DRAC-SRA - 8 MARS 2005 COURRIER ARRIVEE

[NSriTU" BATIdNAl » E RECHÌRCHES ARCHÉOLOGIQU€S PR-ÉVENTIVES RAPPORT FINAL + + + . D'OPERATION

2004

CHANTEPIE « Les Rives du Blosne » (35)

Sous la direction de Stéphane BLANCHET

Avec la collaboration de Anne Françoise CHEREL, Eric GAUME, Stéphane JEAN, Hervé PAITIER, Sylvie PLUTON et Laure SIMON

INRAP - Direction Interrégionale Grand-Ouest DRAC - Service Régional de l'Archéologie de Bretagne

N° de prescription : 2002-157 - N° de projet INRAP : 31 05 0339 01

Cesson-Sévigné - Décembre 2004

loSi « Les Rives du Blosne » (35)

Sous la direction de Stéphane BLANCHET

Avec la collaboration de Anne Françoise CHEREL, Eric GAUME, Stéphane JEAN, Hervé PAITIER, Sylvie PLUTON et Laure SIMON FICHE SIGNALETIQUE

Identité du site :

Site n° :

Département : llle-et-Vilaine

Commune : Chantepie Lieu-dit ou adresse : Les Rives du Blosne

Année : 2002 Section(s) et parcelle(s) : AM 14 et AM 29

Coordonnées Lambert : X = 306,050 Y= 1050,100 Altitude = 43 NGF

Propriétaire du terrain : Privé

L'opération archéologique:

Autorisation ou décision : 2003-018

Date de validité : 27/01/2003 au 28/03/2003

Titulaire : Stéphane BLANCH ET Organisme de rattachement : IN RAP

Motifs de l'intervention : Projet immobilier

Aménageur/maître d'ouvrage : Société Territoires

Surface totale de l'intervention archéologique : 5351 m2

Date de l'intervention sur le terrain : 27/01/2003 au 28/03/2003

Résultats :

Côte d'apparition des vestiges : 0,3 m à 1,1 m sous le sol actuel.

Chronologie : Néolithique final, âge du Fer, Gallo-romain, Moyen Age et/ou Moderne.

Nature des vestiges immobiliers : niveaux d'occupation, trous de poteau, fosses, fossés, incinérations.

Nature des vestiges mobiliers : industrie lithique, céramique.

Notice sur la problématique de la recherche et les principaux résultats de l'opération archéologique : la fouille archéologique réalisée sur le projet immobilier des « Rives du Blosne » a permis de reconnaître et d'étudier trois occupations anciennes. La première d'entre elles est matérialisée par plusieurs lambeaux de niveaux d'occupation. Ils ont livré de la céramique du Néolithique final. Sous ces niveaux, quelques structures excavées (fosses, trous de poteaux) ont été observées. Le second site étudié correspond à un habitat de l'âge du Fer. Il est principalement caractérisé par un système fossoyé. La céramique recueillie dans les structures permet de dater l'occupation entre le lié siècle av. J.-C. et la Tène Finale. Enfin, une nécropole antique constituée d'au moins treize incinérations a été fouillée. La nécropole aurait fonctionné du milieu du lié siècle ap. J.-C jusqu'au courant de la seconde moitié du siècle suivant.

Lieu de dépôt du mobilier archéologique : Dépôt de fouilles de . GENERIQUE DE L'OPERATION

INTERVENANT SCIENTIFIQUE

Direction scientifique

Stéphane BLANCHET (Chargé d'opérations et de recherche, responsable de l'opération, INRAP)

INTERVENANTS TECHNIQUES

Equipe de fouille

- Aline BRIAND (Assistant d'étude et d'opérations, INRAP) - Véronique CHAIGNE (Technicien de fouilles, INRAP) - Philippe COCHEREL (Technicien de fouilles, INRAP) - Romuald FERRETTE (Technicien de fouilles, INRAP) - Boris KERAMPRAN (Technicien de fouilles, INRAP) - Gaétan LE CLOIREC (Chargé d'opérations et de recherche, INRAP) Josselin MARTINEAU (Chargé d'opérations et de recherche, INRAP) - Laure SIMON (Céramologue, INRAP) - Jérôme TOURNEUR (Assistant d'étude et d'opérations, INRAP)

Dessin

Relevés de terrain : équipe de fouille - Mobilier lithique : Stéphane BLANCHET et Stéphane JEAN

Topographie

- Frédéric BOUMIER (Topographe, INRAP)

Photographie

- L'équipe de fouille et Hervé PAITIER (Photographe, INRAP)

Anthropologie

- Sylvie PLUTON (Anthropologue, INRAP)

D.A.O.

- Stéphane JEAN (Dessinateur, INRAP)

Etude du mobilier néolithique

- Stéphane BLANCHET et Eric GAUME

Etude de la céramique de l'Age du Fer

Anne-Françoise CHEREL (Céramologue, INRAP)

Etude de la céramique antique

- Laure SIMON (Céramologue, INRAP) INTERVENANTS ADMINISTRATIFS

Service Régional de l'Archéologie de Bretagne

Stéphane DESCHAMPS (Conservateur Régional de l'Archéologie) Michael BATT (Ingénieur d'études)

INRAP, Direction interrégionale Grand-Ouest

- Gilbert AGUESSE (Chef d'antenne) Didier DUBANT (Adjoint au chef d'antenne) Michel BAILLIEU (Adjoint Scientifique et Technique) - Stéphane HRYWNIACK (Contrôleur de gestion) Fabien PIQUET (Assistant technique) SOMMAIRE

Page

FICHE SIGNALETIQUE GENERIQUE DE L'OPERATION

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1 LE CADRE GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE 1 1.2 LA STRATIGRAPHIE 1 1.2.1 La zone 1 1 1.2.2 La zone 2 1 1.3 METHODOLOGIE MISE EN ŒUVRE 4

CHAPITRE2 : L'OCCUPATION DU NEOLITHIQUE FINAL

2.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE 7 2.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT 7 2.3 LA METHODE DE FOUILLE 9 2.4 LE LOCUS 1 9 2.4.1 Le niveau d'occupation 9 2.4.2 Les structures 14 2.4.3 Le mobilier archéologique 14 2.5 LE LOCUS 2 19 2.5.1 Le niveau d'occupation 19 2.5.2 Les structures 22 2.5.3 Le mobilier archéologique 23 2.6 SYNTHESE ET DISCUSSION 28

CHAPITRE 3 : L'OCCUPATION DE L'AGE DU FER

3.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE 31 3.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT 31 3.3 DESCRIPTION ET ANALYSE DES FAITS ARCHEOLOGIQUES 34 3.3.1 Le système fossoyé 34 3.3.2 Les fosses 37 3.3.3 Les trous de poteau 39 3.3.4 Un puits 43 3.4 LE MOBILIER ARCHEOLOGIQUE 43 3.4.1 Les fossés d'enclos 43 3.4.2 Les structures isolées 46 3.4.3 Les plaques de cuisson 47 3.4.4 Conclusion 47 3.5 SYNTHESE ET DISCUSSION 47

CHAPITRE 4 : LA NECROPOLE ANTIQUE

4.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE 50 4.1.1 Le contexte local 50 4.1.2 Les nécropoles rurales à incinération dans la région 50 4.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT 51 4.3 LA NECROPOLE 51 4.4 LES INCINERATIONS 55 4.4.1 L'incinération 1 55 4.4.2 L'incinération 2 55 4.4.3 L'incinération 3 60 4.4.4 L'incinération 4 61 4.4.5 L'incinération 5 62 4.4.6 L'incinération 6 64 4.4.7 L'incinération 7 67 4.4.8 L'incinération 8 71 4.4.9 L'incinération 9 72 4.4.10 L'incinération 10 73 4.4.11 L'incinération 11 77 4.4.12 L'incinération 12 80 4.4.13 L'incinération 13 83 4.5 ETUDE ANTHROPOLOGIQUE 86 4.6 LES MOBILIERS GALLO-ROMAINS 91 4.7 L'ORGANISATION SPATIALE DE LA NECROPOLE 98 4.7.1 Un système fossoyé associé à la nécropole ? 98 4.7.2 L'organisation des sépultures 101 4.7.3 La voie 101 4.8 LE RITUEL FUNERAIRE 103

4.9 SYNTHESE ET DISCUSSION 104

CHAPITRE 5 : CONCLUSION GENERALE 106

BIBLIOGRAPHIE 108

ANNEXE 110

r Chapitre 1

INTRODUCTION

S. Blanchet Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Les fouilles effectuées sur le site des « Rives du environ 45 m N.G.F.. La zone 1 se développe sur le Blosne » à Chantepie (figure 1) font suite à une flanc sud-est d'un de ces mamelons. A une quarantaine première tranche de diagnostic archéologique (22 de mètres vers l'est, se trouve un ru temporaire hectares) mené par G. Leroux (INRAP) sur un projet tributaire du Blosne qui coule, quant à lui, à 200 m au immobilier1 durant le printemps de l'année 2002. A sud. L'espace situé entre le ru et le Blosne est occupé terme, ce projet devrait couvrir une surface de 80 par une vaste zone humide régulièrement inondée par hectares. Le diagnostic avait permis de reconnaître une les débordements de la rivière. Quant à la zone 2, elle série de sites allant du Néolithique final au Haut est implantée sur un secteur pratiquement plat, en Moyen Age. Sur le secteur où nous sommes intervenus, limite du lit majeur du cours d'eau. deux épandages de mobilier céramique et d'industrie Les deux zones de fouille se situent sur des formations lithique permettaient notamment de reconnaître une briovériennes et plus précisément sur des alternances occupation du Néolithique final. Un système fossoyé se silto-gréseuses jaunes verdâtres tendres (bS) autrement rattachait quant à lui à un probable habitat de l'âge du dit des schistes. D'après la carte géologique de Rennes Fer. Enfin, la découverte de trois sépultures antiques au l/50000eme (n°317), ces niveaux sont composés augurait de la présence d'une nécropole. d'alternances centimétriques organisées en séquences Le potentiel archéologique de cette partie du projet de Bouma, de wackes tendres jaunes verdâtres étant suffisamment important, le Service Régional de (arénites) à matrices quartzo-chloriteuse importante l'Archéologie de Bretagne a alors prescrit la mise en (60 %) et éléments quartzo-feldspathiques, de siltites et place d'une fouille de sauvetage. Deux zones de fouille d'argilites à lamines parallèles. Ces faciès contiennent prioritaires couvrant une surface totale de 5351 m2 ont d'abondantes figures sédimentaires caractéristiques de été définies (figure 2). La zone 1 est implantée dans la turbidites distales. Il est cartographiquement parcelle AM. 29a et couvre une surface de 4500 m2. La impossible de séparer ces différents faciès, tant leur zone 2 est, quant à elle, située dans la parcelle AM.14 à répétition est rapide. Cette rythmicité, associée à la environ 60 m au sud-est de zone 1. Elle couvre une disparition quasi totale des éléments lithiques surface de 851 m2. exogènes, pourrait correspondre à des phénomènes L'opération de terrain a été réalisée entre le 27 janvier climatiques ou saisonniers. 2003 et le 28 mars 2003. Elle a, en moyenne et en Sur les deux zones de fouille, les niveaux d'apparition fonction des besoins, mobilisé trois ou quatre et d'altération du substrat géologique varient beaucoup archéologues de l'INRAP. Les deux zones de fouille d'un endroit à l'autre, selon que l'on se trouve en bas ont été étudiées simultanément. Le travail de post- ou en haut de pente. Au niveau des décapages, le toit fouille s'est échelonné entre le 04 juin 2003 et le 15 du substrat apparaît entre 0,3 m et 1,1 m sous la surface décembre 2004. Il a été réalisé par le responsable actuelle du sol. d'opération et un dessinateur. En complément, plusieurs études spécifiques ont été effectuées sur le 1.2 LA STRATIGRAPHIE mobilier archéologique ou encore sur les ossements contenus dans les urnes funéraires antiques. 1.2.1 La zone 1

1.1 LE CADRE GEOGRAPHIQUE Sur le tiers ouest de la zone 1, c'est-à-dire sur la partie ET GEOLOGIQUE haute de la fouille, les formations briovériennes sont relativement saines puisqu'elles se délitent en La zone géographique dénommée « Les Rives du plaquettes. Ailleurs, le substrat géologique peut être Blosne » dans le cadre du futur aménagement altéré sur plusieurs mètres d'épaisseur. Sur l'ensemble immobilier est située directement au sud-est de la ville du décapage, la couche de terre végétale est de couleur de Chantepie. Le projet s'inscrit dans un espace brun foncé. Sur la partie haute du site, elle repose compris entre l'hôpital de gériatrie, la route directement sur le substrat schisteux. A cet endroit, elle départementale 286 vers le nord, la rue du Bois mesure 0,3 m d'épaisseur et se confond avec la couche (ancienne route départementale 86) à l'ouest et la route de labour. Sur les versants et en bas de pente, la couche départementale 463 vers le sud (figure 2). Mis à part un de terre végétale peut atteindre 0,5 m de puissance et secteur relativement construit autour du lieu-dit « Le repose sur un niveau de colluvions limoneuses Pont Bœuf », ce périmètre est actuellement voué à lessivées brun-gris qui possèdent jusqu'à 0,6 mètre de l'agriculture et à la pâture. Au contact de la rivière du puissance. Notons dès à présent que sous ces Blosne, les prairies naturelles prédominent. colluvions, des niveaux argilo-limoneux contenant du Sur le plan topographique, l'ensemble de la zone est mobilier néolithique ont été observés sur la partie sud- modelé par le Blosne dont la vallée est relativement est de la zone 1 (cf. infra : 2.4.1 - le niveau large et peu marquée. Le versant nord de la vallée d'occupation). présente des pentes plutôt douces qui se terminent par de légers mamelons topographiques qui culminent à 1.2.2 La zone 2

La stratigraphie observée sur la zone 2 est un peu plus 1 Le maître d'œuvre de ce projet est « Territoire », Société complexe que celle que nous avons pu relever au d'aménagement du Pays de Rennes.

1 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

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site des Rives du Blosne

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Figure l : localisation de la fouille (d'après la carte I.G.N au l/25000eme, 1218 est, Cesson-Sévigné).

2 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

è Hôpital de gériatrie

AM 29a

AM 29b

AM 8

...ir'^ x o zone II

AM 14

" Le Blosne

O S 3

•:] : zone humide «•>: : ru temporaire ~1 : zone de fouille 100 m

Figure 2 : localisation des zones de fouille.

3 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 niveau de la zone 1. Sous une couche de remblais réseau de fossés de drainage modernes destinés à modernes, l'ancien niveau de prairie qui mesure en l'assèchement de secteurs situés plus en amont. Durant moyenne 0,25 m d'épaisseur a été reconnu. Sous ce toute la durée de l'opération, la zone 2 n'a jamais pu niveau, plusieurs couches - dont certaines semblent être asséchée totalement. Le tiers sud du décapage est associées au fonctionnement du Blosne - ont été ainsi resté en permanence sous l'eau (photo 3). observées (cf. infra : 2.5.1 - Le niveau d'occupation). Dans ce contexte, un horizon argilo-limoneux contenant des vestiges néolithiques a également été identifié et étudié.

1.3 METHODOLOGIE MISE EN ŒUVRE

Les deux zones de fouille ont été - de façon classique - décapées par une pelle à chenilles équipée d'un godet lisse de 3 m de large. L'épaisseur des sédiments à retirer variait entre 0,3 m et 0,9 m. Le terrain étant gorgé d'eau, l'évacuation des déblais n'a pu se faire qu'en déplaçant (à l'aide de la pelleteuse) les déblais au fur et à mesure de l'avancement du décapage. Pendant pratiquement toute la durée de la fouille, nous avons été confrontés à des écoulements d'eau et à des inondations. Sur la zone 1, la présence de résurgences Photo 1 : secteur sud-est de la zone 1. Les pluies mais situées à mi-pente mais aussi de fortes pluies ont également la présence de résurgences ont compliqué notre entraîné la formation d'une pellicule d'eau sur la moitié intervention. La fosse située au premier plan correspond à orientale de la fouille (photo 1). Lors du décapage, l'incinération 5 en cours d'étude. cette pellicule d'eau a considérablement compliqué la détection et la lecture des diverses structures archéologiques. Elle a par ailleurs rendu très difficile leur étude et plus particulièrement celle des incinérations antiques. Des périodes de gels et de dégels successifs ont de leur côté entraîné une importante déstructuration (photo 2) de la surface des sols qu'il a fallu régulièrement nettoyer. Le providentiel déficit pluviométrique du mois de février ayant entraîné le tarissement des sources durant les dernières semaines de notre intervention, nous en avons alors profité pour mettre en place un second décapage sur la moitié orientale de la fouille. Cela nous a permis de reconnaître un ensemble de fossés inédits attribuables à l'âge du Fer. Au final, le décapage effectué sur la zone 1 a révélé des occupations Photo 2 : secteur sud-est de la zone 1. Le gel déstructure la multiples (figure 3). La plus ancienne se rattache au surface du sol. Néolithique final. Ensuite, des occupations de l'âge du Fer et de la période antique ont pu être observées. Enfin, les structures les plus récentes datent de l'époque moderne. Il s'agit d'une série de fossés parallèles au tracé légèrement courbe et orientés nord- ouest/sud-ouest2. Sur la zone 2, nous avons été confronté à l'inondation totale ou partielle du décapage. Située en bordure d'un secteur inondable et sous le niveau de la nappe phréatique, la zone de fouille recevait en outre tout un

2 ... . Ils délimitent des parcelles en lanières. Ces fossés présentent une largeur moyenne de 0,3 m et une profondeur conservée de 0,15 m. Leur comblement est constitué d'un sédiment brun foncé. Photo 3 : les remontées de la nappe phréatique ont en L'ensemble des vestiges archéologiques étudiés sont recoupés par ces fossés courbes. Ces derniers n'apparaissent pas sur les plans permanence ennoyé la partie sud de la zone 2. cadastraux du XIXème et sont en fait postérieurs. Dans la région ce type d'aménagement et en particulier la densification du bocage se met, en effet, en place à la fin du XIXème siècle.

4 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

A l'issue des multiples phases de décapage, les certain nombre d'avantages : clarté de la présentation, structures excavées mises au jour (fosses, fossés, trous gain de temps au niveau du collage, facilité de de poteau) ont été fouillées à la main de façon reproduction, consultation sur ordinateur... habituelle. Les tirages ont été réalisés à partir d'une imprimante Les fossés de l'âge du Fer ont le plus souvent été laser professionnelle qui garantit une qualité de tirage sondés manuellement. Peu riches en mobilier, ils ont équivalente à celle des tirages argentiques ainsi qu'une également fait l'objet de quelques sondages bonne conservation dans le temps des clichés. mécaniques fins. Soulignons que les clichés originaux ne sont pas des Toutes les structures sondées ont été relevées en plan photos numériques mais des diapositives. Par ailleurs, et/ou en coupe à l'échelle l/10ème ou l/20ème. Certains un exemplaire papier de chaque cliché du DFS a été secteurs comme celui de la nécropole antique ont subi tiré. un double décapage mécanique afin de vérifier que Les données de terrain ont été consignées sur un toutes les sépultures avaient bien été identifiées. Pour système de fiches. L'ensemble de la documentation les niveaux d'occupation néolithiques la méthodologie (plans, photos...) générée par la fouille a été, par type (cf. infra : 2.3 - La méthode de fouille) a été adaptée de document, indexée et numérotée de 1 à n. afin d'exploiter au mieux ces vestiges. Le mobilier archéologique n'est pas marqué Le relevé du plan de masse a été réalisé au théodolithe individuellement. Le marquage a été effectué sur les laser par un topographe de l'INRAP. sacs de stockage. Il comporte le n° de fait et d'unité Une couverture photographique des vestiges a été stratigraphique (US). Pour le mobilier issu des niveaux assurée par l'équipe de fouille et par H. Paitier néolithiques, l'enregistrement comprend le repérage de (photographe à l'INRAP). En ce qui concerne les la zone de fouille (carroyage) et le numéro de carré. clichés présentés dans ce rapport, nous avons fait le L'ensemble des archives de fouille et le mobilier choix d'utiliser des clichés numérisés à haute définition archéologique seront déposés au dépôt de fouille de dans un laboratoire professionnel plutôt que des tirages Rennes. argentiques. Ces tirages numériques présentent un

5 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

;') : concentration de mobilier néolithique : Néolithique : Age du Fer : Antique f : Moderne 1B1 : Epoque indéterminée 0 20 m

Figure 3 : Zone 1 - plan général des structures fouillées sur le site des Rives du Blosne.

6 Chapitre 2

L'OCCUPATION DU NEOLITHIQUE FINAL

S. Blanchet Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Les premiers indices d'une occupation néolithique sur dans le cadre des fouilles de La Hersonnais sont la commune de Chantepie ont été découverts lors du exceptionnels et montrent que le site n'est pas vraiment diagnostic archéologique du printemps 2002. Ces comparable - en terme de structure et de statut - à celui indices se présentaient alors sous la forme de couches de Chantepie. Dans le cadre des opérations ou d'épandages argilo-limoneux brun-gris foncé au d'archéologie préventive, un « bruit de fond » du sein desquels des concentrations de mobilier Néolithique final est régulièrement perçu dans les archéologique attribuable au Néolithique final étaient limons du Bassin de Rennes. Par exemple, les perceptibles. Trois locus - pouvant s'apparenter à des opérations menées depuis quelques temps sur le secteur 3 niveaux d'occupation - avaient alors été reconnus . (ZAC de Cap Malo à La Mézière...) livrent Depuis une vingtaine d'années, des fouilles régulièrement du mobilier céramique ou lithique, des programmées comme celles de Beaumont à Saint- structures en creux semble-t-il isolées. Mais là encore, Laurent-sur-Oust (Morbihan), de la Hersonnais à les données recueillies sont trop disparates et trop Pléchatel (Ille-et-Vilaine) mais aussi des fouilles ténues pour pouvoir être véritablement utilisées. A ce préventives comme celle de la Barrais à Saint-Sauveur- stade des recherches, seul le site de La Barrais à Saint- des-landes (Ille-et-Vilaine) ont permis d'avancer dans Sauveur-des-landes (35) situé à une quarantaine de la connaissance de l'occupation du Néolithique récent- kilomètres au nord-est du site de Chantepie nous livre final régional. Néanmoins en Bretagne et plus des données relativement comparables. Le site de La particulièrement dans le bassin de Rennes, nous Barrais a été fouillé en 1996 avant les travaux de sommes encore confrontés à une indigence de données l'A84. Un ensemble mobilier céramique et lithique sur les sites de cette période. Une fouille de sauvetage a homogène attribué au Néolithique final avait été donc été mise en place sur deux des trois locus recueilli sur une surface de 40 m2 au sein d'un espace néolithiques des Rives du Blosne. 2 décapé de 7000 m . Les structures associées étaient très arasées et n'avaient pas permis d'identifier un 6 2.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE quelconque agencement identifiant un habitat .

Comme nous l'évoquions dans les lignes précédentes, 2.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT les connaissances sur le Néolithique final et plus particulièrement sur l'habitat restent encore assez Les deux décapages (zone 1 et zone 2) ont permis limitées au niveau du Bassin rennais et sur ses marges. d'étudier les restes d'une occupation néolithique qui Le Néolithique final local est principalement s'intègre dans la vallée du Blosne. Cette occupation a, caractérisé par la présence de rares concentrations de façon systématique, été reconnue dans un horizon d'industrie lithique dans les labours (site de Pouez à argilo-limoneux brun-gris foncé (« niveau Pacé...), par la présence de quelques mégalithes d'occupation ») qui repose sur le substrat schisteux (menhir du Cahot à ) ou encore par la découverte altéré en surface. Au sein de cet horizon argilo- de haches polies. Plus au sud et en particulier dans la limoneux présumé « en place », deux locus (locus 1 et moyenne vallée de la Vilaine, les sites sont locus 2) - matérialisés par des concentrations de relativement nombreux (site de la Fosse Auger à Saint- mobilier archéologique et des structures en creux - ont Senoux, Le Grand Moulin à Bourg-des-Comptes...). été étudiés (figure 4). Le locus 1 se trouve sur la zone 1 Mais là encore, la plupart des données sont issues de et se développe sur le flanc sud-est d'un léger versant. labours et sont uniquement constituées d'objets Il surplombe de quelques mètres un ru temporaire lithiques. Sur ces sites, le mobilier céramique brille par tributaire de la rivière du Blosne qui coule, quant à elle, son absence. L'homogénéité des séries de surface est le à 200 m au sud. L'espace situé entre le ru et Le Blosne plus souvent critiquable et il est périlleux de s'en tenir est aujourd'hui occupé par une vaste prairie humide. à ces données pour définir un véritable contexte Le locus 2 se trouve sur la zone 2, au coeur de la prairie archéologique. La prospection aérienne livre des humide sur un secteur pratiquement plat et en limite données complémentaires4. Elle a ainsi permis de d'une légère dépression régulièrement inondée par les reconnaître la présence d'enceintes à fossés débordements du Blosne qui coule à 125 mètres plus au interrompus comme celle de La Trappe à sud. Le locus 2 se développe à une centaine de mètres (35) ou celle de La Charronière à Saint-Aubin-des- au sud-est du locus 1. Landes (35). Les sondages effectués dans les fossés de Dans le cadre du diagnostic, un troisième locus {locus l'enceinte de Boistrudan ont notamment permis de 3) a été mis au jour à environ 150 m à l'est du locus 1. recueillir un lot de mobilier lithique et céramique Ce troisième locus devrait en principe être fouillé attribuable au Néolithique final. Des prospections lorsque des travaux seront entrepris sur cette zone. Il se aériennes et des campagnes de fouilles programmées trouve dans une position microtopographique assez ont aussi permis la découverte et l'étude de grandes identique à celle du locus 1. A l'instar des locus maisons néolithiques à La Hersonnais sur la commune voisins, il est matérialisé par un épandage de mobilier de Pléchatel (35)5. Toutefois, les vestiges mis au jour

3 Leroux, 2002 4 Leroux, 1992 s Tinevez, 1995 et 2004 6 Hinguant, Laporte, 1997

7 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

AM 29a

AM 29b

zone I

locus 1 affleurement de microgranite

zone

locus 2

hache marteáu

zone inondable

ru temporaire

concentration de mobilier néolithique (locus)

niveau d'occupation préservé.

Figure 4 : locus néolithiques mis au jour.

8 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 céramique et des trous de poteau. Nous devons ponctuellement mais ils n'ont livré aucune donnée également souligner qu'il se situe en bordure d'un complémentaire. affleurement de microgranite peut-être exploité dès le Sur la base des éléments recueillis lors de cette phase Néolithique (cf.infra : 2.4.3 Le mobilier de fouille fine et compte tenu du temps mais aussi des archéologique). moyens qui nous étaient impartis, il a finalement été décidé de ne pas procéder à la fouille exhaustive des 2.3 LA METHODE DE FOUILLE niveaux néolithiques mais d'effectuer un second décapage mécanique fin sur la totalité de leur surface La nature du site néolithique des Rives du Blosne, et afin de détecter et d'étudier les éventuelles structures surtout la présence de niveaux d'occupation présumés excavées sous-jacentes. Nous avons, en effet, privilégié « en place », nous ont conduits dès le démarrage de l'étude des structures sous-jacentes plutôt que la l'opération à mettre en œuvre une méthode de fouille constitution d'un lot plus important de mobilier adaptée à la nature des vestiges. Tout d'abord, un archéologique. Ce dernier était, effectivement, en premier décapage mécanique a été réalisé afín grande partie constitué de tessons de céramique d'évacuer les horizons superficiels jusqu'au sommet fortement dégradés et par conséquent difficiles à des niveaux archéologiques. exploiter. Les niveaux néolithiques étaient, en outre, Une fouille fine à la truelle de ces niveaux pauvres en industrie lithique. La phase de fouille fine a archéologiques a ensuite été effectuée. D'emblée, ils également permis d'observer que les locus néolithiques n'ont pas été fouillés et étudiés de façon exhaustive étaient fortement bioturbés. Dans ces conditions, les mais à partir de secteurs test qui avaient valeur prélèvements C14 et micromorphologiques d'échantillon (photo 4). initialement prévus n'ont pas été effectués. Enfin, deux coupes géomorphologiques ont été réalisées. La première a été implantée au niveau du locus 1 sur la limite sud de l'emprise du décapage. La seconde coupe a été mise en place sur la bordure occidentale de la zone 2 (figure 6).

2.4 LE LOCUS 1

Le locus 1 est matérialisé par une concentration - au sein d'un niveau argilo-limoneux brun-gris foncé (niveau d'occupation) - de mobilier archéologique et la présence d'une demi-douzaine de structures excavées sous-jacentes.

2.4.1 Le niveau d'occupation (figure 5) Photo 4 : Zone 2 -fouille fine d'un secteur test (secteur 3). A l'issue du décapage des niveaux superficiels (US 1 et L'objectif était d'étudier la stratigraphie des niveaux et US2), une couche constituée d'un sédiment argilo- la dispersion du mobilier c'est-à-dire d'évaluer leur état limoneux brun-gris foncé (US3) a pu être observée. de conservation et leur potentialité. Il s'agissait Elle se développe sur la partie sud-est de la zone 1. également de définir des choix de fouille, d'anticiper La coupe stratigraphique effectuée sur la bordure sud les éventuelles études complémentaires à mettre en de la zone et les banquettes témoins livrent 3 unités œuvre et d'affiner la méthodologie pour assurer au stratigraphiques (figure 6) : mieux l'exploitation scientifique du site en tenant compte à la fois du temps et des moyens qui nous - US1 : terre végétale. Vers l'ouest, elle repose directement étaient impartis. Soulignons que pour la région, c'était sur le schiste sain et se confond avec la couche de labour. la première fois que de tels niveaux étaient étudiés dans Vers l'est, l'USl atteint pratiquement 0,50 m d'épaisseur. le cadre d'une opération d'archéologie préventive. - US2 : niveau limoneux brun. C'est au sein de cet horizon Cette fouille avait donc aussi une valeur expérimentale. colluvié (notamment dans la moitié supérieure) qu'ont été Les secteurs test ont été implantés sur des zones qui détectées la plupart des sépultures antiques. Ce niveau peut atteindre jusqu'à 0,60 m d'épaisseur. semblaient présenter un potentiel important (densité de - US3 : niveau argilo-limoneux brun-gris foncé conservé mobilier, épaisseur du niveau...). Quatre secteurs ont sous la forme de placages dont l'épaisseur peut atteindre ainsi été définis. Un secteur test a été implanté sur le 0,15 m. Il a livré une concentration de mobilier locus 1. Les trois autres ont été mis en place sur le néolithique (locus 1). Ce niveau est fortement bioturbé. locus 2. Sur ces secteurs, un carroyage a été installé pour assurer le relevé du mobilier archéologique. Les Sur sa frange ouest, l'US3 repose directement sur du objets ont été relevés en plan et prélevés par m2 schiste sain. Ailleurs, elle repose sur du schiste altéré. (photos 5 et 6). Des tamisages ont été effectués Au niveau de la coupe stratigraphique, l'épaisseur de

9 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 5 : Zone 2, secteur 3 - le mobilier archéologique est localisé par une étiquette au fur et à mesure de la fouille. Ensuite, les objets sont relevés en plan et prélevés par m2.

Photo 6 : Zone 2, secteur 1 - sur ce secteur, la densité du mobilier est moins forte qu 'au niveau du secteur 3.

10 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

V-' -fv" ' ' .107 -78 77 I O11 9 . . .••..• - T •. .

scoupe stratigraphique : niveau d'occupation (U.S 3). : locus 1 (concentration de mobilier). : structure excavée. : source. : herminette. 20 m

Figure 5 : Zone 1- localisation du niveau d'occupation et du locus 1.

11 Zone 1

0 5 m

U.S 1 | | : terre végétale. U.S 2 : limon argileux brun-gris. U.S 3 I I : limon argileux brun-gris foncé (niveau néolithique avec céramique). fSS^j : schiste altéré en surface. m\ : schiste sain. — : fond de la tranchée.

mobilier néolithique

U.S 1 I I : terre végétale, blocs de ciment, plaquettes de schiste, bitume (remblai). U.S 2 terre végétale brun-gris argilo-limoneuse. Ce niveau présente des oxydations orangées dans sa partie supérieure. Il s'agit de l'ancien niveau de prairie. Il ne semble pas avoir été labouré et présente des stigmates de battement de nappe, U.S 3 I I limon argilo-limoneux gris. Présence de mobilier néolithique sous forme de concentrations, U.S 4 H horizon gris foncé à noir limono-argileux (tourbe décomposée?), U.S 5 I I limon argileux gris-violacé à bleu. U.S 6 i | limon argilo-limoneux gris-jaune et oxydations ferriques (gley?). grave (terrasse du Blosne?). schiste sain fond de la tranchée. Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 l'US3 est généralement comprise entre 0,10 et 0,15 m. effet, l'US3 n'est préservée que dans les zones Néanmoins, elle tend à diminuer au far et à mesure que relativement basses, les dépressions naturelles du sous- l'on se rapproche de ses bordures. Ainsi, sur sa moitié sol et à partir du moment où les niveaux superficiels nord mais aussi sur sa moitié orientale, l'US3 atteignent au moins 0,4 à 0,5 m d'épaisseur. A n'apparaît plus que sous la forme de lambeaux l'origine, le niveau d'occupation (US3) était donc résiduels de 0,01 à 0,02 m d'épaisseur. Les coupes certainement plus étendu. stratigraphiques effectuées au sein de l'US3 ont montré Une concentration de mobilier archéologique (locus 1) qu'elle présentait un aspect (couleur, texture) plutôt a été observée sur la bordure occidentale de l'US3. Sur homogène. Néanmoins, d'une façon générale elle est tout un secteur aux limites bien nettes, le locus 1 fortement bioturbée. L'US3 se développe hors de renferme des charbons de bois, des blocs de quartz ou l'emprise vers l'est et vers le sud c'est-à-dire en de grès souvent brûlés et surtout du mobilier céramique direction de la zone basse et du locus 2. En l'absence attribuable au Néolithique final. En dehors du locus 1, d'une emprise de fouilles plus large, les éventuelles l'US3 ne contenait pas ou très peu de mobilier. A relations entre les locus 1 et 2 restent indéterminées. l'issue du décapage, l'aire de dispersion du mobilier Au niveau du décapage, il apparaît nettement que les archéologique présentait une forme grossièrement limites nord et ouest de l'US3 sont artificielles et sont ovalaire et une surface d'environ 80 m2 (figure 7). certainement liées à des problèmes taphonomiques. En

Figure 7 : Zone 1 - plan détaillé du locus 1.

