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RÉPULIQUE FRANÇAISE DÉPARTEMENT DE LA DRÔME

ENQUÊTE PUBLIQUE E20000093/38

Du vendredi 20 novembre 2020 au mardi 22 décembre 2020

Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

ARRETE PREFECTORAL du 16 octobre 2020

PARTIE 1

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE

Diffusion : Monsieur le Préfet de la Drôme

Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Grenoble

Rapport d’enquête : Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

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Sommaire Partie 1 Rapport de la Commission d’enquête

1 – PRESENTATION DE L’ENQUETE ...... 5 1.1 Objet de l’enquête ...... 5 1.2 Cadre juridique de l’enquête ...... 5 2 - ORGANISATION DE L’ENQUETE ...... 5 2.1 Désignation de la commission d’enquête ...... 5 2.2 Organisation de l'enquête ...... 6 3 - DEROULEMENT DE L'ENQUETE ...... 6 3.1 Composition du dossier d'enquête ...... 6 3.2 Réunion avec le Maitre d’ouvrage ...... 7 3.3 Réunion avec la DDT ...... 7 3.4 Publicité de l'enquête ...... 7 3.5 Déroulement des permanences ...... 7 3.6 Fin d'enquête ...... 8 3.6.1 Clôture de l'enquête...... 8 3.6.2 Communication des observations ...... 8 3.6.3 Mémoire en réponse ...... 8 3.6.4 Date de remise du rapport d’enquête et des conclusions motivées : ...... 8 4 - PRESENTATION DU PROJET ...... 9 4.1 Périmètre du projet ...... 9 4.1.1 Le SYGRED ...... 9 4.1.2 Communes et publics concernés ...... 10 4.2 Contexte et enjeux ...... 10 4.2.1 Contexte ...... 10 4.2.2 Intérêts et enjeux du projet ...... 11 4.3 Justification du projet ...... 12 4.4 Présentation des propositions ...... 12 5- ANALYSE DU DOSSIER...... 13 5.1 Composition du dossier d’enquête ...... 13 5.2 Présentation de l’étude d’impact ...... 14 5.3 Avis de l’Autorité Environnementale ...... 14

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5.4 Avis des Services de l’Etat ...... 16 5.5 Appréciation de la Commission sur le dossier ...... 17 6 - SYNTHESE DES OBSERVATIONS ...... 19 6.1 Observations du public ...... 19 6.2 – Procès-verbal de synthèse des observations et avis déposés et des observations et analyses de la commission d’enquête ...... 20 6.3 – Mémoire en réponse du pétitionnaire ...... 21 6.4 – Analyse et Synthèse des réponses par la Commission d’Enquête : ...... 22 7 – ANNEXES ...... 22

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Glossaire

ADARII : Association Drômoise des Agriculteurs en Réseaux d'Irrigation Individuels

AFB : Agence Française de la Biodiversité

ARS : Agence Régionale de la Santé

ASA : Association Syndicale Autorisée

AUP : Autorisation Unique Pluriannuelle

BE : Bureau d’Etude, Maître d’Œuvre, personne physique ou morale choisie par le maître d'ouvrage, ici le BE NALDEO

CE : Commissaire Enquêteur

DDT : Direction Départementale des Territoires

DREAL : Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement

EP : Enquête Publique

EVPG : Etude d'Estimation des Volumes Prélevables Globaux

MRAE : Mission Régionale d’Autorité Environnementale

OUGC : organisme Unique de Gestion Collective

SAGE : Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau

SDAGE : Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion de l'Eau

SID : Syndicat d’Irrigation Drômois

SYGRED : SYndicat de Gestion de la Ressource en Eau dans le Drôme

VMP : Volumes Maximum Prélevables

ZNIEFF : Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique

ZRE : Zone de Répartitions des Eaux

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1 – PRESENTATION DE L’ENQUETE

1.1 Objet de l’enquête L’objet de ce rapport d’enquête concerne l’arrêté préfectoral du 16 octobre 2020 qui porte ouverture d’une enquête publique préalable à une :

Autorisation Unique pour les Installations, Ouvrages et Activités (AU-IOTA), relative à la loi sur l’eau, concernant le projet d’autorisation unique pluriannuelle de prélèvements pour l’irrigation, à des fins agricoles, dans les eaux superficielles des bassins de la Véore et de la Barberolle et la nappe des alluvions de la plaine de Valence, au droit de ce secteur hydrographique, pour une durée de 10ans, comprenant pour le bassin de la Véore une phase transitoire de 5 ans.

Dossier présenté par l’Organisme Unique de Gestion Collective

« Syndicat de Gestion de la Ressource en Eau dans le Drôme » OUGC SYGRED

1.2 Cadre juridique de l’enquête La loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 et ses textes d’applications ont prévu un dispositif de gestion collective des prélèvements d’eau pour l’irrigation dont l’objectif est d’assurer l’adéquation entre les besoins et la ressource disponible. L’Organisme Unique de Gestion Collective, porteur du présent projet est le SYGRED. La procédure de réglementation initiale relève de l’Autorisation Unique pour les Installations, Ouvrages et Activités (AU-IOAT) code de l’environnement livre 1er tire VIII.

