UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTES DE DROIT, D’ECONOMIE ; GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT : SOCIOLOGIE FORMATION PROFESSIONNALISANT E EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT (F.P.T.S.D)

Mémoire de licence

« Cas de la Commune Rurale de , dans le district de Mananjary, dans la Région de ».

Présenté par : Mademoiselle HANITRINIONY Mirindra Ginoasy

Membres du Jury Présidente du Jury : Pr ROBINSON Sahondra Juge : Mme RAOBELINAMIARIZOA Christiane Encadreur : Dr RATSIMBAZAFY Ernest Date de soutenance : 30 Septembre 2011

Année 2010-2011

REMERCIEMENTS

Dans la réalisation du présent mémoire, des aides m’ont été donnée. Je tiens à remercier, avant tout, Dieu d’avoir guidé mes pas, de m’avoir donnée le courage, la santé et l’aptitude pour accomplir cette réalisation du mémoire. Je tiens ainsi à remercier les différentes entités qui m’ont soutenue à la réalisation de ce mémoire. En premier lieu, je tiens à remercier les membres de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement : • Monsieur le Directeur de la F.P.T.S.D, Docteur et Maitre de conférences ANDRIAMAMPANDRY Todisoa Manampy, qui m’a permis de suivre mon cursus de formation au sein du Département et d’élaborer ce mémoire ; • Docteur RATSIMBAZAFY Ernest, mon Directeur de mémoire de son soutien moral, de sa disponibilité, de son dévouement et de ses précieuses consignes pour la finalisation de l’ouvrage ; • Monsieur LEANDRE, notre encadreur professionnel, Directeur de l’Education et Mobilisation de la Population (DEMP) dans le Ministère de la Population et des Affaires Sociales (MPAS), de sa disponibilité, de ses précieux conseils qui m’ont aidée dans la réalisation du mémoire et d’avoir partagé ses connaissances avec nous ; • Le corps enseignant de la F.P.T.S.D qui a participé à ma formation durant mes études au Département ; En second lieu, j’accorde mes remerciements : • Au Ministère de la Population et des Affaires Sociales (MPAS) ; • A Monsieur le Maire de la Commune Rurale de Tsaravary et ses collaborateurs ; En troisième lieu, j’aspire à remercier les membres du jury qui vont participer à la finalisation du mémoire : • Madame la Présidente du jury de sa disponibilité à diriger la séance et de ses consignes nécessaires à la correction de l’étude effectuée ; • Madame le juge, de ses critiques et ses questions qui vont aider à la rectification de l’ouvrage. En dernier lieu, je voudrais remercier mes parents ainsi que ma famille toute entière de leur soutien moral et financier durant la réalisation du présent mémoire ; Je ne manquerai pas de remercier tous ceux qui ont, de près ou de loin, aidé à la finalisation du mémoire . LISTE DES ACRONYMES

ARIARY : Unité monétaire Malagasy CAPJ : Centre d’Animation et de Promotion de la Jeunesse C.E.G. : Collège de l’Enseignement Général. CHD 1 : Centre Hospitalier de District niveau 1. CHD 2 : Centre Hospitalier de District niveau 2. CRT: Commune Rurale de Tsaravary. CSB 1 : Centre de Santé de Base niveau 1. CSB 2 : Centre de Santé de Base niveau 2. CSB: Centre de Santé de Base. DEMP : Direction de l’Education et Mobilisation de la Population. E.P.P. : Ecole Primaire Publique. F.P.T.S.D. : Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement. FAC-DEGS : Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie. JIF : Journée Internationale de la Famille. MINESEB : MINistère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base. MPAS : Ministère de la Population et des Affaires Sociales. MST: Maladie Sexuellement Transmissible. OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement. ONG: Organisation Non Gouvernemental. ONU : Organisation des Nations-Unies. RN: Route Nationale. SISG : Service des Informations Sanitaires pour la Gestion SSD : Service de Santé de District. UNICEF : Fond des Nations-Unies pour l’Enfance.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N° 1 : le nombre de la population enquêtée selon le type de ménage...... 5

Tableau N° 2 : Précipitations durant la période pluvieuse ...... 19

Tableau N° 3 : répartition des établissements sanitaires publics...... 21

Tableau N° 4 : répartition des établissements scolaires publics...... 21

Tableau N° 5 : répartition des infrastructures socioculturelles...... 22

Tableau N° 6 : la situation foncière dans la région de Vatovavy Fitovinany...... 23

Tableau N° 7 : liste des Fokontany de la Commune...... 24

Tableau N° 8 : répartition des établissements scolaires dans la Commune Rurale de Tsaravary. 25

Tableau N° 9 : établissement sanitaire dans la Commune Rurale de Tsaravary...... 25

Tableau N° 10 : critères de stratification...... 33

Tableau N° 11: la fin d’étude du chef de famille selon la typologie de la famille enquêtée...... 37

LISTE DES FIGURES

Figure N° 1 : Schémas montrant le cercle infernal du contraste social………………………13 Figure N° 2 : Carte de la situation administrative de la Région Vatovavy Fitovinany.……………………………………………………………………………………17

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DES RECHERCHES CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES CHAPITRE II : MONOGRAPHIE DE LA REGION DE VATOVAVY FITOVINANY ET LA COMMUNE RURALE DE TSARAVARY. CHAPITRE III : APPROCHES DYNAMIQUES. DEUXIEME PARTIE : CONTRASTE SOCIAL (FACTEURS, IMPACTS ET CRITIQUES). CHAPITRE IV : L’INEGALITE SOCIALE. CHAPITRE V : IMPACTS DU CONTRASTE SOCIAL . CHAPITRE VI : APPROCHES CRITIQUES . TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR. CHAPITRE VII : SUGGESTIONS . CHAPITRE VIII : PERSPECTIVES D’AVENIR . CONCLUSION GENERALE RESUME TABLE DES MATIERES

~ 1 ~

INTRODUCTION GENERALE

Contextes et Généralités

Après l’effondrement du bloc socialiste au début des années quatre vingt dix, le monde vit enfin sur un monde unipolaire et globalisé. Tous les problèmes internationaux se règlent désormais sur un seul appareil organisationnel qui est l’ONU. C’est exactement dans ce contexte que c’est apparu les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en Septembre 2000 à New York. Ce résultat d’un grand sommet a rassemblé des dirigeants de plusieurs pays membres de l’ONU qui ont à leurs tours fixés des objectifs à atteindre avant 2015, pour parvenir à un développement rapide et durable. Mais compte tenu des diverses problèmes que traversent chaque pays, surtout les pays en voie de développement, et les pays les moyens avancés, nombreux sont ceux qui sont pessimistes dans l’achèvement de ces objectifs.

Il faut toutefois signaler que chaque personne, chaque nation et chaque organisation aient chacun leur méthode et leurs théories sur la façon d’atteindre le développement. Dans le contexte du développement rural par exemple, les bailleurs de fonds se penchent sur le problème du productivisme (il faut produire beaucoup pour satisfaire le marché international), tandis que certains ONG réfléchissent sur le problème par la participation de tous les acteurs sociaux au développement (ou Développement Participatif) et du mécanisme (le fait qu’il faut mécaniser la production). Sur ces différents opinions, force est de dire que le monde rural souffre encore, et l’on n’a pas pu résoudre le problème du sous développement et les moyens de parvenir à un développement rapide et durable.

C’est dans cette situation que les travailleurs sociaux se sentent responsables devant ce phénomène criant. C’est pour cela que la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (F.P.T.S.D.), dans le département de Sociologie sous la tutelle de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie (FAC-DEGS), a pour vocation de former des travailleurs sociaux immédiatement opérationnels et compétents dans les domaines ciblés. La formation dure trois ans et est sanctionnée par l’obtention du diplôme de Licence, les étudiants vont s’imprégner dans le monde professionnel, qui sera le domaine d’application des ~ 2 ~ cours théoriques dispensés à la formation, mais aussi de contribuer au développement de la société et d’appliquer leurs connaissances acquises durant la formation. En tant qu’apprenti, travailleur social, nous pensons qu’il est tout à fait important de creuser le problème du développement sous un angle sociologique en se situant dans le contexte des inégalités ou contraste social. Car l’inégalité entre les hommes entraîne toujours des obstacles dans la relation sociale et dans le développement. Nous pensons qu’il est temps de découvrir les éléments qui provoquent le contraste social, afin de proposer des perspectives qui vont mener les hommes dans un développement durable et profitable pour tous.

Motif du choix du thème

Avoir choisi le thème : « CONTRASTE SOCIAL ET DEVELOPPEMENT », nous pensons que ces deux concepts ont des choses en commun. A vrai dire, ces deux concepts sont les fruits des relations sociales mais tandis que le premier est un résultat négatif d’une relation conflictuelle, le second vise un résultat positif dans lequel chaque élément de la société doit participer et que tout le monde bénéficiera de ce résultat. Puisque de nos jours, on parle à maintes reprises du développement, nous avons choisi ce thème pour contribuer à la réalisation d’un projet profitable pour tous et réalisable sur le terrain.

Motif du choix du terrain

Cette année, la célébration de la Journée Internationale de la Famille (JIF) s’est tenue dans la Commune urbaine de Mananjary, dans le district de Mananjary et localisé dans la région de Vatovavy Fitovinany dont le Ministère de tutelle est le Ministère de la Population et des Affaires Sociales (MPAS). Nous avons profités de cette occasion afin de réaliser à quel point nous pouvons réaliser notre mémoire en fonction de cet évènement qui est en étroite relation avec notre thème de recherche. Ce travail s’intègre aussi dans la politique nationale en matière de population, en particulier des groupes vulnérables et marginalisés exécutée par le Ministère responsable. Notre stage au niveau de la Direction de l’Education et Mobilisation de la Population (DEMP) auprès de ce Ministère ; ayant pour tâches l’éducation et la mobilisation de la population en matière de développement de la société nous a permis de réaliser notre travail. En se conformant à ces tâches, nous avons pris notre responsabilité dans la préservation de la dignité de la population sur le contexte du développement. Nous avons choisi alors la Commune Rurale de Tsaravary car elle se trouve dans le district de Mananjary ~ 3 ~ et en plus dans la région de Vatovavy Fitovinany. Plus particulier, cette Commune rurale présente tous les éléments nécessaires pour notre recherche notamment les inégalités des conditions de vie qui n’a pas échappées à notre observation.

Problématique

Pour atteindre un développement durable, profitable pour tous, il faut que tous les éléments de la société y participent, sans se sentir exclus ou dépasser par les autres. Nous pensons qu’il est tout à fait utopique de mener tous les hommes sur un même pied d’égalité car le contraste social est une logique de la société, mais il est imaginable de diminuer l’écart pour qu’il n’y ait pas marginalisation et rupture. Notre question de départ est alors, qu’est ce qui entraîne l’inégalité de condition de vie dans une commune rurale donnée ?

Hypothèses

Nous proposerons les hypothèses que : - l’insécurité foncière et la non possession des terrains provoquent la vulnérabilité et créent l’inégalité entre les gens dans un milieu rural. - les individus qui ne font que penser à leurs propres intérêts créent l’inégalité de niveau de vie. - le système social rural favorise la différenciation de niveau de vie.

Objectifs généraux

En vue d’accélérer et de mieux cerner notre prise en compte de la population toute entière au processus de développement ; après avoir faire un sursaut socio-économique et culturel, nous attendons alors l’existence d’inégalité entre les familles pauvres et les familles aisées. Nos objectifs sont donc de : - Tenter de réduire le contraste dans le niveau de vie afin que tout le monde puisse participer au processus de développement de façon égalitaire ; - Voir si en améliorant la condition de la propriété foncière, les paysans puissent contribuer au développement de leur localité ; ~ 4 ~

- Savoir les différents facteurs qui favorisent l’inégalité afin de les éradiquer avant de proposer un projet de développement pertinent et faisable sur le terrain.

Objectifs spécifiques

• Connaitre les raisons de la vulnérabilité afin que tout le monde sache comment les prévoir. • Voir le mécanisme de fonctionnement d’une société rurale qui, selon nous, réserve encore sa nature à la solidarité mécanique. • Connaitre les problèmes récurrents de la ruralité afin de proposer des suggestions. • S’intégrer dans la lutte contre la pauvreté rurale et proposer les voies de développement.

Méthodologie de recherche

La méthodologie est un ensemble de procédés incluant les théories et méthodes, utilisées pour la récolte des données. Pour récolter les informations nous avons rencontré des responsables locaux (Fokontany, Commune, …) qui nous ont donné en retour des données monographiques. Mais ces moments de visite nous offrent aussi le moment de discuter des problèmes quotidiens de la Commune rurale. Puis nous avons effectué des pré-enquêtes qui consistent à faire une petite enquête pour tester les questionnaires, ajuster les hypothèses et pour réfléchir sur la faisabilité de notre recherche. Pour pouvoir enquêter les gens, nous avons pris la décision de demander une audience car nous ne voulons pas déranger les gens.

Nous avons alors choisi les types de méthodes suivants :  Méthodes par grappes : il s’agit d’un échantillon constitué par des ménages dont l’examination des cas individuels dépend des réponses apportées par les chefs du ménage. Cette méthode nous a permis de simplifier notre approche en dépit de l’enclavement des autres quartiers qui forment la Commune Rurale de Tsaravary.  Méthodes probabilistes : c’est une méthode d’échantillonnage qui consiste à prélever un échantillon dans une population suivant la probabilité de retenir, de connaitre et d’estimer un individu. ~ 5 ~

Force est de signaler que le choix des enquêté s’est fait par hasard. Nous n’avons enquêté que les ménages qui ont accepté notre demande. Puis, en matière de stratification, ce n’est qu’après dépouillement que nous avons classifié les ménages en deux groupes (familles aisées et familles vulnérables) en fonction de la propriété foncière, de la taille de ménage et du revenu synthétique mensuel.

