L’ bservatoire de l’habitat N°4

Moyens financiers des ménages et risques de précarité ÉDITO

N° 4-juillet 2013 N° 4-juillet La pauvreté a de multiples visages : précarité, paupérisation, exclusion, plusieurs termes pour regrouper de multiples situations, d’une personne seule à une famille nombreuse. Les acteurs du territoire se mobilisent pour lutter contre ces problèmes, qui sont particulièrement prégnants dans le Département et sur le Grand Douaisis. Les situations de pauvreté ont un impact fort sur les stratégies d’aménagement d’un territoire. Leurs connaissances permettent d’adapter la politique de logements et l’accompa- gnement des personnes à mener. Il s’agit ainsi de permettre un accès et un maintien dans un logement décent à ces populations et de favoriser un parcours résidentiel adapté en agissant à la fois sur le parc public et sur le parc privé également concerné par ces problématiques. Après avoir approfondi la question de l’offre de logements, nous abordons ici la question complexe de la demande et des caractéristiques sociales de la population face à l’offre existante. Les travaux ici présentés s’attachent à développer la connaissance des moyens financiers des ménages du Grand Douaisis pour appréhender la précarité : Quels sont les revenus des ménages ? Combien bénéficient d’aides sociales ? Quels sont les secteurs les plus marqués ? Ces différents regards nous permettront de prendre du recul sur la situation du territoire et d’aller vers une meilleure adéquation entre l’offre et la demande en logements.

Lionel Courdavault Président du Syndicat Mixte du SCoT Grand Douaisis Au nom des partenaires de l'Observatoire de l'Habitat

Qu'entend-on par précarité ?

La pauvreté d’un ménage se définit à comparaison des ressources, à Elle nécessite une analyse des partir de plusieurs critères : revenus, travers la définition de seuils natio- tendances sur plusieurs années. aides, accès aux soins, à l’emploi, au naux ou internationaux. Par • Des situations de pauvreté transi- logement, etc. Cette publication s’ap- exemple, le seuil de pauvreté. toires. Un accident de la vie peut puie sur les données de FILOCOM • Selon une approche institutionnelle. vite faire basculer dans la pauvreté. (impôts), de la CAF du et du Les institutions définissent des Ainsi, 10 à 15 % des ménages dits Département du Nord ainsi que sur seuils afin d’accompagner certains "pauvres" entrent et sortent de la des Profils INSEE sur la pauvreté. publics et de distribuer les minima pauvreté chaque année. Ces données permettent de dévelop- sociaux. Par exemple, le RSA. per un aspect de la pauvreté, la L’évolution des aides institutionnelles pauvreté monétaire. Elle correspond à Ces différents indicateurs reflètent et la diversité des situations rendent l’insuffisance de ressources qui une photographie de la pauvreté à un difficile une analyse exhaustive et permettent de vivre dignement dans instant T. On peut distinguer : évolutive de ce thème. L’objectif est une société et son contexte. Il existe • Une pauvreté structurelle (de donc ici d’apporter divers éclairages plusieurs moyens de l'appréhender : longue durée), qui concerne environ pour appréhender la précarité sur le • Selon des critères financiers, par 80 % des ménages dits "pauvres". Grand Douaisis. 1. Les revenus des ménages Rappel : caractéristiques desserrement des ménages. La taille pas d’enfants de moins de 18 ans en des ménages s’élève à 2,52 personnes 2011 (source FILOCOM) ; 25,7 % générales des ménages par ménage en 2008 contre 2,7 en comptent entre 1 et 2 enfants de Le Grand Douaisis compte 248 538 1999. Les petits ménages (1 à 2 moins de 18 ans et 7 % en comptent 3 habitants et 96 633 ménages en 2008 personnes) sont en augmentation aux ou plus. La part des familles monopa- (source INSEE). La tendance est au dépens des couples avec enfants. En rentales reste stable à 9,6 % (plus de vieillissement de la population et au outre, 67 % des ménages ne comptent 9 000 ménages). Repères Repères financiers

SMIC mensuel brut (base 35 heures, en 2011) : 1 393,82 € soit 16 725,84 € par an. RSA mensuel net (base 1 personne, sans enfant, sans aide au logement, en 2011) : 466,99 € soit 5 603,88 € par an.

Revenus fiscaux des ménages , par tranche, en 2011, à l'échelle du Grand Douaisis, en % Dans le Grand Douaisis, en 2011, 6,9 % 100 des ménages déclarent des revenus fiscaux inférieurs à 5 000 € par an, 30 000 € et plus 80 39,2 % soit l’équivalent d’un RSA annuel. 20 000 à 29 000 € 6,4 % déclarent entre 5 000 et 9 999 € par an, soit l’équivalent de moins 60 15 000 à 19 999 € d’un SMIC annuel. A l’inverse, plus de 10 000 à 14 999 € 39 % des ménages déclarent au 22,0 % moins 30 000 € de revenus fiscaux. 40 5 000 à 9 999 € 13,9 % 0 à 4 999 € Cette répartition des revenus par 20 ménage est équivalente pour le 11,5 % département du Nord et la 6,4 % Métropolitaine. 0 6,9 % Source : FILOCOM 2011, d'après DGFIP, MEDDE. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Néanmoins, cette répartition ne moyens ni les mêmes besoins finan- deux enfants. Ainsi, le nombre prend pas en compte la composition ciers qu’un ménage d’une personne. d’adultes et d’enfants par ménage des ménages. Ainsi, la composition De même, un ménage monoparental pondère considérablement un même influe fortement sur la capacité finan- avec deux enfants n’aura pas les revenu. L’INSEE a développé un cière d'un foyer : un ménage de deux mêmes moyens financiers qu’un système de pondération appelé unité personnes adultes n’a pas les mêmes ménage constitué d’un couple avec de consommation (UC).

