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© : OS T O PH POUR

PHOTOS ET DOSSIER DE PRESSE TÉLÉCHARGEABLES SUR WWW.MARSDISTRIBUTION.COM TRUANDS ÉRIC NÉVÉ présente

PRESSE : AS COMMUNICATION ALEXANDRA SCHAMIS, SANDRA CORNEVAUX BENOÎT MAGIMEL PHILIPPE CAUBÈRE 11 BIS, RUE MAGELLAN 75008 PARIS TÉL. : 01 47 23 00 02 FAX : 01 47 23 00 01 [email protected] TRUANDS DISTRIBUTION : MARS DISTRIBUTION BÉATRICE DALLE OLIVIER MARCHAL 1, PLACE DU SPECTACLE 92863 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 09 TÉL. : 01 71 35 11 03 FAX : 01 71 35 11 88 UN FILM DE FRÉDÉRIC SCHOENDOERFFER

DURÉE : 1H47

SORTIE LE 17 JANVIER MEHDI NEBBOU TOMER SISLEY LUDOVIC SCHOENDOERFFER ANNE MARIVIN ALAIN FIGLARZ CYRIL LECOMTE SYNOPSIS

Paris, de nos jours, grand banditisme. Claude Corti, 50 ans, est l’un des rares hommes de pouvoir du métier. Proxénétisme, trafi c de stupéfi ants, faux billets, voitures, rackets, braquages, il sait tout ce qu’il se passe dans sa zone d’infl uence et prend une commission sur tout. Seule la violence lui permet de survivre. Franck, 30 ans, est proche de Corti mais tient à son indépendance. Intelligent, effi cace, Claude a confi ance en lui. Corti tombe et passe quelques mois en prison. Juste assez pour que ses affaires commencent à se déré- gler. Complot ou simple paranoïa ? ENTRETIEN AVEC FRÉDÉRIC SCHOENDOERFFER

