DEPARTEMENT D’ILLE ET VILAINE

COMMUNE DE BAZOUGES-LA-PEROUSE

AIRE DE MISE EN VALEUR DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE (A.V.A.P.)

DIAGNOSTIC - ORIENTATIONS

DIAGNOSTIC

OCTOBRE 2013

J.CUCARULL

Historien 25 bis, rue des Trente 2 bis, rue du Soleil Levant 35000 56 400 Sainte-Anne D’Auray

SOMMAIRE

I. Objet de l’étude ...... 9

II. Analyse de l’état initial ...... 12

A. Situation et desserte ...... 12

B. Commune et intercommunalité ...... 13

III. LE MILIEU PHYSIQUE ...... 15

A. Le climat ...... 15

B. La géologie ...... 17

IV. REPERES HISTORIQUES ...... 20

A. Les moments clés de l’évolution de la paroisse ...... 20 1. Des origines obscures...... 20 2. La naissance de Bazouges-la-Pérouse au Moyen Age : Eglise et pouvoir féodal ...... 21 a. L’empreinte religieuse ...... 21 b. L'empreinte féodale ...... 21 c. Le bourg : résultante de ces deux facteurs ? ...... 24 3. L'époque moderne : grandeur, décadence et renouveau ...... 26 a. La prospérité du XVIe siècle ...... 26 b. Bazouges dans la tourmente des guerres de religion ...... 27 c. Le beau XVIIe siècle : une prospérité retrouvée...... 28 d. Une richesse confirmée au XVIIIe siècle ...... 29 e. L'organisation du terroir : les fiefs de Bazouges...... 29 4. Le XIXe siècle : modernisation urbaine ...... 30 a. Les vicissitudes des bâtiments communaux ...... 30 b. L'église et le presbytère ...... 33 c. Le cimetière ...... 36 d. Autres édifices ...... 36 e. Modernisations de la ville ...... 37 f. La refonte de l'espace rural : la modification et la construction de chemins ...... 39

V. ANALYSE PAYSAGERE ...... 53

A. Le contexte environnemental du Pays de Fougères ...... 53 1. Relief et hydrographie ...... 53 2. Les espaces naturels majeurs ...... 55 3. Les perméabilités biologiques reconnues ...... 56 a. Corridors biologiques ...... 56 b. Chiroptères ...... 57 4. Développement touristique et valorisation des espaces naturels ...... 58

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 2 / 165 B. Le paysage de la commune ...... 59 1. Relief et réseau hydrographique ...... 59 2. Les espaces naturels majeurs à préserver ...... 60 3. Les zones humides et cours d’eau ...... 63 4. Structure agraire et maillage bocager ...... 65 a. Un secteur d’exception au Nord-Ouest ...... 66 b. L’importance des haies et des talus ...... 67 5. Implantation du bâti ...... 69 6. Réseau routier ...... 71 7. Chemins inscrits au PDIPR ...... 73 a. Circuits équestres ...... 74 b. Circuits pédestres ...... 75 c. Conclusion...... 76 8. Petit patrimoine ...... 77 a. Croix ...... 78 a. Calvaire ...... 79 b. Fours à pain...... 79 c. Moulins ...... 79 d. Chapelles ...... 80 9. Le Château de La Ballue ...... 81 10. Conclusion ...... 82

C. Vues et fonctionnalités ...... 84 1. Carte des relations visuelles avec le grand paysage ...... 84 2. Au sud, des réciprocités visuelles majeures ...... 85 a. Vues principales ...... 85 b. Vues secondaires ...... 93 3. Au Nord, vues dynamiques et paysage semi-ouvert ...... 94 a. Vues dynamiques ...... 95 b. Paysage semi-ouvert ...... 99 c. Approche du bourg ...... 100 4. Vues internes ...... 102 a. Les ouvertures visuelles sur la campagne ...... 102 b. Paysage urbain ...... 104 c. Arrière-cours et jardins ...... 107 d. Passages en traverse ...... 110 e. Arbres remarquables ...... 110

VI. Orientations environnementales et paysagères ...... 112

VII. ANALYSE URBAINE ...... 115

A. La structure viaire ...... 115

B. Les évolutions parcellaires ...... 118

C. Typologie et chronologie du bâti...... 122

D. La forme des parcelles et leur occupation ...... 123

E. Eléments de typologie du bâti urbain ...... 124 1. Gabarits ...... 126 2. Implantation par rapport à l’espace public ...... 126

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 3 / 165 3. Toitures ...... 126 4. Matériaux ...... 127 5. Percements, encadrements ...... 127 6. Détails architecturaux ...... 127 7. Couleurs ...... 128 8. Eléments « hors type » ...... 128 9. Eléments d’accompagnement ...... 128 10. Portes, cheminées, étals, et autres éléments singuliers de Bazouges ...... 129 11. Les édifices remarquables en centre bourg ...... 130 a. La maison du Procureur...... 130 b. La maison à pans de bois XVI°...... 130 c. Les autres édifices ...... 131 12. Les vitrines, devantures et enseignes...... 132 13. Les sols et leurs traitements...... 133

F. Le bâti rural ...... 134 1. Gabarits et toitures ...... 134 2. Matériaux ...... 135 3. Percements, encadrements ...... 135 4. Détails architecturaux ...... 135 5. Eléments « hors type » ...... 136

VIII. Documents annexes ...... 139

A. Annexe 1 : Liste des sites archéologiques repérés sur la commune d’après la base de données du Service Régional de l’Archéologie consultée le 2 novembre 2010...... 139

B. Annexe 2 : terres dépendant de l'église en 1795 ...... 139

C. Annexe 3 : Texte de l’arpentage de 1676 ...... 139

D. Annexe 4 : Taille des parcelles d’après l’arpentage de 1676 ...... 139

E. Annexe 5 : Ilots d’arpentage établis en 1676 ...... 139

F. Annexe 6 : Evolution de la population de Bazouges depuis 1794 ...... 139

G. Annexe 7 : Etude préalable au Contrat Territorial « Milieux aquatiques » du Moyen Couesnon (CDROM)...... 139

H. Annexe 8 : Inventaire des zones humides et des cours d’eau (CDROM) ...... 139

I. Annexes 9 : petit patrimoine APPAC 1987 (CDROM) ...... 139

IX. Sources ...... 161

A. Bibliographie historique ...... 161

B. Documents d’urbanisme et études précédentes ...... 165

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 4 / 165 CARTES Carte 1- géologie ...... 17 Carte 2- Repérage des croix de la paroisse de Bazouges effectuée par l’APPAC en 1987 ...... 50 Carte 3-SCOT Pays de Fougères - RDP ...... 53 Carte 4-SCOT Pays de Fougères - DOG ...... 55 Carte 5-SCOT Pays de Fougères - RDP ...... 56 Carte 6-SCOT Pays de Fougères - RDP ...... 57 Carte 7-SCOT Pays de Fougères -DOG ...... 58 Carte 8-Fond IGN Scan 25 - Relief et hydrographie ...... 59 Carte 9-Fond IGN Scan 25- Espaces naturels majeurs ...... 60 Carte 10-Zones humides et des cours d’eau potentiels sur la commune de Bazouges‐ la Pérouse .... 64 Carte 11-Fond IGN Scan 25 – structure agraire ...... 65 Carte 12-Fond IGN Scan 25 / cadastre numérisé 2008 ...... 69 Carte 13- Fond IGN Scan 25 / Réseau routier ...... 71 Carte 14- Chemins inscrits PDIPR ...... 73 Carte 15- Circuits équestres ...... 74 Carte 16- Circuits pédestres ...... 75 Carte 17-Croix recensées en 1987 par l’APPAC ...... 78 Carte 18- Vues 8 à 10 ...... 93 Carte 19- vues dynamiques et paysage semi-ouvert ...... 94 Carte 20- Emplacement des vues 14 ; 15 ;16...... 99 Carte 21- Vues internes / ouvertures visuelles sur la campagne ...... 102 Carte 22- Paysage urbain ...... 104 Carte 23- Passages en traverse ...... 110 Carte 24- Cadastre de 1826 avec le tracé de la rue de la Motte actuelle ...... 119 Carte 25- Cadastre actuel ...... 120 Carte 26- Typo-chronologie du bâti en centre-bourg ...... 121 Carte 28- Forme des parcelles ...... 123

PROFILS Profil 1-Bazouges – St Remy ...... 87 Profil 2-Bazouges - ...... 89 Profil 3- Bazouges – Bois de Pontavive ...... 90 Profil 4- Bazouges – Limite Ouest ...... 92 Profil 5- Forêt Villecartier - Bazouges ...... 96 Profil 6- Bazouges - Cucé ...... 98 Profil 7- Arrière-cours et jardins ...... 107

PHOTOGRAPHIES Photographie 2- Un bel appareillage de pierres de taille ...... 18 Photographie 1- Un affleurement granitique au nord de Bazouges – secteur du Gros Chêne ...... 18 Photographie 3- De nombreux indices de remploi ...... 45 Photographie 4-Le Couesnon - juin 2011 - secteur du Bas Jugué ...... 54 Photographie 5-Forêt domaniale de Villecartier ...... 61 Photographie 6- Vue vers l’Ouest depuis Cucé...... 62 Photographie 7-Boisements et fond de vallon : « La Vallée ». Vue depuis le clocher de l’Eglise ; vue vers l’Ouest...... 62 Photographie 8- Les abords du Couesnon à l’Est de la commune ...... 62 Photographie 9- Boisements et haies bocagères denses. Vue vers l’Ouest...... 63 Photographie 10- Structure agraire ...... 66 Photographie 11- VC N°10 : vue sur le cloisonnement des parcelles...... 66 Photographie 12-RD796, secteur de Vaugarny...... 67 Photographie 13-RD798, vue sur les champs amonts depuis le croisement D798 x D313...... 68 Photographie 14-Vue sur le secteur du Bas et Haut Tréhin, depuis le lieu dit de « La Bourdinais »..... 68

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 5 / 165 Photographie 15-Vue sur le secteur du « Haut Houx »...... 68 Photographie 16-Circuits équestres ...... 76 Photographie 17-La pile du Gué du Sud ...... 77 Photographie 18- Calvaire et cimetière de Bazouges-la-Pérouse ...... 79 Photographie 19-Moulin de Villecartier ...... 79 Photographie 20- Chapelle « La Pöetevinière » ...... 80 Photographie 21- Château et jardins de La Ballue...... 81 Photographie 22- Les vues hautement qualitatives depuis les jardins de La Ballue ...... 81 Photographie 23-Relations visuelles avec le grand paysage ...... 84 Photographie 24- Jardin vu depuis la rue du Maine ...... 107 Photographie 25- La rue de l'église ...... 115 Photographie 26- La rue des Douves ...... 116 Photographie 27- La Rue de l'église aujourd'hui ...... 118 Photographie 29- Polychromie sur pans de bois ...... 128 Photographie 30- Certains enduits sont au ciment ...... 128 Photographie 31-Un muret en péril ...... 128 Photographie 32- La maison du Procureur ...... 130 Photographie 33- Une boutique ancienne ...... 132 Photographie 34- Quelques vitrines et devantures commerçantes ...... 132 Photographie 35- Le Gros Chêne (XVI° s) ...... 134 Photographie 36- Un bel appareillage en pierres de tailles ...... 135 Photographie 37- Des percements harmonieusement répartis ...... 135 Photographie 38- Les jambages élargis à la base ...... 135 Photographie 39- Un œil-de-bœuf ouvragé ...... 135 Photographie 40- Un palâtre ...... 135 Photographie 41- Le Gué du Sud (XVI° - XVII°s.) ...... 136 Photographie 42- La Ballue (XVII° - XVIII° s.) ...... 136 Photographie 43- Terrasse-jardin de La Ballue ...... 136 Photographie 44- Le porche fortifié médiéval de Martigné ...... 137 Photographie 45- Beauvais a des allures de malouinière...... 137 Photographie 46- Boutlande (XIX° s.) ...... 137

VUES Vue 1- Vue aux abords de la RD 90 – Entre St Rémy du Plain et Bazouges-la-Pérouse...... 85 Vue 2- Vue aux abords de la RD 90 ...... 86 Vue 3- vue depuis la RD 175 au niveau de ...... 88 Vue 4- vue aux abords de la RD 18 ...... 88 Vue 5- Le Haut Jugué, vue panoramique...... 91 Vue 6- Vue semi-panoramique sur la Vallée du Couesnon depuis le Château de La Ballue...... 91 Vue 7- Vue semi panoramique vers le Sud-Est et le Sud ...... 91 Vue 8- Secteur La Hyais ...... 93 Vue 9- Secteur de Beauvais ...... 93 Vue 10- Secteur Taille-pied -Pinderie ...... 93 Vue 11- Aux abords du lieu dit « Le Gros Chêne »...... 95 Vue 12- Aux abords du lieu dit « La Chauffetais » ...... 95 Vue 13- Lieu dit « Les Quatres Croix » ...... 97 Vue 14- Boisements et bocage dense ; repéré comme « Espace naturel majeur à préserver »...... 99 Vue 15- Entre les lieux dits « Bois Robert » et « Poëtevinière » ...... 99 Vue 16- Entre les lieux-dits « les Loges » et « la Cordonnais » ...... 99 Vue 17- Entrée de bourg Nord ...... 100 Vue 18- Entrée de bourg Sud ; RD90 X RD91 ...... 100 Vue 19- Entrée de bourg Est ; RD 796 ...... 101 Vue 20-Entrée de bourg Ouest ...... 101 Vue 21- Cimetière, vue vers le Sud ...... 102

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 6 / 165 Vue 22- Abords RD 90, vue vers le Sud-Est ...... 103 Vue 23- Abords RD 796, vue vers l’Est ...... 103 Vue 24- Echappées visuelles vers le Nord ...... 103 Vue 25- Vue depuis le clocher de l’église / rue en ligne brisée...... 105 Vue 26- Vue depuis le clocher de l’église...... 106 Vue 27- Rue du Maine ...... 108 Vue 28- Jardins privés - Rue du Maine ...... 108 Vue 29- Jardins privés - Rue du Maine ...... 108 Vue 30- Rue des Douves ...... 109 Vue 31- Détails Rue des Douves ...... 109

CARTES POSTALES ANCIENNES Carte postale ancienne 1- La halle métallique et l'ancienne mairie au début du XX° s...... 118 Carte postale ancienne 2- Transformation du bâti ...... 122 Carte postale ancienne 3- Une belle vue de la rue de l'église au début XX° s...... 126

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OBJET DE L’ETUDE

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 8 / 165 I. OBJET DE L’ETUDE

INTRODUCTION ET OBJECTIFS DE L’A.V.A.P.

Par délibération en date du 27 Juin 2008, le conseil municipal de Bazouges-la-Pérouse a décidé de mettre à l'étude une Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP).

Les AVAP ont été instituées par la loi Grenelle II1 du 12 juillet 2010 en remplacement des Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP)2.

Consciente de la richesse de son patrimoine bâti et de la qualité de ses paysages, la commune souhaite en effet prendre des mesures de protection pour préserver et mettre en valeur ce patrimoine ainsi que son environnement. Cette décision repose sur plusieurs constats et poursuit les objectifs suivants :

. LA VALORISATION DU PATRIMOINE BATI ET PAYSAGER

Construit sur un éperon granitique, le bourg de Bazouges-la-Pérouse domine un vaste panorama portant sur presque 360°, pouvant s’étendre par bonnes conditions météorologiques sur plusieurs kilomètres. La sensibilité visuelle de ces panoramas rend aujourd’hui nécessaire une certaine vigilance pour l’inscription des constructions nouvelles dans ces sites, qui, malgré quelques altérations ponctuelles, ont conservé l’essentiel de leurs qualités paysagères. Bazouges-la-Pérouse recense par ailleurs de nombreuses constructions qui s’échelonnent entre les XVIe et XVIIIe siècles. Les qualités architecturales de certaines maisons et l’homogénéité de certaines typologies témoignent encore d'une période économique et culturelle florissante et prospère. Enfin, la morphologie urbaine de Bazouges-la-Pérouse présente un caractère « ramassé » et fortement urbain qui confère au bourg une véritable physionomie de petite cité, qu’il convient de valoriser. L’AVAP a pour objectif d'éviter la propagation des altérations sur les constructions qui sont restées intactes et d'améliorer celles qui ont été fortement endommagées.

1 - La loi « Grenelle II », ou loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement est la loi française qui complète, applique et territorialise une loi votée l'année précédente, dite « Loi Grenelle I » (précédemment adoptée en octobre 2008 et validée le 11 février 2009. Cette précédente loi Grenelle I déclinait en programme les engagements du « Grenelle de l'Environnement ». Elle est une loi programmatique ; de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle des 268 engagements de l'État et de la nation (Trame Verte et Bleue, l’agriculture à Haute Valeur Environnementale, primauté du principe de prévention des déchets...) retenus parmi les propositions plus nombreuses encore faites en 2007 par les ateliers du Grenelle de l'environnement. Elle les a organisé et reformulé juridiquement.

2 - En , une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP) est un dispositif instauré par la loi de décentralisation du 7 janvier 1983, dont le champ fut étendu par la « loi paysages » du 8 janvier 1993, et qui constitue depuis le 24 février 2004 l'article L642 du Code du patrimoine. Elle a pour objet d'assurer la protection du patrimoine paysager et urbain et mettre en valeur des quartiers et sites à protéger pour des motifs d’ordre esthétique ou historique en exprimant l'ambition d'améliorer la notion de champ de visibilité (« périmètre de 500 m » aux abords d'un monument historique) en lui substituant un « périmètre intelligent ». Le 12 juillet 2010, les ZPPAUP ont été remplacées par les Aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 9 / 165 . UNE CLARIFICATION DES REGLES ADMINISTRATIVES

La commune ne possède pas moins de 3 édifices qui font l'objet d'une inscription à l’inventaire des Monuments Historiques :  2 maisons en centre bourg ;  Le château de la Ballue. Les servitudes réglementaires liées aux périmètres de protections de ces monuments englobent l’ensemble du village ainsi que ses abords. Ces servitudes sont parfois incomprises par les pétitionnaires, en particulier lorsque la notion de co-visibitité n'est pas significative. L'établissement d'une AVAP est donc l'occasion d'établir un périmètre de protection plus pertinent et plus objectif et aussi de clarifier les prescriptions architecturales.

. UNE MAITRISE DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

La commune n’est pas actuellement confrontée à une grande pression foncière, ce qui pourrait s’avérer être un atout pour une politique de protection et de mise en valeur. Par ailleurs, située à 25 minutes du Mont Saint-Michel, 15 minutes de (Bretagne Romantique), et à 45 minutes de la Côte d’Emeraude ainsi que de Rennes, la commune explore plusieurs pistes de développement touristique et économique pour accueillir de nouveaux habitants (Le Village - Site d’Expérimentation Artistique, Label des Petites Cités de Caractère …). Elle souhaite également se doter à terme d'un document d'urbanisme (PLU) compatible avec l’AVAP. Sans interdire toutes constructions et aménagements dans ces espaces privés, l’AVAP s'attachera toutefois à contenir les excès ou les disparitions irrémédiables. Elle veillera au maintien et à la pérennité de l'équilibre entre les espaces bâtis et paysagers.

. LA PRESERVATION DES ESPACES PUBLICS

Le bourg de Bazouges-la-Pérouse est caractérisé par des espaces publics aux ambiances variées et fortement urbaines où les murs (de clôture, de soutènement…) jouent un grand rôle. Cette caractéristique découle de la topographie, de la vocation agricole et marchande du village, mais aussi de ses origines médiévales et de sa morphologie « fortifiée ». L’AVAP est donc l'occasion de réfléchir à préserver ces caractéristiques sans pour autant dénaturer les espaces publics originels du village.

Par ailleurs, face aux contrastes urbains qu'affichent les quartiers pavillonnaires par rapport au centre ancien, l’AVAP recherchera à qualifier les transitions entre ces deux types d'urbanisation.

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ANALYSE DE L’ETAT INITIAL

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 11 / 165 II. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL A. Situation et desserte

La commune de Bazouges-la-Pérouse est située dans le département d’Ille et Vilaine, en région Bretagne. Le territoire communal couvre une superficie totale de 5 800 ha. La commune fait partie du Pays de Fougères et du Canton d’Antrain. Elle est accessible par les grands axes suivants :

- L’A84 qui dessert Rennes et Fougères. - La N137 qui relie Rennes à St Malo. - La N176 qui dessert Dol de Bretagne et Pontorson. - La D90 permet d’atteindre le bourg par l’axe Nord-Sud. - La D796 permet d’atteindre le bourg par l’axe Est-Ouest. - La D155, qui relie Fougères (A 84) à Dol de Bretagne.

Dol de Bretagne Pontorson N176 D 155

Antrain

Bazouges-la-Pérouse

D796 A84

Combourg D90

Fougères N137

RENNES

Bazouges-la-Pérouse - Dol de Bretagne : 0h24 – 23 km Bazouges-la-Pérouse – Combourg : 0h15 – 15 km Bazouges-la-Pérouse – Pontorson : 0h20 – 19 km Bazouges-la-Pérouse – Antrain : 0h11 – 9.3 km Bazouges-la-Pérouse – Fougères : 0h35 – 35 km Bazouges-la-Pérouse – Rennes : 0h49 – 45 km

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 12 / 165 B. Commune et intercommunalité

La commune de Bazouges-la-Pérouse fait partie du canton d’Antrain.

Antrain Communauté est un établissement public de coopération intercommunale. La communauté compte environ 9 200 habitants et regroupe 10 communes :

 Antrain,  Bazouges-la-Pérouse,  Chauvigné,  La Fontenelle,  Marcillé-Raoul,  Noyal-sous-Bazouges,  Rimou,  Saint-Ouen-la-Rouërie,  Saint-Rémy-du-Plain  Tremblay.

Située au nord-est du département de l’Ille-et-Vilaine, la Communauté de Communes est à proximité des grands pôles de Rennes, Fougères, Saint Malo et du Mont Saint Michel.

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MILIEU PHYSIQUE

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 14 / 165 III. LE MILIEU PHYSIQUE

A. Le climat

En raison de sa situation géographique, la commune de Bazouges-la-Pérouse est soumise à un climat océanique, quasi maritime, aux écarts de température modérés et globalement doux : les hivers ne sont jamais très froids, et les étés rarement caniculaires. Les précipitations sont également modérées et bien réparties au cours de l’année. La topographie du territoire et son altitude relative exposent cependant la commune à des écarts assez significatifs de température par rapport à d’autres zones géographiques : littoral, bassin Rennais…

Heures d’ensoleillement

Température Maximum (°C)

Température Minimum (°C)

Humidité relative

Courbe des températures , région de

Le relief relativement accidenté du territoire communal et l’exposition des versants modifient toutefois ponctuellement ces facteurs météorologiques.

Ainsi, le versant sud bénéficie d’une situation privilégiée s’agissant de l’ensoleillement, ce qui explique probablement le fait que l’urbanisation se soit préférentiellement développée dans ce secteur. Il est en revanche soumis aux vents dominants Ouest-Sud-Ouest.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 15 / 165 Journées avec précipitations

Pluviométrie , région de Dinard

Le versant nord, moins touché par les vents car à l’abri de l’éperon rocheux sur lequel s’est implanté le bourg, est lui aussi le lieu d’implantation d’habitations, mais dans une moindre mesure.

Distribution géographique des vents.

Direction du vent (2000-2008) , région de Dinard

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 16 / 165 B. La géologie

Le bourg originel s’est implanté au sommet et sur le bord d’une lentille granitique datant d’environ 600 millions d’années, s’étirant entre les estuaires de la Rance et du Couesnon. La roche mère est souvent affleurante, et d’une teinte beige sombre localement, à Bazouges-la- Pérouse en particulier.

On observe ainsi deux grands ensembles géologiques dont il conviendra de mesurer l'impact sur le bâti de la commune : un substrat granitique au Nord et des terrains schisteux au sud, auxquels il faut ajouter des porphyres au nord-est3.

Il est frappant de constater combien, à Bazouges, la nature du sous-sol a façonné et modelé, presque autant que l’histoire ou les données climatiques élémentaires, ce qui se voit au-dessus : paysages, type d’économie agricole, architecture…

L’épaisseur de la couche superficielle de sol est par exemple relativement faible dans la partie nord du territoire communal, ce qui expliquerait aussi bien la présence de nombreux petits cours d’eau (« chevelu ») en raison de l’imperméabilité des couches profondes, que le type d’exploitation des sols dominant sur la commune, à savoir prairies, forêts et bois. Le bocage traditionnel y est encore très présent et très serré, les parcelles y sont petites et essentiellement consacrées à l’élevage (pâtures…) ou à l’exploitation du bois (Villecartier).

Au sud en revanche, les parcelles sont plus grandes (remembrement), le bocage a été profondément remanié, et un sol un peu plus profond permet des cultures variées. Les vues très longues y sont dominantes.

Bazouges -la -Pérouse

Carte 1: Structure géologique(Fond BRGM)

3 - OGEE et A.MARTEVILLE et P. VARIN, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, nouvelle édition revue, tome 1, Rennes, 1843, p. 75

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 17 / 165 Photographie 1- Un affleurement granitique au nord de Bazouges – secteur du Gros Chêne

Par ailleurs, et en toute première approche, l’architecture permet aussi de « lire » le sous-sol : il semble que l’usage de pierres de tailles régulières en granit soit plus fréquent dans la partie nord de la commune, alors que l’emploi du schiste a été pratiquement exclusif en appareillage au sud du territoire communal, plus ou moins associé alors au granit en linteaux (appelés « palâtres » localement, ils sont parfois abondamment sculptés) appuis de baies, encadrements ou chaînages d’angles.

Photographie 2- Un bel appareillage de pierres de taille

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REPERES HISTORIQUES

Avertissement :

Le cadre de la mission qui nous a été confié consistait à repérer les éléments forts de l'histoire de la commune de Bazouges-la-Pérouse pour comprendre son organisation actuelle. Il ne s'agit pas de retracer une histoire générale de la commune, ce qui a déjà été fait récemment4. Il s'agit de mettre en évidence dans cette histoire les grandes phases qui ont structuré la ville et le territoire en dépendant sans rentrer dans les détails anecdotiques qui ont pu marquer son histoire.

4 - par Pierre PESSELIER, Le Pays Bazougeais dans l'Histoire. Région de Bazouges-la-Pérouse en haute Bretagne, imprimerie de la manutention, Mayenne, 1986.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 19 / 165 IV. REPERES HISTORIQUES

A. Les moments clés de l’évolution de la paroisse

1. Des origines obscures

Les origines de Bazouges-la-Pérouse sont obscures. « Nous n'avons aucune donnée, dit Maupillé, sur l'origine et les commencements de cette petite ville. Tout porte à croire qu'elle est très ancienne et qu'elle remonte à une époque antérieure à l'établissement de la plus grande partie de nos paroisses rurales. » Les traces d'occupation anciennes, pré- et protohistoriques repérées par prospection confirment cette impression. En consultant la base de données du service régional de l’archéologie5, on s’aperçoit qu’il y a une occupation significative sur le territoire à l’époque gallo- romaine (Annexe 1) mais il serait hasardeux d’aller plus loin en l’absence de prospections systématiques. Certaines interprétations peuvent d’ailleurs être discutées comme la trace d’un pont gallo-romain au lieu-dit Leurmont. A cette époque on pensait expliquer l'implantation d’un bourg à Bazouges-la-Pérouse par une continuité avec l'époque gallo-romaine. Cette hypothèse semble à rejeter en l'état actuel de nos connaissances. Bien que privé de la proximité immédiate de cours d'eau importants, Bazouges-la-Pérouse possède néanmoins une situation assez privilégiée. Dès l'époque gallo-romaine, c'était un carrefour de voies de communication qui menaient de Rennes à Avranches et de Jublains à Aleth6. Le premier indice de l’ancienneté du bourg est fourni par le nom de la paroisse. Il dérive du bas-latin basilica, balsogia, employé au moyen-âge pour désigner une église desservie par des moines7. Ce toponyme n’est pas isolé. On en trouve deux autres : Bazouges-sous-Hédé et Bazouges sur la commune de Gévezé. Etant donné leur ancienneté, on a souvent associé les toponymes de Bazouges avec celui de (ad fines), pour émettre l’hypothèse d’un glissement vers l'Est de la frontière entre les riedones et les coriosolites au cours du Bas Empire à partir des années 4108. Il est fréquemment associé à l’existence d'une « halle de marché » à la limite de deux cités9. Il est donc prudent de conclure avec Maupilé : « Peut-on induire de là qu'elle remonte jusqu'aux Romains et qu'elle doit l'existence à une de ces villa qui étaient chez eux le dernier terme de l'agglomération civile, et qu'ils auraient élevées aux jours de leur occupation ? En l'absence de toute autre indication et surtout de tout vestige d'antiquités romaines dans la ville de Bazouges-la- Pérouse et dans les lieux circonvoisins – et malgré la présence d’une borne miliaire en forêt de Villecartier - nous n'oserions pas hasarder une telle conclusion ; nous nous permettrons seulement de dire que les faits connus autorisent cette conjecture : que les intérêts civils aussi bien que les intérêts religieux ont concouru à sa formation »10. Dès son origine Bazouges-la-Pérouse aurait donc eu la double particularité d'être localisée près d'une frontière de civitas et d'avoir été un lieu de marché. Mais force est de constater qu’on est

5 - Nous en donnons la liste en annexe. 6 - Alain PROVOST et Gilles LEROUX, Carte Archéologique de la Gaule. L’Ille-et-Vilaine 7- Quant au nom de Pérouse, ce serait une déformation du mot pierreuse donné comme surnom à cette paroisse et tiré de la nature rocheuse de son sol, à moins qu'on ne veuille y voir une allusion au culte de saint Pierre, patron de la paroisse. Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, tome 4, p. 121. 8 - Louis PAPE, la Bretagne romaine, Rennes, Ouest-France Université, 1995, p. 23-25. 9 - Jean-Pierre BRUNTERC'H, « Géographie historique et hagiographie : la vie de saint Mervé ». In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-âge, Temps modernes T. 95, N°1. 1983. p. 14 ; F. MERLET, « La formation des diocèses et des paroisses en Bretagne antérieure aux immigrations bretonnes », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 30, 1950, p. 5-61 ; 31, 1951, p. 137-160 ; J. SOYER, « Les « basilicae » de la « civitas carnutum », Revue des études anciennes, 23, 1921, p. 219-220 ; Ph. DAIN, « Les frontières de la cité des Andes », Annales de Bretagne, 75, 1968, p. 180-181. 10 - Notice historique sur les paroisses du canton d'Antrain, p. 35.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 20 / 165 là dans le domaine des spéculations. « En réalité cet enchevêtrement de théories traduit la pénurie des sources11 ».