Repères Définitions

> Unité de consommation (UC) ramené à un nombre d'unités de • 0,3 UC pour les enfants de moins de Il s’agit d’un système de pondération consommation. L'échelle actuelle- 14 ans. attribuant un coefficient à chaque ment la plus utilisée retient la pondé- membre du ménage et permettant ration suivante : > Quintile de comparer les niveaux de vie de • 1 UC pour le premier adulte du Un quintile représente une portion de ménages de tailles ou de composi- ménage ; 20 % (ou 1/5) d'un tout. Un échantil- tions différentes. Avec cette pondé- • 0,5 UC pour les autres personnes de lon peut ainsi être divisé en 5 quin- ration, le nombre de personnes est 14 ans ou plus ; tiles.

La répartition des revenus fiscaux par Calais déclarent moins de 7 398 € des habitants régionaux et 26 % de UC permet une comparaison des reve- alors qu’à l’échelle nationale les 20 % ceux du Grand Douaisis déclarent nus des ménages sur la base de des ménages les plus pauvres moins de 8 773 €, contre l’équivalent d’une personne par déclarent moins de 8 773 €, soit un 20 % des habitants en France. A l’in- ménage. D’une manière générale, la écart de 1 375 €. Ce décalage s’observe verse, 40 % des habitants en France région Nord-Pas de Calais a une popu- aussi lorsque l’on compare la réparti- touchent plus de 18 481 €, contre lation aux revenus moins élevés que tion des revenus fiscaux du départe- seulement 29,1 % des habitants du la moyenne nationale. Par exemple, ment et du Grand Douaisis par rapport Grand Douaisis. 20 % des habitants du Nord-Pas de aux chiffres nationaux. Près de 25 %

2 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013 Repartition des revenus pour une personne (Unité de consommation) en 2011, en %

100

12,3 % 14,7 % 13,5 % ème 20,0 % 25 905 € et plus (5 quintile national) 80 16,8 % 17,6 % 17,2 % 18 481 à 25 905 € (4ème quintile national) 20,0 % 60 20,0 % ème 19,4 % 19,7 % 13 617 à 18 481 € (3 quintile national) 20,0 % ème 8 773 à 13 617 € (2 quintile national) 40 24,2 % 21,2 % 22,4 % er 20,0 % Inférieur à 8 773 € (1 quintile national) 20 Non renseigné 26,0 % 24,0 % 24,9 % 20,0 % 0 0,7 % 3,0 % 2,3 % Source : FILOCOM 2011, d'après DGFIP, MEDDE. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis. Grand Douaisis Nord NPDC France

Part des ménages non-imposables, en 2011, en %

100

80 41,8 % 44,4 % 52,3 % 54,6 % Imposable 60 Non-imposable 40 Non renseigné 52,5 % 47,6 % 20 57,5 % 43,0 %

0 3,1 % 2,4 % Source : FILOCOM 2011, d'après DGFIP, MEDDE. Grand Douaisis Nord NPDC France Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Le même constat s’observe entre la taux s’élève à 52,5 % dans le Nord et dans les communes de l'arc urbain France et le Grand Douaisis sur la part 57,5 % dans le Grand Douaisis. Sur le central, avec un taux supérieur à la des ménages non-imposables. Ainsi, Grand Douaisis, une majorité de moyenne douaisienne. La commune en France métropolitaine, 47,6 % des ménages ne payent pas d’impôts. De de présente le taux le plus ménages sont non-imposables. Ce plus, ces ménages sont majoritaires élevé avec 68,9 % des ménages. Revenus moyens des ménages, en 2011 par commune, en € Le revenu fiscal moyen des ménages du Grand Douaisis s'élève à 19 614 € en 2011. A l'échelle communale, la répartition des revenus est marquée Revenus moyens des ménages dans le Aix par de fortes différenciations : Grand Douaisis : 19 614 € • L'arc urbain central concentre les Auchy-lez- Saméon plus bas revenus, inférieurs à 17 500 € Orchies ; • La Pévèle rassemble les ménages Beuvry-la-Forêt les plus aisés, avec des revenus supé- rieurs à 25 000 € ; Tilloy-lez • L'arleusis présente une situation Râches Marchiennes plus diversifiée. Roost-Warendin Auby Flines-lez-Raches Flers-en-Escrebieux Wandignies Hamage L’ensemble de ces données démontre Lauwin-Planque un niveau de pauvreté plus consé- Lallaing quent dans le Grand Douaisis par Montigny-en rapport aux moyennes nationales et Sin-le-Noble Ostrevent Somain Bruille-lez régionales, quel que soit les indica- Lambres-lez-Douai Lo re Marchiennes Ecaillon teurs pris en compte avec un écart infra-territorial marqué entre l'arc Férin Roucourt urbain central, l'Arleusis et la Pévèle. Goeulzin Émerchicourt Villers-au Estrées Tertre Marcq-en 30 001 à 39 812 € Hamel Ostrevent Lécluse Brunémont 25 001 à 30 000 € Féchain ¯ Aubigny-au-Bac 20 001 à 25 000 € 17 501 à 20 000 € 0 2 4 8 Kilomètres 14 646 à 17 500 €

Source : IR, 2011, d'après DGFIP, MEDDE. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