Une des forces de ce fi lm est de nous plonger au plus situant dans ce milieu avec la plus grande véracité. a été obligé d’avouer que j’étais dans le cinéma. près du quotidien des caïds du grand banditisme. Dans cette histoire d’un chef de bande du grand Heureusement, comme la plupart des voyous, le type On est captivé par ce côté «documentaire». Quelles banditisme à Paris trahi par le type en qui il avait le adorait le cinéma. Ce sont quand même des gens recherches avez-vous entreprises pour parvenir à un plus confi ance, je pourrais dire, bien humblement, très dangereux. tel réalisme ? que Caubère tient le rôle de Jules César, et Magimel Nous commençons toujours par un long travail d’in- celui de Brutus ! SCÈNES DE CRIMES exposait la violence perverse vestigation. Avec Yann Brion, mon co-scénariste, d’un serial killer. AGENTS SECRETS montrait une on s’est plongé dans tout ce qui existe sur le grand Les truands ne doivent pas se laisser approcher violence d’État sans état d’âme. TRUANDS refl ète les banditisme. Cela va de la lecture tous les matins du facilement. mœurs barbares de truands sans foi ni loi. Qu’est-ce Parisien où vous avez deux pages de faits divers pas- Les quelques voyous que j’ai pu approcher, de plus qui vous intéresse dans toutes ces manifestations de sionnants, en passant par les mémoires d’anciens ou moins près d’ailleurs, dégagent un truc très la violence ? voyous, ou des anciens fl ics qui les ont traqués. J’ai particulier. Quand on dîne avec le diable, il faut avoir Dans SCÈNES DE CRIMES, je parlais de fl ics au fait certaines rencontres aussi... Mon ambition était une longue cuillère... Ils fonctionnent à l’instinct, ils bord du précipice, mais qui, pour se raccrocher à la de faire «Microcosmos chez les voyous» pour per- sentent tout. J’ai rencontré un truand avec un ami vie, ont la loi de leur côté pour servir un État. Les mettre au spectateur d’approcher au plus près ce policier qui m’a fait passer pour un de ses adjoints. protagonistes d’AGENTS SECRETS étaient eux aussi monde impénétrable, secret, dangereux. J’ai voulu Le lendemain, le type l’appelait pour lui dire, «tu es au bord du gouffre, ils fl irtent avec l’interdit, donc ils développer une «intrigue shakespearienne» en la en train de m’entuber, c’était pas un fl ic !» Mon ami sont hors la loi, mais toujours au service d’un État. Avec TRUANDS, l’intérêt est de pénétrer un monde où Ils sont pris dans une obsession égocentrique, il faut Dans chacun de vos fi lms vous montrez qu’il y a au système très hiérarchisé de la Mafi a en Italie et aux il n’y a plus ni loi, ni État. On est au cœur du chaos... faire de l’argent, parvenir à une forme de notoriété toujours un prix à payer. États-Unis. Cette spécifi cité m’a permis de m’affranchir Et c’est intéressant de décrire le chaos ! ou de pouvoir, par tous les moyens. J’ai pensé que Une bande dure à peu près dix ou douze ans. Après, des codes américains ou asiatiques. Il était important le milieu des voyous serait plus croustillant pour une autre bande prend le pouvoir, c’est vraiment pour moi de montrer comment tout cela se passe chez Faut-il voir dans votre fi lm le refl et d’une période illustrer cet état des lieux. comme dans la chaîne alimentaire. Les voyous le nous, les différents milieux, le gang des Maghrébins, de violence extrême qui fascine autant qu’elle savent. L’histoire du voyou qui achève sa vie heureux des Gitans, etc. Toutes ces bandes qui cohabitent tant inquiète ? Si ce milieu du grand banditisme peut être attractif, à la campagne, est un mythe. Ce métier fi nit toujours bien que mal pour se partager le butin. Le fi lm peut être vu comme un divertissement, un vous ne cherchez pas pour autant à en faire l’apo- très mal. L’addition leur est quand même présentée fi lm de gangsters avec tous ses ingrédients, plus logie. à un moment donné, il ne faut pas oublier ça. En se tuant les uns les autres pour imposer leur ou moins épicés selon les goûts. Il peut aussi être Ce point de vue moral m’a animé pendant toute pouvoir. On découvre une nouvelle génération de vu d’une manière plus politique, sous l’angle d’une l’écriture et la réalisation. En sortant de la salle, La police est pratiquement absente du fi lm. truands sans aucun scrupule, jamais de pardon... métaphore, d’un constat sur l’évolution des rapports je ne pense pas que le spectateur, quel que soit Le grand banditisme en France concerne 400 person- Oui, le milieu a changé, les «codes de l’honneur» sont humains. C’est assez triste à observer, et c’est aussi le plaisir ou non qu’il a pris à ce fi lm de genre nes. On arrête combien de caïds par an ? Très peu. Les bafoués à l’image de notre société qui s’est dégra- pour cette raison qu’il me semblait intéressant d’en ait envie de faire partie du monde des voyous. truands se fl inguent entre eux. Pendant que je montais dée avec les désillusions. Ces types sont totalement parler. Il suffi t de regarder le spectacle que donnent La violence montrée dans le fi lm n’est pas une le fi lm, au mois de janvier à Marseille, une bande s’est irresponsables, complètement barrés, hors limites. La les politiques, ils se tirent dans les pattes d’une violence chorégraphiée, ni esthétique. C’est fait décimer par une autre bande. En regardant les pho- violence est leur langage, leur moyen de survie pour manière invraisemblable. Sans parler du monde des une violence laide. Je pense qu’il est important tos dans les journaux, j’avais l’impression de voir des garder le pouvoir. On retrouve là des hommes primai- affaires ! Les truands sont le produit de la société. de redire des choses aussi simples que cela : images de mon fi lm ! En France, la voyoucratie opère res dans leurs manières de dialoguer avec le monde et Finalement, on a les voyous qu’on mérite ! On vit quand on met une balle dans la tête de quelqu’un, par bandes, sur le modèle de notre conception clani- les autres. Corti torture le Chinois parce qu’il considère dans une société où il n’y a plus de valeurs, plus c’est dégueulasse. Il faut arrêter de faire croire que la que gauloise ! Elle ne repose pas sur une organisation qu’il l’a baisé, alors la sanction est horrible, immédiate, d’amitié. Les gens se trahissent les uns les autres. mort est belle lorsqu’elle est donnée par l’homme. pyramidale comparable à celle des triades en Asie, ou et sans avertissement. Aujourd’hui les voyous sont multicartes. voir, licencient 200 personnes pour alléger le groupe est confronté à des préoccupations simplement C’est un loup solitaire, toujours à la périphérie de Oui, leur truc, c’est la fl exibilité. C’est très simple, et augmenter les profi ts. Là encore, il y a un paral- humaines. Ces types ne sont pas des extraterres- la meute. Vraisemblablement, le plus intelligent de ils vont là où est l’argent. Et ils s’adaptent très vite. lèle entre le monde des voyous et celui de grosses tres. Voilà aussi ce qui m’intéresse, parler de la tous, il fait ses affaires en solo, en se servant des D’une certaine manière, leur système est une leçon entreprises dont la seule préoccupation est de faire condition humaine dans un de ses versants les uns contre les autres. D’ailleurs, hormis ceux qui de mobilité sociale ! C’est intéressant d’observer du profi t à tout prix. D’une manière plus policée, eux plus laids. ont «provisoirement» pris le pouvoir, Franck est le qu’à un moment donné, ces types sont capables de aussi inventent leurs propres règles. seul à s’en sortir. J’avais envie de montrer au sein lâcher une affaire pour en prendre une autre, même Corti a encore des vieux restes des truands de l’an- de ce chaos où le pouvoir change de mains, un s’ils ne connaissent pas le business. L’important, Corti est un truand tout terrain, il contrôle la drogue, cienne école. Il donne par exemple des enveloppes archétype du tueur solitaire qui traverse l’histoire c’est le profi t. À présent, comme on le voit dans le les boîtes, les fi lles, la boxe, les faux billets, les cartes aux veuves de ses gardes du corps... avec une sorte de mélancolie, puis s’en va. On fi lm, ça va jusqu’au trafi c d’uranium. grises... Absolument. Il fait partie d’une ancienne génération comprend, par de petits signes, que cet homme C’est l’argent pour l’argent. Il lui en faut toujours plus. qui est en train de disparaître. Corti se lie avec les est sur le départ. Le fi lm s’ouvre sur l’image fl oue Le fi lm s’attache à deux hommes au comportement Ce genre de caïd ne veut pas faire de l’argent pour «Cousins» Maghrébins par fi délité au père d’Hicham. de Benoît Magimel qui s’approche au ralenti vers et au caractère opposés. Claude Corti, une sorte de réaliser un projet précis. En Colombie, un trafi quant de Mais plus il est doublé, plus il devient dangereux, car nous dans la nuit jusqu’à ce que l’on découvre son «parrain», un fauve entouré de sa meute, et Franck, drogue avait amassé tellement d’argent liquide qu’il il doit affronter une nouvelle génération de voyous visage avec une lassitude dans son regard. On le un tueur à gages, un loup solitaire. avait vidé sa piscine pour la remplir à ras bord de lias- de plus en plus violents. voit plus tard regarder un avion décoller. Et le fi lm ses de billets. Ce type ne savait plus quoi faire de son Corti, c’est la fi gure du chef un peu dépassé par fi nit sur le même visage de cet homme baigné de fric, mais il continuait à développer son business ! l’évolution du marché imposée par la nouvelle gé- Si le personnage de Corti est montré avec son côté lumière qui s’éloigne dans une ville africaine, et nération qui monte. Ce psychopathe extrêmement grande gueule, sa bande, ses putes, ses magouilles, tout devient fl ou. Franck est un tueur, mais bizarre- agressif et un peu largué se fait voler le pouvoir par Corti veut tout contrôler, même le sexe de son futur le personnage de Franck est plus mystérieux. ment, c’est le personnage auquel je peux m’identi- une bande de mecs plus jeunes qui déciment sa enfant ! Dans ce genre de fi lm, Franck est la fi gure clas- fi er... J’espère que le spectateur pourra s’attacher bande. Cela me fait penser à ces sociétés rachetées C’était important d’aller dans la vie privée du sique du tueur à gages, le professionnel chargé à lui, car il est celui qui quitte le milieu, celui qui par des diplômés d’Oxford qui, en arrivant au pou- personnage, et de découvrir fi nalement qu’il d’exécuter des contrats sans laisser de traces. est le plus lucide sur le chaos. Franck a un côté dandy de la racaille avec sa cas- cien proxénète. Là, je me suis dit, c’est parfait, on Nous montrons aussi que ce milieu est raciste envers nantes, plus les témoins de la scène sont en état de Vous allez loin dans les scènes de sexe où ces quette, ses belles bagnoles... y est. Comme quoi, on arrive à notre sujet par tous les Maghrébins, comme peut l’être la société. Mais