Anmerkungen

Einleitung

1 Pyta, Wolfram, Geschichtswissenschaft, in: Klein, Christian (Hg.), Handbuch Biographie. Methoden, Traditionen, Theorien, Stuttgart, Weimar 2009, 331–338, 333. Auf das Hand- buch sei hier stellvertretend für die umfangreiche neuere theoretische Forschung zur Bio- graphie verwiesen. 2 Pyta, Wolfram, Hindenburg. Herrschaft zwischen Hohenzollern und Hitler, Berlin 2007, 10. 3 Pyta, Wolfram, Hitler. Der Künstler als Politiker und Feldherr. Eine Herrschaftsanalyse, Berlin 2015, 15 und 17. 4 Vgl. z.B. Vogel, Juliane, Aus dem Grund. Auftrittsprotokolle zwischen Racine und Nietzsche, München 2017, 39–64. 5 Erben, Dietrich, Paris und Rom. Die staatlich gelenkten Kunstbeziehungen unter Ludwig XIV., Berlin 2004. 6 Mémoires de Louis-Henri de Loménie, Comte de Brienne, dit Le jeune Brienne, hg. v. Paul Bonnefon, Bd. 3, Paris 1919, 38. 7 [C]omme s’il devait paraître sur un théâtre; en somme il sait bien faire le roi en tout. Visconti, Primi, Mémoires de Primi Visconti sur la cour de Louis XIV, hg. v. Jean-François Solnon, Paris 1988, 28. 8 [L]e roi était maître de son secret. Spanheim, Ezechiel, Relation de la Cour de France en 1690, hg. v. Émile Bourgeois (Annales de l’université de Lyon, N.S. II, Fasc. 5), Paris, Lyon 1900, 66. 9 Vgl. Barner, Wilfried, Barockrhetorik. Untersuchungen zu ihren geschichtlichen Grund- lagen, Tübingen 22002, 86–131. 10 L’ambassadeur doit estre un peu comedien […] Il n’y a point de théâtre plus illustre que la Cour, Wicquefort, Abraham de, L’Ambassadeur et ses fonctions […], 2 Bde., Amsterdam 1730, Bd. 2, 1, 3. 11 Ut comœdi, moniti ne in fronte appareat pudor, personam induunt: sic ego, hoc mundi theatrum conscensurus, in quo hactenus spectator existiti, larvatus prodeo. Descartes, René, Œuvres de Descartes, hg. v. Charles Adam u. Paul Tannery, Bd. 10, Paris 1974, 213. 12 Benserade, Isaac de, Ballet royal de la nuict. Divisé en quatre Parties, ou quatre Veilles, Et dansé par sa Majesté le 23 Fevrier 1653, Paris 1653, 16. Vgl. Cowart, Georgia J., The Triumph of Pleasure. Louis XIV and the Politics of Spectacle, Chicago, London 22014, 1–41. 13 Benserade, Isaac de, Les Nopces de Pelée et de Thetis, Comédie Italienne en Musique, entre-meslée d’un Ballet sur le même sujet, dansé par sa Majesté, Paris 1654, 21, 40. 14 De l’heure que je vous parle, la plupart du monde rit ici, bourgeois de boutique, chicaneurs, partisans et banqueroutiers, rien [que de] joie d’aller au ballet qui se danse au Louvre à ce soir: Pars maior lacrimas ridet, et intus habet! Rideant igitur, quandoquidem mala sua non intelligunt ! Messieurs du Parlement y sont invités et ceux des autres cours souveraines, ut tandem verum sit illud Petronii: Mundus omnis agit histrioniam. Patin, Guy, Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Biblio- thèque interuniversitaire de santé, 2018, Patin an André Falconet, 28. April 1654, www. biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0347 [26.03.2020]. 15 Beaussant, Philippe, Louis XIV artiste, Paris 22005, 163–171. Zur Theatralität der Epoche und der Regierung Ludwigs jetzt auch: Kolesch, Doris, Theater der Emotionen. Ästhetik und Politik zur Zeit Ludwigs XIV., Frankfurt, New York 2006.

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Prolog

1 Guy Patin an Charles Spon, 9. Mai 1643, in: Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris: Bibliothèque interuniversitaire de santé 2018. http:// www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0081. 2 Il a plu Dieu hier de disposer de notre bon roi, qui est le jour auquel il a commencé à l’être. Sa Majesté désira que j’assistasse à sa mort avec Nosseigneurs de Lisieux et de Meaux, son premier aumônier, et le R.P. Dinet, son confesseur. Depuis que je suis sur terre, je n’ai vu mourir une personne plus chrétiennement. […] Jamais je n’ai vu plus d’élévation à Dieu, plus de tranquilité, […] plus de bonté, ni plus de jugement en une personne en cet état. Zit. nach Hildesheimer, Françoise, La double mort du roi Louis XIII, Paris 22011, 344f. 3 Il a pieusement accompli trente-trois ans de pouvoir royal, avec, pour ainsi-dire, une puissance très limitée dans ses premières années par la tutelle et autorité de sa mère, et dans les dernières par la domination du feu cardinal qui a outrepassé dans ses fonctions de ministre les limites du ministère. Zit. nach Chevallier, Pierre, Louis XIII. Roi cornélien, Paris 1979, 646. 4 Ma résolution est d’être obéi […] Le roi est maintenant plus rigide que d’ordinaire dans la volonté d’être obéi et de faire prévaloir son autorité par force. Zit. nach Chevallier, Louis XIII, 647. 5 Moote, Alanson Lloyd., Louis XIII., the Just, Berkeley, Los Angeles, London 1989. 6 Tallemant des Reaux, Gédéon, Salongeschichten – Historiettes, hg. von Wolfgang Tschöke, Zürich 1996, 209–217. 7 Goubert, Pierre, Mazarin, Paris 21993, 99. 8 Hildesheimer, La double mort du roi Louis XIII, 253. 9 On nous a oté Richelieu / On nous a donné Mazarin / Jamais nos maux prendront fin, zit. nach Hildesheimer, La double mort du roi Louis XIII, 298. 10 Monseigneur le Dauphin répondit: „Louis XIV mon papa“. Sa Majesté lui dit: „Pas encore, mon fils, mais si c’est la volonté de Dieu“. Zit. nach Hildesheimer, La double mort du roi Louis XIII, 185. 11 „Monsieur, voudriez-vous bien être roi?“ Monsieur le dauphin repartit „Non.“ Dupont reprit: „Et si votre papa mourait“? Monsieur le dauphin dit de son propre mouvement, la larme à l’œil, ce que j’ai jugé très remarquable: „Si mon papa mourrait, je me jetterais dans le fossé“. Zit. nach Hildesheimer, La double mort du roi Louis XIII, 222. 12 Porschnev, Boris F., Les Soulèvements populaires en France au XVIIe siècle, Paris 21972, 101: il est certain et de cela nen doubtez pas, que si lon permettait les transports de bleds tout le menu peuple courroit suz aux marchans et une fois affriandez à la prise sans rien payer indubitablement s’atrouperont et de là osteroyant la liberté des chemins à tous qui vont lever les deniers du roy et feroient courrir risque de la recepte des tailles de Sa Majesté, car le peuple une fois armé et soublevé se sert de ses armes contre tous ceux qui luy demandent de largent. Dt. Übersetzung: Porschnev, Boris F., Die Volksaufstände in Frankreich vor der Fronde, 1623–1648, Leipzig 1954, 67. 13 Porschnev, Les Soulèvements populaires en France, 123: Il importe extrèmement à son service [de Sa Majesté] que vous ne perdiez point de temps pour aller arrester le soulèvement des Croquans de Rouergue. L’avis que nous avons qu’il n’y apoint de noblesse meslée parmy cette canaille nous fait croire que vous n’aurez point beaucoup de peine à la dissiper et qu’elle perdra cœur dès qu’elle vous sentira approcher, mais tout consiste en la promptitude sans laquelle le desordre pourroit trop s’estendre et prendre racine comme il a commencé de faire, 105. Dt. Übersetzung: Porschnev, Die Volksaufstände in Frankreich, 82.

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14 Porschnev, Les Soulèvements populaires en France, 105: Aussy vous puis-je asseurer qu’on contribuera de deça pour le soulagement de la province de tout ce que l’inévitable nécessité de l’Estat pourra permettre et qu’on a point de plus forte passion que de pouvoir en mesme temps subvenir à cette pressante nécessité et donner moyen aux sujets de Sa Majesté de payer commodément ce qu’elle est contrainte d’exiger d’eux. Dt. Übersetzung: Porschnev, Die Volksaufstände in Frankreich, 82. 15 Porschnev, Les Soulèvements populaires en France, 149: Nous scavons bien Monseigneur que la nécessité des affaires du Roy force à sa bonté aussy bien que celle de la Reyne à consentir avec regret à des surcharges dont la paix nous deslivrera. Mais nous sommes aussy obligés de représenter par nostre entremise que la misère est si grande dans notre ressort que tout est à redouter d’un peuple qui ne craint plus d’hasarder une vie qu’il n’a pas de quoy se conserver. Dt. Übersetzung: Porschnev, Die Volksaufstände in Frankreich, 100.

1. Intermezzo: Lehrjahre eines Königs

1 Michel Pernot, La Fronde, Paris 1994, 400. 2 Drévillon, Hervé, Les Rois absolus 1629–1715 (Histoire de France Belin), Paris 2011, 192ff. 3 Un vent de Fronde,/ s’est levé ce matin, Je crois qu’il gronde / Contre le Mazarin. Cheruel, A. (Hg.), Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, 4 Bde., Paris 1858, Bd. 1, 181. 4 Son [Mazarin] orgueil lui dit aujourd’hui / Que le Saint Père est moins que lui; / Et sans mentir, grâce à Priape, / Cela n’est sans fondement: / Anne d’Autriche assurement / Vaut mieux que la mule du pape. Zit. nach M. Pernot, La Fronde, Paris 1994, 209. 5 On a ici chanté un Te Deum, fort solennel dans Notre-Dame en présence du roi, de la reine, du Mazarin et des cours souveraines pour la reprise de Sainte-Menehould et l’extinction de la guerre civile. Maintenant on ne parle plus que de nouveaux impôts pour avoir de l’argent […] France, misérable France, jusqu’à quand seras-tu misérable! Guy Patin an Charles Spon, 16. Dezember 1653, Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris: Bibliothèque interuniversitaire de santé 2018. htpps: //www.biusante. parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0334. 6 Petitfils, Louis XIV, 115. 7 Bluche, Louis XIV, 98. 8 Boutin, Claude (Hg.), Les Gazettes parisiennes d’Abraham Wicquefort pendant la Fronde (1648–1652). Cinq années d’information sur la vie politique, les relations internationales et la société nobiliaire française, 2 Bde., Paris 2010, Bd. 2, 956: mais ayant eu advis sur ce poinct que l’on devoit partir que toute la ville estoit en armes, elle fit mettre le Roy au lict, tout botté qu’il estoit pour faire croire qu’il dormoit, lors que le baron des Ouches y fut de la part de M. le duc d’Orléans pour voir en quel estat il le trouveroit. 9 Ils le regardèrent longtemps dormir, et ne pouvaient assez l’admirer. Motteville, Mémoires, zit nach Bély, Lucien, Les Secrets de Louis XIV. Mystères d’État et pouvoir absolu, Paris 22015, 132. 10 Chérot, Henri (Hg.), La première jeunesse de Louis XIV (1649–1653), d’après la correspondance inédite du P. Charles Paulin, son premier confesseur, Lille 1892, 139f. 11 Labatut, Jean-Pierre, Louis XIV. Roi de gloire, Paris 1984, 43f.: Il prit une pleine conscience de la fonction royale. Il apprit à connaître les hommes. Il ne fut plus le tendre enfant d’autrefois, modeste, effacé, croyant à la bonté de ceux qui l’entouraient. Il decouvrit la lâcheté et la cupidité sous la grandeur des idées exprimées dans les sermons et les discours. […] Parmi les

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grands talents de ce tout jeune homme, il y avait le silence calculé, la manière de cacher son jeu jusqu’au dernier moment pour vaincre l’adversaire par un habile effet de surprise. 12 Gazette de France 1653, 223: toutes les parties de ce rare divertissement ne se rapportoyent qu’à la gloire de ce Prince. 13 Guy Patin an Charles Spon, 7. März 1653, Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris: Bibliothèque interuniversitaire de santé 2018, https:// www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0307. Mauran, Philippe (Hg.), Les Gazettes parisiennes d’Abraham Wicquefort de l’année 1653. Suivies de l’État de la France en 1654, Paris 2014, 84. 14 Les Gazettes parisiennes d’Abraham Wicquefort de l’année 1653, 49. 15 Mais vous le garderez guere / Son ame heroique & seuere / Ayme trop les sanglans hazards, / Dè-ja ses grands projets s’ebauchent / Et je crains que l’Honneur & Mars / A la fin vous le débauchent. Benserade, Isaac de, Ballet Royal de la Nuict. Divisé en quatre Parties, ou quatre Veilles. Et dansé par sa Majesté le 23 Fevrier 1653, Paris 1653, 16. 16 Et puis les passions seruiront à ma gloire, / I’en veux subir la Loy, / Pour leur oster après l’empire & la victoire / Qu’elles auroient sur moy/ Je scauroy triompher de ma personne & d’elles / Ainsi que d’ennemis, / Et me conter moy-mesme entre tous mes rebelles / Combatus & soûmis. Benserade, Ballet Royal de la Nuict, 31. 17 Ie prétens signaler sur la Terre & sur l’Onde / Ma force & mon bon-heur,/ Et j’iray fureter par tous les coins du monde / Pour trouver mon honneur, / Mais voir mon Peuple en paix & que la guerre meure, /Et l’animosité, / Ce n’est rien qu’à cela ie borne pour l’heure / Ma curiosité. Benserade, Ballet Royal de la Nuict, 31.

I. Akt: Wer war Ludwig XIV.?

1 Tischer, Anuschka, Ludwig XIV., Stuttgart 2017, 12; Schilling, Lothar, Das Jahrhundert Ludwigs XIV. Frankreich im Grand Siècle 1598–1715, Darmstadt 2010, 125. 2 Perez, Stanis, La Santé de Louis XIV. Une biohistoire du roi-soleil, Seyssel 2007. 3 Vgl. Dupâquier, Jacques (Hg.), Histoire de la population française, Bd. 2: De la Renaissance à 1789, Paris 1988, 224. 4 Zit. nach Fraser, Antonia, Love and Louis XIV. The Women in the Life of the Sun King, London 2006, 8. 5 Siehe auch Caroly, Michelle, Le Corps du Roi-Soleil. Grandeur et misère de sa majesté Louis XIV, Paris 1990, 14–20. 6 Perez, La Santé de Louis XIV, 42. 7 Perez, La Santé de Louis XIV, 182. 8 Cette bonne santé dont le roi semblait jouir sur la fin de l’année dernière, ne fut pas de longue durée et servit de prélude à la plus fâcheuse et à la plus pernicieuse de toutes les incommodités, qui ne nous donna pas moins de peine et de soins, durant toute l’année, qu’elle donna à S.M. même de chagrin et d’inquiétude. Vaillot, Fagon, Daquin, Journal de santé de Louis XIV, hg. v. J.A. Le Roi, Paris 1862, 166. 9 Caroly, Le Corps du Roi-Soleil, 118. 10 Abbildung unter: https://plume-dhistoire.fr/la-fistule-de-louis-xiv-loperation-du-siecle/ [25.01.2021]. 11 Rien n’est si dangereux que la faiblesse, de quelque nature qu’elle soit. „Réflexions sur le métier de roi“, ca. 1679, in: Louis XIV, Mémoires et divers écrits, hg. v. Bernard

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Champigneulles, Paris 1960, 216. Louis ne marque aucune pitié pour son corps, pas plus qu’il n’en montré à son entourage. Tout signe de compassion pour la faiblesse du corps malade serait une atteinte au prestige de la France. Caroly, Le Corps du Roi-Soleil, 161. 12 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 46, fol. 311v: Mr de Louvois seul présent comme j’ai dit à cette opération avec Mad. de Maintenon, outre les trois personnes de services, tenoit le Roy par la main. Ce qui a esté considéré généralement pour la plus grande et singulière preuve de la faveur de ce Ministre, et de sa distinction. 13 Spanheim, Ezechiel, Relation de la Cour de France en 1690, hg. v. Émile Bourgeois, Paris, Lyon 1900, 65. 14 Über das Leben der Maintenon: Buckley, Veronica, Madame de Maintenon. Die geheime Ehefrau Ludwigs XIV., Frankfurt 2012; Maral, Alexandre, Madame de Maintenon. À l’ombre du Roi-Soleil, Paris 2011. 15 Sévigné, Madame de, Correspondance, hg. v. Roger Duchêne, 3 Bde., Paris 1972–1978, Bd. 2, 1016: elle lui fait connaître un pays nouveau qui lui était inconnu, qui est le commerce de l’amitié et de la conversation sans contrainte et sans chicane; il en paraît charmé. Über- setzung nach Buckley, Maintenon, 302. 16 Spanheim, Ezéchiel, Relation de la cour de France, hg. v. Michel Richard, Paris 1973, 46. 17 Ihr Bruder – d’un mérite assez médiocre (dessen Verdienste allenfalls mittelmäßig genannt werden können), so Spanheim – erhielt zur Überraschung aller das Gouvernement der Stadt Cognac in der Guyenne. Ihren Protégé am Hofe, Michel Chamillart, der durch seine Kunst im Billard auf sich aufmerksam gemacht hatte, ernannte Ludwig XIV. erst zum Generalkontrolleur der Finanzen und dann auch zum Kriegsminister. 18 Briefe der Liselotte von der Pfalz, hg. v. Helmuth Kiesel, Frankfurt 1981, 81, 91, 164. 19 Briefe der Liselotte von der Pfalz, 218. 20 Craveri, Benedetta, Königinnen und Mätressen. Die Macht der Frauen – von Katharina de’ Medici bis Marie Antoinette, München 2008, 281. 21 C’est qu’en abondonnant notre cœur, nous demeurions maîtres de notre esprit; que nous séparions les tendresses d’amant d’avec les résolutions de souverain; et que la beauté qui fait nos plaisirs n’ait jamais la liberté de nous parler de nos affaires, ni de gens qui nous servent. Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 240. 22 Souvenez-vous, je vous conjure, de ce que j’ai eu l’honneur de vous dire plusieurs fois lorsque vous m’avez demandez le chemin qu’il falloit tenir pour estre un grand roy, c’est-à-dire qu’il falloit commencer par faire les derniers efforts afin de n’estre pas dominé d’aucune passion; car quand ce malheur arrive, quelque bonne volonté qu’on ayt, on est hors d’estat de faire ce qu’il faut. Chéruel, Adolphe (Hg.), Lettres du cardinal Mazarin, 9 Bde., Paris 1872–1906, Bd. 9, 155f. 23 seul maître des affaires et du gouvernement. Spanheim, Relation, ed. Richard, 48. 24 Que Louis XIV, malgré sa robustesse, ait resisté aux traitements de ses médecins, cela tient du miracle. Caroly, Le Corps du Roi-Soleil, 82. 25 Outre les intérêts généraux des États, il y a les intérêts particuliers et les passions dominantes des princes et de leurs ministres ou de leurs favoris qui déterminent souvent les résolutions dans les affaires publiques. Ainsi il est nécessaire qu’un habile négociateur soit bien informé de ces intérêts particuliers et des passions qui règnent sur les esprits de ceux avec qui il a à négocier. Callières, François de, De la manière de négocier avec les souverains, in: Jean- Claude Wacquet (Hg.), François de Callières. L’Art de négocier en France sous Louis XIV, Paris 2005, 200. 26 La Porte, Mémoires, in: Georges Mongrédien (Hg.), Louis XIV, Paris 1963, 99f.

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27 Il est vrai qui’il était déjà fort secret, et je puis dire y avoir contribué; car je lui ai dit plusieurs fois, pour l’y préparer, qu’il fallait qu’il fût secret, et que si jamais il venait à dire ce qu’on lui aurait dit, il pouvait s’assurer qu’il ne saurait jamais rien que les nouvelles de la Gazette. La Porte, Mémoires, in: Mongrédien, Louis XIV, 103. 28 J’ai remarqué une si haute vertu au Roi que nul de ceux ont l’honneur d’approcher de sa personne n’oserait avoir juré ni proféré une parole déshonnête: enfin c’est un Saint-Louis en piété et un César en bonté. Dubois, Mémoires, in: Mongrédien, Louis XIV, 124. 29 Son esprit, caché jusque-là sous les dehors modestes d’une bonté ingénue, se déclara tout entier: il changea l’ordre dans les affaires, se choisit des ministres, forma des conseils réglés, et, se donnant sans réserve aux soins de son État, il consola ses peuples, et étonna toute l’Europe par une capacité à laquelle on n’avait pas lieu de s’attendre. Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV par feu M. l’abbé de Choisy, hg. v. Georges Mongrédien, Paris 21983, 38. 30 Il avait passé son enfance dans les jeux et dans les plaisirs; la Reine sa mère s’était peu mise en peine de son éducation; ses gouverneurs, ses précepteurs l’avaient presque abandonné à lui-même. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 38. 31 Il [Ludwig XIV.] avait naturellement (et il l’a bien mis depuis en pratique) la principale qualité des rois, une profonde dissimulation. Il dissimula donc, et ne laissa presque pas apercevoir qu’il fût sensible. Il s’amusait, à des revues, à des danses, à des ballets; et pendant que le cardinal disposait de tout, il vivait comme un particulier, sans se mêler de rien, et donnait peu d’idées de ce qu’il a été depuis. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 52. 32 „Ah, monsou le maréchal, […] vous ne le connaissez pas, il y a en lui de l’étoffe de quoi faire quatre rois et un honnête homme“. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 52. 33 Comme le seul désir de la gloire, et de remplir tous les devoirs d’un grand roi, occupait alors son cœur entier, en s’appliquant au travail il commença de le goûter; et l’envie qu’il avait d’apprendre toutes les choses qui lui étaient nécessaires fit qu’il y devint bientôt savant. Son grand sens et ses bonnes intentions firent connaître les semences d’une science universelle, qui avaient été cachées à ceux qui ne le voyaient pas dans le particulier: car il parut tout d’un coup politique dans les affaires d’État, théologien dans celles de l’Église, exact dans les affaires de finance […] et sévère envers les grands de son royaume, qu’il soupçonnait avoir envie de le gouverner. Madame de Motteville, in: Niderst, Alain (Hg.), Les Français vus par eux-mêmes. Le siècle de Louis XIV. Anthologie des mémorialistes du siècle de Louis XIV, Paris 1997, 471. 34 Il [Ludwig XIV.] était aimable de sa personne, honnête et facile accès à tout le monde, mais avec un air grand et sérieux qui imprimait le respect et la crainte dans le public, et empêchait ceux qu’il considérait le plus de s’émanciper même dans le particulier, quoiqu’il fût familier et enjoué avec les dames. Madame de Motteville, in: Niderst, Les Français vus par eux- mêmes, 471. 35 Ama il secreto e dissimula profondamente. Non vi è chi l’abbia veduto alerarsi di sdegno od abbi sentito dal re mormoranzione o bugia nemmeno per ischerzo. Con tutti esercita una somma indifferenza a segno che alcuno deu più domestici può gloriarsi di una parola di parzialità e confidenza. Barozzi, N.; Berchet, G. (Hg.), Relazioni degli stati europei lette al senato dagli ambiasciatori veneti nel secolo decimosettimo, Venedig 1856ff., Serie II: Francia, Bd. 3: 1656–1699, Venedig 1863, 49. 36 Barozzi, Berchet, Relazioni dagli ambiasciatori veneti, Serie II: Francia, Bd. 3: 1656–1699, Venedig 1863, 147. 37 Barozzi, Berchet, Relazioni dagli ambiasciatori veneti, Serie II: Francia, Bd. 3: 1656–1699, 208.