3 2. Approches de la précarité : complémentarité et complexité

Les aides au logement : ALF), non cumulables et distribuées • Les communes rurales, notamment selon des critères précis. En 2011, dans en Pévèle, comptent entre 10 et premier accès aux aides le Grand Douaisis, 26 875 allocataires 25 % d’allocataires bénéficiaires sociales de la CAF ont bénéficié d’une aide au d’une aide au logement : Nomain, logement, soit 56,7 % des alloca- , Vred, Landas, etc., Aujourd’hui, lorsqu’un ménage taires. • Les communes de l’Arleusis souhaite connaître ses droits en connaissent un taux plus disparate, matière d’aides financières sur le La part d’allocataires bénéficiant allant de 10 % à plus de 55 % pour logement ou la famille, il se tourne d’une aide au logement varie forte- Arleux, souvent vers les services de la CAF. La ment d’une commune à une autre : • De manière générale, les communes CAF distribue la majorité des aides à • Dans la plupart des communes de de plus de 5 000 habitants comptent la personne de droit commun. l’arc urbain central, 55 % des alloca- le plus fort taux d’aides au logement : taires bénéficient d’une aide au de 61 % à Flers-en-Escrebieux à L’aide au logement de la CAF se répar- logement, 72,4 % à Douai. tit sur trois allocations (APL, ALS, Zoom sur La CAF (Caisse d'Allocation Familiale)

En 2011, la CAF (Caisse d’Allocation plus ou moins selon les communes Les principales aides distribuées par Familiale) compte 47 365 alloca- (35% de personnes couvertes à la CAF sont les aides familiales (non taires dans le Grand Douaisis, toutes Goeulzin, 64% à Aniche). traitées dans cette publication), les aides confondues. Ce chiffre repré- aides au logement et les minima sente 131 665 personnes couvertes La CAF distribue plusieurs types sociaux (RSA et allocation adulte par une aide de la CAF, soit 53 % de la d’aides, selon des critères définis au handicapée (l’AAH)). population du Grand Douaisis. A niveau national. Les aides que nous l’échelle communale, la population allons analyser dans cette publica- L'allocataire est la personne de réfé- couverte par une aide de la CAF tion sont toutes distribuées selon rence d'un foyer ayant perçu au représente généralement autour de des critères sociaux plus ou moins moins une prestation de la CAF. 50% de la population totale, variant stricts.

Il est également intéressant de regar- Répartition des allocataires d'une aide au logement de la CAF par der si ces aides vont plutôt aux loca- Mode d'occupation,en 2011, à l'échelle du Grand Douaisis, en % taires du parc privé ou social ou aux Non renseigné propriétaires occupants. La réparti- 7,0 % tion des aides s’établit à 44,8 % des Parc locatif social aides aux locataires du parc social, 9,3 % Parc locatif privé 38,9 % aux locataires du parc privé et 9,3 % aux propriétaires en accession. 44,8 % Propriétaire en accession L'aide à l'accession est destinée uniquement aux ménages en cours Pour rappel, le parc de logements du d’acquisition d’un logement, afin de 38,9 % Grand Douaisis se répartit comme suit : soutenir le remboursement du prêt. 56 % de propriétaires occupants, 25 % Ainsi, dans le parc total, 70 % des de locataires du parc privé (dont les loge- ments miniers) et 18 % de locataires du locataires dans le parc social parc public en 2009. perçoivent une aide au logement contre 42 % des locataires du parc Source : CAF, 2011. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis. privé et 4,5 % des propriétaires occu- pants. La prépondérance des aides au besoin de logement social. est peu ou pas présent actuellement. logement dans le parc locatif social Ainsi, on peut observer que certaines Elle peut ainsi illustrer un besoin de semble logique. communes accueillent plus de 25 % développement du parc locatif social d’allocataires bénéficiant d’une aide afin de compléter l'offre locative La présence d'aides dans le parc privé au logement dans l’accession privée à destination des ménages les est également importante. Afin d'al- (Coutiches, Erre, Lécluse, Marcq-en- plus fragiles. ler plus loin, nous allons détailler les Ostrevent) et plus de 60 % dans le A noter que dans les communes données sur le parc privé à l’échelle parc locatif privé (Goeulzin, Loffre, minières, le parc minier est encore communale. La présence d'aide sur ce Bouvignies). Cette forte présence des classé en parc privé (11 % du parc privé parc peut faire partie du parcours rési- aides au logement dans le parc privé en 2009) ce qui augmente de fait la dentiel classique mais elle peut être (locatif et / ou accession) se constate part des aides au logement dans le un indicateur de précarité ou d’un dans les communes où le parc social parc privé.

4 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013 Taux d'allocataires percevant une aide au logement : situation dans le parc privé, en 2011, par commune, en %

