SUPPLÉMENT À PASSION, MAGAZINE DE L’INFORMATION MUNICIPALE N°140 - DÉCEMBRE 2003

LES 11 QUARTIERS NANTAIS HISTOIRES DE QUARTIERS QuinzeQuinze pagespages Les Ateliers et chantiers d’actualitéd’actualité sursur votrevotre de Bretagne lieulieu dede vievie et la Prairie-au-duc SOMMAIRE

L’ENQUÊTE 4> 9 CE MOIS-CI

“On constate beaucoup d’isolement géographique et familial. Les gens viennent en consultation parler de leur enfant, se mettre au clair”, note Odile Berry, directrice de l’École des Parents. Points écoute, groupes de parole, permanences d’accueil... les parents se questionnent, se réunissent, cherchent “C’est vrai que l’éducation évolue, poursuivent conseil ou réconfort. Rythmes de sommeil du nourrisson, Ghislaine, Sylvie, Monique et Corinne, mères comportements à risque des adolescents, drames familiaux d’adolescents aux Dervallières. Il y a plus de dialogue, liés à la séparation, les sujets ne manquent pas, les réponses non plus. Enquête. plus d’écoute mais toujours autant de questions”, expliquent-elles. À Nantes, les parents se questionnent, LES 11 QUARTIERS se réunissent, cherchent conseil ou réconfort. Enquête. 10 Centre-Ville C’est la doyenne des friteries À la Bottière, les enfants des écoles et centres 12 Île de Nantes socioculturels préparent la parade de Noël qui aura lieu Avec Handisport Nantes, le dépassement de soi le 17 décembre dans les rues du quartier. 13 Dervallières / Zola Radio Ouba, bonjour ! À Toutes-Aides, la place Victor-Basch va être entièrement 14 Bellevue / Chantenay remodelée pour offrir un espace plus esthétique et plus Jo Lesquère a l’Hermine dans le cœur fonctionnel. Aux Dervallières, à l’école maternelle 16 Nantes Nord Dervallières-Chézine, Radio Ouba donne des nouvelles Regards sur l’Algérie à la médiathèque nord du lapin Citronnelle ! Ce ne sont que des exemples de 17 Breil / Barberie l’actualité que vous retrouverez sur quinze pages dans Faites une pause sportive ! ce numéro de Nantes au quotidien. 18 Hauts-Pavés / Saint-Félix Chorale Sym’pa pousse la chansonnette 20 Doulon/Bottière Enfin, dans les histoires de quartiers, nous vous Étoiles filantes, cadeaux et guirlandes géantes invitons à découvrir celle des Ateliers et chantiers de 21 Nantes Erdre Bretagne (ACB) et de la Prairie-au-duc, témoin de Au café, citoyens ! l’extraordinaire boom industriel nantais du 19e siècle. 22 Malakoff/Saint Donatien Victor-Basch, “la place du village” 24 Nantes Sud Les femmes du Bol d’Air s’amusent entre amies NANTES AU QUOTIDIEN HISTOIRES DE QUARTIERS Quand 7 000 ouvriers travaillaient aux Chantiers... Une grande maison (industrielle) sur la Prairie (au duc)

Nantes au quotidien, supplément à Nantes Passion Directeur de la publication : Jean-Marc Ayrault 26 > 31 Co-directeur de la publication : Mathieu Baradeau Rédacteur en chef : Philippe Bouglé Responsable Nantes au Quotidien : Isabelle Robin Photos : Stéphan Ménoret, Régis Routier, Patrick Garçon Ont collaboré à ce numéro : Franck Barrau, Jacques Chanéac, Laurence Couvrant, Nantes au quotidien Nantes Armelle de Valon, Rodolphe Delaroque, Laure Naimski, Pascale Wester. [Décembre 2003] 3 L’ENQUÊTE

Points écoute, groupes de parole, permanences d’accueil, forums, points rencontre... les parents se questionnent, se réunissent, cherchent conseil ou réconfort. Rythmes de sommeil du nourrisson, comportements à risque des adolescents, conflits entre frères et sœurs, drames familiaux liés à la séparation, problèmes d’autorité, les sujets ne manquent pas, les réponses non plus. Démonstration par l’exemple, autour de quelques Le métiermétier associations nantaises.

“ e jeu fait penser à l’enfant. Il est pe de quartier nous a sollicités pour orga- échange qui en appelle d’autres, déjà pro- essentiel à son développement. niser des ateliers de parole” explique grammés. La prochaine fois, on parlera Dans notre société fondée sur la Thierry Valour, le président de l’associa- relations entre frères et sœurs. rentabilité, le jeu symbolique, tion. Les Barbie sont-elles nocives ? Où d’imitation, est extrêmement sont les cabanes en forêt de notre enfance ? Jouer pour dédramatiser. Le jeu, c’est importantL pour relâcher les tensions, se Ne donne-t-on pas trop de jouets à Noël ? aussi un moyen de réfléchir, de manière reconstruire, grandir...” Autour de la table, Les questions fusent, le débat s’anime. Les détendue, à des questions tout à fait une vingtaine de personnes. Parents, professionnels présents apportent leur sérieuses. C’est l’option prise par le grands-parents, éducateurs de jeunes expérience. “L’enfant, souvent, ne joue réseau inter-quartier Bellevue-Dervallières enfants, ludothécaire ou psychologue, ils pas le même jeu que l’adulte, il invente ses (auquel s’ajoute depuis le quartier Breil). sont venus à l’invitation de l’association propres règles. Peu importe. Il faut absolu- “On s’est demandé ce que l’on pouvait Jemp (Jardin d’enfants-maison de parents, ment lui laisser l’espace et le temps pour faire autour de l’éducation. Le jeu est un quartier Nantes sud), pour un premier ate- jouer, à sa manière.” Face à cette grand- prétexte pour échanger des pratiques, lier de parole sur le thème du jeu et de mère allergique aux poupées Barbie, la partager des expériences...” commente l’enfant. “Nous sommes un groupe de ludothécaire répond : “Barbie représente Fatiha Yahiaoui, adulte-relais, salariée de parents et de psychologues désireux de un modèle féminin qui peut déplaire aux l’association d’insertion Arlène et chargée travailler autour du bien-être de l’enfant, adultes, au regard de leurs propres cri- d’animer le réseau, depuis septembre de 0 à 6 ans. Notre projet fondateur est tères. L’enfant s’en fiche, il laisse aller son 2001. C’est la commission “être parents d’ouvrir un jardin d’enfants associé à une imagination...” Au total, la discussion aura aujourd’hui”, composée d’habitants des maison de parents mais c’est une entrepri- réuni vingt-six personnes du quartier pen- quartiers, d’acteurs associatifs, d’adhé-

Nantes au quotidien se de longue haleine. En attendant, l’équi- dant quelques heures, le temps d’un rents d’associations, qui a imaginé et

4 [Décembre 2003] ▼ Thierry Valour, président de l’association Jemp (Jardin d’enfants-maison de parents) “Notre projet fondateur est d’ouvrir un jardin d’enfants associé à une maison de parents mais c’est une entreprise de longue haleine. En attendant, l’équipe de quartier nous a sollicités pour organiser des ateliers de parole.”

▼ Nathalie Auditeau, présidente de l’Amicale Laïque Villa Maria “Les parents ont souvent des compétences, des talents particuliers. On les partage avec les enfants, c’est plus enrichissant et plus sympa que de se retrouver seul le mercredi avec eux.” de parents

conçu “Parents en jeu”, avec une profes- riers (quartier Bellevue), ce jeudi matin, gens. Pour moi, il ne faut jamais déses- sionnelle pour lui donner forme. Violence, on sert le petit-déjeuner, comme tous les pérer...” poursuit Anne. Tous les lundi et cohérence, respect, communication et quinze jours. L’occasion de discuter jeudi après-midi, elle se rend à l’Oasis autorité sont abordés à travers des exer- entre riverains. Anne habite le quartier (lieu d’accueil municipal parents-enfants cices ludiques, sous forme de remue- depuis onze ans. Mère de trois enfants (2, à Bellevue) avec sa petite Julie. On s’y méninges, mots tabous, devinettes, vrai 8 et 10 ans), elle profite d’un congé paren- rencontre entre mamans avec des profes- ou faux... L’animateur propose les thèmes tal. Récemment, elle a participé à la soi- sionnels de la petite enfance. “Les sujets et les équipes s’expriment ; “Il y a aussi rée théâtre organisée par le groupe sont variés. Julie s’était mise à mordre, des questions sur la diversité culturelle, parentalité de la régie de quartier. “Les j’en ai parlé. On échange des tuyaux, des par exemple le droit d’aînesse au Sénégal, comédiens jouent la scène, ensuite on la expériences, des conseils pratiques.” qui permettent de discuter sur les pra- joue nous-même. Je me suis mise dans la tiques éducatives étrangères et leurs tra- peau d’un père face à un ado. Des jeunes Traduire en mots son vécu de parent. ductions dans les quartiers.” deux cent ont poussé la porte. Dans un premier Ghislaine, Sylvie, Monique, Corinne ont en cinquante exemplaires du jeu (la moitié du temps, ils ont eu peur et puis sont reve- commun d’élever seules leurs enfants. stock) circulent partout en . Établis- nus et même montés sur scène.” Aidées par des associations du quartier sements scolaires, centres sociaux, asso- Première d’une série de quatre, cette soi- Dervallières, elles ont voulu mettre en ciations diverses l’utilisent avec, en prime, rée d’improvisation doit permettre de mots leur vécu de parents d’adolescents. pour les structures nantaises, la possibili- recueillir de la matière pour un spectacle La télé, amie ou ennemie ? l’argent de té de faire venir un animateur de l’associa- autour de la parentalité. “Cette scène, je poche, la violence. “Nous avons aussi tion Arlène pour mener la partie. l’ai vécue pleinement. Le mot parent notre bout d’expertise, notre propre pro-

À la Maison des habitants, place des Lau- évoque des choses différentes selon les pos. Pourquoi ces sujets-là ? On n’entend } Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 5 L’ENQUÊTE

Anne Valguisti, mère de trois enfants “Le mot parent évoque des choses différentes selon les gens. Pour moi, il ne faut jamais désespérer...”

