SUIVI DE LA REPRODUCTION DE LA LAMPROIE MARINE SUR L’INAM (BV ELLE MORBIHANNAIS) (2010)

Maître d’ouvrage :

Fédération du Pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique

Edition : novembre 2010

Etude réalisée avec

le concours financier de :

SUIVI DE LA REPRODUCTION DES LAMPROIES MARINES SUR L’INAM (BV DE L’ELLE MORBIHANNAIS) (2010)

Ce rapport effectue la synthèse d’une série de comptages de frayères de lamproies marines menée en 2010, dans le cadre des actions en faveur des poissons migrateurs du Contrat de Projet Etat-Région 2007-2013.

La réalisation de l'opération a été assurée par la Fédération du Morbihan pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. Le coût de l'étude s’est élevé à 4500 €, financé à : - 10% par le Conseil Régional de Bretagne - 20% par le Conseil Général du Morbihan - 50% par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne - 20% par les collectivités piscicoles (FDAPPMA 56 et FNPF).

La Fédération du Morbihan pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique tient à remercier l'ensemble des partenaires scientifiques, financiers et administratifs, pour leur contribution à la bonne réalisation de cette étude.

SUIVI DE LA REPRODUCTION DES LAMPROIES MARINES SUR L’INAM (BV DE L’ELLE MORBIHANNAIS) (2010)

Résumé :

La Lamproie marine est un migrateur qui remonte les cours d’eau pour se reproduire. Des comptages de frayères à Lamproie marine sont réalisés chaque année sur plusieurs bassins morbihannais (Oust-Vilaine par l’ONEMA, Scorff par l’INRA), mais le bassin de l’Ellé morbihannais ne faisait jusque là l’objet d’aucun suivi. En 2010, la reproduction a été suivie sur principal de l’Inam.

Au total, 54 frayères ont été comptabilisées, toutes situées dans le premier kilomètre qui va de la confluence avec l’Ellé à la Conserverie Morbihannaise. Il est probable que l’obstacle qui s’y trouve limite la remontée des géniteurs. Cette migration de reproduction est tardive sur l’Inam, les premières frayères ayant été observées à la fin du mois de juin. Les niveaux d’eau sont donc faibles pendant la remontée des géniteurs et doivent rendre d’autant plus problématique le franchissement de l’obstacle. La zone effectivement colonisée ne représente qu’une toute petite fraction du bassin de l’Inam (6% en ne considérant que le cours principal, 3% en prenant aussi les affluents) qui présente un fort potentiel pour la reproduction de la lamproie marine.

Mots-clés : Lamproie marine, bassin Ellé, comptage de frayères, libre-circulation

2 SUIVI DE LA REPRODUCTION DES LAMPROIES MARINES SUR L’INAM (BV DE L’ELLE MORBIHANNAIS) (2010)

SOMMAIRE

1. Introduction : objectif de l'étude ...... 4

2. Rappels sur la biologie et l’écologie de la Lamproie marine ...... 5 2.1 Cycle biologique ...... 5 2.2 Facteurs limitants ...... 5

3. Les différents suivis sur la lamproie marine dans le Morbihan ...... 7

4. Le contexte Inam ...... 8

5. Méthodologie du comptage des frayères ...... 9 5.1 Principe ...... 9 5.2 Stations prospectées ...... 9 5.3 Période de comptage ...... 11

6. Résultats ...... 12 6.1 Résultat total par station ...... 12 6.2 Evolution de la reproduction dans la saison ...... 12

