surfaces fourragères). En 1982 on dénombrait 12 000 têtes de bétail et 4 650 ha de prairies. La Guyane pourra exporter très prochainement de la viande bovine. Le principal problème des éleveurs dans l'entretien des prairies, après les mauvaises herbes, est la noctuelle Spodoptera frugiperda (J.E. SMITH) dont les ravages peuvent être très importants à certaines époques de l'année. 2

La canne à sucre (cultivée en vue de la production de rhum) est une culture traditionnelle occupant d'importantes surfaces dans les reglons de Cayenne et de St Laurent du Maroni. De nombreux leucania sont présents dans les champs, néanmoins, faute d'études approfondies et de données précises, il est difficile d'évaluer les dégâts qu'occasionnent ces insectes.

La culture du riz connaît un développement très important, qu'il s'agisse de riz pluvial (Région de Cacao, d'Iracoubo et de St Laurent) ou de riz irrigué (polder de Mana). Spodoptera frugiperda et latipes (GUENEE) obligent les agriculteurs à de nombreux traitements aériens dont le coût est considérable. Un système d'avertissement s'avère nécessaire.

Le manioc, cultivé traditionnellement en abattis, sert actuellement à l'alimentation humaine. Des projets d'utilisation de ce tubercule pour l'alimentation du bétail pourraient induire une multiplication des surfaces qui lui sont consacrees et une mécanisation de sa culture et de sa récolte.

Deux noctuelles, Spodoptera frugiperda et ~locis latipes, peuvent occasionner certaines années des dég§ts importants aux cultures de mais lorsque celui-ci est cultivé sur une grande échelle. On notera cependant que le mais reste essentiellement en Guyane une culture d'abattis.

Les surfaces plantées en agrumes: orangers, pomelos, et surtout limes,saccroissent d'année en année. Une surveillance des vergers devient nécessaire.

Les fruits de la passion (passiflores) sont cultiv:)s à grande échelle par des réfugiés du Sud Est asiatique. Cette culture connaît un fort développement dans les zones de Javouhay et Cacao et fait l'objet d'expérimentations à Montsinéry (Institut de Recherche sur les Fruits et les Agrumes: IRFA).

Les cultures maraîchères, installées en pleine terre ou en hydroponie, tomates, choux, haricots, salades, concombres, permettent souvent 2 à 4 récoltes par an sur les mêmes surfaces. Ceci favorise les pullulations de noctuelles du genre §Qgdoptera et de Plusiinae. En ce qui concerne les légumes ou les fruits locaux, cultivés à petite échelle en abattis sur toute la zone côtière, les nuisances des noctuelles sont mal connues faute d'étude sur le terrain et d'intérêt de la part de l'agriculteur.

Il faut ajouter que le milieu naturel (la forêt ou la savane) tient lieu de réservoir pour la faune tant nuisible qu'auxiliaire. Ce milieu naturel est dans tous les cas à proximité immédiate (quelques mètres à quelques kilomètres) des cultures. 3) LISTE DES NOCTUELLES NUISIBLES AUX CULTURES EN GUYANE FnANCAISE OU SUSCEPTlliLES DE PRESENTER UNE IMPORTANCE ECONOMIQUE

LIST OF NOCTUIDS HARMFUL TO CROPS IN FRENCH GUIANA OR CAPABLE OF BECOMING HARMFUL

1 Cultures Noctuelles nuisibles 1 Autres pays où Noctuelles signalées en Guyane et trou!

1 à cette culture l'espèce est signalée vées sur cette culture dans d'autres 1 Guyane Française 1 sur cette culture pays 1

1 lienIl Crops Il Noctuids harmful ta Il Other countrics where Noctuids present in French Guiana and , that crop in french the species has been found found on that crop in Other countries 1

1 1 Guiana 1 on that Crop 1

~=-,,====,=-===-======~~~---~-~~-==-===,,==-,,=-~~--~-- l, 1==o-c===ocoo======,==-===,,-1- -==="'=-"00 1

1

i r- ~~L~~~~S1::I~~~::~:~ies 1 1 1

1 sont en augmentation 1 1 1

1

1 Main crops 1 1 1 \ I======~======~=====I======1======1======1 1 1) Cul tures fourragères 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Il!i Fodder crops 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Graminées fourragères I-Spodoptera fugiperda IFL(16), GdA(28), PA(12), I-Spodoptera eridania FL(15) 1 1 1 1VEN(19), BRE ( 4), EQ( 22) 1 1 1 Pasture grasses I-Mocis latipes IFL(16), GdA(28, 27), PA(12 ,131 1 1 1 !VEN(1, 18), SUR(lO), BRE(4), 1 1 1 ( 7), EQ ( 22 ) 1 1 1 (Digitaria sp.) licOL1- Mocis disseverans IGdA(27) 1 1 1 (Brachiaria sp.) 1- Leucania scnescens IGdA(28) 1 1 1 1- Leucania jaliscana 1 1 1 \ 1- Thioptera auri fer'a 1 1 1 1------1------1------1------1

