L’explosion urbaine dans la Principauté d’Andorre : évolution urbaine et apparition de la Llei General d’Ordenacio del territori i d’Urbanisme Pere Fiñana Garrallà

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Pere Fiñana Garrallà. L’explosion urbaine dans la Principauté d’Andorre : évolution urbaine et ap- parition de la Llei General d’Ordenacio del territori i d’Urbanisme. Architecture, aménagement de l’espace. 2018. ￿dumas-01887327￿

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TOULOUSE DE

D'AUTEUR

D'ARCHITECTUREDROIT AU

L’explosion urbaineSOUMIS dans la Principauté SUPERIEURE d’Andorre

Évolution urbaine et apparition de la « Llei GeneralDOCUMENT d’Ordenació del territori i d’Urbanisme » NATIONALE

ECOLE Pere FIÑANA GARRALLÀ Mémoire de master | 15/01/2018

E. Chapel, C. Ringon, A. Péré, L. Chevallier S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 3

Sommaire

TOULOUSE Introduction...... 5 Problématique et hypothèse...... DE 8 Méthodes d’enquêtes...... 9 Corpus ...... 9

I) L’Andorre avant la LGOTU, décembre 2000...... 11 A- L’évolution de la principauté pendant le XXe siècle ...... 11D'AUTEUR 1) L’Andorre traditionnelle...... 11 2) Transformations économiques et sociales...... 20 B- Nouvelle urbanisation, nouvelle législation ...... 25 1) Une nouvelle logique d’urbanisation...... DROIT ..25 2) Évolution de la législation sur l’urbanismeD'ARCHITECTURE et la construction ...... 28 AU II) L’urbanisme du XXIe siècle issu de la LGOTU...... 34 A- La loi d’ordonnance du territoire et urbanisme (LGOTU)...... 34 1) Analyse de la LGOTU :...... 34 2) Entretiens, analyse et applications de la LGOTU ...... 39 B- Application de la LGOTU dans laSOUMIS planification urbaine ...... 45 1) Les objectifs...... 45 2) Les outils, analyseSUPERIEURE et critiques ...... 47

Conclusion et critiques ...... 55 Bibliographie...... 58 Annexes...... 59DOCUMENT NATIONALE

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Introduction

C’est1 bien avant mon entrée en école d’architecture que je me suis intéressé sur l’évolution urbaine de mon pays, l’Andorre. J’ai grandi entouré de grues, en voyant le paysage qui m’entourait se transformer, à une flagrante vitesse. Les anciennes générations se vantaient d’avoir connu « l’Andorre authentique », celle dont ils parlaient avec nostalgie. J’observais mon pays, l’ensemble de ses villages, et je me demandais : pourquoi avoir construit autant ? Quels phénomènes étaient à la source de ce développement urbain acharnée ? Ces questions qui survolentTOULOUSE mes pensées depuis mon enfance on conduit mon choix de mémoire vers ce sujet. Mais avant de l’aborder, nous allons exposer les caractéristiquesDE et les particularités du pays, qui sont la source de cette problématique.

La principauté d’Andorre est un Etat située au cœur des Pyrénées entre la France et l’Espagne. C’est un pays indépendant de 468 km², composé dans sa majorité de pics, cirques glaciaires, et de vastes superficies naturellesD'AUTEUR abritant de denses forêts et des montagnes rocheuses. Ce n’est qu’au fond des vallées où la vie humaine a pu se développer au cours siècles, des emplacements où la présence d’eau et de meilleures conditions climatiquesDROIT permettaient une meilleure subsistance. Ainsi, les trois principales vallées,D'ARCHITECTURE avec chacune sa rivière, le Valira Nord, le Valira Est et le Gran Valira, accueillentAU la quasi-totalité de la population. Les deux premières rivières se jettent dans la troisième au centre géographique du pays, emplacement stratégique où se sont développées la capitale, Andorre- la-Vieille et les plus grandes villes. Celles-ci viennent dessiner une forme triangulaire qui caractérise le pays.SOUMIS L’altitude (la quasi-totalité du pays se situe au- dessus des 1000 m d’altitude) et l’orientation de ces vallées caractérisent le climat d’un pays aux hiversSUPERIEURE rudes mais aux étés chauds et secs.

Les institutions de ce pays sont vieilles de plus 700 ans. Selon Jean-Auguste Brutails2 : « c’est l’ultime survivance d’un régime universellement aboli ; c’est le dernier écho duDOCUMENT Moyen Âge ». En effet, l’Andorre est gouverné par un régime de co-principautéNATIONALE parlementaire, héritage lointain des paréages signés en 1278 et 1288, entre l’évêché d’Urgel, en Espagne, et le comte de Foix. Du côté français,

1 (Image de page de garde) Photomontage à partir de deux photographies de la Ville d’Andorre la ECOLEVieille. – Image de droite : GIL Jonathan, (c. 2016) [Photographie couleur] ln : Diari Bondia. - Image de gauche : Source de la casa Rossell, (c, (1913) [Photographie en blanc et noir] ln : Arxiu Nacional d’ Disponible sur: < http://www.bondia.ad/vist-i-no-vist/vista-general-dandorra-la-vella (Consulté le 30/11/2016) 2 BRUTAILS,Jean-Auguste, La coutume d’Andorre, Paris, Lerous, 1904, p. 28

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ce titre sera restitué au président de la république française au XIXe siècle. Le 14 mars 1993, la première Constitution andorrane est adoptée par référendum. Cette adoption proclame la souveraineté du petit pays et permet l’entrée de celui-ci dans l’ONU. À partir de cette date, le titre de coprince d’Andorre acquiert un statut symbolique et sauf dans les cas prévus dans la Constitution, n’engage aucune responsabilité politique.

Le pouvoir exécutif est détenu par un chef du gouvernement, le pouvoir législatif par le Conseil Général, vestige de l’ancien régime andorran, créé sous le nom de Conseil de la Terre en 1419. Le territoire d’Andorre se divise en sept paroisses,TOULOUSE chacune d’elles administrée par une mairie ou « Comù de parròquia ». Celles-ci DE ont un grand poids à l’échelle nationale vu que chacune de ces paroisses élit directement deux conseillers nationaux. L’ensemble des paroisses détiennent ainsi 14 des 28 sièges de l’assemblée législative nationale, soit la moitié du Conseil Général. Le développement économique social et démographique de l’Andorre a conduit en 1981 à actualiser les institutions andorranes en créant un gouvernement et venant ainsi séparer le pouvoir exécutifD'AUTEUR du législatif. Ce changement était complètement nécessaire car les anciennes institutions étaient devenues complètement inadaptées à la nouvelle réalité du XXe siècle. D'ARCHITECTUREDROIT En effet jusqu’au début du XXe siècle, l’Andorre était habitée par une population de 5000 habitants3 qui vivaient essentiellementAU d’une agriculture pauvre tournée vers l’autosubsistance. A partir des années 30, les premières routes arrivent dans le pays, qui va s’ouvrir vers l’extérieur, et son modèle économique et social va en être bouleversé. L’essor du tourisme dans la région fera connaître un développement du pays sans pareil.SOUMIS Aujourd’hui, l’Andorre a une population de près de 80 000 habitantsSUPERIEURE et accueille plus de 8 millions de touristes pendant l’année 20174. Ce développement fulgurant à partir des années 50 ont causé une urbanisation galopante, totalement incontrôlée, avec des nouvelles formes architecturales adaptées aux nouveaux modes de vie. Cette transformation spectaculaire du paysage urbain de l’Andorre attachée à cet essor économique viendra néanmoinsDOCUMENT poser de sérieux problèmes, auxquels essaiera de répondre uneNATIONALE nouvelle loi nationale d’urbanisme au début du XXIe siècle : LGOTU.

ECOLE 3 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Estadistiques de les Valls d’Andorra, Andorre, M. I. Consell General, 1977 4 78.264 habitants et 8 millions de turistes en 2016 selon le département de statistiques du gouvernement d’Andorre Disponible sur : < http://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/index.asp# > (Consulté le 28/12/2017) S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7

Celle-ci voudra répondre aux graves problématiques qu’a engendrée l’urbanisation du pays pendant la deuxième moitié du XXe siècle. 17 ans sont passés après l’approbation de cette loi, 10 ans après l’apparition des premiers PLU dans chaque paroisse. Dans ce travail de mémoire nous allons exposer quels besoins ont amené l’apparition de cette loi, quelles intentions sont derrière elle et comment elle s’est inscrite dans l’histoire de la principauté et de son urbanité. Le but de cette recherche est de comprendre d’une part la génèse du phénomène urbain de l’Andorre et son évolution pendant le XXe siècle. Cette compréhension passe par l’étude des causes et des acteurs intervenant dans cette évolution, ceux-ci amenant à l’apparition de la LGOTU en décembre 2000.TOULOUSE Enfin, je souhaiterai déterminer quelles modifications amène cette loi dans la construction DE du pays et de ses villes, dans l’Andorre du XXIe siècle. Nous allons ainsi analyser les conséquences de cette loi dans la fabrique urbaine de la paroisse d’Andorre la Vieille, paroisse capitale et la plus urbanisée du pays.

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Problématique et hypothèse

Ce changement dans la morphologie des villages s’est déjà ressenti dans les années 1950, avec l’apparition du tourisme et de l’immigration, et aucun moyen n’a vraiment été mis en place pour ordonner ou limiter ces derniers5. Ce n’est qu’en décembre 2000 qu’apparait la première loi nationale d’urbanisme6, soit plus de 50 ans après. Il est ainsi judicieux de se demander : comment ce contexte de construction immodéré et désordonnée a évolué au besoin impérieux d’une règlementation qui l’ordonne ? Il existe un véritable clivage entre l’Andorre traditionnelle, celle qui s’est construite au XXème siècle, et celleTOULOUSE du XXIe siècle avec l’apparition de la LGOTU. Par conséquent, quelles sont les modifications que cette loi amènera dans la conception et l’ordonnancementDE de l’espace urbain ? Quels moyens mettra-t-elle en place, et quelles conséquences aura-t-elle dans la construction de la ville ?

Pendant mes recherches, j’ai émis l’hypothèse d’un pouvoir législatif non adapté à ces changements, et qui n’a pas pour but de les encadrer.D'AUTEUR En effet, le Conseil Général, à l’époque constitué de propriétaires terriens andorrans, considérait ce changement comme une opportunité d’enrichir le patrimoine de ses membres ainsi que le pays et ne voyait pas les conséquences queDROIT cette urbanisation de masse pouvait engendrer. Je suppose que cetteD'ARCHITECTURE importante urbanisation n’a finalement été contrôlée que grâce la faible surface AUde propriétés privées dont le pays dispose, et dans une moindre mesure, par le climat rude de la montagne. Lors de l’apparition de la LGOTU, la construction et l’immobilier étaient déjà un grand pilier dans l’économie du pays7. Il faut en arriver à la conjecture que celle- ci s’est montrée timide dans lesSOUMIS changements proposés, qui ne se limitent qu’à régulariser et ordonnerSUPERIEURE l’étalement urbain. En effet, même après son apparition, tout terrain privé est encore potentiellement constructible, ce qui assure au secteur de l’immobilier un potentiel foncier encore important. Je me suis même demandé, après un entretien réalisé dans mon étude avec Jordi Batlle, si cette loi ne favorisait pas davantage les grands projets immobiliers plutôt qu’une évolution pondérée desDOCUMENT agglomérations. NATIONALE

5 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Realitats Andorranes i objectius, Andorre, Editorial Casal i Vall, ECOLE1973 6 Llei general d'ordenació del territori i urbanisme, de 29-12-2000. Disponible sur : < https://www.bopa.ad/bopa/013010/Pagines/20286.aspx > 7 18,19% du PIB d’Andorre en 2000 Disponible sur : < http://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/index.asp# > (Consulté le 28/12/2017)

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Méthodes d’enquêtes

Dans ma méthode d’enquête, je me suis dans un premier temps concentré la problématique urbaine en Andorre afin de comprendre spatialement et historiquement son évolution. Pour cela, une étude bibliographique à été menée à la bibliothèque nationale d’Andorre. Celle-ci s’est orientée, à travers un entretien réalisé par la suite, vers une étude de la législation urbaine. Mon mémoire s’est ainsi d’abord construit par le biais d’une démarche inductive, qui cherchait à comprendre l’évolution urbaine de la principauté à travers différents paramètres : social, démographique et également législatif. Cette première étude m’a permis de formuler des hypothèses au sujet de la nouvelle loi LGOTU apparue enTOULOUSE 2000 : loi nécessaire mais finalement orientée vers l’amplification de la spéculation immobilière dans le pays. Afin de démontrer ces hypothèses, j’ai misDE en place une méthode déductive qui visait l’analyse de cette loi, ainsi que son application dans la construction de la ville. D’autre part, l’étude bibliographique réalisée préalablement m’a permis de dégager certaines des méthodes d’analyse mises en place par ces auteurs. Je me suis saisi de certaines de ces méthodes pour faire une analyse de l’évolution urbaine d’Andorre la Vieille grâce à des cartes que j’ai puD'AUTEUR récupérer à l’Institut Cartographique du gouvernement d’Andorre et au POUP d’Andorre la Vieille. J’ai aussi fait une chronologie de l’évolution de la législation urbaine en m’aidant des archives du Conseil Général et du BOPA8. D'ARCHITECTUREDROIT AU Corpus

Mon étude sur ce sujet a débuté par une recherche bibliographique approfondie à la bibliothèque nationale d’Andorre. Sur les lieux, j’ai trouvé une bibliographie étendue de livres, thèses et documentsSOUMIS graphiques que j’ai dû trier en fonction du rapport entre ces documentsSUPERIEURE et mon sujet, qui concernait à ce moment l’évolution de l’Andorre pendant le XXème siècle. J’ai notamment retenu les noms de trois auteurs qui se sont intéressés à la problématique urbaine andorrane pendant la deuxième moitié du XXe siècle : Bonaventura ADELLACH BARÓ, Jordi BATLLE JORDANA, et Maria-Jesus LLUELLES CARRASSA.

J’ai notammentDOCUMENT appris, à travers les documents consultés, l’existence d’un lien entreNATIONALE Jordi Batlle et Bonaventura Adellach. En effet, les thèses9 écrites par Jordi Batlle s’appuyaient régulièrement sur certains des livres écrits par Bonaventura

ECOLE 8 Bulletin officiel de la Principauté d’Andorre Disponible sur : < https://www.bopa.ad/bopa/Pagines/inici.aspx > 9 BATLLE JORDANA Jordi, Les Vallées de l’Andorre : le bouleversement du cadre bâti, Paris, (Non publié), 1978 BATLLE JORDANA Jordi, La prodction de logment dans la vallée de l’Andorre, Andorre, (Non publié), 1980 1 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

Adellach10, et ce dernier avait été tuteur et membre du jury de la première thèse de Batlle. Ces deux principaux chercheurs sont devenus la référence majeure de mon travail, non seulement par le biais de leurs publications mais aussi par leurs méthodes d’analyse : étude cartographique de différentes agglomérations, étude de lois, et étude de données statistiques.

J’ai par la suite organisé un entretien avec Jordi Batlle, actuellement architecte- urbaniste exerçant à Sant Julià de Lòria en Andorre, et à Paris. Celui-ci a abouti à un regard très critique sur l’évolution urbaine de la principauté. Il m’a présenté de nombreux exemples, tels que certains centres commerciaux situés en dehors des agglomérations, qui viennent accaparer les activités commercialesTOULOUSE ; d’équipements publics qui auraient pu devenir un pôle d’activités urbain, mais qui, pour des raisons économiques, ont été construits en dehors des villagesDE ; etc… Il s’est montré très critique envers la nouvelle loi d’urbanisme, approuvée en décembre 2000, et m’a encouragé à en faire une étude afin de comprendre les vraies conséquences de celle-ci dans le développement urbain du pays.

Mon étape suivante a été de lire et d’analyser cette loi, la LGOTU. J’ai compris que celle-ci marquait un tournant dans la conception urbaineD'AUTEUR du pays, et venait règlementer et ordonner la production urbaine, à travers tout d’abord une redivisions du foncier et également en obligeant les mairies (les « Comuns ») de se munir de plans d’urbanisme (les « POUP »). UneDROIT étude du POUP d’Andorre la Vieille m’a enfin permis de comprendre l’applicationD'ARCHITECTURE de cette loi à l’échelle urbaine et de comparer les changements survenusAU avec l’évolution des agglomérations andorranes pendant le XXe siècle. Cette analyse a été complétée par un entretien avec Maria-Victoria COBO RUIZ, ingénieur urbain à la tête du département d’urbanisme d’Andorre la Vieille, entretien qui m’a permis de mieux comprendre l’application de la LGOTU à l’échelle de la ville. SOUMIS SUPERIEURE

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ECOLE

10 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Estadistiques de les Valls d’Andorra, Andorre, M. I. Consell General, 1977 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Realitats Andorranes i objectius, Andorre, Editorial Casal i Vall, 1973 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 1 1

I) L’Andorre avant la LGOTU, décembre 2000

A- L’évolution de la principauté pendant le XXe siècle

L’objet de cette première partie consistera à mettre en évidence les caractéristiques de l’Andorre traditionnelle et son évolution sociale et urbaine le long du XXe siècle. Nous allons brièvement analyser les caractéristiques de l’espace bâti traditionnel andorran selon différents paramètres : environnementaux (relief, climat, des matériaux, nature), économiques (type d’activités, modesTOULOUSE de production) et socioculturels (organisation sociale et religion). Il est évident que ces différents paramètres n’agissent pas indépendamment les unsDE des autres : bien au contraire, ils viennent former l’ensemble les us et coutumes qui caractérisent la société traditionnelle andorrane, mais aussi modèlent et façonnent le cadre bâti de la principauté. Cette première analyse me semble essentielle pour la suite du mémoire puisqu’elle définirà un modèle urbain, certes archaïque, mais en totale symbiose avec l’environnement qui l’entoure. D'AUTEUR

1) L’Andorre traditionnelle DROIT D'ARCHITECTURE Éloignée des grands axes de communication,AU repliée sur elle-même, la principauté de l’Andorre a connu, jusqu’au début du XXe siècle, une économie de subsistance basée sur l’agriculture et l’élevage, ce dernier étant favorisé par l’importance des prairies naturelles qui recouvrent 45 % du territoire 11 . Nous analyserons les activités qui ont influencé le choixSOUMIS des lieux et des formes d’implantation de l’habitat dans l’appropriation de l’espace par l’homme. SUPERIEURE Localisation de l’habitat Le développement des activités agricoles exige la présence de terres cultivables non loin de l’habitat. Ces terres seront destinées à cultiver des produits de consommation mais aussi du foin, indispensable pour le bétail en hiver. DOCUMENT L’habitatNATIONALE andorran sera très intimement attaché à la présence de terres agricoles les plus fertiles situés au fond des vallées. Mais le relief accidenté des montagnes et le faible évasement des vallées réduit drastiquement la présence de ces terrains « idéaux ». Très vite, l’homme devra conquérir de nouvelles terres, soit ECOLEsur les versants des montagnes, soit sur les petites vallées adjacentes. Toutefois,

11 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Estadistiques de les Valls d’Andorra, Andorre, M. I. Consell General, 1977 1 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2

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il ne pourra pas se fixer à des altitudes trop élevées où les conditions climatiques sont trop défavorables pour les cultures ou même pour la vie. Selon Jordi Batlle12, cette limite est fixée à 1600 m.

