UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT PARCOURS ECOSYSTEME ET BIODIVERSITE

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques au Grade de Master II en Foresterie et Environnement

Promotion : VAHINALA

Année : 2014 – 2019

Etude des écopotentialités en espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla, dans la forêt littorale de Tampolo. Région Analanjirofo

Présenté par : SOANIRINA Christelle Nandie Soutenu le : 16 Juillet 2019

Devant le jury composé de : Président : RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur-HDR Rapporteur : RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur Examinateurs : RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina, Docteur RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina, Assistante

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES MENTION FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT PARCOURS ECOSYSTEME ET BIODIVERSITE

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques au Grade de Master II en Foresterie et Environnement

Promotion : VAHINALA

Année : 2014 – 2019 Etude des écopotentialités en espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla, dans la forêt littorale de Tampolo.

Région Analanjirofo

Présenté par : SOANIRINA Christelle Nandie Soutenu le : 16 Juillet 2019 Devant le jury composé de : Président : RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur-HDR Rapporteur : RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Professeur Examinateurs : RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina, Docteur RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina, Assistante

Remerciements

Avant tout, je tiens à remercier Dieu pour la santé, la force, et le soutien qu’Il m’a donné durant ces travaux de recherche. Gloire à l’Eternel.

Également, j’adresse mes vifs remerciements aux personnes suivantes qui ont contribuées essentiellement à l’élaboration de ce présent mémoire, ainsi qu’à la réussite de ma formation au sein de l’ESSA ; en l’occurrence aux :

- Professeur Bruno RAMAMONJISOA, Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA), pour sa bienveillance ; - Docteur-HDR RABEMANANJARA Zo Hasina, Chef de la Mention Foresterie et Environnement qui, malgré ses innombrables fonctions, nous a fait l’immense honneur de présider le jury de la soutenance de ce mémoire ; - Professeur RAJOELISON Lalanirina Gabrielle, Chef de l’Unité de Formation et de Recherche en Sylviculture et Aménagement des Ressources Naturelles au sein de la Mention Foresterie et Environnement, pour son aide, sa patience et ses conseils tout au long de ce travail, et qui, malgré ses multiples occupations, a accepté d’encadrer ce mémoire et y a consacré de son temps ; - Docteur RAZAFINTSALAMA Voahiraniaina, enseignante à la Mention Foresterie et Environnement, qui a bien voulu assurer le rôle d’examinateur ; - Madame RAKOTOMALALA Linjasoa Nantenaina, enseignante et assistante de recherche à la Mention Foresterie et Environnement, qui a également bien voulu examiner ce travail ; - Madame RANOROSOA Marie Claudine, responsable du projet COKETES à Tampolo, pour avoir consacré une partie de son temps à nous aider pour les travaux de terrain ; - Les membres de l’équipe de l’ESSA et du projet COKETES à Tampolo, pour leurs aides précieuses lors des travaux de terrain ; - Toute l’équipe de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et plus particulièrement celle de la Mention Foresterie et Environnement, pour notre formation et éducation tout au long de ces années d'études ; - Mes parents, pour leur aide et leur soutien, ainsi que leur encouragement pendant ces cinq années d’étude ; - Ma famille, mes amis et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’accomplissement de ce mémoire.

Mes sincères remerciements.

Christelle

i

RESUME

A Madagascar, les forêts naturelles ne recouvrent plus actuellement que les 10% de la surface de l’Ile, alors qu’elles sont caractérisées par une grande richesse en espèces et une grande variabilité génétique. Les ressources génétiques forestières, en l’occurrence les Plantes Sauvages Apparentées (PSA) aux cultures, sont une richesse considérable mais cependant, loin d’être bien connues de tous. De ce fait, plusieurs taxa ont été classés prioritaires dans les recherches à Madagascar depuis 2011, parmi lesquelles figurent Coffea et Vanilla. Piper spp sauvage est également un PSA, mais il est devenu actuellement une culture de rente dans beaucoup de régions déjà. La forêt de Tampolo, Fenoarivo Antsinanana, est un des derniers vestiges des forêts littorales de l’Est qui a été classée Nouvelle Aire Protégée. Elle a été promue pour sa richesse en espèces endémiques rares tant ligneuses que non ligneuses, sa faune riche et aussi pour l’intérêt socio-économique qu’elle fournit aux communautés locales. Néanmoins, le dilemme actuel est que cette richesse risque de disparaître, appauvrie par l’activité humaine, par l’exploitation des espèces de valeur en détruisant les espèces pas connues et à faible valeur économique ; et par la perte de leur habitat. Une part importante du patrimoine génétique de la forêt risque d’être perdue. C’est pourquoi, afin de combler les lacunes et en vue d’une bonne gestion des ressources génétiques que sont ces PSA, il est nécessaire d’explorer et d’évaluer ces ressources. Dans ce sens, cette étude a été menée dans la NAP afin d’évaluer sa potentialité en PSA. L’objectif de l’étude est de déterminer la présence, la richesse et la possibilité de mise en valeur des PSA aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla. Pour ce faire, les espèces cibles ont été inventoriées sur la base de la définition des PSA qui sont toute espèce parente des cultures de rente, mais à l’état sauvage. L’exploration a tout d’abord été botanique et a consisté à l’inventaire des différentes espèces afin d’obtenir leurs caractéristiques. Ensuite, leur répartition dans la NAP a été identifiée et leur potentialité en fonction des types d’habitat a été déterminée. Parmi les facteurs écologiques influençant la potentialité écologique d’une ou plusieurs espèces dans un écosystème, l’Homme est le premier élément perturbateur de la forêt. Alors, l’impact d’origine anthropique sur ces PSA a été évalué à partir des valeurs que la population leur attribue et de son action qui induit cette perte. Le résultat obtenu confirme bien la présence de ces PSA dans la forêt de Tampolo, mais elle se rarifie. Leur potentiel d’exploitabilité est encore nul à cause de leur abondance trop faible. La PSA au genre Coffea figure parmi les espèces localement utilisées pour son bois. Les deux lianes ne sont pas valorisées mais sont menacées par l’exploitation d’autres espèces de valeur qui détruit leur habitat et par le piétinement car elles ne suscitent pas l’intérêt. Toutefois, cette recherche a été effectuée en vue de la gestion de ces espèces et propose ainsi la conservation in situ accompagnée de la protection active des habitats prioritaires pour les PSA dans la forêt. Et dans un moyen à court terme, des possibilités de replantations hors NAP et un enrichissement des populations dans la NAP doivent être à envisagés.

Mots clés : écopotentialité, plantes sauvages apparentées, culture de rente, forêt littorale, Tampolo.

ii

ABSTRACT

In Madagascar, forests cover only 10% of the island's surface now, whereas they are characterized by a high species richness and a great genetic variability. Forest genetic resources, in this case the Crop Wild Relative (CWR), are a considerable wealth but yet, far from being well known. Some taxa have been prioritized in research since 2011 in Madagascar, including Coffea and Vanilla. The wild Piper spp is a CWR which become a cash crop in many areas of the country. The Tampolo forest, Fenoarivo Antsinanana, is one of the last remnants of Eastern coastal forests that has been classified as New Protected Area. It has been promoted for its richness in rare endemic species both woody and non- woody, its rich fauna and also for the socio-economic interest it provides to local communities. Now, this wealth is likely to disappear, impoverished by human activity, by the exploitation of valuable species, by destroying unknown and useless species and by the loss of their habitat. Then, a large part of the genetic heritage from the forest may be lost. Therefore, in order to fill the gaps and to manage the CWR, it is necessary to explore and evaluate these resources. In this sense, this study was conducted in the NAP to assess its potentiality in CWR. The objective of the study is to determine the presence, richness and potential for enhancement of CWR to cash crops Coffea, Piper and Vanilla. To do this, the species have been inventoried on the basis of the definition of CWR which are all species parents of the cultures, but in the wild state. First, the exploration consisted in the inventory of the various species in order to obtain their characteristics. Then, their ranges were identified and their potential, based on habitat types, was determined. Among the factors influencing the ecological potential of several species in an ecosystem, human is the first disturbing element of a forest. Then, the anthropogenic impact on these CWR was validated from the values that the population attributed and whose action induced this loss. The result confirms the presence of these CWR in the Tampolo forest, but they are becoming rarer. They are not yet usable because of their low abundance. Coffea type CWR is one of the species used locally for wood. Both creepers are not valued but are threatened by the exploitation of other species which destroyed their habitat and trampled because they have not attracted interest. However, this research was conduced for species management and in situ conservation with active protection in priority of habitats for CWR in the forest. And in one term time, replanting in NAP and of NAP should be done. Key words : écopotentiality, crop wild relative, cash crop, littoral forest, Tampolo.

iii

FAMINTINANA Eto Madagasikara, ny ala voajanahary dia mirakotra ny 10% ny velaran’ny nosy ankehitriny. Kanefa, ireo ala ireo no mety ahitana zava-manan’aina maro karazany sy karazana fototarazo bestaka. Ny harena voajanahary dia, anisan’izany ny zavamaniry voajanhary mifandraika amin’ny voly, dia harena manan- danja nefa mbola tsy tena fantatr’ny be sy ny maro ny lanjany. Noho izany, nanomboka tamin’ny taona 2011 dia tafiditra anisan’ny karazana zavamaniry izay voasokajy ho laharam-pahamehana amin’ny fikaroana ara-tsiantifika eto ny karazana Coffea sy Vanilla. Anisan’nizany sokajy izany koa ny karazana Piper spp. Fa voasokajy anisan’ny karazana zavamaniry amin’ny sehatrin’ny fambolena azoana vola be ihany koa izy ka dia sehatra mivoatra be amin’ny faritra hafa. Ny ala Tampolo, ao Fenoarivo Antsinanana, dia anisan'ny ala tavela, soritsoritran’ireo ala amorontsiraka antsinanana izay nisy taloha, ka lasa ho faritr’ala voaaro vaovao. Natsangana ho ala harovana nohon’ny fananany karazana zavamaniry sy biby tsy misy hafa tsy ao io ala io, izay efa tsy fahita firy avokoa, ary koa nohon’ny tombontsoa ara-tsosialy sy ara-toekarena izay atolony an’ny vondrom-piarahamonina ao an-toerana. Ankehitriny, ny zavamaniry voajanahary mifandraika amin’ny voly dia tandindonin-doza maro karazany tahaka ny fitrandrahana hazo isankarazany sarobidy, ka mety ho very noho izany ny lova fototarazo avy anaty ala. Noho izany, mba hamenoana ny banga sy hahafahana manao fitantanana ny harena voajanahary fototarazo araka ny tokony ho izy dia ilaina ny mijery sy manombana ny mombamomba ireo harena izay ao anaty ala Tampolo ireo. Ity fikaroana dia natao, mba hanombanana ny mety hisian'ny zavamaniry voajanhary mifandraika amin’ny voly. Ny tanjon'ity fikaroana ity dia ny famaritana ny fisiany, ny habetsany ary ny fomba mety hanaovana ny fanarenana ireo karazana telo dia. Mba hanaovana izany, ny karazana lasibatra dia ireo zavamaniry dia izay mihavana akaiky amin’ny karazana mahazatra amin’ny voly. Mba ahazoana ny firafitrn’ireo zavamaniry ireo dia nanao fanisana ny zavamaniry tao anaty ala. Avy teo nofaritina ny toerana misy azy ireo miaraka amin’ny habetsany isaky ny karazana toetra na ala ao Tampolo. Ny olombelona dia eo amin’ny laharana voaloany amin’ny fanakorontanana ny toeram-ponenan’ny zavamaniry anaty ala iray. Noho izany, notombanana tamin’ny alalan’ny fahafantarana ny tombony izay manintona ny mponina ilay fiantraikan’ny olombelona amin’ireo zavamaniry voajanhary mifandraika amin’ny voly ireo. Ny vokatrin’ny asa natao dia manamarina ny fisian'ireo zavamaniry voajanhary mifandraika amin’ny voly ireo any amin'ny alan'i Tampolo, saingy mihamihena hatrany izany. Mbola tsy ampy ny fahafaha-manatsara azy satria vitsy loatra ny isan’izy ireo. Ny karazana Coffea-dia, dia anisan'ireo ampiasaina. Ireo vahy roa ireo koa dia mbola tsy manan-danja amin’ny mponina fa atahorana ho very nohon’ny fahasimban’ny fonenany sy ny fanitsakitsahana azy. Na izany aza, ity fikarohana ity dia natao ahafahana mitantanana ireo karazan-javamaniry ireo, manolo-kevitra amin’ny fikajiana azy ao anaty ala voaaro miaraka amin'ny fiarovana ny ala iray manontolo. Afaka fotoana fohy, dia tokony efa afaka mamorona fambolena ivelany sy fampitombosana isan’ny ireo zavamaniry dia ireo ao anatin’ny ala.

Teny hiditra : fahafahan’ny ala mamokatra harena voajanahary, zavamaniry voajanhary mifandraika amin’ny voly, voly ahazoana vola be, ala amoron-tsiraka, Tampolo.

iv

TABLE DES MATIERES

Remerciements ...... i

RESUME...... ii

ABSTRACT ...... iii

FAMINTINANA ...... iv

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... vii

Liste des équations ...... vii

Liste des figures ...... vii

Liste des abréviations et des acronymes ...... ix

1. INTRODUCTION ...... 1

2. METHODOLOGIE ...... 3

2.1. Problématique et Hypothèses ...... 3

2.1.1 Problématique...... 3

2.1.2. Hypothèses de recherche ...... 4

2.1.3. Objectifs ...... 5

2.2. Etat des connaissances ...... 6

2.2.1. Terminologies et notions générales ...... 6

2.2.2. Plantes sauvages apparentées ...... 8

2.2.3. Site d’études ...... 10

2.3. Méthodes ...... 14

2.3.1. Cartographie ...... 14

2.3.2. Observations ...... 14

2.3.3. Enquêtes ...... 14

2.3.4. Inventaire forestier ...... 15

2.3.5. Traitement et analyse des données ...... 17

2.4. Cadre opératoire ...... 22

2.5. Démarche méthodologique ...... 23

3. RESULTATS ...... 24

3.1. Potentialités de la forêt littorale en PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla ...... 24

v

3.1.1. Structure floristique ...... 24

3.1.2. Structure spatiale ...... 25

3.2. Etat écologique des habitats des espèces cibles ...... 28

3.2.1. Présence absence des trois espèces ...... 28

3.2.2. Occurrence des PSA dans les différents types de forêts ...... 30

3.2.3. Structure spatiale des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla ...... 33

3.2.4. Structure totale ...... 34

3.2.5. Régénération des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla ...... 35

3.2.6. Tuteurs et ombrages ...... 36

3.3. Utilité des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla à Tampolo ...... 38

3.3.1. Population utilisatrice des services écosystémiques de la NAP ...... 38

3.3.2. Besoins de la population en services écosystémiques de la NAP ...... 38

3.3.3. Valeur des espèces cibles ...... 39

3.3.4. Facteurs impliquant des menaces sur les PSA à Tampolo ...... 40

3.3.5. Gestion de la NAP par l’ESSA-Forêts ...... 42

4. DISCUSSIONS ...... 43

4.1. Sur la méthodologie ...... 43

4.2. Sur les résultats ...... 44

4.2.3. Utilité des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla à Tampolo ...... 46

4.3. Recommandations ...... 48

5. CONCLUSION ...... 55

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 57

LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... vii

Liste des annexes ...... vii

Liste des cartes ...... vii

Liste des équations ...... vii

Liste des figures ...... vvii

Liste des photos ...... viii

Liste des tableaux ...... viii

Liste des abréviations et des acronymes ...... ix

vi

LISTE DES ILLUSTRATIONS

Liste des annexes Annexe 1 : Systématique des espèces et genres étudiés ...... I Annexe 2 : Les paramètres relevés ...... III Annexe 3 : Fiche d'enquête ...... IV Annexe 4 : Liste des coordonnées des placettes ...... V Annexe 5 : Listes des espèces, genres et familles issus de l’inventaire ...... VI

Liste des cartes Carte 1 : Localisation de la NAP Tampolo ...... 10 Carte 2 : Localisation des placettes d'inventaire ...... 15 Carte 3 : Placettes localisant Chapelieria madagascariensis ...... 30 Carte 4 : Placettes localisant Piper borbonense ...... 31 Carte 5 : Placettes localisant Vanilla francoisii...... 32

Liste des équations Équation 1 : Valeur d’Usage ...... 17 Équation 2 : Abondance ...... 18 Équation 3 : Dominance ...... 18 Équation 4 : Volume ...... 18 Équation 5 : Degré de couverture ...... 19 Équation 6 : Indice de raréfaction ...... 20 Équation 7 : Taux de régénération ...... 20

Liste des figures Figure 1 : Synthèse de la VET de l'écosystème ...... 7 Figure 2 : Courbe ombrothermique de la station de Tampolo...... 11 Figure 3 : Profil topographique et hydrographique de la forêt de Tampolo ...... 12 Figure 4 : Dispositif d'inventaire ...... 16 Figure 5 : Démarche des tests statistiques ...... 21 Figure 6 : Démarche méthodologique adoptée...... 23 Figure 7 : Structure des hauteurs de l’espèce C. madagascariensis...... 27 Figure 8 : Présence absence des 3 espèces étudiées dans les 4 types de formations ...... 28 Figure 9 : Structure totale des 4 types de forêts ...... 34

vii

Liste des photos Photo 1 : Arbuste de Chapelieria madagascariensis en fruit ...... 25 Photo 2 : Liane de Piper borbonense ...... 25 Photo 3 : Liane de Vanilla francoisii ...... 25 Photo 4 : Coupe illicite de C. madagascariensis...... 41 Photo 5 : Clairière après coupe illicite ...... 41

Liste des tableaux Tableau 1 : Paramètres relevés pour les espèces étudiées ...... 16 Tableau 2 : Valeur de P et intensité d'insolation ...... 19 Tableau 3 : Cadre opératoire ...... 22 Tableau 4 : Espèces de PSA rencontrées à Tampolo ...... 24 Tableau 5 : Classification des trois taxons ...... 24 Tableau 6 : Abondance des trois espèces dans la NAP ...... 25 Tableau 7 : Indice de raréfaction (Ri) des trois espèces ...... 27 Tableau 8 : Abondance des espèces cibles par type de forêt (tiges/Ha) ...... 29 Tableau 9 : Structure de l'espèce Chapelieria madagascariensis ...... 33 Tableau 10 : Longueur moyenne (m) des lianes des espèces Piper borbonense et Vanilla francoisii .. 33 Tableau 11 : Taux de régénération des trois espèces ...... 35 Tableau 12 : Liste des espèces support de Vanilla francoisii ...... 36 Tableau 13 : Liste des espèces support de Piper borbonense ...... 37 Tableau 14 : Valeur d'usage ethnobotanique ...... 39 Tableau 15 : Description des quatre morphotypes de Tsiperifery ...... II Tableau 16 : Paramètres relevés pour les tuteurs ...... III Tableau 17 : Paramètres relevés pour l’étude d'habitat ...... III Tableau 18 : Paramètres relevés pour la régénération ...... III Tableau 19 : Fiche d'inventaire ...... III Tableau 20 : Coordonnées des placettes ...... V Tableau 21 : Liste des espèces, genres et familles ...... VI

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Liste des abréviations et des acronymes

AP : Aire Protégée

AGR : Activité Génératrice de Revenu

CDB : Convention sur la Diversité Biologique

COS : Construction, Œuvre et Service

COKETES : Conservation of Keys, Threatened Endemic and Economically Valuable Species CWR : Crop Wild Relative

ESAPC : Espèces Sauvages Apparentées à des Plantes Cultivées

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

ESSA-Forêts : Mention Foresterie et Environnement de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

FAO : Food and Agriculture Organization

GPS : Global Positioning System

IUCN : International Union for Conservation of Nature

MEF : Ministère de l’Environnement et des Forêts [Actuel Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD)]

NAP : Nouvelle Aire Protégée

PSA : Plantes Sauvages Apparentées

PFL : Produits Forestiers Ligneux

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

RN 5 : Route Nationale n°5

SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar

TIRPAA : Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture RGAA : Ressources Génétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture

