Les Rutènes Les Rutènes Du peuple à la cité De l’indépendance à l’installation dans le cadre romain 150 a.C. – 100 p.C.

Colloque de Rodez et Millau (Aveyron), les 15, 16 et 17 novembre 2007

Sous la direction de Philippe Gruat, Jean-Marie Pailler, Daniel Schaad

Aquitania Supplément 25 Bordeaux Sommaire

Avant-propos 13

Introduction Les Rutènes, du peuple à la cité 17 Philippe Gruat, Jean-Marie Pailler, Daniel Schaad

Les cadres de l’enquête Carte de la cité des Rutènes à l’époque d’Auguste 23 Daniel Schaad Le cadre géologique et morphologique du territoire des Rutènes 33 René Mignon Histoire de la recherche sur les Rutènes 51 Guylène Malige Approches historique, linguistique et toponymique du territoire rutène 73 Jean Delmas Les Rutènes par les mots et par les textes 89 Jean-Marie Pailler avec la collaboration d'Alain Vernhet Les archers rutènes 103 Guillaume Renoux

Problèmes de territoire, de l'époque de l'indépendance à la réorganisation augustéenne Du littoral méditerranéen aux contreforts du Massif central, géohistoire de territoires gaulois 113 Dominique Garcia Les Rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et Méditerranée 123 Philippe Gruat et Lionel Izac-Imbert, avec la collaboration de Laetitia Cure, Matthew Loughton, Jean Pujol (†) et Guillaume Verrier Les Rutènes et la Provincia 179 Michel Christol Les Rutènes dans l'Aquitaine d'Auguste 195 Jean-Pierre Bost Production et échanges Étapes et conséquences de l'exploitation minière et métallurgique. Monnaies gauloises, monnaies romaines. Le cas Zmaragdus 209 Jean-Marie Pailler Extraction et métallurgie de l'étain en Viadène (Nord-Aveyron) 229 Philippe Abraham Argent rutène et entrepreneurs romains aux confins de la Transalpine 245 Bernard Léchelon La Maladrerie à Villefranche-de Rouergue (Aveyron) : un exemple de dépôt en milieu minier rutène 281 Jean-Gabriel Morasz et Corinne Sanchez Émission et circulation monétaires chez les Rutènes avant Auguste 297 Michel Feugère et Michel Py Monnaies et circulation monétaire dans la cité de Segodunum au Ier siècle p. C. 313 Vincent Geneviève Quelques remarques à propos des voies de communication rutènes 333 Pierre Pisani Chronologie, nature et intensité de l'approvisionnement céramique de Javols-Anderitum auprès des officines de La Graufesenque sous le Haut-Empire 355 Emmanuel Marot Les premières productions gallo-romaines des grands centres arvernes et rutènes : diffusion et évolution de la vaisselle de table gauloise (seconde moitié du Ier siècle a.C. - début du Ier siècle p.C.) 383 Jérôme Trescarte L'organisation et la réussite d'un commerce à grande échelle : les sigillées de Condatomagos et autres ressources du territoire rutène 423 Martine Genin La poix des Gabales et des Rutènes. Une matière première vitale pour la viticulture de Narbonnaise centrale durant le Haut-Empire 431 Stéphane Mauné et Alain Trintignac Les meulières protohistoriques et antiques de La Marèze (Saint-Martin-Laguépie et Le-Riols, ) : matières premières, modalités d’exploitation et de façonnage, diffusion de la production 461 Christian Servelle et Émilie Thomas Cultes et sanctuaires Cultes et sanctuaires des Rutènes à l'époque romaine 477 William Van Andringa Sanctuaires et religions des Rutènes à l'époque romaine : un état des lieux 483 Jean-Luc Schenck-David Les figurines en terre cuite chez les Rutènes d'Aveyron 535 Sandrine Talvas Condatomagos ad confluentem 549 Daniel Schaad Un prêtre du culte impérial à Segodunum sous le règne d'Auguste : règle ou exception ? 559 Robert Sablayrolles Un buste en marbre de Marc Aurèle trouvé à Rodez et le buste de Caligula en céramique sigillée de La Graufesenque 573 Jean-Charles Balty

Les agglomérations Entre faits archéologiques et concepts, la recherche sur les agglomérations protohistoriques et gallo-romaines 589 Philippe Leveau Segodunum - Civitas Rutenorum 603 Daniel Schaad, Lucien Dausse Les campagnes rutènes sous le Haut-Empire : la question des agglomérations secondaires 637 Pierre Pisani

Conclusion Conclusion 685 Philippe Gruat, Jean-Marie Pailler, Daniel Schaad Problèmes de territoire, de l'époque de l'indépendance à la réorganisation augustéenne 123 Les Rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et Méditerranée

Philippe Gruat et Lionel Izac-Imbert, avec la collaboration de Laetitia Cure, Matthew Loughton, Jean Pujol (†) et Guillaume Verrier

Introduction et iconographiques susceptibles d'éclairer, par un La tenue du colloque sur les Rutènes constituait jeu de regards croisés, les relations et les points de une opportunité de clôturer un cycle de recherches convergence éventuels entre les deux cités. de plus d'une dizaine d'années consacré à ce Le premier terrain d'exploration, présenté dans peuple gaulois et envisagé sous l'angle territorial1, une seconde communication, “Des Rutènes aux mais également de plusieurs thématiques avec, en Arvernes : relations commerciales et faciès mobi- particulier, celle des pratiques rituelles2. Ainsi, cet lier (IIe–Ier siècle a.C.)5”, était consacré aux aspects article est une synthèse de quatre communications commerciaux – essentiellement avec le monde présentées dans le cadre de ce colloque. méditerranéen – et à l'étude comparée de certains La première d'entre elles, intitulée “L’organisation assemblages de mobiliers. Le présent article reprend du territoire avant la guerre des Gaules”, posait l'état préférentiellement les aspects liés au commerce du de la réflexion menée par deux d'entre nous (PG et vin ; l'étude des mobiliers est renvoyée à des publi- LII) sur le territoire des Rutènes avant la conquête. cations à venir compte tenu de projets de recherche Cette approche, déjà largement présentée et publiée actuels dans ce domaine, tant en Auvergne6 qu'en par ailleurs3, est surtout centrée sur une zone d'étude Midi-Pyrénées7. couvrant la bordure sud-ouest du Massif Central et Quant au thème des pratiques rituelles, il a donné le Nord de la zone languedocienne. l'occasion d'une troisième communication intitulée Afin d'élargir le spectre d'analyse du phéno- “Des Rutènes aux Arvernes : les pratiques religieuses mène rutène à une autre échelle de compréhension dans la sphère publique et privée et la question des géographique, il nous a paru intéressant de tenter “puits à offrandes” en Gaule du Centre-Est8”. Elle quelques comparaisons avec le puissant peuple s'appuie sur les découvertes les plus récentes en voisin des Arvernes. Pour ce faire, plusieurs collè- Grande Limagne d'Auvergne en comparaison avec gues4 nous ont aimablement fourni une riche docu- mentation composée de supports cartographiques

5. Ph. Gruat, L. Izac-Imbert, M. Laughton et G. Verrier. 6. Chr. Menessier-Jouannet (dir.), PCR en cours. Nous tenons à 1. Izac 1995 ; Gruat et Marty 2000 ; Gruat et Izac-Imbert 2002. remercier Y. Deberge qui nous a fourni une riche iconographie 2. Gruat et Izac-Imbert 2007a et b. comparative présentée lors d’une communication orale. 3. Gruat et Izac-Imbert 2002 ibid. ; Gruat et Izac-Imbert 2006. 7. L. Izac-Imbert, thèse en cours. 4. M. Laughton et G. Verrier. 8. Ph. Gruat, L. Izac-Imbert et J. Pujol. 124 les rutènes, du peuple à la cité

l'ensemble des pratiques recensées, depuis plus d'un 1) oppidum ; siècle maintenant, en territoire rutène. 2) agglomération ouverte de plaine ; Enfin, dans l'esprit de ce qui avait été tenté 3) habitat ouvert ; pour l'analyse des processus de dépôts chez les 4) habitat de hauteur fortifié. Rutènes9, nous avons souhaité clôturer la présente À ces quatre types, il nous avait alors paru per- contribution par un état des connaissances sur les tinent d'adjoindre celui des exploitations minières. agglomérations rutènes afin de déboucher, comme D'abord en raison des potentiels métallifères variés le suggérait l'intitulé de la quatrième et dernière et connus de longue date sur le territoire considéré, communication, sur un “Essai de hiérarchisation des ensuite par l'attention portée par une activité de agglomérations protohistoriques rutènes 10”. recherche ancienne et fournie sur les différents dis- tricts miniers antiques reconnus chez les Rutènes14. Le peuple et la cité des Rutènes, Enfin, il nous a paru nécessaire de confronter ces l’organisation du territoire avant la résultats au dossier textuel et épigraphique dispo- guerre des Gaules nible. Une fois réalisée cette première étape de tri Les données archéologiques critique des données, nous avions axé notre démarche sur la constitution d'un référentiel La genèse de ce travail prend sa source en 2000, cartographique. Les trois premiers grands types de lors d'une première présentation de cette question sites nous avaient permis de générer un premier à l'occasion du XXIVe colloque de l'Association maillage territorial théorique s'inspirant des Française pour l'étude de l'âge du Fer (AFEAF) méthodes empruntées à l'analyse spatiale et utilisées de Martigues consacré aux “Territoires celtiques – depuis plusieurs décennies par les archéologues15. Espaces ethniques et territoires des agglomérations La cartographie protohistorique ainsi définie protohistoriques d'Europe occidentale11”. Ce premier (fig. 1) dégageait de grands blocs correspondant essai visait à mieux caractériser l'entité territoriale à des zones d'influence attribuables aux sites correspondant à la zone d'influence du peuple rutène structurants au sein de ce vaste territoire qui fait la établie non pas à partir des données textuelles, mais jonction entre Massif Central et plaine garonnaise en se fondant sur les données archéologiques. Nous et – au-delà de la Montagne Noire – avec le pays nous étions alors appuyés sur un vaste recensement lauragais. La répartition géographique des districts des données archéologiques disponibles, couvrant miniers, à l'exception de celui d' (Tarn) les départements actuels de l'Aveyron et du Tarn en dans l'orbe supposé du site d', les situait plutôt intégrant aussi, de manière extensive, les zones de en zone de “marge”, qu'il s'agisse du district de confins (Quercy et Hérault ainsi que les plateaux Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) ou de celui de lozériens et les contreforts du massif cantalien). Ce Lascours (Hérault). travail de recensement prenait bien évidemment en Faisant abstraction de ce premier maillage nous considération les travaux antérieurs12 en actualisant avions, ensuite, considéré la question religieuse en les données et en hiérarchisant les sites selon une mettant également en place une première grille de typologie assez classique13 : caractérisation des sites à partir de sept catégories discriminantes : 1) les probables sanctuaires de hauteur ; 9. Gruat et Izac-Imbert 2007 a et b. 2) les grottes sanctuaires ; 10. Ph. Gruat, L. Izac-Imbert et L. Cure. 11. Gruat et Izac-Imbert 2002. 12. Lequément dir. 1988 ; Garcia 1993 ; Izac 1995 ; Gruat et Marty 2000. 14. Cf. dans ce volume les contributions sur ce thème. 13. Gruat et Izac-Imbert 2002, fig. 2 à 6. 15. Par exemple, Garcia 1993 ; Fichtl 2004. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 125

1

2

3 43 5 4 7 44 6

8 9

11 10 12 42 16 14 15 13 18 17 20 2322 19 21 24 25 27 26 30 29 28 32 36 31 33 35 34 38 37

39 41 40

Altitude (en mètres) Légende 0 - 50 Cité des Rutènes mine 50 - 200 oppidum habitat ouvert 200 - 500 agglomération ouverte de plaine 500 - 1000 1000 - 2000 habitat de hauteur fortifié 0 50 km 0 2000 - 3500 50 km 100 km

Fig. 1. Cartographie protohistorique théorique du territoire des Rutènes entre Massif Central et plaine garonnaise : 1. Le Puy d'Issolud (Vayrac-46) / 2. Les Césarines (Saint-Jean-l'Espinasse-46) / 3. Crozillac (Montpeyroux-12) / 4. Capdenac (46) / 5. Murcens (Cras-46) / 6. Le Truc (Saint-Bonnet-de-Chirac-48) / 7. Peyressignade (Peyrusse- le-Roc-12) / 8. Gaïfié (Saint-Jean-de-Laur-46) / 9. Rodez (12) / 10. Montmerlhe (Laissac-12) / 11. La Maladrerie (Villefranche-de-Rouergue-12) / 12. Cantayrac (Loze-46) / 13. Azinières (Saint-Beauzély-12) / 14. Puech d'Andan (Millau-12) / 15. Miramont-la Calmésie (Centrès, Saint-Just-12) / 16. La Tanguine (Caussade-82) / 17. Cosa (Albias-82) / 18. Millau (12) / 19. La Granède (Millau-12) / 20. La Barthetelière (Monestiés-81) / 21. Puech d'Ambouls (Nant-12) / 22. Canteduc (La Bastides-Pradines-12) / 23. Plateau de Sargel (Saint-Rome-de- Cernon-12) / 24. Le Combalou (Roquefort-sur-Soulzon-12) / 25. La Vayssière (l'Hospitalet-du-Larzac-12) / 26. La Presqu'île (Ambialet-81) / 27. Albi (81) / 28. Le Prunié (-81) / 29. (81) / 30. Dent de Saint-Jean (Brusque-12) / 31. District de Montagnol (12) / 32. La Picatières (Avène-34) / 33-34. Districts de Lascours (Ceilhes et Rocozels-34) et du Maynes (Avène-34) / 35. Bouche-Payrol (Brusque-12) / 36. La Pointe (Saint-Sulpice-81) / 37. (81) / 38. La Planho (Vieille-Toulouse-31) / 39. Cordouls (-81) / 40. Le Pioch du Télégraphe (Aumes-34) / 41. Berniquaut (Sorèze-81) / 42. Camp-Grand (Naucelle-12) (d'après Gruat, Izac-Imbert 2002, Fig. 7). 43. Les Bordes (Conques-12) / 44. Grandval (Saint-Cyprien-sur-Dourdou-12). 126 les rutènes, du peuple à la cité

41

1 7 2 42 3 5 4 11 8 44 43 6 13 12 10

14 9 15

18 17 48 46 16 19 45 25 20 22 21 27 26 23 30 28

31 32 24 29 33

35 36 37 34 38 47 39

40 onne

Gar

Altitude (en mètres) 0 - 50 sanctuaire de hauteur ? dépôt monétaire 50 - 200 grotte sanctuaire dépôt en puits, 200 - 500 dépôt d'armes et d'outils fosses et dolia dépôt de lingots 500 - 1000 statuaire 1000 - 2000 0 50 km 2000 - 3500

Fig. 2. Cartographie des expressions religieuses protohistoriques chez les Rutènes (d’après Gruat, Izac- Imbert 2002, fig. 8) : 1. Lac de Saint-Andéol (Marchastel-48) / 2. Allenc (48) / 3. Le Truc (Saint-Bonnet-de- Chirac-48) / 4. Langlade (Brenoux-48) / 5. Puech du Caylar (Saint-Christophe-Vallon-12) / 6. Ron de Gleizo à Cadoule (La Canourgue) / 7. Puech du Kaymar (Pruines-12) / 8. Le Sancy (Goutrens-12) / 9. Rodez (12) / 10. Le Puech (Buzeins-12) / 11. La Loubière (Maleville-12) / 12. La Gasse (Villefranche-de-Rouergue-12) / 13. Martiel (12) / 14. La Maladrerie (Villefranche-de-Rouergue-12) / 15. Le Méjanel (Recoules-Prévinquières-12) / 16. Miramont-La Calmésie (Centrès, Saint-Just-12) / 17. Costeguizon ou Tres Berbous (Meyrueis-48) / 18. Céliose (La Cresse-12) / 19. La Graufesenque (Millau-12) / 20. Le Rajal del Gorp (Millau-12) / 21. Bel-Air I (Creissels-12) / 22. Sargel I (Saint-Rome-de-Cernon-12) / 23. L’Ourtiguet (Sainte-Eulalie-de-Cernon-12) / 24. Plô de Maroui (Marnhagues et Latour-12) / 25. Camp Ferrus (-81) / 26. Le Trap (-81) / 27. La Crousatié (Castelnau-de-Levis-81) / 28. Albi (81) / 29. Mouniès (Le Cros-34) / 30. (La Montresse-81) / 31. Quartier de Labouygue (Montans-81) / 32. Le Coutarel (Poulan-Pouzols-81) / 33. Paulhe (Montredon- Labessonnie-81) / 34. Grotte-des-Fées (Montpeyroux-34) / 35. La Pointe (Saint-Sulpice-81) / 36. Pédelort (Lugan-81) / 37. Quartier de Lameilhé (Castres-81) / 38. Viterbe (81) / 39. (81) / 40. En Solomiac (-82) / 41. Passevaneau (Taussac-12) / 42. Sainte-Eulalie-du-Causse (Rodelle-12) / 43. La Devèze d’Ayrebesque (Bozouls-12) / 44. La Robertie (Salle-la-Source-12) / 45. Durenque (12) / 46. Valencas (Le Viala- du-Tarn-12) / 47. La Valcroze (Puylaurens-81) / 48. Camp-Grand (Naucelle-12). Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 127

3) les dépôts d'armes ; du vin, deux sites semblant jouer à ce titre un rôle 4) la statuaire ; clef : Rodez et Millau ; 5) les dépôts monétaires ; • d'autre part, un axe nord-sud reliant la côte 6) les dépôts en fosses et puits ; languedocienne et la vallée de l'Hérault à la plaine 7) les dépôts de lingots métalliques. de la Limagne, via la vallée de la Lergue, le Causse du Larzac et le Sévéraguais, se dessinait de manière Une première cartographie de l'ensemble de ces particulièrement nette ; données dessinait ainsi quatre blocs géographiques • enfin, une seconde voie de pénétration exclusifs les uns des autres (fig. 2) : commerciale semblait également irriguer la • deux zones de concentration privilégiée de vallée du Tarn depuis le sillon du Lauragais via le dépôts monétaires : le Villefranchois et l'Albigeois ; Puylaurentais et le Castrais. • un secteur septentrional, centré sur la vallée du Lot et la haute vallée de l'Aveyron, caractérisé par de Nous avions répété cet exercice pour les probables sanctuaires de hauteur ; productions de céramique italique à vernis noir, • une aire sud-est, à composante caussenarde, vaisselle traditionnelle d'accompagnement des correspondant au développement des grottes importations de vin en provenance des côtes sanctuaires. méditerranéennes, à l'instar de la vaisselle métallique tardo-républicaine ou – plus rares – des Afin de mesurer la vitalité économique et le bols hellénistiques à relief. La seconde carte obtenue poids des différents secteurs de la zone d'étude dans complétait, de manière assez explicite, la carte le contexte du commerce à grande distance avec le de distribution des amphores17. Elle signifiait de monde méditerranéen, nous avions concentré notre manière très nette le rôle moteur exercé de manière attention sur le commerce du vin. Pour cela, dans un précoce par l'axe nord-sud, entre la Méditerranée premier temps, nous avions recensé les découvertes et les premiers contreforts du Massif Central, dans d'amphores de type Dressel 1 mentionnées dans les flux commerciaux entre la zone rutène et la la bibliographie régionale. Nous avions également zone contrôlée politiquement et militairement par intégré les données issues des recherches tant Rome. En outre, la zone de confluence Agout-Thoré dans la haute vallée de l'Hérault qu'en domaine paraissait jouer dans ce dispositif un rôle de premier quercynois, contrepoints intéressants vis-à-vis de ordre entre la zone audoise et l'Albigeois, via la l'axe commercial Aude-Garonne considéré comme dépression de Revel. majeur par l'historiographie traditionnelle pour la Le même exercice cartographique fut tenté pour fin de l'âge du Fer. les productions ibériques : le constat fut identique18. Cet inventaire fut cartographié et couplé avec In fine, en réalisant la synthèse de ces différentes les zones d'influence théoriques isolées lors de la approches (par types de sites, sous l'angle des première étape de notre travail16. L'examen de cette pratiques religieuses ou au travers du prisme de la répartition appelait plusieurs remarques : dynamique commerciale), nous étions parvenus à • d'une part, les sites structurants, sites de dégager une série de grandes tendances quant à la consommation, drainaient – comme l'on pouvait structuration du territoire rutène à la fin de l'âge du logiquement s'y attendre – l'essentiel du commerce Fer (fig. 3) :

17. Gruat et Izac-Imbert ibid., fig. 11. 16. Gruat et Izac-Imbert ibid., fig. 10. 18. Gruat et Izac-Imbert ibid., fig. 12. 128 les rutènes, du peuple à la cité

Altitude (en mèt res) Légende 0 - 50 Cité des Rutènes district minier 50 - 200 voie commerciale 200 - 500 dépôt monétaire 500 - 1000 territoire théorique 1000 - 2000 0 50 km 2000 - 3500 Fig. 3. Cartographie des zones d'échanges chez les Rutènes durant la Protohistoire (d'après Gruat, Izac-Imbert 2002, Fig. 13).

1 - les sites de type oppidum continental se plus précoce d'importations ; cantonnent plutôt dans la partie septentrionale du 4 - les pratiques religieuses révèlent une forte territoire étudié, qu'ils structurent fortement ; dichotomie entre une zone septentrionale où la 2 - inversement, le secteur méridional paraît plus religiosité semble s'exprimer dans le cadre de atomisé autour de petits sites de hauteur (oppida sanctuaires de hauteur et un quart sud-est du méditerranéens) ; territoire où les pratiques religieuses dans les grottes 3 - deux pénétrantes commerciales majeures sanctuaires constituent le socle des pratiques de rythment manifestement les flux de marchandises, dévotion. durant les deux derniers siècles avant notre ère, Au vu de ces particularités, la limite au sein du territoire rutène ; la partie méridionale géographique que constitue la vallée du Tarn (fig. 3) enregistre à ce titre une densité plus importante et semblait constituer la zone de différenciation la Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 129

19 Caractéristiques Contextes et territorialité à l'âge du Fer . Il ne s'agissait pas Dépôts isolés District Agglomération alors de reprendre l'ensemble du dossier territorial minier mais de l'axer plus particulièrement sur les aspects Grottes religieux. À ce titre, au-delà de l'analyse strictement sanctuaires cartographique, nous avons pu mettre en place une Dépôts matrice synthétisant et ordonnant les différentes monétaires composantes des dépôts attestés en territoire rutène. Sanctuaires de Cette grille d'analyse a permis de mettre en évidence hauteur des pratiques exclusives tant du point de vue Dépôts en vase de stockage territorial (fig. 4) que des assemblages rencontrés Puits, fosses, fossés (fig. 5).