Nous pouvons encore observer de nos jours des minuscules parcelles de terre accrochées à la pente, terrassés à l’aide de rochers et de buissons qui contiennent la terre, et témoignent de la conquête difficile et acharnée des surfaces agricoles sur les montagnes. Malgré cet immense travail, la surface agricole ne dépassera 8 % de la surface totale du pays, selon Bonaventura Adellach13. TOULOUSE Ces terres agricoles étant l’essence de la subsistance de l’andorran, on peut conjecturer que leur présence orientera la fixation de l’habitat.DE Les endroits favorables pour le développement d’une agriculture seront les endroits où l’habitat sera implanté. C’est ainsi que se sont emplacés les principaux villages du pays au fond de la vallée, au long de la rivière et des principales voies de communication. D’autres villages ou hameaux s’implanteront aussi soit sur les versants, soit dans les vallées adjacentes, en évitant de dépasser les 1600 mD'AUTEUR d’altitude. Au-delà de cette altitude et jusqu’à 2000 m environ, là où les cultures sont encore possibles mais où les conditions de vie sont particulièrement dures, on aura un habitat temporaire : la « borda » ou le « cortal ».D'ARCHITECTUREDROIT Forme de fixation de l’habitat AU Une des principales caractéristiques de la principauté d’Andorre est sa division en paroisses, traditionnellement six et désignées par le nom de leur chef-lieu : , , , , Andorre-la-Vieille et Sant Julià14. Ce découpage territorial n’est pas issu d’une simpleSOUMIS division administrative mais aussi comme un espace économiqueSUPERIEURE et social. Ce découpage devenu nécessaire par le relief et les difficultés de communication dues notamment aux conditions climatiques qui isolaient chaque paroisse en hiver. Il faut remarquer que leur surface est pratiquement équivalente, mais aussi au niveau démographique économique et social. Toutes les paroisses étaient similaires quant au nombre d’habitants ce qui garantissait etDOCUMENT préservait leur autonomie dans le cas d’isolement. NATIONALE

12 BATLLE JORDANA Jordi, Les Vallées de l’Andorre : le bouleversement du cadre bâti, Paris, ECOLE(Non publié), 1978, p. 13

13 ADELLACH BARÓ Bonaventura, Estadistiques de les Valls d’Andorra, Andorre, M. I. Consell General, 1977 14 Escaldes-, la septième paroisse a été crée en 1978 afin de diviser et mieux administrer les deux agglomérations les plus importantes. Cette division ne s’appuie pas dans la logique des divisions des autres six paroisses et n’est pas prise en compte dans cette partie du mémoire 1 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4

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Pierre Chaunu15 avait déjà théorisé en établissant des cercles de communication dans la France enclavée du XVIIIe siècle. Dans ses théories, il mettait en évidence l’existence de trois cercles de communication, le plus petit et le plus immédiat faisant 5 km de rayon. Dans celui-ci se déroulaient le 90 % des échanges nécessaires aux paysans, et c’est de là que preovenaient la quasi-totalité des matériaux de construction et où se tissaient l’essentiel de la vie de la communauté.

La paroisse correspondrait très exactement à la surface de ce premier cercleTOULOUSE de communication. À l’intérieur de celle-ci se réalisaient la grande majorité des échanges économiques et sociaux, et les habitants y trouvaient l’essentielDE pour y vivre. Ils s’en éloignaient que très rarement.

Ainsi la continuité de l’analyse de l’habitat doit se fixer au niveau de la paroisse. Dans son sein, deux logiques de coexistence s’affrontent. Le besoin humain de vivre en communauté favorise le regroupement, tandis queD'AUTEUR la rareté des terrains cultivables et l’attachement des andorrans à ceux-ci favorise une stratégie de dispersion. DROIT D’une part, les conditions climatiques rudesD'ARCHITECTURE et la neige en hiver, empêchent toute communication avec les autres villages. UnAU habitat dispersé serait complètement isolé pendant tout l’hiver, et devrait être autosuffisant. Ainsi, un ensemble d’habitats aurait plus de facilité à survivre pendant cette période.

D’autre part, certains travaux ne pouvaient être réalisées que par une collectivité. L’aménagement de la nature, l’entretienSOUMIS de celle-ci, des voix, des terrassements et des habitats exigeaientSUPERIEURE un travail considérable, voir impossible pour une seule famille. Mais aussi, la vie en communauté s’avérait très pratique pour le partage du travail. Par exemple, les troupeaux de l’ensemble d’un village étaient regroupés en été et mené en haute montagne sous la conduite d’un ou plusieurs bergers. Cet exemple d’organisation serait moins envisageable avec des fermes dispersés. DOCUMENT L’autreNATIONALE logique s’appuyait sur une optimisation maximale de l’espace disponible. En effet, la rareté des terrains cultivables, et le besoin des paysans d’être le plus près possible de ces surfaces, favorisait la dispersion de l’habitat. ECOLE

15 CHAUNU Pierre, Histoire, science sociale. La durée, l'espace et l'homme à l'époque moderne. Paris, Société d'édition d'enseignement supérieur, 1974.

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La Massana, exemple de développement vertical16 D'AUTEUR

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Cortals de , exemple de développement horizontal

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16 Les 3 plans sont dessinés à partir d’une photographie aérienne de la vallée de La Massana Source : IGN français, (c. 1948) [Photographie blanc et noir]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 1 7

À l’échelle de la paroisse, l’application de ces deux logiques de coexistence a favorisé la création d’une agglomération principale, le chef-lieu, autour de laquelle gravitaient un certain nombre de hameaux plus ou moins importants suivant les

terrains dont les habitants disposaient. Situé le long de la principale voie de communication, là où les terrains agricoles sont les plus nombreux, le chef-lieu devient le centre de gravité de toute la vie collective, lieu d’échange où se concentrent la plupart des commerces, artisans et l’administration de la paroisse. Dans les autres agglomérations, d’un caractère purement agricole, les autres activités y étaient rares et certaines ne possédaient même pas d’église. LaTOULOUSE religion étant d’une grande importance pour les andorrans, un hameau ne possédantDE pas de centre religieux dépendait entièrement du village le plus proche.

À 1897, pour une population de 5240 habitants, Brutails17 relevait 1042 maison répartie dans 44 agglomérations. Ces chiffres montrent clairement l’important nombre et la taille réduite de celles-ci. La totalité de ces agglomérations se trouvaient en dessous de 1600 m d’altitude, avec comme exceptionD'AUTEUR les villages de (1725 m) et de (1830 m) dans la paroisse de Canillo, où la très grande majorité du terrain se situe au-dessus de 1600 m. DROIT En ce qui concerne l’habitat temporaire,D'ARCHITECTURE les besoins étaient moins importants, et se trouvaient donc plus dispersés. AU

Morphologie des agglomérations Selon Jordi Batlle, différents paramètres seront à l’origine de la morphologie de l’agglomération : SOUMIS • type l’agglomération : chef-lieu ou hameau • importance deSUPERIEURE l’agglomération • implantation : fonds de vallée ou versant • importance de la pente : plus ou moins forte • altitude de l’agglomération Dans son étude,DOCUMENT Jordi Batlle analyse l’influence de ces différents paramètres dans la morphologie des agglomérations. Il en sort trois types de morphologie : un développementNATIONALE vertical (en suivant le sens de la pente de la montagne) ; un développement horizontal (en suivant les courbes topographiques) ; et un mélange des deux premiers. Le site choisira la morphologie la mieux adaptée, en fonction ECOLE

17 BRUTAILS, Jean-Auguste, La coutume d’Andorre, Paris, Lerous, 1904, p. 11

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Ordino, exemple de dévelloppement mixte D'ARCHITECTUREDROIT notamment du relief, de l’orientation, et duAU nombre de maisons. La structuration des agglomérations est extrêmement simple, une ou deux voies principales devant lesquelles viennent s’aligner les maisons, le mur pignon face à la rue et généralement des ruelles entre les maisons appelées « callisses ». La fonction de ces dernières était de recevoirSOUMIS l’écoulement des eaux de pluie et de la neige du toit. Cette typologie etSUPERIEURE disposition de l’habitat simple et intelligemment adaptée à son environnement n’est que le fruit d’une société en authentique symbiose avec le territoire hostile qui l’entoure.

Nous allons voir par la suite l’évolution de la société andorrane pendant le XXe siècle, une sociétéDOCUMENT moins attachée à l’environnement qui l’entoure mais confrontée à deNATIONALE nouvelles problématiques, et les conséquences que cela aura pour l’évolution urbaine du pays.

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Village d’Ansalonga18, Village de dévelloppement horizontal avec des espacements entre les maisons (« les Callisses ») DOCUMENT NATIONALE

ECOLE

18 Photographie : FIÑANA Pere, (c. 2017). « Village d’, Ordino » [Photographie couleur]. 2 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

2) Transformations économiques et sociales

Le XXe siècle marquera un tournant entre l’Andorre traditionnelle et l’Andorre que nous connaissons. Pendant cette période, la révolution industrielle avec le développement du capitalisme s’étend partout en Europe, et arrivera même dans le monde rural qui se verra totalement bouleversé. L’Andorre, malgré son isolement, n’échappera pas à ce phénomène. Elle verra sa démographie augmenter soudainement, contrairement aux autres zones rurales des Pyrénées qui vont s’appauvrir et se dépeupler. Nous verrons par la suite quelles enTOULOUSE sont les causes. DE L’Andorre et ses institutions L’évolution que subit le pays pendant cette période-là est sans doute attachée au caractère très particulier de ses institutions qui en font un petit territoire indépendant, où taxes et impôts sont quasi inexistants. Cet Etat devient une sorte de zone franche. Outre cette situation privilégiée, l’Andorre se bénéficiera aussi de son cadre institutionnel. Pendant la première moitié du XXeD'AUTEUR siècle, une guerre froide se déclarera entre les deux coprinces qui chercheront à gagner en influence sur le pays, afin d’accroître leur pouvoir sur celui-ci. Le pays bénéficiera de cette rivalité à travers l’installation de nouveauxD'ARCHITECTUREDROIT équipements d’infrastructure caractéristiques d’une société moderne. Ainsi, depuis la fin du XIXe siècle, le pays verra apparaître des lignes de télégraphe, desAU routes reliant la capitale aux deux pays voisins, des écoles publiques françaises et espagnoles, mais aussi une centrale hydroélectrique et pendant la guerre, sa première station de radio : « Radio Andorra ». SOUMIS Les guerres et le tourismeSUPERIEURE Pendant la première moitié du XXe siècle, la neutralité de la principauté et les guerres en Europe, dont la Guerre Civile espagnole et la Deuxième Guerre Mondiale causeront une immigration importante vers le pays. Tout d’abord des républicains espagnols fuyant le régime de Franco, puis des résistants français et les exilés s’installerontDOCUMENT dans le pays. Outre l’immigration, cette situation favorisera leNATIONALE commerce, qui se développera grâce à la récente mise en place du réseau routier, qui brisera l’autarcie du pays. Cependant, il deviendra par la même dépendant des importations de l’extérieur. L’apparition du commerce entraînera par la suite le développement du tourisme ECOLEcommercial, dans un premier temps « alimentaire », selon M. Lluelles 19 .

19 LLUELLES CARRASSA Maria-Jesus, Transformació dels assentaments humans a la segona meitat del segle XX, Ciutadans, décembre 2005, nº7, page 22-25

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Parallèlement, apparaitra le tourisme de « vacances », pendant les années 50. Pour répondre à cette influence, l’Andorre devra se doter d’équipements nécessaires et en particulier d’hôtels. Leur nombre croîtra de 32 en 195020 à 1029 en 201621, favorisé par le développement des activités de montagne et des sports d’hiver. L’afflux de touristes ne cesse d’augmenter : on accueille 1 276 000 touristes en 196121 contre plus de 8 millions en 201622.

Conséquences démographiques Ainsi, en 90 ans entre 1925 et 2015, la population de l’Andorre sera multipliéeTOULOUSE par 18 en passant de 4300 habitants à plus de 78 000. Cette croissance de la population sera due à la forte immigration, notamment attirée par l’offreDE de travail dans le commerce, l’hôtellerie et la construction. Cette nouvelle population est venue donc s’installer dans les agglomérations où se trouvaient ses activités. L’expansion démographique concernera en premier lieu la paroisse d’Andorre-la- Vieille, puis les paroisses d’Escaldes-Engordany, Sant Julià et Encamp. C’est la position géographique centrale de ces agglomérations ou laD'AUTEUR proximité de celles-ci avec les frontières qui favorisera leur développement. D’autre part, les paroisses de La Massana, Ordino et Canillo ne se développeront que plus tardivement, notamment avec l’apparition du tourisme de montagneDROIT et du ski pendant les années 1970. D'ARCHITECTURE Nous pouvons percevoir encore les conséquencesAU de ces fluctuations démographiques dans le paysage urbain du pays. D’un côté, les paroisses du centre et du sud rassemblent encore de nos jours plus d’habitants et sont plus développées. À la tête de celles-ci Andorre-la-Vieille et Escaldes-Engordany, devenus une masse urbaine uniformeSOUMIS rassemblant la plupart des activités et toutes les problématiques urbaines engendrées par ce changement. D’un autre côté, le Nord moins développéSUPERIEURE essaye de rattraper le retard en promouvant le tourisme de montagne et d’hiver, afin d’avoir un rôle outre que celui de “villages dortoirs”. Enfin, cette vague d’immigration du XXe siècle se ressent encore de nos jours. En effet en 2016, seulement le 46 % des habitants du pays détiennent la nationalité andorrane21. DOCUMENT NATIONALE

ECOLE 20 BATLLE JORDANA Jordi, Les Vallées de l’Andorre : le bouleversement du cadre bâti, Paris, (Non publié), 1978, p. 51

21 Institut de statistique du gouvernement d’Andorre, < http://www.estadistica.ad/serveiestudis/web/index.asp# > (Consulté le 28/12/2017)

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TOULOUSE DE

D'AUTEUR

D'ARCHITECTUREDROIT AU

SOUMIS SUPERIEURE

DOCUMENT NATIONALE

ECOLE Andorre la Vieille 1948 et 201722

22 Sources : IGN français, (c. 1948) [Photographie blanc et noir]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre , 158 Google maps, (c. 1948) [Photographie couleur]. Andorre la Vieille, Google c S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2 3

Conséquence dans le domaine de l’agriculture Auparavant essentiel à la survie des andorrans, le secteur de l’agriculture se voit très touché par ce changement. En 1972, 1000 personnes environ continuaient à vivre directement l’agriculture, ce qui représente que 4,7 % de la population, loin des 95 % du début du siècle23. Si ce n’est que par les cultures de tabac, présentes encore dans les champs andorrans (grâce notamment au lobby du tabac dans le pays), il est habituel de voir des terrains et des “bordes” laissées à l’abandon depuis bien des années. Enfin l’immigration, le tourisme et la spéculation foncière ont engendré une urbanisation féroce dans tout le pays, qui a remplacé surfaces cultivablesTOULOUSE entraînant ainsi le déclin de l’agriculture. DE L’homme n’est plus esclave de son entourage, ceci permettra de construire des nouvelles typologies d’habitat, hélas moins adaptés à l’environnement qui l’entoure. Dans cette économie consommatrice d’espace, les terrains ont été l’objet de la convoitise des promoteurs privés, créant ainsi une forte spéculation foncière qui s’est occupée de construire sur les rares terrainsD'AUTEUR privés que possède le pays (environ 8 %).

Nous allons voir par la suite comment la croissance urbaine s’est développée, celle-ci étant l’engrenage qui fait marcherD'ARCHITECTURE la fabriqueDROIT urbaine. AU

SOUMIS SUPERIEURE

DOCUMENT NATIONALE

ECOLE

23 BATLLE JORDANA Jordi, Les Vallées de l’Andorre : le bouleversement du cadre bâti, Paris, (Non publié), 1978, p. 51 2 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4

TOULOUSE DE

D'AUTEUR

D'ARCHITECTUREDROIT AU

SOUMIS SUPERIEURE

DOCUMENT NATIONALE

ECOLE

Evolution du bâti à Andoorre la Vieille23 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2 5

B- Nouvelle urbanisation, nouvelle législation

1) Une nouvelle logique d’urbanisation

La production de logement a connu une évolution très particulière depuis les années soixante jusqu’à aujourd’hui. Celle-ci est à comprendre dans l’étude du processus d'urbanisation du pays, afin de pouvoir intervenir efficacement dans la future planification urbaine. 24 Les changements énoncés antérieurement seront la cause de l’apparition d’un nouveau type de production urbain 25 en rupture avec l’Andorre agricoleTOULOUSE et traditionnelle. DE

Apparition du Rentier Pendant les années 1950, le développement du tourisme et du commerce crée un besoin en logement dont les familles paysannes andorranes, propriétaires terriens du pays s’en bénéficieront. C’est ainsi qu’apparait une figureD'AUTEUR importante dans la production du logement : le rentier. L’activité du rentier se compose d’une production immobilière à faible capital, dont les coûts d’investissement sont récupérés en une vingtaine d’années à travers le loyer des biens immobiliers. Il s’agit enD'ARCHITECTURE généralDROIT d’une personne ou famille qui investit son capital dans la construction immobilièreAU en cherchant avant tout à créer du patrimoine. Ces constructions se caractérisent de la façon suivante : un lien fort entre l'emplacement des bâtiments et l’émergence du commerce. C’est dans l’extension des villages où se développera le plus cette nouvelle économie, et ce type d'opération sera le plus importante.SOUMIS Il apparaît surtout aux villages d’Andorre-la- Vieille, les Escaldes,SUPERIEURE et dans une moindre mesure à Sant Julià et Encamp. Dans les paroisses de La Massana, Ordino et Canillo, ce type de production n’apparaît que très tardivement.

Une notable proximité entre ces bâtiments et le lieu de résidence du propriétaire. Ces constructionsDOCUMENT se réalisent presque toujours dans la paroisse de résidence de NATIONALE

24 Plan tracé à partir de la superposition de photographies aériennesd’Andorre la Vieille ECOLESource : IGN français, (c. 1948) [Photographie blanc et noir]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre, 158 Govern d’Andorra, (c. 1995) [Photographie couleur]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre 25 BATLLE JORDANA Jordi, Urbanisme i politica, Pol.lucions… Solucions ?: Sisenes jornades de la Societat Andorrana de Ciències, Andorra, Societat Andorrana de Ciències, 2001

2 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6

leur propriétaire et même dans le village où il vit. Cela incite une intégration de ces constructions dans le noyau existant. Une typologie de bâtiment homogène. Il s’agit en général d’un bâtiment de petite taille construit en mitoyenneté et le long d’une route principale. Très souvent, composé de commerces en rez-de-chaussée et deux appartements par étage, sur un maximum de cinq étages. Cette typologie de bâtiment se déploiera autour des villages traditionnels et sera à l’origine de la particulière morphologie des agglomérations andorranes. TOULOUSE Apparition du promoteur Vers les années 1980, un nouvel acteur apparaît dans la productionDE de logement en Andorre : le promoteur immobilier. Ceci marque une inflexion dans le logement et le développement urbain de la principauté. La valeur patrimoniale de la production de la propriété est transformée en valeur commerciale. Nous allons voir les caractéristiques de cette transformation. D'AUTEUR Premièrement, ce nouveau type de production cause une accélération du chiffre d'affaires et du capital investit dans l’immobilier. En effet, avec ce modèle, l’argent investi est récupéré presque immédiatement et peutDROIT être réutilisé, ce qui produit une accélération du processus de production.D'ARCHITECTURE Deuxièmement, l’acteur étant à l'origine deAU cette opération (personne physique dans le cas du rentier) devient une personne morale. Celle-ci est souvent une banque, parfois des entreprises destinées à la promotion immobilière. Ceci entraine une professionnalisation de cette activité qui devient de plus en plus importante dans l’économie du pays.SOUMIS

Ces opérations se caractérisentSUPERIEURE par un promoteur au centre du projet, qui réunit d’autres intervenants : acteurs qui apporteront le capital et un propriétaire terrien. Le promoteur s’occupera du contexte architectural et surtout financier du projet. Ainsi, les liens entre la propriété, la construction et la terre disparaissent complètement.DOCUMENT Ceci entraîne une nouvelle logique de localisation des opérations foncières. Cet emplacementNATIONALE sera déterminé donc par le marché : la disponibilité et le coût des terrains fonciers. Cette logique économique mènera la production immobilière vers les terrains les moins favorables, qui sont évidemment les moins chers et les plus ECOLEdisponibles. Ceci sera à l’origine d’une grande disparité dans le développement urbain. Le développement de la voiture à cette époque favorisera cet étalement.

