UNIVERSITE D’ FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FORMATION GENERALE

LATHEICULTURE DE A (Région de la , Hautes Terres Centrales Betsileo)

Mémoire de Maîtrise présenté par RANDRIANANDRASANA Alitiana Dieu Donné Michel

Sous la direction de Madame RAKOTOARISOA Jacqueline Maître de Conférences

Soutenu le 12 Avril 2011

Président de Jury : RATSIVALAKA Simone Rapporteur : RAKOTOARISOA Jacqueline Juge : ANDRIANIANTANTSO Tolojanahary

SOMMAIRE SOMMAIRE ...... I REMERCIEMENTS ...... II ACRONYME ...... III RESUME ...... IV LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... V INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE : Le théier et ses conditions de développement

CHAPITRE I : Historique de la théiculture à , dans le monde et les intérêts de la culture ...... 6 CHAPITREII : Les différents facteurs géographiques favorables à la théiculture ...... 18 CHAPITRE III : Les techniques culturales et le mode de préparation du thé (noir et vert) ...... 27 DEUXIEME PARTIE : Impacts économiques et spatiaux de la théiculture

CHAPITRE IV : Bilans commerciaux du thé ...... 39 CHAPITRE V : L’industrie du thé et la théiculture dans la vie socio-économique de la population...... 46 CHAPITRE VI : Les différents impacts de la théiculture et l’intégration spatiale de la théiculture ...... 55 CONCLUSION GENERALE ...... 63 BIBLIOGRAPHIE ...... 65 ANNEXE ...... 67

REMERCIEMENTS

Grâce au Seigneur Tout Puissant, nous avons réussi à mener à terme ce travail de recherches, nous tenons en premier lieu à lui adresser nos remerciements lesplus respectueux.

Ce mémoire n’aurait pu être réalisé sans la contribution de

- Mme RATSIVALAKA Simone Professeur titulaire de l’Université d’Antananarivo d’avoir bien voulu accepter de présider notre soutenance. - Mme RAKOTOARISOA Jacqueline, Maître de conférences, en dépit de ses nombreuses occupations et ses responsabilités s’est montrée disposée à diriger notre mémoire. - Muer ANDRIANIANTANTSO TolojanaharyMaître de conférences d’avoir accepté d’être membre du Jury. Nos vifs remerciements vont aussi à l’endroit de tout le corps enseignant du département de géographie qui nous a transmis son savoir et ses expériences durant notre formation académique. Nous remercions également toute l’équipe de la SIDEXAM en particulier Mr Benoit MOHA Responsable de la plantation qui a beaucoup facilité notre sortie sur terrain. Enfin, nous exprimons notre reconnaissance et gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail : famille, amis. A vous tous, sincèrement MERCI

ACRONYME

IFCC : Institut Français du Café et Cacao RN : Route Nationale

SIDEXAM : Société d’Investissement et d’Exploitation Agricole à Madagascar

INSTAT : Institut National de la Statistique

ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques

CIDSIT : Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique

MINAGRI : Ministère de l’Agriculture

SOTHEMAD : Société théicole de Madagascar

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture SAVA : Sambava, Andapa, Vohemara, Antalahy

FED : Fonds Européen du Développement

OTS : Opération Théicole de Sahambavy

OREDES : Organisation Régionale de développement Economique Sociale

CPDS : Comité Permanent pour le Développement de Sahambavy

FCE : Fianarantsoa Cote Est

NPK : Azote Phosphore Potassium

SOMACODIS : Société Malgache de Commerce et de Distribution

TAF : CAFES, FOTIS

CEE : Communauté Economique Européenne

SME : Salaire Minimum d’Embauche

OSIEF : Organisation, Sanitaire, Inter-Entreprise de Fianarantsoa

CAPR : Centre Artisanal de Production Rurale

PPN : Produits de Première Nécessité

DDT : Dichloro-Dephenil-Trichlorethane

PIB : Produit Intérieur Brut

II

RESUME

La théiculture est à la fois une culture pérenne et spéculative. Pratiquée dans la commune de Sahambavy, rattachée à la région de la Haute Matsiatra là où les conditions géographiques répondent assez bien aux attentes du théier.

Le théier est cultivé à des fins commerciales et fournit des compléments de revenus à la population. De nombreux essais et de longues études ont été entreprises partout dans l’Ile, depuis le Premier Ministre RAINILAIARIVONY sous la royauté, poursuivies durant la période coloniale, jusqu’à la première République Malagasy pour la mise en place des plantations théicoles.

La théicultureréclame beaucoup de soins, de temps, de main d’œuvre pour son développement.

L’unité agro industrielle de Sahambavy produit du thé noir et vert. Sa préparation du thé nécessite du bois de chauffe. Ce qui explique en partie l’implantation de l’industrie à l’endroit reboisé d’eucalyptus sur plusieurs centaines d’hectares.De plus la théiculture offre des emplois aux habitants de Sahambavy et aux communes environnantes.Même si elle pose des problèmes aux paysans en ce qui concerne la gestion du calendrier agricole.

L’intégration spatiale du théier dans la micro région de Sahambavyest à l’origine d’une réorganisation spatiale, et de changement au niveau du paysage en renforçant la couverture végétale dans cette microrégion.

Bref, l’avenir de la théiculture de Sahambavy dépend surtout des rémunérations des personnes qui y travaillent principalement les théiculteurs et les cueilleurs. Si l’industrie se lance à fond dans la production du thé vert qui est le plus coûteux sur le marché et si les paysans sont motivés davantagecela conduira à une augmentation de leurs revenus, sans nul doute, cette industrie agro alimentaire connaîtra un développement notable.

Mots clés : Théiculture, industrie agro- alimentaire, intégration spatiale, filière, Sahambavy

III

LISTE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES CROQUIS 01 : Localisation de Sahambavy……………………………………………………….....02 02 : Localisation des concessions théicolescoloniales………………………………….09 03 : Localisation de la théiculture dans la commune de Sahambavy……………………...………………………17 04 : Répartition spatiale de la population de Sahambavy………………………………...25 TRNSECT………………………………………………………………………………..60 LISTE DES FIGURES 01 : Courbe Ombrothermique de la station météorologique de Sahambavy ……...….....20 02: Humidité de l’air……………………………………………………………………..22 03 : Evolution de la production du thé à Sahambavy…………………………………….36 04:Les grands pays exportateurs de thé………………………………………………….39 05: Evolutionde la vente…………………………………………………………………41 06 : Evolution du prix des feuilles………………………………………………………..49 07 : Evolution du revenu des théiculteurs………………………………………………...50 LISTE DES SCHEMAS 01 :Le traitement industriel du thé noir………………………………...……………….33 02 :Processus de fabrication du thé vert……………………………………...………….34 03: Réseau commercial…………………………………………………………………...44

LISTE DES TABLEAUX I : Le but initial du projet surla superficie théicole en milieu villageois…………...……11 II : La superficie des plantations réelles mise en place ………………………………….11 III : Etapes de la réalisation de la théiculture………………………………………….....13 IV : Les précipitations mensuelles de Sahambavy…………………………………...…..19 V : La répartition mensuelle de la température…………………….……..………………19 VI : La répartition de l’ensoleillement dans l’année…………………..…………………..21 VII : Humidité de l’air…………………………………………...……………………….22 VIII : - La répartition de la population dans le Fokontany………………...…………….24 IX : La production en feuille verte de la plantation industrielle et villageoise sur 5 ans (1993-2002)…………………………………..73 X : Les principaux pays producteurs de thé dans le monde (en %)………………....……35 XI: L’évolution de la fabrication du thé à Sahambavy…………………………………...36 XII : Les grades du thé produit à Sahambavy………………………………………...….37 XIII : Part de chaque pays, grand producteur de thé sur le marché international…………………………………………………………….39 XIV : La vente nationale sur un intervalle de quatre ans .………………………...…41 XV : Importation du thé……………………………………………...………………..….42

V

XVI : Valeur de l’importation Malagasy en thé (en FOB Ariary)…………………...….43 XVII : Les pays importateurs directs du thé malgache…………………………..………43 XVIII: La part de la société SIDEXAM à l’exportation………………………..………..44 XIX: La valeur de l’exportation du thé noir……………………………..……..………...45 XX :Revenus estimatifs mensuels des ménages dans la commune……………………...48 XXI: Evolution du coût des feuilles vertes………..……………………………………..49 XXII: Revenus globaux des paysans théiculteurs………………………………………..50 XXIII : L’évolution du coût de la main d’œuvre « cueilleur »…………………………..51 XXIV : Consommation mensuelle en PPN d’une famillede cinq personnes……………………………………………….52 XXV: La commercialisation de panier durant l’année culturale 2002-2003…………..…56

LISTE DES PHOTOS 01 : Usine de Sahambavy………………………………………………………………….15 02 : Entretien cultural : taillage du théier pour avoir la table de cueillette…………….....28 03 : Pekoe + 2 feuilles……………………………………………………………...……...29 04 : La cueillette des feuilles vertes et les feuilles cueillies………………………...……..31 05 : Bacs de flétrissage et usinage du thé- rouleur…………………………..……………31 06 : Les grands pays producteurs de the………………………………………………….35 07: LAC HOTEL Sahambavy………………………………………………...…………..57 08: La théiculture villageoise et l’organisation du paysage………………………………58 09 : Aménagement des bas-fonds (riziculture)……………………………………..…….59 10 : Cité du personnel de la SIDEXAM…………………………………………...…..…60 11 : Vue panoramique des champs théicoles…………………………………………...... 62

V

INTRODUCTION

Le thé est parmi les boissons les plus consommées dans le monde. Les plus grands consommateurs en sont les Asiatiques, suivi des Européens en particulier les Britanniques. Le théier vient de l’Asie et fut introduit à Madagascar bien avant l’époque coloniale. Après de nombreux essais et recherches sur la théiculture effectués du temps du Premier Ministre RAINILAIARIVONY (deuxième moitié du XIX ème siècle) poursuivis durant l’époque coloniale (1896-1960), jusqu’à la première République, les plantations théicoles furentenfin mises en place à Sahambavy. Cette décision a été précédée de multiples études menées par l’IFCC à partir de 1966, avant de débuter réellement en 1974 avec l’aide des Européens, et de nos jours Madagascar produit et consomme du thé noir et vert. L’augmentation de la demande sur le marché national est l’une des raisons qui a poussé l’Etat Malagasy à en importer 114tonnes en 1963 et de 154 tonnes en 1964. La microrégion Sahambavyest caractérisée par un climat tropical d’altitude fortement influencé par l’alizé et la proximité de la falaise orientale. Quant au sol, l’unité morpho- pédologique est caractérisée par un relief collinaire à l’ouest du corridor.Les collines sont séparées par des vallées étroites et sont caractérisées par plusieurs types de sol avec prédominanceferralitique. Les irrigationsde la zone sont assurées par la rivière Sahambavy et des lacs. Compte tenudes contrastes physiques du milieu, les conditions géographiques de la microrégion de Sahambavy ont permis la théiculture. Comme le PIB du pays Betsileo est parmi les plus bas de la Grande Ile durant les années 1960-70, l’objectif principal de l’introduction du théier à Sahambavy est d’augmenter le revenu de la population. La zone d’étude fait partie de la Région de la Haute Matsiatra. Elle est située à 23km du Chef-lieude la Région (Fianarantsoa ville) en suivant l’axe RN7 (Route Nationale n°7) vers le nord jusqu’à la commune rurale d’Ambalakely (10km de la ville). Puis à 13km à l’Est de cette commune.La route est bitumée jusqu’au chef-lieu de la commune de Sahambavy. La microrégion de Sahambavy est comprise entre 21°20’ et 21° 30’ de latitude Sud et entre 47°10’ et 47°20’ de longitude Est. Plus précisément sur la longitude 47°16’ Est l’altitude moyenne est de 1200m environ. Sur le plan administratif, la commune fait partie du District de . C’est une jeune commune rurale, qui a été créée en 1996. Elle est actuellement constituée de 10 Fokontany qui se sont détachées des trois communes environnantes : deMahatsinjony (à l’ouest), de (au sud) et de Androy (au nord). Elle est délimitée administrativement par ces trois communes d’origine et à l’Est par la commune rurale d’AlatsinainyIalamarina et le corridor oriental qui est la zone de transition entre la falaise Tanala et las hautes terres centrales Betsileo (croquis n°01).

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CROQUIS n°01 LOCALISATION DE SAHAMBAVY

2010-2014

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Notre domaine d’étude concerne une filière agricole : la théiculture. L’objectif de cette étude est de connaître la place de la théiculturedans la commune de Sahambavy et ses influences à plus grande échelle. Notre recherche permettra de mettre en évidence les atouts et les contraintes qui fragilisent l’unitéagro-alimentaire en vue de proposer des solutions pour surmonter les différents obstacles rencontrés par la SIDEXAM. Le choix de cette étude a été dicté par plusieurs raisons. Etant,originaire du pays Betsileo centre, l’accès et les approches n’ont pas causé des difficultés au regard de la population locale. La réputation et la spécificité voire l’unicité de la théiculture à Sahambavy dans l’ex province de Fianarantsoa et même au niveau nationalsont une autre raison qui nous a poussé à articuler notre étude autour du thème : « La théiculture de Sahambavy a Fianarantsoa » (Région Haute Matsiatra Haute Terre Centrale Betsileo) et à soulever la problématique axée sur les retombées de l’introduction de la théiculture dans la localité de Sahambavy : - Quels sont les atouts et points fort de la filière thé qui lui permet à franchir les obstacles et de surmonter les différents problèmes rencontrés depuis son implantation jusqu’à nos jours ? - Quels avantages apporte-t-elle à la communauté et quels autres problèmes doit-elle affronter aujourd’hui ? Pour mener à bien notre étude et cerner la problématique posée, il nous faudra voir en premier lieu la présentation du théier et ses conditions de développement et deuxième lieu de dresser un bilan économique et expliquer l’intégration spatiale de la théiculture.

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

La démarche adoptée est la démarche déductive qui comporte trois étapes : Une étape préliminaire de documentation effectuée dans les différentes bibliothèques dans des centres de documentation :l’INSTAT (Institut National de la Statistique), du CIDSIT (Centre d’Information et de Documentation Scientifique et Technique), du MINAGRI (Ministère de l’Agriculture).Durant cette étape, nous avons consulté des bibliothèques comme celle du département de la Géographie (BG), la bibliothèque Universitaire (BU), bibliothèque nationale, la bibliothèque de l’ESSA (Ecole Supérieur des Sciences Agronomiques). Les consultations de documents nous ont permis d’approfondir nos connaissances sur le thème choisi et d’élaborer quatre types de questionnaires pour les travaux de terrain (questionnaires : ménage, village, les exploitations villageoises, plantation industrielle et l’industrie proprement dit). Une deuxième étape réservée à l’étude sur terrain qui a permis de connaître davantage la réalité sur place ; collecter les informations nécessaires, des données sur la théiculture et la place occupé par le thé dans la vie économique, sociale et environnementale. Nous avons adopté l’approche participative durant l’enquête pour être plus proche des villageois et avoir leur confiance. Pour que notre présence dans la commune soit acceptée, nous avons fait une plaidoirie auprès des responsables de la commune et ceux de la SIDEXAM. L’acquisition des données s’est déroulée dans les fokontany d’Antamiana, AmbalavaoVondrona, Ambohimandroso, Antotohazo où nous avons discuté avec trois types de paysans : les paysans théiculteurs, les paysans cueilleurs et les paysans qui travaillent totalement en dehors de la théiculture.

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Nous avons pris un taux d’échantillonnage de 20% chez les villageoisthéiculteurs (200 ménages des villageois théiculteurs) et de 20% chez les cueilleurs (Environ 400 ménages durant la haute saison théicole). Des entretiens individuelsavec les responsables de la SIDEXAM à Sahambavy et d’Antananarivo ont été entrepris. La troisième étape est consacrée au traitement, à l’analyse et à la synthèse des données. Cette dernière phase de dépouillement et de synthèse aboutit à la confection finale des croquis et à la rédaction.

LES DIFFICULTES RENCONTREES

Pour la présente recherche, nous nous sommes heurtés à de nombreuses difficultés dont la rétention d’informations statistiques au niveau de certains paysans ne permettant pas d’’évaluer leurs activités. Les archives faisant état des situations antérieures n’existent pas, ce qui nous empêche de bien mesurer la performance de l’unité agro industriel dans le temps et dans l’espace. Le refus du plus grand distributeur de thé de nous passer les données relatives à la vente nationale.La difficulté de mener les enquêtesauprès des théiculteurs dont la présence sur place est dictée par le calendrier agricole. La rédaction a durée plusieurs années due à plusieurs facteurs indépendants de notre volonté

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PREMIERE PARTIE :

LE THEIER ET SES CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT

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CHAPITRE I : Historique de la théiculture à Madagascar, dans le monde et les intérêts de la culture

« La science géographique ne peut pas être privée du facteur historique, si elle veut être une véritable discipline de relation terrestre spatiale et non un ramassis d’abstraction, un compendium qui fixe certes un cadre et permet de déchiffrer le vaste monde mais ne permet pas de saisir la réalité spatiale ou traverse de ses relations essentielles, ainsi que sa conformité intérieure à la loi » selon OBADIA Danielle Nicolas.

I 1- Intérêts de la culture du théier et son historique dans le Monde

Le théier est une plante stimulante, cultivée pour ses feuilles, dont les plus jeunes subissent une préparation donnant le thé qui se consomme sous forme d’infusion. Au niveau mondial, le thé fabriqué se présente sous plusieurs formes. On distingue dans le commerce : Le thé noir, dont les feuilles ont subi une fermentation, de broyage, il donne une infusion orangée à rouge foncé et parfois parfumée pour le thé fabriqué un peu partout le monde. L’oolong est un thé semi-fermenté dontle pays fournisseur est le Taiwan Le thé vert dont les feuilles n’ont pas subi de transformation ni de fermentation. Il donne de couleur jaunâtre et insipide, surtout élaboré et consommé en Chine et au Japon. Et enfin un cas très rare, du thé fabriqué par infusion des fleurs ou généralement des boutons floraux de théiers qui sont en réalité les boutons floraux. Les grains du théier sont oléagineux fournissant en outre 30 à 45 % d’huile (par rapport au poids sec) mais ce type d’huile n’est pas directement comestible par ses caractéristiques : Elle est de couleur orangée de saveur amère et d’odeur désagréable, qui est utilisé pour la fabrication du savon. Un dernier produit, dérivé de la graine du théier est le tourteaucontenant 7 à 8 % de saponine, qui est toxique donc ne peutmême pas être utilisé comme aliment de bétail. Le thé possède de nombreuses vertus, vert fermenté ou fumé, le thé contient des vitamines

(A, B 1, B12 , C, P), des oligo-éléments (Cuivre, Zinc, Nickel, Fer) ainsi que des sels minéraux (Calcium, Magnésium, Potassium, Fer) autant d’éléments favorisant le bien être du corps humain. En 1998, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a appuyé une nouvelle campagne de relance de la consommation du thé dans le monde pour ses apports bénéfiques à la communauté locale et les pays producteurs et aux pays exportateurs. Le thé est générateur de revenus et de sécurité alimentaire dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique «htp : //www.fao.org/nouvelle,1998 ». Le théier, sous le nom botanique Camelliasinensis (L) « O KUNTEL » est connu depuis plusieurs millénaires. Il fut découvert par les chinois vers 2700 avant Jésus Christ (au temps de l’empereur SHEN-MINE). Sa consommation n’a pas pu être répandue dans le monde et il est soustrait de l’alimentation humaine pendant plusieurs siècles. Il a été redécouvert vers l’an 543 après Jésus Christ par Boudhirama et son infusion a réapparu dans l’alimentation. Il fut introduit au Japon au XIII ème siècle, arriva en Angleterre au XVII eme siècle pour devenir le premier pays consommateur du thé au niveau mondial. En Afrique les premiers plants de théier ont fait apparition en 1851. Acclimaté au jardin botanique du Durban puis au Natal, le thé est cultivé au Nyassaland en 1876 dans le district très pluvieux de Nlanje et de Cholo. La première récolte a été signalée pour la première fois en 1925 au

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Tanganyika, colonie britannique, voisine du Congo. Les hauts plateaux du Kenya l’accueillent vers 1920 et le cultivent dès 1927. Quant à son origine, le théier vient de l’Asie du Sud Est plus précisément des hautes vallées de Brahmapoutre, de l’Irrawaddy, du Salween et du Mékong, à la frontière séparant l’Inde, la Chine et la Birmanie. Actuellement, le théier est cultivé dans les cinq continents. La variété « Chine » se trouve particulièrement en Chine et au Japon. La variété « Assam » et ses hybrides en Inde, au Sri Lanka, en Indonésie, en Afrique, en Amérique du Nord et Sud (Etat du Texas), en Australie, en Russie et au moyen Orient. Le genre Camellia comprend environ 82 espèces. Les deux clones initiaux sont sinensis (Théier de chine, à petites feuilles) et assamica (Théier d’Assam, à grandes feuilles). Il existe d’autres formes (Cambodgienne, Wilson’s, Camellia, etc.) et de nombreux hybrides, agrotypes, écotypes du fait de l’hybridation aisée entre variété et de l’adaptation à des conditions éco-climatiques bien déterminées. Son aire de culture se situe plus spécialement près de l’équateur, généralement à haute altitude, mais se cultive aussi à basse altitude, même au niveau de la mer dans les régions de haute latitude. (Du 31 ° de latitude Sud au 42° de latitude Nord du Natal en Afrique du Sud jusqu’au Caucase, aux frontières méridionale de la Russie).