RYMV : Rice Yellow Mottle Virus

VET : Valeur Economique Totale

VOI : Vondron’Olona Ifotony

ZUC : Zone d’Utilisation Contrôlée

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Introduction

1. INTRODUCTION La biodiversité fournit des éléments clés permettant d’assurer durablement la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire et la garantie des moyens de subsistance pour le bien-être et la survie de l’Homme. Ceci a amené à l’adoption de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) à Rio de Janeiro en 1992 afin de conserver la diversité biologique, de l’utiliser durablement et de partager équitablement les avantages qui découlent de son exploitation. Malgré l’importance accordée à la conservation de la biodiversité, l’érosion génétique continue de progresser aussi bien au plan national que mondial. L’ensemble des espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées (ESAPC) ou Plantes Sauvages Apparentées (PSA) ou « Crop Wild Relative » (CWR) constitue un énorme réservoir de variabilité génétique qui est utilisable dans les programmes de sélection végétale, et est indispensable à la fois pour améliorer la sécurité alimentaire, stimuler la production agricole et maintenir la productivité face à l’augmentation rapide de la population mondiale et à l’accélération du changement climatique (Hunter et Heywood, 2011). Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la diversité génétique des PSA est présente dans une grande variété d’habitats et se concentre encore principalement dans des régions appelées “centres de diversité”, situées dans le monde en développement, dans les zones tropicales et subtropicales comme Madagascar. Cependant, comme en témoignent de nombreuses études, ceux-ci continuent de disparaître ou de se dégrader partout dans le monde, mettant ainsi en péril la survie d’un grand nombre de PSA. Il est dès lors indispensable de prendre rapidement des mesures pour assurer leur conservation à la fois dans des espaces naturels (in situ) et dans des banques de gènes (ex situ), tant que la diversité génétique qu’elles représentent est encore disponible (Hunter et Heywood, 2011). Madagascar dispose d’une multitude d’espèces et de variétés suivant les différentes régions écologiques. Sa flore est une des plus riches du monde. Elle compterait selon les estimations entre 13 000 et 14 000 espèces dont les 80% sont endémiques (MEF, 2014). Une liste des plantes sauvages malgaches apparentées aux plantes cultivées a été réalisée par le biais d’enquêtes éco-géographiques à travers l’entièreté du pays, d’identification et de géoréférencement lors du projet GEF/UNEP de 2004 à 2011. Il a permis de relever l’existence de 120 espèces de PSA. Cinq (5) taxa prioritaires ont été retenus pour faire l’objet d’études plus approfondies : Oryza, Musa/Ensete, Vanilla, Coffea et Dioscorea. Parmi les résultats de ces études, il ressort qu’il existe à Madagascar 8 espèces de Vanilla sauvages, une cinquantaine de Coffea appelé Mascorocoffea caractérisée par l’absence de caféine et une quarantaine de Dioscorea dont la majorité est fortement exploitée pour la consommation humaine (MEF, 2014). Les cultures de rentes jouent un rôle important en termes de produit d’exportation de Madagascar. Selon le Ministère du Commerce, en 2016, les produits agricoles représentent 26% des exportations dont seules 18% pour la vanille, 6,8% pour le girofle (Syzygium aromaticum) et 2% pour d’autres produits (cacao, sucre, poivre, café). La zone Est malgache est l’une des principales zones productrices des produits agricoles de rente, dont parmi les multiples porteurs il y a la vanille, le girofle, le poivre, la filière fruitière, etc. et le café revêt une extrême importance. 1

Introduction

De par sa particularité, la flore malgache recèle une multitude de plantes spontanées parmi lesquelles figurent ces plantes apparentées aux cultures de rente (MEF, 2014). Ceux-ci sont potentiellement utiles en terme économique, écologique et génétique pour Madagascar. Particulièrement, ce sont des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture (RGAA) qui ont non seulement une réelle importance mais aussi un potentiel formidable pour la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens d’existence (FAO, 2013). Sur tout le long de la côte Est de Madagascar, les forêts littorales ont été quasiment détruites, par l’activité humaine, en particulier par la culture sur brûlis (le « Tavy »), le charbonnage et la coupe du bois pour le feu, la construction, la menuiserie, dont la coupe de bois illégale, pour les bois de rose et d’ébène, et par l’exploitation minière. Il n’en reste que des lambeaux relictuels/vestiges de forêts (reliques). Or ces forêts littorales ont un rôle écologique et constituent d’importantes protections contre les cyclones (contre les assauts du vent et les inondations liées à l’onde de tempête/de marée). Elles pourraient éviter bien des victimes de cyclones (Lisan, 2015). La forêt de Tampolo, gérée par l’ESSA-Forêts depuis les années 1990 en partenariat avec les acteurs locaux et régionaux et les communautés locales est l’un des derniers vestiges de la forêt littorale de l’Est de Madagascar (ESSA-Forêts, 2015). La conservation de la biodiversité y est justifiée en raison du paysage hautement représentatif de la forêt littorale orientale. Elle a comme priorité la conservation, le maintien de l’intégrité écologique par la protection et la restauration, et le développement durable par la promotion des pratiques durables. Malheureusement, les actions anthropiques et les catastrophes naturelles menacent la richesse en biodiversité de cet écosystème, et par la même occasion, ses ressources génétiques. Toutefois, les potentialités de l’écosystème en plantes sauvages apparentées aux cultures de rente subsistants dans cette forêt n’ont pas encore été explorées. C’est pourquoi, cette recherche intitulée « Etude des potentialités en espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla, dans la forêt littorale de Tampolo » essaie d’apporter des connaissances sur les potentialités écologiques de ces trois genres. Elle s’insère ainsi dans l’idée de déterminer l’état des lieux actuel par leur quantité, leur qualité, leur utilité, leur répartition et les pressions dans un objectif de gestion durable de ces trois genres. Le présent ouvrage comprend principalement les parties suivantes : après l’introduction, premièrement, la méthodologie dans laquelle les états des connaissances, la présentation du site d’étude et l’explication de la méthode de travail adoptée sont décrits ; deuxièmement, les résultats avec leurs interprétations ; troisièmement, la partie discussions par rapport aux résultats obtenus et la partie recommandation ; et finalement, la conclusion de l’étude.

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Méthodologie

2. METHODOLOGIE 2.1. Problématique et Hypothèses 2.1.1 Problématique La présence de nombreuses formes primitives de la flore malgache actuelle et le fort taux d’endémisme ont été attribués à l’isolement de l’île et à la mise en place avant cet isolement d’un stock ancien qui se serait diversifié par la suite pour donner les espèces actuelles (Koechlin et al., 1974). Malgré la richesse extraordinaire de l’île, la connaissance de cette Flore malgache doit être encore considérée comme fragmentaire (Morat et Lowry, 1993). Loin d’être complète, elle devrait être considérée comme une nécessité préalable à toute recherche fondamentale et appliquée présentant un intérêt économique actuel ou potentiel tel que pour les plantes sauvages apparentées aux cultures. La forêt de Tampolo est riche en biodiversité tant faunistique que floristique. En effet, elle possède des espèces végétales endémiques rares, y compris des espèces ligneuses, des palmiers et des orchidées (ESSA-Forêts, 2015). Qu’en est-il de la biodiversité en espèces sauvages apparentées aux cultures de rentes pour les genres de Coffea, Piper et Vanilla dans cette forêt ? Des recherches et rapports sur la biodiversité ont signalé la présence de plusieurs types de ressources phytogénétiques à l’intérieur des forêts naturelles de Madagascar. Ce sont en l’occurrence des espèces apparentées à des plantes cultivées ou sont des plantes sauvages pour la production alimentaire et la production agricole pouvant être commercialement et/ou socialement importantes parmi lesquelles figurent les PSA aux cultures de rente (FAO, 2017). Toutefois, ces PSA aux cultures de rente aux genres Coffea, Piper et Vanilla n’ont pas encore été explorées dans la forêt de Tampolo et ne sont d’ailleurs pas encore protégées. Selon la FAO en 2017, les PSA sont localement adaptées et sont une source potentielle de gènes et d’allèles en vue d’adapter les cultures en fonction de l’évolution des conditions environnementales (changement climatique, maladies et ravageurs) et des besoins humains. Seulement, selon l’ESSA-Forêts en 2015, la forêt de Tampolo est sujette à différentes perturbations notamment d’origine anthropique et naturelles. En premier lieu, les pressions sont directement liées aux besoins quotidiens de la population locale. Ces pressions se traduisent par les coupes illicites et le braconnage qui sont également favorisées par la proximité de la ville de Fenoarivo Atsinanana et de la Route Nationale 5 (RN 5), avec une demande en croissance continue. La prolifération de certaines espèces dites envahissantes peut également menacer l’intégrité écologique de la forêt. Les cyclones sont des menaces auxquelles la Région d’Analanjirofo, dont Tampolo fait partie, est exposée de manière latente. Alors qu’à Tampolo, la forêt se régénère très lentement et avec peu de succès après les cyclones, ce qui constitue un risque majeur pour l’écologie de la Flore locale (Andriamihaja, 2013). Ainsi, comme toutes les espèces végétales sauvages, les PSA sont de plus en plus exposées à un vaste éventail de menaces qui, si elles ne sont pas gérées correctement pourraient entrainer la disparition de ces espèces. Les forêts de Tampolo dont la NAP (Nouvelle Aire Protégée), font partie des derniers vestiges de forêts très représentatives des forêts littorales naturelles de l’Est qui sont primordialement à conserver. C’est pourquoi, il est important d’étudier cette potentialité en PSA aux cultures de rente, en vue de leur conservation in-situ et leur valorisation durable.

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Méthodologie

Ainsi, la problématique est la suivante : « Comment se présente l’écopotentialité de la forêt de Tampolo en espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres : Coffea, Piper et Vanilla ? ».

De cette problématique générale découlent les questions de recherche suivantes :

✓ Comment se présentent les potentialités de la NAP en espèces sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla ? ✓ Dans quels types d’habitats de la NAP les espèces sauvages apparentées à ces trois genres apparaissent-ils et peuvent-ils se développer ? ✓ En quoi les espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres sus-citées sont-elles utiles aux différents acteurs de la gestion des ressources dans la NAP Tampolo ? ✓ Quelles mesures faudra-t-il préconiser pour la gestion durable des espèces de ces trois genres présentes dans les forêts de Tampolo ?

2.1.2. Hypothèses de recherche Compte tenu de la problématique, les trois hypothèses suivantes ont été avancées :

❖ Les plantes sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla sont présentes dans la forêt littorale de Tampolo et en quantité abondante.

Les plantes sauvages apparentées aux cultures sont présentes dans plusieurs écosystèmes à Madagascar et leur diversité peut varier en fonction du type de végétation. La forêt littorale est une variante édaphique des types de végétations des forêts sempervirentes. Il est alors possible qu’il y ait la présence des plantes sauvages apparentées, plus précisément celles apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla dans la forêt de la NAP Tampolo. Afin de vérifier cette hypothèse, le potentiel de la forêt en espèce cible est défini par la structure physionomique de ces espèces. Cette dernière est déterminée par l’étude de la structure, de la biomasse et de la dynamique dans l’ensemble de la forêt. Pour ce faire, un inventaire a été effectué.

❖ Les quatre types d’écosystèmes de la NAP Tampolo peuvent fournir les conditions nécessaires pour un habitat où ces PSA peuvent se développer.

Les conditions écologiques de l’habitat déterminent l’installation et le développement d’une ou plusieurs espèces. Les 3 genres Coffea, Piper et Vanilla sont ombrophiles et nécessitent des conditions particulières pour leur développement : les lianes ont besoin de tuteur et l’arbuste de plante d’ombrage. Cette hypothèse a menée tout d’abord à l’évaluation de la présence et l’abondance des espèces étudiées dans chaque type d’écosystème de la NAP. Ensuite, les paramètres écobiologiques ont été évalués en incluant une étude de la structure spatiale et la structure totale, et de la régénération. Puis, pour chaque espèce étudiée, les espèces d’ombrage et tuteurs ont été analysées. Puis, un état des lieux des quatre types d’écosystèmes dans les différentes parties du site a été effectué. Cela a permis de comprendre si les types d’écosystèmes sont favorables au développement de ces PSA ainsi qu’à leur répartition. 4

Méthodologie

❖ Les espèces sauvages apparentées aux cultures de rente sont utilisées comme PFL et PFNL par la population locale à Tampolo.

Comme l’Homme fait partie intégrante de l’écosystème, il est nécessaire d’évaluer sa contribution directe ou indirecte à la gestion de cet écosystème et plus particulièrement, dans le cas présent : la gestion des espèces. Certaines espèces peuvent être sollicitées pour une ou plusieurs utilités. Et selon la disponibilité et le besoin qu’elle suscite, une espèce pourrait être menacée directement. Ou sinon, il pourrait y avoir d’autres menaces indirectes d’origine externe sur cette espèce. La vérification de cette hypothèse a été effectuée par l’identification des différents types d’utilisations des espèces sauvages apparentées à ces trois genres, pour évaluer leur valeur socio-économique. Puis, une analyse des valeurs connues et potentielles de ces trois PSA a été effectuée. Ensuite, les effets du facteur anthropique sur les espèces étudiées, dont les menaces d’origine interne ou externe ont été également évaluées afin d’analyser la durabilité de la ressource.

2.1.3. Objectifs Afin de répondre à la problématique et de vérifier les hypothèses, ce mémoire a pour but de contribuer à l’étude des espèces apparentées aux cultures de rente des trois genres (Coffea, Piper et Vanilla) présentes dans la NAP Tampolo.

L’objectif principal de l’étude est donc de comprendre si les conditions écologiques sont réunies pour qu’une diversité en espèces apparentées aux cultures de rente des trois genres puisse s’exprimer à Tampolo et si le contexte socio-économique peut permettre leur pérennité.

Conformément à cet objectif principal, les objectifs spécifiques consistent à :

✓ Identifier et inventorier les espèces apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla ; ✓ Déterminer les conditions de station qui sont favorables au développement et à la répartition de ces espèces apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla ; ✓ Déterminer l’importance socio-économique, l’utilité et les modes de valorisation de ces trois espèces sauvages apparentées ; ✓ Proposer une stratégie de gestion durable des espèces sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla existantes dans la NAP de Tampolo.

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2.2. Etat des connaissances 2.2.1. Terminologies et notions générales Ci-après, quelques notions générales et définitions des mots clés et termes reliés à cette recherche. ❖ Ecopotentialités ou potentiel écologique Le potentiel écologique est relatif à l’écologie du paysage et à la biogéographie. Il se caractérise de manière quantitative et qualitative : 1. Le degré potentiel de biodiversité d’un territoire en fonction de son histoire et de ses structures éco-paysagères ; 2. Le potentiel d’expression de cette biodiversité en fonction de l’état écologique du milieu (c’est- à-dire, les conditions sont-elles réunies pour que cette biodiversité s’exprime ?) ; 3. La valeur de ce territoire au regard de l’écologie du paysage et de l’intérêt écologique de chaque élément du paysage. Les potentialités écologiques d’un espace naturel traduisent l’importance que cet espace est susceptible d’avoir pour la préservation de la biodiversité à l’échelle du territoire considéré (BIOTOPE-GREET Nord – Pas-de-Calais, 2008). La présente étude se conforme au deuxième caractère. ❖ Les plantes sauvages apparentées (PSA) et les végétaux sauvages comestibles Les PSA et les végétaux sauvages comestibles sont des espèces ou des sous-espèces sauvages très proches des cultures qui ont le potentiel d’apporter des caractéristiques bénéfiques aux espèces cultivées ou qui sont récoltées pour l’alimentation humaine ou animale. Elles sont reconnues comme une composante essentielle de la biodiversité de l’agriculture (agrobiodiversité). En général, les PSA et les végétaux sauvages comestibles présentent une diversité génétique, sont localement adaptées et sont une source potentielle de gènes et d’allèles en vue d’adapter les cultures en fonction de l’évolution des conditions environnementales et des besoins humains (FAO, 2017). Le TIRPAA adopte la même définition : ce sont un élément clé des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. ❖ Cultures de rente La culture de rente appelée culture commerciale ou culture d’exportation est définie comme étant les activités agricoles qui peuvent générer des liquidités, souvent destinées à l’exportation, par opposition avec les cultures vivrières, destinées habituellement à la consommation. Les cultures de rente généralement appelées cultures commerciales sont des productions destinées le plus souvent à l’exportation, pratiquement pas consommées par les producteurs et qui fournissent les revenus nécessaires à l’exploitation (Chaléard, 2003). ❖ Ressources génétiques Les ressources génétiques sont traditionnellement définies comme du matériel génétique (allèles) de valeur connue, utilisé pour l’amélioration des plantes ou des animaux, mais le sens a été étendu par la CDB afin d’inclure tout matériel d’origine végétale, animale, microbienne ou autre, contenant des unités fonctionnelles de l’hérédité ayant une valeur effective ou potentielle. Le terme englobe donc à la fois du matériel vivant (par exemple des graines) et du matériel conservé (par exemple des spécimens d’herbier ou de muséum) (Lacroix, 2017). 6

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❖ Valeurs de la biodiversité La biodiversité a une valeur d’usage et une valeur intrinsèque. La valeur d’usage provient des biens et services que nous fournissent les écosystèmes naturels, de la valeur esthétique de la nature et des symboles culturels qu'elle fournit. La valeur intrinsèque de la biodiversité, valeur non pour son utilité mais pour elle-même, est plus subjective. Le Millennium Ecosystem Assessment et des économistes qui se sont lancés dans l'évaluation de la diversité biologique ont défini une typologie de valeurs. Ils distinguent quatre catégories de valeurs : ❖ Les valeurs d'usage : qui supposent une forme ou une autre de consommation de la ressource. La plupart des auteurs distinguent trois sous ensemble dans cette catégorie : ➢ Les valeurs d’usage directe : lorsqu'il y a utilisation des produits, sans transformation, comme dans la chasse, la pêche et la cueillette ➢ Les valeurs productives qui résultent de l'utilisation des ressources dans des cycles de production, comme dans le cas de l'exploitation forestière, de l'extraction de substances à vertu médicale, de la production variétale ➢ Les valeurs récréatives qui supposent une exploitation subjective, sans consommation effective, comme le cas de la promenade. ❖ Les valeurs d'option : liées à la possible exploitation future des ressources ❖ Les valeurs d'existence : liées à la satisfaction et au bien-être que procure l'existence. ❖ Les valeurs écologiques : liées à l'interdépendance entre organismes et au bon fonctionnement des systèmes naturels. (Ribière, 2013)

Figure 1 : Synthèse de la VET de l'écosystème 7

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❖ Forêt littorale La forêt littorale est une formation de la zone côtière se trouvant au bord de la mer (Raolinandrasana, 1993). C’est une variante édaphique de la forêt dense de basse altitude et une transition entre la forêt dense humide de basse altitude et la végétation des plages sableuses (Rajoelison, 2005). Elle se développe soit sur sable, soit sur des cordons dunaires, soit sur sol latéritique, en arrière des plages ou jusqu’au bord de la mer. Elle se trouve en général à une altitude environ de 0 à 100 m à moins de 10 km des côtes sur 2 à 3 km de large. Sur la côte orientale, la forêt littorale s’étend de Sambava (14°2’ S) jusqu’à Taolagnaro (25°S) (Fournier et Sasson. 1983). Elle se présente soit sous la forme d’un peuplement arboré continu coupé de lagunes ou de clairières marécageuses (Iharana à Mahanoro jusqu’à Ambila-Lemaitso), soit sous forme d’îlots forestiers ou de bosquets dans les zones plus dégradées (Mananjary à Taolagnaro). Elle se présente sous forme de bande plus ou moins continue de Soanierana- Ivongo à Mahanoro, puis sous forme de lambeaux de Mananjary à Fort-Dauphin. (Rajoelison, 2005). 2.2.2. Plantes sauvages apparentées 2.2.2.1. Définition Pour établir le degré de parenté avec les plantes cultivées, Maxted et al., en 2006, ont proposé une solution en s'appuyant sur la hiérarchie taxinomique existante. Les parents sauvages sont classés dans des groupes de taxons ainsi définis par rapport à la plante cultivée (Maxted et Kell, 2009) : • 1a : la plante cultivée elle-même, • 3 : même sous-genre, • 1b : même espèce, • 4 : même genre, • 2 : même série ou section, • 5 : même tribu, mais genre différent Ce système de classement suppose que la classification existante du genre contienne une structure infragénérique. Dans ces conditions une « espèce sauvage apparentée à une plante cultivée » peut être définie comme « un taxon végétal sauvage qui a une utilité indirecte dérivée de sa relation génétique relativement étroite, c'est-à-dire appartenant soit aux pools géniques primaire ou secondaire, soit aux groupes de taxons 1 à 4, avec une plante cultivée. » (Maxted et al., 2006).