Fig. 4. Tableau synoptique des principales Les Rutènes chez les auteurs de l'Antiquité implantations territoriales des dépôts cultuels et/ ou religieux des Rutènes (Gruat, Izac-Imbert 2007, fig. 16). Compte tenu de la position stratégique de la zone d'étude – en regard de la Narbonnaise –, on mieux marquée tant du point de vue des gradients peut résolument penser que le jeu des alliances a d'approvisionnement des produits d'importation engendré une zone de mouvance durant les deux méditerranéenne que de la typologie des derniers siècles avant notre ère, comme on a pu agglomérations ou des lieux de culte. le mettre en évidence pour d'autres secteurs de À la suite de ce premier état des lieux, qui jetait la Gaule20. Il paraît donc difficile, uniquement à les bases d'une réflexion nouvelle sur le territoire partir de l'examen des textes antiques, de donner des Rutènes à partir des données archéologiques, une image précise dans l'espace et dans la durée nous souhaitions aller un peu plus loin dans la du territoire rutène de la fin de l'âge du Fer. D'une hiérarchisation des sites. Cette opportunité nous part, l'interprétation des textes continue à être a été fournie par la tenue, à Bienne (Suisse), du source de problèmes et de questionnements pour XXIXe colloque international de l'AFEAF dont le thème spécialisé portait sur les Dépôts, lieux sacrés

19. Gruat et Izac-Imbert 2007 a et b. 20. Goudineau et Peyre 1993 ; Goudineau 1994.

Caractéristiques Type d’offrandes Dépôts Monnaies Lingots Fibules Parures Vases Vaisselle Vaisselle Amphores Dolium Meules Faune miniatures indigène d’importation Dépôts monétaires Grottes- sanctuaires Sanctuaires de hauteur Dépôts en vase de stockage Puits, fosses, fossés

Fig. 5. Tableau synoptique des principales caractéristiques du mobilier des dépôts cultuels et/ou religieux des Rutènes (Gruat, Izac-Imbert 2007, Fig. 17). 130 les rutènes, du peuple à la cité

les chercheurs et doit aussi être pondérée par une gauloise, établit par précaution des détachements analyse historique et linguistique21. Les différents militaires “chez les Rutènes de la Province, chez les témoignages des auteurs antiques sur lesquels nous Volques Arécomiques, chez les Tolosates et autour de pouvons, à l'heure actuelle, nous appuyer dans le Narbonne, toutes régions qui confinaient au territoire cadre du “dossier rutène” sont essentiellement ceux ennemi”. La partition du territoire des Rutènes est de César, Strabon et Pline l'Ancien. Il est toutefois donc alors une réalité. difficile de faire la part de ce qui relève de faits Strabon26, dans sa description de la grande directement observés par ces auteurs ou de ce qui Aquitaine, rédigée vers 18 p.C. mais qui utilise peut renvoyer à une situation antérieure22. Dans l'œuvre de ses devanciers, notamment Posidonius les deux cas, il est difficile et dangereux de calquer d'Apamée, qui a visité le Midi de la Gaule au de manière automatique le discours antique sur début du Ier siècle a.C., ne nous apprend rien sur la réalité archéologique et ce qu'elle peut nous cette question si ce n'est que les Rutènes, avec les apprendre en termes culturel, économique et Gabales, sont situés à la frontière de la Province, social. D'autre part, la lecture et l'interprétation propos confirmés par Pline l'Ancien27. Dans la liste des données archéologiques, elles aussi également alphabétique des villes de droit latin de Narbonnaise, soumises à de nombreux biais méthodologiques, établie par ce dernier dans le troisième quart du Ier doivent s'appuyer sur les données textuelles siècle p.C., apparaît une agglomération désignée mais sans s'interdire de les pondérer ou de les par le nom de ses habitants, Ruteni, à coup sûr des réinterpréter. Rutènes provinciaux. Il pourrait s'agir de la ville La partition géographique des seules données d'Albi, précédemment appelée Albiga28, alors que archéologiques autour de l’axe que constitue la Segodunum désigne incontestablement le chef-lieu vallée du Tarn est pour le moins troublante au des Rutènes indépendants, Rodez, comme nous sein d’un territoire censé appartenir à la même l'apprennent plus tardivement Ptolémée29 et la Table cité. Elle pose la question, tant de fois discutée, du de Peutinger30. démembrement des Rutènes et, d’une manière plus À la lumière de ces données historiques, deux générale, de l’évolution de la partie méridionale du questions principales se posent : à quels territoires territoire de ce peuple23. Toute l’ambiguïté provient peut-on associer les Rutènes indépendants et de deux extraits des Commentaires de la guerre des les Rutènes provinciaux ? De quand date le Gaules. démembrement de ce peuple gaulois ? Considérant Le premier24 est une déclaration faite par César à les arguments archéologiques développés dans la Arioviste sur des événements militaires de 121 a.C. : présente contribution, le Tarn paraît bien matérialiser, “Les Arvernes et les Rutènes avaient été vaincus par au cours de la seconde moitié du IIe siècle a.C., la Q. Fabius Maximus ; le peuple romain leur avait limite territoriale entre les Rutènes indépendants et pardonné, sans réduire leur pays en province, sans les Rutènes provinciaux. Cela avait déjà été proposé même leur imposer de tribut”. par G. de Catel au XVIIe siècle, le baron de Gaujal Le second25 indique pourtant comment le pro- au début du XIXe siècle puis par A. Soutou31, sur consul, en février-mars 52 a.C. et devant la menace des bases cependant très contestables32. Les deux

21. Leveau et Trousset 2000. On comparera, ici même, la 26. Strabon 4.2.2. présentation des textes de référence par J.-M. Pailler. 27. Pline l’Ancien, NH, 4.109. 22. Rambaud 1966. 28. Barruol 2000, 13. 23. En dernier lieu Barruol 2000, 12-14 ; Christol 1998, 214- 29. Ptolémée, 2.7.12. 216 ; Vernhet inédit. 30. Fragment 2.3. 24. César, BG, 1.45.2. 31. Soutou 1974, avec la bibliographie antérieure. 25. César, BG, 7.3-4. 32. Vernhet ibid., 5. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 131 premiers, s'appuyant sur une fausse ambiguïté du rejoint en 52 a.C. la coalition arverne, contre les texte de Pline33 qui décrit les peuples de la province Romains, qui pourtant en février-mars de la même d'Aquitaine proches de la Narbonnaise, pensent année avaient placé chez eux, par précaution, des que le Tarn séparait des Tolosates non seulement détachements militaires40. En outre, ils auraient les Nitiobroges, mais également les Rutènes et les fourni à Alésia deux fois plus de soldats41 que les Cadurques. Cette rivière formait donc pour eux Rutènes indépendants. Sous le règne d'Auguste, la limite septentrionale des Rutènes provinciaux lors de la réorganisation de la Narbonnaise, Rome dont Albi était la capitale. Quant au troisième, il aurait oublié cette traîtrise et aurait accordé à leur se rallia à cette hypothèse en tentant de la justifier territoire le statut d'oppidum latinum42. Au Bas- par des arguments toponymiques (prédominance Empire (IIIe ou IVe siècle p.C.), leur cité aurait été des hydronymes celtes en –dubrum au sud du détachée de la Province pour rejoindre l'Aquitaine Tarn), numismatiques (parentés typologiques des Première. En fait, un tel raisonnement repose sur monnaies gauloises “à la croix” en argent des trésors une interprétation pour le moins abusive et fautive de la Loubière et Béziers) et archéologiques (l'aire d'un passage de César43 où le proconsul énumère des statues-menhirs “ligures” du groupe rouergat les divers contingents destinés à Alésia : d'après ces préfigurerait le territoire des Rutènes provinciaux), auteurs, les Eleuteti, qui font partie de la liste des pas toujours en rapport direct, selon nous, avec la vassaux des Arvernes, aux côtés des Cadurques, des question de la partition. Rien de concret ne permet, Gabales et des Vellaves, seraient les Eleutheri, c'est-à- à ce jour, de le suivre pour situer le chef-lieu des dire des (Ruteni) liberi… et les Ruteni cités à la ligne Rutènes provinciaux34 sur l’oppidum du Plo de Bru suivante seraient des Ruteni (provinciales). Il s'agit (Rosis, Hérault) et les détachements militaires35 là de pure conjecture : les Eleuteti constituent bien dont parle César36 sur les hauteurs fortifiés de La un peuple à part entière44, les Éleutètes, cités une Granède (Millau, Aveyron) et de la Dent-de-Saint- seule fois par César, et dont le territoire pourrait Jean (Brusque, Aveyron). correspondre au Carladez45. Quant aux Ruteni, ce sont bien les Rutènes indépendants qui fournissent Nos conclusions vont donc à l'encontre de la 12 000 hommes à Alésia. plupart des auteurs qui limitèrent le territoire des Les tenants de la seconde thèse, à la suite de Mgr Rutènes provinciaux à l'Albigeois37 ou à une étroite Griffe, s'appuient sur la géographie des diocèses bande comprise entre l'Agout, le Thoré et la Mon- primitifs de Toulouse, Narbonne et Albi pour tagne Noire sans aucune preuve archéologique38. proposer de limiter arbitrairement le territoire La première thèse implique un cheminement des Ruteni provinciales à “un dixième environ” du historique tortueux et invraisemblable des territoire initial des anciens Rutènes. Les Romains Ruteni provinciales occupant grosso modo les n'auraient occupé que l'ubac de la Montagne Noire, limites de l'évêché d'Albi39. Rattachés à Rome selon l'axe est-ouest de l'Agout et du thoré, de Lavaur vers 75 a.C. à l'occasion des troubles survenus à et à la Salvetat-sur-Agout46, protégeant sous le gouvernement de Fonteius, ils auraient ainsi la colonie de Narbonne, la Provincia et la route de “l'isthme gaulois”. Il faudrait donc chercher sur

33. Pline l’Ancien, NH, 4.108-109. 34. Ruteni. 40. César, ibid. 35. Praesidia. 41. 12 000 contre 5 à 6 000. 36. BG, 7.7.3-4. 42. Pline, NH, 3.36-37. 37. Jullian 1926, 22-23 ; Albenque 1948, 36-43 et 73-86 ; Barruol 43. BG, 7.75. 2-3. 2000, 13. 44. Barruol ibid., 11 ; Vernhet ibid., 6. 38. Griffe 1954 ; Labrousse 1968 ; Domergue 1991 ; Vernhet ibid. 45. Boudartchouk 2002 ; contra Trément 2009. 39. Vernhet ibid., 4-5. 46. Labrousse 1968, 91 et note 49. 132 les rutènes, du peuple à la cité

les hauteurs de la Montagne Noire les praesidia de Les Rutènes de la Province contrôlaient ainsi, fort César47 et l’oppidum latinum des Ruteni de Pline48. On logiquement, non seulement de précieuses richesses ne peut qu'être d'accord avec les partisans49 de cette minières mais également les deux principales routes hypothèse sur le fait que les nombreuses installations stratégiques menant vers le Massif Central. minières et métallurgiques de la Montagne Noire Toujours en fonction des données développées ont dû constituer des enjeux économiques de ici, le démembrement des Rutènes semble précoce première importance. Rien ne permet en revanche, et effectif lors de la création de la Narbonnaise tant sur le plan historique qu'archéologique, de (121 a.C.-118 a.C.) ou peu après et non quarante limiter ainsi le territoire des Rutènes provinciaux50. ans plus tard au temps du gouverneur Fonteius L'exploitation de plomb argentifère dans le secteur (76 a.C.-74 a.C.), comme le proposent nombre de Lascours (Hérault) à haute époque (fin du IIe- d'historiens56 en raison de la déclaration faite par début du Ier siècle a.C.) par des publicains italiens César à Arioviste57 sur l'attitude clémente de Rome est une donnée capitale51. La trentaine de tessères de après les événements de 121 a.C. Sur ce point, plomb avec la légende soc(ietas) arg(entifodinarum) nous rejoignons les positions de C. Jullian, Chr. Rot(enensium)52 confirme bien que nous sommes Goudineau et M. Labrousse58. Ce ne serait pas toujours chez les Rutènes provinciaux et nécessite la première fois que les données archéologiques donc d'étendre davantage vers l'est leur territoire, contredisent les données historiques, fussent-elles au moins jusqu'aux sources de l'Orb, voire plus fournies par César, d'autant que le proconsul fait loin53. Elle rend du même coup obsolète la première référence ici à des événements qu'il n'a pas connus. hypothèse n'englobant que l'Albigeois. En revanche, Comme pour les relations économiques avec le elle ne préjuge en rien de la limite septentrionale bassin méditerranéen, on a trop voulu chercher réelle de la Provincia. l'explication et la date du démembrement des Les données archéologiques incitent donc à Rutènes dans le Pro Fonteio de Cicéron59, à l'instar attribuer un large territoire aux Rutènes provinciaux, d'A. Albenque60. Les Rutènes qui, avec les Allobroges, au sud du Tarn, de la Montagne Noire à l'Aigoual, accusèrent Fonteius de “crimen vinarium” et ce à quoi l'examen attentif de la carte des peuples de spoliation menaçant leur trésor (Rutenorum gaulois aurait dû inciter. L'exégèse minutieuse aerarium) sont bien ceux de la Provincia61. d'un passage de César54 va d'ailleurs dans ce sens Une seconde hypothèse peut être proposée pour et autorise à chercher leur frontière méridionale une partition ancienne62. C'est celle relative aux “au-delà des environs premiers de Narbonne, entre troubles engendrés dans le Midi par les invasions cette zone et la limite de la Transalpine d'une part, des Cimbres et des Teutons entre 113 a.C. et 102 entre les Tolosates et les Arécomiques d'autre part”, a.C.63 Au vu du parcours approximatif qu'on a prêté probablement au-dessus de Roquebrune, Faugères à ces tribus nordiques64, entre leur passage dans le et Cabrières, dans une zone de pied où se perdent Toulousain et la bataille d’Arausio (Orange) en 105 les traces de l'extension du cadastre B de Béziers55. a.C., il est possible qu'ils aient traversé le territoire

47. BG, 7.7.3-4. 56.Barruol ibid., 13. 48. Pline, NH, 3.36-37. 57. BG, 1.45.2. 49. Gourdiole et Landes 2000 ; Gruat 2001, 217-220. 58. Jullian ibid., 23-24 Goudineau ibid., 459 ; Labrousse 1979, 50. Barruol ibid., p. 13-14 ; Christol 1998, 215. 40-42. 51. Gourdiole et Landes ibid. 59. Cicéron, Pro Fonteio, 3.4. 52. Société des mines d’argent rutènes. Cf. la contribution de J.- 60. Albenque 1948, 80-84. M. Pailler en introduction au chapitre sur les mines. 61. Labrousse 1968 et 1979, 41 ; Christol ibid. 53. Christol ibid., 215-216. 62. Gruat et Izac-Imbert ibid., 92-93 et fig. 9. 54. BG, 7.7.1-3. 63. Kruta 2000, 543-544. 55. Christol ibid. 64. Cunliffe 2001, 332, carte 29. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 133 des Rutènes. Malheureusement aucune source comme une entité ethnique et politique autonome antique ne le confirme. À cette occasion les Volques dans sa province de Transalpine, au même titre que Tectosages se révoltèrent, provoquant l'intervention les Volques Arécomiques et les Volques Tectosages73. énergique de Rome65. Le consul C. Servilius Caepio Les Ruteni provinciales ont donc bien suivi une mit au pas Tolosa en 106 a.C. Quelle répercussion existence autonome dès qu'ils ont été séparés de leur eurent ces événements chez les Rutènes ? Les peuple initial. Romains n'auraient-ils pas pris des dispositions Les résultats des recherches archéologiques me- afin que l'insurrection des Volques Tectosages ne nées ces trente dernières années permettent donc s'étende pas au reste de la Province ou aux peuples enfin une approche concrète du territoire des Ru- limitrophes de Gaule Chevelue ? A. Albenque66 ne tènes durant les deux derniers siècles avant notre pensait pas que les Rutènes furent impliqués dans ère. Certes cette esquisse, jusqu'alors aux contours ces événements, les sources écrites n'en faisant pas pour le moins flous, devra être précisée, voire modi- mention. Mais, avec Chr. Goudineau67, on ne peut fiée, notamment sous l'angle des faciès céramiques que constater le manque de renseignements sur la indigènes74 et des études numismatiques encore conduite des peuples méridionaux durant ces années insuffisantes75. Mais, d'ores et déjà, ce panorama troubles, excepté les Volques Tectosages68. Il est donc fournit des arguments convaincants pour dater la impossible de connaître l'attitude réellement adoptée partition de ce peuple vers la fin du IIe siècle a.C. et par les Rutènes. Une hypothétique participation de pour situer sur le Tarn la frontière entre son ethnie leur part à l'insurrection des Gaulois du Toulousain restée indépendante et celle rattachée à la Provincia. est pourtant séduisante : elle pourrait être une Ces conclusions sont loin d'être démenties par une autre origine possible de la partition ancienne confrontation serrée avec les sources historiques an- de ce peuple comme l'avait déjà proposé, au XVIe tiques, en définitive peu nombreuses et imprécises. siècle, l'historien aveyronnais Antoine Bonal69. Ces dernières ont trop longtemps constitué l'unique Cette solution aurait de plus l'avantage d'expliquer axe d'étude envisagé pour répondre à cette question l'apparente contradiction relevée dans les propos de géopolitique. César70 entre les situations de 121 a.C. et de 52 a.C. Enfin, nous terminerons ce panorama en Quelle que soit l'époque retenue pour le évoquant un élément nouveau apporté récemment démembrement, aucun argument ne permet par l'archéologie. Il s'agit d'un lot de quatorze d'avancer qu'il s'est réalisé sous la pression et au balles de fronde en plomb découvert sur le profit des Volques Tectosages, comme cela a été promontoire de Puech de Boussac-Caylus au-dessus parfois écrit71, surtout si l'on envisage une date de l'agglomération de Saint-Affrique (fig. 6)76. postérieure à 106 a.C. et que l'on tient compte de la Caractéristiques de l'armement romain de la fin de révolte des Tolosates. Ce serait, en outre, en complète la République, ces glandes plumbae sont le témoin contradiction avec l'énumération faite par César72. En effet, dans ce passage, le proconsul dissocie nettement ces deux peuples et considère les Rutènes 73. Christol ibid., 214. 74. L. Izac-Imbert, thèse en cours. 75. L’étude récente des monnaies préaugustéennes de Lattes vient partiellement combler ces lacunes, avec la répartition 65. Plutarque, Sulla, 4 ; Dion Cassius, fragment 90. notamment de deux types de monnaies à la croix attribués 66. Albenque 1948, 78. traditionnellement aux Rutènes (Py 2006, 532 et 534). Il s’agit du 67. Goudineau 1989, 690. type de Goutrens et des drachmes au sanglier, dont la diffusion, 68. Labrousse 1968, 126 et suiv. à l’exception du dépôt de Goutrens, manifestement proche du 69. Bonal 1885. lieu d’extraction de l’argent, voire d’un atelier de fabrication, 70. BG, 1.45.2 et 7.7. concernent surtout une vaste région au sud du Tarn et dans la 71. Labrousse ibid., 205-206, suivi par Roman 1983, 65-66. basse vallée de l’Hérault, rejoignant en cela nos conclusions. 72. BG, 7.7.1. 76. Gruat, Marty et Poujol 2002. 134 les rutènes, du peuple à la cité

Miramont (Centrès, Aveyron), de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) ou de Rodez (Aveyron), ces occupations sont des créations ex nihilo, montrant la mutation qui semble s'opérer à partir du milieu du IIe siècle a.C. et du début du Ier siècle a.C. Si les sites de Montmerlhe et de Miramont ont été identifiés depuis longtemps par l'historiographie locale comme des sites gaulois de type oppidum, paradoxalement nos données demeurent assez lacunaires concernant leur structuration interne et leur statut au sein de la cité des Rutènes. Quelques éléments saillants du point de vue fonctionnel et chronologique peuvent toutefois être d'ores et déjà évoqués de manière synthétique.

Montmerlhe (Laissac, Aveyron) : du camp romain à l'oppidum gaulois Le site est localisé à une vingtaine de kilomètres à l'est de Rodez, au cœur de la forêt des Palanges et sur la bordure méridionale du Massif du Lévézou. L'ensemble se présente sous la forme d'un vaste plateau culminant à 920 mètres d'altitude. Il se Fig. 6. Dessins des balles de fronde en plomb développe sur une bande assez étroite d'environ découvertes à Puech Boussac (Saint-Affrique, 200 m étirée sur près de 1,5 km, délimitée par les Aveyron) (Gruat et al. 2002, Fig. 5). ruisseaux de Lugagnac et du Mayroux, affluents de l'Aveyron. de combats ou de séjours impliquant des troupes de Dès le milieu du XIXe siècle, la toponymie78 et la Rome. Ces éléments, mis au jour sur un promontoire topographie particulière du site attirent l’attention de faible superficie (castellum ?), correspondent des érudits locaux qui s’attachent d’abord aux probablement à l'un des détachements militaires éléments encore visibles dans le paysage, c’est-à- 77 (praesidia) placés par César dans la Province en dire les fortifications (fig. 7). Un premier relevé février 52 a.C. Sa situation au sud du Tarn s'accorde assez précis des ouvrages est établi et présenté à la bien avec le territoire des Rutènes provinciaux Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron en proposé ici. 186479. À cette époque le site est identifié comme le lieu de cantonnement pour l’hivernage de la Agglomérations, bourgades et fermes légion commandée par C. Rebilus, en 52 a.C., lors de la guerre des Gaules. Il va falloir plus d’un Les oppida demi-siècle pour que le site soit mieux appréhendé grâce aux fouilles menées par A. Viré80. Ce dernier Le phénomène marquant, pour cette période, réalise, en 1922, un profil du rempart dans sa partie reste l'apparition de grandes agglomérations de type oppidum. Dans tous les cas, qu'il s'agisse de

78. Le Castel, Le Portal, Le Castelou et … Le Camp de César. 79. Romain 1864. 77. BG, 7, 7. 80. Viré 1923. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 135

Fig. 7. Vue aérienne du système de fortification septentrional de l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron). Fig. 9. Amphore italique Dr. 1a découvertes sur l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) (clichés famille Bourgade).

hauteur, d'une pente de 35 à 40°, aboutit à sa partie inférieure à un premier fossé de 8 à 10 mètres de largeur sur une profondeur actuelle de 2 mètres à 2 m 50, le fossé est suivi d'un espace horizontal d'environ 10 mètres de large, continué par un second talus Fig. 8. Profil des fortifications nord de l’oppidum de supérieur et aboutissant à un second fossé. Par places, Montmerlhe (Laissac, Aveyron) par A. Viré (1923, mais non sur tout le pourtour, existent un troisième fig. 18). talus et un troisième fossé”. septentrionale, qui confirme la monumentalité et L’hypothèse du camp romain est abandonnée la complexité des levées fortifiées dans ce secteur par le fouilleur au profit de celle d’un oppidum gau- (fig. 8). Ce document extrêmement précieux lois équipé d’un puissant rempart massif en terre permet de connaître l’état de conservation des délimitant une superficie enclose estimée alors à levées protohistoriques au début du XXe siècle avant quelque 45 ha. Toujours en 1922, J. Grillon procède la mécanisation accrue des pratiques agricoles sur le à une série de sondages limités qui livrent une belle plateau, travaux qui ont notamment fait disparaître collection d’amphores italiques (fig. 9) sans que l’on le “parapet” supérieur qui n’est plus visible de nos connaisse malheureusement les contextes et struc- jours. tures au sein desquelles elles ont alors été décou- Viré précise que “la structure du rempart vertes. se trouve sur tout son pourtour, dans un état de Durant les années 60, les labours81 remontent conservation parfaite” et qu’il s’agit d’un “ouvrage périodiquement du mobilier archéologique – en terre, consistant en un talus raide, surmonté d'un petit parapet en terre, s'élevant de 1 mètre à 1 m 50 au-dessus du sol naturel. Ce talus de 7 à 10 mètres de 81. Essentiellement sur les terrains des familles Bourgade et Boutonnet. 136 les rutènes, du peuple à la cité

Fig. 10. Structure découverte fortuitement dans les années 60 sur l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) (cliché famille Bourgade).

essentiellement des amphores – parfois lié à des aménagements qui demeurent pour le moment énigmatiques (fig. 10). Il faut attendre le milieu des années 80 pour que, dans le cadre d’une action thématique programmée (ATP) engagée à l’initiative du directeur des Antiquités Historiques de Midi-Pyrénées de l’époque, R. Lequément82, des prospections puis des fouilles soient menées de manière raisonnée sur le site, sous la conduite de R. Boudet, en 1985 et 1986 puis en 1988. L’estimation de la surface enclose est alors portée à près de 150 ha environ à la suite de la découverte d’une seconde enceinte accostée à la première à l’ouest. En outre, un système complexe de multiples remparts a été individualisé, dans la partie nord83. Cette structure bien particulière, qui semble se développer essentiellement à partir du Ier siècle a.C., est – en général – considérée comme une réponse des architectes au développement des corps de frondeurs84. Une coupe stratigraphique a pu être établie dans un secteur du rempart protohistorique oriental, déjà recoupé en 1925 lors de la création de la route actuelle menant de Laissac à Montmerlhe85. Le rempart a été construit sur un substrat aménagé en trois degrés où a été déposé un imposant remblai

82. Lequément dir. 1988. 83. Boudet 1986 ; Boudet 1989. Fig. 11. Vue du rempart, fossé et coupe de 84. Buchsenschutz 1983. l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) dans 85. Boudet ibid. sa partie orientale (d'après R. Boudet 1989). Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 137

de l'oppidum a permis de mettre au jour, à l'arrière des fortifications, l'angle d'une structure excavée de forme rectangulaire d'environ trois mètres de côté88. Il s'agit des vestiges d'un petit bâtiment fondé grâce 229 ruisseau du Mayroux à un système de sablière basse implanté dans le

638 substrat par creusement d'une rigole de profil en U. Sa fonction exacte demeure inconnue.