Les limites de la recherche

Suite aux enclavements de la région de Vatovavy Fitovinany caractérisée par la falaise, la colline, et entrecoupée par le canal de pangalane, la Commune Rurale de Tsaravary localisée dans le district de Mananjary, est victime étroitement du passage de ce canal du Nord-est vers le Sud-Est qui distingue son Fokontany dont la majorité est entrecoupée de ce canal. De ce fait, il nous est difficile de nous déplacer dans ces Fokotany de l’ordre de quatre (4) car il demande plus de temps d’y aller aggraver par l’insuffisance des moyens de transport fluvial. Or, dans les deux Fokontany que nous avons consultés, des problèmes ont encore entravé notre recherche car certains des chefs de famille que nous avons ciblés ne sont chez eux qu’au coucher du soleil rentrant des champs. De ce fait, nous ne pouvions enquêter que soixante (60) ménages durant notre terrain.

Le tableau ci-après montre notre population d’enquête à la fin de notre descente sur terrain selon le type de ménage dans la Commune Rurale de Tsaravary.

Tableau N° 1 : le nombre de la population enquêtée selon le type de ménage. Types de Ménages Familles aisées Familles vulnérables Ensemble Nombres de ménages 15 45 60 Pourcentage (%) 25 75 100 Source : recherche personnelle (le résultat d’enquête par les ménages), Mai 2011.

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Notre étude présente alors le plan ci-après pour nous guider dans la lecture de ce travail. Dans la première partie, nous allons présenter nos cadres et méthodes de travail. Puis dans la partie suivante, nous soulignons les facteurs du contraste social, ses impacts et les critiques y afférents. Enfin, dans la dernière partie, nous avançons nos suggestions et nos perspectives pour que la commune de Tsaravary puisse se développer.

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PREMIERE PARTIE : CADRES THEORIQUES ET GENERALITES

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La présente partie nous montre les approches théoriques en nous référant aux auteurs (théoriciens) en sociologie dont le rapport de production de Karl Marx et de Friedrich Engels, la conscience collective d’Emile Durkheim et enfin la reproduction sociale de Pierre Bourdieu et la mobilité sociale de Raymond Boudon, car c’est important pour nous, étudiant le phénomène social, de situer notre recherche à partir des théories pour que nous puissions identifier la situation sociale sur le terrain d’étude. De plus, la présentation de la région de Vatovavy Fitovinany et la localisation de la recherche telle que la Commune Rurale de Tsaravary, nous permet de chercher le fondement de la problématique du terrain que nous avons identifié. Et enfin, l’historique de la population Malagasy nous oblige à faire un diagnostic sur la nature foncière dans le secteur primaire particulièrement dans le milieu rural car l’économie de notre pays s’oriente vers le monde rural. Donc l’approche dynamique est un outil de discussion en la matière. Pour cela, nous allons focaliser notre étude sur l’approche matérialisme historique de Karl Marx où nous allons parler des modes de production patriarco-féodale, seigneuro-féodale et précapitaliste à l’avènement des républiques.

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CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITION DES CONCEPTS CLES

La Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement offre à ses étudiants des formations théoriques que ces derniers doivent pratiquer sur le terrain dans l’étude d’un fait social. Pour cela, il est important de visualiser quelques cadres théoriques que nous avons utilisés dans la réalisation de notre mémoire et de définir les mots clés qui sont la base et le fondement de notre recherche. Dans ce cas, en premier lieu nous allons citer quatre approches théoriques dont respectivement le rapport de production, la conscience collective, la reproduction sociale et la mobilité sociale. Puis nous allons définir les différents concepts qui sont le contraste social et développement.

SECTION 1 : Approches théoriques

Pour des raisons méthodologiques en vue de mieux cadrer notre recherche nous avons choisi d’utiliser des approches théoriques qui sont le rapport de production, la conscience collective, la reproduction sociale et la mobilité sociale.

A- Rapport de production

Premièrement, nous avons choisi d’utiliser le matérialisme historique de Karl Marx 1 et de Friedrich Engels 2 pour apprécier les différents modes de production qui se trouvent sur le terrain ; ainsi que pour voir le rapport de production qui s’opère entre les éléments de la société. Car d’après, le matérialisme historique, le rapport de production permet d’appréhender le problème social des paysans considéré comme des forces productives. La terre (ou le terrain) est un moyen de production et qu’elle est un centre d’intérêt de toute relation sociale dans la campagne. Par exemple, ceux qui possèdent des terres cultivables détiennent la force productive, ceux-ci deviennent riches et vont contrôler le système social (bourgeois, souverains, colons, Etats), tandis que ceux qui n’ont pas de

1 Karl Marx, philosophe allemand du XIXème siècle ayant écrit des ouvrages à caractère sociologique comme « les luttes des classes en France », 1848 - 1850 ; les 18 – Brumaire de Louis Bonaparte. 2 Friedrich Engels, contemporain de K. Marx ; fût son grand ami avec qui il a fondé le matérialisme historique basé sur la théorie des luttes des classes. ~ 10 ~ propriétés doivent louer ou se livrer dans le métayage. Ce qui entraînera la division de la société en deux classes opposées (prolétaires et bourgeoisies). Les détenteurs des moyens de production font tous leurs moyens pour protéger leurs intérêts (terres, productions et pouvoir). Par conséquent, entre en jeu le contraste social qui va mener à une lutte de classe (entre nobles et esclaves ; entre bourgeois et prolétaires ; entre colons et indigènes ; entre Etat et paysans). Etant donné que le rapport de production entraîne la division de la société en deux classes opposées et inégalitaires selon le matérialisme historique, nous allons voir comment Emile Durkheim analyse la société à travers sa théorie de la conscience collective.

B- La conscience collective

C’est Emile Durkheim 3, dans sa méthode holistique, qui a mentionné dans son étude du social le concept de conscience collective. Selon cette théorie, le tout explique les parties, c’est-à-dire que les actions individuelles ne peuvent être expliquées que par rapport au système social (c’est-à-dire le groupe, les institutions et les communautés). L’homme (individu) agit donc par rapport à ce que lui dicte sa société, non pas à ce que dicte sa raison personnelle.

Pour Emile Durkheim, c’est dans la société traditionnelle qui exige une solidarité mécanique que la conscience collective reste encore très solide. C’est ainsi que nous avons choisi d’utiliser cette théorie, car dans la plupart des zones rurales malagasy, la population respecte encore la tradition. La théorie de « conscience collective » va aussi nous aider à analyser le fondement des relations dans la commune rurale (terrain). C’est-à-dire de voir à quel point la cohésion sociale (Fihavanana) y trouve et y vit afin de mieux proposer une perspective à la base même de cette cohésion. Sur une approche holistique, nous avons vu à travers la « conscience collective d’Emil Durkheim que l’action individuelle est dictée par le système social. Mais dans une autre approche individualiste, nous allons présenter ultérieurement ; nous allons monter comment Pierre Bourdieu et Raymond Boudon analysent le social en se basant sur des problèmes individuels.

3 Emile Durkheim considéré comme le père de la sociologie française est le premier à faire de la sociologie une discipline scientifique qui a pour objet d’étude « les faits sociaux ». ~ 11 ~

C – La Reproduction sociale et de Mobilité sociale

La vie sociale, d’après la théorie de reproduction sociale de Pierre Bourdieu 4, n’est qu’une répétition de la situation sociale, économique, politique,…d’une génération (Parents) à une autre génération (Enfants). C’est dans l’étude de l’échec scolaire et de l’handicap dans les milieux scolaires que Pierre Bourdieu a remarqué qu’il y a violence symbolique au niveau des institutions scolaires. En ce qui concerne la violence symbolique : les leçons apprises à l’école donnent des avantages aux enfants de la famille aisée et entraînent une difficulté de réussite aux enfants vulnérables (ouvriers). C’est cette inégalité causée par la violence symbolique qui, selon Bourdieu, entraîne l’échec scolaire des enfants de la famille vulnérable. Et puisque l’école permet d’acquérir un travail bien rémunéré, nous devons assister à une sorte de reproduction sociale. Cela veut dire que le fils d’un bourgeois qui excelle dans le monde éducatif va prendre la place de son père, tandis que celui d’un ouvrier va aussi remplacer le sien. Il n’y aura donc pas d’évolution en matière de rapports sociaux. Cette théorie de reproduction sociale nous est nécessaire dans l’analyse de l’immobilité des situations paysannes (la paupérisation, l’analphabétisme, l’échec scolaire et le non accès à la propriété foncière). Nous voulons savoir si les éléments décrits par Pierre Bourdieu peuvent se présenter dans le terrain que nous avons choisi.

Toutefois, la théorie de la mobilité sociale de Raymond Boudon 5 refuse de reconnaitre cette théorie de Pierre Bourdieu. Pour lui, le social n’est pas déterminé et que l’individu est libre de se mobiliser en terme de situation sociale, économique ou financière. Dans ce cas, chaque individu est tenu en tant qu’acteur stratégique à sa propre évolution et attend le moment propice de se déplacer d’un statut à un autre. Par exemple, par le biais de l’éducation, un enfant d’un ouvrier, en obtenant un diplôme adéquat à l’administration d’une entreprise peut devenir un jour un chef d’entreprise. Cette dernière théorie nous est utile surtout dans la sensibilisation des enfants dans les familles vulnérables afin de surmonter leurs difficultés.

4 Pierre Bourdieu, sociologue français des années 60 est le continuateur de K. Marx mais qui s’est spécialisé dans le domaine de l’éducation. Il est à l’origine des divers concepts comme l’habitus, la reproduction sociale, et la violence symbolique. 5 Raymond Boudon ; contemporain de Pierre Bourdieu qui sont considérés tous deux comme des sociologues classiques, est avant tout un individualiste méthodologique. Il prime l’action individuelle qui est rationnelle et dépend de la stratégie de l’acteur. R. Boudon s’avère être le continuateur de Max Weber. ~ 12 ~

Après avoir annoncé les différentes approches théoriques, nous pouvons relever qu’il y a divergence d’opinion et d’appréhension entre ceux de Karl Marx, Engels, Durkheim qui sont holistes et ceux de Pierre Bourdieu, Raymond Boudon qui sont individualistes. Pour continuer ce premier chapitre, nous allons définir ce que sont le contraste social et le développement.

SECTION 2 : Définition des concepts clés

Pour bien focaliser notre recherche sur des propos bien définis, il nous semble opportun de donner quelques définitions des mots clés. Dans cette section, les concepts utilisés à maintes reprises et qui sont les centres d’intérêts de notre mémoire sont à expliquer selon les appréciations théoriques ou par des dictionnaires. Dans ce cas, pour définir le contraste social, nous avons tenté d’ériger des définitions personnelles en tenant compte des explications à partir de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de la politique avant de faire une définition synthétique. En ce qui concerne la définition du développement, nous avons choisi quelques acceptations économiques et socio-anthropologiques.

A – Contraste social

C’est durant le contexte de décolonisation qu’on a beaucoup parlé de contraste. Sur le plan international de l’époque, il est question de contraste Nord-Sud qui inclut les différents éléments (géographiques, économiques, politiques) différenciant les pays riches du Nord aux pays pauvres du Sud. Cependant, le mot contraste incarne souvent l’idée de l’inégale répartition des richesses mondiales. Dans ce cas, le contraste signifie inégalité entre les hommes en termes de revenus ou inégalités de répartition entre les pays en termes d’échanges internationaux (échanges économiques, monétaires, culturelles, d’informations).

C’est surtout dans cet aspect d’inégalité que nous allons expliquer le concept de contraste social. C’est une thématisation que nous voulons mettre en évidence sur le terrain. Selon nous, le contraste social est l’inégalité qui se montre entre les membres d’une société dans laquelle il y a des avantageux et ceux qui sont en difficulté. Cette inégalité peut s’observer par le mode de vie, le niveau d’instruction, le niveau de vie et les autres aspects qui créent une large inégalité entre membres d’une société. ~ 13 ~

Le contraste social est donc l’ensemble de tous les éléments du social qui sont inéquivoques d’un individu à un autre et qui entraîne par la suite un écart de niveau (de vie, d’instruction, de pouvoir,..) entre les membres de la société 6.

Figure N° 1 : Schémas montrant le cercle infernal du contraste social.

Première phase Insécurité foncière

Troisième phase Deuxième phase Différenciation de Vulnérabilité condition de vie (revenu, niveau d’instruction, etc.)

Source : recherche personnelle, Mai 2011.

B – Développement

Le concept du développement, tout au long de l’histoire s’est expliqué à partir de l’économie. Il est apparu en Europe après les grandes guerres. Un pays est dit développé lorsqu’il est économiquement avancé. Le développement est un processus qui vise à l’épanouissement d’un groupe social, d’une communauté ou d’une nation. Tous les projets politiques menés par les gouvernements, les organisations et les institutions financières ont pour but d’améliorer le niveau de vie de la population pour atteindre un accroissement qui est profitable pour tous les membres d’une société, d’une communauté ou d’une nation. Dans ce

6 Définition synthétique, l’auteur, Mai 2011. ~ 14 ~ cas, le développement est un processus qui vise le bien-être social de toute humanité membre d’une société donnée.

Mais ce qui a posé des problèmes dans l’acceptation de ce concept est le fait qu’on a toujours valorisé l’approche économique dans les critères de développement, laissant de côté les autres facteurs (sociaux, écosystémiques, culturels).