I 2– Historique du théier à Madagascar

Il est difficile de déterminer la date exacte de la première apparition du théier à Madagascar. Seule la tradition orale a rapporté que les premiers spécimens introduits dans la grande Ile furent plantés par la mission catholique d’Antananarivo, vers les années 1870, dans sa propriété d’Ambohipo. En 1880, le premier Ministre Rainilaiarivony, ayant compris l’intérêt de la nouvelle culture, l’expérimenta et la développa dans ses propriétés à Nanisana et à Asabotsin’Anjiro (chef les Bezanozano). Un évêque anglican Monseigneur KESTELE KORNISH fut aussi un des premiers théiculteurs de Madagascar avec une plantation rationnelle du thé à Ambatobe (Antananarivo) Entre 1896 et 1902, par des arrêtés et réculaires, le général GALLIENI donna une impulsion plus grande à la théiculture malagasy. Les colons qui bénéficiaient de subsides administratifs devaient alors acclimater le théier dans leurs concessions. Les premiers théiers étaient plantés alors par (croquis n° 02) : M. de FLORIS se trouvait à Moramanga Mr de CHAZAL se situait Fianarantsoa Les frères des écoles chrétiennes à Ambositra Mr CASTING s’installa à Marovitsika Cependant, suite à des difficultés techniques et au manque de débouchés, les différentes plantations furent abandonnées au cours des années 1920-1930 ; sauf celle d’Ambositra « Jules RAKOTONDRAIBE, 1970 » Les théiers sont actuellement répandus dans toute l’Ile surtout dans la partie orientale et les Hautes Terres Centrales, du Nord - Est du pays jusqu’au Sud – Est (du SAVA à Ford Dauphin). Les régions densément peuplées par les théiers à l’état sauvage sont principalement sur les Hautes Terres, sur la falaise orientale.

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Dans l’histoire, Madagascar essayait de cultiver les théiers bien avant les pays africains. Dans sa prospective, celui-ci pensait à l’implantation de la théiculture en bloc industriel, et conclut qu’elle était possible àMoramanga, Manjakamiadana, Ambositra, , Ambohimanga du sud, Ankaratra, Ankaizina, Montagne d’Ambre. Parmi ces régions, certaines ont été reconnues comme les plus favorables, il s’agissait d’Anosibean’Ala, Mananjary,Ambositra, et Ambohimahasoa.

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CROQUIS n°02 LOCALISATION DES CONCESSIONS THEICOLES COLONIALES

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I 3 – Historique de la plantation théicole de Sahambavy

Malgré les échecs de 1920-1930, les colons ont insisté sur la possibilité à Madagascar de la théiculture à grande échelle, soutenue par des études plus poussées de Du PASQUER. En 1958 DEANE confirma l’opinion de Du PASQUER « RASANDRY (J C), 1983 » et en 1960, le gouvernement malagasy a poursuivi la prospection et a chargé l’IFCC (Institut Français du Café et Cacao) de poursuivre les recherches. C’est ainsi que GUINARD, en voyant les résultats établis par Du PASQUER, pensait à l’exploitation familiale sur les Hautes Terres Centrales. En effet les études faites par l’IFCC ont débuté le 12 Juin 1966, par un inventaire de peuplement du théier existant à Madagascar, des stations de recherches ont été installées dans six zones : Sahambavy (Fianarantsoa), , Antananarivo, Kianjavato (Mananjary), Moramanga et Ilaka-Est (Toamasina). L’Etat Malagasy a décidé d’instaurer une plantation théiculture à Sahambavy, à partir des investigations faites depuis l’Etat colonial jusqu’au temps de l’IFCC pour les raisons suivantes : - conquérir et consolider l’indépendance économique ; - élever à un niveau digne et décent, le plus rapidement possible la vie des habitants et notamment les masses paysannes. En effet, l’Etat malagasy était conscient à l’époque qu’il y avait un grand écart de revenu entre la population des Hautes Terres et celle des zones côtières à cause de l’existence sur les côtes des cultures industrielles et d’exportation (culture de rente). En 1962, lamoyenne de revenu annuel à Madagascar était de 9800 Fmg (Ariary 1960), sur les Hautes Terres 8100 Fmg (Ariary 1620), alorsqu’àNosy-BeHel Ville 43 000 Fmg (Ariary 8600). Par conséquent la culture du théier sur les Hautes Terres Centrales est sans nul doute créatrice de nouvelles ressources monétaires pour ceux qui décident d’entreprendre cette activité et c’est la raison pour laquelle l’implantation de la théiculture est maintenue jusqu’en 1969. Suite aux activités de recherches effectuées dans plusieurs endroits de l’Ile, l’implantation de la théiculture à Sahambavy est maintenue jusqu’en 1969. La culture a débuté dès 1970 dans le bloc industriel. L’accord bilatéral entre la République malagasy et la Communauté Economique Européenne a été signé le 3 décembre 1973 pour promouvoir la théiculture dans la micro région de Sahambavy. Le projet était assisté techniquement par L’AGRARUND HYDROTECHNIK,une organisation d’assistance technique en provenance d’Allemagne (Essen) et financée par le Fonds Européen du Développement (FED)soutenu par des techniciens Allemands. La durée de ce projet était de six ans à compter du 1 er janvier 1974 au 31 décembre 1979, d’aux termes duquel l’opération théicole de Sahambavy (OTS) devrait être capable de s’autofinancer par la vente de ses propres produits. Le financement par le FED visait de vulgariser la théiculture en milieu villageois et la construction de l’usine de transformation. L’unité agro industrielle à Sahambavycomprend deux éléments : l’entreprise pilote industrielleet les plantations paysannes.

I 31 – Objectifs au début du projet

Les recherches ont été effectuées avant l’année 1970,mais la vulgarisation de la théiculture en milieu villageois n’a vu le jour qu’en 1975. Le but initial du projet était de mettre en place 500 ha de plantation de théier, dont 150 ha pour le bloc pilote industriel et les 350 ha pour les villageois.

Tableau I : Le but initial du projet sur la superficie théicole en milieu villageois 10

Année de 1975-1976 1976-1977 1977-1978 1978-1979 1979-1980 TOTAL plantation

Superficie 10 50 100 100 90 350 (en ha) Source : Mémoire de Rasandry Jean Chris, année 1983

Les responsables du projet avaient pensé mettre en place une usine de démarrage pour transformer les premières récoltes et assurer la production de 600 tonnes de thé en 1980. Cette première opération était vouée à l’échec parce que les responsables de l’opération étaient conscients que les objectifs initiaux fixés ne seront pas atteintes à cause des problèmes d’ordre psychologique et technique. C’est pourquoi la répartition est inversée au désavantage des paysans, les 500 ha prévus sont réduits à 300 ha dont 200 ha appartenant à la plantation industrielle et les100 ha dans le milieu paysan. L’implantation de ce dernier était prévue comme suit.

Tableau II: La superficie des plantations réelles mises en place

Année de 1975-1976 1976-1977 1977-1978 TOTAL plantation

Superficie 25 35 40 100 (en ha) Source : Mémoire de Rasandry Jean Chris, année 1983

Suite à la réduction de la superficie, une usine de démarrage de 200 tonnes a été implantée en 1978, portée plus tard à 350 tonnes, lorsque les plantations seront en pleine capacité de production. La mise en place de la théiculture villageoise a duré 4ans avec pour objectif la mise en valeur de 100ha au niveau des paysans.

I 32 – Mode d’appropriation des lopins de terre et conditions imposées par l’OTS

Du fait de l’inexistence de documents d’archives sur la distribution des parcelles,nous nous somme basés sur l’ouvrage de l’ingénieur RASANDRY J .C intitulé « Approche technico- économique de la théiculture paysanne dans la région de SAHAMBAVY, 1983 » et sur les résultats des enquêtes menées auprès des paysans théiculteurs et des anciens employés de la SIDEXAM. L’Etat malagasy a partagé des terrains à la population locale. Les terrains domaniaux anciennement exploités par les colons,recouvert de forêt de reboisement de mimosa appelé le MIMOSA III.

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Chaque individu désireux d’avoir du terrain et de pratiquer la théiculture avait la possibilité d’obtenir 1,5 hectare, moyennant le respect d’un certain nombre de conditions incluant les procédures et les obligations de l’acquéreur : - Le paysan adresse sa demande au comité d’attribution de terres, qui l’étudie avant la décision d’octroi ; - Il doit présenter également son « curriculum vitae » en précisant le nombre et l’âge des enfants en charge, la superficie de culture pluviale et les instruments de travail en sa possession ; - Le paysan doit signer un cahier de charges qui définit les droits et les obligations à accomplir en tant que futur théiculteur, dans lequel il déclare son bon vouloir de pratiquer la théiculture. Le comité d’attribution des terres est composé du Président de Fivondronana de Fianarantsoa II, les Présidents de Firaisam-pokontany et de la localité concernée, représentant s de la communauté et un technicien de l’OTS. Ce comité a tous les droits sur l’attribution ou le retrait de parcelles au sein de Mimosa III si des problèmes se posent ; En ce qui concerne le droit : un paysan est acquéreur d’un terrain de 1,5 ha dans le Mimosa III, lorsqu’il exploite en faire valoir direct avec entretien de la culture du théier, sans recourir au système du fermage, ni du métayage. Les boutures lui sont fournies et livrées gratuitement, si l’accès au champ est possible en voiture. Durant les trois premières années de culture, tous les engrais nécessaires seront également donnés gratuitement. Le projet théicoles’est charge d’en déterminer la quantité indispensable ou nécessaire. L’achat de feuilles vertes et leur livraison à l’usine seront à la charge du projet. Les paysans sont appuyés techniquement dès le début de la culture par le projet jusqu’aux jours de notre intervention. En ce qui concerne les obligations «Mémoire de RASANDRY J .C, 1983» : - Un paysan n’a droit qu’à une seule parcelle ; - Il doit consacrer 50 ares à la plantation de théiers ; - La mise en place de la plantation doit être effectuée dans un délai de 4 mois ; - La plantation doit être située à proximité d’une route carrossable pour faciliter le contrôle et le ramassage des feuilles vertes ; - Le paysan accepte de s’occuper individuellement de son lot et installer une plantation, conformément aux prescriptions en rapport avec le projet ; - Il doit suivre toutes les instructions techniques théicolesfournies par les responsables. - Aucune forme de cession par vente partielle ou totale, par location ou par métayage n’est acceptée. Toute forme de morcellement est interdite ; en cas de décès de l’attributaire, la terre sera cédée à un seul héritier préalablement désigné. - En cas de non-respect par le paysan de ces recommandations, le comité d’octroi a le droit de retirer la parcelle, sans dommage à payer. - Toute attribution et tout retrait à l’époque émanent de la décision du comité d’octroi. - Les paysans acceptant ces conditions, signent le cahier de charge qui est contresigné par les membres du comité d’octroi résidant dans le Firaisam-pokontany du nouvel adhérent.

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I 33 – Superficie totale effective de la théière mise en place

Après les diverses réglementations une fois « les accords » signés, les paysans ont commencé à cultiver du théier dans les années 1975-1976. Le bloc pilote a été déjà implanté depuis 1970. La superficie totaleplantée est322,20 ha dont 113,80 hadans le secteur villageois et 208,40 ha dans le bloc industriel, plus que l’objectif rectifié puisque 250 personnes sontconvaincues(théiculteurs). Nous pouvons constater que la superficie mise en valeur par rapport aux parcelles définies est inférieure à 0,5 ha prévue au départ chez les villageois. Et les 113,80 ha sont localisés à l’intérieur du mimosa III mais il existe aussi des parcelles à l’extérieure sur les terres des ancêtres, qui s’étalent sur une superficie de 17 ha. Ces 322,20 ha sont les champs théicoles proprement dits comprend également un parc à bois pour la multiplication végétative. Celui-ci couvre une surface de 15haà l’intérieur du secteur industriel et fournit les boutures. Avant la naissance de la commune de Sahambavy qui est une commune née récemment après l’implantation de la théiculture, les plantations se trouvaient au Firaisam-pokontany de et au Firaisana deFandrandava. La culture théicole se trouve actuellement au sein de cette jeune commune constituée principalement dedix Fokontany où les étapes de réalisation sont présentées dans le tableau III. L’analyse de ce tableau, révèle que la plantation du théier a duré 12 ans. La mise en place du bloc industriel a duré 11 années. Pour le secteur villageois, elle s’étalait sur une durée 6 ans. La culture a débuté sérieusement pendant l’année culturale 1974-1975 par contre les travaux chez les paysans n’ont commencé qu’une année plus tard, juste après l’accord entre la République Malagasy avec la CEE qui a financé le projet à partir du décembre 1973.

Tableau III:Etapes de la réalisation de la théiculture

ANNEE SUPERFICIE (ha) TOTAL CULTURALE Plantation Plantation industrielle villageoise 1970-1971 11.75 - 11.75 1971-1972 8.50 - 8.50 1972-1973 11.25 - 11.25 1973-1974 4.00 - 4.00 1974-1975 23.50 - 23.50 1975-1976 24.70 35.70 60.49 1976-1977 41.85 32.24 65.09 1977-1978 30.10 28.58 58.68 1978-1979 10.50 8.77 19.27 1979-1980 25.75 16.92 42.67 1980-1981 - 0.50 0.50 1981-1982 16.50 - 16.50 TOTAL 208.40 113.80 322.20 Source : Mémoire de Rasandry Jean Chris, année 1983

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I 34 – Problèmes rencontréspar les théiculteurset les solutions prises

Au début de l’opération, multiples problèmes ont surgi. Ces difficultés sont d’ordre socio- psychologique, économique et technique. Les problèmes se présentaient comme des obstacles à l’opération et nécessitaient une intervention des responsables au sein de l’OREDES pour apporter des solutions nécessaires. Ilssont aussi bien présents dans le bloc industriel que dans le secteur villageois. Concernant le problème d’ordre psychologique, la population considère le thé comme une culture étrangère peu convaincante qui apporte peu ou pas d’intérêt à la population. Au moment du lotissement, l’enthousiasme des habitants à s’inscrire était limité. L’installation de l’industrie du thé entrepris par des étrangers remplaçait tout simplement les mimosas coloniaux. Les Mimosas et les théiers sont deux opérations de reboisement successivement menées pour le compte des étrangers. En plus pour les paysans, le thé a peu de valeur par rapport aux autres cultures et ne répondpas à court terme aux besoins primordiaux de la population paysanne. Par ailleurs le théier ne produit qu’au bout de trois ans de culture et nécessite en même temps des entretiens durant toute l’année. Donc nous pouvons dire, en fait que la population bénéficiaire n’était pas suffisamment bien préparée psychologiquement pour ce genre de travail. La pauvreté de la population locale lapousse aussi à chercher des activités économiques qui leur apportent des revenus immédiats, ce qui n’est pas le cas de la théiculture. Donc, inciter les paysans à cultiver du théier, c’est un peu comme les pousser à travailler à perte, à contre cœur car cela risquerait de réduire la superficie de pâturage, de ne plus satisfaire les besoins vitaux (nourriture, soins et scolarisation) pourront aboutir à la diminutionde la production rizicole. Face à ces problèmes, les Responsables se sont efforcés de les résoudre en opérant dans plusieurs secteurs touchant de près la vie des paysansdepuis 1976 jusqu’à la fin de l’année 1979. Cette opération intégrée porte le nom l’OREDES «Mémoire de RASANDRY (J C), 1983 », constitué par le comité permanant pour le développement de Sahambavy (CPDS). Le CPDS a pour tâche d’encadrer la population dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, et de l’artisanat. Il s’occupe aussi de la santé publique, l’animation, l’éducation de masse, la réalisation du centre de formation permanente et l’approvisionnement des groupes producteurs en semence, en engrais et en produit phytosanitaire. Comme la durée de la subvention s’étalait sur 6 ans, elle fut achevée en 1979. Et à partir de 1980, l’OTS estimait que les paysans ont atteint le stade de l’autofinancement en achat d’engrais et n’assurait plus que le transport des feuilles jusqu’à l’usine. De nouveaux problèmes surgirent alors au niveau des villageois à partir de 1980. Les paysans théiculteurséprouvaient des difficultés à acheter des engrais, à cause de la faiblesse de leur recette. Cette même année, le kilogramme des feuilles vertes n’était que 6 Ariary (30 Fmg). Un certain nombre de théiculteurs ont dû abandonner leur champ. Ceux qui sont restés, se contentaient de l’infime revenu monétaire provenant de la théiculture en pensant que c’est mieux que rien. Enfin la raison principale qui retenait les villageois, est le fait de disposer d’un lopin de terre pour pratiquer d’autres activités agricoles. Les parcelles abandonnées et expropriées sont prises en main par le bloc industrield’une superficie de 19.60ha, mise à part les parcelles mal entretenues d’environ de 27.49ha, réhabilité par la SIDEXAM dont les frais d’entretien sont tirés de la vente de feuilles vertes. Actuellement, le secteur villageois est réduit à 94.17ha à cause du

14 départ des certains théiculteurs ce qui fait augmenter la superficie tenue par le bloc industriel évaluéà 228ha sans compter le parc à bois. Les problèmes des théiculteurs d’aujourd’hui reposentd’un côté sur la faiblesse des prix de vente des feuilles vertes même si nous avons constaté que ce prix a beaucoup augmenté ces dernières années. De l’autre côté, le cout des engrais pèse lourd et accapare jusqu’à 55% du revenu global d’un théiculteur. En plus, la quantité d’engrais utilisés dans un champ est encore insuffisante induisant dans l’ensemble un mauvais rendement.