7. Discussion et conclusion ...... 13

3 SUIVI DE LA REPRODUCTION DES LAMPROIES MARINES SUR L’INAM (BV DE L’ELLE MORBIHANNAIS) (2010)

1. Introduction : objectif de l'étude

La lamproie marine est l’espèce migratrice la moins connue au niveau national et international, sur un plan de biologie générale comme dans le domaine de la dynamique de population et de la prévision d’abondance. C’est pourtant un animal d’intérêt patrimonial, soumis à une exploitation conséquente en Loire et dans les fleuves du sud ouest (Gironde, Garonne, Dordogne), et parfois abondant à l’insu des gestionnaires et des acteurs locaux. Elle peut aussi servir de traceur à des programmes de restauration de la libre circulation piscicole grâce aux possibilités d’études qu’elle permet (comptage de frayères en été par eaux basses et claires). Le programme « milieux aquatiques et poissons migrateurs » du Contrat de Projet 2007-2013 prévoit la mise en place un observatoire sur les poissons migrateurs en Bretagne. Cela passe notamment par des suivis de la reproduction des lamproies marines pour améliorer la connaissance du stock en place. La reproduction de la lamproie marine fait l’objet de plusieurs suivis réalisés par différents opérateurs (ONEMA, INRA…) sur plusieurs bassins morbihannais (Scorff, Oust, côtiers…). Il n’existe pas à l’heure actuelle de réseau de suivi. Et certains bassins ne font l’objet d’aucun suivi, c’est le cas par exemple du bassin versant de l’Ellé. C’est pourquoi il a été proposé de suivre la reproduction de la lamproie marine sur ce bassin versant, dans un premier temps en explorant chaque année un sous-bassin, pour pouvoir dans un second temps, mettre en place un réseau de suivi régulier sur des stations de référence. Cette année, le sous-bassin versant retenu a été celui de l’Inam, affluent du cours principal de l’Ellé. L’objectif de cette étude est à la fois d’avoir un ordre de grandeur de l’importance de l’activité de frai de la lamproie marine sur le bassin de l’Inam, mais aussi de déterminer la limite amont de reproduction de cette espèce.

4 2. Rappels sur la biologie et l’écologie de la Lamproie marine

2.1 Cycle biologique (fig. 1)

La Lamproie marine est une espèce migratrice anadrome, c’est à dire que sa vie adulte s’effectue en mer alors que sa vie larvaire a lieu en eau douce. Entre décembre et juin, la lamproie remonte sur les cours d’eau pour se reproduire en mai-juin, préférentiellement sur des secteurs courants à granulométrie grossière. Mâles et femelles construisent alors un nid de galets et sable grossier dans lequel sont déposés les ovules. Après l’émergence, les larves, ou ammocètes, vivent enfouies dans les sédiments pendant une période de 4 à 5 ans, à l’issue de laquelle elles subissent une métamorphose qui les transforme en lamproies sub- adultes. Celles-ci dévalent les cours d’eau et entament une migration vers la mer. Après deux à trois années de croissance en mer, où les adultes parasitent par succion de nombreuses espèces de poissons, elles cessent de s’alimenter et remontent en eau douce. Les géniteurs meurent après la reproduction.

2.2 Facteurs limitants

* La libre-circulation : une condition essentielle En tant que poisson migrateur, la lamproie marine ne peut coloniser que les bassins accessibles aux géniteurs. La lamproie franchit les obstacles en se fixant à l’aide de sa ventouse.

* Qualité d’eau et du sédiment Les larves vivent enfouies dans le substrat, où elles se nourrissent de micro- organismes. C’est pourquoi elles sont très sensibles à la pollution concentrée dans les sédiments.

* Prélèvements par pêche Alors que dans d’autres grands bassins français (Gironde, Loire) les lamproies adultes sont exploitées par des pêcheurs professionnels maritimes, sur la Vilaine, elle semble faire essentiellement l’objet de captures accessoires de la pêche à la civelle en aval d’. Un pêcheur professionnel effectue toutefois quelques sorties dans l’estuaire en aval du barrage pour exploiter cette espèce. La lamproie marine n’est pas pêchée sur les autres bassins morbihannais.

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6 3. Les différents suivis sur la lamproie marine dans le Morbihan

Plusieurs cours d'eau morbihannais font l'objet de suivi de la reproduction de la lamproie marine : - Le bassin Oust-Vilaine : l’Arz, la Claie, le Trévelo, le cours principal de l’Oust ainsi que quelques uns de ses petits affluents sont suivis depuis 1997 par le service départemental de l’ONEMA. Ce suivi a un double objectif : fournir des données sur la fluctuation des effectifs reproducteurs de lamproies marines, mais aussi étudier l’impact des obstacles à la libre circulation sur la répartition des géniteurs. Les résultats observés sur ces cours d’eau sont extrêmement fluctuants d’une année à l’autre : entre 81 en 2005 et 1314 en 2000, avec une moyenne autour des 550 frayères. Les bassins de production principaux sont l’Arz (jusqu’au moulin de Bragoux), le Trévelo (principalement le ruisseau du Moulin de Pesle) et la Claie (jusqu’au moulin de la Béraudaie, infranchissable sauf conditions exceptionnelles).

- Le Scorff : le suivi est réalisé par l'INRA sur la partie aval et médiane du cours principal du Scorff depuis 1994. Ce suivi a pour principal objectif la localisation et la quantification de la reproduction des lamproies sur le Scorff ; des suivis d’ammocètes (juvéniles de lamproie marines à l'état larvaire) y ont également été réalisés. Les résultats sont très fluctuants également sur le Scorff : entre 20 (1996) et 474 frayères comptabilisées (2009). Les frayères sont observées sur toute la zone d’étude, soit entre le moulin des Princes et celui du Herveno.