Le statut du site, la nature de son occupation et sa période d’occupation méritent un petit excursus.

900 La faiblesse des vestiges mobiliers, à l’exception des 750 ruisseau de Lugagnac nombreux fragments d’amphores recueillis dans les 850

800 différentes zones de fouille ouvertes par R. Boudet 228

637 peut s’expliquer – pour partie – par des phénomènes d’érosion et de colluvionnement89. Les quantités en jeu semblent toutefois plutôt aller dans le sens d’une durée d’occupation réduite, vers la fin du IIe siècle a.C. Le système de remparts frappe par le volume de matériaux et de travail collectif nécessaires à N l'édification d'un tel ensemble fortifié. Une fonction ostentatoire paraît assez évidente, compte tenu 0 500 1000 m notamment de la monumentalisation très forte des systèmes d'accès (portes) et de la superficie Fig. 12. Plan de l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) (d'après R. Boudet 1989 complété). enclose, difficilement défendable d'un point de En blanc : les levées de terre ; en rouge : zone vue strictement poliorcétique. L’impression qui d'occupation dense ; en bleu : les sources et points se dégage demeure celle d’une tentative avortée d'eau. de fixation d’un grand site d’agglomération, phénomène que l’on connaît par ailleurs, pour la fin constitué de plaquettes de micaschiste au sommet. de l’âge du Fer, à l’échelle de l’ensemble du domaine Cet ouvrage massif (fig. 11), d’environ 12 m de celtique90. large pour encore près de 3,50 m de fruit, était Le site paraît occupé de manière très sporadique manifestement surmonté d’une palissade dont le durant l’Antiquité avec l’établissement très hypothé- négatif a pu être repéré, et précédé d’un fossé en V tique d’un fanum91. On se doit toutefois de signaler 86 87 peu profond . Un calcul précis permet aujourd’hui au moins une construction maçonnée en dur dans d’établir la superficie enceinte à 130 hectares, le secteur fouillé en 1922 par le préfet Grillon. Ces l’ensemble du plateau n’étant pas densément occupé, vestiges, révélés par un précieux cliché de l’époque des zones préférentielles de découvertes peuvent (fig. 13), resté longtemps inédit, ne permettent pas être déterminées alors que cinq portes paraissent toutefois de dater la construction avec certitude : fournir des accès préférentiels à l’oppidum (fig. 12). époque tardo-républicaine ou gallo-romaine ? La fouille d'un secteur de 250 m² à l'extrémité nord

86. 1,60 m de profondeur pour 4 m de large. 88. Boudet ibid. 87. Tous nos remerciements à G. Marchand qui a repris, à notre 89. Boudet ibid. demande, le calcul de la surface de ce site majeur du départe- 90. Buchsenschutz ibid. ment de l’Aveyron. 91. Balsan 1963a. 138 les rutènes, du peuple à la cité

la bibliographie régionale puisque, dès 1874, M. de Beaumont92 indique : “à propos de la ville qu’on dit avoir existé dans ces parages, plusieurs habitants du pays ont assuré qu’une tradition constante indiquait son emplacement au-dessus du rocher, du côté de Saint-Just, et tout près du village actuel de la Calmésie”. Du mobilier est recueilli à l’occasion de travaux agricoles ainsi qu’une voie aménagée. Même si sa chronologie est loin d’être assurée et les interpré- tations quelque peu fantaisistes, il paraît intéressant 93 Fig. 13. Vue de la fouille réalisée en 1922 sur de signaler ces premiers témoignages de décou- l'oppidum de Montmerlhe (Laissac, Aveyron) vertes faites par “les habitants de la Calmésie [qui] (d'après Al Canton Laissac, 2000, p. 29). ont trouvé dans leurs champs beaucoup de briques, ainsi que les traces d’une route assez large, bien pavée, se dirigeant vers le sommet de la montagne où était le château”. En outre, “au mois d’avril 1838 un paysan du même lieu dé- couvrit en labourant deux urnes antiques et les fondements d’une muraille tellement solide qu’il ne put en détacher aucune partie”94. Il s’agit peut-être de la fortification méridionale monumentale (fig. 15, no 13), que L. Balsan paraît être le premier à signaler et à assimiler à un oppidum95. Cet imposant talus de terre, au tracé courbe, est encore Fig. 14. Vue aérienne du système de fortification bien visible dans le paysage (fig. 16) et précédé d’un méridional de l'oppidum de Centrès (Miramont, vaste fossé, non loin du lieu-dit Le Portals. Un autre Aveyron). tronçon de talus est perceptible en limite de rupture de pente, côté ouest (fig. 15, no 14). Un siècle plus tard, vers 1975, à l’occasion de travaux agricoles réalisés près de la ferme de o Miramont – La Calmésie (Centrès et Saint-Just-sur- Brienne (fig. 15, n 6), on découvre une statue en 96 Viaur, Aveyron) : un vaste oppidum méconnu schiste que l’on peut attribuer, sur des critères Le plateau de Miramont – La Calmésie occupe stylistiques, à la fin de l’âge du Fer. Depuis la fin la rive gauche de la vallée du Viaur et domine la des années 80, des prospections pédestres et une zone de confluence entre le Viaur et le Céor. Il se développe entre 430 et 552 m d'altitude (fig. 14). 92. Beaumont 1874. Le site est attesté de manière assez ancienne dans 93. Beaumont ibid. 94. Beaumont ibid. 95. Balsan 1963b. 96. 0,32 cm de haut : Boudet et Gruat 1993, 293 et fig. 10. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 139

Fig. 15. Plan de l'oppidum de Miramont-La Calmésie (Centrès et Saint-Just-sur-Viaur, Aveyron) avec la localisation des découvertes anciennes : A. concentration 205

d'amphores, B. réemploi 604 1 d'amphores, C. meule rotative, 552 D. réemploi de meules, 2 E. statue, F. cavité, 3 4 G. fortification, H. concentration 14 5 de vestiges, I . vestiges peu denses. 6 524 7 enquête orale97 ont permis de 500 localiser un certain nombre de 8 découvertes réalisées à l’occasion 10 de divers travaux (fig. 15) et de 11 450 9 confirmer l’importance du site. 400 L’oppidum s’étend sur une 12 superficie estimée à l’heure actuelle 350 98 à près de 175 ha , ce qui en fait le Céor le site de ce type le plus vaste du 13 territoire rutène. Comme l’avait bien vu L. Balsan, l’accès septentrional 203 est protégé par un isthme étroit et 603 iaur proéminent, le Roc de Miramont, le V N malheureusement remanié par une occupation médiévale (château ?) 0 500 1000 m où figure une cavité qui pourrait correspondre à un souterrain refuge A B C D EFG H I (fig. 15, no 1). Le mobilier recueilli régulièrement dans les labours est essentiellement constitué de fragments d’amphores italiques Dr. 1, de meules rotatives et de céramique gauloise. Les deux premières catégories d’objets sont même parfois visibles en remploi dans le bâti vernaculaire du plateau (fig. 15, nos 2-3 et 11 ; fig. 17). Des zones denses en vestiges (fig. 15, nos 8 et 12) alternent avec des secteurs quasi stériles (fig. 15, no 7). Plus d’une dizaine de meules rotatives en conglomérat, vraisemblablement issues des meulières de la Marèze (Saint-Martin-Laguépie et Fig. 16. Vue du rempart monumental de l’oppidum de Miramont (Centrès et Saint-Just-sur-Viaur, Aveyron). 97. Réalisée le 20 octobre 1989 auprès de M. Calmès (†), alors maire de Saint-Just, par l’un d’entre nous (Ph. G.) avec le concours de J. Dhombres. 98. Le calcul a été réalisé de manière précise, comme pour Mont- merlhe, par G. Marchand. 140 les rutènes, du peuple à la cité

Fig. 17. Vues de mobilier de la fin de l'âge du Fer (amphores italiques et meules rotatives) en réemploi sur l'oppidum de Miramont (Centrès et Saint-Just-sur-Viaur, Aveyron).

le Riols, Tarn)99, témoignent d’une intense activité un demi-siècle la multiplication des interventions spécialisée dans la mouture, non attestée, par en centre urbain permet de dessiner une image, exemple, sur l’oppidum de Montmerlhe. Un moulin certes encore imparfaite mais qui s'est largement encore in situ, le catillus en place sur la meta, fut mis affinée, de l'occupation protohistorique de la butte. au jour au lieu-dit le Roc de Mario lors d’une mise Segodunum, première appellation connue de la en culture (fig. 15, no 9). Plusieurs concentrations ville de Rodez et chef-lieu de la cité des Rutènes, n'est d’amphores Dr. 1, parfois complètes ou peu s’en pas attestée avant le IIe siècle p.C. par le géographe faut, sont attestées (fig. 15, nos 4, 5, 8, 10 et 12). Faute Ptolémée et le IVe siècle p.C. par la Table de Peutinger. d’observations, on ne connaît pas leur fonction Son nom, formé de deux racines celtiques (Sego précise. On ignore tout de l'architecture interne des et dunon latinisé en dunum), est habituellement fortifications méridionales du site. Cependant, lors traduit par “hauteur fortifiée” ou oppidum, termes de l'installation du relais de télévision, une tranchée qui décrivent bien le site. En effet, l'agglomération recoupant la levée de terre permit à M. Calmès ruténoise occupe une butte défendue sur trois côtés d'observer, sur la face externe, un appareil en pierre par des pentes qui surplombent la confluence de sèche formant au moins trois gradins (parements ?) l'Aveyron et de l’Auterne, en s'élevant de 100 m successifs. par ressauts successifs pour culminer à 634 m. Les rares données chronologiques dont nous La courbe de niveau des 600 m délimite un vaste disposons grâce à ce mobilier permettent de dresser plateau d’environ 100 ha où seuls quelques points un parallèle avec la phase d’occupation attestée sur de pénétration méritaient éventuellement des l’oppidum de Montmerlhe : la fin du IIe siècle a.C. fortifications. Longtemps cachée sous les vestiges et le début du Ier siècle a.C., sans que l’on puisse être gallo-romains qui occupent 44 hectares de superficie plus précis. environ, l’occupation gauloise est pourtant attestée par plus d’une centaine de découvertes diverses Rodez : la lente émergence des origines gauloises réparties sur 84 hectares (fig. 18). À Rodez, l'implantation urbaine antique et À partir des années 90, plusieurs fouilles médiévale a longtemps occulté les niveaux gaulois et préventives ont contribué à préciser la fonction et rendu complexe l'accès aux niveaux protohistoriques la chronologie du site. D’après des dates obtenues les plus profondément enfouis. Depuis maintenant par dendrochronologie et des marques consulaires peintes sur Dr. 1A100, son occupation débute vers

99. Cf. dans ce volume la contribution de Chr. Servelle et É. Thomas. 100. Gruat 1993a. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 141

141 l'Auterne 3 190 121 70 119 180 10 105 69 136 14 630 134 142 ? 83 103 200 5 2 2' 107 155 4 78 98 124 92 77 132 165 94 149 104 86 166 144 138 97 96 127 106 120 110 38101148 128 7 133 600 ?89 88 80 187 139 112 81 123 177 146 74 113 91 117 56 151 82 71 140 130 60 550 115 109 198 169 75 129 93 122 143 137 84 126 150

l' Aveyron

N

0 500 1000 m 1 23 45? 6

Fig. 18. Plan topographique de la butte de Rodez (Aveyron) avec la distribution des sites de la fin de l'âge du Fer : 1. structures d'habitat ; 2. niveau d'occupation ou mobilier isolé ; 3. 4. 5. puits, fosses et fossés à amphores ; 6. fossé défensif ? 142 les rutènes, du peuple à la cité

Fig. 19. Mobilier de La Tène D1b découvert en 1942 par L. Balsan dans le puits 1 du stade Paul-Lignon de Rodez : 1 à 4, 7, 12 et 13. céramique grise tournée, 5. pichet gris ampuritain, 8. mortier en grès, 11. olpé en pâte claire, 14. jeton taillé dans un tesson d'amphore Dr. 1.

130-110 a.C. Ces recherches s’inscrivent dans le sur les structures d'habitat et permet d'établir prolongement des premières observations menées une stratigraphie de base102, tandis que le second, par les pionniers que furent L. Balsan (fig. 19) et dans l’emprise de la caserne Rauch103 (site 142), L. Dausse101. L’enfouissement des vestiges gaulois nous renseigne sur des ensembles clos bien datés est extrêmement variable : de moins de 0,20 m sur à caractère religieux (fig. 20). Enfin, parallèlement, le plateau occidental (site 200) à près de 6 m à la l'ensemble de la documentation ancienne disponible lisière orientale du cœur historique (site 103). Ces a été rassemblé et étudié104, permettant de dresser vingt dernières années, quasiment tous les chantiers un premier profil de l'occupation préromaine d'un de fouille ont livré des niveaux ou du matériel de site du domaine celtique situé aux portes de la la fin de l’âge du Fer. Parmi ces interventions, Provincia. deux opérations se sont révélées décisives pour Nous disposons d'une dizaine de mentions la compréhension et l'approche chronologique ou de descriptions de structures d'habitat, du site protohistorique. Le premier, au no 6 du toujours tronquées par les occupations suivantes, boulevard François- Fabié (site 137), nous informe

102. Gruat 1990 a. 103. Gruat et al. 1991. 101. Balsan et Dausse 1982 ; Dausse 1986. 104. Gruat 1990 b et 1995 ; Izac 1995 ; Coiffé et al. 2009. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 143

Fig. 20. Plan général des structures gauloises découvertes lors de la 2050 fouille de la caserne Rauch à Rodez

Puits3 (Aveyron) (d’après Gruat et al. 1991). Puits 3

Fossé 2000

Puits 2

Puits 1

1950 Puits1 Bd du 122ème R.I.

rue Eugène Loup 1900

1650 1700 1750 05 25m.

Puits section quadrangulaire Fosse à amphore Puits section circulaire Fossé Concentration d'amphores Zone d'épandage de mobilier accompagnées de relevés précis dans très peu de cas. de la butte, en débordant largement les limites du Ces derniers suggèrent des constructions de faibles noyau urbain gallo-romain et médiéval (fig. 18). dimensions, le plus souvent de plan quadrangulaire, L’abondance des amphores italiques à vin, toutes exceptionnellement circulaire, et peuvent combiner de type Dr. 1, est plus particulièrement soulignée des techniques constructives différentes. En général, par plus d’une quarantaine d'estampilles105, dont un il s'agit de poteaux porteurs ou de sablières basses en groupe tri-linéaire ( ... / MESOR / P. MAR) attesté bois dur (chêne), plus rarement de solins de pierres. pour l'instant uniquement dans le Sud-Ouest de Une de ces structures d’habitat est bordée d’un fossé la France106. Cette abondance laisse supposer que en V. Quelques aménagements domestiques ont été Rodez fut un centre important de redistribution du étudiés : sols, foyers, etc. Si l'organisation générale vin, et donc un marché vers lequel convergeait un des habitations et des divers bâtiments reste certain nombre d'activités économiques du territoire méconnue, faute de fouilles suffisamment étendues environnant. L’agglomération est en effet située au sur des niveaux épargnés par les occupations contact des Causses et des Ségalas, régions naturelles suivantes, l'habitat gaulois de Rodez semble assez lâche et concerne essentiellement la moitié orientale

105. Dausse et Gruat 1991. 106. Gruat 1994, 195-200. 3 4 10 12 5 9

144 l11es rutènes, du peuple à la cité

1 2 6 7 8 13

14 34 36

37 31 47 55 29 72 48 61 71 58 25 60 64 30 69 23 63 54 50 27 15 16 62 51 53 32 28 49 52 33 26 70 66 21 59 65 22 35 67 45 24 68 19 46 56 17

57 20 18 44

42 41 38 40 43

39

76 82

83 78 81 75 79 73 84 85 74 77 80 88 89 86 91 96 93 94 90 101 95 92 105 103 102 104 87

107 106 108 amphores Dressel I 109 110

112 111 114 100 113 116 115 99

97 117 119 118

120 98 121 364 122 123

125 124 126 127 134 130 129 128 135 137 368 133 141 139 136 131 132 147 158 142 140 138 144 148 143 150 149 146 145 160 157 161 162 152 151 154 165 166 369 167 155 164 163 159 172 153 168 156 173 169 170 174 171 176 175 181 182 177 178 183 179 180 188 189 367 207 190 184 186 185 191 187 194 208 192 196 226 211 212 209 210 193 214215 217 198 195 225 213 220 219 216 197 224 221 218 228 229 223 231 230 200 199 222 237 227 232 204 201 203 205 238235 202 234 233 242 241 101 239 240 236 244 245 370 253 249 247 243 246 252 248 265 256 250 251 264 262 257 273 258 254 267 266 259 255 270 268 269 263 260 261 275 272 271 281 287 278 274 279 277 276 289 293 288 291 290 294 280 366 292 282 283 326 327 284 285 297 296 329 298 295 330 328 286 299 333 331 337 334 332 321 335 336 342 303 304 302 301 300 340 339 307 306 338 305 341 345 312 308 309 365 310 343 344 311 320 347 356 354 315 314 313 349 346 348 355 316 350 357 317 319 322 351 359 318 352 358 360 323 324 353 361 362 325 363

Altitude (en mètres) Légende 0 - 50 Cité des Rutènes 50 - 200 + de 500 individus 20-100 individus 200 - 500 500 - 1000 100-500 individus - de 20 individus 1000 - 2000 0 50 km. 2000 - 3500

Fig. 21. Carte de répartition des découvertes d’amphores italiques entre Narbonnaise et cité arverne (voir annexe pour la liste des sites). Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 145

149 162 150 145 144 147 148 146 142 143 141 140

161 159 153 160 158 152 157

156

155 151 154

163

1 2

3 5 4 8 6 10 11 7 9 132 14 12 13 22 19 21 16 17 20 24 15 136 18 25 27 29 23 26 28 30 34 32 33 36 31 35 37 42 39 41 45 38 44 40 49 50 48 43 51 47 46 53 52 57 55 54 137 60 59 58 62 56 67 66 61 65 64 68 63 71 69 72 73 70 8175 74 77 78 84 138 79 82 86 76 133 80 85 98 94 93 83 100 95 125 87 88 92 99 97 102 126 134 96 103 89 91 106135 104 105 128 90 108 111 101 109 1 129 107 10 130 127 115 114 113 112 131 139 116 120 121 117 118 119 122 124 123

A Altitude (en mètres) 0 - 50 Cité des Rutènes céramique à vernis noir 50 - 200 céramique à vernis noir avec palmette 200 - 500 ou rosette 500 - 1000 vaisselle métallique tardo-républicaine k 1000 - 2000 bol hellenistique à relief 0 50 m 2000 - 3500

Fig. 22. Carte de répartition des découvertes de céramique à vernis noir entre Narbonnaise et cité arverne. (voir annexe pour la liste des sites). 146 les rutènes, du peuple à la cité

aux productions agricoles complémentaires. Dans dernier qu’il se trouve dans le Cantal à plus de 800 ce schéma, il est vraisemblable que Segodunum mètres d’altitude mais potentiellement le long d’une a tiré profit des retombées de l’exploitation des autre voie qui mènerait des Rutènes aux Arvernes. mines d’argent de la région de Villefranche-de- De même on notera deux sites le long de l’Allier Rouergue, déjà exploitées et situées plus en aval dans la Limagne de Brioude. En tout cas, même dans l’axe de circulation naturel de la vallée de si les sites sont assez riches chez les Arvernes, ils l’Aveyron107. Ce rôle économique de premier plan semblent globalement moins pourvus en céramique joué par Segodunum au sein du territoire rutène d’importation à vernis noir que le territoire rutène. est accentué par les proportions et la variété des Quant à l'horizon monétaire de Rodez, dominé provenances des céramiques fines d'importation : par les espèces d'origine méditerranéenne (surtout Italie (campanienne, paroi fine, commune du des bronzes de Marseille, quelques deniers romains) type “la Madrague-de-Giens” et à engobe rouge alors que les monnaies à la croix ou assimilées du Sud- pompéien, mortiers, lampes à huile,...), Ibérie (grise Ouest de la Gaule sont très rares (2 exemplaires), il catalane, peinte,...) et Gaule Narbonnaise (cruche à apparaît très révélateur de l'orientation des échanges vin en pâte claire) essentiellement. et des itinéraires, toujours dominés, semble-t-il, par À une autre échelle, l’analyse des flux l'axe nord-sud passant par la région de Sévérac-le- d’importations liés au commerce du vin permet Château109. d’envisager le rôle de relais qu’a pu jouer le territoire Une caractéristique importante des opérations rutène entre la Narbonnaise et le monde arverne. archéologiques en milieu urbain à Rodez est d’avoir L’analyse de la carte de répartition des trouvailles livré, dans des milieux humides particulièrement d’amphores italiques (fig. 21), comme celle des conservateurs, des vestiges ligneux110, parfois importations de vaisselle céramique italique à spectaculaires tel un piquet anthropomorphe en vernis noir (fig. 22), montrent le rôle dynamique chêne, mais aussi de précieux témoignages sur de l’axe nord-sud entre Rutènes et Arvernes via le l'artisanat du bois (planche, poutre mortaisée, territoire des Gabales et des Vellaves108. On notera fusaïole, bouchon d'amphore en liège, etc.). Par les nombreuses attestations de céramique italique la même occasion, des précisions importantes ont à vernis noir, à palmettes et/ou rosettes, dans la été apportées sur l'environnement forestier local région de Clermont-Ferrand. Cette concentration d'alors, dominé très nettement par le chêne (plus de s’explique par la présence des sites du complexe de 90 %), suivi de très loin par le hêtre, le noisetier et le Gandaillat-La Grande Borne et un peu plus au sud, pin111. Des analyses de micro-végétaux et de paléo- avec les trois grands oppida arvernes de Gergovie, semences ne manquent pas non plus d'intérêt sur Gondole et Corent. Pour ce qui concerne le reste le plan paléoenvironnemental112. Elles confirment du territoire arverne, on notera la présence de l’ambiance très rurale du site avec des plantes quelques sites qui reçoivent de la céramique dès la caractéristiques de zones rudéralisées avec des haies seconde moitié du IIe siècle a.C. et dans des lieux et des lisières de forêts. Aux rares végétaux de cultures pas toujours faciles d’accès (Saint-Ours / Le Bru ou (orge polystique vêtue, froment, blé amidonnier encore Andelat / Puy de Barre). On notera pour ce et lentille), s’ajoutent des mauvaises herbes des champs. Des plantes sauvages ont probablement fait l’objet de collectes en raison de la nature comestible

107. Gruat et Izac-Imbert 2002, 2006. Sur le domaine minier, voir ici même l’introduction de J.-M. Pailler au chapitre sur les mines. 108. Il est intéressant de noter que, chez les Vellaves, une 109. Gruat 1993b ; Gruat et Izac-Imbert ibid. concentration de sites ayant livré des céramiques d’importations 110. Gruat 1992a. à vernis noir le long de la vallée de la Loire pourrait trahir 111. Gruat et al., 80-81. l’existence d’une voie venant de la vallée du Rhône (?). 112. Marinval 1994, 44-46. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 147 de leurs fruits : chêne, noisetier, prunelier, aubépine, décisive de leurs rôles respectifs et sans doute mûrier roncier et fraisier des bois. complémentaires.