2.2.2.2. Valeur et utilisation des PSA Les PSA sont des espèces ou des sous-espèces sauvages très proches des cultures qui ont le potentiel d’apporter des caractéristiques bénéfiques aux espèces cultivées ou qui sont récoltées pour l’alimentation humaine ou animale. Le potentiel réel qu’une PSA et/ou un végétal sauvage fournisse une source de gènes en vue d’améliorer les cultures dépend de l’identification de ses gènes utiles. En outre, il est nécessaire de déterminer le lien génétique entre les espèces cultivées et les espèces sauvages qui y sont apparentées. Cette relation est inconnue pour de nombreuses combinaisons PSA × espèces cultivées (FAO, 2017). Dans la pratique, on peut estimer le nombre de PSA et de végétaux sauvages comestibles en partant de l’hypothèse que toute espèce appartenant au même genre qu’une espèce cultivée est une PSA. Sur cette base, le nombre de PSA et de végétaux sauvages comestibles dans le monde est estimé entre 50 000 et 60 000 (FAO, 2009).

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2.2.2.3. Les plantes sauvages apparentées aux cultures de Madagascar Selon Rakotomalala et al., en 2006, la plupart des PSA sont peu ou pas du tout étudiées et sont menacées de disparition à plus ou moins brève échéance selon le cas. Les exemples suivants illustrent l’importance de cette catégorie de végétaux :

➢ Riz : deux espèces sauvages : Oryza longistaminata et Oryza punctata, poussent spontanément dans la zone marécageuse de l’Est, de l’Ouest et du Nord. Ces espèces sont caractérisées par leur résistance au virus RYMV et à la plupart des insectes ravageurs du riz. Elles servent de fourrage spontané aux éleveurs et risque de ce fait de disparaître à moyen terme. ➢ Sorgho : la présence d’une espèce spontanée (Sorghum verticiflorum) est signalée dans le Moyen Ouest. Ses graines contiennent de l’acide cyanhydrique. ➢ Légumineuses : Deux espèces de Vigna sauvages (Vigna vexillata et Vigna angivensis) poussent de façon spontanée à Madagascar et sont résistantes aux insectes de stockage. ➢ Plantes à tubercules : Elles appartiennent à plusieurs familles botaniques : ARACEAE, DISCOREACEAE, NYMPHEACEAE, CONVOLVULACEAE, APONOGETONACEAE ; comme les ignames par exemple avec une trentaine d’espèces de Dioscorea. ➢ Plantes fruitières : une centaine de fruits spontanés. Leur diversité passe des petites baies produites par le Tapia (Uapaca bojeri), des Baobabs (Adansonia spp), Terminalia, Strychnos, Physalis, Cactus ; 3 espèces de bananiers (Musa nana, M. perrieri, M. sapientum), de plusieurs variétés de citronnier dont le ‘citron à gros fruit’ et d’une autre variété d’agrume spontané rustique. ➢ Légumes à feuilles : constituées des espèces des familles des AMARANTACEAE, de COMPOSITAE, de SOLANACEAE et de plusieurs autres qui ne sont connues que par leur nom vernaculaire. ➢ Plantes à épices : « poivrier sauvage » (Tsiperifery, 6 espèces de Piper) résistante à la pourriture du collet peut servir de porte-greffe aux variétés améliorées de poivriers. Plusieurs variétés de piments, de Curcuma, d’Aframomum ; les Canellacées (3 espèces, Cinnamosma fragrans, C. macrocarpa, C. madagascarensis). ➢ Plantes fourragères : les graminées sauvages comme Hyparrhenia rufa, Heteropogon contortus, Cenchrus cilaris. ➢ Plantes à fibre : Raphia farinifera, un palmier à usage multiple qui meurt lors de l’extraction du bourgeon terminal (consommé en tant que légume). Le sisal sauvage sert aussi pour le cordage. ➢ Cultures de rentes et industrielles : poivrier sauvage malgache et 6 variétés de vanillier sauvage (dont Vanilla decaryana, Vanilla madagascariensis, Vanilla montagnaci, Vanilla perrieri). Mais la plus importante des plantes spontanées apparentées aux plantes de rente qui existe encore dans les forêts malgaches demeure les Mascarocoffea, caféiers sauvages rassemblant plus d’une cinquantaine d’espèces botaniques. Ces caféiers sont caractérisés par l’absence de caféine dans les graines de la grande majorité d’entre eux, et par une grande diversité de forme d’adaptation écologique.

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2.2.3. Site d’études ❖ Situation géographique La NAP de Tampolo est située sur la côte orientale de Madagascar, à une dizaine de kilomètres de la ville de Fenoarivo Atsinanana, qui se trouve à 100 km au nord de Toamasina. Elle est localisée dans le District de Fenoarivo Atsinanana, et ses « Fokontany » environnants dépendent des communes d’Ampasina Maningory et d’Andapa II, comme inscrit dans la carte 1. La station se trouve entre 49°24’00’’ et 49°26’30’’ de longitude Est et 17°15’00’’ et 17°17’30’de latitude Sud et à une altitude variant de 0 à 10 m du niveau de la mer. Avec une superficie de 675ha, elle s’étend sur 10 km le long de la côte et sur 2 km de large (ESSA-Forêts, 2017). La NAP de Tampolo est délimitée au Nord par le lac de Tampolo, à l’ouest par l’ancien tracé de la RN5A et au Sud par un layon d’exploitation aménagé à l’époque, et à l’Est par les rivages de l’Océan Indien.

Carte 1 : Localisation de la NAP Tampolo 10

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❖ Cadre administratif En 1959, 675 Ha de la forêt de Tampolo a été classée en périmètre de restauration selon l’arrêté provincial n°281-DSP/FOR. Six ans plus tard, en 1965 une partie plus au Nord près du village d’Andranonampangobe a été déclassée en vue d’approvisionnement en bois d’énergie et de construction. Le 24 Octobre 1990, un protocole de collaboration entre la DEF et l’ESSA mettait cette station forestière sous tutelle directe du Département des Eaux et Forêts comme site de recherches. Entre 2008 à 2013 des arrêtés portant mise en protection temporaire globale des NAP : N°18633/2008/MEFT/MEM ; Nº 52005/2010//MEFT/MEM et N° 9874/2013/MEFT/MEM ont défini la gestion de la forêt. Actuellement, la forêt de Tampolo est classée dans la Catégorie V (Paysage Harmonieux Protégé) du Code des Aires Protégées (Loi 2015-005 du 26 février 2015) du SAPM, en conformité avec la définition donnée par l’IUCN de « Aire protégée gérée principalement dans le but d’assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives, et où les interactions harmonieuses Homme/Nature contribuent à maintenir la biodiversité ». Le mode gestion de la nouvelle AP est une convention décennale de collaboration entre l’ESSA et la Direction Interrégionale de l’Environnement et des Forêts (actuellement Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable - DREDD) portant délégation de gestion de la forêt de Tampolo à l’ESSA.

❖ Climat La figure 2 illustre les variations climatiques du Fokontany Ambahavala (Tanambao Tampolo) entre 2005 à 2015 selon le modèle de Walter et Lieth.

Figure 2 : Courbe ombrothermique de la station de Tampolo (Source : Climate-Data.org)

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- Précipitations La précipitation moyenne annuelle est de 2793 mm. Ces précipitations se répartissent tous les mois de l’année. Le mois le plus sec est le mois d’octobre avec une précipitation de 96 mm et le mois le plus humide est le mois de Février avec une précipitation de 397 mm. - Température La température moyenne annuelle est de 23,8°C. La température ne varie pas fortement au cours de l’année, l’amplitude thermique annuelle oscille entre 7 et 9°C. Le mois le plus chaud de l'année est celui de Janvier avec une température moyenne de 26,4°C et le mois de Juillet est le plus froid avec 20,8°C. - Vent La station est dominée par l’alizée qui souffle toute l’année suivant la direction Sud-Est.

Ainsi, le climat de la zone de Tampolo est de type perhumide chaud (af) selon la classification de Köppen Greiger en 1990.

❖ Pédologie Les sols de la forêt de Tampolo sont généralement de nature sableuse et acide, avec des pH variants entre 3,7 et 4,6 ; et sont pauvres en matière organique (Ratsirarson et Goodman, 1998). Cette pédologie explique une diversité spécifique de la structure de la végétation. D’après Jehanno en 2011, quatre types de sols sont distingués de l’intérieur des terres vers la mer : • Sols peu évolués à nappes phréatiques profondes • Sols podzoliques dans les bas-fonds • Sols hydromorphes tourbeux dans les parties marécageuses • Sols pseudopodzols de nappes constituées par des dépôts de sable en zones temporairement inondés. ❖ Hydrographie et géomorphologie Le réseau des eaux douces autour de la forêt de Tampolo est constitué du lac d’eau douce de Tampolo (120 ha), du petit lac de Marofototra (1ha) et un réseau de petits ruisseaux au débit variable mais toujours important selon les saisons à l’intérieur de la forêt. Le lac et la forêt de Tampolo constituent un réservoir d’eau douce qui alimente les marécages de bas-fonds et les marais aux alentours (Rajoelison, 1997). Le relief de la forêt de Tampolo est caractérisé par l’alternance de bas-fonds et de sommets ne dépassant pas 10 m d’altitude (Rajoelison, 1997). Il est représenté par la figure 2.

Figure 3 : Profil topographique et hydrographique de la forêt de Tampolo (Source : Rajoelison, 1997)

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❖ Flore À la suite de l’inventaire biologique réalisé en 1998, parmi les 160 espèces de palmiers endémiques de Madagascar, 11 espèces sont recensées dans la forêt de Tampolo (Ratsirarson, 1998). La sous-famille de Dypsidinaea est la plus dominante au sein de la forêt et plus particulièrement Dypsis arenarum est 1'espèce de palmier la plus abondante dans la forêt de Tampolo (Ratsirarson et Goodman, 1998). Les palmiers sont toujours présents dans tout l’ensemble de la forêt. La forêt de Tampolo est un vestige de la forêt littorale orientale de Madagascar avec ses quatre sous-types : la forêt temporairement inondée, la forêt littorale, la forêt d’enrichissement et la forêt des marécages. Tampolo est riche en essences endémiques rares, y compris des espèces ligneuses et des palmiers. Elle dénombre 400 espèces ligneuses, 11 espèces de palmiers (Ratsirarson et Goodman, 1998, Ratsirarson et Goodman, 2005).

❖ Faune La forêt de Tampolo abrite un nombre important d’espèces animales : chez les mammifères 7 espèces de lémuriens (2 diurnes et 5 nocturnes) et 5 espèces de Chiroptères ; l’herpétofaune dénombre 56 espèces de reptiles et d’amphibiens (20 espèces pour les amphibiens et 36 pour les reptiles) ; 64 espèces d’oiseaux pour l’avifaune dont Lophotibis cristata et diverses espèces du genre Coua ; 90 espèces de fourmis réparties en 27 genres et une espèce de Scorpion. (Ratsirarson & Goodman, 2005).

❖ Milieu humain La zone périphérique de Tampolo compte principalement 4 Fokontany : Tanambao-Tampolo appartenant à la commune d’Ampasina-Maningory avec 1900 habitants ; Rantolava appartenant également à la commune d’Ampasina –Manigory et compte 1800 habitants ; Takobola appartenant à la Commune d’Ambodimanga II, avec 1300 habitants ; Andapa II appartenant à la commune d’Ambodimanga II, avec 700 habitants (ESSA-Forêts, 2015). La population se compose essentiellement de Betsimisaraka du Nord, avec quelques immigrants de diverses origines : Antemoro, Betsileo et Merina. Selon les estimations, le bilan migratoire est négatif, car le nombre d’immigrants (Merina et Betsileo installés pour le commerce) est inférieur aux départs des jeunes vers Fenoarivo Atsinanana et Toamasina pour poursuivre les études ou rechercher du travail (ESSA-Forêts, 2017). La hiérarchie sociale est marquée par l’autorité traditionnelle représentée par les Tangalamena et les Mpiambinjiny et l’autorité administrative (Radosy, 2010). Sur le plan économique, l’agriculture constitue l’activité prédominante des communautés qui entourent la NAP de Tampolo. La riziculture pluviale sur versants et la riziculture sur bas-fonds constituent la principale activité agricole des paysans des environs de Tampolo (ESSA-Forêts, 2015). Les cultures de rente sont d’importantes génératrices de revenus pour les villageois. L’élevage bovin, l’apiculture et l’aviculture sont les principaux systèmes d’élevage des habitants, leur servant de thésaurisation. Les femmes pratiquent la vannerie (nattes, nasses, chapeaux) pour l’usage domestique à partir de Pandanus et de Lepironia collectées dans la forêt. Les petites unités de transformation du girofle produisent de l’huile essentielle et d’autres fabriquent de l’alcool traditionnel à partir de la canne à sucre (rhum local, « betsabetsa »). Et la chasse est une activité marginale et occasionnelle (petits mammifères et oiseaux). 13

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2.3. Méthodes Comme dans tout projet de recherche, il a été préalablement nécessaire d’effectuer une étude bibliographique pour constituer une première base de données à propos du thème de la recherche. Ce sont en l’occurrence les données sur le milieu d’étude, c’est-à-dire la NAP Tampolo et ses alentours, ainsi que le thème de recherche, c’est-à-dire les espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées ou encore PSA. Ensuite, les méthodes qui suivent ont été utilisées.

2.3.1. Cartographie La cartographie a pour but de localiser et de délimiter la zone d’étude. En premier lieu, sur la base de la bibliographie, des cartes existantes ont été rassemblées. En second lieu, la cartographie a servi pour définir et fixer les dispositifs d’inventaires et pour aboutir aux cartes de la distribution et de la localisation des placettes d’échantillonnage. En principe, elle consiste à localiser sur une carte existante les zones de relevés des coordonnées GPS, pour localiser les placettes d’échantillonnage en utilisant le logiciel QGIS (« Quantum Geographic Information System »).

2.3.2. Observations L’observation directe avait pour objectif de compléter et de vérifier les informations acquises lors de l’étude bibliographiques et de localiser les zones où a été effectué le choix des placettes d’inventaires. Elle a consisté en une prospection du site et à un aperçu général du terrain afin de fixer la méthode la plus adaptée à l’étude sur terrain. Pour la présente étude, l’observation permet aussi de recouper les informations issues des enquêtes. L’observation a également permis de mieux comprendre le comportement des personnes vis-à-vis des ressources forestières (les possibles infractions et délits liés à la forêt).

2.3.3. Enquêtes Les enquêtes et entretiens avaient pour but de collecter les informations sur les connaissances locales, les utilisations et les valeurs accordées aux espèces étudiées. Ces enquêtes ont été axées sur le prélèvement des ressources végétales dans la réserve, les lieux de collecte, les types de produits collectés et leurs utilisations. La méthode utilisée a été l’enquête informelle semi-directive qui consiste à collecter des informations à travers les dialogues ou les entretiens effectués dans des endroits non prédéfinis à l’aide d’un guide d’enquête ou questionnaire. Lors des enquêtes, 42 individus choisis aléatoirement dans les 4 « fokontany » : Tanambao-Tampolo, Rantolava, Takobola et Andapa II, ont été interrogés. Les informations recueillies étaient : les caractéristiques des activités de l’enquêté, ses relations avec l’environnement, sa perception de la forêt, les valeurs qu’il attribue à la forêt. Et concernant les espèces cible de l’étude, les informations recherchées étaient : les PSA existantes dans la forêt littorale, les usages, l’utilité, la quantité et la fréquence de collectes aux alentours et dans la station forestière de Tampolo. Des entretiens ont été également effectués auprès des autorités locales (chefs fokontany), des guides locaux et le personnel des projets partenaires (AVERTEM) et des présidents des VOI.

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2.3.4. Inventaire forestier Le but de l’inventaire a été de déterminer les potentialités écologiques de la forêt de Tampolo en espèces sauvages apparentées aux trois genres Coffea, Piper et Vanilla. Le principe de l’inventaire est défini par l’installation des placettes ainsi que des mesures qui sont définis par les points suivants. ❖ Localisation des placettes d’inventaires et méthode d’échantillonnage : Les sites d’étude ont été localisés avec l’appui de la carte de zonage de la NAP et à l’aide des guides pour leur connaissance du milieu. Le type d’échantillonnage utilisé était un échantillonnage systématique étant donné qu’il s’agissait de trois espèces à inventorier. Le choix de la localisation des placettes d’inventaires a été basé en partie à partir des observations, en fonction de la rencontre d’au moins un des espèces cibles, sans tenir compte de leur abondance lors des descentes préliminaires effectuées les deux premiers jours sur terrain. Ensuite, la carte de zonage a permis de fixer ce choix en fonction des quatre types d’écosystèmes de la NAP qui sont la forêt d’enrichissement, la forêt littorale, la formation marécageuse et la forêt temporairement inondée pour avoir le plus de représentativité de la forêt. C’est pourquoi, au final, certaines placettes étudiées ne présentaient aucune des trois espèces.

Carte 2 : Localisation des placettes d'inventaire

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❖ Dispositif d’inventaire : Dans cette végétation de type littorale, nous avons défini comme unité d’échantillonnage une placette circulaire. La surface à échantillonner doit être au moins égale à l’aire minimale qui est « la surface sur laquelle la quasi-totalité des espèces de la communauté végétale sont représentées » (Gounot, 1969). Lamprecht, en 1989, défini l’aire minimale à 1 Ha (10 000 m2) pour assurer la représentativité des résultats. Ainsi, les dispositifs d’inventaires étaient 32 placettes circulaires de rayon (R) égal à 10 m.

Figure 4 : Dispositif d'inventaire

❖ Les paramètres relevés : Pour les tuteurs et ombrages, l’étude d’habitat et l’étude de la régénération, les paramètres considérés sont inscrits dans les tableaux 16, 17 et 18 en annexe 2. Pour les espèces cibles de l’étude, les paramètres qui ont été relevés pour l’étude de la population de chaque espèce sont inscrits dans le Tableau 1. Tableau 1 : Paramètres relevés pour les espèces étudiées

PSA au genres d h l Forme biologique Coffea + + 0 Arbuste Piper 0 0 + Liane Vanilla 0 0 + Liane d : diamètre ; h :hauteur ; l : longueur des lianes Il est à préciser que : - Le nom de l’espèce a été relevé à partir du nom vernaculaire des espèces, étant donné que ce sont les guides qui ont contribué à leur identification. - L’état sanitaire de l’arbre est défini comme suit : ligneux sans défaut visible indiqué par l’index PHF ; ligneux ébranché ; ligneux brûlé (présence de trous ou crevasses dans le bois) ; ligneux semi-morts ou avec cime plus ou moins desséchée et ligneux mort sur pied ;

- Le diamètre relevé est le diamètre à 1,30 m (D1,30). - La régénération a été défini comme étant les individus de moins de 2 m de hauteur sauf pour les arbustes qui est de moins de 1 m de hauteur. - Les relevés des régénérations ont été effectués sur le quart (1/4) Nord-Est de chaque placette circulaire. - La date, le numéro de la parcelle, la pente, les coordonnées géographiques, ont été également relevés pour chaque placette d’inventaire étudiée. - Des observations sur la station ont été effectuées. Ces observations ont porté généralement sur l’état de dégradation de la placette et de la cause de cette dégradation. 16

Méthodologie

2.3.5. Traitement et analyse des données 2.3.5.1. Données cartographiques La cartographie a permis de déterminer l’occurrence, c’est-à-dire la localisation des espèces sur la carte de zonage de la NAP. Les types d’habitats et les zones propices à la présence et au développement de ces espèces ont été ainsi identifiés.

2.3.5.2. Données d’observation Les données issues des différentes observations ont été compilées afin d’en tirer une conclusion sur les perceptions des personnes et les valeurs sociales. Ces données ont été également utilisées pour soutenir et compléter les investigations bibliographiques et pour faciliter les interprétations des résultats. Également, elles ont été nécessaires pour la vérification et la discussion sur les hypothèses.