38,9 % dans le parc locatif privé et 9,3 % chez les propriétaires occupants dans le Grand Douaisis Nomain Aix 26 Exemple de lecture : La commune de 20 Bouvignies compte entre 60 et 75 % d’allocataires d’une aide au logement Auchy-lez-Orchies Landas Saméon dans le parc locatif privé et plus de 25 % 22 27 7 d'allocataires dans le parc en accession Orchies 288 à la propriété. Faumont Coutiches Beuvry-la-Forêt 7 46 24 Raimbeaucourt Bouvignies 110 Tilloy-lez Marchiennes Râches 20 Roost-Warendin Flines-lez-Raches 0 Auby 77 Marchiennes 115 Warlaing 268 180 119 0 Anhiers Flers-en-Escrebieux Wandignies-Hamage 23 Vred 212 17 Lauwin-Planque 19 Rieulay 27 Waziers Lallaing 18 Esquerchin Douai 351 407 Pecquencourt 21 Cuincy 3 241 Montigny-en Erre 436 Fenain Hornaing 81 Ostrevent 38 Sin-le-Noble Somain 119 88 859 162 Bruille-lez Lambres-lez-Douai Lo’re Marchiennes 770 133 25 Guesnain 6 Ecaillon Courchelettes 257 203 Masny 74 Dechy Lewarde 30 197 Aniche 74 Férin Roucourt Auberchicourt 26 510 11 180 Goeulzin Erchin 10 Cantin 8 Monchecourt Émerchicourt Villers-au 9 27 59 Estrées Tertre 14 19 Bugnicourt Marcq-en Ostrevent 25 Fressain Hamel Arleux Lécluse 13 0 130 Brunémont 10 Part d’allocataires percevant 54 13 Féchain une aide au logement dans Aubigny-au-Bac 56 le parc locatif privé, en % 30 60,1 à 75,0 % 50,1 à 60,0 % 40,1 à 50,0 % 30,1 à 40,0 % ¯ Part d’allocataires percevant 0,1 à 30,0 % une aide au logement dans 0 2 4 8 l’accession supérieur à 25 % 0,0 % ou secret statistique Kilomètres (secret à moins de 5)

Source : BD Carto, CAF, 2011. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Les bénéficiaires du RSA : qui concentrent le plus de bénéfi- ciaires. minima social de droit Les communes de l’arc urbain central commun comptent entre 10 et 18 % de popula- tion couverte par le RSA. Il apparaît En 2011, 25,7 % des allocataires de la également que toutes les communes CAF perçoivent le RSA, soit 12 172 le long de la Sensée comptent une personnes. Les ménages de ces allo- part importante de population cataires comptent 28 203 personnes, couverte par le RSA, comprise entre 5 qui sont ainsi couvertes par ce mini- et 10 % . Or, ce taux est généralement ma social, soit 11,4 % de la population. constaté dans les communes de plus Ce taux est identique à l’échelle du de 4 000 habitants sur le Grand Nord. La répartition sur le territoire Douaisis. La Sensée semble donc plus varie en fonction des caractéristiques paupérisée, conséquence probable de des communes. Ainsi, en volume, ce la forte présence de HLL habités à sont les communes les plus peuplées l’année sur ces communes.

5 Zoom sur Le RSA (Revenu de solidarité active)

> Le RSA permet de compléter les Parent Isolé) depuis 2009. L’alloca- socle" pour les ménages sans reve- ressources des ménages afin de leur taire du RSA est accompagné par un nus d’activité et le "RSA activité" garantir un revenu minimal. Il référent du Département ou du Pôle pour compléter les revenus d’activité remplace le RMI (Revenu Minimum Emploi vers un retour à l’activité. Il du ménage. d’Insertion) et l’API (Allocation existe deux types de RSA : le "RSA

66 % des bénéficiaires du RSA bénéficiaires du RSA. Ces personnes nale, le nombre d'allocataires touchent uniquement le "RSA socle", ont une activité professionnelle, percevant le RSA est proportionnel au ce qui signifie qu'ils sont sans activité souvent précaire ou à temps partiel, poids démographique. rémunérée. Ces ménages sont très qui ne leur permet pas de subvenir à majoritaires dans la plupart des leurs besoins. Le "RSA activité" La proportion du "RSA activité" ne communes du Grand Douaisis. constitue un complément de revenu suit pas la même logique. Les Les bénéficiaires du "RSA activité" afin de soutenir la reprise d'une acti- communes où le RSA destiné aux représentent, quant à eux, 34 % des vité rémunérée. A l'échelle commu- ménages sans revenu est le plus Nombre d'allocataires percevant le RSA et taux d'allocataires du RSA percevant le RSA activité, en 2011, par commune, en %

Part du RSA activité dans le Grand Douaisis : 34 % Nomain Exemple de lecture : La commune de Aix

Lauwin-Planque compte moins de 100 allo-

T : 24,3 %

catairesSCo du RSA, dont entre 40,1 et 50 % Auchy-lez-Orchies percevant le RSA activité. Orchies Landas Saméon

Faumont Coutiches Beuvry-la-Forêt

Raimbeaucourt Bouvignies Tilloy-lez Râches Marchiennes Roost-Warendin Flines-lez-Raches Marchiennes Auby Warlaing Anhiers Flers-en-Escrebieux Vred Wandignies-Hamage Rieulay Lauwin-Planque Lallaing Waziers Esquerchin Pecquencourt Fenain Douai Erre Hornaing Cuincy Montigny-en Somain Ostrevent Sin-le-Noble Bruille-lez Marchiennes Lambres-lez-Douai Lo re Guesnain Ecaillon Masny Courchelettes Lewarde Dechy Auberchicourt Férin Roucourt Aniche Goeulzin Erchin Cantin Monchecourt Villers-au Émerchicourt Estrées Tertre Nombre d'allocataires Bugnicourt Marcq-en percevant le RSA Fressain Ostrevent Hamel Arleux Lécluse Brunémont Féchain Taux d'allocataires RSA 1 001 à 3 351 Aubigny-au-Bac percevant le RSA activité

50,1 à 57,7 % 501 à 1 000 40,1 à 50,0 %

30,1 à 40,0 % ¯ 251 à 500 21,7 à 30,0 % 0 2 4 8 Kilomètres 101 à 250 0,0 ou secret statistique (secret à moins de 5) 0 à 100

Source : BD Carto, CAF 2011. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