Les agglomérations ouvertes La Vayssière (L'Hospitalet-du-Larzac, Aveyron) Ici, comme à Camp-Grand, il s’agit d’une fouille Il s'agit là d'une catégorie de site longtemps ponctuelle de fosses isolées. De même, c’est le type délaissée par une recherche régionale centrée sur de mobilier mis au jour qui donne tout son intérêt les oppida. Un certain nombre de ces sites – Albi, au site. Sa situation géographique aussi puisqu’il se Millau, Montans en particulier – étant ensuite trouve à mi-chemin entre la nécropole et l’agglomé- largement occupés durant l'époque gallo-romaine, ration secondaire antique de La Vayssière115. l'accès aux niveaux protohistoriques a été rendu Bien que l’implantation de l’agglomération plus ardu, ce qui explique pour partie notre déficit secondaire ait largement recouvert les niveaux pro- documentaire. tohistoriques sous-jacents, plusieurs éléments plai- dent en faveur de la présence structurée d’un habitat Camp-Grand (Naucelle, Aveyron) ouvert protohistorique dès le IIe siècle a.C. et durant Le site de Camp-Grand a été reconnu dans le le Ier siècle a.C. il s’agit en particulier : courant des années 70, à l'occasion d'une première • de vestiges d'activités métallurgiques et de intervention ponctuelle menée par L. Savy113 minerai sidérolithique, associés à des céramiques qui permit alors de dégager “un sol antique épais d'importation de la fin de l'âge du Fer116 ; de 0,08 m, entièrement constitué de fragments • d'une fosse dépotoir qui a livré du d'amphores posés à plat et reposant sur un hérisson mobilier faisant la part belle aux importations de cailloux lui-même épais de 0,05 m”. En 1977, méditerranéennes (amphores, céramique à vernis D. Espinasse réalise une fouille sur un peu moins de noir, plat à enduit rouge pompéien) ; 3000 m2. Le terrain ainsi exploré livre une douzaine • d'un aménagement de piste protohistorique de fosses laissant apparaître en surface de décapage détecté par sondage sous la voie antique117 ; de nombreux fragments d'amphores. Trois d'entre • de mobilier de la fin de l'âge du Fer mis au elles seront fouillées. La première structure “dessine jour tant dans la zone funéraire que dans la zone un ovale de 3,75 m sur 1,40 m et descend à une aménagée du site antique. profondeur de 0,50 m Au contact du sol vierge, la terre Comme dans le cas de Camp-Grand, il semble était calcinée et rubéfiée sur une épaisseur de 0,20 m hasardeux de vouloir définir avec précision à 0,30 m”114. l'extension du site de la fin de l'âge du Fer. On Des données aussi minces ne permettent pas de soulignera toutefois sa position stratégique sur connaître l'extension du site et la nature exacte des l'axe nord-sud reliant la côte méditerranéenne et activités pratiquées à la fin de l'âge du Fer dans le les contreforts du Massif Central. On évoquera secteur qui a fait l'objet des fouilles. En attendant également sa complémentarité vraisemblable avec de nouvelles recherches, on peut toutefois proposer les sites de La Granède (cf. infra les sites de hauteur) d'y reconnaître une installation de type habitat et l'agglomération protohistorique de plaine de groupé ouvert de plaine. On soulignera sa proximité Millau sans oublier sa proximité topographique géographique de l'oppidum de Miramont (Centrès) avec la zone des grottes-sanctuaires. sans que l'on puisse encore juger de manière

115. Perrier et Pujol 1994. 113. Labrousse 1976. 116. Vernhet 1987, 131. 114. Labrousse 1978. 117. Sillières et Vernhet 1985. 148 les rutènes, du peuple à la cité

e

200 Moulin

250

de la s u e

ssea i

200 Ru

Ruisseau de Coul 150

150 Fig. 23. Topographie et occupation Le Tarn gauloise de l’agglomération d’Albi

168 (Tarn) : 1. Place du Patus Crémat ; 160 174 6 150 2. Rue de l'Ort-en-Salvy ; 3. Place du Ruisseau de Caussels

5 Vigan ; 4. Lices Georges Pompidou ; 4 5. Place Sainte-Claire ; 6. Rivière du 170 3 2 174 1 Tarn (statue gauloise). Dessin N. Albinet,

174 Service départemental d’archéologie de 0250 500 m l’Aveyron.

Saint-Sulpice (Tarn) dissimulé les niveaux protohistoriques assez Localisé au confluent du Tarn et du Dadou, le profondément enfouis. Les suivis archéologiques site est connu au moins depuis le début des années de travaux mis en place de manière de plus en 60, essentiellement par les observations réalisées par plus systématique, sous l'égide de J. Lautier, durant le chanoine Farenc lors de suivis archéologiques des les années 70 et 80, ont permis de repérer dans travaux réalisés dans le bourg, et de prospections différents points du centre-ville actuel (rue de l'Ort- effectuées sur le site de La Pointe. L'extension en-Salvy, Lices Georges-Pompidou, etc.) ou dans sa globale du site demeure difficile à déterminer. périphérie (Canavières), des niveaux de la fin de Des découvertes de puits et de fosses ayant livré l'âge du Fer. Une série de puits a notamment été une grande quantité de céramique commune, fouillée à cette époque ou plus récemment119 dans le de céramique à vernis noir mais également de secteur de la place du Vigan et des Lices. Le mobilier monnaies118 permettent de reconnaître ici une (amphores, céramique importée, etc.) mis au jour petite agglomération de confluent. Sa localisation dans ces structures, tout comme les modalités de invite à y voir un relais commercial assez important leur comblement, trouvent de nombreux parallèles implanté au sein d'une zone de contact entre les régionaux tant à Rodez qu'à Toulouse, à Agen ou à La Volques Tectosages et les Rutènes. Lagaste. La plus grande partie de la documentation très largement inédite issue de ces interventions Albi (Tarn) mérite un réexamen global qui devrait permettre de La fin de l'âge du Fer reste encore mal connue sur mieux identifier l'ensemble du site et d'évaluer plus le site d'Albi (fig. 23). Les occupations plus récentes justement son rôle et son insertion dans le territoire – antique et surtout médiévale – ont longtemps rutène120.

118. Des monnaies gauloises, ibériques, du Bas Languedoc et de 119. Grimbert 2001. la République sont signalées (Funk 1985). 120. L. Izac-Imbert, thèse en cours.

Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 149 N

150

13 1 1 106 Le 2 Tarn 10 6 5

151

151 4 Fig. 24. Topographie et occupation gauloise 3 156 de l’agglomération de Montans (Tarn) : 172 1. Au Rougé ; 2. CD 87 ; 3. Guillemot ; 4. Labouygue ; 5. Propriété Miquel. Dessin 161 N. Albinet, Service départemental d’archéologie de l’Aveyron.

0 1km

Montans (Tarn) CERAM122, livrent l'essentiel de la documentation Si à Montans, à l'instar de La Graufesenque à sur l'occupation gauloise. Les fouilles menées par Millau, les recherches ont été longtemps limitées à l'université de Toulouse-Le Mirail123, de 1990 à 1993, l'Antiquité classique et aux productions potières, lors de la construction du centre archéologique, ainsi le hasard des découvertes a permis de mettre en qu'une série d'interventions plus réduites conduites évidence l'occupation protohistorique récente du par les équipes de l'AFAN puis de l'INRAP, depuis site (fig. 24) occupé, par ailleurs, depuis le premier les années 90 jusqu'à nos jours, complètent les ob- âge du Fer. servations sur l'extension potentielle de l'agglomé- Les premières recherches archéologiques orga- ration gauloise. L'impression globale qui se dégage nisées sont à mettre au crédit du grand érudit local de ces explorations est celle d'une occupation gau- E. Rossignol, qui – au milieu du XIXe siècle – a loise extensive qui déborde largement l'éperon du découvert les premiers ateliers montanais de pro- Rougé stricto sensu pour occuper la basse terrasse en duction de céramique sigillée. Si les découvertes ar- direction du sud avec l'implantation d'habitats liés à chéologiques se succèdent, pendant près d'un siècle, des ateliers de potiers qui fonctionnent de manière il faut toutefois attendre le début des années 60 puis organisée dès la fin du IIe siècle a.C. Le quartier de les années 70 pour que les recherches archéologiques Labouygue124 reste à ce titre le secteur qui a livré la s'organisent et prennent en considération le site de documentation la plus diversifiée pour la fin de l'âge manière diachronique121. Les différents chantiers de du Fer avec la découverte125 : fouille des années 80, notamment à l'occasion de fouilles de sauvetage réalisées sous la houlette du

122. Centre d’Études et de Recherches Archéologiques de Montans. 123. Responsables J.-M. Pailler et P. Sillières. 124. Fouilles H. Ruffat et Th. Martin. 121. CDA 1995. 125. CDA 1995, 164 et 172. 150 les rutènes, du peuple à la cité

• d'un bâtiment gaulois ; (amphores, céramique campanienne, céramique • d'une série de fours126, de forme plus ou moins ibérique en particulier) régulièrement attestées dans circulaire, parfois organisés en batterie. L'atelier les niveaux de la fin de l'âge du Fer à Montans134. paraît orienté vers la production de céramique Les échanges à moyenne distance avec le territoire commune à cuisson réductrice, qu'il s'agisse de rutène peuvent être mesurés à travers l'importation vaisselle de présentation ou de jarres servant à de meules rotatives extraites de la carrière de la stocker des liquides et/ou à assurer la préparation de Marèze (Saint-Martin-Laguépie et le Riols, Tarn)135 boissons fermentées127 ; et de l'exportation de jarres produites à Montans • deux de ces jarres ont été découvertes com- dans une vaste aire géographique dépassant très plètes128 : l'une d'entre elles contenait notamment largement l'échelle du simple marché local136. trente-trois vases129 alors que la seconde130 était do- tée d'un dispositif de signalisation original consti- Millau (Aveyron) tué par deux metae et un catillus131 ; À Millau, depuis un demi-siècle au moins, • associé à ce dispositif singulier a également été les recherches se sont concentrées sur l’Antiquité découvert un dépôt de huit barres de fer132. classique, et – plus particulièrement – sur quelques L'ensemble de ces éléments donne une assez quartiers du vicus gallo-romain dégagés dans la bonne idée de l'insertion de l'agglomération plaine de La Graufesenque137. On doit néanmoins montanaise sise entre la vallée du Tarn et la côte reconsidérer la question en examinant une série de méditerranéenne. Son rôle de pôle artisanal autour découvertes protohistoriques réalisées entre 1950 des arts du feu est clairement mis en évidence et 1994 en périphérie urbaine, autour du confluent dès la fin du IIe siècle a.C. comme en témoignent du Tarn et de la Dourbie. Ainsi, les niveaux la structuration des ateliers de potiers ainsi que d’occupation laténiens identifiés sur ces secteurs les restes de travaux métallurgiques signalés de amène actuellement les chercheurs à s’accorder sur manière récurrente lors des différentes fouilles l’origine protohistorique du vicus de Condatomagos. menées sur l'agglomération. Sur ce dernier point, on Établi à la limite de la province de Narbonnaise, évoquera le district minier d'Ambialet exploité par il occupait une position stratégique sur un axe les Rutènes pour son potentiel en minerai de fer et nord-sud reliant le domaine continental à la côte qui peut avoir approvisionné Montans133. En outre, méditerranéenne138. Il a toutes les chances d’avoir le rôle de plateforme commerciale est nettement constitué à ses débuts un point de contact entre perceptible lorsque l'on observe les quantités, la Rutènes indépendants et Rutènes provinciaux. qualité et la diversité des importations céramiques Cette création, antérieure d’au moins un demi- siècle à celle de Rodez, suggère plusieurs hypothèses. Dès le début du IIe siècle a.C. et au cours du er 126. Onze fours au total. I siècle a.C., le développement des relations 127. Izac-Imbert 2009. commerciales entre le monde romain et les 128. CDA 1995, fig.101 et 102. territoires gaulois a pu engendrer la création d'une 129. La jarre contenait également “un anneau en bronze, une dizaine de rivets en tôle de bronze, deux boutons en fer ainsi que agglomération en un lieu privilégié, qui constitue des ossements animaux”, CAG 81, 172. 130. Cette seconde jarre contenait “deux vases carénés et une jatte à pied”, CAG 81, 172. 131. Ces meules proviennent de la carrière de La Marèze (Saint- 134. L. Izac-Imbert, thèse en cours. Martin-Laguépie et Le Riols, Tarn). 135. Voir dans ce volume la contribution de Chr. Servelle et É. 132. Martin, Ruffat 1998 ; Izac-Imbert 2009, fig. 23. Thomas. 133. Une étude métallographique des barres de fer découvertes 136. L. Izac-Imbert, thèse en cours. à Labouygue ainsi qu’à Rabastens devrait être lancée prochaine- 137. Schaad et al. 2007. ment par J.-M. Fabre et M.-P. Coustures (TRACES, université de 138. Gruat et Izac-Imbert 2002, 2006 et 2007 a et b ; Coiffé et Toulouse-Le Mirail) concernant ces questions. al. 2009. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 151

Fig. 25. Topographie et occupation 1 850

3 800 6

protohistorique de l'agglomération de plaine de 6 203 750 Millau (Aveyron) : en blanc : au premier et début du 700 650 823 second âge du Fer (VIIIe – IVe siècle a.C.) ; en rouge : 2

600 à la fin de l'âge du Fer (IIe-Ier siècle a.C.). La zone en r

pointillé délimite sommairement l'éventuelle vaste 550 Causse Noi

agglomération ouverte de plaine. 500 A. découverte isolée (stèles), 3 B. indices d'occupation, C. secteur d'occupation, 450 D. habitat de hauteur fortifié, E. sépulture tumulaire. 850 le Tarn 400 1. Puech d'Andan, 2. Carbassas, 3. Lit du Tarn,

800 4. Quartier du Roc, 5. Quartier du Rajol, 6. Plaine 841 750 700 600 650 de La Graufesenque, 7. Quartier de La Pomarède, 550 500 8 et 11. La Granède, 9. L'Hôpital du Larzac, 450 10. Les Combets, 12. Saint-Félix-de-Baudile, 400 13. Les Coulons. 7 5 la Dourbie 12 Condatomagos

6 un carrefour fluvial et terrestre de premier ordre. 4

La mise au jour d'un grand nombre de produits 808

350 8

0 d'importation et d'échange (amphores de type 40

11

0

45 9 0

Dr. 1, céramiques campaniennes et ibériques, bols 50

hellénistiques à relief, monnaies gauloises ou des 550

750 N

600

ateliers républicains de Nîmes, Marseille, Rome, 650 799 700 13 198

9

5 c Ampurias) illustrent la variété de ces transactions. 6 0 1000 2000 m Causse du Larza Autre hypothèse, nullement incompatible avec 10 : A : B: C : D : E la première, celle de la fondation d'un sanctuaire de confluent139, qui se serait développé au début du une organisation multipolaire (plusieurs habitats Haut-Empire avec la construction de plusieurs fana. distincts) ou, au contraire, un même et vaste habitat Or, en plusieurs points du site de La Graufesenque, de plaine (de près de 200 ha) s'apparentant à la une série de fosses avec dépôts d'amphores italiques physionomie d'autres oppida de type celtique du Dr. 1, fouillées par L. Balsan et associées à des os territoire rutène ? Il n'est pas impossible que brûlés, pourraient témoigner d'une activité cultuelle la conservation inégale des vestiges et des antérieure140. investigations archéologiques aux résultats encore En l'état actuel des recherches, la restitution insuffisants biaisent notre approche. En outre, il de la forme et de l'évolution de l'agglomération, convient de prendre en considération l'éperon barré depuis ses origines protohistoriques jusqu'au IIIe de La Granède (cf. infra), surplombant le bassin siècle p.C., n'est pas assurée. Nous envisagerons millavois, et de s'interroger sur sa complémentarité donc, sous forme cartographique, les différentes et sa contemporanéité avec l'occupation de plaine hypothèses actuellement plausibles en regard des (quartier du Roc, du Rajol et de la Graufesenque) données archéologiques disponibles et du riche (fig. 25). Des études récentes ont permis d'aborder contexte environnant (fig. 25). la question de la transition entre peuplement Pour le second âge du Fer stricto sensu, le protohistorique et antique, avec par exemple maillage topographique des découvertes trahit-il l'apparition, à date haute, de modes de construction influencés directement par l'architecture romaine. C'est le cas d'un édifice récemment interprété 139. Gruat, Izac-Imbert 2007 a et b ; Schaad et al. ibid. 140. Schaad et al. ibid., 70 et 71 152 les rutènes, du peuple à la cité

Les sites fortifiés de hauteur

Une série de sites fortifiés de hauteur, occupés durant la fin de l'âge du Fer, ont été repérés par prospections pédestres et ont parfois donné lieu à quelques sondages. Implantés surtout le long des cours d'eau, ils s'égrènent notamment le long de la 1 vallée de l'Aveyron mais également dans les vallées du Viaur, du Cérou, du Céor et sur le plateau du Larzac. Le statut de ces sites pose question et

2 leur relation avec les oppida n'est pas encore bien éclaircie, sauf peut-être dans le cas de La Granède à Millau (Aveyron) où la relation avec le site de 3 plaine installé au confluent paraît aujourd'hui mieux assurée. La relation entre le site de Celles 0 10 cm à Cagnac-les-Mines (Tarn) et celui d'Albi (Tarn) mérite d'être évoquée. D'autres sites comme celui Fig. 26. Production de vases indigènes en pâte de La Barthelière à Monestiés (Tarn), implanté noire tournée à décor interne incisé découverts en 1952 à La Graufesenque (Millau, Aveyron) (dessins sur une zone de confluent, peuvent avoir joué inédits d'A. Vernhet). un rôle de relais facilitant l'accroissement des contacts commerciaux des Rutènes avec le monde comme une domus tardo-républicaine141, avec sol en méditerranéen. opus punicum, dont les vestiges avaient été dégagés entre 1950 et 1953 par L. Balsan, près de la propriété La Granède (Millau, Aveyron) Miquel. Situé sur la bordure septentrionale du Causse du Enfin, l'identification d'une production Larzac, le promontoire de La Granède domine, au céramique particulière, celle de vases à décors incisés sud-est de l'agglomération millavoise, le confluent internes (fig. 26), invite désormais à envisager du Tarn et de la Dourbie (fig. 25 n° 8 et fig. 27). Le l'existence d'une production céramique antérieure site se présente sous la forme d'une avancée rocheuse aux ateliers antiques. Même si aucun four de la fin de 3,3 ha de superficie environ aux hautes falaises de l'âge du Fer n'a jusqu'à présent été formellement abruptes, reliée au causse par un isthme étroit d'une identifié, la présence de cette production reconnue, dizaine de mètres de large. Ce seul accès direct au jusqu'à présent, uniquement à Millau (ville) plateau est protégé par de puissantes fortifications, constitue un indice assez fort. Cette production, déterminant ainsi un éperon barré classique qui antérieure à celle de la céramique sigillée, s'inscrirait culmine à 797 m d'altitude. assez logiquement dans un schéma d'implantation Implanté sur un lieu de passage obligé très des grandes fabriques potières non pas ex nihilo important pour la région, le site occupe donc une e e mais sur un terrain déjà favorable, à l'instar de position clé. Dès les VI -V siècle a.C., et durant Montans142 ou de Lezoux143. tout l'âge du Fer, La Granède est un verrou sur l’axe nord-sud reliant le littoral languedocien (région d'Agde) au Massif Central (plaine de la Limagne), par la haute vallée de l'Aveyron. Durant l'Antiquité, la voie romaine menant de Condatomagos (Millau) 141. Schaad et al. ibid., 69 et 75. 142. CDA 81 1995. à Cessero (Saint-Thibéry), qui servit notamment 143. Menessier-Jouannet 1991. à acheminer les productions de sigillée de La Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 153

Fig. 27. Vue aérienne du site de hauteur fortifié de La Granède (Millau, Aveyron).

Graufesenque vers la Méditerranée, serpentait sur à partir du milieu du XXe siècle148. Dans le cadre les flancs ouest de l'éperon de La Granède, où l'on chronologique qui nous préoccupe ici, le site est peut voir, en plusieurs endroits, des ornières de réoccupé à partir du IIe siècle a.C. (LT C2) après un charrettes creusées dans la roche. Dans le secteur probable abandon durant les IVe et IIIe siècles a.C. de l'Hospitalet-du-Larzac, à 15 km au sud-est, cette Cette occupation149 est contemporaine des niveaux voie succède à une piste gauloise utilisée dès la fin anciens de La Graufesenque (fig. 28). du IIe s a.C.144. De la seconde moitié du IIe siècle a.C. à la première Le site est occupé du Néolithique au Moyen moitié du Ier siècle a.C., malgré une importante Âge, en une douzaine de phases d’après les occupation de la plaine millavoise, l’habitat de La diverses fouilles145, notamment les six sondages Granède se développe de manière concomitante stratigraphiques d’évaluation réalisés en 1991146. et vraisemblablement complémentaire (fortin). Son histoire est indissociable de l’occupation Un nouveau rempart en gros appareil, avec porte humaine contemporaine de la plaine millavoise, et poterne (fig. 29), visiblement d'influence comme l’avait parfaitement compris L. Balsan147. Cet éperon a donc fait l’objet de nombreuses recherches

148. L. Balsan en 1951, L. Balsan et A. Soutou de 1957 à 1959, L. Balsan et L. Soonckindt en 1965, Ph. Gruat en 1991 et Chr. Saint-Pierre depuis 2005. 144. Sillières, Vernhet 1985. 149. Elle comprend notamment un foyer sur sole d’argile associé 145. Cure 2007, 101, avec la bibliographie antérieure. à des fragments d’amphore gréco-italique (A-GR-ITA bd2), de 146. Gruat 1991 et 1992b. la céramique celtique peinte, de la campanienne A (27a-b, 27Ba, 147. Balsan et Braemer 1951, 15 48A ou 49B et de la céramique ibérique (COT-CAT Gb 3 à 5). 154 les rutènes, du peuple à la cité

1 0 cm 3 2

3 4 0 cm 3 5 0 cm 3 6

7 8 10 11 0 cm 3 9

0 cm 3 12

17

0 cm 3 15 16 14 13

19

0 cm 3 20 18

0 cm 3

22 21 23

Fig. 28. Matériel archéologique de La Tène C2 du sondage 2 (us 2006) réalisé en 1991 sur le site de hauteur fortifié de La Granède (Millau, Aveyron) : n° 1 et 2. céramiques communes tournées, n° 3 à 5. céramiques celtiques peintes, n° 6. céramique grise ibérique, n° 7 à 11. céramiques campaniennes A, n° 12. amphore gréco-italique, n° 13 à 16. clous en fer, n° 17. coutelas ? en fer, n° 18. épingle en bronze, n° 19. bracelet en bronze, n° 20. mortier en grès, n° 21. pilon, n° 22. broyon, n° 23. pierre à aiguiser. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 155

.307

Le Céret .212 .300 .292

579 580 198 198

.202

320. 261. .288 .263 250

.206 .212 200

.210 .261 Fig. 29. Rempart et poterne d'inspiration u

Le Céro méditerranéenne de l'éperon barré de La Granède 579 580 197 197 (Millau, Aveyron). Fin du IIe siècle a.C.