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38 La collera giammai lo scompone, nè fu causa d’aggravio ad alcuno; la dissimulazione ed il segreto contegno, importanti virtù di un regnante, le possede in grado così eminente che corrono rischio d’avvicinarsi troppo all’altro estremo della doppiezza e dell’inganno. Barozzi, Berchet, Relazioni dagli ambiasciatori veneti, Serie II: Francia, Bd. 3: 1656–1699, 357. 39 Villari, Rosario, Elogio della dissimulazione, Rom, Bari 1987; Snyder, Jon R., Dissimulation and the Culture of Secrecy in Early Modern Europe, Berkeley, Los Angeles, London 2009. 40 Evelyn, John, The Diary of John Evelyn, hg. von Esmond S. De Beer, 6 Bde. Oxford 1955, Bd. 2, 32 (11. Mai 1651): But the glory of the masque was the great person performing in it, the French King, his brother the Duke of Anjou, with all the Grandees of the Court, the King performing to the admiration of all. 41 Evelyn, Diary, Bd. 2, (7. September 1651), 42: The King himself, like a young Apollo, was in a suit so covered with rich embroidery, that one could perceive nothing of the stuff under it; he went almost the whole way with his hat in hand, saluting the ladies and acclamators, who had filled the windows with her beauty and the air with „Vive le roi“. He seemed a prince of grave yet sweet contenance. 42 Zit. nach Wrangel, Frederik Ulrik, Première visite de Christine de Suède à la cour de France, 1656, Paris 1930, 234–235: Il est d’un tempérament sanguin et mélancolique et donne aussi beaucoup de marques d’une prudence qui excède son âge, pieux, juste, généreux, bon, constant. On remarque en lui un désir extraordinaire de la vertu et une timidité de manquer. Il parle peu mais bien, dissimule ses passions avec une merveilleuse adresse, quoique je sois d’opinion qu’il ne les aura jamais fort violentes et par conséquent, il aura peu de les châtier. Il est civil et courtois au-delà de ce que l’on peut imaginer. Je crois qu’il sera vaillant et même qu’il l’est déjà et ce sera assurement un grand prince s’il s’applique jamais aux affaires. Jusques à présent, il s’occupe de ses beaux habits, de ses chevaux, de la chasse et de la danse, et réussit merveilleusement les exercices du corps. Il est grand, bien fait et est beau, mais il l’est beaucoup moins qu’on ne le dépeint. Il ressemble beaucoup à une personne que vous connaissez, excepté qu’il est plus blanc, plus rouge et plus gras. Il a des yeux petits et plus doux, mais peu animé du feu. 43 Locke, John, Locke’s Travels in France 1675–9, As Related in his Journals, Correspondance and other Papers, hg. v. John Lough, Cambridge 1953, 252: At the Kings Levé which I saw this morning in St. Germans, there is noe thing soe remarkable as his great devotion which is very exemplary, for as soon as ever he is dressed, he goes to his bed’s side where he kneels downe to his prayers, severall preists kneeling by him, in which posture he continues for a pretty while, not being disturbed by the noise & buz of the rest of the chamber, which is full of people standing & talking one to an other 44 Trauschke, Martina (Hg.), Memoiren der Kurfürstin Sophie von Hannover. Ein höfisches Lebensbild aus dem 17. Jahrhundert, Göttingen 42014, 132. 45 Trauschke, Memoiren der Kurfürstin Sophie von Hannover, 130f. 46 Trauschke, Memoiren der Kurfürstin Sophie von Hannover, 133. 47 He is of the largest size and well-made, has an imperious Look, a commanding Air and Mein, and His Actions bespeak His Genius. Shaw, Joseph, Letters to a nobleman from a gentleman travelling thro’ Holland, Flanders and France. With a description of Ghent, Lisle, &c. and of the courts of Versailles and St. Germains, London 1709, 138. Ähnlich auch das Porträt Ludwigs in einem Reisebericht aus dem Jahre 1702: The King himself is a well made Person, and of a Majestick Meine, the Reverse of that effeminate Part that appears in his Brother, with an Air of Gallantry in his Face, and ’tis to be with’d that it were to be seen too in all his Actions; full of aspiring Thoughts, which would be a Virtue in a Prince, did they not swell to Ambition. He is reported a just Dispenser of Rewards and Punishments, in both which, the

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Laws as well as his Will make him absolute; […] He is observed to be very affable, pleasent and courteous in Discourse. John Northleigh, Topographical descriptions: with Historico- Political, and Medico-Physical Observations: Made in Two Several Voyages, Through most Parts of Europe (London 1702), 133. 48 Pour l’esprit il [Ludwig XIV.] l’a infinement juste […] et l’on a remarqué qu’il ne lui est jamais échappé un mot, qu’on pût mieux dire si l’on y avait longtemps pensé. Ni les hommes, ni les passions le gouvernent, la seule raison a tout pouvoir sur lui; quelque créance qu’il donne aux gens, il ne défère pas si fort à leur témoignage sur les choses de conséquence, qu’il les croie sans éclaircir ailleurs […] Il n’a jamais dit une parole fâcheuse à un gentilhomme, et cependant le plus hardis tremblent en lui parlant. […] Le roi est propre et magnifique en ses habit, en ses meubles, en ses tables […] enfin en toutes choses. Bussy-Rabutin, Mémoires, in: Niderst, Les Français vus par eux-mêmes, 473. 49 Le roi pourtant fait ce qu’il peut montrer qu’il n’est nullement dominé par les ministres et jamais aucun prince ne fut moins gouverné. Il veut tout savoir: par les ministres, les affaires d’État, par les présidents, celles du parlement […] Il a l’œil perspicace, connaît l’intime de chacun, et une fois qu’il a vu un homme ou a entendu parler de lui, il s’en souvient toujours. Mémoires de Primi Visconti sur la cour de Louis XIV, hg. v. Jean-François Solnon, Paris 1988, 27. 50 Le secret du Roi pour les affaires d’État est incomparable; les ministres vont au conseil, mais il ne leur confie l’exécution de ses projets qu’après les avoir mûrement examinés et après avoir pris une décision. Je voudrais bien que vous puissiez voir le Roi; il a l’air d’un grand simulateur et des yeux de renard; il ne parle jamais d’affaires d’État, si ce n’est avec les ministres en con- seil. Mémoires de Primi Visconti, 100. 51 En public, il est plein de gravité et très différent de ce qu’il est en son particulier. Me trouvant dans sa chambre avec d’autres courtisans, j’ai remarqué plusieurs fois que, si la porte vient par hasard à être ouverte, ou il sort, il compose aussitôt son attitude et prend une autre expression de figure, comme s’il devait paraître sur un théâtre; en somme il sait bien faire le roi en tout. Mémoires de Primi Visconti, 27, 28. 52 Toussaint Rose (1611–1701), Privatsekretär Ludwigs XIV., der das Recht der Feder (plume) besaß, und damit berechtigt war, die Unterschrift des Königs nachzuahmen und für Ihn zu unterschreiben. Alexandre Bontemps (1626–1701) hat über 50 Jahre lang dem König als Kammerdiener begleitet und genoß das absolute Vertrauen des Königs. 53 C’est un prince très dissimulé et paresseux, quoiqu’il paroisse très agissant. Il ne parle que très peu et toujours très à propos. Il aime à être soulagé. Il ne peut se défendre d’être dominé par ses ministres et par ses domestiques mêmes. Il n’y a pas jusqu’à Rose et Bontemps qui ne le gouvernent aussi absolument et peut-être plus impunément que n’ont fait le cardinal Mazarin et le marquis de Louvois, mon confrère. Brienne, Henri-Louis de Loménie, Comte de, Mémoires inédits, 3 Bde. hg. v. Paul Bonnefon, Paris 1916, Bd. 3, 161. 54 La politique de ce grand roi consiste à n’en point avoir. Il a fait des fautes étonnantes qui le dévoient perdre et la France; mais le ciel le soutient et le protège visiblement. Brienne, Mémoires inédits, Bd. 3, 161f. 55 Pour Sa Majesté, j’ai déjà dit et je le répète, je ne la crois nullement politique. Pour heureuse, elle l’est sans doute. Tout lui réussit. […] Mais si le Roi n’a pas de politique, il a de l’autorité et il est craint. Jamais prince ne fut mieux obéi. Brienne, Mémoires inédits, Bd. 3, 162, 163. 56 [Il] peut plus dire à son Maistre […] qu’il n’en sçauroit escrire en cent lettres. Wicquefort, Abraham de, L’Ambassadeur et ses fonctions […], 2 Bde., Amsterdam 1730, Bd. 2, 195. 57 Spanheim, Ezechiel, Relation de la Cour de France en 1690, hg. v. Émile Bourgeois, Paris, Lyon 1900, 60–110.

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58 [D]e fois à autre quelque abattement dans son air et dans son visage. Ibid., 65. Cf. Bluche, François, Louis XIV, Paris 1986, 691–698. 59 [L]e roi était maître de son secret […]. Il y joignit […] beaucoup de fermeté dans l’exécution des résolutions prises. Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 66. 60 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 67: Aussi affecta-t-il, sans parler ici des ministres et des généraux, dont il sera fait mention ci-après, de n’avoir de favoris ou de maîtresses que pour s’en délasser l’esprit ou satisfaire sa passion, sans leur donner plus d’empire sur ses volontés ou de part dans le gouvernement. 61 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 65: Il se connoit particulièrement en musique, en peinture et en bâtiments […] Aussi parle-t-il peu, mais à propos, s’exprime avec justesse et avec dignité. 62 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 69: Comme il aime l’ordre, le dépendance et la sobriété, qu’il est attachée aux devoirs de sa religion et fort régulier à les pratiquer, aussi a-t-il une cour réglée, des courtisans soumis, et il a su en éloigner des vice qui n’étoient que trop fréquents, les querelles, la débauche, l’impiété, le libertinage et l’irrévérence en matière du culte divin. 63 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 70: il est d’ailleurs modéré dans ses passions, maître de ses mouvements, peu accessible à la colère et à l’emportement, d’une conduite de reiglée et uniforme. […] Il n’a pas fait paraître moins de fermeté d’âme et d’une assiette peu commune, dans l’atteinte d’une fâcheuse maladie. 64 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 72: C’est qu’en effet il juge moins les affaires et des intérêts publics par ses propres lumières que par celles qu’on lui en donne. 65 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 72: Jaloux au dernier point de son autorité, sensible outre mesure à tout ce qui la regarde ou qui peut la blesser. 66 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 70, 74: une dévotion, ou pour mieux dire, une super- stition aveugle, une passion démesurée et sans bornes pour la gloire, et une autre passion criminelle, à laquelle il n’a été que trop sensible, et qui a fait assez de bruit dans le monde pour n’en pas faire quelque mention en cet endroit. 67 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 87: qui […] dans la suite n’a point paru mal fondé. 68 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 97: accompagné[e] […] de l’humilité, de la charité, de la compassion, ou enfin de la modération. 69 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 93. 70 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 99: La gloire, dont j’ai parlé, l’emporta encore sur la dévotion, que la vue de demeurer arbitre des affaires de l’Europe, d’en prescrire les conditions et d’en usurper les droits, d’y donner la loi quand il lui plaît, sans qu’on soit en droit d’y trouver à redire ou en état de s’y opposer, d’arriver enfin à ce but et de s’y maintenir par toutes sortes de moyens, que tout cela, dis-je, l’emporta sur toutes autres considérations, ou chrétiennes, ou morales, ou même de bonne et saine politique, qui l’en auraient dû détourner, et ce qui peut-être seroit arrivé, si on eût donné lieu au Roi, et à temps, d’y faire les réflexions convenables, et, au contraire, s’il n’y eût été aidé et porté par des conseils violents, artificieux, et surtout par des préventions prises de son foible susmentionné pour la gloire du monde et pour une dévotion aveugle, ou au moins peu éclairée. 71 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 99: ennemi du nom chrétien. Siehe Jean Bérenger, La Politique ottomane de la France dans les années 1680, in: Daniel Tollet (Hg.), Guerre et paix en Europe centrale aux époques moderne et contemporaine. Mélanges d’histoire des relations internationales offerts à Jean Bérenger, Paris 2003, 99–112, und ders., Alliances de revers et coopération militaire au XVIIe siècle, ibid., 345–360. 72 Cf. GStA PK I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 52, fol. 3v.

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73 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 94: [À] ses forces, à ses ministres, à ses généraux et aux conjonctures. 74 Spanheim, Relation, ed. Bourgeois, 73–74: il est plus porté à se faire considérer de ses peuples en maître qu’en père, il se paye plutôt leur soumission et de leur dépendance que leur inclination, et qu’il n’est touché du véritable désir de les soulager: aussi peut-on dire que, s’il aime à donner, il aime encore plus à amasser, que sa bénéficience ou sa libéralité est d’ordinaire intéressé […] d’où vient qu’il est également ami du faste et de l’épargne, qu’il y a souvent de la profusion là où il pourroit y avoir du ménage, et trop d’économie là où la dépense seroit mieux employée. Il ne faut […] que réfléchir: d’un côté, sur les quatre vingts millions que le chateau, les jardins et les eaux de Versailles lui coûtent, sur l’ouvrage commencé de l’aqueduc de Maintenon, où plus de trente mille homes ont travaillé […] de l’autre, sur la misère du petit peuple et de gens de la campagne, épuisés par les tailles, par les logements de gens de guerre et par les gabelles. 75 Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Mémoires, hg. v. Yves Coirault, 8 Bde., Paris 1983–1988, Bd. 1, 16f. 76 Ce mélange du plus pur sang de nos rois, et il se peut dire hardiment de tout l’univers, avec la boue infecte du double adultère, a donc été le constant ouvrage de toute la vie du roi. Il a eu l’horrible satisfaction de les épuiser ensemble, et de porter au comble un mélange inouï dans tous les siècles, après avoir été le premier de tous les hommes, de toutes les nations, qui ait tiré du néant les fruits du double adultère, et qui leur ait donné l’être, dont le monde entier, et policé et barbare, frémit d’abord, et qu’il a su accoutumer. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 5, 593. 77 Tandis que le chemin de la fortune fut toujours l’attachement et la protection des bâtards, celle des princes du sang, à commencer par Monsieur, y fut toujours un obstacle invincible. Tels furent les fruits d’un orgueil sans bornes qui fit toujours regarder au roi avec des yeux si différents ses bâtards et les princes de son sang, les enfants issus du trône par des générations légitimes, et qui les rappelaient à leur tour, et les enfants sortis de ses amours. Il considéra les premiers comme les enfants de l’État et de la couronne, grands par là et par eux-mêmes sans lui, tandis qu’il chérit les autres comme les enfants de sa personne qui ne pouvaient devenir, faute d’être par eux-mêmes, par toutes les lois, que les ouvrages de sa puissance et de ses mains. L’orgueil et la tendresse se réunirent en leur faveur, le plaisir superbe de la création l’augmenta sans cesse, et fut sans cesse aiguillonné d’un regard de jalousie sur la naturelle indépendance de la grandeur des autres sans son concours. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 5, 593. 78 Piqué de n’oser égaler la nature, il approcha du moins ses bâtards des princes du sang par tout ce qu’il leur donna d’abord d’établissements et de rangs. Il tâcha ensuite de les confondre ensemble par des mariages inouïs, monstrueux, multipliés, pour n’en faire qu’une seule et même famille. Le fils unique de son unique frère y fut enfin immolé aussi avec la plus ouverte violence. Après, devenu plus hardi à force de crans redoublés, il mit une égalité parfaite entre ses bâtards et les princes du sang. Enfin, près de mourir, il s’abandonna à leur en donner le nom et le droit de succéder à la couronne, comme s’il eût pu en disposer, et faire les hommes ce qu’ils ne sont pas de naissance. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 5, 593. 79 Ce ne fut pas tout. Ses soins et ses dernières dispositions pour après lui ne furent toutes qu’en leur faveur. Aliéné avec art de son neveu, et soigneusement entretenu dans cette disposition par le duc du Maine et par Mme de Maintenon, il subit le joug qu’il s’était laissé imposer par eux, il en but le calice qu’il s’était à lui-même préparé. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 5, 593–594.

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80 Le Roy Ladurie, Emmanuel, L’Ancien régime de Louis XIII à Louis XV., 1610–1770, 2 Bde., Paris 1993, Bd. 1: L’absolutisme en vraie grandeur, 1610–1715, 209. 81 Thireau, Jean-Louis, Les Idées politiques de Louis XIV, Paris 1973, 12ff. 82 Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Die Memoiren des Herzogs von Saint- Simon, 4 Bde., hg. v. Sigrid v. Massenbach, Frankfurt, Berlin 1991, Bd. 4, 257f. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 5, 462. 83 Mais c’est n’est pas seulement dans les négociations importantes qu’un prince doit prendre garde à ce qu’il dit. C’est même dans les discours les plus ordinaires qu’il est le plus souvent en danger de faillir. Car il faut bien se garder de penser qu’un souverain parce qu’il a l’autorité de tout faire, ait aussi la liberté de tout dire. Au contraire, plus il est grand et considéré, plus il doit considérer lui-même ce qu’il dit […] Surtout la moindre marque de mépris qu’il donne à un particulier, ne peut qu’elle porte à cet homme un préjudice très grand, parce que dans la cour des princes chacun n’est estimé de ses pareils qu’à mesure qu’on le croit estimé du maître. Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 188. 84 Pour vous, Monsieur, comme il y a long temps qu’on vous connoist, je ne sçaurois aussi vous marquer assez l’estime que je fais de vostre personne. J’espère et je souhaitte que ce ne soit pas la dernière fois que nous vous réverrons icy. Le temps amène les choses (N.B. ce qu’il dit en s’arretant un peu au-dessus, et puis ajoûta :) et je vous prie de croire que je serai toûjours ravi de vous revoir. StaBi PK Nachlass Oelrichs, Kasten 85, Nr. 731, 15v. Weiter heißt es ibid., 15v–16r: Je ne me croirois pas garend suffisant de toute cette réponse du Roy, qui fut même plus longue et plus gracieuse qu’il n’a coûtume de faire en ces rencontres, si l’Introducteur Baron de Breteuil, qui estoit assez près de moy, ne me eust non seulement confirmé, mais mêmes supllée et dicté ce qui m’en pouvoit estre échappé, pour n’en mander ni plus ni moins que m’en fut dit par S.M. Et comme le Roy me dit tout cela dans une audiance publique, cela n’a pas manqué aussi d’estre répandu, et donner lieu à dire à la Cour et à Paris, plus qu’on n’avoit encore fait, qu’on me verroit en peu des mois revenir Ambassadeur en France de S.S.El. réconnue. 85 M. de Beaumont me donna l’Histoire faite par Mézeray, que je lisais tous les soirs d’un ton de conte; en sorte que le Roy y prenait plaisir, et promettait bien de ressembler aux plus généreux de ses ancêtres, se mettant fort en colère lorsqu’on lui disait qu’il serait un second Louis le Fainéant. La Porte, zit. nach Mongrédien, Louis XIV, 99. 86 Mongrédien, Louis XIV, 121. 87 Ludwig XIV mit même un genouil en terre tout botté qu’Elle estoit pour en regarder les Gravures, et y reconnut même quelques Fables des Métamorphoses, qu’Elle expliqua. Sa Majté loua extrémement le travail et l’industrie de l’ouvrier et la beauté de l’ouvrage. GStA PK I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 29, fol. 177r, Brief Spanheims vom 12. November 1680. 88 Dieu a établi les rois […] pour veiller au bien, à la sureté et au repos de leurs sujets, et non pas pour sacrifier ce bien-là à leurs passions particulières, et quand il s’en est trouvé d’assez malheureux qui aient obligé par leur conduite la providence divine à les abandonner, les histoires sont pleines des révolutions et des accablements qu’ils ont attirés sur leurs personnes et sur leurs États. Zit. nach Petitfils, Jean-Pierre, Louis XIV, Paris 1995, 180. 89 John B. Wolf, The Formation of a King, in: Rule, John C. (Hg.), Louis XIV and the Craft of Kingship, Ohio 1969, 102–131, 127. 90 Notre élévation nous éloigne en quelque sorte de nos peuples, dont nos ministres sont plus proches, capables de voir par conséquent mille particularités que nous ignorons, sur lesquelles il faut néanmoins se déterminer et prendre ses mesures. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 61.

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91 Les rois soient hommes, je ne crains pas de vous dire qu’ils le sont un peu moins quand ils sont véritablement rois, parce qu’une passion maitresse et dominante, qui est celle de leur intérêt, de leur grandeur et de leur gloire, étouffe toutes les autres en eux. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 66. 92 Il fallait, avant toutes choses, établir ma propre réputation, et faire connaître au public, par le rang même d’où je le prenais, que mon intention n’était pas de partager mon autorité avec eux. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 58. 93 Il me sembla seulement alors que j’étais roi, et né pour l’être. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 51. 94 La fonction du roi consiste principalement à laisser agir le bon sens, qui agit toujours naturellement et sans peine. […] Tout ce qui est le plus nécessaire à ce travail en même temps agréable; car, c’est en un mot, mon fils, avoir les yeux ouverts sur toute la terre; apprendre à toute heure les nouvelles de toutes les provinces et de toutes les nations, le secret de toutes les cours, l’humeur et le faible de tous les princes et de tous les ministres étrangers; être informé d’un nombre infini de choses qu’on croit que nous ignorons. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 51f. 95 Ne doutez pas qu’en tout temps, et surtout en ces commencements et dans une plus grande jeunesse, je n’eusse mieux aimé conquérir des États que de les acquérir. Mais qui ne veut que pratiquer une vertu, il ne la connaît point du tout; car il n’y en a point de véritable qui ne s’accorde avec tous les autres, puisqu’elles consistent toutes à agir par raison, c’est-à-dire suivant que le temps et les occasions le demandent, même en faisant violence à nos propres inclinations. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 128. 96 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 131: [E]n considérant combien il est vrai que tout l’art de la politique est de se servir des conjonctures, je viens à douter quelquefois si les discours qu’on en fait et ces propres Mémoires ne doivent pas être mis au rang des choses inutiles, puisque l’abrégé de tous les préceptes consiste au bon sens et en l’application que nous ne recevons pas d’autrui, et que nous trouvons plutôt chacun en nous-même. 97 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 131: [L]e bon sens ne se forme que par une longue expérience, ou par une méditation réitérée et continuelle des choses de même nature, de sorte que nous devons aux règles mêmes et aux exemples l’avantage de nous parvenir passer des exemples et des règles. 98 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 128: S’il n’est point beau de se faire un favori, quelque habile qu’il puisse être, pour ne plus écouter que lui, il ne l’est guère davantage de se faire une passion, quelque noble qu’elle soit, pour ne recevoir plus d’autre conseil que le sien. 99 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 45: [M]oi-même, assez jeune encore […] qui ne connaissait entièrement que la grandeur du fardeau sans avoir pu jusques alors bien connaître mes propres forces; préférant sans doute dans le cœur, à toutes choses et à la vie même, une haute réputation si je la pouvais acquérir, mais comprenant en même temps que mes premières démarches ou jetteraient les fondements, ou m’en feraient perdre pour jamais jusques à l’espérance, et qui me trouvais de cette sorte pressé et retardé presque également dans mon dessein par un seul et même désir de gloire. 100 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 69: Car aussitôt qu’un roi se relâche sur ce que qu’il a commandé, l’autorité périt, et le repos avec elle. 101 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 129: Soyez toujours, mon fils, en état de vous faire craindre per les armes, mais ne les employez qu’au besoin, et souvenez-vous que notre puissance, lors même qu’elle est à son comble, pour être plus redoutée, doit être plus rarement éprouvée: tel qui ne pensait pas se pouvoir défendre contre nous trouvant chez ses amis, chez ses voisins, chez nos envieux et quelquefois même dans son propre désespoir les moyens de nous résister.

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102 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 213–214: Les rois, qui sont nés pour posséder tout et commander tout, ne doivent jamais être honteux de s’assujettir à la renommée: c’est un bien qu’il faut désirer sans cesse avec plus d’avidité, et qui seul […] est plus capable que tous les autres de servir au succès au desseins. La réputation fait souvent elle seule plus que les armées les plus puissantes. Tous les conquérants ont plus avancé par leur nom que par leu épée; et leur seule présence a mille fois abattu sans efforts des remparts capables de résister à toutes leurs forces assemblées. 103 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 214: Mais ce qu’il y a d’important à remarquer, c’est que ce bien si noble et si précieux est aussi le plus fragile du monde, que ce n’est pas assez de l’avoir acquis si l’on ne veille continuellement à sa conservation; et que cette estime, qui ne se forme que par une longue suite de bonnes actions, peut être en un moment détruite par une seule faute que l’on commet. 104 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 82f.: Et à vous dire la vérité, mon fils, nous ne manquons pas seulement de reconnaissance et de justice, mais de prudence et de bon sens, quand nous manquons de vénération pour celui dont nous ne sommes que des lieutenants. Notre soumission pour lui est la règle et l’exemple de celle qui nous est due. Les armées, les con- seils, toute l’industrie humaine seraient de faibles moyens pour nous maintenir sur le trône, si chacun y croyait avoir même droit que nous, et ne révérait pas une puissance supérieure, dont la nôtre est une partie. 105 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 83: Les respects publics que nous rendons à cette puissance invisible, pourraient enfin être nommés justement la première et la plus importante partie de notre politique, s’ils ne devaient avoir un motif plus noble et plus désintéressé. 106 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, Paris 1992, 238: Il faut assurément demeurer d’accord que, pour mauvais que puisse être un prince, la révolte de ses sujets est toujours infiniment criminelle. Celui qui a donné des rois aux hommes a voulu qu’on les respectât comme ses lieutenants, se réservant à lui seul le droit d’examiner leur conduite. Sa volonté est que, quiconque est né sujet, obéisse sans discernement; et cette loi, si expresse et si universelle, n’est pas faite en faveur des princes seuls, mais est salutaire aux peuples mêmes auxquelles elle est imposée, et qui ne la peuvent violer sans s’exposer à des maux beaucoup plus terribles que ceux dont il prétendent se garantir. Il n’est point de maxime plus établie par le christianisme que cette humble soumission des sujets envers ceux qui leur sont préposés. 107 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 132: Pour voir, mon fils, comme vous devez reconnaître avec soumission une puissance supérieur à la vôtre et capable de renverser, quand il lui plaira, vos desseins les mieux concertés, soyez toujours persuadé, d’un autre côté, qu’ayant établi elle-même l’ordre naturel des choses, elle ne les violera pas aisément ni à toutes les heures, ni à votre préjudice, ni en vôtre faveur. Elle peut nous assurer dans les périls, nous fortifier dans les travaux, nous éclairer dans les doutes, mais elle ne fait guère nos affaires sans nous, et quand elle veut rendre un roi heureux, puissant, autorisé, respecté, son chemin le plus ordinaire est de le rendre sage, clairvoyant, équitable, vigilant et laborieux. 108 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 238: Il faut qu’ils soutiennent par leurs propres exemples la religion dont ils veulent être appuyés, et qu’ils considèrent que leurs sujets, les voyant plongés dans le vice et le sang, ne peuvent presque rendre leur personne le respect dû à leur dignité, ni les reconnaître pour les vivantes images de celui qui est tout saint aussi bien que tout puissant. […] mais il est bon pourtant que vous sachiez que dans le haut rang que nous tenons, les moindres fautes ont toujours des fâcheuses suites. 109 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 239: Les rois, qui sont les arbitres souverains de la fortune et de la conduite des hommes, sont toujours eux-mêmes les plus sévèrement jugés et les plus curieusement observés.