13 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Toutefois, la véritable extension de la zone de l'indique la faible profondeur conservée des dispersion de mobilier n'a pas été déterminée excavations, il est probable que plusieurs éléments ont puisqu'elle se prolonge vers le sud hors de l'emprise du totalement disparus. Il est aussi vraisemblable que décapage. Par ailleurs, sur ce secteur elle a été détruite d'autres trous de poteau se trouvent hors de l'emprise par un fossé gaulois (fossé 95). L'extension vers de la fouille. l'ouest reste totalement inconnue en raison d'une forte érosion de cette partie du site. Rappelons que sur cette o Les fosses (figure 8) zone la semelle de labour atteint le substrat schisteux. La configuration d'origine de la zone de dispersion du Trois fosses ont été découvertes sur la moitié orientale mobilier néolithique reste donc difficile à percevoir. du locus 1. Seules les limites est et nord paraissent assurées. La fosse 98 est de petite dimension et pourrait même Soulignons que vers l'est, la limite du locus 1 semble correspondre à un trou de poteau. Sa profondeur être liée à la présence d'une zone particulièrement conservée ne dépasse pas 0,08 m. Son remplissage est humide où sourdent actuellement plusieurs sources. constitué d'un limon brun-gris et de charbons de bois. Lors du décapage mais aussi de la fouille, il est apparu Aucun vestige mobilier n'y a été découvert. qu'au sein du locus 1, la dispersion du mobilier n'était Les deux autres fosses sont allongées et présentent des pas homogène mais se présentait plutôt sous la forme dimensions un peu plus importantes. La profondeur des de concentrations plus ou moins fortes semble-t-il liées fosses 107 et 108 atteint respectivement 0,16 m et 0,22 à la présence de structures excavées (figure 7). m. Le comblement des deux excavations est constitué D'après les éléments recueillis à la fouille, l'horizon d'un limon gris homogène et compact. Ce limon a livré argilo-limoneux brun-gris foncé (US3) correspond très des blocs de quartz et de grès (parfois brûlés ou vraisemblablement aux restes d'un niveau d'occupation chauffés), des charbons de bois ainsi que quelques voire d'un vieux sol occupé au Néolithique. La tessons de céramique attribuables au Néolithique final. question de savoir si ce niveau était « en place » ou s'il La fosse 107 pourrait être postérieure aux autres était colluvié s'est bien évidemment posée. structures. En effet, parmi les tessons recueillis dans L'importance des phénomènes de bioturbation ne son remplissage, un fragment de bord (cf. infra : 2.4.3 permettait pas d'envisager - pour cet horizon - la mise Le mobilier archéologique) semblerait se rattacher à un en place d'études micromorphologiques. Toutefois, vase campaniforme. plusieurs éléments nous permettent de considérer que ce niveau est résiduel mais vraisemblablement « en place ». La présence conjointe de poteries écrasées sur o Des foyers ? place ou de remontages, de tâches cendreuses dont les contours sont assez nets plaident plutôt en faveur de Aucun foyer véritable et aucune structure de véritables niveaux d'occupations. Il est par contre combustion n'ont été observés. Néanmoins, la présence évident qu'ils sont perturbés dans le sens de leur régulière de blocs de quartz ou de grès brûlés ainsi que épaisseur (bioturbations... ). l'omniprésence de charbons de bois dans le niveau d'occupation mais également dans certaines structures permettent de supposer que de tels aménagements ont 2.4.2 Les structures existé sur le site.

Les structures archéologiques excavées n'ont pu être 2.4.3 Le mobilier archéologique observées qu'à l'issue du décapage du niveau d'occupation (US3). Leur creusement n'était, en effet, o La céramique pas visible en surface de celui-ci. La densité des structures est faible puisque seulement huit excavations Le corpus céramique comprend 125 tessons (NMI : 12) ont été identifiées. Il est en revanche important de issus pour l'essentiel du niveau d'occupation (tableau souligner que ces structures et en particulier les trous 1). Les structures excavées étaient quant à elles peu de poteau attribuables au Néolithique se concentrent au riches. L'état de conservation des céramiques est en niveau de l'aire de dispersion du mobilier (locus 1). général médiocre puisque sur la plupart des tessons les surfaces internes et externes sont érodées. Les cassures o Les trous de poteau (figure 8) anciennes sont presque systématiquement émoussées. Par ailleurs, la fragmentation générale du mobilier Au nombre de cinq, les trous de poteau se répartissent céramique est très importante car la surface moyenne sur la moitié ouest du locus. Leur diamètre est en des pièces tourne autour de 4 cm2. Le travail de moyenne de 0,35 m et leur profondeur conservée remontage a permis de recoller quelques tessons. Les n'excède pas 0,15 m. Le remplissage des trous de recollages étaient néanmoins trop peu nombreux pour poteau est constitué de limon brun-gris. Le creusement être poursuivis. 77 a livré un bloc de grès chauffé, des petits blocs de Les tessons de céramique ne se répartissent pas de quartz et des nodules d'argile cuite. Ces trous de façon homogène mais sous la forme de concentrations, poteau ne forment aucun ensemble cohérent restituant (figure 7). par exemple le plan d'un bâtiment (photo 7). Comme

14 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

9 © G F. 77 F. 78 I I I I F. 79 O/NO E/SE O/NO E/SE l I i i O/NO , E/SE 77i ¿J

1 : limon brun-gris, charbons, argile 1 : limon brun-gris, charbons, quartz. 1 : limon brun-gris, quartz, 1 : limon brun-gris, charbons. cuite, bloc de grès chauffé. NE

F. 108 i 1 : limon brun-gris, charbons. 0 i G F. 125 F. 107 1 : limon gris clair, céramique, silex. I I N S NE so I 1 : limon brun-gris, céramique.

1 : limon gris, charbons, blocs de quartz et grès, céramique. 2m

Figure 8 : coupes et plans des structures en creux fouillées sur le locus 1.

VMS*

Photo 7 : Zone 1, locus 1 - trous de poteau (77, 78 et 79) découverts sous le niveau d'occupation.

15 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 8 : Zone 1 - fosse 107 en cours de fouille.

Les céramiques découvertes au niveau du locus 1 des formes de petite dimension. Parmi ces formes, on présentent deux types de pâtes7. Le premier type est reconnaît notamment des formes ouvertes (bords droits une pâte feuilletée plutôt fine et bien cuite. Elle ou très légèrement rentrants) de type bol ou des présente des inclusions de quartz très fines à moyennes gobelets (planche 1, n° 4, 5). Les lèvres sont avec de rares éléments grossiers. La couleur des pâtes généralement simples. Elles peuvent être effilées (voire est à dominante brun-orangé pour les surfaces et brun pincées) ou arrondies. Une lèvre présente un méplat foncé pour le cœur. Le deuxième type correspond à une orienté vers l'intérieur du vase. Une écuelle est pâte feuilletée à l'aspect grossier. Les inclusions de également à signaler (planche 1, n°l). Un bord dénote quartz et de granitoïde sont abondantes. Elles sont très par rapport aux autres puisqu'il est concave et surtout fines à grossières et sont généralement anguleuses. La déversé vers l'extérieur. Le tesson présente une pâte coloration dominante des tessons est le rouge pour les brune, compacte et micacée très fine qui n'a pas été surfaces et le brun pour le cœur. Ce type de pâte observée ailleurs (planche 1, n°6). Cet élément qui a semble mal cuit. été trouvé au sein d'une fosse (107) située en Quand le traitement de surface des céramiques est périphérie du locus 1 témoigne vraisemblablement conservé, il apparaît que les lissages externes mais d'une occupation postérieure. Une attribution de ce aussi internes sont soignés. Sur certains tessons, les tesson au campaniforme n'est pas à exclure. joints de colombin sont visibles. D'une façon générale, les fragments de fond mis au Les céramiques à pâte fine présentent pour la plupart jour sont plats. des parois dont l'épaisseur ne dépasse pas 6 mm. En Si l'on se réfère au corpus céramique provenant du revanche, les céramiques à pâte grossière présentent locus 2 (cf. infra : 2.5.3 Le mobilier archéologique), les des parois plus importantes qui se situent entre 10 et 12 fragments de céramique en pâte grossière provenant du mm d'épaisseur. locus 1 appartiennent à des vases de grande dimension Le mauvais état de conservation du mobilier n'a permis du même type8. Ils présentent, en effet, des de reconstituer aucune forme complète. Toutefois, caractéristiques (parois épaisses, système de certains tessons nous permettent de déterminer la préhension en languette, type de pâte... ) qui permettent typologie de quelques céramiques. Les pièces les de les comparer aux vases en forme de tonnelet du mieux préservées sont celles qui possèdent des pâtes locus 2. fines. Il faut d'ailleurs souligner que la typologie des Quelque soit le type de vase, aucun décor n'a été céramiques semble étroitement corrélée au type des observé. pâtes. Les tessons en pâte fine se rattachent, en effet, à

7 Nous remercions G. Hamon (UMR 6566) qui a bien voulu effectuer 8 Vu l'état de fragmentation des vases en pâte grossière, nous une observation des pâtes. n'avons effectué aucune restitution.

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Une cuillère en céramique a été recueillie lors du cuillère avaient déjà été recueillis sur le site de La décapage du niveau d'occupation (planche 1, n° 7). La Barrais à Saint-Sauveur-des-landes (35). Il s'agissait a cuillère présente une pâte fine brun-orangée. Le lissage priori des trois premiers individus découverts dans des surfaces est relativement soigné. L'extrémité notre région. Au nord de la Loire, les cuillères sont distale de la pièce est fracturée mais il est possible de généralement présentes au sein d'ensembles du restituer son profil général. Le manche de la cuillère est Néolithique final ou du Bronze ancien. en boudin aplati. Trois exemplaires de ce type de

l \

\ \ / rrun 3-carré G/8

r~i ! 11 i 5 - décapage 4 - décapage

0 S 10

\ \1 I /1 6-F 107

0 5 10

Planche 1 : Zone 1, locus 1 - mobilier céramiqite caractéristique.

17 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Niveau/Fait Nb tesson Nb lèvre Nb anse Nb fond NMI Observations

Niveau occ. 103 7 1 5 7 F.98 8 / / / 1 F 107 6 1 / / 2 1 rebord d'un vase Campaniforme ? F 108 5 / / / 1 céramique fine F.125 3 / / / 1 Total 125 8 1 5 12

Tableau 1 : décompte du mobilier céramique issu du locus 1.

o L'industrie lithique

L'industrie lithique est très rare puisque seuls 6 éclats bruts et débris de silex ont été recueillis dans le niveau d'occupation (4 pièces) ou le remplissage des structures (2 pièces). Ces éléments lithiques ne livrent pas de données particulières sur l'occupation néolithique. Lors du décapage, une lame de herminette a été recueillie au sein de l'horizon archéologique mais légèrement à l'écart de la zone de concentration de mobilier (figure 7). La pièce pèse 784 gr pour 178 mm de long, 62 mm de large et 50 mm d'épaisseur. Elle présente un profil dissymétrique qui indique qu'elle a vraisemblablement été utilisée comme une herminette (photo 9, planche 2). Sur une grande partie de sa surface, l'objet présente un poli relativement grossier. Photo 9 : herminette en microgranite (cl. : H. Paitier) Seul le pourtour du talon c'est-à-dire la zone d'emmanchement possède un poli plus fin sans doute lié aux frottements de la lame contre son manche ou sa gaine. Le tranchant de la lame n'est quant à lui plus visible à cause des nombreuses ébréchures qui marquent la partie active de l'outil. L'herminette a été réalisée dans un microgranite gris- vert à phénocristaux de feldspath. Il pourrait s'agir d'une production locale puisque un affleurement - qui présente les mêmes caractères macroscopiques - a été dégagé à environ 150 mètres à l'est du point de découverte de l'objet. Cet affleurement mis au jour lors du diagnostic se présentait sous la forme de « boules » qui émergeaient légèrement du limon environnant. Comme semblent l'attester plusieurs éclats de débitage de microgranite découverts sur son pourtour, cet affleurement a sans doute été exploité dès le Néolithique. Cela est d'autant plus vraisemblable qu'un niveau argilo-limoneux brun-gris foncé (niveau d'occupation) et une concentration de mobilier néolithique {locus 3) ont été mis au jour contre l'affleurement (figure 4 ). Il est possible qu'une exploitation à plus grande échelle ait eu lieu car d'après la carte géologique, plusieurs autres affleurements seraient présents dans les environs. Notons également que cette exploitation est sans doute très ancienne puisque des objets débités dans ce microgranique ont été recueillis sur le site voisin de Pluvignon à Betton mais dont l'occupation remonte au Néolithique ancien. Planche 2 : herminette en microgranite.

18 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

2.5 LE LOCUS 2 remontages ou encore de tâches cendreuses dont les contours sont assez nets plaident en tout cas dans ce Le locus 2 se trouve sur la zone 2. Il est caractérisé par sens. Comme pour le niveau observé sur la zone 1, il plusieurs concentrations de mobilier archéologique au apparaît que l'US3 est fortement bioturbé. sein d'un niveau d'occupation (US3) et par la présence L'horizon argilo-limoneux se développe hors de de rares structures excavées sous-jacentes (figure 9). l'emprise vers le sud c'est-à-dire en direction de la zone basse mais aussi vers l'est et l'ouest. Au niveau 2.5.1 Le niveau d'occupation (US3) du décapage, il apparaît nettement que la limite nord- ouest de cet horizon est artificielle et est liée à des Après avoir décapé les niveaux superficiels, qui sur la phénomènes d'érosion. A l'origine, l'horizon argilo- zone 2 atteignent jusqu'à 0,9 m de puissance, un niveau limoneux (US3) était donc certainement plus étendu. archéologique a priori très proche de celui reconnu sur En effet, aujourd'hui l'US3 n'est préservée que dans la zone 1 a été observé. Celui-ci se développe sur une les zones relativement basses, les dépressions grande partie de la zone décapée et dans un contexte naturelles du sous-sol et à partir du moment où les stratigraphique plus complexe qu'au niveau de la zone niveaux superficiels atteignent 0,4 à 0,5 m d'épaisseur. 1. La coupe effectuée sur la bordure occidentale du En revanche, dès que le substrat schisteux remonte décapage et sur une longueur de 45 m livre sept unités (comme c'est le cas sur la partie nord-ouest de la zone stratigraphique s (figure 6) : 2) la couche archéologique disparaît totalement. Soulignons que cette dernière se scinde en plusieurs

- US1 : niveau de remblais modernes dont l'épaisseur lambeaux (figure 9). Ces différents lambeaux s'accroît en direction du sud. Ces remblais comblent constituaient certainement à l'origine un même manifestement une vaste dépression humide. ensemble. Mais les tranchées de diagnostic, la présence - US2 : niveau brun-gris correspondant à une ancienne prairie de fossés de parcellaire postérieurs ainsi que le humide. Elle semble avoir été peu labourée et porte les décapage que nous avons effectué ont entraîné marques de multiples battements de nappe. L'épaisseur l'arasement d'une partie du niveau néolithique. Cela moyenne de l'US2 est de 0,25 m. Elle disparaît en direction vaut également pour les concentrations de mobilier de la dépression humide pour laisser place à un horizon {locus) qui ont en partie été entamées ou détraites par « tourbeux » (US4). les sondages de diagnostic ou les fossés de parcellaire. - US3 : niveau argilo-limoneux gris foncé conservé sous A l'origine les deux concentrations de mobilier sur forme de placages. E livre du mobilier néolithique. Ce niveau est fortement bioturbé. lesquelles sont centrés les secteurs 2 et 3 (figure 10) - US4 : niveau argilo-limoneux noir à l'aspect très organique. constituaient certainement un ensemble unique. Le Il s'agit très vraisemblablement d'un ancien niveau de tourbe. niveau archéologique néolithique a pu être décapé sur 2 - US5 : niveau argileux gris-violacé à bleu. Ce niveau une surface d'environ 600 m . La coupe stratigraphique témoigne d'un apport lent de sédiments en milieu humide. effectué sur la bordure ouest du décapage (figure 6) - US6 : niveau argilo-limoneux gris-jaune très riche en oxyde nous permet d'apporter des précisions sur l'extension fer. Il s'apparente à un gley. du niveau. Vers le sud, il disparaît juste avant - US7 : niveau de grave correspondant très probablement à un l'apparition d'un niveau « tourbeux » qui semble se des lits du Blosne. développer en direction du Blosne. Vers le nord, la couche archéologique disparaît sans doute assez vite Les couches 2 à 6 présentent d'importantes traces d'hydromorphie témoignant de nombreux battements car le substrat schisteux remonte rapidement. Si des de nappe. A l'instar du niveau archéologique observé niveaux archéologiques étaient conservés sur ce sur la zone 1, le niveau d'occupation dégagé sur la secteur, ils ont aujourd'hui été érodés par les labours. zone 2 est constitué d'un sédiment argilo-limoneux gris Lors du décapage mais aussi de la fouille, il est apparu qui contient des charbons de bois, des blocs de quartz que la dispersion du mobilier (presque exclusivement ou de grès souvent brûlés, du mobilier céramique et du céramique) au sein du niveau archéologique n'était pas rare mobilier lithique. homogène mais se présentait sous la forme de L'épaisseur de FUS3 est comprise entre 0,02 m et 0,15 concentrations. Sur la bordure occidentale du décapage, m. Sur la partie nord-ouest du décapage, elle repose une première concentration de mobilier semble de forme ovalaire et a été reconnue sur une surface directement sur du schiste sain. Ailleurs, elle se trouve 2 sur un horizon argilo-limoneux gris-jaune riche en d'environ 30 m . Son extension précise reste oxydations ferriques qui s'apparente à un gley. Les néanmoins inconnue puisqu'elle se prolonge vers coupes stratigraphiques effectuées au sein de l'US3 ont l'ouest hors de l'emprise du décapage. Deux autres montré qu'elle présentait un aspect relativement concentrations ont été dégagées au centre et sur la homogène mais fortement bioturbé. L'US3 correspond partie est de la zone 2. Ces deux dernières très vraisemblablement aux restes d'un niveau correspondent aux concentrations de mobilier qui d'occupation voire d'un vieux sol occupé au avaient été mises au jour lors du diagnostic. La zone la Néolithique. Plusieurs éléments nous permettent de plus dense et la plus riche en céramique se situe dans la considérer que ce niveau est résiduel mais « en place ». partie nord-est du niveau d'occupation (notamment au La présence conjointe de poteries écrasées sur place, de niveau du secteur n°3). Elle couvre une surface de 55 fragments d'un même poignard qui offre des m2 (photo 10). Sur tout un secteur aux limites bien

19 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Figure 9 : plan de la zone 2.

20 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

-A

coupe stratigraphique

Al • i /'•:•: i . • secteur 1 //; y.

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3

¡MI-S:

a7 7. V -.<3 c/, ••. • •<•:.- fi e 'r /'V^ ^ 7 / secteur 2 777;i;:7 ^

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/ / ••..•••.• :77 ; 7 zone inondée pendant ^ • A / toute la durée de l'opération Ëfcr: 7 5 / / "^•>7" • / >- secteur 3 j i • 7 ' 7 I 'f/ Wb wm A LY / / !.'•'• : niveau d'occupation néolithique. : sondage manuel (mobilier en rouge). I I : locus 2 (concentration de mobilier). " - J ^ R-Y ! ! i I j : structure excavée néolithique, --••í i o : blocs de microgranite. 10 m

Figure 10 : Zone 2 -plan détaillé du locus 2 et implantation des secteurs test.

21 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 10 : vue générale de la zone 2. Au centre du cliché, la zone grise correspond à une zone de concentration de mobilier (secteur 3). nettes, cette zone renferme du charbon de bois en faible Le trou de poteau 4 a livré des fragments de céramique quantité, des blocs de quartz ou de grès souvent brûlés ainsi qu'un éclat de silex. et surtout du mobilier céramique et lithique attribuables au Néolithique. Sur le reste du niveau, le mobilier est o Les fosses (figure 11) plus diffus. Vers le sud et en particulier au niveau de la zone actuellement humide, très peu d'artefacts ont été Quatre fosses (1, 2, 3 et 7) ont été découvertes sur la observés. zone 2. Deux d'entre elles se situaient sous des concentrations de mobilier. Les fosses présentent un 2.5.2 Les structures contour régulier de forme plutôt ovalaire. Leurs dimensions sont relativement réduites puisque leur La densité des structures en creux est faible puisque sur longueur n'excède pas 1,3 m. Leur profondeur l'ensemble de la surface couverte par la zone 2 conservée est de 0,2 m. Le remplissage des fosses est seulement six excavations pouvant être attribuées au systématiquement constitué d'un limon argileux gris Néolithique ont été identifiées. Quatre d'entre elles foncé et de charbons de bois en plus ou moins forte n'ont été observées qu'à l'issue du décapage du niveau quantité. Les quatre fosses ont livré de petits fragments d'occupation néolithique. de céramiques dont les pâtes évoquent incontestablement ce qui a été trouvé ailleurs sur le site o Les trous de poteau (figure 11) et des nodules d'argile cuite.

Deux trous de poteau (4 et 5) ont été observés sous la o Des foyers ? concentration de mobilier centrale. Leur diamètre est d'environ 0,50 m et leur profondeur conservée Aucun foyer véritable et aucune structure de n'excède pas 0,12 m. Ces trous de poteau ne peuvent combustion n'ont été observés. Néanmoins, comme sur bien évidemment pas être rattachés à un ensemble le locus 1 la présence régulière de blocs de quartz ou de cohérent restituant par exemple le plan d'un bâtiment. grès brûlés ainsi que l'omniprésence de charbons de Comme l'indique la faible profondeur conservée des bois dans la couche archéologique ou dans certaines excavations, il est probable que plusieurs éléments ont structures permettent de supposer que de tels totalement disparus. Le remplissage des trous de aménagements ont existé sur le secteur. poteau est constitué de limon gris auquel sont associés quelques charbons de bois et des petits blocs de quartz.

22 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

F. 1 FI. 2 SO NE

1 : limon gris, argile cuite, charbons, 1 : limon argileux gris-bleu, 1 : limon argileux gris foncé, céramique. céramique. céramique. 2 : charbons de bois. 3 : limon gris, argile cuite, charbons, céramique.

O

F. 4 F. 7 V/.

1 : limon gris, blocs de quartz. 1 : limon gris clair, rares charbons 1 : limon gris-brun, céramique. de bois, céramique. 0 2 m

Figure 11 : coupes et plans des structures en creux fouillées sur le locus 2.

2.5.3 Le mobilier archéologique résulte en partie de l'humidité environnante et notamment des fréquents battements de nappe que Le mobilier archéologique recueilli lors de la fouille subit le secteur. provient principalement du niveau d'occupation Contrairement à ce qui a été observé sur le locus 1, les néolithique. Les structures excavées étaient quant à céramiques découvertes au niveau de la zone 2 elles peu riches. présentent presque exclusivement une pâte feuilletée à l'aspect grossier. En revanche, les céramiques à pâte o La céramique fine sont plutôt rares. En ce qui concerne les céramiques grossières, un examen à l'œil nu montre Au total, 694 tessons de céramique ont été recueillis que le dégraissant est abondant. Il est constitué de sur le locus 2. La quasi totalité du matériel céramique grains de quartz anguleux de taille hétérogène (de provient de la couche d'occupation néolithique. Les l/10eme de mm à 10 mm) et de gramtoïdes. La quasi tessons ne se répartissent pas de façon homogène mais totalité des tessons présentent des parois d'au moins plutôt sous la forme de concentrations. Ils se une dizaine de millimètres d'épaisseur. La couleur des concentrent notamment sur la partie orientale du niveau pâtes varie de l'orangé au brun rougeâtre sur les faces d'occupation (secteur 3). A la fouille, il est apparu que internes et externes. Parfois, elles peuvent être grises des vases étaient écrasés sur place. Ce qui semble ou brun foncé sur la face interne ou dans le cœur du confirmer que le niveau archéologique est bien en place tesson. La cuisson des poteries semble assez faible. Ce (photos 11 et 12). qui explique aussi la fragilité et le mauvais état de Généralement, la céramique présente un état de conservation du matériel. Nous avons rarement pu conservation très médiocre. Les surfaces externes et observer le traitement de surface des céramiques. Sur internes ainsi que les cassures anciennes sont presque les rares éléments où cela était possible, le lissage des systématiquement érodées. Même si les tessons surfaces est relativement soigné. Sur certains tessons dépassent parfois la taille d'une main, il faut quand les joints de colombin sont encore visibles. De rares même souligner que la fragmentation du mobilier est éléments de céramique fine ont été reconnus. Ces importante. La surface des tessons est, en effet, parfois éléments possèdent une pâte feuilletée plutôt fine et inférieure à 2 cm2. Ce mauvais état de conservation bien cuite. Elle comporte des inclusions de quartz très

23 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 fines à moyennes avec de rares éléments grossiers. La couleur des pâtes est à dominante brun-orangé pour les surfaces et brun foncé pour le cœur. Le mauvais état de conservation du mobilier n'a permis de reconstituer aucune forme complète. Sur certains secteurs, la superposition de plusieurs grands tessons de céramique a montré qu'il s'agissait de vases écrasés en place (photo 12). Même dans ces conditions, les remontages se sont révélés impossibles à mettre en œuvre. Le mobilier céramique forme néanmoins un ensemble cohérent sur un plan technologique et typologique. Plusieurs éléments nous permettent d'entrevoir le type de céramique qui a été utilisé sur le site. Parmi les céramiques grossières, seulement trois lèvres ont été identifiées. Elles sont arrondies ou faiblement effilées. Les bords sont légèrement rentrants. Ces tessons proviennent très vraisemblablement de grands vases en forme de tonnelet. Les fragments de fond mis au jour sont plats. Ils peuvent être légèrement débordants (planche 4, n° 9) ou présenter un débordement ourlé (planche 4, n° 8). Les systèmes de préhension sont principalement représentés par des languettes horizontales apposées sous le bord ou sur la panse (planche 3, n° 2 et planche 4, n° 4 à 7). Une anse perforée est également à signaler (planche 4, n° 10). Les décors sont pratiquement inexistants. Seul un tesson (non dessiné) présente un petit cordon de section triangulaire. Mais vu l'état de surface de la plupart des tessons, il n'est pas impossible que certains décors incisés aient disparu. Photo 12 : Zone 2, secteur 3. Blocs de microgranite et Les rares tessons en pâte fine se rattachent quant à eux céramique écrasée en place. à des formes de petite dimension. Parmi ces formes, on reconnaît notamment des formes ouvertes de type bol ou des gobelets (planche 4, n° 1 à 2). Les lèvres sont arrondies ou légèrement effilées.

1 1 I

L I secteur 1, décapage

^ \ / Y i secteur 2, décapage secteur 1, décapage

o_ 5 10 •=•••=^•^1 T I I I ICm

Planche 3 : Zone 2, secteurs 1 et 2 - mobilier céramique caractéristique.

24 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

! i 2 carré B7-1

\ * carre3 B7-2 ' 1

I carré A7-2

I I

carré B7-2

4i i carré BY-3 i '

6 1\ 4 carré C3 carré A2

carré B7-2

L 9 décapage K 10 \ 10 carré B7-3 Planche 4 : Zone 2, secteur 3 - mobilier céramique caractéristique.

25 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Niveau/Fait Nb tesson Nb lèvre Nb anse Nb fond NMI Observations Secteur 1 51 / 1 1 4 2 céramiques pâte fine Secteur 2 66 1 / 1 3 Secteur 3 511 3 5 9 10 4 céramiques pâte fine, 1 cordon Décapage 57 1 / 3 3 F.1,2, 3, 4, 7 9 / / / / Total 694 5 6 14 20

Tableau 2 : décompte du mobilier céramique issu du locus 2.

o L'industrie lithique Les éléments lithiques les plus intéressants correspondent finalement à des blocs de microgranite Comme sur le locus 1, l'industrie lithique est peu recueillis au niveau du secteur 3 (photo 12). Sur le plan abondante. Le lot est constitué d'une dizaine d'objets pétrographique, ces blocs présentent des qui restent peu significatifs. Trois éléments issus d'un caractéristiques macroscopiques identiques à celles qui même poignard en silex pressignien constituent les ont été observées sur l'affleurement de microgranite éléments les plus remarquables de la série (planche 5). situé à 80 m au nord-est mais également sur Ces fragments, mis au jour lors du diagnostic, étaient l'herminette découverte en bordure du locus 1. Il faut dispersés sur quelques mètres carrés en surface du surtout retenir que deux de ces blocs présentent des niveau d'occupation néolithique et à l'emplacement du traces de débitage et d'épannelage (cf. infra : les secteur 3. Seules la hampe et la partie distale du vestiges macrolithiques en microgranite du locus 2). poignard ont été retrouvées. Un des fragments du Cela plaiderait une nouvelle fois en faveur d'une poignard porte des traces de chauffe (présence d'une exploitation de l'affleurement voisin. cupule thermique). Soulignons que parmi les objets Soulignons enfin qu'une hache marteau également lithiques mis au jour, un éclat retouché est également réalisée dans ce type de matériau est à signaler en silex pressignien. (planche 6). Elle a été découverte (en deux morceaux) dans une tranchée de sondage à environ 80 m au sud- est du locus 2. Malheureusement, la partie tranchante de la hache n'a pas été retrouvée.

LES VESTIGES MACROLITHIQUES EN MICROGRANITE DU LOCUS 2 par Eric GAUME

Outre deux haches polies en microgranite, la fouille (locus 2, secteur 3) a livré plusieurs fragments de ce même matériau sans doute issu d'un affleurement local dont l'exploitation néolithique est fortement pressentie sur le modèle des carrières-ateliers de Plussulien. La configuration grossièrement parallélépipédique de ces blocs trouve d'ailleurs un écho dans le type de matrice « en briquette » du site costarmoricain (Le Roux, 1999, p.94). Malgré la faiblesse numérique du lot étudié, et donc sa représentativité discutable, la forme de matrice désignant un « bloc de pierre brut d'extraction et susceptible d'être transformé en outil» (id. p. 111) semble appropriée par les dimensions de surface voisines (205mm x 125 mm x 75 mm ; 190 mm x 110 mm x 65 mm ; 175 mm x 100 mm x 30 mm). Si ce n'est pas fortuit, cela pourrait bien s'expliquer par une possible mise au gabarit des blocs bruts. Chacun d'eux présente, en effet, au moins une face latérale d'éclatement produite par une percussion lancée ou Planche 5: Zone 2, secteur 3. Fragments d'un posée à partir du plan de diaclase d'une des grandes poignard en silex « pressignien ». faces principales.

26 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Sur les trois pièces récoltées, seules deux présentent un intérêt technologique. La plus grosse de 3000 gr étant constituée d'une roche météorisée, fissurée et desquamée (caractéristique d'un microgranite affleurant) offre un intérêt assez limité puisque les traces de percussion sont parfois équivoques. La « briquette » de 2400 gr offre des bords longitudinaux éclatés qui semblent, par leur inclinaison parallèle, avoir suivi le fil de la roche d'ailleurs bien visible sur l'extrémité dentelée débitée à contresens. Il s'agit d'un débitage vraisemblablement réalisé par percussion posée d'un outil de type ciseau ou coin. L'extrémité active de l'outil a laissé une double échancrure (photo 13) écaillée et localement écrasée sur l'arête longitudinale limitant la face principale (stigmates allongés d'une dizaine de millimètres de long). La « briquette » la plus fine pèse 900 gr. Elle a également été débitée longitudinalement mais elle se distingue par la majeure partie du pourtour épannelé Photo 13 : bloc de microgranite. Les arêtes de la pièce (photo 14). L'obliquité remarquable de la tranche ainsi peuvent être écaillées ou écrasées. taillée révèle une localisation des différents plans de frappe sur la périphérie complète (pièce brisée en cours d'opération) ou partielle (pièce débitée au préalable) de la face diaclasée la plus étendue. Soulignons que les points d'impact successifs et les négatifs d'enlèvements directs sont peu lisibles sur la roche grenue. Bien qu'en dehors de la présumée « carrière » de microgranite, ces blocs apparaissent - par leur aspect et les traces qu'ils portent - comme des indices probants d'une exploitation de ce matériau dont on ignore tout en l'état actuel de la recherche. Ils conviendrait donc, pour pousser plus loin les conjectures auxquelles nous nous sommes livrés, de caractériser l'affleurement (gisement, pétrographie). Il conviendrait aussi de comparer (par exemple par rapport aux carrières de Plussulien) les modes d'exploitation, l'outillage des carriers comme des tailleurs de haches. Finalement, il s'agirait de Photo 14 : bloc de microgranite dont le pourtour est reconnaître précisément le type de produits élaborés épannelé. dans ce secteur de l'agglomération rennaise malheureusement bouleversé topographiquement depuis le Néolithique.

27 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Planche 6: hache marteau en microgranite mise au jour dans une tranchée de diagnostic.