.208 N 295 .239

0 méditerranéenne (de type ), est érigé sur les 500 1000 m décombres de celui du Bronze final IIIb / Hallstatt C. Derrière cette fortification et sur le plateau Fig. 30. Plan du site de hauteur fortifié de La Barthetelière (Monestiés, Tarn). s'égrènent alors des habitats en matériau léger et peut-être en pierre sèche150. À partir du milieu du Ier occasion : si les amphores italiques152 dominent, on siècle a.C. l’occupation du site semble faible, voire notera toutefois la présence de quelques fragments inexistante et il faut attendre le milieu du siècle d'amphores de Marseille. Des fragments de coupes suivant pour retrouver des traces de fréquentation en céramique à vernis noir de type campanienne A vraisemblablement liées à un sanctuaire de hauteur et B, des fragments de céramique de la côte catalane (fanum ainsi qu'un fragment de mortier italique témoignent de l'insertion du site dans les flux commerciaux avec La Barthelière (Monestiés, Tarn) la côte méditerranéenne. Un fragment de perle en Le site se trouve au confluent du Céret et du Cérou verre bleu cobalt à perforation centrale circulaire (fig. 30). Un système de fortification composé d'un ainsi qu'un fragment de bracelet en verre bleu sont double rempart linéaire (170 m de long) barre ce signalés. Une série de fusaïoles, d'aiguisoirs ainsi petit éperon dont la superficie peut être estimée à que des fragments de fibules et une attache de seau 2,2 hectares. L'absence de coupe stratigraphique ou en fer complètent les découvertes. de fouille en plan du rempart interdit de préciser les modalités de sa mise en œuvre. Une série de son- Celles (Cagnac-les-Mines, Tarn) dages réalisés sur le site a permis de recueillir une Le site a été découvert dans le cadre d'un suivi quantité importante de mobilier attribuable à la fin de chantier153 lié à l'implantation d'un gazoduc sur de l'âge du Fer sans structure clairement associée, cet éperon naturel qui domine la vallée du Tarn. Un sauf des fragments de plaques de foyer domestique fossé de barrage a été exploré ponctuellement dans découverts en position secondaire151. De nombreux l'emprise des travaux. Conservé sur une profondeur fragments d'amphores ont été mis au jour à cette de 0,70 m pour une largeur maximale à l'ouverture de 1,25 m, il a été équipé vraisemblablement

150. Le tout associé à un abondant mobilier de La Tène D1a et 152. Gréco-italique : NMI = 2 ; Dressel IA : NMI = 14 ; Dressel D1b : amphores Dr. 1A, campanienne A et B, etc. IB : NMI = 4. 151. Saga 1989. 153. Assié 1992. 156 les rutènes, du peuple à la cité

d'une palissade dans un de ses états. Le mobilier intervient, en 1989, au chemin du Terrier, dans le recueilli dans le colmatage de la structure fossoyée cadre d'un sauvetage urgent chez un particulier. Les comprend des fragments de céramique commune, observations qu'il y réalise confirment notamment de céramique à vernis noir, des fragments l'implantation protohistorique dès le IIe siècle a.C. d'amphores, de meules ainsi que des restes de Le caractère non extensif de ces interventions ne faune. La quantité et la qualité du mobilier mis au permet toutefois pas de mesurer l'ampleur exacte jour sur une faible emprise de fouille, la présence de l'occupation de la fin de l'âge du Fer. d'une structure fossoyée de grand développement, La topographie générale du site, sa position la proximité de ce site avec celui d'Albi constituent privilégiée sur la vallée de l'Agout, la densité autant d'arguments pour le retenir comme un point des vestiges protohistoriques et du mobilier structurant du territoire rutène. L'absence de fouille régulièrement mis au jour sur le plateau sont extensive ne permet cependant pas d'aller plus loin autant d'arguments qui plaident en faveur d'une dans la définition précise de son statut à la fin de identification du site comme un petit habitat de l'âge du Fer. hauteur de la fin de l'âge du Fer.

Le plateau Saint-Jean (Castres, Tarn) Berniquaut (Sorèze, Tarn) Les premières recherches menées au plateau Le site est implanté à la limite des communes Saint-Jean, qui domine l'agglomération castraise actuelles de Sorèze et de Durfort. Reconnu ancien- actuelle, sont à porter au crédit d'A. Caraven- nement, il a fait l'objet de plusieurs campagnes de Cachin à la fin du XIXe siècle. Il y effectue une fouilles réalisées de 1967 à 1974 sous la direction de série d'observations archéologiques à l'occasion J. Lautier. De son occupation sur une longue durée de chantiers qui mettent alors au jour des vestiges témoignent les vestiges et mobiliers attribuables au de la fin de l'âge du Fer et de l'époque romaine. Il Chalcolithique, à l'âge du Bronze, au premier âge du interprète le site comme un camp romain associé à Fer, à la fin de l'âge du Fer, à l'Antiquité et à l'époque des “maisons gauloises” ; le tout est englobé, selon médiévale. Le plateau délimité par une série de lui, dans un site plus important qu'il qualifie de falaises se divise en deux parties distinctes : une vicus. partie sommitale, représentant un tiers de la surface Il est aujourd'hui bien difficile de se faire une totale, reliée par des abrupts rocheux à une partie idée précise, à la lumière de la documentation basse faiblement pentue155. Les grottes qui s'ouvrent ancienne154, de l'occupation du plateau même dans le flanc de la falaise ont également livré du s'il paraît indubitable qu'une partie de sa surface mobilier de la fin de l'âge du Fer. La partie basse du a été occupée durant la Protohistoire récente et site a été dotée d'un rempart où ont été adossés à la l'Antiquité classique. Il faut attendre près d'un siècle fin de l'âge du Fer des bâtiments sur poteaux por- pour que de nouvelles interventions archéologiques teurs en bois, équipés de sablières basses156. soient réalisées sur le site. Durant les années 80 et Le mobilier recueilli lors de plusieurs campagnes 90, le milieu associatif, grâce au Centre d'Études de fouille est varié157 : céramique commune, et de Recherches Archéologiques du Castrais céramique à vernis noir de type campanienne (CERAC), intervient essentiellement à l'occasion A et B, céramique de la côte catalane, amphores de la construction de maisons individuelles. Ce gréco-italiques et Dressel IA, fibules158, parure en suivi permanent amène de nouvelles données, même s'il s'agit souvent, pour la fin de l'âge du Fer, d'emprises réduites. Ainsi, A. Rayssiguier (CERAC) 155. Séguier 1990. 156. Lautier 1977. 157. Séguier ibid. 158. Quatre fibules de type 3a (100-80 av. J.-C.) et une fibule de 154. CDA 81 1995. Nauheim (Feugère 1985). Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 157 verre et en bronze, fragments de meule, monnaies, d'une implantation s'étendant du Néolithique à armement, etc. L'assemblage des mobiliers mis au l'époque gallo-romaine. Les résultats obtenus pour jour sur le site témoigne indirectement de son rôle la fin de l'âge du Fer permettent de disposer du plan stratégique : il constitue un puissant verrou fortifié intégral de l'enclos fossoyé qui se présente comme idéalement placé entre la vallée de l'Aude et la une structure de plan quadrangulaire, de 80 mètres dépression de Revel comme l'attestent l'ancienneté de côté, orientée selon les axes polaires. La régularité et la permanence de son occupation. Il peut être du plan et l'absence de reprise importante dans son assurément considéré comme un jalon de première tracé régulateur pendant 150 ans environ signalent importance dans la mise en place, dès la fin du IIe une permanence notable dans le paysage de la fin de siècle a.C., d'une voie commerciale substitutive au l'âge du Fer. traditionnel axe Aude-Garonne. La densité des dépôts de mobilier, variable d'un secteur à l'autre du fossé, n'en reste pas moins Les sites à enclos fossoyés assez riche pour certaines sections explorées si l'on se réfère à l'étude planimétrique mise en œuvre Alors qu'elles sont reconnues par centaines sur la branche ouest. Cette portion explorée de dans le Nord de la depuis une trentaine manière fine permet de confirmer globalement les d'années, les installations rurales de la fin de l'âge assemblages de mobilier reconnus jusqu'alors sur le du Fer faisaient défaut en territoire rutène jusqu'à site par voie de sondages, notamment à partir de la une date assez récente. Certains indices, ainsi du fin du IIe siècle a.C., associant amphores italiques, mobilier de la fin de l'âge du Fer, découverts à vases indigènes de grande contenance, céramique l'occasion de fouilles menées sur les domaines commune, petits éléments de parure, faune et ruraux gallo-romains comme sur les villae de Las meules. Au total, les données dont on bénéficie pour Peyras (Rabastens-81), des Clapiés à Bezonnes la fin de l'âge du Fer invitent à poser la question (Rodelle-12), de Mas-Marcou (Flavin-12) ou de du statut du site qui paraît avoir été le siège d'une Girmou (Firmi-12), faisaient pressentir la présence exploitation agricole assez cossue insérée dans les de domaines ruraux dès la fin de l'âge du Fer. Sur réseaux d'échanges commerciaux à grande distance. ce dernier site la présence d'enclos fossoyés révélés La proximité de la zone de la Marèze, siège d'un très par des clichés aériens de J. Dhombre permettait important site d'extraction de meules rotatives161 à d'étayer cette piste de recherche. Il a fallu attendre les la fin de l'âge du Fer, doit être soulignée. premiers résultats issus de la fouille programmée159 du site d'Al Claus à Varen (Tarn-et-Garonne) puis L’Alba (Castres, Tarn) la fouille préventive160 du site de l'Alba à Castres Le dernier site que nous évoquerons, le site (Tarn) pour prendre la mesure de ce type de site en de l'Alba, est localisé sur la commune de Castres territoire rutène. (Tarn), en bordure du Thoré, sur un important banc mollassique, à quelques kilomètres de sa confluence Al Claus (Varen, Tarn-et-Garonne) avec l'Agout. Il a été découvert en 2001 à l'occasion Le site d'Al Claus, implanté sur la rive droite de d'une opération de diagnostic archéologique en la vallée de l'Aveyron, a fait l'objet d'une exploration amont de l'implantation du futur centre hospitalier programmée depuis 1995. Il a livré les témoins intercommunal. Un important enclos de la fin de l'âge du Fer avait été alors détecté par voie de sondages mécaniques systématiques. La fouille a été précédée 159. Carozza et al. 1997 ; Carozza, Burens, Laurens 1998 ; Carozza et al. 2000 ; Gangloff, Izac-Imbert, Rigal 2007 ; Dieulafait, Durand, Izac-Imbert sous presse. 160. Izac-Imbert, Sergent 2006 ; Izac-Imbert, Sergent et al. sous 161. Cf. dans ce volume la contribution de Chr. Servelle et É. presse. Thomas.

158 les rutènes, du peuple à la cité N

0 10 50 m 100 m

Fig. 31. Plan général des différents systèmes d'enclos fossoyées du site de l'Alba (Castres, Tarn).

d'un mois de décapage mécanique permettant de • un petit enclos central, lui aussi fossoyé, de dégager une aire de fouille d'environ 2 ha propre à plan quadrangulaire et de même orientation, assurer la reconnaissance totale de l'enclos fossoyé comportant en son centre un grand bâtiment sur et de ses abords immédiats. L'érosion différentielle poteaux porteurs. a induit des conditions de conservation inégales Il apparaît aujourd'hui prématuré de se prononcer des vestiges archéologiques qui se présentent, outre sur le statut précis du site, dont l'analyse devra être les systèmes d'enclos fossoyés, essentiellement affinée. Toutefois, sa position géographique au pied sous forme de structures en creux (foyers à pierres de la Montagne Noire, région riche en ressources chauffées, fosses, négatifs de trous de poteaux). minières, dans une zone d'interface entre monde Hormis les fossés parcellaires plus récents, une méditerranéen et Gaule intérieure, mérite débat et série de trois enclos protohistoriques ont été mis en comparaisons, notamment avec les sites à enclos évidence par le décapage (fig. 31) : fossoyés de la plaine lauragaise, l'arrière-pays • une portion d'enclos fossoyé curviligne, biterrois et les quelques exemples aquitains. conservé de manière assez médiocre, orienté nord-sud, mis en évidence dans la zone ouest du Synthèse sur les types d'habitat décapage ; • un grand enclos fossoyé de plan quadrangulaire, Au terme de ce tour d'horizon des sites, on aura d'orientation polaire, conservé de manière compris combien les caractéristiques des origines différentielle, présentant plusieurs états dont une gauloises de Rodez (Segodunum) et de Millau phase comportant un dispositif avec palissade (Condatomagos) sont importantes dans la genèse de relativement élaboré ; ces agglomérations. Ces dernières ont assurément Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 159 joué un rôle majeur dans l'organisation et la les deux cas au cours des deux derniers siècles avant structuration du territoire rutène à la fin de l'âge du notre ère. Fer (fig. 1 et 3). L'extension présumée des deux sites Sur le plan chronologique tout d'abord, le protohistoriques semble, elle, être plus facile à saisir réexamen des faciès mobiliers162 actuellement pour Rodez que pour Millau. À Rodez, le recensement disponibles sur les deux sites permet d'observer des découvertes anciennes et la topographie générale un net décalage. L'occupation protohistorique de du site, juché sur une éminence naturelle, invitent la plaine millavoise, bien établie dans la première à proposer une occupation couvrant environ 84 moitié du IIe siècle a.C., est nettement plus précoce hectares. La nature des vestiges renvoie une image au vu de nombreuses importations, notamment bipolaire : une moitié orientale, peut-être délimitée les séries à vernis noir (campanienne) décorées de par un fossé, réservée plutôt à l'habitat, une moitié rosettes et de palmettes. Quelques éléments isolés de occidentale consacrée essentiellement à des activités mobilier163 témoignent même d'une fréquentation cultuelles167. Le schéma proposé est celui d'une plus ancienne du site, durant le IVe siècle a.C. étonnante pérennité puisqu'on le retrouve, avec À Rodez, les horizons les plus anciens mis au quelques nuances, durant l'époque gallo-romaine, jour plaident en faveur d'une installation pérenne les nécropoles prenant le relais des cavités à offrandes uniquement à partir de 130 a.C. Cet écart dans dans le secteur ouest. L'organisation générale et les le temps de plus d'un demi-siècle entre les deux fonctions du site le rapprochent de modèles connus agglomérations est vraisemblablement à expliquer dans le monde celtique septentrional. par leur situation géostratégique respective. Tout À Millau, la situation est plus complexe et moins se passe comme si Millau, plus proche du Midi et tranchée. La topographie des occupations recensées situé sur un axe économique nord-sud important de part et d'autre des deux rives permet d'envisager : de la Gaule, avait été réceptif plus tôt aux influences • soit une agglomération de plaine ouverte de méditerranéennes. Au contraire, Rodez, implanté très grande superficie (150 à 190 ha ?), sur une voie secondaire – la vallée de l'Aveyron – • soit un habitat polynucléaire se développant de directement tributaire de la précédente, n'émerge, manière assez lâche et avec des fonctions autonomes. ainsi que les autres oppida rutènes, qu'à la fin du Plusieurs diagnostics archéologiques préventifs IIe siècle a.C., au moment où le territoire rutène réalisés depuis une dizaine d’années se sont révélés se structure vraiment164. Le poids économique de négatifs et montrent le caractère non continu de la l'exploitation des mines d'argent du Villefranchois, trame d’occupation protohistorique. Est-ce un phé- localisées un peu plus en aval dans la vallée de nomène historique réel ou un problème de conser- l'Aveyron, a probablement joué un rôle important vation différenciée des vestiges ? De plus, l’examen dans l'émergence de Rodez165, à l'instar de des données issues des fouilles menées depuis un l'oppidum de l'Ermitage à Alès, en Languedoc demi-siècle sur l’agglomération millavoise montre Oriental, véritable verrou de la route de l'argent l’importance de la composante artisanale (métallur- des Gabales166. Toujours sur le plan chronologique, gie du fer et du bronze, possible atelier de potiers). on observe tant à Rodez qu'à Millau une absence À titre de comparaison, il nous semble judicieux de hiatus d'occupation. En effet, aucune phase d’évoquer des sites comme Montans, Bram, Saint- d'abandon ne paraît pouvoir être démontrée dans Gence, Levroux ou Aulnat qui réunissent, comme à Millau, des fonctions stratégiques, commerciales et religieuses. 162. Coiffé et al. 2009 ; L. Izac-Imbert, thèse en cours. 163. Vidal 2007, fig. 9. 164. Gruat et Izac-Imbert 2002 et 2006. 165. Gruat 1990b, 116-117. 166. Tchernia 1986, 92. 167. Coiffé et al. 2009. 160 les rutènes, du peuple à la cité

POUVOIR POUVOIR SPHÈRE ARTISANAT CIVIL RELIGIEUX ÉCONOMIQUE Type Site Superficie Fortification Dépôts en Statuaire Monnaies Amphores Campanienne Vaisselle Ibériques Meules Métal Céramique puits métallique

Oppidum Rodez 84 ha ? Montmer- Oppidum 130 ha lhe Oppidum Miramont 175 ha

Oppidum ? Albi 20 ha ? Oppidum ? Montans 20 ha Saint- Oppidum ? 15 ha Sulpice Agglomération Millau 190 ha de plaine Agglomération Camp- ? de plaine Grand Agglomération Castres ? La Agglomération ? ? Vayssière Habitat de La 3 ha ? hauteur fortifié Granède Habitat de La 2,2 ha hauteur fortifié Barthetellière Habitat de Celles 20 ha hauteur fortifié Habitat de Berniquaut 9 ha hauteur fortifié Fig. 32. Tableau de hiérarchisation des principales agglomérations gauloises du territoire rutène.

Le devenir des deux sites et leur évolution à Des Rutènes aux Arvernes : les pratiques l’époque gallo-romaine mérite un petit excur- religieuses sus. Rodez est devenu le chef-lieu de la cité des Rutènes (Segodunum) et a reçu un vaste ensemble Bilan comparatif des pratiques religieuses monumental (forum, temple, amphithéâtre, etc.). Au cours des IIe et Ier s a.C., la diversité des lieux et A contrario, Millau (Condatomagos), est resté une des modes de dépôts à caractère religieux structure agglomération secondaire, intégrée dans un éven- fortement l'organisation du territoire des Rutènes tuel pagus (Aricanorum), dotée d’un sanctuaire des et de ses abords (fig. 2). Six grandes catégories de eaux, et a développé une vocation industrielle dans pratiques se dégagent d'études déjà publiées168 : le domaine de la production céramique sigillée. • le dépôt de statuaire en pierre ou en bois ; Au-delà de ces deux sites, les comparai- • des sanctuaires de hauteur sur les contreforts sons qui peuvent être réalisées, à l’aide d’une montagneux septentrionaux, dont le lac Saint- grille d’analyse analogue, avec des sites proches Andéol où des ex-voto sont précipités dans les comme Montmerlhe (Laissac) ou Le Camp-Grand ondes ; (Naucelle) et Miramont-La-Calmésie (Centrès) • les “trésors” monétaires de l'Ouest de l'Aveyron permettent d’approcher une première hiérarchisa- et de l'Albigeois ; tion au sein du territoire rutène (fig. 32). • les dépôts de lingots de fer associés à des vases de stockage ;

168. Gruat et Izac-Imbert 2007 a et b. Pour plus de détails sur les diverses pratiques, se reporter à ces articles. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 161

Les grottes sanctuaire Très Berbaous Rajal del Sargel (12) L’Ourtiguet Grotte des Mounios de type rutène (48) Gorp (12) (12) Fées (34) (34) Fibules de fer Fibules de bronze Anneaux de bronze Monnaies gauloises Bronzes de Tatinos (53) (1) (39) (2) (8) (3) Monnaies romaines Céramique campanienne Pichets gris de la ôte catalane Céramique gauloise Céramique gallo-romaine Statuettes en pâte blanche ou ocre Perles diverses Lampes à huile Fig. 33. Tableau synoptique des principaux assemblages des mobiliers attestés dans les grottes sanctuaires rutènes.