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110 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 193: Les rois sont seigneurs absolus et ont naturellement la disposition pleine et libre de tous les biens, tant des séculiers que des ecclésiastiques, pour en user comme sages économes, c’est-à-dire selon les besoins de leur État. 111 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 136: Souffrez qu’en toutes ces sortes de choses, il y ait parmi vos sujets des gens qui vous surpassent, mais que nul ne vous égale, s’il se peut, dans l’art de gouverner, que vous ne pouvez trop bien savoir, et qui doit être votre application principale. 112 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 134: [L]es plaisir honnêtes ne nous ont pas été donnés sans raison par la nature; qu’ils délassent du travail, fournissant de nouvelles forces pour s’y appliquer, servent à la santé, calment les trouble de l’âme et l’inquiétude des passions, inspirent l’humanité, polissent l’esprit, adoucissent les mœurs, et ôtent à la vertu je ne sais quelle trempe trop aigre, qui la rend quelquefois moins sociable et par conséquent moins utile. 113 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 135: Les peuples […] se plaisent au spectacle, où au fond on a toujours pour but de leur plaire; et tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que nous aimons ce qu’ils aiment […] Par là nous tenons leur esprit et leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que par les récompenses et les bienfaits; et à l’égard des étrangers, dans un État qu’ils voient florissant d’ailleurs et bien réglé, ce qui se consume en ces dépenses qui peuvent passer pour superflues, fait sur eux une impression très avantageuse de magnificence, de puissance, de richesse et de grandeur. 114 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 137: Je crus que […] elle [la devise, S.E.] devait représenter en quelque sorte les devoirs d’un prince, et m’exciter éternellement moi-même à les remplir. On choisit pour corps le soleil, qui, dans les règles de cet art, est le plus noble de tous, et qui, par la qualité d’unique, par l’éclat qui l’environne, par la lumière qu’il communique aux astres qui lui composent comme une espèce de cour, par le partage égal et juste qu’il fait de cette lumière à tous les divers climat du monde, par le bien qu’il fait en tous lieux, produisant sans cesse de tous côtés la vie, la joie et l’action, par son mouvement sans relâche, où il paraît néanmoins toujours tranquille, par cette cours constante et invariable, dont il ne s’écarte et ne se détourne jamais, est assurément la plus vive et la plus belle image d’un grand monarque. 115 Bély, Lucien, La Société des princes, XVIe–XVIIIe siècle, Paris 1999. 116 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 74: Je me sens obligé de vous faire remarquer combien les empereurs d’aujourd’hui sont éloignés de cette grandeur dont ils affectent les titres. 117 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 76: Car à leur faire justice, on doit les regarder seulement comme les chefs et les capitans-généraux d’une République d’Allemagne, assez nouvelle en comparaison de plusieurs autres États, et qui n’est ni si grande ni si puissante qu’elle doive prétendre aucune supériorité sur les nations voisins. 118 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 76: Leurs résolutions les plus importants sont soumises aux délibérations des États de l’Empire; on leur impose, en les élisant, les conditions qu’on veut; la plupart des membres de la République, c’est-à-dire des princes et des villes libres d’Allemagne, ne défèrent à leurs ordres d’autant qu’il leur plaît. En cette qualité d’empereurs, ils n’ont que très peu de revenus et s’ils ne possédaient de leur chef d’autres États héréditaires, ils seraient réduits à n’avoir pour habitation dans tout l’Empire que l’unique ville de Bamberg, que l’évêque qui en est seigneur souverain, est obligé de leur céder en ce cas là. 119 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 76: Je ne voit pas, mon fils, par quelle raison des rois de France, rois héréditaires, et qui peuvent se vanter qu’il n’y a aujourd’hui dans le monde, sans exception, ni meilleure maison que la leur, ni monarchie aussi ancienne, ni puissance plus grande, ni autorité plus absolue, seraient inférieurs à ces princes électifs.

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120 Perez, Stanis, Les brouillons de l’absolutisme: les Mémoires de Louis XIV en question, in: XVIIe Siècle 56 (2004), 25–50, 36: L’„absolutisme“, tel que le définit Louis XIV, est moins un contrôle intégral sur le royaume (les panégyriques le supposent mais ne dupent personne) qu’un ensemble de dispositifs garantissant l’autonomie complète du souverain dans le respect de ses prérogatives et l’indivisibilité (de façade) du pouvoir. Libre de ses gestes, son pouvoir décisionnel pourra s’exercer sans risque de parasitage par un tiers, favori ou non. 121 Perez, Les brouillons de l’absolutisme, 36: Quoi qu’il en soit, cette solitude du pouvoir n’est en rien une innovation de Louis XIV, son texte célèbre tout au plus une occasion réussie d’appliquer ce que d’innombrables traités et autres institutions du Prince recommandent: l’indépendance garantit l’autonomie du souverain tant dans sa prise de décision que dans l’exercice de son pouvoir. La lecture de Hobbes est étrangère à ces formules laconiques qui, d’ailleurs, n’ont dû ni convaincre ni inquiéter grand monde. Cela renvoie aussi à l’idée selon laquelle le souverain est pourvu d’une sagesse supérieure qui risque simplement d’être étouffée par l’effet conjugué des mauvais conseillers et des passions. 122 Perez, Les brouillons de l’absolutisme, 49f.: Louis XIV a conçu le projet de donner à son fils une éducation morale et militaire qui devait s’élargir bien au-delà de ces considérations par le biais des fameuses éditions ad usum Delphini […] L’absence d’originalité de ces textes, trop rapidement attribués à la pensée d’un improbable roi-philosophe, empêche d’y voir autre chose qu’une riche compilation d’évidences politiques et morales puisées ici ou là, parfois chez Machiavel, mais surtout dans un néo-stoïcisme conciliant exercice spirituel et maîtrise de soi.

2. Intermezzo: Ludwig XIV. übernimmt die Regie

1 L’autorité du cardinal augmenta toujours jusqu’au traité des Pyrénées: la paix qu’il donna à l’Europe l’affermit encore. Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV par feu M. l’abbé de Choisy, hg. v. Georges Mongrédien, Paris 21983, 53. 2 Il mourut enfin moins chrétien que philosophe, avec une constance admirable. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 63. 3 Puisqu’il faut qu’il s’en aille par la violence de son mal, prions Dieu qu’au moins il nous en donne un meilleur qui ne soit pas si grand larron, qui ait plus d’humanité et plus de pitié du peuple, Guy Patin an André Falconet, 4. März 1661, Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron, Paris, Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018 http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0677 [02.03.2019]. 4 On dit ici „qu’il y a plus de quatre jours que le diable aurait emporté le Mazarin, mais qu’il ne sait par où le prendre tant il pue, et que l’autre a peur que le Mazarin ne lui donne la peste par la puanteur de son corps, s’il le touche“; ce serait bien pis s’il était informé de la puanteur de son âme. Guy Patin an André Falconet, 7. März 1661, http://www.biusante.parisdescartes. fr/patin/?do=pg&let=0678 [02.03.2019]. 5 les médicastres auliques, Guy Patin an Thomas Bartholin, 9. März 1661, http://www. biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1192 [02.03.2019]. 6 Ci-gît l’Éminence deuxième, / Dieu nous garde de la troisième! Guy Patin an André Falconet, 9. März 1661, http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0679 [02.03.2019]. 7 Il n’en faut donc point parler, ni en mal, de peur de déplaire au roi, ni en bien, de peur de mentir. Guy Patin an André Falconet, 15. März 1661, http://www.biusante.parisdescartes. fr/patin/?do=pg&let=0682 [02.03.2019].

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8 Les plus gens de bien tremblaient pour l’État, qu’ils voyaient sans pilote: Il ne leur entrait pas dans l’esprit que le Roi fût capable de gouverner, ni même qu’il voulût s’en donner la peine. […] Tous les raisonnements politiques à chercher un homme qui prît le timon, à l’exemple des cardinaux de Richelieu et de Mazarin; et on ne voyait personne en passe de faire ce personnage. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 64. 9 M. le Cardinal ne fut pas plutôt mort que le Roi fit appeler MM. Fouquet, Le Tellier, et de Lionne pour leur donner à eux seuls la plus secrète part de sa confiance. Il ordonna à M. le Chancelier de ne rien sceller sans son ordre, et fit ensuite les Secrétaires d’État un pareil commandement. Mémoriaux du conseil de 1661, hg. v. J. de. Boislisle (Publications de la Société de l’Histoire de France 320), 3 Bde., Paris 1905–1907, 1. 10 La face du théâtre change; j’aurai d’autres principes dans le gouvernement de mon État, dans la régie de mes finances et dans les négociations au dehors que n’avoit feu M. le Cardinal. Vous savez mes volontés; c’est à vous maintenant, Messieurs, à les exécuter. Mémoires de Louis-Henri de Loménie, Comte de Brienne, dit Le jeune Brienne, hg. v. Paul Bonnefon, Bd. 3, Paris 1919, 38. 11 Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 73. 12 Le Roy descend des aussytost chez la Reyne Mere, pour luy communiquer ce qui s’y est passé dans ce conseil. Der pfälzische Gesandte Paul v. Rammingen an den Herzog von Braun- schweig, 18. März 1661, Niedersächsisches Landesarchiv, Hannover, Cal. Br. 24, Nr. 1818, fol. 7r–8r, fol. 7r. 13 Sarmant, Thierry; Stoll, Mathieu, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris 2010, 64. 14 Chaline, Olivier, Le Règne de Louis XIV, Paris 2005, 77. 15 En effet, rien n’a changé par rapport à l’état où il a laissé nos affaires publiques ; en vérité, patienter expectamus donec immutatio veniat. On dit que notre roi entend désormais s’occuper lui-même de ses affaires, sans ministère de qui que ce soit; ce que Dieu veuille nous accorder. Guy Patin an Sebastian Scheffer, 24. März 1661, http://www.biusante. parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1197 [02.03.2019]. 16 Le roy s’affermit toutes les iours de plus en plus, dans ceste assiduité, des soings de tenir toute seul le timon, dans le gouvernement de son Estat. Paul v. Rammingen an den Herzog von Braunschweig, 18. März 1661, Niedersächsisches Landesarchiv, Hannover, Cal. Br. 24, Nr. 1818, fol. 9r–11r, fol. 9r. 17 Chacun dit unanimement, qu’il est incroyable avec quelle promptitude, quelle nettete, quel jugement, & quel esprit ce jeune Prince traite & expedie les affaires, ce qu’il accompagne d’une grande douceur envers ceux a qui il a affaire, & d’une grande de patience en ecoutant ce qu’on a a lui dire, ce qui lui gagne les cœurs; il s’exprime avec force, & lors qu’il le faut, avec une eloquence qui surprend ceux qui l’entendent parler sur les affaires, soit dans le Conseil, soit ailleurs, & qui ont vu ci-devant le Cardinal si absolument maitre de tout. Witt, Johan de, Lettres et négociations entre M[onsieu]r Jean de Witt, Conseiller pensionnaire & Garde des Sceaux des Provinces de Hollande et de West-Frise et Messieurs les Plénipotentiaires des Provinces Unies des Pais-Bas, 5 Bde., Amsterdam 1725, Bd. 2, 90. 18 [J]e résolus sur toutes choses de ne point prendre de premier ministre; et si vous m’en croyez, mon fils, et tous vos successeurs après vous, le nom en sera pour jamais aboli en France, rien n’éstant plus indigne que de voir d’un côté toutes les fonctions, et de l’autres le seul titre de Roi. Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 53f. 19 Parlez-en au roi et faites ce qu’il vous dira. Zit. nach Sarmant; Stoll, Régner et gouverner, 62. 20 Sarmant; Stoll, Régner et gouverner, 62.

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21 Horowski, Leonhard, Die Belagerung des Thrones. Machtstrukturen und Karriere- mechanismen am Hof von Frankreich 1661–1789, Ostfildern 2012, 79. 22 Beguin, Katia, Louis XIV et l’aristocratie. Coup de majesté ou retour à la tradition?, in: Histoire, Économie et Société 19 (2000), 497–512. 23 Vgl. Guy Patins Briefe an André Falconet vom 18. und 29. März 1661, http://www.biusante. parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0683; http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/? do=pg&let=0685 [03.03.2019]. 24 Mr le Prince fut dabord fort surpris de cest establissement, mais son Emce l’ayant entretenu sur ce suiet et le Roy luy ayant en suite parlé en particulier, ledit Prince en paroist desormais fort gay et fort satisfait. Pour couper broche a toutes jalousies on n’a voulu donner entrée audit Conseil a aucun Prince, Duc, ny Maral de France. Paul v. Rammingen an den Herzog von Braunschweig, 11. März 1661, Niedersächsisches Landesarchiv, Hannover, Cal. Br. 24, Nr. 1818, fol. 5r–6r, fol. 5r. 25 On dit même que MM. Fouquet et de Lionne sont fort bien ensemble, aux dépens de M. Le Tellier; mais je ne le crois point du tout, au contraire. Guy Patin an André Falconet, 18. März 1661, http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0683 [03.03.2019]. 26 Je suis très obligé de M. le procureur général de la manière […] pour ce qui regarde le service du roi et pour mes intérêts particuliers. Zit. Nach Petitfils, Jean-Pierre, Fouquet, Paris 32005, 153. 27 Petitfils, Fouquet, 156. 28 Antoine Arnauld d’Andilly, Mémoires, zit. n. Niderst, Alain (Hg.), Les Français vus par eux-mêmes. Le siècle de Louis XIV. Anthologie des mémorialistes du siècle de Louis XIV, Paris 1997, 675: Ce fut pour lui un coup de tonnerre […] Il eût été difficile de juger alors qu’ils dussent être sitôt humiliés, et condamnés à en faire une pénitence si longue et si rude 29 Zum Prozeß ausführlich: Bertière, Simone, Le Procès Fouquet, Paris 2013. 30 Les deux rapporteurs de M. Fouquet travaillent aux pièces de son procès pour en faire leur rapport, qui ne sera pas sitôt, d’autant qu’il faut bien du temps à visiter tant de papiers. […] Il court ici un gros factum pour M. Fouquet in‑4o dans lequel se voient d’étranges choses. Je ne m’étonne pas si nous sommes si malheureux en France, on voit là-dedans bien des voleries. Ses amis ont grand’peur pour lui, et ont raison ce me semble, vu le pouvoir très grand de ses ennemis qui sont à ce qu’on dit M. le chancelier, M. Colbert, M. Le Tellier et autres. Guy Patin an André Falconet, 19. Januar 1663, http://www.biusante.parisdescartes. fr/patin/?do=pg&let=0740 [09.03.2020]. 31 Sévigné, Madame de, Correspondance, hg. v. Roger Duchène, 3 Bde., Paris 1972–1978, Bd. 1, 58, an Pomponne, 18. November 1664: On parle fort à Paris de son admirable esprit et de sa fermeté. Ibid. 78, an Pomponne, 20. Dezember 1664, 63: M. Foucquet s’est fort bien tiré d’affaire. 32 Louez Dieu, Monsieur et le remerciez: notre pauvre ami est sauvé. Sévigné, Correspondance, Bd. 1, 78, an Pomponne, 20. Dezember 1664. 33 On dit que le roi est fâché contre ceux qui n’ont point condamné à mort M. Fouquet; mais il n’y a pas d’apparence car, outre qu’il a l’esprit doux et qu’il n’est point du tout sanguinaire, c’est qu’il l’eût fait condamner s’il eût voulu; il avait même dit qu’il ne se voulait pas mêler de ce procès-là, et il a tenu sa parole. […] Ils ont dit que M. Fouquet n’avait qu’obéi au cardinal Mazarin, qui avait reçu du roi l’ordre et la puissance de commander; que pour tout le mal qui avait été fait, il s’en fallait prendre au Mazarin, qui avait été un grand larron, qui méritait qu’on lui fît son procès, d’être déterré et ses biens confisqués au roi; et je suis fort de cet avis. Dieu bénisse de si honnêtes gens, je voudrais que le roi fît l’un ou l’autre chancelier de France pour leur noble et courageuse opinion; aussi bien, M. Séguier n’en peut plus. Guy

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Patin an André Falconet, 25. Dezember 1664, htpp://www.biusante.parisdescartes.fr/ patin/?do=pg&let=0804 [09.03.2020]. 34 Zu den Umständen seines Todes ausführlich: Petitfils, Fouquet, 496–514. 35 Sa Majesté paroit fort entiere en toutes ses resolutions, qui sont fort judicieuses […], Elle dit en peu de mots ce qu’elle commande et veut estre promptement obeie ne voulant souffrir qu’on raisonne sur ses ordres. NLA, Cal. Br. 24, Nr. 1818, Rammingen aus Paris 6. Mai 1661, fol. 18r–19r, fol. 18v. 36 Ce prince, chaché en lui-même jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, se montra tel qu’il est, et surprit tout le monde d’une capacité qu’on n’attendait pas de lui. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 113. 37 Que les ambassadeurs du Roi doivent faire savoir que le Roi ne se contente jamais de l’égalité, mais doit avoir la prééminence sur tous autres rois, et en est en possession. Boislisle, Mémoriaux du conseil de 1661, Bd. 3, 18f. 38 Le roi […] se leve de table avec un tel mouvement de colere qu’il pensa de le renverser. Boislisle, Mémoriaux du conseil de 1661, Bd. 3, 158. 39 Tous opinèrent qu’il falloit conduire cette affaire par négociation […] Le roi, après les avoir entendus, prit la parole, et leur dit qu’il avoit résolu de pousser cette affaire plus loin; que peut-être jamais il ne se présenteroit une occasion si favorable pour décider la grande question de préséance entre les deux couronnes, ou, pour mieux dire, pour rétablir la dignité de la sienne au même degré de prééminence sur toutes les autres qu’elle étoit avant le règne de Charles-Quint, et pour faire quitter à la maison d’Autriche une prétention chimérique d’égalité que la vertu de ces deux rois Charles-Quint et Philippe II, la minorité de Louis XIII et les grandes guerres qui l’ont suivi lui avoient donné moyen d’introduire; que le florissant état de ses affaires, son âge et sa vigueur, comme au contraire, l’âge avancé et les incommodités du roi catholique, et le bas âge du prince, ne permettoient pas de laisser passer cette occasion. J.B. Colbert, Journal fait par chacune semaine, zit. nach: Boislisle, Mémoriaux du conseil de 1661, Bd. 3, 142; auch in: Colbert, Lettres et mémoires, hg. P. Clément, 8 Bde., Paris 1871–1872, Bd. 6, 489–490. 40 Et je ne sais si depuis le commencement de la monarchie il s’est rien passé de plus glorieux pour elle […] c’est une espèce de hommage […] de roi à roi, de couronne à couronne, qui ne laisse plus douter à nos ennemis mêmes que la nôtre ne soit la première de toute la chrétienté. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 103. 41 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 105.

II. Akt: 20 Millionen Franzosen

1 Le roi fait ici espérer qu’il s’en va faire merveille de justice et de soulagement du peuple. […] On dit que le feu Mazarin a laissé 150 millions de biens, il faut qu’il ait bien volé! Le roi devrait prendre tout cela et soulager son pauvre peuple qui souffre depuis si longtemps. Guy Patin an André Falconet, 18. März und 22 März 1661, http://www.biusante.parisdescartes.fr/ patin/?do=pg&let=0683, http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0684 [03.03.2019]. 2 La mort du cardinal Mazarin fit plaisir au petit peuple, qui croit toujours gagner au changement. Il avait fait la paix, et avait promis des merveilles; mais ce n’était que des paroles d’un italien. Les impôts n’étaient point diminués; et, sous le prétexte spécieux de rétablir les finances, les choses allaient leur train ordinaire. On ne voyait que spectacles publics, ballets

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mêlés de musique, carousels, feux d’artifice. La cour était dans la magnificience extérieure; toute la misère était au-dedans. On voyait bien les fleurs de la paix, mais on n’en avait pas encore goûté les fruits. Choisy, François-Timoléon, de, Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV par feu M. l’abbé de Choisy, hg. v. Georges Mongrédien, Paris 21983, 63f. 3 Plût à Dieu que le pauvre peuple eût plus de pain à manger et qu’on ne mourût pas de faim à la campagne tandis que la cour est si leste! Guy Patin an André Falconet, 25. April 1661, Correspondance de Guy Patin, hg. v. Loic Capron, http://www.biusante.parisdescartes.fr/ patin/?do=imprn&let=0694 [06.12.2017]. 4 Braudel, Fernand, Frankreich, 3 Bde., Stuttgart 1989–1990, Bd. 1, 28. 5 These 2 day’s journey I saw more handsome Chasteau then I had seen between Montpellier & Poictier. Locke, John, Locke’s Travels in France 1675–9, As Related in his Journals, Correspondance and other Papers, hg. v. John Lough, Cambridge 1953, 146. 6 Locke’s Travels in France, 4. 7 Zit. nach Braudel, Frankreich, Bd.1, S. 60. 8 Zit. nach Braudel, Frankreich, Bd. 1, S. 84. 9 L’on voit certains animaux farouches, des mâles et des femelles, répandus par la campagne, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu’ils fouillent et qu’ils remuent avec une opiniâtreté invincible; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d’eau et de racines; ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas manquer de ce pain qu’ils ont semé. La Bruyère, Jean, Les Caractères, hg. v. Emmanuel Bury, Paris 2016, 439 (De l’homme, 128). Deutsche Übersetzung: Jean de La Bruyère, Die Charaktere, hg. v. Ralph-Rainer Wuthenow, Frankfurt, Leipzig 2007, 341. 10 Goubert, Pierre, La Vie quotidienne des paysans français au XVIIe siècle, Paris 1982, 116f. 11 [M]mauvais fruits, la plupart sauvages, et de quelque peu d’herbes potagères de leurs jardins, cuites à l’eau, avec un peu d’huile de noix ou de navette, le plus souvent, sans ou avec très peu de sel. Il n’y a que les plus aisés qui mangent du pain de seigle mêlé d’orge et de froment. Les vins y sont médiocres et ont presque tous un goût de terroir qui les rend désagréables. Le commun peuple en boit rarement, ne mange pas trois fois de la viande en un an et use peu de sel. Description géographique de l’éléction de Vezelay 1696, in: Vauban, Sebastian Le Prestre de, Les Oisivités de Monsieur Vauban ou ramas de plusieurs Mémoires de sa façon sur différents sujets, hg. v. Michèle Virol, Seyssel 2007, 435–457, 441. 12 Goubert, Pierre, Demographische Probleme im Beauvaisis des 17. Jahrhunderts, in: Honegger, Claudia (Hg.), Schrift und Materie der Geschichte. Vorschläge zur systemati­ schen Aneignung historischer Prozesse, Frankfurt 1977, 198–219, 215. 13 Il y a, Sire, dix ans que la campagne est ruinée, les paysans réduits à coucher sur la paille, leurs meubles vendus pour le paiement des impositions, auxquelles ils ne peuvent satisfaire; et que pour entretenir le luxe de Paris des millions d’ames innocentes sont obligées de vivre de pain, de son et d’avoine […]. Ces malheureux ne possèdent aucuns biens en propriété que leurs ames, qu’elles n’ont pu être vendues à l’encan; les habitans de villes, après avoir payé la subsistance et le quartier d’hiver, les étapes et les emprunts […], sont encore imposés aux aisés. Talon, Omer, Mémoires de Omer Talon avocat général en la cour de Parlement de Paris, hg. A. Petitot, 3 Bde. (Petitot-Monmerqué, Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France 2. Serie, 60–62), Paris 1827, Bd. 2, 118. 14 Arnauld, Angélique, Lettres de la révérende mère Marie-Angélique Arnauld, 3 Bde., Utrecht 1742, Bd. 2, 432–433, Brief an die Königin von Polen, 28. Januar 1654.