choc. Ce trauma les empêche d’enregistrer les faits mâles déchargent leur trop plein de violence. Ce Les voyous, c’est le monde de la fl ambe, du luxe, les chemins ! toujours de manière un peu plus primaire... et de s’en souvenir pour témoigner. n’est plus du plaisir, c’est de la rage... peut-être pas forcément du meilleur goût ! Ils cla- Ces types ont tous les objets de la virilité, les quent leur fric dans les bonnes tables, les belles On parcourt tout le territoire investi par ce milieu, Pas de vrai polar sans arme. On voit dans votre fi lm Pour ces «mâles», les femmes ne sont que des objets bagnoles, les fl ingues, les fi lles, et pourtant, ces bagnoles, les vêtements de marque, et ils payent les bars de nuit, les boîtes à hôtesses, les partouzes des truands lourdement équipés ! de plaisir. démonstrations de virilité sont en fait une forme d’impuissance. La description de ce milieu effarant en liquide pour ne pas laisser de traces. Les voyous dans les palaces... Et vous avez aussi tourné une Pour eux, une arme est un instrument de travail, Oui, c’est un milieu très macho. Ces hommes n’ont est assez crue, en effet, mais soit on s’arrête à sont quand même le produit d’une certaine misère. séquence dans une mosquée. de négociation, leur manière de dire les choses ! pas de relations normales avec les femmes. Mais là la porte de la chambre, on entend les dialogues Les crapules issues des beaux quartiers font plutôt Le grand banditisme et le monde du terrorisme peu- Dans le fi lm, on ne voit les armes que quand ils s’en encore, je pense que l’on parle du monde d’aujourd’hui. sans rien voir, ce qui suscite les fantasmes, soit on dans la Finance ! Pour ces caïds, avec le fric, on peut vent parfois se croiser pour des raisons évidentes, servent. Je ne voulais pas de ce rapport fétichiste On en revient au chaos. Je ne suis pas un «père la entre dans la chambre et on voit jusqu’où ils sont tout acheter, on a le pouvoir. Sortir une liasse de sa mêmes besoins d’armes, d’argent, donc trafi c. Mais du gangster avec son arme comme on nous le sert pudeur», mais notre société est érotisée. On suscite capables d’aller. C’est du cinéma, mais on a décidé poche, c’est aussi une façon de dégainer. en aucun cas, bien évidemment, cette séquence dans certains fi lms. Les truands ont aujourd’hui une les pulsions sexuelles même pour faire acheter une de s’approcher au plus près de leur vérité. Et ce n’est dans la mosquée ne cherche à insulter la religion, ni puissance de feu phénoménale qui pose d’ailleurs bagnole. La femme est un objet dans la plupart des pas toujours joli à voir. C’est aussi ce qui donne le Les décors précisent aussi leur personnalité. L’ap- à agresser ou faire de la provocation. Comme cela d’énormes problèmes à la police. Pour taper une pubs. Alors chez ces hommes au comportement pri- point de vue moral du fi lm. partement de Franck, par exemple, niché comme un est souvent reporté dans les journaux, en prison, l’un bande comme cela, il faut avoir des spécialistes. maire, le regard sur la femme n’est pas meilleur ! nid d’aigle, avec vue sur tout Paris. des deux cousins, Larbi, a pu se laisser attirer par des Dans des affaires d’attaques de fourgons où les Dans la scène de livraison de putes au Monténégro, Cet homme vit en état de méfi ance permanente. religieux, mais il reste opportuniste. Avec le co-scé- types sortent un armement de guerre, il n’y a plus on voit que ces types font subir les pires violences Comment avez-vous composé le personnage de On a longtemps cherché avant de trouver cet ap- nariste Yann Brion, ce qui nous guidait dans l’écriture que le GIGN pour intervenir. Des fl ics m’ont raconté aux fi lles de manière à les casser psychiquement, à Béatrice Dalle, Béatrice, la femme de cœur de Corti ? partement en haut d’une tour, qui est pour la petite de cette scène était de montrer comment deux per- que dans certaines affaires où ça fl ingue à tout va, les déstructurer mentalement. Il faut que la terreur Derrière chaque chef de bande, il y a une femme. histoire, le plus haut d’Europe. Il appartient à des sonnages d’une même famille peuvent ne pas avoir comme dans la séquence du parking, les truands règne. Comme ça, arrivées en France, elles feront Derrière les Zeitoun, Francis le Belge ou Mesrine, gens charmants, des nouveaux propriétaires qui le même avis sur la religion. On aurait pu tourner la agissent à visages découverts et sans silencieux. tout ce qu’on leur dit. Et tout ça se passe à deux heu- une femme était là, c’est classique. À mon avis, nous ont appris qu’ils venaient de l’acheter à un an- même scène entre deux juifs, ou deux catholiques. Plus il y a de bruit, plus les armes sont impression- res de Paris ! Béatrice est le personnage positif du fi lm. Elle a des fl ashs prémonitoires, elle sent ce qui va se passer. spectaculaires, il ne fallait pas bouder l’idée. Et puis j’ai des enfants, et ce phénomène m’intéresse. Je Et Benoît Magimel ? Elle sait que son voyou de mec est une ordure, mais ces scènes permettent de rythmer le fi lm. pense qu’il n’y a rien de glorieux à être un voyou. Benoît m’a donné son accord sitôt après avoir lu elle l’aime. Contrairement à toute sa bande, elle est le scénario. Benoît m’a étonné par le sérieux avec la seule qui soit sincère. Personne ne parle à Corti Vous collez au genre, tout en le renouvelant, en le Vous offrez à Philippe Caubère un come-back lequel il se prépare. Il fait partie de ces acteurs comme elle lui parle, et à la fois, ils ont un rapport débarrassant de tout le folklore du fi lm noir et de surprenant à l’écran ! qui travaillent énormément leurs personnages. En de couple presque normal. J’étais enchanté que ses cortèges de clichés. Un soir, en regardant Thalassa à la télé, j’ai décou- visionnant les rushes de la séquence du bar pano- Béatrice Dalle accepte ce rôle de femme de truand, Ces trois ans d’immersion dans le monde des vert cet acteur qui participait à l’émission. Étant ramique, j’étais admiratif de sa façon bouger, de d’ailleurs c’est elle qui a tenu à ce que son per- voyous pour la préparation de ce fi lm m’ont appris claustrophobe, je vais peu au théâtre. Frappé par lancer ses répliques à Caubère tout en picorant sonnage s’appelle Béatrice. Je savais qu’elle seule un certain nombre de choses. Plus on se rapproche son charisme, je téléphone aussitôt à mon pro- des olives et en avalant son whisky, tout cela dans pouvait apporter une telle intensité, un tel impact de la vérité, plus on évacue les clichés. Je voulais ducteur Éric Névé, pour le prévenir, «regarde, ce un rythme, une tension, comme s’il avait choré- émotionnel, elle l’a rendu lumineux. Béatrice Dalle un travail d’anthropologue, pas du grand carnaval ! comédien ferait un formidable Corti». Éric me dit, graphié ses mouvements. Le lendemain, en le fé- est particulièrement émouvante par sa sincérité Plus on démystifi e, ou on «déglamourise» la vérité, «c’est Philippe Caubère, une légende du théâtre. licitant, je lui ai demandé s’il avait travaillé cette dans la scène où elle demande à son Corti de lui plus elle prend sa place. J’ai essayé d’être le plus Malheureusement, il n’a pas fait de cinéma depuis scène du bar. Il m’a répondu, «oui, je l’ai répétée faire un enfant. brut et le plus honnête possible dans cette repré- quinze ans, il refuse tout.» On le contacte tout de pendant une semaine chez moi». sentation du grand banditisme, sans porter aucun même. Par chance, Caubère avait aimé mes deux Benoît est un bosseur. Il a peaufi né son look en se Votre mise en scène est de plus en plus incisive, jugement, de manière à ce que le spectateur puis- premiers fi lms, il accepte ! Philippe Caubère s’est faisant teindre et gominer les cheveux, il a aussi tranchante, effi cace. se se faire sa propre idée sur ce milieu. totalement investi dans son personnage de truand choisi tous les colliers qu’il porte autour du cou, Dans SCÈNES DE CRIMES, les enquêteurs de la SRPJ Je ne suis pas un moralisateur, mais j’en ai assez paranoïaque en apportant des remarques pertinen- sa montre, etc... Benoît Magimel adore les fi lms de ne pouvaient pas participer à des fusillades, et les de cette idée des voyous romantiques au grand tes sur l’écriture de telle ou telle scène. Et surtout mon père. Cela m’a permis de glisser un homma- agents de la DGSE dans AGENTS SECRETS devaient cœur qui aident les vieilles dames à traverser la il a donné à Corti toute sa violence et sa rage, il a ge à la 317e SECTION où il est question d’un coup faire leurs coups en douce. Avec TRUANDS, le sujet rue. C’est de la blague, surtout aujourd’hui ! Je osé aller dans la cruauté, et la crudité des scènes vicelard, une ruse de guerre. Une séquence qui se prêtait à des défourraillages, des scènes d’action ne suis pas en guerre contre ce monde-là, mais de sexe. parle aussi du fi lm. La distribution est un sans-faute, avec une mention Vous êtes toujours fi dèle à . Comment spéciale à Olivier Marchal, Tomer Sisley et Mehdi avez-vous défi ni la couleur musicale du fi lm avec lui ? Nebbou. Dès qu’on a dix minutes de fi lms montées, je les lui J’avais rencontré Olivier Marchal dans un festival montre. Bruno a passé cinq mois à réfl échir, à com- au moment de la sortie de 36 QUAI DES ORFÈVRES, poser des thèmes avec son fi ls, Hugo Coulais, à faire on avait sympathisé. Quand Olivier a su que je des maquettes. On discutait en écoutant certaines préparais TRUANDS, il m’a appelé pour me dire musiques de fi lms, certains styles d’arrangements. son désir de faire partie de l’aventure. Quand je lui On se connaît tellement bien maintenant. Sans être ai proposé le rôle de Jean-Guy, ce personnage un envahissante, sa musique renforce l’action et le peu bas de plafond, Olivier m’a dit : banco ! J’avais rythme du fi lm. repéré Mehdi Nebbou dans MUNICH de Spielberg. C’est un formidable acteur qui travaille beaucoup en Allemagne. Tomer Sisley aujourd’hui est une vedette D’où vous est venue l’idée de la chanson, «A lean avec son one man show. Quand je l’ai rencontré pour and hungry look» de Marianne Faithfull au généri- le casting de TRUANDS, il était moins connu. Tomer que de fi n ? m’avait séduit par son élégance teintée d’insolence. C’est Bruno Coulais qui a eu l’idée de demander à Avec le premier assistant, on a auditionné pendant Marianne Faithfull d’écrire les paroles et d’interpréter quatre mois près de 500 comédiens, et on a trouvé cette chanson qu’il a composée pour le fi lm avec des perles, Anne Marivin, Cyril Lecomte... Il faudrait son fi ls. Le côté icône du rock un peu destroy de tous les citer. Tourner avec des acteurs aussi doués Marianne Faithfull colle parfaitement au fi lm. Je ne et qui mettent autant de foi dans leur travail, ça aide pouvais pas rêver mieux ! énormément. C’est comme une piqûre de vitamine ! FILMOGRAPHIE DE FRÉDÉRIC SCHOENDOERFFER