I--~- indu~trielles----~ 2) Cul tures Il Il ---'1--- 'II

I ou d'exportation 1 1 1 1

1 1 Industrial or export 1 1

crops 1 1 _ Canne à sucre 1 1 1-Agrotis repleta GdA(28) 1 1 1- Leucania senescens GdA(28) (L. latiuscula) 1- Leucania microsticha IBRE (4) ,- Spodoptera frugiperda FL(15),GdA(28), Sugar cane 1 1 1 PA(2, i2, 20) EQ(2~ 1 (Saccharum offinarum L.) 1 VEN(19), SUR(lO), 1 1 CH(3) 1 1- Mocis latipes GdA(27, 28), PA(12, 20), 1 1 VEN(18), SUR(lO), 1 ------1------BRE(4) Riz Rice / - Spodoptera frugiperda VEN(l9) ,SUR(lO), BRE(4), 1- Leucania humidicola BRE(4) (Oryza sativa L.) CH( 3), EQ( 22 ) - Leucania ja1iscana BRE(4) - Mocis latipes GdA(27), VEN(18), SUR(lO) - Leucania microsticha BRE(4) BRE( 4), CH( 3 ) - Heliothis zea CH(3)

Sorgho / Sorghum - Spodoptera frugiperda PA(9), SUR(lO), BRE(4) - Anticarsia gemmatalis PA,(9) - Mocis lati.pes BRE(4) (Sorghum vulgare Pers)

Soja / Soybean - Anticarsia gemmatalis FL(15), GdA(28), SUR(lO), _ Agrotis repleta SUR(lO) BRE(4), EQ(22) - Pseudoplusia includens USA(ll) (Glycine max (L) Men) - Spodoptera frugiperda VEN(19), SUR(lO), BRE(4), - Heliothis zea EQ(22) EQ(22) - Mocis latipes BRE(4)

------+-----1----1------Agrumes / Citrus fruits - Spodoptera frugiperda VEN(19), BRE( 4), CH( 3) Spodoptera latifascia FL(15) I- Heliothis zea FL(15) ( Ci trus Sp.) I­ I­ tropicalis BR(4) I- Gonodonta clotilda VEN(l) I­ Gonodonta incurva FL,GdA,PA,AmSud(25) I­ Gonodonta pyrgo VEN(l) 1

1 Fruits de la passion (Passiflora edulis Sirm.) 1-Spodoptera frugiperda BRE(4) 1 Passion fruits 1 1------+------±------±------1----~~-~~~~~~~~-~~~~~~~~~~~-1------j------r------~

1 1 1 1 Food crops 1 1 Haricots 1 Beans 1 1 1 1 - Agrotis repleta BR(4) (Phaseolus sp. 1 1 Spodoptera eridania BR(4, 23), CH(3) Vigna sp.) 1 1 - Spodoptera frugiperda FL(15), PA(2,13), 1 1 SUR(lO), BR(4, 23), 1 1 CH(3) 1 1 - Spodoptera latifascia BR(23) 1 1 - Heliothis zea FL(l5) , GdA(28). 1 1 PA( 12), BR(4) 1 1 - Anticarsia gemmatalis PA(12, 13), VEN(l), 1 1 SUR(lO), BR(4, 23) 1 1 - Pseudoplusia includens PA(13), BR(4) 1 1 (00 Cramer) ------I------'\t--- -+------Tomate 1 Tomato \- Spodoptera eridania IFL(15), GdA(28), PA(12), - Agrotis repleta SUR(lO), BR(4) (Lycopersicum BR(4), CH(3) - Aniela infecta PA(13) - Pseudoplusia includens GdA(28), PA(13) - GdA(28), PA(13), esculentum MILL) IUSA(ll), Spodoptera frugiperda ,BR(4) VEN(19), SUR(lO), CH(3), EQ(22) Spodoptera dolichos iGdA(12), PA(12), BR(4) Spodoptera mari ma BRE(4) (Sp.ornithogalli) - Spodoptera latifascia ,GdA(28), PA(12). BR(4) - Heliothis zea FL(15), GdA(28), PA(2), - Spodoptera androgea IGdA, PA(12) BRE(4), CH(3) - Spodoptera sunia EQ(22) 1 - Gonodont. nutrix GdA, PA, AmSud(25)

Aubergine 1 Egg-plant - Aniela infecta GdA(13) 1- Spodoptera eridania PA(13) (Solanum meJo ngena L.) 1- Spodoptera frugiperda GdA(28), PA(13). 1 VEN(19), SUR(lO), 1 BRE(4), CH(3) 1- Spodoptera marima BRE(4) (Sp.ornithogalli) 1- Spodoptera sunia GdA(13) /- Heliothis zea GdA(28), BRE(4), CH(3)