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15 Parker, Geoffrey, Global Crisis. War, Climate Change and Catastrophe in the Seventeenth Century, New Haven London 2013, 318. 16 Zit. Nach Garnier, Emmanuelle, Calamitosa tempora, pestis, fames. Climat et santée entre les XVIIe et XIXe siècles, in: Daniel Thevenot. 20èmes JSE – Environnement entre passé et futur. Les risques à l’épreuve des savoirs, Feb 2009, Creteil, France. JSE-2009 (6), 2011, JSE, 9, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00595145 [04.03.2019]. 17 Il y a des misères sur la terre qui saisissent le cœur; il manque à quelques-uns jusqu’aux ali- ments; ils redoutent l’hiver, ils appréhendent de vivre. L’on mange ailleurs des fruits précoces; l’on force la terre et les saisons pour fournir à sa délicatesse; de simples bourgeois, seulement à cause qu’ils étaient riches, ont eu l’audace d’avaler en un seul morceau la nourriture de cent familles. Tienne qui voudra contre de si grandes extrémités; je ne veux être, si je le puis, ni malheureux ni heureux; je me jette et me réfugie dans la médiocrité. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 276 (De bien de fortune 47). Deutsche Übersetzung nach La Bruyère, Die Charaktere, 165. 18 Loyseau, Charles, Traité des ordres et simples dignitéz, Châteaudun 1610, 2: Les uns sont dediez particulierment au service de Dieu; les autres à conserver l’Estat par les armes; les autres à les nourir & maintenir par les exercises de la paix. Ce sont nos trois Ordres ou Estats generaux de France, le clergé, la noblesse & les tiers Estat. Mais chacun de ces Ordres est encore subdivisé en degrés subordinez, ou Ordres subalternes. 19 Loyseau, Traité des ordres, 1: Car nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition, ains il faut par necessité, que les uns commandent, & que les autres obeissent. Ceux qui commandent ont plusieurs degrez: les souverains Seigneurs commandent à tous ceux de leur Estat, addressans leur commandement aux Grands, aux mediocres, les mediocres aux petits, & les petits au peuple. Et le peuple qui obeit à tous ceux là, est encor separé en plusieurs Ordres & rangs, afin que sur chacun d’iceux il y ait des Superieurs, qui rendent raison de tout leur Ordre aux Magistrats, & les Magistrats aux Seigneurs souverains. 20 Ces personnages sont les conseillers nés et naturels du Roi et de l’État. Saint-Simon, Louis de Rouvroy de, Projets de gouvernement du Duc de Bourgogne, Dauphin Publié pour la première fois d’après un ms. de la Bibliothèque impériale, hg. v. Paul Mesnard, Paris 1860, 131. 21 La plus légère réflexion fait sentir que leur conservation partout donne la paix à tous, comme un éclat respectif à tous les états, qui rejaillit jusqu’au thrône, forme une harmonie d’où résulte l’ordre partout; que le contraire obscurcit tout, confond tout, brouille tout d’ou résulte un désordre qui ternit la cour et obscurcit tout le Royaume. Leutrat, Jean-Louis (Hg.), Le Marquis et le Duc. La Fare et Saint-Simon. Mémoires et réflexions sur les principaux événements du règne de Louis XIV et sur le caractère de ceux qui y ont eu la principale part. Matériaux pour servir à un mémoire sur l’occurence présente, Paris 2010, 195. Un traitement égal […] désespère chacun et n’oblige personne. Saint-Simon, Traités politiques, hg. v. Yves Coirault, Paris 1996, 346. 22 Mieck, Ilja, Die Entstehung des modernen Frankreich 1450 bis 1610, Stuttgart, Berlin, Köln, Mainz 1982, 139. 23 Mousnier, Roland, Les Institutions de la France sous la monarchie absolue, 2 Bde., Paris 21990–1992, Bd. 1, 255f. Lediglich 8 (4 %) konnten nicht zugeordnet werden, wahrschein- lich stammten sie aus Familien, die sich auf dem Weg in den erblichen Adel befanden. 24 Goubert, La Vie quotidienne des paysans, 214f. 25 Lachiver, Marcel, Les Années de misère. La famine au temps du Grand Roi, Paris 1991, 153. 26 Lebec, Éric (Hg.), Miracles et sabbats. Journal du père Maunoir, missions en Bretagne 1631–1650, Paris 1991, 130f.

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27 Zit. nach Fritz Dickmann (Hg.), Renaissance – Glaubenskämpfe – Absolutismus, München 1966, 451. 28 Bossuet eut même […] la bassesse d’y nier ou de déguiser hautement des faits d’ailleurs aussi notoires et palpables que ceux des traitements cruels et des barbaries qu’on employa pour opérer les sudites conversions. Spanheim, Relation, ed. Richard, 207–210, 208. 29 Le savoir même de ce prélat est n’est pas d’une aussi grande étendue qu’il voudroit qu’on crût à l’air qu’il se donne dans ses discours et dans ses livres, et est plus fondé sur la beauté et sur le tour de l’esprit, et sur quelque application particulière aux matières de religion les plus debattues entre les deux partis, que sur une connoissance profonde de l’antiquité sacrée ou profane et de langues originelles qui en traitent. Spanheim, Relation, ed. Richard, 209. 30 [L]e pouvoir du Roi de nommer aux bénéfices, […] fait un de plus beaux droits de sa couronne et lui met en main de quoi donner non seulement des récompenses considérables à ceux qu’il juge à propos d’en gratifier, mais de récompenser même par là, dans les enfants, les services que les pères lui rendent dans les affaires du gouvernement de l’État, des finances, de la justice ou de la guerre, ou d’ailleurs dans les services domestiques et de cour auprès de sa personne, et ce, sans qu’il en sorte rien de ses trésors et de son Épargne. Ce qui attire d’ordinaire et attache à la cour de France une foule de jeunes ecclésiastiques ou de prétendants aux bénéfices. Spanheim, Relation, ed. Richard, 210. 31 Cet avantage de sa naissance est aussi celui qui a eu le plus de part à son élevation. Spanheim, Relation, ed. Richard, 205. 32 Un de plus considérables bénéfices de France par les revenus, par le droit de sacrer les rois et par le rang qu’il donne de premier duc et pair de France. Spanheim, Relation, ed. Richard, 205f. 33 Bergin, Joseph, Crown, Church and Episcopate under Louis XIV, New Haven, London 2004, 401f. 34 Zit. nach Bély, Lucien (Hg.), Dictionnaire de l’Ancien Régime. Royaume de France XVIe– XVIIIe siècle, Paris 1996, 887. 35 Mager, Wolfgang, Frankreich vom Ancien Régime zur Moderne 1630–1830. Wirtschafts-, Gesellschafts- und politische Institutionengeschichte, Stuttgart, Köln, Mainz 1980, 80. 36 Mieck, Die Entstehung des modernen Frankreich, 154. 37 Mager, Frankreich vom Ancien Régime zur Moderne, 82. 38 La Bruyère, Die Charaktere, 249; Des Grands/Von den Großen, Nr. 24. Pendant que les grands négligent de rien connaître, je ne dis pas seulement aux intérêts des princes et aux affaires publiques, mais à leurs propres affaires; qu’ils ignorent l’économie et la science d’un père de famille, et qu’ils se louent eux-mêmes de cette ignorance; qu’ils se laissent appauvrir et maîtriser par des intendants; qu’ils se contentent d’être gourmets ou coteaux, d’aller chez Thaïs ou chez Phryné, de parler de la meute et de la vieille meute, de dire combien il y a de postes de Paris à Besançon, ou à Philisbourg, des citoyens s’instruisent du dedans et du dehors d’un royaume, étudient le gouvernement, deviennent fins et politiques, savent le fort et le faible de tout un État, songent à se mieux placer, se placent, s’élèvent, deviennent puissants, soulagent le prince d’une partie des soins publics. Les grands, qui les dédaignaient, les révèrent : heureux s’ils deviennent leurs gendres. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 352. 39 La Bruyère, Die Charaktere, 255, Von den Großen, 40. La noblesse expose sa vie pour le salut de l’Etat et pour la gloire du souverain; le magistrat décharge le prince d’une partie du soin de juger les peuples: voilà de part et d’autre des fonctions bien sublimes et d’une merveilleuse utilité ; les hommes ne sont guère capables de plus grandes choses, et je ne sais d’où la robe

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et l’épée ont puisé de quoi se mépriser réciproquement. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 358. 40 Constant, Jean-Marie, La noblesse française aux XVIe et XVIIe siècles, Paris 21994. 41 Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, mousquetaire du Roi. Mémoires, hg. v. Odile Bordaz, Paris 2015, 152: Je commençai à mettre dehors ce fermier, et comme ce lieu est un des meilleurs de toute la Bourgogne, avec le soin que j’y pris, secondé par une habile femme, la première chose, après avoir un peu retabli la maison, qui est, comme j’ai remarqué, commode et logeable, ce fut de repeupler le verger. Pour cela je fis venir cinq cens pieds d’arbres de fruits d’Orléans, tant pour Aligny que pour ce lieu, mais qui ont bien mieux réussi dans ce pays, aussi il est bien meilleur, et j’y plantai quarante journaux [altes Landmaß] de vignes dont mon frère […] m’avait envoyé du plan. 42 Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, 153: Voilà la différence des messieurs de la Robe avec les gens de la guerre qui en sont toujours les dupes. 43 The Memoirs and Travels of Sir John Reresby, London 1813, 5: The last, or third estate, are the commons or plebeians, which compriseth those of the long robe, or the gown-men; […] as to the peasants. 44 Nach Goubert, Pierre, L’Ancien Régime, 2 Bde., Paris 1969, 1973, Bd. 1, 81. 45 Bély, Dictionnaire de l’Ancien Régime, Art. Paroisse, 965–968. 46 Richard Symonds 1649: Their cottages stinke as bad as the inhabitants, zit nach: Lough, John (Hg.), France Observed in the Seventeenth Century by British Travellers, Boston 1985, 37. 47 Talkeing in this country with a poore paisant’s wife, she told us that she had 3 children; that her husband got usually 7s per diem, finding himself, which was to maintain their family, 5 in number. She indeed got 3 or 3½s. per diem when she could get worke, which was but seldome. Other times she span hemp, which was for their clothes & yielded noe money. Out of this 7s. per diem they 5 were to be maintained, & house rent paid & their taile, & Sundays & holy days provided for. Locke’s Travels in France, 236. 48 Mieck, Die Entstehung des modernen Frankreich, 104. Mousnier, Les Institutions de la France, Bd. 1, 438. 49 Duby, Georges (Hg.), Histoire de la France urbaine, Bd. 3: La Ville classique de la Renaissance aux Révolutions, Paris 1981, 203f. 50 Braudel, Fernand; Labrousse, Ernest (Hg.), Histoire économique et sociale de la France, Bd. 1,1: L’État et la ville, Paris 1970, 418f. 51 La Bruyère, Die Charaktere, 517; Von den Freigeistern/Des Esprits forts, Nr. 48: D’ailleurs cette égalité de possessions et de richesses en établit une autre dans les conditions, bannit toute subordination, réduit les hommes à se servir eux-mêmes, et à ne pouvoir être secourus les uns des autres, rend les lois frivoles et inutiles, entraîne une anarchie universelle, attire la violence, les injures, les massacres, l’impunité. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 604. 52 La Bruyère, Die Charaktere, 518; Des Esprits forts/Von den Freigeistern, 49: Une certaine inégalité dans les conditions, qui entretient l’ordre et la subordination, est l’ouvrage de Dieu, ou suppose une loi divine : une trop grande disproportion, et telle qu’elle se remarque parmi les hommes, est leur ouvrage, ou la loi des plus forts. Les extrémités sont vicieuses, et partent de l’homme : toute compensation est juste, et vient de Dieu. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 604f. 53 The Memoirs and Travels of Sir John Reresby, London 1813, 5, 15: The kings of France are now too absolute to use this way of advising with their subjects, consulting only their own wills, which they have always a standing army ready to execute. […] The French kings have a most absolute power; when they would have anything done or confirmed by parliaments,

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they speak to them in these terms: „We, of our free grace, full power, great knowledge, and royal authority, have willed, appointed, and ordained, that you do so and so. And to shew they are obliged to give nobody a reason for what they enjoin, they end with, „for such is our pleasure.“ They dispose of all governments of towns and countries, and of all the offices belonging to the crown, whether justiciary or military. They lay what taxes they please upon the people, […] They make the laws, and interpret them; dispose of all ecclesiastical pre- ferments, which the pope confirms; declare war, enter into leagues and confederacies, levy soldiers, and, in fine, whatever they please. 54 Arneth, Alfred von, Hauptbericht des Grafen Philipp Ludwig von Sinzendorff an Leopold I. nach Beendigung seiner Mission in Frankreich, in: Archiv für Kunde Öster- reichischer Geschichtsquellen 13 (1854), 7–70, 46f. 55 Hinrichs, Ernst, Fürsten und Mächte. Zum Problem des europäischen Absolutismus, Göttingen 2000, 19. 56 Siehe Schilling, Lothar (Hg.), Absolutismus, ein unersetzliches Forschungskonzept? Eine deutsch-französische Bilanz, München 2008. 57 1605: Sully gelang es, dem Kanzler Bellièvre die Zuständigkeit für die Finanzen zu ent- ziehen; bis 1611 (Ungnade) war er der mächtigste Minister. 58 Barbiche, Bernard, Les Institutions de la monarchie française à l’époque moderne, Paris 1999, 16 (für den gesamten Komplex: ibid. 1–19). 59 Es handelt sich hierbei um eine Erkrankung der Lymphknoten, hervorgerufen durch Tuberkelbazillen; Bloch, Marc, Die wundertätigen Könige, München 1998. 60 Viguerie, Jean de, Le Roi et le „public“: L’exemple de Louis XV, in: Revue Historique 278 (1987), 23–34, 23. 61 Viguerie, Le Roi et le „public“, 28. 62 Barbiche, Bernard, Les Institutions de la monarchie française à l’époque moderne, Paris 1999, 28–33. 63 To this town [Paris] belongs a court of parliament […], which sounds no more in France than a court of judicature, like our Westminster Hall, for the hearing and determining of all causes, whether civil or criminal, within its own limits. […] That which we call a parliament in England, was, when in use amongst the French, called an assembly of the three estates. Memoirs and Travels of Sir John Reresby, 2. 64 Pour commencer par les conseils, il n’est ici question que de parler de ceux où le roi a coutume de se trouver, qui embrassent aussi tout le gouvernement de l’État, et ainsi qui se tiennent en son appartement et en sa présence, et qui se réduisent à quatre: le conseil secret ou de Ministère […] le conseil royal ou des finances; Le conseil des dépêches, et le conseil de conscience. Spanheim, Relation, ed. Richard, 139. 65 [D’]en extirper la religion réformée, Spanheim, Relation, ed. Richard, 190. 66 C’est dans ce conseil de Ministère que se traitent toutes les grandes affaires de l’État, tant de paix que de guerre […] on y résout tout ce qui regarde le gouvernement et qui peut être de quelque importance pour le Roi, pour la cour, pour l’État, en un mot pour le dedans et pour le dehors du royaume. Spanheim, Relation, ed. Richard, 140. 67 À 11 heures. Cette lettre est très bonne et conforme à mes intentions. Faites-là mettre au net et partir aussitost. Cornette, Joel, La Mort de Louis XIV. Apogée et crépuscule de la royauté. 1er septembre 1715, Paris 2015, 138. 68 Cornette, La Mort de Louis XIV, 139. 69 Zit. nach Bély, Lucien (Hg.), Dictionnaire Louis XIV, Paris 2015, 697. 70 Je finis par un de plus importants avis que je puisse vous donner: ne vous laissez gouverner; soyez le maître, n’ayez jamais de favoris ni de premier ministre; écoutez, consultez votre

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conseil, mais décidez: Dieu qui vous a fait roi, vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions. Louis XIV, Mémoires et divers écrits, hg. v. Bernard Champigneulles, Paris 1960, 226. 71 Le Roi a eu trois ou quatre vues principals: L’une d’abaisser l’autorité des grands de son royaume, dont quelques-uns lui avoient fait la guerre […] Durant sa minorité; l’autre de conserver et de ménager le secret dans la direction des affaires et les délibérations importantes de l’État, qui ne se trouvoient confiées qu’à deux ou trois personnes […] d’une fidélité éprouvée; la troisième, d’en paroître d’autant plus, et au-dedans et au-dehors du royaume, le maître des affaires et revêtu de toute l’autorité du gouvernement. […] enfin pour éloigner d’autant plus par là et les apparences et l’effet je veux dire, de retomber sous le pouvoir d’un premier et absolu ministre. Spanheim, Relation, ed. Richard, 142 . 72 Mieck, Die Entstehung des modernen Frankreich, 147. 73 Visconti, Primi, Mémoires de Primi Visconti sur la cour de Louis XIV, hg. v. Jean-Français Solnon, Paris 1988, 130. 74 Mémoires de Primi Visconti, 29. 75 Spanheim, Relation, ed. Richard, 149f., 151: Son air et son extérieur zeugte von einem penchant à un peu de rigeur et d’austérité […] Ses manières, quoi qu’honnêtes et composées, ne laissoient pas […] de tenir de la hauteur et de la dureté du naturel. […] cet ambassadeur fut assez surprise de voir que son compliment fut assez mal reçu de M. Colbert, et qui lui reparti brisquement et avec fierté que son fils n’avoit besoin d’aucune dispense et feroit les preuves dans toute la plus grande rigueuer et exactitude qu’on y pouvoit apporter. 76 Spanheim, Relation, ed. Richard, 150: On auroit pu lui souhaiter plus d’humanité, plus de modération, plus d’équité dans la direction des finances et dans sa conduite particulière, plus de penchant à faire du bien pour qu’à en amasser pour sa famille et pour en remplir les trésors du Roi par toute sorte de moyens, enfin plus de réflexion sur les nécessités publiques de la France et le besoin des particuliers. 77 Spanheim, Relation, ed. Richard, 154: Il n’auroit pas promis toute l’activité, la vigilance et l’habilité qu’on lui connoit et qu’on n’auroit pas attendues d’un corps aussi pesant et chargé de matière, ni d’un air naturellement rude et en apparence peu réfléchi, ni de manières hautaines, brusques et emportés qu’on lui voyoit. 78 Spanheim, Relation, ed. Richard, 159: l’avantage que M. de Louvois tire de sa naissance, savoir être fils d’un père employé dans les plus grandes affaires et les premières postes de la couronne, et ainsi d’où il n’a pu qu’en tirer occasion de s’en former de bonne heure et de s’instruire, particulièrement dans ce qui étoit requis pour le département des affaires de la guerre. […] de s’insinuer dans la familiarité du Roi et d’en gagner sa confiance, il eut aussi celui de de s’y maintenir et de l’augmenter. 79 Spanheim, Relation, ed. Richard, 160: il y trois qualités que ce ministre a su pratiquer par lui-même et y accoutumer ceux qu’il emploie: une application infatigable, une grande activité et un ménagement particulier du petit nombre de personnes affidées pour l’exécution de ce qui leur étoit commis. 80 Spanheim, Relation ed. Richard, 161: Son humeur naturellement brusque, impérieuse et emportée […] Aussi fit-il un effort pour s’en corriger, ou au moins pour y apporter plus d’égard et de retenue. 81 Spanheim, Relation ed. Richard, 163: M. de Louvois a toute l’habilité d’un Ministre merveilleusement vigilant, actif, ferme, appliqué, entrant dans tout le détail de choses qu’il entreprend on fait entreprendre, et n’épargnant ou ne négligeant rien pour y réussir, que, d’autre part, il a peu de droiture dans ses intentions, peu de maturité ou de toute la réflexion due dans ses conseils, peu d’équité dans ses projets, peu de modération dans sa conduite,

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et, en un mot, qu’il y apporte plus de violence et de prévention que de justice et de bonne foi. J’en parle ainsi sans passion, et d’autant plus que, pour ce que me regarde tout sujet de me louer des honnêtetés et des distinctions que j’ai reçues de M. de Louvois durant mon séjour en France. 82 Mémoires de Primi Visconti, 26: Comme il était gros, gras, les mains et tous le corps couvert d’un sueur épaisse et repoussante […] la dame s’enfuit. 83 Spanheim, Relation ed. Richard, 35: Maître de son secret […] un tempérament naturellement rassis, qui n’avoit rien de brusque ni d’emporté, qui le rend maître de soi-même et de ses mouvements, qui tiens plus d’un naturel grave, sérieux et réservé qu’une humeur libre, enjoué et ouverte. 84 Zit. bei Sarmant, Thierry; Stoll, Mathieu, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris 2010, 110. 85 Mr de Torcy (qui d’ailleurs ne fait d’ordinaire qu’écouter) ce qui se dit dans les entretiens des Mardis avec les Ministrers Publics, ou les prendre ad notam, et y laisse parler ou répondre Mr de Pomponne, hors des cas ou incidens. GStA PK Berlin I. Hauptabteilung, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 58 Spanheim an den Kurfürsten, Paris 13./23. Mai 1698, fol. 13r–20r, fol. 15v. 86 Je vis le Marquis de Torcy le premier, comme celuy dont j’avois l’honneur d’être connü, et dont je fus reçeü et accüeilli le plus obligeamment du Monde. [… Torcy] y voulüt bien y joindre beaucoup d’expressions obligeantes sur mon sujet, comme envers un ancien amy, ainsi qu’il parloit, de feu son Pere le Marquis de Croissy; et mêmes en ajoutant comme si le Roy êtoit bien aise de mon envoi. GStA PK Berlin, I. Hauptabteilung, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 57, Spanheim an den Kurfürsten, Paris 4./14. Februar 1698, fol. 31r–36r, fol. 31r–v. 87 Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Die Memoiren des Herzogs von Saint-Simon, hg. v. Sigrid Massenbach, 4 Bde., Frankfurt, Berlin 1991, Bd. 1, 229, 267. Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Mémoires, hg. v. Yves Coirault, 8 Bde., Paris 1983–1988, Bd. 1: 643: Chamillart vécut dans cet emploi avec une douceur, une patience, une affabilité qui y était inconnue, et qui lui gagna tout ce qui avait affaire à lui. Il ne se rebutait point des propositions les plus ineptes ni des demandes les plus absurdes et les plus réitérées; son tempérament y contribuait par un flegme qui ne se démentait jamais, mais qui n’avait rien de rebutant: sa manière de refuser persuadait du déplaisir qu’il en ressentait, et celle d’accorder ajoutait à la grâce. […]; Bd. 1, 802: C’était un bon et très honnête homme, à mains parfaitement nettes et avec les meilleures intentions, poli, patient, obligeant, bon ami, ennemi médiocre, aimant l’État, mais les Roi sur toutes choses, et extrêmement bien avec lui et Mme de Maintenon; d’ailleurs très borné, et, comme tous les gens de peu d’esprit et de lumière, très opiniâtre, très entêté, […] dupe en amis, en affaires, et en tout, et gouverné par ceux dont à divers égards il s’était fait une grande idée, ou qui, avec un très léger poids étaient fort des amis. Sa capacité était nulle, et il croyait tout savoir sur tout genre, et cela était d’autant plus pitoyable, que cela lui était venu avec ses places, et que c’était moins présomption que sottise, et encore moins vanité dont il n’avait aucune. Le rare est que le grand ressort de la tendre affection du Roi pour lui était cette incapacité même. 88 Garder dans les affaires un secret impénétrable, qui seul les peut faire réussir. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 50f. 89 Ludwig XIV. parut assez grand dans la suite pour soutenir par lui-même le poids des affaires du gouvernement, ou au moins pour s’en conserver au-dedans et au-dehors tout l’éclat et toute l’autorité. C’est par là que toutes les factions passées se dissipèrent, que les grands rentrèrent dans leur devoir, les cours souveraines dans la dépendance, les peuples dans l’obéissance […] il se rendit véritablement maître de toutes les grâces, qu’il sut les dispenser sans profusion […] Aussi affecta-t-il, sans parler ici des ministres et des généraux […] de

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n’avoir de favoris ou de maîtresses que pour s’en délasser l’esprit ou satisfaire sa passion, sans leur donner plus d’empire sur ses volontés ou de part dans le gouvernement. Spanheim, Relation, ed. Richard, 36. 90 Colbert, Jean-Baptiste (Hg.), Lettres, instructions et mémoires de Colbert, hg. v. Pierre Clement, 8 Bde., Paris 1871–1872, Bd. 2, 1, CCLXIII–CCLXXII, CCLXX. 91 Colbert, Lettres, instructions et mémoires, Bd. 7, CLXXIII–CLXXV. 92 Chaline, Olivier, Le Règne de Louis XIV, Paris 2005, 319. 93 Malettke, Klaus, Opposition und Konspiration unter Ludwig XIV. Studien zu Kritik und Widerstand gegen System und Politik des französischen Königs während der ersten Hälfte seiner persönlichen Regierung, Göttingen 1976, 302. 94 Mousnier, Roland, Fureurs paysannes. Les paysans dans les révoltes du XVIIe siècle (France, Russie, Chine), Paris 1967, 143–145, 153. Umfassende neue Studie: Aubert, Gauthier, Les Révoltes du papier timbré 1675. Essai d’histoire événementielle, Rennes 2014. 95 Malettke, Opposition und Konspiration unter Ludwig XIV, 223–276. 96 Vgl. Drévillon, Hervé, Les Rois absolus 1629–1715 (Histoire de France Belin), Paris 2011, 532–539; Sarmant; Stoll, Régner et gouverner, 344–354. 97 Gabriel Gerberon, La Règle des mœurs contre les fausses maximes de la morale corrumpue, Köln 1688, zit. nach: Taveneaux, René, Jansenisme et politique, Paris 1965, 90. 98 Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 3, 637f.: Il fut enjoint aux familles qui avaient des parents enterrés à Port-Royal des Champs de les faire exhumer et porter ailleurs, et on jeta dans le cimetière d’une paroisse voisine tous les autres comme on put, avec l’indécence qui se peut imaginer. Ensuite on procéda à raser la maison l’église et tous les bâtiments, comme on fait les maisons des assassins des rois: en sorte qu’enfin il n’y resta pas pierre sur pierre. Dt. Üb. nach Saint-Simon, Die Memoiren, Bd. 2, 297. 99 Mager, Frankreich vom Ancien Régime zur Moderne, 135. 100 Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 39. 101 Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 80. 102 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 81. 103 Richard, Michel-Edmond, La Vie des protestants français de l’édit de Nantes à la Révolution (1598–1789), Paris 31994, 101. 104 Nous apprîmes de toutes partes, que le marquis de Beaupré-Choiseul, à la tête d’un régiment des cuirassiers étoit entrée dans Rouen l’épée à la main, comme dans une ville de conquête, que la terreur y étoit extrême, et que chacun couroit chez M. de Marillac, l’intendant, signer son abjuration. […] Rouen paraissoit une ville prise d’assaut; le cuirassier armé couroit les rues d’un air fier et insolent. Dumont de Bostaquet, Isaac, Mémoires d’Isaac Dumont de Bostaquet sur les temps qui précédé et suivi la révocation de l’Édit de Nantes, hg. v. Marcel Richard, Paris 1968, 97f. 105 Labrousse, Elisabeth, La Révocation de l’Édit de Nantes, Paris 21990, 153–181. 106 Sévigné, Madame de, Correspondance, hg. v. Roger Duchène, 3 Bde., Paris 1978, Bd. 3, 242, Brief vom 24. November 1685. 107 Desel, Jochen; Mogk, Walter (Hg.), Wege in eine neue Heimat. Fluchtberichte von Hugenotten aus Metz, Lahr 1987. 108 Spanheim, Relation, ed. Richard, 257. 109 Zit. nach Cornette, Joël, Chronique du règne de Louis XIV, Paris 1997, 333. 110 Zit. nach Blanchard, Anne, Vauban, Paris 1996, 345. 111 Il a grossi les flottes ennemies de 8 à 9 000 matelots des meilleurs royaume. Et […] leurs armées de 5 à 6 000 officiers et de 10 à 12 000 soldats beaucoup plus aguerris que les leurs,