2. La naissance de Bazouges-la-Pérouse au Moyen Age : Eglise et pouvoir féodal

a. L’empreinte religieuse

Une première église fut construite au VIIe siècle à l'emplacement de la partie sud de l'actuelle construction. Cette date ancienne induit une présence humaine déjà conséquente. Même si les paroisses ne sont pas, avant le XIIIe siècle, des territoires aux limites bien circonscrites sur lequel habite une population placée sous l'autorité d'un prêtre, l'église rurale est alors un enjeu important autour duquel se cristallise l'organisation religieuse, économique et politique de la société rurale12.C’est donc un indice qui montre que l’emplacement de Bazouges-la-Pérouse constituait alors un enjeu de contrôle sur la région. Cette première église dépend du monastère de Dol. A la fin du IXe siècle, l'archevêque de Dol, qui voulait montrer son emprise sur le territoire, fit élever, contre le précédent bâtiment, un second édifice qui devint église paroissiale, l’autre étant occupé par des religieux prébendés de Dol. Ce nouvel édifice avait un sol plus bas d'une soixantaine de centimètres que celui de son voisin. C'est donc à partir de cette époque, et jusqu'au XIXe siècle, que l’on va distinguer haute (au Sud) et basse église (au Nord). Donc, deux clergés coexistent : des moines installés dans la haute église et un curé desservant la basse église qui est l'église paroissiale. A cette époque, presque toutes les églises sont possédées par des laïques car une église paroissiale était une source importante de revenus13.

b. L'empreinte féodale

 Un revenu pour l'Eglise

Vers l'an 1024, Auffroy, fondateur du château et de la ville de Fougères, construisit dans l'enceinte même de son château une église dédiée à Notre-Dame. Il en confia le service à un collège de quatre chanoines, auxquels il abandonna la moitié des revenus de l'église et de la ville de Bazouges-la-Pérouse, consistant principalement dans les droits de marché, fournage, de pasnage et de cens. Cette date correspond assez précisément à l'apparition, dans la première moitié du XIe siècle, de bourgs nouveaux un peu partout. Ils sont étroitement liés à la fois à l'essor démographique, à l'augmentation de la production et des échanges ainsi qu'à l'établissement de pouvoirs nouveaux. Leur localisation dépendit de facteurs très variés. Presque toutes les agglomérations nouvelles grandirent le long des voies de communication, de préférence à un carrefour, qu'il s'agisse du croisement de deux ou de plusieurs voies de terre ou mieux encore de la route terrestre avec un cours d'eau14. A Bazouges-la-Pérouse, la localisation en haut d'une colline qui domine un vaste espace et le croisement routier expliquent cette implantation. A supposer que le marché qui pouvait exister dans l'antiquité continue à fonctionner, il ne devait être, cas général alors, que très intermittent15. Bazouges-la-Pérouse constitue néanmoins un lieu de marché suffisamment développé pour être d'un certain rapport. Très vite, cette église et ses

11 - Jean-Pierre BRUNTERC'H, op. cit., p. 19. 12 - Charles MERIAUX, « Les cadres ecclésiastiques », in Pouvoirs, églises et société dans les royaumes de France, Bourgogne et Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110); ed. Ellipses, Paris, septembre 2009, p. 78-80. 13 - André CHÉDEVILLE et Noël-Yves TONNERRE, La Bretagne féodale, Rennes, Ouest-France Université, 1987, p. 247. 14 - André CHÉDEVILLE et Noël-Yves TONNERRE, op. cit. p. 393. 15 - Michel DUVAL, Foires et marchés en Bretagne, de l'antiquité à la fin de l'Ancien Régime, éd. Royer, 2001, p. 60.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 21 / 165 biens concédés deviennent donc l'objet de convoitises de la part des grandes abbayes de l'ouest. Main, fils d'Auffroy et seigneur de Fougères après lui, promit aux Bénédictins de Marmoutiers de leur donner son église Notre-Dame de Fougères, si jamais les chanoines qui l'occupaient venaient à en être dépossédés. Cela correspond à un mouvement de réforme qui donne une place plus importante aux moines et aux abbés réguliers dans le gouvernement des biens monastiques, au détriment des chanoines réguliers, clercs vivants en communautés et des abbés laïcs16. Raoul 1er, seigneur de Fougères, fils et successeur de Main, renouvela à Barthélémy, abbé de Marmoutiers, l'engagement qu'avait pris son père. Mais quelque temps après, sans qu'on sache pour quelle raison, il retira aux chanoines l'église de Notre-Dame et la donna aux moines de Saint-Florent de Saumur. Cela participait des rivalités existantes entre ces grandes abbayes ligériennes. Les religieux de Marmoutiers rappelèrent les engagements pris envers eux par les seigneurs de Fougères. Mais ils finirent par s'entendre avec leurs confrères de Saint-Florent, qui renoncèrent finalement en leur faveur à la possession de Notre-Dame de Fougères. Il faut imaginer derrière ces mouvements des transactions et des contreparties à une échelle plus large. Ce conflit de pouvoir spirituel se double d'un conflit pour contrôler le temporel. Bazouges-la- Pérouse n'apparaît alors que comme un pion, dont l'importance n'est jamais indiquée, sur un échiquier à l'échelle plus large. Raoul se montra d'abord mécontent de cette transaction car les moines étaient passés par dessus son pouvoir. Il refusa de livrer à Marmoutiers l'église en question, déclarant n'y vouloir plus ni chanoines, ni religieux, mais de simples prêtres séculiers ne dépendant que de lui. Toutefois le besoin d'argent le fit changer encore une fois de résolution, et moyennant la somme de 225 livres qu'ils consentirent à lui prêter à cette condition, les moines de Marmoutiers furent mis par lui en possession de Notre-Dame de Fougères, qu'ils unirent à leur prieuré de la Trinité de cette ville. Raoul leur confirma en 1092 tous les avantages qui avaient été faits à cette église par son père et son aïeul dans la paroisse de Bazouges-la-Pérouse ; il y ajouta une ouche de terre dans cette paroisse, le moulin d'Arzon avec la mouture de tous les habitants du bourg, et une mesure de terre dans le voisinage.17 Finalement c’est l'abbaye de Rillé qui va hériter de l’église de Bazouges-la-Pérouse. Les augustins prirent possession, en 1163, des deux églises de Bazouges-la-Pérouse (haute et basse) et y fondèrent un prieuré-cure. Pour faciliter le passage d'un édifice à l'autre, les religieux firent remplacer les grilles par un escalier de quatre marches sur toute la longueur de l'église. Le prieuré de Bazouges fut occupé par un chanoine régulier de Rillé jusqu'à la Révolution. A la fin du XIIe siècle, le prieur-recteur entame la reconstruction de l'église, tâche que ses successeurs poursuivront jusqu'à la fin du XVIe siècle. La taille de l'édifice gothique (40 m. environ de longueur pour une largeur de près de 43 m) prouve que les revenus fournis par la population bazougeaise devaient être conséquents, ce qui suppose une certaine aisance locale. Les nefs du « Sacré Cœur » et « Sainte Anne » coûtèrent 1 411 livres.

Pour assurer ses revenus, l’abbaye avait reçu de son fondateur un certain nombre de biens en Bazouges, qui montre l’emprise du clergé sur la population : une dîme, une métairie, et la moitié des cens de cette ville, la moitié du four banal, du moulin et du marché18. Mais lorsque le prieuré de Bazouges fut établi, les biens qu'il avait reçus furent partagés entre l’abbaye de Rillé et le prieuré19. Ainsi, frère Guy Le Maistre déclare en 1678 que le temporel de

16 - Isabelle ROZE, « Les réformes monastiques », in Pouvoirs, églises et société dans les royaumes de France, Bourgogne et Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110); éd. Ellipses, Paris, septembre 2009, p. 136- 137. 17 - Il y joignit également le don de la moitié de l'église de Vieux-Vy, la totalité de l'église de Sens, la réserve de la dîme du blé, le quart de l'église de la Bazouge-du-Désert, de toute l'église Saint-Nicolas de Fougères, et enfin la dîme de tous les droits de passage, pasnage, mouture et fournage qu'il percevait dans toutes ses possessions D'après Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique ..., op. cit., tome 2, 1885, p. 595-596. 18 - DOM MORICE, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 651. 19 - En 1564 le prieur-recteur commendataire de Bazouges, Robert de la Châsse, chanoine de Rennes, déclara que tous les revenus de son prieuré n'atteignaient pas 400 livres. Guillotin DE CORSON, Pouillé historique ..., op. cit., tome 2, 1885, p. 615-616.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 22 / 165 son prieuré de Bazouges comprend, pour ne s’en tenir qu’aux biens immobiliers, la maison priorale et ses dépendances (colombier, grange, cour et jardins) ; une prairie située au dessous de la ville, appelée le Pré-au-Prieur, contenant près de 9 journaux (un journal = 33,33 ares) ; quatre autres pièces de terre, restes d'un domaine plus considérable aliéné au XVIe siècle. La même année, l’abbé de Rillé Pierre d'Espinose déclare qu'il possède le fief de la Barre ; la moitié de la coutume et du cens de la ville ; la moitié de son four à ban et la moitié du moulin à vent d'Arczon20.

 La motte féodale

Beaucoup d'agglomérations nouvelles ont une localisation commandée surtout par la présence d'un château21. Or Bazouges, exemple rare d'un manoir à motte associé à un bourg22, pourrait être dans ce cas de figure23. Mais sa datation est impossible à déterminer. Son emplacement a été préservé et elle est désormais intégrée dans un espace vert. Mais son emplacement est trop remanié pour que l’on puisse en déduire ses caractéristiques. En 1676, la motte « contient de face vers ladite petite place et rue du four à ban cinquante et quattre pieds jusques cy après a lorient de ladicte motte » et elle présente une circonférence de 288 pieds, soit 94 m. Son diamètre était donc approximativement de 29 mètres24. De nombreuses hypothèses, jusqu'à ce jour invérifiables, ont été émises. « Peut-être cette motte rappelle-t-elle l'antique demeure féodale de Matfroy de Bazouges, le seul seigneur que l'on connaisse portant le nom de la ville ; il vivait à la fin du XIe siècle et, selon M. Maupilé, se trouvait beau-frère de Raoul 1er, baron de Fougères, ayant épousé Godeheust, sœur de ce seigneur. D'après le même auteur, c'était par suite de son mariage avec cette dame que Matfroy était devenu seigneur de Bazouges. Mais il ne dut pas laisser de postérité, puisque la châtellenie de Bazouges se retrouve, dès cette époque reculée, entre les mains des barons de Fougères, qui s'en dessaisirent rarement25. Il pourrait s'agir en fait d'une motte relai du pouvoir du baron de Fougères dans une zone loin du centre de la baronnie, comme la motte de Marcillé-Raoul par exemple. Il est en effet peu probable qu’elle ait été surmontée d’une structure d’habitat car aucune description de l’époque moderne ne mentionne la moindre ruine, ni le souvenir d’une résidence seigneuriale. Tout au plus peut on imaginer une structure de surveillance (tour et palissade) plus ou moins développée. Le seigneur ou son représentant devait résider dans un endroit plus spacieux, et il serait tentant de voir dans le manoir du colombier, situé à un endroit privilégié de la ville (au bord de la place principale, en position dominante…), l’emplacement de la résidence seigneuriale primitive. La châtellenie de Bazouges qui en dépendait suivit logiquement la destinée de la baronnie de Fougères, puisqu’elle en constituait une annexe importante. Cependant elle s'en trouva détachée à la fin du XVe siècle. En 1488, François II la donna à Philippe de Montauban, chancelier de Bretagne, pour le récompenser des importants services qu'il lui avait rendu26. Puis, en 1524, le roi François 1er disposa de Bazouges, après la mort de Philippe de Montauban, en faveur de René de Montejean, à

20 - Arch. dep. Loire-Atlantique B 812. 21 - André CHÉDEVILLE et Noël-Yves TONNERRE, op. cit., p. 394. 22 -Michel BRAND'HONNEUR, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes. Habitat à motte et société chevaleresque XIe-XIIe siècles, PUR, Rennes, 2001, p. 204. 23 - Une motte s'élèverait également près du manoir des portes sans que l'on ne possède aucune information à son propos. Michel BRAND'HONNEUR, les mottes médiévales d'Ille-et-Vilaine, ICB-CeRAA, 1990, p. 44. 24 - En 1745, lors d’une vente, on apprend que c’est « un terrain inculte (…) contenant environ huit cordes joignant du levant les petits jardins appartenants à jean Blin à la veuve La Croix Maret, et à Pierre Coursonnais, du midy ceux d'Adrien Pernel, des enfants de feu des rivières festu, et de Celerin Corbin, d'occident ceux de jacques Labbé, des héritiers de Barthelemy Hamard, et du Sr de la Bourdinais Chalot, et du septentrion la ruelle qui conduit dans la rüe de Mayenne ». Arch. dép. Ille-et-Vilaine C 1919, 30 janvier 1745. 25 - Abbé Guillotin DE CORSON, les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, tome 1, 1897, rééd. Paris, 1999, p. 17. 26 - Ce transfert fut acté les 24 janvier et 20 mai 1488, confirmé le 20 septembre 1489. Il hérita également des châtellenies de Marcillé-Raoul et Rimoux, également démembrées de la baronnie de Fougères, ainsi que de celle de Saint-Aubin-du-Cormier. Jean KERHERVE, l’Etat breton aux 14e et 15e siècles. Les ducs, l’argent et les hommes, Paris, éd. Maloine, 1987, tome 1, p. 73.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 23 / 165 qui, un an plus tard, il donna la baronnie de Fougères tout entière. Enfin, en 1600, Henri IV en gratifia Charles de Cossé, duc de Brissac, en même temps que de la châtellenie d'Antrain. Mais à la mort de ce dernier, en 1621, Bazouges retourna à la terre de Fougères, dont elle ne fut plus séparée ensuite. Cela ne changea rien pour la ville car il s’agissait d’une exploitation lointaine, contribuant uniquement aux revenus d’une noblesse qui s’affichait à la cour.

c. Le bourg : résultante de ces deux facteurs ?

Il est souvent difficile de savoir qui du bourg ou du château a généré l'autre 27 et nous ne nous y aventurerons pas dans le cas de Bazouges, faute d'informations précises. Ce qui est néanmoins certain selon les spécialistes, c’est que « dans les premières décennies du XIIe siècle, le bourg est une notion familière à toutes les régions, de la Flandre à la Provence. Mais si ce terme a connu sa fortune, c'est qu'il a revêtu des aspects très variés : cette souplesse, derrière le monolithisme du vocabulaire, lui a permis d'être adapté à la diversité des conditions particulières. Néanmoins, les bourgs ont en commun un certain nombre de traits ; ils sont notamment tous proches d'un centre préexistant qu'ils complètent : aussi est-il commode d'utiliser ce critère pour les classer en bourgs ruraux, monastiques, castraux et suburbains encore que ces catégories s'interpénètrent largement28. » Selon Maupilé, « elle est désignée dans les anciens documents sous le nom de villa, et dès le XIe siècle elle nous apparaît avec un cortège d'institutions qui annoncent une organisation administrative que l'on ne rencontre pas ordinairement au berceau des agglomérations qui ont donné naissance à nos bourgs. » Ainsi, dès cette époque, Bazouges avait son moulin seigneurial, son four, son marché et même sa coutume.

De cette organisation primitive trois pôles de structuration vont émerger et vont organiser le bourg : espace religieux autour des deux églises, du prieuré et du cimetière ; un espace politique autour de la motte ; un espace économique, dépendant des deux espaces précédents, autour de la place du marché, qui a peut être été l'élément primitif à l'origine du développement du bourg.

Il est possible qu’afin de ménager la susceptibilité de ces pouvoirs rivaux, Bazouges n’ait volontairement pas été fortifiée. Cela explique qu'elle joue un faible rôle dans les conflits de la fin du Moyen Age, dans lesquels elle se trouve néanmoins étroitement imbriquée. Dans l'esprit des autorités ducales, Bazouges joue en effet un rôle de second rang dans la défense de la frontière. Cela explique qu'en mai 1467, faute d'effectifs suffisants, le duc dégarnit complètement Bazouges pour concentrer ses troupes à Antrain jugée plus importante29. De plus, la fin du Moyen Age est pour Bazouges, comme la plus grande partie des marches de Bretagne, une période marquée par la destruction et la misère, à tel point qu'en 1472, comme la région est totalement ravagée par les Français, la population se trouve totalement exemptée du fouage30. De plus, une grave crise économique, marquée notamment par une forte diminution du travail du foulage des draps, entraîne la disparition d’un certain nombre de moulins ducaux à

27 - A Gennes-sur-Seiche par exemple, le bourg est mentionné au XIe siècle et la motte au XIIIe. Si un bourg rural se développait rapidement, son succès pouvait justifier qu'un seigneur édifie un château à proximité. Inversement, même s'il avait été édifié dans un site qui n'était pas encore occupé, le château ne tardait pas à attirer les hommes. André CHÉDEVILLE et Noël-Yves TONNERRE, op. cit.,p. 399-400. 28 - Histoire de la France urbaine, ss dir. De Georges DUBY, tome 2 la ville médiévale, chap. l'essor urbain et ses formes : les bourgs par André CHÉDEVILLE, p. 64-65. 29 - René CINTRE, Les marches de Bretagne au Moyen Age, éd. Jean-Marie Pierre, Pornichet, 1992, p. 205. 30 - Cela concerne plus largement les paroisses de la région des marches de Bretagne. René CINTRE, op. cit., p. 171.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 24 / 165 Bazouges31. Villes et campagnes se trouvent donc dans un état de relatif abandon et de délabrement accéléré. L'insécurité entraîne une chute du commerce32.

De cette rivalité entre les espaces découle une organisation particulière de l’espace. C'est le cas par exemple pour le cimetière, dont l'enclos actuel est désolidarisé de l'église, ce qui ne correspond pas aux logiques socioculturelles du Moyen Age. Il n’y a pas d’enclos paroissial à proprement parler car il n’a pu être installé, pour des raisons de place, qu'à l'ouest de l'église. Cette position excentrée s'explique par le fait que l'église des moines est de ce côté et qu'on ne peut donc s'y accoler. N'ayant pas de place le long de l'église paroissiale, on a donc opté pour un cimetière proche mais pas autour de l'église. Cela explique que, jusqu'au milieu du XIXe siècle, on y accédera en longeant le mur nord de l'église paroissiale, pour accéder au cimetière. Cette situation explique également l'importance des terrains qu'y conserve l'église au début de la Révolution33 . Ils concernent 13 terres, 4 prés, 3 courtils, 1 lande et 2 chapelles (annexe 1).

31 - Jean KERHERVE, op. cit., p. 464. 32 - L’on remarque que dans les tavernes, à Bazouges-la-Pérousecomme ailleurs, les consommateurs se font rares. René CINTRE, op. cit., p. 124. 33 - Arch. dep. Ille-et-Vilaine 1Q 351, terres dépendant de l'église, 21 ventôse an III (11 mars 1795).

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 25 / 165 3. L'époque moderne : grandeur, décadence et renouveau

Avec la fin de l’indépendance du duché de Bretagne en 1532, le territoire de Bazouges est rattaché au siège royal de Fougères par un édit du roi Charles IX, donné à Troyes en Champagne le 29 mars 1564, puis à Châteaubriant en octobre 1565. Néanmoins, Bazouges conserve, et renforce même, son rôle de contrôle sur son territoire. Au XVIe siècle, elle demeure chef-lieu de châtellenie, devient siège d'une juridiction royale et d'une maîtrise des eaux et forêts. Elle possédait également une cour de justice et une prison royale. Les deux tribunaux, celui du siège royal et celui de la maîtrise des eaux et forêt de Villecartier, siégeaient dans une chambre existant sur une partie de la halle, à côté de la prison et la maison de justice34. Au XVIIe siècle, Bazouges devient aussi le siège d'une subdélégation de l'Intendance. Au XVIIIe siècle, s'y exerce la justice du roi, celle de la maîtrise des eaux et forêt de Villecartier appartenant au roi, et celle de la Ballue appartenant à la famille Ruellan du Tiercent.

a. La prospérité du XVIe siècle

Pendant la majeure partie du XVIe siècle, Bazouges connaît une prospérité remarquable. Cela s’explique par la conjonction de plusieurs éléments : la paix retrouvée, qui permet la reconstruction et le développement des échanges, ainsi que la présence d’une élite sociale avec un haut niveau de pouvoir d’achat.

 La cour de justice de Bazouges

C'est en 1468 que l'on trouve, pour la première fois, dans les registres de la Chancellerie de Bretagne la mention de la Cour de Justice de Bazouges. Cette Cour était alors présidée par un lieutenant, délégué du sénéchal de Fougères, qu'assistait un Procureur. Sa juridiction s'étendait sur 10 paroisses35. Bazouges eut donc à cette époque une Cour de Justice permanente avec ses magistrats et employés en résidence dans la ville qui, avec les greffiers, huissiers, notaires, médecins, apothicaires, procureurs fiscaux... constituait une élite sociale. En 1548, le Procureur du Roi près le siège de Fougères, Herpin, jaloux de voir Bazouges concurrencer sa juridiction, obtint de François 1er la suppression de cette cour indépendante. Elle fut rétablie ensuite à plusieurs reprises, en 1558, par Henri II, puis par Charles IX en 1564 et 1565. Finalement un compromis fut trouvé. Un édit royal, signé à Saint-Germain-en-Laye en février 1574, reconnaissait la légitimité des doléances présentées au roi par les notables de Bazouges, et la rétablissait définitivement. Mais sa situation était beaucoup moins favorable qu’auparavant. En vertu de ce décret, la cour ne siégeait plus qu'une fois par semaine, le jour du marché. Elle était composée d'un procureur, d'un greffier et d'un lieutenant du sénéchal de Fougères et ne devait plus instruire que des affaires civiles et criminelles ordinaires. Les causes relatives au domaine royal, au gouvernement des nobles, à l'inventaire des biens de mineurs appartenant à la noblesse, étaient réservées au sénéchal de Fougères. Cette situation dura jusqu'à la Révolution, époque à laquelle le Tribunal de Bazouges disparut définitivement et fut rattaché à Fougères36. On peut penser qu’à partir de ce moment, la majeure partie de l’élite de la ville quitta progressivement Bazouges.

34 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, Séance du conseil municipal du 30 janvier 1807. 35- Bazouges, La Fontenelle, Marcillé-Raoul, Noyal-sous-Bazouges, Rimou, Saint-Rémy-du-Plain, Sens-de- Bretagne, Sougéal, Vieux-Viel et Vieux-Vy-sur-Couesnon. 36 - D'après PESSELIER, p. 111-112

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 26 / 165  Embellissements de la ville

Les nombreux travaux effectués à l'église sont un signe de la richesse de la paroisse et de ses habitants. En 1541, commencèrent les travaux de reconstruction de la Basse Eglise et de ses chapelles. Ils se poursuivirent pendant plus de trente ans. La fenêtre du pignon qui termine à l'Est le collatéral Nord, est ornée d'une belle verrière sur laquelle on lit en deux endroits le millésime de 1574. Cette verrière, comme l'indiquent les Comptes des trésoriers de Bazouges, coûta 552 livres, donnée par de riches paroissiens dont beaucoup monnayèrent le privilège d'être enterrés dans l'église. En 1568, on réédifia la chapelle Saint-Georges tombée en ruines. En 1571 et 1572, on restaura plusieurs autres chapelles telles que celles de la Vierge et de la Petite-Ballue37. En 1568, on paya 1 146 journées de maçons, 284 en 157 et 3 134 en 1573. Dans la même période, on paya également 2 000 journées de charpentiers38. A elle seule, la verrière coûta le tiers du montant de l'ensemble des travaux39.

b. Bazouges dans la tourmente des guerres de religion

Les guerres de religion, qui commencèrent en 1562, touchent Bazouges à partir de 1588 et mettent fin à la prospérité qui existait depuis la fin du Moyen Age. Le duc de Mercœur, défenseur acharné d'un catholicisme sans concession pour les protestants, était gouverneur général de Bretagne. Il avait confié la garde de Bazouges au capitaine de Villeblanche, aussi intransigeant que lui. Le 12 mai 1590, le sieur Montbarot, gouverneur de Rennes, chef huguenot à la tête d'une troupe anglaise, envahit la ville de Bazouges. Il brisa les portes de l'église, pilla la trésorerie et dilapida le blé du prieur. Il menaça de briser la verrière posée en 1574. Les Trésoriers Guillaume Ballart et Michel Ori évitèrent cet acte de vandalisme en versant à Montbarot 180 livres. Celui-ci se retira en laissant 250 soldats anglais qui se livrèrent à toutes sortes de brigandages dans la région. Ces soudards furent soutenus par le sieur du Pontavice, seigneur de Tremblay, qui achetait leur butin. Bazouges avait en plus le désavantage d’être dans une zone tampon, située entre les deux camps ennemis : A Combourg, Sens-de-Bretagne et Dingé, stationnaient les troupes du ligueur de Tréméreuc ; A Pontorson, Pleine-Fougères et Saint-Ouen, celles du capitaine huguenot de la Pommeraye. Pour prévenir de nouvelles invasions, on fit des barricades à Bazouges, ainsi qu'au châtel à Marcillé, où on envoya un corps de garde. Le bourg de Bazouges souffrit évidemment de cette situation sans qu’on puisse en mesurer les conséquences sur l’évolution du bâti. Ces troupes vivaient aux dépens du pays qu'elles étaient censées protéger40. Cette situation fut durable, mais parfois fortement exagéré41. En 1592, après le départ de la soldatesque anglaise, les huguenots de Pontorson menacèrent d'envahir la ville de Bazouges. Pour éviter cette occupation on leur versa une contribution de guerre imposée par le sieur du Bordage, M. de Montbourcher. Les deux dernières décennies du XVIe siècle furent donc pour Bazouges et ses habitants, une période éprouvante. Vingt années de guerres et de pillages ruinèrent la paroisse. Elle se trouvait d’autant plus épuisée financièrement, qu'en 1580 déjà, après les travaux effectués à l'église, le trésor était à sec, et elle avait du faire un emprunt au Gouverneur de Pontorson, le sieur de Montgommeri.

37 - Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique..., op. cit. tome 4, 1883, p. 125. 38 - Les maçons et les charpentiers recevaient 6 sols par jour. 39 - Pierre PESSELIER, op. cit., p. 96. 40 - Pierre PESSELIER, op. cit., p. 98-99. 41 - Hervé LE GOFF montre que les trésoriers de Bazouges-la-Pérouse accusent les anglais d’avoir brisé les portes de l’église et d’y avoir volé deux calices le 13 mai 1590 alors que ceux-ci étaient à Dieppe et qu’ils ne débarqueront en Bretagne que l’année suivante ! (in La Ligue en Bretagne. Guerre civile et conflit international (1588-1598), Rennes, PUR, 2010, p. 365)

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 27 / 165 On possède une preuve archéologique de l’atmosphère de peur qui règne alors. Lors du creusement d'une cave actuellement située 14 place du monument, en 1904, on découvrit une cachette renfermant une pièce d'or, ainsi qu'une cinquantaine de pièces d'argent. Certaines dataient de 1572 portant le nom de Charles IX, d’autres de 1587, avec celui de Henri III42. L'enfouissement monétaire en temps de crise est d'ailleurs un phénomène bien connu. A la misère s’ajoutent à partir de 1583, des épidémies de peste et de lèpre. Pour y faire face, des refuges ou maladreries existaient depuis le Moyen Age. A Bazouges, c'était la chapelle de la Magdeleine, près du Pont-Adelé. Mais elle avait été abandonnée depuis longtemps et était en ruines43. C'est entre 1590 et 1598 que la misère fut la plus terrible. En 1597, la nourriture était si chère que l’on dut solliciter les Trésoriers, le Recteur de Bazouges et l'Abbé de Rillé pour distribuer du blé aux pauvres. En 1600, le sieur de Coëtquen, Gouverneur de Saint-Malo, écrivait encore au Maréchal de Brissac : « la paroisse de Bazouges est ruinée et n'offre plus aucune ressource en grain ni en argent44. »

c. Le beau XVIIe siècle : une prospérité retrouvée

En 1615, on estime la population de Bazouges à plus de 4 000 habitants, ce qui en fait une paroisse peuplée, d’autant plus qu’après la guerre et les épidémies la population avait chuté dans des proportions difficiles à évaluer. A partir de 1598, même si le montant de la dîme est au plus bas avec 22 mines 6 boisseaux, la paroisse commence à relever la tête et va pouvoir réparer peu à peu les dommages causés par tant d'années dévastatrices. Au XVIIe siècle, la situation économique s’améliore et Bazouges retrouve une conjoncture favorable. Elle devient un « gros bourg sur un coteau » comme l'indique Ogée dans son dictionnaire à la fin du XVIIIe siècle. En attendant une analyse fine du bâti par les services de l'inventaire, le signe le plus évident de l'existence d'une bourgeoisie riche dans le bourg de Bazouges est la présence des maisons à pan de bois. Un des signes les plus ostensibles de cette richesse retrouvée est qu’on assiste à la reprise des travaux à l'église. En 1599, on reconstruit le pignon de la chapelle des seigneurs de la Ballue ; en 1605, on refait le pavé devant l'autel Saint-Jean et devant celui des Agonisants ; en 1662, on fait encore des travaux à la chapelle de la Sainte-Vierge et à celle de Sainte-Magdeleine ; en 1639, on restaure l'autel Saint-Roch et Saint-Sébastien ; en 1652, on refait le maître autel afin d'y placer un tabernacle. Autre signe d'aisance financière, on acheta un orgue en 163445.

On imagine dans quel état devaient se trouver les rues après les guerres de religion. En 1629, le Procureur du Roi à Bazouges obtint la condamnation des habitants à effectuer le pavage de leurs rues. Cela reste une préoccupation constante jusqu'au XIXe siècle46.

Le palais de Justice se trouvait sur la Place du Champ jacquet, aujourd'hui place de l'Hôtel de Ville. Il était bâti sur arcades. La prison y était attenante et comprenait deux cellules souterraines et trois chambres. Il a été démoli en 1911 et remplacé par des halles métalliques, elles-mêmes supprimées par la suite.

42 - Données fournies dans la thèse de Pascale TUMOINE, reprises par D. BADAULT et J.C. CHEVRINAIS, Antrain et son canton, p. 29. 43 - Ses pierres servirent ensuite à la construction de la chapelle du Grand-Bois. 44 - D'après Pierre PESSELIER, op. cit., p. 101-102. 45 - Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique..., op. cit., tome 4, 1883, p. 125. 46 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, lettre du sous-préfet de Fougères au préfet, 4 avril 1814 : « Ce même maire sollicite l'approbation de son budget de 1814, afin de pouvoir profiter de la présence sur les lieux de quelques paveurs, pour réparer les plus mauvaises parties de ses rues, ayant pour cela des pierres propres. »

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 28 / 165 La reconstruction des prisons de la ville fut achevée en mai 1730. Le gibet, composé de quatre piliers de pierre, établi au Moyen Age à l'entrée de la rue du Châtelet, fut transféré non loin des prisons, entre le puits et la croix du haut des halles (place du Monument). Il y avait également un four banal qui, en 1799, « était construit de pierre couvert en essantes, ayant en longueur huit mètres en largeur six mètres et demis, en hauteur quatre mètres au bout orient de laquelle est un four construit de pierre, le foyer en terre, la superficie ayant besoin de réparations. Au dessus est une chambre servant de demeurance doublée d'un plancher en bois, au dessus un grenier doublé d'un plancher en mauvaise terrasse. » Il était alors en mauvais état47.

d. Une richesse confirmée au XVIIIe siècle

A la fin du XVIIIe siècle, la superficie de la commune (5 819 hectares) est répartie comme suit : 3 328 de terres labourables (57%), 596 de prés et pâtures, 90 de bois, 989 pour la forêt de Villecartier (17%). Cette primauté des terres labourables explique que les revenus fixes de la châtellenie de Bazouges, à la fin du XVIIe siècle, s'élevaient à 722 livres, plus 54 hectolitres de froment48. Comme l'ensemble du pays de Fougères, les productions agricole et toilière apportent une certaine richesse à la paroisse49. Dans une lettre envoyée de Versailles en décembre 1679 et enregistrée à la chambre des comptes à Nantes le 9 août 1680, une « permission [est] accordée par Louis XIV à messire François de Roumilly, sieur de Bazouges, d'établir audit lieu de Bazouges, qui est un pays fertile et abondant en grains, bestiaux et autres commodités de la vie, d'établir un marché tous les vendredi de chaque semaine et quatre foires par an (...), auxquels marchés et foires on pourra faire bâtir halles, bancs et estaux nécessaires pour le couvert et sûreté des marchands et de leurs marchandises ». Comme dans tous les bourgs, un certain nombre d'artisans prospéraient dans la ville, que rappellent les rues de la Poterie et des Forges.