Par conséquent, nous n’allons pas nous borner dans l’approche unidimensionnelle qui est l’économique, mais force est de mener l’analyse sous des angles multidimensionnelles, ce qui fait appel à la multidisciplinarité (la sociologie, l’anthropologie la psychologie, la géographie humaine et physique,…). Dans ce cas, nous définissons le développement en tant que processus visant à l’épanouissement des individus incluant tous les facteurs de la vie (le culturel, le relationnel, l’environnemental,…).

Ici, le développement nécessite la participation de tous dans le processus, que tout le monde soit traité à égalité et que le résultat (développement : amélioration de niveau de vie, épanouissement, sécurité alimentaire, santé, habitat, éducation) sera partagé par tous les membres de la société. Le développement concerne donc l’amélioration de tous les domaines de la vie humaine. Il fait appel à la participation de tous qui sont au même pied d’égalité et que tous les participants puissent goûter du fruit de leur action commune. De ce fait, on parle du développement participatif durable et équitable. Par ailleurs, d’après la Banque mondiale, le développement se mesure par des indicateurs qui sont indispensables aux besoins de l’homme. Ces indicateurs sont identifiés à partir de l’éducation (c’est le développement des aptitudes de chaque personne en tant qu’individu et membre d’une société), de la santé et de la nutrition (caractérisée par l’espérance de vie et le taux de mortalité ainsi que la sécurité alimentaire), de l’environnement et l’eau (identifié par la qualité de l’environnement géographique et naturel de l’individu qui dépend de la gestion durable de l’environnement et l’accès à l’eau potable), de la gestion des catastrophes naturelles et de la gouvernance.

Dans la première partie du premier chapitre, nous avons annoncé quatre théories présentant les différentes manières d’analyser la société et qui nous ont permis de comprendre qu’il y a diverses manières d’étudier les faits sociaux en fonction des théories que nous préférons choisir. Puis, nous avons défini le contraste social à partir des explications multidisciplinaires en vue de proposer une définition synthétique. Enfin, pour définir le ~ 15 ~ développement nous avons utilisé des acceptations socio-économiques avant de parvenir au concept de développement participatif. Pour le chapitre qui va suivre, nous allons présenter notre terrain de travail par la présentation de deux monographies à savoir celle de la Région de Vatovavy Fitovinany et celle de la Commune Rurale de Tsaravary.

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CHAPITRE II : MONOGAPHIE DE LA REGION DE VATOVAVY FITOVINANY ET LA COMMUNE RURALE DE TSARAVARY

La monographie consiste à représenter un milieu ou un terrain choisi sous divers angles (géographique, démographique, …). Ce deuxième chapitre est consacré à cette monographie où il est question en premier lieu de délimiter géographiquement la Région de Vatovavy Fitovinany avant de procéder aux approches climatiques et agro-économiques. Puis dans un second lieu, nous allons présenter la monographie de la Commune Rurale de Tsaravary en tenant compte des aperçus géographiques, démographiques, économiques et domaniaux.

SECTION 1 : Région de Vatovavy Fitovinany

Nous allons d’abord présenter la monographie de la Région de Vatovavy Fitovinany en la délimitant géographiquement. Puis, nous allons présenter ses diverses caractéristiques en matière climatique c'est-à-dire le climat, la température, la pluviométrie, le cyclone et l’hydrologie avant de montrer les infrastructures présentes. Enfin, nous présenterons des aspects agro-économiques et domaniaux où il est question de la situation foncière.

A – Délimitation et Approche géographique

Délimitation La région de Vatovavy Fitovinany fait partie du Moyen- Est. Elle traverse la Route Nationale (RN) N°25 , qui relie Fianarantsoa à Mananjary vers l’Est et la Route Nationale (RN) N°12 reliant à vers le Sud qui est sa capitale. Son territoire couvre une superficie de 20. 500 Km². En plus, la région de Vatovavy Fitovinany est composée de 132 communes qui se répartissent respectivement entre six districts : (18), Mananjary (25), (13), (15), Manakara (45) et (16). Elle est limitée : - A l’Est par l’Océan Indien, - A l’Ouest par la Région d’Haute Matsiatra et d’Amoron’i Mania, ~ 17 ~

- Au Nord par la Région d’Atsinana et, - Au Sud par la Région d’Atsimo Atsinana.

Figure N° 2 : Carte de la situation administrative de la Région Vatovavy Fitovinany.

Source : Office Nationale de l’Environnement, Profil Environnemental, Juillet 2006. ~ 18 ~

Climat Concernant le climat, la région de Vatovavy Fitovinany fait partie du régime climatique tropical d’altitude variant entre 500 mètres et plus de 1000 mètres. Elle est caractérisée par de notables différences entre la falaise et la région côtière à hiver et à été chauds. Le climat de la région est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. Par conséquent, un alizé souffle constamment d’Est en Ouest, entraînant des masses d’air humide et chaud occasionnant une forte pluviométrie. Le nombre de jours de pluies par année varie entre 140 et 175. La saison pluvieuse s’étale de Décembre à Avril. Les mois les plus pluvieux sont Janvier et Février, le moins arrosé est Septembre.

Sols et Végétations Au niveau des sols et végétation, la région de Vatovavy Fitovinany est marquée par la dominance des sols ferralitiques rajeunis notamment sur les hauts reliefs de la falaise, mais très fragiles, riches en humus sous forêt, favorables à une mise en valeur plus ponctuée. Les sols des hauts et moyennes collines sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés. Les sols d’apports alluviaux et colluviaux des basses collines et des niveaux d’aplanissement côtiers présentent une texture très riche. Les dunes et cordons littoraux s’étendent le long de la côte sur une largeur inférieure à 5 km, et donnent des sols aux propriétés physiques médiocres. Les sols de pseudo-steppes des plateaux, recouverts de graminées, ont de bonnes propriétés physiques. Les dunes et cordons littoraux sont inondables.

En matière de couverture végétale, la région est caractérisée par des formations graminéennes à base d’Aristida. Elle est composée de forêts secondaires (savoka), de formations littorales, des tavy et déboisements, et des réserves forestières.

Température Dans la région de Vatovavy Fitovinany, on constate une légère variation de température selon les saisons. Les températures et la pluviométrie moyennes annuelles varient selon l’altitude et la position par rapport à la mer. La température moyenne annuelle dépasse en général 20°C ; Février constitue le mois le plus chaud tandis que Juillet est le plus frais.

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Pluviométrie En général, le climat chaud et humide se caractérise par une pluviométrie annuelle de 1500 mm. La période pluvieuse s’étale de Décembre en Avril. Dans la station de Mananjary, la quantité des pluies recueillies varie entre 1400 à 2900 mm. La Région de Vatovavy Fitovinany ne connait pas la sécheresse. Aucun mois sec n’a pu être identifié malgré l’avancement de la déforestation dans la région. Les précipitations annuelles varient de 2400mm à 2950mm. Nous observons tout de même que faute de donnée incomplet que notre source nous a présentée, nous n’avons pu montrer que quatre district sur les six qui forment la région.

Tableau N°2 : Précipitations durant la période pluvieuse. Région Districts Précipitations Ifanadiana 2930 – 2865 mm Nosy Varika 2745 – 2426 mm Vatovavy Fitovinany Manakara 2745 – 2426 mm Vohipeno 2745 – 2426 mm Source : Monographie, Région Vatovavy Fitovinany, Juin 2003.

C’est la répartition dans l’année qui comporte parfois des mois trop longs au début de la saison, ne permettant pas ainsi un bon démarrage de la campagne agricole, surtout pour les rizicultures de bas fonds. La dégradation de l’environnement (déforestation, feux de brousses successifs augmentant les coefficients de ruissellements des bassins versant et réduisant le taux d’infiltration) a des conséquences négatives sur l’Agriculture.

Partout donc, la maîtrise de l’eau est indispensable. Toutefois, les conditions climatiques ne sont pas un obstacle majeur à la mise en valeur d’autant plus que les variations du microclimat font que la province présente toute une gamme de possibilités en matière agronomique, en commençant par les espèces typiquement tropicales (manguiers, letchis, café, girofle.) dans la zone du moyen - est. La région pourrait donc produire toute une gamme de produits alimentaires susceptibles de constituer une nourriture équilibrée pour sa population.

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Cyclones Des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappent périodiquement la Région. Vatovavy Fitovinany est ainsi une des régions ravagées fréquemment par les cyclones. Nosy Varika et Mananjary se trouvent dans le couloir cyclonique, ce dernier s’étendant vers le Nord jusqu’à Maroantsetra. Le risque cyclonique diminue du Nord au Sud.

Hydrologie Le canal des Pangalanes qui relie les différentes lagunes entre elles, depuis Farafangana jusqu’à la limite Nord de la région du Sud – Est, n’est navigable qu’à partir de Mananjary vers Toamasina après une récente réhabilitation. Les principales rivières dans les localités Mananjary – Manakara prennent leur source dans la zone accidentée de la falaise ; elles présentent un profil rapide et heurté, ponctué par des chutes dans leur cours supérieur ; elles gagnent ensuite les régions basses où elles s’étalent largement dans un cours lent et sinueux cherchant difficilement son débouché vers la mer à travers le cordon littoral dunaire. Au Nord, la Sakaleona traverse des vallées larges et fertiles aux environs d’Ambody, à proximité de , puis dépose ses alluvions à Nosy Varika.

Nous avons délimité géographiquement la région de Vatovavy fitovinany de ses aspects climatiques. Il nous reste, pour mieux connaitre la région de présenter les différentes infrastructures qui y sont implantées. Puisqu’il s’agit d’une monographie, nous pensons qu’il est normale de donner un aperçu des différentes infrastructures qui s’y trouvent à fin d’évaluer la prise en charge des quelques besoins primaires (sanitaire, scolaire, socioculturelle), étroitement liés au problème de développement.

B – Les différentes infrastructures présentes

Pour mieux élucider l’existence des différentes infrastructures dans la région de Vatovavy Fitovinany, il nous semble opportun de dresser trois tableaux qui montrent les différentes répartitions des établissements sanitaires, scolaires publics et socioculturelles.

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Tableau N° 3 : répartition des établissements sanitaires publics. CSB District SSD CHD 1 CHD 2 CSB 1 Total 2 Mananjary 1 0 1 23 5 30 Ifanadiana 1 1 0 20 3 25 Nosy Varika 1 1 0 14 5 21 Ikongo 1 1 0 19 3 24 Manakara 1 0 1 24 4 30 Vohipeno 1 1 0 12 3 17 Ensemble région 6 4 2 112 23 147 Source : SISG/1999 Ministère de la santé.

SSD : Service de Santé de District. CHD 1 : Centre Hospitalier de District niveau 1. CHD 2 : Centre Hospitalier de District niveau 2. CSB 1 : Centre de Santé de Base niveau 1. CSB 2 : Centre de Santé de Base niveau 2.

Tableau N° 4: répartition des établissements scolaires publics. Nombre d’établissements Région E.P.P. C.E.G. Lycée Mananjary 241 7 1 Ifanadiana 124 5 1 Nosy Varika 137 6 1 Ikongo, Manakara, 341 20 2 Vohipeno Ensemble région 843 38 5 Source : MINESEB

E.P.P. : Ecole Primaire Publique. C.E.G. : Collège d’Enseignement Général.

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Tableau N° 5 : répartition des infrastructures socioculturelles. Terrain Salle Tranom Salle Bibliot Région Cinéma Vidéo CAPJ de sport d’œuvre ou pokono d’exposition Crèche hèque équipé exposition lona ou information Mananjary - 5 1 1 3 Manakara - 15 1 1 1 1 1 1 6 Ensemble - 20 2 1 2 1 1 1 9 Source : Monographie, Région Vatovavy Fitovinany, Juin 2003.

Ces différents tableaux nous ont montré qu’il y a présence des établissements sanitaires, scolaires et socioculturels dans quelques districts de la région de Vatovavy Fitovinany. Mais comment s’y présente alors l’agriculture et l’élevage.

C – Les agricultures et l’Elevage

La majorité de la population vit de l’agriculture (90%). Les principales productions sont le riz (65000 Ha), le manioc (53000 Ha), la banane (16000 Ha), la canne à sucre (9500 Ha), l’ananas (1.500 Ha), le litchi et le girofle 7. La chute des cours des matières premières (en particulier le café) a fortement affecté les revenus des familles, puis la qualité des plantations telle l’agriculture de cueillette. Parallèlement, les fortes densités démographiques dans ces milieux fragiles et les zones de conservation environnementale sur le corridor, empêchent les familles d’agriculteurs de développer des alternatives de diversification de la production. Les déséquilibres de production, le tassement des exportations et des prix, la faiblesse du marché local, et l’enclavement ont contribué à faire de cette région l’une des plus vulnérables du pays.

En ce qui concerne l’élevage, tous les types d’élevage sont pratiqués dans la région malgré les conditions des milieux relativement difficiles. L’élevage bovin prédomine suivi de près de l’élevage porcine. En effet pour satisfaire les besoins quotidiens, la plupart des ménages pratiquent de l’aviculture et l’associent à l’élevage de lapin.

7 Profils de pauvreté villageois et étude régionale, Analyse selon l’Approche des Moyens d’Existence Durable, Rapport d’analyse régionale de la région Vatovavy Fitovinany.

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En matière d’agriculture, nous avons vu l’existence des produits vivrières et des produits de rentes et des problèmes inhérents à l’agriculture. Puis, nous avons montré les différents types d’élevages pratiqués dans la région. Tout de suite, nous allons voir la situation foncière dans le Vatovavy Fitovinany.

