Revue Naturaliste De La LPO Touraine
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Le P’tit Grav’ Revue naturaliste de la LPO Touraine Vol. 12 2019 LE P’TIT GRAV’ VOL. 12 Sommaire Éditorial .........................................................................................................................................................................................................................................................................................................p. 7 Julien PRÉSENT Synthèse des observations de l’année 2017 en Touraine ..................................................................................................................................................................................p. 9 Christian ANDRES, Didier BARRAUD, Benjamin GRIARD, Julien PRÉSENT, Pierre RÉVEILLAUD et Damien THIERRY Afflux de Sizerins cabaret Acanthis cabaret et boréal Acanthis flammea lors de l’hiver 2017-2018. Éléments d’identification et évolution récente de la taxonomie............................................................................................................................................................p. 57 Nidal ISSA et Pierre RÉVEILLAUD Suivi des hirondelles de rivage en Indre-et-Loire. Bilan 2019 ..................................................................................................................................................................p. 67 Florine CECCANTINI et Manon LEDUC Première mention départementale pour la Sérotine bicolore Vespertilio murinus ................................................................................................................p. 79 Natacha GRIFFAUT Première mention du Pouillot ibérique Phylloscopus ibericus en Touraine ....................................................................................................................................p. 81 Jean-Michel FEUILLET Recommandations aux auteurs ...........................................................................................................................................................................................................................................p. 84 | 5 Éditorial Bonjour à tous, Le P’tit Grav’ est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement. C’est ce qui est écrit en tout cas à l’intérieur de la couverture. Il est rassurant de se dire que l’achat de notre belle revue ne participe pas à dégrader encore plus un milieu natu- rel déjà très menacé à travers le monde, même si notre modeste tirage ne risque pas de contribuer beaucoup à l’accélération du réchauffement climatique et à l’effondrement de la biodiversité ! Pour autant la notion de « forêt gérée durablement » n’a pas la même acception dans la bouche d’un forestier que dans celle d’un naturaliste. Il est ainsi facile de fournir des gages de bonne gestion auprès du grand public qui ne soient pas considérés comme tels par les écologues. C’est ainsi que des labels de gestion durable (PEFC, FSC) peuvent être attribués à des boisements pauvres en biodiversité, comme les plantations de pins ou de peupliers, et dont le mode de gestion durable consiste essentiellement à replanter les arbres coupés, pérennisant ainsi des forêts artificielles qui ont souvent été conquises sur des milieux riches comme les landes, les prairies humides… ou les forêts naturelles ! En tout état de cause, et même s’il existe bien des façons de gérer mieux les forêts qu’elles ne le sont actuel- lement sans pour autant aller vers un retour à la naturalité, il faudrait des changements de pratiques assez radicaux pour qu’un bénéfice réel en faveur de la biodiversité puisse s’en ressentir. Or, l’industrie forestière française reste presque exclusi- vement tournée vers la réalisation de profits, les concessions faites à la biodiversité étant pour le moment d’ordre purement symbolique à l’échelle nationale. Il en résulte une gestion souvent stéréotypée, favorisant les plantations homogènes d’es- sences sélectionnées sur leur vitesse de pousse ou les cotations du marché, souvent coupées avant leur maturité, ainsi que l’élimination des sujets vieux, morts ou malades. Même si elles passent pour des milieux sauvages auprès du grand public, les forêts véritablement naturelles, celles qui ne font l’objet d’aucune exploitation forestière, refuges d’une biodiversité extraor- dinaire, restent pour l’heure extrêmement marginales en France. Et pourtant toutes les études (et le bon sens) le suggèrent : les forêts les plus durablement gérées sont les forêts…non gérées ! En conséquence, mais surtout pour favoriser une diffusion plus large et au plus grand nombre, à partir de cette année, le P’tit Grav’ ne sera donc plus imprimé mais mis à disposition de tous sur le site internet de la LPO Touraine, à charge pour ceux qui souhaitent en faire