2.3.5.3. Données d’enquêtes Lorsqu'il s'agit de situer l'importance d'une espèce donnée par rapport aux autres, le simple inventaire des diverses utilisations reste insuffisant. La Valeur d'Usage (VU) de Phillips et Gentry (1993) modifié par Rossato et al. (1999) est un indice ethnobotanique qui serait le plus objectif pour évaluer l’importance d’une plante dans une communauté. La valeur d’usage est une manière d’exprimer l’importance relative de chaque espèce pour la population dans les services d’approvisionnement (Ngom et al., 2014). La valeur d’usage d'une espèce donnée, au sein d'une catégorie d'usage donnée, est définie par son score moyen d’utilisation au sein de cette catégorie d'usage. Celui-ci varie de 0 à 3. Les espèces qui obtiennent les plus grandes valeurs d'usage, sont très importantes, très recherchées par les populations (Albuquerqueu et al, 2014).

퐼푛 푉푈 = ∑ 푈𝑖/푛 (Équation 1) 푖=1

Ui : nombre d’usage mentionné par un informateur

n : nombre total d’informateurs interviewés

2.3.5.4. Données d’inventaires A partir des données récoltées, le traitement a été effectué comme suit : ➢ Analyse structurale Cette analyse a pour but d’étudier la structure floristique, la structure spatiale et la structure totale des populations des trois espèces cibles afin d’obtenir leurs caractéristiques et leurs potentiels écologique dans la NAP de Tampolo. Cette analyse est ainsi effectuée sur l’ensemble des données de l’inventaire.

❖ Structure floristique L’analyse de la structure floristique peut être appréciée à l’aide de la composition floristique, la richesse floristique et la diversité floristique. Cette étude se focalise sur la diversité en PSA aux cultures de rente.

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Méthodologie

La composition floristique : il s’agit de la liste floristique obtenue à partir de l’inventaire, c’est-à-dire la liste des espèces, des genres, des familles et les types biologiques présentes dans l’échantillon. Il a été ressorti la composition floristique relative aux trois types de données d’inventaire obtenues (tuteurs et ombrage/espèces étudiées/habitat). La richesse floristique : il s’agit du nombre total d’espèces sur la surface étudiée.

❖ Structure spatiale : L’analyse de la structure spatiale comprend l’analyse horizontale et l’analyse verticale.

Analyse horizontale : elle est exprimée par l’abondance, la dominance et la contenance. Les formules sont les suivantes : • L’abondance exprime le nombre de tiges à l’hectare (en pourcent %). Ce paramètre est un indicateur de la disponibilité du taxon dans un milieu donné (ROSELT/OSS, 2004).

푁𝑖 퐴 = ( ) (Équation 2) 푆

Ni : nombre de tige pour une espèce

S : Surface • La dominance est exprimée par la surface terrière G : recouvrement basal représenté par la surface occupée par les parties aériennes des individus des espèces à hauteur de poitrine ou à 1,30 m (Gounot, 1969).

퐺𝑖 = 휋/4 푑𝑖2 (Équation 3)

Gi : Surface terrière d’un individu de l’espèce i

di : D1.30 d’un individu de l’espèce i (m).

La surface terrière G de l’ensemble représente la surface occupée par tous les individus dans un peuplement, elle est exprimée par la formule : 퐺 = 훴 퐺𝑖 .

• La contenance est exprimée par le volume V : elle est estimée par la somme des volumes des individus dans la parcelle.

푛 푉 = ∑ 0,53 ∗ 𝑔𝑖 ∗ ℎ𝑖 (Équation 4) 푖=1

0,53 : coefficient de forme Gi : surface terrière d’un arbre (m²) hi : hauteur totale d’un individu (m)

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Méthodologie

L’analyse verticale : elle est exprimée par l’index PHF, le degré de couverture, la répartition des tiges par classe de hauteur ainsi que le tempérament des espèces. • L’index PHF qualifie l’état des arbres. Il est exprimé par 3 chiffres dont la centaine détermine la position du houppier (P), la dizaine détermine la forme du houppier (H) et l’unité détermine la forme du fût (F). Les notes varient de 111 qui est meilleur à 556. • Le degré de couverture indique la surface occupée par le houppier par rapport à la surface totale.

푛 휋 ∗ 퐷𝑖푥 ∗ 퐷𝑖푦 ∑푖=1 (Équation 5) 퐷퐶 = 4 푁

Dix,iy : diamètres (Xh et Yh) des houppiers N : Surface totale • Répartition des tiges par classe de hauteur : elle a été effectuée pour l’espèce apparentée au genre Coffea, car c’est un arbuste. Elle donne la stratification de la population. • Tempérament des espèces : l’étude en tiendra compte pour les espèces cibles et leurs tuteurs. Les espèces qui supportent l’ombre pour germer et se développer sont les essences à tempérament sciaphiles ou essences sylvestres. Les essences à tempérament héliophiles nécessitent une certaine quantité de lumière pour se développer. Le tempérament peut être déterminé soit par la position sociale d’une essence dans un peuplement, expliqué soit par la distribution du nombre de tiges de l’espèce par classes de diamètre obtenu par le tableau d’inventaire, soit par le paramètre P de l’index PHF. Selon Rabezanahary (2011), la valeur de l’intensité de l’insolation varie suivant la valeur du paramètre P :

Tableau 2 : Valeur de P et intensité d'insolation

Valeurs de P Intensité de l’insolation 500 Très faible 400 Faible 300 Moyenne 200 Forte 100 Très forte

❖ Structure totale

L’analyse de la structure totale a permis de déterminer la distribution du nombre de tiges suivant les classes de diamètre avec toutes les espèces et tous les types biologiques réunies (Rollet, 1979). Elle renseigne sur la variabilité du nombre de tiges d’une classe à l’autre. La courbe de structure totale obtenue permet d’apprécier le passé et l’actuel du peuplement étudié pour préfigurer son évolution pour les 4 types de forêts.

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Méthodologie

➢ Analyse des espèces cibles Suite à l’analyse structurale des espèces cibles dans l’ensemble de la NAP, les caractéristiques floristiques des trois espèces en fonction des 4 types de formations ont également été analysés. L’indice de raréfaction (Ri) ou « species rarity-weight richness » de Géhu et Géhu (1980) est un indice qui a permis également de déterminer l’abondance et la rareté d’une espèce végétale. Il a été utilisé pour déterminer le statut des espèces cibles. 푛𝑖 푅𝑖 = (1 − ) ∗ 100 (Équation 6) 푁 Ni : nombre de placettes où l'espèce i est retrouvée N : nombre total de placettes posées Les espèces avec Ri supérieur à 80% sont considérées comme rares dans le milieu. Si Ri est entre 50% et 80%, les espèces sont dites préférentielles et abondantes dans le milieu. Ri inférieur ou égal à 50% est caractéristique d’une espèce très fréquente et très abondante dans le milieu (espèces très préférentielles). Ri de l00% signifie que la présence de l'espèce n'a été observée nulle part dans le milieu étudié, et que cette dernière est très rare dans le milieu.

➢ Analyse de la régénération L’étude de la régénération naturelle permet d’évaluer le potentiel de remplacement et d’identifier les différents facteurs pouvant avoir un effet sur la dynamique des espèces. Son analyse est basée sur la connaissance du taux de régénération et de la structure de la population. Selon l’échelle de Rothe (1964), le taux de régénération (TR %) a permis de juger la capacité de régénération d’une espèce :

푛 푇푅 = ∗ 100 (Équation 7) 푁

n : nombre d’individus régénérés TR ≥ 70%, régénération bonne N : nombre d’individus semenciers 70 >TR >50%, régénération moyenne

TR ≤ 50%, régénération mauvaise

➢ Analyse comparative Les données brutes ont été condensées pour être ensuite transformées sous forme de graphique à l’aide du logiciel Excel de la suite Microsoft Office 2019. Les analyses statistiques ont été effectuées sur Xlstat. Les analyses statistiques ont permis de déterminer la valeur des abondances des trois espèces et leur différence au seuil de signification alpha égale à 0,05. Ensuite, des tests ont également été effectués afin de déterminer si les abondances varient en fonction du type de formation. Puis, pour le cas de la PSA au genre Coffea, car c’est un arbuste, les tests ont consisté à savoir si les différentes caractéristiques structurales de l’espèce sont significatives en fonction du type de formation. Ces tests de comparaisons ont été effectués à partir du test de comparaison de k proportions pour les échantillons avec une distribution normale et le test de Kruskal wallis pour ceux avec une distribution qui ne suivent pas la loi normale. Pour l’analyse des tuteurs des deux espèces de lianes, la statistique descriptive a été utilisée.

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Méthodologie

Figure 5 : Démarche des tests statistiques

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Méthodologie

2.4. Cadre opératoire Tableau 3 : Cadre opératoire

Résultats Problématique Hypothèses Indicateurs Méthodes Objectifs attendus

Les plantes sauvages Identifier, apparentées aux Degré potentiel de inventorier genres Coffea, Observations la biodiversité quantitativement Potentiel des Piper et Vanilla sur le terrain Taux de raréfaction et qualitativement PSA aux trois sont présentes Inventaire Taux de les PSA aux genres dans la forêt floristique régénération genres Coffea, littorale de Piper et Vanilla Tampolo et en quantité abondante

Comment se Les quatre types présente d’écosystèmes de Présence absence l’écopotentialité Identifier et la NAP Tampolo Structure Répartition/ de la forêt de Observations caractériser les peuvent fournir les Régénération occurrence Tampolo en sur le terrain types d’habitats conditions Fréquence des Corrélation espèces Inventaire favorables à leur nécessaires pour tuteurs et ombrages abondance et sauvages floristique développement un habitat où ces dans les 4 types type d’habitat apparentées aux dans la forêt PSA peuvent se d’écosystèmes cultures de développer rente des genres Coffea, Piper et Vanilla ? Déterminer Les espèces l’importance et sauvages Observations l’utilisation des Utilisations et apparentées aux sur le terrain espèces étudiées Taux de menaces sur les cultures de rente Enquêtes et par rapport aux régénération PSA aux sont utilisées entretiens autres espèces Taux de raréfaction cultures de comme PFL et avec la cibles de Valeur d’usage rente des 3 PFNL par la population conservation genres population locale à locale Identifier les Tampolo menaces et pressions

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Méthodologie

2.5. Démarche méthodologique

Elaboration du plan de recherche

Enquête : Inventaire forestier : Valeurs socio-économiques Etat des lieux des espèces étudiées et de la Historique forêt

Connaissances locales et traditionnelles

Traitement et analyse des données

Analyse structurale Analyse des espèces cibles Analyse socio-économique Analyse de la régénération

ETUDE ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE Potentialité en ces 3 espèces et conditions de station favorables à leur développement

Bilan potentialité/utilisation

Recommandations pour la gestion durable des espèces de ces 3 espèces

Figure 6 : Démarche méthodologique adoptée

23

Résultats

3. RESULTATS 3.1. Potentialités de la forêt littorale en PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla L’écopotentialité en PSA de la forêt littorale de Tampolo, en l’occurrence la Nouvelle Aire Protégée, peut être caractérisée par le degré potentiel de la biodiversité pour les espèces apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla sauvages. Ce degré potentiel est exprimé par les structures floristique et spatiale de ces espèces.

3.1.1. Structure floristique ❖ Les espèces cibles Les espèces cibles ont été définies comme étant les PSA aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla. L’inventaire forestier dans la NAP a abouti à l’identification de trois espèces sauvages apparentées aux trois genres de culture de rente, parmi les 127 espèces réparties dans 100 genres et 52 familles estimés à partir de l’échantillonnage (Annexe 5). Ces trois (3) taxons font ainsi l’objet de cette étude. Ces PSA sont apparentées chacune à un genre parmi Coffea, Piper et Vanilla et sont ainsi réparties en 3 familles (Tableaux 4 et 5). Dans la forêt littorale de Tampolo, les trois taxons sont présentés par les photos 1, 2 et 3. Tableau 4 : Espèces de PSA rencontrées à Tampolo

PSA aux genres Coffea Piper Vanilla Espèce Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii Auteur A.Rich. ex DC. Miq. C. DC. H.Perrier Famille PIPERACEAE ORCHIDACEAE

❖ Systématique des taxons : Tableau 5 : Classification des trois taxons

Taxons Chapelieria madgascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii Règne VEGETAL Embranchement ANGIOSPERMES Classe DICOTYLEDONES LILIOPSIDA

Ordre PIPERALES ORCHIDALES Famille RUBIACEAE PIPERACEAE ORCHIDEACEAE Genre Chapelieria Piper Vanilla

Espèce Chapelieria madgascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii

Noms Tsiperifery, Lavany ala vernaculaire et Kafeala, Kafe ala, Faux café voantsiperifery, poivre

communs sauvage de Madagascar

24

Résultats

❖ Présentation des trois taxons dans la forêt littorale Chapelieria madgascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii

Photo 1 : Arbuste de Chapelieria Photo 2 : Liane de Piper borbonense Photo 3 : Liane de Vanilla francoisii madagascariensis en fruit

3.1.2. Structure spatiale La structure spatiale décrit la population de chaque espèce à partir des paramètres : abondance, dominance et contenance. Ces valeurs sont représentées en valeur absolue, c’est-à-dire ramenées à l’hectare pour représenter l’ensemble de la forêt. Pour le cas des deux lianes, il n’a été pris en compte que les abondances et les longueurs moyennes de celles-ci.

❖ Abondance Tableau 6 : Abondance des trois espèces dans la NAP

Espèces Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii Abondance (tiges/Ha) 147 35 28 p-value < 0,0001 Degré de signification S

S : différence significative Tiges/Ha : nombre de tiges à l’Hectare L’étude de l’abondance des trois espèces dans l’ensemble de la forêt a permis d’inventorier 147 individus de l’espèce Chapelieria madagascariensis, 35 individus des lianes de Piper borbonense et 28 individus des lianes de Vanilla francoisii. L’abondance des trois espèces sont faibles par rapport aux 4 298 individus, tous types confondus, qui ont été inventoriés. 25

Résultats

Les deux espèces Piper borbonense et Vanilla francoisii ne sont ni connues ni utilisées. Ces espèces n’ont pas fait l’objet d’enrichissement et aucune mesure n’a encore été prise à leur égard. De plus, les lieux d’inventaire ont démontré de fortes pressions sur leur habitat et une faible résilience face aux pressions. Chapelieria madagascariensis montre une densité plus élevée car les zones où cette espèce a été rencontrée sont plus vastes que les zones où l’on rencontre les deux espèces de liane. Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha égale à 0,05, on en conclu que ces valeurs de l’abondance absolue sont significativement différentes. Mais, le test bilatéral a montré que les deux espèces Piper borbonense et Vanilla francoisii ne présentent pas de différence significative au niveau de leur abondance avec p-value égale à 0,2517.

❖ Structure de l’espèce Chapelieria madagascariensis ➢ Dominance et contenance Chapelieria madagascariensis présente une dominance de 0,14 m2/Ha et une contenance de 0,572 m3/Ha. Sa surface terrière donne une idée de sa part sur le degré de remplissage du peuplement de l’ensemble de la forêt qui est de 87,91 m2/Ha. Mais, l’espèce n’est pas une espèce représentative de la forêt.

➢ Hauteur et diamètre moyens La majeure partie de la surface de la forêt littorale est recouverte de végétation de faible diamètre, en moyenne 5 cm et une hauteur moyenne de 4,8 m. Chapelieria madgascariensis présente des individus de 2,9 cm de diamètre en moyenne et 3,3 m de hauteur moyenne. Ce sont donc des tiges de petites tailles. Cela vient aussi du fait que ce sont des arbustes.

➢ Index PHF Le PHF moyen des individus de la population de Chapelieria madagascariensis est de 233. Cette valeur indique un état très moyen des arbustes. • La position du houppier (P) égale à 200 indique des houppiers partiellement couverts. Ainsi, cette espèce n’est pas une espèce d’ombre. • La forme du houppier (H) égale à 30 désigne un houppier de forme asymétrique. La projection du houppier et la masse foliaire de ces arbustes montrent une capacité d’accroissement faible. • La forme du fût (F) égale à 3 montre un fût partiellement droit, c’est-à-dire que le port de l’arbuste n’est pas bien droit. En effet, la majorité des individus inventoriés ne présentaient un port droit que lorsqu’ils atteignaient un certain diamètre en grandissant. ➢ Degré de couverture Parallèlement aux valeurs indiquées par les indicateurs précédants, le degré de couverture de l’ensemble de la population de Chapelieria madagascariensis est faible, de l’ordre de 0,018. Cela veut dire que la surface totale occupée par les houppiers de l’ensemble de la population de cette espèce est de 184 m2.

26

Résultats

➢ Stratification de la population de l’espèce

[6-7[ [5-6[ [4-5[ [3-4[

[2-3[ Classes des hauteursdes Classes 0 10 20 30 40 50 Nombre de tiges

Figure 7 : Structure des hauteurs de l’espèce C. madagascariensis

La stratification de la population de Chapelieria madagascariensis dans la forêt, à partir de la répartition des tiges par classe de hauteur, indique deux strates distinctes : entre 2 à 5 m qui constituent la majorité de la population et celle entre 5 à 7 m. Moins nombreuses, la strate des individus de hauteurs comprises entre 5 et 7 m représente les individus exploitables.

❖ Indice de raréfaction des espèces cibles

Tableau 7 : Indice de raréfaction (Ri) des trois espèces

Espèces Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii Ni 22 2 7 Ri (%) 67,5 93,75 78,12 Statut Préférentielle et abondante Très rare Préférentielle

Ni : nombre de placettes où l’espèce i est retrouvée ; Ri : indice de raréfaction L’étude de la raréfaction des espèces cibles montre que ces trois espèces ne sont pas des espèces très abondantes dans la forêt de Tampolo. Pour le cas de Chapelieria madagascariensis, l’indice de raréfaction est compris entre 50% et 80%. Ce qui signifie que cette espèce est préférentielle et abondante dans le milieu. Piper borbonense présente un indice de raréfaction de 93,75% qui est très supérieur à 80%. Cette valeur indique que cette espèce est très rare dans la forêt de Tampolo et aussi parmi les trois espèces étudiées. Pour Vanilla francoisii, l’indice de raréfaction a une valeur proche de 80%. Mais, elle est encore comprise entre 50% et 80%. Ce qui signifie que de même que Chapelieria madagascariensis, Vanilla francoisii est une espèce préférentielle et abondante dans l’ensemble de la NAP. Les indices de raréfaction obtenus par les trois espèces sont toutes supérieurs à 50%. Ce ne sont pas des espèces ni très fréquentes ni très abondantes. Ce sont des espèces plutôt très préférentielles.

Ainsi, trois espèces apparentées aux genres de culture de rente ont été observées dans la NAP de Tampolo. Ces trois espèces sont Chapelieria madagascariensis, Piper borbonense et Vanilla francoisii. Et ces trois espèces ne sont pas abondantes et se raréfient de plus en plus. 27

Résultats

3.2. Etat écologique des habitats des espèces cibles

La forêt de Tampolo, en l’occurrence la NAP est composée de quatre (4) types d’écosystèmes : • La forêt littorale : qui reflète l’authentique forêt dense humide sempervirente. Elle constitue la partie la plus vaste de la forêt. • La forêt temporairement inondée : qui se situe près de la mer. • La forêt d’enrichissement : enrichie en espèces exotiques (Eucalyptus robusta et Aucoumea klaineana) ou autochtones (Intsia bijuga et Canarium madagascariensis). • La forêt de marécage : dominée par des peuplements de Pandanus sp. et d’autres peuplements aquatiques. C’est la partie la moins représentée dans la station forestière.

3.2.1. Présence absence des trois espèces La répartition des espèces cibles dans les différents types écosystèmes de la NAP de Tampolo est très variables, aussi bien du point de vue absence-présence que du point de vue nombre de tiges à l’hectare.

Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii

0 0 4 3 3 21 26 13 9

79 31 3

Forêt d’enrichissement Formation marécageuse Forêt littorale Forêt temporairement inondée

Figure 8 : Présence absence des 3 espèces étudiées dans les 4 types de formations

La figure 8 présente la quantité des individus des trois espèces dans les différents types d’écosystèmes. L’étude de la présence des trois espèces cibles dans les 4 types de formations de la NAP de Tampolo montre que les deux espèces Vanilla francoisii et Chapelieria madagascariensis sont présentes dans les 4 types de formations de Tampolo. Alors que l’espèce Piper borbonense n’a pas été rencontrée à l’intérieur des forêts d’enrichissement et temporairement inondée. Cette absence peut être liée à une condition à laquelle l’espèce n’est pas adaptée. En effet, dans la forêt littorale de Tampolo, Piper borbonense n’a été retrouvée que sur deux placettes d’échantillonnage situé à 10 m d’altitude et plus éloignée de la mer. L’une des deux placettes est située dans une formation de type marécageuse, où l’espèce n’est pas abondante. Et l’autre placette est située dans une partie de la forêt littorale, dans un écosystème particulier sur une crête de versant Est, défini par une ambiance forestière humide avec beaucoup d’ombre, d’humidité et de la chaleur. 28

Résultats

L’espèce Vanilla francoisii a été présente dans les 4 types d’écosystème, mais avec une faible densité. La présence dans les 4 types d’écosystèmes explique une tolérance moyenne aux conditions climatiques de Tampolo et aux diverses menaces comme le passage des êtres humains et les chutes d’arbres lors des coupes illicites. En effet, dans plusieurs placettes avec des trouées datant de plusieurs années, certains individus ont été capable de se régénérer. Mais, dans des trouées plus récentes, aucun individu n’a pu être rencontré. L’espèce Vanilla francoisii a été retrouvée majoritairement dans la forêt temporairement inondée. Cette préférence s’explique en raison du microclimat spécifique à ce type de formation qui est chaud et humide, avec beaucoup d’humidité la saison des pluies. Pour le cas de Chapelieria madgascariensis, elle est présente dans tous les types d’écosystèmes de la NAP de Tampolo. Mais la formation marécageuse présente une densité plus faible de cette espèce. Dans la forêt littorale, les régénérations se développent bien dans les trouées et les bordures des parcelles. Les individus de grande taille se trouvent le plus souvent à l’intérieur des parcelles où ils possèdent un fût plus ou moins droit. L’abondance en bordure et dans les trouées s’explique par le fait que cette espèce peut supporter la chaleur, la lumière, l’humidité et la proximité de la mer. Mais, pour avoir une meilleure qualité de son fut, les zones plus ombragées sont des meilleurs habitats pour cette espèce.

Tableau 8 : Abondance des espèces cibles par type de forêt (tiges/Ha)

Types de forêts Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii

Forêt d’enrichissement 127 0 14

Forêt littorale 166 62 13

Formation marécageuse 33 33 50

Forêt temporairement 153 0 79 inondée Total 479 95 156

p-value 0,4897 0,0854 0,3109

Degré de signification NS NS NS

NS : différence non significative L’étude de l’abondance relative, c’est-à-dire lorsque les valeurs sont ramenées à l’hectare, la structure de l’abondance des espèces cibles présente les caractéristiques suivantes : Chapelieria madagascariensis est l'espèce cible qui compte le plus grand nombre de tiges à l'hectare dans tout l’échantillon avec une abondance de l’ordre de 479 tiges/Ha. Cette espèce se rencontre dans les quatre types d’écosystèmes avec une prépondérance remarquable dans la forêt littorale avec 166 tiges/Ha. De plus, elle a une capacité à se régénérer et à coloniser les trouées et clairières de la forêt. Malgré le fait qu'elle est utilisée en tant que bois de COS, son importance est justifiée par la qualité de son bois résistant pour la construction. Sa taille en tant qu’arbuste lui confère une facilité pour la coupe. 29

Résultats

En effet, les tiges ne dépassent pas les 15 cm de diamètre (où elles sont utilisées comme pilier des cases). Ensuite, l’espèce Vanilla francoisii compte pour l'ensemble de l`échantillon environ 156 individus à l'hectare. Elle est plus abondante dans la forêt temporairement inondée avec 79 individus/ha et dans la formation marécageuse avec 50 individus à l`hectare. Et Piper borbonense montre une abondance relative cumulée d'environ de 95 individus/ha. Mais, particulièrement, cette espèce n’est présente que sur une zone spécifique. Pratiquement, sur terrain, cette espèce a été retrouvée presque en totalité dans un lambeau de forêt littorale peu perturbée. Du point de vue statistique, étant donné que les p-value calculées afin de distinguer si les sous- populations par types de formations sont différentes sont toutes les trois supérieures au niveau de signification seuil alpha égale à 0,05, les valeurs des abondances ne sont pas significativement différentes en fonction de chaque type de forêts.

3.2.2. Occurrence des PSA dans les différents types de forêts L’occurrence des PSA est définie par la localisation des placettes où elles ont été présentes. Elles indiquent la répartition des trois espèces dans la NAP. Et elle est présenté dans les cartes 3, 4 et 5.

Carte 3 : Placettes localisant Chapelieria madagascariensis 30

Résultats

Carte 4 : Placettes localisant Piper borbonense

31

Résultats

Carte 5 : Placettes localisant Vanilla francoisii

32

Résultats

3.2.3. Structure spatiale des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla ❖ Chapelieria madagascariensis Tableau 9 : Structure de l'espèce Chapelieria madagascariensis

Type de forêt N/ha G/ha(m²/ha) Volume(m3/ha) Dm(cm) Hm(m)

Forêt d’enrichissement 127 0,05 0,306 2,2 2,13 Forêt littorale 166 0,085 0,256 3,3 3,65 Formation marécageuse 33 0,001 0,001 1,8 2,39

Forêt temporairement inondée 153 0,005 0,007 3,1 3,48 p-value 0,4897 0,2080 0,0201 0,2080 0,0011 Degré de signification NS NS S NS S

Tiges/ha : nombre de tiges par ha ; G/ha : surface terrière par ha ; Dm : Diamètre moyen ; Hm : Hauteur moyenne ; NS : Différence Non Significative ; S : Différence Significative L’étude de la structure spatiale de Chapelieria madagascariensis dans les 4 types de formations montre que la variation de l’abondance de l’espèce en fonction des types de forêts de la NAP ne varie pas significativement (p-value égale à 0,4897). Cette variation est très faible. De même, la différence n’est pas significative pour la surface terrière (G) en fonction des types de forêts. L’analyse de la variation du volume de la population de Chapelieria madagascariensis montre que celui- ci varie avec un degré significatif, en fonction du type de forêt. Et la forêt d’enrichissement présente un volume plus élevé avec 0,306 m3/ha. La différence des valeurs des diamètres par type de forêt n’est pas significative. Ce qui signifie que les diamètres des individus de l’espèce Chapelieria madagascariensis ne varient pas beaucoup selon le type de forêt. Et pour la hauteur, la différence est significative en fonction du type de forêt. En effet, les arbustes avaient une plus grande taille dans une partie de la forêt littorale et dans la forêt temporairement inondée. Dans la forêt littorale, les individus étaient abondants à cause des conditions (ensoleillement, sol et humidité). Alors que dans la forêt temporairement inondée, les individus étaient plus grands mais moins nombreux. ❖ Piper borbonense et Vanilla francoisii Tableau 10 : Longueur moyenne (m) des lianes des espèces Piper borbonense et Vanilla francoisii

Piper borbonense Vanilla francoisii Types de forêts L (m) Ecart type L (m) Ecart type Forêt d’enrichissement 0 0 2,5 1,3 Forêt littorale 1,7 0,6 3,6 2 Formation marécageuse 1,8 0,9 2,3 1,6 Forêt temporairement inondée 0 0 2,6 1,8

33

Résultats

L’étude de la structure spatiale (longueurs) de l’espèce Piper borbonense et Vanilla francoisii, en fonction des 4 types de forêts montre, tout d’abord que l’absence de Piper borbonense dans les forêts d’enrichissement et temporairement inondée. Alors, cette espèce est spécifique et ne peut survivre que dans deux types de formations à Tampolo qui sont la formation marécageuse et la forêt littorale peu perturbée. Tandis que Vanilla francoisii peut exister dans les différents types d’écosystèmes. Les longueurs de ces deux lianes sont généralement faibles et représente une population jeune. La longueur des lianes ne varie pas en fonction de leur habitat. Elle varie surtout en fonction des pressions à l’intérieur de leur habitat car les longueurs des lianes sont des signes de leur état de menace. En effet, les lianes jeunes proviennent généralement des individus coupés, écrasés par les arbres ou bien par les êtres humains. Les lianes longues et grimpantes d’arbre en arbre, indiquent des individus qui n’ont pas subi de perturbations.

3.2.4. Structure totale La structure totale désigne la distribution du nombre d'arbres suivant les classes diamétriques pour toutes les espèces réunies. Les courbes sont presque de même allure dans la figure 9. Ce sont des courbes décroissantes qui traduisent un nombre élevé des jeunes individus, qui diminue au fur et à mesure que le diamètre des individus croit. Ces courbes montrent une grande disponibilité d’arbres d’avenir et de moins en moins d’individus semenciers.

Formation marécageuse Forêt temporairement inondée

100 500 80 400 60 300 40 200

20 100 Nombre Nombre tiges de Nombre Nombre tiges de 0 0

Classe de diamètre (cm) Classe de diamètre (cm)

Forêt d’enrichissement Forêt littorale

300 1800 1600 250 1400 200 1200 1000 150 800 100 600

400 Nombre Nombre tiges de Nombre Nombre tiges de 50 200 0 0

Classe de diamètre (cm) Classe de diamètre (cm)

Figure 9 : Structure totale des 4 types de forêts 34

Résultats

Dans la formation marécageuse, les espèces de 5 à 15 cm de diamètre sont bien représentées bien que les individus de diamètre inférieur à 5 cm constituent près de la moitié des tiges. La forêt temporairement inondée est très riche en individus de diamètre inférieur à 5 cm. Cela s’explique du fait que cet écosystème fait face quotidiennement à des perturbations d’origine anthropique. Ce sont les coupes sélectives ou non, et les perturbations naturelles provoquées par le vent. Pour la forêt d’enrichissement, il existe un équilibre relatif qui s’est créé grâce à l’arrêt de l’exploitation de ces zones. Les espèces importantes peuvent alors atteindre des gros diamètres. Ce qui présente un avantage écologique dans l’amélioration de ces types d’écosystèmes. Quant à la forêt littorale, les tiges se concentrent sur la classe de diamètre inférieur à 5 cm. Ceci est expliqué tout d’abord par les conditions écologiques qui ne sont pas favorables à la croissance rapide des arbres. Ces derniers peuvent atteindre un certain diamètre, mais ils sont très menacés par les activités de l’Homme. En effet, la forêt littorale est sujette à des perturbations constantes.

3.2.5. Régénération des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla

Les valeurs des taux de régénération (TR%) des trois (3) espèces cibles, dans les quatre (4) types de forêts ainsi que l’ensemble, sont inscrites dans le tableau 11. Tableau 11 : Taux de régénération des trois espèces

Chapelieria Piper Vanilla Types de forêts madagascariensis borbonense francoisii Ensemble n TR (%) n TR (%) n TR (%)

Forêt d’enrichissement 25 96,2 0 0 2 75 70,9

Forêt littorale haute 75 94,9 16 50 4 44,4 83,5

Formation marécageuse 3 100 1 12,9 2 66,7 83,4

Forêt temporairement inondée 44 210 0 0 4 33,3 145,4

Ensemble 147 90,7 17 42,8 12 45,9 n : nombre d’individus régénérés ; TR : Taux de régénération.

L’étude de la régénération des trois espèces par type de forêt a permis d’identifier pour ces trois espèces : Dans l’ensemble de la forêt, Chapelieria madagascariensis possède une bonne régénération avec un taux TR de 90,7% supérieur à 70%. Piper borbonense et Vanilla francoisii ont respectivement le taux de 42,8% et 45,9%, des taux inférieurs à 50%. Ce qui signifie que ces deux espèces ont une faible régénération. Dans les quatre types de forêts, la forêt temporairement inondée présente un taux plus élevé de régénération des espèces par rapport aux 3 autres formations qui est supérieur à 100%. Cela signifie que ce type de forêt est favorable à la régénération des deux espèces Chapelieria madagascariensis et Vanilla francoisii. Les trois autres formations avec des taux respectifs de 70,9%, 83,5% et 83,4% qui sont supérieurs à 70% ont également une bonne régénération. 35

Résultats

Dans la forêt temporairement inondée, Chapelieria madagascariensis a un taux de régénération supérieur à 100%. Cette espèce se régénère très bien dans ce type de forêt et les individus semenciers sont en nombre inférieur aux régénérations. Cela signifie que le nombre de juvéniles de Chapelieria madagascariensis est abondante et que cette zone est favorable à la multiplication de l’espèce. Également, dans la forêt temporairement inondée, Vanilla francoisii a un taux de régénération inférieur à 50%. Cette espèce a des difficultés à se régénérer dans ce type de forêt. Dans la forêt marécageuse, Chapelieria madagascariensis présente un taux de régénération de l’ordre de 100%, qui est un taux présentant une bonne régénération. Et pour les deux autres espèces : Vanilla francoisii a un taux de régénération moyen de l’ordre de 66,7% et Piper borbonense possède un taux de 12,9% qui est faible. De même, dans la forêt littorale, les taux de régénération des trois espèces sont différents. Ces taux désignent une bonne régénération pour Chapelieria madagascariensis, une régénération moyenne pour Piper borbonense et une régénération faible pour Vanilla francoisii. Dans la forêt d’enrichissement, les taux de régénération des espèces Chapelieria madagascariensis et Vanilla francoisii sont tous deux supérieurs à 70%. Ce qui indique une bonne régénération. En général, ces trois espèces possèdent un bon taux de régénération dans l’ensemble. Mais, en fonction du type de forêt, les régénérations varient. Cette difficulté peut être causée par un stress de l’espèce face aux conditions écologiques et aussi par les perturbations très fortes dans la forêt. Par conséquent, cela traduit un manque d’individus semenciers capable de régénérer la population normalement.

3.2.6. Tuteurs et ombrages Tableau 12 : Liste des espèces support de Vanilla francoisii

Espèces tutrices Fréquence (%) Bosqueia obovata 7 Brochoneura acuminata 11 Campnosperma micrantheia 7 Cassipourea sp 7 Diospyros squamosa 4 Dracaena sp 14 Dypsis schalzii 7 Faucherea sp 4 Labramia bojeri 7 Mapouria rielandiana 4 Memecylon clavistaminum 4 Peponidium lanceolatifolium 4 Scolopia erythrocarpa 4 Sygizium pluricymosa 7 Symphonia louvelii 7 Xylopia sp 4

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Résultats

Tableau 13 : Liste des espèces support de Piper borbonense

Espèces tutrices Fréquence (%) Anthostema madagascariensis 14 Aucoumea klaineana 17 Bosqueia obovata 6 Brochoneura acuminata 3 Casearia nigresens 11 Cassipourea sp 3 Chassalia sp 9 Dalbergia baronii 6 Dracaena sp 3 Mafidea sp 6 Monoporus floribondus 11 Sorindeia madagascariensis 9 Tabernaemontana rotusa 3

L’étude des tuteurs des lianes et des ombrages des arbustes montre que : L’espèce Chapelieria madagascariensis ne possède pas d’ombrage spécifique en raison de sa capacité à se développer dans les clairières. De plus, la valeur de l’indicateur P de son index PHF est de 200, qui signifie un ensoleillement moyen à fort. C’est pourquoi, elle peut interagir avec toutes les espèces de la forêt qui ne sont pas nécessairement des plantes d’ombrage. Pour Vanilla francoisii, l’inventaire a ressorti 16 espèces pouvant être tuteurs des lianes. A p-value égale à 0,4514, la différence entre les valeurs des fréquences des espèces types de tuteurs pour Vanilla francoisii est non significative. C’est-à-dire, parmi les 16 espèces inventoriées, aucune n’est caractéristique de la liane de Vanilla francoisii au sein de la forêt de Tampolo. Pour Piper borbonense, 13 espèces peuvent constituer des tuteurs selon l’inventaire. A une p-value égale à 0,4457, la différence entre les valeurs des fréquences pour les espèces types de tuteurs pour cette espèce n’est pas significative. Ainsi, pareillement qu’à Vanilla francoisii, Piper borbonense ne possède pas particulièrement de préférence aux espèces tutrices. Ces deux lianes sauvages ne sont donc pas des espèces exigeantes en termes de support dans la forêt de Tampolo. Mais, il existe une diversité d’espèces pouvant leur servir de tuteur. En effet, parmi ces espèces tutrices des deux lianes, il existe parfois des arbres, arbustes, palmier et même des arbres morts. En termes d’habitat, les quatre types de forêts de la NAP sont les habitats des PSA étudiées. Mais l’état actuel des populations des trois espèces est encore très fragile et ne permet pas d’affirmer la compatibilité des espèces cibles à cet environnement dégradé. Ce ne sont pas des espèces très abondantes, mais elles font partie de la richesse floristique de la forêt. Malgré qu’elles possèdent une bonne capacité de résilience, elles ont subi les pressions exercées par d’autres activités dans la NAP. Ces pressions détruisent leur habitat et les menacent de disparition.

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Résultats

3.3. Utilité des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla à Tampolo

3.3.1. Population utilisatrice des services écosystémiques de la NAP Dans les 4 « fokontany », tous types de personnes s’autorisent à entrer dans la NAP. Mais, les habitants de Tanambao-Tampolo et Andapa II, qui sont les plus proches de la forêt, y pénètrent quotidiennement. Souvent, ce sont les femmes qui collectent les branches et arbres de petits diamètres pour le bois de chauffe. Généralement, ce sont les hommes qui vont dans la forêt pour couper les arbres. Si bien que nombreux sont les habitants qui font de ces coupes illicites leur source de revenu. La forêt procure également du bois pour la construction des pirogues pour les pêcheurs des 4 « fokontany ». Il en est de même pour le charbon, nombreux sont encore ceux qui vivent de la fabrication et de la vente de charbon de bois illicite et d’autres bois de chauffes à Tampolo. Et le bois utilisé pour la fabrication du charbon provient généralement de la NAP sans en avoir la permission.

3.3.2. Besoins de la population en services écosystémiques de la NAP La population au bord de la NAP Tampolo a inévitablement un besoin élevé en bois COS et en PFNL. ❖ Besoins en bois de construction et services : Chez les « Betsimisaraka », les maisons sont des cases traditionnellement construites avec des piliers et des poutres en essences de bois dure de diamètre moyen, les murs sont en « falafa » (pétioles de palmiers ou de Ravenala) ou en bambou, les planchers sont en bambou ou en « rapaka » (tronc de Ravenala) et les toits sont en « kasaka » (feuilles de Ravenala). Ces maisons tiennent généralement jusqu’à 5 ans. Et en fonction de la fréquence des cyclones, ces cases tiennent de moins en moins. Il existe également les plus grandes maisons en bois. Elles sont construites avec des murs de planches de bois d’essences de valeur de gros diamètres, avec des poutres et des piliers en bois durs ainsi que des toitures en tôles. Ces types de maisons sont plus résistants aux cyclones et ne nécessitent pas d’être reconstruits tous les 5 ans. Les outillages et les meubles nécessitent également beaucoup de bois de petits à moyen diamètre. Les pirogues des pêcheurs des 4 « fokontany » sont construites à partir d’essences de bois légers et de gros diamètre trouvées également dans la NAP comme Aucoumea klaineana. ❖ Besoins en bois de chauffe et charbon Quant au bois de chauffe (« kitaigny ») et au charbon, pour la population locale, le besoin en « kitaigny » est de 1 paquet par jour (équivalent de 1/6 de stère ou 0,16 m3). Ces bois sont le plus souvent du bois mort, du reste de branches d’arbres coupées en forêt. Les « kitaigny » sont ramassés quotidiennement. ❖ Besoins en PFNL Des PFNL sont également collectés dans la NAP de Tampolo. Ce sont les feuilles de Ravenala et de palmiers pour les cases, de Pandanus pour les vanneries, le miel sauvage, des animaux sauvages (oiseaux, lémuriens, sangliers), les plantes médicinales, des fruits et autres plantes sauvages comestibles (voatsiritra, voasirindrina, antafana, ampalibe, palmiers, ananas sauvages, ovibe etc…).

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Résultats

3.3.3. Valeur des espèces cibles • Valeur d’usage Parmi les services d’approvisionnement que peuvent apporter les 3 PSA, l’importance relative de chaque espèce pour la population est de 1,21 pour les PSA au genre Coffea qui est Chapelieria madagascariensis, 0,05 pour Piper borbonense qui est l’espèce sauvage apparentée au genre Piper et 0,02 pour Vanilla francoisii qui est l’espèce sauvage apparentée au genre Vanilla. D’après ces valeurs de la valeur d’usage ethnobotanique, ces PSA aux cultures de rente ne sont pas importantes et ne sont pas particulièrement recherchées par la population locale.