D – Le domaine foncier

Nous représentons ce domaine foncier par un tableau récapitulant la région.

Tableau N° 6 : la situation foncière dans la région de Vatovavy Fitovinany. % Superficie Superficies Nombre parcelle par District immatriculé/ exploité par (km²) ménage cadastré ménage ND Titré (%) Non titré ND Mananjary 5330 ND Nosy-Varika 4009 Ifanadiana 3730 Manakara 3269 10,8 Ikongo 2795 3,2 Vohipeno 1050 5,3

Source : . Monographie de la Région de Vatovavy Fitovinany/tableau à remplir par les responsables régionaux et ; .Données des enquêtes communales par Cornell University, 2001, agrégé par l’Unité technique Centrale de Fianarantsoa. N.B . : N.D : Non Disponible.

La situation foncière 8 est remise en question parce que certaines études ont montré que les riches peuvent même obtenir des titres au détriment des pauvres. De ce fait, depuis l’époque royale, passant à l’époque coloniale et traversant les différentes républiques jusqu’à nos jours, les populations vulnérables sont victimes de l’usurpation et de la loi du plus fort. Il est logique que le contraste social affiche deux vitesses illégales de développement (vitesse d’enrichissement et pérenne et vitesse d’aggravation rapide de la paupérisation).

8 La situation foncière dans la monographie de la région vatovavy fitovinany, Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), Juin 2003. ~ 24 ~

La région de Vatovavy Fitovinany est une vaste région possédant plusieurs caractéristiques géographiques, infrastructurelles et agro-économiques. En étant inclus dans cette région quelles sont les caractéristiques de la Commune rurale de Tsaravary ?

SECTION 2 : La Commune Rurale de Tsaravary (C.R.T.)

Pour mieux connaitre la Commune rurale de Tsaravary, il nous semble plus évident de présenter sa monographie. Dans ce cas, nous allons faire successivement des aperçus géographiques, démographiques, socio-économiques et fonciers.

A – Aperçu géographique

La Commune Rurale de Tsaravary fait partie du Moyen- Est de , et situé dans le District de Mananjary, dans la Région de Vatovavy Fitovinany. Elle traverse la Route Nationale (RN) N°25, à 7 Km de la Commune urbaine de Mananjary vers l’Ouest. Elle a ses coordonnées de 21° 15 de longitude Sud et de 14° 18 de latitude à l’Est et avec une altitude de 11m et d’une superficie de 42 Km². Elle représente six (06) Fokontany séparés par le canal de Pangalane.

Tableau N° 7 : liste des Fokontany de la Commune Commune Rurale de Fokontany isolés par le canal Fokontany non isolés Tsaravary de Pangalanes Liste des Fokontany Ambodikiza, Marofody, Ampasimbola, Tsaravary. Sarina, Tanambaomarofody. Source : recherche personnelle, Mai 2011.

En ce qui concerne le climat, la Commune Rurale de Tsaravary est une zone chaude et humide avec une pluviométrie supérieure à 1.500 mm et une température moyenne mensuelle toujours supérieure à 15°C et sans mois sec. Elle est la commune la plus victime lors du passage des cyclones à cause de l’existence de ce canal.

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B – Démographie

La Commune Rurale de Tsaravary compte 14. 714 de population totale avec une forte présence de jeunes. Généralement, c’est une population d’agriculteurs et d’éleveurs. Le taux de natalité est assez faible tandis que le taux de mortalité est fort à cause de l’enclavement de certains Fokontany et ainsi expliqué par l’éloignement du centre de santé et le moyen de transport parce que ces Fokontany devraient traverser ce canal pour accéder aux soins. Le ménage de la commune est caractérisé par la majorité du chef de ménage dirigé par l’homme tandis que la minorité est dirigée par la femme avec une taille moyenne de 6 personnes par ménage.

C – Les infrastructures présentes

Les infrastructures de la Commune Rurale de Tsaravary sont résumées par les tableaux ci-après qui sont les infrastructures scolaires et sanitaires. Désormais, en ce qui concerne les infrastructures socioculturelles, il n’y a que la Vidéo seulement dans le Fokontany de Tsaravary.

Tableau N° 8 : répartition des établissements scolaires dans la Commune Rurale de Tsaravary. E.P.P. C.E.G. Etablissements Ensemble Public Privé Public Privé 6, chaque Fokontany en Commune 1 Ø Ø 7 dispose une (1) Ensemble 6 1 Ø Ø 7 Source : recherche personnelle, Mai 2011.

Tableau N° 9 : établissement sanitaire dans la Commune Rurale de Tsaravary. Commune Public Privé Ensemble C.S.B. II 1 1 2 Source : recherche personnelle, Mai 2011.

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D – Structure économique

L’économie de la Commune résulte de l’agriculture, compte tenu des conditions du milieu naturel, caractérisé par les cultures de rentes, en particulier le café et vivrières dominées par le riz et le manioc. Il y a aussi l’économie sur les ressources halieutiques et l’élevage dominé par le bœuf.

E – Le secteur Foncier

Depuis la nationalisation du terrain de la compagnie œuvrant des cultures de rente, faite par l’Etat, le domaine foncier fragilise certaines populations de la Commune. Il pose des craintes sur la vie des paysans qui sont majoritaires en dépendance de ce terrain. Ainsi, en ce qui concerne le titrage du terrain, les riches détiennent relativement plus de titres de propriétaire foncière que les pauvres. De ce fait, il est donc probable qu’une amélioration de la procédure d’obtention de titres fonciers à moindre coût peut avoir un impact bénéfique sur la productivité agricole de la Commune ; ainsi que la répartition équitable foncière sans discrimination de race, de classe et de genre.

La présentation de ces deux monographies nous a permis de représenter brièvement la région de Vatovavy Fitovinany et la Commune rurale de Tsaravary. Ceci nous amène au chapitre suivant qui est consacré à l’étude diachronique de la propriété foncière à Madagascar où nous allons subdiviser l’histoire à l’aide des modes de production qui se sont succédé. Nous insistons sur cette approche diachronique pour montrer que le foncier constitue un majeur problème dans le pays où chaque forme de pouvoir (patriarche, féodale, coloniale et république) correspond diverses manières d’occuper le foncier et de l’accaparer.

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CHAPITRE III : APPROCHE DYNAMIQUE DE LA PROPRIETE FONCIERE A MADAGASCAR

Tout au long de l’histoire de Madagascar, divers modes de production sont observés dans la société Malagasy dans lesquels différents rapports sociaux se nouent dans l’occupation et l’obtention des terrains (mode de production féodale, mode de production précapitaliste).

SECTION 1 : Du mode de production patriarco-féodale au mode de production seigneuro-féodale.

Pendant le mode de production patriarco-féodale, c’est le patriarche qui distribue les terres à ses aïeules à l’intérieur d’une caste ou d’un clan. La distribution des terres à cultiver dépend de la taille et du besoin de chaque famille. Puis les récoltes sont rassemblées chez le Patriarche et ce dernier fait la distribution à tous les membres en fonction du besoin de chaque famille. Enfin, des réserves de récolte sont laissées pour les cérémonies (mariage, deuilles,…) et les rites. Dans ce mode de production, la propriété foncière est collective, toute forme de propriété privée n’a pas encore vue le jour. Le règlement sur le travail des terrains, la distribution des récoltes sont assurés par l’ainé qui est le Patriarche.

Mais quand entre en jeu le mode de production seigneuro-féodale, le rapport sur le moyen de production qui est la terre, change de nature. La terre appartient désormais au souverain et il est la seule propriété. C’est le souverain qui distribue les terres à ceux qui les méritent, en partie les membres de la famille royale (les nobles) et les fonctionnaires incluant les militaires. Puis les restes de la population c'est-à-dire les hommes libres et les esclaves travaillent la terre sans être propriétaires. On parlait alors de « Mpiandry Omby vola vita, tsy tompony fa mpindrana » (signifiant que : ils ne font que travailler les terrains appartenant aux rois). Lors de la première récolte, le peuple offre au souverain le dixième de leur récolte en signe de soumission et de respect au souverain. On parlait alors de donner le « Hasina ».

Le mode de production patriarco-féodale a valorisé la collectivisation des terrains, ce qui n’est pas le cas dans le mode de production seigneuro-féodale où le souverain, la ~ 28 ~ noblesse et les fonctionnaires ont eu des privilèges fonciers mais qu’en est-il du mode de production précapitaliste à l’avènement des républiques.

SECTION 2 : Du mode de production précapitaliste à l’avènement des Républiques.

Lorsque Madagascar a connu la colonisation française, on entre dans le mode de production précapitaliste. Désormais, les colons ont pris en propriétés les terrains fertiles et ils ont bénéficié des revenus de culture de rentes et ont continué à prendre en possession plusieurs hectares des terres fertiles pour en faire des plantations. Malgré l’indépendance obtenue par Madagascar en 1960, cette forme de mode de production exploitateur continue encore à fonctionner dans la deuxième République après la révolte populaire du Mai 1972.

A l’arrivée de Monsieur Didier Ratsiraka au pouvoir, des réformes de types nationalistes se sont effectuées en matière de propriété foncière. Des terrains sont nationalisés, d’autres remis à ses propres héritiers et d’autres en donation selon ceux qui ont fait des demandes. Depuis cette époque, l’on est content du retour à la terre, moyen de production, à des Malagasy autrefois exclus du partage foncier, cependant l’on assiste à d’autres problèmes : conflits territoriaux, conflit sur l’héritage, insécurité foncière et les différends qui opposent l’Etat et les collectivités locales.

Cette approche dynamique de la propriété foncière nous a aidé à montrer que la terre en tant que moyen de production a façonné les rapports sociaux selon l’époque et qui ont à leur tour dressé les divers types de mode de production. Tous les rapports sociaux dans chaque mode de production nous révèlent à quel point le foncier a beaucoup de valeur matérielle, économique et politique dans la vie sociale Malagasy.

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Cette partie nous a permis de trouver la pensée des théoriciens en sociologie que nous avançons par des approches théoriques. Sur ces approches que nous avons concrétisées les différentes théories sur le rapport de production de Karl Marx et de Friedrich Engels, la conscience collective selon Emile Durkheim et la reproduction sociale et mobilité sociale selon respectivement Pierre Bourdieu et Raymond Boudon, nous avons les utilisées car en sociologie, il y a différentes manières d’appréhender le social en fonction des théories et des méthodes adoptées par un théoricien. De plus, nous avons essayé de définir le contraste social et le développement. Puis nous avons pu présenter la monographie de nos terrains d’investigation. Et enfin, nous avons situé les approches dynamiques expliquant la nature foncière à Madagascar depuis le royaume jusqu’ à l’époque actuelle. Ayant terminé cette première partie, il est temps pour nous de présenter les résultats de notre recherche sur le terrain en fonction de notre thème de recherche.

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DEUXIEME PARTIE : CONTRASTE SOCIAL : FACTEURS, IMPACTS, ET CRITIQUES

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Cette deuxième partie nous montre le contenu de notre recherche qui est accentué dans la Commune Rurale de Tsaravary, c’est le résultat de nos terrains. La totalité de cette recherche est orientée vers la force de production. A vocation agricole, la Commune connait des problèmes sur l’agriculture, particulièrement fondés dans le domaine foncier. Ces problèmes évoquent des contrastes sociaux entre les aisées et les vulnérables. De ce fait, nous voulons voir le fondement de ces problèmes afin de proposer les solutions y afférentes. Nous allons montrer l’inégalité sociale selon les résultats de nos enquêtes, puis les impacts de ce contraste sur le niveau d’instruction et sur la santé et enfin, nous allons dénoncer certains faits par des approches critiques.

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CHAPITRE IV : L’INEGALITE SOCIALE

Pour montrer la possibilité d’existence du contraste social, nous allons d’abord chercher ses facteurs par la tentative de stratification des populations enquêtées avant de parler des facteurs socio-économiques. Puis, c’est après tout cela que nous énumérons les impacts du contraste social sur l’éducation et sur la santé.

SECTION 1 : Fondements ou facteurs du contraste

Nous ne pouvons observer l’existence du contraste social qu’après l’analyse des situations familiales. En effet, avant de montrer les facteurs socio-économiques, nous allons d’abord procéder à une stratification de notre population d’enquête.

A – Tableau de stratification

Pour assurer l’amélioration du niveau de vie de la société, ainsi que celui de sa famille, un paysan doit posséder un terrain sur lequel il se loge et pratique des travaux agricoles qui constituent la principale activité réservée dans la ruralité. La condition de vie d’un paysan dépend donc de la possession ou non d’un ou des terrains exploitables qui vont de suite assurer le revenu familial du ménage. Mais la taille du ménage avec les nombres de personnes joue aussi un grand rôle dans la détermination de la condition de vie d’une population rurale. Enfin, nous n’allons nous pas oublier le revenu mensuel qui est avant tout la résultante du premier (possession ou non possession d’un terrain).

C’est à l’aide de ces trois critères qui sont l’insécurité et la non possession d’un terrain, la moyenne de personne par ménage et l’indice synthétique de revenus mensuels que nous avons classifié notre population d’enquête en deux types différents. Et cela nous amène à dresser un tableau comparatif.

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Tableau N° 10 : critères de stratification. Insécurité Foncière et Indice synthétique de Moyenne Nombre de Typologie non possession d’un revenus mensuel (en personne/Ménage terrain Ariary) Familles aisées - 4 150. 000 Familles vulnérables 45 8 70. 000 Source : recherche personnelle, le résultat de l’enquête, Mai 2011.