Dans les années 1840, la richesse de Bazouges est encore considérable : « Le sol est riche. Bazouges fait des exportations considérables, qui s'accroîtront quand les deux routes départementales actuellement en construction seront terminées. « Les fils et les toiles sont exportés à Fougères et à Dinan ; les bestiaux, l'avoine, le beurre et les salaisons de porc sont expédiés à Saint-Malo et à Paris. La Basse Normandie, Rennes et Saint- Malo tirent de cette commune des bois de construction. »

e. L'organisation du terroir : les fiefs de Bazouges

Sur le territoire de la châtellenie de Bazouges, les mouvances nobles étaient considérables ; on comptait dix hautes justices et deux moyennes justices relevant de Bazouges : les principales étaient les seigneuries du Boisbaudry, de Bréhant, de Bouessay, de Beauvais-Moulines, de la Ballue, de la Haie d'Irée, du Plessix de Marcillé, des Portes, d'Orange, etc.50. La situation des biens confisqués aux émigrés au début de la Révolution montre que les nobles détiennent autour de 300 hectares sur la commune, soit 5% de la superficie de la paroisse51.

47 - Arch. dep. Ille-et-Vilaine 1Q 750. 17 messidor an VII (5 juillet 1799), estimation du four banal par Julien Hubert. 48 - A quoi viennent s’ajouter le produit des droits seigneuriaux et les autres revenus casuels. Guillotin DE CORSON, les grandes seigneuries..., op. cit., p. 17-18. 49 - Yves HAMONIAUX, Les gens de Fougères et les habitants des campagnes au XVIIIe siècle, Fougères, 1983. 50 - Guillotin DE CORSON, les grandes seigneuries..., op. cit., p. 19. 51 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 1Q 1305.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 29 / 165 Le manoir de la Ballue, dont l'étude fine reste à réaliser52 est, en dehors du bourg, le point d'ancrage de la présence seigneuriale sur le territoire de Bazouges. Ses dépendances sont considérables comme le montre l'estimation faite en 180353 : 7 hectares de labours, 8 de prairies, 3 de pâture, 11 de landes, 45 de bois et 42 d’étang (annexe 2) Le rapport de cette seigneurie avec les habitants de la ville a toujours été fort avec une attention particulière pour cette puissante famille, dont la proximité devait contraster avec l'éloignement des seigneurs de Fougères. Cela se révèle particulièrement pendant les crises engendrées par les guerres de religion. En ces périodes troublées, la Cour de Justice de Bazouges se transporta à la Ballue. Une grande partie des habitants se réfugia également dans cette forteresse occupée alors par le sieur de Québriac, membre de la Ligue. Significative de cette lutte pour la prééminence sur le territoire, est la querelle qui va opposer pendant deux siècles le général de la paroisse aux seigneurs de la Ballue à partir de 1567, car ces derniers se disaient fondateurs de l'église de Bazouges et par conséquent usurpaient selon lui les privilèges liés à cette situation. Le seigneur de la Ballue prétendait avoir les droits honorifiques de prééminence dans l'église de Bazouges, où il avait une chapelle prohibitive, mais ces droits lui étaient contestés par le seigneur de Bazouges54. C'est également un pôle de développement économique aux XVIIIe et XIXe siècles. Les dépendances du manoir sont occupées en partie par une verrerie. Au milieu du XIXe siècle, elle est exploitée par MM. Leclerc, qui possèdent aussi celles de Fougères et de la Haie-d'Irée55.

4. Le XIXe siècle : modernisation urbaine

La ville va modifier ses infrastructures pour répondre à la croissance de la population qui se fait sentir jusqu'aux années 1830. Elle est suivie par une légère décroissance et une stagnation jusque dans les années 1880 puis une forte baisse liée à l'exode rural, qui persiste ensuite, avec des variations, pendant tout le XXe siècle (voir graphique). Dans la seconde moitié du XIXe siècle l’évolution s’accélère. Le maximum démographique a lieu en 1866, la commune passe sous la barre des 3 000 habitants en 1911, puis sous la barre des 2 000 en 1975. Cette situation explique qu’on n’assiste pas à un fort renouvellement urbain. Le bâti ancien est relativement préservé car on n’a pas besoin d’espaces nouveaux.

a. Les vicissitudes des bâtiments communaux

Les principaux changements urbains que l’on peut suivre dans les archives concernent les bâtiments publics.

 La mairie

Elle occupe d’abord la chambre de l’auditoire qui servait sous l’Ancien régime aux audiences du siège royal de Bazouges56. En 1807, pour faire face aux frais d’entretien qui lui incombent depuis la révolution, afin de loger le concierge et recevoir les rares délinquants qu’on y enferme, « le conseil municipal, pour

52 - Il ne figure pas dans la synthèse le manoir en Bretagne 1380-1600 publié par les cahiers de l'inventaire en 1993. 53 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 1Q 351. Estimation du château de la Ballue et dépendances, le tout situé commune de Bazouges-la-Pérouse, 25 thermidor an 11 (13 août 1803). Il existe une série d’aveux, que nous n’avons pas étudié, qui s’échelonnent entre 1419 et 1700 aux arch. dép. Loire-Atlantique B 1337. 54 - Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique..., op. cit., tome 4, 1883, p. 127. 55 - Jérôme CUCARULL, « La verrerie dans l'arrondissement de Fougères (1800-1840) », Le Pays de Fougères, 1991, n° 81, p. 12-21 ; Marina GASNIER, Le paysage de l'industrie en Ille-et-Vilaine XIXe-XXe siècles, PUR, Rennes, 2003, p. 152-156. 56 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, Séance du conseil municipal du 3 may 1806.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 30 / 165 frayer aux réparations de couvertures et autres de cette maison de justice, arrêta dans sa séance du douze may 1806 d'affermer la Basse fosse à laquelle il fut pratiqué des ouvertures extérieures, et cet affermage audit lieu pour la somme de 45 fr. par an à commencer du 29 septembre 180657. » Mais les choses n'évoluent pas comme prévu. La chambre d'audience est en si mauvais état que la municipalité fut obligée de l'abandonner. Après avoir fait « des réparations considérables pour la conserver et pouvoir s'y rétablir », la maison de justice est mise en location aux frais de la commune58. La mairie restera finalement au centre de la ville, ce qui semble essentiel pour les édiles locaux. Finalement, en 1911, le préfet donne un avis favorable au projet d'acquisition par la commune de l'immeuble dénommé « Hôtel des Voyageurs » situé place de la mairie, appartenant à la famille Rouesnel59. La transaction ne se fera pas semble t-il et, en 1922, le Conseil municipal approuve le devis estimatif des travaux d'aménagement de la maison communale située rue des forges occupée Mme Leray réalisé par Mr Mexier architecte, 65 rue de la Palestine à Rennes60. »

 Les halles

Les halles demeurent le lieu central de la vie économique de la commune et, à ce titre la municipalité veille à ce qu’elles soient adaptées aux besoins de la population. Cela va notamment entraîner un long conflit sous la Révolution. Le 16 prairial de l'an 4 (ou de l’an 7 selon certains documents) Nicolas Sohier achète les halles de Bazouges qui menacent ruine. « Le premier soin du nouveau propriétaire fut de reconstruire, à neuf et en entier, les dittes halles près de s'assoler (s’effondrer). La commune ne troubla point cette construction ; mais deux ans après elle s'opposa à l'édification d'un mur qui fut établi sous le comble de l'édifice sur des faits faux et absurdes, s'étant fait autoriser à plaider, elle fut condamnée en instance, comme en appel, à laisser subsister le mur. » Sohier acquiert de la demoiselle Louise Charlotte Troptard, « le fond, emplacement et halles de la cité de Bazouges, avec la maison au nord d'icelles, qui consiste dans un cellier, une chambre et un cabinet au dessus, grenier en superficie en joignant les prisons de Bazouges avec leurs déports, circonstances et dépendances annexés... Le premier soin du Sr Sohier fut de s'occuper des réparations qu'exigeait le bien qu'il venait d'acquérir et des moyens d'en tirer le parti le plus avantageux. En conséquence, un coté de la maison, comprise dans l'achat, se trouvant par suite d'un défaut de construction dans un état à menacer ruine, fut presque entièrement relevé : au moyen de quelques changements, le rez de chaussée devint un appartement habitable, et en ajoutant à une partie du cellier une largeur de 7 pieds 9 pouces, prise sur l'étendue de la halle fut construit un magasin assez vaste, destiné à recevoir les marchandises non vendues et qui manquait à l'établissement. En outre, la toiture très pesante des halles n'étant soutenue que par des poteaux, le Sr Sohier fit élever au dessous de la sablière qui les couronnait, un mur dans lequel furent ménagés des ouvertures nécessaires au dégagement et à la commodité de l'intérieur. ... les réparations nouvelles assuraient l'existence du bâtiment : elles le rendaient plus commode aux personnes qui le fréquentaient, en garantissant les échoppes et les étaux des vents et de la pluie (...). Le rang d'arcades situé à l'ouest ne servait qu'à placer les chevaux de tous ceux à qui il plaisait de les y attacher et se trouvait ainsi converti en une vaste écurie qui, dans le temps des chaleurs, surtout, répandait une odeur infecte. (...) Enfin le Sr Sohier, pour ajouter encore aux commodités de l'établissement qu'il avait presque relevé et pour tirer partie de son emplacement dont le tiers seul occupé, même aux jours de foire, imagina d'y pratiquer des boutiques nécessaires surtout aux marchands forain61. »

57 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, Séance du conseil municipal du 30 janvier 1807. 58 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, lettre du sous préfet de Fougères au préfet, 21 mars 1809. 59 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, avis en forme d'arrêté de la préfecture, 19 juillet 1911. 60 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/12, Séance du conseil municipal du 28 mai 1922. 61 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, Rapport aux membres du conseil de préfecture d'Ille-et-Vilaine, arrêté du conseil de préfecture du 27 juin 1823.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 31 / 165 En 1811, le maire attaque Nicolas Sohier « pour cause d'innovation faite par ledit Sohier qui a changé la destination de la halle, en convertissant à peu près le tiers de cette halle en bâtiment clos et fermé de murs62. » Sohier se refuse à la communication de ses titres et à toute proposition d'arrangement à l'amiable63. Il estime qu’il a sauvé l’édifice en faisant 6 000 francs de travaux. En mai 1813, le maire Cleret s'en empara au mépris de la loi64 », ce qui entraîne un contentieux qui va traîner en longueur puisqu'on trouve un énième rapport en 182365. En 1856, on programme « l'acquisition pour la construction d'une maison de sûreté et d'un logement pour la pompe à incendie, d'une maison et de deux petits celliers, appartenant à Mr Sohier, touchant immédiatement la halle aux grains. Cet emplacement aurait l'avantage d'être situé auprès de la mairie même et permettrait en outre l'accroissement de la halle aux grains qui, vu l'importance toujours croissante des marchés de la commune, ne suffit plus aux besoins actuels66. » On veille à maintenir la cohérence entre anciens et nouveaux bâtiments : « Les maisons acquises par la commune seront démolies. Sur les emplacements seront construits une halle, un violon (sic) et un magasin pour la pompe. La nouvelle construction se raccordera autant que possible avec l'ancienne. Au dessus de la halle, au niveau de la mairie seront établis des magasins à grain, auxquels on arrivera par l'escalier de la mairie et la porte de l'ancienne salle de justice. La halle communiquera par une porte de 2 mètres avec le passage entre les maisons de Mr Sohier67. » Les halles vont finir par être tellement dégradées que, dès 1900, la situation devient critique : « L'assemblée invite M. le Maire à s'occuper de l'enlèvement de la petite halle dont l'état de vétusté est un danger constant et une honte perpétuelle pour la commune. » Les matériaux servent pour établir un abri pour les lavandières au lavoir de Brault68.

La mairie va quitter les greniers de la halle en 1911 et leur démolition va être décidée par la même occasion69, car il considère « que les halles au dessus desquelles se trouvent la Mairie et les Chambres louées à M. Lorin sont dans un état de vétusté et de délabrement tel qu'elles menacent ruine et compromettent la sécurité publique », décide qu’elles seront démolies le plus tôt possible, « pour permettre à la commune d'en faire édifier une nouvelle aux dimensions moindres... » Le procès-verbal d'adjudication des travaux de démolition des halles, prévoit que « la démolition comprend aussi le magasin où les pompes à incendie sont remisées et les petits magasins situés à l'ouest du premier. » En contrepartie, on envisage dès le départ une nouvelle construction,

62 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, PV de la séance du Conseil municipal du 15 pluviôse an 9 (4 février 1801). 63 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, PV de la séance du Conseil municipal du 20 pluviôse an 9 (9 février 1801). 64 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, mémoire pour monsieur le Comte d'Allonville, chevalier de l'ordre roial et militaire de St Louis et de celui de la légion d'honneur, au sujet des halles de Bazouges-la-Pérouse, d'origine patrimoniale, et dont est propriétaire le Sr Nicolas Sohier, s. d. 65 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, Rapport aux membres du conseil de préfecture d'Ille-et-Vilaine, arrêté du conseil de préfecture du 27 juin 1823. 66 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 2 mars 1856. En 1858, un marché est passé avec Jean Roger, maître charpentier à Bazouges-la-Pérouse pour ces travaux d'agrandissement (délibération du Conseil municipal, séance du 5 décembre 1858). 67 - La nouvelle halle communiquera avec l'ancienne par la porte actuellement existante à côté de l'escalier de la mairie et par une semblable ouverte de l'autre côté de l'escalier, elle sera éclairée par deux arcades de chaque côté. La naissance des cintres et leur hauteur seront de niveau avec celles des anciennes arcades ; mais le terrain ayant une pente de 0m60 sur la longueur totale, les nouvelles arcades seront un peu moins hautes et un peu moins larges de manière à conserver à peu près la même proportion. Le long des maisons de Mr Sohier seront ménagés, du côté de la rue, la remise de la pompe, et, du côté de la place, le violon ou chambre d'arrêt. Ces deux pièces auront leur porte sur la rue et sur la place, elles seront éclairées par des impostes grillées donnant sous la halle. Les soliveaux des planchers des magasins seront soutenus par une poutre reposant, comme dans l'ancienne halle, sur trois poteaux en bois en alignement des pieds-droits des arcades et sur les pans de bois du violon et de la remise. »Arch. dep. Ille-et-Vilaine 2O19/15, Agrandissement de la halle, Programme. 68 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 2 juin 1900. 69 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, Délibération du Conseil municipal, 27 août 1911.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 32 / 165 « ... un kiosque de dimensions suffisantes pour abriter le pesage du beurre et le commerce de la volaille70. » La halle sera remplacée par une halle en fer, de style plus moderne mais jamais vraiment acceptée par la population comme le confirme implicitement l'historien local PESSELIER : « Malheureusement ce Palais n'a pas été conservé ; il a été démoli en 1911 et remplacé par des halles métalliques elles-mêmes, heureusement cette fois, récemment supprimées »71.

Centre de la vie des Bazougeais, la place recevra le monument aux morts comme l'indique le « procès-verbal de réception du monument élevé sur la place du marché dite place Ménerais à la mémoire des enfants de la commune de Bazouges-la-Pérouse morts pour la France », rédigé le 10 novembre 192172. La statue « le poilu » a été fournie par la maison Jacomet de Villedieu dans le Vaucluse.

b. L'église et le presbytère

En 1842, on décida de donner un plan régulier à l'église. Après avoir abattu les deux vaisseaux latéraux de l'église gothique et creusé le sol de la haute église pour l'amener au niveau de celui de la basse église, on réunit les deux vaisseaux centraux pour faire la nef, tandis que les deux derniers collatéraux deviennent les bas-côtés. Autre modification importante, l'église est désorientée, c'est-à-dire qu’elle est tournée vers l'ouest, contrairement à la tradition, mais conformément à des nécessités locales d'ouverture sur la ville. Ces travaux durèrent de 1844 à 185973. En 1880, c'est la construction de la tour du clocher qui mobilise la fabrique et les paroissiens74 : « Ce projet, vous ne l'ignorez pas, Monsieur le préfet, a donné lieu le 23 août 1879, à de sérieuses observations de la part du Comité des travaux diocésains. La fabrique néanmoins croit devoir ne pas le modifier », ce que l’administration accepte étant donné que la dépense sera entièrement couverte au moyen de ressources locales75.

En 1813, à l’occasion d’une protestation des prêtres contre un projet de vente de certaines parties du presbytère, une description assez détaillée en est faite76 : le bâtiment principal a trois chambres et est entouré de plusieurs autres bâtiments. Deux écuries bâties à l'est « doivent servir à loger, l'une le gros bois, l'autre le cheval que nécessite la grandeur de cette commune. » Une grange et un colombier complètent l’ensemble. Le colombier peut être supprimé « mais à condition que les matériaux, ainsi que ceux des refuges à porc, soient conservés, pour les réparations des murs du jardin. » La grange contient un pressoir, « effet mobilier, qui avec ses ustensiles est attaché au presbytère et dont j'ai droit de me servir », et où on « pourra loger les fagots. »

70 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/15, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 1er juillet 1911. 71 - PESSELIER, p. 112. C’est nous qui soulignons. 72 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/16. 73 - Deux architectes s'y succédèrent : le Bazougeais Anger de la Loriais, initiateur du projet et Charles Langlois, son réalisateur. 74 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, Lettre du ministère de l'Intérieur et des Cultes au préfet, 24 juin 1880. 75 - Un troisième architecte, Arthur Régnault, leur succéda, entre 1882 et 1885, lorsqu'on éleva le clocher de façade. Sa flèche de granit culmine à 52 m. 76 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, Rapport du desservant de Bazouges-la-Pérouse au préfet, 20 fructidor an 11.

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En 1861, la cour et le jardin du presbytère sont clos77. En 1868, la reconstruction du presbytère est approuvée par le Conseil local des bâtiments civils avec quelques remarques : « une réduction des dimensions de l'édifice, et par suite, proportionnellement, celle des diverses pièces ; il faut que la partie supérieure de la porte d'entrée soit semblable à celle des autres ouvertures ; il faut rendre un peu moins simple la croix en pierre que domine la façade78. »

77 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 24 février 1861. 78 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, Conseil locaux des bâtiments civils, séance du 1er septembre 1868. Avis sur le projet de construction du presbytère, rédigé par M. l'architecte Langlois.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 35 / 165 c. Le cimetière

D'une superficie de 64,38 ares au début du XIXe siècle, le cimetière est entouré de murs de clôture régulièrement réparés. Deux portes permettent d’y accéder : l'une au nord, face au calvaire, l'autre à l'extrémité orientale de l'allée qui longe le côté nord de l'église, vestige de l’organisation de l’époque médiévale (cf. infra). Au milieu du XIXe siècle, il se trouve dans un état déplorable. En 1851, sa clôture hermétique avec des portails est jugée urgente car « le cimetière est devenu un lieu public transformé en chantier et où vaguent tous les animaux79 ». On en profite pour effectuer un alignement en décidant « la reconstruction du mur du cimetière suivant l'alignement de la nouvelle route départementale et l'établissement d'un portail d'entrée80. » La mesure est efficace puisqu’en 1857 le curé souligne qu'on n'y met aucun dépôt, on n'y étend plus ni chanvre, ni toile, seulement parfois le linge lessivé.

d. Autres édifices

 L'hôpital-hospice

Il est installé en 1924 et la Commission de répartition des fonds provenant du Pari-mutuel en faveur des œuvres de bienfaisances lui accorde « une subvention de 20 000 francs destinée à l'aider à faire face aux dépenses de transformation et d'appropriation de l'immeuble communal servant actuellement d'école publique de filles, en vue de l'installation d'un hôpital-hospice81. » Il est rattaché aux services de l'Assistance Médicale gratuite et de l'Assistance aux vieillards, infirmes et incurables. Mais en 1938, il est dans un état critique82 : « Il résulte de constatations faites par M. l'Inspecteur départemental de l'Assistance Publique, que cet établissement hospitalier ne répond en aucune façon aux conditions d'hygiène à exiger des hôpitaux et hospices. » Le rapport conclut à la suppression du rattachement de l'hôpital au Service de l'Assistance Médicale gratuite ou à sa suspension, « jusqu'à ce que les aménagements qui s'imposent auront été effectués. » La situation ne traîne pas car en août 1939, on annonce que « les travaux d'hygiène entrepris à l'Hospice de Bazouges seront achevés sous 1 mois83. »

 Les écoles

Une école de garçons existe fut construite en 1827 par souscription dans le jardin du presbytère. « Le rez-de-chaussée devait contenir les classes et l'étage servir de logement aux vicaires et aux frères instituteurs. Plus tard la fabrique a cédé à la commune la propriété de ladite maison et une bande de terrain de 4 000 [mètres carrés ?] derrière à condition que les vicaires continuent à y habiter tant que le presbytère ne serait pas en état de les loger84. »

Une école de filles est ensuite mise en place. Elle est installée dans l'hospice mais l'Inspecteur d'Académie demande sa séparation avec l’hospice. C’est pourquoi, « le conseil municipal, par sa délibération du 22 janvier 1905, affecte au service scolaire une pièce complètement enclavée dans les locaux de l'école, qu'il avait précédemment attribuée à l'hospice. D'autre part, et conformément

79 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, lettre du maire au préfet, 3 janvier 1851. 80 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 30 janvier 1851. 81 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/21, Extrait du registre des délibérations de la Commission administrative de l'Hospice de Bazouges-la-Pérouse, séance du 9 octobre 1924. 82 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/21, Conseil général, session de novembre 1938. 83 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/21, lettre de Laloy, architecte départemental, 22 août 1939. 84 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/22, Devis descriptif, 1878.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 36 / 165 au désir exprimé par la Commission sanitaire de Fougères, M. l'Architecte propose de séparer complètement les deux services par des murs, de façon à les isoler complètement85 ». Au début des années 1930, la nécessité de la construction d'une école publique de filles se fait sentir. Pour cela une propriété est achetée, « située en plein centre du bourg, en bordure et au croisement de la route d'Antrain et d'une rue principale : sa situation à ce point de vue est idéale86. » Il s’agit de transformer l'immeuble pour accueillir les logements du personnel (directrice au rez-de- chaussée, adjointe à l’étage) et de construire, dans le vaste terrain attenant deux classes, avec vestiaire-lavabo, et leurs dépendances (préau et privés), avec la cour des élèves et du jardin des maîtres d’une superficie de 300 m². Le logement de la Directrice et de son adjointe est une maison à deux étages, en retrait sur la cour d'entrée. Elle a un cellier attenant car la maison n’a pas de cave. En 1935, un marché est passé pour la construction de cette école, « au titre du plan des grands travaux contre le chômage87. » Les travaux sont confiés à l’architecte départemental Laloy.

En ce qui concerne les écoles privées, en 1903, Hinault Mathurin se propose d'ouvrir un établissement privé à Bazouges88. Mais il faut attendre 1919 pour en avoir une trace : le 13 août Ferdinand Grimault déclare au maire « avoir l'intention de prendre la direction de l'école primaire élémentaire privée laïque spéciale aux garçons, fonctionnant rue du Maine à Bazouges-la- Pérouse89. » En 1933, l'abbé Bertault déclare qu'il va ouvrir une nouvelle classe dans l'immeuble qui sert d'école des garçons, « dont une partie sera désormais affectée au patronage des jeunes gens90. »

Pour une école de filles, il faut attendre 1930 quand se présente devant le maire de la commune, Germaine Picault, « laquelle nous a déclaré son intention (...) d'ouvrir une école primaire élémentaire privée laïque spéciale aux filles, internat avec cours d'adultes et classe enfantine dans un local situé au chef-lieu de cette commune91. »

e. Modernisations de la ville

La lutte contre les incendies, hantise de toutes les agglomérations, devient un objet de préoccupation suffisamment sérieux pour que plusieurs mesures soient prises dans ce domaine. En 1885, on fait creuser une citerne sous la place pour assurer une lutte plus efficace contre les incendies92. Un peu plus tôt, en 1851, on avait décidé « l'établissement d'une salle de dépôt et d'un magasin de pompe, également situés sur la route départementale à droite de la porte du cimetière93. »

85 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/22, Lettre de l'Inspecteur de l'Académie de Rennes au préfet, 5 décembre 1905. 86 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/22, Lettre de l'inspecteur d'académie au préfet, 12 janvier 1933. 87 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/22, lettre du ministre du travail au préfet, 2 avril 1935. 88 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 12T 556, Lettre de l'Inspecteur primaire de Fougères à l'Inspecteur d'Académie, 28 juillet 1903. 89 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 12T 556, déclaration d'ouverture d'école par le maire ; déclaration d'ouverture d'une école primaire élémentaire privée laïque de garçons à Bazouges-la-Pérouse, 21 août 1919. 90 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 12T 556, lettre de l'abbé Bertault à l'Inspecteur d'académie, 15 avril 1933. Les plans en ont été conservés. 91 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 12T 556, déclaration d'ouverture d'école par le maire. 92 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, Certificat d'achèvement des travaux de la citerne publique de Bazouges- la-Pérouse (adjudication passée le 8 janvier 1885) en faveur du Sr Vernet Louis entrepreneur et approuvé par Mr le préfet le 15 janvier 1885. Signé R. Delafosse. 93 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/18, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 30 janvier 1851.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 37 / 165 Pour assurer une plus grande sécurité et renforcer son apparence urbaine, la municipalité demande au ferblantier Giffard d’installer 12 réverbères dans le bourg, ce qui est réalisé le 30 novembre 188294. L'installation d'urinoirs publics fait partie de la politique mise en place pour développer l'hygiène dans la ville. En 1914, « Le Conseil décide qu'aussitôt que possible des urinoirs publics seront installés au châtelet près de la Poste et au centre de la ville à la maison du Docteur Ory95. » Cela est fait peu après, non sans récrimination de la part des riverains, qui nécessitent à la ville de se justifier sur leur caractère hygiénique96.

En 1923, la commune décide d'établir un réseau d'eau potable. « La situation orographique de l'agglomération constituant le bourg de Bazouges-la-Pérouse est tel qu'elle domine à peu près toute la région et qu'on ne rencontre que peu de cours d'eau, lesquels sont plutôt de petits torrents tarissant l'été. Les fontaines communales sont insuffisantes et il était naturel que la commune envisageât le moyen d'obtenir de l'eau potable de façon sûre et permanente97. » « L'eau que la commune de Bazouges-la-Pérouse désire capter et distribuer pour l'alimentation du bourg serait prise dans le vallon situé au nord de l'agglomération, au moyen d'un puits, ou plus exactement de deux puits (de façon à constituer une réserve d'eau pour le pompage) très voisins creusés dans l'arène granitique qui constitue le sous-sol98. » C'est la parcelle 991 qui est concernée. Aucune nuisance ne sera de ce fait occasionnée car « La nappe souterraine que l'auteur du projet se propose de capter ne donne naissance à aucun ruisseau offrant le caractère d'eaux publiques et courantes, de sorte que le régime hydraulique de la vallée ne sera pas modifié par les captations99. »

La ville s'étend progressivement sur ses périphéries. Mais on profite également de circonstances favorables pour densifier le cœur de la ville. Ainsi, en 1926, « le Conseil considérant que les parcelles de terrain appartenant à la commune comme lui provenant de la succession Dauguet ont fait l'objet d'un lotissement approuvé par arrêté de M. le Préfet en date du 20 janvier 1926 en conséquence de la délibération municipale du 13 septembre 1925100. » 11 lots sont alors concernés (cf. plan).

Dernière grande modification, celle occasionnée par l'arrivée du tramway. Pour cela la commune vend 4 terrains à la Compagnie des tramways d'Ille-et-Vilaine en 1905101 : un terrain contenant treize ares quatre vingt dix centiares, faisant partie de la parcelle cadastrée section F numéro 1706 ; un terrain contenant trois ares quatre vingt dix huit centiares, faisant partie de la parcelle cadastrée section F numéro 948 ;

94 - Cité par D. BADAULT et J.C. CHEVRINAIS, op. cit., p. 16. 95 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/27, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 8 février 1914. 96 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/27, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 7 juin 1914. 97 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 7S 241, projet d'alimentation en eau potable du chef-lieu de la commune de Bazouges-la-Pérouse. Demande de subvention sur les fonds du pari mutuel présentée par le Conseil municipal. Rapport de l'Ingénieur, 27 septembre 1923. 98 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/29, Extrait du Procès-verbal des délibérations du Conseil départemental d'Hygiène, séance du 25 mai 1923. 99 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 7S 241, projet d'alimentation en eau potable du chef-lieu de la commune de Bazouges-la-Pérouse. Demande de subvention sur les fonds du pari mutuel présentée par le Conseil municipal. Rapport de l'Ingénieur, 27 septembre 1923. 100 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/24, Vente par la commune de Bazouges-la-Pérouse à la Compagnie des tramways d'Ille-et-Vilaine, 19 octobre 1905. 101 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/24, Vente par la commune de Bazouges à la Compagnie des tramways d'Ille-et-Vilaine, 19 octobre 1905.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 38 / 165 un terrain contenant quatorze ares dix centiares, faisant partie de la parcelle cadastrée section F numéro 950 ; un terrain contenant quatre ares soixante et un centiares, faisant partie de la parcelle cadastrée section F numéro 952

f. La refonte de l'espace rural : la modification et la construction de chemins

Si les transformations qui affectent le bourg sont les plus visibles, le paysage rural se modifie aussi profondément. Sans rentrer dans le détail de cette modification essentielle de l’environnement des ruraux, on peut voir ces transformations au travers des impôts extraordinaires payés par les habitants de la commune en 1938102 :

montant objet expiration 6.40 Éclairage des bâtiments communaux Voté annuellement 63 Service de l'assistance idem 5.40 Installation des semis? de la mairie 1941 2.80 Construction d'une halle idem 5.20 Construction CV n° 17 1952 9.10 Construction CV n° 18 1953 53 Installation d'un réseau d'eau potable 1954 46.50 électrification 1948 12 Chemin rural n° 19 1956 68 École de filles 1963 14 Chemins ruraux n° 85, 86, 87, 88 1963

102 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O 19/12 Rapport du préfet, 26 mars 1938, centimes extraordinaires dont est grevé le rôle des impositions

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 39 / 165 Plusieurs chemins ruraux sont établis pour desservir et désenclaver les fermes. La commune y consacre 15% des taxations extraordinaires imposées aux bazougeais. Le chemin vicinal n° 16 est construit en 1902103. Les plans permettent de mesurer l'ampleur des modifications que cela a entraînées dans le paysage rural.