Tableau 14 : Valeur d'usage ethnobotanique

PSA Chapelieria madagascariensis Piper borbonense Vanilla francoisii VU 1,21 0,05 0,02

• Inventaire des utilisations et fréquence de prélèvement des trois espèces cibles L’identification des types d’utilisations par la population locale a montré pour les PSA aux cultures de rente des genres Coffea, Piper et Vanilla qui sont respectivement Chapeliera madagascariensis, Piper borbonense, et Vanilla francoisii, que : - 3 personnes parmi les 42 enquêtés plantent actuellement du Tsiperifery (Piper borbonense) dans leurs jardins de case. Ceci s’explique par le fait qu’ils ont bénéficié d’une formation à Mandraka pour la vulgarisation du Tiperifery. Ces bénéficiaires ont été les chefs de fokontany et leurs adjoints ainsi que les présidents des VOI des 4 fokontany. - 1 seule personne enquêtée a essayé de replanter dans son jardin de la vanille sauvage (Vanilla francoisii). Cette personne pensait en récolter du fruit plus tard. - Quant à Chapelieria madagascariensis (« Kafeala »), comme bois de chauffe, elle peut être présente dans les stères et paquets de bois sec ou « kitaigny » récolté par la majorité des villageois. Son bois sert de pilier dans la construction des cases traditionnelle où elle est associée à d’autres espèces de bois de construction. Quelque fois, dans une case, un ou deux piliers en bois de kafeala peuvent être retrouvées. Le bois de Chapelieria madagascariensis peut également figurer parmi les bois utilisés dans la construction des murs de cours. • Préférences La population locale n’accorde aucune préférence particulière aux trois espèces de PSA étudiées. Pour le cas du genre Piper, le poivre local (Piper nigrum) est plus apprécié pour ses valeurs et ses caractéristiques connues depuis toujours. C’est pourquoi les agriculteurs se focalisent sur la plantation de cette espèce. De même pour la vanille sauvage, elle ne présente aucun intérêt actuel pour la population locale. La vanille commerciale comme par exemple Vanilla planifolia est la seule vanille vraiment connue par la population. Et pour Chapelieria madagascariensis, son bois est apprécié pour sa dureté et sa combustibilité. Mais l’espèce n’est pas considérée comme indispensable. En effet, il ne s’agit pas d’un bois de valeur.

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Résultats

La valeur actuelle de Chapelieria madagascariensis est constituée par sa valeur d’usage direct car cette espèce approvisionne en bois COS la population. Néanmoins, elle possède également un potentiel d’usage future. C’est la valeur d’option pour la production d’une diversité biologique. Piper borbonense et Vanilla francoisii présentent une valeur d’option comme valeur d’usage et de la valeur de legs comme valeur de non usage. Elles conservent des gènes potentiellement utiles dans le court à long terme. Comme le Tsiperifery est un produit de rente, il pourrait dans l’avenir être plantée à titre d’usage direct.

3.3.4. Facteurs impliquant des menaces sur les PSA à Tampolo La forêt de Tampolo est constituée par une mosaïque de paysage. Elle est constituée par la forêt protégée de Tampolo (NAP), de 4 forêts à gestion communautaire (forêt des VOI) et des « kijana » (forêts secondaires dégradées). Actuellement, les ressources naturelles procurées par les forêts des VOI ne peuvent plus combler les besoins en bois de la population locale du fait de leur surexploitation. Les reboisements et enrichissements effectués par la population locale avec l’ESSA-Forêts présentent un taux de réussite faible à cause du manque de suivi. Ceci explique globalement pourquoi la population locale compte sur la forêt classée pour l’approvisionnement de tous les services qui leur sont nécessaires. La collecte du bois est l’activité qui menace le plus les ressources naturelles de la NAP et perturbe fortement l’écosystème forestier déjà très fragile. Les coupes sélectives par l’écrémage des essences de diamètre de moins en moins grands provoquent des bouleversements de l’écosystème tel que : • La perte des individus semenciers, la mort des jeunes essences d’avenir et la mort des régénérations sous l’effet des pressions lors de la chute des arbres coupés. • L’ouverture de trouées dans la forêt : faisant suite aux coupes accompagnées des dégâts occasionnés par l’écorçage et le débardage. Ces trouées sont le signe de la forte perturbation de la forêt. Ce qui explique la perte de l’habitat de plusieurs espèces. De plus, la forêt est très fréquentée pour les collectes de bois morts ou de PFNL. Cette fréquentation provoque des perturbations au niveau écologique et biologique par le simple passage d’un grand nombre de personne qui piétinent et coupent les plantes (pour l’ouverture des passages et le débardage). Chapeliera madagascariensis, étant donné qu’elle ne présente pas de valeur importante pour la population locale, de plus étant arbuste, se trouve parmi les espèces les plus menacées par les coupes des grands arbres. Piper borbonense et Vanilla francoisii sont coupées et détruites en même temps que leurs tuteurs. Ces deux espèces font face à la perte de leur habitat qui sont transformés en clairière. La conversion d’une grande partie des formations marécageuses en rizière est également un facteur important dans la perte de l’habitat des espèces sauvages apparentées aux cultures. La divagation des bétails figure également parmi les menaces alors qu’’elle est interdite dans la NAP. De plus, les feux fréquents menacent à la fois les individus et leur habitat. Récemment, plus de 8 000 m2 de la surface de la NAP a été brûlée. Ils proviennent souvent de la mauvaise maitrise de la fabrication des charbons, des feux de cigarettes. Mais il s’agit également d’une manifestation du mécontentement de la population face aux répressions jugées trop sévères. La diversité des PSA est ainsi menacée par l’ignorance de leur valeur accentuant la négligence, et également par les mêmes facteurs qui menacent l’écosystème.

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Résultats

Photo 4 : Coupe illicite de C. madagascariensis

Photo 5 : Clairière après coupe illicite

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Résultats

3.3.5. Gestion de la NAP par l’ESSA-Forêts En principe, la population locale ne jouit pas de droit qui leur permet de prélever les produits forestiers dans la NAP sans autorisation. Mais, l’ESSA-Forêts fait face à différents problèmes dans sa gestion de la NAP de Tampolo. Il existe des conflits entre l’ESSA-Forêts et la population locale qui rendent difficile le dialogue entre les deux parties. Par conséquent, cela rend la gestion de la forêt délicate et compliquée face aux prélèvements effectués par la population locale. Actuellement, la méthode employée par les agents de la NAP est la répression face aux délits. Des patrouilles sont effectuées quotidiennement dans la NAP. Mais, elles sont généralement inefficaces étant donné que l’effectif des agents de la nouvelle aire protégée est encore faible. En effet, les agents sont au nombre de 6 pour une surface totale de 675 ha. Il est alors évident que l’efficacité face aux délits reste faible malgré les efforts des agents. De plus, la forêt est fréquentée par les pécheurs et certains villageois se servent comme chemins pour joindre d’autres lieux. Actuellement, le projet COKETES contribue à la gestion de la NAP en se consacrant sur 8 espèces ligneuses endémiques. Le projet travail avec la population locale en proposant des Activités Génératrices de Revenus (AGR) comme alternative aux coupes illicites à l’intérieur de la NAP. Mais, la réalisation de ces AGR n’est pas encore au point à cause du retard des fonds. Alors, les prélèvements de produits forestiers à l’intérieur de la NAP se poursuivent. Différents produits sont alors extraits de la forêt et ces produits ne sont pas exclusivement dédiés à l'autoconsommation de la population locale. Pour l’autoconsommation, ce sont généralement des bois nécessaires à la construction des cases, des bois de chauffe, des produits artisanaux pour la vannerie, des produits alimentaires comme le miel, et des plantes médicinales. Outres les produits forestiers d’autoconsommation, ce sont également les bois de construction, les bois d’œuvre et les bois de chauffe (majoritairement le charbon) destinés à la vente à Fenoarivo Antsinanana.

En termes d’utilité, Chapeliera madagascariensis, Piper borbonense, et Vanilla francoisii existantes dans la NAP de Tampolo ne figurent pas parmi les espèces indispensables à la population. Seule l’espèces Chapeliera madagascariensis plus connue sous le nom commun de Kafeala est utilisée pour son bois mais sans avoir été sélectionnée précisément. Quant aux Piper borbonense, et Vanilla francoisii, ce sont des espèces très peu connues. Elles ne présentent aucune valeur pour la population locale. C’est parce que ces trois espèces sont méconnues et sans importance pour la population qu’elles sont menacées d’extinction à Tampolo. De plus, elles ne bénéficient pas d’un plan de gestion qui leur est propre dans le plan d’aménagement et de gestion de la NAP de Tampolo.

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Discussions

4. DISCUSSIONS

4.1. Sur la méthodologie Les méthodes choisies ont eu pour finalité de vérifier les hypothèses émises au tout début de cette étude. La méthodologie adoptée est surtout basée sur la synthèse bibliographique, les entretiens et les enquêtes, et par l’inventaire qui a abouti à l’analyse de la structure de l’habitat des espèces cibles, l’analyse sylvicole de ces espèces et l’analyse de leur importance socio-économique dans la localité de l’étude. Lors de l’étude cartographique, le temps qu’il a fait durant la descente sur terrain n’a pas permis d’effectuer des relevés GPS fiables pour ressortir l’occurrence des individus inventoriés de chaque espèce. C’est pourquoi, les placettes contenant les espèces cibles ont été placées sur les cartes de zonage afin de déterminer les zones potentiellement favorables au développement de ces espèces. Lors des enquêtes, plusieurs personnes qui connaissent potentiellement les ressources en forêt ont été absentes. Les personnes présentes ayant répondu aux questionnaires étaient les femmes et les anciens. L’indisponibilité de certaines données jugées indispensables a constitué un facteur limitant dans l’étude approfondie de l’analyse des différents paramètres conditionnant la régénération naturelle et la phénologie précise des trois espèces cibles. Également l’étude pédologique de l’habitat des espèces n’a pu être effectuée afin d’affirmer les propriétés du sol où subsistent les espèces cibles. Quant à l’estimation de l’influence de l’intensité lumineuse sur l’installation et le développement des régénérations naturelles, elle s’est effectuée visuellement à travers la détermination du paramètre P de l’index PHF, d’où une subjectivité dans les résultats obtenus sur les tempéraments des espèces. Concernant l’inventaire en fonction de la présence-absence des PSA cibles, le choix des zones d’inventaire a finalement été basé sur les observations sur terrain pendant la phase de reconnaissance et sur les enquêtes menées auprès des guides et des villageois. En fait, comme cela a été le cas pour le Piper borbonense, la présence d’une espèce n’est pas prévisible. C’est pourquoi l’inventaire s’est effectué en même temps avec comme critère le passage dans les 4 types d’écosystèmes de Tampolo. Les critères de classification qui ont été suivi ont aidé à déterminer que le niveau de dégradation dans tout l’ensemble de la forêt est beaucoup plus important. A propos de la production, ce paramètre a été impossible à estimer pour les trois espèces. En effet, il n’a pas été possible d’identifier les sex ratio pour le cas de Piper borbonense, aucune fleur ni fruit a été observée. Il en est de même pour le cas de Vanilla francoisii, qui de plus n’ont pas porté de fleur ni fruit. Pour le cas du PSA au Coffea, il ne s’agit pas de Mascarocoffea. Il est important de souligner que ces derniers n’étaient présents que dans les villages et aucun individu n’a été retrouvé dans la NAP. Le choix de cette espèce porte sur le fait que c’est l’espèce la plus proche du genre Coffea dans sa classification à l’intérieur de la NAP, et aussi parce que son nom vernaculaire est Kafeala. Également, l’écopotentialité ne devrait pas considérer des aspects socio-économiques. Mais comme il s’agit d’un inventaire et dans le contexte actuel où la gestion est intégrée aux trois aspects (social, économique et environnementale), il est nécessaire de tenir compte de l’effet des êtres humains sur l’écosystème. Cette approche est appelée l’approche écosystémique. 43

Discussions

4.2. Sur les résultats Les objectifs de l'inventaire peuvent être groupés en deux. En premier lieu, l’évaluation de la potentialité en PSA aux cultures de rente des trois genres Coffea, Piper et Vanilla qui sont respectivement : Chapelieria madagascariensis, Piper borbonense et Vanilla francoisii dans la NAP. Cette potentialité est indiquée par l’estimation des stocks de ces trois espèces dans les 4 types d’écosystèmes de la NAP et par l’état actuel de la forêt qui définit la capacité de la forêt à en produire. En second lieu, l’objectif vise à analyser l’utilité des trois espèces pour la population locale. En principe, l'atteinte des objectifs nécessite un grand nombre d'échantillons et un taux de sondage équilibré pour les types d’écosystèmes distingués. Mais les contraintes sur le temps de travail sur terrain et l’absence des espèces cibles inattendues dans certaines zones ont obligé à élargir les domaines de l'inventaire. Nous admettons que les résultats sur l'estimation des stocks des trois espèces étudiées dans la forêt classée ne sont pas très fiables. Cependant, ces résultats, enrichis par une étude sur l'évaluation de l’état général des lieux de l’écosystème d'intérêt socio-économique dans la NAP de Tampolo, nous ont permis de tirer certaines conclusions utiles à cette étude, qui peuvent être exploitées.

4.2.1. Potentialités de la forêt littorale en PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla Les potentialités de la forêt en PSA aux cultures de rentes ont dénombré trois espèces, les plus proches des genres Coffea, Piper et Vanilla comme dans la définition de PSA. Il faut remarquer que l’espèce considérée dans l’étude en tant que PSA au genre Coffea est Chapelieria. C’est un genre endémique à Madagascar, comprenant actuellement une seule espèce : Chapelieria madagascariensis. Son habitat et son écologie est limité à la forêt côtière (littorale, sub- ou supra-littorale entre 0 à 50m d’altitude), humide à feuilles persistantes, en forêt primaire et également dégradée à très dégradée ; sable blanc ou brun ou sable argileux (Davies et Davis, 2014). Elle est connue sous le nom vernaculaire de Kafeala, Kafé ala, Kaféala, Tavlanosy, Sofintsohihy, Tsifobenavina ou Voatembalavo et aucune utilisation actuelle n’a été enregistrée pour cette espèce (Davies et Davis, 2014). Très peu d’inventaires effectuées à Tampolo y ont mentionné la présence de Chapelieria madagascariensis. Sans doute parce qu’il s’agit d’un arbuste. Les inventaires sont généralement des inventaires pour la suivie des grands arbres. Néanmoins, l’espèce a été retrouvée dans la liste floristique de la côte Est et de Toamasina où elle avait comme synonyme Tamatavia melleri Hook. f. La potentialité de la forêt de Tampolo classée NAP contient les espèces cibles : Chapelieria madagascariensis avec 428 pieds/ha, Vanilla francoisii avec 149 pieds à l'hectare et Piper borbonense 125 pieds/ha. Les plantes sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla sont présentes dans la forêt littorale de Tampolo et mais leur abondance est faible. Surtout parce que en réalité ces espèces sont rares et préférentielles. Piper borbonense connait des plans de vulgarisation dans la Région Analanjirofo et partout à Madagascar mais pas dans la NAP de Tampolo. Une étude de faisabilité a été effectuée dans le cadre d’un projet (Dometsip : domestication du tsiperifery) étudiée par Rakotondramanana en 2017. L’espèce n’apparait pas encore dans les inventaires floristiques de Tampolo. 44

Discussions

L’aire de distribution de l’espèce Piper borbonense est la forêt dense humide sempervirente orientale (Bénard, 2014). Seule l’espèce Vanilla sp apparait dans les listes floristiques des inventaires effectués à Tampolo. Mais dans ces inventaires, il n’a été retrouvé dans les échantillons que quelques lianes (moins de 10) datant de 1998. Cette valeur comparée à la quantité actuelle indique que depuis tant d’années, l’espèce n’arrive toujours pas à se développer dans la NAP.

Alors, comme vérification de l’hypothèse 1 : Les plantes sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla sont effectivement présentes dans la forêt littorale de Tampolo mais en quantité peu abondante. L’hypothèse 1 est partiellement vérifiée.

4.2.2. Etat écologique des habitats des espèces cibles

Suivant la définition de l’écopotentialité, la capacité des espèces à être présentes selon leur abondance et leur répartition dépend de l’état de l’écosystème dans lequel elles existent. La préférence en habitat est réelle pour ces trois espèces à Tampolo. En effet, avec toutes les perturbations subies par la forêt, l’état de la NAP de Tampolo s’aggrave de plus en plus. Les écosystèmes sont en phase de reconstitution que les hommes viennent les perturber. La capacité de résilience de la forêt diminue et fait perdre de plus en plus d’habitat. La capacité de la forêt ou sa potentialité à protéger et à garder sa diversité naturelle sauvage s’affaiblie. Néanmoins, ces espèces ont une certaine faculté d’adaptation. Telle que, Chapelieria madagascariensis peut recoloniser des clairières et les bords des layons. Mais, sa qualité de fût baisse. Vanilla francoisii présente une certaine résilience également : après de fortes perturbations, elle est capable de se régénérer et de ramper sur des branches mortes ou vivantes. Mais cette espèce ne supporte pas les zones trop sèches et trop exposées. Quant à l’espèce Piper borbonense, c’est une espèce très exigeante et nécessite un microclimat chaud et humide à l’ombre. Ce type de microhabitat est de plus en plus rare à Tampolo, mais est très favorable pour une abondance élevée de l’espèce. Piper borbonense se rencontre surtout dans la partie orientale de Madagascar, particulièrement dans la forêt dense humide sempervirente orientale. Selon Razafimandimby (2011), la répartition de ces lianes est dépendante de la couverture forestière du fait que c’est une espèce à tempérament sciaphile et les bas-fonds sont principalement leur habitat privilégié. Les plantules sont effectivement et extrêmement abondantes, par îlots ; dans des zones très ombragées et sur les substrats forestiers humides (Ratsaraefatrarivo, 2012). Néanmoins, le Tsiperifery a une mauvaise tolérance à la perturbation de son habitat et supporte mal les trouées et les ouvertures de la canopée (Razafimandimby, 2011). Dans une étude, Van De Kerke en 2014, a supposé que le groupe Vanilla francoisii serait étroitement lié au groupe Vanilla madagascariensis, tous deux étant des groupes basés dans l’océan Indien. Malheureusement, aucune espèce du groupe considéré informel Vanilla francoisii n'a pu être ajoutée à l'arbre phylogénétique car l'extraction avec les méthodes d'ADN n'a pas fonctionné dans ce cas. Donc cette hypothèse n’a pas pu être jugée.

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Discussions

Selon Raonizafinimanana en 2005, la morphologie de Vanilla madagascariensis la décrit comme une plante grimpante, à tiges pouvant atteindre 4 à 8 m de long très ramifiées, s'étalant d'ordinaire au sommet des arbustes et des arbres ou pendantes. De couleur vert glauque, ses tiges sont noueuses et charnues, épaisses, à suc abondant, laiteux et irritant. La description de l’espèce Vanilla francoisii sur le site African Orchids est la suivante : les tiges sont minces, d’un diamètre maximal de 4 mm ; entre-nœuds de 6 à 7 cm de long. Les feuilles sont petites (20-25 x 6-9 mm), ovales, arrondies puis peu contractées à la base, atténuées du centre vers l'apex et les 5 nervures subaiguës, très visible une fois séché. Les fleurs sont isolées, très petites pour le genre (20-22 mm), 3 ou 4 charnues de la base de la feuille vers le sommet de la branche, de couleur blanc verdâtre, bractées cauducous (non visibles). Cette description correspond aux observations sur terrain. La longueur moyenne obtenu par la population inventoriée montre que c’est une petite liane. Mais, les pressions qu’elles subissent ne favorisent pas leur développement optimal.

En fonction de l’état écologique du milieu, c’est-à-dire des 4 types de forêts ainsi que des différents types de pressions qu’ils subissent, le potentiel d’expression de la biodiversité des trois espèces cibles est faible. Ce qui signifie que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que cette biodiversité puisse s’exprimer.

Alors, pour vérifier la seconde hypothèse : les quatre types d’écosystèmes de la NAP Tampolo peuvent fournir les conditions nécessaires pour un habitat où ces PSA peuvent se développer dans la mesure où il y aurait moins de perturbation. L’Hypothèse 2 est partiellement vérifiée.

