Décembre 2018

LES AMIS DE ST LEGER-SUR-DHEUNE

1 1 - ORIGINE

Le curé THIVINE curé desservant l’église de St Léger en 1893 écrit dans son « Histoire de la Paroisse de St Léger s D : « La date de construction de l’église est inconnue, elle semble remonter au XIIe siècle ».

Avant de chercher l’ancienneté de l’église, voyons à quand remonte l’existence de notre village St Léger-sur-Dheune

Voici une carte de l’ancienne Bourgogne, carte exécutée en 1845 qui nous montre la configuration des villes et des villages au 11e siècle de la région d’ et de Chalon. On peut voir les villages de St Saturninus de Planezia, Aluzia, Mercoriacum, Colchis, mais là où se croisent la Dheune et la voie romaine, nous ne voyons pas St Léger s Dheune …

Zoom sur la vallée de la Dheune

2 Le village de St Léger existe-t-il ? Ou ne s’agit-il que d’un hameau ? On voit sur cette carte, que les villages de Couches, et se trouvent le long de la voie romaine, appelée via Agrippa construite pendant le règne de l’empereur Auguste en l’an 20 avant JC, elle reliait Lyon à Boulogne s mer. Donc, cette grande voie de communication évite le futur territoire de notre village, c’est peut-être cela qui a retardé l’existence de St Léger-sur-Dheune.

Nous allons voir maintenant, quelques dates notées dans des documents anciens, où il est fait mention de Saint-léger-sur-dheune et de son église.

1150 : Le village de Saint-Léger-sur-Dheune est mentionné dans le livre « Toponymie Générale de la » édité à Genève en1998, nous voici au début du 12e siècle. Dans le livre « Il était une fois St Léger s Dheune », il est fait mention d’un parchemin sur lequel il est écrit « que Gui de St Léger-s-Dheune et sa femme Mathelie font don d’un serf, nommé Bernardu du Tronchey, à l’abbaye de Mézière » en Août 1243.

Voici un extrait d’une Charte du 13e siècle conservée aux archives de S&L qui parle d’une Reprise en fief lige du duc Hugues IV en accroissement de son fief, faite par Hugues seigneur de Saint Léger, avec l’accord de sa mère Agnès, de plusieurs biens autour de St Léger, pour la somme de 260 Livres.

 Fief lige : fief dont la concession donnait lieu à un hommage lige, par lequel le vassal s'engageait à soutenir son seigneur envers et contre tous, et qui engageait tous les biens du vassal ;

Charte du 13e siècle

(Archives départementales de S&L)

3 1423 :C’est l’année la plus ancienne où il est fait mention de l’église de St Léger Christian DENIS dans son livre « en Chalonnais » 1905 fait mention de l’Eglise de St Léger s D : « en 1423 l’église de Charrecey était une succursale de St Léger) » Source : (1) Archives de la Côte-d'Or, B. 10736

1475. il y a 250 habitants à St Léger (cherche de feux)

1522 Un document aux archives S&L nous dit : Agnès DE RYE, épousa Erard de St Léger Seigneur de Chatel Moron ; Agnès fonda des messes dans l’église de St Léger-sur-Dheune. (archives de S&L E816) 1584 Dans son livre « Charrecey en chalonnais », Christian Denis écrit : « Couches fut, en Bourgogne, un des centres les plus importants du protestantisme. Bien des seigneurs des environs étaient favorables à cette nouvelle religion. A St Léger même on parla de tenir des synodes. M de Thésut, conseiller du roi au bailliage de Chalon et Guillaume Presque, procureur du roi, firent le voyage de Chalon à St Léger pour y assister. »

(Le synode est une assemblée d’ecclésiastiques, pour les protestants, il réunit également des laïcs)

Maison des Templiers à Couches, construite par les Protestants (lieu de culte) 4 1617 Premier acte écrit sur le registre paroissial de St Léger/Dheune qui est parvenu jusqu’à nous, c’était pour un baptême.