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comme ils ne l’ont que trop fait voir dans les occasions qui se sont présentés de s’employer contre nous. Aus der Denkschrift vom Dezember 1689; Vauban, Sebastian Le Prestre de, Les Oisivités de Monsieur Vauban ou ramas de plusieurs Mémoires de sa façon sur différents sujets, hg. v. Michèle Virol, Seyssel 2007, 86. 112 Chaline, Olivier, Le Règne de Louis XIV, Paris 2005, 361. 113 Grever, John H., The Religious History of the Reign, in: Sonnino, Paul, Roosen, William, Rule, John C., Steen, Charlie R. (Hg.), The Reign of Louis XIV Essays in Celebration of Andrew Lossky, London 1990, 159–177, 174. 114 Haudrère, Philippe, L’Empire des rois 1500–1789, Paris 1997, 42. 115 Haudrère, L’Empire des rois, 66–69. 116 Haudrère, L’Empire des rois, 97. 117 Die Episode wird ausführlich dargestellt in: Van der Cruysse, Dirk, Louis XIV et le Siam, Paris 1991. 118 Scott, Hamish M., The Second Hundred Years War 1689–1815, in: Historical Journal 35 (1992), S. 443–469. 119 Vgl. Jean Meyer, zit. bei Chaline, Le Règne de Louis XIV, 386. 120 Stoll, Mathieu, Servir le Roi-Soleil. Claude Le Peletier (1631–1711), ministre de Louis XIV, Rennes 2011, 168. 121 Corvisier, André, La France de Louis XIV. Ordre intérieur et place en Europe, Paris 41994, 168. 122 Corvisier, La France de Louis XIV, 172f. 123 Corvisier, La France de Louis XIV, 169. 124 Stoll, Servir le Roi-Soleil. 125 Braudel; Labrousse, Ernest (Hg.), Histoire économique et sociale de la France, Bd. 2: Des derniers temps de l’âge seigneurial aux préludes de l’âge industriel (1660–1789), Paris 1970, 272f. Rowlands, Guy, Dangerous and Dishonest Men: The International Bankers of Louis XIV’s France, Houndsmills, Basingstoke 2014. 126 Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 3, 133: Au pavillon suivant, le Roi s’arrêta: c’était celui de Desmarets, qui se présenta avec le fameux banquier Samuel Bernard, qu’il avait mandé pour diner et travailler avec lui. C’était le plus riche de l’Europe, et qui faisait le plus gros et le plus assuré commerce d’argent […] Le Roi dit à Desmarets qu’il était bien aisé de le voir avec M. Bernard, puis tout de suite dit à ce dernier: „Vous êtes bien homme à n’avoir jamais vu Marly. Venez voir ma promenade, je vous rendrai après à Desmarets“. 127 Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 3, 134: J’admirais, et je n’étais pas le seul, cette espèce de prostitution du Roi, si avare de ses paroles de ses paroles, à un homme de l’espèce de Bernard. Je ne futs pas longtemps sans en apprendre la cause, et j’admirai alors où les plus grands rois se trouvent quelquefois réduits. Desmarets ne savait plus de quel bois faire flèche; tout manquait, et tout était épuisé. […] Bernard, comme les autres, ne voulut rien avancer: il lui était beaucoup dû. […] Desmarets dit au Roi […] que c’était un homme fou de vanité, capable d’ouvrir sa bourse si le Roi daignait le flatter. Dans la nécessité si pressante des affaires, le Roi y consentit, et pour tenter ce secours avec moins d’indécence et sans risquer de refus, Desmarets proposa l’expédient que je viens de raconter. Bernard en fut la dupe: il revint de la promenade du Roi chez Desmarets tellement enchanté que, d’abordée, il lui dit qu’il aimait mieux risquer sa ruine que de laisser dans l’embarras un prince qui venait de le combler, et dont il se mit à faire des éloges avec enthousiasme. Desmarets en profita sur-le- champ, et en tira beaucoup plus qu’il ne s’était proposé.

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128 Dans son château enchanté, Louis a tout loisir de proclamer sa puissance, ses réformes que d’autres ont décidées pour lui, sa réputation militaire, alors que ce n’est un soldat de salon. Dessert, Daniel, Le Royaume de Monsieur Colbert, 1661–1683, Paris 2007, 292. 129 Dynastically, the War of the Spanish Succession was worth the struggle, economically it was far from worth it. Rowlands, Guy, The Financial Decline of a Great Power. War, Influence, and Money in Louis XIV’s France, Oxford 2012, 1. 130 Ludwigs XIV. règne n’est en vérité qu’une façade glorieuse. Commencé par une banqueroute, il s’acheva de même. Dessert, Le Royaume de Monsieur Colbert, 290. 131 Zit. nach Rowlands, The Financial Decline of a Great Power, 239. 132 Louis XIV did not cause the French Revolution, but the War of the Spanisch Succession made eventual political impulsion of France much more likely. Rowlands, The Financial Decline of a Great Power, 239. 133 J.H. Zedler (Hg.), Grosses vollständiges Universallexikon Aller Wissenschaften und Künste […], 68 Bde., Leipzig 1732–1754, Bd. 13, 405. 134 Wagner, Fritz, Europa im Zeitalter des Absolutismus, 1648–1789, München 21959, 85f. 135 Seewald, Berthold, Promiskuität prägte den Hof des Sonnenkönigs, in: DIE WELT, 14.07.2015, http://www.welt.de/143819890 [21.03.2019]. 136 Furetière, Antoine, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts […], Den Haag 1690, Art. COUR, nicht paginiert. 137 Art. Hof, in: Zedler, Grosses vollständiges Universal-Lexicon Aller Wissenschafften und Künste, 68 Bde., Leipzig 1732–1754, Bd. 13, 406–412, 406. 138 NLA HA, Cal. Br. 24, Nr. 1818, [Rammingen] aus Paris 15. Juni 1661, fol. 22r–23r, fol. 22v: La Cour de France augmente tous les jours en splendeur et en magnificence, l’union y est si belle que jamais il n’y en a eu une pareille. 139 As to the ’tis without dispute the most magnifient of any in Europe. Lister, Martin, A Journey to Paris in the Year 1698, London 1699, 202. 140 Spanheim, Relation, ed. Richard, 40: passion démesurée et sans bornes pour la gloire. 141 Alewyn, Richard, Feste des Barock, in: Hubatsch, Walther (Hg.), Absolutismus, Darmstadt 21988, 238–247, 238f. 142 Solnon, Jean-François, La Cour de France, Paris 1987, 260. 143 Spanheim, Relation, ed. Richard, 132: les débauches, les dissolutions, les blasphèmes ou autres vices scandaleuses, et ci-devant assez ordinaire dans la cour, n’y sont plus tolérés, ni impunis, et au moins font un obstacle invincible à la fortune de ceux qui en sont atteints. 144 Spanheim, Relation, ed. Richard, 132f.: les femmes galantes, ou les coquettes déclarées, n’y sont plus en règne, ni même souffertes comme autrefois ou sous d’autres règnes et […] il n’y a que les dames régulières et qui ont la réputation d’une bonne conduite. 145 Solnon, La Cour de France, 262. 146 Solnon, La Cour de France, 263f. 147 Solnon, La Cour de France, 270. 148 Hesse, Michael, Klassische Architektur in Frankreich. Kirchen, Schlösser, Gärten 1600– 1800, Darmstadt 2004, 72. 149 Zit. nach Sarmant, Thierry, Louis XIV. Homme et roi, Paris 22014, 285. 150 Ibid. 151 Saint-Simon zitiert nach Niderst, Alain (Hg.), Les Français vus par eux-mêmes. Le siècle de Louis XIV. Anthologie des mémorialistes du siècle de Louis XIV, Paris 1997, 728. 152 Sourches, vom 23. September 1680, zit. nach Da Vinha, Matthieu, Le Versailles de Louis XIV. Le fonctionnement d’une résidence royale au XVIIe siècle, 22012, 114.

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153 Vgl. Da Vinha, Le Versailles de Louis XIV, 139–144, das Zitat Louvois’ 140. 154 Une autre fois la même envie lui prit à Versailles comme il passait dans la tribune, qui du temps de la vieille chapelle servait de passage à l’aile neuve au reste du château. Il ne s’en contraignit pas et se mit à pisser par la balustrade. La bruit de la chute de l’eau de haut en bas sur le marbre dont la chapelle était pavé, fit accourir le suisse du porte de l’appartement, qui fut si indigné du spectacle qu’il alla quérir Bontemps, premier valet de chambre de confiance et gouverneur de Versailles, qui accourut tout essoufflé […] Le Roi en rit beaucoup, mais il en eut la considération pour lui de ne lui en point parler. Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Her- zog von, Mémoires, hg. v. Yves Coirault, 8 Bde., Paris 1983–1988, Bd. 1, 993. Da Vinha, Le Versailles de Louis XIV, 111f. 155 Renaudot zit. nach zit. nach Da Vinha, Le Versailles de Louis XIV, 120f. 156 Die genauen Zahlen sind aufgelistet bei Tiberghien, Frédéric, Versailles, le chantier de Louis XIV 1662–1715, Paris 22006, 338. 157 Duindam, Jeroen, Vienna and Versailles. The Courts of Europe’s Dynastic Rivals 1550– 1780, Cambridge, New York 2003, 51–60. 158 Zum folgenden die Artikel Maison du roi, maison militaire in: Marion, Marcel, Dictionnaire des Institutions de la France aux XVIe–XVIIIe siècle, Paris 1923 [ND Paris 1993], 346–356; Bély, Lucien (Hg.), Dictionnaire de l’Ancien Régime. Royaume de France XVIe–XVIIIe siècle, Paris 1996, 777–785; Duindam, Vienna and Versailles, 51–63; Horowski, Leonhard, Die Belagerung des Thrones. Machtstrukturen und Karrieremechanismen am Hof von Frankreich 1661–1789, Ostfildern 2012, 152–202. 159 Da Vinha, Matthieu, Les Valets de chambre de Louis XIV, Paris 22009, 420–423. 160 Da Vinha, Les Valets de chambre, 316–322, 485. 161 Da Vinha, Les Valets de chambre, 18. 162 Spanheim, Relation, ed. Richard, 130. 163 Zit. nach Bourquin, Laurent, La Noblesse dans la France moderne (XVIe–XVIIIe siècles), Paris 2002, 192. 164 Spanheim, Relation, ed. Richard, 130. 165 Horowski, Die Belagerung des Thrones, 207. 166 Horowski, Die Belagerung des Thrones, 208–217. 167 [I]l y a beaucoup de contrainte ou de dissimulation dans la conduite que bien des gens y tiennent. […] parmi l’affluence des courtisans qu’on voit ordinairement à la cour de France, il n’y en a pas beaucoup peut-être dont les acclamations et les hommages y soient fort sincères, et partent autant des sentiments du cœur que de ceux de l’intérêt ou de la crainte. Spanheim, Relation, ed. Richard, 130–133, Zitat: 133. 168 Les fêtes fréquentes, les promenades particulières à Versailles, les voyages furent des moyens que le Roi saisit pour distinguer et pour mortifier en nommant les personnes qui à chaque fois en devoient être, et pour tenir chacun assidu et attentif à lui plaire. […] Non-seulement il étoit sensible à la présence continuelle de ce qu’il y avoit de distingué, mail il l’étoit aussi aux étages inférieurs. Il regardoit de à droit et à gauche à son lever, à son coucher, à ses repas, en passant dans les appartements, dans les jardins de Versailles, où seulement les courtisans avoient la liberté de le suivre; il voyoit et remarquoit tout le monde; aucun ne lui échappoit, jusqu’à ceux qui n’esperoient pas même être vus. Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Mémoires, hg. v. A. de Boislisle, 43 Bde., Paris 1869–1930, Bd. 28, 131f., 134. 169 Spanheim, Relation, ed. Richard, 121–123, Zitat 121: une des plus illustres du royaume en alliances et nombre de vassaux. 170 Trémoille brille plus par son adresse dans les exercices du corps, comme de course à cheval, à la danse et pareils, que du côté de l’esprit; […] un Seigneur doux et honnête. Der Herzog von

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Gèvres: il a un mérite fort mediocre, l’humeur brusque et peu de considération à la cour […] Der Marquis de Gèvres: fort civil et honnête dans les manières, mais du reste fort borné du côté de l’esprit, et en sorte qu’on en fait de bons contes parmi les courtisans. 121–123, Zitat 121, 121–123. 171 Mille gens à peine connus font la foule au lever pour être vu du prince qui n’en saurait voir mille à la fois; et s’il ne voit aujourd’hui que ceux qu’il vit hier, et qu’il verra demain, combien de malheureux. La Bruyère, Jean, Les Caractères, hg. v. Emmanuel Bury, Paris 2016, 334, De la cour 71. La Bruyère, Jean, Die Charaktere, hg. v. Ralph-Rainer Wuthenow, Frankfurt, Leipzig 2007, 227. 172 Zum folgenden: Duindam, Vienna et Versailles, 145–156; Leferme-Falguières, Frédérique, Les Courtisans. Une société de spectacle sous l’Ancien Régime, Paris 2007, 223–253. 173 Se dérober à la Cour un seul moment, c’est d’y renoncer; le courtisan qui l’a vue le matin, la voit le soir, pour la reconnaître le lendemain; ou afin que lui-même y soit connu. La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 310, De la cour 4. La Bruyère, Die Charaktere, 201. 174 Spanheim, Relation, ed. Richard, 128f. 175 Locke, John, Locke’s Travels in France 1675–9, As Related in his Journals, Correspondance and other Papers, hg. v. John Lough, Cambridge 1953, 252. 176 A l’heure du disner de Sa Maté, et l’heure la plus propre à le voir, je m’y presentai et fus placé assez près de sa Table, par le Duc d’Aumont, qui acheve l’année de son service de Gentil- homme de la Chambre, pour voir que Sa Maté, qui disnoit habillé et en public, avoit bon visage, et mangeoit de bon appetit. Sa Maté me fit l’honneur de me discerner d’une salut obligeant de teste, dès qu’Elle fut à table et au sortir de laquelle je pris mon temps comme Elle passoit à sa chambre, de luy témoigner l’extrème satisfaction avec laquelle Vostre Altesse Electorale avoit apris l’heureux succès de son operation; l’Ordre expres que j’avois de sa part d’en feliciter Sa Maté et de luy témoigner l’interest particulier, qu’Elle prenoit et prendroit toujours dans l’entière retablissement d’une santé aussi precieuse et aussi importante que celle de Sa Maté. Sur quoy le Roy me repondit d’un air fort ouvert et obligeant … GstA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 46 (= Neu: Rep. 11 Akten, Nr. 2631), Spanheim an den Kurfürst Friedrich Wilhelm, Paris, 17./27. Dezember 1686, fol. 359r–364v: fol. 363r–v. 177 Le roi a coutume d’y donner le bougeoir, qu’on appelle, à celui des assistants qu’il lui plait, et qu’il n’y donne guère qu’à des gens d’un certain rang et d’une qualité distinguée: ce qui tient lieu également d’honneur et de faveur à celui qui le reçoit. Spanheim, Relation, ed. Richard, 129. 178 Japikse, Nicolaas (Hg.), Correspondentie van Willem III en van Hans Willem Bentinck, eersten Graaf van Portland (Rijks Geschiedkundige Publicatien Kleine Serie 23, 24; 26–28), 2 Teile in 5 Bde., Den Haag 1927–1937, Teil 1, Bd. 23, 299: Car pendant le séjour que j’ay fait à Versailles, le Roy m’a fait mille honneurs; à son coucher il m’a fait donner le bougeoir; il m’a montré luy même le jardin et les fontaines, se promenant toute la soirée, et il ne m’a jamais vu, quoyque souvent trois fois le jour, sans me parler et m’entretenir, en riant et parlant de toutes sortes de choses. 179 Le Mylord Portland en [Versailles] revint Vendredy au soir, fort satisfait des caresses qu’on luy a faites. Le Roy se promena avec luy dans le jardin de Versailles; et au petit coucher; Sa Maté luy presenta le bougeoir, qui est une bougie de cire allumé dans un petit chandelier qu’on tient pendant que le Roy se deshabille et que le Roy a coutume de présenter a quelqu’un des Seigneurs ou Courtisans titres de la Cour presens, et qui se prend à honneur. GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 57, Spanheim an den Kurfürst Friedrich III., 25 April./5. Mai 1698, fol. 186r–187v, fol. 186r.

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180 Mémoires de Primi Visconti, 152. 181 Mémoires de Primi Visconti, 100: tout ce qu’il dit, même pour les plus frivoles, c’est un oracle qui parle. À table, et là où il est obligé à causer, il parle gravement et clairement; lorsqu’il ouvre la bouche, tous les courtisans qui l’entourent baissent la tête et s’approchent le plus qu’ils peuvent pour l’écouter. La passion des courtisans pour se faire remarquer par le Roi est incroyable; lorsque le Roi daigne tourner un regard vers quelqu’un d’entre eux, celui qui en est l’objet croit sa fortune faite et s’en vante avec les autres en disant: „Le Roi m’a regardé“. 182 Cette société de plaisirs, qui donne aux personnes de la cour une honnête familiarité avec nous, les touche et les charme plus qu’on ne peut dire. Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 134. 183 Elisabeth-Charlotte an Kurfürstin Wilhelmine Ernestine, 6. Dezember 1682, in: Haake, Paul, Briefe der Herzogin Elisabeth Charlotte von Orléans an ihre Schwägerin Wilhelmine Ernestine von der Pfalz, in: Historische Vierteljahrschrift 1 1898, 418–428, 421f. 184 Sourches, Louis François du Bouchet, Mémoires du Marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV, hg. v. Pierre-Jules de Cosnac, Edouard Pontal, 13 Bde., Paris 1882–1893, Bd. 1, 154: Mais ce qui étoit le plus charmant étoit l’esprit de liberté qui y étoit répandu par la bonté du Roi, qui ne vouloit pas même qu’on lui fît ces jours-là aucune cérémonie et qui alloit et venoit familièrement au milieu de tous les joueurs et spectateurs. 185 GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 35, Spanheim an den Kurfürst Friedrich Wilhelm, 4./14. Dezember 1682, fol. 102r–109v, fol. 109v: Au reste, il n’y a rien de plus magnifique et de plus agréable, que les divertissemens de Versailles, et particulièrement dans les 3 jours ou soirées du jeu public, auquel temps tout le grand apartement neuf y fut destiné avec toutes les plaisirs de la Collation, de la Musique, des jeux de toutes sortes, et pour toutes les personnes de la Cour, ou qui ont permission d’y entrer, de l’un et l’autre sexe; A quoy se joint la beauté et le magnificience desdits apartemens de meubles, de l’argenterie, et de l’illumination; et enfin la familiarité avec laquelle le Roy en use, ne voulant pas que sa présence y cause la moindre cérémonie ou interrompre les divertissemens de tout le monde. 186 GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 35, Spanheim an Kurfürst Friedrich Wilhelm, 10./20. November 1682, fol. 67r–72v, fol. 72v: Au reste, la Cour commence à prendre les divertissemens de la saison, et pour ce sujet Sa Maté a ordonné trois jours de jeu, où Elle jouera en public depuis les cinq heures du soir, le Dimanche, Mardy et Jeudy; trois jours de comédie, Lundy, Mercredy et Vendredy; et le Samedy pour le Bal. 187 Bossuet, Jacques Bénigne, Maximes et Réflections sur la Comédie, Paris 1694 [http:// obvil.sorbonne-universite.site/corpus/haine-theatre/bossuet_maximes-reflexions- comedie_1694/?q=empoisonner#mark1 [04.07.2019]. Bély, Lucien (Hg.), Dictionnaire de l’Ancien Régime. Royaume de France XVIe–XVIIIe siècle, Paris 1996, 1278. 188 Beaussant, Philippe, Louis XIV artiste, Paris 22005, 163–171. 189 Molière, Œuvres complètes, hg. v. Georges Couton (Bibliothèque de la Pleiade 9), 2 Bde., Paris 1976, Bd. 2, 691: Ouvrons tous nos yeux/à l’éclat suprême/Qui brille en ces lieux/Quelle grace extrême/Quel port glorieux/Où voit-on des dieux/Qui soient fait de même? 190 Beaussant, Louis XIV artiste, 169. 191 Die Geschichte der Galerie ist umfassend dargestellt bei: Sabatier, Gérard, Versailles ou la figure du roi, Paris 1999, 192–429. 192 Le Brun, Premier Peinture du roy, a représenté par des emblèmes héroïques, en neuf grands tableaux et dix-huit petits, une partie de l’histoire de ce monarque. Sept tableaux, de différentes formes, partagent la longueur de la galerie, et il y en a deux dans les fonds. Zit. nach Sabatier, Versailles ou la figure du roi, 243.

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193 Eine ausgezeichnete, interaktive Beschreibung der Galerie und der beiden angrenzenden Salons de la guerre und de la paix findet sich unter http://www.galeriedesglaces-versailles. fr/html/11/collection/ensemble.html [24.03.2019]. 194 Sabatier, Versailles ou la figure du roi, 283ff. 195 Sabatier, Gérard, Le Prince et les arts. Stratégies figuratives de la monarchie française de la Renaissance aux Lumières, Seyssel 2010, 324–347. 196 Chaline, Olivier, Le Règne de Louis XIV, Paris 2005, 229. 197 Parker, Geoffrey, Global Crisis. War, Climate Change and Catastrophe in the Seventeenth Century, New Haven London 2013. 198 Locke’s Travels in France 1675–9, 119, 196 199 Goubert, Pierre, L’Avènement du Roi-Soleil, Paris 32008, 280. 200 Goubert, L’Avènement du Roi-Soleil, 270f.: L’intempérance de l’air, le dérèglement des saisons et la stérilité des trois dernières années vous persuaderont facilement que leur misère est extrême, puisque les blés et les pommes, qui sont la richesse de ce pays, ayant manqué dans toute la province, les moins incommodés des villages ne boivent que de l’eau et ne mangent plus qu’un peu de pain pétri avec la lie de cidre, et les autres ne soutiennent leur vie languissante qu’avec de la bouillie d’avoine et de sarrasin. Le pot de cidre qui ne coutait autrefois que 3 sols, en vaut 9, et le boisseau de froment que l’on avait pour 30 sols se vend 4 et 5 livres, et celui d’orge 60 sols. L’on peut même appréhender avec raison que les prix n’augmentent de beaucoup à cause que l’abondance des pluies a rendu les meilleures terres inutiles […] La nécessité est si pressante et si générale qu’elle […] pénètre bien avant dans les villes. Il y a des paysans, à trois et quatre lieu de Caen, qui ne se nourrissent plus que de racines de choux crus et de légumes, ce qui les fait tomber dans une certaine langueur qui les dessèche et qui ne les quitte qu’à la mort.[…] Les fièvres et les flux de sang ont laissé, dans la plupart des villes, bourgs et villages de cette généralité, des marques si cruelles de leur pouvoir et de leur violence qu’elles ont dépeuplé des paroisses tout entières. 201 Goubert, L’Avènement du Roi-Soleil, 273: Leurs métiers sont devenus inutiles par la notable diminution du commerce et de toutes sortes d’ouvrages. Ils ont vendu jusqu’à leurs habits. La honte et la crainte de faire paraître leurs misères augmente la langueur, qui les retient dans leurs chambres. […] Les maisons particuliers, quoique puissantes, retranchent leurs dépenses et ne font plus gagner la vie à quantité de manœuvres et d’artisans, elles retranchent même leurs aumônes, de crainte que le pain ne leur manque. 202 Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Biblio- thèque interuniversitaire de santé, 2018, an André Falconet, 10. Dezember 1661, http:// www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0715 [25.03.2019]: Le pain est ici si déraisonnablement cher que l’on craint une sédition du peuple, et ce sera bien pis dans quinze jours, s’il ne vient du secours pour l’Hôpital Général, qui n’a plus de blé. 203 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 113: Ceux qui, en pareil cas, ont accoutumé de profiter de la calamité publique ne manquèrent pas de fermer leurs magasins, se promettant dans les suites une plus grande cherté, et par conséquent un gain plus considérable. 204 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 114: Tout les ordres de l’État enfin menacés des grandes maladies que la mauvaise nourriture [a]mène après elle, et qui, commençant par le peuple, s’étendent ensuite aux personnes de la plus haute qualité: tous cela ensemble causait par toute la France une désolation qu’il est difficile d’exprimer. 205 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 113: une occasion en elle-même fâcheuse, mais utile par l’événement, qui fit assez remarquer à mes peuples combien j’étais capable de ce même soin du détail pour ce qui ne regardait que leurs intérêts et leurs avantages.