l’acquisition sous format papier de nous contacter pour obtenir leur exemplaire à un prix qui restera inchangé : 10 €. Soyez cependant rassuré(e) : si le P’tit Grav’ est devenu immatériel, sa qualité, elle, reste bien tangible ! Julien Présent, pour le comité de rédaction | 7 LE P’TIT GRAV’ vol. 12 - Synthèse des observations de l’année 2017 en Touraine SYNTHÈSE DES OBSERVATIONS DE L’ANNÉE 2017 EN TOURAINE Coordination : Julien PRÉSENT Rédacteurs : Christian ANDRES, Didier BARRAUD, Benjamin GRIARD, Julien PRÉSENT, Pierre RÉVEILLAUD et Damien THIERRY Introduction L’année 2017 n’a comporté que 12 mois mais a fourni une production d’oiseaux excédentaire qui a donné aux observateurs l’impression de toucher un 13ème, voire un 14ème mois, plus une prime de Noël ! Outre les oiseaux vraiment rares dont l’apparition n’était jamais corrélée à un phénomène identifié, la productivité a été dopée par des vagues de froid et des afflux bien sentis. Pour commencer gentiment, pas moins de 3 espèces sont venues enrichir la liste départementale. Le mois d’août a offert à la Touraine son premier faucon d’Éléonore, envoyé directement par l’héroïque princesse sarde à Tours pour une très (trop) brève mission de reconnaissance au-dessus de la ville. Fin octobre, c’est une sterne arctique qui libérait enfin le département d’une injustice criante en étant la première à daigner le visiter, fût-ce très furtivement et sans s’arrêter, descendant la Loire à coups d’ailes pressés. Enfin le mois de décembre a apporté dans sa hotte de cadeaux la drôle de surprise d’un pipit à dos olive candidat à l’hivernage sur la commune de Cinq-Mars-la-Pile, incongruité géographique et phénologique notoire. Certes pas des premières, le séjour d’un pipit à gorge rousse et d’un bécasseau de Bonaparte n’en restent pas moins des évè- nements locaux de tout premier plan, surtout quand ils donnent le temps à de nombreux ornithologues de faire le déplace- ment pour profiter de l’aubaine. Avec ou sans l’aide du froid, le Nord s’est montré généreux en bestioles flottantes de toutes sortes, parmi lesquelles s’illus- traient plus particulièrement la macreuse noire, le cygne de Bewick et le grèbe esclavon, et puis quand même aussi le fuli- gule milouinan et le harle piette, espèces dont la diminution est en augmentation ! Il a beau être devenu annuel, on n’arrive toujours pas à banaliser les observations de busard pâle en Touraine, même si la moitié des oiseaux ne sont vus par personne, ne laissant de leur passage que la trace jalonnée par les pointages de leur balise GPS sur un fond de carte, et l’autre par pas grand-monde exceptés leurs heureux découvreurs, qui ont à peine le temps d’en profiter eux-mêmes. Ces quelques évènements saillants ne représentent qu’un aspect de la synthèse qui comme beaucoup d’entre vous le savent s’est toujours efforcée de traiter toutes les espèces de façon complète et détaillée. Toutefois il était difficile de continuer à fournir un volume de travail devenu aussi important. C’est donc une nouvelle version de la synthèse, quelque peu allégée, qui vous est proposée cette année. Les espèces les plus communes ne sont plus développées, seules subsistent les statistiques les concernant. Pour les espèces assez communes à communes, les textes ont été réduits. Les autres espèces font l’objet du traitement habituel. Bonne lecture à tous ! Retrouvez l’index des oiseaux observés en 2017 p. 54-55. | 9 LE P’TIT GRAV’ vol. 12 - Synthèse des observations de l’année 2017 en Touraine Explication des statistiques figurant en tête des monographies Un certain nombre de statistiques sont présentées en début de monographie. Il est nécessaire de les expliciter ici en prenant un exemple concret, en l’occurrence celui du Pic vert. PIC VERT Picus viridis (n = 495)1 Mailles Atlas : 62/86 (72,1 %)2, dont nidification 52/86 (28 possible / 12 probable / 12 certaine)3 Communes : 121/277 (43,7 %)4 ! 1. (n = 495) : nombre de données contenues dans la base pour la période. Une donnée se compose au moins d’une espèce, d’un effectif, d’une date, d’une localisation au lieu-dit et d’un auteur. Il y a autant d’observations qu’il y a d’observateurs qui rentrent de données, même pour un oiseau identique. C’est pourquoi on a parfois plusieurs dizaines d’observations enregistrées pour un seul et même oiseau qui a stationné longtemps et a été vu régulièrement par plusieurs observateurs différents. 2. Maille Atlas : 62/86 (72,1 %) : nombre total de mailles ayant accueilli au moins une observation et pourcentage correspondant. L’Indre-et-Loire compte 86 mailles Atlas de 10 x 10 kilomètres au total, mais certaines ne possèdent qu’une partie de leur surface dans notre département, voire seulement quelques hectares pour certaines. C’est ce qui explique que même les espèces les plus communes ne sont jamais observées dans l’ensemble des 86