La structure paroissiale en tant que support du développement urbain n’existe plus. Les caractéristiques et les dimensions des opérations effectuées sont S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2 7

également profondément transformées. Il apparaît plusieurs profils d’acheteurs immobiliers, qui définissent plusieurs types de programmes et de typologies de bâtiments. D'une part, une partie des constructions sont destinées à la population résidente composée essentiellement d’immigrants et de l'autre, nous avons des résidences secondaires pour les touristes. Le pouvoir d'achat des potentiels acheteurs et le type de financement ont également leur importance, mais aussi la situation géographique des opération immobilières. Par exemple, le développement immobilier autour des pistes de ski de Soldeu et seront destinés à des résidences secondaires. TOULOUSE Ce système permet aussi une augmentation exponentielle de la taille des opérations immobilières de par le fait qu’il n’existe plus de limites deDE capital. Il suffit d’élargir le tour de table quand une opération immobilière manque d’argent.

Il faut souligner que ce système est encore l’essentiel moteur de production de logements en Andorre. Le rentier a cessé d'être un acteur important. Et ces conséquences sont très importantes, car ces nouvellesD'AUTEUR méthodes de production ont dessiné un nouveau paysage complètement disparate, opportuniste et d’une logique uniquement commerciale, difficile de contrôler et de planifier. DROIT D'ARCHITECTURE AU

SOUMIS SUPERIEURE

DOCUMENT NATIONALE

ECOLE 2 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8

2) Évolution de la législation sur l’urbanisme et la construction

Dans l’Andorre traditionnelle, une législation globale sur le cadre bâti n’apparaît guère nécessaire. Aussi bien les activités et le mode de production que les exigences imposées par le milieu physique (climat, matériaux et techniques de construction) contraignaient et structuraient l’espace bâti. Une barrière naturelle limitait la construction et l’obligeait à s’adapter pour assurer la pérennité dans le temps. Nous avons vu qu’à partir du XXe siècle, avec l’arrivée des moyensTOULOUSE de communication, de l’immigration et le déclin de l’agriculture, la productionDE d’habitat explose. En effet, les terrains agricoles sont libérés pour le foncier, les matériaux industrialisés et des nouvelles techniques de construction offrent une grande liberté de mise en forme et une machine spéculative et foncière se met en place. Avec la disparition de toutes ces contraintes imposées par le milieu, la réglementation traditionnelle a perdu toute sa signification. Celle-ci va être modifiée tout le long du XXe siècle pour essayer de répondreD'AUTEUR à la nouvelle problématique du foncier. Bonaventura Adellach soulignera qu’elle devient particulièrement restrictive afin de limiter les abus de cette liberté de construction mais ne constitue pas un projet urbainD'ARCHITECTURE global.DROIT Nous allons voir par ordre chronologique l’essentiel de la législation urbaine que j’ai pu repérer à propos cette période. La législation à caractère général AUsur l’urbanisme a été séparée de la législation relevant de la construction.

Législation concernant l’urbanisme26 : 1912 : Décision du Conseil GénéralSOUMIS d’établir un cadastre. 1914 : Décision du ConseilSUPERIEURE Général de rendre obligatoire les alignements le long de la route. (Décision prise après la construction de la première route reliant Sant Julià à la frontière espagnole). 1917 : Première loi sur l’expropriation (mise en place dans le seul but de construire les routes). 1958 : Le ConseilDOCUMENT Général exige de chaque Comú (Mairie) l’établissement d’un planNATIONALE d’urbanisme de la paroisse dans un délai de trois mois. La loi sur l’expropriation et modifiée : elle est conçue de telle manière à favoriser les intérêts privés plutôt que de venir en aide de la collectivité. 1960 : - Interdiction d’entreprendre des modifications importantes sur tout bâtiment ECOLEpréexistant ne respectant pas les alignements.

26 Source : Bulletin du Conseil Général S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2 9

- Lesplans d’urbanisme n’étant pas faits en 1958, le Conseil General demande à chaque paroisse d’établir un plan d’urbanisme signé par un architecte ou un urbaniste. 1962 : Toute initiative privée en matière d’urbanisation (parcellisation et lotissement) devra au préalable être autorisée par le Conseil Général. 1964 : Le Conseil Général interdit la construction autour des églises et des chapelles classées “Monument historique d’intérêt national” (cette décision est due à de nombreuses protestations contre les constructions autour des églises romanes datant du XIe et XIIe siècle) TOULOUSE 1970 : - Sont déclarées d’intérêt national tous les monuments artistiques et archéologiques ainsi que les zones historiques. Chacune de ces zones,DE toutes les demandes de permis de construire seront étudiées en profondeur par une demande du Conseil Général. - Le Conseil Général accorde une subvention de 50 % à toutes les paroisses qui désirent construire un centre d’épuration des eaux. 1972 : Le Conseil Général approuve la création d’un planD'AUTEUR de développement général du pays. 1976 : Le Conseil Général admet le principe d’un règlement urbain à caractère général concernant tout le pays. DROIT 1977 : Mise en place d’une législation urbaineD'ARCHITECTURE nationale. Elle fait la distinction entre zones urbaines et zones rurales, distinctionAU qui reste plus théorique que pratique. En effet tout terrain, agricole ou pas, et constructible. Cette législation prévoit - Dans la rénovation de l’habitat : hauteur maximum de la construction définie en fonction des immeubles mitoyens ; hauteur de bâtiments dans les agglomérations SOUMISd’anciennes limitée à 12,50 m ; typologies des « anciennes maisons andorranes » : “ murs de pierre apparente sur toutes façadesSUPERIEURE donnant sur rue”, « toiture à deux ou quatre versants sans terrasse » - Hors les agglomérations traditionnelles : un plan parcellaire devra être présenté devant le Conseil Général avant toute demande de permis de DOCUMENTconstruire avec : la délimitation de la zone concernée, les alignements et la voirie, la superficie constructible, les espaces libres et NATIONALEles services publics. Cette législation impose : que la largeur minimum des rues soit de 15 m (neuf pour la chaussée et trois pour chaque trottoir), que tous les 60 m une zone publique de 15 m de long soit ECOLE aménagée (pour la possible construction d’une rue), que les bâtiments soient alignés et mitoyens entre eux. - Habitat individuel : un plan parcellaire devra être présenté aussi en respectant les contraintes suivantes : superficie minimum de la parcelle de 300 m², seul un tiers de la parcelle pourra être construite, distance 3 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

entre deux constructions de 6 m minimum, hauteur jusqu’à l’égout de la toiture de 10 m maximum, largeur des rues de 10 m minimum. 1981 : 22 ans après la demande du Conseil Général aux paroisses de se munir d’un plan urbain, il demande aux Comuns (Mairies) de tracer et d’approuver les zonages de chaque paroisse qui déterminent où se trouve le noyau ancien, les zones urbaines, les zones « d ’extension urbaine », les zones résidentielles et les zones non urbanisables. Il affirme qu’aucun permis de construire sera approuvé dans les paroisses qui n’ont pas établi ces plans de zonage. 1989 : Le Conseil Général demande de développer des « plans partielsTOULOUSE » et des « plans spéciaux » en attendant que les plans d’urbanisme demandés par le Conseil Général en 1958 et en 1981 soient développés. Le gouvernementDE définira les caractéristiques et le contenu de ces plans partiels et spéciaux. 1993 : - Modification de la loi d’expropriation de 1974, facilitant au gouvernement d’exproprier des terrains aux propriétaires privés pour l’intérêt général. - Rédaction d’une loi qualifiant les compétences des Comuns : ils s’occuperont de la gestion urbaine de leur paroisse en fixantD'AUTEUR et faisant appliquer les plans généraux et partiels d’urbanisation et d’édification.

27 Législation concernant la construction : DROIT 1955 : le Conseil Général décide de limiterD'ARCHITECTURE la hauteur des immeubles à R+4 (suite à la construction d’un immeuble de 10 étagesAU Andorre la Vieille). 1956 : limitation de la hauteur à 18,50 m, depuis le rez-de-chaussée. Le Conseil Général impose que toutes les toitures soient construites en ardoise. 1961 : toutes les façades et murs non mitoyens construits en briques devront obligatoirement être enduits « afinSOUMIS de préserver les caractéristiques esthétiques du pays » 1966 : la hauteur deSUPERIEURE 18,5 m concerne plus que la distance comprise entre rez-de- chaussée et le caniveau de la toiture du bâtiment. La hauteur de la toiture pourra dépasser de 6 m cette limite, en suivant un plan incliné de 45 %. 1968 : le dépassement de 6 m, autorisé en 1966 passe à 3 m. 1971: les 2/3DOCUMENT de la toiture devront être couverts d’ardoise, le tiers restant pouvant devenir une terrasse 1973NATIONALE : - Dans les agglomérations traditionnelles, la hauteur des immeubles sera limitée à 12,50 m de façade là où les rues font moins de 8 m de largeur. - Lesconstructions devront s’harmoniser avec celles environnantes par leur ECOLEvolume et leur texture. Les éléments décoratifs et les couleurs de la façade devront être précisées lors de la présentation du projet.

27 Source : Bulletin du Conseil Général S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 3 1

1977 : Nouvelle limitation des hauteurs en fonction de la largeur de la rue : 12,5 m d’hauteur si la largeur de la rue est inférieure à 6 m, 18,5 m si elle est supérieure. Les toitures doivent être entièrement en ardoise et d’une pente supérieure à 30 %. Le Conseil Général rédigera aussi un catalogue de règles voulant assurer la salubrité et l’habitabilité des maisons. Celles-ci imposeront une hauteur sous plafond minimum et des surfaces minimales des différentes pièces (16 m² pour une pièce de jour ; 7,5 m² pour des chambres à deux lits ; 5 m² pour les chambres avec un seul lit ; etc.) 1981 : Limitation de la profondeur des bâtiments en zone urbaine à 22 mTOULOUSE depuis le milieu de la façade 1989 : Tout permis de construire devra être muni d’un détail techniqueDE sur la toiture en ardoise comportant un système architectural ou technique afin d’éviter les tombées de neige et les stalactites de glace des toits. 1992 : Afin de garantir une meilleure intégration environnementale des constructions et améliorer leur qualité, le gouvernement créera un départment d’inspection et de contrôle des constructions et des chantiers.D'AUTEUR Celui-ci vérifiera que les projets et les chantiers respectent la réglementation en vigueur. Les bâtiments de plus de quatre étages devront être munis d’un ascenseur portant plus de 630 kg et garantissant l’accès handicapés. DROIT 1995 : Loi d’accessibilité dans la constructionD'ARCHITECTURE de bâtiments publics et privés afin de garantir l’accès aux handicapés. AU 1999 : Modification de la l’article de 1981 permettant ainsi des constructions de plus de 22 m de profondeur dans des cas spécifiques.

SOUMIS Analyse et critiquesSUPERIEURE : Nous pouvons voir que cette série de réglementations essayent seulement de répondre aux problèmes ponctuels qui apparaissent au cas par cas, et non pas de prévoir un projet urbain et constructif conforme aux contraintes particulières du pays : le climat, relief et la faible superficie foncière. Ces réglementations sont le plus souvent uneDOCUMENT imitation de recettes qui semblent avoir marché ailleurs (largeur deNATIONALE voie, alignement, etc.…), prises par une assemblée qui n’est pas forcément connaisseuse de la problématique urbaine. Enfin ces décisions ont été prises sans faire une étude préalable afin de définir une problématique, ayant comme but de décider d’une politique cohérente en matière d’urbanisme et d’architecture. Cette ECOLElégislation revient à être inadaptée aux contraintes du relief de l’Andorre : • imposer des voies de 15 m de large sur des terrains en pente oblige à construire des terrassements et des murs de soutènement d’une dimension considérable. 3 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2

TOULOUSE DE

D'AUTEUR

Limitation de la hauteur en pente28

D'ARCHITECTUREDROIT AU

SOUMIS SUPERIEURE

DOCUMENT NATIONALE

Direction de la pente de la toiture vers la rue / vers les callisses ECOLE

28 Photographie : Google streetview,(c. 2014). [Photographie couleur]. Andorre la Vieille,.Google c S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 3 3

• La limitation de la mesure de la hauteur des immeubles à partir du rez-de- chaussée étant trop ambiguë, permet la construction d’immenses masses bâties quand la parcelle à l’aval de la rue est très pentue. • Toute pente dirigée vers la rue peut causer de nombreux problèmes et de graves accidents en hiver quand les toits sont enneigés. Dans ce cas, la loi se centre à corriger les problèmes issus de ces typologies mal-adaptées plutôt que de réfléchir à une autre typologie qui les éviterait. • Imposer une faible densité dans un pays où le sol est rare amènera un gaspillage d’espace considérable, espace qui pourrait être utilisé pourTOULOUSE d’autres fonctions (agricoles, parcs, loisirs…). DE D’autre part, en essayant de préserver la typologie de l’habitat traditionnel, les législateurs s’appuient sur des règles qui ne garantissent pas son respect et qui sont parfois en contradiction avec ce qu’ils entendent préserver : autoriser les toitures à quatre pentes, inexistantes de bâti traditionnel ; imposer une pente de toiture supérieure à 30 %, permettant ainsi des pentes trèsD'AUTEUR raides, non présentes dans le bâtiment traditionnel ; exiger des murs en pierre alors que les maisons andorranes étaient pour la plupart enduites à l’époque. Enfin, à travers l’évolution de cette législation nous pouvons voir que le Conseil DROIT Général n’est pas un organe adapté à laD'ARCHITECTURE prise de décisions sur ce sujet. Il use de son pouvoir bien timidement, en subissant laAU pression l’initiative privée (comme le montre l’évolution de la législation sur la hauteur du bâtiment), et ne se donne dans plusieurs cas les moyens de faire appliquer ses propres décisions. En outre, selon le POUP d’Andorre-la-Vieille (PLU de 2007), en 1994 le Comú d’Andorre-la-Vieille se voit obligé à rédiger un planSOUMIS d’ordonnancement et d’urbanisme de la paroisse, pour gérer le développement urbain de la ville, et essayer de résoudre les problèmes de manqueSUPERIEURE d’infrastructures, d’équipements publics et d’espaces verts que subit la capitale. Cependant, dans le cadre de la nouvelle constitution de 1993, l’État manque encore d’une loi générale d’ordonnancement du territoire, et ce PLU préalable ne pourra pas être approuvé par le Conseil Général. Il faudra attendre jusqu’à 2007DOCUMENT pour que les premiers POUP soient approuvés. Cependant, ce premier PLU aura permis de développer un plan d’infrastructures dans la capitale, nécessairesNATIONALE pour désaturer le réseau routier.

ECOLE 3 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4

II) L’urbanisme du XXIe siècle issu de la LGOTU.

A- La loi d’ordonnance du territoire et urbanisme (LGOTU)

Dans la partie antérieure, nous avons essayé de mettre en exergue les nouvelles problématiques urbaines que subit le pays dues à son évolution pendantTOULOUSE le XXe siècle et l’inefficacité de l’État à y répondre. Dans ce cadre-là, en décembre 2000, la LGOTU (“Llei General d’Ordenament del Territori i d’Urbanisme”) estDE approuvée par le Conseil Général. Cette loi marquera un tournant dans la politique du territoire de la principauté et deviendra le troisième point d’inflexion du développement urbain de l’Andorre. Dans cette partie suivante nous allons l’étudier, et analyser ses applications dans le territoire. Une étude sur l’ensemble du pays aurait été trop exhaustive, dans le cadre de ce mémoire.D'AUTEUR Nous allons donc analyser ses applications dans la paroisse d’Andorre-la-Vieille, agglomération où le problème de l’urbanisation est devenu critique.

D'ARCHITECTUREDROIT 1) Analyse de la LGOTU : AU

Contexte et objectifs29 La LGOTU se définit comme établieSOUMIS dans le cadre normatif de l’ordonnancement du territoire, de la planification urbaine et de la construction. Celle-ci se place en continuité avec la baseSUPERIEURE normative sur les zonages et les plans d’urbanisme qui ont été promulgués par le Conseil Général pendant les années 70 et 80. Elle affirme cependant que ces différents règlements n’ont jamais constitué un instrument de planification ni une politique d’ordonnancement du territoire : ils n’établissaient pas l’équilibre nécessaireDOCUMENT entre la population, les activités, les infrastructures et les services. NATIONALE Selon la LGOTU, la réglementation urbaine antérieure se limitait à qualifier les différentes zones urbaines et à règlementer le processus de construction en ECOLEfonction du zonage. Elle affirme que cette réglementation préalable, plus que projeter un nouvel urbanisme, se contentait de résoudre les situations conflictuelles à travers des dispositifs réglementaires restrictifs et excessivement

29 Consell General. Llei general d’ordenació del territori i urbanisme. Butlleté oficial del Prinicpat d’Andorra, n° 10 – any 13 – 14.1.2001, 19 décembre 2000, p 379-400 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 3 5

interventionnistes. Cette analyse a déjà été faite dans la première partie mémoire.

Par ailleurs, la LGOTU expose les points qui, selon elle, sont essentiels pour une évolution urbaine pondérée, et l’ordonnancement du territoire. Selon elle, il y a eu un manque d’intervention de l’État dans le parcellement du territoire, parcellement qui constitue le tissu urbain et permettant ainsi de projeter les infrastructures, services et équipements publics nécessaires à son développement. Elle met aussi en exergue le manque de sol public nécessaire pour le développement de ces équipements. Ainsi, cette loi se veut d’établir un usage rationnel du sol et de mettre en place un système urbain afin de garantir les intérêts du public sur leTOULOUSE privé, et de mettre en valeur la fonction sociale de la propriété. Elle se veutDE d’établir les bases pour mettre en place une ordonnance du territoire projetée et protectrice, et de réglementer l’activité urbaine et constructive afin de libérer le sol public dans le cadre des besoins collectifs. Elle veut assurer une croissance harmonieuse et pondérée des noyaux d’activités et des habitats en parallèle avec les infrastructures et les équipements qui sont nécessaires. D'AUTEUR Dispositifs30 Nous allons voir à continuation les dispositifs que la LGOTU mettra pour atteindre ses objectifs. Nous allons énoncer à la suite les principesDROIT qui supposent une vraie innovation en rapport avec la législation précédenteD'ARCHITECTURE : AU – La LGOTU établit que la possibilité de construire une surface ne se limitera pas au droit du propriétaire mais aussi à la planification et au processus d’urbanisation. SOUMIS – La loi établit la surface minimale d’exploitation du sol urbain et urbanisable etSUPERIEURE met en place un dispositif de cession obligatoire de terrain aux Comuns. Cette surface sera comprise entre 5 % et 15 % de la superficie de chaque Unité d'Action sans compter la voierie, en fonction de l’intérêt du Comú. Elle sera destinée à des services et des équipements publics.