4.2.3. Utilité des PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla à Tampolo

En se référant aux descriptions des valeurs de la biodiversité mentionnées à l’état des connaissances, les différentes valeurs de la biodiversité sont mises en exergue à Tampolo. Il est constaté que ces 3 PSA aux cultures de rente de Tampolo, n’assurent qu’un petit nombre de fonction. Les valeurs d'usage direct de l’espèce Chapelieria madagascariensis pour son bois sont limitées du fait de la qualité même de son fût. Ensuite, la valeur de Piper borbonense et Vanilla francoisii est une valeur d’option car elles constituent actuellement un usage potentiel pour le futur. En effet, pour la population locale, ces espèces ne sont d’aucune valeur spécifique. De plus leur valeur actuelle est encore méconnue pour la population locale. Il n’y a pas de connaissance empirique sur cette ressource par la population locale. Alors que plusieurs études ont déjà montré l’utilité et la valeur de Piper borbonense, Tsiperifery ou poivre sauvage de Madagascar. Il s’agit d’une espèce très connue dans le monde et dont la filière est répandue à Madagascar. Les populations riveraines des forêts, selon l’étude menée à Anorana, de Tsiazompaniry, de Beforona, de Sandrangato et de Kianjavato, exploitent et utilisent de façon traditionnelle le Tsiperifery pour ses valeurs culinaires, médicinales mais aussi pour ses pouvoirs magiques, commues depuis fort longtemps (Razafimandimby, 2017). Plusieurs usages par les populations locales malgaches ont été étudiés. Ces usages sont les suivantes.

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- Alimentaire : ce sont les fruits qui sont utilisés comme ingrédient du « sakay » (piment), pour épicer du « ravitoto » (feuilles de manioc pilé), comme substitut de la carry. Les fruits secs entiers ou concassés sont utilisés pour relever les viandes, les saucisses et le poisson. - Pharmacopée : les feuilles sont broyées pour la cicatrisation des plaies ; les fruits entiers ou pilés sont utilisés contre les infections bronchiques, pilés pour la régulation des troubles sexuels masculins (utilisation générique du « sakay ») ; l’infusion des tiges sont utilisées pour usage externe contre la gangrène, la gale et les lésions dermatologiques et contre les infections post partum ; la tisane est utilisée comme soins des piqures ou morsures d’animaux venimeux et pour le rétablissement des fonctions hépatiques. - Croyance et sorcellerie : les feuilles sont broyées pour empêche les attaques de foudre provoquée par un « ombiasy » (sorcier) ; les tiges et racines sont des ingrédients de potions et onguents contre des sors ; les feuilles jetées en l’air empêchent la pluie de tomber. (Touati,2012) Les études de Razafimandimby (2011) et de Touati (2012) ont montré que l’exploitation de cette ressource dans son état actuel n’est pas conforme à la notion de durabilité. Les habitats naturels du Tsiperifery sont menacés par la pratique du « tavy » ou agriculture itinérante sur brûlis. L'agriculture sur défriche-brûlis est toujours prépondérante dans le corridor forestier oriental de l’île, qui longe une grande partie de la côte Est, et les populations paysannes, particulièrement vulnérables et vivant d’une économie de subsistance, y sont extrêmement dépendantes des ressources alimentaires, pharmaceutiques et matérielles offertes par la forêt (Aubert et al., 2003 ; Razafimandimby, 2017). Dans la Nouvelle aire protégée d’Analavelona, (Randrianarivony, 2015) sont décrites les différentes catégories et sous-catégories d’utilisations des plantes. L’espèce Vanilla Madagascariensis est utilisée contre les affections du système reproducteur en particulier pour ses propriétés aphrodisiaques et pour soigner la blennorragie. Les parties utilisées sont les tiges et les feuilles. Mais, Vanilla francoisii, comme elle n’a pas fait l’objet de recherches approfondies sur son utilité, est considérée comme non utilisée. Ainsi, les menaces de ces ressources ne sont pas directement liées à leurs propres valeurs. Elles sont liées à l’ignorance des informations et des traditions concernant ces ressources par la population de Tampolo. De plus, cette dernière accorde toujours plus de valeur aux essences ligneuses traditionnellement utiles. Plusieurs indices concordants amènent à conclure que le Tsiperifery est menacé dans la NAP. Les menaces et pressions subies par la forêt littorale impactent négativement sur l’existence durable des trois genres dans la forêt de Tampolo. Mais, il s’agit surtout de la collecte des produits utiles au présent. Le bois des Chapelieria madagascariensis y figure. Seulement, c’est une essence de troisième catégorie d’importance pour la population. Afin de vérifier la troisième hypothèse : les plantes sauvages apparentées aux cutures de rente ne sont pas jugées utiles par la population locale. Néanmoins, il existe des possibles utilités encore inconnues par celle-ci qu’il est intéressant d’exploiter pour le développement et pour la protection de la forêt. Ce qui semble important car la destruction de la forêt pour les ressources en bois constitue une menace sur l’existence durable de la diversité des PSA dans la forêt de Tampolo. Seul Chapelieria madagascariensis est utilisée comme PFL. L’hypothèse 3 est partiellement vérifiée. 47

Discussions

4.3. Recommandations Le plan de gestion et de conservation proposé a pour objectif global de gérer durablement les espèces Chapelieria madagascariensis, Piper borbonense et Vanilla francoisii en conciliant la santé écologique de leurs habitats c’est-à-dire la NAP et le développement des habitants riverains. Ce plan entre dans le cadre de la conservation de l’intégrité de la forêt de Tampolo telle que mentionnée dans son plan d’aménagement, de gestion et de sauvegarde actuel. Ces trois espèces sauvages apparentées sont des espèces charismatiques qui doivent être définies comme des espèces parapluies. En d’autres termes, ces trois espèces doivent être ajoutées aux espèces cibles de conservation particulière, étant rares et faisant la richesse particulière de Tampolo : elles sont endémiques des forêts littorales. Chapelieria madagascariensis et Vanilla francoisii ont une valeur legs, doivent donc faire l’objet de protection. Tandis que Piper borbonense a une valeur économique ; elle doit faire l’objet de multiplication. Néanmoins, Piper borbonense exige des conditions de l’habitat très peu perturbées. Et étant donné les menaces citées auparavant, ces espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées doivent être protégées, leurs habitats restaurés et protégés pour permettre par conséquent de sauvegarder l'ensemble de l’écosystème. Afin de parvenir à cet objectif, trois axes stratégiques sont proposés : les deux premiers concernent la gestion des espèces cibles et le troisième concerne la gestion de l’espace qui est la NAP.

❖ Axe stratégique 1 : Assurer la pérennité des trois espèces étudiées - Objectif 1 : Augmenter la potentialité des espèces cibles dans leurs zones d’occurrence

La conservation in situ des populations naturelles est indispensable pour assurer la pérennité des espèces cibles. Puis, pour assurer cette augmentation du potentiel des espèces cibles, il faut assurer le maintien et l’accroissement des effectifs, en insistant sur la conservation les lieux où les espèces sont les plus abondantes. Ensuite, des sauvageons seront élevés en pépinière, puis seront replantés dans d’autres endroits où les conditions du milieu leur sont favorables, dans l’objectif d’élargir leur zone d’occurrence. Après, la mise en place des placettes de suivi permanente des espèces permettra de suivre leur croissance et leur développement dans le temps. Elle consiste également à mettre en défens une superficie permettant d’effectuer périodiquement le suivi des jeunes individus des espèces cibles.

- Objectif 2 : Améliorer la capacité des individus à produire plus de régénérations que ce soit par voie de semis ou par voie végétative

Les caractérisations biologiques et physiologiques des espèces étudiées constituent un des outils permettant la sélection des candidats d’arbres plus. Ces pieds sélectionnés comme arbres plus vont servir de semenciers utiles pour le prélèvement de matériels de reproduction (graines pour le cas de Chapelieria madagascariensis, boutures pour Piper borbonense et Vanilla francoisii) qui seront ultérieurement utilisés pour l’enrichissement et la restauration des zones dégradées. Des études approfondies sur la biologie de la reproduction et la physiologie des espèces à Tampolo doivent être conduites afin de pouvoir les gérer plus objectivement. Des mesures particulières (vis à vis des maladies ou autres fléaux) devraient être apportées à ces individus sélectionnés. 48

Discussions

❖ Axe stratégique 2 : Créer de nouvelles activités autour des trois espèces pour appuyer les communautés locales - Objectif 1 : Promouvoir la plantation des espèces en dehors de la NAP

La promotion des plantations en dehors de la NAP permet à la fois de créer des revenus de moyen à long terme pour les communautés locales, mais également de limiter la surexploitation des populations naturelles de toutes les espèces dans la NAP. Il s’agit alors de mettre en place des peuplements artificiels dans les zones hors de la NAP à travers les différentes techniques de plantation. Pour cela, la formation des populations locales à la technique, depuis la production de en pépinière jusqu’à leur mise en terre est indispensable.

- Objectif 2 : Vulgariser les techniques d’exploitation durable des espèces Pour une meilleure gestion des trois PSA qui considère à la fois l’aspect conservation et l’aspect valorisation, la sensibilisation de la population riveraine sur l’utilité des espèces dans la vie quotidienne ainsi que leur importance sur le fonctionnement des écosystèmes est primordiale. Il faut donc savoir valoriser toute la potentialité des produits issus des ressources forestières tout en respectant ses limites d’exploitabilité. Ce cas doit surtout être spécialisé pour Piper borbonense car c’est la seule espèce ayant une valeur économique. Effectivement, la motivation des populations pour l’exploitation et la gestion de ressources forestières est étroitement liée à la valeur économique et culturelle de ces produits à leurs yeux par comparaison à d’autres activités. Si la gestion se limite à la protection de la ressource, sans la valorisation des produits, l’intérêt à conserver est moindre pour les communautés locales, d’où leur démotivation. C’est ainsi que la vulgarisation des techniques d’exploitation durable des espèces dans leur aire naturelle et dans les plantations artificielles s’avère intéressante. Mais, il est nécessaire que les produits obtenus contribuent à satisfaire les besoins de la population locale et/ou leur servent à générer des revenus.

❖ Axe stratégique 3 : Restaurer la potentialité de l’habitat dans les zones perturbées - Objectif 1 : Limiter la recrudescence des perturbations dans la NAP

L’exploitation illicite des produits ligneux, les feux et la divagation des bétails constituent les pressions d’origines anthropiques les plus importantes affectant les ressources forestières de la NAP Tampolo. Effectivement, la forêt est considérée comme un lieu de récolte des produits utilisés quotidiennement. Le passage des hommes et les animaux qui divaguent dans la forêt piétinent et coupent de manière informelle les espèces cibles. La réduction de ces perturbations permettra de contribuer largement à la conservation des espèces cibles ainsi que d’améliorer leur potentialité. Pour y remédier, il est recommandé ainsi d’augmenter la fréquence de contrôle et de surveillance surtout dans les zones d’extension. Toute entrée et toute circulation doivent être strictement réglementées.

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Discussions

- Objectif 2 : Responsabiliser les populations locales dans la restauration des zones dégradées

L’implication des populations locales dans la gestion et la conservation de ces espèces est primordiale. Cependant, toutes les propositions de conservation et de valorisation des espèces de ces ressources devraient être émanant de la communauté pour avoir son efficacité. Ce qui favorise la responsabilisation de tous les acteurs, surtout les communautés locales du fait qu’elles sont à la fois gestionnaires et consommatrices des ressources naturelles. Sans leur collaboration et leur participation, la gestion durable de ces espèces est menacée. C’est pourquoi, il est nécessaire de les inciter et les sensibiliser dans la participation à la restauration du paysage forestier de Tampolo.

- Objectif 3 : Responsabiliser les populations riveraines dans la protection des ressources forestières

Toutes perspectives de protection et de conservation des ressources forestières devraient être corroborées avec les communautés locales afin d’assurer leur réussite. Pour cela, les mesures de répression contre les délits forestiers comme le prélèvement illicite des bois ainsi que l’intrusion dans la NAP devraient émaner de la concertation entre les communautés locales, les responsables ainsi que l’administration forestière. A cet effet, l’adoption d’une convention locale sur les exploitations des ressources est vivement souhaitée. Par conséquent, l’instauration et l’application des « dina » pour les coupes illicites dans les zones de conservation pourraient contribuer de manière durable à la protection et à la conservation des ressources forestières. Pourtant, ces mesures d’interdiction ne vont pas seules, mais devraient être accompagnées par d’autres mesures et d’autres alternatives. Par exemple, pour limiter les coupes, enrichir les forêts des VOI par des arbustes et des arbres à cycle court. L'amélioration des revenus de la population par l’exploitation des potentialités économiques des espèces de valeurs, comme les trois espèces cibles, peut améliorer leur condition de vie. D’autant plus que Piper borbonense est une culture de rente. Ainsi, il est intéressant de promouvoir, aux alentours de la NAP, une nouvelle activité génératrice de revenu (AGR) autour de la filière Tsiperifery. Cette alternative pourra tendre également à limiter la forte demande en ressources forestières.

Objectif global : Gérer durablement les espèces Chapelieria madagascariensis, Piper borbonense et Vanilla francoisii en conciliant la santé écologique de leurs habitats et le développement des habitants riverains.

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Axe stratégique 1 : Assurer la pérennité des trois espèces Objectif 1 : Augmenter la potentialité des espèces cibles dans leurs zones d’occurrence Résultat attendu : L’effectif de chaque espèce est augmenté de 50 % à partir de la cinquième année de la mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Conserver et protéger les Mettre en défens les zones à Court à Moyen ESSA/Forêts : responsables et Surface mis en défens Rapport d’activité populations actuelles des forte concentration des espèces terme personnel du site Abondance des Inventaires espèces cibles espèces Effectuer des enrichissements Créer des pépinières spéciales Court à Moyen ESSA/Forêts : responsables et Nombre de Rapport d’activité des populations des trois pour les enrichissements terme personnel du site sauvageons en espèces pépinière Enrichir les zones Court à moyen ESSA/Forêts : responsables et Nombre d’individus Inventaires d’occurrence terme personnel du site plantés Fiches de suivi et rapports d’activité Elargir la zone d’occurrence à Moyen à long ESSA/Forêts : responsables et Nombres plantés Inventaires des zones favorables terme personnel du site Augmentation de la Fiches de suivi et surface d’occurence rapports d’activité Objectif 2 : Améliorer la capacité des individus à produire plus de régénérations que ce soit par voie de semis ou par voie végétative Résultat attendu : La capacité des arbre-mères à produire des régénérations est doublée entre 5 et 10 années de mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Conduire des études sur la Effectuer des essais de Moyen terme ESSA/Forêts : responsables et Taux de germination Fiches de suivi et biologie et la phénologie des multiplication végétative des personnel du site des graines et de rapports d’activité espèces cibles espèces en utilisant les arbres réussite des boutures Fiche des résultats plus des essaies

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Discussions

Apporter des soins sylvicoles Effectuer des opérations Court terme ESSA/Forêts : responsables et Nombre de pieds Rapport d’activité d’éclaircie et d’élagage du personnel du site Population élagués Nombre de peuplement locale pieds abattus Axe stratégique 2 : Créer de nouvelles activités autour des trois espèces pour appuyer les communautés locales Objectif 1 : Promouvoir la plantation des espèces en dehors de la NAP Résultat attendu : Les zones hors NAP sont reboisées en espèces cibles à partir de la deuxième année de la mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Encadrer les communautés Octroyer à la communauté Court à moyen ESSA-Forêts Nombre de plants Fiches techniques dans la mise en place des locale des formations terme produits des espèces pépinières villageoises des techniques en production de produites, Fiche de trois espèces cibles plants en pépinière présence, Rapport de formation Octroyer à la communauté Court à moyen ESSA-Forêts Surface et nombre Support de locale des formations terme d’exploitation formation, Fiche de techniques pour la production présence, Rapport du Tsiperifery de formation Objectif 2 : Vulgariser les techniques d’exploitation durable des espèces Résultat attendu : Les techniques d’exploitation durable des espèces sont vulgarisées depuis le début de la mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Former les communautés Organiser des réunions de Court à moyen Autorités locales ESSA/Forêts Nombre de Support de locales en techniques formations et de sensibilisation terme participants aux formation, Fiche de d’exploitation durable des formations Fréquence présence, Rapport espèces de sensibilisation de formation

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Discussions

Axe stratégique 3 : Restaurer la potentialité de l’habitat des espèces cibles dans les zones perturbées Objectif 1 : Limiter la recrudescence des perturbations dans la NAP Résultat attendu : Le taux de dégradation de l’habitat est réduit à moitié entre 03 et 05 années de mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Renforcer la répression contre Amplifier la fréquence des Long terme ESSA/Forêts Fréquence des Cahier de charge les coupes illicites surveillances dans la NAP Responsables et personnel du patrouilles effectuées site

Restaurer les zones ouvertes Enrichir régulièrement Moyen à long ESSA/Forêts Surface restaurée Occupation du sol par des essences de valeur terme Responsables et personnel du site Objectif 2 : Responsabiliser les populations riveraines dans la restauration des zones dégradées Résultat attendu : Les populations locales sont impliquées dans la restauration des sites perturbés depuis le début de la mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Encadrer les COBA dans la Former la population locale Court à long ESSA/Forêts Production de graine Rapport d’activité mise en place des pépinières aux techniques de pépinière terme Nombre de matériels villageoises pour la production de plants végétatifs prélevés

Restaurer la forêt Octroyer des formations Court à long ESSA/Forêts Surface restaurée Rapport de techniques en de sylviculture terme formation des forêts artificielles (enrichissement, reforestation, reboisement etc.)

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Discussions

Objectif 3 : Responsabiliser les populations riveraines dans la protection des ressources forestières Résultat attendu : Les ressources forestières sont gérées durablement à partir de la deuxième année de la mise en œuvre du plan d’action Activités Sous-activités Echéance Responsables Indicateurs Vérification Eduquer et sensibiliser la Sensibiliser les villageois Court terme ONG, ESSA Fréquence de Rapport d’activité population locale sensibilisation Redynamiser l’application du Appuyer et motiver les Court à long Organismes étatiques, ONG Nombre de Rapport d’activité « dina » structures locales existantes terme Autorités locales participants aux activités communautaires Etablir différentes règles Court à long Autorité locale Cahier de charges Rapport d’activité concernant l’exploitation des terme ESSA/Forêts Responsables et élaboré PV produits forestiers personnel du site Population locale Appliquer les « dina » pour le Court à long Population locale Autorités Nombre de « dina » Rapport d’activité prélèvement des produits terme locales appliquer PV forestiers dans les zones de conservation

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Conclusion

5. CONCLUSION Pour conclure, suivant des critères écologiques et écosystémiques, le type et l’intensité des pressions d’origines anthropiques, les espèces sauvages apparentées aux cultures de rente des genres Coffea, piper et Vanilla dans la NAP de Tampolo peuvent être présentes dans différentes parties de la NAP. Chacune des zones présente une abondance différente et dispose de ses propres caractéristiques. La présence et l’abondance de chaque espèce est intimement liée à l’état actuel de la formation dans laquelle elle se trouve. En détruisant les forêts, la population locale réduit la capacité d’expression de la biodiversité et la résilience des espèces. De plus, certains biens et services de Tampolo sont surexploités (surtout le bois de chauffage) alors que d’autres ne sont pas fournis de manière optimale (services écotouristiques). Cette étude démontre l’importance de la conservation des PSA aux trois genres de rente à partir de la prospection et de l’évaluation de l’écologie des espèces. Il est important actuellement de considérer d’autres possibilités à travers d’autres espèces qui paraissent inutiles à priori, mais qui sont potentiellement utiles à l’avenir, proche ou lointain. L’approche utilisée lors de cette étude était une approche simple d’inventaire multi-ressources, qui est très adaptée aux PFNL, couplée à des interviews semi structurés et structurés avec la population riveraine, car l’homme fait partie des facteurs biotiques influençant la potentialité de l’écosystème. Les limites sont encore nombreuses. Mais l’essentiel est que l’objectif a été atteinte. Les potentialités écologiques de la forêt de la NAP de Tampolo en PSA aux genres Coffea, Piper et Vanilla sont connues. Il apparaît au terme de ce travail que la forêt de Tampolo dispose d'une potentialité faible mais non négligeable en PSA aux cultures de rente qui sont les espèces Chapelieria madagascariensis, Piper borbonense et Vanilla francoisii réparties dans différents types d’écosystèmes. Les différents types d'écosystèmes forestiers rengorgent de nombreuses espèces végétales ligneuses ou non ligneuses qui sont exploitées par la population locale. Mais, ce sont les habitats qui protègent ces espèces étudiées et tant d’autres encore inconnues. De plus, malgré leurs valeurs encore méconnues par la population locale, ce sont des espèces qui possèdent un potentiel économique intéressant, surtout le cas de Piper borbonense, et qui conservent des gènes potentiellement utiles pour le futur. Concernant les habitats dans la forêt de Tampolo, les travaux d'inventaire montrent que les forêts se dégradent progressivement. Ce qui menace l’existence des PSA étudiées. La présence des produits ligneux à valeur économique avec une bonne qualité technologique du bois, amène la population locale à négliger les autres fonctions de la forêt. Le constat est que pour la population locale, les extractions ne se limitent pas qu’au bois d'énergie et au bois de service pour la construction et autres. Ils extraient également des bois de qualité pour les vendre à Fenoarivo Antsinanana. Pour les produits forestiers non ligneux, la valorisation des produits végétaux entre surtout dans le cadre de l’artisanat, de la médecine traditionnelle et des diverses constructions. Pour les produits d'origine animale, la pêche et la chasse se font de manière très ponctuelle et occasionnelle. Ces activités forment également des pressions pour les PSA car elles sont effectuées sans considération de ces PSA.