103 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/24, Procès-verbal de mesurage et d'estimation des parcelles de terrains à échanger par la commune, pour la construction du chemin vicinal n° 16, 17 mai 1902.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 40 / 165 Proposition de schéma d’organisation de la ville et de son évolution, du Moyen Age au XIXe siècle

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 41 / 165 UNE VILLE ENCORE LISIBLE : ESSAI DE RECONSTITUTION HISTORIQUE

I- En 1604

Comme elle avait précédemment été remise en récompense au Chancelier de Montauban, puis au Chevalier de Montejean, la Châtellenie de Bazouges fut, en 1604, « transportée » au Comte de Brissac, par Henri IV, pour le récompenser de ses brillants services. Les habitants de Bazouges reconnurent devoir à leur nouveau maître : 14 livres de rente pour l'impôt du cens et 14 livres pour la taille. Chaque année la somme devait être payée au sergent féodé du seigneur de Brissac. Ces impôts furent « égaillés » par Guillaume Anger, arpenteur royal, sur les maisons et héritages situés en ville. Nous avons là un document qui donne une idée de l'aspect de la ville au tout début du XVIIe siècle104. Nous n’avons pas retrouvé ce document et nous devons donc faire confiance à l’analyse sommaire qu’en fait Pesselier. Ce « rolle et egail » concerne uniquement le noyau de l'agglomération. Pour le centre de la ville, « la grande Rue », il est effectué « Côté Occidental » avec les rues et ruelles y aboutissant et « Côté Oriental » avec, de même, les rues perpendiculaires. Il ne comprend qu'un côté de la rue du Châtelet « à partir de la rue du Maine jusqu'au cimetière, vis-à-vis de la Croix Potier ». La rue du Maine semble aussi ne comprendre que le côté de « la butte » avec seulement 7 maisons. Quant à la rue des forges, elle est limitée à son sommet, vers la rue du Maine, ne comptant qu'un groupe de maisons105. La « Rue du Châtelet », tirant au Cimetière, vis à vis de la Croix potier, comptait 8 maisons – ou groupes de maisons – 6 payant en moyenne 12 deniers d'impôts et 2 plus importantes ; la « Grande rue », rue principale « boutant la rue du Maine », « bitant aux Douves », avec la place Gale (devenue place de la Poterie, aujourd’hui incorporée à la place de l'Hôtel de Ville), comptait 53 maisons dont une dizaine très importantes, payant jusqu'à 24 deniers ; la « rue de Maine » comptait, outre la motte féodale, 7 maisons et plusieurs jardins ; la « rue des Forges » comprenait seulement un groupe de maisons (extrémité Sud).

II- En 1676

Un document nous permet d’avoir une vision globale de la ville dans le dernier quart du XVIIe siècle. Il s’agit de l’arpentage effectué en 1676 dans le cadre de la réformation du domaine royal. Ce document a pour objectif d’établir de manière indiscutable la liste des contribuables et le montant de leur contribution. Les informations données ne permettent pas de restituer dans le détail l’organisation des maisons mais elles donnent l’emplacement et les dimensions précises de chaque propriété. Confronté au cadastre napoléonien, c’est une source essentielle pour comprendre la dynamique de la ville.

Le document d’arpentage de 1676 permet de reconstituer la procédure employée et la progression du travail. Cinq ilots ont été successivement délimités pour couvrir l’ensemble du bourg (cf. plan). 110 parcelles ont ainsi été répertoriées. A partir des 103 mesures de parcelles les plus significatives, nous avons pu faire une étude statistique des caractéristiques du parcellaire du bourg (Annexe 5).

104 - Le rolle, cordage et égail du Cens de la Ville de Bazouges-la-Pérouse sur les francs bourgeois de laditte ville appartenant à Noble Homme Charles Descozes, comte de Brissac, Chevalier de l'Ordre du Roi, Capitaine de cent hommes d'armes de cette ordonnace, Conseiller en son grand et privé Conseil, Lieutenant Général de Sa Majesté en Bretagne, Maréchal et Grand Pannetier et fauconnier de france, Baron de La Guerche, Pouancé, Martigné, Châteaubriant, Seigneur de Bazouges, d'Antrain, Rimou et marcillé ; au dit Seigneur appartenant, de nouveau réformé et égaillé par Guillaume Anger, arpenteur royal, convenu des hommes et teneurs en cette ville ; commencé le premier jour de septembre mille six cent quatre Cité par PESSELIER, p. 119-120 105 - A la mort de Brissac, en 1621, la Châtellenie retourna à la Couronne.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 42 / 165 Pour la transcription des mesures, nous avons pris la valeur du pied ancien de roi, d'avant 1668, généralement donné par 32,66 cm106. De plus, la restitution cartographique que nous en restituons n’est dans tous les cas qu’un élément de réflexion car de nombreuses incertitudes demeurent sur la physionomie exacte des parcelles. La forme du parcellaire marque la persistance de l’organisation médiévale dans la trame urbaine. Cela est net si l’on juxtapose les cadastres du début du XIXe siècle et le cadastre actuel. Une certaine simplification est visible, avec la disparition de nombreuses venelles à usage privé qui desservaient des parcelles enclavées. De la physionomie médiévale du bourg subsiste un parcellaire laniéré, dont certaines parcelles ont été préservées des partages jusqu’à nos jours, avec maisons à pignon sur rue, ainsi que l'absence de murs mitoyens entre les maisons, séparées par un espace étroit qui a eu tendance à être muré au fil des temps.

taille des parcelles du bourg de Bazouges-la- Pérouse en 1676 70

60

50

40

30

profondeur en mètres en profondeur 20

10

0 0 5 10 15 20 25 30 35 largeur en mètres

Le graphique nous montre que la grande majorité de ces parcelles a moins de 30 mètres de largeur, pour une profondeur comprise entre 10 et 60 m.

Le plan général de la ville n'a donc pas subi de transformation radicale. Lorsqu'on regarde le plan actuel de Bazouges, il est assez facile d'imaginer et de retrouver l’organisation de la ville au XVIIe siècle. La ville est bien délimitée par la rue du châtelet au sud, par les rues du Maine et des Forges à l'est et par le chemin des douves au nord et à l'ouest. Ces axes de rues, hormis le chemin des douves, sont déjà ceux qui figurent en 1604 dans le rôle du cens de la ville de Bazouges cité par Pesselier. L’axe majeur du bourg demeure depuis le développement du bourg, la rue de l’église qui en constitue la colonne vertébrale. Sur elle se fixe la place principale et les rues et venelles lui sont perpendiculaires. .

106 - Paul GUILHIERMOZ, De l'équivalence des anciennes mesures, Bibliothèque de l'école des chartes, 1913, p. 277.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 43 / 165 La physionomie médiévale, conservée dans ses grandes lignes, n'exclut pas une évolution de l'urbanisme, avec l'ouverture de venelles transversales vers le cœur de la ville. Ainsi la rue de la Motte, qui débouche aujourd'hui sur la place, ne fut percée qu'en 1665, probablement sur une partie du comblement de ses douves. Il y a à Bazouges, comme dans l'ensemble des villes de l’époque moderne, un certain souci d'ouverture et de rationalisation de l'espace urbain, qui se traduit ici de manière modeste, par petites touches qu'il est impossible de restituer dans le détail. C'est autour de la place principale et le long de la rue de l'Eglise et de la Grand'Rue que l'on peut voir aujourd'hui encore, les principales maisons contemporaines de la reconstruction après les guerres de religion.

Il est possible de restituer certains éléments d’une ville médiévale107 . L'on remarque d'abord que le parcellaire a globalement peu évolué et que la superficie de la ville reste équivalente à ce qu'elle sera au début du XIXe siècle sur le cadastre napoléonien. Deux éléments en diffèrent cependant sensiblement : la trame parcellaire a été fortement divisée entre les deux périodes, fruit des héritages successifs ; le nombre d'espaces consacré aux jardins, qui mitent l'espace urbain, diminue fortement, au profit d'une densification de l'occupation du bourg.

Trois espaces se distinguent nettement. A l'ouest de la grande rue, le parcellaire est finement laniéré et a subi peu de transformations depuis le Moyen Age, représentatif de l'organisation de l'espace de la ville primitive. Le nord et l'est de la grande place, ainsi que la partie est de la grande rue ont une typologie nettement différente. D'une part les parcelles ont une plus grande dimension et l'organisation de l'espace montre une occupation de type noble : avec un tryptique cour-logement-jardin en arrière de la parcelle. Quelques éléments sont typiques d'une architecture plus élaborée comme la maison du gouverneur. Le parcellaire est resté très aéré. Des espaces vides d’une cinquantaine de centimètres de largeur séparent certaines maisons. Il s’agit d’espaces de prévention pouvant servir de coupe-feu pour les incendies, précaution majeure au XVIIIe siècle où plusieurs villes importantes de Bretagne (dont Rennes et Fougères) ont vu certains de leurs quartiers entièrement dévastés par d’importants incendies. Enfin, le sud de la ville, ainsi que les parcelles à l'est de la rue du Maine témoignent du passage brutal au monde rural, avec de nombreuses parcelles en jardins ne comportant aucune habitation et même un grand verger. Cette partition de l'espace coïncide avec la présence de la fonction commerciale caractérisée par les porches. Sur les 15 mentions trouvées dans l'arpentage, 8 concernent la partie nord ouest de la Grande rue, là où le parcellaire est le plus étroit. 4 autres concernent la partie est de la même rue, un peu plus au sud et les 3 autres sont à l'entrée de la ville au sud, au croisement de la Grande rue et de la rue du Maine.

L’arpentage de 1676 nous indique également l’existence de venelles qui ont disparu depuis. Enfin, une des caractéristiques de cet espace « urbain », c’est que des bâtiments de type rural se sont implantés à l’intérieur de la ville, au cours du XIXe siècle lorsque le caractère rural de la commune s’est accentué. C’est notamment le cas de la maison joignant la ruelle de Brault à la rue de l’église.

La place et la richesse relative de la ville sont confortées par l’analyse du rôle de la capitation pour l’année 1739108. Cette année là la ville, qui compte 1069 foyers recensés, est imposée pour un total de 2 936 livres 10 sous. La répartition entre la ville et la campagne se fait de la manière suivante :

107 - Nicolas Cozic, « La « physionomie intime » de Rennes intime au Moyen Age : nouvelles approches méthodologiques », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 1998, 76, p. 65-84. 108 - Arch. dép. Loire-Atlantique B 3557.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 44 / 165 Ville Campagne Nombre de contribuables 187* 872* Dont pauvres ne payant rien 4 19 Montant payé (en livres) 849 2 087 Moyenne par habitant 4,5 2,4 * Il peut y avoir dans des cas exceptionnels plusieurs domestiques comptés pour une seule contribution

La ville concentre la richesse puisqu’elle renferme 17,5% des contribuables qui payent 29% de la capitation. Si l’on regarde dans le détail les professions des contribuables de la ville, on s’aperçoit qu’il existe une petite élite « urbaine », qui emploie 13 domestiques, 11 servantes et 3 valets, ce qui représente 14% des contribuables recensés. 31 personnes constituent cette élite, que l’on peut repérer au fait qu’elles payent plus de 4 livres de capitation et/ou qu’elles sont qualifiées de « maître » ou « sieur ».

Cette compréhension de l'espace demeure, ce qu'a par exemple bien décrit Paul Banéat dans les années 1920 : « La ville conserve un certain nombre de vieux logis en granit : plusieurs d’entre eux portent des inscriptions et des dates et présentent des portes en plein cintre et de petites niches destinées à abriter des statuettes ; des piliers qui semblent romans ont été employés dans la construction de quelques-unes de ces maisons. Plus au nord se voit l’ancienne Maison du Colombier, servant actuellement d’hôtel ; elle possède du côté de sa cour une tourelle à pans coupés renfermant un escalier de pierre : c’était la demeure des seigneurs de Bazouges, qui avaient fait don du vitrail de 1574. On trouve aussi du côté est de la rue, près de l’église, une maison à piliers, et une autre maison en granit avec un étal en pierre et une fenêtre d’angle surmontée d’un fronton sculpté. A l’est du Colombier se voit un autre vieux logis, et au sud de l’église une maison en granit avec un colombage et des bois apparents à l’étage supérieur. Il convient encore de citer au sud est de l’église le Manoir de Castel-Marie, de l’époque Louis XIII, avec un pavillon à toit très élevé, et au sud de la ville celui de Bourlande, qui a été reconstruit. Il appartenait aux de Bourlande ou de Boulande en 1180 et en 1459, aux Couaisnon sieurs du Breil- Manfany en 1513, et passa par alliance en 1569 aux de Vauborel qui l’avaient encore en 1629 ; il était aux de Ruellan seigneurs de la Ballue en 1688 et était encore aux mains des seigneurs de la Ballue en 1789109. »

Néanmoins, si le parcellaire est respecté, les modifications et remplois sont nombreux. Ainsi une maison est ornée de dix sculptures de masques humains en pierre, qui ne sont manifestement pas en place (au n°4, Place du Monument).

Photographie 3- De nombreux indices de remploi, 4 place du Monument

109 - Paul BANEAT, Le Département d’Ille-et-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, tome 1, Rennes 1927, rééd. Mayenne, 1997, p. 119.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 45 / 165 Evolution de la ville de Bazouges depuis le XVIIe siècle

La superposition des différents plans que nous possédons permet de comprendre la dynamique du bourg sur un temps long.

Cadastre actuel

Cadastre « napoléonien » de 1826

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 46 / 165

Plan de 1676

Logis Place vague

porches Jardin

dépendances Verger

Garenne, fuye et colombier champs

portail

1 : halle 4 : maison du gouverneur 7 : prieuré

2 : église 5 : four à ban

3 : cimetière 6 : motte

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 47 / 165 III- La question des remparts de Bazouges

La ville tente de s’adapter à cette période brutale. Pour se protéger des exactions dans ces temps troublés, les habitants de Bazouges envisagèrent l'établissement de fortifications. En 1588, l'Assemblée des Notables délégua les sieurs Delaunay et Vallée, pour demander l'autorisation d'élever des remparts au Commandant de la Place, le Capitaine de Villeblanche, lieutenant du Gouverneur de Bretagne. Celui-ci accorda l'autorisation et les Trésoriers versèrent aussitôt une première somme de 300 livres pour l'exécution des travaux. Ces remparts auraient protégé le noyau de la ville, longeant la rue du Châtelet, la Croix- Potier, le Prieuré, la rue des Douves, la rue des Forges, le rue du Maine rejoignant le rue du Châtelet. Cela semble une idée communément admise, reprise sans discussion dans les ouvrages traitant de l’histoire de la commune. On peut néanmoins sérieusement douter de la réalité de son édification étant donné le cours laps de temps entre l'autorisation sollicitée et la prise de la ville, d'autant plus qu'aucun document ne mentionne son existence au moment des différentes attaques et de l'occupation de la place, notamment en mai 1590. Un angle encore en élévation entre la rue des Forges et la rue des Douves tendrait à accréditer l’hypothèse de cette édification. Si la muraille a pu connaître un début d’exécution, elle n’a pu être entièrement réalisée. Elle aurait été démantelée en 1629 pour fournir la matière première au pavage des rues. Cela vient peut être d’une confusion sur le terme « murailles », que l’on trouve par exemple mentionné à plusieurs reprises dans le document d’arpentage de 1676 dont il sera question en détail plus loin. Il désigne en fait de manière générique les murs de clôture des propriétés, sans aucune connotation défensive. Les douves, dont un nom de rue garde encore la trace, pouvaient d'ailleurs très bien exister dès le Moyen Age comme élément de délimitation et de simple protection extérieure de la ville, derrière lesquelles on pouvait édifier de manière temporaire une palissade de bois.

En 1598, pour effacer les traces des guerres de religion, ordre fut donné de raser les forteresses, les châteaux forts, et de les remplacer par des emblèmes de paix. Vingt sept ormeaux furent plantés par ordre du roi, sur la motte féodale de Bazouges au centre de la ville110. Il n’est pas fait mention dans les archives d’une quelconque destruction, ce qui laisse à penser que la motte n’était plus qu’un vestige symbolique du passé, sans élément bâti.

IV- Les marqueurs du territoire 1- Les croix

Les innombrables croix et calvaires qui cloisonnent encore le territoire rural de la commune, étudiés par l'APPAC111, constituent un excellent marqueur historique. Leur densité est tout à fait remarquable et distingue Bazouges des autres communes du canton. 139 ont été repérées par l’APPAC sur le territoire de la paroisse et aucune partie du territoire n’est à l’écart de ce phénomène. Pour mieux approcher ce phénomène, il faut s’intéresser de manière plus précise aux croix datées (cf. tableau page suivante). Elles sont au nombre de 70, bien réparties sur l’ensemble du territoire paroissial, et leur importance quantitative permet de proposer une chronologie de leur érection.

110 - D’autres ont été faites sur la vallée. Des plantations identiques furent d'ailleurs effectuées dans les autres paroisses de la Châtellenie. 111 - Association pour la Protection du Patrimoine d’Antrain et de son Canton

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 48 / 165 Tableau : chronologie des croix datées d’après le recensement de l’APPAC

Date Canton d’Antrain Bazouges % 1550-1600 2 2 100 1600-1650 8 5 62 1650-1700 12 5 42 1700-1750 11 10 91 1750-1800 21 15 71 1800-1850 21 11 52 1850-1900 69 20 29 1900-1950 15 2 13 Après 1950 6 0 0 Total 165 70 42

Il est frappant de noter la richesse de ce patrimoine pour la paroisse de Bazouges, ce qui la singularise nettement par rapport aux autres communes du canton. La première moitié des XVIIe et XVIIIe siècles sont particulièrement bien représentées par rapport au canton, ce qui est un indicateur de l’aisance déjà évoquée. Après 1850, la rupture est nette. La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par le grand nombre de croix laissées par les missions qui sillonnent les campagnes, mais Bazouges-la-Pérouse est relativement mal représentée et cette situation demeure par la suite.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 49 / 165

Carte 2- Repérage des croix de la paroisse de Bazouges effectuée par l’APPAC en 1987

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 50 / 165 2- Moulins et lavoirs

Les moulins sont un autre élément qui marque l'emprise économique des nobles sur le territoire, notamment du fait de l’exercice du pouvoir banal. Ils étaient nombreux et installés même sur les cours d’eau les plus modestes. Mais s'ils ont été importants pendant tout le Moyen Age et au début de l'époque moderne, ils sont souvent en mauvais état à l'époque de la Révolution. C'est le cas du moulin à eau de la Demonais « ... avec ses tournans et moulans, bâti partie en pierre et partie en terrasse, couvert en essauves, dans lequel est une petite chambre servant à demeure et un grenier au dessus dont les planchers sont en bois, ledit moulin contenant en longueur huit mètres douze centimètres et en largeur trois mètres 90 centimètres, le bien dudit moulin contenant environ trois ares soixante quatre centiares, un glacis du côté méridional du bien, un petit jardin au bout vers orient du glacis, un autre jardin au nord de la rivière et à l'orient du moulin, un deport au couchant et nord du moulin sur lequel a été nouvellement construite une étable bâtie en bois et en terrasse couverte en essauves ayant de longueur trois mètres 90 centimètres et de largeur deux mètres 60 centimètres ; tous les objets cy-dessus désignés contenant ensemble par fonds environ 17 ares 62 centiares112. » On retrouve une situation similaire au moulin de la forêt, qui a été détruit par un incendie113.

Éléments patrimoniaux plus modestes, les lavoirs maillent également le territoire et sont des marqueurs du paysage au quotidien. Ils donnent lieu à des conflits multiples, notamment lors de leur installation. En 1862, face à la volonté de la municipalité d'implanter un lavoir au lieu dit Le Pertuis à la Couleuvre114, le propriétaire du terrain propose une solution plus judicieuse selon lui : « Au lieu de la Barre, tout près du bourg, en place droite, et non au bas d'une montagne, comme sur mon terrain, se trouve un lavoir tout fait, il n'y manque qu'une petite murette, l'eau y coule sur un sable caillouteux, elle est découverte, et non couverte de broussailles comme sur mon terrain ; car encore une fois Monsieur Romé n'abattra ni sa haute futaye, ni ses arbres pour la découvrir, enfin tout le monde se rend à ce lavoir qui est commun, propre et qui n'endommage personne115. » Sans être exhaustives, les archives nous en fournissent deux autres exemples au XXe siècle. En 1920, le conseil municipal souhaite « voir aboutir le projet relatif à l'aménagement d'un lavoir public à Brault en remplacement de celui existant qui n'est qu'une cause d'insalubrité vis à vis de la fontaine publique qu'il contamine », qui traîne depuis six ans au moins116. En 1925, des « plans et devis dressés par M. Mercier Ingénieur relatifs au projet de construction d'un lavoir public sur la vallée près la ville qui nécessiterait une dépense totale de 27 500 fr.117 » Enfin, une délibération est prise le 15 août 1936 par le Conseil municipal, « relativement à la construction d'un lavoir au lieu dit « Gérault »118.

112 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 1Q 351, procès-verbal d'estimation, 11 messidor an VII (29 juin 1799). 113 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 1Q 351, procès-verbal d'estimation, 1er germinal an III (21 mars 1795). 114 - Parcelle n° 1219 section C Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 21 novembre 1861. 115 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, Lettre de Lodin au préfet, 3 mars 1862. 116 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance du 5 septembre 1920. 117 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, extrait du registre des délibérations du Conseil municipal, séance de mars 1925. 118 - Arch. dép. Ille-et-Vilaine 2O19/26, Lettre du sous-préfet de Fougères au préfet, 4 octobre 1937.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 51 / 165 CONCLUSION

Malgré l'absence d'archives concernant les origines de la ville de Bazouges, l'évolution de la ville est globalement restituable. Il apparaît évident que la trame actuelle du bourg respecte de manière assez fidèle l’organisation de l’époque moderne, qui s’appuie elle-même sur un parcellaire élaboré tout au long du Moyen Age. La valorisation patrimoniale du bourg passe donc par la mise en évidence des grandes lignes de son histoire qui permet d’en restituer la logique et en faire un exemple d’évolution d’un bourg rural à travers les âges. S’il est important de respecter l’identité du bourg, il faut bien prendre en compte ses deux facettes, non seulement l’habitat immédiatement visible, mais également l’organisation parcellaire, avec jardins en fond de parcelles, qui se traduit concrètement par l’importance des murs de clôture, particulièrement visibles le long de la rue du Maine. C’est un ensemble qui traduit un mode de vie et une conception de l’espace propres à l’époque moderne, hérité du Moyen Age. C’est sans doute là le plus grand héritage que doit valoriser et transmettre Bazouges-la-Pérouse.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 52 / 165 V. ANALYSE PAYSAGERE A. Le contexte environnemental du Pays de Fougères

1. Relief et hydrographie

Bazouges-La- Pérouse

Carte 3-SCOT Pays de Fougères - RDP

Un réseau de vallées vertes. Le réseau hydrographique du Pays de Fougères en limite Ouest est dense. Les grands cours d’eau sont le Couesnon et ses affluents (La Loisance, La Minette, Le Tronçon, La Tamoute …). La circulation de ces cours d’eau dans les ˝fonds de vallées˝ marqués, souvent boisés, souligne le relief et crée de nouvelles perspectives.

Le Couesnon est une rivière classée à migrateur, presque entièrement classé en première catégorie piscicole. Une étude de la fédération départementale des associations pour la pêche et la protection des milieux aquatiques montre que la capacité du bassin à accueillir une population de saumon s’améliore.

Zone urbaine. Zones riveraines des cours d’eau. Zones boisées. Réseau hydrographique . Altitude en m. (5 à 248 m.)

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 53 / 165 Plus précisément, sur le territoire de Bazouges-la-Pérouse :

La Tamoute est classée : o Rivière de première catégorie piscicole. o Très beau cours d’eau à salmonidés (truites, saumons …).

Le Couesnon est classé : o Rivière de première catégorie piscicole. o Rivière à saumon de première catégorie.

La continuité écologique du Couesnon sur ce secteur est relativement forte ; peu d’ouvrages hydrauliques présents interrompent la libre circulation des poissons. Les ouvrages infranchissables se trouvent principalement en amont.

Toutefois, l’intégrité du lit du cours d’eau et de ses berges n’est pas toujours assurée. Localement, le départ de sol, et les phénomènes d’érosion dégradent significativement le potentiel d’accueil de la vie aquatique et localement, colmatent les fonds, et donc les frayères.

Photographie 4-Le Couesnon - juin 2011 - secteur du Bas Jugué

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 54 / 165 2. Les espaces naturels majeurs

Bazouges-La- Pérouse

BRICE EN COGLES

Carte 4-SCOT Pays de Fougères - DOG

Zone urbaine ZPS (Natura2000) ZCS (Natura 2000) ZICO Zones Ramsar ZNIEFF de Type II ZNIEFF de Type I Arrêté de protection de biotopes

Plus précisément, sur le territoire de Bazouges-la-Pérouse : o 1 ZNIEEF de Type II : la Forêt de Villecartier

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 55 / 165 3. Les perméabilités biologiques reconnues

a. Corridors biologiques

D155

Bazouges-La- Pérouse

Carte 5-SCOT Pays de Fougères - RDP

Zone urbaine Zones riveraines des cours d’eau Zones boisées Corridor biologique majeur reconnu Corridor biologique secondaire reconnu

« La densité du maillage bocager, des prairies humides et permanentes, permet la diffusion de la biodiversité faunistique et floristique. Cette perméabilité est plus ou moins développée sur le territoire du Pays, mais elle doit être encouragée, pour permettre le maintien d’espèces à faibles déplacements. La conservation du réseau de haies et des zones humides garantit la pérennité de milieux fragiles. Souvent occupés par un nombre élevé d’espèces, ces habitats sont essentiels au maintien de la biodiversité, et doivent impérativement être pris en compte dans les projets d’aménagements urbains, industriels, commerciaux et autres. Les différents ensembles boisés du Pays (Forêts de Fougères, de Saint Aubin du Cormier et de Liffré, Forêt de Villecartier et de Bourgouët…) représentent les points forts des sources de biodiversité faunistique ou floristique. » Source SCOT Pays de Fougères.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 56 / 165 b. Chiroptères

Bazouges-La- Pérouse

Carte 6-SCOT Pays de Fougères - RDP

Les déplacements des chauves souris ont particulièrement été étudiés sur ce secteur et ont été cartographiés par « Bretagne Vivante » dans le cadre de l’élaboration du SDE (Schéma de Développement Eolien) du pays de Fougères, et sont complémentaires aux précédents.

REM : Un arrêté de protection de biotope, site remarquable pour les chauves-souris : il s’agit du clocher de l’église de Tremblay.

Plus précisément, sur le territoire de Bazouges-la-Pérouse : o 1 déplacement observé entre la forêt de Villecartier (Bazouges-la-Pérouse) et le Grand Bois de Pontavice (Tremblay).

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 57 / 165 4. Développement touristique et valorisation des espaces naturels

Carte 7-SCOT Pays de Fougères -DOG

Zone urbaine Espaces naturels patrimoniaux à préserver et à valoriser Chemins de Grande Randonnée Chemins de Petite Randonnée

Plus précisément sur Bazouges-la-Pérouse : fréquentation touristique 2010 / 2011

Office du tourisme : 1 834 pers. / 2 055 pers. Château et jardins de La Ballue (+ chambres d’hôtes) : 9 500 pers. / 6 850 pers. au 30/09.2011 Forêt de Villecartier - Port miniature : 8 649 pers. / 8 020 pers. - Parc des grands chênes (accrobranche) : 18 000 pers. / 15 000 pers. Le village de Bazouges-la-Pérouse : 9 906 pers. / 9572 pers. Gites ruraux, taux d’occupation : 65 % / 65 %

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 58 / 165 B. Le paysage de la commune

1. Relief et réseau hydrographique

6

5 7 4

3 2

1

Carte 8-Fond IGN Scan 25 - Relief et hydrographie 1. Le Couesnon. 2. Rivière la Tamoute. 3. Ruisseau du Val des Bouillons. 4. Ruisseau de la Jumelière. 5. Rivière l’Alçon. 6. Ruisseau du Petit Hermitage. 7. Rivière de la Ville Marie

Cette carte met en évidence le rapport étroit qu’entretient Bazouges- la Pérouse avec la vallée du Couesnon.

Tout le secteur Sud de la commune s’oriente en douceur vers le Couesnon. Le point bas est marqué par la convergence de plusieurs ruisseaux et constitue une zone humide d’importance.

La partie Nord est plus vallonnée et marquée par un réseau hydrographique assez dense et avec un grand nombre de rus. Ces rus constituent un « chevelu » de bonne qualité et sont la garantie d’un

Limite communale réseau hydrographique encore bien préservé. Cours d’eau

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 59 / 165 2. Les espaces naturels majeurs à préserver

A

E

B

D

C

Carte 9-Fond IGN Scan 25- Espaces naturels majeurs

A. Forêt domaniale de Villecartier : ZNIEFF de Type II, inscrite au SCoT. B. Boisements et fond de vallon « la Vallée » au centre de la commune, en lien direct avec le bourg. Inscrits au SCoT. C. Les abords du Couesnon à l’Est de la commune. Inscrits au SCoT. D. Boisements et haies bocagères denses à l’Ouest de la commune. E. Tourbière (Bois Robert).

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 60 / 165 1. Forêt domaniale de Villecartier : ZNIEFF de Type II

Photographie 5-Forêt domaniale de Villecartier o Communes concernées : 35019 Bazouges-la-Pérouse. 35339 Trans-la-Forêt .

o Surface : 1 100 Ha

o Typologies : Lacs, étangs, mares (eau douce). Forêts mixtes. Ecrans d'arbres, haies, bosquets, bocage.

o Activités humaines : Sylviculture. Chasse. Activités touristiques en bord d’étang : port miniature de Villecartier, accrobranche. Moulin de Villecartier : point de départ de nombreuses randonnées pédestres et courses d’orientation.

o Description générale : Vaste ensemble forestier incluant un étang. Intérêt botanique : forêt caractérisée par l'abondance de ses Bryophytes (Mousses, Hépatiques et Sphaignes), dont 120 espèces différentes ont été recensées. Une espèce végétale protégée par arrêté du 20/01/82 sur les bords de l'étang, Coleanthus subtilis (Coléanthe subtil). Non revue après aménagement de l'étang. Intérêt ornithologique : Nidification de 59 espèces d'oiseaux dont les moins répandus pour la région sont le Grèbe huppé, le Héron cendré, l'Autour des palombes, la Bondrée apivore, le Faucon hobereau, le Pic mar, le Rouge-queue à front blanc, le Roitelet triple-bandeau, la Bécasse des bois, le Grèbe castagneux. Intérêt mammalogique : présence de 6 espèces de chauves-souris reproductrices.

(Sources – DREAL Bretagne)

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 61 / 165 2. Boisements et fond de vallon : « La Vallée ».

« la Vallée » Bazouges-la-Pérouse Château de La Ballue

Photographie 6- Vue vers l’Ouest depuis Cucé.

RD 91 « la Vallée »

Photographie 7-Boisements et fond de vallon : « La Vallée ». Vue depuis le clocher de l’Eglise ; vue vers l’Ouest.

3. Les abords du Couesnon à l’Est de la commune

Photographie 8- Les abords du Couesnon à l’Est de la commune

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 62 / 165

4. Boisements et haies bocagères denses à l’Ouest de la commune

Photographie 9- Boisements et haies bocagères denses. Vue vers l’Ouest.