2006 TRUANDS (également scénariste et producteur) 2004 AGENTS SECRETS (également scénariste) 2000 SCÈNES DE CRIMES (également scénariste) ENTRETIEN AVEC BENOÎT MAGIMEL

Quelles ont été vos premières impressions à la lecture être reconnus. À l’inverse, certains personnages de vite compris que ce milieu était extrêmement vio- du scénario ? voyous de fi ctions, comme Tony Montana ou Michael lent et dangereux. Si on n’a pas les épaules, il vaut J’ai beaucoup aimé sa construction chorale où cha- Corleone, sont devenus des symboles ou des modè- mieux rester à sa place. que personnage est à un moment donné au centre les de réussite et ce pour beaucoup de jeunes de ma génération. Leur pouvoir, leur force, leur mental, leur de l’histoire. Autre élément, la description réaliste du Parlez-nous de Franck, votre personnage. grand banditisme. TRUANDS pose un regard affûté charisme ou leur réussite, nous donnaient envie de Frédéric m’en parlait comme du personnage sur la réalité d’un milieu qui a changé. Les voyous s’identifi er à eux en réponse à nos manques de con- romantique de l’histoire, on ne sait rien sur lui, ni d’où ont toujours fasciné le cinéma et le public. fi ance et de reconnaissance. À 18 ans, sur le tournage des VOLEURS de Téchiné, il vient, ni où il va...! Franck exécute des contrats, il pour la préparation du rôle on m’avait présenté des tue des gens. Ce qu’il recherche, c’est la liberté. Il ne Comment expliquez-vous cette fascination ? truands. Quand je sortais le soir avec eux, les portes veut pas bâtir un empire, ni avoir des tas de gens sous Il y a une sorte de vase communicant entre la voyou- s’ouvraient d’un claquement de doigts, je ressen- ses ordres, comme Corti. Il fait ce qu’il sait faire, pour cratie et le cinéma. Les voyous s’inspirent du cinéma, tais une impression de force et de liberté. Avec eux, l’argent. Il est très professionnel, discret, il n’a aucun qui lui-même s’inspire de la voyoucratie. Par exem- j’étais quelqu’un et j’avais envie de leur ressembler. plaisir à tuer, ni à faire souffrir. C’est un solitaire qui ple, certains mafi eux de Little Italy veulent apparaître J’étais fasciné, j’avais l’impression d’être dans un ne roule que pour lui. Il veut être son propre maître. au moins une fois dans la série des Sopranos pour fi lm de gangsters. Mais c’était la réalité. J’ai très Il sait qu’il ne doit avoir aucune attache. Tout ce que l’on possède, les gens qu’on aime, ça fragilise. Franck Comment avez-vous composé votre personnage ? est un refl et de notre société. J’aime ce genre de fi lms nuit, nous étions tous les deux concentrés sur nos pense que pour être fort et puissant, il faut être seul. L’imprégnation de ce rôle vient d’une lente et longue car, comme dans le Western, leurs thèmes abordent personnages, en train de prendre nos marques et de «La mentale», c’est ce qu’il y a de plus important pour maturation. C’est la somme de mon parcours, les des mythes universels. De même que SCARFACE est se découvrir l’un l’autre. durer. La trahison est au cœur de ce sujet. Tout comme rencontres, ce que j’ai vu du monde et de la société. une tragédie, TRUANDS est bien plus qu’une simple Avec Olivier Marchal, le contact était plus spontané. Il il n’y a pas de police sans indics, il n y a pas de voyous Je voulais montrer de Franck, son côté minutieux dans histoire de voyous. Ce fi lm explique pas mal de y a longtemps que je n’avais pas rencontré un acteur aussi gentil, sensible, agréable. On s’est immédiate- sans traîtres... Franck n’a confi ance en personne et il le travail, et soigneux (il aime être habillé en Versace, choses sur l’instinct primaire de l’homme, sur l’envie ment reconnus, on avait le même langage. J’ai été ne se fait aucune illusion sur le monde dans lequel il il est amateur de belles choses, de belles bagnoles et de dominer, sur la puissance, la possession, l’argent, touché par l’homme et par son histoire. évolue. Il faut être un grand paranoïaque pour vivre de belles femmes). Cet homme qui a connu la misère la violence, sur le monde dans lequel on vit. Béatrice Dalle est une grande actrice. Ce qui la rend longtemps dans ce milieu. Cette solitude est lourde... a voulu goûter au fric pour ne plus ressembler au différente des autres, c’est qu’elle ne joue jamais, milieu d’où il vient. Il énerve son entourage par son Quelles sont les qualités de Frédéric Schoendoerffer ? elle incarne... J’aime cette forme d’honnêteté et «Pour ne pas être dans la ligne de mire, il faut tenir aspect inaccessible et mystérieux. Il se la raconte un Frédéric est très concentré. Il aime travailler dans de franchise. Je trouve qu’elle forme avec Philippe le fl ingue», dit-il. peu mais il y a de quoi. Car il ne veut appartenir à l’énergie et parfois la tension. En cela, son fi lm Caubère un couple évident et authentique. Oui, c’est sa règle. Franck est clair, lucide. Il sait très personne. Il n’est pas sadique. C’était intéressant pour lui ressemble. J’aime sa manière à l’ancienne de moi de faire passer sa ruse, sa capacité à mentir, et à respecter le travail et la place de chacun. bien qu’on ne fait pas de vieux os dans ce métier. Quel souvenir gardez-vous de ce tournage ? la fois sa lassitude dans le meurtre. Il est fatigué. Je le vois comme quelqu’un qui est sur le départ. Le plaisir de ces rencontres. Un cinéaste que j’estime, Il gamberge suffi samment pour retirer ses billes au Parlez-nous de vos rapports avec vos partenaires. et bien-sûr le plaisir d’avoir incarné un personnage bon moment et sauver sa peau. Corti lui est en sursis. Qu’avez-vous appris en approchant ce milieu du Philippe Caubère fait partie de ces rares acteurs comme Franck. Pendant la post-production j’ai reçu Il est déjà mort, il ne voit pas le monde changer, il grand banditisme ? qui ont une incroyable énergie et mettent un point un appel de Philippe Caubère, qui avait vu quelques est un peu à l’ancienne. Et les jeunes ne respectent Il n’y a rien à apprendre. La loi du plus fort, cela d’honneur à être sincère dans tout ce qu’ils font. images du fi lm. Il m’a appelé pour me féliciter. C’est plus les anciens de nos jours. Corti est dépassé, mal existe depuis la nuit des temps, et globalement, les Notre première approche avec Philippe a été un le genre d’attention qui redonne de l’énergie dans les entouré. Franck l’a bien compris. méthodes sont plus ou moins les mêmes. TRUANDS peu timide. Nous tournions la scène de la boîte de moments de doutes. FILMOGRAPHIE DE BENOÎT MAGIMEL