2.6 SYNTHESE ET DISCUSSION dont les contours sont assez nets plaident plutôt en faveur de véritables niveaux d'occupations qu'en L'occupation néolithique des Rives du Blosne est faveur de dépôts colluviés. Il est vrai que le mobilier essentiellement marquée par la présence de niveaux céramique est érodé mais il semble que cela soit plus d'occupation dans lesquels ont pu être observées des lié à des problèmes de conservation in situ (battement concentrations de mobilier archéologique (locus 1 et de nappe...) qu'à des problèmes de déplacement 2). Ces niveaux d'occupation se présentent sous la (colluvions...) forme de placages résiduels de 0,1 m à 0,15 m Sous ces niveaux, de rares structures en creux (fosses d'épaisseur. Aucun d'entre eux n'a été reconnu dans et trous de poteau) ont été dégagées. Ces structures - son intégralité car ils se poursuivent tous hors de qui ne dépassent pas 0,3 m de profondeur conservée - l'emprise des décapages. En outre, ils ont et en particulier les trous de poteau ne forment pas systématiquement été entamés par des phénomènes d'ensembles cohérents pouvant par exemple permettre d'érosion (labours, ruissellements...). Tous les niveaux d'identifier des plans de bâtiments. Elles marquent d'occupation qui ont été mis au jour présentent une simplement l'emplacement de constructions. position topographique semblable. Ils sont, en effet, Globalement, il apparaît que le site est partiellement uniquement conservés dans les zones basses et là où les arasé mais aussi qu'une partie des structures excavées couches superficielles dépassent 0,40 m d'épaisseur. se situent hors de l'emprise des décapages. Les Dans le cadre de la fouille, deux de ces niveaux ont pu données concernant l'habitat proprement dit restent être étudiés. Lors du diagnostic, un troisième niveau donc très ténues. Elles témoignent des difficultés qu'il associé à des trous de poteau et contenant également du y a à appréhender des structures légères, mobilier céramique (locus 3) avait été mis au jour à vraisemblablement peu groupées et comportant de 150 m plus à l'est de la zone 1. Rappelons que le locus travaux de fondation limités. Ces difficultés sont 3 est situé en bordure d'un affleurement de amplifiées par l'absence de systèmes fossoyés - microgranite qui aurait - semble-t-il - été exploité au comme on peut par exemple en trouver sur des sites de Néolithique. Ce troisième locus devrait en principe être l'Age du Fer - qui facilitent en principe la fouillé lorsque des travaux seront entrepris sur cette compréhension des sites et permettent d'orienter la zone. fouille. Plusieurs éléments nous permettent de considérer que Le mobilier archéologique - presque exclusivement les niveaux d'occupation et les locus mis au jour sont constitué de tessons de céramique - provient résiduels mais en place. Ainsi, les présences conjointes essentiellement des niveaux d'occupation. La de poteries écrasées sur place, de taches cendreuses présentation qui a été effectuée pour chacun des ensembles mobiliers permet de se rendre compte de

28 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 l'indigence des données. Si l'on considère la céramique pour effectuer des datations C14, nous ne pouvons globalement, elle semble néanmoins homogène sur un valider cette hypothèse. Dans un cadre géographique plan chronoculturel. D'une façon générale, les élargi, des comparaisons pourraient éventuellement être céramiques présentent plutôt des pâtes brun-rouge effectuées avec des sites du Bassin parisien (par grossières à gros dégraissant. Leur cuisson est le plus exemple avec des sites attribués au groupe de Gord qui souvent faible. Des céramiques à pâtes fine sont se développe entre 2700 et 2300 av. J.-C.). Néanmoins également présentes dans le corpus mais en plus faible vu la faiblesse numérique du corpus céramique et son proportion. état de conservation, il nous paraît encore prématuré Dans l'ensemble, les céramiques possèdent des formes d'envisager de véritables comparaisons avec des simples. Parmi celles-ci ont reconnaît notamment des ensembles extra-régionaux. grands vases en forme de tonnelet (vases de stockage) Si malgré tout, le mobilier archéologique nous permet et des formes ouvertes (bords droits ou très légèrement d'envisager une première attribution chronoculturelle, rentrants) de petite dimension (bols ou gobelets). il est par contre beaucoup plus délicat d'aborder la ou L'approche culturelle et chronologique du site a les fonctions du site néolithique des Rives du Blosne et principalement été effectuée à partir du mobilier a fortiori son contexte économique. Le mobilier mis au céramique. jour et en particulier l'association de vases de stockage D'après les éléments en notre possession, nous (vases tonnelet en céramique grossière...) et de pouvons attribuer le corpus céramique mis au jour au vaisselle (bol en céramique fine...) semblerait Néolithique final. Ce dernier est ici considéré dans son caractéristique d'un site à occupation domestique et acceptation la plus large9 car il est encore assez mal plus précisément d'un site d'habitat. Il est intéressant défini au niveau local. Il apparaît d'emblée que les de noter que les locus 1 et 2 ne livrent pas le même productions céramiques des Rives du Blosne sont type d'assemblage céramique. Sur le locus 1, les difficiles à comparer avec les sites du Néolithique final formes de type bol à pâte fine dominent les grands régional. Ainsi et comme pour le site de La Barrais à vases de stockage à pâte grossière. Au niveau du locus Saint-Sauveur-des-Landes, les céramiques recueillies 2, les grands vases à pâte grossière dominent largement sur le site de Chantepie présentent peu de points de dans le corpus céramique alors que les vases à pâte fine comparaison avec les céramiques reconnues sur la côte de petit module (bols...) sont quasiment inexistants. En sud de la Bretagne (style de Kerugou et surtout le style terme ethnoarchéologique, on perçoit immédiatement morbihannais de Conguel). Les comparaisons sont que les deux locus pourraient avoir des fonctions également difficiles avec des sites plus proches comme différentes. Mais une fois de plus, nous sommes celui de La Hersonnais à Pléchatel10 dont la céramique confrontés à la faible surface décapée et étudiée. Les s'apparente d'ailleurs aux style de Conguel et de Croh niveaux d'occupation et les locus n'ont pu être étudiés Collé11. A La Hersonnais, la céramique présente en sur la totalité de leur surface. En outre, la recherche particulier des formes (carènes...) et des décors d'un éventuel lien stratigraphique entre les deux (triangles incisés...) que l'on n'observe pas sur le site niveaux d'occupation n'a pas pu être vérifiée. Dans le des Rives du Blosne. Finalement le site avec lequel, même ordre d'idée, si nous savons que les deux locus nous pouvons établir le plus de comparaisons est celui appartiennent à la même sphère chronoculturelle, nous de la Barrais (Saint-Sauveur-des-Landes) que nous déjà n'avons aucun élément pour affirmer qu'ils sont évoqué à plusieurs reprises12. On y retrouve des types strictement contemporains. Comme sur le site de la de pâte très semblables. Au niveau des éléments de Hersonnais à Pléchatel, il est tout à fait possible forme, les deux sites présentent de grands vases en d'envisager une succession dans le temps de plusieurs tonnelet et à fond plat. Les systèmes de préhensions unités d'habitation. La fouille de l'affleurement de (languettes), la rareté des éléments décorés ou encore la microgranite et du locus 3 situés à l'est de notre zone présence de cuillères en céramique sont également des d'intervention, offrira certainement de nouveaux caractères communs à ces deux sites. éléments pour la compréhension du site. Nous pensons que le site de Chantepie est sans doute Dans un cadre plus large et en terme de hiérarchisation postérieur à un site comme celui de la Hersonnais dont des sites, la question de la fonction ou de la place l'occupation se situe - d'après les datations C14 et qu'occupe le site des Rives du Blosne dans la trame dendrochronologiques - vers 2700-2800 av. J.-C. soit des habitats néolithiques de l'époque reste posée. Les la première moitié du 3eme millénaire. Le site des Rives différents indices d'occupation mis au jour dès la phase du Blosne pourrait se rattacher à la deuxième moitié du de diagnostic montre que le site néolithique des Rives 3eme millénaire et même être relativement tardif. du Blosne se développe sur au moins deux hectares. Rappelons qu'un rebord trouvé dans une fosse du locus Mais la parcellisation des ultimes témoins de 1 semblerait attester une occupation campaniforme. l'occupation et l'absence d'une approche extensive Néanmoins en l'absence de contextes fiables (foyers...) compliquent l'analyse et la compréhension du site. Nous sommes finalement confrontés aux mêmes types de limites interprétatives et aux mêmes questions que 9 En Bretagne, le Néolithique final se développe sur plus d'un millénaire. 10 J.Y. Tinevez, 1995. 11 J.Y. Tinevez, 2004. 12 S. Hinguant et L. Laporte, 1997.

29 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 celles posées pour des sites comme celui de la Barrais à Saint-Sauveur-des-Landes13 :

- les vestiges mis au jour constituent-ils les ultimes témoins d'un vaste habitat aujourd'hui en partie érodé ?

- les vestiges mis au jour témoignent-ils d'activités en périphérie d'un ou de plusieurs habitat(s) qui resteraient à localiser ? De quelles natures sont les relations avec ces éventuels habitats ?

Bien que le corpus céramique et les structures néolithiques mises au jour sur le site soient relativement modestes, la rareté des données et plus particulièrement des habitats du Néolithique final du Bassin de Rennes en fait un ensemble intéressant. Le site néolithique des Rives du Blosne constitue finalement un nouveau jalon dans l'étude du Néolithique final régional et plus particulièrement de l'intérieur des terres. A terme, il faudrait pouvoir exploiter de façon extensive d'autres occupations de ce type.

13s. Hinguant et L. Laporte, 1997.

30 Chapitre 3

L'HABITA T DEL 'AGE DU FER

S. Blanchet, A.F. Cherel Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

L'occupation de l'Age du fer a été reconnue lors du gaulois inédits ont été mis au jour. Si l'on se réfère au diagnostic mené par G. Leroux en 2002. Notons que mobilier céramique recueilli, certains de ces sites cette occupation a bien failli échapper à la vigilance semblent contemporains de celui de Chantepie (site de des archéologues. Le système fossoyé gaulois était, par la ZAC de Beausoleil à Pacé, diagnostic de L. Aubry). un effet de colmatage due à la seule superposition de D'autres présentent des corpus céramique plus anciens structures plus récentes, masqué par un sédiment (site de Pluvignon à Betton, fouille de S. Blanchet) ou limoneux brun. C'est à l'occasion de deux sondages plus tardifs (site de la ZA Bellevue à Thorigné- manuels, destinés à reconnaître le remplissage de Fouillard, fouille de E. Legoff). Mais pour le moment, structures plus récentes et en particulier d'époque les données issues de ces habitats ne sont pas moderne et grâce à l'expérience des archéologues, que exploitables car les études n'ont pas été entamées. l'occupation gauloise a été identifiée. Le site ayant été Soulignons que les comparaisons avec le site de repéré tardivement (juste avant la phase de rebouchage Chantepie doivent s'arrêter là. Plusieurs de ces sites des tranchées), l'étude préliminaire n'a pu être que très (ZA Bellevue à Thorigné-Fouillard ou encore limitée. Seule l'amorce d'un enclos partitionné à fossés Pluvignon à Betton) présentent en effet des rectilignes était alors connue. L'extension du site ou organisations particulières, des superficies très encore sa nature précise étaient indéterminées. Dans importantes qui leur confèrent un statut certainement ces conditions, il était difficile de définir la surface et différent de celui du site des Rives du Blosne. l'emplacement de la zone à fouiller. Un décapage - tenant compte à la fois des éléments gaulois mais 3.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT également des vestiges néolithiques et antiques découverts lors du diagnostic - fut néanmoins mis en Le site gaulois des Rives du Blosne se développe sur la place. La fouille de la zone 1 permit finalement de partie basse d'un versant dont la pente est orientée au reconnaître des vestiges de l'occupation gauloise sur sud-est. A une quarantaine de mètres vers l'est, se environ 80% de la surface du décapage. trouve un ru temporaire tributaire de la rivière du Blosne qui coule, quant à elle, à 200 m au sud. 3.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE L'espace compris entre le ru et le Blosne correspond actuellement à une vaste zone humide (figure 12). Aucun habitat de l'âge du Fer n'est actuellement connu Sur le tiers ouest du décapage, les structures gauloises dans l'environnement immédiat du site. Les tranchées apparaissent directement sous la couche de terre de diagnostic effectuées sur plusieurs dizaines végétale. Sur ce secteur, celle-ci se confond avec la d'hectares à l'est et au nord-est de la fouille n'ont, en couche de labour. Elle mesure 0,3 m d'épaisseur et effet, livré aucun indice d'occupation de cette période. repose directement sur le substrat rocheux. Ce qui reste Quant aux zones situées à l'ouest et au nord, elles sont des structures est creusé dans un schiste sain qui se aujourd'hui totalement urbanisées et ne permettent délite en plaquettes. Sur les deux tiers est du décapage, pratiquement aucune observation. Dans les environs, les structures apparaissent plus profondément. Sur cette plusieurs enclos ont été détectés en prospection partie de la fouille, la couche de terre végétale atteint aérienne. A proximité du village des Vallières et à deux 0,5 m d'épaisseur. Elle repose sur des colluvions kilomètres des Rives du Blosne, un ensemble d'enclos limoneuses qui ont jusqu'à 0,6 mètre de puissance. juxtaposés a ainsi été observé. A Soeuvres et à un C'est au sein et plutôt dans la moitié inférieure de ces kilomètre de la fouille, un petit enclos carré à colluvions qu'ont été détectées les structures gauloises. destination peut-être rituelle ou funéraire est également Rappelons que c'est sous cet horizon colluvié et en à signaler. Toujours à Soeuvres et dans un bois, un particulier sur la partie sud-est du décapage que nous autre enclos quadrangulaire conservé en élévation a avons observé une couche de limon argileux brun-gris récemment été découvert (information G. Leroux). foncé qui correspond au niveau d'occupation Néanmoins en l'absence de sondages, nous n'avons néolithique défini dans le chapitre 2. aucune certitude sur la nature et la datation de ces enclos. Les connaissances sur l'occupation gauloise des environs immédiats du site restent donc très limitées. Si nous élargissons le contexte archéologique à l'échelle du Bassin de Rennes, les données concernant les habitats gaulois sont un peu plus fournies mais restent toutefois réduites par rapport à ce que l'on connaît dans d'autres régions. Actuellement, seul le site de Beaurade à Rennes a été étudié et publié14. Les opérations préventives effectuées récemment dans le Bassin rennais ont permis d'acquérir de nombreuses données nouvelles. Depuis un an, au moins sept sites d'habitat

14 Leroux et al., 1998

160 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Figure 12 : Zone 1 - Les structures protohistoriques mises au jour.

161 Chantepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

3.3 DESCRIPTION ET ANALYSE o L'enclos 1 (figures 13 et 15) DES FAITS ARCHEOLOGIQUES Orienté nord-sud, l'enclos 1 est constitué des tronçons Le site gaulois des Rives du Blosne est matérialisé par de fossés 33, 34, 70, 80, 88. Il a été observé sur la un système fossoyé, des ensembles de fosses et de totalité de son emprise. De forme trapézoïdale, il trous de poteau. mesure 22 m de large au niveau de sa petite base, 37 m de large au niveau de sa grande base et 41 m de long. 3.3.1 Le système fossoyé L'enclos possède des dimensions relativement modestes puisque sa surface avoisine 1200 m2. Dans l'emprise du décapage, le système fossoyé La plupart des sondages réalisés dans les fossés ont été s'organise suivant un réseau de fossés grossièrement effectués à la main. Quelques-uns ont néanmoins été perpendiculaires et orientés nord-sud/est-ouest ouverts à la pelle mécanique car les fossés étaient (figure 13). L'extension et l'organisation précise du pauvres en mobilier et la stratigraphie du comblement système fossoyé ne sont connues que partiellement car très simple (photos 15 et 16). Le gabarit et le les fossés se développent hors de l'emprise du remplissage de l'enclos ont ainsi pu être observés sur décapage vers le nord, l'est et le sud. Seule la limite l'ensemble de son pourtour. ouest du système semble a peu près assurée. Le remplissage des fossés est relativement simple et Apparemment, le système fossoyé est constitué d'une homogène. La base des comblements est le plus série d'enclos accolés et/ou d'enclos emboîtés qui souvent constituée d'une couche de limon argileux marquent sans doute plusieurs phases d'aménagement. beige à gris bleu avec une présence d'oxydations. Pour faciliter la description du réseau de fossés et ce Celle-ci semble liée à l'érosion de la paroi des fossés. malgré une vision tronquée de l'ensemble, nous Les comblements supérieurs sont des limons bruns à l'avons individualisé en trois entités (« enclos ») sans gris. Ils présentent parfois (notamment sur le tronçon préjuger des différentes phases d'aménagement du site. de fossé est) des oxydations ferrugineuses qui Nous verrons malgré tout que ces entités correspondent témoignent de l'humidité du secteur. Globalement, les plus ou moins à des phases d'aménagement distinctes. différents horizons observés sont lessivés et offrent peu Nous verrons également que les très rares de contrastes. Les fossés ont livré peu ou pas de recoupements de structures qui ont pu être observés mobilier et ce même au niveau des zones d'habitat permettent d'apporter quelques éléments de présumées (enclos 2 par exemple). Le rare mobilier chronologie relative. Malgré une relative simplicité du archéologique recueilli provient presque exclusivement système fossoyé, ce « phasage » s'est révélé assez des fossés 70, 80, 88 (zone d'entrées) et des niveaux de difficile à déterminer notamment en raison de la comblement inférieurs. Les coupes stratigraphiques pauvreté du mobilier céramique (236 tessons sur montrent que les fossés de l'enclos 1 ont fonctionné l'ensemble de la fouille !) et des difficultés à mettre en ouverts (figure 14). place et à lire les coupes stratigraphiques. Il faut dire Le gabarit des fossés est variable. Sur le tiers ouest du que ces remplissages étaient totalement lessivés. site c'est-à-dire dans le secteur où l'érosion a été la Rappelons, par ailleurs, que pendant pratiquement plus importante, le fossé d'enclos mesure en moyenne toute la durée de la fouille la présence de résurgences 1 m de large et 0,50 m de profondeur. Sur les deux tiers situées à mi-pente ont entraîné la formation d'une est de l'emprise, ils présentent un module plus pellicule d'eau sur la moitié orientale du décapage. important. Leur largeur et leur profondeur conservées Cette pellicule d'eau a, dans un premier temps, atteignent respectivement 1,60 m et 1 m. Il est vrai que considérablement compliqué la détection, la lecture et sur ce secteur l'arasement du site est moins fort. Vu la bien sûr la fouille des structures situées sur ce secteur. pente du terrain (environ 5%) et la nature limoneuse de Le déficit pluviométrique du mois de février ayant celui-ci, il est également possible que les fossés situés entraîné le tarissement des sources durant les deux dans la zone basse aient été curés plus souvent (bien dernières semaines de fouille, nous en avons alors que cela n'apparaisse pas dans les coupes) ou qu'ils profité pour mettre en place un second décapage sur la aient eu un gabarit plus élevé afin d'assurer un meilleur moitié est du chantier. Cela nous a permis de écoulement. reconnaître plusieurs structures (notamment la façade La façade principale de l'enclos se situe est de l'enclos 1) qui n'avaient pas été perçues lors de vraisemblablement à l'est. Sur ce côté, l'enclos la première phase de décapage. La fouille de ces présente, en effet, une série d'interruptions et structures s'est néanmoins révélée particulièrement d'aménagements qui témoignent de la présence délicate car la nappe phréatique encore très haute d'entrées. En outre, de brusques variations dans la inondait rapidement les sondages. Enfin, il faut largeur du fossé montrent qu'il a très rappeler que les limites imposées par le décapage ont vraisemblablement été recreusé et que cette partie du constitué un écueil important pour la compréhension du fossé d'enclos a connu plusieurs remaniements. site car elles ne nous ont pas permis d'étudier le Malheureusement, les coupes transversales et système fossoyé dans sa globalité. longitudinales réalisées sur ce secteur n'ont pas livré d'éléments stratigraphiques permettant de mieux cerner les différents aménagements.

35 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 15 : Zone 1 - fossé F. 3 3, sondage 1.

Photo 16 : Zone 1 - fossé F. 3 3, sondage 4.

35 F. 46, 47 Sd 47-1

1 : limon beige-jaune, blocs de quartz. Intersection F. 94/47 - Sd 47-3 2 : limon brun, blocs de quartz, charbons de bois, F. 47 - Sd 47-2 céramique. I I F. 46 - Sd 46-2 V F. 94 F. 47 f

£ F. 36 -Sd 36-2

1 : limon brun-jaune compact, blocs de 1 : limon beige-jaune, fragments de quartz, céramique, argile cuite, schiste, blocs de quartz. 1 : limon argileux brun clair, tegulae. plaque foyère. 2 : limon brun-gris assez foncé, quartz, 2 : limon brun avec inclusions jaunes. 1 : limon beige-jaune, plaquettes de schiste, plaquettes de schiste, céramique, 1 : limon beige-jaune, quartz, 3 : limon brun avec nombreux fragments, blocs de quartz. plaque foyère, charbons de bois 2 : limon argileux brun, quartz, plaque foyère, grès brûlés, charbon de bois. 2 : limon argileux brun-gris avec traces d'oxydation, charbons de bois. 4 : limon gris-brun sableux. blocs de quartz (scories au niveau supérieur de 1 : limon argileux brun. l'US 2 et inférieur de l'US 1.

# F. 88 - Sd 88-1 F. 70-Sd 70-1 l N I

1 : limon brun-jaune compact, blocs de # F. 33 - Sd 33-4 quartz, céramique, argile cuite, plaque foyère.

F. 33 - Sd 33-5

1 : limon très argileux brun foncé , charbons de bois, 1 : limon sablo-argileux gris, charbons de bois, 1 : limon brun-jaune, schiste altéré en terre cuite. céramique, plaque foyère. plaquettes, quartz, charbons de bois 2 : limon argileux gris, charbons de bois, plaques 2 : limon brun argileux, charbons de bois, foyères abondantes. plaques foyères. 1 : limon jaune compact, plaquettes de schis 2 : limon gris, céramique, plaque foyère. # F. 80 - Sd 80-3 F. 70 - Sd 70-1 3 : limon gris-jaune. I l 0 E 9 F. 33-Sd 33-1 C F. 33, 35 - Sd 35-3 1 I

1 : limon argileux brun-gris, blocs de quartz. 1 : limon brun-gris, schiste altéré 1 : limon sablo-argileux gris, charbons de bois, 2 : limon beige-jaune, blocs de quartz, en plaquettes, blocs de quartz # F. 80 - Sd 80-3 céramique, plaque foyère. 2 : limon argileux brun, quelques charbons de bols. 3 : limon argileux brun, blocs de quartz. blocs de quartz, schiste. £ F. 33-Sd 33-2 l I Ê O i i F. 80 - Sd 80-2

1 : limon brun. 1 : limon brun-gris meuble. 2 : limon compact brun-gris avec manganèse. 2 : limon argileux, petites pierres. 3 : limon gris sableux avec manganèse et inclusions 3 : limon orangé très compact proche de charbon de bois, grès brûlés et céramique. du substrat (talus?). F. 32 - Sd 32-2

1 : limon brun-beige légèrement argileux, schiste altéré en plaquettes, blocs de quartz. % F. 80 - Sd 80-1 2 : idem US 1 mais plus compact et de couleur 20 m gris-bleu. F. 34 - Sd 34-1 3 : limon brun-gris légèrement argileux, terre cuite, 1 : limon brun-gris, schiste en plaquettes, blocs de quartz. l F. 95- Sd 95-1 charbons de bois, céramique. I 4 : limon argileux gris-brun, céramique. Nl

•• : enclos 1. 1 : limon brun-gris légèrement argileux, blocs 1 : limon beige, schiste altéré , plaquettes, 1 : limon argileux brun légèrement orangé , 1 : limon argileux brun-beige, blocs de quartz, BM : enclos 2. de quartz, manganèse, charbons de bois, blocs de quartz blocs de quartz, oxydation. schiste altéré en plaquettes m : enclos 3. tessons en surface. 2 : schiste altéré beige-bleu, blocs de quartz. 2 : limon belge, gris, bleu, quelques charbons 2 : limon argileux gris-bleu, oxydation, blocs de quartz. de bois, oxydation.

Figure 14 : coupes stratigraphiques effectuées dans les fossés d'enclos gaulois. 36 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

o L'enclos 2 (figures 13 et 15) de centimètres sous la surface actuelle du sol, il a vraisemblablement subi un arasement intensif. Le fossé L'enclos 2 et l'enclos 1 sont accolés. L'enclos 2 - est comblé de limon brun-gris et de plaquettes de constitué d'un fossé orienté est-ouest (47) et de deux schiste. Les fossés F.35 et F.95 présentent des fossés (36 et 46) perpendiculaires au premier - n'a été remplissages et des profils assez identiques à ce qui a observé que très partiellement. Il est, en effet, situé en pu être observé ailleurs sur le site et en particulier au bordure de l'emprise du décapage et se développe au niveau de l'enclos 1 (photo 19). D'une façon générale, nord ainsi qu'à l'est de celui-ci. L'extension et la forme les niveaux de comblement de l'enclos 3 ont livré très de l'enclos restent donc indéterminées. peu de mobilier. Le gabarit des différents fossés est relativement La coupe stratigraphique effectuée à la jonction des homogène (figure 14). Les fossés mesurent de 1,05 à fossés F.33 et F.35 semble indiquer que le fossé 35 1,25 m de largeur pour 0,5 à 0,75 m de profondeur recoupe le fossé 33. Dans ces conditions et si l'on conservée. Leur remplissage est également assez considère que les fossés 32 et 35 fonctionnent homogène (photos 17 et 18). ensemble, l'enclos 3 serait postérieur à l'enclos 1. Le fossé 47 présente à son extrémité est une Toutefois la prudence s'impose une nouvelle fois car la interruption. Celle-ci pourrait correspondre à une coupe effectuée à la jonction des fossés 35 et 70 ne entrée mais les limites du décapage ne nous ont pas livre aucune donnée de chronologie relative. Sur ce permis de le vérifier. secteur, les deux fossés présentent des comblements Les fossés 36 et 46 délimitent un espace relativement qui semblent parfaitement contemporains. étroit qui ne dépasse pas 6 m de largeur. Faute d'un décapage plus large, il est difficile de comprendre à o Les autres fossés (figures 13 et 15) quoi correspond cet aménagement. Il est peu probable que le fossé 46 puisse correspondre à un fossé de Sur la limite orientale du décapage, au moins deux partition interne car il est d'un module équivalent à tronçons de fossé (63 et 113) se rattachant au système celui du fossé 36. Diverses hypothèses peuvent être fossoyé de l'âge du Fer ont été identifiés. Ils ont livré avancées pour expliquer cet aménagement. Celle qui du mobilier gaulois et surtout présentent une nous paraît la plus vraisemblable est que les deux concordance d'orientation avec les enclos. L'extension fossés ne sont pas contemporains. A notre sens, ils et la nature de ces deux fossés restent difficiles à marquent une phase d'aménagement (extension de la déterminer. Néanmoins, le fossé 113 possède plutôt le zone utile...) du système fossoyé. Les données gabarit d'un fossé de partition interne que d'un fossé stratigraphiques obtenues - notamment au sein du d'enclos. Son interruption pourrait éventuellement être sondage 47-1 - ne nous ont pas montré de liée à une entrée. recoupements au niveau des remplissages. Cela irait à l'encontre de l'hypothèse proposée et jouerait en faveur 3.3.2 Les fosses (figures 13 et 15) d'une contemporanéité des deux fossés et donc d'un enclos limité à l'ouest par des fossés doubles. En Les fosses se situent en périphérie immédiate ou au revanche, la concentration de fosses et de trous de sein des concentrations de trous de poteau (figure 15). poteau (cf. infra : l'unité 1) plaide en faveur d'un Seule la fosse 121 située au centre de l'enclos 1 paraît diachronisme entre les deux fossés. Les fosses et les isolée. Le contour des fosses est plutôt régulier. Il peut trous de poteau ne semblent pas avoir pu fonctionner être ovalaire ou circulaire. Globalement, les fosses sont avec le fossé 46. Enfin, l'étude céramique semble aller de petite dimension. La plus grande mesure 1,5 m de dans ce sens car les éléments mis au jour dans le fossé long sur 1,2 m de large. Les autres sont beaucoup plus 36 seraient plus tardifs. Il faut toutefois rester très petites et la limite fosse/trou de poteau est parfois prudent car les lots de mobiliers sont très limités. difficile à établir. Leur profondeur se situe entre 0,10 m et 0,50 m. Le comblement des fosses est simple et o L'enclos 3 (figures 13 et 15) homogène. Il est généralement constitué d'un unique niveau de limon brun-gris lessivé et compact contenant L'enclos 3 est formé de trois tronçons de fossé (32, 35, quelques charbons de bois. Pour les structures les plus 95). Aucun d'entre eux n'a été observé sur la totalité de profondes, deux US (fosse 116) voire trois US (fosse sa longueur. Ils suivent l'orientation générale des 121) sont parfois présentes. Ainsi, pour la fosse 121 enclos 1 et 2. Le tronçon 35 est orienté est-ouest. Il est deux couches plus ou moins charbonneuses étaient perpendiculaire et directement associé au tronçon 32. visibles en plus du comblement de limon brun habituel. Faute d'un décapage plus large, l'éventuelle connexion La plupart des fosses livrent du mobilier archéologique du tronçon 95 avec le tronçon 32 n'a pu être validée. (céramique, plaques de cuisson, nodules d'argile cuite) Néanmoins, l'orientation générale du fossé 32 mais en faible quantité. permettent de proposer cette hypothèse. La fonction de ces fosses reste assez difficile à Le fossé F.33 est de petite taille. Sa largeur et sa déterminer. Situées le plus souvent à proximité profondeur conservées sont respectivement de 0,60 m immédiate des trous de poteau c'est-à-dire des et 0,35 m. Situé sur la partie haute du site dans un bâtiments présumés, certaines de ces fosses sont secteur où le substrat schisteux apparaît à une trentaine vraisemblablement liées à l'extraction de limon pour la

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Photo 17 : Zone 1 - fossé F. 46, sondage 5.

Photo 18 : Zone 1 - fossé F. 36, sondage 3.

38 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 19 : Zone 1 - fossé F. 35, sondage 2. fabrication de torchis. La découverte de fragments de o L'unité 1 (figure 15) céramique, de plaques de cuisson, de nodules d'argile cuite dans certaines de ces fosses atteste d'une probable L'unité 1 est implantée à l'angle sud-ouest de l'enclos réutilisation comme fosses dépotoir. 2 (tronçons 36 et 47). Il n'est pas certain que l'unité 1 soit connue dans son intégralité car elle est située à 3.3.3 Les trous de poteau proximité de la limite nord de l'emprise du décapage et semble se développer en dehors de celle-ci. L'unité 1 o Généralités (figures 13 et 15) est constituée d'une douzaine de trous de poteau et couvre une surface d'au moins 200 m2. L'ensemble Sur la zone fouillée, les trous de poteau et plus correspond très vraisemblablement à l'emplacement généralement les structures excavées ne se répartissent d'un ou de plusieurs bâtiments mais n'est pas pas de façon homogène. Elles sont plutôt localisées aux suffisamment structuré pour tenter une restitution du ou abords des fossés d'enclos et apparaissent sous forme des plans. Si l'on considère que l'unité 1 est homogène, de concentrations que nous avons appelées « unités ». il apparaît que le fossé 46 n'a vraisemblablement pas Notons que dans la partie centrale de l'enclos 1, les fonctionné au même moment. structures en creux sont pratiquement absentes. La conservation des trous de poteau est moyenne. Ils o L'unité 2 (figure 15) présentent une profondeur qui varie entre 0,1 et 0,3 m pour un diamètre moyen de 0,35 m. Leur remplissage L'unité 2 est située sur la limite orientale de l'emprise est généralement constitué de limon brun auquel sont de la fouille et n'a été observée que partiellement. Elle parfois associés des charbons de bois, des nodules semble, en effet, se développer hors emprise. L'unité 2 d'argile cuite et de rares fragments de céramique. comprend au moins une douzaine de trous de poteau et Au sein des trois concentrations reconnues (unités 1, 2 couvre, en l'état actuel, une surface d'au moins 130 m2. et 3), les trous de poteau ne forment aucun ensemble Là encore l'ensemble correspond sans doute à la cohérent. Ils marquent vraisemblablement présence de constructions sur le secteur. L'ensemble l'emplacement de constructions et pour certains d'entre n'est pas suffisamment structuré pour tenter une eux de bâtiments mais il n'est pas possible d'en restitution. Il est intéressant de noter que ces poteaux restituer le plan. Par contre en périphérie immédiate s'inscrivent au sein d'une zone bien délimitée par des des concentrations de trous de poteau, plusieurs petits fossés et à proximité de deux entrées. ensembles cohérents ont été observés.

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•I : enclos 1. .'Ml : enclos 2. |*tfi[ : enclos 3.

If : fosse. •I : trou de poteau. 0 20 m

Figure 15 : plan interprétatif du site.

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o L'unité 3 (figure 15, photo 20) trous de poteau d'un plus petit module que ceux des deux greniers présumés (constructions 1 et 2). Il Elle se trouve à l'angle sud-ouest de l'enclos 1 et s'agirait plutôt d'une petite structure de type compte huit trous de poteau. Ils se répartissent sur une « remise ». A noter qu'elle présente une orientation surface d'environ 15 m2. Les trous de poteau présentent assez proche de celle de la construction 2 et qu'elle est des comblements et des dimensions (prof, moyenne : peut-être contemporaine de celle-ci. 0,20 m et dia. moyen : 0,35 m) homogènes. Aucun plan cohérent n'est véritablement perceptible.

o Les ensembles cohérents (figures 13 et 15)

Deux agencements de trous de poteaux (constructions 1 Construction 1 et 2) correspondent à ce que l'on connaît aujourd'hui des « greniers » mis en évidence sur la plupart des sites F. 54 13 I I protohistoriques . Certaines études récentes ont E/SE N/NO également montré que ces structures à quatre poteaux pouvaient correspondre à des « poulaillers ». La construction 1 se trouve dans l'angle nord-ouest de l'enclos 1 et à 8 m au sud de l'unité 1. Il est matérialisé par quatre trous de poteau (53, 54, 55 et 56) d'un plus gros gabarit que celui généralement mis en évidence pour les autres trous de poteau du site. Ce fort gabarit est fréquemment observé pour les « greniers ». F. 55 F. 56 Destinés à supporter de lourdes charges, ils devaient Il II E/SE N/NO E/SE N/NO être pourvus de gros poteaux. Cela est d'autant plus vrai qu'aucun calage n'a été découvert. De plan rectangulaire, la construction 1 mesure 2,75 m de long pour 2 m de large. Les quatre trous de poteau possèdent des modules assez proches. Leur remplissage est 1 : limon brun-gris, charbons de bois. constitué de limon brun-gris. Le trou de poteau 54 a 2 : limon brun-jaune. recoupé une fosse antérieure et a livré quelques tessons de céramique gauloise (figure 16). La construction 2 se trouve en bordure immédiate de Construction 3 l'unité 3. Il est également constitué de quatre trous de F. 73 F. 74 poteau (99, 105, 100 et 102) dont le gabarit est assez I I O/SO E/NE O/NO E/SE important. Le comblement des trous de poteau est I I constitué de limon brun-gris. Deux d'entre eux ont livré de la céramique gauloise. La structure est de plan m carré et mesure 2,5 m de côté. Elle présente une F. 76 F. 75 orientation concordante avec celle de l'enclos 1. I I I I Un troisième ensemble cohérent (construction 3) a été O/NO E/SE O/NO E/SE identifié dans la partie sud du site. Il est constitué de quatre poteaux de même module (73, 74, 75 et 76) qui délimitent une structure rectangulaire de 2,9 m de long pour 2,5 m de large (photo 21 et figure 16). Elle est 1 : limon brun-gris, charbons de bois. implantée au niveau de la façade sud de l'enclos 1. Pendant un temps, s'est posée la question de savoir si 0 2 m la structure pouvait correspondre à un aménagement (porche, entrée...) lié à l'enclos. Le faible gabarit des trous de poteau (0,35 à 0,40 m de diamètre pour 0,20 à Figure 16 : vue en coupe des trous de poteau appartenant 0,25 m de profondeur) mais également le fait que la aux constructions 1 et 3. structure soit légèrement désaxée par rapport au fossé ne permettent pas de l'assimiler à un aménagement de porche ou d'entrée. Il s'agit plus vraisemblablement d'une construction indépendante de l'enclos 1 et correspondant à une autre phase d'aménagement. La structure ne semble pas non plus pouvoir être considérée comme un « grenier » car elle présente des

15 Audouze et Buchenschutz, 1989.

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Photo 20 : Zone 1 - vue de l'unité 3. Les quatre faits circulaires visibles au dessus de la mire correspondent à la construction 2.