– La LGOTUDOCUMENT met en place deux systèmes qui constitueront le cadre NATIONALErégulateur et moteur du développement urbain du pays :

• Phase théorique : Les Comuns devront se munir de nouveaux PLU, les POUP (Plans d’Ordonnancement et d’Urbanisme Paroissial), tels que ECOLE décrits par la loi, et les diviser en Unités d’Action. • Phase d’exécution : Dans le contexte d’action, la LGOTU établira la mise

30 Consell General. Llei general d’ordenació del territori i urbanisme. Butlleté oficial del Prinicpat d’Andorra, n° 10 – any 13 – 14.1.2001, 19 décembre 2000, p 379-400 3 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6

en exécution de la planification, à travers la rédaction et l’approbation de plans partiels promus par le secteur privé, et de plans spéciaux promus par le secteur public. Ces plans seront les instruments de développement des différentes Unités d’Action. – La LGOTU délimitera clairement les fonctions et compétences des organes intervenant dans le la planification urbaine et la construction : le Govern, les Comuns et les entités privées.

• Compétences du Govern : rédaction des directrices d’ordonnancement du territoire, des projets d’intérêt national, des plans de secteursTOULOUSE et des infrastructures avec une incidence « supra-communaleDE », de la classification et protection des édifications inclues dans le patrimoine national, maîtrise d’ouvrage et inspection des chantiers publics nationaux et de l’approbation des POUP des différentes paroisses. • Compétences des Comuns : rédaction et publication des POUP (plans d’ordonnancement et d’urbanisme du territoire) etD'AUTEUR des plans spéciaux, conseiller et aider au prêteur dans la rédaction et l’approbation des plans partiels, et concéder des permis de construire. • Entités privées : gestion du développement et exécution de l’activité urbaine à travers l’élaboration desD'ARCHITECTURE plans partiels.DROIT – La loi fixera un taux global de constructibilitéAU en mètres carrés dans la planification de chaque paroisse. Ce taux constituera une surface construite maximale, par Unité d’Action, à respecter.

– La qualification des sols se limitera à trois catégories : sol urbain, sol urbanisable, sol non-urbanisable.SOUMIS SUPERIEURE • Sol urbain : tous les terrains disposant d’un accès routier et des équipements d’accès à l’eau potable, d’évacuation des eaux usées (ou d’un système d’épuration) et d’approvisionnement en électricité permettant de combler les besoins des édifications présentes dans ces terrains. • Sol urbanisableDOCUMENT : tous les terrains situés dans une Unité d'Action ne NATIONALEdisposant pas des voies d’accès ou des équipements nécessaires cités avant. Ces terrains obtiendront la qualification d’urbains quand des plans partiels seront approuvés par le Comú avec la mise en place des équipements nécessaires. ECOLE • Sol non-urbanisable : toutes les zones affectées de risques naturels (ébranlements de terre, avalanches, …), tous les terrains des Comuns (espaces dont le propriétaire est la collectivité publique, en général le territoire se situant à plus de 1600 m de hauteur). Aucune construction ou activité ne pourra être faite dans ces zones, qui devront être laissées dans S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 3 7

son état naturel (sauf dans les cas exceptionnels pour leur conservation ou pour promouvoir des activités de sports d’hiver où l’élevage en haute montagne). – La LGOTU déterminera la création d’une commission technique d’urbanisme dont les fonctions seront de résoudre les procédures administratives et prendre des décisions concernant l’urbanisme et la construction à l’échelle nationale. Cette nouvelle commission s’occupera aussi du développement et de l’application de cette loi, sa mise en fonctionnement, la qualification du sol non-urbanisable dans la zoneTOULOUSE du Pas de la Casa, la redéfinition des limites des territoires urbanisables, et de tous les droits et fonctions qui sont accordées au Govern. DE

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2) Entretiens, analyse et applications de la LGOTU

Les objectifs de la LGOTU et les dispositifs mis en place pour les atteindre ont été exposés dans la partie précédente. Dans l’analyse de cette loi, j’ai effectué deux entretiens à des experts, connaisseurs de cette loi, afin de pouvoir dégager des hypothèses. Le premier est Jordi Batlle Jordana, architecte-urbaniste exerçant en Andorre et à Paris. Cet entretien était particulièrement intéressant, par le fait que j’ai lu les deux thèses de cet architecte-urbaniste et je m’y suis appuyé dans la rédaction de ce mémoire. En effet, il m’a permis de comprendre le pointTOULOUSE de vu de Jordi Batlle au sujet de cette loi. Le deuxième entretien à été fait à DEMaria-Victoria Cobo Ruiz, ingénieure en urbanisme, chef du département d’urbanisme du Comú d’Andorre-la-Vieille, dans lequel nous avons parlé des mécanismes et du rôle du Comú dans la fabrication de la ville.

Le premier intervenant s’est montré très critique envers cette loi, qui serait selon lui apparue pour favoriser la promotion immobilière en D'AUTEUR« déséquilibrant » les propriétaires terriens, issus des anciennes familles paysannes. Ainsi, le Conseil Général aurait rédigé cette loi ayant comme objectif essentiel afin de favoriser l’activité foncière, qui avait un poids importantD'ARCHITECTURE dansDROIT l’économie du pays. L’autre intervenant, qui travaille dans l’application du POUP issu de cette loi, se montre plus en faveur des dispositions qu’elle porte.AU

Les Unités d’Action :31 Les Unités d’Action, créées à la base comme un outil d’urbanisation du sol disponible, favoriseraient les grandsSOUMIS projets immobiliers plutôt que des projets de plus petite envergure.SUPERIEURE En effet, pour rendre une parcelle constructible, cette loi demande de tracer un plan partiel qui permet de projeter et de construire les équipements de l’ensemble de l’Unité d’Action. Il doit donc être prévu, dans l'opération immobilière, le coût de la construction des voies et des réseaux publics. De ceci en découle une logique d’urbanisation en grands blocs, plus adapté à de grands projetsDOCUMENT urbains plutôt qu’à de petits projets d’échelle familiale. JordiNATIONALE Batlle a cité dans son entretien l’exemple d’un porpriétaire terrien qui pour construire une maison individuelle devait reparcelliser et vendre l’ensemble de son Unité d’Action afin de pouvoir payer les équipements nécessaires pour rendre son bout de parcelle constructible. Dans ce cas, de ce petit projet a découlée la ECOLEpossibilité d’urbaniser un grand ensemble de parcelles, sachant que le propriétaire terrien ne voulait pas urbaniser ni vendre l’ensemble des terrains dans un premier temps. Ce processus d’urbanisation se positionnerait ainsi contre un des objectifs

31 Image déssinée à partir du plan C3 du POUP d’andorre la Vieille 4 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

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Plans N9-B et N9-C du POUP d’Andorre la Vieille montrant les Unités d’Action, le zonage (en lettres), les voies tracées (en vert) sur la ville existante. (en gris) S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4 1

de la loi, celui de favoriser « une croissance harmonieuse et pondérée des noyaux d’activités et des habitats ». Cependant, Maria-Victoria Cobo affirme que l’élaboration des plans partiels et l’urbanisation d’un ensemble d’Unités d’Action constitue un frein au développement urbain. D'une part, développer une Unité d'Action demande la concorde entre les différents propriétaires qui la composent. D'autre part, un projet immobilier demande plus d’investissements économiques et donc doit rapporter plus de gains pour qu'il soit économiquement viable. Cette viabilité serait, selon Maria-Victoria Cobo, surtout attachée à la loi de l’offre et de la demande et viendrait répondre aux besoins immobiliers de la paroisse.TOULOUSE Ces contraintes en termes de complexité et d'argent constitueraient un filtre qui ne permettrait de mener à terme que les projets adaptés aux besoins deDE la paroisse. Il parait évident que cette nouvelle logique d’urbanisation n’est pas adaptée aux projets à petite échelle. Elle amène à faire disparaître définitivement le modèle du « rentier », que nous avons vu précédemment, du secteur immobilier. Les propriétaires terriens, historiquement plus attachés à ce modèle, doivent s’associer avec un promoteur ou une entité financière pourD'AUTEUR pouvoir mener leur projet a terme. Dans ce sens, le projet d’urbanisation se professionnalise. Une étude préalable doit être menée dans chaque projet pour assurer sa viabilité économique et un expert doit réaliser le dessin des plans partiels pour qu’ils soient DROIT conforme au POUP et à la nouvelle règlementation.D'ARCHITECTURE Jordi Batlle soutient l’idée que ce nouveau système favorise l'apparition d'unAU nouveau rôle pour le promoteur, celui de meneur du projet d'urbanisation d'une Unité d'Action. Et ceci paraît logique de par le fait que, pour mener l'urbanisation d'une Unité d'Action à terme, un intervenant doit prendre les rênes, mener le projet dans toute sa complexité et mettre en accord les différentsSOUMIS propriétaires des parcelles présents dans l'Unité d'Action. Cependant, selon Maria-Victoria Cobo, dans aucun des plans partiels qui ont été approuvés àSUPERIEURE Andorre-la-Vieille dep uis 2007 n'est apparue cette entité du promoteur-dirigeur. Les terrains à construire deviennent rares à Andorre la Vieille. Leurs propriétaires sont conscients de leur valeur. Jusqu'à présent, ils ont su se mettre d’accord entre eux pour urbaniser leurs Unités d'Action. Il apparaît cependant dansDOCUMENT chaque projet de plan partiel, un expert, un maître d'œuvre qui s'occupe de constituer le plan partiel et de mener son chantier. NATIONALE La cession du 15% du sol privé aux Comuns : Jordi Batlle s'est montré très critique envers cette règle. Il affirmait qu'une politique ECOLEurbaine devait être issue d'une étude, d'une logique d'urbanisation. Selon lui, après avoir fait une étude des besoins et des manques de la paroisse, le Comú devait choisir les terrains disponibles et les exproprier en fonction d'un projet urbain cohérent, et optimisé pour répondre à la problématique de la ville. Il soutenait que cette loi tendait à produire des portions de parcelles publiques trop TOULOUSE DE

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petites pour pouvoir y construire des équipements publics de qualité et parfois trop éloignées de la ville pour que ces parcelles cédées soient intéressantes. Une anecdote de Maria-Victoria Cobo soutient cette position : selon elle, il y avait une polémique au sujet de plans partiels approuvés par le Comú d’Escaldes- Engordany, puisque les parcelles cédées au Comú étaient les résidus qui restaient du reparcellèrent, et ne pouvaient être d'aucune utilité. Pour que ces parcelles soient vraiment utiles au développement des équipements de la ville, un travail de projection urbaine doit être réalisé par les Comuns. Ceci est le cas du Comú d'Andorre la Vielle, où ce problème en équipements urbains oblige à y trouverTOULOUSE une réponse. Mais ça ne sera pas forcément le cas des autres paroisses, qui disposent de plus de surface à bâtir et où le problème du manque d’équipementDE est moins important.

D'autre part, Maria-Victoria Cobo affirme que cette règle du 15% permet de répondre au manque de surfaces publiques sur le long-terme, quand plusieurs Unités d'Action se dévelloppent. Mais ce problème est actuel,D'AUTEUR le Comú d'Andorre la Vieille est déjà en manque de surfaces. Il se voit obligé de louer des terrains pour y placer les équipements nécessaires, ce qui revient très cher à la collectivité. De plus, selon Cobo, la location de ces terrains par le Comú freine le DROIT développement des Unités d'Action où ilsD'ARCHITECTURE se trouvent. En effet, elles apportent une rentabilité à ses propriétaires, qui se voientAU moins forcés à y investir de l'argent pour les développer. C'est le cas de l'Unité d'Action du Parc Central et celle du Stade Comunal.

PLU, manque de sol public etSOUMIS critiques : Afin de répondre à ce manque de surface publique, certains équipements comme des écoles ont été placésSUPERIEURE dans des terrains éloignés de la ville, choisis par sa grande surface et son faible coût. C'est le cas des lycées public espagnol et andorran, situés à . Ces écoles avaient un énorme potentiel social et urbain considérable par l'activité qu'y en découlait. Le choix de leur emplacement aurait pu animerDOCUMENT un quartier, un village. Pourtant, elle se situe dans un emplacementNATIONALE géographique complètement dissocié de la ville. Des dizaines de bus doivent se déplacer tous les matins et les soirs pour y ramener le grand nombre d'élèves. "C'est un aberration écologique", dit Jordi Batlle, qui soutenait l'idée de placer ce lycée au village de Sant Julià. Cependant, ceci est déjà le cas ECOLEd’autres équipements scolaires construits au XXe siècle. De nos jours, 3 des 4 équipements scolaires d’enseignement secondaire sont dissociés de la ville. Et l’apparition de la LGOTU n’a rien changé à cela. S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4 5

B- Application de la LGOTU dans la planification urbaine

1) Les objectifs

Tout d’abord nous allons identifier les objectifs et les critères retenus par le Comú d’Andorre la Vieille dans l’écriture des POUP. Ceux-ci constituent une base sur laquelle nous appuierons notre analyse. Nous avons retenu dans les précédentes parties que ces plans urbains sont érigés pour permettre une meilleure projection urbaine de la ville et de la paroisse, afin de prévoir ses infrastructures, servicesTOULOUSE et équipements publics nécessaires à son développement. Nous avonsDE vu aussi que le manque de réglementation urbaine jusqu’à présent a abouti à de graves problèmes en infrastructure et en équipements publics. Nous verrons par la suite comment le POUP d`’Andorre la Vieille essayera d’y répondre. Voici ces objectifs, clairement cités dans le POUP d’Andorre la Vieille :

1. Structurer la paroisse afin d'obtenir le maximum de terresD'AUTEUR publiques qui seront destinées à des équipements et aux espaces libres, équilibrer le territoire et fixer les zones de croissance urbaine. DROIT 2. Renforcer l’image Andorre la VieilleD'ARCHITECTURE comme capitale de la Principauté à travers la mise à disposition d'espaces etAU de grands équipements à l’échelle nationale, tels que le « Stade Comunal », le Centre des Congrès, et de grands parcs tels que le Parc Central. Ces projets devront se développer en parallèle avec l’évolution de la masse bâtie, et renforceront le statut de la capitale. L’obtention des terrains pour l'équipementSOUMIS et les espaces verts sera faite à travers la cession de surfaceSUPERIEURE des sols privés (dans son maximum de 30%). En outre, des zones industrielles seront développées, en créant une zone logistique nécessaire au développement de l’activité économique.

3. Améliorer la qualité de vie de la paroisse à travers des opérations de réhabilitationDOCUMENT de l’ancien village, améliorer l'espace public urbain en créant des zones piétonnes, des stationnements dans les zones de croissance urbaine et la préservation,NATIONALE dans la mesure du possible et en application du cadre juridique actuel, de l'environnement de la paroisse.

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2) Les outils, analyse et critiques

À la vue des objectifs cités précédemment, on peut se demander par quels moyens le Comú s’apprête à les atteindre, sachant qu’il ne dispose que d’un nombre réduit d’outils, et que ses fonctions sont limitées par la LGOTU.

Les Unités d’Action : Le premier et le plus important est la division du sol urbain et urbanisable en Unités d’Action. Sachant que la loi oblige à rendre tout terrain privé comme potentiellement constructible, à moins qu’il ne se trouve dans une zone protégée par le gouvernementTOULOUSE ou dans une zone à risques naturels, toute cette surface foncière est divisée en sol urbain ou en sol urbanisable. Ainsi, l’ensemble des parcelles privées dont disposeDE la paroisse devient potentiellement constructible et dans ce sens, le Comú ne possède pas d’outils pour orienter une évolution harmonieuse et pondérée de la ville (alors que c’est un des objectifs de cette loi). Il pourra accentuer le développement d’une zone à travers la constitution de plans spéciaux mais ne pourra jamais limiter la construction dans d’autres zones et freiner le développement urbain. D'AUTEUR C’est dans ce contexte que cet outil devient particulièrement intéressant. La division du territoire en Unités d’Action peut devenir un frein ou un moteur dans le développement de certaines zones. En effet, l’urbanisation d’une Unité d’ActionDROIT est possible seulement si un plan partiel est accepté par le Comú, qui neD'ARCHITECTURE se réalise que par l’accord des différents propriétaires de la même Unité d’Action pour mettreAU en place leur projet. Ainsi, plus une Unité d’Action est grande, plus il y a d’intervenants qui la composent et plus il est compliqué de la réaliser.

Nous pouvons voir dans la carte ci-contre que les Unités d’Action les plus grandes correspondent aux unités les plusSOUMIS éloignées des agglomérations. Certaines d’entre elles sont composées de plus de vingt propriétés différentes (en rouge). Dans d’autres cas (en bas de la carte), les plansSUPERIEURE cadastraux n’ont pas encore été tracés par le Comú, même si la division parcellaire est déjà faite. L’urbanisation de ces unités n’est pas prioritaire pour le Comú. Il s’usera de cet outil pour encombrer leur développement.

En même temps, les Unités d’Action les plus proches de la ville auront une surface beaucoup plusDOCUMENT réduite. Dans certains cas, elles ne seront formées que par une unique parcelle.NATIONALE Dans d’autres cas, elles seront redivisées par le Comú pour faciliter leur construction32. La plupart de ces Unités d’Action sont intéressantes pour homogénéiser la morphologie de la ville qui s’est construite jusqu’à présent de façon disparate, mais aussi pour libérer de la surface publique et construire des équipements. ECOLE

32 Selon Maria-Victoria Cobo, dans l’entretien retranscrit en annexes TOULOUSE DE

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Le zonage Le second outil est le zonage. L’espace urbain et à urbaniser est divisé en plusieurs zones qui permettent de hiérarchiser les espaces urbains en fonction de leur situation géographique. Ainsi le Comú peut définir la typologie des bâtiments et les réglementations à respecter en fonction des caractéristiques et des usages de ces zones. Le POUP d’Andorre la Vieille a définit 9 différents types de zones :

- Z1, zone historique : Cette zone définit l'ordre des anciens noyaux de Santa Coloma et d'Andorre la Vieille. L'objectif du plan d'urbanisme est de maintenir la typologie du bâtiment qui caractérise les deux noyaux. Différents typesTOULOUSE d’usages sont autorisés dans les typologies de bâtiments historiques : logement,DE commerce, services, restauration, culture, etc. Les bâtiments de ces zones sont classés afin de préserver, réhabiliter et maintenir caractère historique du quartier.