CINÉMA TÉLÉVISION 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 1999 SELON MATTHIEU de Xavier Beauvois 1996 LONG COURS de Alain Tasma 24 MESURES de Jalil Lespert 1999 LISA de Pierre Grimblat 1994 JALNA de Philippe Monnier LA FILLE COUPÉE EN DEUX de Claude Chabrol 1998 LES ENFANTS DU SIÈCLE de Diane Kurys 1993 LA COLLINE AUX MILLE ENFANTS de Jean-Louis Lorenzi L’ENNEMI INTIME de Florent Emilio Siri 1997 UNE MINUTE DE SILENCE de Florent Emilio Siri LE VOYANT (Pleine Lune) de Alain Schwartzstein 2005 FAIR PLAY de Lionel Bailliu DÉJÀ MORT de Olivier Dahan TOUS LES GARCONS ET LES FILLES DE LEUR ÂGE SELON CHARLIE de Nicole Garcia 1995 LA FILLE SEULE de Benoît Jacquot (L’incruste) de Émilie Deleuze 2004 LES CHEVALIERS DU CIEL de Gérard Pirès LES VOLEURS de André Téchiné 1992 L’INSTIT (Chiens et Loups) de François Luciani LA DEMOISELLE D’HONNEUR de Claude Chabrol Prix Michel Simon au Festival Les Acteurs à l’écran 1997 1991 LE LYONNAIS (Régis l’Éventreur) de Georges Combe 2003 TROUBLE de Harry Cleven Nomination au César du Meilleur Espoir Masculin 1997 1990 LES RITALS de Marcel Bluwal LES RIVIÈRES POURPRES 2 1994 LA HAINE de Mathieu Kassovitz FAUX FRÈRE de Vincent Martorana LES ANGES DE L’APOCALYPSE de Olivier Dahan 1992 LE CAHIER VOLÉ de Christine Lipinska 1989 LES ENFANTS DE LASCAUX de Maurice Bunio 2002 EFFROYABLES JARDINS de Jean Becker 1991 TOUTES PEINES CONFONDUES de Michel Deville LA FLEUR DU MAL de Claude Chabrol LES ANNÉES CAMPAGNE de Philippe Leriche 2001 NID DE GUÊPES de Florent Emilio Siri 1988 PAPA EST PARTI... MAMAN AUSSI de Christine Lipinska THÉÂTRE 2000 LA PIANISTE de Michael Haneke 1987 LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE 1995 PREPARADISE SORRY NOW de Rainer Werner Fassbinder Prix d’Interprétation Masculine Festival de Cannes 2001 de Étienne Chatiliez mise en scène Julien Collet LE ROI DANSE de Gérard Corbiau ENTRETIEN AVEC PHILIPPE CAUBÈRE