Archives départementales de S&L

10 mars 1629 Sur le registre paroissial de St Léger, il est noté par le curé à l’occasion du baptême de Martine Droit : « Trois jours ci-devant le baptême, le pauvre village de St Léger fut pour la plus grande partie détruit par un désastre de feu depuis l’église jusqu’à la maison François Joseph »

Archives départementales de S&L 5 19 novembre 1638 Dans le dénombrement de la seigneurie de Saint Léger du 19 novembre 1638 par Nicolas Bouton, seigneur de Chamilly, il est fait mention de l’Eglise :

« Audit lieu de Saint-Léger, l’église est située de laquelle les habitants dudit lieu et des villages du Reullet et du Tronchat sont paroisssiens, que le ledit Nicolas BOUTON seigneur de Chamilly, seigneur de St Léger sur dheune à la justice haute, moyenne et basse au château, église et village. »

Château de Chamilly

6 1642 (Extrait des cahiers paroissiaux)

Il s’agit d’un petit carnet de quelques feuillets conservé aux archives départementales de S&L. Il est écrit en latin ancien, il y est fait mention d’épidémies et Saint Sébastien est cité plusieurs fois, Saint Sébastien est surtout invoqué pour lutter contre les épidémies de peste. La dernière page contient des listes de noms dont certains sont précédés d’une croix, il pourrait s’agir de personnes mortes pendant une épidémie de peste … Il a été écrit par le curé JOLY, desservant de la paroisse à cette époque.

Cahiers paroissiaux de la paroisse de St Léger sur Dheune en 1642 (archives de S&L)

7 2 - ORIENTATION DE L’EGLISE STYLE ROMAN OU GOTHIQUE

Le mot église vient du latin ecclesia, issu du grec ekklesia qui signifie « assemblée » lui-même issu du verbe ekkaleô qui signifie « convoquer ».

Le mot ecclesia remplace au VIe siècle le mot basilique (emprunté aux romains) qui signifiait « portique royal ».

Le mot église apparaîtra en 1050, il désignait l’édifice, puis vers 1140, l’ensemble des fidèles de la religion chrétienne.

Beaucoup d’églises sont tournées vers l’Orient, c’est-à-dire le chœur en direction de l’Est. C’est le cas pour celle de St léger. Le but principal est de placer l’édifice dans l’ordre cosmique (c’est-à-dire l’ordre de l’univers) le plus souvent l’édifice est dirigé vers le levant, là où le soleil se lève, pour la prière matinale. Cette habitude existait déjà chez les Grecs et les Romains, à l’époque paléochrétienne, la prière du matin était tournée vers l’orient. Dans la doctrine chrétienne, l’orientation est fondée sur la lumière symbole du Christ.

8 D’après la fiche monument des archives départementales du 4 mars 1977 établie par Mme Oursel chargée de mission du patrimoine :

« Le clocher et la flèche sont de style gothique, le chœur de style classique. »

Le mot gothique vient du mot « gotico » utilisé pour la première fois par le peintre Raphaël vers 1518 dans un rapport au pape Léon X sur « la conservation des monuments antiques » : Raphaël considère que les arcs en ogive de l'architecture gothique rappellent la courbure des arbres formant les cabanes primitives des habitants des forêts germaniques (les goths) .

On peut définir le style gothique par l’usage de l’arc brisé, l’arc brisé permet aux murs de gagner en hauteur, la voûte sur croisée d’ogives qui permet à l’édifice de gagner en largeur,

Croisées d’ogive au-dessus du chœur de l’église de St Léger/Dheune

9 Les ouvertures des collatéraux ajoutés au XIXe siècle sont plein cintre et pourraient être rattachées au style roman

Au hasard des murs de l’église, voici la marque du tailleur de pierre. Ce signe désignait tel ou tel tailleur de pierre, pour que celui-ci perçoive son salaire de la semaine. Aussi, la position de la pierre, son sens de pose, la situation par rapport à un plan de repérage. Généralement, ces marques étaient cachées dans la maçonnerie pendant la construction.

Marque de tâcheron sur les murs de l’église

10 3 - TRAVAUX D’ENTRETIEN ET AGRANDISSEMENTS DE L’EGLISE.

On peut s’étonner de l’emplacement de l’église vis-à-vis de la rue, en effet, l’espace entre l’entrée de l’église et la route est réduit à son minimum. D’ailleurs on n’utilise plus cette porte d’entrée principale pour cette raison.