- Certains petits bassins versants côtiers font également l’objet d’observation par le service départemental de l’ONEMA, pour y repérer des frayères à lamproie marine. C’est dans ce cadre que des frayères ont été observées sur la Marle, au pied des remparts de .

Nota : l'Isole, situé dans le Finistère mais appartenant au bassin versant de l’Ellé, a fait aussi l'objet d'une étude sur les lamproies marines par la BMI (Brigade Mobile d'Intervention) dans le cadre d'une action en justice contre une entreprise de papeterie dont l'activité était vecteur de perturbation dans la libre circulation des lamproies (barrage). L'objectif était d’étudier l’impact de l’ouvrage pour proposer son aménagement.

7 4. Le contexte Inam

L'Inam est le plus important affluent de l'Ellé; il prend sa source sur la commune de et traverse les territoires des communes de Guiscriff, Lanvénégen et le Faouët au nord-ouest du département du Morbihan. L'Inam reçoit les eaux de plusieurs affluents comme le ruisseau du Moulin du Duc, le ruisseau du Moulin Coz ou encore du Moulin du Pré. C'est un cours d'eau relativement court puisqu'il s'étend seulement sur une trentaine de kilomètres entre sa source et sa confluence avec l'Ellé. L'Inam est un cours d’eau de première catégorie, avec une bonne population de truites et ses espèces d’accompagnement (chabot, vairon, loche, lamproie de planer). L'Inam est également fréquentée par des grands migrateurs comme le saumon (qui remonte jusqu’à Gourin), l’anguille et la lamproie marine. Les caractéristiques physiques propres à ce cours d'eau (bonne diversité d’habitats, granulométrie grossière,...) le rendent favorables à la reproduction des lamproies marines sur de très nombreuses zones réparties sur la totalité de son cours. D’après la cartographie des habitats piscicoles réalisée en 2000 par la fédération (FDPPMA56, mars 2001), le cours principal de l’Inam comprend 80941 m2 d’équivalent radiers rapides (somme des surfaces des radiers, des rapides et 1/5 des plats), qui correspondent également aux zones favorables à la reproduction de la lamproie marine. Si on y inclut les affluents de l’Inam (ruisseau du Moulin du Duc, ruisseau du Moulin Coz, ruisseau du moulin des prés, etc.), le potentiel total atteint 158776 m2 de surface favorable. L’Inam ne présente pas d’obstacle majeur à la circulation des poissons migrateurs en période de hautes eaux. Cependant, certains obstacles, facilement franchissables dans ces conditions, peuvent devenir plus difficiles à franchir quand les niveaux sont plus bas. C’est le cas du déversoir de l’ouvrage de la Conserverie Morbihannaise sur lequel la faiblesse de la lame d’eau déversante en été pourrait s’avérer pénalisante pour la circulation des lamproies marines.

8 5. Méthodologie du comptage des frayères

5.1 Principe

De grande taille, les nids de lamproies marines sont facilement visibles et permettent un comptage précis (photos en annexe) et donc un suivi de la reproduction, en terme quantitatif, mais aussi géographique (limite amont de remontée des géniteurs). La mise en place de la méthodologie s'est faite avec l'appui de la brigade départementale de l'ONEMA. Sur l’Inam, il a été retenu d’effectuer le comptage des frayères de lamproies marines tout au long de la période de reproduction et pas seulement à la fin de celle-ci, afin de préciser les dates de début et de fin de l’activité de frai, et d'intégrer ses fluctuations d'intensité dans le temps. La prospection n’a pas pu se réaliser sur la totalité du cours de l’Inam, du fait de sa longueur et de la multitude de zones favorables. Il a donc été décidé de retenir 8 stations favorables à la reproduction de la lamproie réparties entre la confluence avec l’Ellé et Gourin (ce qui correspond à la zone fréquentée par le saumon). Les stations retenues sont des radiers ou des plats courants présentant un substrat favorable dont la longueur varie entre 100m et 200m. La prospection se fait à partir des berges ou directement dans l'eau en fonction de l’accessibilité des zones.