1 1 Piment / Red pepperl - Aniela infecta PA (13) (Capsicum 1 - Spodoptera frugiperda GelA (28), PA (13),

frutescens WLD.) 1 VEN (19), BRE (4) 1 - Spodoptera eridania GdA (28) 1 - Sodoptera latifascia BRE (4) Poivron / Pepper 1 - Spodoptera marima BRE (4) - Heliothis zea BRE (4), CH (3) (Capsicum annuum L.) 1 1

BR Concombre / Cucumber 1 - Spodoptera eridania (4)

1 - Spodoptera frugiperda PA (2), VEN (19) (Cucumis sativus L.) 1 - Heliothis zea BRE (4), CH (3) 1

Melon / Melon - Agrotis repleta BRE (4) - Spodoptera frugiperda BRE (4), CH (3) '( Cucumis melo) - Heliothis zea BRE (4)

1 Pastèque / Watermelonl - Agrotis repleta BR (4)

1 - Spodoptera frugiperda VEN (19) (Citrullus vulgaris 1 - Heliothis zea BRE (4), CH (3)

Schrad) 1 1 1 Salade / Lettuce I­ Argyrogramma verruca - Agrotis rep1eta BRE (4) (Lactuca sp.) I I­ Spodoptera marina - Spodoptera frugiperda BRE (4) I- Platysenta sutor - Heliothis zea BRE (4), CH (3) I-Pseudoplusia includens BRE (4) I 1 1 Choux / Cabbage I­ Spodoptera eridania 1 PA (12) - Heliothis zea CH (3), EQ (22) I 1 - Argyrogramma verruca SUR (10) (brassica sp.) 1 1 - Pseudoplusia includens GdA (28), PA (12), Agrotis repleta 1 SUR (la), BRE (4), I- BR (4) (00. Cramer) I I­ Spodoptera dolichos 1 I­ Spodoptera frugiperda 1 GdA(5),PA(5, 12), VEN(19) 1 1 SUR (lU), BRE (4), CH(3)1 1 1 1 I======j======j======j======c 1 11- CULTURES SECONDAIRES 1 1 1 1 1 1 1 1 Secondary crops 1 1 1 l======t======t======t======

1 1) Cultures Vivrières : 1 (Abattis) 1

1 Food crops 1 1 1

1 1 1 Maïs / Maize - Spodoptera frugiperda !FL(15), GdA, PA(12, 13, 2S) - Agrotis rep1eta BRE(4)

1 (Zea mays L.) IAm.Sud(3, 4, 10, 19,22) - Aniela infecta BRE(4) - Spodoptera androgea PA(12), SUR(10) 1 - Mocis 1atipes lGdA(27), PA(S), VEN(l, 19) - Spodoptera 1atifascia PA(2) (4), COL( 7 ), CH( 3 ) - nobi1ite11a PA(13) 1 - He1iothis zea I GdA, PA(S, 13,2S), BRE(4) liBRE EQ 1 I-- -(2_2_)_,_C_H_(3_) --+- _

1 Manioc / Cassava - Spodoptera eridania IBRE(4)

1 (Manihot 1

1 uti1issima Poh1.) 1

Patate douce/Sweet patato 1 I- Spodoptera eridania PA(S), BRE(4) Spodoptera frugiperda PA(2), BRE(4) (Ipo ..lea batatas Poir.) I I- I 1- Spodoptera sunia PA(12) ------+------+-I------~------~------Pois d'Ango1e/Pigeon pea 1 I- Heliothis zea PA(8) Anticarsia gemmata1is PA(8, 12) (Cajanus sp. ) I I- I 1

1 1 Gombo / Okra 1 1- Spodoptera frugiperda BRE(4)

(Hibiscus escu1entus ,1 11-He1iothis zea FL(15), BRE(4) CH(3)

t-.:..;.;_=_=_=_=__=_==__-===Me=d=i=k=o)====J======_=_=_=_==_J======_~_~_=_~_~__~_~~J ---=-o==o.....~=_~_------T------T------T------1

~Coton (Abattis) /Cottonl 1 1- Agrotis repleta BRE(4) 1 1 1 1- Ca1lopistria floridensis BRE(4) \ (Co ssypium sp.) 1 1 1- agrotina BRE(4) 1 1 1 /- Plat ys enta concisa GdA(28) 1 1 1 1- Spodoptera eridania BRE(4) 1 1 1 1- Spodoptera dolichos BRE(4) 1 1 1 1- Spodoptera frugiperda FL(15), VEN(19) 1 1 1 1 SUR(lO) BRE(4), 1 1 1 1 CH( 3) 1 1 1 1- Spodoptera latifascia BRE(4) 1 1 1 1- Spodoptera mari ma BRE( 4) 1 1 1 1- Heliothis zea FL(15), GdA(28), 1 1 1 1 PA(2, 12), BRE(4), 1 1 1 1 CH(3) 1 1 1 1 (*-Nous n'avons pas récolté en Guyane Alabama 1 1 1 1 argillacea (Hübner) espèce signalée au 1 1 1 1 Surinam (la) et au Brésil (4) 1 ------±------±------+------1