Caubère en parrain de la pègre. L’enfant du soleil première rencontre, on était branchés sur la même tant que je peux. Là, je suis beaucoup plus proche dans un monde aussi noir, c’est plutôt inattendu ! longueur d’onde. Frédéric m’a dit, «je vous préviens, d’une intimité personnelle. À la lecture du scénario, En plus, c’est un vrai parrain, un méchant ! Je ne c’est un fi lm violent», je lui ai répondu, «j’espère j’ai vu des correspondances avec ce que j’aurai pu pouvais pas refuser une telle proposition. J’en avais bien !» Il m’a parlé du personnage, j’ai dit formi- être, dans un autre temps, dans d’autres circonstan- même une envie féroce. Tous les comédiens veulent dable, génial, mais il faut que le rôle soit important ces... Je ne dis pas que j’aurai pu virer voyou car eux, jouer un vrai bandit. Ma génération s’est régalée parce que là, je tente un vrai pari par rapport à mon ils aiment la mort et moi je la déteste. Et puis je suis aux fi lms de Coppola, Lumet, Pollack, De Palma... travail au théâtre qui est vraiment ma raison de d’un milieu bourgeois et pas vraiment taillé pour la LE PARRAIN, SERPICO, UN APRÈS-MIDI DE CHIEN, vivre. Je suis prêt à y aller à fond, mais il faut que bagarre. Mais pour la violence, oui. Pour monter mes SCARFACE... Je rêvais de ce genre de cinéma intel- ça vaille le coup. spectacles, je ne peux pas mener des équipes sans ligent et où l’on peut se lâcher complètement, mais que parfois, il y ait des cris. Jamais de bagarres, j’ai les Américains en avaient le monopole. En voyant horreur de ça. Je veux simplement les réveiller parce SCÈNES DE CRIMES, j’ai été frappé par la maîtrise et Corti, comment le voyez-vous ? que j’ai peur, je suis le seul à voir si l’on va dans le la singularité du travail de Frédéric Schoendoerffer, Corti c’est moi ! Depuis des années dans mes spec- mur... Alors Corti peut s’énerver, lui qui veut régner, a et impressionné aussi par la façon dont il a dirigé tacles, je joue les autres, je joue Ariane Mnouchkine, fortiori sur une bande de voyous qui n’ont pas froid Monica Bellucci dans AGENTS SECRETS. Dès notre je joue Claudine, je joue ma mère. Je fuis le «moi» aux yeux ! C’est un homme de pouvoir, le pouvoir à l’état brut. Dans ce personnage, j’ai aussi vu une bras dans le cambouis. Je pensais qu’on pouvait risques. En fait, ce voyou usait de son pouvoir pour formidable, extrêmement intelligente, sensible. Je dimension shakespearienne de férocité, de cruau- presque, c’est affreux à dire... le rendre attachant se taper des fi lles, il avait quatre femmes et les plus lui ai dit, «je n’ai jamais fait ça de ma vie, qu’est-ce té. Corti, c’est un Richard III moderne. Et le boulot par ce côté-là. belles putains de Paris ! Cela m’a éclairé pour Corti. que je peux faire ?». Elle m’a répondu placidement, d’un acteur, c’est d’aller chercher au fond de lui son Dans une des premières moutures du scénario, on «tout ce que vous voulez». Finalement, je me suis Richard III. Les truands, c’est nous. C’est ce qui m’a Comment souhaitiez-vous approcher ce personnage ? ne savait pas très bien où il en était sexuellement. jeté dans cette scène comme sur un toboggan, j’y plu dans ce fi lm. On a tous une part d’ombre. On est J’ai même pensé qu’il pouvait y avoir une sorte de suis allé à fond, dans les coups, dans la rage... Au J’ai un peu traîné avec un fl ic de la police criminelle, tous capables de cruauté. Mais c’est grâce à cette sentiment amoureux entre Corti et Franck, ils se bout d’un moment, j’étais bouleversé, je suis tombé conseiller sur le fi lm. Il m’a emmené, avec toute son violence, aussi, qu’on fait quelque chose dans la vie. seraient connus en prison, etc... «Mais pas du tout», à moitié dans les pommes. Après la prise, Oksana équipe, à Pigalle dîner chez des truands et dans des Qu’on n’est pas mort et qu’on résiste. m’a dit Frédéric. Alors, je lui ai demandé une vraie m’a dit, «au fond, je crois que c’est plus facile de boîtes de nuit voir les fi lles. Il m’a raconté, comme scène de sexe. Il m’a répondu, «ne vous inquiétez montrer son sexe que de montrer ses sentiments.» on le voit dans le fi lm, qu’après un casse les truands pas, on va vous tailler le costard à votre mesure.» Je lui ai dit: «ma chérie, tu as tout compris !» Corti a un comportement brutal, et à la fois, il a en- font des fêtes d’enfer pendant quatre jours dans un core un certain sens des règles. palace avec des putes, de la cocaïne... Ces types Oui, c’est curieux, il massacre un mec en lui disant, se comportent souvent comme des gamins, c’est Aucune appréhension à tourner des scènes de sexe Vous n’hésitez pas non plus à aller à fond dans la «pas de came chez moi», alors que sa femme Béatrice d’ailleurs à cause de ça qu’ils se font piquer la aussi réalistes ? sauvagerie de Corti. se défonce comme une folle ! Et au boxeur exploité plupart de temps. Ce côté adolescent attardé m’a J’ai toujours rêvé de faire ce genre de scènes ! Ça ne À la lecture du scénario, la scène de torture à la par son manager il dit, «défends-toi, il y a encore beaucoup intéressé. Je l’ai interrogé sur les gros veut pas dire que ce soit simple. Pour la séquence chignole était assez zappée. J’ai dit à Frédéric qu’il des lois dans ce pays» ! Je trouvais intéressant que caïds qu’il avait connus. Il m’a parlé d’un chef de dans les toilettes de la boîte de nuit, j’ai tenu d’abord fallait une vraie scène de violence pour que l’on ce truand ne soit pas un Don Corleone retiré des gang qui régnait à force de cruauté. Je voulais à rencontrer Oksana, la star du X qui allait jouer avec comprenne pourquoi tout le monde avait peur de affaires, un peu paternaliste, mais un caïd qui a les comprendre ce qui motivait ce type à prendre de tels moi. On a longtemps discuté et j’ai découvert une fi lle Corti. Ils ont réécrit, et j’ai vu ! J’aimais l’idée que ce fi lm soit réaliste, y compris dans la violence. Les d’une ordure comme Corti ?» Elle m’a répondu, pièces de Shakespeare osent montrer des êtres dont «oh ! moi, je comprends...» On s’est entendu la férocité va jusqu’au bout. Titus Andronicus se merveilleusement avec Béatrice, c’était vraiment coupe les bras, les jambes, le nez... La violence, c’est comme une frangine. Benoît Magimel était plus vieux comme le monde, mais aujourd’hui, le ressort réservé. Plus tard en visionnant le fi lm, j’ai compris le plus fort, c’est le fric. Et j’avais une confi ance totale pourquoi il a gardé cette distance. Magimel m’a en Frédéric. J’ai vu tout de suite quelqu’un de pur donné une leçon, en fait il était constamment dans qui n’allait pas déverser de la violence sur les écrans son personnage, même en dehors des prises. Et de façon obscène ou racoleuse avec des effets de quand j’ai vu le résultat, j’ai compris qu’il faisait son caméra. Sa mise en scène froide, classique, tragique métier. Il est formidable. J’ai beaucoup d’admiration et calme me fait penser aux fi lms de Melville. Le pour les acteurs de cinéma. Au théâtre, on peut cinéma de Schoendoerffer, c’est la version moderne facilement tricher pour mettre le public dans sa de la grande époque du cinéma policier français. poche. Au cinéma, la caméra est comme une loupe. Et le public ne fait pas de cadeau. Parlez-nous de vos rapports avec vos partenaires. J’avais un peu d’appréhension parce que ce sont Content de ce retour à l’écran ? des stars, et je ne fréquente pas les célébrités. Aux Oh oui ! Je suis vraiment enchanté. Et je serais essais, ça a tout de suite biché avec Béatrice Dalle. comblé si les salles sont pleines, car un fi lm comme Je lui ai dit, «comment peut-on être amoureuse ça, c’est la fête foraine ! BIOGRAPHIE DE PHILIPPE CAUBÈRE