I 35 – Historique de l’industrie agro-alimentaire de la filière thé de Sahambavy

L’usine a été mise en place en 1978, fonctionnelle depuis 1980 pour devenir une unité de production. Le mot « entreprise » selon le dictionnaire Larousse : « signifie une affaire commerciale ou industrielle ». La commercialisation du thé a débuté en 1980. C’est à partir de cette année qu’elle est devenue une entreprise du thé. Entre 1980-1986, elle était comme une entreprise d’Etat gérée par le Ministère de l’Industrie et souffrant de mauvaise gestion comme toutes les entreprises d’Etat de l’époque. Conscient de tous ces facteurs de blocage, l’Etat est intervenu en 1986 en mettant en place un conseil d’administration et en lui donnant le statut d’une entreprise socialiste appelée SOTHEMAD, de 1986 à1989.faisant suite aux exigences de la Banque Mondiale et dans le cadre de l’application de l’ajustement structurel, l’entreprise se préparait à la privatisation en effectuant des travaux de réhabilitation. Il importe desouligner que cette société était parmi lespremières entreprises d’Etat privatisées à Madagascar

Photo n° 01 : Usine de Sahambavy

Source : Cliché l’auteur (Déc. 2009)

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L’Etat a d’abord trouvé le premier preneur en 1989, des investisseurs Malaisiens de la société TATE AND LYLE qui ont pris les 66% des actions et réduisant aussi la part de l’Etat à 34%. Ensuite l’entreprise était revendue à d’autres investisseurs Malaisiens le groupe BOOKER TATE. La cause de cette revente était la faiblesse de la superficie exploitée etle faible taux de production carcette deuxième société a l’habitude de gérer une plantation supérieure à 1000 ha,alors celle de Sahambavy n’est que de 322,20 ha. Reprise par le groupe Hollandais HVA en 1996, elle est de nouveau revendue et durant 7 ans (1989-1996) la SOTHEMAD a changé 3 fois d’actionnaires. Finalement, elle fut achetée par la SIDEXAM détentrice des 83% des actions, les 17% restant à la SOTHEMAD pour devenir une société anonyme à location gérante (une sorte de bail emphytéotique).

Depuis l’époque coloniale à nos jours, le périmètre théier de Sahambavy a connu un parcours évolutionnaire assez difficile et mouvementé en passant par différents étapes, notamment : - Phase d’essai et d’expérimentation durant l’époque royale - Phase d’études et de recherches approfondies durant l’époque coloniale - Phase des premières implantations à Sahambavy sous la Première République - Phase de production conduite par l’entreprise socialiste d’Etat SOTHEMAD (1986-1989) - Phase de la privatisation de 1989 à 1996 - Phase actuelle de location gérance assurée par la SIDEXAM Comme tout produit agricole, le théier exige de bonnes conditionsgéographiques et humaines pour nous fournir le maximum de production.

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CROQUIS n°03 : LOCALISATION DE LA THEICULTURE DANS LA COMMUNE DE SAHAMBAVY

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CHAPITREII : Différentes facteurs géographiques favorables à la théiculture

« La température et la pluviosité sont les éléments du climat les plus fréquemment et régulièrement enregistrée. Aussi le complexe ombro-thermique est-il souvent choisi ainsi que les grands domaines phytogéographiques, pour caractériser les principaux types de climat et pour exprimer la classe de vocation agricole » « R. DUFOURNET, 1972 ».

II 1-Climat tropical d’altitude

La microrégion de Sahambavy est située à une altitude moyenne de 1200m. Elle se trouve dans le domaine climatique du type tropical d’altitude, marquée par deux saisons bien distinctes. La saison sèche fraîche du mois de Mai au mois d’Octobre, est caractérisée par la bruine, des brouillards matinaux bas et épais et par les nuages accrochés aux flancs des hauteurs. La saison humide, et chaude s’étale du mois de Novembre au mois d’Avril, accompagnée d’averses violentes. La région Haute Matsiatra, n’est qu’exceptionnellement atteint par les cyclones qui n’apportent que des averses (des cieux gris, bas, nuageux, des grains de pluies). Toutes cultures spéculatives exigent de bonnes conditions écologiques et humaines pour leur développement.

II 11- Pluviosité compatible à la théiculture

Le théier nécessite des précipitations abondantes et bien repartie toute l’année. Il faut au moins 1500mm de pluie par an. L’optimum admissible se situe aux environs de 3000mm. Une bonne pluviométrie moyenne mensuelle de 130 à 150mm est exigée. Une mauvaise répercussion sur le rendement du théier a été observée si les précipitationssontsupérieures à 200mm ou en dessous de 100mm. Le théier peut supporter une saison sèche de 2 à 4mois, si la pluviosité de l’année est suffisante. Les précipitations dans la microrégion de Sahambavy atteignent la quantité optimale exigée par le théier. Seulement elles ne sont pas bien repartie dans l’année, les plus faibles sont rencontrées durant l’hiver qui peuvent descendre jusqu’en 13.9mm (voir figure n°1 et tableau IV). Par conséquent les théiers en souffrent et une grande partie se trouve à l’état de dormance. Par ailleurs, les précipitations estivales occasionnées par les cyclones peuvent s’élever quelques fois jusqu’à661mm, le cas du février 2008. Cette situation peut nuire aussi la qualité des feuilles produite.

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Tableau IV : Les précipitations mensuelles de Sahambavy

N° Mois Précipitation en mm (2002) Précipitation en mm (2008) 01 Janvier 342,6 269.9 02 Février 190,4 661 03 Mars 216,2 69.2 04 Avril 89,4 141 05 Mai 37,7 69.7 06 Juin 72,2 45.7 07 Juillet 13,9 89.8 08 Août 54,8 14.4 09 Septembre 19,6 35.1 10 Octobre 15,8 54.2 11 Novembre 117,4 77 12 Décembre 320,0 100.5 TOTAL 1490,0 1627.5 Source : Station météorologique de Sahambavy

II 12- Température convenable aux théiers

La température moyenne exigée par le théier est entre 15° à 25°C. Lorsqu’elle dépasse le 30° C ou descend en dessous de 12°C, le théier a du mal à se développer. Il résiste à une température plus basse mais ne supporte pas le gel, sauf des clones spéciaux. Il meurt à des températures - 5°C. Le Climat deSahambavy est déterminé par un climat tropical d’altitude qui est caractérisé par l’alternance de la saison sècheet fraîche, la saison humideet chaude.

Tableau V:La répartition mensuelle de la température

MOIS MOYENNE MAXIMA MINIMA MOYENNE MAXIMA MINIMA MENSUELLE (EN °C) (EN °C) MENSUELLE (EN °C) (EN °C) (2002) (2006) Janvier 21.3 27 15.7 20.95 26 15.9 Février 21.7 26.6 16.8 21.75 26,7 16,8 Mars 21.2 25.6 16.9 21.9 27,5 16,3 Avril 19.05 23.6 14.5 20.6 26,5 14,7 Mai 17.2 22.0 12.4 18.4 25,5 11,3 Juin 14.7 19.0 10.5 19,05 27,7 10,4 Juillet 15.5 21.3 9.7 14,9 20,2 9,6 Août 13.7 18.9 8.6 15,8 22,3 9,3 Septembre 16.6 22.8 10.4 15,75 22,0 9,5 Octobre 18.8 24.9 12.8 17,3 23,5 11,1 Novembre 21.2 26.7 15.7 20,6 26,6 14,6 Décembre 20.7 26.6 14.8 20,55 24,5 16,6 Moyenne annuelle 18.8 24.5 13.2 18,95 24,9 13,0 Source : Station météorologique de Sahambavy année 2002-2006

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Figure n°01 : COURBE OMBROTHERMIQUEDE LA STATION METEORROLOGIQUE DE SAHAMBAVY (2008) (Selon la formule de GAUSSEN)

T° : Température Source : Réalisation Auteur P° : Précipitations

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Cette figure n°01permet d’analyser l’évolution de la température et les précipitations dans la micro région de Sahambavy, nous pouvons voir sur le diagramme ombro thermique selon la formule de GAUSSEN (P=2t°) que les plus fortes précipitations se coïncident avec la période la plus chaude de l’année, du mois de novembre au mois d’avril. Elle nous montre aussi la fraîcheur de la température parce que les maxima de la température moyenne mensuelle tournent autour de 21°c, les maxima dans l’année évoluent autour de 27°c (2008) et les minima moyens envoisinent le 10°c, la température mensuelle le plus basse affleure le 9°c. Ce qui explique l’allure de la courbe de la température très stable.En ce qui concerne les précipitations, elles sont abondantes en été et amplifiées par le passage des cyclones dans la côte Est de l’ex province de Fianarantsoa. Les précipitations sont très faibles durant le mois d’août, septembre et octobre, c’est une phase intermédiaire entre l’été et l’hiver, c’est là où nous rentrons les températures les plus basses de l’année. II 13- Insolation

La durée d’ensoleillement idéale pour le théier est de 4 à 5 heures par jour. Dans des régions peu ensoleillées, les ombrages sont à éviter, pouvant nuire au rendement et à la qualité des feuilles. Les théiers demandent une lumière diffuse.

Tableau VI :La répartition de l’ensoleillement dans l’année

Mois Durée d’Insolation en heure (2002) moyenne mensuelle Janvier 5,4 Février 4,34 Mars 5,01 Avril 6,05 Mai 6,44 Juin 4,09 Juillet 4,31 Août 5,79 Septembre 7,81 Octobre 8,26 Novembre 5,11 Décembre 5,13 Moyenne annuelle 5,64 Source : Station météorologique de Sahambavy

L’ensoleillement à Sahambavy a une durée de 2040, 89 heures en 2002. Dans les déserts l’insolation peut approcher 4 000heures sur 8760 heures (365jours) pour une année. Durant la saison sèche et fraiche de Mai en Octobre, nous pouvons rencontrer les plus fortes et les plus faibles insolations. Le maximum de l’insolation de l’année se trouve en octobre avec une valeur de 8,26 heures par jour. Ce chiffre peut être expliqué par la marche apparente du soleil (23 Septembre équinoxe de printemps à l’hémisphère sud). Et le soleil se trouve à partir du 23 Septembre à l’hémisphère sud.L’analyse du tableau VIpermet de souligner que le mois de Septembre reçoit aussi une forte insolation. Car ciel est bien, fin de la saison sèche et début de la saison humide.

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Il existe des possibilités de croiser les minima, pendant les deux saisons, la première est liée à une forte nébulosité pendant la saison de pluiesdu mois février alors que la deuxième est le type de temps rencontré en « hiver » durant le mois de juin et juillet (4.09h et 4.31h). Les nuages atténuent les rayons solaires qui arrivent au niveau du sol, tandis qu’en hiver l’alizé apporte un temps frais avec une couverture nuageuse intense qui affaiblit la quantité du rayonnement. La moyenne annuelle de la durée de l’ensoleillement dans cette localité est de 5,66 heurespar jour.

II 14-Humidité atmosphérique

L’humidité relative de l’airconvenant au développement du théier, varie entre 80 à 85% tout au long de l’année. Faute d’hygromètre dans la station météorologique de Sahambavy durant notre passage, nous n’avons pas eu de données sur l’humidité atmosphérique nécessaire. Pour ce faire, nous utilisons celles de la station météorologique de Fianarantsoa (Beravina).

Tableau n° VII: Humidité de l’air

Mois Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Déc Moyenne mensuelle 80 84 85 84 85 85 82 85 79 75 80 85 (en %) Source : direction régionale de la météorologie de Fianarantsoa (Beravina 2002)

Figure n°02 : Humidité de l’air

HUMIDITE DE L'AIR

90 80 70 60 50 Moyenne mensuelle (en 40 %) 30 20

T. d'humidité de l'air de d'humidité T. 10 0 Juill Août Sept Oct Nov Déc Mois

L’humidité relative moyenne de l’air est inférieure à 80% pendant le mois de Septembre et d’Octobre (75% à 79%),le moment dans l’année où le ciel est le plus dégagé et durant lequel l’isolation élevée affaiblit l’humidité de l’air. La moyenne de l’humidité de l’aire pour le reste de l’année est supérieure à 80%. La courbe conserve une allure élevée sans rupture toute l’année traduisant une humidité de l’air proche de la saturation. La moyenne de l’humidité atmosphérique annuelle de Fianarantsoa est de 83,41%.

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II 2-Sol ferralitique de Sahambavy et le théier

Nous voyons généralement le théier pousser sur des sols quaternaires, sur des alluvions récentes et sur des sols issus de granite ou de gneiss, des sols dérivés de roches éruptives ou des cendres volcaniques. L’origine géologique n’a pas de grande influence sur le développement de l’arbuste. D’une façon générale, les plus beaux champs sont installés sur des sols profonds, à bonne structure, bien drainés, à horizon humifère bien développé et à réserves minérales élevées. Le théier pousse mal sur des sols trop compacts ou trop alcalins. Les sols caillouteux, rocheux, à faible profondeur ainsi que les sols constitués de cendre grossière, se fendillent rapidement en saison sèche, et ne conviennent pas au développement du théier. Les sols à drainage défectueux, les sols dégradés doivent être écartés. Le théier demande un ph du sol entre 4,5 et 5,5. Le théier est en général cultivé sur des terrains en pente bien drainés. Il ne faut toutefois pas dépasser une déclivité, de 25 à 30% ; sinon il faut au moins procéder à des techniques de cultures spécifiques afin d’éviter toute érosion. Le sol de la microrégion est généralement du type ferralitique. C’est du sol pauvre mais bien arrosé. Il est riche en hydroxyde de fer et d’alumine qui contiennent une faible quantité d’azote. Le sol de pH acide est généralement de couleur rouge. Il est sur les roches mères constituées par de migmatites et des granites et est sensible à l’érosion. Ce type de sol permet la mise en place de la théiculture mais nécessite un peu d’amendement du sol.

II 3-Latitude et altitude de la microrégion Sahambavy

L’altitude à laquelle le théier est planté varie avec la latitude. Sous l’équateur, le théier est cultivé entre 1800 et 2000m d’altitude. Sous les tropiques, on les trouve entre quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer. A partir d’unealtitude de 1200m, le risque de gelest possible donc il est nécessaire de cultiver des variétés chinoises ou des hybrides du pacifique. A Madagascar, la plante en question préfère une altitude comprise entre 900 et 1200m. L’aire culturale peut aller du 31° de latitude sud au 42° de latitude Nord (de Natal, en Afrique du Sud jusqu’au Causasse, aux frontières méridionales de l’ex-URSS). Il est bien observé donc que l’altitude et la latitude de Sahambavyconviennent à l’implantation des théiers.

II 4-Conditions humaines

Les feuilles sont la partie la plus importante de la plante et nécessite une bonne exécution de la cueillette. De plus le théier a besoin d’un entretien permanent. C’est pour cette raison que la théiculture demande beaucoup de main d’œuvre au moins plus de 25 habitants au km 2. La densité humaine Sahambavyà l’époque de l’implantation de la culture était de 47 habitants par km 2. La théiculture nécessite beaucoup d’entretien, la population betsileo est réputée par sa qualité laborieuse, patiente, sérieuse et habile.

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Tableau VIII: - La répartition de la population dans le Fokontany

NOMBRE DE NOMBRE DE NOMBRE DE PAYSANS LA LA PLANTEUR DE THE N° FOKONTANY POPULATION POPULATION (dans la CR Sahambavy) DE 0-17ANS 1 AmbalavaoIvondrona 1787 1014 121 2 Ambohimandroso 2087 1276 36 3 Ampasina 1315 632 - 4 Amindratombo 1467 772 - 5 Ankazondrano 1685 1006 - 6 Antamiana 3266 1783 16 7 Antanifotsy 1323 770 - 8 Antotohazo 1490 895 21 9 Bedia 1505 837 04 10 Imorona 1074 600 - TOTAL 16999 9585 198

Source : monographie de la commune (données 2007)

La commune de Sahambavy est fortement peuplée avec une densité démographique moyenne de 184 habitants par km 2en 2007. La commune possède une grande réserve de main d’œuvre qui représente 56.4% de la population (0 à17ans). Les plantations villageoises se trouvent dans cinq Fokontany : Antamiana, AmbalavaoIvondrona, Ambohimandroso, Antotohazo, Bedia. Les plantations villageoises dans les communes environnantes comme celle d’AlatsinainyIalamarina au Sud Est avec 13 théiculteurs et dans la commune de Fandrandava avec seulement un théiculteur. La théiculture aurait pu être l’un des facteurs de l’inégalité de répartition de la population dans l’espace.

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CROQUIS n°04 REPARTITION SPATIALE DE LA POPPULATION DE SAHAMBAVY

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II 5-Des accès aisés à l’intérieur de la micro région

Les voies de communication sont parmi les plus capitales pour la théiculture depuis la cueillette jusqu’à la commercialisation. Les champs de cultures et les Fokontany où il y a les plantations villageoises sont reliés avec la commune par des pistes carrossables durant toute l’année. Les communications entre la commune rurale de Sahambavy, chef-lieu de la Région et la Région de Vatovavy Fitovinany se font voies routières ou ferroviaires (FCE). Les transports des produits commercialisables sont évacués généralement par la voie routière. Compte tenu de toutes les conditions réclaméespar une implantation de la théiculture, il est utile à préciser que celles existantes à Sahambavy répondent bien aux attentes de la culture du théier. D’après les études écologiques effectuées par M.GUINARD, la partie orientale du pays Betsileo et d’Imerina est favorable à la culture du théier. Les résultats de ces études ont été confirmés par l’IFCC, organisme qui finance les activités à Sahambavy.

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CHAPITRE III : Techniques culturales et modes de préparations du thé (noir et vert)

D’après Georges Nicolas OBADIA « toute discipline scientifique reposer sur un certain nombre de propositions tantôt considérées comme évidentes tantôt démontrées préalablement, tantôt empruntées à d’autres disciplines scientifiques voire à une philosophie ». La géographie fait partie de cette science multidisciplinaire puisque dans cette étude nous devons faire appel à la botanique pour savoir beaucoup plus sur le théier.

III 1 – Les variétés cultivées

Deux variétés de théiers existent initialement au niveau mondial : la variété : « bohea » ou théier de Chine, « l’Assamica » ou théier d’Assam (Nord de l’Inde). Ces deux clones appartiennent au genre Camellia (1) : Camelliasinensis , variété sinensis et le Camelliasinensis variété assamica . Il existe deux variétés de théier de Chine: - le parviofolia ou Chine à petite feuille. - le macrophyllia ou Chine à grande feuille Celui de Camelliasinensis variété ou théier Assam a aussi deux espèces : - le Shan qui porte de grandes feuilles dont les jeunes feuilles sont couvertes de duvets blancs. - l’Assam caractérisé par des très grandes feuilles. De nombreux clones dérivent de ces variétés initiales. Ce sont les hybrides ou agrotypes qui sont génétiquement transformés suivant les conditions écologiques du lieu d’implantation. Les peuplements de théiers à Madagascar ont eu lieu environ un siècle avant les recherches effectuées par l’IFCC, c’était surtout pendant l’époque coloniale que la théiculture avait pris de l’importance pour la première fois à Madagascar. Les théiers ont été généralement plantés dans les Hautes terres centrales et sur la partie orientale du pays.Elle fut pourtant un échec avant d’être abandonné en 1920 et en 1930. Les variétés cultivées étaient : les hybrides de Chine, le théier de Chine, Assam, Shan …... L’unique et grande exploitation théicole Malagasy de Sahambavy a été installée après la mise en place des stations de recherche dans des différentes régions de l’Ile. Les clones les plus cultivés à Sahambavy sont ceux jugés les plus rentables, savoir le théier de Chine et hybride de Chine, Assam, Shan-Tran-Nhin, Shan-Pakha, Panupri, des clones Kenyanes (TRI6/6, bb35, TR)

III 11- Facteur du choix des variétés cultivées :

L’IFCC a fait ses investigations à partir des clones existants à Madagascar qui sont considérés comme des clones locauxse trouvant déjà dans les anciennes plantations coloniales. Les chercheurs de l’IFCC ont établi une station de recherche permettant le suivi des théiers et de choisir les plus rentables, les mieux adaptésà la région de culture. Aux clones locaux, il faut ajouter les théiers étrangers importés du Kenya reconnu le plus productif actuellement dans le périmètre de Sahambavy.