3) Cultures eXPérimentale~ 1 1 1 Experimental crops 1 1 1 1

Café / Coffee BRE(4) (Coffea sp.) BRE(4) BRE(4) GdA(28)

(Arachis hypogaea L.) 1 1 1 Eucalyptus 1 1 1,-Spodoptera eridania BRE(4) (Eucalyptus sp. ) 1 1 1 1 1 1 1 1 Agro-l;is Ricin / Castor bean 1 1 1- repleta BRE(4) 1 1 1- Spodoptera eridania BRE(4) (Ricinus communis) 1 1 1- Spodoptera frugiperda VEN(19) 1 1 1- Spodoptera mari ma BRE(4) 1 1 1 1 1 1 Tabac / Tobacco 1 1 1- Agrotis repleta BRE(4) 1 1 1 1 1- Spodoptera eridania GdA(28) , BRE(4) 1 (Nicotiana tabacum L.) 1 1 1- Spodoptera frugiperda VEN(19) , SUR(10) 1

1 1 1- Spodoptera latifascia GdA(28) 1

1 1 1- Spodoptera sunia GdA(28) 1

1 1 1- Heliothis zea GdA(28) , BRE(4) , 1 1 1 1 CH(3) 1 - --- _1 - - - 1 ------_- __ -_1 1 ------t 1 1 1

4) Arbres fruitiers 1 1 1 1

1 1 1 1 Frui t trees 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Goyavier / Guava 1 1 1- Spodoptera frugiperda VEN(19) [ (Psidium guajava L.) 1 1 1 1 1 1 1 1

1 Manguier / lYlango 1 1 I-1 Spodoptera frugiperda VEN(19) 1 1 1 Spodoptera marima BRE(4) I (Mangifera indica L.) 1 1 1- 1 1 1 1 1 Pommes cannelles 1 1 1 1 1 1 1- Gonodonta clotilda Antilles Am.Sud(25) Sugar apple 1 1 1 1 1 1

(Anona sp.) 1 1 1 1 1 1

Abbreviations FL = Floride, GdA Grandes Antilles, PA = Petites Antilles, VEN = Vénézuela, SUR = Surinam, BRE = Brésil, COL Colombie, EQ = Equateur, CH = Chili, Am.Sud = Amérique du Sud. 10

4) DONNEES RELATIVES AUX PRINCIPALES ESPECES NUISIBLES AUX CULTURES

4.1. Spodoptera frugiperda (J.E. SMITH)

Cette noctuelle, très polyphage, est l'espèce la plus impor­ tante d'un point de vue économique en Guyane française. On la rencontre prin­ cipalement sur les graminées fourragères (24), le riz et le soja. Sur la première de ces cultures et en particulier sur Digitaria swazilandensis, la graminée la plus utilisée en Guyane, les dégâts dûs à cette noctuelle sont particulièrement dommageables à l'approche de la saison sèche dans les régions où, pendant cette dernière, on observe fréquemment des déficits en herbe.

Sur riz pluvial et riz irrigué, les attaques répétées de Spodoptera frugiperda, au stade tallage ou entre le tallage et la montaison, obligent les riziculteurs à effectuer des traitements insecticides répétées et coûteux.

Des pullulations de chenilles de Spodoptera frugiperda ont été observées à plusieurs reprises sur soja, en expérimentation ou en culture. On a pu noter que ces chenilles consommaient d'abord les graminées adventices avant de s'attaquer au soja.

Spodoptera frugiperda s'attaque aussi, en Guyane française aux cultures de sorgho et de maïs. Cette dernière plante, fréquente dans les abattis traditionnels, n'a été que peu cultivée industriellement. Lorsque cela a été le cas, les chenilles ont occasionné des dégâts importants qui ont nécessité de fréquents traitements insecticides.

Nous avons pu enfin observer, de façon' accidentelle, des chenilles de Spodoptera frugiperda sur tomate et sur choux, alors que des pontes et des larves de premier stade étaient relevées sur feuilles de citrus (21).

En Guyane l'espèce est présente pendant toute l'année. Elle peut effectuer jusqu'à 12 générations successives. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 1700 oeufs en 7 nuits consécutives; le taux d'éclosion est compris entre 65 et 93 %. Dans les conditions climatiques régnant en Guyane, la durée de développement de l'oeuf à l'adulte est comprise entre 23 et 26 jours. On notera que la durée de développemeil~ jes femelles est en moyenne plus courte de 2 jours que celle des mâles. Les cjenilles effectuent 6 à 7 stades lar­ vaires. (Données obtenues sur Digitaria swazilandensis).