D’une part, le prélèvement demandé étant supérieur à 200 000 m3/an, l’opération est soumise à autorisation suivant la nomenclature annexée à l'article R.214-1

D’autre part, le projet est soumis à évaluation environnementale conformément aux articles L122-1 et R122-1 et suivants.

Les enquêtes publiques sont codifiées par le Code de l’environnement, articles L 120-1 et R123-1 et suivants. De plus, s’agissant d’un projet, l’affichage doit respecter l’arrêté ministériel du 24 avril 2012 mentionné à l’article R 123-11 du Code de l’Environnement définissant les caractéristiques et dimensions de l’affichage de l’avis d’enquête publique. Ces affiches de format A2, lettres noires sur fond jaune, sont fournies par le service instructeur et posées sur le lieu du projet par le pétitionnaire.

2 - ORGANISATION DE L’ENQUETE

2.1 Désignation de la commission d’enquête Par décision N° E20000093 / 38 en date du 24 juillet 2020, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Grenoble a désigné les membres de la commission : Président : M. Jacques FINETTI Titulaire : M. Alexandre BAYLET

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Titulaire : Mme Corinne BOURGERY Pour procéder à l'enquête ayant pour objet :

Demande d’autorisation environnementale concernant le projet de prélèvements pour l’irrigation à des fins agricoles, dans les eaux superficielles des bassins de la Véore et de la Barberolle et de la nappe des alluvions de la plaine de Valence (Drôme)

2.2 Organisation de l'enquête L'organisation de l'enquête a été définie le 15 octobre 2020 avec le bureau des enquêtes publiques de la Préfecture de la Drôme et en concertation avec les membres de la commission. Les dates de permanences sont les suivantes :

Vendredi 20 novembre 2020 à Beaumont les Valence 09h - 12h ouverture de l'enquête Lundi 23 Novembre 2020 à Châteaudouble 09h - 12h Mercredi 2 décembre 2020 à St Marcel les Valence 09h - 12h Lundi 7 décembre 2020 à Châteaudouble 14h - 17h Jeudi 17 décembre 2020 à St Marcel les Valence 09h - 12h Mardi 22 décembre 2020 à Beaumont les Valence 09h30 - 12h30 clôture de l’enquête

Les modalités de publicité de l'enquête sont décrites par l'article R 123-11 du Code de l’environnement. L'arrêté du Préfet prescrivant l'enquête est daté du 20 octobre 2020. Le rapport et les conclusions de la commission d’enquête seront disponibles en mairie de Beaumont les Valence, Châteaudouble, Saint-Marcel les Valence ainsi qu’à la préfecture de la Drôme, et ce pendant un an.

3 - DEROULEMENT DE L'ENQUETE

3.1 Composition du dossier d'enquête

Le dossier est composé de 5 pièces :

• Pièce N° 1 Délibération du SYGRED 28 février 2018 (1 page) • Pièce N° 2 Etude d’Impact daté de Février 2018 (275 pages y compris annexes) • Pièce N° 3 Addendum Complément suite aux questions de services Mai 2018 (17 pages) • Pièce N°4 Addendum Réponses aux remarques de l’Autorité Environnementale Septembre 2018 (22 pages) • Pièce N°5 Addendum Précisions sur les communes concernées et plan de répartition avec communes de prélèvement Octobre 2018 Février 2019 (9 pages) • Un CD Rom du dossier

Les trois exemplaires destinés au public ont été paraphés par les commissaires enquêteurs le 5 novembre 2020, les trois registres d’enquête cotés et paraphés le même jour. Ces dossiers et registres ont été à la disposition du public dans les mairies suivantes :

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• BEAUMONT LES VALENCE (siège de l’enquête) • CHATEAUDOUBLE • SAINT-MARCEL-LES-VALENCE

De plus le public pouvait consulter le dossier en version numérique sur un poste de la mairie de BEAUMONT LES VALENCES. Ce même dossier, ainsi qu’un formulaire en ligne était disponible pour recueillir les observations et propositions du public sur le site internet des services de l’état : www.drome.gouv.fr pendant toute la durée de l’enquête.

3.2 Réunion avec le Maitre d’ouvrage La commission a rencontré le représentant du Maitre d’Ouvrage, M. Benoit LAVAL, le vendredi 13 novembre 2020 au siège du SYGRED. Le SYGRED nous a présenté son projet, son contexte et a répondu aux questions de la commission d’enquête.

3.3 Réunion avec la DDT La commission a été reçue le 20 novembre 2020 par Mme Aurélie WILD et M. Olivier CARSANA, afin de mieux cerner le rôle de la DDT et sa vision du projet.