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III 12 – Mode de multiplication du théier

Le théier peut être multiplié suivant deux techniques : l’une par voie générative (par des graines) et l’autre par voie végétative. La multiplication par voie générativese fait par voiede semis des graines. C’était la plus utilisé mais elle commence à être abandonnée actuellement, parce qu’elle est généralement très coûteuse, ne maintient pas les clones initiaux, produit peu et résiste mal aux maladies. La multiplication végétative (marcottage, greffage, bouturage) est plus rapide, permet l’amélioration des rendements et l’obtention des théiers résistants aux maladies. Le bouturage est actuellement le plus utilisé au niveau mondial et le plus pratique à Madagascar. L’existence d’un parc à bois est capitalepour fournir de grains à partir d’une multiplication générative etdu prélèvement des boutures à partir des arbres-mères. La durée du bouturage est entre 9 à 20 mois. La pépinière nécessite un ombrage situé à 2 m du sol qui ne laisse pénétrer que 20% à 30 % de la radiation solaire. Les boutures sont mises sous des bâches plastiques pour éviter les courants d’air, l’évaporation du sol et pour maintenir une humidité permanente à leur niveau Le substrat est un sol argilo-sableux pauvre en matière organique, d’une structure fiable avec une acidité comprise entre les pH 4,5 et 5. La bouture doit être munie d’une feuille, un œil etd’une tige de 3 à 4 cm.

III 13 – Apports techniquesà lathéiculture

Après 9 à 20 mois de croissance dans la pépinière, les boutures supportent la transplantation. Les entretiens culturaux sont primordiaux, pour avoir une meilleure charpente, afin de cueillir le bourgeon très facilement, de donner un bon rendement et d’avoir du thé de bonne qualité. Un hectare de parcelle dans le bloc industriel peut recevoir 9300 plants alors que9800 plants dans les parcelles dans le secteur villageois.

Photos n°02 : entretien cultural : taillage du théier pour avoir la table de cueillette

Source : Cliché l’auteur (Déc 2009)

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III 2 – Différents types de feuilles à cueillir

Deux sortes de feuilles sont récoltées: le « pekoe » et le « banji ». La première est appelée bourgeon normal qui se développe pendant la période de poussées végétales ou « flushing période », on cueille le « pekoe + 2 ou 3 jeunes feuilles. Le « banji » apparait pendant la période de dormance ou « banjiperiod ». Le « banji » est récolté avec une feuille de plus. Les types de feuilles cueillies ont des impacts sur le rendement et la qualité du thé ainsi produite. La cueillette sur les plus petitsrameaux ou surtout sur ceux de la saison fraîchefait diminuer la production, donne du thé de bonne qualité. Une question se pose, pourquoi ne cueille-t-on que les bourgeons et les plus jeunes feuilles ?

Photo n°03 : pekoe + 2 feuilles

Source : Cliché l’auteur (Déc. 2009)

C’est dans les bourgeons terminaux et les jeunes feuilles que se trouventen grande quantité les éléments nutritifs du théierde meilleure qualité. Concernant le cycle de lacueillette, le cycle normal est de 7 à 8 jours en haute saison mais il peut s’étaler sur 2 semaines ou même plus (16-17 jours) en hiver. Une plante arrive à donner des récoltes économiques sur un intervalle de 40 à 50 ans. III 3- Différents types de maladies et les insectes nuisibles aux plants de théier

La perpétuité du champ de théier à grande surface représente un environnement propice aux insectes qui sont généralement nuisibles. On peut rencontrer deux types d’insectes : - insectes des feuilles - insectes des branches Ces différents types d’insectes ne sont pas encore présents dans les deux domaines théicoles de Sahambavy. Par contre les fourmis setrouvent à l’intérieur de l’écorce des vieilles branches qui subissaient des arcures. Mais la situation n’est pas encore très alarmante. Un grand nombre des maladies causé par la dégradation de l’environnement ou liées aux effets secondaires de l’utilisation des produits chimiques (engrais chimique, les produits

29 phytosanitaires) peuvent attaquer les théiers, heureusement que la théiculture de Sahambavy en est encore épargnée. La théiculture de Sahambavy est encore épargné de ces différentes maladies. Nous n’avons pas d’informations là-dessus avant 1989. Par contre aucun cas de maladie n’a été signalé jusqu’à ce jour. Les différentes sortes de maladies etd’insectes sont données dans l’annexe II

III 4- Productivité en feuilles vertes dans le secteur villageois et dans le bloc industriel

L’analyse du tableau IX(annexe III)nous montre que la productivité en feuille verte, sur cinq ans de 2004 à 2008 permet d’observer et d’étudier l’évolution de la théiculture de Sahambavy. Nous remarquons que la productivité des théiers en feuilles vertes suit l’alternance saisonnière. Cela signifie que leur productivité dépend des conditions climatiques qui nous montrent que les 90% de la récolte s’effectuent durant la saison chaude, en plein été durant lequel les théiers donnent le maximum de feuilles (octobre jusqu’u mois d’avril). En prenant comme exemple le cas du mois de janvier 2004, le bloc industriel a produit 312741 kg soit21,88% de la production annuelle. Ce rendement a commencé à baisser à partir du mois d’Avril jusqu’en Septembre, en pleine saison sèche etfraiche. La plus faible production a été signalée pendant trois mois de « la saison morte » (Juin, Juillet, et Août) durant laquelle la production mensuelle peut tomber jusqu’à 160kg auprès du bloc industriel et 620kg (année 2007) en milieu villageois. La diminution de la productivité du théier est liée à la baisse de température avec une baisse jusqu’en dessous de 12°C, un fait que nous avons déjà évoqué précédemment. C’est le cas dans la commune durant l’hiver austral. La température minimale mensuelle varie entre 9 à 11°C empêchant le développement normal du théier. En plus, cette localité peut avoir une température minimale journalière voisinedu0°c, ce qui entraine des brûlures au niveau des bourgeons et des jeunes feuilles et rendantdifficilela repousse. L’insuffisance des précipitations est aussi un autre facteur majeur sur la production. Nous avonsenregistré les plus faibles précipitations au mois d’Août(14.4 mm), Juillet (89.9 mm et juin (45.7 mm) (données 2008) et pourtant la théiculture nécessite une précipitation moyenne de l’ordre de 130 mm à 150 mm par mois. Ce sont les principales causes de cette variation du rendement en feuille verte, sans oublier le manque d’entretiensculturaux qui amplifiecette situation. Le rendement annuel par hectare dans le secteur villageois s’élève environ de 1.82tonnes alors qu’il monte à5.52tonnes du bloc industriel (données 2008). Cette différence est due à la quantité d’engrais utilisés. Le secteur paysan a besoin d’au moins 100kg d’engrais à l’hectare, sauf dans les parcelles réhabilitées par la SIDEXAM qui suivent la norme appliquée par le secteur industriel avec 300 à 400 kg de NPK à l’hectare. Cela a des répercussions négatives sur le développement des plantes, voire même sur leur productivité.

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Photos n°04 : la cueillette des feuilles vertes et les feuilles cueillies

Source : Cliché l’auteur (Déc. 2009) Il importe de noter que durant les cinq dernières années, une baisse incessante de la production en feuille verte est observée. Par exemple, la production en feuille verte était de 1648371kg en 2004, 1508796 kg en 2006 et1354011kg en 2008. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette diminution quiestd’ordre technique, social et climatique. Nous avons aperçu une diminution de l’utilisation des engrais depuis l’année 2005 pour en arriver à l’arrêt total en 2008. La société rencontre actuellement des problèmes au niveau recrutement des cueilleurs suite au développement social de la commune, marqué par l’ouverture des lycées attirant les jeunes à continuer leurs études. Ces jeunes constituent pourtant une réserve de main d’œuvre pour la SIDEXAM.

III 5-Différents étapes de la préparation du thé commercialisé

Pour répondre aux besoins de la consommation et pour faire face aux exigences économiques, les produits issus de l’activité de l’agriculture vont subir une ou plusieurs transformations qui ne sont plus du ressort du domaine agricole, mais industriel. Ce type d’industrie qui se charge de la transformation des produits agricoles ou ceux de l’élevage en produit directement consommableset conservable s’appelle industrie agro-alimentaire.

Photos n°05 : bacs de flétrissage et les rouleurs

Source : Cliché l’auteur (Déc. 2009) 31

Quatre types de thé peuvent être préparés au niveau mondial : Le thé noir, qui a subi une fermentation ; Le thé vert qui n’est pas passépar le stade de la fermentation. Ce type de thé estprincipalement fabriqué en Chine. L’oolong, ou thé semi-fermenté, manufacturé surtout en Taiwan Très rarement des fleurs du théier, en réalité par des boutons floraux. L’industrie de Sahambavy produit principalement le thé noir et une faible quantité du thé vert. La fabrication de l’oolong et des fleurs du théier n’est pas encore envisagée. Le thé vert est le plus coûteux sur le marché nationalet international. La fabrication du thé noir connaît une série de préparation depuis la réception des feuilles jusqu’à l’usine, en passant au flétrissage, le roulage, la fermentation, le séchage, le triage et l’emballage. Tous ces processus d’usinage sont indépendants, dès la cueillette des feuilles jusqu’à l’emballage. Nous pouvons voir toute l’explication détaillée de tous ces processus en annexe n° IV.

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SCHEMA n°01 : LE TRAITEMENT INDUSTRIEL DU THE NOIR

CUEILLETTE DES POUSSES (MANUEL)

LIVRAISON A L’USINE QUELQUES HEURES

Pousse fraîche

DESSECHEMENT OU FLETRISSAGE SURCLAIE (Air pulsé en hangar)

Feuilles flétries

ROULAGE (4 PROCEDES) ROULEAU ROTOR A CTC LTP ORTHODOXE AILETTES AFRIQUE INDE MALAWI SRILANKA

CRIBLAGE

Feuilles roulées coupées et homogénéisées

FERMENTATION

Thé noir sec

COUPE, CALIBRAGE, TRI EMBALLAGE,EXPEDITION

DISTRIBUTION

ALIMENTATION HUMAINE

En ce qui concerne la fabrication du thé vert, elle nécessite des soins dès la cueillette jusqu’à l’emballage. Des cueilleurs spécialisés assurent la récolte, 43 entre eux ont reçu une formation spécifique. Le type de feuille à cueillir pour ce type de thé est le PEKOE c'est-à-dire le bourgeon avec une plus jeune feuille.

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SCHEMAS n°02 : PROCESSUS DE FABRICATION DU THE VERT

CUEILLETTE DES POUSSES (MANUEL)

LIVRAISON A L’USINE QUELQUES HEURES

ARRETE LAFERMENTTATION PARVAPEUR

BROYAGE SECHAGE EMBA LLAGE

COMMERCIALISATION

III 6-La production en thé de la SIDEXAM

Pour avoir plus d’informations et avoir une idée de la place tenue par le complexe agro- alimentaire de Sahambavy au niveau mondial, il est indispensable d’avoir un aperçu sur les pays grands producteurs de thé à l’échelle planétaire.

La production mondiale

Depuis les années 1960, la production de thé n’a cessé de progresser. Elle est passée d’une moyenne de 1,10 millions de tonnesen 1960 à1,55 de tonnes en 1970. La production s’est accrueen 1980 pour atteindre un niveau de production moyenne annuelle de 2,19 millions de tonnes. La barre des 3 millions est atteinte durant la période de 1999-2006 avec 3,07 millions de tonnes par an en moyenne. Environ 40 pays cultivent le thé au niveau mondial. Toutefois, trois d’entre eux fournissent la moitié du thé vert et du thé consommés dans le monde. Ces pays sont l’Inde et la Chine qui couvre environ 70% du thé vert mondial, le Sri Lanka vient juste avant le Kenya, la Turquie, Indonésie et le Japon.

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Photo n°06 : LES GRANDS PAYS PRODUCTEURS DE THE

Source: http://www.pages.fr/thes/THE (Google)

Tableau X : Les principaux pays producteurs de thé dans le monde (en %)

Pays producteurs Production (en % par rapport à la production mondiale) Inde 34 Chine 19 Sri Lanka 11 Kenya 10 Japon 6 Indonésie 5 Turquie 2 autres 14 Source : page d’accueil de la FAO : [email protected] 2000

Les plus grands pays producteurs de thé au niveau mondial sont les pays asiatiques. Sur les 7 pays mentionnés dans le tableau X, le Kenya seul pays du continent africain arrive à couler 10% du thé commercialisé à l’échelle planétaire.

La production de thé noir à Sahambavy

L’industrie agro-alimentaire de Sahambavy produit principalement du thé noir depuis l’installation de l’usine. La fabrication du thé vert n’a commencé qu’en 2004 après une année d’essai réalisé par la société suite à des nouvelles demandes du marché.

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Tableau n° XI : L’évolution de la fabrication du thé à Sahambavy

TYPE DE THE PRODUCTION DE PRODUCTION DE TOTAL THE NOIR (Kg) THE VERT (Kg) ANNEES 2001 440956 440956 2002 511132 511132 2003 568462 568462 2004 364825 2670 367495 2005 351346 1317 352663 2006 353442 503 353945 2007 373868 691 374559 2008 295794 590 296384

Source : SIDEXAM Sahambavy

Figure n°03: Evolution de la production du Thé à Sahambavy

PRODUCTION DETHE PRODUCTION DE NOIR (Kg) THE VERT (Kg)

600000 3000 500000 400000 2000 300000 PRODUCTION 1000 PRODUCTION 200000 EN THE NOIR EN THE VERT 100000 0 0 (Kg) (Kg) 2002 2004 2006 2008 ANNEES

La production de thé par la société SIDEXAM a connu une lé gère baisse depuis l’année 2004. Cela est relatif à la diminution de la production en feuille constaté e depuis cette même année. La production en thé noir avait tourné a utour de 500 tonnes en 2002 et 2003 mais elle est actuellement en déclin. E n 2008 la production annuelle du thé par ladite société n’était que de 296.384tonnes.

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Tableau n°XII: Les grades du thé produit à Sahambavy

Grade primaire (fin) Grades secondaires (gros) PF1 : (Pekoe fannings1) (Fannings1) PD : (Pekoe Dust) F2 (Fanningstivo) PF : (pekoe fannings) BP (Broken Pekoe) BP1: (Broken. Pekoe 1) Dust Dust 1 BMF (broken mixed fannings) FNGS (Fannings).

Source : usine de Sahambavy Broken : Sous forme de boule, gros morceaux Fannings : Plat et allongés et de petits morceaux Dust : à l’état plus fin (poussière)

Après plusieurs tentatives d’essai et de recherche sur l’implantation de la théiculture dans plusieurs régions de l’Ile, depuis l’époque royale jusqu’à l’indépendance, l’Etat Malagasy a pris finalement la décision d’instaurer la plantation théicole à Sahambavyvers les années 1970. Les études et les investigations faites par l’IFCC sont favorable, atteste que les conditions géographiques de la micro région de Sahambavy permettent au développement de la théiculture. Le projet a été financé par le FED et l’Etat malagasy pour une durée de six ans à partir de 1974. Le terrain appelé mimosa III a été octroyé à la population intéressée par projet et au bloc industriel. Cette unité de production est devenue une entreprise d’Etat en 1986, appelé SOTHEMAD et privatisée en 1989. Aux mains de plusieurs preneurs successifs de l’unitéagro- alimentaire de Sahambavy est actuellement gérée par la SIDEXAM. Le produit principalement du thé noir, et n’a commencé à fabriquer du thé vert qu’en 2004 mais encore de faible quantité. La production en thé sec dépend de la production en feuille verte fournies par les villageois théiculteurs et par la plantation industrielle. Quels sont les impacts de l’intégration spatiale de la théiculture sur la vie socio-économique et sur l’environnement ?

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DEUXIEME PARTIE :

IMPACTS ECONOMIQUES

ET SPATIAUX DE LA THEICULTURE

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CHAPITRE IV : Bilans commerciaux du thé

IV- Commercialisation internationale du thé

Asie, Afrique ou Amérique, tous les continents ont un jour, tenté de c ultiver le thé. Première boisson dans le monde après l'eau avec 15000 tasses bues par seconde, elle apporte réconfort et bien-être au quotidien. Il était donc logique que chacun puisse l'apprivoiser. Pourtant, le CamélliaSinensis, nom officiel du plant de théier, n'est pas si facile à cultiver. Depuis 1999, sur environ 3 millions de tonnes de thé produits annuellement dans le monde, 44 % seulement sont écoulés sur le marché international. Le reste est consommé par les pays producteurs. Dans le tableau 10 est donnée l’offre sur le marché mondial.

Tableau n°XIII: Part de chaque pays, grand producteur de thé sur le marché international

LES GRANDS PAYS QUANTITE EXPORTATEURS EXPORTEE (EN %) Afrique (Bourse de Mombasa) 25 Sri Lanka 21 Chine 18 Inde 14 Indonésie 8 Autres 14 Source : page d’accueil de FAO, webmaster @ FAO.org. © FAO 2000 htp : // www.fao.org/nouvelle/

Figure n°04:Les grands pays exportateurs du thé LES GRANDS PAYS EXPORTATEUR DE THE ( Qté en %)

Inde Sri Lanka Afrique Chine Indonésie Autres

Au niveau mondial, 40 pays environ cultivent du thé. Toutefois, trois d’entre eux fournissent la moitié du thé vert et noir consommé dans le monde : l’Inde, la Chine et le Sri Lanka. Viennent ensuite des petits producteurs, tels que : le Kenya, la Turquie, l’Indonésie et le Japon. 39

Les premiers producteurs du thé mondial exportent peu leurs produits. Ils préfèrent les écouler sur leurs marchés nationaux. Quant à l’exportation, celle du continent Africain représente 25% de l’exportation mondiale alors que celle de l’Inde, qui est le premier pays producteur mondial, ne représente que 14%.

IV 1- Flux commerciaux du thé

Le thé est parmi les produits agricoles que Madagascar exporte et importe en même temps. Une partie de sa propre production en thé est écoulée sur le marché national. La commercialisation du thé Sahambavy a commencé en 1980. Elle est assurée par la SOMACODIS et par la société TAF. Le marché national malagasy est actuellement monopolisé par la société TAF, la SIDEXAM et la société HOMEOPHARMA qui entre en jeu petit à petit en se spécialisant dans le domaine des produits phytosanitaires. Les produits nationaux sont pourtant concurrencés par les produits importés.

IV 11- Marché local du thé

La consommation de thé à Sahambavy est très faible car la population locale y porte peu d’intérêt. Le thé n’est pas encore entré dans les habitudes alimentaires des Malagasy en général qui préfèrent boire des tisanes appelées faussement « dité » constitué généralement par « le Ravimboafotsy » et « le Veromanitra ». D’après les résultats de nos enquêtes, 80% à 90% des ménages de la commune apprécient davantage le café fort. En plus, le thé est considéré comme une boisson des riches, des étrangers. Certains théiculteurs ne savent même pas le goût de cette merveille. Le marché local est ravitaillé par la SIDEXAM, elle-même. Les gros clients viennent d’autres districts environnants.

IV 12- Marché national du thé : produits nationaux et importations

La quantité de thé Sahambavy écoulée sur le marché national varie dans le temps. Elle peut passer de 4% à 40% de la production nationale. Le produit en thé vert est en grande partie acheté en vrac par la société TAF. Le conditionnement s’effectue à Antananarivo, avant la distribution finale. La commercialisation du thé local est principalement assurée par la société TAF et la SIDEXAM, qui ont commencé à se faire connaître sur le plan commercial à Madagascar.