Photo 21 : Zone 1 - vue de la construction 3. La bande grise visible sur la partie centrale de la photo correspond au fossé d'enclos 34 (fossé sud de l'enclos 1).

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3.3.4 Un puits (figure 17) Aucun élément de cuvelage ou de maçonnerie n'a été Un puits (64) a été découvert au sein de l'enclos 2 découvert. Les niveaux de comblement (limon brun- c'est-à-dire au cœur présumé de l'habitat gaulois (cf. jaune compact) étaient homogènes. Ils ont livré des infra : 3.5 Synthèse et discussion). Dans un premier nodules d'argile cuite ainsi que quelques tessons de temps, la fouille du puits a été effectuée manuellement céramique d'aspect protohistorique. A la base du puits, jusqu'à un mètre de profondeur. Pour des raisons de une couche de vase gris bleu d'environ 0,4 m sécurité et faute de moyens techniques adaptés, la d'épaisseur a été observée mais n'a livré aucun fouille a ensuite été réalisée par une pelle mécanique. artefact. La méthode utilisée n'a certainement pas favorisé Si l'on en juge par le mobilier recueilli dans les l'étude fine du puits. Cela dit, les observations que niveaux de comblement, il semblerait que l'abandon du nous avons pu réaliser ont montré que la structure puits soit intervenu au cours ou à la fin de l'occupation présentait une stratigraphie très simple et pratiquement gauloise. L'implantation du puits au cœur d'un des aucun mobilier. enclos gaulois paraît confirmer cette hypothèse. A l'ouverture, le puits est de section légèrement Néanmoins, un doute subsiste quant à son origine. Le ovalaire (2,6 m de long pour 2,3 m de large). Jusqu'à puits a en effet livré peu de mobilier. En outre, les rares 0,7 m de profondeur, le creusement présente des parois puits gaulois observés dans la région (site de La légèrement obliques. Cela peut vraisemblablement Bunelais à Betton...) présentent plutôt une section s'expliquer par le fait que la partie supérieure du puits carrée. Nous devons ajouter que le puits se trouve à se situe dans des niveaux limoneux relativement proximité de l'angle d'un petit système fossoyé instables. Ensuite à partir du moment où le creusement d'origine antique (cf.infra : 4.7.1 Un système fossoyé entame le schiste altéré mais compact, les parois du associé à la nécropole ?). Dans ces conditions, il n'est puits sont verticales. A ce niveau, le puits est de section pas impossible que le puits se rattache à cette période. circulaire et son diamètre se réduit à 1,3 m. Le puits En revanche, les indices d'habitat antique actuellement atteint 4,2 m de profondeur. Le creusement de la répertoriés dans le secteur sont difficiles à associer au structure a semble-t-il été stoppé sur le niveau puits puisqu'au moins 300 m les séparent de celui-ci. d'apparition du schiste sain. 3.4 LE MOBILIER ARCHEOLOGIQUE par A. F. Cherel

Le dégagement des structures protohistoriques mises F. 61 en évidence sur le site a révélé la présence d'un I I N S mobilier varié attribué à la fin de La Tène. Celui-ci est constitué par un très modeste lot de poteries recueillies estimé à 236 tessons pour un NMI correspondant à 23 vases, auxquels sont associés de nombreux fragments de plaques-foyère encore dénommées « plaques de cuisson » (125 morceaux furent dégagés), une fusaïole, huit scories, un anneau de fer, plusieurs fragments de terre cuite et quelques charbons de bois. Les morceaux de poteries ainsi dégagés sont caractérisés par le mauvais état de conservation de leurs surfaces rendant notamment difficile l'identification d'un tournage au tour rapide. Enfin, les pâtes semblent relativement homogènes. On observe en effet dans tous les cas, des particules de micas et des éléments de quartz. Seules les structures ayant livré un mobilier éloquent feront l'objet d'une présentation ; un inventaire détaillé du mobilier mis au jour figure en annexe.

3.4.1 Les fossés d'enclos (figure 13)

Une première phase d'aménagement d'un système fossoyé ? 1 : limon brun, fragments d'argile cuite, céramique-, 2 : limon brun-jaune compact, fragment d'argile cuite, céramique. 3 : limon argileux, gris-bleu. D'après les artefacts ramassés lors de la fouille et les 0 2m analogies de formes des vases, il semblerait que les fossés 69, 70, 80 aient pu fonctionner ensemble. Malheureusement, les éléments de chronologie relative Figure 17 : Zone 1 - vue en coupe du puits (61). ténus, conjugués à la faible quantité de tessons dégagés

43 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 dans leurs comblements, rendent cette hypothèse très au jour sur l'habitat « Le Bas-Chesnay » à Hédé (35) délicate. En outre, des collages entre des fragments (Béguin 1995, fîg. 2) dans des contextes attribués aux provenant du comblement des fossés pourtant distants Ilè-Ier siècles av. J.-C. Enfin, les fouille engagées sur 70 et 122 suggèrent que ce dernier fossé pourrait le tracé de l'A 28 (section Alençon-Le Mans) ont également appartenir au premier système fossoyé. permis de mettre au jour des éléments proches, dans Enfin, à la surface du comblement de l'extrémité Est des contextes tardifs de la fin de La Tène. du fossé 47, un fragment recueilli (non dessiné) Des collages avec des tessons provenant du s'apparente, par son décor caractéristique, aux grands comblement du fossé 122, pourtant éloigné, sont à vases à profil en esse fréquents sur le site, et relever. Le remplissage de ce dernier fossé n'a guère systématiquement ornés au niveau de l'épaulement. livré d'éléments, excepté quelques tessons et une fusaïole. o Le fossé ou fosse 69 o Le fossé 80 Le remplissage du fossé 69 a livré une seule poterie mal conservée (planche 7, n° F.69/1), associée à 67 Le remplissage du fossé 80 a fourni 34 tessons pour un morceaux de plaque de cuisson. Par sa forme et sa NMI estimé à 4 vases (planche 7, n° F.80/1 à 4). taille basse, elle s'apparente à celle dégagée dans le Les deux poteries les mieux conservées dégagées du fossé 70. Toutefois, et malgré son usure, sa lèvre fossé 80 comportent des analogies de formes avec les élargie et creusée d'une sorte de cannelure lui confère vases exhumés du fossé 700 de la ferme «Les un profil en « Y » caractérisant certains récipients du Jeusseries » à (35) (Le Goff 1997, pl ; 13, L/1.3 même type du domaine oriental du massif armoricain et L/2.1 ; pl. 14, L/2.5), attribués au milieu-seconde (Ille-et-Vilaine, Morbihan, Mayenne, Sarthe). Ils moitié du lié siècle av. J.-C. Plus généralement, ces proviennent généralement de contextes attribués à la vases, une écuelle ou jatte à profil en esse et une fin de La Tène moyenne-La Tène finale. céramique de dimensions réduites, trouvent des comparaisons dans les contextes de la fin de La Tène o Les fossés 70 et 122 moyenne-début de La Tène finale dans l'Ouest. Enfin, un troisième fragment est décoré sur sa face interne de Le sondage 1 réalisé dans le comblement du fossé 70 a traits lustrés rayonnants, décor courant pendant La permis de mettre au jour 20 tessons pour un NMI Tène moyenne et La Tène finale dans l'Ouest, et équivalent à 2 récipients. On notera la présence d'un d'ailleurs bien connu dans le domaine occidental de la vase de grande capacité à profil en esse (planche 7, n° péninsule. F.70/1), avec les stries de tournage visibles sur la face externe figurant un décor de stries parallèles Une deuxième phase d'extension du système régulièrement espacées. Doté d'une fine cannelure fossoyé ? labiale interne, il s'apparente à de nombreux exemplaires connus dans le massif armoricain et plus à o Le fossé 36 l'est, au lié siècle av. J.-C. ou peu avant. Toutefois, on constate souvent des variantes décoratives d'une zone Le matériel dégagé dans le comblement du fossé 36 géographique à l'autre, sur cette même forme. En effet, comporte 52 tessons pour un NMI correspondant à 3 les exemplaires découverts sur le site possèdent vases, associés à 14 morceaux de plaques de cuisson. systématiquement un décor plastique localisé au niveau A la surface du remplissage de ce fossé, fut découverte de l'épaulement, alors pourvu d'un cordon large ou une poterie à profil en esse discontinu rentrant, aux d'un ressaut lui-même souligné par une cannelure large parois usées comportant des traces de suie sur sa face puis deux fines cannelures. Une organisation similaire externe. Elle est dotée d'une panse globulaire très de l'ornementation est visible sur des exemplaires de prononcée marquée par une rupture au niveau de son l'enclos de La Glannerie à Athée (Mayenne) (Meuret épaulement, lui-même surmonté par un rebord rentrant 2001), dans des contextes attribués aux Ilè-Ier siècles avec toutefois l'extrémité de la lèvre légèrement av. J.-C. Enfin, en l'état actuel des recherches, les éversée (planche 7, n° F.36/1). Cette poterie poteries dotées d'une fine cannelure labiale interne s'apparente ainsi à des exemplaires tardifs de la fin de semblent absentes des contextes du début du 1er siècle La Tène connus par exemple sur l'habitat fortifié de av. J.-C., dans l'Ouest au sens large. Saint-Symphorien à Paule (Côtes d'Armor) (Ménez Un second vase bas et ouvert, à profil tronconique 2001, ensemble 2, pl. 2, n°l) dans un contexte daté du (planche 7, n° F.70/2) décoré d'une cannelure dans la début du 1er siècle av. J.-C., ou encore à des poteries partie haute de la panse, trouve de rares parallèles dans soignées parfois décorées de fins cordons, issues de le domaine oriental du massif armoricain (Mayenne et l'oppidum d'Alet à St-Malo (35) (Langouët 1978, pl. I, Sarthe principalement). En outre, les comparaisons n°GH 7-3-5 ; n°FS-3) et attribuées au 1er siècle av. J.- demeurent fréquentes avec des exemplaires de la Plaine C. de Caen. On peut évoquer les exemplaires de l'enclos Le fond préservé d'un récipient avec le départ de la de La Glannerie à Athée (Mayenne) (Meuret 2001, F panse présente des traces de tournage au tour rapide 34 (02), ou encore un récipient de taille moyenne mis (planche 7, n° F.36/2). Sa face externe a conservé des

44 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

V F. 69,'U.S 1/

I 70/Sd 11

R 80/Sd 3/U.S 3/1 R 70/Sd 1/2 \ F. 80/Sd 3/U.S 3/2

F. 70/Sd 1/3 (-F.I22/U.S1)

F. 80. Sd 3/Ü.S 3/3

O

R 80/Sd 3/U.S 3/4 F. Í22/U.S 1/1

1

: brut tourné < F. 36 surface/1

: brut tourné lâche

: décor lustré F. 36/U.S2/2

Planche 7 : Zone 1 - mobilier céramique recueilli dans les structures de l'âge du Fer.

45 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

F. 59/U.S 1/1 \ F. 59/U.S 1/2

V F. 92/U.S 1/1

: brut tourné

: brut tourné lâche

F. 101/U.S 1/1 ; : décor lustré

Planche 8 : Zone 1 - mobilier céramique recueilli dans les structures de l'âge du Fer. traces de suie. Avec son petit pied annulaire, il évoque plaques de cuisson. Les dimensions imposantes d'un les exemplaires tardifs de la fin de La Tène, et vase à profil en esse doté d'une fine cannelure labiale caractérise d'ailleurs de nombreuses écuelles à profil interne lui confère une probable fonction de stockage. en esse dès la fin de La Tène moyenne et surtout à La Malgré l'usure de ses faces, un décor de stries de Tène finale dans l'Ouest. tournage parallèles orne sa panse. Les analogies émises pour ce type de forme, dont on trouve des exemplaires 3.4.2 Les structures isolées similaires mais de tailles plus réduites dans le remplissage du fossé 70 et de la fosse 101, sont o La fosse 59 (planche 8, n° F.59/1 et F. 59/2) comparables. Une écuelle à profil en esse comparable au profil découvert dans le fossé 80 trouve des Le remplissage de la fosse 59 contenait 8 tessons pour comparaisons équivalentes. un NMI évalué à deux vases, associés à 4 morceaux de

46 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

o La fosse 101 de la même ornementation. Si cette forme de vase paraît relativement courante dans l'Ouest à la fin de La Le comblement de la fosse 101 a fourni 22 tessons Tène, au contraire, la diffusion des vases bas ouverts à pour un NMI correspondant à un unique vase, associé à profil tronconique semble plutôt restreinte à l'aire 34 morceaux de plaques de cuisson. Le vase de grande orientale de la péninsule armoricaine. Il en est de même taille archéologiquement complet présente un profil en pour le décor particulier ornant les formes hautes esse qui se prolonge par une lèvre éversée dotée d'une précédemment citées. De plus, la diffusion des fine cannelure labiale interne (planche 8, n° F. 101/1). éléments de plaques de cuisson se limite, en l'état Comme pour l'exemplaire dégagé dans le comblement actuel de la recherche, à la Bretagne orientale (Ille-et- du fossé 70, les comparaisons demeurent fréquentes Vilaine, Morbihan). Véritable zone d'interfaces, à dans l'Ouest au lié siècle av. J.-C. l'extrémité orientale du massif armoricain, et lieu de passage privilégié en direction de l'extrême Ouest, le 3.4.3 Les plaques de cuisson faciès céramique laténien du bassin rennais reflète bien cette situation. De très nombreux fragments de plaques de cuisson Enfin, il semble difficile d'authentifier plusieurs phases probables en argile furent trouvés associés à ces lots de d'aménagements au sein du site. Une première phase, poteries. Certains retours d'angle en argile sont enrichie par un mobilier plus conséquent, pourrait être d'ailleurs conservés. Inconnus dans les contextes attribuée au lié siècle av. J.-C., peut-être à la seconde laténiens anciens, ces objets apparaissent sans doute à moitié du lié siècle av. J.-C., sans certitude. La seconde la fin de La Tène ancienne ou au début de la Tène phase, illustrée par le matériel découvert dans le fossé moyenne, et se perpétuent au moins jusqu'à la 36, malheureusement très pauvre, serait datée de La Conquête (Maguer 1999, p. 75). Leur fonction dans la Tène finale. préparation des aliments demeure parfois énigmatique. On en connaît notamment sur les rives de la Vilaine à 3.5 SYNTHESE ET DISCUSSION « Vieuxville-Beaurade » à Rennes (Leroux et al. 1998, p. 186), par exemple au sein du comblement du fossé Ce site que l'on pourrait qualifier de « ferme 38 de ce site attribué à La Tène moyenne, avec près de indigène »16 correspond plus simplement à un habitat. 20 kilos de plaques recueillies. Elles affectent alors une Les centaines d'enclos détectés en prospection aérienne forme de parallélépipèdes rectangles, dont le côté le sur la moitié orientale de la péninsule armoricaine mais plus long a été systématiquement façonné, tandis que aussi les études typologiques et surtout les fouilles les trois autres demeurent bruts et gardent l'empreinte menées sur ces enclos permettent aujourd'hui de bien d'une pose de chant. Sur ce site, d'autres éléments confirmer la fonction résidentielle des « fermes dégagés suggèrent leur appartenance à des fours à indigènes ». D'après les éléments que nous possédons, usage domestique (fours à sole suspendue). nous pouvons donc considérer que l'occupation De nombreuses pièces de différents types (dont gauloise des « Rives du Blosne » se rattache à un certaines sont également rectangulaires), parfois habitat sans doute à vocation agricole comme en décorées, dont les fonctions exactes nous échappent, témoignent l'organisation apparente du site, la présence furent également trouvées sur des sites du tracé de l'A de constructions correspondant vraisemblablement à 28, au niveau de la commune de Vivoin dans la Sarthe. des greniers ou encore le mobilier archéologique On peut mentionner les exemplaires des habitats de (céramique domestique, vases de stockage, fusaïoles, « La Gaudine » (Guillier 1999, p. 55) découverts dans fragments de meules...). D'une façon générale et des contextes datés de la première moitié du lié siècle même si des phénomènes d'érosion sont intervenus, le av. J.-C. ou encore ceux de « La Pièce du Bildoux » système fossoyé est peu complexe et les fossés mis au (Maguer 1999 et Cherel 2001), attribués à la seconde jour présentaient à l'origine des gabarits sans doute peu moitié du lié siècle av. J.-C., début du 1er siècle av. J.- importants. En revanche, dans la mesure où le site C. gaulois des Rives du Blosne n'a été étudié que D'après les différentes comparaisons émises, ce type de partiellement, nous devons rester très prudents quant à mobilier demeure inconnu des contextes occidentaux l'analyse de son organisation et de son évolution. du massif armoricain. On peut encore évoquer les L'absence de niveaux d'occupation conservés, la fragments de plaques mis au jour sur la ferme « Les médiocrité de la stratigraphie et la pauvreté du corpus Jeusseries » à Retiers (35) (Le Goff 1997, p. 99), ou céramique n'ont, en outre, pas permis de reconstituer le encore sur le site de « Bellevue » à Augan (56), mode de fonctionnement interne du site. A la lecture du contexte le plus occidental (Hinguant et al. 1997). plan général du site, il apparaît toutefois que des aménagements successifs ont été effectués. 3.4.4 Conclusion Le corpus céramique recueilli indique que le site aurait été occupé entre le Hè siècle av. J.-C. et le début de La Le caractère relativement homogène du mobilier Tène finale. L'installation du site pourrait même ne recueilli est souligné par la récurrence de certains types remonter qu'à la deuxième moitié du Hè siècle av. J.-C. de vases, notamment les formes hautes à profil en esse munies d'une cannelure labiale interne, toujours dotées 16 Menez, 1994.

47 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Cette courte durée d'occupation est assez cohérente D'autres présentent des corpus céramique plus anciens avec la relative simplicité du réseau fossoyé et la faible (site de Pluvignon à Betton) ou plus tardifs (site de la densité des structures. ZA Bellevue à Thorigné-Fouillard). Il faut toutefois Au vu des éléments mis au jour, la zone d'habitat ou souligner que pour le moment, les données issues de l'espace domestique se développe plutôt sur la moitié ces sites ne sont pas véritablement exploitables car nord du système fossoyé (notamment au niveau de leurs études n'ont pas été entamées. A ce stade des l'enclos 2) et s'étend en dehors de l'emprise du recherches et même si sur un plan quantitatif le décapage. Plusieurs arguments plaident en ce sens. mobilier archéologique recueilli sur le site des Rives du Tout d'abord, il apparaît que les principales Blosne est peu abondant, il montre une nouvelle fois concentrations de fosses et de trous de poteau se qu'à La Tène moyenne-finale le Bassin Rennais trouvent sur cette zone. C'est aussi à ce niveau que constitue probablement une interface entre l'Armorique l'essentiel du mobilier archéologique a été recueilli - orientale et l'Armorique occidentale20. L'influence tant dans les fosses et les trous de poteau que dans les orientale se manifeste notamment par la présence de fossés. Enfin, d'un point de vue topographique, il s'agit vases bas ouverts à profil tronconique et de plaques de du secteur où l'humidité est la moins importante et cuisson. L'étude du mobilier effectuée par A.-F. Cherel donc le plus favorable à l'implantation de l'habitat. En montre clairement que les ensembles céramiques pour revanche, le secteur situé au sud de l'habitat présumé, lesquels les affinités sont les plus évidentes avec le site nous semble plutôt destiné à un usage agraire. En effet, des Rives du Blosne proviennent exclusivement des il apparaît que ce secteur et en particulier l'enclos 1 ne sites de la moitié orientale de l'Armorique. présentent pas d'indices d'habitat proprement dits. Les L'établissement gaulois des Rives du Blosne, que l'on seules ensembles cohérents appartiennent plutôt à des peut donc raisonnablement considérer comme un petit « greniers » ou à des bâtiments annexes. Il faut noter habitat à vocation agricole, semble relativement que ces structures se trouvent dans les angles de modeste par rapport à d'autres sites de la même époque l'enclos. La partie centrale est, quant à elle, connus dans la région. Néanmoins, en terme de pratiquement vide de tout creusement. L'hypothèse hiérarchisation des sites d'habitats et à l'instar du site d'un élevage dominant dans les fermes indigènes ayant néolithique étudié précédemment, il occupe une place récemment été proposée17, l'enclos 1 mais également intéressante. En effet, à la lumière des découvertes l'enclos 3 pourraient alors constituer des enclos récentes effectuées localement on commence a « annexes » destiné par exemple au parcage des percevoir que, sur un micro-territoire comme le Bassin animaux18. Notons que les enclos 1 et 3 n'ont de Rennes, l'espace est exploité de façon hiérarchisée. vraisemblablement pas fonctionné ensemble. D'après Ainsi, au niveau de la typologie des sites et en les données recueillies, l'enclos 3 serait postérieur à particulier des systèmes fossoyés actuellement l'enclos 1 et pourrait marquer une phase d'extension du répertoriés, il apparaît des différences importantes tant site. dans l'organisation des réseaux de fossés que dans leur complexité, dans leur densité, dans leur module ou Le caractère partiel des données mises au jour sur le encore dans leur étendue. site rend une approche comparative - au niveau des productions céramique mais surtout au niveau des Plusieurs de ces sites (ZA Bellevue à Thorigné- systèmes fossoyés - avec d'autres sites assez Fouillard ou encore Pluvignon à Betton) présentent, en problématique. Il faut sortir du Bassin de Rennes pour effet, des organisations particulières et souvent trouver des éléments de comparaison. En ce qui complexes mais aussi des superficies importantes (au concerne l'architecture du réseau de fossés et si l'on se moins 3 ou 4 hectares) qui leur confèrent un statut réfère à l'atlas des enclos publié en 1999 19, le système certainement différent de celui des Rives du Blosne. fossoyé des Rives du Blosne pourrait par exemple être Des fouilles effectuées en 2004 sur les sites de comparé à un site comme celui d'Essé « La Landelle » Pluvignon/La Bunelais21 sur la commune de Betton (35). illustrent parfaitement cette notion de hiérarchisation. En ce qui concerne le mobilier céramique et à l'échelle De chaque côté d'une petite vallée, les fouilles ont, en du Bassin de Rennes, où jusqu'à présent la période effet, permis d'étudier deux sites contemporains mais gauloise était un des parents pauvres de l'activité au statut certainement différent. L'un (site de archéologique, les opérations préventives effectuées Pluvignon) est constitué d'un vaste enclos couvrant récemment ont enfin permis d'acquérir de nombreuses environ 4 hectares. L'aspect monumental des fossés données nouvelles. Depuis un an, au moins sept sites (jusqu'à 3 m de profondeur), la très forte densité et d'habitat gaulois inédits ont ainsi été mis au jour dans complexité des structures, la présence d'artisanat, le cadre de diagnostics ou de fouilles préventives. l'abondance du mobilier ... plaident en faveur d'un D'après le mobilier céramique recueilli sur ces sites, important habitat voire d'un véritable hameau. L'autre certains d'entre eux semblent contemporains de celui (site de La Bunelais) est implanté à environ 500 mètres de Chantepie (site de la ZAC de Beausoleil à Pacé). du premier. Il se caractérise par un système de fossés

17 20 Menez, 1996. Ce constat a déjà été établi sur plusieurs sites gaulois du Bassin 18 Nilesse, 1994. rennais et notamment sur celui de Vieuxville-Beaurade à Rennes. 19 21 Leroux et ai, 1999. Le travail de post-fouille devrait être entamé au printemps 2005.

48 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 relativement simple et de faibles gabarits. Sa superficie ne dépasse pas 1 hectare. Ce site correspond au type classique des ferme indigène reconnues dans la région. Il apparaît clairement que les sites de Pluvignon et de La Bunelais ne présentent pas le même statut. Dans le cas de Betton, on peut par exemple se demander qu'elle est la nature exacte des deux sites et surtout qu'elle est leur véritable relation sur un plan hiérarchique. Ainsi et en d'autres termes, le site de La Bunelais constitue t'il un établissement dépendant du site de Pluvignon? Sinon, quelle est la nature de leur relation ? Quoiqu'il en soit, on perçoit ici tous l'intérêt qu'il y a à intégrer la notion d'espace dans l'étude de ces différents sites et c'est pour cette raison qu'il nous semble important que soit pris en compte un maximum de données. L'établissement des Rives du Blosne s'intègre parfaitement dans cette problématique. Si la mise au jour d'un site ne permet pas une étude exhaustive de son fonctionnement - comme c'est le cas pour le site de Chantepie (problème d'emprise du décapage, problème de conservation...) - il apparaît néanmoins primordial de dégager les grandes caractéristiques de ces établissements (notamment un plan et une fourchette chronologique). C'est à partir de l'accumulation de données provenant de fouilles, mêmes partielles, de diagnostics que l'on pourra progressivement esquisser une image des campagnes gauloises du Bassin de Rennes.

49 Chapitre 4

LA NECROPOLE ANTIQUE

S. Blanchet, S. Pluton, L. Simon Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

La nécropole antique des Rives du Blosne a été nord-est de la nécropole n'ont pas révélé de vestiges découverte par G. Leroux lors du diagnostic effectué au antiques. A 300 m au nord, les sondages ont livré des printemps 2002. Trois incinérations avaient alors été fragments de tegulae. Ces éléments se trouvaient dans identifiées22. Dans le cadre de cette opération, un des contextes du Haut Moyen Age et correspondaient tronçon de la voie antique Rennes-Angers (Condate- vraisemblablement à une réutilisation de matériaux Juliomagus) avait également été reconnu. gallo-romains. Quant à la zone située à l'ouest, elle est La fouille qui a été mise en place au niveau de la zone aujourd'hui totalement urbanisée et ne permet 1 a finalement permis de reconnaître et d'étudier une pratiquement aucune observation. nécropole à incinérations secondaires comprenant au En l'état actuel, le seul site d'habitat pouvant moins treize sépultures ainsi qu'un système fossoyé éventuellement être associé à la nécropole est celui du sans doute associé. Sur la zone 2, deux tronçons de Bas Pâtis situé à 300 m plus au sud. La bibliographie fossés pourraient également dater de cette époque montre que la distance entre les habitats et les (figure 18). nécropoles se réduit parfois à une cinquantaine de mètres. Mais le plus souvent, la distance séparant le 4.1 LE CONTEXTE ARCHEOLOGIQUE monde des morts de celui des vivants se situe plutôt autour de 200 à 300 m. Enfin, soulignons que la voie 4.1.1 Le contexte local antique Rennes-Angers constitue quant à elle sans doute un élément important dans l'implantation du site Hormis la nécropole, trois gisements gallo-romains et funéraire (cf. infra : la voie). la voie antique Rennes-Angers sont actuellement recensés sur la commune de Chantepie. La nature et la 4.1.2 Les nécropoles rurales à incinération dans la chronologie précises de ces gisements restent difficiles région à préciser. Le premier d'entre eux - caractérisé par un épandage de mobilier archéologique dans les labours et Un rapide inventaire montre que dans la région, les localisé à proximité du village des Vallières - se trouve découvertes de sépultures à incinération en milieu rural à près de 3 kilomètres des Rives du Blosne. Le second sont finalement assez nombreuses (figure 19). Les gisement a été mis au jour dans le cadre du diagnostic trouvailles anciennes sont le plus souvent fortuites et et se trouve à 250 m au sud-est de la nécropole n'ont en général pas fait l'objet de véritables fouilles. (figure 18). Il est matérialisé par la présence de Elles présentent un intérêt limité car elles sont mal plusieurs dizaines de trous de poteau ainsi que par un documentées. Ainsi, le plus souvent ces découvertes ne semis de mobilier archéologique gallo-romain sur la livrent pas de précisions sur la localisation ou encore le bordure nord de la voie Rennes-Angers. Selon G. nombre des structures. A fortiori, les données Leroux, ces éléments pourraient marquer la présence stratigraphiques ou descriptives des structures sont d'un établissement humain lié au fonctionnement avec souvent incomplètes ou absentes. Les seuls éléments la voie. Le troisième gisement antique se situe à 300 m d'information dont nous disposons se limitent au sud de la zone funéraire aux abords du village du fréquemment au mobilier archéologique. Ce qui est Bas Pâtis et en bordure sud de la voie. Il s'agit d'une regrettable car certaines de ces découvertes avaient découverte récente effectuée par G. Leroux lors d'une livré des ensembles intéressants. Ainsi, la nécropole du prospection pédestre sur une zone de terrassements. Château des Onglées découverte en 1879 à Acigné Sur ce site, l'occupation antique est notamment avait livré une quinzaine de sépultures. marquée par des fosses et des fossés témoignant Les découvertes récentes livrent une documentation vraisemblablement de la présence d'un habitat peut- assez inégale. Dans le cas de découvertes récentes mais être en lien avec le site évoqué précédemment. fortuites (travaux de terrassement à La Saudrais à Le passage de la voie antique Rennes-Angers est bien ...), la qualité des informations est aussi attesté sur le territoire de Chantepie. Plusieurs tronçons médiocre que celle des trouvailles anciennes. Là ont déjà été reconnus lors de campagnes de encore, on ne peut que le regretter car la nécropole de prospections. A 250 m au sud-est de la nécropole, un La Saudrais était semble-t-il relativement riche tronçon de la voie a pu être en partie étudié par G. (information G. Leroux). Les découvertes effectuées Leroux lors d'une opération programmée et du dans le cadre des opérations d'archéologie préventive diagnostic de 2002. Enfin, plusieurs enclos ont par permettent de recueillir des données plus intéressantes. ailleurs été détectés en prospection aérienne dans les Elles sont, en effet, généralement bien documentées au environs (Vallières, Soeuvres) mais nous n'avons niveau des structures et du mobilier. Malheureusement, aucune donnée sur leur nature et leur datation. les sépultures à incinération découvertes lors de ces Les connaissances sur l'habitat antique des environs opérations sont souvent isolées ou en nombre très immédiats de la nécropole restent toutefois assez restreint (2 ou 3 individus). Par ailleurs, elles ne sont limitées. En effet, les opérations de diagnostic presque jamais vraiment mises en rapport avec les sites effectuées sur plusieurs dizaines d'hectares à l'est et au d'habitat voisins. Pourtant, plusieurs programmes de recherches menés par exemple dans le nord de la

22 Leroux, 2002. Seule l'une d'entre elles (incinération 9) avait alors été fouillée.

50 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

France23 montrent qu'à chaque fois que la fouille a été sur certains secteurs 0,6 m de puissance27. C'est au effectuée sur de grandes superficies, elle a permis de sein de cet horizon qu'ont été détectées la plupart mettre en relation ces petits cimetières avec des des sépultures. Les sépultures apparaissent dans la établissements ruraux24. moitié supérieure du niveau. Finalement à ce jour, seules deux nécropoles rurales à - limons argileux brun-gris foncé. Ce niveau apparaît incinérations ont véritablement été étudiées dans la sous la forme de petits placages. Son épaisseur varie région. La première nécropole à avoir été fouillée est entre 1 et 5 cm. Il s'agit du niveau qui (vers l'ouest) celle des Rives du Blosne. Il s'agit du site où le corpus contient du mobilier néolithique. d'incinérations fouillées est le plus important (13 - formations briovériennes altérées en surface. individus). La deuxième nécropole étudiée se trouve sur la commune de Brécé (35). Cinq sépultures ont été 4.3 LA NECROPOLE identifiées et fouillées25. Dans ces conditions et au niveau régional, il apparaît pour le moment que les Dans les limites de la zone décapée, la nécropole études comparatives et synthétiques ne sont guère s'inscrit dans un rectangle de 40 m de long sur 15 m de envisageables. Il est bien sûr possible de trouver des large soit sur une surface d'au moins 600 m2 références au niveau extra-régional. Néanmoins, la (figure 20). Le décapage a vraisemblablement permis disparité de l'état de la recherche sur les différentes d'identifier les limites nord et ouest de l'espace régions nous impose un certain recul. fùnéraire car aucune sépulture n'a été observée sur ces secteurs. En revanche, vers l'est et vers le sud les 4.2 LES CONDITIONS DE GISEMENT limites imposées par le décapage ne nous permettent pas de préciser l'extension exacte de la nécropole. Il est La nécropole est installée sur la partie basse d'un léger probable qu'elle se développe sur les parcelles voisine versant orienté au sud-est. A une quarantaine de mètres et en particulier vers le sud en direction de la voie. vers l'est, se trouve un ru temporaire tributaire de la D'après ce qui a pu être observé, elle pourrait se situer rivière du Blosne qui coule, quant à elle, à 200 m au à l'intérieur d'un réseau de petits fossés sans doute liés sud. L'espace situé entre le ru et Le Blosne est occupé au système parcellaire de l'époque (cf. infra : 4.7 - par une vaste zone humide régulièrement inondée par L'organisation spatiale de la nécropole). Enfin, il les débordements du Blosne (figure 18). Actuellement, apparaît que la nécropole a été implantée à l'écart de la zone occupée par la nécropole est particulièrement l'habitat antique. En effet, aucun élément (fosse, trous humide notamment à cause de la présence de sources. de poteaux, mobilier archéologique...) pouvant Il est difficile de démontrer que tel était le cas lors du témoigner de la présence - au niveau de la nécropole - fonctionnement du site. Néanmoins, vu son d'un habitat antérieur ou postérieur n'a été mis au jour. implantation topographique, il est probable que le Les sépultures ont été observées directement sous la secteur devait déjà être humide. En outre, les dernières couche de terre végétale dans la moitié supérieure d'un recherches sur l'histoire récente des climats montrent niveau de limon brun argileux colluvié. qui atteint en que la période gallo-romaine correspond à une période bas de versant 0,6 m d'épaisseur. L'identification des de péjoration climatique marquée par des pluies tombes s'est effectuée aisément car les limites des abondantes26. En parallèle, cette période est sans doute fosses sépulcrales étaient bien nettes et leur accompagnée par une détérioration des sols. Dans ces remplissage sombre tranchait nettement avec le limon conditions, l'occupation s'est sûrement faite au profit argileux brun encaissant. Généralement, l'état de de terres plus propices aux pratiques agraires de conservation des sépultures était correct puisque la l'époque. La littérature montre que les choix plupart des urnes étaient encore totalement scellées par d'implantation privilégient souvent les marges et les les niveaux de remplissage des fosses. On doit délaissés impropre à la culture ou tout du moins les probablement ce bon état de conservation à l'épaisseur lieux d'exploitation difficile. de la couche de terre végétale28. Seules deux sépultures Les banquettes témoins préservées au niveau de la zone (1.3 et 1.4) creusées moins profondément que les autres funéraire révèlent un profil sédimentaire simple : présentaient un état de conservation médiocre. D'ailleurs, il n'est pas impossible qu'un certain nombre - couche de terre végétale brun foncé (couche de de sépultures (notamment les moins profondes) avaient labour). Son épaisseur varie entre 0,3 m et 0,5 m. déjà dispara lors de notre intervention. - limon argileux brun. L'épaisseur de cet horizon colluvié augmente en bas de pente pour atteindre

23 Jacques et al., 2001. 24 Un diagnostic effectué récemment à Pacé (35) a permis de 27 L'épaisseur de cet horizon nous a contraint à effectuer un double reconnaître un habitat, une nécropole à incinération et une probable décapage afin de vérifier si des sépultures ne se trouvaient pas à zone de crémations. Dans le cadre du diagnostic, la relation entre ces différents niveaux. Le double décapage était en outre justifié par la différentes entités n'a pu être établi mais elle est possible présence de structures gauloises dans la moitié inférieure des niveaux (information de S. Sicard). colluviés et par la présence d'un horizon néolithique sous-jacent. 25 Pouille, 2004 (rapport en cours). 28 Au niveau de la nécropole, la couche de terre végétale dépasse 0,40 26 Bravard et al., 1992. m d'épaisseur.

