La Télésanté : Un Nouvel Atout Au Service De Notre Bien-Être
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La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être Un plan quinquennal éco-responsable pour le déploiement de la télésanté en France Rapport remis à Madame Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé et des Sports par Monsieur Pierre Lasbordes, Député de l’Essonne La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être – 15 octobre 2009 Page 1/247 REMERCIEMENTS Je voudrais tout d’abord saluer Monsieur le Professeur Louis Lareng pour son exceptionnel engagement au service de la télémédecine depuis plus de vingt ans. Je souhaiterais féliciter toutes celles et tous ceux qui ont contribué, dans des conditions pionnières, à toutes les expérimentations, créant ainsi le « terreau » sur lequel pourra se développer la télésanté. Je voudrais maintenant adresser mes remerciements à : Monsieur Mathias Dufour, conseiller auprès de Madame Roselyne Bachelot-Narquin pour son appui ; toutes les administrations, organismes publics, collectivités territoriales, organisations représentants les professionnels de santé, établissements, associations, groupements divers de santé, organismes de recherche, pôles de compétitivité, personnalités du monde de la santé, pour leurs contributions orales et/ou écrites ; toutes les entreprises (industries et services) françaises et internationales pour leur participation, leur contribution et notamment leur apport pour les références. Je voudrais également saluer toutes celles et tous ceux (organisations, personnes physiques...) qui contribuent depuis quelques années à travers des rapports, colloques, propositions, à la promotion de la télésanté et notamment de la télémédecine. Enfin, je veux remercier tous les membres du groupe de travail qui ont participé à la réalisation de ce rapport. Leur disponibilité, leurs compétences et leur détermination ont été un atout précieux (cf. liste page 135). La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être – 15 octobre 2009 Page 2/247 LA PRESENTATION DU RAPPORT « Nous allons développer les outils de télémédecine, qui peuvent apporter une réponse très efficace aux besoins des populations rurales. La télémédecine, c’est l’avenir. » a affirmé le Président de la République, lors de ses vœux au personnel de la Santé, le 9 janvier 2009 à Strasbourg. « La vraie démocratie sanitaire c'est d'avoir droit à la même qualité de soins, quels que soient son lieu de vie ou ses moyens financiers » déclarait la Ministre de la Santé et des Sports, Madame Roselyne Bachelot-Narquin en juin 2009. « L'essentiel c'est d'abord cette conviction que nous partageons tous que la télésanté n'est pas un sujet comme un autre mais LE système qui, dans les années à venir, va transformer les pratiques médicales, voire la manière même dont nous concevons la santé » insistait la Ministre de la Santé et des Sports, le 6 novembre 2008. Pour la Commission européenne, la télémédecine, partie prenante de la télésanté, est une réponse aux défis actuels qui se présentent à nous. Ces positions confortent l'idée que la télésanté, outil d'amélioration de notre système de soins, participe pleinement à la préservation des valeurs de notre société, fondée sur l'égalité et la solidarité. Il incombe donc aux pouvoirs publics de mettre en place les conditions qui permettront son essor. Face à ce défi, le Premier Ministre, Monsieur François Fillon, m'a confié une mission auprès de Madame Roselyne Bachelot- Narquin, Ministre de la santé et des sports, dont l’objet est de proposer au Gouvernement un plan concret de déploiement de la télésanté dans les domaines médical et médico-social. La mission, mise en place au cours de l'été, a procédé à plus de cent auditions, a reçu quatre vint dix contributions écrites, s'est rendue sur place en France dans différents départements (Alpes Maritimes, Lozère, Haute-Garonne, Paris), a participé à plusieurs visioconférences notamment avec le Danemark, la Suède, l'Ecosse, l'Ontario... Cette démarche lourde mais nécessaire - tant d’acteurs attendent depuis si longtemps un signe de l'Etat - nous a amené au constat suivant : il est urgent d'agir ; la technologie est au stade de maturité requis, les nombreuses expériences françaises et internationales le prouvent ; les industriels, petits et grands sont prêts ; les professionnels de santé, les associations de patients (le Collectif Interassociatif Sur la Santé) y sont favorables sous réserve qu'un certain nombre de points soient précisés (responsabilité, rémunération, répartition des compétences, respect des droit des patients, données médicales personnelles protégées et respect de la confidentialité...) ; les mutuelles, les sociétés d’assurances, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie sont déjà engagées dans