En prairie, où cette espèce a été plus particulièrement étudiée, les populations de Spodoptera frugiperda présentent des fluctuations impor­ tantes au cours de l'année. Les populations atteignent leur niveau le plus bas pendant, ou à la fin de la grande saison sèche (octobre-novembre) puis augmentent pendant la saison des pluies (mi-novembre-début août). Pendant cette dernière, on assiste généralement à deux ou trois périodes d'abondance s'étendant sur 2 à 4 mois; ces phases d'abondance étant suivies de périodes 11 pendant lesquelles les populations retombent à un niveau faible. En prairie, la pluviométrie paraît jouer un grand rôle dans cette succession de périodes d'accroissement et de décroissance des populations, parallèlement à l'action d'un important complexe parasitaire et de plusieurs agents pathogènes.

Aussi bien dans le cas des graminées fourragères que dans le cas du riz ou du soja, l'importance économique de Spodoptera frugiperda varie très fortement selon les années (Obs.pers. et 14\ suivant qu'il y a eu ou non des explosions de populations. On a pu noter aussi que dans le cas des graminées fourragères et du riz, les attaques paraissent être plus nom­ breuses pendant les premières années qui suivent le défrichement et l'éta­ blissement de la culture; l'importance de ces attaques diminuerait ensuite progressivement au fur et à mesure de l'installation d'un nouvel équilibre écologique.

Les insecticides les plus couramment utilisés contre cette noctuelle sont la deltaméthrine et le méthidathion, additionnés de mouillant. Les traitements ont lieu au sol ou par voie aérienne. D'autres insecticides sont utilisés, mais moins fréquemment, en particulier le mélange monocrotophos­ parathion methyl (AZOBANE R.) et, dans le cas du maïs, le diazinon ou le fonofos en application dans le cornet (14) de la plante.

Dans le cas des graminées fourragères, l'absence d'une surveillance régulière des prairies diminue l'efficacité des traitements insecticides. Ces derniers sont, en général, effectués trop tardivement alors que les populations de chenilles ont atteint les derniers stades de leur développement ou le stade nymphal. Pour pallier à cette situation les entomologistes du Centre ORSTOM de Cayenne mettent au point actuellement un système d'avertissement basé sur l'utilisation de pièges à attractif sexuel. L'étude des possibilités d'utilisation de méthodes de lutte biologique est aussi en cours (Agents pathogènes et parasites).

4.2. Les autres noctuelles du genre Spodopte~a

On rencontre en Guyane française 8 autres noctuelles appartenant au genre Spodoptera

- Spodoptera androgea (CRAMER), - Spodoptera dolichos (FABRICIUS), - Spodoptera evanida SCHAUS , - Spodoptera eridania (CRAMER), - Spodoptera latifasci~ (WALKER), - Spodoptera marima (SCHAUS), - Spodoptera sunia (GUENEE), - Spodoptera sp., en cours de description.

Parmi celles-ci, Spodoptera eridania s'avère être l'espèce qui a la plus grande importance économique. Cette espèce est nuisible aux cultures 12 maraîchères et en particulier aux cultures de tomates sur lesquelles nous l'avons trouvé fréquemment. Nous l'avons rencontré aussi sur choux. Les jeunes larves sont grégaires. La nymphose a lieu dans le sol.

Spodoptera dolichos, autre ravageur des cultures maraîchères a été observé sur tomate et plus rarement sur choux.

Spodoptera latifascia et Spodoptera androgea ont été récoltés sur tomate.

Spodoptera marima est une espèce très proche de Spodoptera Ornithogalli (GUENEE), en particulier en ce qui concerne les génitalia . Elle est cependant plus petite et ne présente pas à l'état adulte le dimorphisme sexuel que l'on observe chez Spodoptera ornithogalli. Elle remplace cette dernière espèce en Guyane française et au Brésil (26). Nous l'avons trouvé sur tomate.

Les maraîchers effectuent, en général, des traitements insecti­ cides préventifs réguliers à l'aide de diazinon, de méthidathion ou de delta­ méthrine. Les cultures maraîchères, et les cultures de tomates en particulier, étant en Guyane des cultures de haut rapport, le coût de ces traitements paraît être actuellement assez facilement accepté par les maraîchers.

4.3. Mocis latipes et Mocis disseverans

En Guyane française, deux espèces du genre Mocis ont été recensées Mocis latipes (GUENEE) et Mocis disseverans (WALXER).

On rencontre la première de ces deux espèces principalement sur graminées fourragères (24) et sur riz. Sa présence a été signalée sur maïs et sur soja. En ce qui concerne le soja, les chenilles de Mocis latipes, comme celles de Spodoptera frugiperda, ne paraissent consommer les feuilles qu'après avoir consommé les graminées adventices présentes à l'intérieur du champ.

En prairies, les périodes d'apparition de ~ocis latipes corres­ pondent généralement aux périodes d'apparition de Spodoptera frugiperda et il n'est pas rare que les chenilles de ces deux espèces pullulent en même temps. Les dégâts occasionnés par cette espèce peuvent être considérables mais varient fortement d'une année à l'autre; cette espèce se caractérisant, plus encore que Spodoptera frugiperda, par des explosions de populations difficiles à expliciter. Peu parasitées, les chenilles et les nymphes de Mocis latipes sont l'objet d'une prédation importante de la part d'hyménoptères Vespidae. Entre les périodes d'abondance, cette espèce se maintient à un niveau très faible, les populations les plus basses étant observées en saison sèche. La fécondité des femelles de cette espèce est très inférieure à celle des femelles de Spodoptera frugiperda (350 oeufs par femelle au maximum). En prairies, le piégeage lumineux des adultes de Mocis latipes fournit une bonne estimation des périodes d'abondance des chenilles de cette espèce.