• les cavités à offrandes en agglomérations ; Le caractère souterrain et/ou chtonien de • enfin, les grottes sanctuaires isolées sur les presque tous ces dépôts n’aura échappé à personne. Causses du quart sud-est du territoire. Seuls les sanctuaires de hauteur ne paraissent pas concernés. Comme il s’agit d’un type de site Pour résumer, on dira que la localisation de particulièrement mal documenté par les fouilles, on ces diverses découvertes non seulement semble ne peut exclure a priori l’existence de fosses ou fossés refléter une certaine répartition spatiale (fig. 2) ayant accueilli initialement les dépôts, à l’instar de mais surtout met en exergue le caractère exclusif nombre de sanctuaires celtiques. En outre, l’eau est de certaines d’entre elles (fig. 4). Ainsi, les dépôts incontestablement recherchée dans le cas des puits en vase de stockage et les dépôts en puits, fosses et rituels mais aussi des grottes sanctuaires. fossés ne concernent que les agglomérations et les Les offrandes rencontrées dans ces dépôts zones minières. Les districts miniers cumulent la semblent toutefois témoigner de pratiques diffé- quasi-totalité des dépôts à l'exception notable des renciées (fig. 4). Seules les parures et la céramique dépôts en grottes. Ces dernières, perdues au cœur représentent un élément constant. Les dépôts de des causses, sont toutes localisées dans le quart sud- monnaies ou de fibules, outre les enfouissements est du territoire considéré, au contact des Volques isolés, semblent caractériser essentiellement les Tectosages et Arécomiques, avec des offrandes grottes sanctuaires et les sanctuaires de hauteur. très standardisées durant les trois derniers siècles Les vases miniaturisés ne se rencontrent que dans a.C. (fig. 33). Les dépôts monétaires sont, eux, les grottes sanctuaires alors que les amphores sont essentiellement associés aux zones d'exploitation surtout déposées en contexte de puits, fosses et fos- minière (Villefranchois notamment). sés. Les meules et les restes de faune ne sont signalés 162 les rutènes, du peuple à la cité

TERRITOIRE RUTÈNE TERRITOIRE ARVERNE Points de convergence Dépôts organisés en fosses, puits et citernes : meules, amphores et/ou vaisselle utilisés dans le cadre de rites festifs et libatoires Dépôt massif de monnaies et parures Dépôts d’armes et d’outils Points de divergence Enclos aristocratiques ou communautaires ? Sanctuaires monumentaux à enclos et quadriportique Lieux de culte naturels : ? grottes sanctuaires et sanctuaires de hauteur Dépôt de statuaire - Os incinérés parmi les dépôts des puits à offrandes Dépôt de carcasses et parties animales entières - Dépôt de crânes humains - Dépôt de parures en métaux précieux Fig. 34. Tableau comparatif synthétique des pratiques religieuses chez les Rutènes et les Arvernes.

que dans les dépôts en vases de stockage et dans les aménagement proche a pu exister dans les niveaux cavités à offrandes. Le milieu souterrain, l’eau et les anciens de la Graufesenque à Millau (infra). En secteurs miniers occupent donc une place prépon- outre, les enclos fossoyés des sites de Varen (Al dérante dans les activités rituelles des Rutènes qui Claus) et de Castres (l’Alba) (supra), situés aux trouvent des points de convergence et de divergence confins du territoire rutène, posent question. S’agit- avec celles observées chez les Arvernes (fig. 34). il de simples établissements agricoles ou de lieux aux Les dépôts d’offrandes en puits ou citernes et fonctions plus complexes qui sont liés à la sphère fosses (amphores, meules, vaisselle), dans le cadre aristocratique ? de rites festifs et/ou libatoires, sont désormais bien Quelques pratiques attestées dans le sanctuaire documentés chez ces deux peuples gaulois. Nous de Corent, et plus généralement chez les Arvernes, y reviendrons plus loin (infra 4.3.2). Les dépôts peuvent trouver un certain écho chez les Rutènes monétaires sont attestés tant chez les Rutènes mais dans d’autres contextes. C’est par exemple le cas que chez les Arvernes. D’une manière générale des dépôts d’armes et d’outils connus dans l’aven de les monnaies, les parures et la céramique font Bel-Air170 dans l’Aveyron (épée, serpette, couteau). régulièrement partie d’offrandes, quel que soit le S’ils sont bien rituels, les dépôts de barres de fer de type de pratique retenu (fig. 34). En revanche, les Montans et Rabastens dans le Tarn se rapprochent lieux de culte naturels que constituent les grottes également de telles préoccupations. Certaines sanctuaires et, à un moindre degré, les sanctuaires de pratiques sont, en revanche, inconnues pour hauteur précédant des fana antiques semblent être l’instant chez les Rutènes, tel le dépôt de carcasses une spécificité rutène, tout comme la statuaire169, et parties animales entières ou le dépôt de crânes totalement méconnue chez les Arvernes. Aucun humains. Ces lacunes ne sont probablement que le sanctuaire monumental de l’ampleur de celui résultat d’un état de la recherche. Le faible nombre de Corent n’est attesté à ce jour chez les Rutènes. de fouilles extensives menées sur les agglomérations Quelques indices donnent toutefois à penser qu’un rutènes explique également l’insuffisance de notre

169. Boudet et Gruat 1993 ; Gruat 2004. 170. Labrousse et Vernhet 1974. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 163 documentation sur les dépôts singuliers ou religieux Tous présentaient dans leur partie inférieure un en contextes domestiques, bien attestés en Auvergne. comblement d'amphores vinaires italiques de type Dr. 1 A, souvent décolletées ou quasi complètes, L'âge du vin entre Massif Central et Méditerranée et la mêlées à des vestiges osseux brûlés d'animaux et à question des “puits à offrandes” du mobilier174. Parmi les pratiques religieuses observées chez Quelques dispositions intentionnelles sont plus les Rutènes et les Arvernes, les puits et les fosses à particulièrement à signaler : offrandes jouent un rôle important. Les amphores • au fond du puits 1, sous le niveau d'amphores et italiques Dr. 1 et le vin occupent dans ces cavités dans une couche organique, un fond d'amphore ainsi que dans le grand sanctuaire de l'oppidum de calé verticalement servait de réceptacle à une Corent (Veyre-Monton, Puy de Dôme) une place poignée d'ossements de suidés. À côté, gisait un prépondérante. Nous insisterons plus particulière- vase balustre. Toujours à propos de cette cavité, ment sur cet aspect. on a pu également observer que le comblement supérieur était constitué de blocs lithiques, parfois À Rodez, depuis le XIXe siècle, une quarantaine volumineux, qui, compte tenu de l'état du dépôt de cavités à comblement organisé et particulier ont d'amphores sous-jacent, avaient été sans doute été mises au jour. Elles traduisent, avec plusieurs descendus et non jetés ; représentations anthropomorphes, une vocation • pour le puits 2, à sa base une cuvette quadrangu- religieuse forte, non (ou peu) mise en évidence laire aux angles arrondis contenait notamment une sur les autres oppida rutènes171. Ces structures amphore entière, brisée lors de son dépôt, ainsi que en creux, situées pour la plupart en marge des deux meules rotatives ; le tout scellé par une chape zones d'habitat précédentes (fig. 18), s'inscrivent de pierres disposées plus ou moins horizontale- plus particulièrement dans la moitié occidentale ment, dont des blocs de grès exogènes (fig. 35). et la bordure septentrionale du plateau, secteur Le fossé, aménagé dans le rocher, a un probablement à vocation cultuelle172. développement sud-nord quasi rectiligne d'un peu La fouille en 1989 du terrain de la caserne plus de 72 m pour, en moyenne, une largeur de 1,35 Rauch (site 142) – environ 2 hectares – constitue m et 0,60 m de profondeur175. De profil en forme un bon exemple du potentiel et de la nature des de “U” ou de “V” à fond plus ou moins plat, selon vestiges protohistoriques de cette zone de Rodez173. les secteurs, il présente un comblement effectué Situé à l'extrémité ouest du plateau, ce site n'a livré visiblement d'un seul jet et peu de temps après que des structures gauloises non bouleversées par son creusement, avec ses propres déblais et un très les occupations historiques postérieures comme important apport de mobilier surtout céramique176. cela est très souvent le cas intra muros. Il s'agit La morphologie et les dimensions du fossé, essentiellement d'un fossé, de trois puits et de neuf l'étude de son comblement et la topographie du fosses, aménagés, semble-t-il, à seule fin de recevoir terrain ne permettent pas d'y voir un aménagement des dépôts organisés (fig. 20). hydraulique ou de fortification. Il devait appartenir Les puits, creusés dans le substrat, ont entre 1,50 et 2,80 m de profondeur. Deux sont de plan quadrangulaire orienté selon les axes polaires (P. 174. Meules, céramiques presque toujours incomplètes, excep- 2 et 3) alors que le troisième est circulaire (P. 1). tionnellement de la vaisselle et des objets métalliques. 175. L’ouvrage débute brutalement au sud alors qu'au nord il vient se jeter, après un pendage marqué (5,5 %), dans le puits 3, dont il est rigoureusement contemporain. 176. Sur le plan spatial, ce dernier se présente le plus souvent 171. Gruat et Izac-Imbert 2006, 876-883 et 2007b, 78-85. sous la forme de concentrations de tessons d'amphores et de 172. Gruat et al. 1991, 104. céramiques, mêlées à des charbons de bois et des restes d'inci- 173. Ibid. nérations animales. 164 les rutènes, du peuple à la cité

Fig. 35. Vues du dépôt d’objets gaulois dans le puits 2 de la caserne Rauch (Rodez, Aveyron). Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 165

à un ensemble plus complexe, comme le laisse humaines mais animales (bovidés, ovicapridés et supposer la découverte en 2001, à proximité suidés) sur os frais183. Même conclusion, mais cette immédiate, d’un nouveau tronçon de fossé (site fois-ci sur des ossements inhumés184, pour le fond 190), de dimension comparable mais d’orientation d'un puits découvert lors du chantier des Jacobins185. légèrement différente (fig. 20)177. La relation entre le Ces restes fauniques retrouvés correspondent à la fossé et le puits 3 présente d’ailleurs de troublantes “trilogie classique” que l’on observe, sous d’autres analogies, à sept siècles de distance, avec le dispositif formes sacrificielles, dans les sanctuaires du nord de du bothros du sanctuaire d’époque archaïque de la Gaule. Sangri sur l’île de Naxos : un canal permettant Ces résultats, conjugués aux comblements l’écoulement du vin dans un puits creusé dans le organisés de certaines cavités, indiquent qu'il s'agit sol178. d'aménagements à offrandes, liés probablement Les fosses, creusées dans la terre vierge, à un culte chthonien. La découverte d'une statue exceptionnellement dans le substrat rocheux, ont anthropomorphe en bois (simulacrum) à la base toujours moins de 1 m de diamètre et moins de d'une des cavités de Segodunum186 et de deux 0,50 m de profondeur179. autres représentations de tradition gauloise en Jusqu’aux opérations archéologiques de la grès à proximité de zones de puits, assimilables à caserne Rauch, ces cavités étaient traditionnellement des divinités ou à des guerriers187, vient conforter interprétées comme des “puits funéraires”, en se cette hypothèse. Tout porte à croire que les dépôts basant sur les cavités du Toulousain, où la présence observés dans ces cavités sont le résultat d’un rituel d’os brûlés humains, authentifiés dans de très bien plus complexe dont nous n’appréhendons rares cas, fit conclure aux anciennes générations aujourd’hui que la dernière étape. Les ossements de chercheurs qu'il s'agissait de tombes stricto d’animaux brûlés renvoient à certaines pratiques sensu. On préfère maintenant utiliser le terme plus mentionnées par les sources antiques, notamment neutre de puits rituels ou à offrandes, lorsque des chez César188 et Strabon189, avec le célèbre épisode dépôts intentionnels sont avérés. En fait ces cavités, de sacrifices d’animaux et d’humains par le feu surtout les puits, peuvent recouvrir des réalités très dans des mannequins gigantesques en matériaux différentes180, parfois successives, où les sphères périssables à l’effigie d’un dieu190. Elles rappellent artisanale, domestique, religieuse, voire funéraire également les Brandopferplätze, c'est-à-dire les lieux peuvent s’interpénétrer. À la caserne Rauch, de sacrifices par le feu, dressés sur certains sommets l’étude ostéologique, menée conjointement par un du domaine alpin191, finalement assez proches, anthropologue181 et une spécialiste de la faune182, a par leur conception, des autels de cendre près des démontré que les os brûlés découverts dans les puits temples du monde grec comme à Olympie. et le fossé n'étaient pas le produit d'incinérations À propos des dépôts de la caserne Rauch, on ne manquera pas d'observer, comme pour nombre de cavités analogues de la Gaule192, que certains objets

177. Dausse 2001. 178. Paraskeva et Poux 2004, 191 et fig. 177, 189 et 190. 179. Leur remplissage, “moucheté” de charbons de bois, 183. Gruat et Izac-Imbert 2007, 84. comprend presque exclusivement des amphores et se trouve 184. I. Carrère. dépourvu de tout ossement et de véritables rebuts de la vie 185. Gruat 1993c. quotidienne. L’une des fosses a livré deux fonds d'amphores 186. Gruat 1992a. disposés verticalement, l’un servant de contenant à un col d'un 187. Boudet et Gruat 1993 autre de ces conteneurs, position observée plusieurs fois dans 188. BG, VI, 16-18. le fossé. 189. Géographie, Livre IV, 4,5. 180. Verdin, Vidal 2004a. 190. Gruat et Izac-Imbert 2007, 85. 181. E. Crubézy. 191. Buchsenschutz 2007, 172. 182. H. Martin. 192. Poux 2004. 166 les rutènes, du peuple à la cité

paraissent directement liés à quelques-uns des fondements de la société indigène : • les meules : l’agriculture et, par delà, la fertilité ou la fécondité ; • les amphores : le commerce et la consommation du vin d’Italie dans le cadre de banquets et de libations, un vin omniprésent puisque l’ensemble des structures, apparemment contemporaines, a fourni les restes d'au moins 270 amphores, ce qui, pour une capacité variant de 20 à 25 1 par conteneur, représente 5400 à 6750 1 de précieux breuvage ! On retrouve ce rôle central des amphores et du Fig. 36. Vue d'une fosse comblée d'amphores vin chez les Arvernes dans le sanctuaire de l’oppidum italiques Dr. 1 mise au jour lors de la fouille du de Corent où les tessons de 500 à 1000 amphores ont bâtiment républicain de La Graufesenque (Millau, Aveyron) (cliché L. Balsan, 1951). été mis au jour au voisinage des vestiges de quatre cuves en bois d’environ 1 m de côté193. Sur l'axe garonnais (Toulousain, Agenais), ces quasi-complets manifestement écrasés en place et puits livrent parfois de l'armement (casques), associés à des ossements brûlés (fig. 36). De telles symbole de l'aristocratie guerrière, et des dépôts structures ne sont pas sans rappeler les cavités à plus ostentatoires (vaisselle de bronze, seaux en bois offrandes connues désormais dans l'ensemble du d'if, etc.)194. monde celtique198 et dans plusieurs agglomérations De nouvelles recherches, notamment sur du territoire rutène199, en particulier à Rodez l'oppidum de l'Ermitage à Agen (Lot-et-Garonne)195 (supra). et sur le remarquable sanctuaire helvète du Sur le site de La Graufesenque, la question de Mormont196, sont venues depuis conforter les la présence d'un sanctuaire gaulois antérieur au conclusions avancées pour les cavités de Rodez197. complexe des eaux du Haut-Empire nous semble Chez les Arvernes de tels puits, avec des dépôts devoir ainsi être posée. Cette possibilité est renforcée organisés et/ou particuliers sont attestés sur par l'argument numismatique, comme le montre plusieurs sites du bassin de Clermont-Ferrand : parfaitement l'étude du faciès monétaire200 du site. Aulnat-Gandaillat, Le Brézet et Gondole. La prégnance des monnaies antérieures à Auguste, qui sont majoritaires dans certains secteurs des À Millau, les structures rattachables sans sanctuaires antiques, pose clairement le problème ambiguïté à la fin de l'âge du Fer sont peu variées et de pratiques de dépositions monétaires dès la fin de constituées par des foyers, des caniveaux aménagés l'âge du Fer. et de grandes structures en creux de type fosses. Dans le même ordre d’idée, les aménagements Ces dernières ont livré des assemblages de mobilier hydrauliques, sous forme de caniveaux empierrés, faisant la part belle au mobilier d'importation, repérés par L. Balsan, pourraient fournir un témoi- notamment aux amphores, dont des exemplaires gnage intéressant sur les premiers aménagements du sanctuaire des eaux, dont la chronologie s’ancre- rait dans la phase protohistorique du site. 193. Paraskeva et Poux 2004, 178-179 et fig. 191. 194. Boudet 1996 ; Verdin et Vidal 2004b. 195. Ibid. 196. Dietrich 2007a et b. 198. Poux 2004. 197. Même si quelques chercheurs pensent qu’il s’agit de struc- 199. Gruat, Izac-Imbert 2007 en dernier lieu. tures purement domestiques : Verdin et Bardot 2007. 200. Schaad et al., ibid., fig. 404, 405 et tableau 39 en particulier. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 167

Enfin, il nous paraît intéressant de revenir sur les Conclusion vestiges interprétés comme ceux d'une domus tardo- républicaine : des comparaisons régionales ont été L'ensemble des thématiques déclinées dans proposées201 ; elles concernent des bâtiments à usage le cadre du présent article – qu'il s'agisse des privé ou public, voire un temple comme celui de aspects territoriaux, économiques ou religieux – Baulaguet à Vieille-Toulouse (Haute-Garonne). s'appuie sur l'examen des données archéologiques En reprenant l'ensemble des éléments consti- actuellement disponibles. tutifs de ce dossier, il nous semble qu'une compa- Un certain nombre de dossiers comme, par raison assez convaincante peut être proposée avec exemple, les installations rurales commencent le sanctuaire hellénistique d':-Empuries, en Cata- tout juste à pouvoir être abordés à partir des deux logne202. Ce parallèle nous semble d'autant plus per- fouilles récentes des sites d'Al Claus (Varen, Tarn- tinent lorsque l'on dresse la liste des caractéristiques et-Garonne) et de l'Alba (Castres, Tarn). de ce complexe religieux, dédié à Asclepios, dieu de Nos connaissances des agglomérations de- la médecine, fondé au IVe siècle a.C., et doté, alors meurent – mais ce n'est pas propre aux Rutènes qu'on lui adjoint un sanctuaire dédié à Serapis, dieu – encore trop partielles et lacunaires à la fois pour chtonien, au IIe siècle a.C. des raisons d'accessibilité en milieu urbain (Albi, • d’une cella, décorée d'une mosaïque203 en opus Millau, Montans, Rodez) ou du fait de l'investisse- signinum ; ment très lourd en termes de moyens et de logis- • d'un dispositif hydraulique comportant une tique de recherche qu'il conviendrait de mettre en citerne à eau, un puits et un système d'amenée d'eau œuvre en milieu rural (Montmerlhe et, surtout, grâce à des canalisations en pierre, situées au ras du Miramont, si méconnu). sol pour les pratiques liées au rituel. Malgré ces réserves, certains dossiers, en moins Les fouilles de cet important sanctuaire de la d'une dizaine d'années, ont toutefois bien évolué Neapolis ont livré des ex-voto (représentations de notamment dans le cas de Rodez et de Millau, deux pied et jambe) mais également une série de vases agglomérations protohistoriques dont la géométrie miniatures204, tout à fait comparables aux pratiques générale paraît de mieux en mieux cernée. reconnues à La Graufesenque. Compte tenu du fait que l'ensemble du bâtiment L'ensemble de cette présentation, résolument n'a pas été dégagé lors des fouilles anciennes, il nous synthétique, voulait s'affranchir des frontières arti- paraît nécessaire de faire preuve de prudence dans ficielles générées par les découpages administratifs l'interprétation de cet édifice, dont l'identification départementaux actuels afin de proposer une lec- ne nous paraît pas définitive. ture plus globale du territoire rutène. Ce but n'a été Nous proposons, à titre de piste de réflexion, que partiellement atteint tant il est vrai que la re- la présence très probable d’un sanctuaire de la fin cherche protohistorique a connu des rythmes diffé- de l’âge du Fer dont la matérialisation classique, à renciés d'un secteur à l'autre et que certaines zones l’époque tardo-républicaine, a pu être concrétisée demeurent encore très mal documentées. par l’édification d’un bâtiment à colonnade. Le passage à une échelle de modélisation territoriale suffisamment vaste a permis cependant de s'affranchir, pour partie, de cet écueil et de mettre en évidence la partition territoriale que dessine la rivière Tarn. La vallée du Tarn constitue à nos yeux un axe structurant majeur dans les dynamiques 201. Schaad et al. ibid., 70-73. territoriales, économiques, religieuses et – sans doute 202. Marcet, Sanmarti 1990. 203. Marcet, Sanmarti 1990 ibid., p. 96. – politique d'un territoire rutène nécessairement 204. Marcet, Sanmarti 1990 ibid., 90. 168 les rutènes, du peuple à la cité

mouvant dans le contexte géopolitique particulier l'image d'un espace fortement structuré autour qui caractérise les relations, durant les deux derniers d'agglomérations interconnectées contrôlant tant siècles avant notre ère, entre le monde celtique et les ressources minières que les principaux secteurs Rome. artisanaux. Pouvoir politique, puissance écono- Le prisme économique ne saurait à lui seul tout mique et manifestations religieuses paraissent pro- expliquer et force est de remarquer, au-delà du gressivement se concentrer dans les mains d'une constat de la montée en puissance et de la prégnance aristocratie locale qui transparaît dans l'établis- du commerce italique, révélées par les évidences sement de domaines ruraux, dans le contrôle des archéologiques, que le jeu des alliances politiques districts miniers, dans les représentations que nous avec Rome et les interventions militaires de cette livre la statuaire sur pierre ou dans les quelques effi- dernière ont dû peser également lourdement sur la gies fournies par les frappes monétaires (Tatinos et genèse et l'évolution du territoire rutène. Attalus205). C'est un métissage subtil qui caractérise la société Activités minière, métallurgique et potière se rutène dans laquelle on perçoit à la fois certains conjuguent pour refléter l'image d'une cité indus- traits structurants typiquement continentaux, trieuse au riche potentiel naturel mais également comme la genèse des grands oppida et l'un de ses en termes de savoir-faire. Cette particularité n'a corollaires – la concentration des activités politiques, certainement pas échappé à Rome lorsqu'il s'est agi religieuses et artisanales –, mais également un de s'implanter territorialement de manière durable faisceau de caractères plus méditerranéens comme, au-delà des limites de la Narbonnaise. par exemple, le phénomène des grottes sanctuaires. La mise en place de sociétés contrôlant les Le territoire rutène des deux siècles qui précèdent principaux districts miniers, la mainmise impériale les réformes augustéennes est un passionnant sur une partie d'entre eux, l'installation des deux sujet d'étude. Il constitue un véritable creuset où centres potiers majeurs à l'échelle de l'Empire que fusionnent contacts méridionaux et apports plus vont devenir Montans et Millau, constituent autant septentrionaux en pleine mutation. Cet état de fait d'arguments décisifs à verser au dossier rutène qui explique le jeu des comparaisons auquel nous avons plaident en faveur d'une intégration bien planifiée, soumis les données archéologiques et textuelles de longue date, antérieurement aux campagnes en intégrant des référents puisés tantôt dans les césariennes en Gaule. données de la Transalpine tantôt dans l'orbe des À ce titre, il n'a pas échappé aux principaux Arvernes. Ce jeu de balancier permet ainsi de ne pionniers de la Protohistoire intéressés par ces pas proposer une lecture univoque mais d'ouvrir questions que furent A. Albenque, L. Balsan, des pistes de réflexion et un panel comparatif M. Labrousse, J. Lautier, A. Soutou ou, plus près de beaucoup plus riche que la simple opposition nous, des chercheurs comme R. Boudet et L. Dausse, retenue par l'historiographie traditionnelle entre que périodes gauloise et gallo-romaine devaient être Gaule chevelue et Narbonnaise. Le territoire rutène analysées comme un continuum. se place ainsi au cœur de nos réflexions moins Les élites rutènes sont au cœur d'une mutation, en termes antagonistes que de complémentarité. amorcée dès la fin du IIe siècle a.C., qui va les La dichotomie territoriale que nous avons mise conduire tout naturellement au passage du territoire en évidence intègre des facteurs multiples qui ne à la Cité. sauraient se résumer aux seules conséquences des campagnes militaires.