} que ça !” explique Ghislaine, mère de Presqu’île, les deux structures qui ont quatre enfants, âgés de 3 à 21 ans. accompagné le projet dans le quartier. Monique, adulte-relais chargée de la liai- son école-famille-collège sur le quartier Parents animateurs pour mercredis sait, elle aussi, de quoi elle parle : “j’ai en famille. Faire des crêpes ou du roller, sept enfants, de 13 à 28 ans. L’éducation construire des jeux de société ou peindre à évolue. Il y a plus de dialogue, plus d’écou- la brosse à dents, avec son papa ou sa te mais toujours autant de questions. En maman, c’est l’idée des rendez-vous du tant que parent, ça n’est pas parce qu’on mercredi, proposés par l’amicale laïque est seul qu’on est démissionnaire.” Après Villa Maria (quartier Hauts-Pavés/Saint- dix-huit mois de travail d’équipe, de Félix). “Les parents ont souvent des compé- réunions, de discussions et de recherche tences, des talents particuliers. On les par- d’informations, leur plaquette sur “les tage avec les enfants, c’est plus relations parents-ados” s’apprête à partir enrichissant et plus sympa que de se chez l’imprimeur. “L’adolescence est une retrouver seul le mercredi avec eux. Surtout période de turbulence. Dans notre pla- quand on n’est pas d’ici...” Nathalie Audi- quette, on répond à des questions teau a repris la présidence de l’amicale. En concrètes. C’est ce qu’on entend à l’école, congé parental, elle a un peu de temps pour au collège. Par exemple, on sait que, dans Sophie Marinopoulos, se consacrer à cette nouvelle activité, qui a le quartier, les parents ne peuvent pas démarré en octobre. “Un groupe de parents donner beaucoup d’argent de poche. Alors directrice de l’association a proposé, ça a tout de suite accroché. Les on en parle.” Un premier tirage de six- “Les pâtes au beurre” enfants jeunes ont souvent du mal à suivre cents exemplaires sera distribué dans les une activité sur toute l’année. Là, ça change collèges, maisons de quartier, centres “La cuisine est une pièce tous les mercredis...” Depuis, Aymerik, 6 sociaux et écoles primaires. “On espère ans, ne veut rater aucune séance. “Il a ensuite générer des temps d’échange familière. On s’y sent même été très déçu quand on a fait une sor- entre les parents. C’est un véritable projet tie à la place...” Ça se passe donc le mer- d’éducation populaire, mené par les mères bien. On vient s’y credi après-midi, chacun amène son maté- de famille, de A à Z. D’ailleurs, ce sont restaurer, au sens propre riel et la séance est animée par un parent. elles qui vont aller chez l’imprimeur...” “Ça génère des contacts avec les parents commente Jean-François Tallio, respon- comme au figuré.” d’élèves, les gens sont très contents, en

Nantes au quotidien sable CSF et président de l’association La général ils restent l’après-midi avec leurs

6 [Décembre 2003] Odile Berry, (directrice) et l’équipe de l’École des parents “On constate beaucoup d’isolement géographique et familial. Les gens viennent en consultation parler de leur enfant, se mettre au clair. Il y a de plus en plus d’hommes qui se mobilisent sur ces questions.”

enfants. On a même un ado qui va animer de parent. C’est comme une pause dans un un tournoi de cartes Harry Potter !” quotidien troublé.” Petits tracas du som- S’organiser et se prendre en charge, échan- meil ou tentatives de suicide des adoles- ger et débattre, les parents savent faire. cents, la palette est large. “Mais les Mais parfois, il est des moments où une parents savent bien que ça n’est pas un écoute attentive est la bienvenue. lieu de consultation. Même si les per- sonnes qui les accueillent sont des profes- Parent, un métier à risques. “La cuisi- sionnels aguerris. On répond aussi à la ne est une pièce familière. On s’y sent bien. surcharge des cabinets privés. Souvent, On vient s’y restaurer, au sens propre les gens en situation de crise attendent comme au figuré.” Depuis trois ans, l’asso- trop. En venant ici, ils commencent ciation “Les pâtes au beurre”, animée par presque à se soigner.” Autres axes de tra- des psychologues expérimentés, rencontre vail : les conférences et la recherche sur les familles en difficulté, sans rendez-vous différents thèmes liés à la santé psychique. mais autour d’une table de cuisine. Aujourd’hui, la cuisine des “pâtes au beur- “On est partis de travaux existants aux re” est un peu étroite, face au succès ren- États-Unis, qui posent comme principe de contré par cette formule... mettre la psychanalyse au service du Fatiha Yahiaoui, adulte- Laurence Alberteau est psychologue. Tous social. On écoute la personne en tant que relais, du réseau interquar- les vendredis, elle assure une permanen- sujet, avec ce qu’elle dit et tout l’irration- ce téléphonique à l’École des parents. nel contenu dans ce qu’elle ne dit pas, ses tiers Bellevue-Dervallières Échantillon : “Aujourd’hui, j’ai eu un père gestes etc. Il faut croire à l’inconscient dont le fils de 16 ans est confié à la garde quand on vient ici !” explique Sophie Mari- “On s’est demandé ce que de sa mère. Il est sous l’autorité du juge nopoulos, directrice de l’association. Le l’on pouvait faire autour de pour enfants, suite à un cambriolage. Ce mercredi, sur trois tranches horaires au père se demande comment rediscuter de cours de la journée et le soir, on vient seul, l’éducation. Le jeu est un tout ça. On lui conseille de rechercher les en couple et même en famille, exposer ses raisons d’un tel comportement, d’attendre angoisses de parent, de grand-parent ou prétexte pour échanger l’audience, de demander un suivi éduca- de tout jeune adulte. Avec un paquet de tif...” Autre coup de fil, autre situation : café, des biscuits ou du poisson. “La des pratiques, partager “une maman de deux enfants (3 ans 1/2 et contribution est symbolique mais impor- 6 mois). Son petit garçon se montre très des expériences...” } tante. On peut aussi partager sa condition agressif à son égard. Comment faire face ? au quotidien Nantes

[Décembre 2003] 7 L’ENQUÊTE

Au Point-Rencontre 44 de l’UDAF, “Ici, les parents et les enfants sont accueillis, entourés. On a vu bien des situations bloquées se dénouer au fil des séances.”

les psychologues de permanence ont ➜ Repères répondu à sept cent trente appels. Un nombre qui augmente chaque année. “En ● Association Jemp ● Association “Les pâtes au beurre” décembre, on ouvre une nouvelle perma- (Jardin d’enfants-maison 02 40 16 06 52 nence le mercredi après-midi. Sur une de parents) [email protected] plage horaire, on arrive à répondre à une 02 40 89 22 41 ou 06 87 14 22 06 dizaine d’appels. Il faut prendre le temps ● Contact rendez-vous du mercredi - de discuter, d’apaiser. Le fait de parler [email protected] amicale laïque Villa Maria permet de prendre du recul. Il y a parfois ● Contact jeu sur la parentalité 02 40 14 31 83 une grande détresse au bout du fil”, Association Arlène : 02 40 46 18 85 [email protected] explique Odile Berry, directrice de l’asso- ciation. “On constate beaucoup d’isole- [email protected] ● École des parents et des ment géographique et familial. Les gens ● Contact groupe parentalité - éducateurs de Loire-Atlantique viennent en consultation parler de leur enfant, se mettre au clair. Il y a de plus en équipe de quartier Bellevue 02 40 35 47 73 plus d’hommes qui se mobilisent sur ces 02 40 95 28 77 ● Point rencontre 44 UDAF questions.” En parallèle, l’espace écoute [email protected] Permanence téléphonique jeunes a reçu, de manière anonyme et gra- tuite cinq cents jeunes de 12 à 25 ans. ● Contact plaquette relations au 02 51 83 12 74, le mercredi L’École des parents a également mis en parents-ados de 9 h à 12 h 30 et le vendredi place des conférences-débats (plus de 02 40 43 63 72 (Mme Lejallais) de 9 h 30 à 12 h 30 cent cette année dans tout le départe- ment) et des groupes de paroles. Une for- mule victime de son succès. “Sur le thème } On a parlé du contexte qui pouvait générer nel. J’ai donné quelques conseils, comme de l’adolescence, on a dû organiser deux cette situation, la naissance du petit frère, parler du passé familial. Sinon, je propose groupes en même temps, vu le nombre de la prise d’autonomie de l’aîné. Ce sont des aussi de recevoir les parents en entre- candidats.” Même si les sujets de préoc- étapes normales, qui peuvent être vécues tien.” Créée en 1988, l’antenne nantaise cupation sont toujours les mêmes, il en difficilement. Je lui ai conseillé des livres. de l’École des parents propose, entre est de nouveaux qui émergent : “les jeux Il y a aussi ce parent qui appelle pour un autres, un point écoute parents sur trois vidéo et Internet, la co-éducation entre enfant de 8 ans, devenu très anxieux plages horaires de quatre heures chacu- parents et professionnels, la citoyenneté et

Nantes au quotidien Nantes depuis le décès de son grand-père mater- ne, les lundi, mardi et vendredi. En 2002, tout ce qui est lié aux séparations et aux

8 [Décembre 2003] Ghislaine, Sylvie, Monique … mères d’adolescents aux Dervallières “L’éducation évolue. Il y a plus de dialogue, plus d’écoute mais toujours autant de questions. En tant que parent, ça n’est pas parce qu’on est seul qu’on est démissionnaire.”

nouveaux liens créés au sein des familles des dessins d’enfants. Le point rencontre de suivi une formation spécifique. “Plutôt que dites recomposées.” l’UDAF (Union départementale des associa- de se retrouver devant la gendarmerie ou tions familiales) accueille ici, les mercredi et dans un hall de gare, ici, les parents et les Rester parent malgré tout. Au 17, rue samedi après-midi, des parents séparés en enfants sont accueillis, entourés. On peut Jacques-Feyder (quartier Breil/Malville), à conflit grave. “90% de pères qui ne voient discuter avec l’un, avec l’autre. Faire parler deux pas du parc de Procé, on vient en famil- plus leurs enfants, de plus en plus de petits, les enfants sur les peurs entretenues par l’un le mais en ordre dispersé. Deux apparte- des ados qui n’ont jamais vu l’un de leur des parents à propos de l’autre. On a vu bien ments sur le même palier. Des pièces lumi- parent...” Marianne Reungoat, directrice du des situations bloquées se dénouer au fil des neuses, quelques peluches sur une étagère, lieu, parle avec cœur du travail de son équi- séances.” En 2002, le point-rencontre de des jeux de société, une cuisine pour parta- pe. Deux psychologues, une éducatrice spé- Nantes (il en existe un autre sur Saint-Nazai- ger un café ou un repas sur le pouce. Au mur, cialisée, une assistante sociale, qui ont tous re) a reçu cent sept situations sur ordonnan- ce du juge, quatorze sur une démarche volontaire. Cent soixante et onze enfants ont ainsi été accueillis. Pour 2003, les chiffres ➜ La Ville soutient les parents seront plus forts. “On s’efforce de faire face à la demande. Actuellement, on éponge deux La direction petite enfance et famille gère 10 000 accueils téléphoniques mois d’attente...” Menacé de fermeture en et 5 000 accueils physiques par an, sur des questions liées à la 2001, faute de financement, le point-ren- parentalité. contre de l’UDAF a aujourd’hui le soutien de plusieurs partenaires (DAS État, Conseil Elle édite des guides : général, CAF, ministère de la Justice, MSA) et la Ville de Nantes (11%). Marianne espère ● “Parents, des adresses pour vous aider” : toutes les structures ouvrir le mercredi matin. “C’est aussi plein publiques et associatives, de la naissance à l’entrée dans la vie adulte que le samedi, maintenant. On souhaiterait aussi mettre en place des conventions avec ● “L’accueil de la petite enfance” : les adresses quartier par quartier. nos partenaires, pour ne pas renégocier Elle assure un accueil téléphonique : chaque année les subventions...” En atten- dant, le téléphone ne cesse de sonner. Dans ● Numéro vert famille : 0 800 333 666 le couloir, un dessin assorti d’un commentai- ● Numéro vert petite enfance : 0 800 291 291 (8 h 30 / 18 h) re sans équivoque : “voir maman ET papa”. ARMELLE DE VALON Nantes au quotidien Nantes

