150 Ans De Sport À Montreux
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Exposition 2017 150 ans de sport à Montreux 1 Le sport à Montreux Au 15è siècle, le mot anglais sport a le sens de « divertissement ». Au 16è siècle, le pluriel sports s’applique à des « activités corporelles effectuées par plaisir, souvent dans un esprit de compétition ». Le terme sport est un concept relativement nouveau, datant du 19ème siècle. Jusque-là, seuls quelques riches oisifs ont du temps libre pour se distraire tandis que la majorité de la population s’échine au labeur. On parle plutôt de jeux ou de paris, sans règles formelles et se pratiquant au hasard des rencontres. Au tournant du 19ème siècle, la notion de loisir pointe le bout de son nez et génère l’apparition de certaines activités récréatives, d’abord au sein d’une classe aisée. Petit à petit, des groupes essentiellement masculins se rassemblent autour d’une activité commune et organisent des rencontres mieux définies. Le sport naît de cette mouvance. L’esprit de compétition qui anime ces rencontres va évoluer vers une quête de la performance : la mise en vedette de l’individu prendra peu à peu le pas sur le collectif. Le sport au féminin devra attendre l’entre-deux-guerres pour s’affirmer. Vers 1880, les activités sportives impliquent très peu les habitants de la région. En effet, l’exercice physique et sportif est encore le privilège d’une minorité nantie et il existe peu d’initiés en Suisse. Du temps et de l’argent sont nécessaires pour s’exercer au sport, activité réservée principalement aux classes aisées de la population ainsi qu’aux touristes. Plusieurs facteurs interdépendants contribuent à l’essor du sport à Montreux, dès la fin du 19ème siècle. En premier lieu, l’influence des étrangers – surtout des anglo-saxons – est indéniable. Les Britanniques sont parmi les premiers à s’adonner aux activités de loisirs. Ils recherchent donc ces mêmes passe-temps dans les stations de villégiature où ils importent leurs activités sportives (golf, tennis, aviron, tir, curling). Ils fondent parfois même des clubs, ou incitent certains hôteliers avisés à investir dans des installations sportives. Souvent, des résidents étrangers sont impliqués dans plusieurs clubs différents de la région (les frères White, le Comte Georges Dzierzbicki, Peter Hendrick van de Wall Repelaer). Outre les touristes, il y a également nombre d’étudiants étrangers qui fréquentent les instituts privés de la région. Ils initient leurs camarades à de nouveaux jeux, mettent sur pied des associations et organisent des compétitions. Face à cette demande étrangère toujours croissante, certains hôteliers grands entrepreneurs, à l’instar d’Ami Chessex, de la famille Dufour ou encore d’Alexandre Émery, relèvent le défi lancé par une clientèle exigeante et n’ont de cesse d’élargir l’offre récréative. Ils anticipent, cherchent la dernière innovation à la mode, mettent tout en œuvre pour capter et fidéliser leur public. Les Sociétés des Divertissements de Montreux et des environs de même que certaines sociétés immobilières, toutes gérées par des personnes influentes, jouent aussi un rôle financier important et promotionnel non négligeable. Ainsi, les villages des Avants et de Caux se positionnent parmi les stations d’hiver les plus réputées. Il faut maintenant compléter ce tableau avec l’engouement progressif des gens du cru, encouragés par les théories hygiénistes du 19ème siècle qui favorisent les pratiques sportives. Ainsi, même si la plupart des activités sportives sont importées ou initiées par des touristes étrangers, ce sont bel et bien les habitants de la région qui par la suite vont se les approprier, pour ensuite les développer selon leurs habitudes. C’est à ce moment que se fonderont beaucoup de clubs. Au début de son aventure sportive, Montreux se distingue plus particulièrement par la pratique des sports d’hiver, même si les sports d’été se sont largement développés au cours des 150 ans dernières années. Des hommes et des femmes ont porté haut les couleurs sportives de la région. Citons comme exemple Albert Roman Mayer (1890-1968), joaillier-horloger de la place très engagé dans les milieux sportifs : il est élu en 1946 comme représentant de la Suisse pour siéger au Comité International Olympique. 2 Gymnastique À l’origine de ce mot signifiant « qui concerne les exercices du corps », il y a gumnos, qui en grec veut dire « nu ». En effet, on avait coutume en Grèce de pratiquer nu l’exercice physique. 