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Tableau XIV: La vente nationale sur un intervalle de quatre ans

TYPE DE THE THE NOIR THE VERT ANNEES

2005 100946 1317

2006 13842 503

2007 53668 691

2008 119354 590

Source : SIDEXAM Sahambavy

Figure n°05: Evolution de la vente

120000

100000

80000

60000 THE NOIR THE VERT 40000

20000

0 ANNEES 2005 2006 2007 2008

La consommation de thé sur les marchés nationaux a augmenté depuis 1999, grâce à l’amélioration de la demande. Presque tous les produits destinés à nos marchés sont achetés par la société TAF soit environ 95 à 99% de la vente en gros de la SIDEXAM , en suite écoulé sur le marché national. La forte baisse observée durant l’année 2006 peut être en relation avec l’année précédente. Faute de document d’archives et faute d’accès aux données de la société TAF, leurs ventes et leurs achats effectués demeurent dans des zones d’ombres. Les th és verts produits par la SIDEXAM, encore de faible quantité, de l’ordre de 590kg en 2008 est conso mmé totalement à Madagascar . Il en résulte qu’au niveau national, le thé de Sahambavy est fortement concurrencé par du thé importé en provenance de divers pays .

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Tableau XV: Importation du thé

ANNEE-PRODUCTION (kg) 2000 2001 2002 2003 PAYS CHINE 1622 588 3145 3453 FRANCE 6277 3673 4989 5730 HONGKONG 1203 3493 3143 4010 PAYS DE LA CEE 128 6207 554 1632 IRAN REPUBLIQUE ISLAMIQUE - 3074 - - AFRIQUE DU SUD 101 1206 153 1028 SRI LANKA 1380 1097 1921 895 INDONESIE - - 1217 484 GRECE - - - 1523 ETAS UNIS - - - 1756 AUTRES 201 65 421 472 TOTAL 12018 19403 15543 20993 Source : Direction régionale de douane d’Antananarivo

Quant à l’importation du thé, nous nous sommes contentés des données anciennes par faute d’accessibilité aux informations fournies par le service des douanes. Vers les années 1970, un des objectifs de l’Etat Malagasy est de réduire ou même de supprimer l’importation du thé. Pour information, Madagascar a importé en 1964, 184 tonnes de thé en provenance des différents pays du monde (Afrique : Cameroun, Ouganda, Europe : Grande Bretagne, Pays-Bas ; Asie : Hongkong). Cette importation a baissé en 1969, nous avions importé que 78 tonnes. De nos jours Madagascar continue d’importer du thé malgré l’existence du thé de Sahambavy. Mais nos importations ne sont plus que de 12,01 tonnes en 2000, 19,40 tonnes en 2001 et 20,99 tonnes en 2003 En comparant l’importation de thé durant les années 60 à celle de 2003, nous constatons une forte baisse de 88%. Mais depuis l’année 2000, la situation se renverse et la tendance à la hausse de 42.78% l’emportecomme indiqué le tableau XV. Les principaux fournisseurs du thé importé par Madagascar sont en premier lieu la France en 2003 avec une quantité de 5,73 tonnes, viennent ensuite les pays asiatiques comme la Chine, Hong-Kong et les pays de l’Union Européenne. Les Etats-Unis ont commencé à entrer en jeu depuis l’année 2003. Madagascar importe à la fois trois types de thé : une très faible quantité de thé vert (3.3% de la totalité des importations), du thé semi fermenté et du thé noir. Ces deux derniers représentent les 96.70% de la totalité soit la majorité des achats à l’extérieur en 2003. Nous pouvons constater à partir du thé vendu sur le marché malagasy (thé local ou importé) que la consommation du thé à Madagascar a fortement régressé. La consommation actuelle en thé ne dépasse même pas la quantité importée il y a 40 ans. Ceci est dû à plusieurs facteurs : Le départ massif des étrangers qui sont les buveurs de thé dans les années 1970 ; La méconnaissance par la majorité des Malagasy des vertus alimentaires du thé ; La faiblesse du pouvoir d’achat de la population.

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Madagascar consomme environ 100 tonnes de thé par an. Le thé importé est vendu principalement dans les grandes surfaces ou consommées directement par les importateurs (restaurant, particuliers etc...) Sur le marché national, le thé Sahambavy est moins cher que le thé importé et sur le thé importé, le thé vert est plus coûteux que le thé noir.

Tableau XVI: Valeur de l’importation Malagasy en thé (en FOB Ariary)

ANNEES 2001 2002 2003

VALEUR DE L’IMPORTATION en 40 039 193 8 493 170 73 751 169 FOB Ariary Source : Direction régionale de la douane d’Antananarivo

La valeur de l’importation du thé de Madagascar varie d’une année à une autre. Elle est de 40 039 193 FOB Ariary en 2001. Suite aux crises politiques, cette valeur a fortement diminué en 2002 (8 493 170 FOB Ariary). Durant l’année 2003, la valeur de l’importation a connu une forte croissance de 45.71% par rapport à celle de l’année 2001. Cette hausse peut être liée à l’augmentation de la demande intérieure et à la dépréciation de l’Ariary par rapport aux devises.

IV 13- Exportation du thé

Le thé Malagasy est un produit extraverti, c’est-à-dire, il dépend fortement du marché extérieur. Environ, 80% à 85% de notre production est destinée à l’exportation. Le marché extérieur est garanti par la SOCOMADIS et l’usine de Sahambavy qui exporte aussi pour son compte dans les années 1980. Les transactions se déroulaient au sein de la bourse de Londres. Aujourd’hui, l’Afrique a son propre marché. La vente a lieu à la bourse de Mombasa au Kenya, parce que l’enchère de Londres a cessé de fonctionner depuis le 25 Juin 1998. Depuis les années 1980, c’est la société SOTHEMAD qui est devenue la SIDEXAM actuelle qui assure 96% - 98% de notre exportation. Il existe aussi d’autres sociétés qui exportent le thé Sahambavy à leurs comptes, mais avec une très faible quantité. Ces société sont la société TAF, l’HOMEOPHARMA, la Société Commerciale du Sud et le ROSSANALY ISMAEL.… Nous ne possédons, ni la valeur de l’exportation, ni la quantité exacte de thé exporté pour chaque société, à cause de la confidentialité de certaines données au niveau de la douane. Ces sociétés exportent en général 2 à 4% de la production nationale. Le tableau XVII nous montre les destinations du thé exporté par ces sociétés.

Tableau XVII: Les pays acheteurs directs du thé malgache

ANNEES 2006 2007 2008 PAYS France, Canada, Ile Maurice, Réunion, Belgique, 1407 1495 1386 Royaume uni, Grèce, Etats Unis Source : Direction régionale de douane d’Antananarivo 43

L’exportation vers ces pays est de faible quantité. Elle oscille autour de 1400 kg dont 759kg vers la France en 2006. En 2007 et 2008, l’exportation vers ces pays était respectivement de 1495kg et de 1386kg.

Tableau XVIII: La part de la société SIDEXAM à l’exportation

ANNEES 2000 2001 2002 2005 2006 2007 2008

TYPE DE THE THE NOIR (Kg) 423088 393640 432800 250400 339600 320200 176440 Source : SIDEXAM Sahambavy Fianarantsoa

Avant 1999, Madagascar n’exporte que les grades primaires. La grande Ile n’a commencé à exporter deux grades à partir de 1999, entrainant ainsi une croissance de 35 % par rapport aux années précédentes. L’exportation du thé est limitée par la capacité de production en thé sec qui est de 500 tonnes par an en moyenne avant 2003. La production en thé n’a cessé de baisser à cause de la diminution de la production en feuilles vertes. L’exportation du thé par la société SIDEXAM était de 432800kg en 2002 et 423088kg en 2000 (thé noir). En synergie avec la production du thé sec, cette exportation a connu une baisse depuis l’année 2005 avec une valeur de 250400kg seulement. La situation a empiré en 2008 car la société n’exportait plus que 176440kg auprès de la bourse de Mombasa.

IV 14- Différents problèmes dans la commercialisation du thé Malagasy

La commercialisation du thé Malagasy a rencontré de sérieux problèmes tant sur le marché national qu’international. Tout d’abord la qualité nutritionnelle du thé est mal connue au niveau national. Ensuite, il ne figure pas dans la liste des produits de première nécessité des Malagasy. Les Malagasy boivent du thé que très rarement et les gargotes utilisent généralement la tisane « ravimboafotsy » à la place du thé. En outre, le thé du pays est concurrencé par le thé importé. Par conséquent, les consommateurs cibles sont attirés par les thés importés. Une grande partie des produits malagasy est destinée à l’exportation, écoulée sur la bourse de Mombasa. Nous n’avons pas de fidèles clients parce que notre production n’arrive même pas à satisfaire les demandes des pays importateurs qui veulent faire des commandes 200 à 300 tonnes de thé sec par mois. Pourtant notre production n’est que 500 tonnes par an.

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SCHEMA n° 03: RESEAU COMMERCIAL DE THE

SIDEXAM (Sahambavy) Usinage

EXPORTATION (Bourse de MOMBASA)

TAF SIDEXAM (Conditionnement ) (Conditionnement) CONSOMMATEURS (Etrangers)

CONSOMMATEURS

IV 2- Revenus monétaires saisis à partir l’exportation du thé noir

Tableau XIX: Valeur de l’exportation du thé noir

ANNEES Exportation de la Exportation d’autres TOTAL SIDEXAM sociétés(en Ariary (en Ariary FOB) (en Ariary FOB) FOB) 2001 540 000 000 11 200 000 551 200 000 2002 500 000 000 26 000 000 526 000 000 2003 480 000 000 28 114 000 508 114 000 2004 466 342 026 14 650 677 480 992 703 2005 598 917 178 62 876 851 661 794 029

2006 1 033 984 303 40 178 783 1 074 163 086 2007 834666589.78 14 844 917 849 511 506 2008 427694250.17 33 119 989 460 814 239 Source : la SIDEXAM et INSTAT Anosy

Le thé rapporte des devises aupays, la transaction à la bourse de Mombasa s’effectue en Dollar US. Le prix par kilogramme du thé sec varie de 1US Dollar à 2.50 Dollar US suivant les grades, la qualité, la production mondiale du thé et les enchères. La SIDEXAM a réalisé une recette d’Ariary 1074163086 en valeur FOB en 2006, qui est la valeur la plus élevé sur huit ans. Le revenu varie de temps à autre suivant la quantité des produits exportés, le cours des devises et l’enchère à la bourse. Prenons comme exemple le cas de l’année 2008 durant laquelle l’exportation n’était que de 176440kg et ce qui n’a apporté qu’Ariary 460814239 en valeur FOB. C’est la plus basse recette depuis l’année 2001.

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CHAPITRE V : Industrie du thé et la théiculture dans la vie socio-économique de la population.

La raison fondamentale qui a poussé l’Etat Malagasy à lancer la théiculture à Sahambavy dans les années 60 et 70 résiderait dans le fait que cette nouvelle activité serait sans nul doute créatrice de nouveaux emplois et de revenus pour la population des Hautes Terres Centrales et permettrait de réduire la pauvreté au niveau de la localité. La théiculture est-elle une solution à long terme pour la population rurale de Sahambavy ? Est-ce qu’elle contribue vraiment à l’amélioration du niveau de vie des paysans ? Est-elle génératrice de travail et de revenus monétaires pour la population ? Nous essayons de répondre à ces questions dans les paragraphes suivant,

V 1- La théicultureet la vie quotidienne des paysans

V 11- Création de travail pour la population locale

L’implantation de la théiculture est indissociable avec l’instauration de l’industrie de transformation. Elle fait naître dans la commune de nouvelles activités pour les riverains, crée une nouvelle ressource monétaire pour la population locale et entraine un développement du monde rural. C’est l’un des objectifs majeurs de l’Etat malagasy durant la Première République. D’après les enquêtes que nous avons menées auprès de la SIDEXAM, environ 95% de ses travailleurs sont issus de la localité. Le reste est originaire des autres régions de l’Ile. La nouvelle culture procure du travail à la population et arrive à faire vivre un certain nombre de personnes. Le premier travail dans la théiculture qui attire beaucoup de main d’œuvre est la cueillette. Mais ce travail suit l’alternance saisonnière. Elle fait travailler environ 400 personnes ou plus par jour dans les blocs industriels, pendant le mois d’octobre jusqu’au mois d’avril, c’est-à-dire durant la haute saison théicole. Durant la basse saison (en hiver) les cueilleurs viennent moins suite à la raréfaction des feuilles et coïncide avec la période des rites du pays Betsileo. Il n’y a qu’environ100 cueilleurs par jour ou moins dans les champs durant cette saison. Actuellement, il n’y a que 200 théiculteurs dans le secteur villageoispuisqu’un bon nombre d’entre eux se consacre activement à la riziculture, aux cultures pluviales. Il arrive même que certains théiculteurs sont obligés de faire appel à des salariés pour assurer la cueillette durant la haute saison théicole. Ce genre de travail est cependant inexistant « en hiver ». Seuls les entretiens culturaux demeurent la tâche aux salaries des théiculteurs durant la basse saison. Les résultats de nos enquêtes auprès des théiculteurs ont montré que 1000 à 1200 familles bénéficient du travail de l’unitéagro-industrielle. La cueillette est un travail qui attire beaucoup plus les femmes que les hommes. Environ 60% ou plus des cueilleurs sont du sexe féminin. A l’intérieur de ce groupe féminin, avec une forte proportion de mère de famille ; certaines sont des mères chef de ménage qui ne possèdent même pas de lopins de terre pour l’agriculture. Seuls, les revenus de la cueillette contribuent à la survie de leurs familles. Pour les hommes, le travail dans le champ de théier est multiple, la cueillette et les entretiens culturaux qui nécessitent de l’effort physique. La majorité est représentée par des jeunes célibataires qui organisent leur journée ou la semaine entre les travaux familiaux agricoles sur les champs et ceux de la SIDEXAM. Pour le cas des cueilleurs, ils consacrent matinée à la 46

SIDEXAM avec une obligation de 50 kg de feuilles vertes par jour et l’après-midi à leur propre compte. Il est à noter qu’en 1997, la société » a engagé 200 à 250 enfants cueilleurs de moins de 15ans, ce qui a représenté la moitié des cueilleurs dans le bloc industriel. Cet état de choses est pourtant interdit par la loi, condamné par le code de travail et grâce à la l’intervention de inspection du travail, OSIEF et le CAPR TsinjoEzaka. Les objectifs de ce programme sont :l’abolition progressive du travail de ces enfants au sein de la société et des exploitations familiales environnantes, appuyée par des mesures d’accompagnement visant à améliorer les conditions de travail. Les objectifs immédiats sont tout d’ d’abord arrêté un nouveau recrutement de mineurs moins de 15 ans et ensuite de fournir une alternative permettant aux enfants d’avoir une formation en petits métiers. Pour ce deuxième volet, les mesures prises sont les suivantes : - inciter, voire obliger l’employeur à faire un recrutement des travailleurs adultes ; - recenser les enfants travailleurs afin de faire une identification industrielle (santé, besoin en formation.) ; - réduire le temps de travail des enfants ; - améliorer leurs techniques de cueillette ; - assurer une assistance médicale périodique des enfants ; - déterminer les modules de formation en fonction des besoins de la région, en fonction des enfants et de la capacité de l’institution partenaire. Les résultats attendus du programme sont l’amélioration des conditions de travail de 150 à 200 enfants mineurs identifiés. Les parents et les responsables de la société seront sensibilisés sur le méfait du travail des enfants. C’est un programme à réaliser en 8 mois. Il s’agit d’une opération nommée « ACTION DIRECTE AU SEIN DE LA SIDEXAM à FIANARANTSOA » « Victor Otonia, Express de Madagascar, jeudi 13 novembre 1997 ». Ce programme fut signé le 8 avril 1997, entre l’organisation internationale du travail (OIT) représenté par Leonid Tchaly Khi et le gouvernement malagasy, mise en œuvre dans le cadre du programme international pour l’absolution du travail des enfants. Ce programme n’arrive pas à éradiquer totalement le travail des enfants dans la société, parce qu’actuellement la situation persiste toujours. Mais une forte diminution des enfants de bas âge dans la société a été observée, grâce à l’adoption de ce programme, accompagné de l’amélioration de l’enseignement dans la microrégion. En outre, le travail des enfants ne représente pas seulement que du méfait, il offre aussi des avantages. D’abord, le travail occupe les jeunes et l’éloignent de la délinquance juvénile. En même temps, ils procurent un revenu monétaire à la famille. En tout cas les enfants dans le monde rural malagasy et surtout dans le pays Betsileo travaillent déjà la terre dès leur plus jeune âge (10-13 ans) pour aider leurs parents. Donc, le fait de travailler n’est pas nouveau pour eux. Cette situation a régressé de nos jours dans la commune grâce à l’ouverture de plusieurs écoles, comme les lycées incitant les jeunes à continuer leurs études.

V 12 – Financement des événements traditionnels (us et coutumes) :

Le « Fihavanana » ou la solidarité est la chose plus importante dans la vie des malagasy. La société Betsileo est parmi la plus conservatrice de cette valeur identitaire dans des circonstances

47 heureuses ou malheureuses (deuil) etc.… Ces événements permettent de renforcer la solidarité dans la communauté. Le « Fihavanana » coûte chère à la communauté Betsileo, sa pratique exige une somme considérable. D’après, nos enquêtes auprès des paysans dans la commune de Sahambavy et selon la réalité sociale dans le pays « Betsileo », une famille dépense en moyenne Ariary 15 000 à Ariary 20 000 par mois pour le devoir social. A part l’argent, il faut offrir des dons en nature comme le riz, haricot, pois de terre … Les festivités se déroulent surtout du mois de mai au mois d’octobre et les imprévisibles obligations liées aux tristes événements tout au long de l’année. Ces coutumes demandent toujours de l’argent pour faire le « diam-ponegnana » (devoir social). Ils obligent les Betsileo à défendre l’honneur familial devant la communauté. Elles poussent quelque fois à vendre certains biens comme le riz, les volailles, etc.… ou à emprunter de l’argent aux voisins. Par conséquent, les « diam-ponegnana » constituent une lourde charge pour les paysans. Pour les théiculteurs, une grande partie du revenu participe aux devoirs sociaux.

V 13- Moyen de payer les frais de scolarité des enfants et les frais sanitaires

Pour certaines familles, la somme perçue par le biais de la culture du thé, sert à financer l’éducation des enfants (frais scolarité, l’achat des fournitures scolaires). Les écoliers et collégiens, après avoir obtenu leurs diplômes de CEPE et BEPC, partent en ville, pour continuer leurs études avec un apport financier des parents. L’état de santé de la population paysanne est très préoccupant. Cela est causé par le manque d’hygiène, la sous-alimentation, le dur labeur de la terre et les ennuis de santé liés au climat. En cas de maladie, le revenu de la théiculture permet à ces paysans d’avoir accès aux soins.

Tableau XX : Revenus estimatifs mensuels des ménages dans la commune

TYPES DE MENAGE REVENU MOYEN MENSUEL (en Ariary) Ménage des théiculteurs 55000 Ménage des cueilleurs 72800 Ménage qui ne perçoit pas de revenu sur le thé 42800 Source : Enquête ménage

Le tableau XXnous permet d’avoir un aperçu sur le revenu des ménages dans la commune par le biais des enquêtes menées auprès des ménages qui ont la théiculture comme complément de source de revenu monétaire et ceux qui ne bénéficient pas de la théiculture. L’analyse de ce tableau montre que les ménages cueilleurs gagnent beaucoup plus que les autres et arrivent à épargner de l’argent pour améliorer leur vie socio-économique. Si tels sont les impacts de la théiculture sur la vie sociale, comment sera-t-elle sur la vie économique des paysans de la commune ?