3. Les zones humides et cours d’eau

Les études et inventaires suivants ont été observés :

 L’ étude préalable au Contrat Territorial « Milieux aquatiques » du Moyen Couesnon a été réalisée par EF ETUDES en décembre 2010 ; elle figure en annexe.

 L’inventaire des zones humides et des cours d’eau a été réalisé par EF ETUDES en décembre 2011. Il figure en annexe.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 63 / 165

Carte 10-Zones humides et des cours d’eau potentiels sur la commune de Bazouges‐ la Pérouse

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 64 / 165 4. Structure agraire et maillage bocager

Carte 11-Fond IGN Scan 25 – structure agraire Boisements et haies bocagères denses.

Forêt domaniale de Villecartier.

Bosquets et boisements (vert foncé). Interligne identifiant une portion de territoire qui manque de bocage. Haies bocagères (sup. à 100 mètres linéaires).

Structure agraire (jaune et vert clair). Evolution de la SAU : Cours d’eau (bleu). 1979 : 3 955 ha 1988 : 3 629 ha Secteurs humanisés (blanc). 2011 : prochain recensement, sept.2011

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 65 / 165

Photographie 10- Structure agraire

L'essentiel du territoire communal est constitué d’un paysage agraire mixte : on y trouve des prairies servant à l’élevage et des champs dédiés aux grandes cultures.

Il s’agit d’un paysage bocager semi-ouvert où la trame bocagère présente aujourd’hui un bon équilibre entre espaces naturels et surfaces agricoles.

Deux observations :

a. Un secteur d’exception au Nord-Ouest Notons la présence d’un secteur exceptionnel sur la commune, composé de petites parcelles aux boisements et haies bocagères denses. Ce secteur est situé au Nord-Ouest du bourg, à proximité des lieux dits « Le Gros Chêne », « Le Bois Robert » et de « Villeneuve ». Bois Robert Gros Chêne

Villeneuve

D796

Extrait cadastral 2008. VC N°10

Photographie 11- VC N°10 : vue sur le cloisonnement des parcelles.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 66 / 165 b. L’importance des haies et des talus La différence entre la partie Nord et la partie Sud de la commune est assez marquée. Au sud, certaines portions de territoire sont localement très « ouvertes » et présentent une maille bocagère trop lâche ou inexistante.

L’absence de haies et de talus en limite des parcelles est une configuration à risque extrêmement fort qui démultiplie l’érosion et l’entrainement des concentrations en MES119 (et pollutions associées) dans les fossés et les cours d’eau. Ceci n’est visible qu’en arpentant la campagne au moment des pluies !

1 2

Exemple 1 : le réseau du bocage est cohérent et permet de retenir toutes eaux de ruissellement. Ce qui permet de conserver des eaux limpides même sous fortes pluies. Exemple 2 : le bocage n’existe plus. Bien qu’il s’écoule en sous-bois nous pouvons constater que ces eaux charrient les terres agricoles.

Sur la carte de la structure agraire et du maillage bocager, l’interligne identifie la portion de territoire qui manque de bocage. Les lieux ci-dessous figurent à titre d’exemple et mériteraient une meilleure structure bocagère.

Photographie 12-RD796, secteur de Vaugarny.

119 - MES : matières en suspension. Elles modifient la turbidité des eaux pluviales. La limpidité des eaux est un facteur écologique important. Dans une eau claire, 40 % des UV conservent un pouvoir désinfectant à 1 m de profondeur. La turbidité réduit fortement ce pouvoir.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 67 / 165

Photographie 13-RD798, vue sur les champs amonts depuis le croisement D798 x D313.

Photographie 14-Vue sur le secteur du Bas et Haut Tréhin, depuis le lieu dit de « La Bourdinais ».

Photographie 15-Vue sur le secteur du « Haut Houx ».

Travaux du CG liés à la RD 313 Bazouges – Antrain. Refus de l’agriculteur d’accepter la plantation d’une haie bocagère.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 68 / 165 5. Implantation du bâti

Carte 12-Fond IGN Scan 25 / cadastre numérisé 2008

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 69 / 165

Le Bourg Le bourg présente un aspect relativement bien compact en lien direct avec la topographie du site et sa position dominante sur le paysage. Au Nord, « La Vallée » en forte dépression fait office de défense naturelle et marque une limite urbaine franche. Toute la frange Nord du bourg est par conséquent très dense.

Au Sud et à l’Est les pentes sont favorables et l’étirement urbain gagne peu à peu les pentes. Quelques secteurs d’urbanisation récents apparaissent parfois en « décrochage » avec le tissu urbain du bourg et manquent de cohérence. Exemple, le hameau de « Maudine », au Sud du bourg.

Les hameaux : La particularité du paysage de Bazouges-la-Pérouse consiste notamment en la présence de nombreux hameaux et fermes répartis d'une manière assez uniforme sur l'ensemble du territoire.

Ces hameaux sont le plus souvent de jolies bâtisses en granit insérées d’une manière harmonieuse dans le paysage. Les nombreuses fermes sont fréquemment accompagnées de bâtiments agricoles, parfois de taille importante, et de pavillons récents qui peuvent, dans quelques cas, altérer la qualité initiale du paysage agricole.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 70 / 165 6. Réseau routier

D 155

RD 91

RD 90

D 155

RD 313

RD 796

RD 796

RD 18

RD 90 RD 91

Carte 13- Fond IGN Scan 25 / Réseau routier

Routes départementales. Routes communales. Principe de contournement du bourg par les routes secondaires.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 71 / 165 Une structure radiale très développée :

Les routes départementales affirment nettement cette structure radiale qui prend appui sur la croisée du Cardo120 et du Decumanus121. La position dominante du bourg sur le plan topographique, renforce encore cette sensation de « maitrise spatiale » .

Les axes Nord et Sud sont tenus par les départementales n° 90 et 91 ; l’axe Est-Ouest par les départementales n° 796 et 313. La RD 313 se connecte à l’Est à la RD 796 et à la RD 18.

On notera l’importance des tracés suivants : - A l’Ouest, la RD 796 est située sur un ancien chemin de crête et restitue une approche très lisible sur le bourg. - La RD 91 est « récente » ; elle franchit les vallonnements Sud et offre de grandes co-visibilités avec le bourg. - La RD 90 est un accès plus ancien qui permet de relier Marcillé-Raoul au Sud et Trans-La- Forêt au Nord.

La trame viaire est également composée d’une grande quantité de routes communales et de chemins agricoles. Outre leur rattachement aux routes départementales on s’aperçoit que bon nombre de ces voies et chemins permettent de contourner le bourg et de relier les hameaux entre eux. Ils offrent un « itinéraire périphérique » qui facilite la mobilité et les déplacements entre hameaux.

Ce réseau secondaire est très qualitatif et complète parfaitement le rôle des grands axes évoqués ci- dessus : on compte 110 km de voies communales et de chemins ruraux.

120 - Dans le schéma d'urbanisme romain de fondation de la ville, un cardo est un axe de voie Nord-Sud qui structure la cité. Cardo provient de l'adjectif « cardinal », « qui sert de pivot », puis l'expression « points cardinaux ». 121 - Axe Est-Ouest.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 72 / 165 7. Chemins inscrits au PDIPR

Ci-dessous, les statuts juridiques des chemins inscrits au Plan Départemental des Itinéraires de Promenades et de Randonnée. (PDIPR).

Carte 14- Chemins inscrits PDIPR

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 73 / 165 a. Circuits équestres Ci-dessous, les circuits équestres inscrits au Plan Départemental des Itinéraires de Promenades et de Randonnée. (PDIPR)

Carte 15- Circuits équestres

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 74 / 165 b. Circuits pédestres Ci-dessous, les statuts juridiques des circuits pédestres inscrits au Plan Départemental des Itinéraires de Promenades et de Randonnée. (PDIPR)

Carte 16- Circuits pédestres

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 75 / 165 c. Conclusion

Bazouges-la-Pérouse est réputé pour la qualité et la variété des parcours pédestres et équestres ; la forêt de Villecartier apporte à cet égard une dynamique tout à fait singulière. On notera qu’une grande partie de ces chemins inscrits, hormis ceux de la forêt de Villecartier, sont des chemins ruraux et des voies communales.

Photographie 16-Circuits équestres

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 76 / 165 8. Petit patrimoine

Le territoire de Bazouges-la-Pérouse est régulièrement ponctué de croix le long des chemins.

Comparativement, les fours à pains, pressoirs à cidre, ou soues à cochons, sont relativement moins nombreux.

Photographie 17-La pile du Gué du Sud

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 77 / 165

Pressoir au Gué du Sud a. Croix Bazouges-la-Pérouse, selon l’APPAC, est la 3ème commune de Bretagne qui possède le plus de croix sur son territoire communal. Cf. annexe APPAC croix et calvaires recensés en 1987.

Carte 17-Croix recensées en 1987 par l’APPAC

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 78 / 165 a. Calvaire Un calvaire : dans le cimetière de Bazouges-la-Pérouse Réalisé en 1878 par Hernot ; pierre de Kersanton

Photographie 18- Calvaire et cimetière de Bazouges-la-Pérouse

b. Fours à pain

Cf. annexe APPAC : fours à pain recensés

c. Moulins Le plus connu et le plus visible est celui de Villecartier. Il existe aussi le moulin de Laurmont et celui de la Démonais, tous deux aujourd’hui « désaffectés ».

Photographie 19-Moulin de Villecartier

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 79 / 165 d. Chapelles On compte 4 chapelles :  Une chapelle à l’intérieur du bourg, dans le cimetière de Bazouges-la-Pérouse dite « chapelle des Morts)  La Chapelle de la Trinité – XVe et XVIe siècle, située à « la Pindrie ».  La chapelle de la Maison de Retraite  La chapelle de « la Pöetevinière », située en sortie du lieu-dit du même nom.

Photographie 20- Chapelle « La Pöetevinière »

« Suite à une épidémie de peste qui sévit de façon importante dans la région dans les années 1580, Jean Garzon, procureur du roi, fait ériger cette chapelle en souvenir de la guérison de sa fille, dont la tradition orale nous rapporte qu’elle était atteinte de cette maladie.

La chapelle est tombée en ruine, peut être à cause d’un incendie pendant la Révolution. C’est seulement en 1977 qu’elle est rachetée, les restaurations s’achèveront en 1984, date de son 400ème anniversaire. Du bâtiment d’origine il reste les pierres angulaires et un autel qui a été retrouvé intact. Les murs ont été repris dans la même épaisseur et la façade est dominée par une croix de 1871 trouvée sur les lieux. Depuis l’inauguration en 1984, une messe est dite chaque année au mois d’Aout en l’honneur de la Vierge. »

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 80 / 165 9. Le Château de La Ballue

Rappel historique : o Situé à 3 kms au Nord Est de Bazouges-la-Pérouse. o Puissante forteresse du Xème siècle, en pays de Marches de Bretagne jusqu’à la fin du XVIème siècle. o Fait partie d’une chaîne de défense qui garde la vallée du Couesnon, restant l’un des principaux axes de pénétration dans le Duché de Bretagne. o Avant les conquêtes romaines il y avait là un oppidum celte comme le rappellent les origines du mot « Ballue » : « lieu en hauteur dédié au dieu celte Belem ». o Vue panoramique de 180 ° vers le Sud, sur la vallée du Couesnon. o En 1603 le domaine devient une haute seigneurie, en 1615 il est revendu par Henri IV à Gilles Ruellan, fermier général des impôts, anobli. o Entre 1612 et 1620 il rase la forteresse et la reconstruit sur les anciennes salles souterraines en éliminant toute trace médiévale. o Terres érigées en marquisat pour Louis XIII en 1622. o Résidence secrète des Chouans bretons de 1790 à 1796. o Laissé à l’abandon après la seconde guerre mondiale, ce n’est qu’en 1973 que Mme Claude Arthaud, nouvelle propriétaire, sauve le château. Elle a le génie et le courage de recréer des jardins restés en friche. o En 1989, les projets de centre d’art contemporain et relais château par le groupe « Pierre Premier » ne se réaliseront pas. o 1995-2005 Propriété de Mme Barrere – Mr Schroetter. o Depuis 2005, Mme et Mr Mathon sont les nouveaux propriétaires.

Photographie 21- Château et jardins de La Ballue

Une relation étroite avec le grand paysage :

Au Sud, la position du château offre une vue semi-panoramique sur le grand paysage de très grande qualité. Les perceptions visuelles s’étendent sur une vingtaine de kilomètres sur la vallée du Couesnon.

Les jardins sont également très ouverts sur la campagne environnante qui constitue un des points forts de l’aménagement. Les premiers vallonnements et haies bocagères participent pleinement à l’écriture de ces jardins.

Photographie 22- Les vues hautement qualitatives depuis les jardins de La Ballue

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 81 / 165 10. Conclusion

La commune présente une grande variété de paysages, tous de très grande qualité environnementale. L’équilibre entre surface agricole utilisable et bocage est jugé correct.

L’étendue des vues contribue à la compréhension de ces paysages. Nous verrons dans les parties suivantes de ce document à quel point les co-visibilités sont nombreuses et jouent un rôle de tout premier ordre dans la lecture du bourg de Bazouges-la-Pérouse.

Les espaces naturels majeurs à préserver doivent guider la commune dans ses choix stratégiques sur le moyen et le long terme. Les perméabilités biologiques en lien avec la forêt de Villecartier doivent être soutenues et encouragées.

Le petit patrimoine fait partie des trésors cachés et gagnerait à être mis en valeur. « Actuellement on ne se rend pas compte de son importance et de sa valeur historique ». Une corrélation plus forte doit être trouvée entre trame viaire secondaire, chemins de randonnée et mise en valeur du petit patrimoine.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 82 / 165

Vues et fonctionnalités

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 83 / 165 C. Vues et fonctionnalités

1. Carte des relations visuelles avec le grand paysage

V6

V7

V5

V4 V2 V3

V1

Photographie 23-Relations visuelles avec le grand paysage

Réciprocités visuelles majeures (V1 à V6) Paysage de bocage semi-ouvert

RD 175 vues en balcon (V3 ; V4) Ouvertures visuelles dynamiques

Vues semi panoramiques majeures (V1 ; V2 ; V5 ; V6 ; V7 )

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 84 / 165 2. Au sud, des réciprocités visuelles majeures

a. Vues principales

Parc de Bellevue

Vue 1- Vue aux abords de la RD 90 – Entre St Rémy du Plain et Bazouges-la-Pérouse.

V1 : Zoom

Constat : L’approche par la RD 90 entre St Rémy du Plain et Bazouges-la-Pérouse dévoile peu à peu la complexité du relief avec comme point focal, le bourg et son église.

Avec l’avancement, les vallonnements successifs prennent de l’importance et mettent en scène, petit à petit, certaines parties du paysage jusque-là occultées par les vallonnements.

Si les haies bocagères filtrent les vues et servent de temps à autre d’écrans visuels, l’importance du parc de Bellevue en partie sommitale Ouest n’en est pas moindre. On se rend rapidement compte de l’impact qualitatif que jouent ces boisements sur l’organisation spatiale du bourg.

Le parc de Bellevue joue plusieurs rôles : Un rôle d’équilibre avec l’ensemble urbanisé du bourg. Un rôle de contrepoint et de rapport d’échelle avec l’église. Un rôle de transition : le parc marque « la fin » de l’urbanisation sur la partie Ouest.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 85 / 165 RD 796 Parc de Bellevue

Vue 2- Vue aux abords de la RD 90

Parc de Bellevue

V2 : Zoom

Constat : Les fronts bâtis se dessinent et la lecture du bourg devient plus nette. On distingue alors assez facilement le bourg ancien, ramassé autour de son église et de couleur sombre ainsi que les constructions plus récentes sur les pentes Sud et sur la ligne de crête Est avec des teintes plus claires et par conséquent moins bien intégrées au paysage.

Le Parc de Bellevue, sur la partie sommitale Ouest joue un rôle très important et participe à l’équilibre urbain et paysager du bourg de Bazouges –la-Pérouse.

RD 796 : On remarquera également la perméabilité visuelle que constitue la partie sommitale Ouest située après le Parc de Bellevue. Le passage de la RD 796 est très facilement repérable.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 86 / 165 PROFIL 1 / BAZOUGES – ST REMY

Bazouges-la-Pérouse Maudine Ronceray Demonnais Courtus Fanouel St Rémy du P.

D789 D90 x D794 D91 x D90 La Tamoute V2 Ruisseau du Laurier V1

Alti (m) 108 60 20 60 45 98

2.5 Kms 6.3 Kms

Bâti ancien et dense (souvent de couleur sombre). Hameaux. Boisements. Parcelles agricoles. Bâti récent (souvent de couleur claire). Ruisseau, rivière. Routes départementales et communales.

V2 V1

Profil 1-Bazouges – St Remy

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 87 / 165 Ouest Est

Vue 3- vue depuis la RD 175 au niveau de Romazy

Vue 4- vue aux abords de la RD 18

V4 : Zoom bourg

Constat : V3 : Les vues en balcon depuis la RD 175 sont toutes très similaires à celle présentées ici. Le bourg de Bazouges-la-Pérouse est en effet perçu de très loin grâce à son importante église. Les nouveaux bâtiments de couleur claire tendent malheureusement à dissoudre cet effet de centralité donné par l’église ; l’étalement urbain sur la crête Est y contribue et ajoute un effet de « mitage » assez prolongé.

V4 : Les vues aux abords de la RD 18 abordent le bourg par le Sud-est , et sont donc moins frontales que celles perçues depuis la RD 90 (V1 ; V2). Le bourg et les fronts bâtis sont bien équilibrés et profitent de la pente sans jamais rompre la ligne de crête formée par le bâti ancien.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 88 / 165 PROFIL 2 / BAZOUGES – RIMOU

Bazouges-la-Pérouse La Boulais Beauvais Rimou

D90 Limite de l’aire d’étude Limite communale Ruisseau du Laurier La Tamoute

Alti (m) 108 50 60 20 30 30

3.7 Kms

5.5 Kms

Profil 2-Bazouges - Rimou

Bâti ancien et dense (souvent de couleur sombre). Hameaux. Boisements. Parcelles agricoles. Bâti récent (souvent de couleur claire). Ruisseau, rivière. Routes départementales et communales.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 89 / 165 PROFIL 3 / BAZOUGES – BOIS DE PONTAVICE

Bazouges-la-Pérouse Vaugarny Les Courtrais Limite communale Grand bois du Pontavice

V19 Limite de l’aire d’étude

D90 D796 Le Couesnon D796 D796 L’Alcon La Tamoute

Alti (m) 108 100 90 60 50 40 20 20 90

1.6 Kms 4.9 Kms 5.6 Kms

V19

Profil 3- Bazouges – Bois de Pontavive

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 90 / 165

Vue 5- Le Haut Jugué, vue panoramique.

Vue 6- Vue semi-panoramique sur la Vallée du Couesnon depuis le Château de La Ballue.

Château de La Ballue Grand Bois du Pontavice Secteur de Tréhin

V6 bis : Notons également, cette vue semi-panoramique, depuis le lieu dit « La Bourdinais ».

Nord Sud

Bazouges-la-Pérouse

RD 796

Vue 7- Vue semi panoramique vers le Sud-Est et le Sud

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 91 / 165 Constat : V5 : vue panoramique. Les perceptions sur le bourg sont lointaines.

V6 –V6 bis : Vue semi panoramique très qualitative sur la vallée du Couesnon. Au premier plan le Château de la Ballue, bien inséré dans les plis du relief, faisait autrefois partie d’une chaîne de défense qui gardait la vallée du Couesnon. Il bénéficie également du même type de vue. Au second plan, le parcellaire agricole, puis le Grand Bois du Pontavice de Tremblay. Aucune covisibilité directe avec le bourg.

V7 : Vue semi panoramique vers le Sud à l’approche du bourg. La RD 796 constitue ici un axe visuellement très perméable et par conséquent fragile. Les covisibilités sont très fortes notamment avec la RD 90. (cf. V1 ;V2). L’urbanisation de cette ligne de crête est donc à proscrire.

PROFIL 4 / BAZOUGES – LIMITE OUEST

Limite communale Limite de l’aire d’étude Bazouges-la-Pérouse

D796 V7

Alti (m) 80 100 100 108

1.4 Kms

1.9 Kms

V7

Profil 4- Bazouges – Limite Ouest

Bâti ancien et dense (souvent de couleur sombre) Boisements Bâti récent (souvent de couleur claire) Hameaux Parcelles agricoles Ruisseau, rivière Routes départementales et communales

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 92 / 165 b. Vues secondaires

Vue 8- Secteur La Hyais

Vue 9- Secteur de Beauvais

Vue 10- Secteur Taille-pied -Pinderie

V9

V10 V8

Carte 18- Vues 8 à 10

Constat : Les secteurs de La Hyais, Beauvais et Taillepied illustrent bien la variété des vues longues sur le bourg que l’on peut retrouver sur toute la partie Sud du territoire communal. On notera aussi quelques aspects singuliers, comme à Beauvais, où le relief apparaît de manière très inattendue.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 93 / 165 3. Au Nord, vues dynamiques et paysage semi-ouvert

Vues dynamiques : Nous qualifions ici de vues dynamiques, les principales ouvertures visuelles sur le bourg qui dévoilent son organisation spatiale et ses relations directes avec le grand paysage. Il ne s’agit pas de vues panoramiques ou semi-panoramiques, mais d’ouvertures visuelles à un moment donné.

Les vues sont dites « dynamiques » lorsque les effets topographiques qui mettent en scène l’observation du bourg restituent une image marquante, ou encore représentative de cette portion de paysage.

Paysage semi-ouvert : C’est un paysage de bocage, ponctué de bosquets, avec une maille bocagère souvent bien conservée et suffisamment dense pour assurer le rôle de corridor biologique. Le relief et les franges boisées ne prédisposent pas ce type de paysage aux ouvertures visuelles dynamiques et aux vues longues.

V16 V15 V12

V13 V14 V11

Carte 19- vues dynamiques et paysage semi-ouvert

Paysage de bocage semi-ouvert

Ouvertures visuelles dynamiques

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 94 / 165 a. Vues dynamiques

Est Ouest

Vue 11- Aux abords du lieu dit « Le Gros Chêne »

V11 : Zoom bourg

Vue 12- Aux abords du lieu dit « La Chauffetais »

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 95 / 165 PROFIL 5 / FORÊT DE VILLECARTIER - BAZOUGES

Forêt de Villecartier Les Epinays La Marquidois Bazouges-la-Pérouse Limite de l’aire d’étude Limite communale D90 V12 La Jumelière

Alti (m) 100 110 80 70 80 108

2.6 Kms 5.7 Kms

V12

V11

Profil 5- Forêt Villecartier - Bazouges Bâti ancien et dense (souvent de couleur sombre) Hameaux Boisements Parcelles agricoles Bâti récent (souvent de couleur claire) / Ruisseau, rivière / routes départementales et communales

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 96 / 165

Vue 13- Lieu dit « Les Quatres Croix »

V13 : Zoom bourg.

Constat : Dominance de l’église. C’est le seul édifice au-dessus de la ligne de crête. Cette configuration crée un impact évidemment très fort sur la perception globale du village et lui donne son IDENTITE. Il sera important dans la traduction règlementaire de l’AMVAP de respecter ce constat pour préserver l’IDENTITE du bourg de Bazouges-la-Pérouse.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 97 / 165 PROFIL 6 / BAZOUGES - CUCE

Bazouges-la-Pérouse Ruisseau d’Alcon Limite communale Limite de l’aire d’étude

La Brosse V13 Chât. La Ballue Cucé Ruisseau ville Marie

Alti (m) 108 60 90 100 50 90 50 65 50 90 70 60

3.2 Kms

4.7 Kms

V13

V6

Profil 6- Bazouges - Cucé Bâti ancien et dense (souvent de couleur sombre) Hameaux Boisements Parcelles agricoles Bâti récent (souvent de couleur claire) / Ruisseau, rivière / routes départementales et communales

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 98 / 165 b. Paysage semi-ouvert

Vue 14- Boisements et bocage dense ; repéré comme « Espace naturel majeur à préserver ».

Vue 15- Entre les lieux dits « Bois Robert » et « Poëtevinière »

Vue 16- Entre les lieux-dits « les Loges » et « la Cordonnais »

V15 V16

V14

Carte 20- Emplacement des vues 14 ; 15 ;16

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 99 / 165 c. Approche du bourg

Vue 17- Entrée de bourg Nord

Vue 18- Entrée de bourg Sud ; RD90 X RD91

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 100 / 165

Vue 19- Entrée de bourg Est ; RD 796

Vue 20-Entrée de bourg Ouest

Constat : Quatres entrées de bourg bien distinctes:

ENTREE NORD : Les effets du relief participent favorablement à la « mise en scène » de cette entrée de bourg. L’impact visuel très qualitatif offre une très bonne lecture visuelle des fronts bâtis.

ENTREE SUD : Elle joue de contraste. Après une approche « ouverte » sur le paysage, les boisements « referment » les vues. Une très belle ouverture visuelle se dégage enfin vers le Sud-est à l’approche du carrefour (V22). On notera l’impact positif des boisements de cette entrée.

ENTREE EST : C’est peut-être celle qui mérite le plus d’attention. Le rehaussement de la voirie a quasiment noyé les bordures de rives et les piétonniers sont assez mal définis. On notera aussi un manque d’interface entre bâti traditionnel et zone d’activités, ne serait-ce qu’au niveau du traitement des clôtures.

ENTREE OUEST : c’est une entrée très qualitative. L’arrivée se fait en ligne de crête avec l’église comme point focal. Une grande partie du paysage, se dévoile vers le Sud. Comme nous l’avons expliqué précédemment les boisements du parc de Bellevue marquent « la fin » du bourg et offrent une transition très agréable avec la campagne. C’est une limite urbaine qu’il faut conserver pour maintenir cet équilibre.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 101 / 165 4. Vues internes

a. Les ouvertures visuelles sur la campagne

V24

V21 V23

V22

Carte 21- Vues internes / ouvertures visuelles sur la campagne

Vue semi-panoramique Boisements et haies bocagères jouant Vue longue un rôle direct dans l’équilibre et la Echappée visuelle structure du bourg.

Vue 21- Cimetière, vue vers le Sud

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 102 / 165

Vue 22- Abords RD 90, vue vers le Sud-Est

Vue 23- Abords RD 796, vue vers l’Est

Vue 24- Echappées visuelles vers le Nord

Constat : Depuis le centre bourg, les ouvertures visuelles sur la campagne environnante sont assez rares. Sa compacité le rend assez hermétique et peu de vues longues sur la campagne s’en échappent et dévoilent sa position dominante.

Nous attirons l’attention sur la vue V22 qui offre un panorama exceptionnel vers le Sud-est et sur la Vallée du Couesnon. C’est un secteur fragile, très perméable aux vues, qui doit être finement travaillé en cas d’urbanisation à venir afin d’obtenir un gage de cohérence et d’intégration parfaite avec le bourg.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 103 / 165

b. Paysage urbain

Carte 22- Paysage urbain

Rue de l’Eglise , une rue étroite en ligne brisée Place centrale La rue des Douves et la Rue du Maine Rue des Forges, Rue Hyacinthe Morel, Rue de la Vallée

Rue du Chatelet Cimetière, calvaire, chapelle

o Place centrale

Ouverture visuelle partielle sur la place centrale Les bâtiments périphériques ne sont pas tous accolés les uns aux autres comme on pourrait le croire au premier abord. Il existe de nombreux passages, privés et publics, donnant accès soit aux arrière-cours soit aux rues adjacentes.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 104 / 165 o Rue de l’Eglise : une rue étroite en ligne brisée.

Intérêt scénographique particulier. L’église agit comme point d’articulation dans cette approche vers la place centrale. - Phénomène d’attirance visuelle lié à l’étroitesse de la rue - Approche par segments. - Phénomène d’anamorphose au niveau du pignon de l’église coté rue. - L’ église et son impact monumental renforcé par rapport à l’étroitesse de la rue.

Vue 25- Vue depuis le clocher de l’église / rue en ligne brisée.

o Rue des Douves et Rue du Maine

La rue des Douves et la Rue du Maine fonctionnent à la manière d’un système de « contre-allée » avec la place centrale et offrent un circuit secondaire en périphérie de la place centrale.

o Rue des Forges, Rue Hyacinthe Morel, Rue de la Vallée

Le système d’implantation du bâti en terrasse est très souvent mis en œuvre et implique de nombreux murs de soutènement en pierre très qualitatifs. Certaines portions de rue sont très étroites et contribuent efficacement à l’effet de « prolongation de l’hypercentre ».

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 105 / 165 o Rue du Chatelet

A la qualité du bâti aggloméré s’ajoute souvent celle des jardins et des grands arbres qui bordent cette rue. Impact très positif et remarqué de quelques grands pins, ainsi que quelques palmiers (Phoenix).

o Cimetière, calvaire, chapelle

Vue 26- Vue depuis le clocher de l’église.

Impact négatif du garage automobile en bordure du cimetière.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 106 / 165 c. Arrière-cours et jardins

Rue des Douves Rue Du Maine

OUEST EST

Profil 7- Arrière-cours et jardins

On notera, d’Ouest en Est, le rythme suivant : Rue/ jardin / bâti / Place centrale / bâti / jardin / rue / bâti / jardin

Photographie 24- Jardin vu depuis la rue du Maine

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 107 / 165

o Rue du Maine Mur de soutènement périphérique avec couronnement à deux pentes. Jardins en terrasse avec murets internes en pierre.

Vue 27- Rue du Maine

Vue 28- Jardins privés - Rue du Maine

Vue 29- Jardins privés - Rue du Maine

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 108 / 165

o Rue des Douves Mur de soutènement périphérique avec couronnement altéré. Jardins en terrasse avec murets internes en pierre. Puits.

Vue 30- Rue des Douves

Vue 31- Détails Rue des Douves

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 109 / 165 d. Passages en traverse

1. Venelle de la motte : rue de l’Eglise entre n°7 et n°9 2. Passage vers le jardin de la motte : rue de l’église n°15 3. Passage à ré-ouvrir : Place du Monument n°12

3

1

2

Carte 23- Passages en traverse

e. Arbres remarquables

Tous les arbres situés dans les jardins privés sont à noter « arbres remarquables ». Ils apportent un équilibre certain avec le bâti.

Outre ce constat qui devra trouver un traduction règlementaire adaptée dans le cadre de l’AMVAP, on accordera une attention toute particulière au cèdre du Liban, planté en 1857 dans le parc de Bellevue.

Tous les arbres du parc de Bellevue doivent également avoir une protection stricte.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 110 / 165

ORIENTATIONS ENVIRONNEMENTALES ET PAYSAGERES

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 111 / 165 VI. ORIENTATIONS ENVIRONNEMENTALES ET PAYSAGERES

Grand paysage : 1. Préserver les vues externes structurantes sur le bourg. 2. Respecter l’équilibre existant ainsi que les rapports d’échelle avec le bâti ancien et l’église. 3. Respecter la ligne de crête actuelle formée par le bâti. Les vues V4 et V13 illustrent parfaitement l’exemple à suive en matière d’intégration des nouveaux volumes. 4. Respecter la « fin de bourg » marquée par les boisements du parc de Bellevue. 5. Préserver les boisements du parc de Bellevue. 6. Localement, renforcer les haies bocagères. (Cf. structure agraire et maillage bocager). C’est enjeu environnemental fort 7. Sauvegarder et mettre en valeur le petit patrimoine.