6 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013 prégnant se retrouvent principale- leurs allocataires du RSA supérieur à travaillent, sont dans une situation ment sur l'arc urbain central et de 30 %. Certaines communes dépassent de précarité financière. Il s'agit de ce manière diffuse au sud et au nord du les 50 % telles que Férin, Emerchi- qu'on appelle les "travailleurs territoire. Ces communes sont court, Auchy-les-Orchies, Nomain ou pauvres". Ces ménages sont d'autant marquées par des ménages où le RSA Loffre. Par exemple, la commune de plus fragilisés en milieu rural du fait est peu corrélé avec une reprise d'acti- Coutiches compte moins de 100 allo- de l'éloignement récurrent du lieu de vité. cataires de RSA dont 54,8 % d'entres travail et donc de l'augmentation des eux travaillent. La reprise d'activités coût de déplacements. La plupart des communes périur- en lien avec le RSA y est plus marquée. baines connaissent un taux de travail- Cependant, ces ménages, mêmes s'ils

Zoom sur Le seuil de pauvreté FILOCOM

> Le seuil de pauvreté est calculé politaine. Il s’élève à 677 € par mois pauvreté ne peut donc pas être selon la définition de la demi en 2011. Rappelons que le revenu net comparé directement aux seuils de médiane du revenu net par unité de de FILOCOM utilisé ici ne contient pauvreté INSEE ou CAF qui eux les consommation sur la France Métro- pas les aides sociales, ce seuil de intègrent.

Le seuil de pauvreté FILO- et de la Région (21,8 % en 2011) et à habitat : celui de la France Métropolitaine • L’arc urbain central connaît des taux COM : un indicateur de (17,4 % en 2011). Depuis 1999, la part supérieurs à 25 % des ménages pauvreté à 677 € par mois des ménages sous le seuil de pauvre- sous le seuil de pauvreté. Néan- té a faiblement évolué. Le volume des moins, leur part s’est stabilisée Le Grand Douaisis comprend 22,7 % ménages touchés a augmenté d’envi- depuis 1999, de ménages sous le seuil de pauvreté ron 2 000 ménages en dix ans, soit • Les secteurs ruraux et périurbains en 2011, soit 22 337 ménages. Ce taux Cependant, cette stabilité du taux se (Pévèle, Frange Nord rurale, Pays de est supérieur à celui du Département différencie à l’échelle des secteurs Marchiennes, Arleusis) connaissent des taux inférieurs à la moyenne Part des ménages sous le seuil de pauvreté FILOCOM, en 2011, nationale. De plus, la part des par secteur habitat, en % ménages sous le seuil de pauvreté y a légèrement baissé entre 1999 et 22,7 % de ménages sous le seuil de pauvreté dans 2011. le Grand Douaisis • La ville de Douai compte la plus forte Seuil de pauvreté FILOCOM 2011 : 667 € par mois proportion de ménages sous le seuil Pévèle-Orchésis de pauvreté (28 % en 2011). De plus, 12,9 % elle connaît une très forte hausse (+ 4,7 points entre 1999 et 2011), soit plus 1 200 ménages sur cette période (pour une augmentation de Frange 2 000 ménages dans le Grand Nord rurale Douaisis). 14,5 % Pays de Marchiennes 15,3 % Les secteurs les plus touchés ont une Croissant Douai part conséquente de parc privé de Sud Ouest centre Couronne urbaine Montigny Pecquencourt 28,1 % Nord et Est Pôle Somainois plus de 15 ans. La combinaison d'un 14,0 % 27,5 % 27,0 % 25,8 % niveau de ressources faible et d'un Secteur logement ancien augmente le risque Sud-Ouest de précarité énergétique. Ces deux 25,2 % Pôle Anichois facteurs se concentrent notamment 26,8 % sur l’arc urbain central et certaines Arleusis communes de la Sensée. Cette 15,6 % tendance s’observe aussi en moindre mesure sur Orchies, la Frange Nord rurale et le Pays de Marchiennes avec Périmètres des secteurs d’habitat un volume conséquent de ménages Evolution du seuil de pauvreté entre 1999 et 2011 25,1 à 28,1 % en risque de précarité. Stabilité 20,1 à 25,0 % ¯ Diminution 15,1 à 20,0 % 0 2 4 8 Kilomètres Augmentation 12,9 à 15,0 %

Source : BD Carto, FILOCOM 2011, d'après DGFIP, MEDDE. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

7 Les allocataires sans reve- Nombre et part d'allocataires pour lesquels les prestations représentent l'intégralité des ressources, en 2011, par sec- nu : une forte dépendance teur habitat aux aides sociales 22,4 % d'allocataires sans ressource 22,4 % des allocataires du Grand dans le Grand Douaisis Douaisis, soit 8 495 allocataires en 2011, n’ont pour seules ressources que les prestations sociales. Dans le Pévèle-Orchésis département du Nord, le taux s’élève 12,9 % à un point de plus. La répartition géographique par secteur habitat est globalement proportionnelle au poids Frange Nord rurale démographique des secteurs. Globa- 13,5 % lement, les ménages sans ressource Pays de Marchiennes se concentrent sur l'arc urbain central 11,4 % et notamment sur Douai (2 534 allo- Douai Centre Croissant Montigny-Pecquencourt Couronne cataires soit 30,5 % des allocataires Sud-Ouest Pôle Somainois de la commune), la couronne urbaine 30,5 % urbaine 22,9 % 15,5 % Nord et Est Nord et Est et les pôles Somainois et 20,6 % Secteur Anichois. Chaque secteur compte au Sud-Ouest 23,4 % moins 200 allocataires sans 20,1 % Pôle Anichois ressource. 24,2 % Ces allocataires et leurs familles sont Périmètre des secteurs entièrement dépendants des aides Arleusis d’habitat institutionnelles pour subvenir à leurs 17,2 % 30,5 % Part des allocataires besoins. Cette situation peut poser sans ressource problème lorsque les critères d’aides Nombre d’allocataires sans ressource sont modifiés ou si la précarité du 146 à 200 ménage se dégrade (augmentation ¯ 201 à 400 401 à 700 des charges d’énergies par exemple). 0 2 4 8Kilomètres 701 à 2 534