1867 Société Fédérale de gymnastique section Montreux (dès 1985, Fédération Suisse de gymnastique section Montreux) Depuis l’Antiquité, la gymnastique est intrinsèquement liée à l’éducation. C’est aussi une base fondamentale de la condition physique pour accomplir toute autre activité sportive. En Suisse, la gymnastique et le tir sont des occupations spécifiques qui relèvent depuis fort longtemps du domaine militaire. Les associations qui en découlent exacerbent l’élan patriotique de leurs membres et animent la vie locale. Très rapidement, la Confédération réalise que la préparation au service militaire passe par une bonne condition physique chez les jeunes garçons. C’est pourquoi, dans la Constitution fédérale de 1874, la gymnastique devient obligatoire pour les garçons dans les écoles primaires. Il faudra attendre les années 1920 pour qu’elle le devienne aussi pour les filles. Depuis le début du 19ème siècle, la gymnastique suscite un réel engouement populaire : les différentes fêtes de gymnastique – telle la Fête Fédérale – sont de véritables rassemblements nationaux. À ces aspects positifs va se conjuguer un véritable traumatisme national : aux Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck en 1964, pour la première et unique fois, la Suisse ne remporte aucune médaille ! Dès lors, les autorités politiques helvétiques entament une refonte complète de l’organisation des sports de masse et d’élite, y compris dans le domaine scolaire, où la gymnastique devient systématiquement obligatoire et se dégage définitivement de l’emprise militaire (en 1984). Dès les premières décennies de son existence, la gymnastique se déroule en extérieur, où sont installés quelques engins, ce qui rend délicats les exercices en période hivernale. Les écoles tardent à intégrer des salles de gymnastique dans leurs locaux. La construction du Nouveau Collège de Montreux en 1897 inclut une salle de gymnastique à l’arrière du bâtiment. Elle est certes encore rudimentaire mais montre une prise de conscience en faveur de la culture physique. La plupart des sports développés à Montreux à l’époque – dont certains par des étrangers – ont pour but commun d’attirer et de divertir le touriste. Ce n’est pas le cas de la gymnastique qui, bien avant toutes les autres activités, se met en place pour et grâce aux habitants de la région. C’est dans cette mouvance que la Société Fédérale de gymnastique section Montreux est fondée en 1867 au Café Lamy, dans le village de Vernex-Dessous. Les exercices se donnent alors en plein air sur un terrain situé à l’actuelle avenue des Alpes, au niveau de l’entrée arrière du Palace (qui n’existe pas encore). Le club met à disposition une barre fixe, des perches et des barres parallèles. En 1891, les gymnastes suisses-allemands se retirent pour créer leur propre club, Montreux-Helvétia, tandis que les gymnastes restants évoluent sous le nom de Montreux-Ancienne. Ce clivage perdure 29 ans avant que l’on revienne à la situation initiale. À l’instar de presque tous les sports, ce club s’adresse au départ à la gent masculine. Il faut attendre 1941 pour qu’une division féminine voie le jour. D’autres sections de gymnastique se multiplient dans la région : la section Clarens (1919), la section Chailly (1933) et la section Chernex (1937)… En 1981, la ville de Montreux est choisie pour commémorer le centenaire de la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG). 3 Le Mémorial Arthur Gander est organisé à sept reprises à Montreux entre 1985 et 1997. C’est l’occasion d’admirer quelques-uns des meilleurs gymnastes du monde. Pour mémoire : Arthur Gander, ancien président de la FIG, est le concepteur du système actuel d’évaluation des points en gymnastique. La FSG Montreux a été championne suisse de gymnastique au sol par section en 1987, et plusieurs fois championne vaudoise ou romande aux barres parallèles. Ce club est un des rares, en terre vaudoise, à former encore des gymnastes artistiques féminins et masculins. La gymnastique La gymnastique est un terme générique regroupant différentes disciplines sportives : gymnastique artistique, gymnastique aux agrès, gymnastique rythmique, gymnastique acrobatique, gymnastique aérobique, trampoline, fitness… Gymnastique artistique C’est une discipline athlétique consistant à enchaîner des mouvements acrobatiques sur des agrès. Les exigences demandées pour sa pratique sont très élevées. Les dames (GAF) travaillent quatre agrès : saut avec table de saut, barres asymétriques, sol et poutre. Les hommes (GAM) travaillent six agrès : saut avec table de saut, barre fixe, sol, anneaux fixes, barres parallèles et cheval d’arçon. La gymnastique artistique est une discipline olympique. Gymnastique aux agrès En Suisse, la gymnastique aux agrès se distingue de la gymnastique artistique. Elle est née en réaction aux exigences toujours plus élevées de la gymnastique artistique, exigences auxquelles un grand nombre de gymnastes ne voulaient plus s’astreindre. C’est donc une version populaire de la gymnastique artistique. Elle est actuellement une des disciplines les plus pratiquées en Suisse, car accessible à un plus grand nombre de gymnastes et non réservée à une élite sportive. Les dames travaillent quatre agrès : le saut mini trampoline, la barre fixe, les anneaux balançants et le sol. Les hommes travaillent cinq agrès : les barres parallèles, le saut mini trampoline, la barre fixe, les anneaux balançants et le sol. Lors des fêtes, des Championnats… de gymnastique régionaux et cantonaux ainsi que de la Fête fédérale de gymnastique, les gymnastes concourent en individuel, à deux (Elle et Lui) ou dans le cadre du concours de sociétés.