Dans l’environnement proche du bourg : 1. Préserver les boisements périphériques et les haies bocagères structurantes 2. Respecter la « fin de bourg » marquée par les boisements du parc de Bellevue. Ne pas urbaniser le long de la RD après le Parc de Bellevue. 3. Préserver les boisements du parc de Bellevue.

A l’intérieur du bourg : 1. Préserver les gros sujets situés dans les jardins ou sur les espaces verts publics du bourg. 2. Définir une zone réservée aux jardins. 3. Protéger les murets de pierre et les puits (situés en arrière cour et en front de rue). 4. Vue V22 : secteur à forte perméabilité visuelle, qui devra être soumis à une réglementation très stricte en cas d’urbanisation.

Protection à l’échelle de la commune : 1. Sauvegarder et mettre en valeur le petit patrimoine. Protection des Croix - Recensement APPAC 1987.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 112 / 165 Boisements et haies bocagères à maintenir et à préserver

Définition des zones réservées espaces verts existantes ou à créer

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 113 / 165

ANALYSE URBAINE

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 114 / 165 VII. ANALYSE URBAINE

A. La structure viaire

Le tracé viaire du noyau ancien de Bazouges-la-Pérouse s’organise à partir d’une artère principale Nord- Sud (Rue de l’église), qui traverse le village de part en part, ainsi qu’une voie circulaire épousant le relief en se prolongeant par la rue des Douves.

La rue principale dessert les principaux pôles du village, l’église Saint Pierre et Saint Paul et la place de la mairie, autrefois place du Champ Jacquet. Une halle métallique était encore présente sur cette place au début du XX° siècle. Elle-même avait été précédée par une halle en pierres, surmontée d’un étage, comme le montrent certaines cartes postales anciennes.

D’une largeur moyenne de 6 à 8 m à son extrémité sud, elle est en pente très douce vers la Mairie et s’évase progressivement vers la place. En son milieu se situe une placette, bordée par des maisons parmi les plus anciennes de Bazouges, dont la maison du Procureur, (inscrite ISMH en 1934), la belle maison à pignon sur rue au n°20, etc. Un puits occupait autrefois le centre de la placette, on en voit aujourd’hui la marque au sol, à côté du monument aux Morts. La rue de l’église est, dans la partie sud, bordée par des maisons à pans de bois, sur parcellaire médiéval tramé à 5-6 m de largeur. La maison du n° 20 bis est inscrite à l’Inventaire des M.H. depuis 1930.

Photographie 25- La rue de l'église et la maison du n° 22

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 115 / 165

La voie circulaire constitue la connexion au réseau des routes départementales desservant Bazouges : rue du Châtelet, puis rue du Maine, et enfin rue des Douves. La typologie du bâti qui la borde est moins homogène que dans la rue de l’église, en raison des différents statuts de cette voie circulaire : de route départementale (rue du Châtelet), elle devient rue urbaine (rue du Maine), et enfin simple chemin ou venelle desservant des jardins ou parcelles non bâties (rue des Douves).

Photographie 26- La rue des Douves

Un réseau de rues, ruelles, chemins et passages privés- cours et porches d’accès- irrigue ici et là de façon radiale le noyau ancien de Bazouges, conférant ainsi à celui-ci une véritable épaisseur urbaine, où la richesse des ambiances et des architectures ménage de réelles surprises visuelles et paysagères : le promeneur peut ainsi passer très rapidement d’impressions fortement urbaines (densité, hauteur et implantation du bâti…) à des paysages « champêtres », dans lesquels le rapport au grand paysage se fait immédiatement, compte tenu du promontoire sur lequel s’est implanté Bazouges.

En effet, l’origine de cette structure urbaine est très probablement imposée par la topographie de l’éperon granitique originel.

Au nord et à l’est, la tête de l’éperon est assez escarpée et, sur un plan stratégique, cet emplacement réunissait tous les critères de défense naturelle nécessaires à l’édification d’un lieu protégé. Au sud et à l’ouest, l’éperon s’évase et les pentes s’adoucissent très significativement. Le point culminant se situe au carrefour au niveau de l’église, et le carrefour avec la rue du Châtelet jouait ainsi le rôle de porte d’entrée dans le bourg, même si aucune enceinte fortifiée n’a jamais été construite à Bazouges. C’est ainsi que les maisons les plus anciennes de la commune sont à proximité de ce carrefour et de l’église.

Enfin, il convient de rappeler le percement de la rue de la Motte au XIX° siècle, qui a permis de désenclaver la motte féodale et d’aménager un petit jardin public en cœur de bourg.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 116 / 165

12 10 10 8

8 6B 6 Forges Puits 6 Puits 1 4 1 a 6 2 Douves 8 Rue Mairie Poste

4 la 2 2B de Place Rue 1

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1 126189 Mairie 10

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2 Maine LE BOURG 7 2

1 2 3 9

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Poterie

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7 10 la 6004

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17 10 Ecole

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1

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Puits 33 6

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24 35 CROIX MARELLE

6073 10

Rue Rue 22

14 12 26

24 14 Rue 22 20 18 16 6040 Rue 15 5 3 19 27 25 23 21

Puits 5 Puits

LA STRUCTURE VIAIRE

Artère principale nord-sud : rue de l’église

Place et placette

Voies secondaires : rue du Maine, rue de la Motte

Venelles et ruelles

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 117 / 165 B. Les évolutions parcellaires

L’analyse du parcellaire fait abstraction de toutes les évolutions récentes, qui ont « bourgeonné » depuis l’après-guerre, schématiquement au-delà de la rue du Châtelet et de la rue du Maine.

Elle ne prend ainsi en compte que le parcellaire de l’anneau ancien du centre bourg.

La comparaison des cadastres Napoléonien (1826) et 2011 montre peu de différences, indice de mouvements fonciers faibles et donc d’une certaine immuabilité dans le temps des fondamentaux parcellaires de Bazouges.

Les rares modifications relevées à presque 2 siècles d’intervalle concernent surtout des regroupements de parcelles ou l’apparition de dents creuses, suite à des destructions de constructions, essentiellement après la 1ère guerre mondiale. On a observé a priori une seule destruction, mais majeure, au niveau de la mairie actuelle, construite dans les années Photographie 27- La Rue de l'église aujourd'hui 1970. En ce qui concerne la salle des fêtes rue du Maine (1980-1990), le parcellaire de 1826 montre une parcelle inoccupée. Ces deux exemples ont donné naissance au sein du village à des constructions récentes atypiques, dans la mesure où, bien que respectant les principales caractéristiques urbaines de Bazouges (gabarit, implantation par rapport à l’espace public...) elles prennent peu en compte les traits marquants des compositions architecturales très typées de Bazouges : verticalité des lignes, matériaux…

Carte postale ancienne 1- La halle métallique et l'ancienne mairie au début du XX° s.

S’agissant des modifications de la structure urbaine proprement dite, on observe également peu de changements majeurs, hormis naturellement le percement de la rue de la Motte, avec les destructions de bâtiments associées.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 118 / 165 Il est ainsi frappant de constater la similitude globale du Bazouges d’aujourd’hui à ce qu’il était il y a deux siècles.

Carte 24- Cadastre de 1826 avec le tracé de la rue de la Motte actuelle La parcelle occupée par la salle des fêtes actuelle est alors vierge de construction.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 119 / 165

LE PRIEUR

14 LE PONT NEUF 6213

12

morel morel morel 10

6105

(R.D. n°91) Route

de la Foret 15 Rue 11 7 9 1 5 Calvaire

9

13

11

11 26

9B 9

11 9 a 6

hyacinthe hyacinthe hyacinthe

Rue

24 7 4

22 5

7 22 3

20

8 2

5 18

3

1B des 14

Rue Rue Rue

12 10

10

8

8 6B 6 Forges

Puits 6

Puits 1

4

1 a 6 2 3 Douves 8 Rue

Mairie Poste de 4 la 2 2B de 5 Place Rue 1 7 11 1010B de la 1 la 126189 Mairie LA VALLEE 10 Vallée

3 4

12

5

7 14 6131 16B

9

5 9

11

AB 16 13

2 Maine

7

LE BOURG 2

1

2 3 9

Trans Trans

11

4 3 5 Place Poterie du 13 Monument

7 15 10 la 6004

15

3 6 9

12 6127 de de

de

11 3 6100 55

13 17

6191 Rue

Rue du

19 2 1 6233 3 6212

1 de

des 4 5 13 9 21 2 4 la 7 6

3

Route Route

Motte 23 5

6 7

8 6061 9

2 1

8 11

2 25B 27 4 Rue Châtelet 3

10 31

13 29 4 5 6

17 10 Ecole 7

15 10 1

12 12 9

l'Eglise l'Eglise 11 1 1

Rue

3 21

2

5 23 du 4B

14

25

de de

16 ROUTE DE SAINT-REMY

13 27 1

18 4T

Saint-Rémy-du-Plain Saint-Rémy-du-Plain

29 31 Puits 20 Puits a 33 6

8

24 35 CROIX MARELLE

6073 10 Rue

22 Rue

12 14 26

4 2 6 24 14 Rue

8 Conboubrg de 22 20 18 16 de 6040 Rue 15 5 3 19 27 25 23 21 de 7

Puits 5 Puits Rue

Rennes

Vannier

Castel-Marie Castel-Marie Castel-Marie Route 1 Route 14 2 Calvaire 2

5 1 3 4 CASTEL MARIE Angèle

13 Rue 3 Carte 25- Cadastre actuel 5 2 Les investigations menées à l’occasion de cette étude ont par ailleurs permis de proposer une sorte Résidence des Vergers

d’illustration-reconstitution6 de l’ancien parcellaire du XVIII° siècle à partir des actes de bornage de 1676

n°90 n°90 5 7 11 5 3 (voir8 « Repères historiques » et annexes). 12 6024 10 Horizons

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 120 / 165

1B des

14

Rue Rue Rue

12

10

10

8

8 6B 6 Forges

Puits 6

Puits 1

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1 a 6 2 3 Douves 8 Rue

Mairie Poste de 4 la 2 2B de 5 Place Rue 1 7 11 1010B de la

1 la 126189 Mairie 10 Vallée

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12

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16

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7

2

1 2

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11

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Poterie

Place 13 du Monument

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12

de 6127 de

de

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13

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Rue

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des 4 5 13 9 21 2

4 la 7 6

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Route Route

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15 10 1

12 12 9

l'Eglise l'Eglise 11

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4B 14

25

de de

16 ROUTE DE SAINT-REMY

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18 4T

Saint-Rémy-du-Plain Saint-Rémy-du-Plain

29

31

20 33 6

8

24 35 CROIX MARELLE

10

Rue Rue 22

14 12 26

24 14 Rue

de 22 de Rue 20 18 16 15

19 27 25 23 21 de

Puits 5 Puits

Rennes

Vannier

Castel-Marie Castel-Marie

Castel-Marie Route Route

14 2 1 CASTEL MARIE Angèle Rue

Carte 26- Typo-chronologie du bâti en centre-bourg

XVI° et ant. XVI° siècle et ant. XVII° XVII° siècle XVIII° Interventions XIX° ou XX° sur structure XVIII° siècle plus ancienne : XIX° XIX° siècle XX° XX° siècle

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 121 / 165 C. Typologie et chronologie du bâti

La typo chronologie ci-dessus permet de faire plusieurs observations :

 Tout d’abord, les éléments datés des XVI°, XVII°, et XVIII° siècles, bien que très présents et marquants visuellement, sont malgré tout relativement peu nombreux.

 L’essentiel du bâti constituant le centre-bourg actuel date en majeure partie du XIX° siècle. Ce constat est probablement à pondérer car cette approche chronologique a été établie à partir des façades visibles, dont tout laisse supposer qu’elles ont été fortement remaniées au XIX° siècle. Il serait ainsi plausible qu’elles « cachent » des éléments beaucoup plus anciens à l’intérieur des bâtiments, inaccessibles. Cela mériterait alors, si cette hypothèse était confirmée, un examen plus approfondi et détaillé de chaque construction.

 Le bâti du XX° siècle est également bien représenté, avec une première période faste – le 1er quart du XX°- clairement identifiable, en particulier au niveau de l’avenue d’Antrain, et une deuxième période –la seconde moitié du siècle- ne comportant que deux éléments, la mairie et la salle des fêtes.

On peut donc constater une grande continuité historique, au moins jusque dans les années récentes, 1970 et suivantes. Les gabarits, les matériaux employés, ainsi que les implantations par rapport à la voie font en effet preuve d’une très grande stabilité à travers les siècles, à l’instar du parcellaire d’origine, qui est resté quasiment identique. Sans doute y-a-t-il là une certaine leçon…

Carte postale ancienne 2- Transformation du bâti La maison d’angle a été modifiée « à la balnéaire » au début du XX° siècle : toiture, percements…

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 122 / 165 D. La forme des parcelles et leur occupation

L’examen du cadastre montre une grande régularité du parcellaire en lanières caractéristique des tissus urbains médiévaux, distribuées perpendiculairement aux voies de desserte. D’une longueur moyenne d’environ 30 m, leur largeur oscille entre 5 et 7 m.

Parfois, un « accident » vient rompre cette régularité, comme aux abords de l’église Saint Pierre et Saint Paul par exemple.

Les fonds de parcelles ne sont pas systématiquement occupés par du bâti, même si quelques constructions apparaissent ici et là en position médiane dans la profondeur des parcelles. La partie restante de ces longues parcelles est alors occupée par des jardins potagers ou d’agrément, conférant ainsi à ces franges parcellaires de grandes qualités visuelles, car verdoyantes.

Des murets de pierres soigneusement appareillées bordent l’espace public sur les fonds de parcelles (rue des Douves, rue du Maine…), mais le regard peut néanmoins parfois passer au dessus de ces murets, offrant ainsi à la vue des jardins potagers ou d’agrément très agréables. A noter cependant que certains de ces murets sont dans un état d’altération, voire de dégradation, parfois avancé, et il conviendrait donc de sensibiliser l’ensemble des personnes concernées à l’importance historique, architecturale, et paysagère de ces murets.

S’agissant de parcelles particulières, des

14

Rue Rue Rue on peut observer, à l’angle nord-ouest 12 10 Constructions

Parcelles irrégulières 10 de « l’intra-muros » une configuration modernes 8

atypique, avec des limites plus ou 8 6B 6 Forges moins circulaires : ne se pourrait-il pas Puits 6

Puits que ce soient là les traces d’une 1 4

1 a 6 2 3 Douves 8 Rue

Mairie Poste de 4 2 occupation très ancienne (logis la 5 2B de Place Rue 1 7

1010B de la 1 seigneurial, basse-cour, motte 126189 Mairie 10

3 4

12 primitive … ?), en tout cas bien 5

7

14 16B

9

5 9

11 antérieure à l’occupation actuelle. 16

13

2 Maine

7

LE BOURG 2

1 3 2 Il en est de même au sud de la rue de 9

11

4 3 5

Place Poterie la Motte, à l’emplacement de la motte du 13 Monument

7 15 10 la 6004

15

3

6 9 féodale originelle, bien que le tracé 12

de

11 55

13

17 parcellaire actuel ne soit plus très 6191 Rue

Rue du

19

2 1 6233 3 6212

1 de

des 4 5 explicite à cet égard. 13 9 21

4 la 7 6 3

Motte 23 5

6

7 8

9

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24 35 CROIX MARELLE

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Rue Rue 22

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24 14 Rue 22 20 18 16 6040 Rue 15

19 27 25 23 21

Puits 5 Puits

Carte 27- Forme des parcelles

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 123 / 165 E. Eléments de typologie du bâti urbain

Le bourg de Bazouges la Pérouse présente plusieurs maisons et constructions de qualité, dont deux sont inscrites MH: la maison du Procureur et la maison du 20, rue de l'église. Elles sont décrites dans la suite du présent document. Les autres maisons, même si elles ne sont pas protégées au titre des Monuments historiques, affichent de grandes qualités urbaines et architecturales.

En règle générale, elles ont été construites durant les XVII° et XVIII° siècles, et constituent la source des ambiances urbaines et très minérales de Bazouges. Elles se caractérisent par l'un ou/et l'autre de ces critères: - La préservation de l'échelle dans le paysage urbain, grâce à la continuité des alignements et des héberges; - Un gabarit composé d'un étage droit sur rez de chaussée, surmonté d'un comble avec gerbière axée; - L'emploi de granit en appareillage de pierres de taille; - La composition et les dimensions / proportions des percements;

Par ailleurs, certaines constructions participant des développements urbains récents, à savoir du début du XX° siècle, méritent également de l'attention en raison de leur caractère fortement typé et du grand soin apporté à leur réalisation. Il en est ainsi des maisons d’inspiration "balnéaire" Photographie 28: L'habitat du centre-bourg de l'avenue d'Antrain qui, bien que conçues dans une écriture architecturale fort éloignée de celle dominant dans le noyau historique, n'en participent pas moins à la belle continuité historique du patrimoine architectural de Bazouges la Pérouse.

Implantées en retrait par rapport à la rue pour marquer une certaine « distance » par rapport à l’espace public, matérialisée alors par un muret de pierres surmonté d’une grille ouvragée abritant un jardinet d’entrée, elles permettent de « voir sans être vu » grâce à des arbustes d’ornement variés s’accrochant à la grille d’entrée.

Photographie 29: Maisons "balnéaires" de l'avenue d'Antrain

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 124 / 165

Carte 28: Repérage des constructions de qualité

Toutes ces constructions sont repérées sur le plan "Constructions de qualité" ci-dessus, et pour certaines font l'objet d'une fiche particulière, jointe au règlement.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 125 / 165 1. Gabarits L’épannelage global de Bazouges-la-Pérouse s’inscrit dans des hauteurs d’environ 6-7 m de façade, permettant de construire deux étages droits (le RdC et le 1er étage), plus rarement trois, surmontés d’un grenier aménagé ou de combles. Lorsqu’il s’agit de greniers, une gerbière, souvent maçonnée, en permet alors l’accès.

Carte postale ancienne 3- Une belle vue de la rue de l'église au début XX° s.

2. Implantation par rapport à l’espace public L’alignement sur rue est la règle quasi générale jusqu’au début du xx° siècle. C’est la source de la qualité des espaces urbains et des ambiances de Bazouges. On observe de rares exceptions dans le bourg, en particulier au niveau du n°7 et 11 place de la Mairie, où deux petites échoppes XIX° (sur rue cependant) encadrent l’accès à la demeure, en fond de jardin : elles n’existent pas encore sur le cadastre de 1826.

3. Toitures Compte tenu de la structure en lanières du parcellaire médiéval, les constructions sont couvertes d’une toiture à deux pans sur murs séparatifs goutteraux (parfois avec croupe sur rue), avec un faîtage parallèle à la grande longueur. L’ardoise est naturellement le matériau exclusif employé en couverture, sur des pentes généralement assez fortes (>45°), souvent coyautées, conférant alors une grande élégance aux toits de Bazouges.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 126 / 165 4. Matériaux Selon l’époque de construction, les maisons sont à pans de bois pour les plus anciennes (XVI°-XVII°), ou bien en pierres de taille (granit extrait localement) suivant les ressources du constructeur, ou encore en moellons de granit destinés à être recouverts d’un enduit. La pierre (« cosse » de schiste) présente dans le sous-sol de la partie sud de la commune n’est pratiquement pas employée dans le bourg, hormis pour les éléments d’accompagnements (appareil de blocage, souches de cheminées, murets…) et son emploi se limite essentiellement au bâti rural.

5. Percements, encadrements Il faut là aussi distinguer le traitement des percements selon l’époque de construction et le mode constructif (pans de bois/granit), ainsi que selon l’emplacement dans la façade et l’usage : les devantures commerçantes à rez-de-chaussée, bien qu’elles aient été profondément remaniées dans les dernières décennies, continuent cependant à marquer les rythmes verticaux dominants dans la perception du bâti. Il convient de souligner le soin apporté aux linteaux droits en granit, dénommés localement « palâtres », qui sont fréquemment l’objet de marquages et de soins particuliers : moulures, écussons, dates etc. Certaines maisons parmi les plus anciennes ont également conservé des appuis de baies à usage d’étal débordant à RDC, traces d’anciennes boutiques. Cette disposition a cependant perduré jusqu’au XIX° siècle, comme le montre par exemple la photo ci- contre..

6. Détails architecturaux Corniches, corbelets, sculptures …

Certaines maisons construites en pierre de taille offrent parfois aux regards des détails particulièrement soignés d’architecture ou de décors : corniches et modillons moulurés, visages sculptés, jambages de baies chanfreinés, guirlandes d’animaux ou de motifs végétaux… Il s’agit là de témoins précieux d’une époque florissante et d’un savoir-faire que l’on ne trouve localement qu’à Bazouges : le granit est une pierre qui ne se sculpte pas aisément, et que seuls les nombreux calvaires et croix de chemins utilisent habituellement. Les maisons à pans de bois, assez curieusement,

ne présentent que très peu de ces « plaisirs de décors »…

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 127 / 165 7. Couleurs Enduits, menuiseries …

Le granit en pierre de taille, extrait localement, est d’une teinte gris-doré qui se marie bien avec l’ardoise et les enduits à base de chaux, ce qui confère au bourg cette tonalité générale gris-beige relevée ici et là par des couleurs plus vives sur les éléments boisés : pans de bois, menuiseries extérieures… Les constructions à pans de bois sont en effet bien souvent l’objet de polychromies assez vives et soutenues, basées sur un contraste marqué entre pièces de bois et éléments de remplissage, et il serait bon d’encourager cette tendance qui ravive la teinte globale du bourg. Il est important de noter cependant que les pans de bois sont plus souvent destinés à être recouverts d’un enduit qu’à être vus : l’intention manifeste de décor apparait alors dans la façon dont les bois apparents sont disposés : arêtes de poisson, croix de Saint André … Les enduits à la chaux ont une couleur beige- coquille d’œuf qui est simplement celle du sable utilisé, peut-être Photographie 30- Polychromie sur pans de issu des carrières locales (de Tremblay par exemple) toutes bois proches, et on pourrait aussi envisager des badigeons plus soutenus sur ces enduits. Les enduits existants sur maçonneries, lorsqu’ils sont peints ou badigeonnés, sont malheureusement souvent à base de ciment, quelque peu raides et cassants, ce qui nuit à la bonne santé des murs et compromet leur sauvegarde à long terme. Ils sont cependant le support de décors : chaînes d’angles, encadrements de baies,… alors colorés dans une teinte parfois

plus vive.

8. Eléments « hors type » Le bâti rural ; les équipements publics …

On observe la présence marquante car inattendue de quelques éléments bâtis n’appartenant pas à la typologie dominante, c'est- à-dire la maison de bourg ou la boutique. Il en est ainsi des équipements publics que constituent la mairie et la salle des fêtes, qui se démarquent aussi bien par leur implantation que par leur volumétrie et les matériaux employés à leur construction : pavés de verre sur la salle des fêtes… De même, à l’entrée de la ruelle de Brault, une maison de type plutôt rural (rez-de- chaussée avec cellier et grenier sous comble) était peut-être celle d’un artisan : toilier, forgeron, bourrelier … ? La porte basse aux jambages élargis indiquerait en effet la présence d’un cellier. Photographie 31- Certains enduits sont au ciment ...

9. Eléments d’accompagnement Murets, … En raison de la topographie du site, les murets de soutènement jouent un grand rôle à Bazouges : ils retiennent les terres, accompagnent ou reconstituent un alignement sur rue lorsque le maison est en retrait, délimitent l’espace privé … (cf. Conclusion de la note historique P. 51). De manière générale, les plus anciens sont en schiste, et leur couronnement est alors essentiel à leur bonne conservation. On note malheureusement une tendance à la dégradation de ces murets (rue des Douves…) en raison d’emploi de Photographie 32-Un muret en péril Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 128 / 165 matériaux inappropriés (ciment) pour leur entretien. Certains sont en cours d’effondrement… Il conviendrait donc de sensibiliser les Bazougeais à l’importance et à l’utilité de ces murets.

10. Portes, cheminées, étals, et autres éléments singuliers de Bazouges

Certaines dispositions constructives sont suffisamment singulières pour être mentionnées ici. Dans le bourg, les portes d’entrées sont souvent droites, en raison de la présence de nombreuses boutiques donnant lieu alors à des vitrines et devantures. Les pleins cintres, lorsqu’ils existent, sont le signe de maisons bourgeoises, et sont constitués d’une double arcature en blocs bien taillés, celle du dessus formant arc de décharge. En campagne, ces portes d’entrées en plein cintre sont plus fréquentes, même sur des constructions à usage agricole modestes.

Les souches de cheminées, souvent massives et Photographie 33 : Une double arcature maçonnées en moellons de granit ou de schiste, sont disposées sur les murs gouttereaux dans les maisons anciennes, compte tenu de la configuration du parcellaire. Cette disposition oblige à bâtir de hautes souches pour dépasser les faîtages et c’est alors une cause de grande fragilité ; nombreuses sont celles qui, à la suite de désordres, ont été remontées en briques, parfois enduites. Eléments d’architecture à part entière, elles contribuent fortement au paysage urbain du bourg. Enfin, les nombreuses pierres d’appuis de baies formant étals, encore bien visibles dans le bourg, constituent des marques d’anciennes boutiques, et leur nombre illustre bien l’importance du rôle commerçant de Bazouges jusqu’au début du XX°s. Photographie 34 : Les hautes souches de cheminées du bâti médiéval

Photographie 35 : étals d’anciennes boutiques

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 129 / 165 11. Les édifices remarquables en centre bourg

a. La maison du Procureur.

Edifiée au tout début XVII° siècle (1604), elle est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1934.

Construite en grand appareil de granit, elle était destinée au Procureur du Roi, et était donc le lieu de la Justice.

Ses façades présentent des percements relativement peu nombreux, excepté au rez-de- chaussée, où l’on peut voir de grandes baies avec appuis largement débordants. La configuration des percements indique bien la période charnière à laquelle elle a été construite, à l’articulation entre le Grand Siècle et l’époque médiévale.

La corniche de sablière est modillonnée, sur corbelets, sous un couvrement à coyaux particulièrement élégant. A noter la petite ouverture dans l’angle, chanfreiné.

Photographie 36- La maison du Procureur

b. La maison à pans de bois XVI°.

Construite plus probablement à la fin du XVI° siècle qu’au XVII° comme l’indique la Base Mérimée, elle a été inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1930. Seule la façade-pignon sur rue est à pans de bois entre chaînes d’angles en granit sur rez de chaussée en pierre de taille. L’étage présente un léger encorbellement sur rue, d’inspiration encore médiévale. L’accès sur rue se fait par une porte cintrée, et l’on peut voir un œil-de-bœuf un peu oblong à rez-de-chaussée. A l’étage les bois sont en arête de poisson, manifestement destinés à être vus. Une potence permettait de hisser les diverses denrées aux

étages. Photographie 37: 22, rue de l'église

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 130 / 165 c. Les autres édifices

D’autres maisons, actuellement non protégées, présentent une remarquable unité d’aspect, essentiellement liée à l’appareillage de pierres de taille en granit particulièrement soigné qui les caractérise. Cette façon de construire constitue ainsi en quelque sorte l’une des « marques de fabrique » de Bazouges la Pérouse, et en fait un élément fort de son identité.

Ces maisons font l’objet d’une fiche plus détaillée.

Photographie 40: 10, place de la mairie Photographie 41: 14, place du Monument

Photographie 39: 2, rue de l’église Photographie 38: 4, rue de l’église

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 131 / 165 12. Les vitrines, devantures et enseignes

Nous avons constaté que la majeure partie des façades des constructions du bourg date du XIX° siècle, hormis quelques éléments plus anciens qui sont restés intacts. La cohérence historique du bâti pourrait donc fonder utilement une cohérence dans le traitement des façades commerçantes, qui pourrait alors être celui des « boutiques 19° », à devanture menuisée et caissons verticaux moulurés encadrant la porte d’entrée.

Aujourd’hui en effet, les vitrines et devantures se présentent de manière un peu disparate, de même que les enseignes. Parfois, des modifications de structure ont été apportées aux parois à rez de chaussée (élargissement des baies, suppression de trumeaux …) dans le but de disposer d’une plus grande surface vitrée d’exposition. Quant aux enseignes, souvent sous forme de panneaux fixés à la façade, elles peuvent s’avérer disproportionnées ou démesurées par rapport précisément aux façades, altérant ainsi leur lecture, ou bien masquant des Photographie 42- Une boutique ancienne éléments de modénature intéressants : corniches … Il en résulte maintenant, au total, une impression un peu fâcheuse s’agissant de la prise en compte de la sensibilité et de la qualité du cadre bâti, allant à l’encontre du principe même de l’A.V.A.P.

Ce phénomène d’élargissement outrepassé des vitrines a des origines économiques : on expose aujourd’hui ce qui est offert à la vente à l’intérieur du commerce. A l’origine, et les dispositions constructives des anciennes boutiques le montrent bien avec les appuis de baies largement débordants, les articles étaient « étalés » sur un panneau en bois prenant appui sur la pierre basse. Lorsqu’il était relevé, ce panneau faisait alors office de volet pour occulter la baie.

Sans nécessairement revenir à ces dispositions, qui ne seraient pas toutes adaptées au commerce d’aujourd’hui, Il serait malgré tout opportun, et compte-tenu de la configuration urbaine de Bazouges (grande place et rues étroites), d’élaborer a minima un Cahier des Charges destiné à harmoniser petit à petit les diverses devantures de boutiques et enseignes (drapeaux …), comme il se fait par exemple à Saint Malo, Combourg … Les enseignes sur les immeubles, dans les lieux très sensibles et dans les zones de publicité restreinte (Art. L581.18 du Code de l’Environnement) sont en effet soumises à autorisation.

Photographie 43- Quelques vitrines et devantures commerçantes

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 132 / 165 13. Les sols et leurs traitements

La commune a, récemment, entamé un programme de ré-aménagement des espaces publics : la place de la mairie, la rue et la Place de l’Eglise, ainsi que la Place de la Salle des Fêtes ont ainsi fait l’objet d’une redéfinition des emprises carrossables et d’un traitement des sols adapté, permettant de diminuer et d’atténuer l’impact des automobiles.

De même, le parvis de l’église et les abords de cette dernière.

On peut cependant regretter l’emploi trop systématique du bitume ici ou là, qui ne différencie pas les espaces « voitures » des espaces « piétons » : chemin de la Motte, descente de l’escalier d’accès à l’église… Outre son aspect indifférencié selon l’usage de ces espaces, le bitume a de plus le désavantage d’imperméabiliser les sols et d’accentuer les ravinements. Une réflexion ponctuelle pourrait donc être utilement engagée sur ce point, allant éventuellement dans le sens d’une « voirie partagée » piétons / voitures, en y intégrant alors la notion de perméabilité à l’eau.