A l’origine l’église était bien dotée d’un parvis d’une centaine de mètres carrés permettant de profiter pleinement des différentes cérémonies. Avant la révolution, l’église se composait de la nef et du chœur et bien-sûr, du clocher, l’église mesurait alors 23 mètres de longueur.

11 La population de St Léger augmenta beaucoup au XIXe siècle, de 800 habitants en 1801, elle passa à 1755 habitants en 1836. La commune décida d’agrandir l’église. (AVANT 1839 la superficie de l’église est de 247 m2).

Le 22 septembre 1838, le curé Perrot curé desservant de st Léger adresse une lettre au Roi Louis Philippe pour obtenir l’argent nécessaire à l’agrandissement de son église, Fac-similé de la lettre du curé Perrot Il dit : Sire, (Archives départementales de S&L) Desservant de la Paroisse de St Léger Sur Dheune qui se compose de 2000 âmes environ. J’ai une église qui peut à peine en contenir 500 ; depuis longtemps, je cherche sans pouvoir la compléter, la somme nécessaire à son agrandissement. ………… ; Cependant Sire, mon troupeau s’accroît de jour en jour indépendamment des mines de houille qui sont en pleine expansion .et qui donnent du charbon de bonne qualité en assez grande quantité depuis 3 puits situés sur la commune de St Léger s Dheune, nous avons plusieurs grandes carrières de gypse, le canal du Centre et 2 routes, un commerce considérable y fixent chaque année beaucoup d’étrangers . ………….plus loin : L’ancienne population qui a conservé la foi et les mœurs chrétiennes les a communiquées pendant longtemps à la nouvelle, aussi, tandis que l’anarchie organisait des associations dans nos contrées, mes paroissiens repoussèrent la tentation malgré les efforts incessants du Maire qui fut destitué par votre majesté. …………………………… Plus d’une fois, Sire, j’ai eu la pensée de m’adresser à vous mais je ne pouvais sans indiscrétion le demander à votre Majesté dont la sollicitude s’étend à toutes les églises du royaume. Les sommes considérables qu’elle a employées en bonnes œuvres à la naissance de son petit fils, m’ont inspiré une nouvelle confiance. Bientôt sans doute la proximité du baptême du jeune prince sera pour votre majesté l’occasion de nouveaux bienfaits . Devrai-je Sire la supplier de se souvenir alors de la petite église de St Léger s Dheune ? Je serai heureux de pouvoir annoncer à mes paroissiens que grâce à sa manificence nous pourrons bientôt nous réunir tous autour des autels de celui qui veille si visiblement à sa conservation et plus haut lorsque j’enseignerai les éléments de la religion aux enfants qui seront nés avec Louis Philippe et qui peut-être verseront leur sang pour lui.. Il ne me serait pas moins doux de leur apprendre que notre église daterait de l’époque de son baptême et que nous la devrions aux bienfaits de son auguste aïeul ».

12 1839 Prolongement de la nef d’environ 8 mètres, à partir du clocher. La surface de l’église passe à 311 m2

.

1848 Construction du bas côté droit

1857 Construction d’une tribune coût 700 F payé par le conseil de fabrique cette tribune sera destinée aux enfants qui n’avaient pas de places réservées (d’après le curé Thivine).

13 1861 Le cimetière qui se trouvait autour de l’église avait été prolongé à l’Est en 1790. Il est déplacé en 1882 le long de la route de Chagny à son emplacement actuel. La commune fera construire un mur d’enceinte de 2,50 mètres d’élévation y compris les fondations, sur une longueur de 458 mètres linéaires. Les grilles et les pilastres d’entrée de l’ancien cimetière seront repositionnés.

1889

Le 2 août 1889 lettre du Préfet de S&L au ministre de la Justice et du culte, pour justifier une nouvelle demande de secours pour des travaux urgents sur l’église.

La commission départementale donne un avis favorable à cette demande

lettre du Préfet

archives départementales de S&L

14 1892

Le Conseil de fabrique décide la construction du nouveau collatéral gauche (payé par souscription dans la paroisse et par la Fabrique).