L'ensemble des traits propres à ce territoire que nous avons essayé de mettre en évidence renvoie 205. Perrier et al. 2008. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 169

Annexe (Lezoux) / 50. Bois Picot (Lezoux-63) / 51. L’Étang Fig. 21. Liste des sites : (Lezoux-63) / 52.3 Rue M. Leclerc (Lezoux-63) / 1. Bégues (03) / 2. La Montée du Loup 53. Les Charmes (Lezoux-63) / 54. Layat (Lempty-63) (Charmeil-03) / 3. Les Chenaux (Chavroches-03) / / 55. Entraigues (63) / 56. L’Enfer (La Roche- 4. Les Bergers (Cindré-03) / 5. Les Meillards Blanche-63) / 57. Château (Mirefleurs-63) / (Cindré-03) / 6. Malavaux (Cusset-03) / 7. Viermeux 58. Niege-Bœuf/Rochefort (Gerzat-63) / 59. (Cusset-03) / 8. Les Chazoux (Gannat-03) / 9. Bel-Air Malmouche, Puy du Mur (Dallet-63) / 60. Champ (Lapalisse-03) / 10. Les Blanchards (Montaigu-le- clos/Les Vionots 2 (Chappes-63) / 61. Biopole/ Blin-03) / 11. Les Fits (Saint-Rémy-en-Rollat-03) / La Montille/Coin du Roi/La Pégoire/Le Bournet/ 12. Varennes-sur-Allier (03) / 13. Vichy (03) ? / 14. Le Champ de la Boule/Le Paquier/Le Teixtoux/ Clos Clidor (Aigueperse-63) / 15. Le Brézet (rues Les Charmes/Puy Chaney/Verger Chassots (Saint- Georges Besse, Pierre Boulanger, Louis Blériot, Beauzire-63) / 62. Chazal/La Rochelle, La Motte, Jules Verne, rue Gutenberg/Palissy, rue Jules Marmilhat/Le Pontel (Lempdes-63) / 63. Saint- Verne et Louis Blériot, Dolet/Desdevises du Désert, Georges, Les Redons (Les Martres-d’Artière-63) Fallières/Nohanent, etc.) (Clermont-Ferrand-63) / 16. / 64. Cornille/L’Aigue 1/La Molle/Le Breuil/Le Suc Gandaillat (Clermont-Ferrand-63) / 17. Gondole/Les du Claux/Les Littes/Les Ormeaux/Lignat/Pâtural Chaumes (Le Cendre-63) / 18. Corent (Les Martres- Redon (Lussat-63) / 65. Le Gourgat/Puy de Sounely de-Veyre-63) / 19. Gergovie/Chemin de Villard (Aubiere-63) / 66. Champ Madame (Beaumont-63) / et Bourg de Donnezat/Creux du Lac/Ferme de 67.Les Littes (Pérignat Les Sarliève-63) / Gergovie (La Roche Blanche-63) / 20. Le Bay/Pont 68. Pérignat-les-Allier / 69. Le Prè de l'Enclos de Longues/Rue du Lot/Saint-Jean/Coudioux (Les (Marsat-63) / 70. Laire (Vertaizon-63) / 71. Chavaroux Martres-de-Veyre-63) / 21. La Grande Borne/Aulnat/ (63) / 72. Charbonnières-les-Varennes ? (63) / rue Elisée Reclus, etc. (Clermont-Ferrand-63) / 73. Basilique (Brioude-43) / 74. Chaumet / Chazelle- 22. Pontcharaud III/IV (Clermont-Ferrand-63) / Haut / Plaine de Mèze (Saint-Just-près-Brioude-43) 23. Le Pâtural (Clermont-Ferrand-63) / 24. Sarliève / 75. Babory, Plâteau de Chadecol/Chapelle (La Barrière de Cournon, Chez Bonnabry, Las d'Alagnon/Les Clauses (Blesle-43) / 76. Chancenat Peyras, rue Maurice Bellonte, Le Calvaire, Les (Chambezon-43) / 77. Védrines (Saint-Étienne-sur- Quériaux, La Grande Halle d’Auvergne, rue Blesle-43) / 78. Escrou (Autrac-43) / 79. Champ Sarliève, etc.) (Cournon-d’Auvergne-63) / clos (Espalem-43) / 80. Quatre chemins (Saint- 25. Chaniat/Bugheas, Pre Guillot, Grand Noualhat, Beauzire-43) / 81. Balzac (Saint-Géron-43) / Le Lac, La Croix de Bois, Le Mas, Les Oches, 82. Besse (Lempdes-43) / 83. La Rampaneyre Villevaud, Chalomet (Malintrat-63) / 26. Rue Albert- (Saignes-15) / 84. Espinasse (Collandres-15) / Élisabeth/rue Alsace/rue Clovis Hugues/rue des 85. Landeyrat (15) / 86. Champ Cairrat, Bouchet/ Quatre Passeports/Le Clos Brulé/ Praslong, Puy du Clausettes (Auriac-l’Eglise-15) / 87. Loubieres Sault/Ronzieres est (Clermont-Ferrand-63) / (Rageade-15) / 88. Les Veyrines (Vernols-15) / 27. Côte-de-Clermont (Clermont-Ferrand/ 89. Puy de Mathonière (Allanche-15) / 90. L’Allanche Blanzat-63) / 28. La Tourette/Le Courret/Les Redons (Sainte-Anastasie-15) / 91. Font d’Arcueil/Rasa du (Pont-de-Château-63) / 29. Cîme des Bruyères Comte (Massiac-15) / 92. Sud du Morial/Morial- (Pulvérières-63) / 30. Le Brus (Saint-Ours-63) / Rougeadt (La Chapelle-Laurent-15) / 31. Les Sapins (Manzat-63) / 32. Temple de Mercure 93. Coussargues/La Besseyre (Bonnac-15) / 94. (Orcines-63) / 33. Voingt / 34. Petit et Grands Lezats Suc de Vedrine (Saint-Mary-le-Plain-15) / 95. (Bas-et-Lezat) / 35. Maréchal (Romagnat-63) / Combes, Suc de la Gelade/Cotavure/d’Avenaud/ 36. Bellecombe 4/La Mothe l’Etang (Artonne-63) Malavac/Signaride (Saint-Poncy-15) / 96. Suc de / 37. Sous Marmoitonne (Beauregard-Vendon-63) Larmu/Les Clauses (Charmensac-15) / 97. Labaylie / 38. Magouroux (Saint-Anthème-63) / 39. Suc (Ladinhac-15) / 98. Laborie-Est/Les Prades (Saint- du Tour (Saint-Just-de-Baffie-63) / 40. Balayoux Santin-de-Maurs-15) / 99. Saint-Marmet-la-Salvetat (Grandrif-63) / 41. La Masse (Ambert-63) / 42.Rives (15) / 100. Le Roc de Carlat (Carlat-15) / de l’Ailloux (Brenat-63) / 43. Carcoirat/Prat Vieux 101. Landeyroux, La Latte/l’Usclade (Ferrieres-Saint- (Le Broc-63) / 44. Judzarat (La Sauvetat-63) / 45. Mary-15) / 102. Cheylat (Celles-15) / Les Guerins sud (Glaine-Montaigut-63) / 46. Reignat 103. Neussargues-Moissac Pont-Vieux / 104. Puy de (Bélimeix-63) / 47. Chevaleras (Prompsat-63) / Barre (Talizat-15) / 105. Le Saillant (Rézentières-15) 48. La Chapelle de Pessat (Riom-63) /49. Fontoriol / 106. Saint-Flour (15) / 107. Roffiac (15) / 108. 170 les rutènes, du peuple à la cité

Tuiles hautes, Tuiles basses (Montchamp-15) / / 177. Bruhnac (Baraqueville-12) / 178. La Valière 109. Les Pouseyres (Saint-Georges-15) / 110. (Baraqueville-12) / 179. Mont-Seigne (Saint Le Puy d’Issolud (Vayrac-46) / 111. Lescudilliers Laurent-du-Lévézou-12) / 180. Serre de Montgros (Aurillac-15) / 112. Arpajon (15) / 113. Laroque (Vebron-48) / 181. Saint-Pierre-de-Najac (Miramont- (Montvalent-46) / 114. Le Bourgnétou (Pinsac-46) / de-Quercy-46) / 182. La Foun, Les Pradals 115. Pech del Catel (Le Roc-46) / 116. Les Césarines (Quins-12) / 183. Bounafouzen, Le Garrigol, La (Saint-Jean-Lespinasse-46) / 117. Les Rousses Combe (Camboulazet-12) / 184. Pareloup (Canet-de- (Saint-Symphorien-de-Thénières-12) / 118. Javols Salars/Salles-Curan-12) / 185. Saint-Martin-des-Faux (48) / 119. La Cabillière (Saint-Simon-46) / 120. Pech (Arvieu-12) / 186. Pic-de-Suège (Rivière-sur-Tarn-12) des Teulières (Reyrevignes-46) / 121. Bez-Bedenne / 187. Azinières (Saint-Beauzély-12) / 188. Les (Florentin-la-Capelle-12) / 122. Sainte-Eulalie Combes, Plo de Maury, Rancillagou (Camjac-12) / (Espagnac-Sainte-Eulalie-46) / 189. Le Camp-Grand, Bonnefon, Bouvert, Naucelle 123. Capdenac (46) / 124. Murcens (Cras-46) / 125. gare, Les Peyronies (Naucelle-12) / Puy du Caylar (Viviez-12) / 126. Girmou (Firmi-12) 190. Roufiac (Cabanès-12) / 191. Bois Redon, / 127. La Coste, les Clédieyres (Pailhers-48) / 128. Crespin (Crespin-12) / 192. Le Peyronenc (Tauriac- Le Truc (Saint-Bonnet-de-Chirac-48) / 129. Vielh- de-Naucelle-12) / 193. La Calmésie, Miramont Mur (Espalion-12) / 130. Peyresignade (Peyrusse- (Centrès/Saint-Just-12) / 194. Puech d’Andan le-Roc-12) / 131. Cementeri-Biel, Mas Crouchou (Millau-12) / 195. Montpellier-le-Vieux (La Roque- (Auxillac-48) / 132. Chanac (48) / 133. Le Puech Sainte-Marguerite-12) / 196. Riou-Ferrand de Briounas (Cruéjouls-12) / 134. L’Impernal (Millau-12) / 197. La Graufesenque, Le Rajol, Le (Luzech-46) / 135. La Gleio del Maou (Montsalès-12) Roc (Millau-12) / 198. Brocuéjouls (Millau-12) / / 136. Ron de Gleizo (La Canourgue-48) / 137. 199. La Granède (Millau-12) / 200. Issis à Creissels Les Clapiès (Rodelle-12) / 138. La Galaubie (Millau-12) / 201. Bel-Air I (Creissels-12) / (Rodelle-12) / 139. Cadayrac (Salles-la-Source-12) 202. Mederplau (Creissels-12) / 203. Le Rajal del / 140. Souyri (Salles-La-Source-12) / 141. Gaïfié Gorp (Millau-12) / 204. Fontanelles (Viala-du- (Saint-Jean-de-Laur-46) / 142. Biars (Arcambal-46) Tarn-12) / 205. Puech d’Ambouls (Nant-12) / 206. / 143.Campfarous (Saint Saturnin-de-Lenne-12) Roc de l’Aigle (Nant-12) / 207. Al Claus (Varen-82) / 144. L’Ancise (Campagnac-12) / 145. La Peço / 208. Lecanaut (Le Riols-81) / 209.Belvert (Saint- Mézieyro (Ispagnac-48) / 146. La Cham du Marazeil Martin-Laguépie-81) / 210. La Combe de Gabriel (Ispagnac-48) / 147. Le Baguet (Druelle-12) / (Le Ségur-81) / 211. La Tanguine (Caussade-82) 148. Floyrac (Onet-Le-Château-12) / 149. La / 212. Béchalade (-81) / 213. Les Landes Rivière (Campagnac-12) / 150. Altès (Sévérac-le- (Milhars-81) / 214. Bournazel (81) / 215. Château-12) / 151. Le Puech (Buzeins-12) / 152. La (Bournazel-81) / 216. Maymac (Moularès-81) / Garrigue (Druelle-12) / 153. Rodez (12) / 154. Le 217. Les Combes (Monestiés-81) / 218. Al Bosc Puech (Sévérac-le-Château-12) / 155. Les Fonds/ (-81) / 219. Les Soulières (Souel-81) / Vayssas (Sévérac-le-Château-12) / 156. Auberoque 220. Vindrac-Alayrac(81) / 221. La Pyramide (Sévérac-le-Château-12) / 157. Col de Lagarde (Penne-81) / 222. Penne (81) / 223. Le Cuzoul (Lapanouse-de-Sévérac-12) / 158. La Bartelle (-81) / 224. Sainte-Rafine (Albias-82) (Sévérac-le-Château-12) / 159. L’Eschino d’Ase / 224. Caprou (Meauzac-82) / 225. Récaté (Ispagnac-48) / 160. Le Cranton (Compolibat-12) (Moissac-82) / 226. La Maureillé, La Martrié, / 161. L’Auzéral (Savignac-12 / 162. La Maladrerie La Favarié, As Camps (Noailles-81) / 227. Côte (Villefranche-de-Rouergue-12) / 163. Roc de la du Thouron (Virac-81) / 228. La Barthetelière Fare (Laval-du-Tarn-48) / 164. Clapas-Castel (La (Monestiés-81) / 229. La Bouysse (Monestiés-81) / Capelle-48) / 165. Ayrinhac (Bertholène-12) / 230. Pergassant (Virac-81) / 231. Lafon (Labastide- 166. Les Poujols (Laissac-12) / 167. Boucays Gabausse-81) / 232. Sainte-Marguerite (Le (Laissac-12) / 168. Douzoumayroux (Laissac-12) Garric-81) / 233. Le Riols (Taïx-81) / 234. As Camps, / 169. Le Roc d’Ugnes (ou Courry) (Lavernhe-12) Marlaux, Notre-Dame de la Gardelle, Saint-Etienne, / 170. Le Samonta (Sévérac-le-Château-12) / Bresser, Mouysset (Villeneuve-sur-Vère-81) / 171. Montmerlhe (Laissac-12) / 172. Seveyrac 235. Lascombes (Le Garric-81) / 236. Le Combal 3 (Moyrazès-12) / 173. Mas de Lafon (Sanvensa-12) (Cahuzac-sur-Vère-81) / 237. Les Mazes (Cahuzac- / 174. Mongen (Sanvesa-12) / 175. Puech de sur-Vère-81) / 238. La Resclause (Cahuzac-sur- Cluzel (Sanvensa-12) / 176. Vors (Baraqueville-12) Vère-81) / 239. Prat-Bourdet (-81) / Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 171

240. Canteduc (La Bastide-Pradines-12) / Agudet, Firequiouls, La Plaine, La Blanquine, Fau 241. Butte de Sargel (Saint-Rome-de-Cernon-12) / Couyoul (Murat-sur-Vèbre-81) / 300. La Ténézole 242. Les Issartous (La Bastide-Pradines-12) / 243. (Nages-81) / 301. La Beluyère, Castres, château Mas de Marcorelles, Mas Sanal (Sainte Eulalie- du Causse/Le Cros, Gourjade, Grangeottes, de-Cernon-12) / 244. Le Cenel, Puech de la Vaysse Lameilhé, Les Planettes, Saint-Jean (Castres-81) (La Cavalerie-12) / 245. Le Roc Troué (Sainte / 302. En Vialatte (Fréjeville-81) / 303. En Gélis Eulalie-de-Cernon-12) / 246. Taulan (Roquefort- (-81) / 304. Le Moulin Neuf (Saint-Paul- sur-Soulzon-12) / 247. Le Combalou (Roquefort- Cap-de-Joux-81) / 305. En Fallières (Prades-81) sur-Soulzon-12) / 248. Puech de Boussac, Caylus / 306. En Guille Haut (-81) / 307. En Blazy (Saint-Affrique-12) / 249. La Vialette (Viala-du-Pas- (-81) / 308. En Senegre (Magrin-81) / de-Jaux-12) / 250. Puech de Mus (Sainte Eulalie- 309. Beylague (Puylaurens-81) / 310. En Balaguier de-Cernon-12) / 252. La Vayssière (L’Hospitalet-du- (-81) / 311. L’Embayle (Cuq-Toulza-81) Larzac-12) / 253. La Borie des Paulets (Brasc-12) / 312. Bois Haut (Cuq-Toulza-81) / 313. La Salle, / 254. Condamines (Cornus-12) / 255. Champ de Les Vidals (Péchaudier-81) / 314. Le Château Quercy (La Couvertoirade-12) / 256. Villeneuve- (-81) / 315. L’Engarrique (Mouzens-81) du-Puech (Ambialet-81) / 257. Le Trou des Anglais / 316. La Roquette (Aguts-81) / 317. Mouzens (Ambialet-81) / 258. Le Brugas (-81) / (81) / 318. Saint-Barthélémy-le Crouzel-Orrives 259. Alban (81) / 260. Le Ramel (Gissac-12) / 261. (-81) / 319. Solomiac (Palleville-81) / Fon Cousine (Gissac-12) / 262. Albi (81) / 263. 320. Le Barbier (Saïx-81) / 321. Vieille-Toulouse Bernesque (-81) / 264. Rivières (81) / (31) / 322. Raouly/Le Travers des Bessous 265. Galabert, Sabatterie (Lisle-sur-Tarn-81) / 266. (Viviers-lès-Montagnes-81) / 323. Laucate Landas Peyrasset (Florentin-81) / 267. Panet (Brens-81) / (Labruguière-81) / 324. Lacalm (-81) 268. Brens (81) / 269. Prat-Castel (-81) / 270. / 325. Berniquaut (Sorèze-81) / 326. Lodève (34) Lauder/Pont-de-Lauder (Brens-81) / 271. Le Nay / 327. Lagamas (Arboras-34) / 328. Les Pradels (Técou-81) / 272. Montans (81) / 273. La Montresse, (Montpeyroux-34) / 329. Le Rocher des Vierges Beulaygue, Baget, Saint-Robert, Foncoussières, (Saint-Saturnin-34) / 330. La Mourade (Lunas-34) / Biau, Bellegarde, Saint-Jean-de-Blaunac, Las Peiras 331. Le Plô de Brus (Rosis-34) / 332. Nega-Saume (Rabastens-81) / 274. Les Trégats-Est (Loupiac-81) (Saint-Guiraud-34) / 333. La Croix-de-Gibret (La / 275. Le Bosc (-81) / 276. Patracou Vacquerie-34) / 334. Cornils (Lacoste-34) / 335. (Coufouleux-81) / 277. La Souque (Coufouleux-81) Rouens (Liausson-34) / 336. Les Clapouses (Saint- / 278. Les Obits (Mézens-81) / 279. Saint-Pierre Felix-de-Lodez-34) / 337. Puech-Rouch (Clermont- (Mézens-81) / 280. Saint-Cyriaque (-81) l’Hérault-34) / 338. Saint-Jean (Liausson-34) / 339. / 281. Le Lucassou (-81) / 282. La L’Estagnol (Clermont-l’Hérault-34) / 340. Saint-Peyre Chicane (Montfa-81) / 283. La Coffe, Montcuquet, (Clermont-l’Hérault-34) / 341. La Thorie (Clermont- La Bertrandié, La Garriguié, Raffanel, Saint- l’Hérault-34) / 342. Peyre-Plantade (Clermont- Rémy (-81) / 284. Le Colombier/Péprat l’Hérault-34) / 343. Le Roc-du-Cayla (Nébian-34) (-81) / 285. Bourniquel, (-81) / 344. Gorjan (Clermont-l’Hérault-34) / 345. La / 286. Sainte-Juliane (-81) / 287. Salamane (Brignac-34) / 346. Gaujour (Nébian-34) District minier de Montagnol (12) / 288. District / 347. Les Neuf-Bouches (Péret-34) / 348. Gissos minier de Lascours (Ceilhes/Rocozels-34) et du (Aspiran-34) / 349. Le Château (Cabrières-34) / Maynes (Avène-34) / 289. Les Castellas (Saint- 350. Croix de Garel (Fontès-34) / 351. Carlencas Felix-de-l’Héras-34) / 290. RD 142 Roqueredonde (Fontès-34) / 352. La Vérune (Neffiès-34) / 353. (34) / 291. Rouvignac (Avènes-34) / 292. La Les Landes (Adissan-34) / 354. Le Puech Crochu Picatières (Avènes-34) / 293. Dent de Saint-Jean (Saint-Bauzille-de-la-Sylve-34) / 355. La Gure (Brusque-12) / 294. Bouche-Payrol (Brusque-12) / (Vendémian-34) / 356. Val Mal (Pouzols-34) / 357. 295. Burgayrette (Barre-81) / 296.Ferrières (Moulin- Mont-Redon (Vendémian-34) / 358. Saint-Gervais Mage-81) / 297. Liatge (Moulin-Mage-81) / 298. (Plaissan-34) / 359. Les Rouvières (Le Pouget-34) Laucate Landas (-81) / 299. Combe de / 360. L’Hermitage (Paulhan-34) / 361. Les Barthes Randy, La Caucarié, Grand Champ, Lagarde, Le (Lézignan-la-Cèbe-34) / 362. Saint-Pierre-de-Pabiran Causse, Les Rouquettes, Les Tourelles, Fontbonne, (Montagnac-34) / 363. Pioch-du-Télégraphe (Aumes) Le Serré, Salles, Le Lauzié, L’Ebessou/La Fayssotte, / 364. Les Eymets (Arzenac-de-Randon-48) / 365. Plos, Le Champ de la Roque, Le Passiéirou, Puech Le Village (Saint-Bauzille-de-la-Sylve-34) / 366. Le 172 les rutènes, du peuple à la cité