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206 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 114: J’obligeai les provinces les plus abondantes à secourir les autres, les particuliers à ouvrir leur magasins et à exposer leurs denrées à un prix équitable. J’envoyai en diligence mes ordres de toute côtés, pour faire venir par mer, de Dantzig et des autres pays étrangers, le plus de blés qu’il me fut possible; je les fis acheter de mon épargne; j’en distribuai gratuitement la plus grande partie au petit peuple des meilleurs villes […] je fis vendre le reste à ceux qui en pouvaient acheter; mais j’y mis un prix très modique, et dont le profit, s’il y en avait, était aussitôt employé au soulagement des pauvres […]. Je parus enfin à tous mes sujets comme un véritable père de famille qui fait la provision de sa maison, et partage avec équité les aliments à ses enfants et à ses domestiques. 207 Goubert, Pierre, L’Avènement du Roi-Soleil, Paris 32008, 279: Le roi, ayant été averti du désordre de la disette un peu tard, ordonna que l’on fît venir des blés de Dantzig, d’Auvergne et des autres provinces voisines, en quantité, où il s’en trouva. Mais celui qui en reçut l’ordre, au lieu de les distribuer charitablement gratis, parce qu’ils avaient couté, voulut en profiter et les faire vendre à 25 ou 26 livres le setier, au lieu de 30 qu’on le vendait auparavant. Il se trouva que les peuples, épuisés de toutes façons, n’en purent acheter. Ainsi le blé demeura là et fut gâté par la suite. La famine continua toute l’année. 208 Il n’y a point ici de peste ni même guère de malades, hormis quelques quartanaires; mais le pain y est bien cher, il vaut encore 4 sols et demi la livre. Les rues sont pleines de mendiants, nonobstant l’Hôpital général. Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018, an Charles Spon, le 21 Februar 1662, http://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0726 [25.03.2019]. 209 Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Biblio- thèque interuniversitaire de santé, 2018, an Christiaen Utenbogard, 6 Juni 1662, http:// www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1231 [25.032019]: on prépare dans le même temps des jeux équestres qu’on exécutera sous peu en grande pompe, aux grands frais du roi, des princes et des autres nobles; sans tenir compte de la cherté des denrées, qui est ici extrême, pour les immenses douleurs et incommodité de beaucoup de gens. Ainsi va la vie des rois et des mendiants. Assurément pourtant, res est non satis sobria, lascivire devorato orbe terrarum, et épuisée par des impôts excessifs, quand tant de chrétiens meurent si misérablement de faim. 210 Vous n’avez rien à espérer ou à attendre de nos libraires parisiens pour le commerce de livres venant de votre pays. La raison en est la très grande dureté des temps à laquelle nous a réduits l’excessive faveur de deux cardinaux, savoir Armand Jean de Richelieu et Jules Mazarin, qui n’a pas été fort éloignée de la tyrannie: elle a dépossédé notre France de nombreux avantages et obligé presque tout le monde à la mendicité publique, surtout les artisans et les marchands; chez nous, moines, évêques et quelques partisans sont presque les seuls à se réjouir de leur bonne fortune; tous les gens des campagnes survivent moins qu’ils ne se languissent horriblement et meurent misérablement de faim, par la cherté des denrées et par le nombre insupportable et presque infini des impôts, qui presse à outrance villes et cités, même les plus puissantes, sans pourtant les étouffer encore tout à fait. Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018, an Franz Johann Wolfgang von Vorburg, 20 April 1663, http://www.biusante. parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1273 [25.032019]. 211 Pendant ce malheureux tems rien n’avance, ni meurit, jamais on n’a veu un tems si extra- vagant et si dangereux pour les fruits et biens de la terre, qui étoient en abondance partout, et qui sont en grand danger de périr. Zit. nach Lachiver, Marcel, Les Années de misère. La famine au temps du Grand Roi, Paris 1991, 106.

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212 Über die Belagerung von Naumur: Lynn, John A., Les Guerres de Louis XIV 1667–1714, Paris 22014, 298–301, ohne näher auf die Witterungsbedingungen einzugehen. 213 Saint-Simon, Mémoires, ed. Boislisle, Bd. 1, 42: Ces pluies devinrent une plaie pour la siège […] les camps et les quartiers n’étoient plus accessibles, les tranchées pleines d’eau et de boue. 214 Lynn, Les Guerres de Louis XIV, 311. 215 Sourches, Mémoires, Bd. 4, 93: A sept heures du matin [3. Juli 1692], le Roi partit du camp, au grand contentement des courtisans, et, si on l’ose dire, de Sa Majeste meme, qui etoit ennuyee avec raison du plus detestable campement qui fut jamais. 216 Hierzu: Virol, Michèle, Le Siege de Namur de 1692: l’heroïsme et la technique, in: XVIIe Siècle 57 (2005), 465–488. 217 Lachiver, Les Années de misère, 111f. 218 Lachiver, Les Années de misère, 159. 219 Mais le plus commun était le pain de faugère qui rendait les personnes tout jaunes et si faibles que la plus part de gens ne pouvait ny travailler ny se tenir sur les leurs jambes […] On trouvoit quantité de pauvres morts dans le chemins, sans secours, qui marchoient jusqu’à ce qu’ils tomboient. Zit nach Lachiver, Les Années de misère, 164. 220 Die genauen Ziffern und Aufstellungen bei Lachiver, Les Années de misère, 203–208. 221 Fénelon, François de Salignac de La Mothe, Lettre à Louis XIV et autres écrits de politiques, Paris 2011, 53: Cependant vos peuples, que vous deviez aimer comme vos enfants, et qui ont été jusqu’ici si passionnés pour vous, meurent de faim. La culture des terres est presque abandonnée; les villes et la campagne se dépeuplent: tous les métiers languissent et ne nourissent plus les ouvriers. Tout commerce est anéantie. Par conséquent, vous avez détruit la moitié des forces réelles du dedans de votre l’État, pour faire défendre de vaines conquêtes du dehors. 222 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 518f.: Le soir du 6 janvier, il commença à faire froid, et ce froid fut si extraordinaire et si violent pendant 5 à 6 jours qu’on disait n’en avoir jamais vu un semblable. Le temps se radoucit et il fit quelques pluies et neiges qui rétablirent en apparence tout ce que la rigueur du froid avoit beaucoup mortifié. Mais il survint un second froid vers le 20 janvier, qui fut plus violent et plus aigu que le premier qui fit beaucoup de mal puisqu’il tua et fit mourir beaucoup de pauvres qui, s’estant couchés se portant assez bien, on les trouvait le lendemain morts par la rigueur du froid. 223 GStA PK Berlin, I. Hauptabteilung, Rep. 11, Nr. 72–75, England, Konv. 34 A, Spanheim an Friedrich I., London, 7./ 18. Januar 1709, fol. 6r–9v, fol. 7v; Spanheim an Friedrich I., London, 15./26. Februar 1709, fol. 73r–83v, fol. 73r: La continuation d’une grande gelée, et ainsi d’un froid extraordinre en ces quartiers avec la quantité de neige sur terre, fait craindre une inter- ruption de commerce de delà la mer, […] La continuation du grand froid et de la gelée, et ainsi du nouvel hyver, où on est entré par deça, nous prive de l’arrive de deux ordinaires de delà mer. 224 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, Paris 1991, 507. 225 Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 3, 398f. 226 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 519: Il mourut beaucoup de bétail, bœufs, vaches, chevaux, ânes, beaucoup de brebis et d’agneaux. 227 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 517: Tous les noyers, cerisiers, pommiers, poiriers, pêchers, vignes, prunier, blés, froments, cives, pourreaux, persils, enfin toutes sortes d’arbres et de racines furent gelées, il n’y eut pas une cave où il ne gelât. 228 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 359: Les enfants de quatre à cinq ans, auxquels les mères ne peuvent donner du pain, se nourrissent dans les prairies comme des moutons. 229 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 360: C’étoit chose pitoyable de voir toutes sortes de personnes, dans les prairies, cherchant des herbes et pâturant comme des bêtes, leurs visages

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décharnés, pâles, livides, noirs, abattus, leurs corps chancelants, semblables à des squelettes et faisant peur aux plus résolus. 230 Zit. bei Lachiver, Les Années de misère, 363: L’on voyoient [sic!] les hommes et femmes, enfans, petits et grands, le visage et les mains terreux, râclant la terre avec les ongles, cherchant certaines petits racines qu’ils dévoroient lorsqu’ils en avoient trouvé. Les autres, extrêmement abbattus, étoient couchés le long des grands chemins, et attendois la mort. 231 GStA PK Berlin, I. Hauptabteilung, Rep. 11, Nr. 72–75, England, Konv. 34 A, Spanheim an Friedrich I., London, 18./29. März 1709, fol. 126r–131v, fol. 126v: Ce defaut visible et aussi public du nerf de la guerre, ou de l’argent, les sources taries à en tirer, et le crédit perdu; les misères du dedans du Royaume, redoublées par toutes les calamités, qu’un hyver aussi rude et presque inoui y a causé, en gelant les vignes, les oliviers etc, qui font la subsistance de divers des plus grandes provinces; la cherté qui en a suivi et la crainte mesme d’une famine; iointe à des assemblées tumulteuses dans Paris, et pour aller à Versailles criér la Paix, qu’on a eu peine de détourner; la division, qu’il y auroit là-dessus dans la Maison Royale, et avec celà l’age du Roy déja bien avancée; le peu de confiance, après l’expérience sur tout de l’année passée, à prendre dans ses propres troupes, sont des motifs assez puissans pour faire désirer de finir une guerre aussi onereuse, ou pour mieux dire aussi ruineuse, et pour vaincre par là la repugnance à faire une paix d’ailleurs bien éloigné des précédentes, où la France se mettoit comme sur un pied à en donner la loy, et à en prescrire les conditions.

3. Intermezzo: Das Schicksal Europas

1 Diesem Kapitel liegt folgender Beitrag zugrunde: Externbrink, Sven, 16. November 1700. Der Hof als Bühne politischer Entscheidungen, in: Isabelle Deflers, Christian Kühner (Hg.), Ludwig XIV. Vorbild und Feindbild. Die Inszenierung und Rezeption der Herrschaft eines barocken Monarchen. Zwischen Heroisierung, Nachahmung und Dämonisierung, Berlin 2018, 215–238. 2 Les dernières nouvelles de Madrid ne sont pas bonnes pour la santé du roi d’Espagne […] Le roi d’Espagne est plus mal que jamais […] On ne croit pas qu’il passe l’automne […] Il est mieux présentement […] considérablement mieux […] On me mande de Madrid que le roi d’Espagne se porte considérablement mieux; on n’est pas même sans espérance qu’il n’ait bientôt des enfants . Philippe de Courcillon, Marquis de Dangeau: Journal, zit. nach François Bluche, Louis XIV, Paris2 1988, 763. 3 GStA PK, I. Hauptabteilung (HA), Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 70, fol. 29v.: la nouvelle de la prétendue grossesse de la Reine […] qui estoit la plus importante, qu’on pust mander, n’a aucun fondement. 4 Die Wege und Irrwege der 1698–1700 um eine diplomatische Lösung der spanischen Erb- folge beschreibt umfassend: Legrelle, Arsène, La Diplomatie française et la succession d’Espagne, 4 Bde., Paris 1888–1892, Bde. 2–4. 5 Vgl. Malettke, Klaus, Hegemonie – multipolares System – Gleichgewicht. Internationale Beziehungen 1648/1659–1713/1714, Paderborn u.a. 2012, 524; Rule, John C.; Trotter; Ben S., A World of Paper. Louis XIV, Colbert de Torcy, and the Rise of the Information State, Montreal 2014, 126–132; Onnekink, David, The Anglo-Dutch Favourite. The Career of Hans Willem Bentinck, 1st Earl of Portland, 1649–1709, Aldershot 2007, 226f.; Bély, Lucien, Les Secrets de Louis XIV. Mystères d’État et pouvoir absolu, Paris 22015, 511–528. 6 Schryver, Reginald de, Max II. Emanuel von Bayern und das spanische Erbe. Die europäischen Ambitionen des Hauses Wittelsbach 1665–1715, Mainz 1996, 109–111.

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7 Hippeau, Célestin (Hg.), Avènement des Bourbons au trône d’Espagne. Correspondance inédite du marquis d’Harcourt, ambassadeur de France auprès des Rois Charles II et Philippe V, 2 Bde., Paris 1875, Bd. 2, 277–278. 8 Personne n’y doute que le testament qu’il [Karl II.] fit le 3 du mois passé ne soit en faveur de messeigneurs les ducs d’Anjou et de Berry. Dangeau, Philippe de Courcillon de, Journal du marquis de Dangeau. Publié en entier pour la première fois. Avec les additions inédites du duc de Saint-Simon, Louis Dussieux (Hg.), 19 Bde., Paris 1854–1860, Bd. 7, 411, Einträge vom 7. und 8. November 1700. 9 Aus einer Depesche Sinzendorffs vom 1. November 1700. Gaedeke, Arnold, Die Politik Oesterreichs in der Spanischen Erbfolgekrieg, 2 Bde., Leipzig 1877, Bd. 2, 200, *164. 10 Louis de Rouvroy de Saint Simon, Mémoires, Yves Coirault (Hg.), 8 Bde., Paris 1983–1988, Bd. 1, 546–548. Vgl. auch Bély, Les Secrets de Louis XIV, 522–527. 11 Louis de Rouvroy de Saint Simon, Mémoires, Yves Coirault (Hg.), 8 Bde., Paris 1983–1988, Bd. 1, 778: guerre pour guerre, il valait mieux la faire à mains garnies, et ne se pas montrer à la face de l’univers indignes de la plus haute fortune et la moins imaginée. 12 [T]out noyé comme il fut dans la graisse et dans l’apathie […] il prenait la liberté de lui demander son héritage puisqu’il était en état de l’accepter; que la monarchie d’Espagne était le bien de la Reine sa mère, par conséquent le sien. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 778. 13 Le Roi conclut sans s’ouvrir: il dit qu’il avait tout bien ouï, et compris tout ce qui avait été dit de part et d’autre, qu’il y avait des grandes raisons des deux cotés, que l’affaire méritait bien de dormir dessus et d’attendre vingt-quatre heures ce qui pourrait venir d’Espagne, et si les Espagnols seraient du même avis que leur roi. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 779. 14 [I]l s’y dérmina à l’acceptation. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 779. 15 Dès que la nouvelle devient publique, elle fit la même impression sur toute la cour, et les ministres étrangers percèrent les nuits à conférer et à méditer sur la partie que le Roi prendrait et sur les intérêts de leurs maîtres, et gardaient à l’extérieur un grand silence. Le courtisan ne s’occupait à raisonner, et presque tous allaient à l’acceptation. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 781. 16 Je suis sûr […] que, quelque parti que je prenne, beaucoup de gens me condamneront. Saint- Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 781. 17 Tout aussitôt après, le Roi fit, contre tout coutume, ouvrir les deux battants de la porte de son cabinet, et commanda à tout le monde qui était là presque en foule d’entrer ; puis, passant majestueusement les yeux sur la nombreuse compagnie: „Messieurs“, leur dit-il en montrant le duc d’Anjou, „voilà le roi d’Espagne. La naissance l’appelait à cette couronne, le feu roi aussi par son testament; toute la nation l’a souhaité et me l’a demandé instamment: c’était l’ordre du ciel; je l’accorde avec plaisir“; et se tournant à son petit-fils: „Soyez bon Espagnol; c’est présentement votre premier devoir; mais souvenez-vous que vous êtes né Français, pour entretenir l’union entre les deux nations; c’est le moyen de le rendre heureuses et de conserver la paix en Europe“. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 782–783. 18 Rowen, Herbert H., The King’s State. Proprietary Dynasticism in Early Modern France, New Brunswick 1980, 114. 19 Le roi fit passer le nouveau monarque et l’ambassadeur d’Espagne dans ses arrière-cabinets, puis fit entrer Sinzendorf, qui n’apprit en sortant le fâcheux contretemps dans lequel il était tombé. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 783. 20 Les autres ministres étrangers se tinrent sur la réserve, assez embarrassés; mais l’état de Sinzendorf, qui demeura quelque temps dans le salon au sortir de son audience, fut une

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chose tout à fait singulière et curieuse: je pense qu’il eut acheté cher un mot d’avis à temps d’être demeuré à Paris. Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, 786. 21 Cette audience avait été demandé par le comte de Zinzendorf […] Et l’on ne saurait, ce me semble, s’empêcher d’admirer les bizarres effets du hasard qui fait trouver à la porte du cabinet du Roi l’envoyé de l’Empereur, chef aujourd’hui de la maison de l’Autriche, afin que dans le moment qu’il croit y entrer pour avoir audience il en voit ouvrir les portes pour être le témoin d’un spectacle qui lui apprend que la maison d’Autriche vient d’être dépouillée de tant de royaumes, qui jusqu’à présent en avoient fait la grandeur, et que ces royaumes, viennent de passer pour jamais à la maison de France. Evelyne Lever (Hg.), Mémoires du Baron de Breteuil, Paris 1996, 257. 22 Il est fort secret, on croit qu’il sait les résolutions que les roi a prises. Dangeau, Journal, Bd. 8, 411f., 413. Weitere Berichte: Cosnac, Pierre-Jules de; Pontal, Edouard (Hg.), Mémoires du Marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV, 13 Bde., Paris 1886, Bd. 6, 300; GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 70, fol. 180r (Spaheim). 23 On a jugé ici que dans cette conversation le roi lui avoit appris qu’il étoit roi d’Espagne; cependant monseigneur le duc d’Anjou n’a rien dit ni rien fait qui pût faire connoître aux courtisans qu’il fût instruit de sa destinée. Dangeau, Journal, Bd. 8, 416. 24 Bodemann, Eduard (Hg.), Aus den Briefen der Herzogin Elisabeth Charlotte von Orléans an die Kurfürstin Sophie von Hannover. Ein Beitrag zur Kulturgeschichte des 17. und 18. Jahrhunderts, 2 Bde., Hannover 1891 [ND Hildesheim 2003], Bd. 1, 419f., Brief vom 13. November 1700. 25 GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 70, fol. 204v: quand la porte s’ouvroit tout à coup, et que le Roy dit tout haut „Voila, le Roy d’Espagne“, en monstrant le Duc d’Anjou, ce Comte [Sintzendorf ], fut presque entraisne dedans par la foule. 26 GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 70, fol. 209v–210r: Sintzendorff me vient voir hier avant midy; il ne pût plus toucher sa mortification de tout ce qui venoit de se passer à Versailles, et dont il avoit eu le malheur d’estre spectateur; retomba, comme il a coûtume de faire, à en donner toute la faute à l’Angleterre et à la Hollande, qui avoient uniquement donné lieu par le Traitté de partage; à décrier après tout la conduite de ce costé cy, à ne s’y pas tenir. […] Ce même Comte me fit mention en même temps d’une prophétie, qu’il auroit à Vienne, qui portoit que la Maison Imple réçevoit un abaissement bien grave et extraordinaire cette année 1700, dont l’Empereur auroit un extrème chagrin: Qu’il mouroit sept ans après; mais qu’avant sa mort il auroit la plaisir de voir sa Maison et sa puissance plus florissante que jamais, et en échange la France abaissé et en décadence. 27 GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 70, fol. 203r: voila le Duc d’Anjou déclaré et traitté en Roy d’Espagne à Versailles. 28 Vgl. die Beschreibung Breteuils: Le mardi 16 novembre, à Versailles, personne ne sachant encore que le moment approchoit où cette importante décision alloit éclater, l’ambassadeur fut, à la fin du lever du roi conduit dans le cabinet de S.M. Mémoires du Baron de Breteuil, 255f. 29 Das Unvorgesehene der Bekanntgabe zeigt auch die Episode mit dem Kissen auf Bet- stuhl des Königs. Nach der Audienz Sinzendorfs hörten die beiden Könige gemeinsam die Messe, aber: Comme on n’avoit pas prévu cet événement, et que tout le monde étiot trop troublé de joie pour songer à des bagatelles, il ne se trouva sur le prie-Dieu qu’un carreau, et le roi s’apercevant le fit ôter; en sorte que pour cette première fois ils entendirent l’un et l’autre la messe sans carreau. Mémoires du Baron de Breteuil, 257, siehe auch Dangeau, Journal, Bd. 8, 419 und Saint-Simon, Mémoires, ed. Coirault, Bd. 1, 783.

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30 Mémoires du Baron de Breteuil, 259: au grand étonnement de toute la cour, surprise par la nouveauté de la céremonie et du spectacle. S.M. ne pouvoit s’sempêcher de sourire en jouant cette espèce de comédie.

III. Akt: Ludwig XIV. und Europa

1 Peter Brugger, Durch die halbgeöffnete Tür ins Elsass. 300. Todestag Ludwigs XIV. FAZ 01.09.2019, https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/zum-300-todestag-von-koenig- ludwig-xiv-13776633.html?printPagedArticle=true#void [10.03.2019]. 2 Parker, Geoffrey, Global Crisis. War, Climate Change and Catastrophe in the Seventeenth Century, New Haven London 2013, 26. 3 Les uns sont dediez particulierment au service de Dieu; les autres à conserver l’Estat par les armes; les autres à les nourir & maintenir par les exercises de la paix. Loyseau, Charles, Traité des ordres et simples dignitéz, Châteaudun 1610, 2. 4 Un généalogiste prouve à un prince qu’il descend en droite ligne d’un comte, dont les parents avaient fait un pacte de famille il y a trois ou quatre cents ans avec une maison dont la mémoire même ne subsiste plus. Cette maison avait des prétentions éloignées sur une province dont le dernier possesseur est mort d’apoplexie. Le prince & son conseil concluent sans difficulté que cette province qui est à quelques centaines de lieües de lui, a beau protester qu’elle ne le connaît pas, qu’elle n’a nulle envie d’être gouvernée par lui ; que pour donner des loix aux gens, il faut au moins avoir leur consentement : ces discours ne parviennent pas seulement aux oreilles du prince, dont le droit est incontestable. Il trouve incontinent un grand nombre d’hommes qui n’ont rien à perdre; il les habille d’un gros drap bleu à cent dix sous l’aune, borde leurs chapeaux avec du gros fil blanc, les fait tourner à droite & à gauche, & marche à la gloire. Les autres princes qui entendent parler de cette équipée, y prennent part chacun selon son pouvoir, et couvrent une petite étendue de pays de plus de meurtriers mercenaires, que Gengis-Kan, Tamerlan, Bajazet n’en traînèrent à leur suite. […] Il se trouve à la fois cinq ou six puissances belligérantes, tantôt trois contre trois, tantôt deux contre quatre, tantôt une contre cinq, se détestant toutes également les unes les autres, s’unissant & s’attaquant tour à tour ; toutes d’accord en un seul point, celui de faire tout le mal possible. Voltaire, Dictionnaire philosophique, hg.v. R. Pomeau, Paris 1964, 217f. 5 Spanheim, Relation ed. Richard, 52: Demeurer arbitre de l’Europe, d’en prescrire les conditions et d’en usurper les droites, d’y donner la loi quand il lui plaît, sans qu’on soit en droit d’y trouver à redire pour en état de s’opposer. 6 Les princes et les rois sont tous déstinés pour l’action, et ceux de France mêmement plus propres à gagner des batailles qu’à méditer ou faire des harangues. Jean Héroard, L’Institution du prince, zit. nach Cornette, Joel, Le Roi de guerre. Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Paris 22000, 164. 7 Louis XIV, Mémoires pour l’instruction du Dauphin, hg. v. Pierre Goubert, Paris 1992, 150: j’envisageais avec plaisir le dessein de ces deux guerres comme un vaste champs où pouvaient naître à toute heure de grandes occasions de me signaler. 8 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 66: une passion maîtresse et dominante, qui est celle de leur intérêt, de leur grandeur et de leur gloire, étouffe toutes les autres en eux. 9 Zit. nach Sarmant, Thierry, Louis XIV. Homme et roi, Paris 22014, 213: que la France avait autrefois beaucoup souffert de la valeur imprudente de François Ier […] Imprudent tant qu’il vous plaira; mais avec tout cela cette imprudence l’a mis au rang des grands rois.