Evolution de l’église durant le XIXe siècle

1921 Réparation de la toiture

1939 L’église est frappée par le foudre, elle fut réparée en 1941

15 LES TRAVAUX DE RESTAURATION de 1967

La nef et le chœur en 1900

16

La chaire en 1900

Détail du chœur, on remarque les boiseries et les stalles

17 L’église avant les travaux de 1967

18 Une restauration importante dans l’intérieur de l’église a été décidée au mois de janvier 1967 par la Commission paroissiale des bâtiments. (En effet, le maire de l’époque, le Dr CHAMAGNE avait délégué à la paroisse cette responsabilité.) Le curé de la paroisse, l’abbé Marcel PICARDAT, désigne le Frère DENIS de la Communauté de Taizé, en tant qu’architecte pour ces travaux de restauration. Le 10 avril 1967 l’abbé PICARDAT écrit à l’abbé GRIVOT de la maîtrise de la cathédrale d’Autun que la phase décisive des travaux de l’église de St Léger se précise. Le Frère DENIS de la Communauté de Taizé dirigera l’ensemble des travaux, la Municipalité a donné son accord. Les travaux les plus importants consisteront à la transformation des ouvertures au niveau du chœur pour amener de la lumière, destruction des retables d’autels, suppression de la boiserie en chêne haute de 5 mètres et des 24 stalles en bois tout autour, suppression des autels, des boiseries des chapelles latérales, dépose des grilles des chapelles, Suppression de la grotte de Lourdes, renouvellement de certains vitraux, réfection des enduits, construction d’une sacristie à l’entrée, peinture vinyle en 3 couches.

Le chœur après les travaux, photo prise en 1977 (archives départementales de S&L)

Les travaux ont été effectués en juin, cette restauration a modifié complètement l’aspect intérieur de l’église.

Ce dénuement de l’église après cette restauration dirigée par un membre de la communauté de Taizé pourrait correspondre à la pensée protestante présente dans la communauté en 1960

19 1988 En octobre 1988, des travaux d’entretien furent réalisés : Reprise de la toiture et de la couverture, électricité, éclairage des cadrans horaires, mise en place d’un paratonnerre, financé par la commune.

ci-dessus : Jean Guillin, maçon à St Léger qui désherbe le tablier du clocher

Actuellement l’église mesure 37,50 m de longueur

Nef 228 m2 bas côté gauche 62 m2 bas côté droit 62 m2 2 chapelles avant 17 m2 sacristie 25 m2

total 394 m2

Plan de l’église actuellement (vue de dessus)

20 4 – LES DALLES TUMULAIRES

Il existe plusieurs dalles tumulaires dans le sol de l’église. Depuis le Moyen âge, dans un contexte d’ignorance et de superstition, l’âme d’un corps placé dans l’église était supposée aller plus vite et plus prés de dieu au paradis ; ceci moyennant finance, les places les plus proches du chœur étant les plus chères ; les familles achetaient un caveau à tel emplacement ; leurs enfants et descendants, élisaient leur sépulture dans telle tombe où sont enterrés leurs prédécesseurs”. Un édit de 1776 interdit les inhumations dans les églises pour des raisons de salubrité ; depuis 1950 seuls les archevêques ont eu le droit d’être enterrés dans une église ou cathédrale,

21 La brochure « Matériaux d’archéologie et d’histoire d’avril 1869 » nous dit : L’église de St Léger sur Dheune possède 6 dalles tumulaires incluses dans le sol, où le pied des fidèles a laissé quelques traces d’inscription :

- Jean ANDRE chirurgien décédé le 23 mars 1733 âgé de 61 ans

- Pierre GAGNOT Maréchal décédé en octobre 1747 à 63 ans

- Etiennette de la TROCHE épouse d’ Alexandre François Henry de ROCHEMONT chevalier seigneur de la Plâtrière, décédée le 14 avril 1755

- Pierre DELAGRANGE décédé en 1736, demeurant à la Savoye au corps de garde ; fils de Lazare DELAGRANGE procureur du roi de la châtellenie de Couches.