[Décembre 2003] 9 LES 11 QUARTIERS ➜ CENTRE-VILLE

Les vestiges gallo-romains seront préservés En contrebas du jardin de la Psalette, en bordure du cours Saint-Pierre, se nichent au fond d’une douve, d’anciens vestiges gallo-romains et les fondements d’une tour du XVIIe siècle. Pour valoriser cet espace et préserver les vestiges, la douve va être en partie remblayée. Préalablement, une entreprise de maçonnerie spécialisée dans ce type d’ouvrage, sera intervenue pour consolider la Jean-Michel Mussard, propriétaire des lieux, partie la plus ancienne de la et Laurent Messager, gérant du Macatia. tour. Puis, les vestiges seront recouverts d’un géotextile pour les conserver au mieux, avant C’estC’est lala doyennedoyenne d’être remblayés. desdes friteriesfriteries

ncrée depuis 1962 au cœur de la la friterie Macatia. “C’est une spécialité rue du Port-au-Vin, l’une des réunionnaise, un petit pain rond bagna plus célèbres enseignes du garni de produits frais”, explique Jean- Seule une ancienne voûte centre-ville alimente en frites sa Michel, originaire de l’île indienne. Il restera, en partie, apparente. Acinquième génération de client(e)s. reprendra finalement l’affaire à son comp- À terme, dans le cadre du plan “Aujourd’hui de jeunes grands-parents te en 1987. viennent au confluent de la Fosse et de la En annexe, le café de La Perle qui jouxte la lumière, l’espace bénéficiera place du Commerce, pour offrir à leurs friterie partage cette même histoire depuis d’un éclairage spécifique. Dans petits-enfants ce qu’ils ont découvert avec plus de quarante ans... et bien d’autres le prolongement du portail de la leurs grands-parents”, raconte Jean- anecdotes. “Un archéologue américain a Michel Mussard, propriétaire des lieux. émis l’hypothèse que le bistrot servait au Psalette, une grille de Créée par Charles Simon, un ancien bou- XVIIIe d’entrepôt à La Perle de Nantes, un protection, identique au portail, cher, la friterie qui succède à une poisson- navire de 150 tonneaux piraté au large de sera installée le long du talus. nerie, connaît dès 1965 un véritable succès l’Afrique”, raconte Laurent Messager, son Ces travaux conduits par la Ville, auprès des Nantais. Ils viennent se régaler gérant. Loin de cette légende, l’activité pendant les bals du dimanche de la place commerciale de la ruelle est liée depuis en concertation avec l’architecte du Commerce, avant ou après une séance toujours à l’activité de négoce du Port-au- des bâtiments de France, la de cinéma, pour la 3e mi-temps des matchs Vin, devenu, suite aux comblements, place direction régionale de l’action des Canaris au stade Marcel-Saupin... “Les du Commerce. Pour preuve, il est mentionné culturelle et Nantes jours de grèves aux Chantiers, les ouvriers dès 1842 l’existence de ce bistrot, de la Navale venaient s’avaler une patate condamné à l’époque pour vente de mus- Renaissance, devraient être taillée maison”, se remémore Jean-Michel, cadet “inférieur”, au sein du département achevés pour la fin de l’année entré en 1976 comme éplucheur. Lors de la de la Loire du même nom. Mais c’est une 2003.

Nantes au quotidien succession en 1978, il propose de nommer autre histoire !

10 [Décembre 2003] ÀÀ lala Clairefontaine,Clairefontaine, ilil n’yn’y aa paspas dede chichichichi

ous les jours, Pascal pousse la porte du centre d’accueil À la Clai- refontaine géré par l’association Les Eaux Vives au 100, quai de la TFosse. “Ici, il n’y a pas de chichi. Je trouve un peu de chaleur et d’amitié,” explique Pascal qui touche une pension d’invalidité. Au centre, il peut manger tous les midis un repas qu’il paye 1,30 €. C’est une sœur qui tient la cuisine de cette institution fondée en 1972 par Marion Cahour, décédée en 2000. Aujourd’hui, soixante repas sont ser- vis par jour. Aux commandes, une cinquan- taine de bénévoles encadrés par une poi- gnée de salariés. Parmi eux, Alain Leloup et Alban Kusy qui sont là pour prêter une oreille attentive, apporter une aide morale et rompre l’isolement de tous ceux et de toutes celles - de plus en plus de femmes et de personnes âgées viennent au centre - qui, comme Pascal, franchissent le seuil de ce lieu au mobilier rustique, aux murs clairs. “Nous les aidons dans leurs démarches administratives ou simplement à trouver un endroit où se doucher, où se soigner. Nous accueillons environ quatre- cal et aussi à Douchka, Youssef et Pascale, Ouverture : du lundi au vendredi de 9 h 30 vingts personnes par jour. Nous organisons devenus au fil du temps de vrais copains. à 15 h 30, le samedi de 11 h à 15 h 30. également des sorties, aux champignons Deux services de repas par jour à 11 h 45 par exemple, et des ateliers de peinture, de Contact : Association Les Eaux vives, Centre et 12 h 45. Pour l’accueil de nuit, fois Saint- couture et de travail sur bois,” explique À la Clairefontaine, 100, quai de la Fosse. Martin, 16, bd du Maréchal-Juin (12 places). Alain en resservant une tasse de café à Pas- Tél. 02 40 69 91 34.

Les voyageurs redécouvrent le centre-ville En avril, les coordinateurs des journaux de quartier et le médiateur culturel du Château, conviaient les habitants-rédacteurs de Zest, Couleur locale, L’Écrit de Bellevue, et Malakock’tail à participer à un projet d’exploration et d’écriture sur le centre-ville. Point d’ancrage : le château des ducs de Bretagne. Objectif : découvrir ou redécouvrir le patrimoine de Nantes avec un regard “neuf”. Le premier rendez-vous a eu lieu en haut de la Tour Bretagne. Après la ville vue d’en haut, il y a eu différentes explorations : lieux incontournables ou insolites, arrières-cours, rencontres... Au fil de ces déplacements, chacun a pris photos et notes, sur ce qu’il a vu, ressenti, imaginé... Pendant deux mois, ces voyageurs ont alterné reportages sur le terrain et séances d’écriture au Château pour mettre en forme toute la matière collectée au cours de ces déambulations en centre-ville. Prochaine étape : la réalisation d’un carnet de voyage, en 2004. Ce recueil se présentera sous forme d’un voyage chronologique et thématique au cœur de la ville. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 11 LES 11 QUARTIERS ➜ ÎLE DE NANTES

AvecAvec HandisportHandisport Nantes,Nantes, lele dépassementdépassement dede soisoi

“ Nantes, la pratique du handisport sement personnel, un dépassement de soi, discipline, on entame notre troisième saison. est en explosion. Les sponsors et l’esprit d’équipe”. Il explique aussi quelques On a gagné la première coupe régionale et on les médias s’y intéressent davanta- règles de base : “Dans le handisport, la classi- vise la montée en D2.” Avis aux supporters, À ge”, explique Claude Pecqueur, 27 fication ne se fait pas en fonction de l’âge, l’équipe s’entraîne tous les mercredis après- ans, salarié de l’association Handisport mais en fonction du handicap. Les sports sont midi aux Dervallières. Nantes. Le jeune homme, qui se déplace en mixtes, sauf en équipe de France”. Cette fauteuil roulant vient de monter la section année, Claude Pecqueur, qui fut un nageur de Contact : Association Handisport, Maison des foot-fauteuil d’une association qui existe compétition avec à son palmarès quelques associations, rue Anatole-de-Monzie (Beaulieu). depuis 1967, compte cent soixante-dix adhé- titres de champion de France, passe son exa- Tél. 02 40 47 33 05. rents, ce qui la place au 5e rang des associa- men d’entraîneur en foot-fauteuil. “Dans cette e-mail : [email protected] tions sportives pour handicapés en France. À Nantes, elle est la seule à proposer plu- sieurs disciplines sportives. Huit au total : tennis de table (Beaulieu), natation (Durantiè- re), foot-fauteuil (Dervallières), judo (route de ), tir à l’arc (Basse-Goulaine), torball (handball pour non-voyants à Vertou), Basket (Malakoff) et une section multisports. C’est sur l’Île Beaulieu, siège de l’association, que se recueillent coupes et trophées sur lesquels Claude veille jalousement. Et lorsqu’on lui demande ce qui le motive dans la compétition, il vous répond comme n’importe quel sportif de haut niveau ou comme n’importe quel amateur éclairé du dimanche : “un épanouis-

Aprés avoir gagné une première coupe régionale, l’équipe de foot-fauteuil vise la D2.