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F. Le bâti rural

Indissociables des paysages qu’elles caractérisent fortement et qu’elles contribuent à façonner, les constructions rurales de Bazouges la Pérouse constituent un patrimoine extrêmement riche et varié, sur lequel pèsent bien souvent des menaces liées à de multiples facteurs, essentiellement économiques. Pourtant, à l’heure d’une certaine recherche de nouveaux équilibres entre villes et campagnes, entre préservation et adaptation, il constitue une « ressource » disponible, et exceptionnelle s’agissant de Bazouges, pour accueillir éventuellement de nouvelles occupations humaines dans des paysages en profonde mutation, et Photographie 44- Le Gros Chêne (XVI° s) renouvelés car vivants. Ce mouvement général, bienvenu naturellement, mérite cependant d’être accompagné afin d’assurer une bonne pérennité au patrimoine bâti. Etant avant tout « fonctionnel », le bâti agricole reflète exactement ce à quoi il est destiné, à savoir abriter les hommes et les animaux, produire, et stocker. A Bazouges, on trouve naturellement nombre de fermes éparses, petites ou grandes, isolées ou au contraire regroupées en hameaux plus ou moins importants. La typologie est ainsi difficile à établir, d’autant plus que se mêle parfois dans ce patrimoine ce qui pourrait s’apparenter à de petits manoirs. C’est par exemple le cas au Gros Chêne ou au Gué du Sud.

Les longères, caractérisées par des longueurs de façade souvent exceptionnelles à Bazouges, Photographie 45: une longère bien représentative constituent cependant le type dominant, construites alors soit d’un seul tenant, soit par ajouts successifs de « tranches » supplémentaires.

1. Gabarits et toitures En raison de dératellements élevés, s’apparentant souvent à un étage droit, au moins entre les XVI° et XIX° siècles, les gerbières ne sont pas souvent engagées dans le couvrement et laissent donc apparaître des versants de toits très purs, sans « accidents » de volume en saillie. Au XIX°, les dératellements sont moins hauts peut- être par soucis d’économie, et l’on voit alors apparaître des gerbières charpentées. Il faut enfin noter que bien souvent, à l’occasion de travaux, les coyaux disparaissent, ce qui est regrettable.

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2. Matériaux Sans que ce soit une règle invariable, on observe une présence de constructions en schiste plus fréquentes au sud de la commune qu’au nord, où le granit est alors employé majoritairement, soit sous forme de moellons, soit, plus rarement, sous forme de pierre de taille. Nous avons vu que la composition du sous-sol explique peut- être ce fait.

3. Percements, encadrements

Répondant strictement à une fonction précise, les baies et Photographie 46- Un bel appareillage en pierres de tailles percements, tous différents jusqu’au XVII°- XVIII° siècle, sont généralement très harmonieusement répartis dans la façade, et relativement peu nombreux : il en résulte un grand sentiment d’équilibre, né de la sobriété et de l’efficacité de ces ouvertures. Les portes en plein cintre- sous double arcature comme ci-contre- sont souvent de mise à Bazouges, les autres ouvertures étant traitées de manière plus simple.

On remarque enfin fréquemment des portes de celliers avec des jambages élargis en partie basse des tableaux, probablement en raison d’un changement (au XIX° ?) de diamètre des fûts de cidre…

Photographie 47- Des percements harmonieusement répartis

Photographie 48- Les jambages élargis à la base

PhotographieUn œil-de-bœuf 49 ouvragé- Un œil-de-bœuf ouvragé 4. Détails architecturaux

On trouve également des détails d’exécutions particulièrement soignés, tels que pierres ouvragées, linteaux, encadrements de baies, tous indices de l’époque florissante qu’a connue le monde rural de Photographie 50- Un Bazouges aux XVII° et XVIII° siècles. palâtre

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5. Eléments « hors type » Les manoirs, châteaux…

Bazouges-la-Pérouse se distingue par un grand nombre de manoirs et châteaux, dont les plus anciens remontent à la fin du XVI° siècle. C’est le cas du Gros Chêne, au nord de la commune, et du Gué du Sud, déjà évoqués. Ce dernier édifice aurait eu fonction de prison à un certain moment de son histoire … Le château de la Ballue (inscrit M.H. en 1977), accompagné de sa terrasse-jardin (également inscrite M.H. en 1977), constitue l’élément « phare » de ce patrimoine, et mériterait à lui seul des monographies, tant il est lié à l’histoire de Bazouges, qu’il accompagne (dans sa configuration actuelle) depuis le XVII° siècle.

Photographie 51: Le Gros Chêne (XVI° s.)

Photographie 52: manoir (1590) rue H. Morel Photographie 53- Le Gué du Sud (XVI° - XVII°s.)

Photographie 54- La Ballue (XVII° - XVIII° s.) Photographie 55- Terrasse-jardin de La Ballue

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Plus anciennement, le manoir de Martigné a conservé – elles sont depuis peu propriétés communales- ses tourelles et son porche fortifié médiéval. On y voit également les douves, alimentées autrefois par la Tamoute. . La belle demeure de Beauvais (XVII°-XVIII°) se présente dans une configuration un peu originale à Bazouges : avec son magnifique toit à croupes sur corniche modillonnée et sa façade un peu sévère, elle aurait été autrefois munie de tourelles d’angles dont il ne subsiste rien…

Enfin, le joli château (XIX°) de Boutlande Photographie 56- Le porche fortifié médiéval de Martigné accompagné de son parc d’agrément en pente douce vers le sud vient clore cette continuité historique.

Photographie 57- Beauvais a presque des allures de malouinière...

Photographie 58: En cœur de bourg, la Croix Marie . Photographie 59- Boutlande (XIX° s.) (XVII°-XIX°s.)

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DOCUMENTS ANNEXES

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VIII. DOCUMENTS ANNEXES

A. Annexe 1 : Liste des sites archéologiques repérés sur la commune d’après la base de données du Service Régional de l’Archéologie consultée le 2 novembre 2010. B. Annexe 2 : terres dépendant de l'église en 1795 C. Annexe 3 : Texte de l’arpentage de 1676 D. Annexe 4 : Taille des parcelles d’après l’arpentage de 1676 E. Annexe 5 : Ilots d’arpentage établis en 1676 F. Annexe 6 : Evolution de la population de Bazouges depuis 1794 G. Annexe 7 : Etude préalable au Contrat Territorial « Milieux aquatiques » du Moyen Couesnon (CDROM)

H. Annexe 8 : Inventaire des zones humides et des cours d’eau (CDROM)

I. Annexes 9 : petit patrimoine APPAC 1987 (CDROM)

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 139 / 165 Annexe 1 : Liste des sites archéologiques repérés sur la commune d’après la base de données du Service Régional de l’Archéologie consultée le 2 novembre 2010. N° Identification Nature du site Lieu dit carte IGN Parcelles Intérêt d’EA de l’EA patrimonial 1 1590/35 Occupation Le Bas Vrigné 1982 : Pour 019 0001 Moyen Age A4.1010 information 2 1985/35 Occupation Les Portes C3.984 Pour 019 0002 Gallo-romain information 3 5011/35 Occupation Ville Cartier 1966 : B1.12 1 019 0003 Gallo-romain 4 5012/35 Occupation Ville Marie C5.1946 1 019 0004 Gallo-romain C5.1498 5 5013/35 Dépôt Bourienne NE.768 1 019 0005 Epoque moderne 6 5014/35 Occupation Bel Air C2.1664 1 019 0006 Gallo-romain C2.818 7 5015/35 Occupation La Haie F2.661 1 019 0007 Gallo-romain 8 5016/35 Occupation Le Bas Houx 1 C5 1607 1 019 0008 Gallo-romain 9 5017/35 Occupation Forêt de Villecartier 1987 2 019 0009 Gallo-romain Carrefour du B1.45 Pinsonnet B1.46 10 5018/35 Occupation Montigné 1982 : 1 019 0010 Gallo-romain F2.626 11 5019/35 Occupation Le Bois Robert 1966 : A2.1541 ; 1 019 0011 Gallo-romain A2.380 ; A2.385 ; A2.386 ; A3.852 ; A3.853 12 5020/35 Occupation La Charrière 1980 : B8.1383 1 019 0012 Gallo-romain 13 5021/35 Organisation du Le Bas Houx 2 1966 : D1.64 1 019 0013 territoire Epoque indéterminée 14 5022/35 Occupation Les Epinays 1987 : B6.238 ; 1 019 0014 Haut Moyen Age B6.240 ; B6.284 15 5023/35 Age du bronze-Age du La Chauffetais 1987 : B6.349 ; 1 019 000 fer B6.350 ; B6.351 ; stèle B8.855 ; B8.872 16 5024/35 Occupation Les Epinays 2 1987 : B6.278 ; 1 019 000 Bas Moyen Age B6.279 17 5025/35 Occupation Le Gué du Sud 1987 : C1.387 1 019 000 Bas Moyen Age 18 5026/35 Occupation Le Tertrais 1987 : C1.331 1 019 0018 Gallo-romain ? 19 5027/35 Epoque indéterminée Les Croisettes 1982 : F2.2277 1 019 0019 Enclos 20 5028/35 Occupation La Marquidois 1987 : B.928 ; 1 019 0020 Gallo-romain B.929 21 5029/35 Organisation du Landerosse 1982 : F2.413 ; 1 019 0021 territoire F2.630 ; F2.631 Epoque indéterminée 22 7625/35 Occupation Haut Vrigné 1982 : A4.1109 1 019 0022 Gallo-romain 23 7626/35 Organisation du La Charrière 1980 : F8.928 ; 1

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 140 / 165 019 0023 territoire F8.929 Epoque indéterminée 24 7627/35 Paléolithique Landerosse F1.220 1 019 000 Objet isolé 25 7628/35 Culturel et religieux Le Gros Chêne F1.126 019 0025 Epoque indéterminée 26 7629/35 Culturel et religieux Le Pas au Comte A1.517 019 0026 Epoque indéterminée 27 7630/35 Groupe de menhirs A 500 m au N-O du 019 0027 Epoque indéterminée bourg 28 7631/35 Menhir dit de la pierre Route de Combourg 019 0028 longue Epoque indéterminée 29 7632/35 Menhir La Basse Gretais 019 0029 Epoque indéterminée 30 7633/35 Epoque indéterminée La Demonaie 019 0030 Objet isolé 31 7634/35 Motte castrale Près de l’église 019 0031 Moyen Age 32 7635/35 Atelier de terre cuite Le Bois Robert 2 1966 : A3.844 019 0032 Gallo-romain 33 336/35 Enceinte Le Hérisson 1987 : A.1366 1 019 0033 Epoque indéterminée 34 13903/35 Château non fortifié La Balue 2 019 0034 Epoque moderne Inscrit MH 35 14404/35 Occupation Les Portes C3.984 Pour 019 0035 Moyen Age classique information 36 14546/35 Occupation La Chauffetais 1987 : B6.349 ; 1 019 0036 Gallo-romain B6.350 ; B6.351 ; B8.855 ; B8.872 37 14457/35 019 Occupation La Chauffetais 1987 : B6.349 ; 1 0037 Moyen Age B6.350 ; B6.351 ; B8.855 ; B8.872 38 14707/35 Occupation Landerosse F1.220 1 019 0038 Moyen Age 39 7417/35 Occupation Haut Vrigné A4.1109 1 019 0039 Gallo-romain 40 15794/35 Epoque indéterminée Les Champs Blancs 2003 : OF.1996 1 019 0040 Enclos 41 15809/35 Epoque indéterminée Beauvais 2001 : E2.668/669 1 019 0041 Enclos (système d’) 42 15810/35 Epoque indéterminée La Demonais 2002 : F4.1733 à 1 019 0042 Enclos 1736 43 16848/35 Epoque indéterminée La Ville Marie 2005 : C5.1504 1 019 0043 Enclos 44 16849/35 Epoque indéterminée La Chauffetais 1987 : B7.1377 1 019 0044 Enclos 45 16850/35 Epoque indéterminée La Poètevinière 2003 : OA.454 1 019 0045 Enclos 46 18209/35 Epoque indéterminée La Demonais 2 2009 : OE.1115, 1 019 0046 Enclos 1117, 1128 47 18210/35 Epoque indéterminée La Touche 2009 : OB.365 1 019 0047 Fossé

1 : secteur soumis à l’application de la loi 2001-44, relative à l’archéologie préventive

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 141 / 165 2 : secteur soumis à l’application de la loi 2001-44, relative à l’archéologie préventive et classement en zone N au P.L.U.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 142 / 165 Annexe 2 : terres dépendant de l'église en 1795  au lieu de Leurmont en la commune de Bazouges une pièce de terre nommée la petite Chesnais contenante viron quarante cordes avec sa haie d'occident  au village de la Fauvelais même commune de Bazouges une pièce de terre nommée les terres contenant un journal quarante cordes avec les haies d'orient et de midy  proche du village taillepied même commune une quantité dans les viviers de taillepied contenante cinq cordes  au village de la Beillais même commune un pré nommé le pré de la rue du pont contenant trois cordes  au village de Fougerolle et au proche même commune, un courtil à chanvre avec ses haies d'occident et midy  au même terroir un pré nommé le pré de l'église avec ses haies du midy  au village de la breardière et aux environs, même commune de Bazouges une quantité de courtil nommé le petit courtil de la béardière  une autre quantité de courtil au même terroir a prendre au coté d'orient d'un courtil nommé le courtil gentil contenant viron six cordes  au village de la poidevinière même commune de Bazouges une pièce de terre nommée le clos de l'écuelle ou clos clisson contenante cinquante cordes, avec sa haie d'occident  au proche du village du bois robert même commune une pièce de terre nommée la pièce du bain contenant avec sa haie du nord quarante cinq cordes  au village de la cerdelais et aux environs même commune une pièce de terre nommée le champ de la pessière contenant soixante quinze cordes avec ses haies du midy et d'occident  un pré nommé le closset, au même terroir contenant cinquante cin cordes  au proche du village de la chauvetais même commune une pièce de terre nommée le clos de mézerais contenant un journal avec ses haies d'occident et midy  une quantité de terre de cinq sillons à prendre dans une pièce de terre nommée le cruel au coté d'orient contenant viron vingt cordes avec ses haies aux deux bouts  au proche du village de la villemarie même commune une pièce de terre nommée Vitpierres contenant viron les cinquante cordes avec ses haies du midy et du nord  au proche du village des loges même commune une quantité de terre à prendre dans une pièce de terre nommée la pierre marion, coté midy contenant viron vingt cordes  proche le village du gros chesne en la commune de bazouges dépendant du trésor de laditte commune une pièce de lande nommée le champ blochet contenant un journal trois cordes  de la même dépendance du trésor de bazouges proche le village de la courtais en la même commune une pièce de terre nommée le champ saint pierre contenant avec sa haie du midy un journal soixante dix cordes  la pièce cy après scituée près la ville de bazouges affectée cy devant à l'entretien de la lampe de la vierge une quantité à prendre au coté occident d'une pièce de terre nommée la marre contenant cinquante cinq cordes avec sa haie d'orient  au village des loges nacix environs la commune de Bazouges dépendant de latase des défunts une quantité de dix sillons de terre à prendre au coté orient d'une pièce de terre nommée le gouetil, située entre les villages des loges et des quitealles contenant vingt cinq cordes  une petite quantité dans un pré nommé la butte du pré de la brosse contenant viron huit cordes, à à prendre au coté du nord  une chapelle scituée au village du broux en la commune de Bazouges, bâtie de pierres couverte d'essentes et tuilles contenant par fond viron une corde  une autre chapelle scituée au lieu de la Boudonnière proche le village du grandbois en la commune de Bazouges et bâtie de pierres couverte d'essentes, contenant par fond viron une corde

Source : Arch. dép. Ille-et-Vilaine 1Q 351, 21 ventôse an III (11 mars 1795).

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 143 / 165 Annexe 3 : Texte de l’arpentage de 1676

1r° Nous gabriel de Saint Pern seigneur dudit lieu Conseiller du Roy maistre ordinaire de la chambre des comptes de Bretaigne, Commissaire député par arrest dicelle du 5 juin 1676 pour la refformation du domaine de sa majesté aux juridiction et barre de foulgères Bazouges et antrain et lieux dépendants, et sébastien frain seigneur de la Villegontier conseiller du roy sénéchal et juge ordinaire de ladicte juridiction royalle de foulgères, scavoir faisons, que ce jour vingt uniesme de juillet mil six cent soixante dix sept, estant à notre logis dans la ville de Bazouges pour procéder à la refformation dudit bazouges, mr Tristan comtoyer ? escuyer sieur de racinoux conseiller et procureur du roy audit foulgères nous sceoit venu trouver, et nous a remontré qu’en exécution de lordonnace par nous rendue cedit jour 31e du mois de juillet, portant quil sera procédé au mesurage et arpentage général et particullier de proche en proche des maisons places et héritages de la ville et forbourgs de Bazouges, pour parvenir à la construction du papier terrier de ladicte juridiction de Bazouges, et à lesclarcissement des droicts rentes et mouvances de sa majesté et reconnaistre celles qui se trouvent avoir été uzurpées, avecq injonction et commandement à tous propriétaires et detempteurs desd maisons d’ouvrir leurs portes et donner leurs noms aux arpenteurs sous peine de vingt livres d’amende, a laquelle fin il aurait fait comparoir devant nous mr Gilles Lefèbvre arpenteur royal à Rennes et Louis longe arpenteur royal à antrain par nous nommés d’office pour procéder audit arpentage et en dresser procès verbal, et nous a en conséquence ledit sr procureur du roy requis vouloir dessendre sur les lieux et dans les rues et places de laditte ville de Bazouges pour les causes et effets cy dessus pour recevoir les déclarations et oppositions des seigneurs et parties si aucunes ? auquel réquisitoire obtemperant et ayant avecq nous pour adjoint mr Nicolas Thernoy greffier de ladicte refformation, avons pris et reçu le serment desd lefebvre et longe arpenteurs royaux auxquelz avons faict lever la main ont promis et juré par serment deux sur ? et prié se porter fidellement au faict dud arpentage et que faict nous sommes de compagnye transportés jusques au hault de la place publique de la ville et bout septentrional dicelle place ou estant environ les deux heures de lapresmidy, nous avons enjoint aud arpenteur et à jullien tebault aussy arpenteur royal cy devant nommé pour lesd arpentages sur ? daposer la chaisne et commencer ledit arpentage à la première maison du bout septentrional de la grande rue, et continue le long dicelle du costé oriental vers la rue des forges et ensuite continue ledit josse de proche en proche ce qui est faict en notre présence

1v° La première isle de ladicte ville royalle de bazouges a commencé à une maison sittuée sur le costé septentrional de la grande rue, faisant le bout de la place publique, et le jardin en dépendant clos de murailles, descendant du costé oriental de la rue des forges, et ensuite de ladicte première maison continué lad isle vers ladicte place et le long du costé occidental de lad grande rue, allant vers l’église, jusque à une ruelle qui conduit de ladicte grande rue à la rue dessus les douves, et conduit par lad rue de sur les douves à lad rue des forges, à la muraille faisant la closture dudict jardin

La première maison apartient aux héritiers de deffunct noble homme estienne angèle vinau procureur du roy à dinan, avisagé à midy contenant de face vers ladicte place ou sont la halle et vers la rue des forges, et compris un jardin, une autre maison de closture de jardin de fruits en dépendant et y joignant vers ouest, ont ? soixante et trois pieds, et de profondeur par premier logix ou il y a un porche cent dix pieds.

La deuxsième maison apartient à noble homme Charles Baucher sieur de la Gravelle et à Perine Marchand, contient de face vers ladite place quinze pieds et demy et de profondeur cent quatre pieds compris le jardin derrière

La troisième apartient audict frère de la Gravelle bauthié, contient de face vers ladicte place publique dix sept pieds et demy, le portal dépendant de la dicte maison et y joignant, du costé occidental de la grande rue contient de face treize pieds, et de profondeur depuis la grande place ? en arrière allant vers septentrion cent quattre pieds, et de profondeur par ? ledict portal allant vers occident quatrre vingt seze pieds, compris le jardin derrière dans lequel il y a une fuye et refuge a pigeons, vers orient septentrion

La quatriesme maison avec une mazure y joignant, entre elle et la maison précédant sittuée du costé occidental de la dicte grande rue apartient a mr Guy Verron, et aux enfants mineurs de deffunct mr jullien

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 144 / 165 anger contient de face sur la grande rue compris lad masure cinquante quatre pieds, et de profondeur compris le porche devant partye dycelle cour soixante pieds

2r° La cinquiesme apartient a Jacques du val, au sire du pont robert aux enfants mineurs de me estienne chauvin et autres et a de face seze pieds et de profondeur jusque à la rue de la douve cent soixante seze pieds

La sixiesme apartient aux demoiselles de la hautraye, la rougière et au sieur de la motte contient dix huit pieds et demy de face et de profondeur compris le porche au devant cent soixante seze pieds jusque à la dicte rue de la douve

La septiesme a deux corps qui se joignent apartient aux enfants d’honorable homme jan prioul contient de face trante sept pieds et de profondeur compris le porche au devant, et jusqu’à ladite rue des douves cent soixante et quatorze pieds

La huitiesme a damoiselle jullienne haudouin et autres contient de face dix huit pieds et demy et pareille profondeur jusqu’à la ditte rue des douves,

La neufviesme apartient à n h estienne M sieur de quereno qui contient de face seze pieds et demy et de profondeur compris le porche cent quarante et quatre pieds jusque à la rue des douves

La dixiesme apartient aux héritiers de feu Gilles anger sire des Cormiers ?, qui a de face dix sept pieds et demy de profondeur compris le porche, jusques à lad rue cent soixante quatorze pieds

L’unziesme apartient a demoizelle louise lencheut compagne de mr françois Gaultier sieur de routaunay ?, contient dix huit pieds et demy de face et de profondeur cent soixante et quatorze pieds compris le poche au devant

La douziesme apartient a me luc bodet ? sieur des logettes et a jan gaultier contient de face dix neuff pieds et de profondeur jusques a la dicte rue des douves au devant de laquelle maison il y a aussi un porche

2v° La treziesme a noble homme jan anger sire lieutenant de bazouges, contient vingt et un pied et demy de face, et de profondeur cent soixante et quatorze pieds compris le porche au devant et jusques à la dicte rue

La quatorziesme audict sieur lieutenant de bazouges, a de face seze pieds et demy, profondeur jusques a la rue des douves cent soixante et huict pieds

La quinziesme maison est a messire guy rapinel plus ? me Guillaume biard raoul prin et aultres, face vingt six pieds et demy et cent soixante huict pieds de profondeur

La seziesme aud jan portal qui contient de face compris le portal trante quatre pieds et demy, et de profondeur cent cinquante et quatre pieds jusques a la rueelle conduisant de la ville au cimetiere, et aux fontaines de brauld

La dixseptiesme a amaury milan qui a de face treze pieds et demy et de profondeur jusques a la cour dudict sieur du portal y donant cent ? trante pieds

La dixhuitiesme apartient a mre Guillaume prin et raoul prin contient de face quatorze et deux pieds et demy, et de profondeur cent cinquante et par le deriere jusques a la ruette et est divisé en deux corps

3r°

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 145 / 165 Seconde isle a commencer a lad ruelle qui est ensuite de la vingtiesme maison, et a ? le long de la grande rue sur le costé occidental dicelle et ensuite par la rue du chastelet et a revenir a la dicte rue des douves et cy apres a la dicte ruelle sur le costé méridional dicelle jusques a la grande rue dans lequel isle et c ? est entre autre léglize closture du cimetiere et du prieuré dudit bazouges

La vingt et uniesme qui faict la premiere dudict second isle est la dicte ruelle et deport contient d’ouverture vers lad grande rue sept et demy et ce qu’il y en a de commun

La vingt dousiesme est une autre masure ou estoit autres fois la maison de ville contenant de face vingt trois pieds et demy et de profondeur cinquante six pieds compris une petite cour au derriere le tout despendant du resort

La vingt troisiesme est leglize parochialle dudict bazouges contient de face par le mesme costé occidental de ladicte grande rue cent cinquante et deux pieds

Le vingt quatriesme est l’entrée et ouverture dudit prieuré de bazouges contenant de laise vers lad rue dix neuff pieds et de profondeur jusques au portal d’entrée de la cour de ladicte maison trante et huict pieds

Et entres deux led prieuré iceluy arpenté et ? construit par fond tant en maisons cours jardin un journal une corde, lequel faict le presant vingt cinquieme article, dans lequel fonds est une fuye et refuge à pigeons, qui mesure partye de lad église

Le vingt sixiesme est une maison a me jan Gaultier et a me marie Toussin contenant de face vingt deux pieds et demy et de profondeur jusques l’enclos du prieuré trante huict pieds

La vingt sept en apentiz apartient luc bouder qui a de face huict pieds et demy et trante huict de profondeur jusques audit enclos

3v° Le vingt huict aux hérotiers de msre jan héry qui contient de face vingt pieds et demy et quarante neuff de profondeur jusques audict enclos du prieuré

Le vingt neufviesme aux héritiers de me Guillaume buffon, de face avec le portal vers midy quarante huict pieds et demy et profondeur au hault dudict portal et jardin jusques aux granges du mesme prieuré soixante et quinze pieds

Le trantiesme a mre Guillaume anger sieur de la coutière ? de face dix neuff pieds et soixante quatre de profondeur

Le trante et uniesme et dernier faisant le coing de ladicte grande rue, et de la rue du chastelet costé vers septentrion, est une closture de cour et maison derrière et maison derriere appartenant à la veusve et enfant de françois boucher et abille ? boucher qui a de face sur laditte grande rue quarante et trois pieds et demy, sur le costé occidental rue du chastelet quarante et quatre pieds, faisant sa profondeur

Sur le costé occidental de la ditte rue du chastelet allant d’orient à occident

La première faisant la seconde sur ledict costé, apartient a Gille frequan et consorts, contient de face sur laditte rue vingt quatre pieds et trante sept de profondeur

La deuxième maison et helaine françois hue contient vingt sept pieds de face, et soixante de profondeur

La troixiesme a amaury et Guy hue contient quarante quatre pieds et demy de face et soixante deux de profondeur

La quatriesme est un jardin a helye robinauld et a demoiselle jullienne don contient de face cinquante et un pied et demy et de profondeur quarante huit pieds

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 146 / 165 4r° Cinquiesme est un jardin a n h Christophe Lelièvre sieur du Boismorin contient de face quarante neuff pieds et demy et cinquante six de profondeur jusques a la terre dudict prieuré

Le sixiesme est une muraille faisant partye de la closture de tour ? dudict prieuré qui contient quarante pieds de face jusques au cimetiere de la dicte parroisse

Le septiesme et dernier de la dicte rue du chastelet faisant le coing dicelle est une mutaille faisant closture dudit cimetière contenant de face vers lad rue du chastelet deux cents pieds, et vers une ruette conduisant à la rue des douves trois cents quatorze pieds et demy, au long du costé oriental de ladicte ruette

La première ensuit dudit cimetière est une pièce de terre audit sieur lieutenant de bazouges, qui a de face vers la ruette tournant a ladicte rue des douves deux cents seze pieds, sur la rue retournant vers lad grande rue, et a sa profondeur jusques audit cimetière

Et ensuite tournant par la ruette première mesure au présant isle conduisant a la dicte grande rue, sur le costé méridional de ladicte ruette, une closture de jardin apartenant a messire Gilles privé, qui a de face sur lad ruette quarante et un pieds et quarante sept de profondeur jusques audit cimetière et apartient aussy a raoul privé

Le deuxiesme a demoiselle jullienne don et a me marin Toutin de face sur ladicte ruette soixante et onze pieds

La troisiesme et derniere faisant closture du presant isle est une maison apartenant a mre Gilles prié laquelle a vingt six pieds de face, et cinquante quatre pieds jusques a louverture premièrement mesurée faisant le commencement du présant isle

4v° Troisiesme isle a commencé au bout oriental de la rue du chastelet, et continuée sur le costé méridionnal d’icelle jusques au carroir ? nommé la croix pottier avec le cimetière

La premiere est une maison faisant le coing de ladicte rue du chastelet et du grand chemin conduisant a rennes qui contient de face vers lad rue du chastelet vingt et demy, soixante dix huit de profondeur compris le porche au devant, et jusques a la terre du sieur de rosnevinen

La deuxiesme une masure apartenant au sieur de la chere et aultres, face vers lad rue trante pieds et trante six de profondeur jusques au jardin de la précédante maison

La troixiesme apartient aux héritiers du feu sieur de la tousche jarry contenant de face sur lad rue du chastelet quarante et trois pieds de profondeur jusques à la terre dudict sieur de rosnevinen cent quarante six pieds

La quatriesme maison apartient a hélye maigné et consorts ayant de face dix sept pieds et cent quarante quattre de profondeur

La cinquiesme est a laurence boussé et Guillaume Robinauld de face dix sept pieds et demy et de profondeur compris le jardin derrière jusques a autre jardin plus bas 144 pieds

La sixiesme est a janne Gilleber ayant seze pieds et demy de face et trante six de profondeur jusqu’au jardin cy devant

La septiesme maison apartient a raoul fontaine et pierre fequan contient de face trante pieds et demy et de profondeur compris un jardin derrière, et autre jardin au bout apartenant a billost cent cinquante six pieds

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 147 / 165 La huictieme est un jardin a janne foligné, françois huard et autres ayant trante six pieds de face et cent cinquante six de profondeur

5r° Le neuviesme en bois aistre de maison a mathurin jugon ayant ensemble de face sur lad rue du chastelet soixante et trois pieds, et par autre face sur le chemin qui conduit de ladicte croix pottier a marcillé et au long de la muraille faisant closture du jardin de la ditte maison, ladicte maison faisant la dernière de présant isle

Et de l’autre costé dudict chemin de marcillé a l’occident d’iceluy proche laditte croix pottier, une masure et closture de jardin avec une maison le tout sentrejoignant, et apartenant au sieur de sainct meen, contenant de face vers le chemin de marcillé compris l ? du jardin vers le cimetière cent vingt pieds, et le jardin de face avec ledict cimetière deux cents quattre vingt huict pieds

Quatriesme isle a commence’ au carroil ? du chastelet allant vers septentrion par la grande rue sur le costé oriental d’icelle, jusqu’à la place publique avec la halle, retournant par la ruelle du four a ban, sur le costé méridionnal dicelle a la rue du maine, et le long d’icelle au costé occidental jusques a lad croix du chastelet

La première maison faisant le coing oriental et méridional de ladicte grande rue proche la croix et carroil du chastelet contient de face vers ledicte grande rue et costé oriental d’icelle vingt et deux pieds, et par autre face vers lad croix et carroil trante six pieds compris le porche au devant, et apartient à damoiselle marye anger et autres

La seconde maison apartient a guilainne chaneau et a de face vers la dicte grande rue audit costé occidental dix huict pieds et de profondeur vingt et un pieds

La troisiesme divisée en deux apartient a jan aury et aud françois johanneau, de face quarante pieds et demy et contient de profondeur quatre vingt seze pieds en arrière

5v° La quatriesme est une place vague au derriere de lauqelle il y a un logix apartenant a jan ory et aux mineurs de jan Louyet, contient lad place vingt huict pieds et demy douverture et de profondeur cent deux pieds

La cinquiesme est une maison aux enfants de feu françois héry et apolline don, contient de face vingt deux pieds, et cent vingt pieds de profondeur compris le porche au devant

La sixiesme apartient au sieur duportal, jan le billot et Gilles vallée comprenant de face dix sept pieds et demy et cent vingt et six pieds de profondeur compris le jardin derrière

Le septiesme est une closture de jardin apartenant a pierre le Camme et aultres, contient de face dix huict pieds et cent vingt six de profondeur

La huitiesme divisé en deux aistres apartenant a me luc boudet et nicollas marchand, et contient cinquante quatre pieds de face et cent quatre vingt douze de profondeur jusques à la rue du maine