5.2 Stations prospectées

Les 8 stations étudiées sont les suivantes (fig. 2) : - Station 1 (Le Faouët, Lanvénégen) : 200m en amont de la confluence avec l'Ellé. Alternance de radiers et plats courants sur environ 180m pour une largeur moyenne de 12m, substrat grossier (cailloux et graviers), ombrage faible. - Station 2 (Le Faouët, Lanvénégen) : station située 200 m en amont de la précédente, juste en aval de la Conserverie Morbihannaise. Radiers et plats courants sur 280 m pour une largeur moyenne de 11m, substrat grossier (cailloux), ombrage moyen. - Station 3 (Le Faouët, Lanvénégen) : lieu dit « Leonas », environ 2 km en amont de la Conserverie, juste en aval de la confluence avec le ruisseau du moulin

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10 du Rest. Radiers et plats courants sur environ 200m pour une largeur de 10 m, substrat grossier (cailloux, blocs) alternant avec un substrat plus fin (sable). - Station 4 (Le Faouët, Lanvénégen) : juste en aval du moulin du Mur (accès par le lieu-dit « Quillou »). Radier d'environ 50m pour une largeur de 9m, substrat dominant en cailloux, sable grossier en accessoire. Ombrage assez fort. - Station 5 (Le Faouët, Guiscriff) : lieu-dit « Rozanvé », radier d'environ 150m pour une largeur moyenne de 10 m, avec un substrat constitué de graviers et cailloux. Ombrage moyen. - Station 6 (Le Faouët, Guiscriff) : lieu dit « Pont-Priant », en aval du pont au niveau de la confluence du ruisseau du Moulin Coz. Radier d'environ 100m pour une largeur de 10m, présente une granulométrie de cailloux et graviers. - Station 7 : (, Guiscriff) : en aval du Pont Jean, au moulin de Kervélaouen. Radier d'environ 200m, courant moyen avec un substrat plutôt grossier - Station 8 (Gourin, Guiscriff) : lieu dit « Menguionnet », la largeur du cours d'eau est plus faible (environ 5m). Radier d'environ 100m, substrat grossier. Nota : une station était prévue plus en amont sur Gourin, elle a été supprimée au vu des résultats des stations plus en aval.

5.3 Période de comptage

Les prospections se sont déroulées pendant toute la période de reproduction. Sur les bassins morbihannais situés plus à l’Est, la reproduction se déroule principalement entre fin mai et la mi-juin et les comptages finaux sont réalisés par l’ONEMA fin juin. Sur le bassin de l’Ellé, les observations disponibles faisaient état d’une reproduction plus tardive, entre fin juin et juillet. La prospection a donc commencé le 21 juin pour se terminer le 10 août 2010. Il était prévu que chaque station soit prospectée une fois par semaine. Au vu des résultats des stations aval, seules les 5 premières stations (hormis la 2ème) ont été prospectées chaque semaine, soit 8 fois. La station 6 a été prospectée 5 fois et les stations 7 et 8 l’ont été 2 fois. A noter que la 2ème station, très proche géographiquement de la station 1 n’a été prospectée qu’en fin de période de prospection, soit le 10 août, uniquement dans le but de connaître le nombre total de frayères. Les conditions d’observation des frayères étaient très bonnes avec de faibles niveaux d’eau et une eau claire.

11 6. Résultats

6.1 Résultat total par station

Le tableau ci-dessous présente le nombre final de frayères comptées sur chacune des stations prospectées :

Station Nombre total de frayères 1 26 2 28 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0 Tab. 1 : Nombre total de frayères comptabilisées par station

On peut remarquer que les seules stations sur lesquelles on a pu observer une activité de frai de la lamproie marine sont les deux stations les plus proches de l’Ellé, toutes les deux situées en aval de la Conserverie Morbihannaise. On n’a observé aucune frayère à lamproie marine sur les stations situées en amont. Le nombre total de frayères en aval de cet obstacle est relativement important : à la fin de la période de reproduction, on avait pu comptabiliser 54 frayères en additionnant les résultats des deux radiers prospectés.

6.2 Evolution de la reproduction dans la saison

Le graphique ci-dessous présente l’évolution du nombre de frayères nouvelles dénombrées sur la station 1 au cours de la période de prospection (les résultats ne sont présentés que pour cette station, car sur la station 2, il n’a été réalisé qu’un dénombrement final, et sur les autres stations, aucune frayère n’a été observée).

12 14 13 12

10

8 7 6

4 4

2 2

0 0 0 0 0

26/06/2010 01/07/2010 06/07/2010 11/07/2010 16/07/2010 21/07/2010 26/07/2010 31/07/2010 05/08/2010 10/08/2010 21/06/2010 Fig. 3 Evolution du nombre de nouvelles frayères comptées par semaine sur la station 1

L'apparition des premiers géniteurs a été assez tardive. En effet, les premières lamproies ont commencé à frayer entre le 22 et le 29 juin (aucune frayère observée le 21 juin). Le 29 juin correspond aux premières observations et de nouvelles frayères ont été dénombrées chaque semaine jusqu'au 20 juillet. La période de reproduction s'est donc étalée sur à peine un mois. Le pic de reproduction à été observé autour du 13 juillet avec 13 nouveaux nids sur la station n°1. Par la suite, l'activité a fortement diminué puisque la semaine suivante, seulement 4 nouvelles frayères ont être comptabilisées sur cette même station.