Guide associatif : nouvelle édition

Mis à jour et remanié, le guide associatif de l’Île de Nantes est disponible à l’équipe de quartier, 2, route de Clisson. Tiré à 3 000 exemplaires, il inventorie les contacts associatifs du quartier et établissements publics. On y retrouve l’offre culturelle, sportive et de loisirs, la vie sociale... Une nouvelle rubrique intitulée “solidarités associatives” recense également les associations d’intérêt général et d’utilité publique à l’échelle de la ville. Pour mieux se repérer dans le quartier, un plan localise également tous les équipements publics. Nantes au quotidien

12 [Décembre 2003] ➜ DERVALLIÈRES ZOLA

Les Fabul’Oseries de Noël

Objets en bois, jeux de société, casse-tête, mécanos pour les uns, peluches, poupées, décorations de table de Noël pour les autres... Arlène et l’Atelier Bricolage exposeront les travaux de leurs ateliers respectifs à l’Espace Simone-de- Beauvoir, dans le cadre de leurs traditionnelles Fabul’Oseries de Noël. Au programme de cette expo-vente toujours très conviviale : dîner autour d’une soupe le vendredi 5 décembre, déjeuner de pâtes artisanales et musique avec Gaillards d’avant le samedi 6 décembre, “Performance” avec La Luna et spectacle de magie le dimanche 7. RadioRadio Ouba,Ouba, bonjourbonjour !! Espace Simone-de-Beauvoir, 25, quai de Versailles. Du 5 au 7 décembre de 10 h à 18 h. érieux comme des papes, Rebec- infos à l’école maternelle Dervallières-Ché- ca, Sarah, Céline et Curtis sont zine. Les enfants ont choisi le nom de leur attablés autour d’un micro. La station ainsi que le générique. Chaque maîtresse appuie sur un bouton, jour, l’une des classes se charge de l’an- Son entend dans la classe d’à côté la tenne. Selon l’actualité, on annonce aussi musique de La panthère rose. Le silence se les anniversaires, les sorties, tous les fait, on devine des tas de petites oreilles petits et grands événements qui rythment grandes ouvertes. Curtis commence par : la vie scolaire. “La mise en place de la “Radio Ouba, bonjour !”, avant d’annoncer radio fait partie des actions pour aller vers la météo du jour. Sa voisine enchaîne en l’apprentissage du langage, ça motive annonçant le menu de la cantine, affiché beaucoup les enfants”, explique l’une des près d’elle en texte et images. Puis, une maîtresses. Même les tout-petits, qui ne petite annonce : une délégation des tout- parlent pas encore dans le micro, écoutent petits est venue annoncer avant l’émission attentivement et répètent les mots qu’ils le déménagement du lapin Citronnelle, il entendent. Encore débutante, Radio Ouba faut en informer tout le monde. Une petite est appelée à évoluer au fil des réunions devinette, générique, fin de l’émission. du “Conseil de radio” composé d’anima- Chaque matin, depuis janvier 2003, la teurs en herbe qui réfléchissent à l’avenir journée commence ainsi en musique et en de leur station. Nantes au quotidien [Décembre 2003] 13 LES 11 QUARTIERS ➜ BELLEVUE / CHAN

Gymnase Camus : fin de réhabilitation Début 2004, associations et scolaires, usagers du gymnase Camus réinvestiront l’équipement, après de long mois de travaux. En chantier depuis avril 2003, le gymnase Camus a été réhabilité et restructuré pour améliorer sa fonctionnalité. Dans sa nouvelle Jo Le Squère configuration, l’équipement Jo LesquèreLe Squère dispose de six vestiaires, soit deux de plus qu’auparavant. Les rangements ont également été optimisés et augmentés. aa l’Herminel’Hermine À l’entrée, une nouvelle loge de gardien a été aménagée et l’accès au gymnase remanié. dansdans lele cœurcœur Le chauffage, l’éclairage, l’isolation phonique et thermique ont été améliorés et “ ’Hermine”. Lettres bleues sur “De fidélité aussi, précise-t-il, car à notre fond blanc, le discret oriflamme époque, quand on s’engageait dans une le sol sportif entièrement refait. surplombe le petit porche de la association, on la servait et on y restait Le gymnase dispose maintenant L rue Sainte-Marthe. Par la vitre de dans les bons comme dans les mauvais d’une rampe pour personnes à la salle de réunion, on distingue une ving- moments, ce qui n’est plus toujours vrai mobilité réduite pour accéder au taine de gamines qui profitent des aujourd’hui...” Apprenti joueur sur le ter- vacances de Toussaint pour s’initier au rain en plein air et en bitume, Jo Le Squère rez-de-chaussée et aux tribunes. basket-ball. “Le cœur de l’Hermine bat connaît la construction de la salle en 1960 Enfin, les associations disposent ici”, résume Jo Le Squère, qui préside le et la pose du parquet en...1989. Il endos- d’une salle pour tenir leurs “patro” de la butte Sainte-Anne depuis se les différents costumes du bénévole : réunions et de locaux clubs. 1977. Ce douanier, Lorientais d’origine, a entraîneur, arbitre, dirigeant, vit les plus grandi dans le quartier des Bretons belles heures du club, gère le passage au implantés à Nantes. “Nous vivions dans la professionnalisme de l’équipe première caserne des douaniers, métier qu’exer- en 1992 : “Je souhaite que l’Hermine fran- çait aussi mon père, rue du Roi-Baco, en chisse encore un cap dans les saisons à surplomb du port. L’ Hermine était le club venir, mais je suis avant tout attaché à sportif le plus proche, à quelques cen- l’esprit club, aux trois cent cinquante licen- taines de mètres. Tous les gars du coin y ciés, aux dimanches où les plus fidèles allaient.” Cette rencontre fortuite avec le viennent encourager les équipes de jeunes basket en 1957, alors qu’il n’a que dix ans, et déguster quelques huîtres. Ces valeurs va se transformer en histoire d’amour : survivront à toutes les péripéties...”

Point Services Emploi

Une erreur s’est glissée dans nos colonne dans l’article sur le Point Services Emploi, situé 2, allée des Pinsons. Le bon numéro de téléphone est 02 40 46 45 54. Nantes au quotidien

14 [Décembre 2003] TENAY EnEn basbas dede Chantenay,Chantenay, desdes usinesusines etet desdes hommeshommes

Le patrimoine industriel du Bas-Chantenay en image, à l’École du cirque et à la gare SNCF de Chantenay.

entre une et trois photos contemporaines, explique Véronique Gratas, l’une des conceptrices du projet. “La palette socio- professionnelle des candidats était très large : beaucoup d’étudiants et d’ensei- gnants, mais aussi des ingénieurs, des demandeurs d’emploi, résidant à Chan- tenay ou non.” Les clichés présentés lais- sent bien sûr une très large part aux usines, au port, aux grues, aux ponts, mais l’habitat local n’est pas oublié. Un maître-mot, l’originalité des images proposées qui reflètent l’imagination et l’affection des auteurs pour le Bas-Chantenay. Dans un lot de quarante photos sélec- “ uand nous avons lancé le pro- d’un concours photos intitulé En bas de tionnées, un jury a récompensé les dix jet, nous n’avions aucune idée Chantenay, des usines et des hommes. meilleures. Une exposition regroupe du nombre de réponses que Quatre-vingt douze personnes y ont par- l’ensemble de la production. Elle se tient Q susciterait notre annonce.” ticipé et témoigné de l’activité passée et à l’École du cirque et à la gare SNCF de Chan- Arnaud Biette préside l’association Entre- présente de ce quartier du bord de Loire : tenay jusqu’au 19 décembre. Entrée libre. prises et patrimoine industriel, à l’origine “Chaque participant pouvait proposer Contact : Véronique Gratas : 02 40 16 10 6.

Sur la scène des Z’amis Neuf mois de travail et de répétition, deux heures trente de spectacle... Les comédiens de L’association “Les Z’amis”, seront sur la scène de la Maison des Associations (quartier Zola) pour trois représentations. À l’affiche, deux pièces de théâtre : Le Casse de Noël, d’A. Williams et La Course à l’Héritage de Yvon Taburet, l’auteur fétiche de la troupe. Les représentations auront lieu les 5 et 6 décembre à 20 h 30, le 7 à 15 h, à la Maison des Associations, 51, rue de la Convention. Tarif : 7 €. Réservation possible au 02.40.46.18.66, avant le 30 Novembre, au tarif préférentiel de 6 €. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 15 LES 11 QUARTIERS ➜ NANTES NORD RegardsRegards sursur l’Algériel’Algérie àà lala médiathèquemédiathèque nordnord

“ n n’est pas là que pour prêter tir de 7 ans, le 7 janvier, soirée contes algé- des documents mais aussi riens, le23 janvier, 20 h. pour ouvrir les habitants sur Un regard, un pays l’Algérie, du 4 décembre au d’autres cultures, des choses 31 janvier, Programme complet à la O médiathèque nord, 1, rue Eugène-Thomas. nouvelles, les faire un peu voyager”, explique Myriame Gouas, directrice de la Tél. 02 40 16 05 50. médiathèque nord. Et cette année, pour la 3e édition d’Un Regard, Un Pays, la média- thèque propose de découvrir l’Algérie à travers la littérature, la poésie, l’image, ou la calligraphie. Des photos et objets ont ainsi été collectés auprès d’habitants pour constituer une exposition sur la vie quoti- dienne en Algérie et l’histoire du pays, Noël à la visible tout le mois de décembre. Un deuxième volet, en janvier, sera consacré à la culture, autour de l’auteur Kateb Yacine petite Sensive avec des extraits de ses œuvres. Présents lors de permanences, les associations du Pour fêter Noël, le comité quartier, Amnesty International, Marumba d’action de la petite Sensive et l’association de la communauté musul- invite les enfants du quartier à mane de Nantes Nord, guideront le public dans cette exposition en apportant leur un goûter récréatif animé par propre regard. À noter que plusieurs parte- une magicienne, un clown et naires se sont associés au projet pour fêter peut être le Père Noël... le l’année de l’Algérie : Cosmopolis, la Mai- son des habitants et des citoyens de Belle- mercredi 17 décembre, vue, le centre socioculturel de Malakoff et de 17 h à 19 h au l’université de Nantes qui proposent leur restaurant propre programmation. Autres temps forts : associatif, inauguration et diaporama sur le Tassili présenté par Michel Robin, le 4 décembre rue Santos- à 18 h 30, table ronde avec le journaliste Dumont. Bilal Thaminy autour de la réussite sociale, l’engagement citoyen et algérien d’ici ou de là-bas, le 12 décembre à 18 h, atelier de calligraphie avec Lassaâd Métoui à par-

Point Information Jeunesse

En raison de la fermeture temporaire et partielle de la Maison des Précision Jeunes de la Géraudière, le Point Information Jeunesse a été transféré à Pour contacter la chorale la mairie annexe de Nantes nord, 39, route de la Chapelle. Il est ouvert “Les voix du Nord”, téléphoner au centre du lundi au vendredi, de 10 h 30 à 13 h. socioculturel Bout-des-Pavés/Chêne Tél. 02 40 76 46 75 ou 02 40 76 75 28.