Source : BD CARTO, CAF, 2011. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Zoom sur Le FSL (Fond de Solidarité Logement) du Nord

Le FSL (Fond de solidarité pour le locataire et sous-locataire, au comprises, logement) est institué dans chaque propriétaire occupant, à la personne • de prendre en charge les impayés département. Ce fond accorde des hébergée à titre gracieux et au de factures d'eau, d'énergie et de aides financières aux personnes qui résident de logement-foyer. Elles téléphone. rencontrent des difficultés pour s'ac- peuvent notamment permettre : quitter des obligations locatives et • de financer tout ou partie des frais Il s’agit d’aides ponctuelles. Elles des charges relatives à leur loge- liés à l'accès au logement ; dépôt nécessitent toujours la reprise des ment. Les conditions d'attribution de garantie, premier loyer pour les paiements pour les aides aux des aides, ainsi que les règles de primo locataires, assurance du impayés. Un ménage peut recevoir fonctionnement du FSL sont fixées logement, plusieurs aides FSL et plusieurs fois par le département dans un règle- • dans le cadre de la prévention des une des aides FSL jusqu’à atteindre ment intérieur. expulsions : de prendre en charge un plafond maximum sur cinq ans. Les aides du FSL s'adressent au les dettes de loyers, charges

Les aides du FSL : une aide • Il s’agit avant tout de ménages FSL, qu'ils connaissent peu. isolés, avec ou sans enfant (respec- L'intervention du FSL est logique- ponctuelle de plus en plus tivement 40,2 % et 22,7 % des ment plus marquée sur les communes sollicitée ménages aidés), les plus peuplées. Pour autant, les • Ils vivent majoritairement dans le besoins existent également sur les En 2011, 2 551 aides FSL ont été accor- parc public (60,5 %). Cette situation petites communes rurales, mais sont dées dans le Grand Douaisis au profit est liée à la politique des bailleurs moins identifiés. de 1 893 ménages. Depuis 2007, le sociaux vis-à-vis de la solvabilité des nombre d’aides attribuées a augmen- ménages qui leur permet de recher- Les aides aux fluides représentent té de plus de 12 %, soit 286 aides cher rapidement des solutions par 55 % des aides accordées en 2011 supplémentaires. l’intermédiaire notamment de la (dont 37 % d’aides à l’énergie). Les Les ménages aidés ont un profil mobilisation du FSL. De plus, les aides à l’accès au logement spécifique : bailleurs privés font moins appel au rassemblent 27,9 % des aides ; les

8 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013 aides aux impayés de loyer, 17 %. Les un même ménage augmente. Par plafond pour les impayés de gaz et aides aux impayés (loyer et fluides) exemple, en 2012, 62 % des ménages d’électricité jusqu’à 2016. Cela pose la ont baissé de 5,6 points entre 2007 et ayant reçus une aide aux fluides ont question de la précarité énergétique, 2011, au profit des aides à l’accès au déjà reçue une aide aux fluides dans des besoins de réhabilitation des logement (+ 6 points). Cependant, la les cinq dernières années. De plus, logements et plus généralement du récurrence des aides accordées pour 10 % des ménages aidés ont atteint le coût de l'énergie. Évolution de la distribution des aides FSL, par type d'aides, entre 2007 et 2011, à l'échelle du Grand Douaisis, en %

Enveloppe totale : 959 500 € Enveloppe totale : 963 400 € 100 17,6 % 18,0 % Eau 80 Énergie

60 41,7 % 37,1 % Impayés de loyer Mise en jeu de garantie de loyer 40 17,0 % Accès au logement 18,7 % 2,2 % 20 8,8 % 12,7 % Certificat de recevabilité 0 13,2 % 13,0 % Source : Département du Nord, 2007 et 2011. 2007 2011 Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Une analyse plus détaillée de l’activité basé sur les potentialités des publics ment rendant les réponses à apporter du dispositif FSL permet de mieux à faire face, au-delà d’une difficulté plus difficiles à mettre en œuvre. appréhender les difficultés des passagère de gestion, au paiement L’attribution des aides à l’énergie est ménages. Ainsi, les demandes FSL régulier de leurs charges courantes. également liée à un calcul du reste à sur le Grand Douaisis s’élèvent à 5 En effet, les aides FSL sont condition- vivre par jour et par personne. L’aide 000 en 2011, soit environ 10 % de la nées à la reprise du paiement des est obtenue si le reste à vivre est infé- demande départementale. Le nombre factures d’énergie ou de loyer. Or, rieur à 6 €. Or, certains ménages de demandes a augmenté de plus de beaucoup de ménages ne peuvent dépassent ce reste à vivre malgré une 15 % entre 2007 et 2011. En 2011, 49 % pas concrétiser cette reprise de paie- situation de précarité indéniable (cas des demandes d’aides ont été refu- ment faute de ressources suffisantes de personnes ayant une part à charge sées. La proportion de rejet reste ou devant l’ampleur des dettes à de loyer faible et un RSA socle). stable. Ce taux élevé s’explique par les honorer. Par ailleurs, les demandes conditions d’accès au dispositif FSL sont souvent sollicitées trop tardive-