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10 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 131: tout l’art de la politique est de se servir des conjonctures. 11 Grillon, Pierre (Hg.), Les papiers de Richelieu. Section politique intérieure. Correspondance et papiers d’Etat, 7 Bde., Paris 1975–1985, Bd. 4, 24–47: Advis donné au roi après la prise de la Rochelle pour le bien de ses affaires, 13. Januar 1628, 24: [S]i le Roy veult se rendre le plus puissant monarque du monde et le prince le plus estime 12 Pour le dehors, il fault avoir en dessein perpétuel d’arrester le cours des progrès d’Espagne, et au lieu que cette nation a pour but d’augmenter sa domination et estendre ses limites, la France ne doit penser qu’à se fortifier en elle-mesme, et bastir, et s’ouvrir des portes pour entrer dans tous les Estats de ses voisins, et les pouvoir garantir des oppressions d’Espagne quand les occasions s’en présentent. Grillon, Les papiers de Richelieu, Bd. 4, 25. 13 Parker, Geoffrey, The Army of Flanders and the Spanish Road 1576–1659. The Logistics of Spanish Victory and Defeat in the Low Countries’ Wars, Cambridge 22004. 14 Cras, Jérôme, Hugues de Lionne ou le paradigme de la réussite au XVIIe siècle, in: Giuliano Ferretti (Hg.), De l’ombre à la Lumière. Les Servien et la monarchie de France, XVIe–XVIIe siècle, Paris 2014, 139–170, 163. 15 C’était un homme qui excellait surtout par un sens droit, juste, exquis, qui pésait tout et faisait tout avec maturité, mais sans lenteur; d’une modestie, d’une modération, d’une simplicité des mœurs admirable, et de la plus solide et la plus éclairée piété. […] une douceur et une patience qui charmait dans les affaires; et avec cela une fermeté, et, quand il fallait une hauteur à soutenir l’intérêt de l’État et la grandeur de la couronne, que rien ne pouvait entamer. Avec ces qualités, il se fit aimer de tous les ministres étrangers comme il l’avait été dans les divers pays où il avait négocié. […] Poli, obligeant, et jamais ministre qu’en traitant, il se fit adorer à la cour. Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Mémoires, hg. v. Yves Coirault, 8 Bde., Paris 1983–1988, 653f. Siehe auch: Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Her- zog von, Die Memoiren des Herzogs von Saint-Simon, hg. v. Sigrid Massenbach, 4 Bde., Frankfurt, Berlin 1991, Bd. 1, 231. 16 Rowen, Herbert H., Arnauld de Pomponne. Louis XIV’s Moderate Minister, in: American Historical Review 61 (1956), 531–549, 548. 17 Je n’ai pas besoin de répéter ici qu’il [Croissy] est redevable de son poste de ministre d’État […] à feu M. de Colbert, son frère, comme il l’étoit déjà d’autres importants emplois qu’il a exercés ci-devant. Spanheim, Relation, ed. Richard, 166. 18 Ce qui lui arrive assez souvent, par le defaut d’un témperament qui le rend sujet à s’emporter aisément et à ne garder pas alors tout le flegme et toute la modération qui seroit requise dans un emploi pareil au sien. […] Et en effet c’est cette même conduite que le rend difficile à traiter d’affaires qu’il ne croit pas conformes au gré de son roi et aux intérêts de son royaume […] Il se laisse aller quelquefois à les [les affaires, S.E.] découvrir trop facilement là où il y auroit lieu à les ménager davantage, et par conséquent où il n’apporte pas toujours toute la circonspection que requerroit le poste ou il se trouve. Spanheim, Relation, ed. Richard, 172. 19 La vraie gloire, c’est celle acquise à la guerre par la victoire, Roland Mousnier, zit. nach Corvisier, André (Hg.), Histoire militaire de la France, 4 Bde., Bd. 1: Des Origines à 1715, Paris 1992, 385. 20 Rowlands, Guy, The Dynastic State and the Army under Louis XIV. Royal Service and Private Interest, 1661–1701, Cambridge 2002, 1: the development of the army was shaped primarily not by an agenda of ‚modernisation‘ and ‚rationalisation‘ but by private interest of thousands of members of the propertied elite, from the monarch down to the humble provincial nobility and urban bourgeois. 21 Ce grand Roi, étant au milieu de sa Cour au Palais de la Place Royale, me reconnut dès l’entrée de la salle, et s’informa de ma famille devant toute la province, et me dit qu’il m’avait

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donné de régiment pour servir sous les ordres de M. de Catinat. D’Aligny, Pierre, Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, mousquetaire du Roi. Mémoires, hg. v. Odile Bordaz, Paris 2015, 155. 22 Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, 156: Chaque communauté, suivant les sols de la taille, fournirait un soldat propre à servir; les communauté qui seraient à deux mille livres: deux soldats; celles de plus haut: trois, quatre, suivant lesdits sols. 23 C’était lui qui avait donné l’avis au Roi d’avoir les régiments sans qu’il lui en coûtât une obole que les drapeaux dont il faisait présent. Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, 157. 24 Le Roi qui entre nous est persuadé que, dans la conjoncture présente, vous aurez plus de crédit que lui à Lille, et Dunkerque trouve bon aussi, Monsieur, que vous empruntiez jusques à 20.000 livres pour un an ou deux, s’il se peut à 6 ou même à 8 pour cent d’intérêt par an, et je vous promets que je les ferai payer fort ponctuellement, même par demi-année. Si votre crédit allait jusq’à nous faire prêter une plus grosse somme, même à plus gros intérêt cela nous viendrait fort à propos pour les ouvrages de fortification de Dunkerque. Virol, Michèle (Hg.), Louis XIV et Vauban. Correspondances et agendas, Seyssel 2017, 390. 25 Rowlands, The Dynastic State, 314. Ein unübersetzbares Wortspiel: Humières – Lumières: „Marschall ohne Licht“, d.h. ohne Wissen. 26 Rowlands, The Dynastic State, 361f.: The preservation and strengthening of the ruling line of the dynasty, and the maintenance of the prestige of the house of Bourbon as a whole. 27 Sa situation favorable, d’un côté avec ports considérables sur les deux mers, de l’autre par le nombre et la qualité de ses forteresses sur les frontières. […] M. Colbert […] prit un soin particulier par la direction qui lui fut donné des affaires de la mer, et à quoi il s’attacha dans la vue d’en rétablir le commerce et de rendre les forces de la France aussi considérables du côté de la mer qu’elles l’étoient de celui de la terre. Spanheim, Relation, ed. Richard, 223. 28 La puissance des armes requiert non seulement que le Roi soit plutôt fort sur la terre: mais elle veut en outre qu’il soit puissant sur la mer. […] Il semble que la nature ait voulu offrir l’Empire de la mer à la France pour l’avantageuse situation de ses deux côtés, également pourvues d’excellents ports aux deux mers, océan et méditerranée. Richelieu, Testament politique, hg. v. Louis André, Paris 1947, 400, 407. 29 L’Angleterre étant situé comme elle est, si la France n’étoit puissante en vaisseaux, elle pourroit entreprendre à son préjudice ce que bon lui sembleroit sans crainte de retour. Richelieu, Testament politique, 402. 30 Zahlen nach Lynn, John A., Les Guerres de Louis XIV 1667–1714, Paris 22014, 129. 31 Lynn, Guerres de Louis XIV, 140, Zahlen nach: Glete, Jan, Navies and Nations. Warships and State-Building in Europe and America, 2 Bde., Stockholm 1993. 32 Moi, Pierre Quarre, comte d’Aligny, 22: Comme son penchant était la guerre qu’il a fait pendant toute sa vie. 33 La paix, qui durait depuis le mariage de Sa Majesté, n’était guère compatible avec le courage d’un jeune roi qui se sentait heureux, et dont les grands talents avaient pour ainsi dire été cachés pendant le gouvernement du Mazarin […] La renonciation de la Reine sur la succession d’Espagne ne s’étendait pas si nettement sur les Pays-Bas qu’il n’y eût une infinité des prétextes légitimes ou vraisemblables pour recommencer la guerre, qui fut précédée d’un manifeste qui parut, dans lequel le Roi mettait en avant une infinité de raisons pour autoriser la rupture de la paix. Choisy, François-Timoléon, de, Mémoires pour servir à l’histoire de Louis XIV par feu M. l’abbé de Choisy, hg. v. Georges Mongrédien, Paris 21983, 193. 34 La guerre, quand elle est nécessaire, est une justice non seulement permise, mais commande aux rois [… Der Krieg ist] une injustice, au contraire, quand on s’en peut passer et obtenir la même chose par de voies plus douces. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 105.

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35 Le Roi porta ses armes en Flandre, commandant lui-même son armée avec une netteté, un ordre une vivacité, une intelligence pour la guerre, et un bonheur qui n’était jamais vu pareil. Chacun sait comme ce prince s’exposait, prenait de la peine, et entrait lui-même dans les moindres détails du commandement de son armée. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 193. 36 Ce qui fut encore une merveilleuse confirmation des droits de la Reine, et un aveu fort exprès de la nullité des renonciations: acte d’autant plus important qu’il était fait par la partie même qui seule alors avait intérêt de les soutenir. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 257. 37 L’Empire tant de la mer que de la terre, et la Monarchie Universelle. Zit. nach Malettke, Klaus, Les Relations entre la France et le Saint-Empire au XVIIe siècle, Paris 2001, 217f. 38 Toutes les pretextes dont on veut couvrir les vastes desseins que la France médite, ne sont que des fausses couleurs pour deguiser le véritable ressort qui fait mouvoir cette machine, et faire passer insensiblement sous le voile de la Justice, une ambition qui marche pas à pas à la Monarchie Universelle. [Franz von Lisola], Bouclier d’Estat, contre le dessein manifestement découvert de la Monarchie Universelle, sous le vain prétexte de la Reyne de France, o.O. 1667, Préface (A3v). 39 Levillain, Charles-Edouard, Le Procès de Louis XIV. François-Paul de Lisola, une guerre psychologique, Paris 2015, 111, 135. 40 Gazette de France, Nr. 84, 21. Juli 1668, 695. 41 Il y a bien ici des gens qui parlent d’une nouvelle guerre, mais je crois que c’est qu’ils la désirent et qu’ils s’ennuient déjà de la paix car autrement, il n’y a nulle apparence. Patin, Guy, Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, hg. v. Loïc Capron, Paris, Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018, an André Falconet, 4. August 1668, http:// www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0940 [14.03.2019]. 42 La paix qui s’était fait après la glorieuse campagne de Lille n’avait été pour ainsi dire qu’un essai de ce que la grandeur du Roi lui promettait. La Hollande n’avait pas eu une conduitte dont la France pût être contente: elle avait obligé le roi de faire la paix, et avait personnellement offensé Sa Majesté dans ses relations, dans ses lardons et dans ses gazettes. Mémoires par M. l’abbé de Choisy, 200. 43 Rien ne me semblait plus nécessaire que de m’établir, chez mes plus petits voisins, dans une estime de modération et de probité qui pût adoucir en ceux ces mouvements de frayeur que chacun conçoit naturellement à l’aspect d’un trop grande puissance. […] si je m’opiniâtrais maintenant à la guerre, la ligue qui s’allait former pour la soutenir demeurait ensuite pour toujours une barrière opposée à mes plus legitimes prétensions, au lieu qu’en m’accomodant promptement, je la dissipais dès sa naissance. Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 256. 44 Louis XIV, Mémoires, ed. Goubert, 256–257: je ne manquerais pas d’occasions de rompre, quand je voudrais, avec l’Espagne; que la Franche-Comté, que je rendais, se pouvait réduire en tel état que j’en serais le maître à toute heure, et mes nouvelles conquêtes bien affermies m’ouvriraient une entrée plus sûre dans le reste des Pays-Bas. […] dans toute l’Europe je serais plus considéré, et plus en pouvoir d’obtenir de chaque État particulier ce qui pourrait aller à mes fins, tandis que l’on me verrait sans adversaire, que quand il y aurait un parti formé contre moi. 45 L’on y regardoit ce qu’elle [Spanien] possédoit en Flandres non seulement comme une barière qui séparoit la Holande de la plus grande puissance de l’Europe, mais comme une chaisne qui retenoit encores cette couronne dans le Nort, au lieu de que sy une fois elle en estoit dépouillée, en vain y emploieroit-on son secours, puisqu’en estant détachéee par l’interest et séparée par tant de pays, toutes ses pensées s’arresteroient dans le Midy et ne s’estendroient au plus qu’en Italie et dans les Indes. Rowen, Herbert H. (Hg.), Pomponne’s Relation de mon Ambassade en Hollande, 1669–1671, Utrecht 1955, 65.

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46 Je ne trouvai […] dans mon chemin que mes bons, fidèles et anciens amis les Hollandais qui au lieu de s’intéresser à ma fortune comme à la base de leur État, voulurent m’imposer des lois et m’obliger à faire la paix, et osèrent même user de menaces en cas que je refusasse leur médiation. Zit. nach Sarmant, Louis XIV. Homme et roi, 224. 47 Braubach, Max, Wilhelm von Fürstenberg (1629–1704) und die französische Politik im Zeitalter Ludwigs XIV., Bonn 1972. 48 La mauvaise satisfaction que sa majesté a de la conduite que les États-Généraux des Provinces-Unies ont eue depuis quelque temps en son endroit étant venue si avant, que sa majesté, sans diminution de sa gloire, ne peut dissimuler plus longtemps l’indignation qui lui est causé par une manière d’agir se peu conforme aux grandes obligations dont sa majesté et les rois ses prédécesseurs les ont comblés si libéralement, qu’elle a arrêté et résolu de faire la guerre auxdits États-Généraux des Provinces-Unies, tant par mer que par terre. Ordonnance de Louis XIV portant déclaration de la guerre aux États-Généraux des Provinces-Unies, 6. April 1672, in: Mignet, Néogiciations relatives à la succession d’Espagne sous Louis XIV, 4 Bde., Paris 1842, Bd. 3, 710. 49 Levillain, Charles-Edouard, Vaincre Louis XIV. Angleterre – Hollande – France. Histoire d’une relation triangulaire, 1665–1688, Seyssel 2010, 177. 50 Aretin, Karl Otmar von, Das Alte Reich 1648–1806, 3 Bde., Stuttgart 1993–1997, Bd. 1, 242. 51 Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer à faire son pré carré. Cette confusion de places amies et ennemies ne me plaît point. Vous êtes obligé d’en entretenir trois pour une. […] Je dis de plus que si, dans les démêles que nous avons si souvent avec nos voisins nous venions à jouer un peu de malheur, ou (ce que Dieu ne veuille) à tomber dans une minorité, la plupart s’en iraient comme elles sont venues. C’est pourquoi, soit par traité soit par une bonne guerre, Monseigneur, prêchez toujours la quadrature, non pas du cercle, mais du pré. C’est une belle et bonne chose que de pouvoir tenir son fait des deux mains. Zit. nach Drévillon, Hervé, Les Rois absolus 1629–1715, Paris 2011, 231–233. 52 Drévillon, Les Rois absolus, 237. 53 Spanheim, Relation, ed. Richard, 34: de fois à autre quelque abattement dans son air et dans son visage. 54 Ludwig XIV. an Humières, zit. nach Lynn, Les Guerres de Louis XIV, 225: de toujours brûler cinquante maisons ou villages pour chacun qui sera[it] brûlé sur [ses] terres. 55 Médailles sur les principaux evenemens du regne entier de Louis le Grand avec des explications historiques, Paris 1702, p. 188: Le jour que Strasbourg reconnut le Roy pour son souverain, la citadelle de Casal reçeut garnison Françoise. Cette citadelle, bastie sur le Pô, est comme la clef de l’Italie; & la ville de Strasbourg, maistresse d’un pont sur le Rhin, donne entrée jusque dans le çœur de l’Allemagne. La circonstance a paru remarquable, de voir ces deux places séparées par une si grande estendüe de païs, mise le mesme jour, l’une sous l’obéïssance, l’autre sous la protection de Sa Majesté. 56 Places dont le Roi pourrait se défaire en faveur d’un traité de paix sans faire tort à l’état ni affaiblir sa frontière (Januar 1694), in: Vauban, Sebastian Le Prestre de, Les Oisivités de Monsieur Vauban ou ramas de plusieurs Mémoires de sa façon sur différents sujets, hg. v. Michèle Virol, Seyssel 2007, 482f.: Strasbourg […] convient à la France parce qu’elle est en deçà du Rhin et qu’étant fortifié comme elle est, c’est une barrière impénétrable aux Allemands. 57 Estrades an Ludwig XIV., 16 Oktober 1681, avec tant de chagrin les françois dans la citadelle de Cazal […] qu’il n’a pu le dissimuler. […] Il […] avoit dit que rien en pouvoit luy faire plus de peine. Zit. nach Oresko, Robert; Parrott, David, The Sovereignty of Monferato and the Citadel of Casale as European Problems in the Early Modern Period, in: Daniela Ferrari

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(Hg.), Stefano Guazzo e Casale tra Cinque e Seicento. Atti del convegno die studi nel quarto centenario della morte. Casale Monterrato, 22–23 ottobre 1993, Rom 1997, 11–86, 85–86. 58 La prise de Luxembourg met la frontière du roi en tel état que les Allemands qui doresnavant doivent être considérez comme nos véritables ennemis et les seuls dont nous pourrions recevoir du préjudice, s’ils avoient un empereur qui voulust monter à cheval, ne peuvent attaquer le royaume par ce-costé là. Zit. nach Jeanmougin, Bertrand, Louis XIV à la conquête des Pays-Bas espagnoles. La guerre oubliée 1678–1684, Paris 2005, 173f. 59 GStA PK, I. Hauptabteilung, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 46, Spanheim an Kurfurst Friedrich Wilhelm, Paris, 17./27. Dezember 1686, fol. 359–364, fol. 359v–360r: Il [Croissy] passa de là à toucher en termes generaux l’estat des affaires publiques; de ne douter pas, que l’Empereur ne continüast encore la guerre contre le Turc, la campagne prochaine; après quoy on ne menaçoit pas moins, que de vouloir tomber sur la France avec toutes les forces, qu’on auroit sur pied, et celles de leurs alliees: Qu’il n’y estoit pas juste, que toute la complaisance et la considération de Sa Maté, à favoriser les grandes conquestes de l’Empereur, et luy en laisser toutes les facilités requises, deussent en suite tourner au préjudice de la France, et pour luy vouloir donner la loy: Que du costé de celluy, on ne pouvoit moins faire, et sans aucune veüe de rompre l’Armistice, que de se mettre cependant en estat et en posture, de se précautionner contre de tels desseins et assurer ses frontières. 60 Nous étions déja les maîtres de tout le Haut-Rhin, par la possession de l’Alsace; il n’y avoit que Philisbourg que nous n’avions pas, mais l’on bâtissoit une place à Landau, pour rendre celle-là inutile aux Impériaux. Luxembourg nous mettoit tout le pays de Trèves dans notre dépendance, et une place appelée le Mont-Royal, que nous faisions sur la Moselle, nous en rendoit entièrement les maîtres. Par là, l’électeur de Trèves, celui de Mayence et le Palatin étoient entièrement sous notre couleuvrine, et les ennemis du roi ne pouvoient pas aisément se faire un passage par ces endroits-là. La Fayette, Madame de, Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689, Paris 1823 [ND Paris 1962], 3. 61 Neveu, Bruno (Hg.), Correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683–1689), 2 Bde., Rom 1973, Bd. 2, 402: V.E. ha risposto egregiamente al sig. Di Croissy, il quale ha parlato nel modo che potrebbe parlare un Moro affricano et un huomo brutale, come egli veramente fa conoscer sempre più di essere. Vuole però N.S. che ella si astenga dal trattar più con lui, et che faccia intendere al Re di haver simil ordine; und 403: Non può essere né più barbara la maniera con cuiil sig. di Croissy ha parlato a V.E. Egli però non deve aver parlato di sua testa ma eseguiti gl’ordini che gli sono stati dati con il suo solito furore. Questo è un non distinguere l’innocente dal reo et un procedere intieramente all’africana. 62 La Fayette, Mémoires de la cour de France 1688 et 1689, 4: le pape par une opiniâtreté épouvantable, mêlée d’une haine pour la France et le tout couvert du voile de religion et de zèle de l’église […] il s’est bien écarté de cette voie d’équité et de justice que doit avoir un bon père pour ses enfants. 63 Salat, Nicole; Sarmant, Thierry (Hg.), Lettres de Louvois à Louis XIV. Politique, guerre et fortification au Grand Siècle, Paris 2007, 194: il previendra encore une guerre qui ne peut manquer de s’allumer incessament dans l’Europe entre V.M. et l’empereur, V.M. ne pouvant pas abandonner M. le cardinal de Furstenberg après l’engagement qu’Elle a pris dans cette affaire ny, après avoir souffert que l’empereur se soit autant agrandy du costé du Turc, permettre que le frère de son oncle devienne eslecteur de Cologne. 64 Kampmann, Christoph, Ein großes Bündnis der katholischen Dynastien 1688? Neue Perspektiven auf die Entstehung des Neunjahrigen Krieges und der Glorious Revolution, in: HZ 294 (2012), 31–58, 57.

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65 Über die Finesse, der sich der Kaiser dabei bediente, siehe Kampmann, Ein großes Bünd- nis, 46–53. 66 Qu’on auroit envoyé ordre d’icy à l’Ambr d’Avaux de declarer la guerre aux Estats, au cas qu’ils vinssent à rien entreprendre contre le Roy d’Angleterre, et pour la défense duquel la France mettroit le tout pour le tout. Ce qui fut dit assez ouvertement à Versailles. GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 50, Spanheim an den Kurfürsten, Paris 24. August/3. September 1688, fol. 211r–217r, fol. 216v. 67 GStAPK, I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 51, Spanheim an Friedrich III., Paris 26. November/6. Dezember 1688, fol. 154r–158r, fol. 157r–v: Ce n’est pas que si on en croyoit les discours des Courtisans, on ne pûst estre aisement porté de ce costé-ci, à relacher sur la nature des conditions offertes, si on venoit à en traitter, et à se rendre, à leur advis, facile sur le reste, comme d’abandonner les Forteresses, faites depuis la Treve; même de consentir à demolir Luxembourg, moyennat qu’on retint Strasbourg. Mais après tout ce ne sont jusques icy que des discours des ou préjugés des Courtisans. 68 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 53, Spanheim an Kurfürst Friedrich III., Antwerpen, 21. Februar/3. März 1689, fol. 67r–70v, fol. 68r–v: Je dois aussi rendre là dessus ce témoignage au Marquis de Croissy, que comme d’un costé, il se croit ou se trouve obligé de soûtenir souvent ou de pallier, ce qu’il n’approuve pas dans le fonds, qu’il n’a pas conseillé, et dont mêmes le plus souvent il n’est informé qu’après les choses faites, que cependant il y a eu des rencontres, et encore dans mon dernier entretien avec luy, qu’il ne m’a pas dissimulé, non seulement de n’avoir aucune part à beaucoup des choses, […] mais qu’il me dit encore ingenûment, que dans un Conseil, les Ministres pouvoient se trouver souvent dans de differens avis, et n’approuver pas tout ce qui se faisoit, comme il luy arrivoit assez souvent, ou après avoir dit le sien, il falloit après tout qu’il laissoit faire comme on le vouloit. 69 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 53, Spanheim an Kurfürst Friedrich III., Antwerpen, 21. Februar/3. März 1689, fol. 67r–70v, fol. 68v–69r: que le tout s’est fait par les seuls conseils du Marquis de Louvoy, de mêmes que toutes les violences ou barbaries, qu’on continue de pratiquer dans le Palatinat ou ailleurs dans l’Empire 70 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 53, Spanheim an Kurfürst Friedrich III., Antwerpen, 21. Februar/3. März 1689, fol. 67r–70v, fol. 68v–69r: ledit Daufin leur ayant dit là dessus, que les choses auroient bien changé de face depuis, par le nombre d’Ennemis qu’en auroit à present sur les bras, le Marquis de Louvoy s’estant approché de luy, auroit seulement repliqué: Nous les battrons tous. Im Original unterstrichen. 71 Zit. nach Sarmant, Thierry; Stoll, Mathieu, Régner et gouverner. Louis XIV et ses ministres, Paris 2010, 99. 72 Spanheim, Relation, ed. Richard, 250–275, Zitat 252. 73 Aretin, Das Alte Reich, Bd. 2, 40f. 74 Aretin, Das Alte Reich, Bd. 2, 42. 75 Vgl. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Louis_XIV_1694.jpg [26.01.2021]. 76 Correspondance du nonce Angelo Ranuzzi, Bd. 2, 363f.: I politici in questa corte osservano un principio di cangiamento di quella fortuna con la quale è riuscito qui per molti anni di condurre tutti i negozii secondo il bramato fine e di dar legge a tutti gl’altri. 77 Johannes Haller, Tausend Jahre deutsch-französischer Beziehungen, Stuttgart 41939, 52. 78 Cénat, Jean-Philippe, Le Roi stratège. Louis XIV et la direction de la guerre, Rennes 2010, 146ff.; ausführliche Darstellung: Cénat, Jean-Philippe, Le Ravage du Palatinat. Politique de destruction, strategie de cabinet et propagande au debut de la guerre de la Ligue d’Augsbourg, in: Revue Historique 307 (2005), 97–132, 111ff.

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79 Zit. nach Cénat, Le Ravage du Palatinat, 97–132, 112: je croy que le procede feroit moins de bruit et d’esclat en Allemagne, justifieroit plus le desir et l’intention sincere que le roy veut qu’on croye qu’il a pour le restablissement d’une paix solide et aigriroit moins l’esprit des autres electeurs et princes plus esloignez. Car enfin il ne faut pas se flatter, rien ne contribuera plus a les unir a l’Empereur que la reflection qu’il leur sera faite qu’en un mois le roy a depouille quatre electeurs. 80 Zit. nach Cénat, Le Ravage du Palatinat, 111: des le lendemain de la prise de Manheim, je mettrois les couteaux dedans, et ferois passer la charue dessus. Cette place ne vous est bonne a rien, ne vous produit aucun argent de contribution qu’Heydelberg ne puisse faire venir, et sera peut estre un obstacle et une pierre de scandale pour la paix. 81 Zit. nach Lynn, Les Guerres de Louis XIV, 263: J’observe que le roi est pratiquement disposé à raser entièrement la ville et la citadelle de Mannheim et, dans ce cas, à détruire complètement les maisons, de telle sorte qu’il n’y ait plus pierre sur pierre. 82 Zit nach Lynn, Les Guerres de Louis XIV, 265: La douleur de détruire des villes aussi considérables que Worms et Spire m’a porté à représenter à Sa Majesté le mauvais effet qu’une pareille désolation pourrait faire dans le monde au sujet de sa réputation et de sa gloire. 83 Cénat, Le Roi stratège, 151. 84 Wrede, Martin, Das Reich und seine Feinde. Politische Feindbilder in der Reichs- patriotischen Publizistik zwischen Westfälischem Frieden und Siebenjährigen Krieg, Mainz 2005, 398–407, 405. 85 Zit nach Wrede, Das Reich und seine Feinde, 406. 86 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 53, Spanheim an Kurfürst Friedrich III., Antwerpen, 21. Februar/3. März 1689, fol. 67r–70v, fol. 68v: Je puis même dire, que tout ce qui se fait par la France au Palatinat, et la reprise des armes contre l’Empire ou les hostilités contre le Pays de Cleve (qui cependant n’estoient pas encore vennues aus effets, à ce qu’on sçeut, à mon depart de Paris) que tout cela, dis je ne trouve pas l’approbation de la pluspart des François les plus raisonnables et les plus sensés. 87 GStA PK I. HA, Rep. 11, Nr. 89, Fasz. 53, Spanheim an Kurfürst Friedrich III., Antwerpen, 7. /17. März 1689, fol. 79r–80v, fol. 70v: Les injustices, des barbaries, et cruautés inouïes, commises par eux tant dans tout le pais voisin de cette même defaite, que particulierement dans le Palatinat, et sur tout à la Residence Electorale de Heydelberg, et qui en mon particulier n’ont pû que me toucher sensiblement, par mes longues et anciennes habitudes, dans le même lieu, et par les obligations hereditaires de ma famille, ne pourront, outre la juste horreur et indignation des hommes, qu’attirer le vengeance de Dieu sur les Auteurs et les Instruments de ces mêmes barbaries, qui se trouveront sans Exemple jusques icy entre les Chrétiens, et peu pratiquées même entre les Nations les plus barbares. 88 Spanheim, Relation, ed. Richard, 229f.: fermer par là les passages ou rendre aux alliés les marches et les entrées en France impracticables […] cette même conduite de la France […] est également injuste, cruelle et fort opposée à toutes lois et la pratique d’une juste guerre, d’ailleurs de l’humanité et du christianisme. 89 La Fayette, Mémoires de la cour de France 1688 et 1689, 36. 90 Sorgfältige und abgewogene Darstellung Darstellung bei Thomson, Mark, Louis XIV and the Origins of the War of Spanish Succession, in: Hatton, Ragnhild; Bromley, J.S. (Hg.), William III and Louis XIV 1680–1720. Essays by and for Mark A. Thomson, Liverpool 1968, 140–161. 91 Scott, Hamish, The War of Spanish Succession. New Perspectives and Old, in: Matthias Pohlig, Michael Schaich (Hg.), The War of the Spanish Succession. New Perspectives, Oxford 2018, 29–59, 44–50.