51 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Figure 18 : la nécropole et son environnement archéologique.

52 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

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• : incinération isolée groupe d'incinérations

Figure 19 : les nécropoles à incinération actuellement recensées dans les environs de la nécropole des Rives du Blosne.

1 : Chantepie - Les Rives du Blosne ; 2 : Brécé - Le Bourg ; 3 : Acigné - Château des Onglées ; 4 : Thorigné-fouillard - ZA Bellevue ; 5 : Gosné - Lisenderie ; 6 : La Mézière - Tiercendre ; 7 : Pacé - Beausoleil ; 8 : - Le Valet ; 9 : Noyal-Chatillon sur Seiche - La Touche Tison ; 10 : Guichen - La Saudrais ; 11 : Bain de Bretagne - .

53 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Figure 20 : Zone 1 - plan de détail des structures antiques mises au jour.

54 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

4.4 LES INCINERATIONS

4.4.1 L'INCINERATION 1

o La fosse (figure 21, photos 22 et 23) :

La fosse est orientée nord-est/sud-ouest. Elle est de forme rectangulaire et mesure 1,3 m de long pour 0,65 m de largeur et 0,33 m de profondeur conservée. Le fond est assez irrégulier. Il possède notamment un surcreusement à l'extrémité sud-est de la fosse et dans lequel était déposée l'urne. Le comblement supérieur est constitué de limon argileux beige. La couche sous- jacente est composée d'un limon argileux noir, de charbons de bois abondants, de rares esquilles d'os brûlés. Il s'agit vraisemblablement de rejets de bûcher. La couche 3 correspond au passage d'un terrier.

0 Le dépôt :

L'urne (planche 9):

Urne funéraire en céramique : 2 fragments ; vase archéologiquement complet. Pot ovoïde en céramique commune sombre. Lèvre épaissie disposée à l'oblique par rapport à la panse ; épaulement non marqué ; fond apode très légèrement débordant. Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un éventuel traitement (lissage... ). Pâte tendre, à cœur gris clair à beige et franges jaune- orangé ; surfaces gris foncé ; pâte de tendance sableuse (toucher un peu rugueux) comprenant des inclusions plutôt angulaires de taille petite à moyenne. Comparaisons : un vase de forme similaire découvert dans la nécropole à incinération de Jublains (Mayenne), occupée du 1er au Illè s. (BOISSEL, DIEHL, PETIT 1969, pl. VI, n°21 bis), un autre vase de morphologie similaire dans un contexte de la ville antique de Rennes/Condate, que l'on peut dater du troisième quart du lié s. au vu des formes et décors illustrés qui lui sont associés (LE CLOIREC 1995, pl. 56-58) ; notons, d'ailleurs, au sein de cet ensemble rennais, la présence de vases de même forme que les urnes des sépultures 1.2 et 1.11 de Chantepie.

Le mobilier associé :

Mobilier recueilli au sein de l'urne (US 1) : 1 clou en fer de Type 2 (grand module)29, 1 NMI Mobilier extrait de la fosse sépulcrale (US 2) : 52 fragments de clous en fer de Type 1, 35 NMI 1 clou en fer de Type 2 (grand module), 1 NMI 35 fragments indéterminés (fer : gangue de clou probable), 0 NMI

29 La typologie des clous est décrite en infra : 4.6 - Les mobiliers gallo-romains.

55 Chantevie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 22 : vue de l'incinération 1 après décapage. La forte densité de charbons de bois dans la partie inférieure de la sépulture est à noter.

Photo 23 : vue de l'incinération 1 après fouille. L'urne funéraire est placée dans un surcreusement.

56 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

- léger bec de perroquet sur une vertèbre indéterminée - fragments de côtes Membres supérieurs : 31,7 g, soit 13,9 % du poids total des os - fragments de diaphyse humérale - une phalange proximale fragmentée et une phalange distale entière Membres inférieurs : 68,1 g, soit 29,8 % du poids total des os - fragments de fémurs, tibia et fibula Indéterminés : 79,6 g, soit 34,7 % du poids total des os.

L'urne contient les restes osseux d'au moins un individu adulte.

4.4.2 L'incinération 2 cm o La fosse (figure 22 et photos 25 et 26) : Planche 9 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 1. Orientée ouest-sud-ouest/nord-nord-est, la fosse est de Le défunt : forme rectangulaire. Elle mesure 1,4 m de long pour 0,45 m de large. Sa profondeur conservée atteint 0,35 L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en m. Le fond de la structure est assez régulier. Il présente laboratoire. Un sédiment charbonneux comble les 7,5 néanmoins un léger surcreusement (dans lequel était centimètres supérieurs de l'urne. Les premiers os placée l'urne) à l'extrémité est de la fosse. Le apparaissent sous ce sédiment. Ils ne remplissent pas remplissage supérieur (1) de la fosse est constitué de l'intégralité du vase, mais uniquement les 9,5 cm limon argileux jaune-beige et de cailloutis. Le inférieurs. Les os sont mis au jour en 8 passes remplissage sous-jacent (2) est composé de limon horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm argileux noir très riche en charbon de bois dans sa d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os partie supérieure et sur 2 à 3 cm d'épaisseur. La partie ne sont constatés. inférieure de la couche 2 est moins riche en charbon de Le sédiment d'infiltration, une argile brune, est assez bois. Elle présente des poches de limon argileux jaune, rare. Du vide est encore visible entre les esquilles. des clous et des esquilles d'os brûlés. Le profil en Celles-ci sont donc déposées dans le vase, séparées du cuvette de la couche 2 résulte vraisemblablement d'un sédiment et des éléments du bûcher (cendre, charbons phénomène de tassement. L'horizon charbonneux de bois...). La présence de vide indique que le vase a visible en surface de celle-ci présente une forte dû être fermé hermétiquement, par un élément en homogénéité au niveau de son épaisseur et de sa matériau périssable (bouchon en cuir, en tissu, en constitution. Cet horizon évoque plutôt liège ?). « l'aménagement » ou le dépôt soigné d'une couche charbonneuse qu'un simple rejet. Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 228,8 g (maille o Le dépôt : du tri : 0,1 cm). La fragmentation des os est moyenne. La crémation est L'urne (planche 10, photo 24) : homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine Urne funéraire en céramique : 9 fragments ; vase couche de cendre. archéologiquement complet. Pot ovoïde en céramique commune sombre. Les différentes régions anatomiques représentées et les Lèvre épaissie allongée, disposée à l'oblique par os les plus remarquables sont les suivants : rapport à la panse ; absence de col ; épaulement non Squelette céphalique : 43,2 g, soit 18,9 % du poids total marqué ; fond apode faiblement soulevé. des os Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un - fragments de calvarium éventuel traitement (lissage... ). - fragments de mandibule Pâte tendre, à cœur gris clair à beige et franges jaune- Tronc : 6,2 g, soit 2,7 % du poids total des os orangé ; surfaces gris foncé ; pâte de tendance sableuse - atlas (toucher un peu rugueux) comprenant des inclusions - fragments de corps vertébraux de vertèbres lombaires, peu angulaires de taille moyenne, clairsemées ; le listel est soudé présence d'oxydes métalliques rougeâtres à noirs.

57 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Comparaisons :

un vase de morphologie similaire dans un contexte de la ville antique de RennesICondate (rue de Saint-Malo) que l'on peut dater du troisième quart du Hè s. au vu des formes et décors illustrés qui lui sont associés (LE CLOIREC 1995, pl. 56-58) ; notons, d'ailleurs, au sein de cet ensemble rennais, la présence de vases de même forme que les urnes des sépultures 1.1 et 1.11 de la nécropole de Chantepie. Un autre site rennais (place Hoche) a également livré des éléments comparables (POUILLE 1995, pl. 83).

Planche 10 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 2.

Photo 24 :urne funéraire recueillie dans l'incinération 2.

Le mobilier associé :

Mobilier recueilli au sein de l'urne : 1 tige de clou en fer de module moyen (Type 2 de grand gabarit ?), 1 NMI

Figure 22 : plan et coupes de l'incinération 2. Mobilier extrait de la fosse sépulcrale (US 2) : 14 fragments de clou en fer de Type 1,4 NMI

58 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 25 : vue de l'incinération 2 en cours de fouille. On distingue parfaitement la couche très homogène de charbons de bois (partie supérieure de la couche 2). Le sommet du vase affleure à peine. En haut et à droite du cliché, on reconnaît l'extrémité nord de l'incinération 1.

Photo 26 : Incinération 2 - vue de l'urne encore prise dans les niveaux charbonneux. L'eau visible dans le fond de la fosse correspond à une remontée de la nappe phréatique.

59 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Le défunt : Pot ovoïde en céramique commune sombre. Epaulement marqué par un ressaut ; pied étranglé à L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en fond épaissi, très faiblement soulevé et légèrement laboratoire. Les onze centimètres supérieurs de l'urne débordant, formant un talon. contiennent un sédiment limoneux brun, renfermant de Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un très nombreux charbons de bois. Les premiers os éventuel traitement (lissage... ). apparaissent à 11 cm, au-dessous du col de l'urne. Ils Pâte tendre, à cœur beige et franges jaune-orangé ; ne remplissent que la moitié inférieure du vase. surfaces gris foncé ; pâte ne présentant pas d'inclusions Les os sont mis au jour en 5 passes horizontales visibles. successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Comparaisons : Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont un individu de morphologie similaire fut mis au constatés. Aucun charbon de bois, ni résidu du bûcher jour au sein du site portuaire d'Alet (35), lors funéraire, n'est présent parmi les os. d'investigations sub-aquatiques. Il a été daté par l'auteur de la première moitié du Illè s. Le dépôt osseux est complet, cependant les os sont (LANGOUET 1988). altérés par l'humidité. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 50,9 g (maille du tri : 0,1 cm). Incinération 3 La fragmentation des os est élevée, ce qui rend la détermination des os très difficile, essentiellement pour les fragments de diaphyse qui ne présentent alors pas d'éléments déterminants. Les esquilles restent indéterminées, car elles peuvent provenir des membres inférieurs ou supérieurs. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Ils sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre.

Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les suivants : Squelette céphalique : 1,8 g, soit 3,5 % du poids total des os - fragments de calvarium Tronc : 0 g, Membres supérieurs : 0 g, Membres inférieurs : 2,3 g, soit 4,6 % du poids total des os Indéterminés : 46,8 g, soit 91,9 % du poids total des os. 1 : limon argileux belge et charbons de bols. L'urne contient les restes osseux d'au moins un 0 50 cm individu de taille adulte. Figure 23 : plan et coupe de l 'incinération 3.

4.4.3 L'incinération 3

o La fosse (figure 23, photo 27)

Les dimensions et le contour d'origine de la fosse sont difficiles à estimer car elle est très arasée. Sa profondeur conservée ne dépasse pas 0,08 m. Au moment du décapage, l'urne qu'elle contenait « flottait » à la base de la couche de terre végétale. Le comblement de la fosse était constitué de limon argileux beige et de charbons de bois.

o Le dépôt

L'urne (planche 11, photo 28) : Photo 27 : vue des ultimes restes de l'incinération 3 après Urne funéraire en céramique : 2 fragments ; la partie décapage. supérieure du vase est manquante.

60 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

La fragmentation des os est moyenne. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont / « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre.

Très peu d'esquilles sont déterminées, car les os des sujets immatures ne présentent pas encore les reliefs déterminants. Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les s suivants : Squelette céphalique : 5 g, soit 45,5 % du poids total Ech. 1/3 0 15 des os cm - fragments de calvarium Tronc : 0,6 g, soit 5,5 % du poids total des os Membres supérieurs : 0 g, Planche 11 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 3. Membres inférieurs : 0 g, Indéterminés : 5,4 g, soit 49 % du poids total des os.

L'urne contient les restes osseux d'au moins un individu immature, âgé de moins de 10 ans.

4.4.4 L'incinération 4 (figure 24)

Cette structure se trouve à 1,5 m au nord-est de l'incinération 3 et présente les mêmes caractéristiques notamment au niveau du comblement. Elle est encore plus arasée puisque sa profondeur conservée ne dépasse pas 0,05 m. Aucun mobilier archéologique n'y a été recueilli. Peu d'éléments nous permettent d'affirmer qu'il s'agit vraiment des ultimes restes d'une sépulture si ce n'est sa parenté morphologique avec l'incinération 3.

Incinération 4

Photo 28 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 3.

Le défunt :

L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en laboratoire. Les 4,5 cm supérieurs du vase sont comblés par du sédiment sablo-argileux brun, contenant des charbons de bois. Les premiers os apparaissent à 5 cm au-dessous de la partie supérieure de l'urne. Ils remplissent les deux tiers inférieurs du vase. Après fouille Les os sont mis au jour en 2 passes horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. 1 : limon argileux beige et charbons de bois. Il n'y a pas de charbon de bois parmi les os. Le sédiment d'infiltration, du sédiment sablo-argileux 0 50 cm brun, est présent entre les os.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des Figure 24 : plan et coupe de l'incinération 4. esquilles retrouvées dans l'urne est de 11,0 g (maille du tri : 0,1 cm).

61 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

4.4.5 L'incinération 5 Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un éventuel traitement (lissage... ). o La fosse (figure 25, photos 30 et 31) Pâte friable, à cœur gris clair côté interne et brun côté externe ; surfaces gris foncé à noir ; pâte de nature Orientée nord-ouest-ouest/sud-est-est, la fosse est de sableuse (toucher rugueux) comprenant des inclusions forme rectangulaire. Elle mesure 1,15 m de long pour angulaires de différentes tailles, certaines parfois 0,6 m de large et 0,3 m de profondeur conservée. Le conséquentes (jusqu'à 8 mm). fond est irrégulier puisqu'il présente un surcreusement Comparaisons : à l'extrémité est de la fosse. Soulignons que l'urne était des individus de forme similaire recensés sur déposée dans ce surcreusement. Dans la partie d'autres sites des Riedones, par exemple à Rennes, supérieure de la fosse, le remplissage est constitué La Mézière et Gévézé, du milieu du lié s. au début d'une petite couche de limon jaune-orangé. L'essentiel du Illè s. (POUILLE 1995, pl. 82, 84 ; SIMON du remplissage est composé d'un sédiment noir 2002, p. 195 ; SIMON 2004, pl. 2) cendreux, très riche en charbon de bois et comprenant de rares fragments d'os brûlés. Ce niveau correspond à des rejets du bûcher.

Planche 12 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 5.

1 : limon jaune-orangé. 2 : limon gris-noir très riche en charbons de bois, clous très nombreux. 0 50 cm

Figure 25 : plan et coupe de l'incinération 5.

o Le dépôt

L'urne (planche 12, photo 29) :

Urne funéraire en céramique : 1 fragment mais pièce incomplètement conservée, néanmoins archéologiquement complète. Pot ovoïde en céramique commune sombre. Lèvre éversée ; épaulement non marqué ; fond apode Photo 29 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 5. faiblement soulevé, très épais.

62 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 30 : incinération 5 en cours de foinlle. Le comblement de la sépulture est très riche en charbons de bois.

Photo 31 : incinération 5 après fouille. L'urne funéraire est placée dans un léger surcreusement.

63 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Mobilier recueilli au sein de l'urne : Membres inférieurs : 110,9 g, soit 23,2 % du poids 5 fragments de clou en fer de Type 1, 3 NMI ; tous total des os présentent des esquilles d'os brûlés pris dans la - fragments de fémur, tibia et fíbula gangue d'oxydation - épiphyse distale du tibia synostosée - épiphyse distale de la fíbula synostosée Le mobilier associé : - fragment de calcanéus et de cuboïde Indéterminés : 201,1 g, soit 42 % du poids total des os. Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : 231 fragments de clous en fer de Type 1 (cf. L'urne contient les restes osseux d'au moins un infra : 4.6 - Les mobiliers gallo-romains), 136 individu adulte. NMI, dont 4 "paires" de clous associés dans leur gangue d'oxydation, tête bêche ; 2 "paires" 4.4.6 L'incinération 6 associées perpendiculairement (Photos 57 et 58) 65 clous en fer de Type 2 (grand module), 65 o La fosse (figure 26, photos 33 et 34) NMI (Photo 57) 11 clous en fer de Type 3, 11 NMI (Photo 54) La structure est de forme rectangulaire. Elle est 21 fragments indéterminés (fer), 3 NMI. orientée nord/sud. La fosse mesure 1,1 m de long, 0,42 m de large et 0,3 m profondeur conservée. Sur la Le défunt : moitié sud de la fosse, le fond est plat. Sur l'autre moitié, il remonte légèrement. Contrairement à la L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en plupart des incinérations, l'urne n'a pas été déposée laboratoire. Les premiers os apparaissent à 3,5 cm au dans un surcreusement mais sur la partie la moins dessous du col. La partie supérieure du vase est profonde de la structure. Dans sa partie médiane, la comblée avec du sédiment sablo-argileux brun, fosse est recoupée par un fossé de parcellaire (25) contenant de très nombreux charbons de bois. d'époque moderne. Dans sa partie supérieure, le Les os sont mis au jour en 13 passes horizontales remplissage est constitué de limon brun clair. La partie successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. inférieure est composé d'un sédiment noir cendreux, Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont très riche en charbon de bois et comprenant de rares constatés. fragments d'os brûlés. Ce niveau correspond à un rejet Il n'y a pas de charbon de bois parmi les os. Le de bûcher. sédiment présent entre les os est du sédiment d'infiltration. o Le dépôt

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des L'urne (planche 13, photo 32) : esquilles retrouvées dans l'urne est de 478,3 g (maille du tri : 0,1 cm). Urne funéraire en céramique : 1 fragment mais pièce La fragmentation des os est moyenne, et faible dans les incomplètement conservée (une partie du bord est derniers niveaux. La crémation est hétérogène, la manquante), néanmoins archéologiquement complète. couleur des os varie du bleu au blanc. Les os sont Pot ovoïde en céramique commune sombre « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine lèvre éversée ; épaulement non marqué ; fond couche de cendre. Ils sont altérés par l'humidité du débordant soulevé. sédiment. Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un éventuel traitement (lissage... ). Les différentes régions anatomiques représentées et les Pâte très tendre, à cœur gris clair à beige et franges os les plus remarquables sont les suivants : j aime-orangé ; surfaces gris moyen ; pâte de tendance Squelette céphalique : 99,3 g, soit 20,8 % du poids total sableuse (toucher relativement rugueux) comprenant des os des inclusions plutôt angulaires de différentes tailles, - un rocher certaines parfois conséquentes (jusqu'à 6 mm). - fragments de calvarium Comparaisons : - racine de dent, apex fermé des individus de forme similaire recensés sur Tronc : 15,3 g, soit 3,2 % du poids total des os d'autres sites des Riedones, par exemple à Rennes, - fragments de vertèbre thoracique, listel soudé La Mézière et Gévézé, du milieu du lié s. au début - fragments de côtes du Illè s. (POUILLE 1995, pl. 82, 84 ; SIMON Membres supérieurs : 51,7 g, soit 10,8 % du poids total 2002, p. 195 ; SIMON 2004, pl. 2) - des os - fragments de diaphyse d'humérus, de radius et d'ulna Le défunt : - épiphyse proximale du radius soudée - extrémité proximale d'un métacarpien soudée L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en - un lunatum laboratoire. Quelques charbons de bois sont visibles sur - une phalange distale les os, dans la partie supérieure du comblement de

64 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 l'urne. Les premières esquilles sont présentes sous le col. Elles remplissent la quasi totalité du vase.

cm

Planche 13 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 6.

Photo 32 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 6.

Les os sont mis au jour en 18 passes horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. Il n'y a pas de charbon de bois parmi les os. Le sédiment retrouvé parmi les os est du sédiment argileux d'infiltration.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 511,7 g (maille du tri : 0,1 cm). La fragmentation des os est faible. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont

65 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 33 : incinération 6 en cours de fouille. Elle est recoupée par un fossé de parcellaire moderne.

Photo 34 : incinération 6 après fouille. Contrairement à la plupart des autres urnes funéraires du site, l'urne de l'incinération 6 ne se trouve pas dans un surcreusement.

66 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

0 Le dépôt « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre. L'urne (planche 14, photo 39) :

Les différentes régions anatomiques représentées et les Urne funéraire en céramique : 1 fragment ; pièce os les plus remarquables sont les suivants : entière. Squelette céphalique : 110,3 g, soit 21,6 % du poids Pot ovoïde en céramique commune sombre. total des os Lèvre éversée ; épaulement non marqué ; fond apode - fragments de calvarium légèrement soulevé et épaissi. - un rocher Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un - racines de dent monoradiculée, apex fermé éventuel traitement (lissage... ). Tronc : 39 g, soit 7,6 % du poids total des os Pâte friable, à cœur gris clair à beige et franges jaune- - atlas orangé ; surfaces gris moyen à gris foncé ; pâte de - fragments de côtes nature sableuse (toucher rugueux) comprenant des - fragments de corps vertébraux, listel soudé inclusions angulaires de taille moyenne. Membres supérieurs : 97 g, soit 19 % du poids total des os Le mobilier associé : - fragments de diaphyse humérale - épiphyse distale de l'ulna synostosée Mobilier extrait de la fosse sépulcrale (US 1) : - trois phalanges moyennes et deux distales 1 fragment de céramique protohistorique ; bord de - fragment de scaphoïde pot (?) à fine cannelure interne (largeur 1 mm) ; Membres inférieurs : 76 g, soit 14,8 % du poids total caractéristiques morphologiques et techniques des os indiquent une production de la fin de La Tène - fragments de diaphyse tibiale moyenne à la Tène finale, ne dépassant pas le Ilè s. - épiphyse distale de la fibula soudée BC - fragments de patella 1 fragment de clou en fer de Type 1 (avec tige et - un cunéiforme tête) - fragments de talus Indéterminés : 189,4 g, soit 37 % du poids total des os. Le défunt :

L'urne contient les restes osseux d'au moins un L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en individu adulte. laboratoire. Les os remplissent l'intégralité de l'urne. Ils sont mis au jour en 11 passes horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. 4.4.7 L'incinération 7 Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. Il n'y a pas de charbon de bois parmi les os ; o La fosse (figure 27, photos 35 à 38) cependant, du sédiment cendreux est présent dans tout le remplissage du vase. La fosse est orientée nord-est/sud-ouest. Elle est de forme rectangulaire et mesure 1,54 m de long pour 0,6 Le dépôt osseux est complet. Le poids total des m de large et 0,33 m de profondeur conservée. Le fond esquilles retrouvées dans l'urne est de 149,5 g (maille est assez régulier et plat. Au nord-est, il présente un du tri : 0,1 cm). surcreusement. Une fois encore, l'urne funéraire a été La fragmentation des os est élevée. La crémation est déposée dans celui-ci. La partie supérieure du homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont remplissage est constituée de limon argileux brun-gris. « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine La partie inférieure (2) est quant à elle composée de couche de cendre. Ils sont altérés par l'humidité limon argileux noir et de charbons de bois très constante du sédiment. abondants. Au sein de la couche 2, une concentration Les différentes régions anatomiques représentées et les de charbons (5) entourée d'un bourrelet d'argile gris- os les plus remarquables sont les suivants : beige a été observée. La nature de cet aménagement Squelette céphalique : 25,7 g, soit 17,2 % du poids total reste pour le moment indéterminée. Une poche des os constituée de limon argileux beige et de cailloutis de - fragments de calvarium quartz (4) est également à noter. Ce niveau - proche Tronc : 10,2 g, soit 6,8 % du poids total des os par son aspect du substrat encaissant - pourrait de par - fragments de corps vertébral, listel soudé sa position constituer un autre aménagement de la - fragments de côtes sépulture. Il semble, en effet, sceller l'urne funéraire. - fragments de scapula Membres supérieurs : 19,2 g, soit 12,8 % du poids total des os - fragments de diaphyse humérale

67 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Membres inférieurs : 22,5 g, soit 15,1 % du poids total Indéterminés : 71,9 g, soit 48,1 % du poids total des os. des os L'urne contient les restes osseux d'au moins un - fragments de diaphyse de fémur, de tibia et de fibula individu adulte. - fragments d'os du tarse et de phalange.

Incinération 7

Avant fouille D

1 : limon argileux brun gris, quelques blocs de quartz, charbons de bois. 2 : limon argileux noir, charbon de bois très abondant. 3 : bourrelet d'argile gris beige. 4 : limon argileux beige, cailloutis de quartz. 5 : concentration de charbons de bois.

Figure 27 : plans et coupes de l'incinération 7.

68 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 35 : incinération 7 après décapage.

Photo 36 : incinération 7 en cours de fouille. A l'extrémité nord de la sépulture, on observe un bourrelet d'argile gris-beige qui semble ceinturer une zone particulièrement charbonneuse.

69 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 37 : incinération 7 en cours de fouille. L'urne funéraire est scellée par une poche de limon argileux beige et une poche de charbons de bois.

Photo 38 : vue de détail sur les niveaux qui scellent l'urne funéraire.

70 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

o Le dépôt

L'urne (planche 15) :

Urne funéraire en céramique : 1 fragment ; la partie supérieure du vase est manquante. Pot ovoïde en céramique commune sombre fond apode légèrement soulevé. Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un éventuel traitement (lissage... ).

Incinération 8

Planche 14 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 7.

Avant fouille

Photo 39 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 7. Figure 28 : plan et coupe de l'incinération 8.

4.4.8 L'incinération 8

o La fosse (figure 28, photo 40)

L'incinération 8 a d'abord été dégagée lors de la phase de diagnostic. La fosse est fortement arasée puisque sa profondeur conservée n'excède pas 0,08 m. Le contour et les dimensions d'origine ne sont pas restituables. Néanmoins, d'après les données qui ont été recueillies, la fosse était plutôt de forme ovalaire et orientée est/ouest. Le fond présente un léger surcreusement dans lequel se trouvait l'urne funéraire. A noter que l'urne a été retrouvée couchée.

Photo 40 : incinération 8 après décapage. L'urne funéraire est couchée.

71 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Pâte friable, de teinte beige ; surfaces gris foncé à noir ; Epaulement non marqué ; fond apode épais. pâte de nature sableuse (toucher rugueux) comprenant Surfaces très altérées, ne permettant pas d'observer un des inclusions peu angulaires de taille moyenne et éventuel traitement (lissage... ). quelques unes plus grosses ; présence d'oxydes Pâte friable, à cœur gris clair et franges beiges ; métalliques rougeâtres. surfaces gris foncé ; pâte de nature sableuse (toucher rugueux) comprenant des inclusions plutôt angulaires de taille moyenne à grosse.

Le mobilier associé :

Mobilier recueilli au sein de l'urne : niveau 1 : 2 clous en fer de Type 2 (grand module), 2 NMI.

Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : 3 fragments de clou en fer de Type 1, 2 NMI 1 clou en fer de Type 2 3 fragments de clou en fer de Type indéterminé, 2 NMI. cm

Planche 15 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 8.

Incinération 9 Le défunt :

Le dépôt osseux est incomplet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 0,8 g (maille du tri : 0,1 cm). Les os sont altérés par l'humidité du sédiment. La fragmentation des os est élevée. Les os retrouvés ont une couleur blanche. Aucune esquille n'est déterminable.

L'urne contient les restes osseux d'au moins un individu dont l'âge ne peut pas être déterminé.

4.4.9 L'incinération 9

o La fosse (figure 29)

L'incinération 9 a été dégagée et fouillée lors de la Après fouille phase de diagnostic. Elle se trouve à une cinquantaine de centimètres de l'incinération 8. Orientée nord- est/sud-ouest, la fosse est de forme ovalaire. Elle mesure 0,9 m de long pour 0,53 m de large et 0,18 m de profondeur conservée. Le profil général de la fosse est en cuvette. A son extrémité sud-ouest, la fosse présente un surcreusement dans lequel était déposée l'urne. D'après les données issues du rapport de diagnostic, la fosse était comblée par un sédiment noir D cendreux correspondant à des restes d'incinération. 1 : limon argileux noir, charbons de bois, clous.

0 50 cm o Le dépôt

L'urne (planche 16) : Figure 29 : plan et coupes de l'incinération 9.

Urne funéraire en céramique : 1 fragment ; la partie supérieure du vase est manquante. Pot ovoïde en céramique commune sombre.

72 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

4.4.10 L'incinération 10

o La fosse (figure 30, photos 41 et 42)

L'incinération 10 a été mise au jour lors de la phase de diagnostic. Elle a été légèrement entamée par la pelle mécanique. La fosse est de forme ovalaire et présente une orientation est-ouest. Elle mesure 0,73 m de long pour 0,4 m de large et 0,17 m de profondeur conservée. Le fond de la fosse est régulier. A l'extrémité ouest de la structure, il présente un surcreusement dans lequel étaient déposées l'urne en céramique et l'urne en verre. Plusieurs fragments de tegulae placés à plat ou de chant ont été observés sur le pourtour du vase. Cet Planche 16 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 9. aménagement sommaire formait vraisemblablement un petit coffre. Soulignons qu'il s'agit de la seule fosse où Le défunt : ce type d'aménagement a été observé. Globalement, la fosse est comblée par un sédiment noir cendreux. Au L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en niveau du surcreusement, le comblement est constitué laboratoire. Le dépôt osseux est complet car les deux d'un sédiment brun-gris sablonneux. premiers centimètres du comblement ne renferment pas d'os, seulement un sédiment limoneux brun, quelques charbons de bois, ainsi que deux éléments en alliage ferreux, dont un clou de chaussure. Incinération 10 Les os sont mis au jour en 7 passes horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. Aucun charbon de bois n'est présent parmi les os. Le sédiment d'infiltration est un limon brun.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 49,5 g (maille du Avant fouille tri : 0,1 cm). La fragmentation des os est élevée. La crémation est hétérogène, les os ont une couleur variant du bleu clair (essentiellement au centre de la corticale) au blanc. Les os sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre.

Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les suivants : Squelette céphalique : 7,1 g, soit 14,3 % du poids total des os - fragments de calvarium Tronc : 0,8 g, soit 1,6 % du poids total des os - fragments de vertèbres indéterminées Membres supérieurs : 2,5 g, soit 5,1 % du poids total 1 : limon argileux noir riche en charbon de bois. des os 2 : limon argileux brun. - fragments d'humérus 3 : limon brun-gris légèrement sableux, Membres inférieurs : 11,7 g, soit 23,6 % du poids total quelques charbons de bois. ¡S: fragments de tegulae. des os 0 50 cm Indéterminés : 27,4 g, soit 55,4 % du poids total des os.

L'urne contient les restes osseux d'au moins un Figure 30 : plan et coupe de l'incinération 10. individu de taille adulte.

73 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 41 : incinération 10 après décapage. On observe quelques fragments de tegulae sur le pourtour du vase funéraire.

Photo 42 : incinération 10 après fouille. L'urne funéraire est placée dans un surcreusement. On observe la lèvre d'un vase en verre présent dans l'urne en céramique.

74 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

o Le dépôt conservation des denrées.