Demande de FSL et Nombre de béneficiaires du FSL, tout type Quoiqu’il en soit, le nombre de d'aides, en 2011, par commune, en % demandes est sous-estimé par rapport à la réalité de certaines situa- tions de précarité de la population du 1 893 ménages bénéficiaires du FSL dans le Grand Douaisis Grand Douaisis. D’une part, les Nomain critères de rejet présentés ci-dessus Aix sont connus des instructeurs de Auchy-lez-Orchies dossiers FSL qui en conséquence, ne Orchies Landas Saméon les instruisent pas sachant qu’ils 34 aboutiront à un rejet. De plus, certains Faumont Coutiches Beuvry-la-Forêt Raimbeaucourt ménages ne connaissent pas les aides Bouvignies FSL ou ne souhaitent pas les solliciter 17 Tilloy-lez Râches Marchiennes Marchiennes pour des raisons qui leur appar- Auby Roost-Warendin Flines-lez-Raches 8 tiennent. 67 24 8 14 Warlaing Anhiers Flers-en-Escrebieux 40 Wandignies-Hamage Lauwin-Planque Vred Rieulay Les dépenses globales du FSL 7 Waziers Lallaing Douai Pecquencourt Esquerchin 53 Hornaing augmentent régulièrement alors que Cuincy 550 100 Erre Montigny-en 64 Somain Fenain 37 Ostrevent les recettes stagnent. (Plus d’aides 151 33 26 33 Bruille-lez Lambres-lez-Douai Sin-le-Noble Marchiennes accordées et progression du montant Guesnain Ecaillon 138 14 Lo„re 9 52 Masny moyen d’aides accordées). Les Courchelettes 48 Lewarde 25 6 moyens ne permettent pas de Dechy 14 40 Auberchicourt Férin Roucourt 31 Aniche répondre à l’ensemble de la demande, 149 Goeulzin Erchin Monchecourt quel que soit les critères ce qui Cantin Émerchicourt Villers-au démontre une précarité croissante Tertre 21 Estrées Bugnicourt des ménages. Cette situation semble Arleux Marcq-en Commune avec au moins Fressain Ostrevent une demande d'aides FSL en 2011 Lécluse Hamel s’inscrire dans la durée alors que les 12 Brunémont Nombre d’aides FSL accordées 6 21 Féchain en 2011 aides aux ménages ne devraient être Aubigny-au-Bac 0,1 à 10 que ponctuelles pour les ménages 10 à100 défavorisés. La prévention de ces ¯ 100 à 1 000 situations devient une priorité des 0 2 4 8 Kilomètres pas de point : secret statistique acteurs de l’aide sociale (Départe- Source : BD Carto, Département du Nord, 2011. Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis. ment, CAF, bailleurs, associations).

9 3. Des populations et des secteurs à enjeux

Les indicateurs présentés nous pauvreté monétaire. Ainsi, des segments de populations à ne pas permettent d'esquisser les contours secteurs à forts enjeux ou à surveiller oublier des politiques publiques. des situations à risques en matière de peuvent être définis ainsi que des

Des secteurs qui lorsque le ménage n’a pas de véhi- et connues. Les HLL habités à l’année cule personnel. au bord de la Sensée sont un exemple concentrent les situations • Certaines communes concentrent connu. Néanmoins, une précarité de précarité plus de 60 % de parc social sur leur diffuse en milieu rural apparaît égale- parc total. Cette situation ne permet ment. Elle est difficile à quantifier et Les différentes données analysées pas une mixité sociale et engendre à qualifier du fait de la faible concen- permettent de trouver une corrélation une concentration des situations de tration de population et la dilution entre le poids démographique d’une pauvreté, plus présente dans le parc des situations. Or, il est nécessaire de commune et le poids des ménages en social, destiné en partie à ces publics surveiller ce phénomène afin d’alerter situation de précarité. Ainsi Douai en fragiles. les élus sur les risques de décrochage tant que ville-centre, les communes • L'histoire économique du Grand de certains ménages. Cette popula- de plus de 5 000 habitants et les Douaisis a fragilisé le territoire et tion a peu accès aux aides et aux anciennes communes minières notamment les populations et les services d’accompagnement (proprié- concentrent la population et les situa- communes liées à l'activité minière, taires occupants, méconnaissance tions de pauvreté. Ce phénomène un des anciens moteurs écono- des aides, éloignement des lieux d’in- peut s'expliquer de plusieurs façons : miques du territoire. formation). Un décrochage de ce • Les services (aides sociales, trans- public, par la perte d’emploi, un ports en commun, etc.), les emplois Plusieurs indicateurs montrent une divorce ou une situation de précarité et les logements sociaux sont logi- diffusion des situations de précarité énergétique, peut rapidement s’avé- quement présents dans le milieu sur les secteurs ruraux et péri-urbains rer problématique en milieu rural par urbain. Il est normal que les popula- (Pévèle, Arleusis, Pays de l'isolement plus fort qu'en milieu tions fragiles cherchent à se rappro- Marchiennes). Certaines probléma- urbain. cher de cette offre, notamment tiques de précarité sont spécifiques