Né le 21 septembre 1950 à Marseille, il est, de 1968 à ACTEUR et le présente au Cloître des Carmes pour En septembre 2006 sort EN PLEIN CAUBÈRE, documen- 1971, comédien au Théâtre d’Essai d’Aix-en-Provence. le Festival d’Avignon, puis dans toute la France et à taire d’Anne-Laure Brénéol. Il joue Corti dans TRUANDS, Il rejoint ensuite le Théâtre du Soleil dans 1789, 1793 Paris, au théâtre de l’Athénée, où elle sera entière- fi lm de Frédéric Schoendoerffer avec Béatrice Dalle et L’Âge d’or. ment fi lmée par Bernard Dartigues. Six fi lms sortiront et Benoît Magimel (sortie le 17 janvier 2007). Dès 1976, il commence l’écriture de ce qui sera édité en salles et seront diffusés sur Canal+. LES MARCHES La «première» Danse du diable est présentée au vingt-trois ans plus tard sous le titre Les Carnets DU PALAIS sera présenté en Sélection Offi cielle au Festival d’Avignon 1981. Vingt ans plus tard, il crée d’un jeune homme (Éditions Denoël, 1999). À partir Festival de Cannes 1997. Les onze fi lms sont édités Claudine et le théâtre (Festival d’Avignon 2000), de 1980, il écrit puis improvise sous la direction de en DVD et distribués par Malavida. 68 selon Ferdinand (Théâtre du Chêne Noir, 2001 - Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart ce qui Il a également créé Aragon (juillet 1996), pareille- Théâtre du Rond-Point, 2002) et Ariane & Ferdinand donnera, l’année suivante, La Danse du diable et, ment fi lmé et édité, et Recouvre-le de lumière d’Alain (Théâtre du Chêne Noir, 2004), trois volets de deux vingt ans après, L’Homme qui danse, autobiographie Montcouquiol (2003) aux arènes de Nîmes, d’Arles, épisodes chacun. comique et fantastique. bien d’autres encore, ainsi que de nombreux lieux de En décembre 2005, au Chêne Noir, puis au Rond- De 1983 à 1985, il travaille à un projet de fi lm, LE ROI théâtre, dont celui du Rond-Point à Paris. Point en 2006, il crée L’Homme qui danse, ou la vraie MISÈRE, qui deviendra fi nalement LE ROMAN D’UN Au cinéma, il joue Molière dans le fi lm éponyme Danse du Diable, intégrale des six épisodes. ACTEUR, épopée burlesque en onze épisodes qu’il d’Ariane Mnouchkine (1977). Il interprète Joseph En septembre 2007 sera créé au Théâtre du Rond- créera successivement au cours des dix années sui- dans LA GLOIRE DE MON PÈRE et LE CHÂTEAU DE Point L’Épilogue à L’Homme qui danse. vantes. En 1993, il crée l’intégrale du ROMAN D’UN MA MÈRE d’Yves Robert d’après Marcel Pagnol. FILMOGRAPHIE DE BÉATRICE DALLE

CINÉMA 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 1997 THE BLACKOUT de Abel Ferrara 1989 LA VENGEANCE D’UNE FEMME de Jacques Doillon À L’INTÉRIEUR de Alexandre Bustillo et Julien Maury Sélection Offi cielle Festival de Cannes 1997 1988 CHIMÈRE de Claire Devers 2005 DANS TES RÊVES de Denis Thybaud L’ULTIME LEÇON de Eduardo Campoy LES BOIS NOIRS de Jacques DERAY 2004 TÊTE D’OR de Gilles Blanchard 1995 DÉSIRÉ de Bernard Murat 1987 LA SORCIÈRE de Marco Bellocchio 2003 PROCESS de Christian Leigh CLUBBED TO DEATH de Yolande Zauberman 1985 37°2 LE MATIN de Jean-Jacques Beineix CLEAN de Olivier Assayas 1994 J’AI PAS SOMMEIL de Claire Denis Nomination pour le César 1987 de la Meilleure Actrice L’INTRUS de Claire Denis Sélection Offi cielle Festival de Cannes 1994, 2002 LE TEMPS DES LOUPS de Michael Haneke Un Certain Regard 2001 17 FOIS CÉCILE CASSARD de Christophe Honoré À LA FOLIE de Diane Kurys TÉLÉVISION 2000 TROUBLE EVERY DAY de Claire Denis 1992 LA FILLE DE L’AIR de Maroun Bagdadi 2003 LA PORTE DU SOLEIL de Yousry Nasrallah H STORY de Nobuhiro Suwa 1991 NIGHT ON EARTH de Jim Jarmusch 2001 LES OREILLES SUR LE DOS de Xavier Durringer 1998 TONI de Philomène Esposito 1990 LA BELLE HISTOIRE de Claude Lelouch 1999 LA VÉRITÉ VRAIE de Fabrice Cazeneuve FILMOGRAPHIE DE OLIVIER MARCHAL

CINÉMA TÉLÉVISION Réalisateur Auteur 1993 COMMISSAIRE MOULIN - SYNDROME DE MENACE 2006 RMR 73 2006 FLICS - MORTE EN SERVICE (Série Télévisée) de Yves Rénier 2004 36, QUAI DES ORFÈVRES HIGHLANDER de Denis Berry Interprète 7 nominations César 2005 RACKET de Boramy Tioulong 2006 COLLECTION MAUPASSANT - L’HISTOIRE D’UNE FILLE dont Meilleur Réalisateur et Meilleur Film LA FEMME PIÉGÉE de Frédéric Compain DE FERME de Denis Malleval 2001 GANGSTERS 1991 COMMISSAIRE MOULIN - MORT D’UN OFFICIER DE POLICE LES INNOCENTS de Denis Malleval de Jean-Louis Daniel Interprète 2005 COLLECTION MÈRE/FILLE - L’ENFANT D’UNE AUTRE ABUS DE CONFIANCE de Bernard Villiot 2007 LA PEAU LISSE de Stéphanie Duvivier de Virginie Wagon 1989 LA GUERRE BLANCHE de Pedro Masó SCORPION de Julien Seri ELIANE de Caroline Huppert 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 2003 PAUL SAUVAGE de Frédéric Tellier NE LE DIS À PERSONNE de LES ROBINSONNES de Laurent Dussaux THÉÂTRE 2002 CHUT ! de Philippe Setbon 2002 TROP BELLE POUR MOURIR de Gilles Behat 2000 L’EXTRATERRESTRE de POLICE DISTRICT de Jérôme Enrico et Jean-Teddy Filipe Interprète 1999 LA PUCE de CAPITAINE LAWRENCE de Gérard Marx 2005-06 SUR UN AIR DE TANGO de Isabelle Toledano 1994 PROFIL BAS de 2001 POLICE DISTRICT de Jean-Teddy Filipe et Manul Boursignac Nomination Molière 2006 de la Révélation Théâtrale 1988 NE RÉVEILLEZ PAS UN FLIC QUI DORT 1998 LA TRESSE D’AMINATA de Dominique Baron 2001-02 LADIES NIGHT mise en scène J.P Dravel et O. Mace de José Pinheiro LA PETITE ABSENTE de José Pinheiro Molière de la meilleure pièce comique 1997 QUAI NUMÉRO 1 - CONTRE VENT ET MARÉES 1997 DU RIFFOIN DANS LES LABOURS mise en scène Christian Dob de Dominique Baron 1997-98 UNE NUIT AVEC SACHA GUITRY UN CŒUR PAS COMME LES AUTRES de André Buytaers mise en scène C.Luthringer et Jacques Decombe 1996 COMMISSAIRE MOULIN - 36 QUAI DES OMBRES de Denis Amar 1995 L’AUTEUR de Vincent Ravales mise en scène C.Casanova 1995 QUAI NUMÉRO 1 - POUR SAUVER PABLO de François Bouvier 1994 LES SINCÈRES de Marivaux mise en scène C. Casanova 1994 LES BŒUFS-CAROTTES de Pierre Lary 1990 ONCLE VANIA de Tchekhov mise en scène Catherine Brieux PRAT ET HARRIS de Boramy Tioulong FILMOGRAPHIE DE MEHDI NEBBOU