Nantes au quotidien des Anglais. Tél. 02 40 40 19 16.

16 [Décembre 2003] ➜ BREIL / BARBERIE

Marché de Noël au Breil Pour Noël, les habitants du quartier du Breil- Barberie s’invitent au centre commercial Breil-Coubertin où ils exposeront leurs œuvres pour les fêtes de Noël. Intitulée “Pour Noël, les talents prennent vie à côté de chez vous”, cette exposition-vente, première du FaitesFaites uneune pausepause genre, se déroulera les 12, 13, 14, 19 et 20 décembre dans le nouveau centre commercial. On y trouvera de sportivesportive !! la peinture sur verre, des perles, des objets en pâte à bois, des tableaux, € des bijoux, des objets en bois ou en epuis la rentrée de septembre, le ou en s’abonnant à la saison pour 200 . Centre sportif et culturel Laetitia J’essaie d’adapter le contenu des séances à tissus... Une bourse aux jouets sera propose “des activités sportives chaque participant et non pas l’inverse également organisée à cette D pour tous” à l’heure de la pause comme c’est parfois le cas. Il faut que cha- occasion. Enfin le père Noël sera de déjeuner. “Nous avons voulu répondre à la cun trouve son compte au cours d’un la partie. Il déambulera dans le demande de nombreuses personnes tra- moment qui doit être convivial.” Les Midis- vaillant dans le quartier, et notamment à la Sport commencent à être connus par le centre commercial le samedi 13 CAF, qui souhaitaient pouvoir faire de la bouche à oreille, mais Sophie Mourlevat décembre, en offrant aux enfants, gymnastique d’entretien à leur niveau et souhaite recevoir encore plus de personnes friandises et mandarines. À noter sans esprit de performance”, explique du quartier et surtout... les premiers Sophie Mourlevat, animatrice de cette nou- hommes qui tardent à se manifester. Le pro- que l’amicale des Baoulés de velle activité. Tous les jours (sauf le mercre- gramme type d’une semaine les aidera peut- Nantes participera à l’opération en di), la porte du gymnase de la Laetitia, der- être à franchir le pas : renforcement muscu- organisant une collecte de rière l’église Sainte-Thérèse, est donc laire doux le lundi, travail cardio-vasculaire vêtements qui seront acheminés au ouverte de 12 h à 12 h 45 : “Depuis la mise et renforcement jambes le mardi, stretching en route, nous avons accueilli une trentaine le jeudi, renforcement musculaire dyna- printemps, en Côte d’Ivoire. de personnes qui sont presque toutes reve- mique (aérobic, élastiband) le vendredi... Contact : Équipe de quartier. nues. Il n’y a aucune obligation. Les gens Contact : Centre sportif et culturel Laetitia, Tél. 02 51 78 51 36. peuvent venir quand ils le souhaitent en 49, rue Chanoine-Larose 44100 Nantes achetant des tickets (30 € les 5, 50 € les 10) Tél. 02 40 40 76 30.

Comité consultatif de quartier La séance plénière du comité consultatif du quartier Breil/Barberie aura lieu le jeudi 18 décembre à 20 h au restaurant-club de Malville, 31, rue de Malville. Elle sera présidée par François de Rugy, élu référent du quartier. À ses côtés seront présents Catherine Touchefeu, adjointe au maire en charge de la démocratie locale ainsi que Christine Meyer, Patrick Pellen et Pascale Scilbo, élus de quartier. Cette séance plénière est ouverte à tous les habitants et les représentants associatifs ou institutionnels du quartier. Au cours de cette rencontre, le point sera fait sur les projets présentés ou initiés par les différentes commissions de travail qui se réunissent régulièrement au sein du comité consultatif, tout au long de l’année. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 17 LES 11 QUARTIERS ➜ HAUTS-PAVÉS / S ChoraleChorale Sym’paSym’pa poussepousse lala chansonnettechansonnette

ous les mercredis après-midi, une trentaine de membres de l’asso- ciation Quartier Saint-Pasquier se T réunit au local associatif de la rue des Hauts-Pavés pour pousser la chanson- nette. “Tout le monde est là pour 15 h, cer- tains arrivent même avant pour tailler une bavette avec les amis”, raconte Louis Moreau, un des rares hommes à faire par- tie de la chorale Sym’pa. Ici, on parle plus de groupe vocal, car il n’y a pas de chef de chœur. Tour à tour, Yvette, Jean, Paul, et Lucienne se relayent pour mener le chant. “Ce ne sont pas de grands airs, c’est juste du populaire”, explique Louis. Au fil des ans, le répertoire s’est étoffé et après dix ans d’existence, il compte une centaine de chansons : Les couleurs du temps, Vive le vent, La Polka du Roi, Le Vieux Jo, Les mon- tagnards, Fleurs du Tyrol... Pour être sûr de ne pas reprendre toujours les mêmes, Lucienne note consciencieusement les chansons qui sont entonnées à chaque À la chorale Sym’pa, on ne chante pas des séance. Dans le carnet de chant, les parti- retrouver et de parler à d’autres personnes “grands airs... c’est juste du populaire”. tions accompagnent quelquefois les que leurs proches voisins”, explique la paroles mais peu s’en servent. “On sait présidente de l’association, Anne Moreau. bien quand ça monte ou ça descend”, Pas de concert officiel, le groupe se pro- explique en riant Louis. C’est la conviviali- duit uniquement lors des repas de l’asso- té qui prime. Le rendez-vous a même été ciation, les fêtes de quartier et les ren- Quartier Saint-Pasquier, 42, rue des Hauts- maintenu cet été comme toutes les activi- contres inter-générations. Le tour de chant Pavés, permanences les mardis et vendredis tés de l’association. “Cela permet aux se termine souvent par L’Amitié, chanson de 14 h à 18 h. gens qui ne partent pas en vacances de se mascotte du groupe. Tél. 02 40 37 51 84 / 02 40 20 49 37.

Finis les stationnements anarchiques à la Morrhonnière

Au cœur de la cité de la Morrhonnière, espaces publics et voiries vont être réaménagés début 2004. Objectif : remédier aux stationnements anarchiques le long des rues Cheysson et Picot et réorganiser la circulation dans la cité et la place “carrée” aujourd’hui très délabrée. La rue Picot sera mise en sens unique pour desservir la Morrhonnière sans permettre aux automobilistes de rejoindre le boulevard Michelet à partir du boulevard Auriol. Cette mesure améliorera nettement la circulation au sein de la cité aujourd’hui traversée par de nombreux véhicules aux heures de pointe. De plus, des stationnements seront matérialisés, des trottoirs créés et des plantations réalisées, autour de la place et le long des deux rues. Les travaux qui devraient être engagés début 2004, dureront quatre mois. Nantes au quotidien

18 [Décembre 2003] AINT-FÉLIX

Troc et savoirs

Apprendre la photo, l’anglais pour voyager, s’initier à l’informatique, danser la salsa, la valse... La liste est longue des connaissances que les adhérents du réseau Troc- Savoirs 44 sont prêts à partager. Le principe est simple, chaque membre du réseau remplit une fiche lors de son inscription où il note ses demandes et ses com- pétences. Si une autre fiche coïn- cide, les deux personnes sont mises en relation au cours du petit-déjeuner mensuel organisé Pour les élèves par l’association. “Des gens qui n’avaient peut-être aucune raison de se rencontrer se croisent au sein du réseau. Il y a des personnes âgées qui ont “décroché” qui apprennent l’informatique avec des enfants, c’est craquant !”, eux bureaux, une salle de cours plus souple”, explique Martine Ménager, s’enthousiasme Jeanne Vilbert, équipée d’ordinateurs, une pièce enseignante. Au fil de leur séjour, les ado- fondatrice et actuelle présidente. pour les activités manuelles, une lescents aborderont des sujets très cuisine chaleureuse... Le lieu fraî- concrets, comme les risques profession- Le réseau compte aujourd’hui D chement rénové ne ressemble pas à une nels et domestiques, le planning familial, le soixante-quinze personnes. école. C’est ici pourtant, dans les locaux droit du travail, mais aussi la vie citoyenne, Mais il y a des demandes en de Félix-Thomas, que vient de s’installer le patrimoine, la découverte de métiers... natation, l’une des classes-relais du collège de Chan- Ces jeunes souvent paumés trouvent ici de tenay, celles qui s’adresse aux jeunes de 15- solides repères et une alternative à un sys- espagnol 16 ans. Ce dispositif de l’Éducation natio- tème scolaire où ils ne trouvaient plus leur débutant, nale, mis en place en partenariat avec la place. La classe, ouverte depuis cinq ans, conversa- Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), accueille des élèves à tout moment de l’an- la Ville de Nantes et le Conseil général, s’in- née scolaire, après étude de leur dossier. tion en téresse à ceux qui ont “décroché” du collè- Avec le recul, on constate que 75% des ado- portugais ge, pour mille raisons. Une enseignante, lescents qui passent par ce dispositif intè- et des un aide-éducateur, une éducatrice de la PJJ grent l’année suivante un lycée profes- offres de font “du cousu-main pour chaque cas”. sionnel, un centre d’apprentissage ou une L’équipe met tout en œuvre pour aider l’élè- troisième d’insertion. cours de cui- ve à définir et atteindre ses objectifs de Contact : Classe relais 15/16 ans, 39, rue Félix- sine végétarienne, formation. Stages en entreprises, mais aussi Thomas. Tél. 02 40 14 06 54. La classe est histoire de l’art, cours de français et maths, activités cultu- rattachée administrativement au collège informatique ou relles... “On fonctionne par modules, c’est Chantenay. Tél. 02 51 84 30 30. anglais. C’est peut-être l’occa- sion de vous Anne Delsol, chargée de quartier lancer ! Depuis la mi-octobre, Anne Delsol a repris le flambeau de Patrick Frémont Contact : Réseau Troc-Savoirs 44, 8, rue à la tête de l’équipe de quartier Hauts-Pavés/Saint-Félix. Interlocutrice d’Auvours, Tél. 02 51 72 13 89, permanen- ce le vendredi de 14 h 30 à 18 h. Prochain privilégiée des habitants et des associations du quartier, elle fait le lien petit-déj, le 13 décembre, au Restaurant entre vous et la Ville. Et depuis la mi-novembre, ses bureaux ont quitté le Club, 18, rue de Savenay. centre-ville pour rejoindre le pôle Félix-Thomas. Contact : Équipe de quartier Hauts-Pavés/Saint-Félix 39, rue Félix-Thomas 44000 Nantes. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 19 LES 11 QUARTIERS ➜ BOTTIÈRE DOULON ÉtoilesÉtoiles filantes,filantes, cadeauxcadeaux etet guirlandesguirlandes géantesgéantes