Taille de ménage : Exemple « mode de calcul adopté »

∑ 8 é FV : Famille Vulnérable

MFV n : Ménage composé de la Famille Vulnérable enquêté ; n : représente la variable de la famille enquêtée

MFV 45 : Ménage composé de la Famille Vulnérable enquêté compté 45.

30 ; RMFV : Revenus Mensuels de la Famille Vulnérable RJ : Revenu Journalier

Remarque : une (01) enquête représente une (01) famille et un (01) ménage.

Après avoir présenté ce tableau, nous allons passer à son explication pour situer cette analyse.

B – Explication du tableau

Ce tableau nous montre que sur 60 personnes 9 enquêtées, 45 soit 75% appartiennent aux critères de familles vulnérables tandis que les 15 autres soit 25% appartiennent aux critères de familles aisées. Ces dernières sont de l’ordre de 15 personnes 10 car ils n’ont pas des problèmes sur le foncier et elles gagnent mieux de revenus mensuels. En se référant même à ce tableau, nous pouvons en tirer conclusion que la majeure partie de la population d’enquête

9 60 représente le nombre total de notre population d’enquête. 10 Dans le tableau, nous avons mis 0 à la place de 15 car nous voulons parler de ceux qui ne sont pas victimes de l’insécurité foncière. ~ 34 ~ et de la population paysanne dans la Commune rurale de Tsaravary est vulnérable. Mais comment peut-on expliquer cette vulnérabilité ?

SECTION 2 : Fondements ou facteurs de la vulnérabilité et du contraste social.

A – Facteurs socio-économiques

Les habitants de la Commune Rurale de Tsaravary sont en majorité des agriculteurs et ils vivent des travaux agricoles (comme les produits de rentes : café, girofle, banane, canne à sucre et litchi ; ainsi que les produits vivrières : riz, maïs, manioc,…).

Autrefois, le village appartient à l’Etat. Puis ce dernier a engagé une compagnie qui doit œuvrer dans la plantation et dans la vente des produits de rentes qui sont sources de devise pour la Commune et l’Etat. Enfin, cette compagnie a fait appel à des paysans pour travailler dans leur plantation caractérisée par les cultures des rentes. Ce sont ces paysans qui ont aménagés les plus vastes territoires et qui a permis à la compagnie de s’épanouir grâce aux cultures qu’offrent les paysans. Puis le développement de la compagnie a favorisé le peuplement du village et par conséquent d’autres activités surgissent (artisanat, petit marchand, activité informel…). Puis le village s’étend et a constitué une commune. Après quelques décennies la compagnie a fait faillite (plus particulièrement en chômage technique entraînant la fermeture de l’usine). A l’avènement de cette fermeture, le terrain attribué à cette compagnie est nationalisé par l’Etat, mais les paysans font encore leurs cultures en utilisant ce terrain pour les cultures vivrières (c’est une culture informelle). Dans ce cas, ces paysans ont cultivé pour leurs besoins en vivre seulement mais pas tout à fait pour la vente.

Souvent, des pseudo-propriétaires anonymes du terrain venant de l’extérieur de la Commune se disent propriétaire des terrains sur lesquels s’installent des paysans. Ces derniers sont victimes des menaces à condition qu’ils quittent leurs emplacements. Après ces pseudo- propriétaires ont érigé des clôtures sur des terrains cultivés. Actuellement, ce problème foncier laisse un grand nombre de paysans dans l’embarras. Des paysans retournent vers leurs milieux d’origines tandis que d’autres ont préférés d’y rester et continuent encore de s’exercer dans le travail agricole mais ils traversent un problème avec les soi-disant propriétaires de ce terrain. Ces mêmes paysans se heurtent à des nombreux problèmes, notamment le problème ~ 35 ~ de l’insécurité foncière. C'est-à-dire qu’ils ne possèdent pas encore la légalité d’installation sur des terres qu’ils travaillent.

Selon notre enquête, 75% des enquêtés ont du problème sur l’insécurité foncière ou non pas du terrain après la faillite de cette compagnie que l’Etat a fait nationalisée. La faillite de cette compagnie a donc bouleversé la vie de ces paysans qui sont laissés tomber dans la vulnérabilité. Nombreux d’entre eux se sont investis dans la culture vivrière, tandis que d’autres se sont lancés dans le métayage. Ceci détériore leurs revenus autrefois améliorés. Des questions se posent à eux notamment : peuvent-ils devenir des propriétaires des terrains domaniaux qui appartenaient à une compagnie en faillite ? Où doivent-ils renoncer à leur ambition et abandonner les terres qu’ils ont aménagées pendant des longues décennies et qu’ils ont de l’affection ? Ces problématiques tourmentent les paysans car sans terre, ils ne peuvent plus travailler et leurs revenus vont diminuer. De plus, des pseudo-propriétaires viennent souvent obliger les paysans à quitter le territoire qu’ils occupent ou à partager les fruits de leurs récoltes. Ce genre de problème contraint les paysans à ne pas travailler de peur de représailles et de gouffres financiers.

Ils sont alors obligés de se tourner vers d’autres activités moyennement rémunérées comme l’artisanat, les cultures vivrières sur de faibles espaces et nombreux sont ceux qui se livrent au métayage. Avec un revenu mensuel de 70.000 Ariary (la consommation mensuelle d’une famille vulnérable dans un ménage), force est de signaler qu’il est tout à fait difficile de nourrir une moyenne de 8 personnes dans un ménage. Si nous avons parlé des problèmes des paysans dans les familles vulnérables, allons voir maintenant que la condition socio- économique est meilleure chez les familles aisées.

B – La meilleure condition socio-économique des familles aisées

Les familles aisées sont constituées principalement par des anciens cadres de la compagnie en faillite, des professions libérales, des marchands venus récemment qui s’occupent de l’acheminement des produits vivriers dans les chefs lieux (en ville). Comme le tableau nous montre, en moyenne, que mensuellement, ceux qui sont dans cette stratification gagnent environ 150. 000 Ariary par mois et fait vivre un ménage avec un nombre moyen de 4 personnes. C’est en quelque sorte le double de ce qu’une famille vulnérable gagne. Il faut ~ 36 ~ donc signaler que les familles vulnérables gagnent moins de revenus par mois tout en nourrissant plusieurs têtes tandis que celle des familles aisées gagnent le double.

Pour expliquer le fait que les personnes de la famille aisée n’ont pas subi le problème de l’insécurité foncière, il faut signaler qu’avant la faillite de la compagnie, nombreux cadres ont déjà fait des demandes de donation en plus de leurs avantages en matière de logement. Puis d’autres qui connaissent des procédures administratives, ont essayé de titrer leurs terrains après la faillite de cette compagnie. Enfin, la notoriété que bénéficie ces personnes (cadres, responsables des collectivités décentralisées, leur profession, leur richesse) est en quelque sorte un atout pour eux afin de contrecarrer la tentative d’accaparement de leurs terres par les pseudo-propriétaires.

Nous avons dressé un tableau pour représenter comment nous avons stratifié nos enquêtés en deux catégories de familles telle que les familles vulnérables et les familles aisées. Puis nous avons expliqué le contraste social par les fondements de la vulnérabilité dans les familles en difficultés caractérisées par l’insécurité foncière, la taille du ménage et le revenu mensuel. Enfin tout ceci nous prouve que le contraste social existe entre ces deux catégories de famille. Et ceci nous amène au nouveau chapitre où nous allons parler des impacts du contraste social sur l’éducation et la santé.

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CHAPITRE V : IMPACTS DU CONTRASTE SOCIAL

Le problème foncier ne reste pas seulement sur le contraste social en terme de revenu et à l’insécurité mais apparaît aussi sur le contraste au niveau de l’instruction du chef de ménage de chaque famille. La non possession du terrain est dépendante du niveau d’instruction qui peut entraîner une mobilité sociale. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le contraste social a un effet sur la santé d’un ménage. Dans le présent chapitre nous allons montrer les impacts du contraste social sur le niveau d’instruction et sur la santé.

SECTION 1 : Impacts sur l’éducation.

Notre enquête a montré un fort décalage de niveau d’instruction entre les parents des familles aisées et ceux des familles vulnérables. Dans les familles vulnérables, la fin du passage à l’école s’arrête en moyenne presque en classe de septième (7 ème ), tandis que chez les familles aisées, les parents ont fini le niveau secondaire et nombreux sont ceux qui ont fréquenté le niveau secondaire du deuxième cycle et même effectué le niveau supérieur.

Le tableau suivant nous montre la fin du passage à l’école du chef de famille selon la catégorie.

Tableau N° 11 : la fin d’étude du chef de famille selon la typologie de la famille enquêtée. La fin d’étude Non accès EPP CEG Lycée Supérieur Ensemble à l’école Typologie Chefs de Familles Ø 2 12 1 Ø 15 aisées Chefs de Familles 33 5 1 Ø 6 45 vulnérables

Ensemble 33 7 13 1 6 60

Source : enquête personnelle sur les chefs de ménages, Mai 2011.

Ce qui peut expliquer le fort taux d’illettrisme dans la Commune Rurale de Tsaravary provient du fait que la majorité des paysans n’ont pas achevé le niveau secondaire. Avec cette ~ 38 ~ optique, il y a beaucoup de chances de retourner dans l’illettrisme car l’apprentissage s’arrête et surtout l’âge commence à gagner. Ce résultat d’enquête nous montre également que le problème de niveau d’instruction touche généralement les familles vulnérables. Pourtant, chez les familles aisées tout s’est bien amélioré.

Selon les enquêtés, plus particulièrement les chefs de ménages, autrefois, à cause de la prolifération des produits de rentes du fait de la présence de la compagnie, les parents ne sont pas intéressés pour la scolarisation de leurs enfants. Ils préfèrent de les envoyer dans les champs de récoltes qui selon eux constitue le meilleur moyen de gagner d’argent et de s’épanouir. Lorsque la compagnie a fait faillite, tout est changé et nombreux sont les parents qui ont du regret à ne pas scolariser leurs enfants.

Pourtant de nos jours, les parents conscients de leurs failles envoient leurs enfants à l’école. Chez les familles vulnérables, d’autres problèmes surgissent qui empêchent les parents de scolariser leurs enfants. Comme l’éloignement des écoles avec les différents obstacles physiques : les rivières (le canal de Pangalane), le problème de l’insécurité, l’abandon scolaire à cause du travail précoce des enfants. En tout, les parents ont du mal à envoyer leurs enfants à l’école même s’ils ont le désir de le faire. Nombreux parents dans les familles vulnérables n’envoient pas leurs enfants à l’école faute de moyens financiers. Car même si l’éducation est gratuite dans les établissements scolaires publics, un revenu plus bas ne parvient pas à subvenir aux besoins de nourritures des enfants parce que « Ny Ankizy tsy mahalala tsy misy » (ou les enfants ne veulent pas savoir les difficultés parentales), de leur propre vêtement et de leur déplacement (il faut emprunter des pirogues). De même, le niveau de vie de leurs parents n’encourage pas les enfants à aller à l’école. Alors ils choisissent d’entrer dans le monde de travail en vu d’aider leurs parents à subvenir aux besoins familiaux.

Dans le cas des familles aisées, la situation s’améliore. Les parents scolarisent leurs enfants. Souvent dans des établissements privées plus proche de leurs résidences ou même leurs quartiers. Dans ces écoles, l’enseignement est strict, discipliné et il n’y a pas de problème de l’instituteur et institutrice ou professeur ce qui encourage les parents à envoyer leurs enfants à l’école. Ayant des revenus satisfaisants, les parents dans la famille aisée n’hésitent pas à inscrire leurs enfants dans les écoles alors que les familles vulnérables n’arrivent pas à faire accéder les leurs. Puis, les familles aisées ont de meilleurs niveaux d’instruction alors que leurs enfants ont presque atteint le niveau d’instruction secondaire et ~ 39 ~ d’autres sont déjà dans le niveau supérieur alors que l’abandon scolaire règne dans les familles vulnérables.

Tout ceci nous montre que le contraste social a des impacts dans l’éducation. Les familles vulnérables n’arrivent plus à scolariser leurs enfants à cause des dépenses que réclame la scolarisation des enfants. Ce qui provoque un cercle infernal de l’analphabétisme et de l’illettrisme. Puis en ayant tous les atouts, les familles aisées peuvent scolariser leurs enfants dans des établissements privés ce qui peut expliquer le meilleur niveau atteint par leurs enfants en matière de niveau d’instruction. Enfin, tout ceci semble prouver la théorie de la reproduction sociale de Pierre Bourdieu. Comme ce qui est vu dans cette section, force est de signaler que ce n’est pas seulement l’éducation qui subit l’impact du contraste social, mais aussi la santé que nous allons visualiser dans la section suivante.

SECTION 2 : Impacts sur la santé

Nous avons choisi le domaine de la santé car ceci est incontournable dans le problème de développement. La négligence de la santé entraîne une vulnérabilité et cette dernière entraîne des dépenses exorbitantes dans le soin. La concurrence rurale dans la Commune Rurale de Tsaravary fait que deux établissements sanitaires existent dont un (01) public et un (01) privé. Généralement, les maladies les plus présentes sont les maladies d’ordre respiratoire (pneumonie,…), les diarrhées, le paludisme.

Généralement, on a stéréotypé les établissements sanitaires en centre de santé public ou CSB (Centre de Santé de Base), qui semble destiné aux populations vulnérables et en centre de santé privé qui semble être réservé aux familles aisées. Logique du fonctionnement ou conséquence des stéréotypes, le traitement des malades dans les deux centres sanitaires ne sont pas les mêmes. Dans le public, les malades sont amenés par vélos ou par charrette puis endormis dans des nattes ou plus de l’insuffisance des matériels de soins. Tandis que dans le privé, le patient est amené par des matériels bien équipés et bien traité en arrivant à l’hôpital. Il peut aussi se faire consulter directement à l’hôpital de la ville qui est situé dans la Commune urbaine de Mananjary pour se soigner.