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V 2- Bilans économiques et l’apport de la théicultureà la vie économique des paysans

Un des objectifs majeurs de la mise en place de la théiculture est de donner aux paysans locaux après trois ou quatre ans de culture du théier, l’opportunité d’améliorer leur condition de vie. Mais comment se présente la réalité?

V 21- Revenus des paysans théiculteurs

Tableau XXI: Evolution du coût des feuilles vertes

ANNEE Prix des feuilles Figure n°06 : Evolution du prix des feuilles

vertes en Ariary Evolution du prix des feuilles vertes en 1977 3 Ariary 1978 4 200 1981 7 150 1989 30 1993 30 100 1995 42 Prix des feuilles 50 vertes en Ariary 2002 100 2003 110 0 2008 150 Janvier 2010 160 Source : SIDEXAM SAHAMBAVY

En l’espace de 13 ans (1977 à 1989), l’augmentation du prix des feuilles fraîches demeurent insignifiantes. Elle n’était que de 27 Ariary par kilogramme. Avant 2002, le coût des engrais n’était pas encore inclus dans le prix des feuilles vertes, il était de Ariary 42 le kilo de 1995 jusqu’en 2001. Mais à partir de l’année 2002, la SIDEXAM imposait aux théiculteurs de reprendre l’utilisation de l’engrais chimique, et fixait pour cette même année le prix des feuilles vertes à Ariary 100 le kilo. Les 55% de ce prix revenaient toujours à la SIDEXAM, pour couvrir le coût d’engrais. Seuls 45 % du prix des feuilles reviennent aux villageois théiculteurs (Ariary 45). Le prix s’est élevé durant la campagne 2003 atteignant Ariary 110 mais les taux repartis restent inchangés (55% et 45%). Seule la SIDEXAM peut fournir des engrais aux théiculteurs et son personnel suit de près l’épandage pour éviter les fuites. A partir de 2008, le coût des feuilles vert acheté par la SIDEXAM revient entièrement aux paysans théiculteurs, avec une augmentation d’Ariary 40. Il est donc à Ariary 150 mais cette augmentation est à peine perceptible sur leurs revenus étant donné que la production en feuilles vertes a beaucoup diminué. Le prix des feuilles sera à 160 Ariary à partir de l’année 2010.

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Tableau XXII: Revenus globaux des paysans théiculteurs

RECETTES Recettes globales en Recettes moyennes de chaque ANNEE (Ariary) théiculteur (en Ariary) CULTURALE 1980-1981 884 910 3539,64 1989-1990 4 250 340 21251,70 1994-1995 7 716 030 38580,15 2001-2002 40 041 200 101 028 2003-2004 24148080 66407,22 2004-2005 25078570 125392,85 2005-2006 26492510 132462,55 2006-2007 26014230 130071,15 2007-2008 30856200 154281 Source : Calcule à partir de la production en feuille verte des villageois

Figure n°07: Evolution du revenu des théiculteurs 35000000 30000000 25000000 20000000 Recettes globales en 15000000 (Ariary) 10000000 Recette moyenne de 5000000 chaque théiculteur (en 0 Ariary)

L’analyse de la figure n°08 montre que la somme perçue par les théiculteursconnait un léger mieux. Il importe de souligner que le revenu dépend fortement de la production et du prix par kilo des feuilles vertes. Mais en ce qui concerne le prix, seule la SIDEXAM décide, parce que les exploitants familiaux manquent de cohésion pour faire front à la SIDEXAM. Ils ne sont même pas groupés dans une structure pour défendre leurs intérêts. Leur sort dépend totalement de la société. Durant les années 1980 et 1990, ces modiques revenus sont déterminés par la faiblesse de leur productivité. Par conséquent, les exploitants des parcelles familiales ont délaissé la théiculture, pour développer les cultures plus rémunératrices telles que les cultures pluviales. Ce n’est qu’en 2002 une transformation nette des conditions des théiculteurs est notable depuis 2002 avec la réutilisation des engrais. Au début des années 1980, le revenu annuel moyen d’un théiculteurtiré de la théiculture est d’Ariary 3539,64. Cette même année, la masse monétaire qui circule entre les mains de paysans théiculteur est d’Ariary 884910. Vingt ans plus tard, pendant la saison culturale 2001-2002, les revenus globaux obtenus par des exploitants familiaux ont atteint Ariary 40411200 et un exploitant a gagné en moyenne Ariary 101028 en une année. Une légère amélioration de la recette est observée à partir de l’année culturale 2004-2005 jusqu’à ce jour à cause de l’augmentation du coût des feuilles vertes en 2003 et en 2008. 50

V 22- Revenus monétaires des cueilleurs

Les revenus des cueilleurs varient d’une personne à une autre, ils sont en fonction des conditions physiques et psychologique de chaque travailleur. Il nécessite aussi une habileté, une rapidité et une technique de cueillette précise pour gagner plus d’argent. Nous avons recensé plusieurs manières d’effectuer le travail dans les champs de culture qui peut être individuel ou en équipe. Le travail en équipe est fréquent surtout durant la période de vacance durant lesquelles les écoliers et les collégiens, lycéens aident leurs parents. Et certains enfants qui ne fréquentent plus l’école accompagnent leurs mères ou leurs frères. Une équipe est en général constituée de deux ou trois personnes, voire plus.

Tableau XXIII: L’évolution du coût de la main d’œuvre « cueilleur »

Année culturale Prix par kilo des feuilles vertes (en Ariary) 1980-1981 3 1989-1994 15 1995-1998 18 1999-2002 20 2002-2003 28 - 30 (plus de 50kg) 2008 54 Source : SIDEXAM Sahambavy

La hausse du prix par kilogramme des feuilles cueillies par ces salariés est peu importante car sur une durée de 23 ans, cette augmentation n’était qu’Ariary 27 si nous nous référons au prix de l’année 2003 qui est à 28 et 30 Ariary et celle de l’année 1981 qui était d’Ariary 3. Le prix 30 Ariary est pour majorer les cueilleurs qui arrivent à obtenir plus de 50kg de feuilles vertes. En 2008, il y a une rehausse du coût de la main d’œuvre cueilleur en gagnant 54 Ariary par kilo de feuilles vertes cueillies. Le coût de la main d’œuvre est le même aussi bien chez les villageois que dans le bloc industriel. Le revenu varie aussi suivant la saison. Pour cela, un bon cueilleur peut gagner entre Ariary 40 000 à Ariary 120 000 par mois durant la haute saison (été). Cette différence est conditionnée par l’habilité et la rapidité du cueilleur. En hiver, une personne ne gagne que Ariary 15 000 à Ariary 40 000 par mois. Calculer à partir de ces revenus, une personne peut cueillir 800 à 2300 kg de feuilles vertes par mois.

V 23- Cas des travailleurs fixes de la SIDEXAM

La société SIDEXAM emploie 147 travailleurs fixes dont 8 cadres supérieurs, 2 cadres moyens, 102 manœuvres et 35 ouvriers spécialisés. Actuellement le SME de la société est d’Ariary 40 000. Les employés et les ouvriers ont la chance de faire des heures supplémentaires qui s’élèvent à 20 heures par semaines. La société

51 recrute aussi des travailleurs temporaires qui sont payés Ariary 200 par heure, pour étoffer son équipe surtout en période de haute raison.

V 24- Mode de payement de la société SIDEXAM des théiculteurs et cueilleurs

La société SIDEXAM est actuellement solvable,bon payeur avec lesthéiculteurs, cueilleurs et avec l’ensemble du personnel qu’elle a engagé. Les ouvriers ne se plaignent plus des arriérés de payement comme durant les années 80. Les cueilleurs sont payés régulièrement à chaque fin de semaine et tous les quinze jours pour les théiculteurs. En tenant compte les revenus générés par la cueillette, on se demande s’ils suffisent à couvrir les dépenses quotidiennes des ménages.

V 3-La période de soudure et le revenu du thé

La période de soudure à Sahambavy se manifeste durant la période où la cueillette prospère. C’est à ce moment que les familles défavorisées, ou celles qui veulent améliorer leurs revenus viennent travailler dans la plantation pour pallier à l’insuffisance budgétaire.

V 31- Les dépenses sur les produits de première nécessité en période de soudure

D’après nos enquêtes ménages, les familles théiculteurs dépensent entre 80% et 85% du revenu théicoleen PPN. Pour les cueilleurs, 65% à 75% du revenu sont destinés au minimum vital.

Tableau XXIV: Consommation mensuelle en PPN d’une famille constituée de cinq personnes

PRODUITS Quantité de produits/mois Somme dépensé (en kg ou litre) (en Ariary) Riz 30kg 33000 Sucre 1,5 kg 3000 Café 1,5 kg 4500 Pétrole 0,5 l 1000 Savon - 800 Sel 0,5 kg 500 Total - 42800 Source : Enquête ménage en 2009 de l’auteur

L’analyse du tableau 23 montre que dans la commune de Sahambavy, les dépenses d’une famille de cinq personnes (c’est la taille moyenne des ménages de la commune) sont réduites au minimum durant la période de soudure. Cette observation est observée surtout auprès des cueilleurs et théiculteurs. Un ménage consomme en général 30 kg de riz par mois en moyenne durant la période de soudure, ce qui fait environ 1kg par jour. Le riz est accompagné par des tubercules et de racines (manioc, patates douces, tarot etc.…) et quelque fois de maïs. D’après nos enquêtes ménages, un ménage dépense environ Ariary 42800 par mois pour les PPN. 52

V 32-Répartition des revenus théicoles

Chaque paysan théiculteur a son propre manière de gérer ses problèmeset d’organiserses activités agricoles. Ceci est valable aussi bien sur les recettes que pour les dépenses. Les théiculteurs peuvent être classés en deux catégories: la première catégorie regroupe ceux qui ont recours aux salariés agricoles et la deuxième catégorie rassemble ceux qui utilisent uniquement la main d’œuvre familiale. Ces derniers réussissent à économiser un peu d’argent durant la période de moisson rizicole pour prévoir le « vodiandromerika » (mauvais temps) qui se passe habituellement en période de soudure. Par contre les théiculteurs de la première catégorie ne parviennent pas à épargner ou à mettre un peu de leurs revenus de côté à cause de l’importance de leurs dépenses occasionnées par les entretiens culturaux et la cueillette. En outre, le reste des revenus sert directement à satisfaire les besoins quotidiens. Les cueilleurs, peuvent être classés en deux catégories. D’abord les jeunes qui n’ont pas encore de lourdes charges familiales, âgé entre 18 à 25ans qui arrivent à toucher jusqu’à Ariary 100 000 et même plus. Mais dès cet âge, ils réussissent à épargner même si en parallèle, ils commencent à assumer des responsabilités et à accomplir des obligations familiales.Le deuxième groupe concerne les chefs de famille qui consacrent la totalité de ce qu’ils gagnent à la subsistance de leur famille et au « diam-ponegnana ». Mais comment les jeunes utilisent-ils leur économie ? En général, ils investissent dans l’élevage, principalement l’élevage bovin qui les aident beaucoup dans l’agriculture. Par ailleurs, les bœufs sont un signe de richesse, jouant un grand rôle dans la position sociale. L’argent mise de côté est investi dans l’agriculture principalement la riziculture.

V 4- Problèmes rencontrés par les théiculteurs, les cueilleurs et les employés de la SIDEXAM

Les problèmes des paysans théiculteurs ne datent pas d’aujourd’hui. Ces problèmes résultent de plusieurs facteurs : le temps, le revenu et les coûts des entretiens et des engrais. La période florissante du théier coïncide avec les grandes activités rizicoles. Cela pousse les paysans théiculteurs à sacrifier l’une des deux activités, créant ainsi des emplois pour les couches les plus démunies sans travail. Au début de la théiculture, les villageois n’ont eu droit qu’à 0,5 hectares de parcelle théicoles au maximum. Mais il existe à l’intérieur du secteur villageois deux grandes parcelles mesurant 4,5 hectares de chaque. L’existence de ces parcelles s’explique par le départ de leurs anciens acquéreurs. Sur la première, de nombreux membres de la famille sont partis, quittant leur village et laissant leur part de terre au soin de leur sœur. La deuxième est donnée par un haut responsable de la SOTHEMED, lui aussi parti, à une mère chef de foyer pour sa survie. Ces deux plantations ont seulement une production mensuelle moyenne de 3 à 3,5 tonnes, durant la haute saison et moins en hiver. La cause de cette faible production est l’insuffisance de main d’œuvre pour exécuter à temps les travaux de cueillette et les entretiens. Par conséquent la production a diminué. Le revenu modique est le plus ressenti par la population théiculteur depuis le début de l’opération, mais elle est obligée de continuer, pour ne pas être exclue de son terrain de 1.5ha. Un grand nombre de théiculteurs pensent qu’ils sont pris au piège, voilà pourquoi 50 d’entre eux

53 ont abandonné. Actuellement, leurs problèmes persistent encore, mais tout de même moins graves en les comparant avec ceux des années 1980. L’utilisation des engrais est importante dans la monoculture pour avoir un bon rendement. Au début de l’opération, les engrais sont fournis par l’OTS, mais après trois années de culture, les théiculteurs devaient être autonomes par rapport à l’achat d’engrais. Cela était appliqué au début des années 1980,a fait naître une tension entre les responsables de l’OTS et les villageois et une démotivation de ces dernier dont 15% seulement ont accepte l’utilisation d’engrais. Leur usage dans le milieu villageois n’était repris que pendant l’année culturale 1999-2000, mais les engrais coûtaient encore cher. Quelques paysans n’arrivaient même pas à rembourser leur coût durant une année culturale. Suite à ces problèmes, les théiculteurs sont actuellement libre quant à leur utilisation. Pour les cueilleurs, les problèmes sont liés à d’autres facteurs qui sont liés à la rémunération, à la dureté du travail et aux maladies. Les cueilleurs sont rétribués à partir du travail accompli pendant 15 jours. Ils pensent que leur salaire ne correspond pas aux travaux effectués de 10 à 12 heures par jour durant la haute saison. Les cueilleurs ne sont pas à l’abri de toutes sortes de maladies causées par l’exposition au froid de l’hiver et à la chaleur excessive, aux pluies de l’été, sans compter les blessures dues aux branches. Ces maladies sont la maladie respiratoire, la grippe, la fièvre aggravées par la fatigue et la malnutrition. Au moment de l’épandage, les petites égratignures s’infectent à cause des produits chimiques contenus dans les engrais. Face à cette situation les employés non permanents n’ont pas l’opportunité de se soigner au sein de l’OSIEF. Des soins primaires sont effectués par des personnes déjà formées au sein de la SOTHEMAD mais les cueilleurs prennent en charge tous les frais médicaux en cas de maladie.

La théiculture a des répercussions bénéfiques sur la vie socio-économique de la population théiculteur même si quelques problèmes temporels, d’organisation, sur le revenu surgissent toujours. Et son implantation dans cette micro région est-elle ressentie sur l’organisation spatiale ?

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CHAPITRE VI : Différents impacts de la théicultureet l’intégration spatiale de la théiculture

Selon PIERRE GEORGE, « L’aménagement agricole est une expression étendue, souvent au sein d’aménagement du sol agricole. Entre le sol naturel et le sol cultivé, la différence réside précisément dans l’aménagement esttrès varié ». Tout aménagement va engendrer des conséquences sur l’écosystème en question, qui peut être négative surtout sur les conditions biologiques du sol. L’introduction du théier dans la localité de Sahambavy a fait en même temps changer et réorganiser l’espace. Les impacts de cet aménagement sont-ils visibles, dans le paysage ?

VI 1-Impact de la théiculture sur les activités économiques (l’agriculture et l’élevage, commerce, artisanat)

Presque toutes les activités économiques sont touchées directement ou indirectement par l’importance de l’implantation de la théiculture dans la microrégion de Sahambavy. Elle touche à la foisl’agriculture (la riziculture), l’élevage, le commerce, le tourisme et l’artisanat etc. … L’agriculture et l’élevage se développent progressivement grâce à la présence de la théiculture dans la commune. Pour l’agriculture, quelques paysans qui vivent de la théiculture arrivent à acheter des intrants agricoles et employer des salariés qui vont s’occuper des entretiens des rizières (labour, repiquage, sarclage, etc.…). L’élevage progresse avec la contribution de cette ressource monétaire.

VI11- Apport de la théicultureà l’agriculture et à l’élevage

Comme dit précédemment, les épargnes monétaires se transforment en un autre type d’épargne qui part généralement de l’élevage des volailles pour aboutir à l’élevage bovin. La masse monétaire fournit par la société SIDEXAM circulant entre les mains des paysans de la commune et des communes environnantes est estimé à Ariary 360 000 000 par an. Les résultats de nos enquêtes ont montré que cette masse monétaire joue un rôle capital dans le commerce de Sahambavy, surtout durant les deux marchés hebdomadaires. Pour cela, les employés de la SIDEXAM, les théiculteurs et les cueilleurs dépensent 80% à 85% de leurs revenus dans la commune même.

VI12- Apport de la théicultureau commerce

Durant la période de soudure, les petits commerçants d’alimentationgénérale, accordent des ventes à crédit, des facilitations de paiement réglables tous les 15jours ou par mois. Ce privilège est offert aux employés de la SIDEXAM aux théiculteurs et aux cueilleurs. Ce procédé commercial fait prospérer les affaires dans la mesure où les commerçants imposent à leurs clients un taux d’intérêt abusif de 15% à 25% sur le coût normal des marchandises vendues. Toute cette opération de fait sans contrat, ni garantie, seulement par confiance et bonne conscience. Il en ressort que le profit tiré de la théiculture ne contribue pas non seulement au développement de la commune, mais aussi au développement des communes environnantes par

55 le biais du commerce, à savoir le marché de zébus qui se trouve à Andohasana dans la commune voisine.

VI13- Apport de la théicultureàl’artisanat

Le domaine de l’artisanat touché par l’activitéthéicole est la fabrication de panier pour la cueillette, le ramassage et le transport des feuilles fraîches, à partir des champs de culture jusqu’à l’usine. La SIDEXAM fait appel aux communes environnantes car la commune de Sahambavy n’a pas le moyen de fournir ces paniers fabriqués à partir des bambous. Les communes fournisseuses sont Sambilahy (Est de Sahambavy) et la commune d’AlakamisyAmbohimaha à Ambatovaky (Nord-est). Autre fois, la société achetait des sacs en fibre d’agave pour le transport les feuilles flétries mais ils sont remplacés aujourd’hui par les paniers en bambou.

Tableau XXV: La commercialisation de panier durant l’année culturale 2002-2003 Nombre et Prix Nombre de Prix unitaire Montant Types pièces (en Ariary) (en Ariary) Panier de cueillette (Petit modèle) 23630 100 263 000 Panier de transport et ramassage 8 300 500 4 156 900 (grand modèle) TOTAL 10 930 - 4 419 900 Source : SIDEXAM Sahambavy (année culturale 2002-2003)

Les paniers de récolte ou « garabakely » sont distribués aux cueilleurs qui en prennent comme étant leurs propres biens. Les paniers grands modèles sont destinés au ramassage et aux transports des feuilles du champ à l’usine. La commande durant l’année culturale 2002-2003 était de 10 930 « garaba » et ont fait circuler dans les communes environnantes une somme d’Ariary 4 419 900.

VI13- Essor du tourisme et le transport dans la commune de Sahambavy par la présence de la théiculture

L’instauration de la théiculture à Sahambavy amplifie son caractère attractif déjà reconnu avant l’aménagement de l’espace en faisant venir de plus en plus de visiteurs Malagasy et étrangers. Le tourisme est une autre source de revenus pour la société SIDEXAM. En effet, un touriste étranger doit payer 7000 Ariary une visite du lieu avec dégustions du thé et la visite de la manufacture. La visite est gratuite pour les malagasy.