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Conclusion

Des problèmes sont constatés en matière de valorisation de ces produits. En effet, les méthodes de collecte et de valorisation traditionnelle conduisent soit à l'écrémage de la ressource soit à la dégradation des ressources non prélevées. Pour assurer la durabilité de la ressource, l'application des techniques soucieuses de l'environnement s'avère nécessaire. I1 est également nécessaire d'informer la population sur la possibilité d'utilisation des produits autres que ceux qu'ils ont l'habitude de prélever afin d’éviter la raréfaction de certaines ressources. Étant donné que les biens environnementaux sont surexploités sans connaissance exacte de la valeur des autres ressources que le bois ; d’une manière générale, les résultats tendent à conclure l’inefficacité de la cogestion entre l’ESSA-Forêts et la population locale. Ainsi, parmi les plantes sauvages apparentées aux cultures de rentes dans la forêt de Tampolo, les espèces Vanilla francoisii et Chapelieria madagascariensis sont à préserver pour maintenir le rôle de la forêt en tant que réservoir de la biodiversité dont génétique. Et ensuite, l’espèce Piper borbonense est à protéger avant tout à cause de son potentiel très bas évalué dans la forêt. En plus de cela, son habitat naturel se dégrade de plus en plus sous les pressions anthropogènes. Mais, cette espèce est aussi à valoriser. En effet, Piper borbonense est une espèce à très fort potentiel économique (c’est une espèce de culture de rente). De plus, comme elle nécessite des conditions forestières de type non dégradé, sous couverture forestière de type chaud et humide, sa valorisation doit impérativement débuter par un enrichissement et une remise à l’état de la forêt. De plus, pour y arriver, toutes les personnes concernées (population locale surtout) devront protéger la forêt contre les coupes illicites. Le plan d’aménagement devra ainsi intégrer la gestion de cette espèce pour sa conservation in-situ, donc sa protection et sa valorisation durable. La méthodologie adoptée a permis de vérifier les hypothèses émises ainsi que d’atteindre les objectifs de la recherche. Toutefois, parmi les paramètres importants dans l’évaluation de la potentialité d’une espèce, se trouve la biologie de l’espèce dans les forêts littorales (la phénologie, la pollinisation, l’autoécologie et la synécologie) alors qu’elle n’a pas été entamée dans la présente étude faute de disponibilité de données. De plus, il existe très peu de connaissance sur le pool génétique de Chapelieria madagascariensis qui serait potentiellement utile à l’amélioration de la caféiculture. Cette étude ne prétend pas être complète. Beaucoup de problématiques se posent encore pour la gestion durable de la forêt littorale de Tampolo, qui abrite jusqu’à présent des potentialités en espèces sauvages apparentées aux genres Coffea, Piper et Vanilla. En référence à la définition de l’écopotentialité, le potentiel d’expression de la biodiversité des trois espèces cibles est faible. La diversité attendue est présente mais sa capacité à se multiplier et à se résilier est encore faible. Ce qui signifie que toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour que cette biodiversité s’exprime ou ne le sont plus. Suite à cette recherche, il est ainsi souhaitable de mener des études plus approfondies sur les espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées étudiées. Les connaissances sur leur caractéristiques génétiques doivent être élargies afin de mieux les identifier ; également afin de valoriser ces connaissances par la population locale à des fins de protection de la forêt à Tampolo. Cette restauration de la forêt par la multiplication et la valorisation des espèces sauvages apparentées aux cultures serait- elle alors faisable techniquement et socio-économique à Tampolo ? 56

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61

Annexes

ANNEXES

Annexe 1 : Systématique des espèces et genres étudiés ❖ La classification suivante est celle adoptée par ROBBRECHT et MANEN (2006) du Coffea : Règne : PLANTAE Phylum : SPERMAPHYTA Embranchement : ANGIOSPERMES Classe : DICOTYLEDONES Ordre : GENTIANALES Famille : RUBIACEAE Juss. Sous Famille : CINCHONOIDEAE Raf. Super tribu : IXORIDINAE Robbr. & Manen Tribu : COFFEEAE Darw. Sous tribu : COFFEINAE Robbr. & Manen Genre : Coffea L. Sous genre : Coffea J.-F. Leroy

❖ Taxonomie actuelle par le MBG du poivre sauvage de Madagascar

Règne : VEGETAL Embranchement : SPERMAPHYTES Sous-embranchement : ANGIOSPERMES Classe : DICOTYLEDONES Sous-classe : MAGNOLIDES Ordre : PIPERALES Famille : PIPERACEAE Genre : Piper L. Espèce : sp. Nom binominal : Piper borbonense (Miq.) C. DC., 1869 Nom vernaculaire : Tsiperifery Noms communs : Voatsiperifery, poivre sauvage de Madagascar

La description des quatre morphotypes de Tsiperifery (RAFITOHARSON, 2016) est dans le tableau 15.

I

Annexes

Tableau 15 : Description des quatre morphotypes de Tsiperifery

Morphotype M1 M2 M3 M4 Feuille Oblongue et Obovale à Cordiforme Plus ou moins crassulescente acumen obtus effilée sur la tige coriace, cordiforme orthotrope Lancéolée sur la tige plagiotrope Inflorescence Blanche verdâtre Blanche Jaune Blanche verdâtre devenant jaune Pédoncule vert Pédoncule pubescent brunâtre à maturité glabre Pédoncule vert violacée Fleur Eparses insérées Eparses insérées Densément Eparses insérées systématiquement aléatoirement sur serrées réparties systématiquement suivant une direction rachis aléatoirement suivant une direction diagonale sur le Etamines à filet sur le rachis diagonale sur le diamètre du rachis blanc surmonté Etamines à filet diamètre du rachis Bractée de forme de 2 sacs blanc surmonté Bractée de forme triangulaire polliniques de 2 sacs triangulaire Filet de couleur jaunes polliniques à Filet de couleur blanche surmonté de blanchâtres à déhiscence blanche surmonté de 2 sacs polliniques ouverture apicale latitudinale 2 sacs polliniques jaunes à ouverture blancs à ouverture apicale apicale Fruits Ovoïde de 0,5-0,6 cm x Globuleux de Ovoïde de 0,3- 0,4 cm de diamètre 0,3-0,4 cm de 0,4 cm x 0,4-0,6 Pédicelle courte 0,2- diamètre cm de diamètre 0,3 cm avec une Pédicelle de 0,8- Pédicelle protubérance à la base 1,2 cm pubescent de Rouge orangé à 0,4-0,8 cm maturité Rouge à maturité

❖ Systématique du vanillier : Règne : PLANTAE Division : MAGNOLIOPHYTA Classe : LILIOPSIDA Sous-classe : LILIIDAE Ordre : ORCHIDALES Famille : ORCHIDACEAE Sous-famille : VANILLIODEAE Genre : Vanilla. Plum. Espèces : 110 espèces sauvages

II

Annexes

Annexe 2 : Les paramètres relevés Caractéristiques des tuteurs et ombrages Tableau 16 : Paramètres relevés pour les tuteurs

Espèce Forme biologique D1.30 H PHF

Pour l’étude d’habitat Tableau 17 : Paramètres relevés pour l’étude d'habitat

Espèce Forme biologique D1.30 H PHF Xh ; Yh Observations

Pour l’étude de la régénération Tableau 18 : Paramètres relevés pour la régénération Espèce Observation et Forme biologique

Tableau 19 : Fiche d'inventaire Date : Parcelle : Type de Forêt Placette Coordonné N° : GPS : Nom PHF N° D 1.30 Ht Hf Observations vernaculaire P H F

III

Annexes

Annexe 3 : Fiche d'enquête Date : Fokontany : Sexe : Activité : Perception de la forêt :

Utilisations des produits forestiers : Fréquence de Espèces utilisées Quantité prélevée Lieu de prélèvement prélèvement Bois énergie 1. 2. ……

Bois de service 1.

2. ……

Bois de 1. construction 2. …… PFNL 1. 2.

……

Connaissance des Autres espèces sauvages Présence Noms Usages/Utilités Connaissances correspondantes à Genre Coffea

Genre Piper

Genre Vanilla

IV

Annexes

Annexe 4 : Liste des coordonnées des placettes Tableau 20 : Coordonnées des placettes PLACETTE LONG LAT P1 718046,93664 977037,87891 P10 716163,98979 975524,24321 P11 717068,69126 975835,30854 P12 716349,20427 976956,09357 P12 716437,06241 976782,75182 P14 716229,28977 975653,65589 P15 716708,94776 975736,76495 P16 716594,96963 975879,23762 P17 717694,38375 977455,93519 P18 717606,52560 976361,27016 P19 717931,83820 977230,35346 P2 718075,13347 976262,46594 P20 717433,18385 975893,48489 P21 717767,99463 975838,87036 P22 718221,53264 976311,40472 P23 716393,72698 976526,30101 P24 717968,05001 976642,65369 P25 717956,17728 977516,48608 P26 717804,20643 977822,80232 P27 717690,22829 977708,82419 P28 717354,97775 976268,18467 P29 716888,35062 976059,43043 P3 718103,33031 976664,27084 P30 717104,77965 976133,10840 P31 717714,15784 977214,48608 P32 717866,11865 976265,88224 P4 716485,53690 977425,58539 P5 716314,59359 976264,22825 P6 717581,68886 976163,77702 P7 718101,12743 976512,71285 P8 718301,07988 976205,73749 P9 718037,50543 976011,02484

V

Annexes

Annexe 5 : Liste des espèces, genres et familles issus de l’inventaire Tableau 21 : Liste des espèces, genres et familles

N° Nom vernaculaire Nom scientifique Famille 1 Accacia Acaccia sp FABACEAE 2 Aferonakavy Elaeocarpus alnifolius ELAEOCARPACEAE 3 Amanin'ombilahy Eremolaena humblotiana SARCOLAENACEAE 4 Ambivahitra Dendrocalamus giganteus POACEAE 5 Ambora Tambourissa religiosa MONIMIACEAE 6 Ambora beravina Tambourissa capuronii MONIMIACEAE 7 Amboza Dypsis schalzii ARECACEAE 8 Amboza madinidravina Dypsis schalzii ARECACEAE 9 Ambozarano Dypsis lutea ARECACEAE 10 Amontana Ficus baroni MORACEAE 11 Ampanga Asplenium pellucidum ASPLENIACEAE 12 Ananas ala Ananas bracteatus BROMELIACEAE 13 Andravokona Anthostema madagascariensis EUPHORBIACEAE 14 Anivona Ravenea sambiranensis ARECACEAE 15 Antambonana Asteropeia multiflora ASTEROPEIACEAE 16 Antoravina Phyllarthron madagascariense BIGNONIACEAE 17 barabanja Mascarenhasia arborescens APOCYNACEAE 18 Beando/Menahihy beravina Erythroxylum corymbosum ERYTHROXYLACEAE 19 Beando MR/Menahihy MR Erythroxylum buxifolium ERYTHROXYLACEAE 20 Beravina Erythroxylum corymbosum ERYTHROXYLACEAE 21 Bobaka Pandanus sp PANDANACEAE 22 Bonarimbazaha Albizia moluccana FABACEAE 23 Dindemo Anthocleista madagascariensis 1 GENTIANACEAE 24 Dité Aphloia theaformis APHLOIACEAE 25 Famelona Chrysophyllum boiviniana SAPOTACEAE 26 Famelondriake Donella fenerivensis SAPOTACEAE 27 Fandrana Pandanus pulcher PANDANACEAE 28 Faninton'akoholahy Scolopia erythrocarpa SALICACEAE 29 Fotsiavadika Croton noronhae EUPHORBIACEAE 30 Fotsidity Bosqueia obovata MORACEAE 31 Fougeres épiphytes Asplenium nidus ASPLENIACEAE 32 Fougeres herbacées Asplenium nidus ASPLENIACEAE 33 Goavy Psidium cattleyanum MYRTACEAE

VI

Annexes

34 Hafotra Dombeya sp. STERCULIACEAE 35 Hafotra be ravina Dombeya sp. MALVACEAE 36 Hafotra madinidravina Dombeya sp. MALVACEAE 37 Hafotrankora Rhopalocarpus thouarsianus RHOPALOCARPACEAE 38 Handrozo

39 Haraka Asteropeia matrambody ASTEROPEIACEAE 40 Harongampanihy Psorospermum lamianum CLUSIACEAE 41 Harongana Harungana madagascariensis HYPERICACEAE 42 Hasina Dracena sp CONVALLARIACEAE 43 Hasintoho Monoporus floribondus MYRSINACEAE 44 Hazinina Symphonia louvelii CLUSIACEAE 45 Hazoambo Xylopia sp ANNONACEAE 46 Hazoambo be ravina Xylopia humblotiana ANNONACEAE 47 Hazoambo fotsy Xylopia buxifolia ANNONACEAE 48 Hazoambo maitso Ambavia geraldii ANNONACEAE 49 Hazomafana Diospyros haplostylis EBENACEAE 50 Hazomainty Diospyros squamosa EBENACEAE 51 Hazomainty be ravina Diospyros sphaerosepala EBENACEAE 52 Hazomalany Casearia nigrescens SALICACEAE 53 Hazomamy Anisophyllea fallax ANISOPHYLLEACEAE 54 Hazomananjara Filicium sp SAPINDACEAE 55 Hazombarorana Protorhus latifolia ANACARDIACEAE 56 Hazombato Cassipourea myriocarpa SALICACEAE 57 Hazombato be ravina Cassipourea SALICACEAE 58 Hazombato fotsy Homalium thouarsianum FLACOURTIACEAE 59 Hazombato madinidravina Cassipourea SALICACEAE 60 Hazombato mena Bembicia axilaris SALICACEAE 61 Hazondahy Burasaia madagascariensis MENISPERMACEAE 62 Hazondririnina

63 Hazondronono Stephanostegia capuronii APOCYNACEAE 64 Hazovola Dalbergia maritima FABACEAE 65 Hazovola be ravina Dalbergia baronii FABACEAE 66 Helana Sarcolaena multiflora SARCOLAENACEAE 67 Hintsy Intsia bijuga FABACEAE 68 Hompa Syzygium pluricymosa MYRTACEAE 69 Hompa mena Syzygium cloiselii MYRTACEAE

VII

Annexes

70 Hotatra Dombeya laurifolia MALVACEAE 71 INC 1

72 INC 2

73 INC 3

74 INC 4

75 INC 5

76 Kafeala Chapelieria madagascariensis RUBIACEAE 77 Konko Buddleja indica BUDDLEJACEAE 78 Laka Myrica spatulata MYRICACEAE 79 Lianes

80 Livoro Tabernaemontana rotusa APOCYNACEAE 81 Loahindry Cleistanthus capuronii EUPHORBIACEAE 82 Longoza Afromum angustifolium ZINGIBERACEAE 83 Maherihely Pachytrophe dimepate MORACEAE 84 Maimbovitsika Pittosporum verticillatum PITTOSPORACEAE 85 Maintsoririnina Olax glabriflora OLACACEAE 86 Maizepsis

87 Mamoahely Salidinia axillaris RUBIACEAE 88 Mampay Cynometra madagascariensis FABACEAE 89 Mandrorofo Hymenaea verrucosa FABACEAE 90 Mankaranana Macaranga acuminata EUPHORBIACEAE 91 Matrambody Asteropeia amblyocarpa ASTEROPEIACEAE 92 Menahihy Erythroxylum buxifolium ERYTHROXYLACEAE 93 Nanto Faucherea sp. SAPOTACEAE 94 Nanto beravina Faucherea sp SAPOTACEAE 95 Nanto Fotsy Labramia bojeri SAPOTACEAE 96 Nanto madinidravina Sideroxylon betsimisarakum SAPOTACEAE 97 Nanto Mena Faucherea glutinosa SAPOTACEAE 98 Nanto voasihy Labramia bojeri SAPOTACEAE 99 Nonitsay

100 Okoumé Aucoumea klaineana BURSERACEAE 101 Ombavy Polyalthia ghesquieriana ANNONACEAE 102 Palmier Dypsis sp ARECACEAE 103 Penjy

104 Popoko

105 Ramy Canarium boivini BURSERACEAE

VIII

Annexes

106 Ramy be ravina Canarium madagascariensis BURSERACEAE 107 Ramy madinidravina Protium madagascariense BURSERACEAE 108 Rarà Brochoneura acuminata MYRISTICACEAE 109 Ravinala Ravenala madagascariensis STRELITZIACEAE 110 Robary Sygyzium emirnensis MYRTACEAE 111 Rotra Syzygium bernieri MYRTACEAE 112 Sadodoko Chassalia sp RUBIACEAE 113 Sakaihala Cinnamosma madagascariensis CANELLACEAE 114 Sakoan'ala Poupartia chapelieri ANACARDIACEAE 115 Somotrorana Tynopsis sp SAPINDACEAE 116 Somotrorana beravina Tina sp SAPINDACEAE 117 Tafononana Ocotea cymosa LAURACEAE 118 Tamerina

119 Tangena Cerbera venenifera APOCYNACEAE 120 Tarantana Campnosperma micrantheia ANACARDIACEAE 121 Tavolo Cryptocarya sp LAURACEAE 122 Telokintana Psorospermum penduliflorum MENISPERMACEAE 123 Tendriko Calantica sp SALICACEAE 124 Tsiboraty Vitex pachyclada LAMIACEAE 125 Tsifo Peponidium lanceolatifolium RUBIACEAE 126 Tsifo beravina medium RUBIACEAE 127 Tsifo madinidravina Canthium vandrika RUBIACEAE 128 Tsifoala

129 Tsifontso Rhodocolea racemosa BIGNONIACEAE 130 Tsilaitra (madrav) Noronhia seyrigii OLEACEAE 131 Tsilaitra be ravina Noronhia grandifolia OLEACEAE 132 Tsimamasatsokony Memecylon clavistaminum MELASTOMATACEAE 133 Tsiperifery Piper sp PIPERACEAE 134 Tsipoapoaka Mafidea sp. SAPINDACEAE 135 Tsirika Pandanus sp PANDANACEAE 136 Tsitakotrala Homalium involucratum SALICACEAE 137 Tsivolomborona Albizzia gummifera FABACEAE 138 Vahimainty Danais vestida RUBIACEAE 139 Vahizoho

140 Vakoam-pandranala Pandanus sp PANDANACEAE 141 Vakoana Pandanus sp PANDANACEAE

IX

Annexes

142 Vakoanala Pandanus sp PANDANACEAE 143 Valankoho Omphalea oppositifolia EUPHORBIACEAE 144 Vanille Vanilla sp ORCHIDEACEAE 145 Varanto Mimusops commersonii SAPOTACEAE 146 Vihy

147 Vilanimposa Mapouria rielandiana RUBIACEAE 148 Voantalagny Rothmannia sp2 RUBIACEAE 149 Voantsilaka Cuphocarpus acuelatus ARALIACEAE 150 Voantsiritra Vaccinium emirnense VACCINIACEAE 151 Voapaka Uapaca littoralis EUPHORBIACEAE 152 Voapaka beravina Uapaca louvelii EUPHORBIACEAE 153 Voapaka mena Uapaca ferruginia EUPHORBIACEAE 154 Voasirindrina Sorindeia madagascariensis ANACARDIACEAE 155 Volombodindrailovy Dypsis tsaravoasira ARECACEAE 156 Zoambo Euphorbia tetraptera EUPHORBIACEAE

X