Les urnes (planche 17, photos 43 et 44) : Etaient placés au-dessus de la sépulture : 1 grand fragment de tegula Urne funéraire en céramique : 3 fragments ; vase 1 fragment de pierre (grès) présentant 3 arrêtes : archéologiquement complet. fragment de moellon ? Pot ovoïde en céramique commune sombre. Forme très allongée ; lèvre épaissie éversée ; Le mobilier associé : Epaulement marqué par un ressaut ; pied cintré ; fond débordant soulevé, repris après décollement, Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : présentant un ombilic externe. 1 fragment de céramique modelée Surface externe lissée. protohistorique présentant une face lustrée Pâte dure, de teinte gris moyen, comportant de fines évaluation : 1 clou en fer de Type 3, 1 NMI inclusions de quartz bien calibrées, ainsi que de rares évaluation : 1 clou en fer de Type 2 (petit module), grains de grande taille. 1 NMI Ce vase servait de réceptacle à une partie des US 1 : 5 clous en fer de Type 2 (petit module), 5 ossements du défunt (34,7 g), une petite urne en verre NMI, dont 4 présentent une esquille d'os brûlé placée à l'intérieur de celui-ci recueillant l'autre partie prise dans la corrosion (55,6 g : d'après l'étude de S. Pluton-Kliesch). US 1 : 8 fragments de clou en fer de Type 2 (grand module), 7 NMI, dont 2 présentent une esquille Urne funéraire en verre : 1 fragment ; pièce complète, d'os brûlé prise dans la corrosion en parfait état de conservation. US 1 : 2 clous en fer de Type 3, 2 NMI Pot à panse de section carrée. US 1 : 3 fragments de clous en fer de Type références typologiques : AR 119 / Isings 62 / Trier indéterminé, 2 NMI 102. US 1 : 2 fragments indéterminés (fer), 1 NMI Datation du type : des années 40/60 à 120 (cas isolés US 1 : 1 petit fragment de céramique érodée, plus récents). d'époque protohistorique (?) Lèvre à double repli externe, d'allure irrégulière ; col US 3 : 1 fragment indéterminé (fer), 1 NMI très court ; fond concave ; fond et partie inférieure des A noter également la présence d'un petit fragment de parois sont particulièrement épais. charbon de bois dans l'US 1. Verre soufflé dans un moule (fond, parois) puis repris à la volée (embouchure) ; traces de pinces peu visibles Le défunt : sur deux faces opposées (légères « griffures »), à proximité du fond ; absence de trace de pontil sous le L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en fond30. laboratoire. L'urne en céramique renferme quelques Notons, tout particulièrement, la présence d'une ossements et un vase en verre contenant lui-même des marque décorative en relief sous le fond : il s'agit d'un esquilles. Les os contenus dans l'urne en céramique ensemble de trois cercles concentriques accompagnés sont mis au jour en 8 passes horizontales successives, d'un point central. De telles marques géométriques mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun sont fréquentes sur les formes moulées, quel que soit agencement, ni organisation des os ne sont constatés. leur type précis (pots et bouteilles à panse de section L'urne en verre, déposée au centre de la céramique, prismatique) : marques simples, doubles, triples, contient également de esquilles. Le dépôt est fouillé en formant une succession de carrés ou, le plus souvent 6 passes, mesurant 1 cm d'épaisseur. Aucun comme ici, de cercles emboîtés... agencement des os n'est constaté. Couleur : bleu-vert ou « couleur naturelle » du verre31 ; présence de bulles moyennes à grosses sur tout l'objet, . Les os retrouvés dans l'urne en céramique, à côté de ainsi que de nombreuses petites bulles, disposées ou l'urne en verre : non par « traînées » ; traînées verdâtres dues aux oxydes. Le dépôt osseux est complet. Le poids total des En contexte funéraire, les pots carrés peuvent avoir esquilles retrouvées dans l'urne est de 34,7 g (maille du servi d'urne, comme dans le cas présent, sinon tri : 0,1 cm). d'offrande au défunt32. Ce type de conteneur peut La fragmentation des os est élevée. La surface externe trouver une fonction première de transport et de de la corticale est érodée, altérée par l'humidité, rendant très difficile la détermination des fragments de

30 Le pontil est un " tube métallique que l'on vient fixer sur le fond et diaphyse. La crémation est homogène, les os ont une qui permet d'achever l'orifice après détachement de la canne " à couleur blanche. Ils sont « propres », ils ne sont pas souffler : SENNEQUIER 1985 : 18. recouverts de cendre. 31 Teinte due aux oxydes métalliques présents dans les composants ayant servi à la préparation de la matière vitreuse. 32 II en est ainsi, notamment, dans la région de Poitiers, où les deux usages ont été constatés (vases provenant tant d'incinérations que d'inhumations) : SIMON-HIERNARD 2000 : 93-101.

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1

0 Ech. 1/3 15 cm Photo 43 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 10

dans l'urne

Photo 44 : urne funéraire en verre recueillie dans l'incinération 10. Elle était placée dans l'urne en céramique.

0 Ech. 1/2 4 crr^'" '

Planche 17 : urnes funéraires recueillies dans l'incinération 10.

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Les différentes régions anatomiques représentées et les verre étant ensuite placée au centre de l'urne en os les plus remarquables sont les suivants : céramique, aux côtés des autres esquilles. Squelette céphalique : 4,1 g, soit 11,8 % du poids total Cette sépulture est tout à fait exceptionnelle, de par le des os mode de mise en terre des restes osseux crématisés - fragments de calvarium (déposés dans deux contenants), et par la présence Tronc : 5,4 g, soit 15,6 % du poids total des os d'une urne en verre. Il s'agit du seul exemple de ce - fragments de côtes et de vertèbres indéterminées type d'urne retrouvé à Chantepie. Membres supérieurs : 0,5 g, soit 1,4 % du poids total des os 4.4.11 L'incinération 11 Membres inférieurs : 1 g, soit 2,9 % du poids total des os o La fosse (figure 31, photos 46 et 47) Indéterminés : 23,76 g, soit 68,3 % du poids total des os. Orientée nord-est/sud-ouest, la structure est de forme rectangulaire. Elle mesure 1 m de long pour 0,6 m de L'urne contient les restes osseux d'au moins un large et 0,25 m de profondeur conservée. Le bord nord- individu de taille adulte. est de la fosse est très incliné. Par contre, le bord opposé est pratiquement vertical. Le fond de la . Les os retrouvés dans l'urne en verre : structure est relativement régulier. A l'extrémité sud- ouest, il présente un léger surcreusement dans lequel Le vase en verre contient très peu de sédiment. Le était déposée l'urne. Du limon gris foncé à gris-brun dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles comble la fosse. retrouvées dans l'urne en verre est de 55,6 g (maille du tri : 0,1 cm). 0 Le dépôt La fragmentation des os est moyenne. La crémation est hétérogène, les os ont une couleur variant du bleu clair L'urne (planche 18, photo 45) : au blanc. Les os sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre. Urne funéraire en céramique : 15 fragments ; vase archéologiquement complet. Les différentes régions anatomiques représentées et les Pot ovoïde en céramique modelée. os les plus remarquables sont les suivants : Lèvre éversée ; épaulement non marqué ; fond apode. Squelette céphalique : 7,6 g, soit 13,7 % du poids total La paroi externe du vase a fait l'objet d'un lissage sur des os toute sa hauteur, tandis que la face interne reste fort - fragments de calvarium irrégulière. Tronc : 6,5 g, soit 11,7 % du poids total des os Pâte friable, brune en surface et brun-orangé à cœur, - fragments de vertèbres indéterminées fortement chargée en grains de sable au contour Membres supérieurs : 4,1 g, soit 7,4 % du poids total angulaire et en paillettes de mica doré. des os Comparaisons : Membres inférieurs : 7,3 g, soit 13,1 % du poids total un vase de morphologie similaire dans un contexte des os de la ville antique de Rennes/Condate, que l'on - fragment de talus peut dater du troisième quart du lié s. au vu des Indéterminés : 30,1 g, soit 54,1 % du poids total des os. formes et décors illustrés qui lui sont associés (LE CLOIREC 1995, pl. 56-58) ; notons, d'ailleurs, au L'urne en verre contient les restes osseux d'au moins sein de cet ensemble rennais, la présence de vases un individu de taille adulte. de même forme que les urnes des sépultures 1.1 et 1.2 de la nécropole de Chantepie. . Les os retrouvés dans l'ensemble de la sépulture : Le mobilier associé : Les os sont trop fragmentés pour effectuer des collages entre les os retrouvés dans les deux urnes. Cependant, Mobilier recueilli au sein de l'urne (offrande primaire la provenance de ces esquilles de la même crémation, probable) : n'est pas incohérente. En effet, les os ne présentent 1 fragment de partie inférieure d'une céramique aucun doublon, ni incompatibilité dans les stades de commune claire : cruche à pied cintré et fond maturation. De plus, le poids total des os retrouvés soulevé ; pâte rosée à rose-orangé et surface dans l'urne en verre et dans l'urne en céramique est de brune ; mauvais état de conservation de ce tesson ; 90,3 g, ce qui est nettement inférieur au poids moyen des fragments du même objet ont été découverts à d'un sujet de taille adulte crématisé. l'intérieur de la fosse sépulcrale. Il ne s'agit pas d'une sépulture double, mais d'une sépulture individuelle, dont les os du défunt sont déposés dans deux contenants différents, l'urne en

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Incinération 11 41 fragments de clous en fer de Type 1, 20 NMI 1 clou en fer de Type 2 (petit module) 2 fragments indéterminés (fer : gangue de clou probable), 2 NMI.

Avant fouille

dans l'urne

D I vi=r B 42,43 k I Ech. 1/3 0 15 cm

Planche 18 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 11.

1 : limon argileux brun. 2 : limon argileux gris foncé riche en charbons de bois, clous.

0 50 cm

Figure 31 : plan et coupes de l'incinération 11.

Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : 6 fragments de céramique commune claire, à pâte rosée à rose-orangé et surface brune, ayant appartenu à une cruche dont le fond a été déposé à l'intérieur de l'urne funéraire ; forte altération des fragments (possible passage sur le bûcher ; offrande primaire probable) 1 petit fragment très érodé de céramique modelée, de datation indéterminée Photo 45 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 11. 1 petit fragment de verre de teinte bleu-vert ; il présente des bords légèrement arrondis, montrant qu'il a pu subir l'action d'une source de chaleur modérée. Le type de l'objet dont il est issu ne peut être déterminé (offrande primaire probable).

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Photo 46 : incinération 11 après décapage.

Photo 47 : incinération 11 après fouille. L'urne funéraire - étant particulièrement fragile - est laissée dans un bloc de sédiment afin d'assurer un bon prélèvement. L'eau présente dans le fond de la sépulture correspond à une remontée de la nappe phréatique.

79 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Le défunt : Incinération 12

L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en laboratoire. Les neuf centimètres supérieurs de l'urne ne contiennent pas d'esquilles, mais un sédiment argileux et de nombreux charbons de bois. Les os remplissent uniquement les 7 cm inférieurs du vase. Les os sont mis au jour en 5 passes horizontales Avant fouille successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. Le sédiment brun retrouvé entre les os est du sédiment d'infiltration.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 71,6 g (maille du tri : 0,1 cm). La fragmentation des os est moyenne. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre. Ils sont très altérés par l'humidité du sédiment.

Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les suivants : Squelette céphalique : 12 g, soit 16,7 % du poids total des os - fragments de calvarium Tronc : 0,3 g, soit 0,4 % du poids total des os Membres supérieurs : 7,1 g, soit 9,9 % du poids total des os - fragments de phalange Membres inférieurs : 9,2 g, soit 12,9 % du poids total des os Indéterminés : 43 g, soit 60,1 % du poids total des os. Après fouille L'urne contient les restes osseux d'au moins un individu de taille adulte.

Quelques os de faune sont présents parmi les os humains crématisés. Il s'agit d'une esquille brûlée, pesant 1,5 g.

4.4.12 L'incinération 12

o La fosse (figure 32, photos 48 et 49)

De forme plutôt rectangulaire, la fosse mesure 1,4 m de 1 : limon argileux brun, charbons de bois, blocs de quartz. long pour 0,75 m de large et 0,35 m de profondeur 2 : charbons de bois, esquilles d'os brûlés. conservée. La structure présente un profil en cuvette et 3 : limon argileux brun, charbons de bois très abondants, un surcreusement à son extrémité sud-est. L'urne clous. funéraire était déposée dans ce surcreusement. La 0 50 cm partie supérieure du remplissage est constituée de limon brun et de charbon de bois. Les niveaux inférieurs sont très riches en charbon et contiennent Figure 32 : plans et coupes de l'incinération 12. également des esquilles d'os et des clous. Il s'agit de rejets de bûcher.

80 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

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Photo 48 : incinération 12 après décapage. Le contour de la fosse était moins net que celui généralement observé sur les autres sépultures.

Photo 49 : incinération 12 en cours de fouille. L'urne funéraire est placée dans un surcreusement. L'humidité du secteur complique la fouille de la sépulture.

81 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

o Le dépôt Membres inférieurs : 19 g, soit 14,2 % du poids total des os L'urne (planche 19, photo 50): Indéterminés : 89,8 g, soit 67,2 % du poids total des os.

Urne funéraire en céramique : 9 fragments ; vase L'urne contient les restes osseux d'au moins un archéologiquement complet. individu de taille adulte. Pot ovoïde en céramique commune sombre. Lèvre épaissie, rectiligne extérieurement et bombée Quelques os de faune sont présents parmi les os intérieurement, disposée à l'oblique par rapport à la humains crématisés. Il s'agit d'esquilles brûlées, pesant panse ; absence de col ; épaulement non marqué ; pied 0,9 g. cintré ; fond apode faiblement soulevé et légèrement débordant, formant un talon. Bien que les surfaces du vase soient altérées, un lissage externe peut être observé. Pâte tendre, de teinte gris clair à beige ; surfaces gris foncé ; absence d'inclusions visibles. Comparaisons : un vase de forme similaire au Mans (Sarthe) : GUILLIER 1995 fig. 9, n°83 : contexte daté de la seconde moitié du lié s. - début du Illè s.

Le mobilier associé :

Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : US 1 : 12 fragments de clou en fer de Type 1, 6 NMI US 3 : 8 fragments de clou en fer de Type 1, 4 NMI.

Le défunt :

L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en laboratoire. La partie supérieure de l'urne est comblée par de nombreux charbons de bois et un clou, mêlés à un sédiment brun. Les premiers os apparaissent à 4 cm Planche 19 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 12. sous le col de l'urne. Les os sont mis au jour en 9 passes horizontales successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont constatés. Le sédiment contenu entre les esquilles est un sédiment brun d'infiltration.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 133,7 g (maille du tri : 0,1 cm). La fragmentation des os est élevée. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre. Ils sont très altérés par l'humidité du sédiment.

Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les suivants : Squelette céphalique : 16,6 g, soit 12,4 % du poids total des os - fragments de calvarium - racine de dent, apex fermé Tronc : 3,4 g, soit 2,5 % du poids total des os Membres supérieurs : 4,9 g, soit 3,7 % du poids total Photo 50 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 12. des os

82 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

4.4.13 L'incinération 13 La fragmentation des os est élevée. La crémation est homogène, les os ont une couleur blanche. Les os sont o La fosse (figure 33, photos 51 et 52) « propres », ils ne sont pas recouverts d'une fine couche de cendre. Ils sont très altérés par l'humidité du Orientée nord-sud, la fosse a été creusée dans une sédiment. couche de limon argileux brun colluvié. Sur le secteur, cet horizon masquait les niveaux de comblement d'un Incinération 13 fossé d'enclos gaulois (80). Il est d'ailleurs possible que le fond de la fosse ait entamé ces niveaux de comblement. Le contour de la fosse est grossièrement rectangulaire. Elle mesure 0,85 m de long pour 0,35 m de large et 0,22 m de profondeur conservée. Dans le sens de la longueur, le fond de la fosse présente un profil en cuvette. Dans le sens de la largeur, il est plat. Le comblement supérieur de la structure est constitué de limon beige. Le niveau sous-jacent correspond à un Avant fouille limon argileux noir très riche en charbon de bois. Contrairement à la plupart des autres sépultures, l'urne ne se trouvait pas dans un surcreusement du fond mais dans une sorte de « niche » creusée dans le bord oriental de la fosse.

o Le dépôt

L'urne (planche 20) :

Urne funéraire en céramique : 4 fragments ; vase archéologiquement complet. Pot ovoïde en céramique commune sombre. Lèvre éversée ; épaulement marqué par un ressaut ; partie basse de la panse et fond épaissis ; pied cintré ; fond apode débordant. La surface externe semble lissée. Pâte tendre, à cœur gris moyen à brun et franges jaune- orangé ; surfaces gris foncé, comportant de fines inclusions de quartz bien calibrées. Après fouille Le mobilier associé :

Mobilier extrait de la fosse sépulcrale : 1 fragment de céramique modelée (protohistorique ?).

Le défunt :

L'urne est prélevée sur le terrain et fouillée en laboratoire. Les premiers os apparaissent à 7 cm au- dessous du col. Ils ne remplissent que le fond de l'urne. 1 : limon argileux beige. Le comblement supérieur du vase est constitué d'un 2 : limon argileux gris-noir, charbons de bois très sédiment limoneux brun et de nombreux charbons de abondants. bois. Les os sont mis au jour en 3 passes horizontales 0 50 cm successives, mesurant entre 1 cm et 2 cm d'épaisseur. Aucun agencement, ni organisation des os, ne sont Figure 33 : plans et coupes de l'incinération 13. constatés.

Le dépôt osseux est complet. Le poids total des esquilles retrouvées dans l'urne est de 18,7 g, (maille du tri : 0,1 cm).

83 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 52 : incinération 13 après fouille. L'urne funéraire se trouve dans un surcreusement du bord de la fosse.

84 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Les différentes régions anatomiques représentées et les os les plus remarquables sont les suivants : Squelette céphalique : 10 g, soit 53,2 % du poids total des os - fragments de calvarium Tronc : 0,7 g, soit 3,7 % du poids total des os - fragments de côtes Membres supérieurs : 0 g, Membres inférieurs : 1,1 g, soit 6,4 % du poids total des os Indéterminés : 6,9 g, soit 36,7 % du poids total des os.

L'urne contient les restes osseux d'au moins un individu adulte

Planche 20 : urne funéraire recueillie dans l'incinération 13.

85 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

4.5 ETUDE ANTHROPOLOGIQUE (Sylvie PLUTON-KLIESCH)

La fouille a livré treize sépultures à incinération. Les différents dépôts ont été prélevés sur le terrain et fouillés en laboratoire. Un seul dépôt est incomplet (st. 8). Une sépulture (st. 4), trop arasée, n'a pas livré d'urne. Ces sépultures semblent appartenir à une même fourchette chronologique (époque romaine).

Etude ostéologique

- Détermination du sexe Aucune diagnose sexuelle n'a pu être réalisée. Ce type de détermination est très rarement possible pour les sépultures à incinération, car les éléments déterminants (échancrure sciatique..) ne sont pas déposés dans les urnes, ou sont déformés par le feu.

- Détermination du NMI L'ensemble des sépultures sont individuelles. Aucune sépulture double ou multiple n'a été retrouvée.

- Détermination de l'âge des défunts L'ensemble des classes d'âge est représenté. Cependant, les sujets immatures, âgés de moins de 10 ans, sont les moins nombreux (un seul individu, structure 3). Les sujets adultes sont les plus nombreux. Les sujets de taille adulte sont, soit des sujets adultes, soit des sujets immatures âgés de plus de 15 ans. Nous constatons l'absence de sujets âgés entre 10 et 15 ans.

Fig. 1 : nombre d'individu retrouvés, en fonction de leur âge.

La représentation des sujets immatures n'est pas représentative du taux de mortalité infantile. Certains auteurs expliquent cette faible représentation par un traitement différentiel des défunts adultes et immatures. Toutefois, la présence d'un sujet immature âgé de moins de 10 ans tendrait à prouver le contraire, de même que l'absence de sépultures à inhumation de sujets périnataux. Cependant, les limites de la nécropole ne sont pas connues et il n'est pas exclus que certaines sépultures se trouvent en dehors de l'emprise de la fouille, et qu'une zone réservée aux enfants n'ait pas été retrouvée. La crémation semble être la pratique funéraire utilisée pour l'ensemble des sujets de ce groupe. Aucune sépulture à inhumation n'est retrouvé dans l'ensemble de la parcelle fouillée.

- Pourcentages de représentation des différentes régions anatomiques du squelette

Le crâne Pour la plupart des dépôts complets, de sujet adulte, le pourcentage de représentation des éléments du crâne est proche de la valeur théorique (20,4 %). Seuls les éléments du crâne du sujet I. 13 sont nettement sur représentés, ils représentent 53,2 % du poids total des os déposés dans l'urne funéraire. Le crâne ne semble pas volontairement et majoritairement déposés dans la sépulture, malgré la valeur symbolique que différents auteurs lui accordent.

86 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Fig. 2 : pourcentage de représentation du crâne, pour chaque dépôt complet, de sujet adulte.

Les éléments crâniens prélevés sur le bûcher et déposés dans les sépultures ne semblent pas prioritairement choisis.

Le tronc Les éléments du tronc sont sous représentés par rapport au pourcentage de référence établit par Krogman, qui est de 17 %.

Fig. 3 : pourcentage de représentation des éléments du tronc, pour chaque dépôt complet, de sujet adulte.

Cette sous représentation est systématique pour les sépultures à incinération. Elle est souvent expliquée, non pas par un choix des éléments sur le bûcher, mais par une mauvaise conservation de ces éléments, constitués essentiellement d'os courts (corps vertébraux, sternum...). Cette conservation différentielle des ossements n'est pas la seule cause de cette sous représentation. La sous représentation des éléments du tronc pourrait simplement s'expliquer par la taille et la position de ces os parmi les restes du bûcher, après l'ustion. En effet, si le bûcher est conduit, les os, au cours de la crémation, sont regroupés au centre du foyer, les éléments de tronc pouvant alors se trouver sous d'autres fragments du squelette. Une fois la crémation terminée, ces éléments de petite taille se retrouvent dans le fond et ne sont pas prélevés. Cette explication est à mettre en relation avec les observations effectuées par G. Depierre (UMR 5597, Dijon) au crématorium de Dijon. Disposant de tous les os d'un sujet, à la fin de l'ustion au crématorium, elle constate cette systématique sous représentation des éléments du tronc, alors qu'elle dispose de l'intégralité des os du squelette.

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Elle l'explique « soit par la conduite de la crémation, qui augmente le taux de fragmentation des os, soit par la manipulation des ces os encore chauds (donc fragiles) alors que le cadavre n 'a pas subi de manipulation pendant la crémation » (G. Depierre, renseignement oral, 1997). Les éléments du tronc, réduits à l'état de poussière ne sont plus reconnaissables. Leur sous représentation serait courante, même lorsque nous disposons de l'intégralité des fragments osseux du défunt.

Etude des pratiques funéraires

- Le contenant Les os crématisés recueillis sur le bûcher funéraire et déposés dans les sépultures sont, au préalable, placés dans des urnes. Ce mode de dépôt est exclusif. Aucun dépôt dans un élément en matériau périssable, ou en pleine terre, n'a été retrouvé. Les urnes en céramiques sont les plus fréquentes. Seules la sépulture I. 10 présente un double contenant. Une partie des os brûlés sont déposés dans une urne en verre, ce qui est extrêmement rare, et unique sur ce site, elle même placée dans une urne en céramique.

Les os sont systématiquement déposés dans des urnes. Ils touchent le fond et les bords intérieurs de la céramique. Ainsi, rien ne prouve la présence ou l'absence d'un contenant souple en matériau périssable servant à recueillir les os avant de les déposer dans le vase.

Les ossements ne remplissent que rarement l'intégralité de l'urne. Le plus souvent, seuls les deux tiers inférieurs du vase renferment des os.

hauteur de l'urne n° de structure hauteur du dépôt osseux funéraire âge du sujet I. 1 9,5 cm 17 cm adulte I. 2 8 cm 19 cm taille adulte I. 3 5,5 cm 10,5 cm I. moins 10 ans I. 5 13,5 cm 17 cm adulte I. 6 18 cm 18,5 cm adulte I. 7 10,5 cm 14 cm adulte I. 9 9 cm 11 cm taille adulte I. 10 13 cm 14 cm taille adulte I. 11 9 cm 16 cm taille adulte I. 12 13 cm 17 cm taille adulte I. 13 4 cm 11 cm adulte Fig. 5 : Epaisseur de l'amas osseux, par rapport à la hauteur de l'urne funéraire et à l'âge du sujet.

Le volume du dépôt osseux n'est pas tributaire du volume de l'urne choisie.

88 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

- Présence de couvercle La présence de couvercle au dessus des urnes funéraires est fréquemment observée. Il s'agit souvent de céramique ou de fragments de tuiles. A Chantepie, aucun couvercle en matériau non périssable n'est constaté. Cependant, il semble que les vases soient hermétiquement fermés par un « bouchon » en matériau périssable. En effet, l'ensemble des amas fouillés indique que le sédiment retrouvé entre les os est du sédiment d'infiltration. De plus, des espaces vides de toute terre sont visibles entre les os de la sépulture I. 1. Les vases semblent bouchés par un élément périssable (bouchon en cuir, en tissu, en liège... ?). Le sédiment retrouvé dans la partie supérieure des urnes est identique à celui qui comble la fosse funéraire. Déposé directement sur le vase, ce sédiment très charbonneux s'est déposé dans les urnes, lors de la décomposition des « bouchons ». Il ne s'est pas infiltré entre les os.

- Poids des amas osseux Le poids des amas osseux complets retrouvés dans les urnes funéraires varie de 11 g à 511,7 g. Une partie de cette différence s'explique par l'âge du défunt. En effet, le dépôt osseux le plus léger (11g) correspond à la crémation d'un sujet immature âgé de moins de 10 ans. L'âge n'est pas le seul critère permettant d'expliquer le poids des os déposés dans la sépulture. Pour les amas complets des sujets adultes ou de taille adulte, le poids total des os varie de 18,7 g à 511,7 g. Cette variation ne s'explique ni par l'âge du sujet, ni par le type de contenant, ni par le nombre de sujet incinéré car les sépultures sont toutes individuelles. Aucun dépôt, même le plus lourd, rassemble l'intégralité des ossements du défunt. Le poids moyen d'un sujet adulte crématisé est de 1500 g. Or, le poids moyen des amas retrouvés à Chantepie est de 178,3 g, avec un écart-type de 177,6 g. Le taux de variation du poids des amas est très élevé. Aucune donnée ostéologique ne permet d'expliquer ces variations. Le dépôt des esquilles osseuses dans la sépulture est plus une volonté symbolique de représenter le défunt, plutôt que de déposer l'ensemble des résidus osseux.

- Le degré de crémation des os La plupart des crémations est élevée et homogène. La couleur des os est blanche. Certaines esquilles présentent parfois des traces bleutées, assez claires, indiquant que si les os sont soumis à une chaleur dépassant les 700 °C, ils ne sont pas restés assez longtemps au contact du feu pour que toute la corticale devienne blanche. La même attention semble apportées à toutes les crémations, les sujets sont exposés à un feu élevé variant entre 550 °C et 700°C.

- Le taux de fragmentation des os La fragmentation des os est très différente d'une sépulture à l'autre. Dans certains cas, les esquilles ne dépassent pas les 2 cm de longueur, alors que dans d'autres, certains os peuvent atteindre plusieurs centimètres de long (jusqu'à 5 cm).

n° de structure degré de fragmentation âge du sujet I. 3 moyen I. moins 10 ans I. 2 élevé taille adulte I. 9 élevé taille adulte I. 12 élevé taille adulte I. 10 moyen taille adulte I. 11 moyen taille adulte I. 7 élevé adulte I. 13 élevé adulte I. 1 moyen adulte I. 5 moyen adulte I. 6 faible adulte Fig. 6 : degré de fragmentation des os, en fonction de l'âge du sujet

Ce taux peut dépendre du degré de crémation des os. En effet, les ossements peu brûlés (de couleur noire) sont très friables et difficilement prélevables. Quant aux os ayant supportés une chaleur de 700 °C, ce qui est le cas ici, ils sont cassants lorsqu'ils sont chauds, mais deviennent très résistants une fois refroidis. Ce taux peut aussi varier en fonction du nombre et du type de manipulations post-crématoires subis par les ossements, entre le moment où ils sont prélevés sur le bûcher et leur mise en terre. Pour ne pas être influencés par les perturbations qui ont pu subvenir aux os lors de leur séjour dans la terre (tassements...), le taux de fragmentation des os est estimé lors de la fouille de l'amas

89 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 osseux. Ainsi, la taille des os est constatée in situ, sans tenir compte des fractures qui ont pu intervenir après la mise en terre des os. Aucun cas évident de concassage des os n'est déterminé.

- les manipulations post-crématoires subies par les os. Le nettoyage des os Les os déposés dans les urnes funéraires sont « propres ». Ils ne sont plus recouverts de la couche de cendre qui se dépose sur les os lors de l'ustion. Ils sont soumis à une ou plusieurs manipulation (s) qui a fait disparaître la cendre les recouvrant. Les sources historiques dont nous disposons pour l'époque romaine parlent d'os lavés. Van Doorselaer signale qu'à l'époque romaine « les ossements (sont) lavés au lait et au vin (et) placés dans une urne ». Il est plus prudent, en archéologie, de parler d'os nettoyés. Le terme laver introduit une notion de liquide. Ce terme induit une idée précise sur un rituel dont nous n'observons que le résultat. Or ce résultat peut être obtenu par un simple nettoyage à sec des os. Cependant, quelque soit le type de manipulation effectué, la volonté de faire disparaître les traces du bûcher sur les ossements qui sont déposés dans la sépulture est identique. D'autres manipulations ont fait disparaître les impuretés liées à la crémation. Les os ne sont pas mêlés à des charbons de bois, des clous... Seuls les ossements du défunts sont déposés dans l'urne funéraire.

Le prélèvement des os Les os prélevés sur le bûcher ne semblent pas choisis en fonction d'une appartenance anatomique précise, ni en fonction de leur taille. Il est impossible de savoir s'ils sont retirés un à un, ou par poignée.

- Un agencement des os ? Les urnes funéraires fouillées en laboratoire ne présentent aucun agencement des os, ni par analogie de forme, ni par regroupement anatomique.

- Les « offrandes » Les « offrandes » primaires Dans le cas des incinérations, les offrandes primaires sont les objets déposés sur le bûcher, aux côtés du défunt. Puisque les os retrouvés dans les urnes ont subi des manipulations post-crématoires visant à les nettoyer et les séparer des résidus du bûcher funéraires, nous ne disposons pratiquement d'aucune indication concernant de dépôt de céramique ou d'objets sur le bûcher. Les sépultures I. 11 et I. 12 ont livré de rares esquilles de faune, pesant respectivement 1,5 g et 0,9 g. S'agit-il d'offrandes alimentaires déposées sur le bûcher, ou des restes du repas funéraire ? Les clous retrouvés dans les sépultures I. 2, I. 9 et I. 12 ne sont pas déposés parmi les os, mais sont présents parmi le sédiment. Ils ne sont pas placés avec les os, mais sont présents dans le comblement de la fosse. Leur présence est-elle volontaire ou accidentelle ?

Les « offrandes » secondaires Ce sont les offrandes déposées dans la sépulture, en même temps que les os crématisés du défunt. Parmi les treize sépultures retrouvées à Chantepie, aucune n'a livré d'offrande secondaire.

III- Conclusion

S'il est impossible de connaître le rituel funéraire à partir des seuls vestiges archéologiques, nous essayons de restituer une partie de la gestuelle effectuée lors des funérailles. Plusieurs constantes sont à signaler : - tout d'abord, une seule pratique funéraire est à signaler : la crémation, quelque soit l'âge du sujet ; - la sépulture individuelle est exclusive. Un seul sujet est brûlé et inhumé dans une sépulture qui lui est propre ; - les os brûlés déposés dans les sépultures sont systématiquement placés dans des urnes en céramique. Une seule sépulture associe une urne en céramique et une urne en verre. S'agit-il d'un personnage particulier ? - l'homogénéité des crémations. La plupart des crémations sont homogènes, les os sont soumis à une chaleur supérieure à 700 °C ; - le nettoyage des os déposés dans les sépultures ; - enfin, l'absence d'agencement des os dans les urnes funéraires.

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4.6 LES MOBILIERS GALLO-ROMAINS (Laure SIMON)

Mots-clés : Armorique, période gallo-romaine, nécropole, incinération secondaire, urne, céramique, verrerie, métal.

La présentation des objets recueillis s'organise en chapitres déterminés par le type de matériau. NB : Pour le dénombrement des artefacts sont utilisées les abréviations NR : Nombre de Restes (fragments, à l'exclusion des cassures fraîches, qui n'ont pas de signification archéologique) et NM1 : Nombre Minimum d'Individus.

I. Mobilier céramique (Planche 21) Douze des treize sépultures de la nécropole de Chantepie ont livré un vase en céramique. Il s'agit dans tous les cas d'une forme fermée, utilisée en tant qu'urne funéraire.

Aspects techniques Les vases se répartissent en deux catégories techniques distinctes : céramique commune sombre (11 vases) et céramique non tournée (1 individu). Tous ont été réalisés dans une pâte siliceuse.

Au sein de la catégorie des céramiques communes sombres, deux sous-groupes apparaissent clairement.

1. Le premier comprend un unique individu, qui se distingue tant sur le plan morphologique que technique du reste du corpus (L10). Il s'agit, de plus, du seul récipient au sein duquel les ossements du défunt étaient déposés en deux lots : l'un à l'intérieur du vase en céramique et l'autre au sein d'une petite urne en verre contenue dans celui-ci. Le dépôt d'un grand fragment de tegula au-dessus du vase, non observé pour les autres sépultures, contribue encore à conférer à celle- ci un caractère particulier. Cette céramique possède une pâte dure qui a bien résisté aux conditions d'enfouissement, contrairement aux autres. Par ailleurs, il est le seul représentant de son type morphologique : de forme très allongée, marqué par une ouverture large, un ressaut à l'épaule, un pied travaillé repris au tournassin après décollement.

2. Les autres vases en céramique commune sombre (10 individus) possèdent une pâte bien plus « fragile », ayant vraisemblablement été cuits à une température moindre. Bien que des variations de détails puissent être notées au sein de ce groupe (texture plus ou moins sableuse), on soulignera la grande homogénéité d'un ensemble de 5 pots (extraits des incinérations 1.1, 1.2, 1.3, 1.7, 1.13), qui témoigne de choix techniques forts proches : sélection et traitement de la matière première, conduite de la cuisson. Ils se caractérisent notamment par une pâte de surface sombre, dont la section présente un cœur gris clair à beige, encadré par des franges jaune-orangé.

L'urne en céramique modelée de l'incinération 1.11 se distingue bien évidemment très nettement des autres vases recueillis au sein de cette nécropole. Elle possède une pâte brune sableuse et l'abondance de paillettes de mica doré qui la caractérise contribue encore à l'individualiser.

Aspects morphologiques (planche 21) Les variations morphologiques de ces céramiques ne sont pas fortement marquées, bien qu'aucune ne ressemble à une autre. On peut les classer en trois grands types.