7. Discussion et conclusion

Contrairement à ce que l’on pouvait supposer, la lamproie marine ne colonise que très peu le bassin de l’Inam, malgré son fort potentiel en sites favorables à la reproduction. La zone colonisée par les géniteurs ne comporte strictement que les deux radiers situés en aval de la Conserverie Morbihannaise. Cela ne représente qu’environ 5200 m2 de cours d’eau, sur un potentiel total de près de 81000 m2 de zones favorables sur le cours principal de l’Inam, soit 6% du

13 potentiel seulement. Si l’on y rajoute les zones favorables des affluents de l’Inam, soit une surface de près de 160000 m2, la zone colonisée ne correspond qu’à 3% du potentiel. On peut supposer que l’obstacle de la Conserverie Morbihannaise constitue un obstacle infranchissable et limite donc de façon drastique la distribution des géniteurs de lamproie marine sur le bassin de l’Inam. En effet, les lamproies marines remontent tardivement sur ce bassin, du fait de la fraicheur de l’eau, la reproduction ne se déclenchant qu’à partir de 15°C. Elles doivent donc franchir les ouvrages fin juin, début juillet, soit à une période de basses eaux. L’obstacle de la conserverie Morbihannaise, qui ne semble pas poser de problèmes particuliers aux saumons (migrations hivernales en hautes eaux) devient sans doute beaucoup plus problématique en basses eaux. Sur le plan quantitatif, on ne dispose pas encore de données sur le bassin de l’Ellé pour pouvoir comparer le nombre de frayères sur l’Inam avec celui des autres cours d’eau colonisés sur le secteur. D’après les données fournies par le service départemental de l’ONEMA concernant le suivi des frayères de lamproies marines en 2010 sur le bassin Oust-Vilaine, cette année est une année moyenne avec près de 600 frayères comptabilisées (Arz, Claie, Trévelo, Oust et affluents). La cinquantaine de frayères de lamproies marines observées sur l’Inam devrait donc elle aussi correspondre à une situation moyenne. Ces données ne sont encore que très partielles : d’autres comptages sont nécessaires sur le reste du bassin de l’Ellé pour préciser les limites de colonisation et estimer la quantité de géniteurs remontant sur ce bassin. En 2011, un comptage est prévu sur le cours principal de l’Ellé, et en 2012 sur l’Aër et autres petits affluents. Une fois cet état des lieux de l’ensemble du bassin réalisé, il est prévu de mettre en place un réseau de stations de référence afin de suivre l’évolution interannuelle de la reproduction de la lamproie marine.

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ANNEXES

15 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Boussion D., 2010. Comptage de frayères de lamproies marines –bassin Oust Vilaine (Morbihan).année 2009. ONEMA SD Morbihan, 23 p. Boussion D., 2001. Migrateurs en Vilaine - 2001., CSP, brigade du Morbihan, 16 p. Boussion D., 2000. Migrateurs en Vilaine - 2000., CSP, brigade du Morbihan, 14 p. Boussion D., 1997. Observation des poissons migrateurs potamotoques, Vilaine, 1997, CSP, brigade du Morbihan, 6 p. Boussion D., Briand C., 1997. Suivi des migrations de poissons sur la Vilaine. Bilan de la première année de fonctionnement des passes à poissons du barrage d’Arzal, IAV, 49 p. + annexes

FDAPPMA Morbihan, 2007. Cartographie des frayères de lamproies marines sur le bassin Oust-Vilaine en 2007, 13 p. FDAPPMA Morbihan, 2001. Description des habitats piscicoles et estimation du potentiel de production en saumons sur le bassin de l’Ellé Morbihannais (2000), 27 p.

+ annexes FDAPPMA Morbihan, 2000. Cartographie des frayères de lamproies marines sur le bassin Oust-Vilaine – Synthèse des comptages 1997-1999 – Résultats 2000, 23 p. Lasne E. Sabatié R., 2010. Caractérisation de la population de géniteurs de Lamproie marine du Scorff de 1994 à 2009 - INRA

16 D. Boussion, CSP D. Boussion,

FDPPMA56

Les frayères de lamproies marines, de grande taille, sont facilement dénombrables (ci-dessus sur l’Inam en aval de la conserverie). Les lamproies marines n’ont pas de mâchoires mais une bouche ronde (ci- dessous) en disque buccal garni de dents servant à la fixation sur les poissons hôtes parasités

FDPPMA56

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