La seconde espèce du genre Mocis, Mocis disseverans, est présente en faible nombre dans les prairies pendant la saison des pluies. A l'inverse 13 de Mocis latipes, Mocis disseverans ne paraît pas devoir présenter d'explosions de populations ; son importance économique est donc beaucoup plus faible que celle de Mocis latipes. En l'absence de tout critère morphologique, on peut distinguer les chenilles de ces deux espèces par la coloration plus claire des chenilles de Mocis disseverans.

Les traitements insecticides appliqués à l'encontre des chenilles de noctuelles du genre Mocis sont les mêmes que ceux utilisés contre les chenilles de Spodoptera frugiperda.

4.4. Les Plusiinae

Deux noctuelles de la sous-famille des Plusiinae présentent une importance économique en Guyane, ce sont Argyrogramma verruea (FABRICIUS) et Pseudoplusia includens (WALKER). Toutes deux sont, dans ce pays, des ravageurs des cultures maraîchères.

Argyrogramma verruea a été trouvé fréquemment sur salade et plus rarement sur choux. Au piège lumineux, les ;Jériodes d'abondance de cette espèce se situent pendant la saison des pluies de décembre à août.

Pseudoplusia includens, plus connu sous le nom de 00 Cramer, a été trouvé sur tomate et exceptionnellement sur salade.

Les traitements insecticides réalisés à l'encontre de ces deux noctuelles sont identiques à ceux que nous avons cités à propos des noctuelles du genre Spodoptera et la remarque que nous avons faite à propos de ces traitements est aussi valable pour les Plusiinae.

4.5. Les Leucania

De nombreux espèces de Leucania sont capturées au plege lumineux en Guyane française. Ces espèces sont très difficiles à séparer à l'état adulte et seule l'étude des génitalia permet de le faire. Nous avons cité plusieurs espèces dans le tableau des noctuelles nuisibles aux cultures en Guyane. Ces citations n'ont qu'une valeur indicative, de très nombreuses synonymies et confusions existant au sein de ce genre qui devrait faire l'objet d'une révision complète basée sur l'étude des génitalia+.

Deux espèces du genre Leucania sont des ravageurs secondaires des graminées fourragères en Guyane : Leucania senescens MÔSCHLER et Leucania jaliscana SCHAUS. La première espèce, la plus fréquente, est plus ou moins abondante suivant les années ; on la rencontre pendant toute la saison des pluies. La seconde espèce, plus rare, est surtout abondante de janvier à mars.

Un autre Leucania, Leucania microsticha HAMPSON a été trouvé sur canne à sucre. Son incidence économique est inconnue.

+Un travail préliminaire est en cours, en ce qui concerne la Guyane et les Antilles françaises, en collaboration avec un chercheur américain, le Dr. ADA~S. 14

Les Leucania ne font pas l'objet de traitements insecticides particuliers; ils sont détruits, dans le cas des pâturages, lors des traitements effectués contre Spodoptera frugiperda et Macis latipes.

4.6. Anticarsia gemmatalis

Peu de données sont disponibles en ce qui concerne la biologie et l'écologie d'Anticarsia gemmatalis HÜBNER en Guyane française; les cultures de soja à l'échelle industrielle n'étant apparues que depuis très peu d'années.

5) REMARQUES RELATIVES A L'UTILISATION DES INSECTICIDES EN GUYANE FRANCAISE

En ce qui concerne l'utilisation des insecticides contre les noctuelles en Guyane, deux remarques d'ordre général s'imposent:

- Le principal problème rencontré lors de l'utilisation d'insecticides contre les noctuelles défoliatrices est celui de la rémanence réelle de ces produits utilisés dans les conditions de pluviométrie extrêmes régnant pendant la saison des pluies en Guyane française (Les hauteurs d'eau annuelles sont comprises entre 2,5 et 4 m suivant les régions). Le lessivage des feuilles par les pluies rend fréquemment les traitements insecticides inefficaces, en particulier dans le cas des insecticides de contact type pyréthrénoïde.

Il serait nécessaire de procéder à des experlmen­ tations en vue d'adapter les techniques de pulvérisation aux conditions climatiques régnant dans cette région.

Compte tenu de la faible importance du marché guyanais, peu de produits sont disponibles au niveau local. Le choix se fait donc non en fonction du seul critère d'efficacité mais surtout en fonction de la disponibilité du produit. Face à cette situation, de nombreux agriculteurs se four­ nissent au Surinam, où l'éventail des produits phytosani­ taires disponibles est beaucoup plus grand. Cette situation pose des problèmes de respect de la législation française en vigueur en Guyane.