ous les ans, en décembre, des petits lutins aux bonnets rouges défilent dans les rues des quar- T tiers Est de Nantes pour admirer leur travail: étoiles filantes, cadeaux et guirlandes géantes posés dans les arbres du quartier. Non, ce ne sont pas les elfes du Père Noël mais les enfants des écoles et centres socioculturels du quartier qui paradent. Depuis près de cinq ans, des ateliers sont organisés pour fabriquer des décorations de Noël. “On essaye d’impli- quer tout le monde”, souligne Benjamin Nugues de l’équipe de quartier. “Le servi- ce espaces verts apporte les rubans, scotchs et papiers cadeaux, Nantes Habi- tat fournit le contre-plaqué et la peinture pour faire des Pères Noël qui sont dessi- nés par les enfants des centres de loisirs et découpés par le chantier d’insertion des Deux Rives.” Les ateliers ne sont pas réservés aux enfants et les organisateurs elle décore maintenant tous les arbres de des musiciens et une troupe de théâtre de souhaiteraient voir plus d’adultes s’impli- sa rue. “Ça fait sortir les habitants de rue sur échasses. L’après-midi se clôture quer dans la décoration du quartier, à chez eux et le contact se crée.” Pour par un spectacle dans le gymnase Urbain- l’image d’Eliane Blais qui y participe tous remercier toutes ces petites mains, une Leverrier. les ans. “Jeune retraitée, je suis d’abord parade de Noël est organisée. Les enfants Ateliers décoration, renseignements auprès venue pour rencontrer du monde”, déguisés en lutins ou paquets cadeaux de l’équipe de quartier 02 51 13 25 50. Parade explique Eliane. Prise par le virus de Noël, traversent le quartier accompagnés par de Noël le 17 décembre.

180 m2 pour les jeunes Ça y est, les jeunes du quartier Bottière/Pin Sec ont leur propre local. “On ne sera plus obligé de changer toujours de salle pour les activités”, explique Ahsila en secouant une bombe de peinture rouge comme une maraca. Une dizaine de jeunes du centre socioculturel de la Bottière a été associée à la décoration des murs extérieurs des deux bâtiments en préfabriqué. “C’est une façon de leur faire s’approprier les lieux”, souligne Fernando Rodrigues, responsable du secteur jeune au centre socioculturel. À l’intérieur, on trouvera des salles d’activité, de jeux, avec un billard et un baby foot, un hall d’accueil, un bureau et une salle d’information et de documentation. “Cela va être un véritable lieu de vie et de rencontre”, précise Marion Cadiou, animatrice. Le tout fait 180 m2. “C’est assez grand”, fait remarquer Romain qui peint dans le froid un rappeur sur une partie du mur. À côté, Ska 3000, un graffeur du collectif Action DTR associé au projet, l’aide à former les lettres de son prénom. Après un mois de travail, il aura fallu 833 bombes

Nantes au quotidien de peinture pour parer de couleurs les murs du local.

20 [Décembre 2003] ➜ NANTES ERDRE

Yvette Ginsburger-Vogel, Yvette Danneyrolle, Jean Allain, de l’amicale laïque des Marsauderies, organisatrice des cafés citoyens.

AuAu café,café, citoyenscitoyens !!

“ omment nous percevons-nous en oubliant que le projet de notre structure doté d’une arrière-salle, pour éviter les inter- comme citoyen au quotidien ?”, repose sur les valeurs de citoyenneté, soli- férences. En attendant, le rendez-vous est “Consommer : comment ?”, darité, laïcité. Si on se contente de délivrer maintenu, le lieu varie, des affiches l’annon- C “Qu’attendons-nous de l’école ?”... des activités, cet aspect n’apparaît pas. D’où cent sur le quartier. Tout le monde est convié Autour de questions comme celles-ci, qui l’idée de parler entre nous et avec les gens à venir s’exprimer, entendre. “C’est très enri- concernent tout un chacun, l’amicale laïque du quartier de sujets de société. La vie de la chissant”, affirme Jean Allain, trésorier de des Marsauderies suscite la discussion au cité ne concerne pas que les spécialistes.” l’amicale. “On confronte les idées, j’entends cours de cafés citoyens. “C’est une idée Le premier café citoyen a eu lieu en avril der- des gens dire des choses auxquelles je ancienne, explique Yvette Ginsburger-Vogel. nier. C’est désormais un rendez-vous men- n’avais pas pensé”. Notre amicale propose de nombreuses acti- suel, un vendredi de 20 h à 22 h, mais qui Contact : amicale laïque des Marsauderies, 1 vités, dont les gens profitent en utilisateurs, cherche encore un port d’attache : un café rue de la Bertinière. Tél. 02 40 50 08 10.

Grand-Clos : des maisons décorées comme des sapins À l’occasion des fêtes de Noël, les habitants du Grand-Clos sont invités, via un jeu-concours, à élire les plus belles maisons décorées du quartier. Pour déposer son bulletin dans l’urne, rendez-vous à la boulangerie de Sophie et Yannick Minzière, qui se font complices d’une opération orchestrée par l’association du Comité des fêtes du Grand-Clos. “L’année dernière, explique Véronique Thomas, membre de l’association, nous avons testé le projet. Ça a eu du succès puisque soixante maisons ont participé. On a donc décidé de recommencer cette année.” Au détour des allées, on devrait donc tomber nez à nez avec des Pères Noël grandeur nature qui escaladeront les façades, des guirlandes lumineuses entre les haies, des crèches dans les jardins... Les lauréats remporteront bûches faites maison par Yannick et Sophie et champagne. De quoi motiver les habitants du quartier. “Les bénévoles du Comité, explique-t-elle, s’activent pour faire vivre la richesse de ce quartier-village, briser l’isolement et le “chacun chez soi”, nouer des liens entre les générations et avec les autres quartiers.” Pour sa quatrième édition, le vide-grenier de septembre, opération phare de l’association, a rassemblé pas moins de cent-vingt exposants contre cinquante la première année. “Le succès était énorme !” se félicitent les organisateurs qui s’apprêtent bien sûr à décorer leur maison pour Noël. Contact : La boulangerie du Grand-Clos, 26 rue de Takrouna, 44 300 Nantes. Tél. 02 40 49 46 02.

Association : Tél. 02 40 52 11 38. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 21 LES 11 QUARTIERS ➜ MALAKOFF / SAIN

La chapelle de l’Immaculée en réfection Nichée rue Malherbe, la chapelle de la maison de l’Immaculée conception est en restauration jusqu’à fin 2004. Débutée en novembre 2002, la réfection concerne l’ensemble de la toiture, des ardoises de couverture en passant par le retraitement complet du grand vaisseau de charpente. Ces travaux d’urgence d’un montant de 1 375 000 € doivent permettrent la mise hors d’eau définitive de l’édifice. “Notre volonté est de préserver ce patrimoine architectural remarquable dont les origines gothiques remontent à 1469”, explique Jean de Foucaud, économe de l’association diocésaine de Nantes, propriétaire de l’édifice. Commandée au XVe siècle par le duc de Bretagne François II, la chapelle, agrandie Victor-Basch,Victor-Basch, au XVIIe siècle, restaurée par deux fois au XIXe siècle, inscrite en octobre 1991 à l’inventaire supplémentaire des monuments “la“la placeplace dudu village”village” historiques, est avec la cathédrale un des rares édifices nantais d’origine gothique. Deux phases ominée par l’église Notre-Dame Pierre. Sur la place qui ne sera plus traver- de restauration extérieure puis de Toutes-Aides récemment res- sée par des voies, du stationnement sera intérieure sont en cours d’étude taurée, mais envahie par les voi- également matérialisé. Pour sécuriser les auprès du cabinet de Pascal D tures et traversée de part et circulations piétonnes et inciter les auto- Filatre, architecte du Patrimoine. d’autre par des rues... la place Victor- mobilistes à lever le pied, le niveau des Basch va être entièrement remodelée pour voiries sera légèrement relevé devant les offrir un espace plus esthétique et plus commerces du haut de la rue de la Ville- fonctionnel. Discuté avec les habitants et en-Pierre, et le trottoir, aujourd’hui très les commerçants, le projet prévoit la créa- exigu, sera nettement élargi. Les réseaux tion d’un parvis en face de l’église, qui EDF, France Télécom et éclairage seront permettra non seulement d’aérer l’espace enfouis, et un container à verre enterré, le mais également d’accueillir des manifes- premier du genre à Nantes, sera installé. tations de quartier comme les vide-gre- Dans sa nouvelle configuration, la place niers, la fête de la Musique, les fest-noz... pourra alors jouer pleinement son rôle de Tout en maintenant le nombre de places cœur de quartier, de “place du village”. autorisées actuellement, les stationne- Démarrage des travaux en janvier 2004 ments seront réorganisés notamment le pour une durée de trois mois. Coût de Jean de Foucaud et Pascal Filatre. Nantes au quotidien long des commerces, rue de la Ville-en- l’opération : 450 000 €. 22 [Décembre 2003] T-DONATIEN EmerseEmerse FaéFaé :: “Je“Je saissais d’oùd’où jeje viens”viens”

e ton est posé, le regard serein... Jeune milieu de terrain du Football club de Nantes, Emerse Faé - il n’a L pas 20 ans - habite Malakoff depuis quasiment sa naissance. “C’est là que j’ai tout appris dans la vie comme dans le foot avec mon premier club, celui du quartier, où j’ai joué de 6 à 10 ans. Les conditions d’en- traînement étaient vraiment difficiles et les moyens financiers limités. Avec des copains, nous avons rejoint un club plus ambitieux mais proche de Malakoff, Toutes-Aides.” C’est là que le FC Nantes, en juin 1999, le recrute afin d’intégrer le centre de formation puis l’effectif professionnel. “Je sais d’où je viens, le chemin parcouru. Et mes amis sont toujours là : ils me guident, c’est important. J’espère aussi être un modèle, surtout pour les petits qui font du foot. Ils aimeraient bien être à ma place !” assure le vainqueur de la coupe Gambardella 2002. “Je m’occupe de deux jeunes qui jouent à Vertou. Je les accompagne chaque mercredi à l’entraîne- ment. C’est rendre ce que j’ai reçu. Le sport, cieux également de l’image véhiculée par Également champion du monde des moins avec les études, ça empêche de faire des son quartier : “Tragédie ou d’autres, comme de 17 ans en 2001, l’avenir semble lui souri- conneries” reconnaît le milieu de terrain nan- le collectif rap 44e Régiment, contribuent à re. Mais Emerse l’assure : “Je n’oublierai tais, titulaire d’un Bac économique. Et sou- améliorer le regard porté sur Malakoff...” jamais Malakoff.” Là où tout a commencé...