Zoom sur

La précarité énergétique

En 2010, selon l'INSEE, un ménage d’énergie nécessaire à la satisfac- sur deux consacrait plus de 18,5 % tion de ses besoins élémentaires en de ses ressources à son logement raison notamment de l’inadapta- principal (loyers ou remboursement tion de ses ressources ou de ses de prêts, charges, taxes, etc.). Pour conditions d’habitat". La précarité les ménages les plus fragiles, cette énergétique a également un impact part peut monter jusqu'à 40 %. Or, sur les déplacements avec l'aug- avec l'augmentation du coût des mentation des prix des carburants. fluides (eau, électricité, gaz), les Cela pose la question de la réhabili- ménages précaires se retrouvent en tation du parc ancien, de l'accom- difficultés pour payer leurs pagnement des ménages et de la factures, d'autant plus s'ils vivent localisation des nouveaux loge- dans un logement énergivore. Ces ments. Sur le territoire, plusieurs deux facteurs les mettent dans une parcs à risque peuvent être cités : le situation de précarité énergétique. parc minier, le parc privé construit Elle peut se définir comme "une entre 1945 et 1975 et les pavillons personne qui éprouve dans son individuels éloignés des centres- logement des difficultés particu- bourgs. lières à disposer de la fourniture

Des segments de popula- des familles monoparentales d'un seul salaire peut fragiliser la augmente progressivement, quel que situation financière du ménage. tion à repérer soit le territoire. Au sein des allocataires de la CAF, les 86 % des familles monoparentales familles monoparentales repré- Les familles monoparentales repré- ont à leur tête une femme. 28,3 % sentent ainsi 16,1 % des allocataires sentent 10 % des ménages en 2009 des familles monoparentales ont et 26,3 % des ménages allocataires sur le Grand Douaisis. Leur part 3 enfants et plus. Or, le fait de subve- avec enfants, en 2011, dont 19,2 % augmente légèrement depuis 1999 nir et de gérer les besoins d'une avec trois enfants et plus. (source INSEE). Globalement, le poids famille par le biais d'un seul adulte et

10 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013 D’autres segments de la population d’obtention des aides, qui écartent plus fortes et sont souvent écartés sont fragilisés mais n’apparaissent une part de la population. Ainsi, les des aides, selon les structures de pas clairement dans les données personnes isolées et les jeunes de terrain. statistiques. Cette situation s’ex- moins de 25 ans sont confrontés à plique notamment par les critères des situations de précarité de plus en

Glossaire APL : Aide Personnalisée au Logement HLL : Habitat Léger de Loisirs

ALF : Allocation Logement à caractère Familial NPDC : Nord-Pas de Calais

ALS : Allocation Logement à caractère Social RMI : Revenu Minimum d'Insertion

API : Allocation Parent Isolé RSA : Revenu de Solidarité Active

CAF : Caisse d’Allocation Familiale UC : Unité de Consommation

FSL : Fond de Solidarité Logement

11 Chiffres clés du Grand Douaisis en 2011

96 633 ménages en 2008 (INSEE)

56 452 ménages sont non-imposables

22 337 ménages sont sous le seuil de pauvreté FILOCOM (677 €/mois)

12 924 ménages déclarent moins de 10 000 € de revenus fiscaux par an

26 875 allocataires d’une aide au logement de la CAF

12 172 allocataires bénéficiant d’un RSA

8 495 allocataires dont les prestations sont les seules ressources

5 000 demandes d'aides du Fond de Solidarité Logement Source : INSEE 2008, FILOCOM 2011, d’après DGFIP, MEDDE ; CAF 2011, Département du Nord, FSL 2011. 2 551 accords d’aides du Fond de Solidarité Logement Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis.

Conclusion

Le Grand Douaisis compte entre les plus pauvres de France métropoli- Néanmoins, les territoires ruraux et 10 000 et 20 000 ménages pauvres taine, quel que soit les indicateurs. Or, périurbains, malgré une situation ou en situation de précarité finan- les situations de pauvreté se plus contrastée, connaissent égale- cière, soit entre 13 et 23 % des concentrent essentiellement sur les ment des situations de précarité, ménages selon les critères. La situa- zones les plus urbaines, les plus diffuse et moins perceptible qu'il tion est caractéristique de la région communes les plus peuplées dont les convient de surveiller. Nord-Pas de Calais, une des régions anciennes communes minières.

Pour aller plus loin L’analyse des besoins financiers des ménages du Grand Douaisis et la mise en évidence des situations de pauvreté du territoire nécessitent de vérifier l’adéquation des besoins des habitants avec l’offre du territoire. Il s’agit de s’appuyer sur : Anciennes • La demande locative sociale : quelles demandes pour quelles offres Thématiques actuelles et futures ? traitées

• Le marché immobilier et foncier : Quels sont ses caractéristiques ? • L’évolution démographique Quels impacts sur la dynamique du territoire ? • Le parc de logements • Le parc social et minier Néanmoins, la pauvreté des ménages se mesure également à travers d’autres problématiques que les moyens financiers : • La précarité énergétique dans le logement et les transports : Comment Prochaines la mesurer ? Comment l’anticiper ? Comment accompagner les ménages Thématiques concernés ? traitées • Les situations de précarité dans l’emploi et la santé : Quels poids sur • La demande locative sociale le territoire ? Comment créer une dynamique territoriale positive en • Le marché immobilier matière d’économie ?

Syndicat Mixte du SCoT Grand Douaisis Directeur de la publication : Lionel Courdavault, • Réalisation : SM SCoT Grand Douaisis • 36, rue Pilâtre de Rozier 59500 Douai Président • Contact : Anne-Sophie Pouzols Impression : Nord Imprim. Imprimé sur du Tel : 03 27 98 21 00 Fax : 03 27 88 19 52 • Crédit photos : SM SCoT Grand Douaisis papier issu de forêts durablement gérées. • Conception : Empreinte communication www.scot-douaisis.org

12 L’ BSERVATOIRE de l’habitat • SM SCoT Grand Douaisis • N° 4 • Juillet 2013