Bosc, Les Mousquetiès (Vénès-81) / 367. Peyrelade d'Auguste (Saint-Maurice-de-Navacelle-34) / 65. (Rivière-sur-Tarn-12) / 368. La Najasse (Bozouls-12) Coutarel (Poulan-Pouzols-81) / 66. Montans (81) / / 369. Champ de Cueye (Sévérac-l’Eglise-12) / 370. 67. La Montresse / 68. Las Peiras (Rabastens-81) / Puech de la Vaysse (La Cavalerie-12). 69. Les Castellas (Saint-Felix-de-l'Héras-34) / 70. Les Signoles (Pégairolles de l'Escalette-34) / 71. RD 142 Fig. 22. Liste des sites : Roqueredonde (34) / 72. District minier de Lascours 1. Javols (48) / 2. Les Eymets (Arzenc-de- (Ceilhes/Rocozels-34) / 73. Les Mathes (Avène-34) / Randon-48) / 3. La Gleio del Maou (Montsalès-12) / 74. Le Lucassou (Montdragon-81) / 75. Le Bosc, les 4. Murcens (Cras-46) / 5. La Coste et les Clédieyres Mousquetiès (Vénès-81) / 76. Le Grézac (Lodève-34) (Pailhers-48) / 6. Le Truc (Saint-Bonnet-de-Chirac-48) / 77. Le Rocher des Vierges (Saint-Saturnin-34) / 78. / 7. Le Puech du Caylar (Saint-Christophe-Vallon-12) Grotte-des-Fées (Montpeyroux-34) / 79. Lagamas / 8. Lou Chasset à Langlade (Brenoux-48) / 9. (Arboras-34) / 80. Les Pradels (Montpeyroux-34) Cadayrac (Salles-La-Source-12) / 10. Rouffiac / 81. La Coffe (Lautrec-81) / 82. Le Colombier/ (Saint-Bauzile-48) / 11. Biars (Arcambal-46) / 12. Péprat (Puycalvel-81) / 83. La Bertrandié Ron de Gleize (La Canourgue-48) / 13. La Rouvière (Lautrec-81) / 84. La Chicane (Montfa-81) / 85. (Chanac-48) / 14. L'Ancise (Campagnac-12) / 15. Raffel (Montpinier-81) / 86. Saint-Jean (Castres-81)/ Banassac (48) / 16. Altès (Sévérac-le-Château-12) 87. Les Planettes (Castres-81) / 88. Gourjade / 17. L'Eschino d'Ase (Ispagnac-48) / 18. Grotte (Castres-81) / 89. En Vialatte (Fréjeville-81) / 90. Guiraud (Sainte-Enimie-48) / 19. Le Cranton Chemin du Terrier (Castres-81) / 91. Lameilhé (Compolibat-12) / 20. Le Puech (Buzeins-12) / (Castres-81) / 92. Le Plô de Brus (Rosis-34) / 21. Rodez (12) / 22. L'Auzéral (Savignac-12) / 93. Les Moullières (Jonquières-34) / 94. Cornils 23. La Bartelle (Sévérac-le-Château-12) / 24. (Lacoste-34) / 95. Les Clapouses (Saint-Felix-de- Bellas (Sévérac-le-Château-12) / 25. Les Poujols Lodez-34) / 96. Lussac (Ceyras-34) / 97. La Thorie (Laissac-12) / 26. Montmerlhe (Laissac-12) / 27. (Clermont-l'Hérault-34) / 98. Saint-Peyre (Clermont- La Maladrerie (Villefranche-de-Rouergue-12) / l'Hérault-34) / 99. L'Estagnol (Clermont-l'Hérault-34) 28. Baume-Brune (Florac-48) / 29. Mas Marcou / 100. Peyre-Plantade (Clermont-l'Hérault-34) / (Flavin-12) / 30. Bounafouzen (Camboulazet-12) / 101. La Salamane (Brignac-34) / 102. Val Mal 31. Pareloup (Canet-de-Salars-12) / 32. Céliose (La (Pouzols-34) / 103. Le Village (Saint-Bauzille-de- Cresse-12) / 33. Costeguizon (Meyrueis-48) / 34. la-Sylve-34) / 104. La Plaine (Pouzols-34) / 105. Al Claus (Varen-82) / 35. Montpellier-le-Vieux (La La Gure (Vendémian-34) / 106. Le Roc-du-Cayla Roque-Sainte-Marguerite-12) / 36. Le Camp-Grand (Nébian-34) / 107. Gorjan (Clermont-l'Hérault-34) (Naucelle-12) / 37. La Graufesenque, Le Rajol, Le / 108. Malmont (Villeneuvette-34) / 109. Gaujour, Roc (Millau-12) / 38. La Granède (Millau-12) / 39. Campaurus, Mouillières (Nébian-34) / 110. Mont- Les Cascades (Creissels-12) / 40. Puech d'Ambouls Redon (Vendémian-34) / 111. Les Rouvières (Le (Nant-12) / 41. La Barthetelière (Monestiés-81) / Pouget-34) / 112. Saint-Gervais (Plaissan-34) / 113. 42. Cosa (Albias (82) / 43. Roc de l'Aigle (Nant-12) Condamines (Tressan-34) / 114. Gissos (Aspiran-34) / 44. Le Rajal del Gorp (Millau-12) / 45. Dolmen du / 115. Les Neuf-Bouches (Péret-34) / 116. Le Brounc (Saint-Rome-de-Tarn-12) / 46. Canteduc (La Château (Cabrières-34) / 117. La Vérune (Neffiès-34) Bastide-Pradines-12) / 47. Butte et Grotte I de Sargel / 118. Les Landes (Adissan-34) / 119. L'Hermitage (Saint-Rome-de-Cernon-12) / 48. Les Issartous (La (Paulhan-34) / 120. Ricausset (Campagnan-12) Bastide-Pradines-12) / 49. Pergassant (Virac-81) / / 121. Auberguets, Les Caunes-Bas-Ouest, La 50. Lascombes (Le Garric-81) / 51. Celles (Cagnac- Paume-Rouge, Virins (Saint-Pargoire-34) / 122. les-Mines-81) / 52. Le Roc Troué (Sainte Eulalie- Lavagnac (Montagnac-34) / 123. Saint-Pierre-de- de-Cernon-12) / 53. Mas de Marcorelles (Sainte- Pabiran (Montagnac-34) / 124. Pioch-du-Télégraphe Eulalie-de-Cernon-12) / 54. La Vialette (Viala-du- (Aumes) / 125. En Fallières (Prades-81) / 126. Pas-de-Jaux-12) / 55. La Vayssière (l'Hospitalet- Cordouls (Puylaurens-81) / 127. Raouly/le Travers du-Larzac-12) / 56. L'Ourtiguet (Sainte-Eulalie-du- des Bessous (Viviers-lès-Montagnes-81) / 128. Les Cernon-12) / 57. Plaine de Bedos (Saint-Affrique-12) Vidals (Péchaudier-81) / 129. Saint-Barthélémy- / 58. La Presqu'île (Ambialet-81) / 59. Albi (81) / Le Crouzel-Orrives (Montgey-81) / 130. Solomiac 60. Champ de Quercy (La Couvertoirade-12) / 61. (Palleville-81) / 131. Berniquaut (Sorèze-81) / 132. Mouniès (Le Cros-34) / 62. Le Ramel (Gissac-12) / Campfarous (Saint-Saturnin-de-Lenne) / 133. 63. La Combe du Rouquet (Gissac-12) / 64. Aven Mas Roussenq (Saint-Guiraud-34) / 134. La Font- Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 173 du-Mourgue (Liausson-34)/ 135. La Ramasse Bibliographie (Clermont-l'Hérault-34) / 136. Montredon (Laval- du-Tarn-48) / 137. Puech Caut (Sainte-Eulalie-du- Albenque, A. (1948) : Les Rutènes, Etudes d'histoire, Cernon) / 138. Les Crouzets (Saint-Saturnin-34) / d'archéologie et de toponymie gallo-romaines, 139. Le Causse (Lieuran-Cabrières) / 140. Corent Rodez. (Veyre-Monton-63) / 141. Le Bay (Les Martres-de- Veyre-63) / 142. Gondole (Le Cendre-63) / 143. Balsan, L. (1963a) : “Temples et fana des Rutènes”, Gergovie (La roche Blanche-63) / 144. Malintrat Procès Verbaux de la Société des Lettres, Sciences (Chaniat-63) / 145. Patural (Clermont Ferrand-63) et Arts de l'Aveyron, 38, 265-271. / 146. La Grande Borne (Clermont-Ferrand-63) / 147. Rue Elysée Reclus (Clermont-Ferrand-63) / ———— (1963b) : “L'oppidum de Miramont, 148. Gandaillat (Clermont Ferrand-63) / 149. Le Bru commune de Centrès”, Procès Verbaux de la Société (St Ours-63) / 150. Beauclair (Voingt-63) / 151. Puy des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, 38, 46-48. de Barre (Andelat-15) / 152. Clos des Cordeliers Balsan, L. et Braemer Fr. (1951) : Compte-rendu (Brioude-43) / 153. Chancenat (Chambezon-43) / des fouilles de La Graufesenque, commune de 154. Saint-Christophe sous Dolaison (43) / 155. Le Millau (Aveyron), rapport dactylographié, SRA Midi- Puy en Velay-43) / 156. Marcilhac (Saint-Paulien-43) Pyrénées. / 157. Saint-Paulien (43) / 158. Champ Fairier (Beauzav-43) / 159. Basset (Bas-en-Basset-43) / 160. Balsan, L. et L. Dausse (1982) : “Suite de l'inventaire Clauzels (Chomelix-43) / 161. Fontboine (Saint-Jean- de l'archéologie gallo-romaine de Rodez (1948- d'Aubrigoux-43) / 162. Fontoriol (Lezoux-63) / 163. 1979)”, Procès Verbaux de la Société des Lettres, Les Souils (Arlempdes-43). Sciences et Arts de l'Aveyron, 43, 59-80.

Barral, Ph, A. Daubigney, C. Dunning, G. Kaenel et M.-J. Roulière-Lambert, éd. (2007) : L'âge du Fer dans l'arc jurassien et ses marges. Dépôts, lieux sacrés et territorialité à l'âge du Fer, Actes du XXIXe colloque international de l’AFEAF (Bienne, 5-8 mai 2005), Paris (Annles Littéraires de l'Université de Franche-Comté, 826).

Barruol, G. (2000) : “Les peuples préromains du Sud du Massif Central d’après les sources écrites”, in : Dedet et al., éd. 2000, 7-18.

Beaumont, M. de (1874) : “Indication des centres de population établis à l’époque gallo-romaine, tels que oppida et camps retranchés”, Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, 10, 249-259.

Bonal, A. (1885) : Comté et Comtes de Rodez.

Boudartchouk, J.-L. (2002) : “Les Eleutètes de César : une hypothèse relative à leur localisation”, Vivre en Rouergue, Cahiers d'archéologie aveyronnaise, 16, 97-99.

Boudet, R. éd. (1986) : Autour de l'oppidum gaulois de Montmerlhe à Laissac (Aveyron), Laissac, plaquette d’exposition, Laissac. 174 les rutènes, du peuple à la cité

Boudet, R. (1986) : “L'oppidum de Montmerlhe, d’agglomérations gauloises chez les Rutènes”, in : Laissac (Aveyron)”, in : Boudet, éd. 1986, 13-17. Buchsenschutz et al. éd. 2009, ??.

———— (1989) : “Troisième année de recherche Comité Départemental d’Archéologie du Tarn (CDA) sur l'Oppidum de Montmerlhe (Laissac)”, Vivre en (1995) : Le Tarn, 81, Carte archéologique de la Gaule, Rouergue, Cahiers d'archéologie aveyronnaise, 3, Paris. 20-27. Cunliffe, B. (2001) : Les Celtes, Paris, 2001 (traduit de Boudet, R., éd. (1994) : L’Age du Fer en Europe sud- l’anglais par Patrick Galliou). occidentale, Actes du XVIe colloque international de l’AFEAF (Agen, mai 1992), Bordeaux (Aquitania, 12). Cure, L. (2007) : L’éperon barré de la Granède (Avey- ron) : les occupations protohistoriques. Mémoire de Boudet, R. (1996) : Rituel celtes d’Aquitaine, Paris. Master 1 d’Archéologie et Histoire, dactylographié, Université Rennes 2 Haute-Bretagne. Boudet, R. et Ph. Gruat (1993) : “La statuaire anthropomorphe de l'âge du Fer (ou supposée telle) Dausse, L. (1986) : “Montmerlhe et Rodez, Montmer- dans le sud-ouest de la France”, in : Briard & Duval, lhe ou Rodez ?” in : Boudet, éd. 1986, 23-27. éd. 1993, 287-300. ———— (2001) : Suivi archéologique des terrasse- Briard, J. et A. Duval, éd. (1993) : Les représentations ments du chantier Montaigne, avenue de l'Europe à humaines du Néolithique à l'âge du fer, Actes du 113e Rodez, Rapport de fouille archéologique dactylogra- Congrès national des sociétés savantes (Avignon, phié, SRA Midi-Pyrénées. 1990), Paris. Dausse, L. et Ph. Gruat (1991) : “Estampilles et Brun, J.-P., M. Poux et A. Techernia, éd. (2004) : inscriptions peintes sur amphores vinaires Dressel Le Vin, Nectar des dieux, Génie des Hommes, I trouvées à Rodez”, Vivre en Rouergue, Cahiers Catalogue d'exposition du pôle d'archéologie du d'archéologie aveyronnaise, 5, 66-77. département du Rhône. Dedet, B., Ph. Gruat, G. Marchand, M. Py et Buchsenschutz, O. (2007) : Les Celtes. Hersal M. Schwaller, éd. (2000) : Aspects de l’Âge du Fer (Belgique). dans le Sud du Massif Central, Actes du XXIe colloque international de l’AFEAF (Conques-Montrozier, 8-11 Buchsenschutz, O., M.-B. Chardenoux, S. Krausz et mai 1997). Thème régional, Lattes (Monogr. Archéol. M. Vaginay éd. (2009) : L'âge du Fer dans la boucle Médit., 6). de la Loire. Les Gaulois sont dans la Ville, Actes du XXXIIe colloque international de l’AFEAF (Bourges Dietrich, Ed. (2007) : “Le sanctuaire celtique du du 1er au 4 mai 2008), Paris (RACF Suppl. 35). Mormont (Vaud, Suisse)”, Bulletin de l'Association Française pour l'Etude de l'Age du Fer, 25, 61-64. Cazes, Ugaglia et Vidal, éd. (1987) : De l'âge du Fer aux temps barbares — Dix ans de recherches ar- Dietrich, Ed., G. Kaenel, D. Weidmann, P. Jud, chéologiques en Midi-Pyrénées, catalogue d'exposi- P. Méniel et P. Moinat (2007) : “Le sanctuaire helvète tion du Musée Saint-Raymond, Toulouse, 26-27. du Mormont”, Archéologie Suisse, 30, 2-13.

Christol, M. (1998) : “Cités et territoires autour de Domergue, C. (1991) : “Les amphores dans les Béziers à l'époque romaine”, in : Clavel-Léveque et mines antiques du Sud de la Gaule et de la Péninsule Vignol, éd. 1998, 209-222. Ibérique”, Internationale Archaeologie, 1, Festschrift für Wilhelm Schüle Zum 60, Geburtstag, 102-103 et Clavel-Léveque, M. et A. Vignot, éd. 1998 : Cité et notes 23-29. territoire, Actes du Colloque européen tenu à Béziers en octobre 1997, t. 2, Paris. Gangloff, N., L. Izac-Imbert et D. Rigal (2007) : “Trois sites à enclos fossoyés de la fin de l'Âge du Fer : Coiffé, A., Ph. Gruat, L. Izac-Imbert et A. le Bois de Dourre (Montalzat), Larsou (Réalville) et Vernhet (2009) : “Rodez (Segodunum) et Millau Al Claus (Varen), Tarn-et-Garonne). Première étude (condatomagos) dans l’Aveyron : deux exemples Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 175 comparative dans leur contexte régional”, in : ———— (1993a) : “A propos de deux marques Vaginay & Izac-Imbert, éd. 2007, 345-384. consulaires peintes sur amphores vinaires italiques de type Dressel I trouvées à Rodez (Aveyron)”, Garcia, D. (1993) : Entre Ibères et Ligures : Lodévois Aquitania, 11, 235-242. et moyenne vallée de l'Hérault protohistoriques, RAN Suppl. 26. ———— (1993b) : “Protohistoire : la mise en place des échanges”, in : Gruat éd. 1993 : “Echanges. Garcia, D. et F. Verdin, éd. (2002) : Territoires celtiques. Circulation d'objets et commerce en Rouergue de Espaces ethniques et territoires protohistoriques la préhistoire au Moyen Age”, Guide d'Archéologie d’Europe occidentale, Actes du XXIVe colloque n° 2 du Musée archéologique de Montrozier, 53-58. international de l’AFEAF (Martigues, 1-4 juin 2000), Paris. ———— (1993c) : “Découverte d'un nouveau puits de la fin de l'âge du Fer à Rodez”, Vivre en Rouergue, Goudineau, Chr. (1989) : “La Gaule transalpine”, in : Cahiers d'archéologie aveyronnaise, 7, 92-105. Nicolet, éd. 1989, 679-726. ———— (1994) : “Les timbres sur amphores Dressel ———— (1994) : Guerre des Gaules de Jules César I du sud-ouest de la France : premier inventaire”, in : (présentation), Paris. Boudet, éd. 1994, 181-204.

Goudineau, Chr. et C. Peyre (1993) : Bibracte et les ———— (1995) : “Rodez gaulois : aux origines de la Eduens, Paris. capitale du Rouergue”, in : Gruat et Vidal, éd. 1995, 183-196. Gourdiole, R. et C. Landes (2000) : “Une société minière italienne en pays rutène”, in : Dedet et al., ———— (2001) : “Approche de la métallurgie en éd. 2000, 61-64. Rouergue au cours des âges du Fer (VIIIe - Ier s. av. J.- C.)”, in : Gruat éd. 2001 : Du silex au métal. Mines Griffe, E. (1954) : “Une hypothèse sur les Ruteni et métallurgie en Rouergue, Guide d'Archéologie Provinciales”, Bulletin philologique et historique du n° 9 du Musée archéologique de Montrozier, 198- comité des travaux historiques et scientifiques, 45- 225. 50. ———— (2004) : “Contribution à un réexamen de la Gruat, Ph. (1991) : L'éperon barré de La Granède à statuaire protohistorique du territoire des Rutènes”, Millau (Aveyron) : prospections-sondages, rapport Documents d'archéologie méridionale, 27, 85-97. dactylographié, SRA Midi-Pyrénées. Gruat, Ph. et L. Izac-Imbert (2002) : “Le territoire ———— (1990a) : “Résultats des fouilles urbaines des Rutènes : fonctionnement et dynamiques de La Durenque, boulevard François Fabié à Rodez”, territoriales aux deux derniers siècles avant notre Vivre en Rouergue, Cahiers d'archéologie aveyron- ère”, in : Garcia & Verdin, éd. 2002, 66-87. naise, 4, 51-72. ———— (2006) : “Approche du fonctionnement du ———— (1990b) : Recherches sur les origines pré- territoire des Rutènes au cours des deux derniers augustéennes de Rodez (Aveyron). Mémoire de siècles avant notre ère”, Vivre en Rouergue, Cahiers D.E.A., dactylographié, Université de Toulouse-Le- d'archéologie aveyronnaise, 19, 73-115. Mirail, 1990. ———— (2007a) : “Religiosité et territorialité chez ———— 1992a) : “Les vestiges en bois de La Tène III les Rutènes à la fin de l'âge du Fer”, in : Barral et al., découverts boulevard François Fabié à Rodez”, in : éd. 2006, 871-891. Vuaillat, éd. 1992, 41-49. ———— (2007b) : “Approches des pratiques ———— (1992b) : “L'éperon barré de La Granède à religieuses chez les Rutènes à la fin de l'Âge du Millau (Aveyron) : prospections et sondages 1991”, Fer”, Vivre en Rouergue, Cahiers d'archéologie Bulletin intérieur de l'Association Française pour aveyronnaise, 20, 66-96. l'Étude de l'Age du Fer, 10, 50-53. 176 les rutènes, du peuple à la cité

Gruat, Ph., J. Maniscalco, H. Martin et E. Crubézy Leveau, P. et P. Trousset (2000) : “Les sources écrites (1991) : “Aux origines de Rodez (Aveyron) : les gréco-romaines et l'histoire naturelle des littoraux”, fouilles de la caserne Rauch”, Aquitania, 9, 61-104. Méditerranée, 1-2, 7-14.

Gruat, Ph., avec la collaboration de G. Marty (2000) : Marcet, R. et E. Sanmarti (1990) : Empuries, Barce- “ Habitat et peuplement en Rouergue durant l'âge lona. du Fer : premières tendances”, in : Dedet et al., éd. 2000, 27-50. Marinval, Ph. (1994) : “Economie végétale aux âges du Bronze et du Fer en France du sud-ouest”, in : Gruat, Ph., G. Marty et J. Poujol (2002) : “ Des balles Boudet, éd. 1994, 27-54. de fronde en plomb de l'armée romaine à Caylus / Puech Boussac (Saint-Affrique)”, Vivre en Rouergue, Martin, Th. et H. Ruffat (1998) : “Un dépôt de lingots Cahiers d'archéologie aveyronnaise, 16, 87-96. de fer du début de La Tène III à Montans (Tarn)”, in : Recherches sur l'économie du fer en Méditerranée Gruat, Ph. et M. Vidal, éd. (1995) : Dix ans nord-occidentale, Montagnac, 110-115. d'archéologie en Aveyron-recherches et découvertes, Guide d'Archéologie n° 3 du Musée archéologique Menessier-Jouannet, C. (1991) : “Un four de potiers de Montrozier, Rodez. de La Tène finale à Lezoux (Puy-de-Dôme)”. Revue archéologique du Centre de la France, 30, 113-126. Izac, L. (1995) : L'Habitat à la fin de l'âge du Fer sur la bordure Sud-Ouest du Massif Central : état Nicolet, Cl. Ed (1989) : Rome et la conquête du de la recherche, problématiques et perspectives. monde méditerranéen, vol. 2 (Genèse d'un empire), Mémoire de DEA, Université de Paris I Panthéon- PUF. Sorbonne. Paraskeva, M. et M. Poux (2004) : “La part des Izac-Imbert, L. (2009) : “L'émergence des peuples dieux : libations et repas sacrés dans le monde grec à l'âge du Fer”, in : Benneteu, Adelle, Schaad éd. et gaulois”, in : Brun, Poux et Techernia, éd. 2004, 2009 : “Archéologie en Tarn et Dadou”, 25-29. 122-181.

Jullian, C. (1926) : Histoire de la Gaule, III, Paris. Perrier, X., L. Dausse, M. Feugère et J. Pujol (2008) : “Les monnaies rutènes de Tatinos et d'Attalus”, Vivre Kruta, V. (2000) : Les Celtes : histoire et dictionnaire, en Rouergue, Cahiers d'archéologie aveyronnaise, Des origines à la romanisation et au christianisme, 21, 84-98. Paris. Perrier, X. et J. Pujol (1994) : “Un dépotoir gaulois à Labrousse, M. (1968) : Toulouse antique des origines l'Hospitalet-du-Larzac”, Vivre en Rouergue, Cahiers à l'établissement des Wisigoths, Paris. d'archéologie aveyronnaise, 18, 157-163.

———— (1979) : “Une ville romaine en pays rural”, Poux, M. (2004) : L'âge du vin. Rites de boisson, fes- in : Histoire de Rodez, 21-48. tins et libations en Gaule indépendante, Montagnac (Protohistoire européenne, 8). Labrousse, M. et A. Vernhet (1974) : “Dans un aven du Larzac”, Mémoires de la Société Archéologique Poux, M. et S. Foucras, avec la collaboration de du Midi de la France, 38, 69-86. M. Demierre et M. Garcia (2008) : “Du banquet gaulois au sacrifice romain. Pratiques rituelles dans Lepetz, S. et W. Van Andringa, éd. (2008) : Archéologie le sanctuaire de Corent, cité des Arvernes, in : Lepetz du sacrifice animal en Gaule romaine. Rituels et & Van Andringa, éd. 2008, 165-185. pratiques alimentaires, Montagnac, Archéologie des Plantes et des Animaux 2. Py M. (2006) éd. : Les monnaies préaugustéennes de Lattes et la circulation monétaire protohistorique Lequément, R. dir. (1988) : L'occupation du sol au en Gaule méridionale, Lattara, 19, 2006, 1270 p. (2 second âge du Fer sur la bordure sud-ouest du vol.). Massif-Central : Action Thématique Programmée, Toulouse. Les rutènes de la fin de l'âge du Fer : études d'histoire et d'archéologie entre Celtique et méditerranée 177

Rambaud, M. (1966) : L'art de la déformation Vernhet A. (1987) : “Un village et son cimetière sur historique dans les Commentaires de César, Paris. le Larzac à l'époque gallo-romaine”, in : Vernhet, A. (inédit) : “Où était la Graufesenque ?”, Note Romain, B. (1864) : “Communication”, Procès Ver- dactylographiée, 7 p. baux de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, II. Vidal, M. (2007) : “Condatomagos à l'âge du Fer”, In : Schaad et al. éd. 2007, 30-48. Roman, Y. (1983) : De Narbonne à Bordeaux, un axe économique au Ier siècle avant J.-C., Lyon. Viré, A. (1923) : “Les fouilles de 1922 aux oppida de l'Impernal et du Puy-d'Issolud (Lot), de Montmerlhe Schaad, D. et al. (2007) : La Graufesenque (Millau, et de Buzeins (Aveyron) et de la Butte de Maourélis Aveyron). I. Condatomagos. Une agglomération de (Lot)”, Bulletin de la Société Préhistorique Française, confluent en territoire rutène, IIe s. a.C.-IIIe s. p.C., 20, 51-88. Éditions de la Fédération Aquitania, coll. Études d’archéologie urbaine, Bordeaux (2e éd. 2008). Vuaillat, D., éd. (1992) : Le Berry et le Limousin à l'âge du Fer. Artisanat du bois et des matières Sillières, P. et A. Vernhet (1985) : “La voie romaine organiques, Actes du XIIIe Colloque de l’AFEAF Segodunum – Cessero à l'Hospitalet-du-Larzac”, (Guéret, mai 1989), Guéret. Aquitania, 3, 1985, 63-69.

Soutou, A. (1974) : “Approche du problème des Rutènes Provinciaux” in : Etudes sur le Rouergue, Actes du XLVIIe Congrès d'Etudes de la Fédération Historique du Languedoc Méditerranéen et du Roussillon, et du XXIXe Congrès d'Etudes de la Fédération des Sociétés Académiques et Savantes Languedoc-Pyrénées-Gascogne tenus à Rodez en juin 1974. Rodez, 21-39.

Ugaglia, E., L. Mousset et M. Vidal, éd. (2004) : Gaulois des pays de Garonne, IIe – Ier siècles avant J.- C, Catalogue d'exposition du Musée Saint-Raymond, Toulouse, 2004.

Vaginay, M. et L. Izac-Imbert, éd. (2007) : Les Âges du Fer dans le Sud-Ouest de la France, Actes du XXVIIIe colloque international de l'AFEAF (Toulouse, 20 au 23 mai 2004), Bordeaux, (Aquitania Suppl. 14/1).

Verdin, F. et M. Vidal, avec la collaboration de J.-C. Arramond et C. Requi, (2004a) : “Pourquoi, pour qui ces puits ?”, In : Ugaglia, Mousset et Vidal, éd. 2004, 57-63.

Verdin, F. et M. Vidal (2004b) : “Un rituel particulier : les puits. Analyse comparative des puits du Toulousain et de l'Ermitage à Agen”. In : Ugaglia, Mousset et Vidal, éd. 2004, 50-56.

Verdin, F. et X. Bardot (2007) : “Les puits de l'oppidum de l'Ermitage (Agen, Lot-et-Garonne)”, in : Vaginay & Izac-Imbert, éd. 2007, 237-257.