Choux, genoux et petits cailloux

Le collectif de plasticiens La valise présente une publication-constat qui entremêle végétaux, hommes, textes et œuvres d’art, traces d’une aventure de plusieurs mois dans les jardins familiaux de Malakoff. Du 7 au 14 septembre 2002, aux potagers, cabanes et parterres de fleurs se sont ajoutés des sculptures de bois ou de métal, des structures de plastique, des photos, des ballons, des broderies... L’art s’est invité dans les jardins. Sans forcer, sans brusquer, en douceur, poussant presque comme les fleurs. Une trentaine d’artistes avaient répondu à l’appel de La valise qui a sélectionné dix-huit projets. But du jeu : réaliser in situ une exposition éphémère prenant en compte le lieu et ses occupants, avec la participation de ces derniers et moyennant un budget de 300 €. Choux, genoux et cailloux immortalisés sur le papier témoignent de cette aventure, qui aura une suite : La valise prépare à Malakoff un jardin expérimental pour personnes à mobilité réduite. Pour se procurer l’ouvrage, envoyer une enveloppe format A4 timbrée à 2€ à : Collectif La valise, 1, rue Saint-Pierre 44000 Nantes. Tél. 02 40 08 92 29. Nantes au quotidien

[Décembre 2003] 23 LES 11 QUARTIERS ➜ NANTES SUD

AuAu BolBol d’Air,d’Air, Tri sélectif “Après avoir appris à trier les déchets, les enfants pourront onon s’amuses’amuse entreentre éduquer leurs parents !” C’est en tout cas ce que souhaite Marie- Claire Sachet, présidente de l’association Une p’tite goutte amiesamies d’eau. Cette association s’est

“ lutôt que de vous endormir Pour Magaly Gravoueille, intervenante devant Les feux de l’amour, sociale familiale qui accompagne le groupe, venez nous rejoindre”. C’était le “cela permet de découvrir les femmes en- slogan du collectif Bol d’Air l’an- dehors de leur famille et de faire participer P des personnes isolées”. Et l’ambiance du née dernière pour inviter les mères de familles du quartier à leurs activités. Pas quartier a changé, note Magaly. “Les nou- de tricot au programme, mais des sorties velles venues sont contentes, car elles peu- en forêt, à la mer ou à la thalasso, un ate- vent maintenant dire bonjour aux femmes lier look, la création de jeux en bois pour la qu’elles croisent dans la rue.” ludothèque... Bol d’Air, CSC du Clos-Toreau, “Au début, on a commencé petit, on n’était Tél. : 02 40 34 19 27. des fois que deux. L’an dernier, on tournait à sept, et treize personnes sont partantes cette année”, explique Viviane spécialisée dans la collecte du Corbard, une habitante associée à la mise en place papier pour financer des projets du projet initié par les de développement dans les pays acteurs sociaux du quar- du Sud. Dans le cadre d’un projet de tier : ANAF (Association nantaise d’aide familiale), sensibilisation à l’environnement, Accoord, Conseil général, mené avec la Ville et la la CAF et l’association Communauté urbaine, l’association de prévention F. Deligny. a mis à contribution les élèves de “L’objectif était d’impulser une dynamique de quar- l’école primaire du Clos-Toreau. tier”, souligne Marie-Thé- Objectif : sensibiliser les enfants rèse Rotard chargée de sec- au recyclage et par ricochet les teur à l’ANAF. familles. Après un travail sur le “Permettre aux personnes de sortir de chez elles et tri, les enfants ont décoré des de découvrir des choses poubelles qui ont été installées nouvelles et valoriser mi-novembre dans chaque leurs compétences”. Les femmes organisent immeuble. “Bien sûr le dépôt elles-mêmes les activités, déjà existant rue Ascain est gèrent leur budget ou ani- maintenu”, précise Marie-Claire ment un atelier. Mounia Sachet. Ces conteneurs partage sa recette de gâteau oriental. Odette pré- exclusivement destinés à pare une marche autour recueillir journaux et imprimés, de l’Erdre. “J’ai hâte de sont ensuite collectés chaque revenir le lundi, confie semaine par les bénévoles de Patricia Vazard, une habi- tuée du groupe. Je laisse l’association. mes soucis chez moi pour Contact : Une p’tite goutte d’eau, 2, rue de Saint-Jean-de-Luz 44 200 Nantes. Nantes au quotidien m’amuser entre amies”.

24 [Décembre 2003] HISTOIRES DE QUARTIERS

Île de Nantes Les chantiers dans les années 50. Quand 7000 ouvriers travaillaient aux Chantiers...

La Communauté urbaine vient d’acquérir quatre des six hectares de l’ancien site des Ateliers et chantiers de Bretagne (ACB), passés dans le giron d’Alstom à partir de 1988. Avant que ne s’y développe la future Cité des biotechnologies, petit retour sur l’histoire industrielle du lieu en compagnie de Roland Oheix, ancien ouvrier et militant syndical... Nantes au quotidien Nantes

26 [Décembre 2003] En 1954, la basse-Loire produisait 53% des navires de comerces français et 64% des navires de guerre !

“ e matin, la sirène résonnait deux fois par chantier pour l’em- bauche. Pour Bretagne, c’était à L 6 h 45 et 6 h 50, pour la Loire, c’était à 6 h 55 et 7 heures. Ça faisait quatre coups de sirène, c’est les voisins qui devaient être contents ! À l’époque, j’habitais du côté de Sainte-Anne, je déva- lais la pente pour monter dans la nacelle du transbordeur. Quand on la loupait, on passait par le pont Audibert, il arrivait même qu’on passe par l’intérieur du pont transbordeur en grimpant par l’escalier qui se trouvait dans les piles !” Roland Oheix, 70 ans aujourd’hui, se sou- vient. Ancien ouvrier de Bretagne (diminu- tif de Ateliers et chantiers de Bretagne), il a commencé à travailler dans les chantiers nantais au début des années 50 quand la Navale française commençait à faire de l’eau. Entré comme apprenti à 18 ans à la CNRN (Compagnie nantaise de réparation navale), située dans le bas-Chantenay, une première vague de licenciements, en 1951, l’oblige à aller voir ailleurs. Il trouve du tra- vail comme ajusteur aux Ateliers et chan- tiers de la Loire, une des entreprises navales de la Prairie-au-duc (lire encadré). Il faut dire que les années 50 marquent un tournant pour la Navale nantaise. Après l’euphorie de la reconstruction, où les trois grands chantiers (Bretagne, Loire et Dubi- geon) ont engrangé les commandes mili- taires, les nuages commencent à s’amon- celer : la manne de l’État se fait plus rare et l’exportation se heurte à la concurrence des Anglais, des Japonais et, bientôt, des Coréens.. Pourtant, au moment où Roland Oheix commence sa carrière, en 1950, les çais et 64% des navires de guerre ! Mais tables : elles commencent à Saint-Nazaire trois grands chantiers emploient 7 000 bientôt, alors que les capacités de produc- avec le regroupement de Penhoët et des ouvriers... et, en 1954, la Basse-Loire pro- tion sont en hausse, les commandes bais- chantiers de la Loire, qui va donner nais- duira 53% des navires de commerce fran- sent... Les restructurations sont inévi- sance aux Chantiers de l’Atlantique.

1955 : la grande grève. Des conflits sociaux vont éclater avec, notamment, la Rue Crébillon, grande grève d’août 1955, réprimée dans manifestation lors le sang. Militant de la Jeunesse ouvrière de la grande grève de 1955. chrétienne (JOC), Roland Oheix n’y partici- pera pas parce qu’il est appelé sous les drapeaux. C’est la guerre d’Algérie et l’ap- pel se prolonge. Roland fera en tout trente mois de service dont une partie en taule à cause de Jeunesse ouvrière, le journal par- ticulièrement “subversif” de la JOC qu’il reçoit à la caserne... Une fois “libéré”, il retourne aux chantiers. Nous sommes en 1957. Il se souvient : “Le soir, la débauche était à 18 h 30. On faisait la semaine des 48 heures. Officiellement, c’était 40 heures mais on faisait 48 heures,

les huit heures supplémentaires étant } au quotidien Nantes

[Décembre 2003] 27 HISTOIRES DE QUARTIERS

} majorées à 25%. Au-delà, ça passait à 50% ! On travaillait souvent le samedi matin, sur- tout quand il y avait des réparations urgentes sur des bananiers ou des pétro- liers. On pouvait aussi être “prêté” d’un chantier à l’autre, voire à d’autres entre- prises nantaises. C’est comme ça que j’ai travaillé pour Sud-Aviation sur les avions Vautour et les Caravelle.” Si Roland Oheix est incollable sur les conditions de travail de l’époque, c’est notamment parce qu’il fut longtemps délé- gué du personnel puis délégué syndical CFDT. En 1962, c’est la fusion entre Bre- tagne et Loire qui va donner naissance à la nouvelle société des Ateliers et Chantiers de Nantes-Bretagne-Loire (ACNBL). Roland, qui travaillait au montage, c’est-à- dire en équipe, est muté en 1962 au servi- ce des pièces détachées où le travail, plus solitaire, l’éloigne des masses influen- çables... “Avant 1968, se rappelle-t-il, il n’y avait qu’une salle pour tous les syndicats où chaque organisation avait son armoire. Ça s’est amélioré ensuite... C’était l’époque où l’on négociait des accords glo- baux pour la navale nantaise à... l’Hôtel de ville, considéré par toutes les parties Mars 1951, débauche aux ACB. À l’époque les trois comme un terrain neutre.” grands chantiers navals de Nantes emploient 7 000 ouvriers. Mais déjà, les restructurations se profilent à l’horizon. La fin d’un chantier naval. En 1966, les ACN disparaissent au profit de la SFI - ACB. Roland Oheix est désormais un gars Mars pour protester contre les licencie- des ACB où il poursuit son activité militan- ments dans le secteur de la Navale. En te. Malheureusement, la lutte syndicale ne 1969, la SFI-ACB intègre le chantier Dubi- pourra rien contre le déclin inéluctable des geon-Normandie. Les ACB cessent d’être chantiers nantais. Cela, malgré le lock-out un chantier naval contre l’avis des Nantais et la grève qui, en 1965, avait rassemblé siégeant au conseil d’administration, Mar- plus de sept mille ouvriers au Champ-de- cel Rouchet, Jean et Michel de La Brosse et Bernard Fouché, qui démissionnent le 29 octobre. Les ACB, dont le nom s’écrit désormais en minuscules, se concentrent alors sur 6,3 hectares à l’est du boulevard Léon-Bureau et deviennent une société d’engineering, d’études et de production Chanfreineur des ACB. de biens d’équipement tout en gardant une partie “mécanique intelligente” répar- tie entre deux métiers qui ont fait la équipements spéciaux pour le nucléaire. renommée de la société : la mécanique Les fermetures succèdent aux plans de navale et la mécanique industrielle, repré- licenciements et Roland Oheix finira par sentées respectivement par les appareils prendre sa retraite anticipée en 1988 au propulsifs de navires de guerre et les moment où les ACB deviennent filiale de presses hydrauliques Loire, ainsi que des GEC ALSTHOM. Quelques mois seulement