- Z2, zone de densification urbaine : Il comprend la zone urbaine la plus dense, qui se caractérise par des îlots fermés ou semi-fermés formant une grille régulière. Dans ce tissu urbain, le POUP comprend une grande variétéD'AUTEUR d'usages et, selon la structure urbaine, certaines de ces parcelles constituent des ilots intérieurs non bâtis. DROIT - Z3, zone de construction semi-intensiveD'ARCHITECTURE isolée : Ces zones englobent le tissu urbain des quartiers résidentiels dans les deuxAU versants de la vallée entourés de la végétation existante, en tant que ville-jardin. Elles rassemblant toute une diversité de parcelles et une variété de maisons individuelles.

- Z4, zone de bâtiment isoléeSOUMIS intensive : Bâtiments résultant d’une typologie urbaine résidentielle. Il s’agit d’une typologie de logements collectifs isolés avec une communauté verteSUPERIEURE privée et avec des usages similaires à celles admises dans la zone de densification urbaine.

- Z5, zone des maisons en rangée : Sols urbains dans lesquels le bâtiment est destiné à un usage unifamilial par intermittence situé généralement en coexistence avec la zone d'habitationDOCUMENT unifamiliale isolée. NATIONALE - Z6, Zone de construction par définition volumétrique : Comprend les sols destinés aux bâtiments ayant un volume spécifique (typologie d’îlot ouvert à la Portzamparc). ECOLE - Z7, espace industriel et logistique : Sols destinés à des usages industriels et des entrepôts.

- Z8, zone d’édification non classable dans les zones précédentes : Cette 5 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

zone, fruit d’une urbanisation produite par les planifications antérieures et qui ne correspond pas aux objectifs de la nouvelle planification du Comú. Ces zones devaient être traitées au cas par cas. Selon Maria-Victoria Cobo, le département d’urbanisme est parvenu à supprimer cette zone du POUP, afin que ces espaces soient classés et aient des caractéristiques bien définies.

- Z9, zone verde privée : Sols associés ou situés autour de bâtiments avec un entourage de jardins ou forêts, d’usage privée.

A travers la carte ci-contre qui présente le zonage d’Andorre la Vieille,TOULOUSE nous pouvons analyser les différents paramètres qui ont déterminé l’emplacement et les caractéristiques de chaque zone. Le premier est l’adaptation au tissuDE existant. Ainsi apparaissent dans la carte ci-contre, les masses bâties correspondant au bâtiment traditionnels (en rouge) et aux bâtiments construits le long du XXe siècle (en rose). Nous l’avons vu, ces derniers avaient comme caractéristiques de d’occuper la totalité de la parcelle et monter jusqu’à 8 étages d’hauteur. Ces zones viendront former l’espace urbain d’Andorre la Vieille avec laD'AUTEUR zone 6 (en turquoise), qui se développera autour. Cette zone 6 correspond à une nouvelle logique d’architecture et d’urbanisme apparue à la fin du XXe siècle, mise en avant 33 notamment par Christian de PortzamparcD'ARCHITECTURE. CeDROIT concept de volumes en « open blocs » est basé sur une typologie de bâtiments indépendants et séparés les uns des autres, permettant ainsi à l’espace publicAU d’envahir l’intérieur des îlots.

Le deuxième paramètre est le relief. Le Comú a classé les zones dans les versants, loin du centre-ville, comme espaces résidentiels, avec des typologies d’habitat qui vont de la maisonSOUMIS individuelle (en violet) à des logements collectifs (en bleu) entourés deSUPERIEURE jardins et d’espaces verts, (zone 9, en orange). On retrouve dans ce zonage une logique de banlieue périphérique au centre-ville, située dans les versants de la paroisse, qui seront composés de typologies de bâtiments plus réduites. Il s’agit d’une morphologie de ville très répendu dans le monde, constituée d’un noyau central, autour duquel se développe la banlieue. Mais il est intéressant deDOCUMENT remarquer que ce n’était pas le cas dans l’Andorre du XXème siècle,NATIONALE où une autre logique de construction s’était imposée et où le manque de réglementation permettait de construire sans logique urbaine. Nous l’avons vu dans la partie précédente.

ECOLELa zone 9 se situe notamment à « l’Obac », versant orienté Nord ; espaces peu ensoleillés et donc moins intéressants à exploiter. Nous voyons comment à travers

33 ACCORSI Florence, L’îlot ouvert : Christian de Portzamparc, Volume 3 de Paris Rive Gauche, AAM, 2010

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cet instrument le Comú parvient à instaurer une logique d’urbanisation plus adaptée au climat et au relief particuliers de l’Andorre. Cet outil a donc permis de retrouver certaines des logiques que nous trouvions dans les villages vernaculaires (implantation, relief, orientation, …).

Le troisième paramètre sont les infrastructures. Le réseaux routier et fluvial ont été des éléments déterminants dans l’emplacement des équipements publics (en gris) et des zones industrielles (en vert). Ainsi, le long de la route nationale et loin des anciens noyaux urbains, se sont placés les zones industrielles. Il est cependant remarquable que ces parcelles industrielles sont très peu présentes dansTOULOUSE la ville et sont formés des « restes » de cette division en zones. Ceci se positionneDE contre les objectifs du Comú de créer une zone industrielle et logistique à la paroisse. Maria-Victoria Cobo dira que ces manques devront être compensés par les autres paroisses. Par ailleurs, ce système ne permet pas de garantir des surfaces agricoles sur le long terme. C’était pourtant l’un des objectifs cités dans le POUP par le Comú. D'AUTEUR Les plans partiels Les plans partiels constituent un outil de projection urbaine à l’échelle de l’unité d’Action. Il s’agit de concevoir un projet urbain cohérentDROIT à une échelle plus réduite afin de tracer les voieries, faire la re-divisionD'ARCHITECTURE parcellaire et prévoir la cession d’une surface au Comú (15% de la surface de l’UnitéAU d’Action sans compter les voieries). Ces plans partiels, dessinés et présentés par les entités privées, doivent être acceptées par le Comú. Dans ce sens, le Comú a un grand pouvoir décisionnel sur l’urbanisation de la ville. Il peut ne pas accepter un plan partiel, si celui-ci ne répond pas aux intérêts de la collectivité.SOUMIS

Ainsi, le Comú a le SUPERIEUREcontrôle du développement urbain de la ville. À travers les plans partiels, le Comú peut choisir qu’elle division parcellaire lui convient le plus. Cet outil amène le Comú à réfléchir à l’implantation et à l’usage des surfaces qui lui seront cédés, celles-ci destinées à de nouveaux équipements et espaces publics. Par ceDOCUMENT biais, le Comú peut projeter une planification urbaine à l’échelle de la ville,NATIONALE avec l’emplacement des réseaux, de voieries, des espaces publics et des équipements. Ce fut le cas du Comú d’Andorre la Vieille, qui dans les POUP de 2007 avait déjà tracé l’ensemble des plans partiels, avec toute division parcellaire préalablement déssiné. Il a pu projeter la réalisation d’un espace vert le long de la ECOLErivière entre Santa Coloma et Andorre la Vielle. Il a prévu aussi de reprendre une partie des terrains qu’il loue actuellement à travers le 15% de cession qui lui est destiné (pour le Parc Central et le stadium Comunal) 5 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2

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Plan partiel de l’Unité d’Action du Parc Central Source: Plan N7-C, POUP d’, 2007, Comú d’Andorra la Vella S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 5 3

Cependant, 10 ans sont déjà passés, et selon Maria-Victoria Cobo, ces projets rencontrent de grandes difficultés à se mettre en place. Pour le cas des terrains loués par le Comú (notamment le Parc Central), les propriétaires n’arrivent pas à un accord dans la division de leurs propriétés, et l’intérêt à bâtir leur Unité d’Action est moindre, du fait que le Comú paye cher la location de ces terrains. Ces terrains sont les seuls terrains vides qui restent prêt du centre-ville, le ComúTOULOUSE n’a donc aucun intérêt à les perdre. Placer ces équipements dans une autre parcelle serait trop cher et inintéressant pour le développement de la ville. Ainsi,DE ces projets attendent de se développer, mais le fonctionnement mis en place constitue un frein à sa réalisation.

D’autre part, les Unités d’Action situés entre les villes d’Andorre la Vieille et santa Coloma ont un grand intérêt à être développés afin d’uniformiserD'AUTEUR l’espace bâti délabré qui se situe dans cette zone. Le Comú à prévu avec la cession de 15% du sol public, le long de la rivière, une allée verte qui permettrait d’améliorer la qualité de vie du quartier, jusqu’à présent occupé parDROIT des hangars industriels. Ces bâtiments existants qui doivent être rasés,D'ARCHITECTURE ne peuvent pas être relogés faute du manque de zones industrielles prévues par leAU POUP. Ces Unités d’Action, pourtant attractives pour un projet immobilier auront énormément de mal à se développer, et pendant ce temps, le Comú attend que des plans partiels soient approuvés pour pouvoir répondre au manque d’espaces publics, et équipements de la parroisse. SOUMIS SUPERIEURE

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Conclusion et critiques

Nous l’avons vu, la LGOTU et les POUP créés à travers cette loi sont des instruments de régulation et de planification qui s’appliquent notamment aux surfaces et aux sols non construits. Cette loi prévoit une croissance totale de la surface privée, et son intérêt réside dans l’urbanisation de ces espaces. En effet, la réorganisation des espaces bâtis est très complexe, cette loi s’intéresse donc plutôt aux surfaces privées à construire. Pour cela, elle vient créer un système de planification réfléchi, permettant à la machine immobilière de poursuivreTOULOUSE ses activités tout en libérant du sol public en vue de favoriser un développementDE parallèle des infrastructures et des équipements, ces derniers étant nécessaires pour le développement de la ville. Ainsi, la réorganisation de la ville s’appuie sur l’activité immobilière. Cependant, celle-ci est beaucoup moins importante depuis la crise et l’apparition des POUP, et les croissances démographique et urbaine diminuent, voir stagnent. Ainsi, il est difficile de croire que ce nouveau règlement, D'AUTEUR qui s’appuie sur l’activité immobilière pour résoudre les problèmes urbains et les manques en surface publique, aura une utilité réelle. Il faut remarquer que la date d’apparition de la LGOTU et du POUP d’Andorre la Vieille se situe entre 2000 et 2007, c’est-à-direD'ARCHITECTURE avantDROIT la crise économique, dans une période où l’activité immobilière était très importante dans la Principauté. Les attentes de croissance urbaine étaient beaucoupAU plus optimistes et prévoyaient une population d’environ 44 500 habitants en 2022. Néanmoins, nous sommes déjà en 2018 et la population stagne autour des 22 000 habitants depuis 2010. En outre, certaines Unités d’Action, notamment entre les noyaux anciens d’Andorre la Vieille et de Santa SOUMISColoma, sont à présent occupés par un mélange délabré de hangars SUPERIEUREindustriels et de logements collectifs. C’est notamment dans cette zone qu’une planification est nécessaire afin d’améliorer la qualité de vie de ce quartier à construire. Cela peut se réaliser en séparant l’activité industrielle, implantée aléatoirement, des résidences. Toutefois, cette zone industrielle improvisée n’a plus sa place dans le nouveau POUP d’Andorre la Vieille et par conséquent il DOCUMENTn’y a aucun d’intérêt pour ces activités de libérer l’espace qu’elles occupent.NATIONALE Ainsi, on peut supposer que cette nouvelle réglementation ne constituera qu’un frein au développement de cette zone, alors qu’un tel développement est indispensable. De plus, les espaces agricoles demeurant dans la paroisse pourront très probablement être bâtis sans aucune contrainte, alors ECOLEque le POUP a notamment pour objet de préserver ces derniers. Enfin, nous pouvons nous demander si les objectifs énoncés par la loi seront réellement atteints à travers cette nouvelle réglementation. S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 5 7

Finalement, ne faut-il pas remettre en cause les buts de cette loi, prônant un développement harmonieux et pondéré alors qu’en réalité c’est un développement urbain important qui permettrait sa mise en place ?

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Bibliographie

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Annexes

TOULOUSE Cartographie : - DE 1. Photos aériennes 1948, La Massana, et Andorre la Vieille

2. Orthophoto et IGN 1995, Andorre la Vieille

- Extrait de la LGOTU D'AUTEUR - Extrait du POUP d’Andorre la Vieille

- Entretien avec Jordi Batlle Jordana D'ARCHITECTUREDROIT - Entretien avec Maria-Victoria CoboAU Ruiz

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IGN français, (c. 1948) [Photographie blanc et noir]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre , 158 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6 1

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ECOLE Conseil Général,« Orthophoto Andorre la Vielle », (c. 1995) [Photographie couleur]. Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre Conseil Général, carte IGN (c. 1995), Institut de cartographie du gouvernement d’Andorre TOULOUSE DE

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- Entretien avec Jordi Batlle Jordana :

- Jordi Batlle: Hem creat uns instruments aquí a Andorra, un reglament urbanístic totalment inadaptat. No hi ha hagut cap reflexió - Pere Fiñana: Vaig aprendre en una de les teves tesis que el Consell General tenia intenció de crear un Consell d’urbanisme i regular tot el procés urbanístic andorrà, però pel que tinc entès, mai es va du a terme. Es va demanar als comuns de fer un pla d’urbanisme, i cap va respondre a aquesta demanda - J.B: I podríem dir que encara no n’hi ha de plans d’urbanisme - P.F: Diu que encara no n’hi ha? TOULOUSE - J.B: A veure, els que tenim no es poden considerar plansDE d’urba nisme. No tenen res d’urbanisme. Són plans per urbanitzar el sol privat. Però no hi ha cap lògica, cap filosofia... Però és que ni ho han buscat. Aquests van estar redactats en 6 mesos per despatxos privats que no tenen ni idea d’urbanisme i encara menys de la particularitat d’Andorra. Ho han acabat redactant gent subcontractada de baix, de Barcelona. En el que fa la part històrica, està resumida en dos pagines, i hi són més per fer veure queD'AUTEUR han fet algo, però no hi ha cap intenció, cap plantejament... Quan es va fer la llei del sòl (que és una bestiesa com una casa), van agafar la llei de baix [Catalunya] i la van transposar a Andorra. Va ser un error polític molt greu, crec. - P.F: Què diu aquesta llei? NoD'ARCHITECTURE la conec.DROIT - J.B: Et defineix com protegir la propietat privada, el terreny. I crec que aquesta llei es va fer amb anterioritat perquèAU Andorra era un país agrícola on la propietat de les terres era dels pagesos. Quan jo vaig fer la meva tesis, el Consell General estava format per pagesos, terratinents. Avui en dia al Consell hi han banquers, hi han advocats, gent de negocis. I dins de l’urbanisme d’Andorra, a la promoció immobiliària no funcionava bé, perquè els pagesos no eren tontosSOUMIS i quan venien un terreny, venien el més dolent que tenien. Els bonsSUPERIEURE els guardaven, lo qual és lògic. Doncs, tota la gent que estava en la promoció immobiliària deien: “Hòstia! És que aquests pagesos no ens volen vendre lo bo...” - P.F: De quina època parles ? A partir dels anys 70? - J.B: Exacte. Als anys 70 passa això. Els terrenys que estaven en l’obaga, en zonesDOCUMENT d’allaus, els menys interessants eren els que es venien més. Quan es va crear aquesta llei del sòl, es va crear per agafar la propietat del terreny. NATIONALEPer obligar en certa manera als pagesos a vendre. - P.F: Una artimanya per agilitzar el procés d’urbanisme. I com funciona? - J.B: El pagès ja no pot construir el que vol en el terreny. Perquè si vol ECOLE construir el terreny ha de estar en una unitat d’actuació, i això implica construir les carreteres i els equipaments, que son costosos. El pagès per fer aquestes coses, es té que gastar uns diners que segurament no tindrà. No té les eines per fer-ho. I si mai vol tirar un projecte endavant, aquest agafa una S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6 9

magnitud i una amplitud que no poden gestionar. Que si aquí fer carrers, aquí fer un enllumenat, això ho transformem en parcel·les, … . - P.F: “Du lotissement”. Així doncs, aquesta llei, en comptes de controlar aquest fenomen urbà que existeix des de els anys 50, que realment fa és... - J.B: Accelerar-lo, sí. La llei del sòl és així. Mira, t’explicaré un cas de un home que va venir un dia amb un projecte en el cap, i em va dir: “Mira Jordi, em voldria fer un xalet”. Però el terreny que tenia estava en zona no edificable i tenia que fer una unitat de actuació. Un camp que feia uns 5000 metres quadrats, tenia que fer un carrer, tenia que fer parcel·les, tenia que cedir el 15% del terreny al Comú. I aquell home em va respondre: “ per fer un xalet he de fer tot això? Només la carretera ja em costarà 300 000 euros.TOULOUSE Jo només vull fer un xalet de uns 300 000-400 000 euros”. Que haDE de fer? Si ho vol fer, ho haurà de re-parcel·lar tot i vendre-ho. I així entra en el joc de la especulació immobiliària. Perquè en el cas que volgués urbanitzar un terreny i no vendre les parcel·les que has fet, estàs tirant els calers per la finestra. - P.F: Clar. - J.B: Per mi, aquesta llei estava feta per això. Per desestabilitzar aquesta gent que no volia vendre. I ho han aconseguit. D'AUTEURHo han aconseguit perquè gent que no volia vendre estan venent perquè no saben com fer-s’ho, si no. I després et diuen que això només és la base del urbanisme. I no és així. Això és la base de una eina que es va crear reparcel·lar i vendre terrenys i fer anar la maquina. I la llei del 15% ésD'ARCHITECTURE una aberracióDROIT total. Perquè si tu vas a Anyós a fer una urbanització, quin interès hi ha que el comú tingui 15% del terreny de la unitat de actuació allà on AUal costat tot és comunal. La lògica de tenir terreny públic, és una política d’urbanisme que la defineix! Una estratègia. No són números. Tu dius, mira, aquí tinc terrenys per construir i els necessito per això, per allò i per allò altre. És una estratègia que tu has de tenir a la base. No entenc perquè ha de caure així aleatòriament un tros de terreny públic aquí, una parcel.lSOUMISa allà i una altra allà que no serveixen per rés. Aquesta normaSUPERIEURE del 15% no serveix per a res. Ara els comuns es troben amb parcel·les, amb trossos. - P.F: Que no en poden fer res - J.B: Exacte! Que no en poden fer res i que al principi no les podien ni vendre. Perquè se n’han donat compte que no tenen cap utilitat. Però venent- les tambéDOCUMENT es creen conflictes, i més problemes. - P.F: Però també aquest fet de tenir parcel·les comunals podria NATIONALEd’alguna manera contrarestar la manca d’espais públics i d’equipaments que hi ha a Andorra no? - J.B: Sí, però per tenir els equipaments necessaris i qualitatius, ets tu que has de definir on són, a on els vols. Tu, vull dir l’entitat pública. ECOLE - P.F: Sí - J.B: És ella que ha de definir on vol una escola, un estadi, un jardí públic, una guarderia, una casa de bombers, … . Tot això ho ha de definir el públic, i a on els vol. I aleshores, és aquí on expropies els terrenys necessaris. Si no ho fas així passa que certs equipaments no tindran mai lloc en sol urbà. 7 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