le processus tandis que la Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés souhaite y prendre toute sa place. Un environnement plus que favorable au développement de la télésanté : une médecine française parmi les meilleures mondiales et des capacités industrielles (produits et services) d’excellent niveau ; une population qui vieillit et qui génère des besoins et un marché pérennes ; une spécialisation grandissante de la médecine ; une démographie médicale en baisse à l'horizon 2025 ; un cadre législatif quasiment opérationnel (Loi Hôpital Patients Santé et Territoires) ; un Plan Hôpital 2012 qui constitue un effet de levier appréciable sous réserve que les crédits soient affectés et fléchés. La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être – 15 octobre 2009 Page 3/247 … mais la nécessité d’une ambition claire et de règles du jeu établies : compléter le cadre législatif, réglementaire et tarifaire ; définir les cibles prioritaires de déploiement de la télésanté ; définir les outils de contrôle et d’évaluation dans le domaine médical (bénéfices médical attendu), le domaine économique (surcoûts et éléments d’optimisation de ressources) et dans la mise en œuvre organisationnelle (impact sur les structures et les pratiques existantes, conduite du changement…) ; formaliser le référentiel technique (ergonomie, interopérabilité, sécurité, traçabilité, sureté…) et les conditions d’homologation permettant de libérer et cibler les investissements ; mobiliser les ressources nécessaires au déploiement et à l’accompagnement des acteurs ; inscrire ce déploiement dans une démarche systémique dans la durée ; créer un cadre collaboratif associant tous les acteurs à cette ambition, aux objectifs et méthodes de déploiement de la télésanté : professionnels de santé, professionnels médico-sociaux, patients et leurs aidants, industriels, les mutuelles, les sociétés d’assurances, l’Assurance maladie, les laboratoires pharmaceutiques, les organisations professionnelles, les services de l’Etat et les agences concernées, les collectivités territoriales, la Caisse des dépôts et consignations, les diverses associations et fédérations intervenant dans le domaine de la télésanté... Après avoir présenté les enjeux et les bénéfices attendus, et mené une analyse critique de plus de six cent références mondiales, la mission s'est attachée à présenter : 15 recommandations concrètes pour un déploiement immédiat ; une structure de gouvernance forte ; une feuille de route 2010-2014 très volontariste. Au travers du plan quinquennal éco-responsable proposé, l'ambition de ce rapport est d'offrir à l'ensemble de nos concitoyens : un accès aux soins facilité ; une meilleure qualité de soins ; un maintien à domicile aussi long que possible, participant à la préservation du lien social ; un plus grand confort dans la prise en charge replaçant l’usager et le patient au cœur des dispositifs de santé ; l’opportunité pour l’industrie française de devenir un leader mondial des applications de télésanté et notamment de la consultation à distance et de l’hospitalisation à domicile. Les membres de la mission sont convaincus que la télésanté et la télémédecine doivent participer aux profondes évolutions de l’organisation actuelle des soins, des relations entre professionnels, notamment du tandem médecin-infirmier, du parcours de santé et d’une plus grande implication du patient et de l’usager dans sa prise en charge. Elles doivent être évaluées au regard : de l’équilibre entre bénéfices, coûts et contraintes pour le patient ; de la limitation au maximum des pertes de chance pour le patient face à la maladie et aux accidents ; de la diffusion de l’expertise et du partage des bonnes pratiques médicales (compagnonnage, bonnes pratiques, capitalisation d’expériences, communautés de projet…) ; de leur impact global sur l’efficience. L’emploi des technologies de télésanté, pour une prise en charge systémique, est de nature à renforcer et à accélérer les tendances observées ces dernières années : l’ouverture de l’hôpital sur l’extérieur, hôpital qui devient un lieu de recours concentrant au sein de plateaux techniques des moyens importants ; le développement d’alternatives réduisant les durées d’hospitalisation en établissement et développant les prises en charge en ambulatoire, le maintien à domicile, et l’hospitalisation à domicile (HAD) ; le décloisonnement entre la prise en charge médicale et la prise en charge médico-sociale. Ceci est particulièrement vrai pour la télésurveillance ; enfin, la mise en place de la permanence et de la continuité des soins. La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien-être – 15 octobre 2009 Page 4/247 Il est fondamental de veiller à ce que l’usage de ces technologies n’engendre pas d’effets néfastes et une déshumanisation du système de santé :