6) CONCLUSION

Parallèlement au développement de l'agriculture en Guyane française, on assiste à une multiplication des problèmes de ravageurs des 15 cultures. En ce qui concerne les Lépidoptères ~octuidae, il apparaît qu'il existe en Guyane la plu~art des espèces d'intérêt économique recensées dans les pays avoisinants et plus généralement dans la zone néotropicale. L'im­ portance économique de chacun de ces ravageurs potentiels va donc dépendre des superficies couvertes par la ou les cultures qui sont favorables à sa multiplication, et il faut s'attendre à ce que toute introduction ou extension d'un type de culture s'accompagne de l'émergence d'un problème de ravageur Noctuidae. Les conditions climatiques de la Guyane, et en particulier la longueur de la saison des pluies, sont favorables au maintien pendant la plus grande partie de l'année, de populations importantes de noctuelles.

La noctuelle qui présente actuellement la plus grande importance économique est Spodoptera frugiperda ; c'est elle qui fait l'objet de l'effort de recherche théorique et appliqué le plus important en Guyane française. Un accroissement des échanges et de la coopération entre les différents chercheurs travaillant sur cette espèce, dans les Caraïbes et dans l'ensemble de la zone néotropicale, serait souhaitable. 16

BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHY

1 - ACOSTA (J.C.M.), 1964. Lista preliminar de algunos insectos de interes para la ensenanza agronomica en Venezuela. Universidad Central de Venezuela, Facultad de Agronomia. Multigra. 11 p. 2 - ALAM (M.M.), 1978. Attemps on the biological control of major pests of maize in Barbados, W.I. Paper submitted to the XV Caribbean Food Crops Meeting, Surinam, 1978. 11 p. 3 ANGULO (A.O.), WEIGERT (G.T.), 1975. Estados inmaduros de lepidopteros Noctuidos de Importancia Economica en Chile y Claves para su Determinacion (Lepidoptera : Noctuidae). Sociedad de Biologia de Concepcion, Publication Especial, nO 2, 153 p. 4 - ARAUJO E SILVA (A.G.) & al. 1968. Quarto Catalogo dos Insetos que Vi vern nas Plantas do Brasil, seus Pa~asitos e Predadores. Ministerio da Agricultura, Laboratorio Central de Patologia Vegetal. Rio de Janeiro, G.B., Brasil. Parte II, 1° tomo 622p. 5 - BUCKMIRE (K.U.), 1975. Current status of major insect pests on sorne food crops in the commonwealth caribbean. Paper presented at the 13th Meeting of the C.F.C.S. St Augustine, Trinidad, W.I., july p-12 1975. 9 p. 6 BUCKMIRE (K.U.), 1978. Potentials and problems of peanut production in St Kitts. Paper presented at the XV th Meeting of the C.F.C.S .. Paramaribo, Surinam, nov. 13-18, 1978. 14 p. 7 - CALDERON (M.), VARELA (F.), QUINTERO (E.), 1981. Falso medidor de los pastos, Mocis latipes GUENNE (Lepidoptera : Noctuidae), plaga esporadica en Carimagua. Pastos Tropicales, Bol.Inf. ClAT Cali, Colombia, nO 4 : 8-12. 8 - DELPLANQUE (A.), 1976. Insectes ravageurs des cultures Maraîchères et Vivrières aux Antilles françaises. Nouv. Agron. Antilles-Guyane, 2(1) : 22-47. 9 - DELPLANQUE (A.), 1976. Les insectes ravageurs du sorgho en Guadeloupe. Nouv. Agron. Antilles-Guyane, 2(1) : 15-21. 10 - DINTHER (J.B.M. Van), 1960. Insect pests of cultivated plants in Surinam. Landbouwproefstation in Surinam, Bulletin nO 76. 159 p. 17