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Photo n°07: LAC HOTEL Sahambavy

Source : Cli ché auteur (déc. 2009)

Le domaine théicole a reçu la visite de 900 touristes étrangers en 2001 , 1543 visiteurs étrangers durant la campagne 2006 -2007 et 1945 pour la campagne 2007-2008. On en déduit que la théiculture attire plus des visiteurs que les sit es touristiques de la commune : lacs, forêt naturelle sur le corridor oriental, sans oublier la présence du « Lac hôtel » la seule infrastructure touristique de la localité. La théiculture développe le transport régional par le biais des visiteurs malagasy qu’étrangers. Cette localité est desservie par deux types de transports : le train et le taxi brousse. Les taxis brousses relient en permanence la commune de Sahambavy au chef lieu de la région (Fianarantsoa), durant la haute saison touristique qui coïncid e avec la période de moisson rizicole les taxis brousses font 3 à 4 voyages par jours . Le train passe chaque jour dans la commune en descendant vers la côte Est ou en remontant vers la ville de Fianarantsoa. Le transport des produits théicoles vers l’extér ieur (Antananarivo ou port de Toamasina) est assuré par des camions transporteurs en provenance d’autres régions .

VI2-Les changements sur le type de végétation

La préparation du terrain de culture du théier nécessite un défrichement. Pour le lieu foresti er, elle devrait débuter deux ans avant la culture. Elle demande une année d’avance dans les savanes ou des prairies ou des terrains déjà exploités. Tous arbres abattus doivent être déracinés pour éviter la repousse des arbres existants qui risque de nuire à la culture. Mettre le feu sur le terrain est strictement interdite,cette pratique réduit la qualité du sol, appauvrit et brûle en même temps l’humus. Les champs théicoles d’aujourd’hui étaient autrefois recouverts de prairie et de forêt de mimosas à l’é poque coloniale. La prairie a servi de tannerie et les mimosas étaient plantés pour obtenir des bois de chauffage, et pour alimenter le train à vapeur. L’endroit est baptisé les Mimosas III. Il était réaménagé à partir de l’année 1969 pour la mise en place de la plantation théicole. Ce réaménagement s ’est prolongé jusqu’au début des années 1980. La forêt de mimosas et les prairies sont remplacées par les cultures de théier , des arbustes sempervirents . Les théiers laissés à la croissance libre peuvent attein dre 8 à 12 m de haut mais ce cas n’existe que dans les parcs à bois. Le s théiers ne dépassent pas généralement 1m de 57 hauteur lorsqu’ils sont sur le champ de culture. Le paysage végétal sur un espace de plus de 300ha se reflète bien à travers le paysage.

VI3- Restructuration du paysage

VI31- Organisation spatiale

D’après le géographe Brunet, la géographie c’est « l’étude de l’espace, de son organisation et de son fonctionnement ». L’homme aménage et organise l’espace selon ses besoins. L’aménagement théicole ne se localisait que dans deux « Fokontany » de la commune de Sahambavy : le Fokontany d’Antamiana et le Fokontany d’AmbalavaoVondrona avant la restructuration de la limite administrative des Fokontany. Actuellement la théicultures’étendsur cinq Fokontany (Antamiana, Ampasina, Antotohazo, AmbalavaoIvondrona et Ambohimandroso). Certaines parcelles font partie des communes environnantes comme dans la commune rurale de Fandrandava et d’AlatsinainyIalamarina. Environ 95% de la plantation industrielle se trouve à Antamiana, 5% seulement sont à AmbalavaoVondrona. 80% du secteur villageois se trouvent principalement à AmbalavaoVondrona. Le reste se situe dans le Fokontany d’Antamiana et d’Ambohimandroso. Le domaine de la SOTHEMAD s’étale sur une superficie de 766 hectares environ avec 525 hectares occupés par des forêts de reboisement d’eucalyptus et de pinus. Les 241 hectares sont directement mis en valeur par les paysans. Ils ont construit leurs habitats à l’intérieur de ces 1,5 hectares dans « le Fokontany » d’AmbalavaoVondrona. Leshabitations s’éparpillent à l’intérieur du finage (le champ de culture). Lorsqu’il existe plus de deux maisons à l’intérieur d’un champ de culture, c’est qu’ellessont occupées par des descendants issus d’une même famille. Les hameaux sont formés bien avant l’opération théicole, et ils sont en dehors des champs de culture.

Photo n° 08: La théiculture villageois et l’organisation du paysage

Source : Cliché auteur (déc 2009)

Ce sont de vieilles constructions. L’organisation spatiale dans ce Fokontany se présente sous deux formes : dispersée ou regroupée. D’après Pierre GEORGE «Dictionnaire de la Géographie, 1990 », le mot terroir est défini comme suit « un territoire administré par un village, exploité par une communauté rurale ». 58

La structuration du paysage agricole est bien visible dans l’espace, elle se présente sous deux aspects dans le secteur villageois et dans le bloc industriel. A l’époque du lotissement, chaque impétrant avait eu la chance de disposer à la fois du bas-fond et du « tanety ». Les bas fonds sont réservés à la riziculture alors que les bas de pentes sont en général destinés à la culture maraîchère, parfois associée avec des cultures pluviales. Les pentes sont généralement utilisées pour la théiculture et la culture pluviale alors que l’habitat est bâti sur la partie haute de la colline ou du glacis.

Photo n°09 : Aménagement des bas fonds (riziculture

Source : Cliché auteur (Déc2009)

Dans le deuxième cas, les bas-fonds sont toujours occupés par la riziculture alors que les bas de pente sont destinés à la culture maraîchère. La culture pluviale se trouve sur les pentes et les parcelles théicoles sur les parties hautes. Dans ce cas, l’habitat se trouve à l’intérieur de finage. Dans le bloc industriel, tous les versants sont occupés par le théier et les bas-fonds sont exploités pour la riziculture au profit des employés de la SIDEXAM.

VI32- Divers intérêts de cet aménagement sur le paysage

D’un point d’observation panoramique, le paysage produit l’aménagement de l’espace occupé parles plantations en différentes formes géométriques est impressionnant. La commune reflète un paysage verdoyant comme un immense tapis vert, attrayant avec sa belle charpente qui s’étend sur les versants des collines et sur les glacis. En général, les théiers se cultivent sur des terrains en pente avec une déclivité de l’ordre de 25% à 30%. Au-delà de cette inclinaison, ils nécessitent un sérieux aménagement pour éviter l’érosion. Sur les Hautes Terres Centrales de Madagascar, le phénomène de lavakisation est indissociable à ses paysages fragilisés par les feux de brousses et l’exploitation abusive de la forêt. La commune de Sahambavy épargne pourtant de ce phénomène à cause de la forte présence végétative. L’introduction de l’activité théicole amplifie la couverture du sol parce que les théiers ont des racines pivotantes qui peuvent aller jusqu’à 1,5 m à 3m de profondeur. Ce caractère du théier peut protéger davantage le sol contre l’érosion. 59

La technique culturale du théier est tout d’abord prévue pour préserver le paysage. Durant la période culturale, des réseaux antiérosifs sont posés pour faciliter l’évacuation des eaux de ruissellement. La mise en place des boutures se fait suivante des normes appropriées spécifiant l’écartement exigé entre deux plants. Ils peuvent se présenter en deux aspects. Dans le bloc industriel, l’écartement de chaque plant est de 1,20m sur 0,90m alors que cet écartement n’est que de 1,35m sur 0,75m dans le secteur villageois. Cela a pour objectif d’avoir un bon développement de la partie supérieur et la racine tout en protégeant le sol. La présence de bâtiments modernes coexistant avec les constructions ancestrales engendre un phénomène de rurbanisation dans ce monde encore marquée par une ruralité profonde Photo n°10 : Cité des personnels de la SIDEXAM

Source : Cliché auteur (année 2009) Le finage de la commune de Sahambavy se distingue des autres finages existants dans le pays Betsileo par l’organisation bien structurée du paysage déterminée par la théiculture. Nous allons prendre comme exemple le cas d’AmbalavaoIvondrona, en le présentant sous forme de transect.

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Transect de l’aménagement de la parcelle Villageoise dans le Fokontany d’AmbalavaoIvondrona

Ce transect nous permet de voir un type d’organisation du paysage dans les Fokontany avec l’implantation de la théiculture villageoise dans le domaine de la MIMOSA III. Ce transectrévèle que les bas-fonds sont destinés à la riziculture, qui est l’activité principale des paysans Betsileo. Les bas versants portent la culture maraîchère, puis par la culture pluviale comme les maniocs ou des patates douces suivies par la théiculture proprement dite. Les sommets des collines sont occupés par les maisons d’habitation ou par des aristidas et des mimosas sur des terrains appartenant toujours à la SIDEXAM. Dans certains cas l’habitat se trouve à l’intérieur des champs de cultures. Par la présence de la théiculture et par le projet social qui l’accompagnent, la microrégion bénéfice aussi des infrastructures comme la route bitumée, les écoles et l’électricité.

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Photo n°11 : Vue panoramique des champs théicoles

Source : Cliché auteur (Déc2009) C’est un paysage agricole structuré pour un aménagement moderne.

VI4-Impacts de la théiculture et de l’implantation de l’industrie sur l’écosystème

Les effets funestes des produits phytosanitaires : DDT dans les pépinières, engrais chimiques dans les champsthéicoles ne sont pas encore perceptibles. Ces produits peuvent nuire à la qualité du sol et de la nappe phréatique. La fabrication du thé noir dans l’usine ne réclame que des matières première naturelles car il convient encore de rappeler que ce type de thé est dérivé des feuilles vertes et jeunes, obtenu par le processus de séchage. La société utilise de séchoir qui marche avec de bois de chauffe. Pour cela, il faut avoir 7 à 8 stères (1 stère = 1 m 3) de bois de chauffage pour avoir 1,5 tonnes de thé sec. Pour avoir 515 tonnes de thé sec, l’usinage a besoin de 2746,66 stères de bois, donc environ 90 hectares de forêt d’eucalyptus par an. La SIDEXAM possède 525 hectares de forêt d’eucalyptus qui vont servir à la fabrication du thé noir. Cette ressource d’énergie naturelle est loin d’être épuisée parce que les eucalyptus se régénèrent facilement. Un hectare de théier, exige 25 ares de boisement. Dans la fabrication du thé noir rien ne se perd tout se récupère même les fibres, restant des feuilles, tous sont vendables, mises à part les fumées riches en CO 2 dégagées par la chaudière. Le dégagement du dioxyde de carbone n’est pas excessif, n’aggrave pas encore l’effet de serre, mais au contraire maintint l’équilibre au niveau de l’écosystème par l’importance de végétaux verts ou producteurs primaires forêt, théier...). L’implantation de l’industrie agro-alimentaire, plus la forte pression démographique qui sévit dans la commune contraignent la population à grignoter la partie orientale du corridor portant une réserve de forêt naturelle protégée.

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CONCLUSION GENERALE

Sahambavy se trouve dans la partie orientale de la Région de la Haute Masiatra, dans l’ex province de Fianarantsoa où toutes les conditions sont réunies pour offrir à cette commune une vocation théicole. Le relief collinaire à faible pente jalonnée des vallées étroites et le sol ferralitique conviennent bien à la culture du théier. Il en est de même pur le climat tropical d’altitude à deux saisons bien distinctes, l’une humide et chaude (de Novembre à Avril) et l’autre fraîche et sèche (Mai à Octobre) pendent laquelle la température est relativement basse sans pour autant constituer un obstacle majeur à la théiculture. À cela il faut ajouter la présence de la rivière et lac Sahambavy, riche en eau qui sert beaucoup à l’irrigation et l’adduction d’eau potable, sans oublier l’importance de la main d’œuvre jeune et laborieuse. Les études et essais effectués depuis les époques royales et coloniale jusqu’à la première république ont attesté que cette zone répond parfaitement aux attentes de la culture du théier et à la production de thé. Le théier fut introduit à Madagascar vers la moitié du XIX ème siècle, mais il a fallu attendre l’avènement de la première République et la coopération entre l’Etat Malagasy et la CEE pour qu’un projet de développement de la théiculture soit mis en route. Son parcours évolutionnaire révèle que le complexe agro industriel de Sahambavy était tout d’abord un une entreprise d’Etat à structure socialiste dénommée SOTHEMAD, avant d’être privatisée et placée sous location gérance à long terme par la SIDEXAM. Et aujourd’hui, le domaine exploité est constitué d’un bloc industriel pilote de 208ha opérationnel depuis 1970 et du secteur villageois de 118ha qui a commencé à produire cinq ans plus tard. La totalité comprend à la fois les champs théicoles proprement dits, l’usine de transformation des feuilles vertes en thé noir et vert et un parc à bois, une ancienne propriété coloniale connue sous le nom de MIMOSA III. L’implantation de la théiculture a réclamé sans exagération une sorte de « réforme agraire » dans la mesure où l’Etat au départ, est appelé à partager à chaque famille de paysans intéressés un lopin de terre de 1.5ha de façon à les retenir sur place et pour qu’ils puissent cultiver du théier et d’assurer leur subsistance. L’ensemble de ces lopins de terre forment le secteur villageois. Malgré toutes ces mesures prises, l’opération s’est déroulée sans problème majeur. Les théiculteurs, plus que les cueilleurs ont dû faire face à de multiples difficultés d’ordre socio psychologique, économique, technique et temporel dont certains persistent à nos jours. Parmi celles-ci il faut noter la faiblesse des revenus à mettre en liaison avec l’accès difficile aux engrais, avec l’insuffisance de la production des feuilles vertes et surtout en liaison avec le bas prix d’achat des feuilles vertes fixé par la SIDEXAM. A cause de ces difficultés, la production de feuilles et de thé noir et vert a subi des fluctuations et évolué en dent de scie. La quantité obtenue n’arrive même pas à satisfaire la demande sur le marché international car le thé Malagasy est en partie exporté. Et pour répondre aux besoins nationaux, une partie de la production inonde notre marché et nous importons en même temps. Comme pour la filière riz et bien d’autres, la filière thé, vit elle aussi dans une situation de paradoxe. Il est important de souligner que l’exploitation théicole a apporté plus d’avantage que d’inconvénient : - Du travail à la population locale et une amélioration des conditions sociales - La circulation d’une masse monétaire non négligeable porté profit au commerce, à l’artisanat et aux activités agricoles en particulier la riziculture. 63

- Des apports en devises par l’intermédiaire de l’exportation - La sauvegarde de l’environnement compte tenu de la qualité protectrice du théier. - Le changement au niveau du paysage en lui donnant un caractère plus attrayant, plus touristique

Dans ces conditions le bilan est moins lourd comme nous le pensons, les facteurs de blocageexistent mais ne demeurent pas sans solutions, ni sans issus. Le cas n’est pas désespéré et tout espoir n’est pas encore perdu, si des mesures de redressement sont prises à court terme. Les solutions pourraient résider dans les actions suivant : - Améliorer la productivité et la production en facilitant aux théiculteurs l’accès aux engrais. - Envisager l’extension des cultures sur «les terrains vagues » en friche pour accroître la production, étant donné que l’offre nationale est loin de répondre à la demande intérieure et extérieure - Fixer des prix d’achats motivants de façon à augmenter les revenus touchés par les paysans théiculteurs et cueilleurs qui les encourageraient de travailler davantage - Lancer la fabrication du thé vert qui est très prisé sur le marché national qu’international qui permettrait de conquérir de nouveaux débouchés et de faire entrer beaucoup plus de devises - Faire connaître au niveau des Malagasy les vertus et la qualité nutritionnelle du de façon à stimuler la consommation.

Toutes les solutions proposées et recommandées sont placées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté à Sahambavy et de la mise en route d’un développement durable puisque la filière thé est porteuse de revenu au niveau national et international. Elle pourrait jouer le rôle de tremplin au décollage économique de la zone toute entière. Nous ne pouvons que souhaiter un rapide redressement et une longue vieà l’« unitéagro industrielle de Sahambavy ».

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BIBLIOGRAPHIES

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ANNEXES ANNEXES ANNEXE I I- QUESTIONNAIRES CONCERNANT LES MENAGES A- Lieu où on trouve la maison 1- Village 2- FKT 3- Durée trajet de la maison vers les champs de cultures et rizières. B- Le ménage 1- Nom de chef de famille 2- Nombre de personnes constituant la famille : - Masculin - Féminin - Nombre d’enfant(s) 3- Niveau d’instruction 4- Profession du père 5- Son village d’origine et date d’arrivée au village actuel C- Outils de production Types : bêche, pelle, herse, charrue, sarcleuse, brouette, faucillé, semoir, etc… D- Concernant la culture 1- Type de culture - riziculture - culture pluviale - cultures contre saison 2- Superficie (ares) - rizières - champs de culture 3- Lieu où se trouvent les rizières et les champs de cultures 4- Durée de trajet pour y aller 5- Main d’œuvre agricole utilisée - familiale - main d’œuvre salariale - entre-aide - salaire journalier des femmes et des hommes 6- Pour quel travail agricole

E- Concernant l’élevage 1- type : 2- nombre : 3- leurs alimentations 4- nombre des bœufs 5- but de l’élevage : - Utilité pour les travaux agricoles - Pour l’alimentation humaine - Autres

F- Autre activité en dehors des activités agricoles 1- Autres ressources monétaires pour la famille 2- Budget familial ; a) Ressources monétaires 67 b) Recette annuelle c) Dépenses : en quoi dépense-t-on l’argent ? d) Bilan de budget familial : y a-t-il une épargne ou une dette ? e) Problèmes et solutions 3- Tourisme : Hôtellerie, nombre des visiteurs, site, objectif de visiteur, qualité des visiteurs, nombres d’employées dans l’hôtel

G- Les activités agricoles : 1- Utilisation du sol : - superficie cultivée en riz - superficie cultivée en culture pluviale - superficie cultivée en thé 2- Technique culturelle : a) la riziculture : - en ligne - suivant la technique traditionnelle b) semences : variété cultivées : - gardées ou achetées - qualité c) entretiens culturaux : engrais ou fumier : qui l’on a utilisé pour la riziculture - culture pluviale ou sèche - pour la culture de contre saison : - quantité 1/are ou 1/ha, kg/ha ou are 3- rendement de récolte 4- mode de transport utilisé : charrette, sur la tête ets… 5- vente des produits

Produits Quantité vendue Prix du kg Mode de transport Lieu de vente (kg)

b) Durée du moment où on a gardé les produits, avant de les vendre . Vente sur les champs ou vente au moment de la récolte, ou après quelques mois. c) vente en gros ou détaille d) le riz est-il suffisant pour la famille pendant une année ? - pendant combien de mois ? - achète-on du riz ?