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Ici, le stéréotype joue un grand rôle qui empêche souvent une famille vulnérable de se soigner dans un centre de santé privé. Les familles vulnérables qui sont conscientes de leurs problèmes financiers et qui écoutent ce que disent d’autres familles, préfèrent se soigner dans l’établissement public. Le pire c’est la non considération de la famille vulnérable dans le centre de santé public à cause des défaillances en personnels, en techniques et matériels qui conduisent les populations vulnérables à rester ou se faire soigner chez eux. Dans ce cas l’automédication règne, caractérisée par la pratique de la médecine traditionnelle en utilisant les plantes végétales. En plus, l’augmentation du taux de mortalité infantile résulte de cette pratique car nombreuses sont les femmes qui viennent accoucher avec le « Renin-jaza » ou « Matronne ». Or nous savons bien que la propreté de l’environnement dans cette maternité traditionnelle d’une part et ainsi les matériels utilisés durant et après l’accouchement d’autre part, laisse à désirer. D’une manière générale, les plus touchés par cette pratique sont les familles vulnérables, c'est-à-dire elles font l’auto-guérison ou consulter les tradi-praticiens ce qui leur coûte souvent cher à la vie car nombreux sont victimes de l’escroquerie et de l’inexpertise.

Pour illustrer que le contraste social entraîne des inégalités en deux classes de familles différentes. Nous avons montré les impacts sur deux domaines indispensables dans le critère de développement qui sont l’éducation et la santé. Nous avons vu aussi que dans l’éducation, les enfants des familles vulnérables abandonnent précocement l’école à cause de leur situation ménagère tandis que ceux des familles aisées parviennent jusqu’au niveau supérieur. Enfin dans le domaine de la santé, on a tendance à stéréotyper les centres de santé qui empêchent une famille vulnérable de se soigner dans un centre public et un centre privé ou bien équipé qui semble appartenir à une famille aisée, ce qui pose souvent des problèmes sanitaires. Tout ceci nous amène au nouveau chapitre concernant des critiques à des institutions, à des exploiteurs et à des problèmes liés à la situation géographique de la Commune.

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CHAPITRE VI : APPROCHES CRITIQUES

La sociologie, dans sa nature épistémologique, est avant tout une science critique du social. C’est dans cet aspect que nous allons aborder le deuxième chapitre de la deuxième partie. Pour pouvoir offrir des suggestions et des perspectives pour l’avenir dans la résolution du problème de contraste social, il nous semble plus évident d’abord de faire des critiques aux acteurs et aux éléments qui forment le social dans notre terrain d’enquête.

SECTION 1 : L’absence de la prise de responsabilité étatique et l’exploitation

Nous allons critiquer l’absence de la prise de responsabilité étatique à travers la marginalisation des problèmes des paysans et de mettre l’accent sur l’exploitation des paysans vulnérables en dénonçant les diverses formes d’exploitation.

A – Absence de l’Etat

A 7 km de la Commune urbaine de Mananjary, une distance, pas très éloignée, nous nous sommes étonnés de l’enclavement de la Commune Rurale de Tsaravary. En ne parlant que des quelques problèmes récurrents dans la Commune comme l’insécurité de l’eau potable, du poste avancé pour la sécurité et les difficultés que subissent les collectivités décentralisées, la question de la propriété foncière reste un problème qui n’attire pas l’attention des représentants étatiques (Région, Préfecture). Les paysans se plaignent de cette irresponsabilité et nombreux sont ceux qui pensent être délaissés.

Devant les différends fonciers opposant les paysans aux pseudo-propriétaires, il n’y a jamais eu l’intervention des autorités compétentes ; les paysans s’organisent pour défendre leurs intérêts et ces litiges finissent parfois par des affrontements physiques. C’est dans ce sens que l’alarme est lancée aux responsables des autorités publiques afin que ces problèmes n’entraînent pas des conflits perpétuels entre les paysans et les pseudo-propriétaires. Ces derniers profitent souvent l’illettrisme des paysans et de leur peur à l’autorité administrative et menacent les paysans non pas de jugement mais de l’emprisonnement.

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B – L’exploitation des paysans vulnérables

Les paysans vulnérables sont parfois victimes de l’exploitation en matière de travail et de l’achat de leur produit. Beaucoup de paysans vulnérables, conscients du manque en matière de revenu ont décidé de travailler chez un propriétaire qui a de vaste terrain à cultiver. Ils se vouent, soit à un métayage, soit à une sorte de travailleur permanent. Pourtant, ces paysans se plaignent du mode de payement de leur salaire. Ils disent que par rapport aux travaux qu’ils ont effectué, ils gagnent moins d’argent surtout aux saisons de récoltes où leurs propriétaire leur dit d’attendre l’écoulement de leur produit. Ces genres de problèmes débouchent souvent à des litiges opposant patronats et salariés et finissent généralement par le refus des propriétaires de payer le fruit de leurs sueurs.

Certains paysans affirment aussi qu’il y a des patrons qui ont l’habitude de refuser leur payement. Et quand ces derniers réclament, leurs propriétaires les menacent d’appuyer les causes des pseudo-propriétaires. Il y en a ceux qui ne cèdent pas et portent l’affaire devant les responsables de l’Etat civil sans avoir des raisons car la plupart des propriétaires ont des liens directs avec les responsables communales ou font partie du personnel.

Malgré les problèmes que subissent les paysans, les responsables étatiques ignorent leurs existences et en plus les paysans sont victimes de l’exploitation de l’homme par l’homme. Ceci nous amène à d’autres critiques sur l’absence d’organe protecteur des paysans et les diverses formes de problèmes liés à l’enclavement de la Commune.

SECTION 2 : Absence d’organes protecteurs et l’enclavement de la Commune

Il est temps de déplorer l’absence d’organe protecteur des paysans qui doivent intervenir dans leurs problèmes fonciers. Puis, nous allons montrer comment l’enclavement fait surgir d’autres formes d’exploitation menées par des commerçants locaux et les intermédiaires.

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A – L’absence des organes protecteurs

Nous remarquons aussi que la Commune Rurale de Tsaravary n’intéresse pas les organisations qui protègent le droit des populations plus vulnérables. Nous ignorons la raison, mais nous postulons sur le problème des statuts de ces paysans qui ont des ennuis sur la propriété foncière. En d’autre terme, nous pensons que les organisations ne veulent pas se mêler dans des problèmes qu’ils ne parviennent jamais à résoudre car avant tout les paysans ne sont pas propriétaires, ils ne sont que des travailleurs puis des résidents après plusieurs aménagements. Toutefois, nous implorons l’absence de ces organisations qui doivent aider les paysans à chercher d’autres alternatives pour sortir de leur vulnérabilité car sans préoccupation gouvernementale, il s’avère nécessaire d’avoir la présence des organisations (ONG, caritatives) qui vont aider la population et qui vont aussi servir de porte parole et de défenseur auprès des autorités. De même, pour occuper du problème des jeunes qui est l’abandon de l’école, ceux-ci doivent obtenir des éducations professionnelles techniques ou de simples sensibilisations sur la santé (le planning familial et la lutte contre le MST ou Maladie Sexuellement Transmissible,..), l’emploi,… ; et les laisser profiter des activités de loisirs, des activités sportives, tous ce qui doivent contribuer à satisfaire les besoins de la jeunesse car les jeunes constituent l’avenir d’une nation.

B – L’enclavement à cause des facteurs physiques

Comme le district de Mananjary est enclavé par le canal de pangalane où se localise la Commune Rurale de Tsaravary, plusieurs localités dans la Commune se trouvent enclavé. Le canal coupe la Commune rurale en séparant ses Fokontany dont les quatres (4) sont isolés au Sud-ouest à côté de la commune et les restes sont dans la partie Est où se trouve les équipements administratifs ce qui provoque un enclavement et qui constitue un facteur de blocage pour l’essor économique de ce milieu. Les paysans ont du mal à se déplacer d’un quartier à un autre. Puis lors des saisons de la récolte, des produits sont restés bloqués faute de transport, ce qui entraîne des pertes. Pour surmonter cette situation, les paysans tentent d’écouler leurs récoltes dans les marchés locaux à moyen prix. Et ce genre de situation favorise la présence des commerçants intermédiaires qui sont venus souvent de la Commune urbaine de Mananjary. Ils achètent les produits vivriers et les produits de rentes à plus bas ~ 44 ~ prix. Ces commerçants qui ont le moyen de se déplacer en bateau parviennent jusqu’aux endroits les plus enclavés et les plus reculés de la Commune Rurale de Tsaravary.

Conscient de la difficulté des paysans dans l’acheminement de leurs produits en ville, les intermédiaires amassent des richesses considérables et légitimant leurs actions par la cherté du frais de transport. Pourtant, ces genres d’exploitation fragilisent le niveau de vie des paysans et les poussent directement dans le cercle infernal de la pauvreté. Puis, n’allons nous pas nous plaindre de l’abandon futur de ce secteur d’activité qui est l’agriculture car si la situation des pertes continue, ce qui va contraindre forcement les paysans à s’endetter lors de la prochaine récolte, nous allons assister à la méprise du travail agricole. Et comme logique du vécu de toute la région, ces genres de situation favorisent l’exode rural. Cependant, n’allons nous pas laisser faire et laisser passé ces problèmes étant que notre vie citadine ou urbaine dépend beaucoup des paysans que nous les urbains ne cessons d’exploiter. Sans le travail agricole, qu’allons nous consommer ? Qu’allons nous vendre et acheter et que va devenir notre société sans agriculture ?

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Nous avons commencé ce chapitre par la nature critique de la sociologie qui nous a amené à faire des observations sur l’absence de la prise de responsabilité de l’Etat devant les problèmes récurrents aux paysans de la Commune Rurale de Tsaravary. Puis, nous avons dénoncé l’exploitation des paysans vulnérables par les propriétaires locaux qui provoquent des contentieux entre eux et qui finissent souvent par la défaite des plus faibles. Enfin, nous avons parlé de l’inexistence des organisations qui doivent protéger les populations vulnérables et améliorer leur condition d’existence. Et pour terminer cette partie, nous avons montré le problème de l’enclavement qui constitue une faiblesse pour les paysans et favorise l’activité des intermédiaires. Ces états de fait vont nous amener aux suggestions possibles et les perspectives d’avenir pour la Commune.

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TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR

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En sociologie, les critiques que nous avons avancés ne doivent pas se limiter à déplorer la situation d’un groupe ou d’une communauté, mais il est aussi question de proposer des suggestions qui pourront régler les différents problèmes énumérés et de réaliser des perspectives pour stimuler la prise de responsabilité de certains acteurs clés du développement. Cette dernière partie souhaite retenir l’attention de tous les éléments concernés par notre travail de recherche c'est-à-dire les enquêtés, les responsables (étatiques, décentralisés ou organisationnelles). Faute de l’absence des projets qui s’intéressent strictement du cas de la Commune Rurale de Tsaravary que nous ne pouvons pas mettre dans cette dernière partie, nos suggestions et nos perspectives seront personnalisés et centrés sur les propositions de nos enquêtés.

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CHAPITRE VII : SUGGESTIONS

Nos suggestions portent sur la prise de responsabilité des élus locaux et nationaux dans la résolution du problème foncier à Tsaravary et sur l’appel à l’organisation protectrice.

SECTION 1 : La prise de responsabilité étatique et organisationnelle

Les responsables étatiques et organisationnels sont priés de répondre à la nécessité de résoudre les problèmes des paysans. C’est pour cela que nous proposons ces suggestions aux différents responsables.

A – La responsabilité des élus

En premier lieu, nous nous tournons vers les responsables étatiques. Même s’il y a l’enclavement de la Commune Rurale de Tsaravary, nous pensons tout de même qu’à une distance de 7 Km de la Commune urbaine de Mananjary, il y aurait toujours des collectivités décentralisées (comme les députés, préfets,…) qui pourront discuter du problème foncier à la Commune. Dans cette optique, nous sollicitons les responsables (le Congrès de la transition ou député après) à porter l’affaire devant le parlement car le problème touche une majorité de la population Malagasy toute entière de notre nation. Et que lors des cessions parlementaires, la question du problème foncier doit être rapportée. Dans ce cas, les élus du parlement qui vont mener l’affaire doivent demander des explications sur la nature même de ces terrains autrefois appartenant à l’Etat. Et si c’est possible, ils doivent demander la titrisation de ces terrains car la plupart de ces paysans ont vécu plus de vingt ans dans cette Commune. Puis ces mêmes responsables doivent demander s’il est possible que d’autres propriétaires existent déjà après la faillite de la compagnie afin de lutter contre l’usurpation. Enfin, ils doivent présenter un projet qui visent à faire des enquêtes sur l’historique des terrains afin de pouvoir réfléchir à quel point la demande de titrisation soit faisable et pertinent.

Pourtant, nous insistons sur la possibilité de donner des titres fonciers à tous paysans qui sont victimes de l’insécurité foncière ou de l’usurpation car vouloir refuser celle-ci, nous amène à expulser des milliers de paysans qui n’ont d’autres activités que le travail agricole. ~ 49 ~

Puis, la titrisation des terrains permet aux paysans de vivre en paix, de travailler la terre sans crainte et d’avoir des revenus par leur propre gré. Avec tout cela, il n’est plus question que d’organiser les paysans en une coopérative et améliorer le transport pour l’acheminement des récoltes.