La Prairie-au-duc La Prairie-au-duc est le nom laissé à la partie nord-ouest de l’Île de Nantes par l’une des plus anciennes îles de l’ancien archipel de la Loire nantaise. On appelait prairie, une île - appartenant à l’origine au domaine ducal, d’où le nom de Prairie-au-duc - qui était exploitée, pour l’élevage bovin notamment. Face au quai de la Fosse, la Prairie-au-duc ne fut lotie, pour les besoins de l’industrie nantaise, qu’à partir de 1835. La Prairie-au-duc est aujourd’hui souvent appelée improprement Île Sainte-Anne ; cette dernière, au sud-ouest de l’Île de e “Pour rejoindre le chantier, il arrivait même que Nantes (actuel quai du Président-Wilson), plus petite, n’apparaît sur les cartes qu’au 19 siècle Nantes au quotidien Nantes l’on passe par l’intérieur du pont transbordeur.” et fut rattachée en 1902 à sa grande voisine après le détournement de la boire de Toussaint.

28 [Décembre 2003] Lancement du cargo Protée en 1955. ▼ après la mise à l’eau, en octobre 1986, et le départ de Nantes, le 3 juillet 1987, du Bou- gainville, dernier bateau construit sur la Prairie-au-duc. En 1992, les effectifs des ACB ne sont plus que de 658 personnes dont 173 ouvriers seulement. En 1998, GEC ALSTHOM devient ALSTOM, une dénomination qui va s’imposer à tous, aux ACB comme aux Chantiers de l’Atlantique. Enfin, à Nantes, en 2003, la société ALSTOM (Hydro Power), qui a recentré son activité sur la fabrication de pompes industrielles pour les barrages ou l’industrie nucléaire, cède la majeure partie de ses terrains et de ses bâtiments industriels à la Communauté urbaine de Nantes. Laquelle souhaite développer à cet endroit une Cité des bio- technologies, à deux pas du centre hospi- talier universitaire qui manque cruelle- ment de place... Aujourd’hui, le sigle ACB perdure à Nantes grâce à la société ACB Pressure Systems qui a repris l’activité presses hydrauliques en conservant la marque Loire, de renommée mondiale, héritage des ACL d’avant la fusion. Cette société, aujourd’hui indépendante du groupe ALSTOM, s’est installée récemment aux Batignolles, rue du Ranzay. Elle travaille notamment pour l’aéronautique et pour l’agro-alimentaire (conservation des ali- ments par procédé haute pression). Et ALSTOM, de son côté, cherche à adosser sa division constructions navales à de nou- veaux partenaires industriels...

FRANCK BARRAU

Sources bibliographiques : * Yvon Rochcongar, Des métiers et des hommes, Maison des hommes et des tech- niques, 1999. Capitaines d’industrie à Nantes au XIXe siècle, Éditions MeMo - Entreprises et patrimoine industriel, 2003. * Michel Kerézéon : Les Ateliers et chantiers de Bretagne, 1895 - 1968, Un chantier naval nantais, UIAN / CRHC, Université de Nantes, juillet 1990. Les Ateliers et chantiers de Bre- tagne 1895 - 1909 - 1968 in Visions Contem- poraines - Revue d’histoire n°8 - Université inter-âges -septembre 1994. * Françoise Lelièvre : De l’industrie sur la prairie... Architecture industrielle en Fran- ce, revue du CILAC (Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel, n°41, décembre 2002.) Photos : * “Histoire de la construction navale à Nantes”. * Maison des hommes et des techniques. * Archives Centre d’Histoire du travail - Coll. CGT 44. Nantes au quotidien Nantes * Archives Chantiers navals. [Décembre 2003] 29 HISTOIRES DE QUARTIERS

Île de Nantes Une grande maison (industrielle) sur la Prairie (au duc)

La Prairie-au-duc témoigne de l’extraordinaire boom ’un des objectifs est d’agrandir le port de Nantes, alors présent sur le e industriel nantais du 19 siècle. C’est là, sur une île seul bras de la Madeleine. Aussi, formée par les alluvions, au milieu de la Loire, que L afin de permettre la liaison avec le bras de Pirmil au sud, le creusement de deux s’est écrit, à partir de 1835, une des pages les plus bassins perpendiculaires est-il entrepris : un bassin ouvrant sur la Fosse dit canal nord- captivantes de l’histoire économique nantaise. Avec, sud (actuel boulevard Léon-Bureau) et le au commencement, la réalisation d’un véritable canal est-ouest sur lequel est bâti, en partie, l’actuel bâtiment de la direction des chan- lotissement industriel. tiers. Les terrains situés face au port (actuel quai Crouan), limités par les deux grands bassins, étaient réservés à l’implantation des chantiers navals. Plus à l’est, de l’autre côté du canal nord-

Nantes au quotidien Nantes sud, sur les terrains limités par le boulevard

30 [Décembre 2003] de la Prairie-au-duc, la rue Arthur-III, la Loire au nord et le passage d’eau présent à l’em- placement de l’actuelle rue Conan-Méria- dec, deux industriels vont s’installer de part et d’autre de la rue Alain Barbe-Torte : Auguste Chérot, associé à son frère Ernest, avec une filature de chanvre, et le fondeur Jean-Simon Voruz à partir de 1850, avec une activité de fonte de cuivre puis de fer (le splendide escalier du Passage Pommeraye est l’un des chefs-d’œuvre de l’entreprise). Les Établissements de la Brosse et Fouché. Quelques décennies plus tard, deux polytechniciens - Eugène Guillet de La Brosse (1857 - 1939) et Henri- Edmond Fouché (1860 - 1943) - vont se lan- cer dans l’aventure de la construction navale avec succès. Le premier, ingénieur civil diplômé de l’École des mines, est l’héritier d’une lignée d’armateurs nantais et de colons aux “isles d’Amérique”. En 1895, ils reprennent le chantier Paul Oriolle, placé en liquidation judiciaire, et créent une société en nom collectif, les Établisse- ments de La Brosse et Fouché. Au départ, l’entreprise compte vingt-cinq salariés. Elle s’installe sur un terrain de dix mille

mètres carrés bordé à l’est par le canal ▼

nord-sud et au sud par le canal ▼ est-ouest (cf. plan Vincent de Eugène Guillet de la Brosse, héritier d’armateurs Plan de l’île nantais, fonde avec Henri-Edmond Fouché les en 1900, zone 1900). Là, elle dispose de trois établissements de la Brosse et Fouché qui de chantiers cales de lancement et d’ate- deviendront ulterieurement les ACB. Ouest. liers de chaudronnerie. Les Établissements de La Bros- construction de grands dans une production intégrée, “de la quille se et Fouché vont rapidement voiliers provoquée par jusqu’à la pomme du mât” en passant par se développer en absorbant les primes d’État (loi les chaudières et les moteurs qui sont tour à tour les ateliers méca- du 30 janvier 1893). fabriqués “maison” dans les anciens ate- niques de la fonderie Voruz en Au moment où la liers mécaniques Voruz réaménagés en pri- 1898, 23 000 m2 situés de vapeur est en plein vilégiant l’innovation technologique. l’autre côté du canal nord-sud ; développement, les L’exemple le plus illustre de cette poli- puis, en 1902, le chantier Le chantiers français - tique est le partenariat qui va se nouer François (qui les séparait géo- dopés par ces primes entre les ACB et l’ingénieur Eugène graphiquement de l’autre - produisent un ton- Rateau, concepteur de turbines révolution- grand chantier nantais, les ACL nage excessif de naires (brevet déposé par les ACB). (Ateliers et chantiers de la navires à voile - trois Ces fameuses turbines vont équiper Loire) ; et, enfin, l’ancien chantier Sâtre, ou quatre-mâts en fer - qui, il est vrai, à la notamment le contre-torpilleur Terrible, situé juste en aval des ACL, en 1907. fin du 19e siècle, rivalisent encore construit à Caen, lancé en 1933, Jules Tessier (1842 - 1940), diplômé des avec la vapeur mais plus pour qui battra le record du monde Arts et Métiers, rejoint les deux industriels très longtemps... Cent vingt- de vitesse toutes catégories pour diriger le service Machine et, neuf grands voiliers sortiront avec une pointe à 45,421 ensemble, ils fondent en 1909 la Société à la fin du 19e siècle des nœuds soit plus de 80 Anonyme des Ateliers et chantiers de Bre- chantiers de Basse Loire ! km/h ! Ce sont les ACB tagne. Les ACB, dont le nom va perdurer Mais, après 1914, le aussi qui, plus tard, jusqu’à nos jours, sont nés et emploient canal de la Martinière, mettront au point et déjà 1 100 personnes ! lui aussi réformé, sera déposeront le brevet plein de ces grands de l’hélice à pas Les ACB se Une entreprise nantaise. oiseaux marins dont variable... différencient des autres chantiers pour la plupart seront deux raisons : tout d’abord, parce qu’il F.B. ensuite ferraillés... s’agit d’une entreprise nantaise “pur beur- Non, la stratégie qui re” dont le siège social est fixé sur la Prai- Photos : prévaut aux ACB est rie-au-duc, ce qui n’est pas le cas des ACL * Archives Chantiers tout autre : on y construit voisins ; ensuite, parce que les ACB, navals. des cargos, des remor- * Maison des hommes et contrairement à la concurrence, se tien- Henri-Edmond Fouché queurs, des chalutiers et des techniques. nent à l’écart de la surenchère pour la au quotidien Nantes des petits navires de guerre [Décembre 2003] 31