1. Plusieurs individus se caractérisent par une lèvre simplement éversée, parfois épaissie et un épaulement non marqué (1.7, 1.6, 1.5). Il est possible que l'urne de la sépulture 1.9 corresponde également à ce type. Le vase en céramique modelée issu de 1.11, bien que ressortant d'un type différent (épaulement plus haut, plus large diamètre), peut être rapproché de ce premier type.

2. Trois pots à lèvre épaissie disposée à l'oblique par rapport à la panse constituent un autre ensemble (1.1, 1.12,1.2). L'épaulement très haut de deux d'entre eux (1.12,1.2) rejoint directement la lèvre, marquant ainsi l'absence de col. Là encore, il peut être envisagé que l'urne de la tombe 1.8, lacunaire, corresponde à ce second type (à comparer notamment à l'individu provenant de 1.2).

3. Dans deux cas, l'objet utilisé comme réceptacle à l'incinération est un petit pot globulaire à épaulement marqué d'un ressaut et pied cintré (1.3,1.13). Outre son module plus important, l'urne de la sépulture 1.10 possède certaines analogies avec ceux-ci : ressaut à l'épaule et pied resserré, mais présente un profil plus élancé et une ouverture plus large, qui procurent une allure différente au vase. Nous avons par ailleurs signalé une qualité de pâte sans équivalent pour cet individu au sein de ce lot. Notons, comme cela a pu régulièrement être observé ailleurs, que si la fréquence de ces formes est particulièrement importante en contexte funéraire (par exemple GALLIOU 1989 : 41-42 et 1993 : 243), cela est imputable avant tout à leur morphologie (vases fermés), plutôt qu'à une spécificité fonctionnelle, impliquant une production spéciale de vases

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Planche 21 : regroupement typologique des urnes funéraires. La photo restitue les types de vases recueillis au sein des sépultures.

92 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

à vocation funéraire. La découverte, en contexte d'habitat, de céramiques en tous points similaires l'atteste bien (voir catalogue).

II. Verrerie Ce site a livré un nombre fort réduit d'artefacts en verre, puisque l'on dénombre seulement 2 individus (dans 1.10 et 1.11). Le plus remarquable, un petit pot à panse de section carrée, de teinte bleu-vert, en parfait état de conservation, servait de réceptacle à une partie de l'incinération 1.10 (planche 17). Il s'agit du type morphologique AR 119/ Isings 62, courant sur les sites d'habitat des années 40/60 à 120 environ (RÛTTI 1991). L'autre individu est représenté par un petit fragment, également de couleur bleu-vert, qui a pu subir, mais assez superficiellement, l'action du feu, les bords étant légèrement arrondis (offrande primaire probable). Le type de l'objet dont il est issu ne peut être déterminé. Il provient de la sépulture 1.11, caractérisée notamment par une urne funéraire en céramique modelée. A l'évidence, avec un corpus restreint de la sorte à une seule urne en verre, la nécropole de Chantepie ne se démarque pas de ce qui a pu être observé ailleurs en Armorique au cours de la période gallo-romaine, où les restes des défunts incinérés sont, de manière privilégiée, déposés dans une urne en céramique (GALLIOU 1989 : 41-42). Ce qui est en revanche moins commun est le fait que les ossements du défunt ont été déposés en deux lots au sein de la sépulture 1.10, dans une urne en céramique commune grise d'une part et dans ce petit récipient en verre d'autre part, lui-même contenu dans la partie supérieure du vase céramique33. Néanmoins, cette pratique n'est pas inédite pour l'Ouest de la Gaule, puisque plusieurs cas ont été recensés par P. Galliou, à Rennes et Douarnenez, mais aussi en Normandie et Pays de la Loire34.

III. Mobilier métallique (photos 53 à 58) Il s'agit pour l'essentiel de clous, en fer forgé. Leur dénombrement a été effectué sur la base du recensement des têtes de clous (NMI), étant donnée la fragmentation des tiges, susceptible de surévaluer le corpus. L'ensemble des éléments a été compté (nombre total de fragments et NMI) et pesé. Du fait de l'oxydation, certains éléments ne peuvent être clairement identifiés, bien qu'il soit fortement probable qu'il s'agisse là encore de restes de clous (fragments associés à de la gangue). Ainsi sont-ils classés en indéterminés.

Nous avons distingué trois types de clous : - Type 1 : 367 NR, 211 NMI, 2934 gr. : dans 1.1,1.2,1.5,1.7,1.9,1.11,1.12 Il s'agit d'individus à tête plate (diamètre env. 15 mm) et tige longue (de 59 à 89 mm), de section carrée. Ils présentent pour la plupart une tige droite, certaines d'entre elles étant cependant tordues à l'équerre. Si l'on considère que l'espace compris entre la base de la tête du clou et le coude interne de la tige correspond à l'épaisseur de la (des) pièce(s) de bois qui sert (servent) de support, on constate des mesures entre 13 et 21 mm (sépulture 1.5 : photos 53, 56, 58). -Type 2 : 86 NR, 85 NMI, 240 gr. : dans 1.1,1.2,1.5,1.9,1.10,1.11 Ce sont des clous plutôt courts et trapus, à tête bombée (pour autant qu'il soit possible d'en juger du fait de la gangue d'oxydation), possédant une tige de section carrée (photos 55, 57). Ils semblent se répartir en deux modules (petits : autour de 15 mm ; grands : de 18 à 26 mm). Malheureusement, l'oxydation de ces artefacts ne permet pas toujours un classement fiable entre ces deux modules. - Type 3 : 14 NR, 14 NMI, 50 gr. : dans 1.5,1.10 Ces clous sont de taille intermédiaire entre les types 1 et 2, à tête plate et tige relativement courte (25 à 35 mm), de section carrée (photo 54).

Les clous de Type 1 et, dans une moindre mesure, ceux de Type 3 se rencontrent couramment sur les sites d'habitat gallo-romains, pour des assemblages d'huisserie par exemple. Plusieurs hypothèses permettant d'expliquer leur présence en contexte d'incinération peuvent être proposées35. Ils peuvent être liés à la construction des bûchers funéraires, sur lesquels les données archéologiques sont cependant fort modestes. Selon certains auteurs, à l'appui notamment d'observations d'ordre ethnologique, les bûchers des gallo- romains auraient pu être de véritables constructions, parfois agrémentées d'éléments décoratifs, où les clous de plus

33 II s'agit bien du même individu incinéré, un sujet de taille adulte, d'après les résultats de l'étude anthropologique. 34 « Certains de ces réceptacles, pleins d'ossements incinérés, contiennent une urne de plus petite taille, elle-même remplie de cendres humaines », cependant interprétés en tant que possibles tombes doubles (GALLIOU 1989 : 40). 35 D'après BEL 2002 : 155-158 ; LINTZ 2001 : 57-58.

93 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 petite taille (en l'occurrence le Type 3) auraient été utilisés. D'autres hypothèses proposent des bûchers échafaudés à l'aide de matériaux de récupération présents dans les habitats (volets, portes, planches... ) et donc encore dotés de leur équipement métallique. Notons que si cela peut être envisagé pour la nécropole de Chantepie, notamment du fait de l'abondance des clous de Type 1 dans la sépulture 1.5 (136 individus), il semble probable que des éléments métalliques complémentaires auraient dus être recueillis (charnières, plaques, bandages...). Il est par ailleurs possible d'envisager que des clous de Type 3 aient été utilisés pour l'assemblage de coffrets ou de meubles (lit par exemple), brûlés sur le bûcher. Cependant, là encore, la nécropole cantepienne n'ayant pas livré d'artefacts métalliques tels que charnières, anneaux, éléments de fermeture par exemple, il est par conséquent difficile de présumer l'existence d'éventuels coffres ou coffrets en matériaux périssables36. D'autres explications moins « fonctionnelles » sont parfois évoquées. Elles s'appuient en général sur les dimensions, la position des clous au sein des tombes (« pointés » vers l'urne ou disposés en étoile par exemple). Des vertus magiques, prophylactiques sont invoquées (BEL 2002 : 155 ; GALLIOU 1989 : 49 ; LINTZ 2001 : 57-58 ; TRANOY 2000 : 149).

Le cas des individus de Type 2 est sensiblement différent. Les plus petits d'entre eux peuvent être identifiés en tant que clous de semelle de chaussure, tandis que les plus grands pourraient éventuellement être considérés comme des clous d'assemblage de petits objets en bois déposés dans la sépulture (?), à l'instar d'une des utilisations possibles des clous de Type 337. Néanmoins, il est probable que, parmi les plus grands clous de Type 2 se trouvent également de véritables clous de chaussure38. Des clous de semelle de chaussure sont régulièrement retrouvés dans les sépultures gallo-romaines (TRANOY 2000 : 147), que ce soit des incinérations ou des inhumations39. Leur nombre est variable, de l'unité à la soixantaine, une semelle de chaussure pouvant recevoir « quelquefois plus de 70 clous » (BROUQUIER-REDDE 2001 : 304)40. De manière générale, la datation de ces découvertes est large, puisque des témoignages allant du 1er s. au courant du IVè s. sont avérés. Dans le cas d'inhumations et d'incinérations primaires, des études ont montré qu'il peut s'agir de mobilier funéraire d'accompagnement (les chaussures chaussant le mort) ou non (découvertes de chaussures ne couvrant pas le pied)41. Dans ce dernier cas et tous comme pour les incinérations secondaires, telles celles de Chantepie, leur présence peut être interprétée comme dépôt d'offrande ou bien en tant que viatique. Quelle que soit l'interprétation que l'on peut en faire, la présence de clous de Type 2 au sein de la nécropole cantepienne indique un taux de présence fort inégal d'une tombe à l'autre : pas moins de 65 clous de ce type dans la sépulture I.542, 14 individus pour I.1043, mais des dépôts de 1 à 3 exemplaires pour les autres tombes.

En définitive, on constate au sein de la nécropole de Chantepie, d'une incinération à une autre, une forte variabilité concernant non seulement l'attestation des différents types, mais aussi l'aspect quantitatif des artefacts métalliques. En effet, quelques sépultures en sont même dépourvues, puisque 5 sur les 13 n'en n'ont pas livré (1.3,1.4,1.6,1.8,1.13). A l'issue du travail d'inventaire, on recense ainsi pas moins de 314 individus (majoritairement des clous de Type 1), totalisant un poids de 3240 grammes. On soulignera tout particulièrement l'abondance des éléments en fer recueillis dans la fosse sépulcrale de l'incinération 1.5 : pas moins de 215 NMI, dont 212 clous, relevant des Types 1 (136 NMI), 2 (65 NMI) et 3 (11 NMI). Notons que certains d'entre eux présentent des esquilles d'os brûlés dans leur gangue d'oxydation (Types 1 et 2). D'autres sont associés par deux, tête bêche (Type 1 : 4 paires) ou perpendiculairement (Type 1 : 2 paires), toujours du fait de l'oxydation (photo 56). On constate par ailleurs que 4 clous de Type 1 ont une tige tordue de manière identique (à l'oblique), à environ 40-45 mm de la base de la tête (photo 58).

36 Que l'on peut par ailleurs rencontrer régionalement en milieu domestique, comme par exemple sur le site rural de La Mézière (Ille-et-Vilaine) daté de la seconde moitié du lié s. : SIMON 2002 : 196-197 et fïg. 16. 37 Voir les limites de cette hypothèse ci-dessus. 38 Dans la nécropole du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), forte de 245 sépultures, 56 d'entre elles ont livré des clous de chaussure, dotés d'une tige d'« environ 10 à 20 mm » : BEL 2002 : 150-151. Par ailleurs, à Alésia (Côte d'Or), d'après un corpus de plusieurs centaines de clous de chaussures, l'auteur a constaté des longueurs allant de 10 à 30 mm : BROUQUIER-REDDE 2001. 39 Certains contextes d'habitat peuvent également en livrer, comme des niveaux de circulation de rue en agglomération par exemple : PATERNO 2002 : 153. 40 A titre d'exemple : une sépulture de la nécropole de Cutry (Meurthe-et-Moselle) a livré une soixantaine de clous de chaussure (inhumation fm III- milieu IVè s. : LIEGER 1997) ; une inhumation du Valladas à Saint-Paul-Trois-Châteaux a, quant à elle, livré une paire de chaussures décomposée sur place, cloutée de 65 et 45 clous (milieu ou seconde moitié du lié s. : BEL 2002 : 151, 449-452). 41 BEL 2002 : 151, 451 et autres exemples cités par l'auteur. 42 Tous de grand gabarit. 43 7 de petit module et 7 de grand module.

94 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Photo 53 : clous de type 1 - clous à tête plate et tige longue Photo 54: clous de type 3 - clous à tête plate et tige assez (59 à 89 mm.). Ils possèdent une section carrée. courte (25 à 35 mm). Ils possèdent une section carrée.

Photo 55 : clous de type 2 - clous courts et trapus (module Photo 56 : clous de type 1 associés par deux ou disposés tête 15 mm) à tête bombée et section carrée (clous de bêche. chaussure ?).

Photo 57 : clous de type 2 - clous courts et trapus (module Photo 58 : clous de type 1 dont la tige est tordue à l'oblique. 18 à 26 mm) à tête bombée et section carrée.

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Discussion chronologique Il est clair que la pauvreté des artefacts liés à chaque sépulture ne permet guère de confrontation chronologique. Mis à part le contenant funéraire, le mobilier archéologique est en fait dominé par la présence de matériel métallique (fer), peu utilisable dans ce domaine. Les vases en céramique servant d'urnes au sein de cette nécropole appartiennent à des types que l'on rencontre sur les sites d'habitat de l'Ouest durant le Haut-Empire, et notamment chez les Riedones, au cours des Ilè-IIIè s.44. Il est bien évident que l'on ne peut assigner une fourchette chronologique fine à chacune des sépultures de Chantepie. Cela est lié pour une part aux particularismes propres à la sphère funéraire : les objets déposés ne sont pas nécessairement contemporains du décès des individus ; des décalages de plusieurs décennies, dépassant parfois le siècle, ont ainsi été observés à plusieurs reprises (TUFFREAU-LIBRE 2001 : 181). D'autre part, il convient également de prendre en considération la relative « lenteur » de renouvellement des répertoires en matière de céramique commune et notamment les récipients de stockage (incluant par conséquent une partie des vases fermés)45, par rapport aux céramiques de table, généralement plus « typées ». Rares sont, en effet, les objets de ces catégories qui ne restent en usage que pendant une à deux générations. En corollaire à ces considérations se pose la question de la contemporanéité des tombes composant cette nécropole. La parenté morphologique de certaines urnes en céramique incite à penser que les funérailles de plusieurs individus se sont déroulées à des périodes assez proches (groupe 1.7,1.6,1.5 et 1.9 ? ; groupe 1.1,1.12,1.2 et 8 ? ; groupe 1.3,1.13). A titre de comparaison, on relèvera le fait que plusieurs vases de morphologie similaire aux urnes des incinérations 1.1, 1.2 et I.ll46 ont été mis au jour au sein d'un même contexte à Rennes/Condate, que l'on peut dater du troisième quart du lié s. au vu des formes et décors illustrés (LE CLOIREC 1995, pl. 56-58). On prendra également en compte d'autres regroupements possibles entre vases funéraires, liés cette fois-ci à la parenté manifeste de leurs caractéristiques techniques (bien que de formes différentes : 1.1,1.2,1.3,1.7,1.13). Au final, il nous semble envisageable de proposer une fourchette chronologique commune pour l'ensemble des vases à pâte sombre du sous-groupe 2, allant du milieu du lié s. au courant de la seconde moitié du Illè s. au plus tard (notamment concernant les vases des sépultures 1.3 et 1.13).

Le cas de deux urnes très différentes de ces dernières, 1.10 et 1.11, doit être envisagé à part. Il est vraisemblable que le vase en céramique modelée de l'incinération 1.11 soit de chronologie proche de l'ensemble précédent. En effet, de nombreuses études témoignent d'un nouvel engouement pour les productions modelées au cours du lié s.47, au sein des cuisines gallo-romaines de la partie occidentale de la province de Lyonnaise. Sans contribuer de manière décisive à cette proposition, le mobilier associé à cette urne permet néanmoins de la conforter : un fragment de verre de teinte bleu-vert et des fragments de cruche en pâte commune claire. Rappelons par ailleurs l'analogie, précédemment exposée, avec des vases modelés d'un contexte rennais pouvant être daté du troisième quart du Hè s. (LE CLOIREC 1995, pl. 56-58). La sépulture 1.10, quant à elle, se distingue à plus d'un titre des autres tombes de la nécropole de Chantepie. Différence de statut du défunt et/ou différence chronologique ? On ne peut trancher de manière définitive. Cependant, il ne peut être exclu qu'elle soit un peu plus précoce que les autres. La petite urne en verre déposée au sein du vase en céramique, précisément datée du fait de nombreuses occurrences de la forme en contexte d'habitat, est en effet caractéristique des productions du milieu du 1er au début du lié s. Néanmoins, l'étude réalisée par P. Galliou montre que l'usage des urnes en verre dans les incinérations régionales ne serait guère attesté avant la fin du 1er s. de notre ère48 (GALLIOU 1989 : 41, 42, 64). Des recherches menées dans la région de Poitiers (Vienne) ont, quant à elles, montré que des sépultures, bien datées du fait de la présence de mobilier associé, pouvaient receler de tels récipients jusque dans le courant du Illè s. (SIMON-HIERNARD 2000 : 93-101). Notons, par ailleurs, qu'une urne funéraire du même type morphologique49 que le vase en céramique de l'incinération 1.10 fut récemment recueillie, lors d'un diagnostic archéologique mené dans les environs de Rennes, à Thorigné-Fouillard (BRIAND 2003) ; elle y a été datée de la première moitié du 1er s., par assimilation à une forme de terra nigra, découverte en un unique exemplaire dans un contexte claudien (type Ménez 149 : MENEZ 1985). Elle possède cependant des caractéristiques techniques fort différentes de celle de Chantepie. Seules de nouvelles découvertes, en contexte bien daté, pourraient permettre de statuer de manière définitive sur la chronologie de cette forme et ce faisant, de la sépulture 1.10 de Chantepie.

44 LANGOUET 1988 ; LE CLOIREC 1995 ; POUILLE 1995, pl. 82-84 ; SIMON 1995,2002,2003. 45 Caractéristiques morphologiques, mais aussi techniques. 461.11 étant en céramique non tournée, de même que les vases auxquels nous le comparons. 47 Constations effectuées notamment à La Mézière (Ille-et-Vilaine : SIMON 2002), à Allonnes et au Mans (Sarthe : BAZIN 2001 : 102 et GUILLIER 1995), à Jublains (Mayenne : information orale M. Mortreau), à Mazières-en-Mauges (Maine-et-Loire : MORTREAU 2000 : 88-96). 48 Alors que les découvertes de verrerie sur les sites d'habitat armoricains sont plus anciennes, dès le début de ce siècle. 49 Légères variantes de détail.

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Conclusion La pratique même de l'incinération est éclairante en matière de datation de la nécropole de Chantepie, puisque ce rite funéraire, exclusif sur ce lieu, semble le plus couramment pratiqué en Armorique jusqu'à la fin du Illè s. (GALLIOU 1989 : 50, 190)50. Ainsi, la fourchette chronologique que nous proposons d'après l'étude du mobilier recueilli, allant du milieu du lié s. au courant de la seconde moitié du siècle suivant, ne se démarque pas de ce qui a été observé ailleurs dans la région. Le cas de la tombe 1.10 ne peut être, on l'a vu, tranché définitivement et une datation plus haute ne peut être exclue (première moitié du Ile s. ?). De plus, et comme pour la plupart des incinérations mises au jour dans la région, il s'agit de tombes avec réceptacle, ce dernier se composant d'une urne en céramique de production locale/régionale (idem : 40). On observe toutefois une variante avec le recours à une seconde urne, en verre, concernant la sépulture 1.10. Ceci étant, du point de vue du mobilier, on soulignera que l'usage d'une urne en céramique, destinée à recueillir les restes de chaque défunt, constitue la seule constante notable de cette nécropole. Ainsi, remarque-t-on, par exemple, le fait que la taille de l'urne funéraire n'est pas en relation avec l'âge estimé du défunt. En effet, des vases de grandes dimensions sont majoritairement utilisés pour des sujets adultes ou de taille adulte, mais dans un cas, un vase de petit module contient les restes d'un individu adulte (1.13). En revanche, le seul sujet immature (moins de 10 ans) a été incinéré dans une urne de petit module (1.13). Le mobilier associé au sein des fosses sépulcrales, pour l'essentiel des clous en fer, ne permet, quant à lui, d'observer aucun regroupement particulier : certaines tombes en sont dépourvues, tandis que l'une d'elles en est très riche (1.5) ; d'autres encore recèlent soit un, soit deux des types de clous identifiés (association majoritaire des Types 1 et 2, ainsi qu'un cas d'association des Types 2 et 3), la seule pourvue des trois types étant 1.5. Enfin, on soulignera le fait que certaines tombes ont livré très ponctuellement des tessons de céramique (hormis l'urne funéraire), généralement d'époque protohistorique quand cela a pu être défini51 (5 fragments, dans 1.7,1.10,1.12 ?, 1.13), sinon d'époque gallo-romaine (7 fragments dans 1.11). Le degré d'érosion de certains laisse à penser qu'il s'agit de fragments erratiques. Le cas des fragments recueillis au sein de l'incinération 1.11 est plus difficile à interpréter et une offrande primaire n'est pas à exclure.

50 On a pu constater, pour d'autres régions de la Gaule, la diffusion progressive du mode d'inhumer à partir du lié s. (TRANOY 2000 : 129). 51 Identifications dues à Anne-Françoise Cherel.

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4.7 L'ORGANISATION SPATIALE La largeur moyenne du fossé est de 0,8 m pour 0,25 m DE LA NECROPOLE de profondeur conservée. Il présente un profil général en cuvette et un comblement relativement homogène. Cet aspect du site est délicat à aborder car plusieurs Ce dernier est constitué de limon argileux brun clair éléments sur l'environnement immédiat et lessivé et de plaquettes de schiste. Il a également livré contemporain de la nécropole nous font défaut. Par quelques fragments de tegulae. La fonction du fossé 94 ailleurs et vu la configuration de l'emprise du ne peut être précisée en l'absence d'un décapage plus décapage, il est vraisemblable que celle-ci n'a pas été large du secteur. Néanmoins, il présente toutes les observée dans son intégralité. Enfin, même si pour la caractéristiques d'un fossé de parcellaire. Soulignons région le nombre de sépultures mises au jour reste qu'il recoupe une fosse gauloise (fosse 101) qui a livré « exceptionnel », sur un plan statistique l'ensemble est un vase attribuable au lié siècle av. J.-C. Il coupe finalement peu significatif. également un des fossés d'enclos gaulois (fossé 47). Le fossé 110 est pratiquement parallèle au fossé 94. Il 4.7.1 UN SYSTEME FOSSOYE ASSOCIE A LA parait fonctionner avec lui et s'intégrer au même NECROPOLE ? système fossoyé. Toutefois, le fossé 110 apparaît sur le cadastre napoléonien et semble donc plus récent. Si le La nécropole se trouve au cœur d'un système fossoyé profil du fossé 110 est proche de celui du fossé 94, il relativement dense. Si l'on exclut les fossés associés à présente en revanche un comblement plus humique qui l'habitat de l'âge du Fer et les fossés les plus récents paraît confirmer sa postériorité par rapport au fossé 94. attribuables au Moyen Age et/ou à l'époque moderne, Il est possible que le fossé 110 constitue un élément de un certain nombre de ces fossés semblent constituer les la trame parcellaire antique fossilisé dans la trame ultimes témoins du système fossoyé antique paysagère moderne. Néanmoins, nous pensons qu'il (figure 34). Sur un plan stratigraphique, ils recoupent le s'agit plus probablement d'une structure récente qui système fossoyé gaulois et sont recoupés par un réseau aurait repris un axe de la trame antique peut-être encore perceptible lors du creusement. En direction du nord- de fossés attribuables au Moyen Age et/ou plus 52 certainement à l'époque moderne. Les fossés présumés est, le fossé 110 est arasé . En revanche, l'interruption antiques s'organisent principalement suivant deux axes est bien réelle et correspond bien à un aménagement. perpendiculaires orientés nord-est/sud-ouest et sud- Celui-ci se caractérise d'ailleurs par un léger décalage est/nord-ouest. Ils présentent par ailleurs une des deux tronçons de fossés. Cette interruption de 1,5 orientation relativement cohérente avec l'axe de la voie m de long marque peut-être l'emplacement d'une antique. Néanmoins, comme les limites du décapage ne entrée. Toutefois, elle correspond plutôt à nous permettent pas de vérifier leur extension ni de l'emplacement d'un talus bordant le fossé 25 qui vérifier un certain nombre de connexions semble attribuable à l'époque moderne. Il s'agit d'un stratigraphiques avec d'autres fossés (par exemple le argument supplémentaire pour considérer le fossé 110 fossé 110) et surtout avec la voie, nous devons rester comme moderne. prudents quant à leur interprétation et à leur relation Un fossé (96) - pourtant discordant par rapport au fossé avec la nécropole. Globalement, les fossés qui 94 - semble également pouvoir être attribué à l'époque pourraient être contemporains de celle-ci sont assez antique. Il possède un tracé d'ensemble rectiligne bien arasés. Sur les secteurs où les niveaux superficiels sont que des sinuosités soient perceptibles. Il a été reconnu peu épais, leur profondeur conservée ne dépasse pas sur une quarantaine de mètres de long. Son profil et son 0,1 m. Dans ces conditions, ils ne subsistent plus que remplissage sont les mêmes que ceux rencontrés dans sous la forme de petits tronçons (fossés 16 et 68) et leur le fossé 94. Un pilon d'amphore du Haut-Empire et des organisation reste difficile à percevoir. fragments de tegulae y ont été recueilli. Sur les secteurs où les horizons superficiels sont plus Sur la zone 2 (figure 35), les fossés mis au jour n'ont importants et notamment sur la moitié orientale de la pas livré suffisamment d'éléments pour les replacer fouille, les fossés sont un peu mieux préservés. Ainsi, dans un cadre anthropique précis. Néanmoins, le fossé nous avons pu observer partiellement un fossé (94) qui 6 (déjà observé lors de la phase de diagnostic) pourrait pourrait appartenir à l'environnement de la nécropole. se rattacher au parcellaire gallo-romain. Il est, en effet, Il semble, en effet, délimiter un espace dans lequel ont intéressant de noter qu'il possède une orientation été implantées les sépultures. cohérente avec celle du système fossoyé (fossé 94) de Le fossé 94 est pratiquement perpendiculaire à la voie la zone 1 et l'axe de la voie. Toujours sur la zone 2, le antique qui passe à environ 70 m plus au sud (figure fossé 8 est légèrement discordant par rapport au fossé 6 18). Il a été reconnu sur 53 m de long. Il s'interrompt mais présente un remplissage identique. En outre, il sur 8 m de long puis se poursuit sur 2 m de long pour présente une orientation concordante avec le fossé 96 ensuite s'incurver à angle droit et prendre la direction de la zone 1. du sud-est. L'interruption du fossé n'est pas liée à l'aménagement d'une entrée mais à un fort arasement du secteur (présence d'une fenêtre de décapage) lors de la phase de diagnostic. 52 Sur ce secteur situé en zone humide, le fossé 110 avait été perçu lors du premier décapage. Les inondations et la réalisation d'un deuxième décapage ont eu raison de ce tronçon de fossé.

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•I : sépultures. H : fossés. 9 : source.

Figure 34 : coupes stratigraphiques effectuées dans les fossés antiques.

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Les fossés antiques mis au jour présentent des profils et déconnectées du site comme cela semble être parfois le des comblements qui permettent de les apparenter à des cas. Il est également possible que le ou les bûchers fossés de parcellaire. Ils constituent vraisemblablement funéraires n'aient nécessité aucun aménagement les ultimes témoins de la trame paysagère de l'époque. particulier53. Selon certains auteurs54, la construction En l'absence d'un décapage plus large ou tout du d'ustrina permanents n'était certainement pas de règle moins d'une étude plus poussée sur le système sur les nécropoles rurales. Des aires de crémation parcellaire gallo-romain, nous devons admettre qu'il aménagées à même le sol étaient plutôt utilisées. Dans est difficile d'établir le véritable lien qui existe entre ces conditions, il n'est donc pas étonnant que de telles ces fossés (notamment le fossé 94), la zone funéraire structures n'aient pas été observées lors de la fouille de mais aussi la voie. En l'état actuel, nous en sommes Chantepie car les niveaux de sol antiques n'y sont pas réduits à ne formuler que des hypothèses. On peut conservés. Seules des fosses de rejet de crémation simplement penser que les limites de la nécropole auraient pu éventuellement être identifiées. pourraient éventuellement être marquées par le fossé 94. La question de savoir si ce fossé était préexistant ou 4.7.3 LA VOIE s'il a été creusé dans le cadre de l'implantation du cimetière reste posée. La nécropole s'est développée à proximité de la voie antique Rennes-Angers et présente vraisemblablement 4.7.2 L'ORGANISATION DES SEPULTURES un lien avec cette dernière. Dans le secteur qui nous intéresse, les données La nécropole parait se développer ou plutôt s'étirer concernant la voie ont été recueillies lors d'un suivant un axe nord-est/sud-ouest relativement programme de prospection thématique et du diagnostic concordant avec l'orientation du fossé 94 et de 2002 dirigés par G. Leroux". Sur la zone étudiée, la perpendiculairement à l'axe de la voie antique. En voie antique est plaquée contre le tracé actuel du revanche, les sépultures ne présentent pas ruisseau du Blosne c'est-à-dire dans un contexte très d'orientations préférentielles. humide difficile à étudier. Vers le nord-ouest, son tracé Les tombes semblent se regrouper sous la forme de se trouve très probablement sous l'actuelle route petits ensembles de trois ou quatre individus (figure départementale 86. 36). Au sein de ces ensembles, les structures sont Les sondages ont permis de reconnaître un premier souvent proches les unes des autres (0,5 à 1 m). niveau de circulation de la voie matérialisé par une Néanmoins, aucun recoupement de sépulture n'a été forte oxydation de sédiments sableux et gravillonneux, observé. Ce qui suggérerait qu'elles étaient signalées à la surface de laquelle émergeaient quelques gros au niveau du sol par un marquage (stèle?...). blocs de grès. Ce niveau de recharges successives Malheureusement, aucun vestige de ce type n'a été mis présente des ornières et mesure 0,2 m de puissance. Il au jour. est établi sur un radier de fondation épais de 0,15 m et Chaque ensemble est séparé de quelques mètres (6 à 10 constitué de blocs de grès. Une série de fossés m). Les sépultures 1.12 et 1.13 semblent isolées. La parfaitement parallèles à l'axe de la voie a par ailleurs littérature montre que dans certains cas la permanence été observée. Outre une fonction drainante des niveaux de l'occupation funéraire d'un site s'accompagne d'un de circulation, il faut aussi y voir la matérialisation de déplacement du lieu consacré aux tombes et par la limite d'emprise de la voie. conséquent de la formation de petits ensembles. Ce Deux autres passages ou plutôt états de voie, toujours phénomène pourrait correspondre à un changement de matérialisés par des successions de radiers empierrés et génération ou de famille ou de réorganisation des de recharges sableuses, ont été vus en coupe sur les abords. Pour la nécropole des Rives du Blosne, la rives du Blosne. Selon G. Leroux, ces différents états répartition des sépultures suivant leur typologie, le de voie recouvrent en fait un seul et même itinéraire mobilier associé pourrait confirmer la validité de dont le franchissement du Blosne - par essence un certains groupes. Ainsi, le groupe des sépultures 1.5,1.6 milieu difficile et potentiellement destructeur lors des et 1.7 a livré des urnes ayant une parenté crues du ruisseau - a semble-t-il nécessité de multiples morphologique. Les sépultures 1.8, 1.9 et 1.10 sont, reconstructions. L'aménagement de différentes routes quant à elles, plutôt de forme ovalaire alors que les antiques (prendre ce mot au sens large du terme, autres sépultures du site sont de forme rectangulaire. puisque la route a pu connaître des phases Toutefois vu le nombre de sépultures mises au jour, les protohistorique, gallo-romaine et médiévale) n'a pas différents critères typologiques ne sont pas suffisants occasionné la construction d'une chaussée pour affirmer qu'il s'agit de concentrations ou monumentale comme cela a pu être observé à d'évolution chronologiques. . Finalement, les différents niveaux de Enfin, soulignons qu'aucune trace de structure liée à recharges posés sur des radiers de pierre n'ont rien l'activité de crémation (bûcher, aire de crémation, fosse dépotoir) n'a été observée. Comme la zone de décapage est relativement limitée, il est possible que 53 Lequoy, 1987 ces structures se trouvent hors de l'emprise de la 'Polfcr. 1987 fouille. Il est également envisageable qu'elles soient 55 Les données concernant la voie et que nous utilisons dans le cadre de ce rapport sont issues des travaux de G. Leroux.

101 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

I ê„ /

• : localisation de l'urne

Figure 35 : plan de détail de la nécropole et localisation des urnes funéraires.