Il - EICHLIN (T.D.), CUNNINGHAM (H.B.), 1978. The Plusilinae (Lepidoptera : Noctuidae) of America North of Mexico, Emphasizing Genitalic and Larval l\lorphology. U.S.D.A., Agricultural Research Service, Tech.Bull. nO 1567. 122 p. 12 - ESMENJAUD (D.), 1981. Les noctuelles des Antilles françaises. Etude non publiée. INRA, Centre de Recherches agronomiques Antilles-Guyane. 13 - FENNAH (R.G.), 1947. The insect pests of food-crops in the Lesser Antilles. Department of Agriculture for the Windward Islands, St George's, , B.W.I. Depart. of Ag. for the Leeward Islands, St. John's, Antigua, B.W.I. 207 p. 14 - r.R.A.T., Institut de Recherches Agronomiques Tropicales et des Cultures Vivrières. Rapports d'activités 1979, 1980, 1981. Multigraphiés. Cayenne. 15 - KIMBALL (C.P.), 1965. Lepidoptera of . of Florida and Neighboring land areas, V.1. Florida Department of Agriculture. Doyle Conner, Commissioner. 363 p. 16 - KOEHLER (P.G.), GOUGER (R.J.), SHORT (D.E.), 1977. Control of Striped Grass Loopers and Armyworms in Pasture. Fla. Ent.60 (2) : 103-104. 17 - KRANZ (J.), SCHMUTTERER (H.), KOCH (W.), 1977. Diseases, Pests and Weeds in Tropical Crops. Verlag Paul Parey. Berlin and Hamburg. 666 p. 18 - LABRADOR (J.R.S.), 1964. Estudios de biologia y combate deI Gusano Medidor de Los ?astos, Mocis repanda F. en el Estado Zulia. Revista de la Universidad deI Zulia (2a epoca), 27 : 114-144. 19 - LABRADOR (J.R.S.), 1967. Estudios de biologia y combate deI Gusano Cogollero deI maiz, Laphygma frugiperda (S & A). Universidad deI Zulia; Facultad de Agronomia, Seccion de Entomologia. Maracaibo- Venezuela. 83 p. 20 - MAHADEO (C.R.), 1977. Mocis latipes and Spodoptera frugiperda on sugarcane. F.A.O., Plant Protection Bull. 25(4) : 211-212. 21 - REMILLET (M.), 1977. Données préliminaires sur l'entomofaune des vergers de citronniers de la région de Cayenne. Multigraphié, Centre ORSTOM de Cayenne. 14 p. 22 REMILLET (M.), 1979. Les insectes nuisibles aux cultures en Equateur. Catalogue des espèces. Rapport de mission auprès du M.A.G. Programme national de régionalisation. Centre ORSTOM de Cayenne. Multigraphié 44 p. 23 - SILVA (A. de Brito), 1980. Insectos nocivos a cultura do feijao caupi (Vigna unguiculata) no Estado do Para. EMBRAPA, Boletim de Pesquisa nO 3. 22 p. 18

24 - SILVAIN (J.F.), REMILLET (M.), TAVAKILIAN (G.), 1981. Le programme d'étude des noctuelles nuisibles aux graminées fourragères en Guyane française. Communication présentée au XVIIème Congrès de la C.F.C.S .. Caracas, Vénézuéla, 1-5 novembre 1981. 25 - TODD (E.L.), 1959. The fruit-piercing moths of the Gonodonta HUBNER (Lepidoptera, Noctuidae). U.S.D.A., Agricultural Research Service. Tech. Bull. nO 1201. 52 p. 26 - TODD (E.L.), POOLE (R.W.), 1980. Keys and Illustrations for the Armyworms Moths of the Noctuid Genus Spodoptera Guenée from the Western Hemisphere. Annals of the Entomo1ogical Society of America, 73(6) : 722-738. 27 - TORRE Y CALLEJAS (S.L. de la ), 1968. Estudio biologico deI Falso Medidor de Las Yerbas (Lepidoptera, Noctuidae). Ciencias, Serie 4.-Ciencias Bio1ogicas. nO 2, 29 p. 28 - WOLCOTT (G.N.), 1948. The Insects of Puerto-Rico. (Noctuidae) J. of the University of P.R. V.XXXII, nO 3 : 581-624. ANNEXE

LISTE DES LEPIDOPTERES NOCTUIDAE CITES DANS CET ARTICLE List of Noctuid Moths Quoted in this Paper

+ Noctuidae Trifinae

Agrotinae - Aniela infecta (OCHSENHEIMER), - Agrotis repleta (WALKER)

Hadeninae - Leucania jaliscana SCHAUS, - Leucania microsticha HAMPSON, - Leucania senescens MOSCHLER.

Amphipyrinae - Elaphria agrotina (GUENEE), - Callopistria floridensis (GUENEE), - Platysenta concisa (WALKER), - Platysenta sutor (GUENEE), - Spodoptera androgea (CRAMER), - Spodoptera dolichos (FABRICIUS), - Spodoptera eridania (CRAMER), - Spodàptera evanida SCHAUS - Spodoptera rrugiperda (J.E. SMITH) - Spodoptera latifascia (WALKER), - Spodoptera marima (SCHAUS), - Spodoptera ornithogalli (GUENEE), Spodoptera sunia (GUENEE).

Heliothilinae - Heliothis zea (BODDIE). + Noctuidae quadrifinae

Acontiinae

- Cydosia nobilitella (CRAMER), - Thioptera aurifera (WALKER).

Plusinae

- Argyrogramma verruca (FABRICIUS), - Pseudoplusia includens (WALKER).

Catocalinae

- Mocis disseverans (WALKER) - Mocis latipes (GUENEE), - Ophisma tropicalis (GUENEE).

Erebiinae

- Alabama argillacea (HUBNER), - Anticarsia gemmatalis (HUBNER), - Gonodonta clotilda (STOLL), - Gonodonta incurva (SEPP), - Gonodonta nutrix (CRAMER), - Gonodonta pyrgo (CRAMER), - Letis mycerina (CRAMER).