CINÉMA TÉLÉVISION THÉÂTRE 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 2004 VIER FRAUEN UND EIN TODESFALL 1993-94 LE CITTA INVISIBILI mise en scène Yosuke Taki 2005 6 WOCHEN ANGST de Hansjörg Thurn de Harald Sicheritz 1988-89 LA COMPAGNIE DES SINGES MUNICH de Steven Spielberg 2002 LOVERS & FRIENDS de Christoph Schrewe DANTON DER LEBENSVERSICHERER de Bülent Akinci 2001 FERNWEH de Klaus Kremer 2005 THE SLEEPER de Benjamin Heisenberg 1999 BOOMTOWN de Matthias Keilich Sélection Offi cielle Festival de Cannes 2005 2004 FOLGESCHÄDEN de Samir Nasr 2000 MY SWEET HOME de Filippos Tsitos Sélection Offi cielle Festival du Film de Berlin FILMOGRAPHIE DE TOMER SISLEY

CINÉMA TÉLÉVISION THÉÂTRE 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 2003 VACANCES MORTELLES de Laurence Katrian STAND UP mise en scène Kader Aoun 2005 TOI ET MOI de Julie Lopes-Curval RETIENS-MOI de Jean-Pierre Igoux 2005-06 Théâtre du Temple + tournée 2004 VIRGIL de Mabrouk El Mechri TROIS FEMMES FLICS de Philippe Triboit 2004 1ère partie Jamel Debbouze 2001 BEDWIN HACKER de Nadia El Fani 2002 DOUBLE FLAIR de Denis Malleval Casino de Paris, Olympia, Bataclan DÉDALES de René Manzor 2000 DUELLES - C’EST LUI de Laurence Katrian Théâtres de Trévise et de la Gaïté Montparnasse 2000 ABSOLUMENT FABULEUX de Gabriel Aghion P.J. de Benoît d’Aubert 2003 Festival Juste Pour Rire / Just For Laughs Festival QUAND ON SERA GRAND de Renaud Cohen MÉDITERRANNÉE de Henri Helman (français et anglais) 1999 TALENTS 99 - ADAMI de Mehdi El Glaoui NANA de Edouard Molinaro 2002 Palais des Glaces DÉGÉNÉRATIONS de Sam Van Holfen 1999 THE FRENCH CONNECTION de Dennis Berry 1999 CONFESSIONS mise en scène Michel Didym 1997 ALLIANCE CHERCHE DOIGT de Jean-Pierre Mocky DJAMEL SHOW de Giordano Gederlini 1998 THE RAINMAKER 1998 UN HOMME EN COLÈRE de Caroline Huppert 1993-95 TOMY mise en scène Tomer Sisley 1997 UN BON FLIC de José Pinheiro MISTER ROBERTS de Jack Fairy FRACTURE SOCIALE de Michel Vianey 1996 LE CRI DU SILENCE de Jacques Malaterre LA VOITURE BLANCHE de Jacques Malaterre HIGHLANDER - THE RAVEN de Paolo Barzman FILMOGRAPHIE DE LUDOVIC SCHOENDOERFFER

CINÉMA 2006 TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer 2003 LE FRÈRE DU GUERRIER de Pierre Jolivet 1999 SCÈNES DE CRIMES de Frédéric Schoendoerffer 2004 AGENTS SECRETS de Frédéric Schoendoerffer LE FURET de Jean-Pierre Mocky 1991 DIÊN BIÊN PHU de Pierre Schoendoerffer (également coscénariste) 2002 DEMONLOVER de Olivier Assayas 1985 P.R.O.F.S de Patrick Schulmann LÀ-HAUT, UN ROI AU DESSUS DES NUAGES LES ARAIGNÉES DE LA NUIT de Jean-Pierre Mocky ROUGE BAISER de Véra Belmont de Pierre Schoendoerffer (également coscénariste) BROCÉLIANDE de Doug Headline LES RIVIÈRES POURPRES 2 LES GAOUS de Igor Sekulic LES ANGES DE L’APOCALYPSE de Olivier Dahan 2001 LA BÊTE DE MISÉRICORDE de Jean-Pierre Mocky LISTE ARTISTIQUE LISTE TECHNIQUE

Franck Benoît Magimel Réalisation Frédéric Schoendoerffer Corti Philippe Caubère Scénario original Frédéric Schoendoerffer et Yann Brion Béatrice Béatrice Dalle Musique originale Bruno Coulais Chanson du générique de fi n interprétée par Marianne Faithfull Jean-Guy Olivier Marchal Directeur de la photographie Jean-Pierre Sauvaire AFC Hicham Mehdi Nebbou Chef décorateur Jean-Marc Kerdelhue Larbi Tomer Sisley 1er assistant réalisation Ivan Fegyveres Ricky Ludovic Schoendoerffer Chef costumière Nathalie Raoul Laure Anne Marivin Chef maquilleuse Cécile Pellerin Mourad Alain Figlarz Chef coiffeur Pierre Chavialle Simon Cyril Lecomte Chef opérateur son Philippe Lecocq Directrice de production Nora Salhi Ramun André Peron Régisseur général Henry Le Turc Johnny Ichem Saïbi Effets spéciaux mécaniques Les Versaillais Marco Christophe Maratier Photographe de plateau Éric Caro Jacky Nicky Marbot Monteuse image Irène Blecua Le chauffeur Oliver Barthelemy Monteur son Laurent Quaglio Mixeur Jean-Pierre Laforce Bruiteur Éric Grattepain Directrice de post-production Christina Crassaris Effets spéciaux numériques Mac Guff Produit par Éric Névé Une coproduction Carcharodon - La Chauve-Souris - StudioCanal En association avec les Sofi cas Cofi nova 2 et Valor 7 Avec la participation de Canal+ et Cinecinema Ventes internationales TF1 International BO DISPONIBLE CHEZ