B – La nécessité de la prise de responsabilité

De même, pour lutter contre l’exploitation des paysans vulnérables, nous suggérons encore la titularisation des terrains car ayant une possession des terrains qu’ils vont travailler, les paysans vulnérables ne sont plus obligés de se métayer ou de se mettre au service d’un propriétaire malveillant. Mais en attendant cela, nous appelons l’équitabilité des responsables communaux afin qu’ils regardent les problèmes sociaux de façon éthique sans rendre favorable l’une ou l’autre partie. Les responsables doivent donc respecter leur déontologie et doivent se mettre au service de tous les citoyens mais non pas être aveuglés par la corruption notamment l’argent et le pouvoir, car s’ils sont arrivés à leur place, ce sont la majorité de la population (en difficulté) qui les ont élus mais non pas une minorité. Donc, il faut qu’ils répondent aux demandes du peuple qui l’ont amené au pouvoir. Ainsi, vu la situation de la peur de se heurter au pouvoir des propriétaires aisées, pourquoi ne pas porter l’affaire devant les instances compétentes ? Des procédures qu’ils doivent savoir sans être tombés dans la complicité. Pour nous, vouloir négliger le problème de l’exploitation ne rend que plus délicat les problèmes des paysans et peut constituer des atteintes à l’ordre et à la cohésion sociale. Il faut chercher toujours des terrains d’entente dans toutes relations sociales et cela doit s’effectuer sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Mais tout cela ne sera jamais atteint si à l’intérieur de la société subsiste encore des personnes qui prétendent être supérieures aux autres et qui usent de leurs pouvoirs pour exploiter et menacer les autres.

Seulles des autorités responsables, respectant leur déontologie et traitant tous les membres de la société de façon égale, puissent résoudre les différends causés par l’exploitation de l’homme par l’homme.

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SECTION 2 : Appel aux organisations

Malgré les critiques que nombreux intellectuels portent sur les organisations (sociétés civiles, ONG, association) du fait que les projets qu’elles ont établis n’arrivent pas à résoudre le problème du développement, nul ne peut ignorer les contributions qu’ils apportent aux soutiens des populations les plus démunis. Nombreux ONG par exemple s’installent dans les endroits les plus reculés de Madagascar et font tous leurs possibles pour que les populations puissent vivre dans la dignité, la santé et dans la scolarisation des enfants et même des parents. Ce qui nous amène à lancer un appel à ces organisations afin qu’ils élaborent des projets d’installation dans la Commune Rurale de Tsaravary. Nous pensons que grâce à leurs prises de responsabilité, l’Etat prendra enfin en main les problèmes de cette Commune tandis qu’aujourd’hui encore les populations mènent solitairement la bataille. Alors si les organisations ont pour vocation l’aide de la population au développement par les projets qu’ils élaborent, permettons-nous de dire que la Commune Rurale de Tsaravary a besoins d’être soutenu. Enfin, nous allons lancer un appel aux opérateurs économiques et au Ministère chargé des Travaux publics. Pendant de longues années il n’est question que de construire ou de réhabiliter des routes. On a construit beaucoup et cela a pu aider plusieurs personnes. Mais ce ne sont pas seulement des routes qui constituent les moyens de circulation, il existe aussi des rivières. Nous ne pouvons pas accuser la nature qui a créé l’enclavement de certaines régions, mais nous pouvons agir sur elles en présentant des moyens techniques et matériels qui ne doivent pas réclamer des participations trop chères pour les paysans. Nous ne font que lancer des appels et nous respectons votre capacité en matière de techniques tout en vous gardant de veiller à la capacité de payement des paysans. Et si c’est possible, nous suggérons que ce sera un moyen de transport ou des formes des liaisons gratuits jusqu’à ce que s’améliore le niveau de vie des paysans car l’écoulement des produits dépend des moyens de communication.

Nous avons proposé divers types de suggestions qui font appel à tous les membres de la société, aux autorités et à des institutions qui sont concernées par le problème du contraste social et du problème de développement. En passant par la nécessité de la prise de responsabilité des collectivités décentralisées et l’appel à la fin de l’exploitation des paysans, nous sommes arrivés jusqu’à suggérer l’entrée des organisations œuvrant dans le développement dans la Commune Rurale de Tsaravary afin de se pencher sur la nécessité de ~ 51 ~ trouver une solution à l’enclavement de la Commune. Ce ne sont que des suggestions, pourtant nous espérons que les concernés puissent réfléchir sur ce que doit être leur responsabilité et les décisions qu’ils doivent prendre. Après avoir donné des suggestions, nous allons présenter des perspectives d’avenir qui nous semblent évidentes comme moyens d’action dans le développement et dans la prise de responsabilité que nous abordons dans le chapitre suivant.

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CHAPITRE VIII : PERSPECTIVES D’AVENIR

Nous pensons qu’il est temps de se projeter vers l’avenir en lançant des perspectives qui peuvent aider les habitants de la Commune Rurale de Tsaravary, surtout des paysans. Mais nous avons pris soigneusement le temps de réfléchir sur la faisabilité et la pertinence de ce que nous allons avancer afin que cela ne prenne pas une forme d’utopie ou de simple rêverie. Par conséquent, nous n’allons pas envisager des choses qui sont à l’extérieur de notre problématique et des problèmes qui touchent notre terrain d’enquête.

SECTION 1 : L’Association et la Coopérativisation paysannes

La section présente envisage la possibilité de regroupement des paysans au sein d’une association pour défendre leurs droits d’obtenir des titrages fonciers et pour demander des aides et des subventions auprès du gouvernement et des ONGs. Puis la coopérative est nécessaire pour réaliser les aspirations des paysans et pour assurer le rendement et la vente des produits.

A – Association paysanne

Nous avons remarqué l’absence des associations formées par les paysans. Ceux-ci restent éparpillés, ce qui constitue leur faiblesse et aggrave le problème d’usurpation et d’exploitation. Pourtant, en formant une association au sein de laquelle les paysans puissent défendre leurs causes et échanger des savoirs et des problèmes, ils peuvent sortir de leurs ennuis. C’est dans ce sens que nous avons proposé à nos enquêtés de s’unir et de créer une association. Puis, ils sont tombés d’accord sur ce que nous avons mentionné. D’autres ont promis qu’ils vont prendre en main la création de cette association et nous croyons en la possibilité de ceci car les paysans, malgré les problèmes qu’ils encourent, restent encore très soudés et solidaires. Il ne reste que l’organisation. Celle-ci ne semble pas être difficile si quelques minorités actives se forment et prennent toutes les initiatives. Nous pensons que c’est à l’intérieur de l’association que les paysans doivent défendre leurs droits contre l’exploitation ; de réclamer la titularisation de leurs terrains, la demande de subvention et des aides au gouvernement et à des ONG. Pour nous, la création de cette association par les ~ 53 ~ paysans va les amener à découvrir le vrai chemin de leur développement. Nous voulons qu’ils prennent en main de façon collective et unitaire leurs destinées.

B – Coopérativisation

L’association ayant été créée, les membres sont subdivisés en différentes coopératives en fonction des activités qu’ils exercent. Par exemple, une collectivité des paysans qui cultivent des produits vivriers ou des produits de rentes. C’est à l’intérieur de ces collectivités que l’association puisse réaliser les besoins de tous les membres et que c’est aussi le moyen d’assurer le rendement et la vente des produits. Une collectivité réunie des paysans qui ont les mêmes intérêts s’organisent pour le bien être de leur collectivité mais surtout pour assurer le fonctionnement de leurs associations (en terme de revenus, les besoins de l’association, les contribuables). Non seulement les collectivités deviennent le noyau de fonctionnement de l’association car elles concernent directement l’activité des paysans ; mais aussi elles assurent le fonctionnement et la durabilité de l’association. Cette collectivisation, nous l’avons esquissée lors de nos présences sur le terrain mais nous espérons la suivre de près si nous avons encore l’occasion. Et si ce ne sera pas possible, nous espérons que ce présent mémoire va servir d’outil de référence et de réflexion pour ceux qui ont l’idée de venir prêter mais forte aux paysans de la Commune Rurale de Tsaravary.

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Pour conclure cette partie, nous avons dressé des suggestions pour les autorités dans la prise de responsabilité et pour les organisations dans une élaboration d’un projet qui va intéresser les paysans. Puis, nous avons fait un appel au respect de la déontologie pour lutter contre l’exploitation des paysans et nous avons suggéré une solution de lutte contre l’enclavement. Enfin, pour améliorer la vie des paysans, nous avons lancé deux perspectives d’avenir qui sont la création d’une association et la création des coopératives à son intérieur. Cette partie a donc invité la participation de ceux qui sont concernés par le développement et les paysans eux-mêmes qui sont les premièrs bénéficiaires.

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CONCLUSION GENERALE

Pour conclure, la première partie de notre recherche a été consacrée à des généralités où nous avons parlé des théories que nous avons utilisées. L’explication des quelques mots clés dont font partie le développement et le contraste social où nous avons présenté une monographie de la Région de Vatovavy Fitovinany et de la Commune Rurale de Tsaravary. Puis, à la fin de cette partie, nous avons fait une approche dynamique de la propriété foncière à Madagascar en nous basant sur l’analyse des modes de reproduction sociale et des rapports de productions du matérialisme historique de Karl Marx et de Friedrich Engels.

Dans la seconde partie qui concerne les résultats de nos enquêtes, nous avons commencé par dresser un tableau qui explique d’abord comment nous avons stratifié notre population d’enquête et pour mettre en évidence le contraste social qui différencie les ménages aisés et les ménages vulnérables. Puis, ceci nous a amené à voir les fondements ou les facteurs de ce contraste en nous basant sur des facteurs socio-économiques. Cela est suivi par les impacts du contraste social sur la vie éducative et sanitaire de notre population d’enquête en nous disant qu’il y a inégalité dans ces domaines entre les deux classes sociales choisies. Dans cette partie, il a été question de faire des comparaisons pour mettre en évidence qu’il y a vraiment un contraste social dans la Commune où nous exposons à quel point le contraste différencie la vie des gens notamment les familles qui ne sont pas à un même pied d’égalité. Et pour achever cette deuxième partie, nous avons lancé des critiques pour faire croire qu’il y a négligence et exploitation. Cela a été le moment de nous préparer des suggestions qui a terminé notre mémoire.

Enfin, la troisième partie de notre recherche a été le moment où nous avons proposé des suggestions pour améliorer les conditions de vie des paysans de la Commune Rurale de Tsaravary et pour mieux éradiquer le contraste social. C’est dans cette optique que nous avons parlé de la nécessité de trouver des solutions administratives et juridiques aux problèmes des paysans qui subissent l’insécurité foncière par la prise de responsabilité des collectivités décentralisées. Puis, nous avons mentionné la nécessité de l’intégration des organisations œuvrant dans le développement et dans le contexte social de la population rurale de Tsaravary. Et pour lutter contre l’enclavement, nous avons lancé un appel au Ministère ~ 56 ~ responsable des transports pour résoudre le problème de la Commune. Pour finir cette partie, nous avons parlé de deux perspectives pour améliorer les conditions de vie des paysans qui sont la création d’une association paysanne qui doit défendre les intérêts des paysans et la collectivisation des terres qui va améliorer le revenu des paysans et pour assurer le fonctionnement de l’association.

Tout cela nous amène à dire que c’est l’insécurité foncière qui entraîne la vulnérabilité des paysans et celle-ci entraîne de fait le contraste social. Et comme un cercle vicieux, le contraste social crée une différenciation des conditions de vie.

Tout projet de développement dans un milieu rural doit donc selon nous se situer sur la sécurité foncière afin de diminuer le contraste social. Il faut d’abord résoudre le fond du problème et selon nous, la sécurité foncière est l’un des plus grands problèmes qui touchent nos paysans. Et c’est même la raison de la faiblesse de la production à Madagascar car un paysan qui a des problèmes avec sa terre ou qui n’a pas du tout de terrain, a du mal à investir dans le travail agricole qu’à condition de s’endetter. Et par conséquent, il ne produit que ce qui est en son pouvoir et de ce qui peut surgir de son emprunt. Il faut agir dans ce sens afin que le problème de l’insécurité foncière n’entraîne pas une vulnérabilité et le contraste social ne serait devenu qu’un cercle vicieux qui va se transmettre d’une génération à une autre. En parlant de la démocratie en politique, ne peut-on pas démocratiser le foncier à fin que tout les malagasy sans exception puissent octroyer des terrains et participent dans le processus du développement ?

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BIBLIOGRAPHIE

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Ouvrages généraux - Boudon (R.) : La logique du social , Hachette, Paris, 1979. - Bourdieu (P.) : Le sens pratique , édition Minuit, Paris, 1990. - Durkheim (E). : les règles de la méthode sociologique , édition presse universitaire de France 1917, 149p. - Karl Marx : Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. (1851) . Paris: Les Éditions sociales, 1969, 162 pp. - Karl Marx : Les Luttes de classes en France, 1848-1850 , Éditions sociales. 1984.

Ouvrages spécifiques - Dumont (R), les principaux problèmes d’orientation et de Modernisation de l’Agriculture MALGACHE, 183p. - Jean –René Curon. L’appui à l’organisation du monde agricole, bilan interne de la coopération, avril 1997, 75p. - Kardiner (A.), Introduction à l’anthropologie sociale, éditions Vie Ouvrière, Bruxelles, réalisé par Robert (M.A), 1968.