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92 Comme le principal objet de la guerre présente est celui du commerce des Indes et des richesses qu’elles produisent, le roy d’Espagne peut juger, par l’empressement de toutes les nations, combien il est important pour lui d’y retablir le bon ordre inconnu depuis longtemps dans le gouvernement de ces pays eloignés. Giradot, Baron Auguste de (Hg.), Correspondance de Louis XIV avec M. Amelot, son ambassadeur en Espagne, 2 Bde., Nantes 1864, Bd. 1, 561. 93 Über den Spanischen Erbfolgekrieg: Schnettger, Matthias, Der Spanische Erbfolgekrieg 1701–1713/1714, München 2014; Pohlig, Matthias; Schaich, Michael (Hg.), The War of the Spanish Succession. New Perspectives, Oxford 2018; Bély, Lucien; Hanotin, Guillaume; Poumarède, Géraud (Hg.), La diplomatie-monde. Autour de la paix d’Utrecht 1713, Paris 2019. 94 1706. L’Ascesa del Piemonte verso il Regno. Atti del convegno di Studi. Torino, accademia di scienze, 7 settembre 2006, Turin 2007. 95 Torcy, Jean Baptiste Colbert de, Memoires de Monsieur de Torcy pour servir a l’histoire des negociations depuis le traité de Ryswyck jusqu’à la Paix d’Utrecht, 4 Bde., London, Amsterdam 1757, Bd. 2, 172: Je passe sous silence les insinuations qu’ils m’ont faites, de joindre mes forces à celles de la Ligue, et de contraindre le Roi mon petit-fils à descendre du Trône, s’il ne consentait pas volontairement à vivre désormais sans Etats, et à se réduire à la simple condition d’un Particulier. Il est contre l’humanité de croire qu’ils aient seulement eu la pensée de m’engager à former avec eux une pareille alliance. Mais quoique ma tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive que celle que j’ai pour mes propres enfants, quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des Sujets aussi fidèles, et que j’ai fait voir à toute l’Europe que je décidais sincèrement de les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu’ils s’opposeraient eux-mêmes à la recevoir à des conditions également contraires à la justice et à l’honneur du Nom Français. 96 Grundlegende Darstellung: Bély, Lucien, Espions et ambassadeurs au temps de Louis XIV, Paris 1990. 97 C’est à ce coup qu’il faut remettre les anciennes bornes de ce Royaume, & recueillir les membres separez de c’est Empire […] allez, allez, comme vos valeureux peres, conquerir l’Espagne toute entiere. La Trompette de la Valtoline sonné par le Grison blanchy soubs la tyrannie de l’Espagnol. Au Roy, o.O. 1623, 8, 11. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/ bpt6k100403j/f1.image [24.06.2016]. 98 Anthoine, Jean; Anthoine, François, Le Roi se meurt. Édition critique du Journal historique des frères Anthoine, hg. v. Alexandre Maral, Paris 2015, 98: Ne m’imitez pas, surtout dans les guerres que j’ai entreprises, tâchez de maintenir la paix avec vos voisins. Soulagez votre peuple le plus que vous pourrez. J’ai eu le malheur, par le nécessités de l’État de ne le pouvoir faire. Suivez toujours le conseil des personnes éclairées, sages et désintéressées. Songez que c’est à Dieu que vous devez tout.

4. Intermezzo: Krankheit und Tod

1 Bodemann, Eduard (Hg.), Aus den Briefen der Herzogin Elisabeth Charlotte von Orléans an die Kurfürstin Sophie von Hannover. Ein Beitrag zur Kulturgeschichte des 17. und 18. Jahrhunderts,­ 2 Bde., Hannover 1891 [ND Hildesheim 2003], Bd. 2, 272, vom 16. April 1711. 2 Bodemann, Briefe Elisabeth-Charlotte an Sophie von Hannover, Bd. 2, 304, vom 10. März 1712.

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3 Zit. nach Chaline, Olivier, L’Année de quatre Dauphins, Paris 22011, 7: En un an de temps, il y eut quatre dauphins en France, et Louis XIV, surnommé le Grand, a eu la douleur de voir mourir en un an son fils, son petit-fils et son arrière-petit-fils, de sorte que, de quelque côté qu’on puisse regarder la France, le doigt de Dieu est sur elle. 4 Bodemann, Briefe Elisabeth-Charlotte an Sophie von Hannover, Bd. 2, 303, vom 5. März 1712. 5 Breteuil, Louis Nicolas Le Tonnelier de, Mémoires du Baron de Breteuil, hg. v. Evelyne Lever, Paris 1996, 312. 6 Villars, Louis-Hector, Mémoires du maréchal de Villars, accompagnés de correspondances inédites, hg. v. Melchior de Vogüe (Société d’histoire de France), 6 Bde., Paris 1884–1904, Bd. 3, 137ff., Zitat 138: Il y a peu d’exemples de ceux qui m’arrivent, et que l’on perde dans la même semaine son petit-fils, sa petite-belle-fille et leur fils, tous de très grande espérance et très tendrement aimés. Dieu me punit, je l’ai bien mérité; j’en souffrirai moins dans l’autre monde. Mais suspendons mes douleurs sur les malheurs domestiques, et voyons ce qui se peut faire pour prévenir ceux de l’État. 7 Mémoires du Baron de Breteuil, 318: qu’Elle ne recevrait aucun compliment public de la part des ministres étrangers ni harangues des cours supérieurs, que les pertes de la famille royale recommençaient trop souvent depuis quelques temps, et que les compliments et les harangues en renouvellaient trop vivement les douleurs. 8 Anthoine, Jean; Anthoine, François, Le Roi se meurt. Édition critique du Journal historique des frères Anthoine, hg. v. Alexandre Maral, Paris 2015, 25: à goûter les douceurs de la paix qu’il avait achetée par tant de travaux. 9 Dangeau, Philippe de Courcillon de, Journal du marquis de Dangeau. Publié en entier pour la première fois. Avec les additions inédites du duc de Saint-Simon, Louis Dussieux (Hg.), 19 Bde., Paris 1854–1860, Bd. 16, 10: Le roi paroit ne se pas si bien porter. Eine ausführ- liche Beschreibung des letzten Lebensjahres des Sonnenkönigs bietet: Maral, Alexandre, Les derniers jours de Louis XIV, Paris 2014. 10 Dangeau, Journal, Bd. 16, 11: Le roi fut toujours debout durant la l’audience qui fut assez longue, et cela le fatigua fort. Il eut même envie de se coucher en rentrant chez lui, mais il fit appeler les ministres pour le conseil de finances et ne se coucha point. 11 Holland, Wilhelm Ludwig (Hg.), Elisabeth Charlotte d’Orléans, Briefe aus den Jahren 1676–1722, 6 Bde., Stuttgart 1867–1885, Bd. 2, 610. 12 Maintenon, Madame de, Lettres de Madame de de Maintenon, 1650–1719. Édition intégrale et critique, hg. v. Hans Bots, Eugénie Bots-Estourgie u.a., 7 Bde., Paris 2009–2016, Bd. 6, 343: Il ne sent aucun mal, il a bien mangé, il a très bon visage et s’est amusé tout le jour au jeu et à la musique, à son ordinaire 13 Dangeau, Journal, Bd. 16, 97: Le roi […] soupa dans sa chambre, où tous les courtisans entrèrent. 14 Holland, Elisabeth Charlotte Briefe, Bd. 2, 613f. 15 Anthoine, Journal historique, 63: Ils passèrent pour cela dans le cabinet, où chacun d’eux deploya son éloquence pour approuver la conduite des médecins de la cour. 16 Villars, Mémoires, Bd. 4, 59: et peu s’en fallut que Maréchal ne fût renvoyé. 17 Anthoine, Journal historique, 73: Dans la consultation qu’ils firent, après avoir touché le pouls du malade en cérémonie […] ils accusèrent l’anesse de ce malheur et la disgracièrent, sous prétexte que son lait n’avait pas plus vertu que leur raisonnements. 18 Anthoine, Journal historique, 73: C’était une marque de mauvais augure, qui menaçait de la gangrène, ou plutôt l’indiquait. Mit Gängran bezeichnet man das Absterben von Gewebe aufgrund arterieller Durchblutungsstörungen, hervorgerufen durch Diabetis (dies war wohl der Fall bei Ludwig XIV.), Bluthochdruck oder durch zu starkes Rauchen – was nicht

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für den König zutrifft. Eine Gangrän tritt meist am Fuß auf. Das absterbende Gewebe verfärbt sich schwarz, verhärtet sich (trockene Gangrän) oder wird feucht und verfault (feuchte Gangrän), letzteres war bei Ludwig der Fall. Die Brüder Anthoine berichten, dass dem König vom Geruch, der vom Bein ausging, übel wurde. 19 Dangeau, Journal, Bd. 16, 109f.: le roi dîna en public, tint le conseil de finances et travailla avec M. le cancelier comme s’il étoit en parfaite santé. Madame de Maintenon et les dames allèrent chez lui après qu’il eut travaillé avec ses ministres. Il soupa à neuf heures, en robe de chambre, fit entrer les courtisans; mais bientôt il les pria de sortir, parceque ses douleurs augmentaient. 20 Buvat, Jean, Journal de la Régence, 1715–1721, hg. v. Emile Campardon, 2 Bde., Paris 1865, Bd. 1, 41. 21 Anthoine, Journal historique, 74f. 22 Anthoine, Journal historique, 75: une infinité de personnes que la maladie du roi avait attiré à Versailles. 23 Dangeau, Journal, Bd. 16, 117–136. 24 Buvat, Journal de la Régence, Bd. 1, 43: On arrêta tous les courriers, avec défense au bureau de la poste de louer aucun cheval ni autre voiture à qui ce que fût, sous peine de la vie, sans ordre par écrit signé de M. le duc d’Orléans. 25 Villars, Mémoires, Bd. 4, 62: On peut croire que les derniers jours de sa vie furent vifs par les intrigues. 26 Dangeau, Journal, Bd. 16, 119: Craignant de retomber dans un pareil état. 27 Anthoine, Journal historique, 81: Les grands et petites officiers de la Maison du roi et un grand foule de peuple accoururent à cette cérémonie. 28 Anthoine, Journal historique, 82: Les pleurs et les gémissements retentissisaient de tous les côtés. 29 Dangeau, Journal, Bd. 16, 122: Le cœur si pénétré et si en pleurs qu’il y a jamais eu dans un cour un spectacle plus touchant. 30 Anthoine, Journal historique, 71f. 31 Dangeau, Journal, Bd. 16, 112: Ce discours dura longtemps, et le roi le fît dans des termes si nobles et si touchants et avec tant de force, quoiqu’il fût déjà très-mal, qu’il étoit aisé de connoître qu’il étoit pénétré de ce qu’il disoit; aussi fît-il fondre en larmes tous ceux qui l’entendirent. 32 Dangeau, Journal, Bd. 16, 112: Adieu messieurs. Je compte que vous vous souviendrez quelquefois de moi. 33 Holland, Elisabeth Charlotte Briefe, Bd. 2, 615. 34 Anthoine, Journal historique, 98: Mon cher enfant, vous allez être un grand roi. N’oubliez jamais les grandes obligations que vous avez à Dieu. Ne m’imitez pas, surtout dans les guerres que j’ai entreprises, tâchez de maintenir la paix avec vos voisins. Soulagez votre peuple le plus que vous pourrez. J’ai eu le malheur, par les nécessités de l’État de ne le pouvoir faire. Suivez toujours le conseil des personnes éclairées, sages et désintéressées. Songez que c’est à Dieu que vous devez tout. 35 Dangeau, Journal, Bd. 16, 126f.: Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre; c’est la ruine des peuples. Ne me suivrez pas le mauvais exemple que je vous ai donné sur cela; j’ai souvent entrepris la guerre trop légèrement et l’ai soutenu par vanité. Ne m’imitez pas, mais soyez un prince pacifique, et que votre principale application soit de soulager vos sujets. 36 Lavallée, Théophile, Madame de Maintenon et la maison de royale de Saint-Cyr (1686– 1793), Paris 21862, 272: me demanda pardon de n’avoir pas assez bien vécu avec moi et de ne m’avoir pas rendue heureuse, mais qu’il m’avait toujours aimée et estimée.

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37 Dangeau, Journal, Bd. 16, 135: plutôt une connoissance machinale que de raison. 38 Dangeau, Journal, Bd. 16, 136: il a rendu l’âme sans aucun effort, comme une chandelle qui s’éteint. 39 Dangeau, Journal, Bd. 16, 129f: Il n’y a eu aucun moment […] où il n’ait fait quelque action illustre, pieuse et héroïque, non point come des anciens Romains, qui ont affecté de braver la mort, mais avec une maniere naturelle et simple comme les actions qu’il avoit le plus accoutumé de faire. […] Enfin, quelque grand qu’il ait été dans le cours glorieux d’un règne de soixante-douze ans, il s’est encore fait voir plus grand dans sa mort. Son bon esprit et sa fermeté ne l’ont pas abandonné un moment, et en parlant avec douceur et bonté à tous ceux à qui il a bien voulu parler, il a conservé toute sa grandeur et sa majesté jusqu’au dernier soupir. 40 Zitiert nach der französischen Übersetzung in: Saint-Simon, Louis de Rouvroy, Herzog von, Mémoires, hg. v. Arthur-Michel. de Boislisle, 43 Bde., Paris 1869–1930, Bd. 27, 348: J’ai vu hier l’ambassadeur de Sicile à son retour de Versailles, et j’ai su que le Roi était encore vivant, mais qu’il avait peu de jours et même peu d’heures à vivre, et que, si sa vie avait été grande, sa mort était encore plus grande, plus magnanime, plus constante, intrépide et courageuse; il affronte la mort comme un héros, sans attendrissement, sans faiblesse, sans épouvante. 41 Zit. nach Blet, Pierre, Les Nonces du Pape à la cour de Louis XIV, Paris 2002, 291: L’intrépidité avec laquelle il voit s’avancer la mort est incroyable. Il a parlé avec de tels senti- ments de roi et de chrétien que tous ceux qui étaient dans la chambre ont fondu en larmes. 42 Lettres de Madame de Maintenon, Bd. 6, 350: J’ai vu mourir le Roi comme un saint et comme un héros. 43 Der Bericht ist abgedruckt (nach dem Originalmanuskript) bei: Saint-Simon, Mémoires, ed. Boislisle, Bd. 27, 378–381. 44 Die sterblichen Überreste des Sonnenkönigs haben die Stürme der Französischen Revolution nicht überdauert. Von den Grablegen in den drei Kirchen sind nur noch Frag- mente erhalten, Maral, Alexandre, Les derniers jours de Louis XIV, 278–281. 45 Oraison funèbre de très-haut, très-puissant et très-excellent Prince Louis XIV, Roy de France et de Navarre, prononcée en l’église de l’Abbaye Royale de Saint Deys, le vingt- troisième jour d’Octobre 1715, par Messire Honoré de Quiqueran de Beaulieu, evêque de Castres, Paris 1715, 4: spectacle: un spectacle digne de l’admiration de l’univers, & de tous les siècles. Ibid. 7: Vous allez donc voir dans les trois Parties de ce Discours, que Dieu en élevant le Roy au-dessus des autres hommes, a voulu l’exposer à nos yeux comme un spectacle pour le monde, comme un spectacle pour les hommes, comme un spectacle pour les anges. 46 Oraison funèbre de Prince Louis XIV par Quiqueran de Beaulieu, 43: quel nouveau spectacle se présente à mes yeux & aux vôtres? La mort du Roy. 47 Maral, Les derniers jours de Louis XIV, 259. 48 Dangeau, Journal, Bd. 16, 136. 49 Cornette, Joel, La Mort de Louis XIV. Apogée et crépuscule de la royauté. 1er septembre 1715, Paris 2015, 39f.

Nachwort

1 Beaurepaire, Pierre-Yves, La France des Lumières, 1715–1789, Paris 2011, 25: Ci-gît le maître des impôts, / Qui mourut de la gangrène; / Il en mérita bien la peine, / Ayant rongé son

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peuple jusqu’aux os. Ci-gît au milieu de l’église / Celui qui nous mit en chemise / Et s’il eût plus longtemps vécu, / Il nous eût fait montrer le cu(l). 2 Zit. nach: Cornette Joel, Chronique du règne de Louis XIV, Paris 1997, 552: Remarques sur l’année 1715: Louis XIV, roi de France et de Navarre, est mort le 1er septembre du dit an, peu regretté de tout son royaume, à cause des sommes exorbitantes et des impôts si considérables qu’il a levés sur tous ses sujets. […] Il n’est pas permis d’exprimer tous les vers, toutes les chansons et tous les discours désobligeants qu’on a dits et faits contre sa mémoire. Il a été pendant sa vie, si absolu, qu’il a passé par-dessus toutes les lois pour faire sa volonté. Les princes et la noblesse ont été opprimés. Les parlements n’avaient plus de pouvoir; ils étaient obligés de recevoir et d’enregistrer tous les édits, quels qu’ils fussent, tant le roi était puissant et absolu. Le clergé était honteusement asservi à faire la volonté du roi: à peine demandait-il quelques secours, qu’on lui accordait plus qu’il en demandait. Le clergé s’est endetté horriblement. Tous les corps ne l’étaient pas moins. Il n’y avait que les partisans et les maltôtiers [Financiers] qui fussent en paix et qui vécussent en joie, ayant en leur possession tout l’argent du royaume. 3 Börsch-Supan, Helmut, Antoine Watteau, 1684–1721, München 2007, 12–27. 4 Voltaire, Œuvres historiques, hg. v. René Pomeau, Paris 1987, 616: Ces quatres âges heureux sont ceux où les arts ont été perfectionnés, et qui, servant d’époque à la grandeur de l’esprit humain, sont l’exemple de la postérité. 5 Reboulet, Simon, Histoire du regne de Louis XIV, surnommé le Grand, roy de France, 3 Bde., Avignon 1754, Bd. 1, j, 1: L’histoire de France n’a rien de plus célèbre que le Règne de Louis XIV. […] La Monarchie Françoise a été portée à un si haut point d’élévation sous le Règne de Louis XIV qu’on peut dire avec vérité, que parmi cette longue suite de Rois de France qui ont occupé le Trône depuis Charlemagne, il n’y en a aucun qui ait poussé la gloire du nom François aussi loin que l’a été dans ces derniers tems. 6 Colbert, Lettres, instructions et mémoires, Bd. 5, 269: qu’au défaut des actions éclatantes de la guerre, rien ne marque davantage la grandeur et l’esprit des princes que les bâtiments; et toute la postérité les mesure à l’aune de ces superbes maisons qu’ils ont élevés pendant leur vie. 7 Burke, Peter, The Fabrication of Louis XIV., New Haven, London 1992. Da Vinha, Matthieu; Maral, Alexandre; Milovanovic, Nicolas (Hg.), Louis XIV: L’image et le mythe, Rennes 2014. 8 Grünberg, Tristan, Louis XIV et le Masque de fer: Figures littéraires et cinématographiques du double, in: Da Vinha, Matthieu; Maral, Alexandre; Milovanovic, Nicolas (Hg.), Louis XIV: L’image et le mythe, Rennes 2014, 313–324. Ein amerikanisches Beispiel für die Integration Ludwigs XIV. in die Literatur: Duplay, Mathieu, Louis XIV et le destin de l’Amérique française dans Shadows on the Rock de Willa Cather, in: Externbrink, Sven; Levillain, Charles-Edouard (Hg.), Penser l’après Louis XIV. Louis XIV devant l’historiographie: Historie, Mémoire, Représentation (1715–2015). Actes du colloque, Paris 2018, 211–227. 9 Vgl. Sabatier, Gérard, Louis XIV et le cinéma. Métamorphoses d’un imaginaire monarchique, in: Da Vinha, Matthieu; Maral, Alexandre; Milovanovic, Nicolas (Hg.), Louis XIV: L’image et le mythe, Rennes 2014, 325–337. Eine Liste der Kino- und Fernsehfilme mit Ludwig XIV. als Hauptperson: Bély, Dictionnaire Louis XIV, 303–306, Art. Cinéma et Télévision. 10 Vgl. Zum folgenden die Beiträge in Externbrink, Sven; Levillain, Charles-Edouard (Hg.), Penser l’après Louis XIV. Louis XIV devant l’historiographie: Historie, Mémoire, Représentation (1715–2015). Actes du colloque, Paris 2018; Schillinger, Jean (Hg.), Louis XIV et le Grand siècle dans la culture allemande après 1715, Nancy 2012.

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11 Bluche, Louis XIV, 918, 926. 12 Über Rankes Deutung von Ludwig XIV. siehe Externbrink, Sven, Ludwig XIV. und die deutsch-französischen Beziehungen bei Leopold von Ranke, in: Jean Schillinger (Hg.), Louis XIV et le Grand siècle dans la culture allemande après 1715, Nancy 2012, 217–237. 13 Labatut, Louis XIV, 349: Louis XIV a laissé à la posterité un magnifique témoignage de la beauté telle qu’il l’a concevait […] Le privilège du génie de Louis XVI est ainsi de dominer son temps et d’effacer, par les merveilles de l’art, les frontières du temps. 14 Wie vor ihm bereits De Gaulle und andere Staatspräsidenten so wird auch Emmanuel Macron in das Rigaudsche Dekor des großen Königsporträt gesteckt, https://www. blagues-et-dessins.com/tag/louis-xiv/ [01.07.2019] oder: https://www.medias-presse.info/ ignace-macron-a-versailles/94566/ [01.07.2019]. 15 Hazard, Paul, La Crise de la conscience européenne 1680–1715, Paris 1994 [zuerst 1935]. 16 Israel, Jonathan I., Radical Enlightenment. Philosophy and the Making of Modernity 1650–1750, Oxford 2001, 219. 17 Israel, Radical Enlightenment, 3–4: During the later Middle Ages and the early modern age down to around 1650, western civilization was based on a largely shared core of faith, tradition, and authority. By contrast, after 1650, everything, no matter how fundamental or deeply rooted, was questioned in the light of philosophical reason and frequently challenged or replaced by startlingly different concepts generated by the New Philosophy and what may still usefully be termed the Scientific Revolution. 18 Mann, Golo, Der europäische Geist im späten 17. Jahrhundert, in: Golo Mann, August Nitschke (Hg.), Propyläen Weltgeschichte. Eine Universalgeschichte, 10 Bde., Berlin, Frankfurt ND 1986, Bd. 7, 349–384, 351. 19 Reventlow, Henning Graf, Epochen der Bibelauslegung, Bd. 4: Von der Aufklärung bis zum 20. Jahrhundert, München 2001, 87–92. 20 Louis XIV, Mémoires et divers écrits, ed. Champigneulles, 217: Quand on a l’État en vue, on travaille pour soi. Le bien de l’un fait la gloire der l’autre. Quand le premier est heureux, élevée et puissant, celui qui en est la cause en est glorieux […] et par conséquent doit plus goûter que ses sujets, par rapport à lui et à eux, tout ce qu’il y a de plus agréable dans la vie. 21 Mottets de feu Mr De Lalande, Chevalier de l’ordre de St Michel, Sur-Intendant de la Musique du roy, Maître de Musique et Compositeur Ordinaire de la Chapelle de la Chambe de sa Majesté, avec un discours sur la vie et les œuvres de l’autheur, Paris 1729, 4: Quelques jours après la mort de ses filles, M. de Lalande paraissant devant le Roi, et n’osant approcher de Sa Majesté de peur lui renouveler la perte qu’elle venait de faire de Monseigneur, Elle eut la bonté de l’appeler, et de luy dire: „Vous avez perdu deux filles qui avaient bien du mérite; moi j’ai perdu Monseigneur“. Et lui montrant le Ciel, le Roi ajouta: „La Lande, il faut se soumettre“. […] témoigne en même temps toute la grandeur d’ame d’un Roy vrayment Chrétien. 22 Vgl. Calderón de la Barca, El Gran teatro del mundo/Das große Welttheater, hg. v. Gerhard Poppenberg, Stuttgart 1988, 10f.: ich, dass große Welttheater / – auf mir sollen die Menschen / spielen und jeder in mir das vorbereitet finden, / was die Rolle ihm auferlegt. 23 La Bruyère, Les Caractères, ed. Bury, 343, (De la cour 99): Dans cent ans le monde subsistera encore en son entier: ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs. […] tous auront disparu de dessus de la scène; il s’avance déjà sur le théâtre d’autres hommes qui vont jouer dans une même pièce les mêmes rôles. La Bruyère, Die Charaktere, 236.

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