Per exemple, l’escola de la Margineda, és l’únic lloc d’Andorra on tota la joventut està completament dissociada de la vida, de la ciutat. Tenen un autocar que els ha de portar a tots. Ecològicament, és una aberració. - P.F: I lo que podria donar vida a un barri s’està desaprofitant. - J.B: Jo per exemple, quan van fer les escoles a la Margineda, vaig anar al comú de Sant Julià i els hi veig dir: “demaneu-li al Govern que aquestes escoles es facin a Sant Julià. Tenir la gent que hi ha a la Margineda, a Sant Julià et fa viure un poble. - P.F: Clar. - J.B: Perquè hi han els nanos, hi han els mestres, l’administració,TOULOUSE els pares. Tot això et fa un moviment allà a dalt d’una ciutat petita? - P.F: I per què està allà llavors? DE - J.B: Per què? Doncs perquè van dir: “Hòstia! Allà hi ha un terreny barato!” - P.F: Tot funciona així en aquest país! - J.B: A veure, funciona així perquè... Mira l’estació de autobusos. - P.F: Com? - J.B: L’estació de autobusos. És una aberració total.D'AUTEUR La localització per exemple. - P.F: A on ho haguessis fet? - J.B: No ho sé. S’hauria de estudiar. Però allà no. Allò era una avinguda verda. Tot el llarg del Valira, sobretotD'ARCHITECTURE cap a SantaDROIT Coloma, havien decidit de fer una “Coulée verte”, i la volien continuar fins a Andorra la Vella. I Govern és el primer que talla aquest projecte i AUhi fot allà al mig aquella estructura. Hi ho van ficar allà perquè tenien terreny i perquè tenien que anar ràpid... - P.F: Però hi ha un departament d’urbanisme a Govern i al comú d’Andorra la Vella. - J.B: Així es diu aquell departament, però no en fan d’urbanisme. I els comuns a la hora de fer elsSOUMIS plans d’urbanisme, fan una subhasta per veure l’arquitecte queSUPERIEURE els hi ho fa més barat. Hauríem de fer com fan als Alps, fer una previsió urbana en coherència amb la nostra economia. - P.F: Amb l’esquí? - J.B: Sí. Hi han estudis que es fan als Alps, sobre l’evolució de l’esquí, de l’habitatge turístic en alta muntanya. Molts estudis que han fet un seguiment de l’evolucióDOCUMENT i fan pronòstics i previsions. Ens en podríem servir. I no ho fem. I el dèficit de les estacions d’esquí és un problema d’urbanisme! Quan el NATIONALEconsol d’Ordino diu que hem d’urbanitzar Arcalís per parar el dèficit … . - P.F: Això és una animalada. - J.B: Sí, però és una animalada que s’ha fet! Als Alps ho van fer. En un moment donat és l’Estat que les va crear a través el “plan neige”. Un cop fetes ECOLE les estacions i vist que eren deficitàries, van dir: “Que el privat vingui que ens ho solucionarà!”. El privat va venir, ho va construir i va marxar. Si construïm a Arcalís, aquesta gent vindrà, construirà, i marxarà. No et pensis que ens mantindran l’estació per la nostra cara maca. I a Naturlàndia ens passa el S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7 1

mateix! Estan dient que hi hauríem de construir un hotel per resoldre aquest problema, perquè sinó no ens en sortim. - P.F: I no funcionaria? - J.B: No funcionarà. I si funcionés Naturlàndia, que ens aportaria? Al poble de Sant Julià, poca cosa. Hi han ple de temes que no tenen cap coherència. - P.F: Per exemple? - J.B: L’activitat industrial a Andorra. No està ni prevista ni organitzada, ni res. Si es vol tenir activitats industrials com tothom ho diu, s’hauria de preveure. S’haurien de fer zones industrials . I a Andorra la Vella no estàTOULOUSE previst enlloc. Quan vas a veure les naus que hi han allà a... - P.F: A Santa Coloma? DE - J.B: Sí, és que fa pena. - P.F: I està tot barrejat, industrial, residencial. El poble que no saps a on acaba … . És un paisatge bastant pobre. I tot això ja està fet. Ara serà més difícil solucionar-ho. - J.B: Sí però, dins del món de l’urbanisme, sempre hi ha una solució a tot. Les solucions d’ara no serien les mateixes si les haguéssiD'AUTEURm fet fa 20 anys. Serien unes altres. Però sempre, tot té solució. El fatalisme, jo no hi crec en el fatalisme. Mira a l’època de Barcelona del franquisme, la ciutat estava arruïnada. Hi havia un alcalde que es deia “Pordios”... - P.F: “Pordios”? D'ARCHITECTUREDROIT - J.B: Pordios no. Porcioles! I tothom deia que aquest home era un gàngster que s’estava carregant la ciutat.AU I que aquesta ciutat no se’n sortiria mai. I mira tu! Malgrat tot, va ressuscitar. Amb els seus dèficits, i els seus problemes i tot, però una ciutat que funciona - P.F: S’ha tornat fins i tot un referent. - J.B: Sí. D’una crisi se’n pot sortir. Però si no es soluciona amb el temps, els problemes esdevenen SOUMISmés urgents. I jo crec que ara és urgent. És urgent que fiquem eines,SUPERIEURE les eines adequades. - P.F: Potser el moment on s’ha de reaccionar és ara mateix. Perquè estem en un moment on l’economia es reactiva, l’activitat immobiliària creix. - J.B: Home, aquesta abundància ja la hem tingut i no n’hem aprofitat. - P.F: El Govern ja va preveure un pla d’infraestructures per avançar-se a aquestDOCUMENT fenomen d’eixamplament urbà i de creixement demogràfic, però la crisis va aturar la obra pública. NATIONALE- J.B: I sort! Perquè el pla que van triar en aquella època també era de bojos. Per exemple, en el túnel dels dos Valires, et demanes com han pogut fer aquesta aberració. - P.F: Home, un túnel entre els dos Valires era necessari. ECOLE - J.B: No! I tant que és necessari. Però parlem-ne. Tu has vist les rotondes que s’han fet en els dos accessos al pont? És demencial. La envergadura de l’infrastructural, … i la seva localització també ha estat mal triada. Si ho haguessin fet entre La Massana i Ordino, i Canillo i Encamp haguessin resolt dos problemes perquè ara el pla urbà de la Massana... 7 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2

- P.F: Els embussos a La Massana es fan pels vehicles que van de pistes a Andorra la Vella. - J.B: Sí. - P.F: Amb el túnel entre les dos parròquies d’Ordino s’hauria evitat de ajuntar-ho amb la circulació baixant d’Ordino. - J.B: Com penses orientar el teu treball? - P.F: De moment encara no ho tinc clar. Jo el que volia fer, en certa manera, era fer una especia de anàlisi, entendre a través de l’estudi, quins factors van causar aquesta evolució. Aquesta era la idea que tenia de base, ara farà un mes. Després vaig estar parlant amb els professors, i ells TOULOUSEestan més interessats en un anàlisis en torn a l’urbanisme o l’arquitectura, i el meu estudi girava més en torn a l’historia i la estadística. El primer llibreDE que vaig llegir era el de les estadístiques del Bonaventura Adellach. I vaig dir que segurament seria interessant de comparar les estadístiques de la època [anys 1970] amb les estadístiques actuals. I podria en certa manera, trobar coses interessants. Ells em van dir que això no els interessava, i el que havia de fer era trobar “une analyse à travers le language de l’urbanisme et de l’architecture”, ja sigui a través la cartografia a escala urbaD'AUTEURna, com vas fer tu, o a través de entrevistes. “Estoy en ello”. El que tenia previst fins ara era llegir la feina que ja havia estat feta i que he recollit dels arxius. I com que aquesta feina ja està feta, recollir-la, i explicar el que ha passat fins ara, recolzant-me en documents gràfics,D'ARCHITECTURE en cartes,DROIT … . - J.B: Tens fotos aèries? - P.F: Si dels anys 50, les primeresAU que es van fer al país. - J.B: Les primeres que estaven al IGN de França, l’Institut Andorrà de Cartografia les va comprar. - P.F: Ja les vaig veure. - J.B: Ah, ja les has viSOUMISst? Son molt maques. - P.F: Vaig fer un estatge a ordenament territorial. - J.B: AmbSUPERIEURE qui? - P.F: A edificació, amb el Carles Blasi, a obra pública i amb els de cartografia també hi vaig estar molt. I m’anaven donant feina entre els uns i els altres. Ja fa dos anys d’això. Ara ja conec una mica com funciona tot allò. En tot cas, el que volia era fer un anàlisi de cartes, i el que vaig trobar molt interessantDOCUMENT en el teu treball era un anàlisis de les decisions i les reglamentacions del Consell General a la època. Vas intentar d’explicar el NATIONALEperquè i en quin context es van decidir i redactar aquestes lleis. Per exemple, vas parlar d’una llei que limitava l’alçada dels edificis a 5 pisos. En aquest cas, hi va haver-hi un sol edifici que es va construir a més alçada i va ser el desencadenant de aquesta llei. I trobo molt interessant el teu estudi no es ECOLE limités a una primera lectura, sinó que cerca les estranyeses, el com i el perquè de l’elaboració de aquestes primeres lleis d’urbanisme i de construcció. M’interessaria també fer una continuació d’aquest estudi, és a dir a partir dels anys 80, quan van aparèixer les primeres reformes urbanes. Em sembla que la primera reforma es del 81. I veure com ha evolucionat. Si S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7 3

he entès com ha funcionat aquest procés, comença d’un país amb una manera de funcionar que era completament arcaica però aferrada a l’entorn. No calia que hi hagués una legislació que obligués a quadrar les coses. Tot funcionava per si mateix, perquè aquest usos i costums havien evolucionat durant segles i segles.. hi ha una primera ruptura que és l’arribada del turisme, de la immigració i del creixement de l’economia... I fa que es comenci a construir, ja sigui pels turistes, pels immigrants... I no hi havia res de reglamentat, en el moment de aquest canvi... - J.B: Jo crec també és que durant molt temps s’ha construït a on tu vius, dins la parròquia. Si jo soc de Sant julià, no me’n vaig a construir a la Massana, jo construeixo a Sant Julià. I el d’Andorra a Andorra. TOULOUSE - P.F: Parles de a l’Andorra tradicional DE - J.B: Sí. Fins als anys 70. El canvi es fa quan els de Sant Julià se’n van a construir a Canillo. Tot canvia de lògica. Les fronteres comunals, que tu dius, es trenquen. La lògica passa a ser a escala nacional. Quan abans, construïes una casa per expandir el patrimoni familiar. - P.F: Però amb l’arribada de les carreteres i del cotxe aquesta manera de pensar tant tancada en un mateix es perd. I això segueixD'AUTEUR fins l’any 80 on s’intenta, sobretot a nivell de les institucions amb la creació de un govern, de començar a reglamentar tot aquest procés. Com un intent de agafar les regnes. - J.B: Però també hi van haverD'ARCHITECTURE els aiguats,DROIT que van tenir molta importància. Per primera vegada ens diem: “Hòstia, estem bojos”. Ens comencem a posar en dubte, pels problemesAU que apareixen. Les allaus a , els accidents de cotxe, l’accident del Monsa. - P.F: Monsa? - J.B: Un accident d’un camió que baixant per l’avinguda, es va quedar sense frens i va matar no se a quanta gent. I es en aquell moment quan ens demanem: “ Es normal queSOUMIS un camió de no se quantes tones hagi de passar pel mig d’un poble?”.SUPERIEURE Són coses que fan canviar la manera de veure les coses, la manera de veure la ciutat. Per exemple, ara amb les avingudes vianants, l’antiga carretera nacional és ara una via vianant. - P.F: Això ja s’hagués hagut de fer abans i tot! - J.B: No t’ho discuteixo! Però s’han de crear alternatives! La carretera de l’obacDOCUMENT era un experiment. I es van donar compte que funcionava millor, i que la circulació havia de passar per aquí. Això va canviar la manera NATIONALEd’accedir a la ciutat. I ara s’entra lateralment, primer Andorra, la carretera de la unió, Escaldes. Però això no ho ha decidit ningú! - P.F: El projecte va venir després, un cop van veure els resultats? - J.B: Sí! Sí! No hi ha hagut mai cap planejament. Sempre hi ha hagut ECOLE aquesta improvisació. I també és veritat que una ciutat s’ha de deixar construir per ella mateixa. - P.F: Vam tenir un debat amb un professor de l’Escola que deia que una ciutat s’havia de construir per ella mateixa. I jo li vaig demanar què en pensava de Hausmann, de Cerdà, que no hagin fet el mateix, … . 7 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4

- J.B: Bé, però algunes ciutats on s’hi ha volgut posar massa ordre, a vegades, les han acabat matant. Hi ha hagut casos que s’ha hagut de construir al costat per que la ciutat era irrecuperable. És a dir, sort que hi ha gent que intervé en el desenvolupament de una ciutat, perquè si no hi hagués hagut Cerdà, com s’hagés desenvolupat Barcelona? Però després s’ha de deixar créixer... - P.F: Tornant a Andorra, com ho vas fer tu per dur a terme aquest estudi? - J.B: M’hi vaig passar dos anys. Vaig haver d’anar al Consell General, per demanar informació, i no me la volien donar... Tot molt complicat. Però tornant a la llei del sòl, jo em preguntaria, com es va fer aquesta llei delTOULOUSE sòl? Qui la va iniciar? Quin govern hi havia? Sé que hi havia com arquitecteDE el Dorca. No en té ni idea el Dorca d’urbanisme. Però va ser ell qui se’n va encarregar. I amb qui més la va fer el Dorca? I com la van votar? Els consellers la van votar i no sabien el què votaven. - P.F: Com la major part de les coses que voten suposo. - J.B: Però al mateix temps, coneixes el Giberga? - P.F: Sí. D'AUTEUR - J.B: És un terratinent i parlem sovint de aquest temes. I ell amb la seva visió de terratinent, està espantadíssim per la llei del sòl. Pensa que li fotran els terrenys. I jo li responc que el que s’ha d’intentar és que la construcció no es dispari totalment. Que es calmi elD'ARCHITECTURE joc. Els DROITplans d’urbanism e, tinc por que en certs llocs hi hagi unitats d’actuació. I jo em demano, aquí qui hi ha de venir a construir? A tot on és privat és AUconstruïble! És pot fer un pla parcial. - P.F: I ells es paguen la carretera. - J.B: Si, ells se la paguen. Però com el pagès no té peles, ha de vendre la terra als promotors. Abans aquests terratinents posaven un fre. No s’ho volien vendre. SOUMIS - P.F: I segons tu, aquesta llei està per treure aquest freno? - J.B: N’esticSUPERIEURE segur. Però això és una convicció. Ara s’hauria de demostrar. Jo n’ estic segur perquè ho he vist això. - P.F: Però aquesta llei, tal com està escrita, ja podria desaccelerar la construcció de terreny. Ningú obliga els propietaris a vendre’s les terres, no? - J.B: Si però el propietari vol vendre. És a dir, els terratinents andorransDOCUMENT han viscut bé perquè han venut terreny. - P.F: No sé si és el cas de tothom, però jo diria que els que viuen millor NATIONALEencara son els que encara els conserven aquests terrenys - J.B: Sí, però molts els han venut. I encara n’hi ha que en venen. Però en el cas del Giberga per exemple, no s’ha venut res. I ho ha sabut gestionar i fer- se un patrimoni. Però tota aquesta intel·ligència no tots la tenen. En certs ECOLE terrenys, n’hi donaven 10-15 milions, per un tros de terra. És difícil no acceptar. - P.F: Diner fàcil. Es normal que hi hagi gent que triï la decisió més fàcil. S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7 5

- J.B: Bé, però quan fas urbanisme, això ho has de tenir calculat. Tens de crear els instruments perquè això no perjudiqui al desenvolupament global de la ciutat. I el cas de aquesta llei del sol, perquè la van fer? - P.F: Què van fer perquè el govern encarregués aquesta llei i que el Consell General la votés. - J.B: Jo me’n recordo d’un congrés en una universitat de estiu a Prades. En una d’elles, va venir aquest home, el Dorca. Aquest home ens va explicar que a Andorra estàvem a l’avantguarda de l’urbanisme, i que hi havia una llei del sòl que s’estava a punt de fer, i ens la va explicar. La primera vegada que en vaig sentir parlar, jo vaig al·lucinar. No me’n recordo quin govern hi havia, si era el Pintat o el Forner. Però algo hi van tenir a veure. Quina importànciaTOULOUSE té la banca en tot això, perquè clar, avui en dia, un dels propietarisDE més importants és el banc. L’església és un propietari important de terreny, també. Encara que vengui molt, segueix tenint patrimoni a Andorra. Tot els terrenys dels Maestre, a Pal, … . - P.F: A Pal, a Ordino també en tenen. I pujant per la carretera de la Comella, allò també era de l’església. Davant de la parada d’autobusos. - J.B: Sí. Sí. I tot això, jo crec, que va influenciar el D'AUTEURcom és va fer aquesta llei. Sempre se’m pot convèncer del contrari. Ara m’has fet pensar en un home, l’Allain Lipietz. Ara no sé si era polític... Potser era un urbanista! El cas és que aquest home havia escrit un llibre, “le prix du foncier urbain” on explicava com és construïa un terreny,D'ARCHITECTURE com adquiriaDROIT valor o com el perdia. I quan llegia aquest llibre, pensava que aquest home parlava d’Andorra, casi. I es determina sobretot pel lloc, pel rendimentAU que en pots treure. Perquè creus que hi ha el Punt de Trobada a Sant Julià. Sant Julià és un dels pobles més comercials d’Andorra. - P.F: Però no està al poble de Sant Julià - J.B: Exacte! Perquè ho han deixat fer això? Perquè no els van imposar de instal·lar-ho a dins del SOUMISpoble? Sant Julià és com . Però hi ha menys comerçosSUPERIEURE a dins del poble que a La Massana. - P.F: I tot això a causa del River i del Punt de Trobada... - J.B: Això és degut a un problema de estratègia d’urbanització. Si no ho haguessin deixat aquestes grans superfícies instal·lar-se a fora del poble, el poble n’hagués aprofitat. - DOCUMENTP.F: I al final que han portat aquest grans magatzems? - J.B: Res. Treball per a la gent, però apart de això, res. I el qui ho té s’ha NATIONALEenriquit molt, ha portat molts accidents - P.F: Accidents de cotxe? - J.B: Al punt de trobada n’hi ha molts. Ara que han canviat la circulació i no es podrà travessar la carretera, potser es calmarà. I encara hi ha gent que ECOLE es queixa, dient que és inadmissible que no s’hi pugui girar. I en quant al comerç, jo encara hi crec! Ara estic fent un projecte de Centre Comercial a dins de Sant Julià... - P.F: A on el faràs? 7 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6