Documents Officiels - Bulletin des services agricoles de la FAO. - Enquête Périodique auprès des Ménages (EPM) 2005/Rapport principal. Avril 2006. - John I DILLONN. J. Brian, Recherche sur la gestion des exploitations agricoles pour le développement de petit paysannat, Rome, 1983. - Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage, et de la Pêche (MAEP), Unité de Politique pour le Développement Rural (U. PDR)/Monographie de la Région de Vatovavy Fitovinany, Juin 2003. - Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts/Office National pour l’Environnement, Profil Environnemental Région Vatovavy Fitovinany, Juillet 2006.

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES

Numéro du ménage : Nombres de personne : Taille de ménage :

1 – Qu’entendez-vous par le mot développement ? Aminao, inona izany atao hoe fandrosoana ? 2 – Etes-vous propriétaires du terrain ? Anao ve ny tany ampiasainao ? 3 – Si oui, comment l’avez-vous obtenu ? Raha eny, ahoana no fomba nahazoanao azy ? 4 – Avez-vous souvent des problèmes fonciers ? Efa nanana olana mahakasika an’io tany io ve ianao ? 5 – D’après nos sources, beaucoup de terrains ici appartenaient autrefois à une compagnie qui est aujourd’hui en faillite. Et qu’après ; ceux qui vivent dans ces propriétés ont des problèmes réguliers en matière de propriété. Etes-vous parmi ces gens ? Araka ny henonay, toa ny ankamaroan’ny tany aty dia efa an’i orinasa iray izay efa mikatona izy ankehitriny. Nefa taty aoriana, ny olona rehetra izay nonina teo dia toa nanana olana mikasika an’io tany avokoa. Anisan’ireny ve ianao? 6 – Si oui, comment vivez-vous cette situation ? Raha eny, ahoana ny fomba niainanao izany ? 7 – Quelle est votre activité ? Inona no tena asanao ? 8 – Avez-vous des rapports étroits avec le travail agricole ? Manana fifandraisana akaiky amin’ny asa fambolena ve ianao ? 9 – Dans ce ménage, combien êtes-vous ? Firy ianareo no miara-monina amin’ity tokantrano ity ? 10 – Vivez-vous directement du travail agricole ? Tena miaina mivantana amin’ny asa fambolena ve ianao ? 11 – Si oui, quel type de culture faites-vous ? Raha eny, inona no tena voly fanaonao ? ~ v ~

12 – Avez-vous d’autres métiers que le travail agricole ? Manana asa hafa ankoatra ny asa fambolena ve ianao ? 13 – D’après vous, l’acquisition des terrains peut-elle lutter contre la vulnérabilité ici dans la campagne ? Araka ny hevitrao, fananana tany ve no mety fanoitra iray entina miady amin’ny tsy fahampiana ety amin’ny tontolo ambanivohitra ? 14 – Remarquez-vous des inégalités entre vous et vos voisins ? Lesquels ? Voamarikao ve ny fisian’ny tsy fitoviana eo aminareo samy mpiray monina ? inona avy? 15 – Existe-t-il des liens entre inégalité sociale et non accès au développement ? Aminao, misy fifandraisana ve eo amin’ny tsy fitoviana misy amin’ny mpiara-monina sy ny tsy fisian’ny fandrosoana? 16 – Savez-vous c’est que le contraste social ou inégalité sociale ? Fantatrao ve ny atao hoe tsy fitoviana misy eo amin’ny mpiray monina ? 17 – Votre revenus parviennent-ils à subvenir vos besoins quotidiens ? Mahavita miantoka ny fiainanareo isan’andro ve ny vola miditra eo aminareo ? 18 – Existe-t-il des liens entre inégalité sociale et statut social ? Aminao, misy fifandraisana ve eo amin’ny tsy fitoviana misy amin’ny mpiara-monina sy ny anjara toerana misy ny olona tsirairay ? 19 – Les inégalités proviennent-ils de(s) : Ny tsy fitoviana ve no mety mahatonga ny : - l’insécurité foncière et le non possession des terrains qui provoquent la vulnérabilité et qui créent l’inégalité entre les gens dans un milieu rural ? olana eo amin’ny fananan-tany sy eo amin’ny tsy fananana tany izay miteraka ny tsy fahampiana sy mahatonga ny elanelana eo amin’ny olona izay miaina ety ambanivohitra? - individus qui ne font que penser à leurs propres intérêts ? olona tsirairay izay tsy mieritreritra afa-tsy ny tombontsoany ihany ? - système social rural favorise la différenciation de niveau de vie ? Ny rafi-piarahamonina mampihombo ny tsy fitovian-tsaranga? 20 – D’après vous quel est l’impact de l’absence de ce terrain dans votre vie quotidien? Aminao, inona no fiantraikan’ny tsy fanana tany amin’ny fiainanao? 21 – Le contraste social limite-t-il le développement d’une localité ? Mety mahatonga ny tsy fisian’ny fandrosoana ve ny elanelana misy eo amin’ny olona ? 22 – Vos enfants sont-ils scolarisés ? ~ vi ~

Mianatra daholo ve ny zanakao ? 23 – Si oui, en quelle classe sont-ils ? Raha eny, kilasy faha firy izy ireo ? 24 – Si non, en quelle classe ils sont quitté l’école ? Raha tsia, kilasy faha firy izy no nijanona tsy nianatra intsony ? 25 – Et quelle est la raison ? Misy antony ve ? 26 – Quelles solutions proposiez-vous ? Inona no vahaolana hoentinao ?

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ANNEXE 2 : Les Attributions du Ministère de la Population et des Affaires Sociales (MPAS) et son Organigramme.

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ANNEXE 3 : Carte situant la région de Vatovavy Fitovinany dans le Moyen-Est de Madagascar.

Source : Office Nationale de l’Environnement, Profil Environnemental, Juillet 2006.

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TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUES ET GENERALITES ...... 7 CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITIONS DES CONCEPTS CLES...... 9 SECTION 1 : Approches théoriques...... 9 A – Rapport de prduction...... 9 B – La conscience collective ...... 10 C – La reproduction sociale et mobilité sociale...... 11 SECTION 2 : Définitions des mots clés… ...... 12 A – Le contraste social...... 12 B – Le développement...... 13 CHAPITRE II : MONOGRAPHIE DE LA REGION DE VATOVAVY FITOVINANY ET LA COMMUNE RURALE DE TSARAVARY...... 16 SECTION 1 : La région de Vatovavy Fitovinany...... 16 A – Délimitations et approche géographique...... 16 B – Les différentes infrastructures présentes...... 20 C – Les Agricultures et l’Elévage...... 22 D – Le domaine foncier...... 23 SECTION 2 : La Commune Rurale de Tsaravary...... 24 A – Aperçu géographique...... 24 B - Démographie ...... 25 C – Les infrastructures présentes...... 25 D – Structure économique...... 26 E – Le secteur foncier...... 26 CHAPITRE III : APPROCHES DYNAMIQUES DE LA PROPRIETE FONCIERE A MADAGASCAR...... 27 SECTION 1 : Du mode de production patriarco-féodale au de production segnero-féodale . 27 SECTION 2 : Du mode de production précapitaliste à l’avènement des Républiques...... 28 DEUXIEME PARTIE : CONTRASTE SOCIAL : FACTEURS, IMPACTS ET CRITIQUES………………………..30 CHAPITRE IV : L’INEGALITE SOCIALE...... 32 ~ xiii ~

SECTION 1 : Fondements ou facteurs du contraste...... 32 A - Tableau de stratification...... 32 B – Explication du tableau...... 33 SECTION 2 : Fondements ou facteurs de vulnérabilité et du contraste social...... 34 A – Facteurs socioéconomiques...... 34 B – La meilleure condition socioéconomiques des familles aisées...... 35 CHAPITRE V : IMPACTS DU CONTRASTE SOCIAL...... 37 SECTION 1 : Impacts sur l’éducation...... 37 SECTION 2 : Impacts sur la santé...... 39 CHAPITRE VI : APPROCHES CRITIQUES ...... 41 SECTION 1 : L’Absence de prise de responsabilité étatiques et l’exploitation...... 41 A – Absence de l’Etat...... 41 B – L’exploitation des paysans vulnérables...... 42 SECTION 2 : Absence d’organes protecteurs et l’enclavement de la Commune...... 42 A – Absence d’organes protecteurs ...... 43 B – L’enclavement à cause des facteurs physiques...... 43 TROISIEME PARTIE : SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR...... 46 CHAPITRE VII : SUGGESTIONS...... 48 SECTION 1 : La prise de responsabilité étatique et organisationnelle...... 48 A – La responsabilité des élus...... 48 B – La nécessité de la prise de responbilité...... 49 SECTION 2 : Appel aux organisations...... 50 CHAPITRE VIII : PERSPECTIVES D’AVENIR...... 52 SECTION 1 : L’Association et la Coopérativisation paysannes...... 52 A – L’Association...... 52 B – Coopérativisation...... 53 CONCLUSION GENERALE...... 55 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES TABLE DES MATIERES RESUME

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Nom : HANITRINIONY Prénom : Mirindra Ginoasy Situation : Célibataire Adresse : Lot III D 7 C Ankadilalana Antananarivo – 101 –

Thème de recherche « CONTRASTE SOCIAL ET DEVELOPPEMENT », Mai 2011, 83p.

RESUME

Depuis les objectifs du millénaire pour le développement, tous les pays ont centré leur politique dans le contexte du développement rapide et durable. Toutes les théories du développement ont presque mis à l’évidence le côté économique du problème en oubliant les autres aspects. C’est justement pour montrer qu’il y a d’autres optiques que nous devons voir dans le problème de développement que nous avons choisi la thématique du contraste social et développement. Nous avons effectué notre enquête dans la Commune Rurale de Tsaravary constituée par des majorités de paysans qui vivent dans l’insécurité foncière. Nous avons pu prélever que le fondement des inégalités dans cette Commune relève de l’insécurité foncière et de la non possession de terre cultivable qui vont entraîner des problèmes financiers différenciant les niveaux de vie des familles aisées et des familles vulnérables. Puis, ces inégalités ont des répercussions sur les domaines sociaux, notamment l’éducation et la santé. Ce qui nous a amené à faire des reproches au manque de responsabilité étatique et organisationnelle. Enfin, pour pouvoir résoudre ces problèmes, nous avons proposé des suggestions avant de donner des perspectives qui vont améliorer la situation des paysans qui sont les vulnérables. Notre enquête nous a montré que l’insécurité foncière et la non possession des terrains dans un milieu rural entraînent la vulnérabilité des paysans. Puis, la vulnérabilité crée des inégalités dans la société. Et pour résoudre le contraste social, il faut donc améliorer la condition d’accès sur la propriété foncière (la titularisation, motiver les paysans à cultiver en donnant de terrain parce que notre pays a encore de vaste terrain favorable à la culture).

HANITRINIONY Mirindra Ginoasy Agée de 26 ans – Célibataire – Tel : 032 62 261 97 – Titulaire d’un Permis B Adresse : Lot III D 7 C à Ankadilalana Antananarivo -101-

FORMATIONS ET DIPLÖMES OBTENUS o 2011 à ce jour en cours de préparation du mémoire de licence de fin d’étude en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD). o 2009 - 2010 : 3 ème Année en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD) à la FAC – DEGS de l’Université d’Antananarivo. o 2008 - 2009 : 2 ème Année en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD) à la FAC – DEGS de l’Université d’Antananarivo. o 2007 – 2008 : 1 ère Année en Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD) à la FAC – DEGS de l’Université d’Antananarivo. o 2006 – 2007 : Univers Informatique : Certificat en Informatique bureautique (Word, Excel et Internet). o 2007 : Obtention du Diplôme d’Etude de la Langue Française (DELF) niveau B1 à l’Alliance Française de Tananarive (AFT). o 2007 : Lycée Arcade Antananarivo par l’obtention du Baccalauréat de l’enseignement secondaire Série A2. o 2002 : Collège Privé la Providence Antsirabe par l’obtention du Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC). o 1996 : Collège Privé Luthérien Farimbona Antsirabe par l’obtention du CEPE.

CONNAISSANCES LINGUISTIQUES Malagasy : langue maternelle. Français : lu, écrit, parlé. Anglais : bonne notion.

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES o Mars – Mai 2011 : Stage pour la mémoire de fin d’étude afin d’obtenir la Licence professionnelle en Travail Social et Développement auprès du Ministère de la Population et des Affaires Sociales ou MPAS sous le thème « Contraste social et Développement ».

o Janvier – Mars 2010 : Stage Communal au sein de la Commune Rurale de Tsiafahy sur « Le progrès de la population rurale suivant les réalités actuelles ». o Octobre 2009 : Stage des Connaissances Pratiques et Acquisitions professionnelles au sein de l’ONG « Groupement Tsara Manasoa ou GTM sise à Itaosy Antananarivo. o Septembre 2009 : Stage au sein du Ministère des Forces Armées à Ampahibe pour les Connaissances pratiques et professionnelles. o Janvier - Février 2009 : Stage Communal au sein du 4 ème Arrondissement dans la Commune Urbaine d’Antananarivo. o Juillet – Août 2008 : Stage de découverte au sein du centre Hospitalier au Médecine Préventive de l’Université d’Antananarivo. o Juin – Juillet 2008 : Stage d’imprégnation au sein du centre MADCAP Isotry à Antananarivo.

ACTIVITES EXTRA – PROFESSIONNELLES ; SPORTS ET LOISIRS  Lecture, musique, Tennis, voyages, Dance.

QUALITES PERSONNELLES ET ATOUTS Jeune, sérieuse, méthodique et organisée ; ayant une forte capacité d’adaptation. Aisance relationnelle et forte capacité de communication. Apte pour les déplacements et les longues marches.