- Denis MARMIESSE Maître chirurgien demeurant à chalon sur Saône décédé en cette paroisse le 17 septembre 1759

ci-gît Alexandre BOUFFARD fils de Nicolas Bouffard de la Chapelle de Villard et de Dame Claudine Geoffroy décédé le 20 octobre 1771 à l’âge de 21 ans Priez dieu pour lui

22 5 - PRETRES CITOYENS OU REFRACTAIRES (sous la révolution)

Le 22 janvier 1793 An II de la république française, une lettre du citoyen LENOIR de Chalon parvenait au citoyen BELLEMAIN curé de St Léger à propos du « raccommodage » de l’horloge de l’église : Il est demandé au Citoyen BELLEMAIN « de faire assembler le conseil général de la commune de St Léger pour autoriser un des membres à passer ledit marché au prix de 300 livres …etc … ».

Lettre envoyée par le citoyen Lenoir (archives dép. de S&L)

Le curé Thivine dans son document « histoire religieuse de la paroisse de St Léger » écrit à propos de la liste des curés à St Léger :

« Qu’il y a eu un curé intrus à St Léger, il s’agit de Claude Antoine BELLEMAIN ex chanoine de St Symphorien les Autun. »

23 Un curé intrus était un prêtre qui avait prêté serment à la constitution civil du clergé de 1790 pendant la révolution française. Voici le serment :

« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi.

Les curés n’ayant pas prêté ce serment étaient appelés : clergé réfractaire.

Jean MONNOT est nommé curé à St Léger sur Dheune le 12 mai 1790, ne prêta pas serment à la révolution, il fut considéré comme curé réfractaire, il fut déporté. Les principaux lieux de déportation étaient Nantes, Rochefort, l’île d’Aix, Oléron, l’île de Ré ou même la Guyane. Il reviendra à St Léger après la Révolution.

Décret du 12 juillet 1790 que le que les prêtres devaient appliquer

24 M. l’abbé Bauzou dit que « la Révolution eut de chauds partisans à Saint-Léger. Ils se livrèrent à bien des profanations et des actes regrettables, soit chez eux, soit dans les communes environnantes « On les vit, en effet, piller à Nantoux, Chassey, Chamilly, etc. » (Charrecey en Chalonnais 1905 Christian Denis).

Le curé Thivine nous dit que l’église de St Léger a été fermée pendant la révolution, « elle a été livrée au pillage ».

« Le 2 germinal an IV (22 mars 1796), plusieurs habitants demandèrent sa réouverture pour y célébrer les cérémonies du culte catholique. Cette permission fut accordée à condition que l’on se conformerait aux dispositions de la loi et de l’arrêté du département du 5 ventôse, (23 février) lequel arrêté sera affiché à l’intérieur du Temple de St Léger ».

25 6 - LE COQ DE L’EGLISE

Pourquoi y-a-t-il un coq au sommet du clocher ?

Le coq possède une symbolique importante, depuis longtemps dans notre pays.

Chez les gaulois, le coq incarnait la combativité, la vaillance ou l’orgueil.

Pendant le moyen-âge, l’oiseau est un symbole solaire car son chant annonce le lever du soleil, et pour les chrétiens, le coq est symbole de la lumière.

Mais c’est aussi le prédicateur qui doit réveiller ceux qui sont endormis, C’est en ce sens que le pape Léon IV décida que les clochers de chaque église devaient arborer cet animal……………………….. qui fut vite transformé en girouette.

Le samedi 3 décembre 1988 : un cortège insolite se promena dans les rues de St Léger : Dans une charrette décorée de rubans multicolores se pavanait un bel oiseau en cuivre de 10 kgs. A son côté, le vieux coq descendu de son perchoir, peu resplendissant, il n’avait pas été épargné par les outrages du temps, le privilège de dominer le village a quelques inconvénients : tempêtes, neige, foudres, canicules … Il lui manquait sa queue, qu’une institutrice retrouva quelques temps plus tard dans la cour de récréation de l’école des filles.

Arrivée du nouveau coq Le 3 décembre 1988 Photo JSL

26 Le lendemain, dimanche 4 septembre après la messe et la bénédiction du nouveau coq, 3 alpinistes le hissèrent à 40 m du sol et le fixèrent au sommet du clocher.