- J.B: Si es fa, es farà allà al càmping de l’Huguet. Per mi està a dins del poble. Existeixen connexions amb el poble, i això també és important. Crec que els centres comercials, tipus Punt de trobada no tenen cap futur. S’ha acabat. Per manca de qualitat. Avui en dia, els centres comercials, són centres multi-funcions. Els grans centres comercials que obren avui en dia, hi ha cines, hi ha museus, activitats lúdiques per nens, ara també hi posen espais verds, … . Són espais amb molts comerços. No un supermercat gegantesc. I tots els centres comercials que existien, els estan transformant en això. A Montpellier, a Paris, … . - P.F: ... TOULOUSE - J.B: El que s’ha de fer, és crear els instruments ara, per parar això. Perquè l davant del Punt de trobada, en aquell forat, no n’hi facinDE un altre de supermercat! A on es volen els supermercats, és el públic que ho ha de decidir. No un privat. Un privat no pot decidir on col·locar-lo, perquè un edifici s’ha de fer amb una infraestructura pública i té conseqüències urbanes, socials. Si un privat vol fer un centre comercial, li has de donar tu, entitat publica, les opcions on ho pot fer. - P.F: Així doncs el problema és polític. D'AUTEUR - J.B: L’urbanisme és polític. Mira al Jupé, un alcalde de dretes. I veus de lo que era Bordeaux i de lo que en ha fet, és bastant exemplar. I alcaldes d’esquerra que també ho han fet bé. Es tracta de treballar pel col·lectiu. - P.F: I aquí Andorra està governadaD'ARCHITECTURE perDROIT interessos privats. - J.B: I això perquè a Andorra, a cap parròquia, han tingut un consol exemplar. Tenen pressupostos bastant AUelevats. Però no n’hi ha hagut mai un que arregli la parròquia. Si algú ho fes bé, es faria el rei d’Andorra! Mira el Martí, que tampoc ho ha fet tant bé, perquè aquell museu de l’aigua és una aberració. Però parlava bastant bé, i ho va fer bastant millor que el d’Andorra la Vella. També hi ha el deSOUMIS la teva parròquia, La Massana. - P.F: El Baró? Ha salvat la parròquia de la bancarrota! Però el deute encara el tenim.SUPERIEURE - J.B: En el cas de La Massana, la localització del telefèric … . - P.F: Jo trobo que està millor a on està. - J.B: Allà on està ara, n’han fet una rotonda enorme, on només hi ha cotxes... - DOCUMENTP.F: Si però han arreglat el centre de la Massana, li han donat molta vida. NATIONALE- J.B: Però els comerços ja hi eren allà. Si hagés estat al Prat del Colat, la ciutat estaria més airejada. I aquella plaça que han fet a darrera, no ho és una plaça. - P.F: Tots els edificis li giren l’esquena, abans era un pàrquing. I hi ECOLE havia espai per fer-hi vida, comerços, restaurants... - J.B: I van fer aquella estructura... Però aquell projecte, considero que va millorar la qualitat i la imatge del poble. I l’Allain Jupé, la seva manera de refer Bordeaux ha sigut creant infraestructura, tramvies. I és una mica el que ha passat aquí a la Massana. I ha revifat aquella zona que estava bastant S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7 7

deixada. Sí, però aquella zona concreta, aquella rotonda enorme que fa la volta del telecabina, és horrible per la circulació. El peató no hi té el seu lloc. Aquella biblioteca que han posat allà baix, com vulguent amagar els llibres, allò no és un espai urbà. - P.F: El cotxe està massa present. - J.B: I el telecabina de Encamp tampoc està ben situat. I és en aquest moment on et dones compte que és molt difícil saber quin és el millor lloc per implantar aquesta infraestructura. Però tornant a La Massana, si la ciutat es desenvolupa, aquell centre s’haurà de desplaçar. - P.F: I l’altra és de fer un desviament, com aquell pont a mig construir a l’entrada de la Massana, per on el volien fer passar. I ho han deixat a TOULOUSEmitges perquè s’han quedat sense diners. Val la pena gastar-se tants dinersDE per aquella desviació? No seria més intel·ligent de trobar una manera de reemplaçar el cotxe? - J.B: Fer pagar peatges als cotxes que van a l’estació d’esquí per exemple. - P.F: Hòstia … . - J.B: Obligar-los a agafar el telecabina. I coneixesD'AUTEUR el projecte que va de Santa Coloma a Pal, pel Pic de Carroi? - P.F: És una animalada. - J.B: No se si ho és, perquè pensa tota la gent que puja a la Massana en cotxe. D'ARCHITECTUREDROIT - P.F: Però d’un punt de vista paisatgístic, és bastant radical. - J.B: Vols dir? I tots aquells pàrquingsAU que es troben a l’alçada de les pistes, totes aquelles plataformes que trobes buides l’estiu. Arcalís, Grau Roig amb aquells pàrquings que son una massacre paisatgística... - P.F: Tornant a la llei del sol, em sembla que ja tinc proutes pistes per tirar el meu treball en davant.SOUMIS - J.B: Analitza quan es va fer, els perquès i les conseqüències. Perquè ho van demanar alSUPERIEURE Dorca. Coneixes l’Albert Pujal? - P.F: No. - J.B: Es arquitecte. Està una mica sonat, però en sap molta cosa. És una enciclopèdia. Crec que ell en sabrà bastant. Va estar en política, va ser Consol de Ordino... És de la generació del Dorca i de tots aquests. Potser t’ajudarà en el teu estudi.DOCUMENT No sé si el que et dirà és veritat, però potser que et donarà pistes. NATIONALE- P.F: Ens demanen de ser molt objectius. En tot cas, moltes gràcies pel teu temps - J.B: De res, si vols que ens tornem a veure, cap problema. Em truques, i ja ens veurem. ECOLE 7 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8

- Entretien avec Maria-Victoria Cobo Ruiz :

- Maria-Victoria Cobo : A rel de la llei del sòl del 2000, en teoria els comuns tenien 3 anys per fer els plans d’urbanisme (van trigar més que aquest temps), i Andorra l’aprovà el 2007. Llavors, el POUP d’Andorra la Vella, i de qualsevol parròquia, està format per varis blocs: estructurar la parròquia en sòl urbanitzable, sòl urbà no consolidat i sòl urbà consolidat. El que fan els comuns és, primer, fer aquestes divisions, i fer les unitats d’actuació, és a dir reagrupar aquests terrenys en unitats que després siguin desenvolupables individualment, i regular aquestes zones. Moltes deTOULOUSE les regularitzacions d’aquests terrenys ja venen donades per la llei i pels reglaments urbanístics i de construcció DE - Pere Fiñana: Si. Aquesta manera d’organitzar ja venia disposada a la mateixa llei. - M C:Exactament. La llei i el reglament urbanístic ja et diuen com s’ha de fer el pla d’urbanisme. Ja et diu tot el que el pla ha deD'AUTEUR contenir, i que ha de regular el Comú en aquests plans. El Comú pot decidir, per exemple, que es volen set plantes, o vint-i-quatre, però poca cosa més. Bueno, d’altres coses, que ja et venen donades en el reglament. El ComúDROIT d’Andorra, el primer que fa és classificar el sòl, urbanitzable, noD'ARCHITECTURE urbanitzable i urbà (consolidat o no consolidat). Un cop fet, es poden zonificarAU les Unitats d’Actuació. És a dir, aquesta zona que serà urbanitzable, podem fer-ne una zona urbana, una zona residencial, zona industrial. I aquí, és veritat que el Comú decideix. Per exemple, es decideix que a partir de tal cota sigui tot residencial. No volem edificis alts pels vessant, i així doncs es decideix de crear zones residencials en aquestes cotes. La vall, SOUMISzona urbana, zona de densificació volumètrica, per donar a les edificacionsSUPERIEURE un caràcter més modern i que puguin tenir volumetries més interessants... - P F: I a les zones residencials suposo que només es pot fer una tipologia d’edificació corresponent a la casa - DOCUMENTM C:Exacte. Llavors, dins de cada un d’aquestes zones, que en el cas NATIONALEdel Comú d’Andorra la Vella teníem en el POUP original vuit zones: zona de casc antic; zona de densificació urbana; zona residencial; zona de edificació aïllada i intensiva, que era el antic eixample urbà, es a dir edificis plurifamiliars però encara amb una tipologia mig residencial; la zona de ECOLE edificació en filera, per cases adossades, que en Andorra tampoc no és que n’hi hagin gaires; tenim la zona per definició volumètrica; zona industrial; i després una última zona, que ara l’hem feta desaparèixer amb la revisió del últim POUP, que era per edificis que no complien amb cap de les zonificacions, però que ja existien. S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 7 9

- P F: A on es troba aquesta zona? - M C:I també hi ha una zona nou, de verd privat. Zones a dins de les parcel·les que no són edificables. La zona vuit estava formada per edificis existents, que no complien amb la nova normativa que els tocava, però que es volien deixar i no declarar-los en la zona de fora d’ordenació, tot i no complir amb la normativa que li havia tocat. - P F: Es un buit legal per adaptar les tipologies ja existents. - M C:Si. Però això ho hem fet desaparèixer ara. Abans del 81, teTOULOUSEnien una tipologia urbana: ocupació del 100% i set plantes. I aquest edifici no hi pot ser-hi, però com que ja hi és, ve a formar part de la zona 8. Ara,DE al treure això, hem canviat les zones on hi havia aquestes tipologies a zona urbana. Si la intensió del Comú és de mantenir aquest edifici, se l’hi ha de atribuir la zona que li toca. I és això el que s’ha fet. I això és el que constitueix el POUP d’Andorra la Vella? M C: Si, aquest POUP del 2007, bàsicament es distribuïa així. TambéD'AUTEUR divideix el territori en una cinquantena d’unitats d’actuació dels quals 15 eren en sòl urbà no consolidat i 39 en urbanitzable. Amb aquestes regles, defineixes una zona, el seu tipus, si ha de ser residencial, i la zona no edificable. No sempre estan marcats els terrenys de cessió al Comú. És a dir que quanD'ARCHITECTURE es desenvolupiDROIT el pla, ja es decidiran a on es situen els terrenys de sessió. Però en el casAU de Andorra la Vella, el POUP ja ho tenia molt definit. Teníem definits gairebé tots els vials, els espais de sessió... Tot definit en el pla d’urbanisme? M C: Massa, segons el nostre criteri. És a dir, en aquesta unitat d’actuació hem de fer aquest vial, aquest altre vial, aquests vials transversals. És a dir, en el moment de fer el pla parcial, ni els propietaris niSOUMIS el Comú no tenien res a decidir. Només s’han de fer números per reparcel·lar i veure quan li toca a cadascú. Tu com a tècnic o com a promotor d’això, no potsSUPERIEURE decidir res, perquè ja està tot decidit. Llavors quin es l’interès de haver-ho dibuixat tot? M C: Jo no hi era en aquella època. El Comú dibuixava la ciutat que volia. D’aquesta manera, les coses quedaven clares. Sé la ciutat que vull, i la vull així i la dibuixo.. què ha passat ara? Ara estem fent una revisió del POUP. Encara no el tenim aprovat definitivamentDOCUMENT però està ben encaminat. Que hem fet? Hem canviat la filosofia. La filosofiaNATIONALE és de deixar a la gent que proposi. El Comú sempre té la ultima paraula. El Comú ha d’aprovar el pla parcial. Si es presenta quelcom que no té ni peus ni cap, ja es dirà que no. Si ECOLEM C: Llavors marquem, uns vials estructurals molt basics i la resta deixem que els interessos dels privats es puguin reflectir. Que passa aquí? Si mai vols fer una illa Carlemany en aquest espai, ja no podries! Ja no pots perquè clar, fins i tot dins de les parcel·les ja tens marcat aquí quina profunditat han de fer les construccions. Aquí 20, aquí 5, etc.. I ja no puc tirar el projecte endavant. No es pot ser tant quadrats. 8 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 0

Aquestes cotes i reparcel·lacions han de ser més una idea directiva més que una imposició M C: Exactament! Que de fet l’equip que estem ara, nosaltres creiem que això és més raonable. I que dona, és a dir, si tens un planejament que es desenvoluparà d’aquí als propers anys, les coses poden estar clares i ben definides. Però és que els plans d’ordenació que estan dibuixats poden ser construïts d’aquí a molts anys. No és pot fer un pla parcial al 2007 pel 2030... M C: Clar. Jo no puc saber ara quines parcel·les vull per d'aquí a 20 anys quan es començarà a desenvolupar aquesta unitat d'actuació. No és pot tenir tant clar, de quines necessitats tindrà la parròquia d'aquí a 20 anys. Llavors el que hem fet ara, és definir molt menys les coses. En molts casos no ubiquem la peça de cessió alTOULOUSE Comú. Perquè potser pensem que ara interessa un parc, però pot ser que d'aquíDE a vint anys, quan es desenvolupi això, el que m’interessa és tenir-hi un col·legi. Ja sigui perquè ha crescut la població i es noten certes mancances en equipament públic, i la zona és interessant. O pot ser que el que es necessiti d'aquí a quinze anys sigui un espai esportiu, i interessa que estigui entorn al riu per formar una zona vegetal, etc... El que s’ha fet ha sigut, això si, marcar uns vials estructurals. Per exemple, el vial vegetal que recorre tota la plana de Santa Coloma s’ha de definD'AUTEURir pels futurs plans parcials, ja que és un vial que afecta a moltes unitats de actuació, i s’ha de preveure. Però, els eixos transversals que només ocupen aquesta única unitat d'actuació, s’ho podran fer a on els hi convingui. No podem justificar que aquests vials estiguin dibuixats com ho estan. D'ARCHITECTUREDROIT - P F: Permetre més flexibilitat i més diàleg. AU - M C: Després hi ha uns paràmetres que veníem imposats per llei: s’havia de mantenir la edificabilitat que tenien els propietaris abans de l’aprovació dels POUPs. - P F: Que vol dir això?SOUMIS - M C: Això,SUPERIEURE no crec que sigui una cosa massa habitual fora de Andorra. Quan els comuns comencen a redactar els seus plans, han de marcar la edificabilitat màxima de la parròquia. És a dir, quants metres quadrats de sostre es podran construïr en aquesta parròquia. Llavors això, en cada unitat d'actuació que es defineix, s’ha de dir. En aquesta unitat d'actuació es poden construïrDOCUMENT per exemple 60 000 metres quadrats de sostre, i en aquesta altra, NATIONALE17 000. - P F: Tens uns metres quadrat límits per tota la parròquia? - M C: Exacte ECOLE - P F: I com es calcula això? - M C: El govern, el que va fer en el seu moment, quan els comuns van començar a fer els seus plans urbans, per respondre a les queixes dels particulars, va imposar una norma: durant els sis primers anys de vigència S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8 1

dels plans urbans, no es podrà reduir la edificabilitat, el aprofitament de les parcel·les. - P F: Ni ampliar-lo? - M C: Tampoc. Això si, es reduïa en un 15% que corresponia a la sessió als comuns. Llavors es calculava quina edificabilitat tenia la unitat, traient els vials, es descomptava el 15% de la sessió i la resta es mantenia. - P F: En certa manera, les unitats de actuació les teníeu pràcticament imposades TOULOUSE - M C: En aquest sentit si. DE - P F: Per exemple, si penseu que en una zona, per les edificacions que hi havien, estava en sòl urbà, i el volíeu tornar en sòl urbanitzable, per des- densificar certa zona, això ja no es podia fer. No? - M C: No. Això és molt difícil. És a dir, reduir edificabilitat a la gent és impossible, per llei, els hi has de mantenir. El que s’ha intenD'AUTEURtat al Comú de Andorra la Vella, és garantir que en les unitats de actuació hi pogués entrar els metres quadrats que estipula el POUP. Això s’ha discutit. Jo ho vaig discutir amb tècnics d’altres parròquies queDROIT deien que tenies dret a tants metres, i que si no els podies encabir,D'ARCHITECTURE era problema del propie tari. Que si volia els podia vendre! Que també és possible.AU Jo puc passar edificabilitat de una unitat a una altra, la sessió de aquesta unitat es pot fer en un altre lloc. Llavors l’espai que aquí perdia de cessió es pot ocupar i rentabilitzar el metre quadrat... A Andorra la Vella no s’ha fet gaire això. Nosaltres només tenim un cas, en el que la cessió s’haSOUMIS traslladat en la unitat de al costat. Però aquests “trejemenejes” de traspassos nosaltres no n’hem fet gaires. Tot i que la llei preveu que es SUPERIEUREpugui fer. P F: Les conclusions immediates que així en trec és que en zones on s’hagués pogut preveure que hi hagués menys densitat urbana, no es podria fer, per aquesta mateixa llei. I per altra banda, te una superfície màxima de edificabilitat de la parròquia, el queDOCUMENT significaria que al cap dels anys, quan menys superfície de edificabilitat quedi, que és el que acabarà passant si es segueix construint com fins ara,NATIONALE suposo, hi hauran menys metres quadrats. Per tant el preu del metre quadrat serà més alt, el cost de l’edificació també i M C: Aquí ja entrem en uns temes de oferta i demanda. Efectivament, la capacitat de creixement de la parròquia de Andorra la Vella em sembla, que si es construís tot el ECOLEque preveu el pla de urbanisme el país podria acollir un milió de habitants. És a dir, creure que arribarem a això és una mica utòpic... P F: Considera que encara queda molta superfície, per construïr? M C: Si. Es pot mirar quants metros quadrats tenen urbanitzables aquí a la parròquia. Urbanitzables, es a dir que encara no es consideren com urbans. 8 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 2