La neufviesme aux enfants de feu me allain teture ?, marin pays, contient de face vingt trois pieds et demy et cent seze de profondeur

La dixiesme est une maison apartenant audict sieur de sainct meen, contient vers lad rue seze pieds et cent sept de profondeur

L’unziesme maison apartient a me pierre gommery sieur des forges contient par devant dix huict pieds et cent seze de profondeur

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 148 / 165 La douziesme maison apartient a laditte a maurye anger dame de villejan Guillaume robinauld françois bounelin ? et autres qui a de face vers la rue quatorze pieds et demy et pareille profondeur

6r° néant

6v° La treziesme maison apartient a me marin Touffin contient par devant vers la rue quatorze pieds et de profondeur pareille profondeur que la dernière

La quatorziesme a maistre françois gaultier sieur de routaunay, divisé en trois aistres au devant de deux desquels il y a des porches, contient de face vers lad rue jusques a la ruette cy après quatre vingt sept pieds, et de profondeur par le premier aistre jusques a la motte quatre vingt seze pieds et par lad ruette de face vers icelle jusques a la dicte motte soixante et douze pieds, au devant desquels il y a une cour et dépendances

Entre la précédante maison et la suivante est ladicte ruette qui conduit de ladicte grande rue à ladicte motte, laquelle ruelle contient cinq pieds douverture vers la rue

La quinziesme maison joignante a la précédante ruelle, apartient a Guillemette Maigné Guillaume Gontier et aultres, contient de face sur ladicte grande rue treze pieds et demy et cinquante pieds de profondeur

La seziesme maison apartient a Guillaume hamard et marin Gaillard contient vers lad grande rue quatorze pieds et demy et cinquante six de profondeur

La dixseptiesme maison a Guillaume fegnoux trehin contient vingt et un pieds de face et soixante quatorze de profondeur

La dixhuitiesme apartient a rené cosquer contient enze pieds de face et vingt quatre de profondeur jusques a une cour dépendant de la maison cy après

La dixneufviesme une maison apartient a janne hué et contient de face vingt trois pieds et demy et quatre vingt seze pieds de profondeur en arrière

7r° La vingtiesme maison apartient a raoul thory et Gilles Rouxel, contient de face vingt quatre pieds, et quattre vingt dix sept de profondeur compris le porche au devant

La vingt et uniesme apartient a gabriel blanchard Gillette le boullanger et autres, contient quinze pieds de face et quarante huict pieds de profondeur compris le porche au devant

La vingt deuxiesme a honorable homme mathurin parys, marye ledru et autres contient vingt trois pieds et demy de face et quarante six pieds et demy de profondeur

La vingt troysiesme aux enfants mineurs de noel higue gin a de face quinze pieds et demy et quarante cinq de profond

Le vingt quatriesme faisant le coing avec les halles apartient a mathurin hamard et estiennette panier ? et contient de face vers la grande rue vingt et un pieds et demy et de face vers lesd halles faisant le profond quarante et deux pieds et demy sur le bout ou costé méridionnal de ladicte grande place et de face allant vers la ruelle du four a ban dix neuff pieds et demy

La première faisant la seconde sur le costé méridionnal de ladicte place publique est une maison cy devant arpentée dans la grande rue

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 149 / 165 La deuxiesme est l’emplacement ou estoit antérieurement le four a ban de laditte ville, contenant trante et un pieds et demy de face vers ladicte ruelle, et vingt deux pieds de profondeur

La troixiesme continuant au long du costé méridionnal de la dicte ruelle partye en lendroit dudit four a ban, est une maison aux héritiers de françois panier, qui contient de face vers lad ruelle et emplacement trante et quattre pieds

La quatriesme est la maison de Gilles Rouxel contenant de face comprise un petit perron servant de marche dix neuff pieds

7v° et par autre face cinquante et quatre pieds vers la place a lorient entre lad ruette du four et la motte de bazouges lesquels autres logix ont esté arpentez avec le logix cy devant qui sont déployés au costé oriental de la grande rue le cinquiesme est ladicte motte de bazouges qui contient de face vers ladite petite place et rue du four à ban cinquante et quattre pieds jusques cy après a lorient de ladicte motte, et contient icelle motte deux cents quatre vingt huict pieds de tour par lempattement d’icelle le sixiesme est une closture de jardin a lorient de ladicte motte et y joignant, apartenant a Guillaume Robinauld contient de face trante six pieds et vers ladicte ruette du four et de profondeur au long de la motte vingt sept pieds la septiesme et derniere faisant la première du costé occidental de la rue du maine, est une maison apartenant à jan blanchard contenant de face vers ladicte ruelle compris le jardin derrière apartenant a anne huet et autres quarante cinq pieds et ladicte maison de face sur le costé occidental de ladicte rue du maine dix neuff pieds la première faisant la seconde du mesme costé occidental de ladicte rue du maine est la closture d’un jardin apartenant a mathurin paris qui a trante huict pieds de face sur ladicte rue, et soixante et douze pieds de profondeur le deuxiesme est un logix divisé en deux apartenant aux héritiers de Guillaume benis et pierre baron, contient de face cinquante et deux pieds, et soixante dix sept de profondeur la troisiesme maison apartient a gabriel blanchard laquelle a de face dix neuff pieds et soixante douze de profondeur la quatriesme maison est aux héritiers de pierre Robinault contient de face dix sept pieds et demy et de profondeur soixante et douze pieds

8r° La cinquiesme maison a maistre nicollas marchand ayant de face seze pieds et demy et cinquante quatre de profondeur

La sixiesme est la closture d’un jardin cy devant arpenté dans la closture au derrière de ladicte grande rue

La septiesme est un njardin et maison ensuite apartenant a nicolle huet contient de face quatre vingt trois pieds et trante et quattre de profondeur

Le huictiesme un jardin et maison ensuite aparttenant a me poerre lefrançois sieur du moullin, qui a de face soixante douze pieds et trante deux de profondeur

La neuviesme et dernière est une maison closture de jardina fruit apartenant audict sieur du moullin et a marin bouscher contenant de face soixante deux pieds et trante sept et demy de profondeur, et est ladicte maison joignant la maison premiere employée et arpentée au presant isle, et de laquelle isle elle fait closture.

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 150 / 165

Continuation de l’arpentage du costé oriental de ladicte grande rue pour la maison qui est avis la place du four a ban et venir sur le costé oriental a lendroit de la place publique jusques a la rue des forges, et revenir vers midy par la rue dite du maine sur le costé occidental d’icelle et ensuite tourner par la ruelle du four sur le costé septentrional jusque a la maison première employée au presant isle

Cinquiesme isle

La première maison du presant cinquiesme isle a commencé avec lemplacement dudit four à ban contient de face avec ledit emplacement du four a ban quinze pieds et cinquante sept de profondeur, et faict le coing de ladicte ruette et de la grande rue, et apartient a maistre marin Touffin

8v° La deuxiesme apartient a maistre estienne cozay cocheril de face dix sept pieds et cinquante sept de profondeur

La troiziesme maison apartient a noble homme jullien le Camus sieur procureur du roy audit bazouges contient de face vers la grande rue avec les halles trante et un pieds au devant de laquelle il y a un portal et deux petits logeix aux costés, et de profondeur par le portal compris la cour logix au derrière de lad cour et le jardin au derrière du logeix cent vingt pieds et de laise par le bout occidental quattre vingt quattre pieds

Le quatriesme apartient a me Georges lemenant sieur de la Chaise, contient de face compris un portal et un apentis ensuite quarante et neuff pieds, et de profondeur jusques a la dicte rue du maine cent cinquante pieds

Entre le logeix suivant et le précédant il y a une petite ruelle qui contient trois pieds d’ouverture

La cinquiesme apartient au sieur de la ville berge et femme et autres, contient de face quarante trois pieds et demy et de profondeur compris le jardin derriere apartenant au sieur de la chaisne, jusques à la rue du maine cent trante et neuff pieds

La sexiesme est un portal cour logement et jardin derrière ? porte jusques a la rue du maine contient de face dix sept pieds, et cens quarante de profondeur, apartiennent audict sieur de la chaisne

La septiesme est une maison audict sieur de la chaisne, qui contient de face dix pieds et de profondeur jusques a ladicte rue du maine compris le porche audevant cent deux pieds

La huictiesme est une maison apartenant a damoiselle janne anger dame de st Gilles contenant dix neuff pieds de face et de profondeur compris le porche et jusques a autre maison derriere arpentée a 96 pieds

9r° La neufsiesme maison audict sieur de la chaisne, maistre Guy Erbrée et autres contient de face dix neuff pieds et demy profondeur a soixante et quinze et demy compris le porche au devant

La dixiesme et dernière maison apartient a laurence bourge et faict le coing vers orient et le nord de ladicte grande rue et le coing de la rue des forges, contient sur ladicte grande rue dix sept pieds, et vers ladicte rue des forges compris le porche d’orient et autre maison derrière et la venelle ensuite qui ont face sur ladicte rue des forges soixante huit pieds et demy jusques a lancien portal de la ville

La première maison faisant le coing de la rue des forges et de la rue du maine apartient a me raoul lefrançois contient de face sur ladicte rue des forges vingt trois pieds et vers la rue du Maine cinquante sept et demy

La deuxiesme est une maison a la dicte anger dame de St Gilles contient de face vers ladicte rue du maine quarante et neuf pieds et quarante cinq de profondeur

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Et le surplus du long de ladicte rue sont des jardins cy devant mesurez avec les logeix de ladicte grande rue jusquesa un jardin apartenant a Gilles couffet et consorts Ledict jardin contenant de face vers ladicte rue du maine quarante deux pieds, et de profond tournant vers occident par une ruelle jusques a la ruelle du four soixante et douze pieds, jusques au jardin cy devant arpenté en ladicte grande rue un troisième logeix qui apartient audict sieur procureur du roy fors un petit passage qui est entre les deux qui joinct le jardin dudict sieur procureur du roy, et la première maison employée au présant isler

Dentre les deux costés du bout septentrionnal de la dicte grande rue, est une grande place publique dans laquelle

9v° il y a quelques étaux, et les murailles en ruisne que lon a dict estre cy devant la prison, ladicte place contenant de longueur de midy a septentrion deux cents pieds et de laise d’orient a occident cent vingt pieds d’un porche à l’autre, Et allant de lad grande place publique vers orient au bout de la rue des forges, une maison et jardins apartenant au sieur beauvais bourquin, a laquelle prend a presant pour ensaigne l’image sainct jullien, et contient de face avec le costé oriental du carrefour des forges cent soixante seze pieds au long du chemin compris le portal et jardin au septentrion clos de murailles vers le chemin, et de profondeur cent vingt et quatre pieds, est joint vers midy le chemin qui dessend a letan

Ensuite duquel chemin tirant vers midy sont séparez d’une ruette, deux logeix apartenant audict sieur de la chaisne et a damoiselle catherine lemenant, faisant le coing de ladicte rue du maine, et chemin de létan, et part au chemin dudit bazouges a foulgeres, le tout ? granges et jardins et verger de costeau audi ? desdicts logeix, jusques a la vallée commune qui dessend audict estang trois cent dix sept pieds, apartenant aussi audt me raoul le françois jullien et marye tournat et autres

Ensuite après ledict chemin les jardins et logeix estant au costé oriental de ladicte rue du maine

Un jardin faisant le coing dudict chemin de foulgeres et de la rue du maine, contenant de face vers lad rue du maine trante et quattre pieds et demy, et de profondeur compris autre jardin vers orient deux cents pieds, coing vers la rue apartenant audit me raoul le françois, et a lautre audit sr de la chaisne

Autre jardin ensuite du précédant, contenant quarante et cinq pieds et demy et deux cents pieds de profond

10r° Ledict dernier jardin employé apartient a maistre hélye thory, damoiselle anne anger et au sieur de la chaisne

Le troixsiesme est une maison et deux aistres qui apartient audict sieur de la chaisne et aux mineurs de feu jacques lemenant, contient avec le déport au pignon septentrional cinquante et deux pieds de face, et cent soixante de profondeur

Le quatriesme apartient a jullien françois ruffet lequel contient vingt quatre pieds de face et cent soixante de profond

Le cinquiesme est une maison apartenant a Guillaume Rapinel et Guillaume hue contient vint quatre pieds de face et cent soixante de profondeur,

La sixsieme maison a Guillaume et julienne hue, qui contient vingt quatre pieds de face et cent soixante de profondeur

Le septiesme est un deport ensuite de la précédante maison et maison ensuite apartenant audict Pierre lieutenant et julienne symon contient trante et trois pieds de face et cent cinquante et deux de profondeur

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Le huictiesme sont trois aistres de maison sentre joignant apartenant à marye touzé nicolle sarazin aux mineurs de pré moran aux enfants de jan symon maison neufve contient soixante dix pieds et demy de face et cent soixante de profond

Ensuite de la derniere desdicts trois aistres est une venelle qui contient trois pieds deux pouces d’ouverture

La neufviesme est une maison a pierre pretault contient quarante neuff pieds de face et cent soixante de profond

La dixiesme une closture de verger a laquelle il y a un portal, logis ensuite et cour au bout d’iceluy, apartient a noble homme christophe lelièvre sieur du boismorin, contient de face

10v° Jusques a la croix marel cent soixante et huict pieds et ladicte et jardin ensuite tournant vers orient sur le costé septentrionnal du chemin de garauld contiennent ensemble de face sur ledict chemin trois cents trante et six pieds compris la face du verger suivant la muraille dudit jardin

Et ensuite dudict chemin de Gerauld est un jardin maison et pourprix apartenant audict sieur lieutenant contenant de face et ce quil y en a de muré a commencer au bout des murs du costé de boulande avec le derrière des granges d’une métairye du sieur de la rommeye pousselin femme et revenir par ledict chemin de gerauld a la croix marel, et de ladicte croix tournant par le costé oriental de la rue du maine tirant vers la croix du chastelet trois cents douze pieds, et compris une cour au devant de partye des maisons dudict sieur lieutenant

Un jardin et maison un autre jardin ensuite apartenant aux héritiers de feu georges dupont, contient de face sur la dicte rue du maine cent huict pieds et de profondeur depuis la rue jusques au pourpris dudict sieur lieutenant cinquante pieds

Le dernier est la closture d’un petit jardin et deux corps de logeix ensuite, et autre closture de jardin apartenant a pierre baron toussaint legrix et georgine hue, qui de face sur le costé oriental du chemin de modin allant vers rennes jusques a terre du sieur de rosnevinen, quattre vingt douze pieds, et de profondeur au ? du premier aistre jusques a terre dudict sieur lieutenant de bazouges cent vingt sept de closture

De ? quoy nous commissaires avons fait et rédigé le présant notre procez verbal contenant le mesurage et arpentage des maisons places et héritages de la ville de bazouges

11r° Suivant le rapport nous vu fait par lesd arpanteurs susnommés et ordonnons que le présant demeurera au greffe de la refformation pour servir a la conception du papier terrier et autrement ainsy qu’il apartiendra ; fait soubz notre seing celuy dusd sieur seneschal et procureur du roy ribaut le febvre et longe arpanteurs et ? thernoy nous adjoint ce quattrieme jour d’aoust mil six cent soixante dix sept

Source : Archives départementales de la Loire-Atlantique, B 1401

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 153 / 165 Annexe 4 : Taille des parcelles d’après l’arpentage de 1676

Ilot 1 Face profondeur 1 63 110 2 15,5 104 4 54 60 5 16 176 6 18,5 176 7 37 174 8 18,5 18,5 9 16,5 144 10 17,5 174 11 18,5 174 12 19 19 ? 13 21,5 174 14 16,5 168 15 26,5 168 16 34,5 154 17 13,5 130 18 16,5 ? 150 Ilot 2 1 23,5 56 2 19 38 3 22,5 38 4 8,5 38 5 20,5 49 6 48,5 75 7 19 64 8 43,5 44 9 24 37 10 27 60 11 44,5 62 12(jardin) 51,5 48 13 (jardin) 49,5 56 14 (jardin) 41 47 15 26 54 Ilot 3 1 20,5 78 2 30 36 3 43 146 4 17 144 5 17,5 144 6 16,5 36 7 30,5 156 8 (jardin) 36 156 9 63 10 120 288 Ilot 4 1 22 36 2 18 21 3 40,5 96 5 22 120 6 17,5 126 7 (jardin) 18 26 8 54 192

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 154 / 165 9 23,5 116 10 16 107 11 18 116 12 14,5 14,5 13 14 14 14 87 96 + 72 15 13,5 50 16 14,5 56 17 21 74 18 11 24 19 23,5 96 20 24 97 21 15 48 22 23,5 46,5 23 15,5 45 24 34 - 25 19 54 26 36 27 27 45 19 28 38 72 29 52 77 30 19 72 31 17,5 72 32 16,5 54 33 83 34 34 72 32 35 62 37,5 Ilot 5 1 15 57 2 17 57 3 31 - 84 120 4 49 150 5 43,5 139 6 17 140 7 17 102 8 19 96 9 19,5 75,5 10 17 68,5 11 23 57,5 12 49 45 13 (jardin) 42 72 14 jardin 34,5 200 15 jardin 45,5 200 16 52 160 17 24 160 18 24 160 19 24 160 20 33 152 21 (3 maisons) 70,5 160 22 49 160 23 (verger) 168 336 24 312 108 25 92 127

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 155 / 165 Annexe 5 : Ilots d’arpentage établis en 1676

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 156 / 165 Annexe 6 : évolution de la population de Bazouges depuis 1794

Recensement Nombre d'habitants An II (1794) 4 194 An VII (1798) 4 168 An VIII (1800) 4 034 An XII (1804) 4 440 1806 4 400 1820 3 880 1826 4 150 1831 4 500 1836 4 075 1841 3 923 1846 4 176 1851 4 245 1856 4 243 1861 4 234 1866 4 252 1872 4 160 1876 4 164 1881 4 041 1886 3 941 1891 3 819 1896 3 638 1901 3 578 1906 3 548 1911 3 350 1921 2 839 1926 2 804 1931 2 739 1936 2 677 1946 2 525 1954 2 464 1962 2 269 1968 2 055 1975 1 999 1982 2 029 1990 1 951 1999 1 854 2006 1 840 2007 1 853

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 157 / 165 Table des matières

Les sources

1- Les sources imprimées 2 a- Livres 2 b- Articles et travaux universitaires 3

2- Les sources d'archives 4 a- Archives Départementales de la Loire-Atlantique 4 b- Archives Départementales d’Ille-et-Vilaine 4

Chapitre 1 : Synthèse historique 8

- Eléments de géologie 8

I- Des origines obscures 8

II- La naissance de Bazouges au Moyen Age : Eglise et pouvoir féodal 9 1- L’empreinte religieuse 9 2- L’empreinte féodale 9 a- Un revenu pour l’Eglise 9 b- La motte féodale 11 3- Le bourg : résultante de ces deux facteurs ? 12

III- L'époque moderne : grandeur, décadence et renouveau 13 1- La prospérité du XVIe siècle 14 a- La cour de justice de Bazouges 14 b- Embellissements de la ville 14 2- Bazouges dans la tourmente des guerres de religion 15 3- Le beau XVIIe siècle 16 4- Une richesse confirmée au XVIIIe siècle 17 5- L’organisation du terroir : les fiefs de Bazouges 17

IV- Le XIXe siècle : modernisation urbaine 18 1- Les vicissitudes des bâtiments communaux 18 a- La mairie 18 b- Les halles 19 2- L'église et le presbytère 21 - Le cimetière 24 3- Autres édifices 24 a- L'hôpital-hospice 24 b- Les écoles 24 4- Modernisations de la ville 25 5- La refonte de l'espace rural : la modification et la construction de chemins 27

Chapitre 2 : Une ville encore lisible : essai de restitution rétrospective 30 I- En 1604 30

II- En 1676 30

III- La question des remparts de Bazouges 38

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 158 / 165 IV- Les marqueurs du territoire 38 1- Les croix 38 2- Moulins et lavoirs 41

Conclusion 42

Documents annexes Annexe 1 : Liste des sites archéologiques repérés sur la commune 44

Annexe 2 : terres dépendant de l'église en 1795 47

Annexe 3 : Texte de l’arpentage de 1676 49

Annexe 4 : Taille des parcelles d’après l’arpentage de 1676 61

Annexe 5 : Ilots d’arpentage établis en 1676 66

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SOURCES

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IX. SOURCES

A. Bibliographie historique

Nous faisons figurer ici l'ensemble des documents consultés, qu'ils aient apporté ou non des informations pour notre étude.

1- Sources imprimées a- Livres

Bazouges a eu la chance d'avoir un érudit local, Pierre Pesselier, qui s'est intéressé à son histoire et a publié un livre rapportant ses découvertes. Manquant, comme souvent dans ce type d'ouvrage, de perspective d'ensemble, il recèle de nombreuses informations dont certaines ont été précieuses dans le cadre de cette étude.

APPAC, Croix, oratoires et chapelles du Canton d’Antrain, 1987.

D. BADAULT et J.C. CHEVRINAIS, Antrain et son canton, chronique de la vie quotidienne, Dinard, éd. Danclau, 1996.

BANEAT Paul, Le Département d’Ille-et-Vilaine. Histoire, archéologie, monuments, tome 1, Rennes 1927, réed. Mayenne, 1997, p. 116-123.

Michel BRAND'HONNEUR, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes. Habitat à motte et société chevaleresque XIe-XIIe siècles, PUR, Rennes, 2001.

Michel BRAND'HONNEUR, les mottes médiévales d'Ille-et-Vilaine, ICB-CeRAA, 1990.

André CHÉDEVILLE et Noël-Yves TONNERRE, La Bretagne féodale, Rennes, Ouest-France Université, 1987.

Georges DUBY (dir.), Histoire de la France urbaine, tome 2 la ville médiévale.

Michel DUVAL, Foires et marchés en Bretagne, de l'antiquité à la fin de l'Ancien Régime, ed. Royer, 2001.

René CINTRE, Les marches de Bretagne au Moyen Age, éd. Jean-Marie Pierre, Pornichet, 1992.

Abbé Guillotin DE CORSON, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes. tome 4, 1883.

Abbé Guillotin DE CORSON, les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, 1897, réed. Paris, 1999.

DOM MORICE, Preuves de l'Histoire de Bretagne.

Marina GASNIER, Le paysage de l'industrie en Ille-et-Vilaine XIXe-XXe siècles, PUR, Rennes, 2003.

Paul GUILHIERMOZ, De l'équivalence des anciennes mesures, Bibliothèque de l'école des chartes, 1913. Yves HAMONIAUX, Les gens de Fougères et les habitants des campagnes au XVIIIe siècle, Fougères, 1983.

Jean KERHERVE, l’Etat breton aux 14e et 15e siècles. Les ducs, l’argent et les hommes, Paris, éd. Maloine, 1987.

Hervé LE GOFF, La Ligue en Bretagne. Guerre civile et conflit international (1588-1598), Rennes, PUR, 2010

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OGEE et A.MARTEVILLE et P. VARIN, Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, nouvelle édition revue, tome 1, Rennes, 1843.

Pierre PESSELIER, Le Pays Bazougeais dans l'Histoire. Région de Bazouges-la-Pérouse en haute Bretagne, imprimerie de la manutention, Mayenne, 1986.

Alain PROVOST et Gilles LEROUX, Carte Archéologique de la Gaule. L’Ille-et-Vilaine, Louis PAPE, la Bretagne romaine, Rennes, Ouest-France Université, 1995.

b- Articles et travaux universitaires

Jean-Pierre BRUNTERC'H, « Géographie historique et hagiographie : la vie de saint Mervé ». In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-âge, Temps modernes T. 95, N°1. 1983.

Elen CADIOU, Archéologie du bâti des XVIe-XVIIIe siècles : Bazouges-la-Pérouse (35)

Nicolas COZIC, « La « physionomie intime » de Rennes intime au Moyen Age : nouvelles approches méthodologiques », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 1998, 76, p. 65-84.

Ph. DAIN, « Les frontières de la cité des Andes », Annales de Bretagne, 75, 1968, p. 180-181.

F. MERLET, « La formation des diocèses et des paroisses en Bretagne antérieure aux immigrations bretonnes », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, 30, 1950, p. 5-61 et 31, 1951, p. 137-160

J. SOYER, « Les « basilicae » de la « civitas carnutum », Revue des études anciennes, 23, 1921, p. 219-220.

Jérôme CUCARULL, « La verrerie dans l'arrondissement de Fougères (1800-1840) », Le Pays de Fougères, 1991, n° 81, p. 12-21.

Léon MAUPILE, Notices historiques et archéologiques sur les paroisses du canton d'Antrain, Mémoires de la Société Archéologique d’Ille-et-Vilaine, tome VI, 1868, p. 173-193.

Charles MERIAUX, « Les cadres ecclésiastiques », in Pouvoirs, églises et société dans les royaumes de France, Bourgogne et Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110); ed. Ellipses, Paris, septembre 2009.

Isabelle ROZE, « Les réformes monastiques », in Pouvoirs, églises et société dans les royaumes de France, Bourgogne et Germanie aux Xe et XIe siècles (888-vers 1110); ed. Ellipses, Paris, septembre 2009.

Pascale TUMOINE, l’église Saint Pierre et Saint Paul de Bazouges-la-Pérouse, Thèse de 3e cycle en Histoire de l’Art, Université Rennes 2, 1987.

2- Sources d’archives a- Archives départementales de la Loire-Atlantique

B 680 Domaines de la sénéchaussée de Fougères, 1519-1520

B 812 Abbaye de Rillé. Aveux et dénombrements de temporel situé sous la juridiction de Fougères, 1540-1663

B 1337 Paroisse de Bazouges-la-Pérouse. Aveux et dénombrements de terres ; de maisons, de rentes, de fiefs, de droits réels et honorifiques tenus noblement du baron de Fougères et du roi de France, dans le ressort de Fougères, 1419-1712

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B 1338 Paroisse de Bazouges-la-Pérouse. Aveux et dénombrements de terres ; de maisons, de rentes, de fiefs, de droits réels et honorifiques tenus noblement du baron de Fougères et du roi de France, dans le ressort de Fougères, 1427-1777

B 1401 Domaine de Fougères. Procès-verbal d’arpentage et de mesurage des maisons et héritages situés dans l’étendue de Bazouges et ses faubourgs, rédigé en presence de G. de saint-Pern, maître des Comptes et de séb. Frain de la Villegontier, sénéchal de Fougères

B 1412 Papier terrier de la barre royale de Fougères comprenant les déclarations fournies devant les commissaires de la réformation des Domaines, 1676-1684

B 1414 Idem, 1676-1702

B 1416 Livre de sentences contenant les ordonnances de correction et d’enregistrement rendues par les commissaires réformateurs du domaine de Fougères et le visa de tous les titres produits par les déclarants, 1677-1685

B 1417 Idem, 1679-1685

B 1423 Obéissances féodales de la cour de Fougères produites devant les receveurs du Domaine, 1772-1774

B 1424 Idem, 1775-1777

B 3357

b- Archives départementales d’Ille-et-Vilaine

2A 25 Sommier des francs-fiefs : Bazouges et St Rémy (incomplet)

Domaine de Fougères 2A 26 Compte de la terre de Fougères rendu à Marie de Bretagne, duchesse d’Alençon, mère de Jean, duc d’Alençon, comte du perche, seigneur de Fougères, 1420

2A 35 Rôle et état des terres nobles de la Baronnie de Fougères, 1591

2A 36 Rôle et état des terres nobles de la Baronnie de Fougères et d’iceux qui les possèdent et de quel parti ils sont, dressé par ordre du duc de Mercœur, Gouverneur général de Bretagne, 1589

2A 37 Actes divers, 1673 Ferme des domaines et droits domaniaux de Fougères, 1727-1732 Visite par le Sénéchal de Fougères des domaines de Fougères, 1682

2A 40 Réformation de la Baronnie de Fougères. Etat des principales réunions faites au domaine du Roi, 1677-1679

2A 41 Mémoire général et par paroisses par ordre alphabétique de toutes les déclarations fournies aux greffes de la Réformation du Domaine de Fougères, avec ou sans sentence, 10 juin 1679

2A 43 Etat des terres nobles des châtellenies de Bazouges et Antrain

Sénéchaussée de Fougères 3B 245 Sentences de réception d’aveux 1672-1697 ; 1710-1775

C 106 Etat de situation des auditoires et des prisons de la Bretagne, 1769

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 163 / 165 C 118 Auditoire et prison de Bazouges-la-Pérouse, 1725-1789

C 1919 Afféagements et arrentements, 1745-1786

Capitation C 4002 Rôles du diocèse de Rennes, 1751 C 4021 idem, 1760 C 4035 idem, 1770 C 4048 idem, 1771

Dixième C 4454 Rôles du diocèse de Rennes, 1735

Matrices cadastrales 3P 246 Etat des sections de propriétés, 1826 3P 247 Relevé des numéros de propriétés, 1826

3P 261-262 Matrices des propriétés bâties, 1911-1965 Procès-verbaux d’expertises et des ventes 1Q 351 Balazé-Bazouges-sous-Hédé 1Q 750 Domaines engagés Dossier communal 1Q 1183 idem

Bureau de Bazouges-la-Pérouse 1Q 1305 Etat et déclarations des biens, an II-an VII 1Q 1306 Etat de ventes, 1792-an II 1Q 1308 Etat des baux à ferme à renouveler, an III, an VIII 1Q 1309 Baux à fermes, classés par émigré 1Q 1310 Réparations, 1793-an XII 1Q 1312 Domaines engagés, an II-1828

2O 19 14 Mairie, 1809-1939 15 Halles, 1807-1914 16 Monument aux morts de la guerre 1914-1918, 1920-1921 17 Eglise, 1848-1931 18 Presbytère, an XI-1926 20 Cimetière, 1836-1910 21 Hôpital-hospice, 1909-1939 22 Ecoles, 1851-1939 23 Biens communaux, 1806-1899 24 idem, 1900-1934 26 Lavoirs publics, 1861-1937 28 Urinoirs publics, 1913-1914

7S 241 Adduction d’eau potable, 1923-1926

12T 556 Ecoles privées : ouvertures d’écoles

Diagnostic AVAP - Bazouges La Pérouse Page. 164 / 165 B. Documents d’urbanisme et études précédentes

Documents d’urbanisme :

SCoT du pays de Fougères année 2008

POS : année 1984 approuvé 12/05/1991

PLU : année 2001. Validé PLU 2001

Révision PLU Modifié en 1995, en 2001

Contrat d’objectif n°1 : année 1977. réalisé par Cité 3 – St Malo

Contrat d’objectif n°2 : année 2012. réalisé par K Urbain - Fougères

Cadastre numérisé année 2012 réalisé par CG35

Paysage, Patrimoine, Zones Humides et cours d’eaux :

SGAGE & SAGE Couesnon

DREAL BRETAGNE

Etude préalable au Contrat Territorial « Milieux aquatiques » du Moyen Couesnon Rapport de synthèse/ Diagnostic / Enjeux et objectifs / Programme d’action année 2010 réalisé par EF ETUDES

Inventaire des zones humides, des cours d’eau et des milieux aquatiques: année 2011 réalisé par EF ETUDES

Inventaire du petit patrimoine : année 1987 réalisé par l’APPAC Croix, calvaires, chapelles, four à pain …

Inventaire du Patrimoine : année 2011 réalisé par le Conseil Régional de Bretagne

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