QUESTIONNAIRE VILLAGE

1- Historique du village 2- Nombre d’habitants de chaque FKT, effectif de population dans la commune 3- Répartition de la population par sexe et âge 4- Superficie approximative de chaque FKT, de la commune 5- Mouvements migratoires de la population 6- Mouvements naturels de la population

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- taux de mortalité (ou nombre) - taux de natalité 7- Ecole primaire nombre d’enseignants (suffisant ou non) nombre d’enfants scolarisés Secondaire nombre d’enseignement Dispensaire, hôpital, nombre de médecin, infirmier (suffisant ou non) la maladie fréquent. 8- Nombre et nom des ONG et association dans la commune 9- L’occupation humaine et l’espace vécu • l’habitat dans le chef lieu de la commune • l’habitat dans les campagnes est-il un reflet de la vie rurale • l’habitat dans les périphéries immédiates • l’habitat dans la cité 10- L’évolution de la commune 11- Scolarisation 12- L’adduction d’eau : source, cible, nombre de borne fontaine en projet 13- L’exploitation forestière, nombre de personnes qui ont la permis de coupe 14- Superficie de la forêt existante dans la commune

QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES PLANTATIONS PAYSANNALES

1- Année de la culture du thé 2- Cause de la motivation en cette culture 3- Superficie cultivée en thé 4- Rendement du thé 5- Destination des produits tu thé 6- Variétés cultivées et quantités (pieds) 7- Membre de regroupement des paysans ou non (s’il existe) 8- Quantité du thé destiné à la vente, prix de kg à la vente ? - il existe des oscillations du prix du thé 9- Mode de payement 10- Utilisation de l’argent reçu par la culture du thé Pourquoi, il y a l’abandon de la plantation ? • quels sont les facteurs ? • conséquence au niveau de la vie familiale • pourquoi certain paysans sont ils dépossédés de leur plantation ? • pourquoi la réhabilitation par la SIDEXAM de certaine, plantation paysannes se produites ? - quelles sont les conditions imposées à la réhabilitation 11- Dépense : - coût des mains d’œuvre (entretien de la population) - engrais (fumier) - insecticides - matériel - transport les prix sont abordables 12- Quantité des engrais achetés 13- Vous employez de la main d’œuvre - Familiale - MO salaire journalier (par heur, par jour ou par mois) - entre aide

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- salaire journalier (des femmes et des hommes 14- Avantages lorsqu’on pratique la théiculture ? 15- Propriétaire du sol cultivé 16- Problème des paysans cultivateurs : - temps - pécuniaire - main d’œuvre etc… 17- solutions prises pour résoudre ces problèmes 18- Les problèmes rencontrés par les paysans depuis la pratique de la théicole durant les événements qui ont passé dans le pays 19- L’ombrage existe chez les paysans ? 20- Quels sont les facteurs du mauvais rendement ? 21- Climat favorable à la théiculture 22- Campagnes où on avait de mauvais rendement 23- Est-ce que la pratique de la théicole ne délaisse les autres activités ? 24- Est-ce que l’argent gagné de la théiculture est importante dans la vie paysanne ou économique ? 25- Le coût de l’entretien est N il abordable ? 26- Il y a des bénéfices pour les planteurs ? 27- Les agricultures arrivent ils à épargner ? 28- Dépensés pour les produits de première nécessité par mois ou par jour. 29- Qui fixe le prix du thé 30- Nom : du propriétaire, son âge, niveau d’instruction Nombre d’enfants Activité principale 31- A propos de la succession - Problème engendré QUESTIONNAIRES SUR LA SIDEXAM ET TAF SAHAMBAVY ET AKORONDRANO 1- condition favorable à la théiculture (condition climatique, pédologique, hydrologique etc… 2- microclimat de sahambavy 3- type de sol à Sahambavy (^H du sol, texture du sol, texture et nature du sol, capacité de rétention en eau, teneur) 4- pH du sol nécessaire à la culture du thé 5- Importance du facteur climatique sur la culture théière (pluviométrie, humidité de l’air, température, ensoleillement) 6- Historique de la théicoleSahambavy 7- Début de la vulgarisation 8- Début de la culture 9- Superficie cultivée

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10- Exigence climatique du thé selon ses phrases de développement 11- La période où la plante pousse théier 12- Période critique 13- Facteur limitant du théier 14- Variétés cultivées 15- Conséquence des anomalies climatiques 16- Conséquences du manque d’entretien 17- A partir de quel âge la plante a le plus besoin d’amendement 18- Existe-il une évolution de la superficie ? 19- Rendement du thé 20- Coût à l’hectare de la culture du thé 21- On utilise des engrais, combien de kilos à l’hectare ? 22- La régénération du thé 23- Evolution du thé 24- Problème au développement de la culture du thé 25- Perspective d’avenir de la culture du thé 26- Rôle du TAF 27- Relation entre le TAF et l’industrie du thé 28- Politique de production du thé 29- Capacité de production du bloc industrie et la culture paysanne en feuille verte 30- Besoin en thé de TAF (par mois/ an) 31- Est-ce qu’il existe une importation du thé à Madagascar ? 32- Pays importateur du thé Malgache (tonnage exporté) 33- Tonnage des produits écoulé sur le marché national 34- Quels sont les types de thé produit à Madagascar 35- Nombre des employés de la SIDEXAM 36- Logement des employés (cité et son état) 37- Salaire de base des employés 38- Condition des travailleurs : -journaliers -Saisonniers 39- A qui appartient l’industrie théière 40- Prix du thé (kg) à l’exportation et sur les marchés nationaux 41- Les pays les plus producteurs de thé dans le monde 42- Les concurrents de Madagascar sur les marchés internationaux 43- Les pays principaux clients de Madagascar 44- Quels sont les problèmes sur la commercialisation du thé 45- Est-ce que le thé malgache est concurrence par d’autre produit (thé importe, tisane etc.…)

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QUESTIONNAIRE POUR LES CUEILLEURS - Noms - Prénoms : - Ages : - Situation matrimoniale : • Rémunération (par jour) • Célibataire • Nombre de personne en charges - région d’origine - résidences (communes, FKT) • Distances du lieu de travail - condition de travail • Rémunération (par jour ; en fonction de travail effectué) • Heure de travail (durée par jour) • Mode de paiement - La morbidité qui frappe les cueilleurs - Les problèmes des cueilleurs - Utilisation de leur salaire - Arrivent-ils leurs épargnes ? - En quoi utilisent-ils leurs épargnes ? - Est-ce que la cueillette arrive-t-elle à faire vivre une famille ? ou il existe d’autres sources de revenus monétaires ? - Est-ce que le travail de cueillette est un travail individuel ou de groupe ? - Existe-t-il des mineurs ou bas âge à l’intérieur des cueilleurs pourquoi ? • Quelle est la mesure prise par : - la SIDEXAM ? - l’autorité locale ? - le travail de cueillette, arrive-t-il à faire vivre un ménage ?

ANNEXE II

LES MALADIES et LES INSECTES DU THEIER La perpétuité des champs de thé a grande superficie ; représente un environnement propice pour les insectes. Voici une liste des insectes qui nuit les théiers : Les Insectes des feuils Insectes des branches Homonacofferia Xyleborusfornicatus Chenilles urticantes Zellecoffeae Cygus Termite 72

Aplides (perserons) Larves mincuses Coccide (cochenilles) Vers blanc Acridien Fourmis Acarien

Ces differents sortes d’insectes ne sont pas encore dans les domaines de ces deux plantations sauf les fourmis qui se trouvent à l’intérieur des branches qui subissaient des arcures. La situation n’est pas encore alarmante. Une grande floraison de maladies qui peuvent attaquer les théiers, corrélative à la dégradation de la qualité de l’environnement ou l’effet secondaire de l’utilisation des produits chimiques tel que les engrais, les produits phytosanitaires. On va citer quelques-uns unes pour en savoir plus.

Maladies des racines

Armillanellamellea Rosellinaarcuata (PETCH) Phellenuslamaensis (MURR) Poriahipolateritia (BERR) Sphacrostible repens Maladies des feuilles Exobasidiumvexans Champignos : colletodredumcamelliae Pestallozia Corticium Invisum Maladies des branches corticumsalmonicor macrophomathéicole champigons : Algasporaaculeata Poriahypobrunnea La théiculture de Sahambavy est encore épargné de ces maladies, elles ne sont pas encore signalées jusqu’aujourd’hui.

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ANNEXE III Tableau IX : Production en feuille verte de la plantation industrielle et villageoise sur 5 ans (1993-2002)

Année 2004 2005 2006 2007 2008 Mois PI PV PI PV PI PV PI PV PI PV Janvier 312741 55051 229587 33677 163785 35457 218394 36881 161463 28740 Février 187702 31163 210389 34982 116455 26234 222545 36452 168054 21865 Mars 210860 25784 210030 33928 157077 27826 230408 33194 166650 25288 Avril 125471 19413 141106 21914 111633 17370 210758 30110 118763 19955 Mai 59824 10286 100595 8985 68111 8667 114954 9741 65086 14044 Juin 24815 3489 41673 2976 41952 3340 35926 984 22199 2500 Juillet 3916 583 9198 584 19816 1734 168 620 15988 1086 Août 19226 3895 11074 0 45073 1933 14083 626 15102 1973 Septembre 52400 10035 51908 5697 56057 7003 26406 1649 59637 15758 Octobre 120198 15131 132401 31389 114098 30143 83777 24339 92006 26257 Novembre 146197 17709 97925 25485 153351 34827 94900 24307 65443 12996 Décembre 165493 26989 105543 28370 220547 46307 141778 37590 197912 35246 SOUS 142884 21952 134142 22798 126795 24084 139409 23649 114830 20570 TOTAL 3 8 9 7 5 1 7 3 3 8 TOTAL 1648371 1569416 1508796 1630590 1354011 Source : Département plantation de la SIDEXAM Sahambavy PI : Production du bloc Industriel PV : Production du secteur Villageois

ANNEXE IV

USINAGE DU THE La réception de feuilles à l’usine Avant d’entamer ces différents processus d’usinage. Les feuilles fraîches doivent passer sous plusieurs contrôles dans les champs à l’usine. Aux champs, elles passent pour la première fois le contrôle qualité et le pesage. A l’usine, elles subissent une contre pesage, parce qu’elles perdent une partie de son poids durant le transport par une évaporation ; les feuilles vertes sont de nouveau inspecté pour vérifier, elles ne sont pas fermentées avant l’heure. Sur 100 feuilles cueilles 70 à 75% devant être des bonnes pousses (bourgeons plus 2 ou 3 feuilles = pekoe ; banji plus une jeune feuille) Après 4 à 6 heures de cueillette, il faut qu’on les traite si non les feuilles vont devenir indésirables.

Le flétrissage C’est la première opération de la fabrication du thé noir. Il a pour objectif de faire évaporer une grande partie de l’eau dans les feuilles vertes, de l’ordre de 25 à 30% environ de son poids en eau. Elles deviennent molles ou flasques. Il se produit au cours du flétrissage certaines modifications chimiques opportunes dans les composants de la sève, des feuilles. A Sahambavy, le flétrissage se fait dans des bacs, à raison d’une tonne de chaque. Sahambavy, le flétrissage se fait dans des bacs, à raison d’une tonne de chaque Dans certaines régions productrices de thé, ces conditions climatiques permettent à cette opération de s’accomplir entièrement dans le milieu naturel, tandis que dans les régions humides, elle s’effectue habituellement à l’aide des moyens artificiels. Elles séjournent 8 à 18 heures de temps en dépendant de la température, l’humidité atmosphérique et la quantité des feuilles vertes dans le bac. Pour obtenir une bonne évaporation, l’air est pulsé ou aspiré à travers les couches de feuilles grâce à des ventilateurs généralement réversibles en temps normal. Les flétrissoirs sont aussi munis d’un système

74 de chauffage qui insuffle de vapeur chaud pour faciliter l’opération durant un mauvais temps. Le choix sur l’utilisation de ces deux matériels est aidé par un hygromètre dans les salles de flétrissage ou dans les bacs. Un bon flétrissage facilite la prochaine étape de l’opération, mais si le contraire se présente le roulage sera difficile, et une coupe de mauvaise qualité qui va nuire à la fermentation. Le fléctrissoir est obligatoirement à l’écart de la radiation solaire. Le roulage Le roulage à pour but de tordre ou de briser les feuilles pour extraire le jus, c’est la préparation des feuilles flétries à la fermentation et, de mettre à la norme le thé fabriqué. Pour faire cette opération on a besoin d’un équipement en machine. Il y a différente sorte des machines qui nous permet de faire le roulage : premièrement il nous faut un tamis pour enlever les débris étranger. Et les machines qui nous permettent de faire le roulage sont : les rouleurs, legg cutter (c’est un hachoir à tabac) Rotarvan (inventé par Mc. Tear en 1958), le CTC (Chrushing, Tearing Curling ; en Français : concasser triturer enrouler, inventé par Mc KERCHER) et le LTP (LauvrieTea Pro cesser). Il est indispensable que la salle des machines soit aérée pour éviter de sur échauffement des moules qui engendre une difficulté sur l’opération suivante. Le roulage qui conditionne la réussite de la fermentation et les machines bien entretenues qui permettent d’éviter de male exécution de l’opération. La fermentation C’est la phase de la fabrication du thé noir, c’est là que nous déterminons son goût, sa dose. La fermentation c’est une oxydation des polyphénoles qui sont transformés en théa flavines et théarubigines (de couleur rouillée), la couleur des feuilles passent du vert au brun cuivré. Séchage Le séchage à pour but d’arrêter la fermentation à temps et de réduite le teneur en eau du thé de 2 à 3,5% de son poids final. La seule façon de la freiner rapidement la fermentation, cela se passe dans un séchoir. L’opération se manifeste dans deux machines successives au bois, charbon, gasoil, gaz naturel) celle de Sahambavy marche avec le bois de l’eucalyptus (7 à 8 m 3 pour 1,5 tonne de thé sec). Le « hot feeder » est une sorte de radiateur qu’on introduit de ce vapeur à haute pression, il aspire l’humidité et laisse passer l’air chaud qui souffle et sèche brusquement le thé. La température d’entrée est de 260 à 280°F et une sortie de 140 à 160°F (fahrenheit = 1,8° température en degré Celsius + 32) le temps de passage est d’une minute. Le « drayer_ » fonctionne comme la précédente qui diminue l’humidité, il laisse dans le thé que de 2 à 3,5% de son humidité. Inférieur à 2% il est brûlé, donne une infusion de basse qualité non apprécié par les adeptes du thé noir. Il est difficile de conserver le thé si son humidité est supérieure à 3,5%. La température d’entée est 200 à 220°F et celle de la sortie 115 à 130°F.

Triage Le triage consiste à enlever les fibres et de destiner les différents grades, en passant dans deux machines ; ce sont les « extractormyddleton » et le « pucca trieur » la première a pour rôle de tamiser le thé. Les fibres sont enlevées par trois extracteurs des fibres à l’aide d’une force électrostatique. La dernière machine le « pucca trieur » est un genre de tamis en série ; pour mettre en valeur chaque grade exigé (voire tableau XII) Lorsque le thé est de taille plus fine, plus il est fort, s’il est de taille plus grosse, contient plus d’arôme mais moins fort. Les grades primaires sont plus fins que ceux du secondaire.

- L’emballage L’emballage a pour but de protéger le thé de l’humidité et de la lumière du jour, pour faciliter la commercialisation et le transport. Pour les thés destinés à l’exploitation sont emballés dans des sacs à raison 40 à 50 kg, les sacs sont apportés de l’île Maurice. On peut aussi les conserver dans des boites métalliques et dans de cellophane, sachet et dans des boites en papier suivant le poids préféré par les distributeurs. 75

TABLE DES MATIERES SOMMAIRE ...... I REMERCIEMENTS ...... II ACRONYME ...... III RESUME ...... IV LISTE DES ILLUSTRATION ...... V INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE : Théier et ses conditions de développement

CHAPITRE I : Historique de la théiculture à Madagascar, dans le monde et les intérêts de la culture ...... 6 I 1- Intérêts de la culture du théier et son historique dans le Monde ...... 6 I 2– Historique du théier à Madagascar ...... 7 I 3 – Historique de la plantation théicole de Sahambavy...... 10 I 31 – Objectifs au début du projet ...... 10 I 32 – Mode d’appropriation des lopins de terre et conditions imposées par l’OTS ...... 11 I 33 – Superficie totale effective de la théière mise en place ...... 13 I 34 – Problèmes rencontrés par les théiculteurs et les solutions prises ……………………… 14

I 35 – Historique de l’industrie agro-alimentaire à filière thé de Sahambavy ...... 15 CHAPITREII : Différentes facteurs géographiques favorables à la théiculture ...... 18 II 1- Climat tropical d’altitude ...... 18 II 11- Pluviosité compatible à la théiculture ...... 18 II 12- Température convenable aux théiers ...... 19 II 13- Insolation ...... 21 II 14- Humidité atmosphérique ...... 22 II 2- Sol ferralitique de Sahambavy et le théier ...... 23 II 3-Latitude et altitude de la microrégion Sahambavy ...... 23 II 4- Conditions humaines ...... 23 II 5- Accessibilité aux champs de culture et à la microrégion ...... 26 CHAPITRE III : Techniques culturales et modes de préparations du thé (noir et vert) ...... 27 III 1 – Les variétés cultivées ...... 27 III 11- Facteur du choix des variétés cultivées : ...... 27 III 12 – Mode de multiplication du théier ...... 28 III 13 – Apports techniques au théiculture ...... 28 III 2 – Différents types de feuilles à cueillir ...... 29 III 3- Différents types de maladies et les insectes nuisibles des plants de théier ...... 29 III 4- Productivité en feuilles vertes dans le secteur villageois et dans le bloc industriel ...... 30 III 5- Différents étapes de la préparation du thé commercialisé ...... 31 III 6- La production en thé de la SIDEXAM ...... 34 DEUXIEME PARTIE : Impacts économiques et spatiaux de la théiculture

CHAPITRE IV : Bilans commerciaux du thé ...... 39 IV- Commercialisation internationale du thé ...... 39 IV 1- Flux commerciaux du thé ...... 40 IV 11- Marché local du thé ...... 40 IV 12- Marché national du thé : produits nationaux et importations ...... 40 IV 13- Exportation du thé ...... 43 IV 14- Différents problèmes dans la commercialisation du thé Malagasy ...... 44 IV 2- Revenus monétaires saisis à partir l’exportation du thé noir ...... 45 CHAPITRE V : Industrie du thé et la théiculture dans la vie socio économique de la population...... 46 V 1- La théiculture et la vie quotidienne des paysans ...... 46 V 11- Création de travail pour la population locale ...... 46 V 12 – Financement des événements traditionnels (us et coutumes) : ...... 47 V 13- Moyen de payer les frais de scolarité des enfants et les frais sanitaires ...... 48 V 2- Bilans économiques et l’apport de la théiculture dansl’économique des paysans ...... 49 V 21- Revenus sur la théicole des paysans théiculteurs ...... 49 V 22- Revenus monétaires des cueilleurs ...... 51 V 23- Cas des travailleurs fixes de la SIDEXAM ...... 51 V 24- Mode de payement de la société SIDEXAM auprès des théiculteurs et cueilleurs ...... 52 V 3- La période de soudure et le revenu du thé ...... 52 V 31- Les dépenses sur les produits de première nécessité en période de soudure 52 V 32- Aménagement des revenus théicoles ...... 53 V 4- Problèmes rencontrés par les théiculteurs, les cueilleurs et les employés de la SIDEXAM ...... 53 CHAPITRE VI : Différents impacts de la théiculture et l’intégration spatiale de la théiculture ...... 55 VI 1- Impact de la théiculture sur les activités économiques (l’agriculture et l’élevage, commerce, artisanat) ...... 55 VI11- Apport de la théiculture sur l’agriculture et l’élevage ...... 55 VI12- Apport de la théiculture sur le commerce ...... 55 VI13- Apport de la théiculture sur l’artisanat ...... 56 VI14- Essor du tourisme et transport dans la commune de Sahambavy par la présencede la théiculture ...... 56 VI2- Différent changement sur le type de végétation ...... 57 VI3- Restructuration du paysage ...... 58 VI31- Organisation spatiale ...... 58 VI32- Divers intérêts de cet aménagement sur le paysage ...... 59 VI4- Impacts de la théiculture et de l’implantation de l’industrie sur l’écosystème ...... 62 CONCLUSION GENERALE ...... 63 BIBLIOGRAPHIE ...... 65 ANNEXE ...... 67