Superfície total: 3 720 000 m^2 de sòl urbanitzable, i un sostre màxim de 2 280 000 m^2 de sostre que es podria construïr. Es a dir que pensar que algun dia s’arribarà a això, home tot pot arribar a passar. Però jo crec que no ho veurem P F: Tampoc la parròquia està creixent a la mateixa velocitat M C: Ni es creix a la mateixa velocitat, ni el país pot assumir aquesta quantitat. La infraestructura del país no està adaptada. Però tot pot arribar. Home també és veritat que el que si que s’acaba és el sòl fàcil, diguéssim. Anar a construïr allà a dalt de la Comella, també es pot i hi ha unitats, i gent que ve a fer consultes amb intencions de construïr. Però tenint sòl aquí més o menys pla i amb un bon assolellament, hi ha de haver-hi interessos molt forts per anar a construïr allà a dalt. Cadascú té les propietats a on les té i té les intencions que té TOULOUSE P F: A això també hi volia arribar. Perquè a Andorra la Vella hi ha tota DEla part obaga, unitats de actuació que formarien part del sòl urbanitzable. M C: Si. Bueno i pel solà també P F: Exacte. Hi ha unitats de actuació enormes! I es troben a sobre del bosc, a zones naturals M C: Si però per que son tant grans? Aquí ni tant sols tenim feta la delimitació amb el terreny comunal, terreny no urbanitzable i el terreny privat urD'AUTEURbanitzable. S’ha de fer el cadastre, i llavors arribarem a delimitar les unitats d’actuació degudament. Segon, tot això son unitats que per llei estan considerades com a zona urbanitzable. El Comú no pot dir: “ara no m’interessa que això s’urbanitzi”. No pot. Per ser no urbanitzable, o està afectat per riscos naturals,D'ARCHITECTURE o enDROIT Andorra la Vella està a partir de la cota 1350 m. A partir de aquesta cota cap amunt, no es pot construïr, és tot comunal. No hi ha cap propietat privada. NomésAU un instrument superior de govern pot considerar una zona com protegida, com patrimoni. Si patrimoni diu, això es declara de interès nacional, ja no es podrà tocar. Això és un instrument superior que al Comú obliga a... P F: O sigui o per un expert que catalogui el terreny amb riscos naturals o pel govern. SOUMIS - M C: Exacte.SUPERIEURE Per exemple, a Santa Coloma i ha una zona que patrimoni ha dit que no es pot edificar de cap de les maneres, perquè és l’entorn de l’església de Santa Coloma i s’ha de protegir. Llavors nosaltres ho respectem, evidentment. Sempre que sigui un instrument o projecte sectorial del Govern, nosaltres ens haurem de adaptar. Però si no, si no tenim una eina o justificacióDOCUMENT de aquest tipus, no podem decidir que un terreny o unitat NATIONALEd'actuació siguin no urbanitzables.. - P F: Així, en certa manera, si una unitat d'actuació compleix la normativa per tornar-se sòl urbà, podria perfectament. ECOLE - M C:Podria. Podria. Si el propietari de aquesta unitat apartada ve i es posa d’acord amb un pla parcial, reparcel·la, defineix els vials que hi ha de haver-hi, fan el projecte de urbanització construeixen els vials nous, podran construïr un edifici. Podran fer-ho. És iniciativa privada, totalment. És improbable, que segons quines zones aquest tipus de projecte es realitzi. Clar S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8 3

que quan s’acabi el sòl més fàcilment urbanitzable, doncs llavors si que hi haurà un interès més gran... - P F: I un dels frens de aquesta maquina urbana seria que son diferents persones privades que s’han de posar d’acord, hi ha de haver-hi un promotor que, o algú que coordini aquesta operació. No? - M C: Si. Això és un fre per a qualsevol unitat d'actuació, tot i que estigui aquí al costat, com aqueta que s’ha desenvolupat a la pujada de la Comella, aquí en front. Allà han fer uns vials nous, i els propietaris, varis propietaris privats, es van posar d’acord, van pagar la urbanització, iTOULOUSE han fet tots els passos. Però perquè tenen aquí unes parcel·les en primDEera línia amb un potencial i amb un interès important, els quals permetran treure’n una rentabilitat econòmica. Que dius: “Val, ja em gastaré els milions que calguin per fer el que sigui, perquè n’hi trauré un rendiment”. Ara, allà en mig del obac, si els hi surten els números, ja veuran si és viable o no. Ningú llença els diners avui en dia. D'AUTEUR - P F: Si - M C:Amb lo qual, desenvolupar una unitat de aquestes més apartades, econòmicament és més difícil. Normativament,DROIT les mateixes condicions que els de baix. No hi ha cap condicionantD'ARCHITECTURE per part del Comú. I la realitat és que encara no s’ha fet cap inversió de aquestsAU tipus de unitats de actuació. - P F: Així a Andorra fins que va aparèixer la llei del sòl, com que era un país que havia molt terreny per construïr, fins que no va aparèixer la entitat del promotor privat, els propietaris, les cases andorranes construïen a la perifèria dels pobles. Una SOUMISmanera d’eixamplar el poble bastant en simbiosi amb el que ja existiaSUPERIEURE perquè en general estaven a prop dels centres antics. - M C:Si però no sempre. És a dir, en Andorra tenim dos dates que marquen un punt de inflexió que son el 81, crec que és, al menys aquí a Andorra la Vella. Fins al 81 podies construïr a tot arreu, ocupant el 100% de la teva parcel·la, i set plantes. I es troben edificis de set plantes allà perduts per la Comella.DOCUMENT I et demanes, que hi pinta aquí un edifici de set plantes, si és NATIONALEresidencial. Fins i tot al pic de Carroi, si fos privat, hi haguessin pogut construïr un edifici de set plantes. Al 81, per ordres de Govern, els comuns han de zonificar. Llavors el Comú d’Andorra la Vella diferencia la zona urbana, que és aquesta tipologia, 100% d’ocupació del terreny i set plantes. ECOLE Zona residencial, que té un índex del 0,8. I això ja va ser un punt important perquè fins ara, certes parcel·les passaven a només ser constructives d’un 80% d’aquestes. Aquest era el sostre que passaven a tenir en zona residencial. Això va ser un canvi brutal, per la gent. I després hi havia també la zona de l’eixample urbà, que era una zona de transició entre el centre urbà 8 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 4

i la zona residencial. És cert que la zona urbana i la zona residencial es tocaven, com per exemple a la plaça Guillemó, perquè ja s’estaven tocant. P F: Acaba la zona urbana i comença la residencial. M C:Això ja va ser un canvi brutal de mentalitats i de drets fins i tot. De dir: “ Ostres, jo tinc una parcel·la que hi podia fer certes coses que ara no puc...”. Però al final la gent s’acostuma a tot. Ho van acabar assumint i tots contents. Però tothom podia continuar a construïr a qualsevol lloc. Amb aquestes condicions, però tot era consolidat. Havia d’arribar el vial, bé... P F: Encara no hi havia una llei urbana que preveiés la construcció del vial. M C:Ens hem trobat amb molts casos, gent que construïa el carrer, i la ciutatTOULOUSE anava creixent de manera lògica. És a dir, jo no construiré aquí si he de fer dos quilòmetres de carretera, no em surt a compte. Construiré prop de la carretera aixíDE només hauré de fer el tram de vial que tinc a per arribar a casa. Així em surt a compte. També s’han trobat casos de cases que s’han construït sense cap vial, i s’han hagut de improvisar accessos. Fins que va arribar la llei del sòl amb els plans d’urbanisme. I aquesta llei et dirà que ja no pots construïr a on sigui ni de qualsevol manera. P F: I que va passar entre el 2000 i el 2007? D'AUTEUR M C:En aquest període de temps, la llei del sòl ja estava feta però donava tres anys als comuns per fer els plans d’urbanisme. El Comú de Andorra la Vella al 2003 fa l’aprovació provisional de POUP i fins al 2007 no es fa l’aprovació definitiva. Van haver-hi 4 anys per publicar un POUP definitiu. DurantDROIT aquests quatre anys hi van haver suspensió de llicències. Era una èpocaD'ARCHITECTURE de creixement i de construcció de grues per tot arreu. I per què? Doncs perquè com queAU se sabia que hi hauria aquesta moratòria de suspensió de llicències, tothom va començar a construïr com uns animals i es va construïr molt durant aquest quatre anys. De fet es venien parcel·les amb projectes fets, i es va crear una certa bombolla especulativa... I a partir del 2007, em sembla que hi van haver-hi comuns que van publicar el seu POUP, i es va començar amb la normativa actualSOUMIS. I això feia que algú que tingués algun interès en construïr s’hagués deSUPERIEURE posar d’acord amb els seus veïns. I ha sigut una llei que ha costat molt de passar perquè ha sigut un canvi de mentalitat molt difícil P F: Tot això t’ho volia preguntar abans: aquesta nova manera de donar importància a un promotor, un mediador que vingui a posar d’acord les diferents entitats privades. Abans podies construïr sol, que no tenia perquè ser millor, però el procés era més fàcil. M C: A veure, esDOCUMENT necessita un promotor …, als plans parcials que hem aprovat fins ara,NATIONALE no hi ha hagut aquesta figura de promotor que ho dirigeix tot, sinó que els propietaris s’han posat d’acord entre ells. Després sí que contracten, un tècnic que fa una mica de coordinador però que respecta els interessos del privat. Treballa per ells perquè algú ha de fer aquesta feina més tècnica, però no actua amb cap altre ECOLEinterès que no sigui el dels seu clients. Es a dir que de moment els promotors, potser que en aquesta unitat d’aquí, que és la que s’està urbanitzant, sí que n’hi havia un que tenia un interès i ha empès els altres. - P F: Tenia la teoria, i fins i tot se m’havien explicat casos, per exemple a la parròquia de La Massana, on una persona tenia un pla parcial per fer amb S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8 5

un veí al costat, el qual no li interessava construïr-hi. I aquest va haver de pagar el pla parcial pels dos. - M C:Pot ser. Això ja son negociacions entre privats. Això passa a tot arreu. Si tu tens un interès en algo que jo tinc, ho haurà de pagar. - P F :I l’altre se n’aprofita - M C:Se’n pot aprofitar. El que passa és que per tirar endavant un pla parcial necessitaràs al menys el 75% del terreny. I si l’altre no vol, tu pots seguir tirant el projecte endavant. Per això hi ha també uns mecanismesTOULOUSE per veure que no abusis d’un propietari minoritari. Ha de passar per Govern, per la CTU, que controli que realment estàs respectant els drets delsDE altres propietaris. - P F: I què passa si enlloc de 75%, només tens el 70%? - M C:L’altre tindrà el 30, però podrà manar més que tu casi, si tu tens un projecte per tirar endavant. Al ser la minoria que falta,D'AUTEUR o passes per l’anella o no hi ha acord. Nosaltres, els plans parcials que hem aprovat han estat tots pràcticament aprovats pels propietaris, en el qual s’entén que tots estan d’acord. Si abans hi ha hagut negociacions, això ja no és problema del Comú. D'ARCHITECTUREDROIT - P F: Tenia una última pregunta. AUNormalment, el Govern, en aquest plans parcials estipula que hi ha una cessió del terreny al Comú de part dels terrenys privats, per permetre poder construïr equipaments públics o zones d’espais verds. Aquesta cessió, si no m’equivoco era d’un 15% del terreny construïble. SOUMIS - M C: Si.SUPERIEURE Això està marcat per llei. La llei diu que en una unitat d'actuació, descomptant els vials, el 15% del terreny que queda s’ha de cedir al Comú. Bé, la llei diu que s’ha de cedir entre el 5 i el 15%, i cada parròquia decideix el percentatge. En Andorra la Vella, sempre ha estat el 15% en totes les unitats. També el percentatge pot variar en funció del interès del Comú. Per exempleDOCUMENT al centre voldré el 15 però a la Margineda amb el 5 en tinc prou. NATIONALEPer això, les parròquies haurien de fer un estudi de necessitat de equipaments. - P F: Exacte ECOLE - M C:Que jo sàpiga, no ho ha fet ningú. Nosaltres tampoc. El Comú va fixar el 15% al seu dia, i ja anirem fent. Llavors aquest 15% que s’ha de ubicar en algun lloc, es cedeix en sòl i en sostre. Perqué si no, si només t’agafo 15% del sòl i el 15% del sostre el passes a la teva parcel·la estàs densificant més del que és degut. En el POUP actual, com et deia abans, els vials les 8 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 6

parcel·les cedides i els equipaments estan ben definits, i nosaltres ens proposem de no dibuixar a on aniran aquests espais de cessió, si no que en funció del desenvolupament de la ciutat veurem quines necessitats tindrà la parròquia en aquell moment. - P F: El que em demanava jo és si aquest 15% és suficient en certs casos, perquè tot depèn del pla parcial. De vegades el terreny cedit és massa petit, i no es pot utilitzar. Si es poden ajuntar diferents plans parcials per tenir una parcel·la més consegüent - M C: Sí. Nosaltres podem decidir quina part del terreny ens queTOULOUSEdem. I agafarem la que ens convingui. No estem obligats a acceptar quaDElsevol cosa. De fet hi ha hagut una sentència a Escaldes de un pla parcial que va ser denunciat per una tercera persona, que va dir que el Comú s’estava quedant amb una peça de cessió que no servia per res. Que no la podien utilitzar per edificar i tenia un valor inferior al 15% de la unitat. Eren trossos residuals que havien quedat del reparcel·lament de la unitat. Efectivament li van donar la raó i van fer modificar al Comú d’Escaldes aquell plaD'AUTEUR parcial, perquè el Comú obtingués una parcel·la aprofitable. - P F: Se n’han donat casos a Andorra la Vella? DROIT - M C: Sí. Algun cop, ens han donaD'ARCHITECTUREt un tros de terreny que s’ha utilitzat per fer un espai verd. Però què s’ha de AUgarantir realment? De fet amb la revisió ens ho han demanant. És veritat que nosaltres hem creat en unes unitats a la plana de Santa Coloma un parc lineal, un parc fluvial que segueix el riu. Fins i tot hi ha una zona on s’enderrocarà el mur de canalització del riu per crear un espai inundable.SOUMIS - P F : UnSUPERIEURE parc inundable - M C:Si, per Lleida n’hi ha alguns. Es un parc a la vora del riu que es pot inundar, en casos excepcionals - P F: Com un parc natural? DOCUMENT - M C: Un parc fluvial n’hi diuen. I després una altra part perquè NATIONALEl’avinguda d’Enclar pugui transformar-se en una mena de bulevard. I llavors se’ns ha demanant que si no correspondria més a un vial, i nosaltres hem respost que hi veiem més un parc... Un parc lineal per que les bicicletes, per la gent que corre, etc... I també se’ns ha demanat de garantir que la cessió que ECOLE es farà al Comú sigui aprofitable perquè s’està quedant amb espais que no es podrà edificar, si mai s’ha de fer un equipament públic. I llavors s’ha de justificar que amb aquestes cessions, no s’omple el 15%, i falta una peça de cessió encara del 10% de la unitat. I com que la part del parc no serà edificada, també hem hagut de justificar que el sostre de la part del parc S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8 7

entra en l’altra peça cedida. Mentres hi hagi una justificació tot és possible. Que es farà o no? Això ja es veurà - P F: Ja es veurà. Perquè és evident que a Andorra actualment hi ha un problema de falta de equipaments públics, sobretot a Andorra la Vella i a Escaldes. I això varen ser uns dels factors que van impulsar aquesta nova llei, la cessió de terreny públic i la previsió de infrastructura. El que queda per veure és si aquestes parcel·les cedides seran suficients per respondre a aquestes mancances. No sé si encara us falten en certes zones que han estat construïdes abans... TOULOUSE - M C: Bé clar. La llei permet que el pla urbanístic priotzi laDE urbanització de certes unitats d’actuació a d’altres, per exigir que es desenvolupin abans unes que altres. Encara que no ho haguem fet. No ho ha fet cap parròquia ni crec que ho faci ningú, perquè és molt difícil de dir a un propietari que s’esperi per tirar endavant un projecte. I políticament també és molt complicat. I tenim solventat el problema dels equipaments? No. Perqué de moment pocs plans parcials s’han fet, i els pocs que s’hanD'AUTEUR fet no sempre son en els llocs que interessa. S’ha desenvolupat un pla parcial molt gran a la Margineda, i hi tenim allà un terreny, que no sabem que fer-ne de moment. I s’hauran cobert les necessitats del Comú el diaDROIT que no tingui cap terreny llogat, per exemple. De moment tenimD'ARCHITECTURE llogat el pàrquing del Par c Central, el Parc Central també està llogat, AU - P F: El Parc Central quan es faci el pla parcial passaria a ser públic, no? - M C: Però s’ha de desenvolupar - P F: I allà hi ha unaSOUMIS cessió de més del 15%, no? - M C: AllàSUPERIEURE hi una cessió de més del 15%. La llei permet que justificadament hi hagin cessions fins al 30%. I el parc central tindrà un 30%. El pàrquing serà privat. I el parc actual es reduirà també perquè si el deixéssim com fins ara, la cessió seria del 40%. Llavors el reduirem per deixar-lo en el 30% de la unitat. No tindríem llogats tots els pàrquings del Fener queDOCUMENT tenim llogats, l’Estadi Comunal (que també es preveu que sigui de NATIONALEcessió), però s’han de desenvolupar les unitats. - P F: I per que es cedeixi hi ha de haver-hi una compensació econòmica, no? ECOLE - M C: És molt complicat. Si sóc propietari d’un terreny i el Comú em paga un lloguer, quin interès hi tinc en desenvolupar aquesta unitat? - P F: Si en poguessin treure un major rendiment ho farien! 8 S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8

- M C: Si però, requereix una inversió molt forta entre d’altre coses, evidentment. Es suposa que totes les unitats d’actuació son viables econòmicament. Es suposa que és així, per que si no ho fossin, el teixit urbà no es desenvoluparia. Però clar, una cosa és que siguin viables, i l’altra és que et suposi un esforç d’inversió bastant fort, i que tinguis capacitat per fer-lo. I també et dius que amb el lloguer del Comú ja en treus una bona rentabilitat, i que ja en tens prou. El que pot fer el Comú és un pla especial, que consisteix en fer el pla parcial per iniciativa del Comú. El Comú mateix reparcel·la i es queda amb el que li pertoca. Al Parc Central, es va intentar, però no es va aconseguir, perquè el Comú es volia quedar més del 30% de cessió, iTOULOUSE hi havia un problema legal... . I en aquell cas, els propietaris són quatre germansDE i amb els problemes personals que tenen entre ells no s’ha pogut concloure el pla especial per poder deixar de pagar el lloguer i quedar-nos amb la peça que ens pertoca. - P F: I per acabar. Santa Coloma, que és la zona industrial per excel·lència d’Andorra la Vella es preveu que a llarg terminiD'AUTEUR es torni una zona urbana o residencial? - M C: Sí. De fet, la parròquia de Andorra al Vella té poques zones industrials previstes a llarg termini. Però aixòDROIT serà quan aquestes unitats d’actuació es desenvolupin. Fins araD'ARCHITECTURE és urbanitzable i hi ha unes activitats que fan que aquests terrenys ja tinguinAU un rendiment. Jo tenia una plànol per aquí perquè et facis una idea... tot el que veus aquí en groc, són les zones industrials previstes. Aquí veus la marginada, la rotonda del cacauet, aquí és on està la cooperativa interurbana, que ja té un caràcter industrial… . - P F: Aquí és el pontSOUMIS de Madrid. - M C: SónSUPERIEURE zones que ja tenen un caràcter industrial i si tu vols fer una nova industria, a Andorra la Vella ho tindrà més difícil - P F: S’ha construït poc des del POUP, no? - M C: Hem tingut la crisis, que ha frenat al construcció. DOCUMENT NATIONALE- P F: Sí, el pla urbà va ser aprovat al 2007, en el mateix temps que va arribar la crisis. - M C: En plena crisi. Es va acabar de construir el que hi havia i ara hi torna a haver-hi projectes ECOLE - P F: Així que podem dir que aquesta llei no serà mai un fre pel sector de la construcció. S77 FAB-TE | LA FABRIQUE URBAINE 8 9

- M C: No. Hi ha un procés de canvi, per acostumar-se, però ja tornarà a créixer. Igual que l’any 82. Una altra cosa és que el moment econòmic sigui o no propici per fer grans promocions immobiliàries. Però no crec que el fre que ha fet el sector immobiliari sigui per la llei. Nosaltres, el que també hem previst, en la revisió del POUP, és intentar facilitar el procés. Com em comentaves abans, hi ha unitats molt grans, algunes amb vint propietaris. Una cosa és posar-te d’acord amb dos o tres, però una altra és amb vint. El que sí que s’ha intentat per part del Comú és, allà on veiem que hi havia un interès per la ciutat en desenvolupar les unitats de actuació, s’han reduït, per facilitar el seu desenvolupament, i així reduïr el nombre de propietaris.TOULOUSE I el que sí que no ha aparegut és aquesta figura que tu comentaves DEd’un promotor que digui: “Jo us poso d’acord a tots i ja ho gestiono jo!”. Aquí a Andorra, suposo que el propietari està encara molt arrelat a la seva propietat. - P F: Aquests casos es veuran segurament més a les parròquies del Nord, més relligades al turisme de muntanya, i on les parcel·les tenen menys valor immobiliari. Hi surten operacions immobiliàries D'AUTEURmés grans, amb pisos turístics, complexes hotelers... - M C: Això és una qüestió d’oferta i de demanda. I si Andorra la vella té mancances, avui en dia (residencies turístiques,DROIT hotels, etc.), aquestes ja seran compensades per altres parròquies.D'ARCHITECTURE El Comú no pot decidir sobre aquestes coses. És l’inversor privat a quiAU li toca decidir quins serveis P F: Doncs això serà tot. Moltíssimes gràcies. - M C: No sé si t’he ajudat. Si mai tens d’altres preguntes, ja saps a on trobar-me! SOUMIS - SUPERIEURE

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