L’ancien coq accroché sur un mur de l’église

Le nouveau coq accroché à son paratonnerre

27 7 -HISTOIRE DE CLOCHES

Les premières églises étaient bâties sur le modèle des basiliques romaines. Les églises bâties pendant les premiers siècles du christianisme, ne possédaient pas de cloches, elles étaient donc dépourvues de clochers.

Les premières cloches apparurent vers le VIIIe siècle, pour convoquer les fidèles aux offices, c’étaient de petites cloches suspendues dans des petits campaniles.

Les plus anciens clochers étaient destinés à faire reconnaître l’église au loin, comme un signe de puissance, également, ils étaient utilisés pour protéger les personnes et les biens en cas d’attaque ennemie. Dans le même temps on intégra les cloches dans ces tours.

Le clocher de l’église de St Léger au milieu des maisons

28 La flèche du clocher vue de l’intérieur

Les cloches de l’église sont au nombre de 4 actuellement, cela n’a pas était toujours le cas. Jusqu’en octobre 1868, le clocher ne contenait qu’une seule cloche.

29 Les anciens registres paroissiaux de l’église de St Léger font mention d’une petite cloche très ancienne, aujourd’hui disparue :

« Le 3em juillet 1634 a été bénite par moi soussigné, la petite cloche de ce lieu et lui a été imposé le nom de Eléonore. Son parrain était Jean-Bernard BOUTON écuyer seigneur et baron de Chamilly , sa marraine Dame Eléonore DAMAS dame de lesquels se sont soussignés avec les habitants de ce lieu aussi présents. » « De la Troche, Damas, Guyrot, Bouton et Joly qui était le curé de St Léger ». (Jean Bernard BOUTON était le frère cadet de Noël BOUTON Maréchal de France

Acte de baptême de l’ancienne Cloche datant du 3 juillet 1834 (archives départementales de S&L)

La plus ancienne cloche encore en place dans le clocher date de 1778 (elle a été classée en 1903 comme objet d’art par le ministre des beaux arts M Chaumier pendant le second empire). Le parrain fut : « Très haut et très puissant seigneur Armand Joseph de Béthune, Duc de Charot, Pair de France et la marraine « Haute et très puissante Louise Suzanne Eumie Martel Duchesse de Charot son épouse et Dame de St Léger.

En 1869 on mis en place 2 autres cloches, c’est le Conseil de Fabrique (maintenant conseil de la Paroisse) qui décida l’achat de ces cloches afin de former avec l’ancienne un accord musical parfait. Une cloche pesait 1200 kgs, l’autre 900 kgs.

30 La grosse cloche de 1200 kg

Ces 2 cloches ont été fondues par M Morel, fondeur à Lyon. Financées par souscription et par le Conseil de Fabrique. Le parrain de la grande cloche était François Bizouard de Montille, maire de St Léger et pour marraine Marie Lavanturier ,la petite eut pour parrain Louis Bouillot et pour marraine Ernestine Baratin.

31 En 1952 le curé SCHMUCK nous dit dans sa parution de Pâques du mensuel « Cloches de la Dheune » : « que la sonnerie des cloches fut électrifiée pour en faciliter grandement l’usage et financée grâce à la générosité des habitants à travers les animations et les fêtes organisées à St Léger. »

32 C’est en 1958 que fut installée la 4e cloche, elle fut baptisée le 13 mai, en présence de l’Evêque d’Autun,

le parrain a été le Dr Pierre CHAMAGNE maire de St Léger, la marraine Mme BEAUDEQUIN, bienfaitrice. Cette cloche est déjà ancienne, elle a été fondue sous Charles X en 1825.

Pendant des siècles, les cloches ont joué un rôle important dans la vie de nos villages. Elles ont été un instrument de communication essentiel, leurs sonneries, très codifiées, constituaient un langage facilement reconnaissable pour les habitants qui étaient ainsi parfaitement informés des évènements essentiels de la vie de la communauté. Elles avaient à la fois une fonction religieuse, communautaire et familiale:

33 o Elles annoncent les offices, les grandes fêtes religieuses, les événements heureux et d'autres, tristes. o La sonnerie du glas annonce un décès dans la commune o Elles rythment la journée par la sonnerie de l'Angélus: pour les paysans dans les champs, l’angélus marquait surtout le début et la fin de la journée et l'heure de la pause du déjeuner.

