Où construire le lycée ?

Entre le maire de et quatre de ses adjoints, rien ne va plus. Le village devant accueillir le futur lycée ne fait pas l’unanimité.

Le torchon brûle entre le maire de Beni Amrane et quatre de ses adjoints qui contestent le choix, qualifié d’unilatéral, pour lequel a opté l’exécutif de l’APC à majorité FFS au sujet de l’implantation d’un lycée sur le territoire de la commune. Les contestataires reprochent au maire d’avoir imposé le choix de son village natal (Beni Khlifa), situé non loin du centre-ville, au détriment de , qui, selon eux, est plus apte à recevoir ce projet en raison, disent-ils, de l’existence de deux lycées au centre-ville alors que les nombreux villages entourant la localité de Souiga ont grandement besoin de cette structure scolaire. “Plus de douze mille habitants relevant des localités de Toulmout, Tallilkt, Ti Si Ali, Heddada, Debagha, , Lazla, Ghazibaouène, Ouled Si Rabah…, des villages très éloignés du chef-lieu, vont être doublement pénalisés à cause de l’entêtement du maire qui s’obstine à construire un troisième lycée au chef-lieu alors que les dernières intempéries ont démontré l’urgence de désenclaver les régions montagneuses et rurales par l’installation de structures scolaires et autres”, expliquent des élus dans une lettre adressée au wali de Boumerdès. Aussi, avertissent-ils, ils n’ont jamais abordé ce sujet en séance plénière de l’assemblée et rejettent, disent-ils, tout document contrefait ou falsifié. Les associations de quartier ont également réagi en demandant au maire de réviser sa décision. “Ce projet pourrait constituer un déclic pour une véritable dynamique de développement de notre région, ce qui concrétisera sur le terrain la politique nationale de désenclavement des zones rurales”, lit- on dans la lettre adressée par l’association Afaq au maire de Beni Amrane. Contacté par nos soins, le maire de Beni Amrane explique cette décision par les difficultés rencontrées par sa municipalité en vue d’acquérir des terrains destinés aux structures socio-économiques susceptibles d’être implantées à Souiga, où la plupart des espaces appartiennent à des privés. “Ces derniers hésitent toujours à mettre à la disposition de l’APC des parcelles, contrairement à Beni Khlifa, où c’est un citoyen qui a fait don à la commune d’un terrain de 1 500 m2 pour la construction de ce lycée dont le financement provient d’un don japonais”, affirme le maire. Il ajoute avoir rencontré, l’année dernière dans la même localité, d’énormes difficultés pour réaliser une aire de jeu faute de terrains domaniaux. L’on s’interroge, toutefois, pourquoi l’APC ne met pas en exécution les dispositions réglementaires, prévues par les lois, relatives au transfert de propriété pour utilité publique, afin d’assurer une meilleure répartition de ses richesses économiques, mais aussi pour ne pas pénaliser des citoyens dont le seul tort est d’habiter des localités éloignées où des bienfaiteurs semblent inattentifs aux “quêtes” de l’APC.

M. T.