102 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 constitué d'autre que des gués aménagés d'épaisseur sur toute la surface de la fosse. Elle est successivement mais relativement fragiles. Les déformée et présente une surface concave à cause de la recherches effectuées sur la voie montrent que celle-ci pression des terres. Les urnes ont été déposées entières. a vraisemblablement été mise en place dès la fin du Ilè Quand elles sont incomplètes, cela est lié à des s. av. J.C. Sur certains tronçons, une origine problèmes de conservation. Elles ne présentent pas de protohistorique ne serait pas à exclure. Dans la mesure traces de découpes ou de perforations comme à Brécé où aucune sépulture ne semble antérieure au milieu du (information D. Pouille). Au-dessus des urnes Ilè s. ap. J.C., il est vraisemblable que les structures funéraires, aucun couvercle en matériau non périssable funéraires et surtout la nécropole ont été implantées en n'a été constaté. Cependant, il semble que les vases tenant compte de la voie. aient été hermétiquement fermés par un « bouchon » en matériau périssable (bouchon en cuir, en tissu, en 4.8 LE RITUEL FUNERAIRE liège... ?). Le sédiment retrouvé dans la partie supérieure des urnes est identique à celui qui comble la Dans ses grandes lignes, le rituel funéraire observé sur fosse funéraire. Déposé directement sur le vase, ce la nécropole antique des Rives du Blosne semble sédiment très charbonneux s'est ensuite déposé dans la relativement proche de ce qui est habituellement partie supérieure des urnes, lors de la décomposition constaté dans le nord de la Gaule. S'il n'est pas des « bouchons ». Il ne s'est pas infiltré entre les os. envisageable de connaître précisément ce rituel à partir Il n'existe pas de protection globale de la tombe par un des seules données de l'archéologie, il est néanmoins coffrage de pierre, de tuile ou de bois. Seule l'urne et possible de relever un certain nombre de pratiques son contenu semblent protégés. Dans quelques cas, on régulièrement observées. Pour le site de Chantepie, la a tenté de protéger l'urne en la dissimulant sous une seule pratique funéraire reconnue est l'incinération sur poche de limon argileux (incinération 7), en aménagent un bûcher distinct de la sépulture. La crémation semble un « coffre » avec des tuiles (incinération 10) ou bien avoir été homogène (700°). En Gaule et en milieu rural, en la plaçant dans une « niche » creusée dans un des ce type de pratique domine durant les premiers siècles bords de la fosse (incinération 13). Aucune trace de de notre ère puis tend à diminuer à la fin du Ilè s. et coffre en bois (ferrures, clous, effet de parois...) n'a été dans la première moitié du Illè s pour ensuite une place observée. Souvent les urnes ont été placées dans un prépondérante à l'inhumation. L'ensemble des léger surcreusement (afin de les stabiliser ?). Au niveau sépultures mises au jour à Chantepie se présente sous la local, ce surcreusement des fosses semble d'ailleurs caractériser la nécropole de Chantepie. Hormis pour forme de sépultures secondaires en pleine terre avec 56 urne en céramique de production locale ou régionale. une sépulture récemment fouillée à la Mézière , il n'a, Une seule sépulture a livré un vase en verre. Les fosses en effet, pas été observé sur les autres structures qui contiennent les urnes sont le plus souvent de forme funéraires de la région (Brécé, Pacé...) où l'urne est rectangulaire. Seules les fosses 8, 9 et 10 (d'ailleurs placée au centre d'une fosse circulaire. regroupées) présentent une forme plutôt ovalaire. Le dépôt d'offrandes primaires reste peu perceptible. Après la crémation, une partie des ossements brûlés ont Les sépultures I. 11 et I. 12 ont livré de rares esquilles été séparés des cendres, nettoyés et placés sans être de faune. S'agit-il d'offrandes alimentaires déposées triés dans des urnes. Sachant que le poids moyen d'un sur le bûcher, ou des restes d'un repas funéraire ? Il ne sujet adulte crématisé est normalement de 1500 g, la s'agit en tous cas pas d'éléments intrusifs (animaux quantité d'ossements à rejoindre la sépulture fouisseurs...) car les os sont incinérés. Ils témoignent proprement dite est relativement faible puisque le poids vraisemblablement de la présence d'un viatique sur le des os recueillis dans les urnes ne dépasse pas 512 bûcher. Dans le comblement d'une sépulture (1.11), un grammes. Souvent, il est même largement inférieur. Le fragment d'objet en verre ayant vraisemblablement poids moyen des amas retrouvés à Chantepie est de subi l'action du feu ainsi qu'une série de tessons de 178,3 g, avec un écart-type de 177,6 g. Le taux de céramique brûlés pourraient également témoigner variation du poids des amas est très élevé. Aucune d'une offrande primaire. Le tamisage d'une partie des donnée ostéologique ne permet d'expliquer ces résidus de crémation n'a pas permis de mettre en variations. Cela est peut être lié à des problèmes évidence d'éléments tels que des fruits calcinés ou des taphonomiques. Mais cela peut aussi s'expliquer par graines. des pratiques funéraires complémentaires comme Aucune offrande secondaire (vase...), déposée après la l'enfouissement ou la dispersion des restes du bûcher crémation, n'a été observée. La question des clous dans d'autres structures. mérite toutefois d'être posée (cf. supra : 4.6 - Les Les sépultures ne contiennent qu'un seul individu. Les mobiliers funéraires). Des clous ont, en effet, été sujets sont adultes ou de taille adulte sauf dans un cas retrouvés dans plus de la moitié des sépultures. Ils sont où il s'agit d'un immature de moins de 10 ans. Une fois généralement présents en petite quantité, toujours en l'urne déposée dans une fosse, cette dernière a été vrac et sont de plusieurs dimensions. Trois urnes ont comblée par une partie des matériaux provenant du également livré des clous. Ceux-ci ne se trouvaient pas bûcher. Ces matériaux sont constitués de cendres, de parmi les ossements mais dans le sédiment charbons de bois, de rares esquilles d'os et de clous. Il constituent une masse compacte noire de 10 à 30 cm 56 Leroux, 2004

103 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 d'infiltration présent dans la partie supérieure des été effectuées sur des nécropoles et ont permis de urnes. Ils ne peuvent donc pas être considérés comme compléter nos connaissances sur les pratiques des offrandes mais comme des éléments intrusifs. La funéraires régionales. Plusieurs diagnostics ont présence de clous dans le remplissage des sépultures également entraîné la découverte de sépultures plus ou nous livre des bribes d'information sur l'architecture moins isolées (Iffendic, Le Valet ou encore La des bûchers. La présence de clous retrouvés dans la Mézière, Tiercendre...). vidange indique que le corps n'était sans doute pas déposé à même le bûcher mais se trouvait soit sur un D'après les données dont nous disposons, la nécropole brancard clouté, soit dans un cercueil. Il est aussi des Rives du Blosne est vraisemblablement à mettre en possible que certains éléments proviennent des bois relation avec un site d'habitat voisin. Celui-ci n'a pas réutilisés comme combustibles (huisseries, été localisé avec certitude mais à titre d'hypothèse la charpentes...). Certains types (type 2) pourraient aussi zone d'habitat du Bas Pâtis située à moins de 300 m au correspondre à des clous de chaussures que portaient sud-est de la nécropole pourrait avoir alimenté cette les défunts. dernière. La zone funéraire se trouve actuellement dans En revanche, la quantité de clous retrouvés dans un secteur humide. Il devait déjà en être de même à certaines structures et en particulier dans la sépulture l'époque antique. Ce type de situation semble 1.5 constitue une anomalie qu'il convient de noter mais relativement fréquent pour cette période. Par rapport à qui est difficile à interpréter. La sépulture 1.5 a ainsi l'habitat, il y a à la fois une réelle proximité mais aussi livré 212 clous en fer. Ils ne présentaient pas un choix qui privilégie les marges et les délaissés d'organisation apparente. Si pour la plupart des impropres à la culture ou tout du moins les lieux sépultures fouillées sur le site de Chantepie, une d'exploitation difficile. Il est possible que la voie explication « fonctionnelle » peut être souvent avancée antique Rennes-Angers (qui constituait certainement un (clous provenant de la construction des bûchers ou de élément structurant de la topographie locale) ait matériaux de récupération), dans le cas de la sépulture également joué un rôle dans l'implantation de la 1.5, cela semble plus difficile. Cela nous donne à nécropole. La proximité d'un repère dans le paysage penser qu'ils présentent peut-être une signification (chemin, limite cadastrale) semble aussi constituer un particulière. Le rite des « clous magiques » est paramètre dans l'implantation de ces sites. Il est fréquemment évoqué dans la littérature où des dépôts d'ailleurs regrettable que nous n'ayons pu étudier les de clous sont régulièrement attestés. Pour certains liens entre le parcellaire antique mis au jour à éléments, il est parfois possible d'attribuer une fonction proximité des sépultures et la voie. La nécropole des symbolique ou rituelle (enclouage, couronne Rives du Blosne rentrerait néanmoins dans le schéma prophylactique). Ils sont généralement de grande bien connu de l'espace funéraire s'organisant par dimension en fer ou en bronze et ont une place précise rapport à une voie d'accès à une ville et par rapport aux dans la sépulture. On ne connaît pas la signification limites d'un cadastre. Toutefois, dans ce domaine la exacte de ces dépôts. Pour certains, les clous auraient prudence s'impose car le sujet est aussi lié à l'état de la été déposés dans la tombe « pour protéger le défunt recherche. En effet, si la voie joue bien un rôle attractif, contre les mauvais démons ». Pour les autres, ils l'implantation est aussi liée à la vie qui se développe en serviraient à « fixer l'esprit du défunt dans la tombe bordure des voies. pour l'empêcher de revenir sur terre tourmenter les vivants ». A l'exception de clous, aucun autre objet Alors qu'en Armorique, la fm de la période laténienne métallique n'a été découvert. voit coexister les pratiques de l'incinération et de l'inhumation, l'époque romaine et notamment la 4.9 SYNTHESE ET DISCUSSION période du Haut-Empire voit dominer la pratique de l'incinération. La nécropole étudiée ne fait pas Issue d'une thèse de 3eme cycle, la publication Les exception et on peut même dire que très grossièrement tombes romaines d'Armorique dans les Documents les pratiques funéraires (cf. supra : 4.8 Le rituel d'Archéologie Française par P. Galliou en 1989 funéraire) observées sur le site de Chantepie sont constitue - encore à l'heure actuelle - quasiment le comparables à celles que l'on rencontre à cette époque seul ouvrage traitant des pratiques funéraires antiques sur l'ensemble de l'Armorique (cf. travaux de P. au niveau régional. Depuis, aucune recherche Galliou) et plus largement de la Gaule. En revanche, systématique sur le sujet n'a été menée et les dans le détail (organisation des sépultures, type du connaissances en la matière n'ont pratiquement pas mobilier funéraire...) des différences notables peuvent progressées. Nous devons donc le plus souvent nous exister. référer aux travaux extra-régionaux pour profiter des En ce qui concerne le mobilier funéraire mis au jour à dernières avancées sur la question. Le développement Chantepie, il faut souligner qu'il est assez modeste récent de l'archéologie préventive a permis toutefois de puisque les tombes ne contiennent qu'un seul vase, recueillir quelques données nouvelles à l'échelle locale. l'urne elle-même. Seule une sépulture contenait deux Deux fouilles récentes (Chantepie et Brécé57) ont ainsi vases. L'étude des céramiques effectuée par L. Simon indique que la fourchette chronologique probable des sépultures irait du milieu du Ilè s. au courant de la 57 La fouille de Brécé (35) a été effectuée par D. Pouille.

104 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003 seconde moitié du Illè s.. Soulignons que les types de Les sépultures mises au jour étant en partie comblées vases (céramique commune) utilisés en tant qu'urne par des rejets de bûchers n'ont en outre pas livré la funéraire ne traduisent pas d'évolution chronologique. preuve d'offrandes primaires particulièrement riches. Il faut aussi garder à l'esprit que les vases déposés dans Sur cette question vient également se greffer le les sépultures ne sont pas nécessairement problème de la chronologie car il semblerait que la contemporains du décès des individus (cf. supra : 4.6 romanisation des usages funéraires se ferait plus Les mobiliers gallo-romains). tardivement et chez des groupes prospères. Quant au L'ensemble funéraire des Rives du Blosne présente un problème du statut des défunts et plus largement de la caractère rural évident et suggère plutôt un recrutement nécropole, la question reste posée. Un rapide survol des de type « familial » au sens large. Il offre notamment travaux concernant les pratiques funéraires gallo- des groupements de sépultures limités (parfois romaines montre que la seule typologie des tombes considérés comme des changements de générations) et paraît en partie inopérante et assez dangereuse à des caractères communs entre les différentes manipuler en matière de hiérarchisation sociale. En sépultures. Ainsi, il apparaît notamment que la plupart l'état actuel, nous ne pouvons que poser des questions : des sépultures sont allongées58 et que le vase est s'agit-il de sépultures familiales proprement dites ? presque toujours placé dans un surcreusement à une S'agit-il d'une nécropole correspondant à l'ensemble des extrémités de la fosse. Hormis un exemplaire de la population d'une petite unité agricole ? S'agit-il découvert isolément à La Mézière (35)59, ce type de de sépultures de travailleurs bien séparés de celle d'un sépulture n'a pour le moment jamais été découvert «maître » ? S'agit-il d'une nécropole collective dans les sites funéraires connus dans la région où elles regroupant la population de tout un groupe d'unités sont plutôt caractérisées par la présence de fosses agricoles et d'habitats voisins ? circulaires avec une urne déposée au centre. C'est par exemple le cas sur le site de Brécé (information D. Au niveau local, l'étude fine d'une nécropole gallo- Pouille). On voit là toute la difficulté qu'il y a pour romaine constitue donc une nouveauté. Jusqu'à étudier ce type de site. S'agit-il de problèmes présent, les sépultures n étaient perçues que de façon chronologiques ? S'agit-il d'habitudes locales ? Ce isolée où sous la forme d'ensembles limités à 2 ou 3 problème est notamment abordé par P. Galliou qui individus. Même si la nécropole de Chantepie n'a peut- estime que « les différences de détail dans être été étudiée que partiellement et pose finalement l'organisation de la tombe et le choix du mobilier plus de questions qu'elle n'en résout, les résultats funéraire sont telles qu'elles nous laissent entrevoir des obtenus au cours de l'intervention ont permis d'ouvrir pratiques sinon individuelles, du moins communes à - pour la région - de nouvelles perspectives sur le des entités sociales ou géographiques (famille, clan rituel funéraire à l'époque gallo-romaine et aussi village...), fait qui viendrait souligner la pérennité des permis une première approche de ce type de vestiges. pratiques héritées de l'Age du Fer » 60. P. Galliou, En terme d'espace et d'organisation, la nécropole considère, en effet, que durant le Haut-Empire les semblerait correspondre au modèle dominant pour le sépultures rurales sont relativement proches dans leur Haut-Empire, à savoir celui de petites nécropoles conception de celles qui étaient en usage au cours de rurales présentant un caractère dispersé (groupes l'Age du Fer. Cette question d'une pérennité des constitués de quelques dizaines de tombes...). pratiques plus anciennes peut également être posée Cependant, des progrès notables ne pourront être dans le cas de la nécropole de Chantepie. Il apparaît, obtenus qu'en multipliant les exemples. La réalisation effectivement, que d'une façon générale, les signes d'études annexes comme la carpologie, l'anthracologie d'une romanité bien implantée dans les pratiques nous semble primordiale pour mieux cerner les funéraires (lampes, oboles, verreries, vases importés...) pratiques funéraires. Il faudrait pouvoir étudier ces n'ont pas été perçus sur le site. Il faut cependant structures de façon extensive afin de recueillir des moduler ce constat car dans les diverses recherches données à la fois sur la nécropole, les zones de bûcher extra-régionales, il apparaît que les marqueurs d'un et sur l'habitat environnant. Un récent diagnostic mode de vie romanisée sont souvent réservés aux effectué dans le secteur sur la commune de Pacé tombes les plus riches. Il faut aussi prendre en compte (information de S. Marchand) a permis de mettre au que le caractère ostentatoire n'apparaît quelques-fois jour des vestiges antiques qui sembleraient réunir ces qu'au moment de la crémation. Dans ce cas, la richesse conditions. du mobilier n'est perceptible qu'au travers des rejets effectués dans les fosses dépotoirs61. Sur le site de Chantepie, nous n'avons découvert aucune fosse dépotoir permettant éventuellement de le démontrer.

58 II est d'ailleurs intéressant de noter que le contour des fosses évoque celui d'inhumations. 59 Cette sépulture a été mise au jour par G. Leroux lors d'un diagnostic effectué en 2004 au lieu-dit Tiercendre. 60 Galliou, 1993. 61 Faye, 1993

105 Chapitre 5

CONCLUSION GENERALE

S. Blanchet Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

Cette opération - pourtant réalisée sur une surface ramassages d'industrie lithique dans les labours. Cette limitée - révèle une assez forte densité d'occupations indigence des données sur le Néolithique reflète plus, à puisqu'au moins trois sites appartenant à des périodes notre sens, un problème méthodologique dans la différentes (Néolithique, Age du Fer, Antiquité) se sont détection des sites qu'une réalité archéologique. Nous succédés sur un même secteur. Si on élargit cet en voulons pour preuve la ténuité des vestiges inventaire à l'environnement proche de la zone néolithiques mis au jour lors de la phase de diagnostic. fouillée, le nombre de sites archéologiques mais aussi Ils se présentaient sous la forme de simples la variété de leur chronologie (du Néolithique au Haut «épandages » de mobilier céramique assez difficiles à Moyen Age...) ou encore de leur nature (voie, habitats, percevoir. C'est grâce à l'expérience et à la vigilance systèmes fossoyés...) doivent être soulignés. Il apparaît des archéologues qui ont mené le diagnostic que ces que le site des Rives du Blosne se développe au sein indices d'occupation ont pu être préservés et étudiés. d'un environnement exploité depuis au moins le Dans les années qui viennent, la fouille de Néolithique final. Il est aussi intéressant de noter que l'affleurement de microgranite et du locus 3 situés à différents aspects de ces sociétés anciennes ont été l'est de notre zone d'intervention, offrira certainement observés : habitat, sépultures, artisanat (affleurement de de nouveaux éléments pour la compréhension du site. microgranite exploité au Néolithique ?). Dans un cadre plus large, le développement des La densité et la variété des occupations montrent opérations préventives devrait permettre la détection et clairement que cette partie du Bassin de Rennes est l'étude d'autres sites de ce type à la condition de depuis longtemps favorable à l'implantation humaine. prendre en compte et de bien évaluer ces « épandages » Cette densité et cette variété ont aussi sans doute joué de mobilier. un rôle important dans l'organisation du territoire actuel. Le système fossoyé gaulois ainsi que le mobilier recueilli semblent se rattacher à un contexte d'habitat De la fouille jusqu'à l'exploitation des données rural type. Les limites imposées par le décapage mais acquises sur le terrain, l'étude du site des Rives du aussi les difficultés de lecture stratigraphique et la Blosne s'est révélée relativement ardue car les pauvreté du mobilier archéologique n'ont pas permis différentes occupations mises au jour n'ont été étudiées de cerner l'évolution de ce site. D'après les données que de façon partielle et ce notamment sur un plan que nous avons pu recueillir, le site aurait été occupé spatial. Malgré tout, l'opération archéologique s'avère entre le lié siècle av. J.-C. et le début de La Tène largement positive puisqu'elle a livré des données finale. L'installation pourrait même ne remonter qu'à la archéologiques relativement inédites mais aussi deuxième moitié du lié siècle av. J.-C. Cette courte complémentaires en regard de celles qui sont durée d'occupation serait assez cohérente avec la habituellement issues des prospections inventaires relative simplicité du réseau fossoyé et la faible densité effectuées sur le secteur62. des structures. Mais il faut surtout noter qu'une discordance d'orientation existe entre les fossés gaulois Jusqu'à une période relativement récente, l'étude du et les fossés appartenant à la trame antique. Il n'est pas Néolithique s'est concentrée essentiellement sur des impossible que cela soit lié à la mise en place de la structures funéraires toutes situées hors du Bassin de voie qui aurait entraîné une réorganisation du territoire. Rennes. Depuis quelques années, des fouilles programmées comme celles de Beaumont à Saint- En ce qui concerne la période gallo-romaine, la fouille Laurent-sur-Oust (Morbihan), de la Hersonnais à de la nécropole nous apporte une série de données sur Pléchatel (llle-et-Vilaine) mais aussi des fouilles les phases de crémation mais aussi sur les pratiques et préventives comme celle de la Barrais à Saint-Sauveur- les structures funéraires locales. Le site des Rives du des-landes (Ille-et-Vilaine) ont permis d'avancer dans Blosne complète donc utilement la carte de répartition la connaissance de l'occupation et plus des nécropoles de la région. Nous constatons particulièrement de l'habitat du Néolithique récent- néanmoins qu'il existe un important déséquilibre entre final régional. Toutefois, nous étions toujours le nombre d'habitats répertoriés et celui des sépultures confrontés à des lacunes concernant cette période dans ou des nécropoles. Les explications sont sûrement le bassin rennais. Dans ce contexte et même s'ils multiples (problèmes taphonomiques...) mais il nous restent fragmentaires, les vestiges néolithiques des semble qu'à l'instar des indices d'occupation Rives du Blosne apportent donc de précieuses données néolithiques, nous sommes également confrontés à des sur les sociétés du Néolithique final de l'intérieur de la problèmes de reconnaissance et de caractérisation des péninsule armoricaine mais aussi sur les processus structures funéraires. Quoiqu'il en soit, les d'évolution vers les sociétés de l'âge du Bronze. Il faut observations effectuées sur les structures et les souligner que jusqu'à présent, le Néolithique final du pratiques funéraires antiques des Rives du Blosne secteur n'était, en effet, perçu qu'au travers de permettent de disposer pour la région d'un premier référentiel qui, nous l'espérons, sera l'initiateur d'autres études de ce type. 62 Ces prospections ont été réalisées par les membres de Cerapar mais également par G. Leroux pour ce qui concerne la prospection aérienne. Les données issues de ces prospections sont consultables dans les bases de données du Service Régional de l'Archéologie.

106 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

S'il est évident que les données issues de ces fouilles ne se prêtent pas à une véritable monographie, il nous semble en revanche important qu'au moins une publication des principaux résultats soit effectuée afin que les chercheurs mais aussi le grand public de la région puissent y trouver un intérêt.

107 BIBLIOGRAPHIE Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

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110 Chctntepie (35) : Les Rives du Blosne Janvier-mars 2003

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111 ANNEXE

Tableau des pesées des différentes régions anatomiques du squelette niveau 1 2 3 4 5 6 7 8

C calvarium 14,3 7 8,4 4,1 1 2,8 1,9 R mandibule 1 2,2 0,5 A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 0 14,3 8 8,4 4,1 3,2 2,8 2,4 total 43,2

atlas 1,5 axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire 1,9 1,2 M vertèbre indet. 0,9 0,2 C sacrum coxal côtes 0,3 0,1 0,1 sternum scapula clavicule Total 0 0 1,2 2 1,5 1,3 0,2 0 total 6,2

M E humérus 1,9 1,8 6,2 M radius 1,1 B ulna R carpe E métacarpe phalange 0,2 0,6 S membre sup, indet. 1,4 2,6 4,3 4 0,5 1,7 3,3 2,1 U Total 1,4 2,6 6,2 4,2 2,9 7,9 3,3 3,2 total 31,7 P

M fémur 3,3 2,9 8 2,2 1,5 E tibia 2,5 11,8 1,5 M fibula 1,2 0,5 0,9 B patella R tarse 1,7 E métatarse phalange I membre inf. indet. 8,5 3,2 3,3 6 3,9 5,2 N Total 0 8,5 4,5 8,6 23,6 9,1 6,9 6,9 total 68,1 F

I N indéterminés 1,3 20,1 10,5 10,7 13,1 7,9 4,5 11,5 total 79,6 D

TOTAL 228,8 1.2 niveau 1 2 3 4 5

C calvarium 0,2 0,6 1 R mandibule A dents mono N dents piuri E dents indet. Total 0,2 0 0 0,6 1 total 1,8

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire N vertèbre indet. C sacrum coxal côtes sternum scapula clavicule Total total 0

M E humérus M radius B ulna R carpe E métacarpe phalange S membre sup. indet. U Total total 0 P

IM fémur E tibia M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. 2,3 N Total 0 0 0 0 2,3 total 2,3 F

I N indéterminés 10 12 4,7 6,8 13,3 total 46,8 D

TOTAL 50,9 1.3 niveau 1 2

C calvarium 1,7 3,3 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 1,7 3,3 total 5

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique 0 vertèbre lombaire N vertèbre indet. C sacrum coxal côtes 0,6 sternum scapula clavicule Total 0,6 0 total 0,6

M E humérus M radius B ulna R carpe E métacarpe phalange S membre sup. indet. U Total 0 0 total 0 P

M fémur E tibia M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. N Total 0 0 total 0 F

I N indéterminés 2,8 2,6 total 5,4 D

TOTAL 11 1.5 niveau 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

C calvarium 14 8 9 10 1,9 6,2 7,3 8,9 16 1,9 4 6,1 R mandibule 4 1 1 0,3 A dents mono N dents pluri E dents indet. 0,2 Total 14 11 10 11 1,9 6,7 7,3 8,9 16 1,9 4 6,1 0

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique 1 O vertèbre lombaire N vertèbre indet. 0 0 1,1 2,2 1,9 C sacrum coxal 1,3 côtes 0 0 1 0,2 1,3 0,9 4,1 0,3 sternum scapula clavicule Total 0 0 0 2 1,3 1,3 1,3 3,1 4,1 2,2 0 0 0

M E humérus 2 0,4 3,8 2,3 4 2,9 9,1 M radius 1 2,3 6,7 0,7 B ulna 1 4,4 R carpe 1,3 E métacarpe 0,9 1,3 phalange 0 S membre sup. indet. 1 1 0,6 1,8 2 0,9 2,3 U Total 1 2 1 1 0,9 2,7 0,6 6,9 0 9 6 9,5 12 total 51,7 P

Wl fémur 3 5 E tibia 3,2 15 1 11 19 M fibula 2,6 4 2,9 B patella R tarse 3,8 2,7 E métatarse 3,3 phalange I membre inf. indet. 2 3 2,2 3,7 4,2 0,9 5 15 N Total 0 2 0 3 10 2,2 11 0 25 4,9 6 28 19 total 111 F

I N indéterminés 23 9 9 14 25 21 21 20 25 11 6 10 8 total 201 D

TOTAL 478 1.6 niveau 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

C calvarium 1 2 1 3 9,4 7 5,5 2,3 22 11 2,7 7,2 5 17 5,9 8 R mandibule 0,2 0,4 1 1 A dents mono 0 N dents pluri E dents indet. 0,4 Total 0 1 2 1 3 9,6 7 5,5 2,3 22 11 2,7 7,6 5 17 7,3 8 total 110

atlas 1,4 axis T vertèbre cervicale 2 R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire N vertèbre Indet. 0,3 1,2 1,1 2 1 C sacrum coxal 0 0 1 1,1 0,6 1,9 2,7 côtes 1,4 1,2 1,6 0,9 2,8 3,9 3 4,2 1 2 sternum scapula 1,6 clavicule Total 0 0 0 0 1 2,5 3,6 3,1 1,9 2,1 6,6 3,9 0 4 4,2 1 5 total 39

M E humérus 5 4 1,4 3,2 2 3,2 2,9 1,4 2,9 3 M radius 1 1,4 1,8 1 B ulna 0,6 1 1,3 2,5 R carpe 0,9 E métacarpe 1,2 1 1,1 phalange 0,4 2,3 1,1 0,4 2 1,4 2 S membre sup. indet. 2 1,3 3,8 1,9 4,2 1,8 7,4 9,4 2 11 U Total 0 0 2 5 5 4,7 5 7,5 11 6,1 3,3 9,9 11 4 11 7 6 total 97 P

M fémur 2 2 E tibia 5 2 1,6 M fibula 1,6 1,6 B patella 3,4 R tarse 1,1 3 1,7 E métatarse 1 phalange I membre inf. Indet. 1 0 1 4,3 3,9 5,1 5,3 1,1 9,9 4,5 3 5,6 3 3 N Total 0 1 1 0 6 6,3 0 7,3 6,2 6,9 1,1 9,9 4,5 7 8,9 4,6 5 total 76 F

I N indéterminés 0 0 3 5 4 19 12 15 20 16 18 17 12 7 13 20 9 total 189 D

TOTAL 1.7 niveau 12345 6 7 8 9 10 11

c calvarium 0,5 3,6 6,4 7,3 1 1,6 0,9 3,4 R mandibule 1 A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 0 0 0 0,5 3,6 6,4 7,3 2 1,6 0,9 3,4 total 25,7

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire N vertèbre indet. 1,1 0,7 2,1 C sacrum coxal 0,7 0,4 côtes 0,2 0,2 0,5 0,6 0,6 0,7 0,6 sternum scapula 1,8 clavicule Total 0 0,2 0 0,2 0,5 0,6 2,4 1,8 2,7 1,8 0 total 10,2

M E humérus 7,8 3,9 1,5 M radius B ulna R carpe 0,4 E métacarpe phalange S membre sup. indet. 2,3 1,4 1,9 U Total 0 0 0 0 2,3 1,4 7,8 4,3 1,9 0 1,5 total 19,2 P

M fémur 5,3 E tibia 1,3 Wl fibula 1 B patella R tarse 1,4 1,6 E métatarse phalange 0,9 I membre inf. indet. 1,7 5,5 2,2 1,6 N Total 0 0 3 0 1,9 6,7 7,1 0 2,2 0 1,6 total 22,5 F

I N indéterminés 1,1 0,6 2,1 5,7 8,1 12,2 13,8 10,4 4,8 7,8 5,3 total 71,9 D

TOTAL 149,5 1.8 niveau 1

c calvarium R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Total o total 0

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique 0 vertèbre lombaire N vertèbre indet. C sacrum coxal côtes sternum scapula clavicule Total 0 total 0

M E humérus M radius B ulna R carpe E métacarpe phalange S membre sup. indet. U Total 0 total 0 P

M fémur E tibia M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. N Total 0 total 0 F

I N indéterminés 0,8 total 0,8 D

TOTAL 0,8 1.9 niveau 1 2 3 4 5 6 7

C calvarium 0,4 1,9 1,9 0,5 2,4 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Tota! 0 0,4 1,9 1,9 0 0,5 2,4 total 7,1

atlas axis 0,3 T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire N vertèbre indet. 0,4 0,1 C sacrum coxal côtes sternum scapula clavicule Total 0 0 0,7 0 0 0,1 0 total 0,8

M E humérus 1,2 M radius B ulna R carpe 0,9 E métacarpe 0,4 phalange S membre sup. indet. U Total 0 0 0 2,1 0 0,4 0 total 2,5 P

M fémur 1,6 E tibia M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. 1,2 0,7 1,6 5,3 1,3 N Total 0 1,2 0,7 1,6 1,6 5,3 1,3 total 11,7 F

I N indéterminés 1 2,4 3,2 7,2 7,9 3,3 2,4 total 27,4 D

TOTAL 71,6 LIO niveau 1 2 3 4 5 6 niveau 1 2345678 dans urne en verre dans urne en céramique

C calvarium 4,6 1,1 0,9 0,1 0,9 0,3 0,3 1,3 0,5 1,2 0,5 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 0 4,6 1,1 0,9 0,1 0,9 7,6 0,3 0 0,3 0 1,3 0,5 1,2 0,5 total

atlas 0,7 axis T vertèbre cervicale vertèbre thoracique 0,4 R vertèbre lombaire 0,4 vertèbre indet. 0,8 1,8 1,1 0,2 0,3 O sacrum coxal 0,9 2,1 N côtes 0,1 0,1 0,8 0,1 0,2 sternum C scapula clavicule 0,9 1 Total 0 0,9 1,9 1,9 0,2 1,6 6,5 0,1 0 1,1 0 0 3,8 0,4 0 total 5,4

M E humérus 1,4 1,9 0,3 M radius B ulna R carpe 0,2 E métacarpe phalange S membre sup. indet. 0,8 U Total 0 0,8 0 0 1,4 1,9 4,1 0 0 0 0 0,3 0,2 0 0 total 0,5

M fémur 1,1 0,8 E tibia M fibula B patella R tarse 1,1 E métatarse 0,3 phalange I membre inf. indet. 0,5 0,7 0,6 3 0,2 N Total 0 0,5 0,7 1,4 0,6 4,1 7,3 0 0,2 0 0 0 0,8 0 0 total •

I N indéterminés 1,1 5 6,3 7,1 6,5 4,1 total 30,1 2,1 1,9 3,4 1,1 3,3 6,9 2,4 2,6 total 24 D

TOTALI 55,6| TOTALQ

TOTAL 90,3 1.11 niveau 1 2 3 4 56 7

c calvarium 2,4 2,8 4,9 1,9 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 0 2,4 2,8 4,9 1,9 12

atlas axis T vertèbre cervicale vertèbre thoracique vertèbre lombaire vertèbre indet. R sacrum 0 coxal N côtes 0,3 C sternum scapula clavicule Total 0 0 0 0 0,3 total 0,3

M E humérus 1,6 M radius B ulna R carpe E métacarpe phalange 0,3 S membre sup. indet. 2,3 1,1 1,8 U Total 0 2,3 2,7 1,8 0,3 total 7,1 P

M fémur E tibia M fibula B patella 1,6 R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. 4 1,4 2,2 N Total 0 4 1,4 0 3,8 total 9,2 F

I N indéterminés 0 7,7 11,3 10,8 13,2 total 43 D

TOTAL 71,6 niveau 1 2 34567 89 c calvarium 0,7 2,9 1,5 1,5 4,2 5,4 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. 0,1 0,1 0,2 Total 0 0 0 0,7 2,9 1,5 1,6 4,3 5,6 total 16,6

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique O vertèbre lombaire N vertèbre indet. 0,5 C sacrum coxal 1,5 côtes 1,4 sternum scapula clavicule Total 0 0 0 0 0 0 0 0,5 2,9 total 3,4

M E humérus 1,9 M radius 1,6 B ulna R carpe E métacarpe phalange S membre sup. indet. 0,8 0,6 U Total 0 0,8 0 0 0 0,6 1,6 0 1,9 total 4,9 P

M fémur 4,3 E tibia 1,1 1,9 M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. 1 0,5 4,5 1,4 0,9 3,4 N Total 1 0,5 4,5 1,4 0,9 1,1 0 4,3 5,3 total 19 F

I N indéterminés 0,5 1,6 6,4 2,3 4,1 9,4 15,6 20,9 29 total 89,8 D

TOTAL 133,7 1.13 niveau 12 3

c calvarium 1,4 5,7 2,9 R mandibule A dents mono N dents pluri E dents indet. Total 1,4 5,7 2,9 total 10

atlas axis T vertèbre cervicale R vertèbre thoracique 0 vertèbre lombaire N vertèbre indet. C sacrum coxal côtes 0,5 0,2 sternum scapula clavicule Total 0,5 0,2 0 total 0,7

M E humérus M radius B ulna R carpe E métacarpe phalange S membre sup. indet. U Total total 0 P

M fémur E tibia M fibula B patella R tarse E métatarse phalange I membre inf. indet. 0,4 0,7 N Total 0 0,4 0,7 total 1,1 F

I N indéterminés 2,1 1,1 3,7 total 6,9 D

TOTAL 18,7