Elles alertent également les populations en cas de catastrophe, d'incendie ou d'invasion: en cas de péril, on sonnait le tocsin, ou par exemple en 1914 la mobilisation générale.

34 8 – LES CLES DU CLOCHER OU ST LEGER CLOCHEMERLE

Le 9 mars 1877, le Conseil municipal de St Léger se réunit en séance extraordinaire sous la présidence du maire Denis Zaccharie DAVIOT pour examiner le remplacement de l’horloge du clocher de l’église qui est hors service. Le coût de l’horloge est de 2210 F.

Extrait du Procès Verbal du conseil municipal du 9 mars 1877 (archives départementales de S&L)

La société d’horlogerie est désignée il s’agit des « Frères Girod, horlogers à Morbier dans le Jura.

La nouvelle horloge est installée en mai 1877 dans le clocher

Signatures du maire Zaccharie Daviot et de l’horloger Girod frères (archives départementales de S&L)

35 Description de l’horloge :

« L’horloge aura 2 corps de rouages, elle pourra fonctionner 8 jours pour un remontage de 7 mètres de chute avec un moufflage pour prolonger la desserte des poids, elle sonnera les heures et la demi et répétera les heures sur une cloche de 1000 kgs, elle indiquera les heures et les minutes sur 3 cadrans, l’un en émail placé à l’intérieur servant d’indicateur pour la remise à l’heure, les deux autres placés à l’extérieur du clocher ayant 1,80 m de diamètre »

Le 19 mars 1878 Séance extraordinaire du Conseil Municipal Le Maire, M DAVIOT expose au Conseil, « qu’un conflit regrettable à tous les points de vue soulevé par M LAPLANCHE curé de la paroisse au sujet de la clé du clocher qui avait été remise par l’autorité locale à M MOREAU pour remonter l’horloge de la commune et dont ledit curé s’est emparé en prétendant qu’elle avait été faite sans son autorisation. Le maire fait observer que depuis 1 an que l’horloge a été installée, celle-ci a été remontée régulièrement au moyen de cette clé, et que la conduite de M LAPLANCHE ne saurait être comprise. » Les habitants de la commune étant privés de l’heure donnée par l’horloge.

Le Maire précise qu’il avait écrit une lettre à M le curé pour l’aviser que des travaux allaient commencer pour remplacer l’ancienne horloge hors d’usage. Que le maximum serait fait pour réduire les nuisances consécutives à ces travaux.

36 Voyant que le curé de la paroisse continuait de faire en toutes circonstances acte d’opposition et d’hostilité contre la Municipalité le Conseil Municipal après avoir mûrement délibéré exprime à la majorité de 12 voix sur 14 : « demande en conséquence à M le Préfet d’intervenir auprès de M LAPLANCHE afin qu’il restitue les clés du clocher, pour pouvoir effectuer le remontage de l’horloge réclamé par les habitants ; également d’intervenir auprès de Monseigneur l’Evêque pour obtenir le changement de résidence du Desservant dans l’intérêt de la Commune. » Par la suite, et après de multiples échanges de courriers entre le Maire et le Préfet, le Préfet et le sous-Préfet , entre Préfet et Monseigneur l’Evêque d’Autun Il s’avère que le curé de Couches aurait dit à l’Evêque que : « la clé a été déposé dans un endroit de l’Eglise où elle pouvait être prise par la personne chargée du remontage, il y a plus de 3 semaines »

Apparemment, la Municipalité n’était pas au courant !

Le Curé LAPLANCHE a été Curé de St Léger de 1873 à 1879, remplacé par M POLETTE.

37 9 – LE CLOCHER

On dit que la flèche du clocher imite la forme de la mitre de Léodégard l’évêque d’Autun martyr au VIIe siècle. Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que sa forme renflée vers le milieu, la rend originale et unique en bourgogne. La flèche, constituée de pierres de taille est octogonale. Le clocher daterait du 16e siècle.

L’église de St Léger/Dheune

Pendant le haut moyen-âge et jusqu’au XIe siècle, les évêques doivent prêter serment au roi et aux seigneurs ; en retour ils reçoivent leurs charges et comme tels devaient entre autre, poster des guetteurs au sommet des tours des églises, comme les seigneurs laïques le faisaient au sommet des donjons de leurs châteaux. Ces guetteurs étaient chargés de signaler aux habitants des cités les incendies, les orages, l’approche d’ennemis et beaucoup d’autres

38 choses encore, en faisant tinter des cloches ou souffler dans des trompes.

A partir du XIIe, XIIIe siècle, le pape condamne le rôle laïque du clergé dans la société, et l’église redevient peu à peu le lieu du culte catholique.

L’architecture des clochers va se modifier et prendre l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui, notamment l’élévation des tours en forme de flèches, pour donner au clocher l’impression de s’élancer vers le ciel.

Nous allons voir maintenant les ornementations du clocher.

Pinacle

En architecture, Il s’agit d’un élément décoratif placé au sommet d'une élévation pour marquer l'achèvement de l'axe vertical de la composition architecturale, appelé également clocheton. . Crochet

39 Il s’agit d’éléments décoratifs mais également ont une fonction bien particulière : permettre d’accrocher les échelles et échafaudages nécessaires à l’entretien et la réfection du clocher. En effet, le calcaire employé est un matériau plus fragile aux intempéries et nécessite plus d’intervention d’entretien.

Gargouille N’avez-vous jamais ressenti un sentiment de malaise ou tout simplement un questionnement devant ces créatures étranges? Dans la religion catholique, le mal était le pire ennemi ; il fallait un moyen d'éloigner celui-ci des églises. C'est le but des gargouilles de faire fuir tout esprit malin, et de devenir alors les gardiens du bien. Mais, le premier rôle d’une gargouille, c’est d’évacuer les eaux de pluie à bonne distance des murs. Le principe des gargouilles existe depuis l’antiquité et n’a cessé d’évoluer jusqu’au XIXe siècle. Le mot « gargouille » est composé de la racine « garg » et de l’ancien français « goule » (du latin gula: gueule). Il fait référence au bruit de l’eau restituée par le gosier.

40 Gargouilles

Toutes les gargouilles n’ont pas vocation à être effrayantes, cette gargouille sur le clocher de l’église présente une tête d’ange ou de petite fille. On remarque même un ruban en forme de cocarde dans les cheveux.

41 En 1903, le clocher a été classé comme monument d’Etat par Monsieur le ministre des beaux arts, Mr Chaumée.

42 10 - ŒUVRES D’ART DE L’EGLISE

La chapelle St Léger transformée en musée

Le retable Retable en bois sculpté et peint, en trois parties, représentant le portement de la croix, la crucifixion et la mise au tombeau. Datant du XVIe siècle, école bourguignonne classé le 10/11/1928.

43 La mise au tombeau a été volée en 1965 et fut retrouvée quelques jours plus tard à Montreux grâce à un antiquaire suisse.

Statue de Saint-Léger Statue en bois sculpté et peint (environ 1 mètre de hauteur) datant du XVIe siècle. Très dégradé

44 Christ en faïence de Nevers

Christ faïence de Nevers offert par M Montagnon propriétaire des faïences de Nevers, originaire de St Léger-sur-Dheune.

Jardinière en faïence de Nevers

Triptyque de la vie de St Laurent

Martyre de St Laurent

45 Tableaux peints par Grégoire Guérard en 1522 D’après le curé Thivine, ces tableaux faisaient partie t’un triptyque de l’abbaye de

- La transfiguration du Christ - Saint Laurent faisant l’aumône - Saint Laurent à genoux devant le pape Sixte II après son arrestation - Le martyr de St Laurent

46 Les deux tableaux du triptyque ont été volés en 1976, heureusement retrouvés depuis, en Belgique. Ces tableaux ont été exposés au musée du Louvre du 18 octobre 2017 au 15 janvier 2018 dans le cadre de l’exposition François 1er et l’art des Pays-Bas.

Notre Dame à l’Enfant Statue De l’époque XIXe siècle, en bois peint. Malheureusement dégradée, aurait besoin d’une restauration.

47 Tabernacle en bois doré pour le calice

Chandelier

Fonds baptismaux en pierre

Chapeau en bois pour les fonds baptismaux

48 Les vitraux

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