3.4 Publicité de l'enquête La publicité, conforme à l'article R 123-11 du Code de l’environnement, a été la suivante : Dans les pages d'annonces légales des journaux locaux : • 15 jours au moins avant le début de l’enquête : o Annonces légales du Dauphiné Libéré du 29 octobre 2020 o Annonces légales de Drôme Hebdo Peuple Libre du 29 octobre 2020 • Dans les 8 premiers jours de l’enquête : o Annonces légales du Dauphiné Libéré du 26 novembre 2020 o Annonces légales de Drôme Hebdo Peuple Libre du 26 novembre 2020

L’avis d’enquête a été affiché sur les panneaux d’affichage des mairies et, conformément à l’arrêté du 24 avril 2012, 19 affiches au format A2 fond jaune ont été disposées par le pétitionnaire sur les lieux du projet (voir liste et plan en Annexe n°1). Ce plan d’affichage a été contrôlé par le pétitionnaire le 2 décembre 2020 au cours duquel il a procédé au remplacement des affiches d'Etoile sur Rhône et .

3.5 Déroulement des permanences Dans chaque mairie, une salle a été mise à la disposition des membres de la commission pour les six permanences. Masque, gants et gel hydroalcoolique ont été mis à disposition du public et des commissaires enquêteurs conformément aux dispositions spécifiques liées au contexte épidémique de la COVID19. Un dossier ainsi que le registre d’enquête sont restés à la disposition du public aux jours et heures d’ouverture des mairies, pendant toute la durée de l’enquête. Le fonctionnement des boites mail de la Préfecture a été testé lors de la première permanence, de même que la conformité et l’accessibilité du dossier mis en ligne à disposition du public.

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4 personnes se sont présentées aux permanences, 3 observations ont été notées sur les registres, 2 par courrier électronique, 1 par lettre recommandée, 1 lettre simple et 1 document remis en main propre.

Tous les documents reçus ont été annexés au registre du siège d’enquête de Beaumont les Valence.

3.6 Fin d'enquête

3.6.1 Clôture de l'enquête L’enquête a été clôturée à la date prévue le 22 décembre 2020 à 12h30. Les registres et les dossiers publics ont étés collectés par le président de la commission. Les observations du public ont été analysées en commun le 22 décembre 2020 après midi. La commission a ensuite rédigé le PV de synthèse de ses propres observations et de celles du public.

3.6.2 Communication des observations Compte tenu de la période des fêtes de fin d’année et de la fermeture du SYGRED du 21 au 31 décembre 2020, la commission a remis et commenté le procès-verbal de synthèse des observations le vendredi 8 janvier 2021 à 14h dans les locaux du siège social du SYGRED. Ont assisté à cette présentation : Mr Bernard VALLON Vice-Président SYGRED Président du SID Mr Benoit LAVAL Chargé de Mission SYGRED

3.6.3 Mémoire en réponse Le courrier de mémoire en réponse au PV de synthèse a été adressé le 21 janvier 2021 par voie courrier électronique.

3.6.4 Date de remise du rapport d’enquête et des conclusions motivées

L’enquête s’est terminée le 22 décembre 2020, soit au moment des fêtes de fin d’année et en période de fermeture d’activité du pétitionnaire. De ce fait, la Commission d’Enquête n’a pu présenter son PV de synthèse des observations que le vendredi 8 janvier 2021 et le mémoire en réponse remis le 21 janvier 2021.

En conséquence, la commission d’enquête a demandé un délai supplémentaire d’une semaine pour la remise de son rapport et des ses conclusions motivées, demande déposée par voie électronique le 15 janvier 2021 auprès du Tribulnal Administratif et du bureau des enquêtes publiques de la Préfecture, demande acceptée par la Préfecrture de la Drôme le 18 janvier 2021.

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4 - PRESENTATION DU PROJET

4.1 Périmètre du projet 4.1.1 Le SYGRED Le SYGRED, SYndicat de Gestion de la Ressource en Eau de la Drôme, a été désigné en 2015 comme l’Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) des prélèvements agricoles bassin Véore – Barberolle. Le siège du syndicat est implanté à Saint-Marcel-les-Valence (500 rue des Petits Eynards).

LE SYGRED représente les irrigants individuels et les irrigants regroupés autour de structures collectives dont les prélèvements sont localisés dans « le bassin Véore – Barberolle » dont les limites sont fixées par l'Agence de l'Eau et la DREAL.

Les missions du SYGRED sont les suivantes :

- déposer la demande d'Autorisation Unique Pluriannuelle (AUP) de tous les prélèvements d'eau pour l'irrigation,

- arrêter chaque année un plan de répartition entre les préleveurs irrigants du volume d'eau dont le prélèvement est autorisé ainsi que les règles pour adapter cette répartition en cas de limitation ou de suspension provisoire des usages de l'eau, plan qui est présenté au préfet pour homologation (concrétisé par une notification individuelle de volume de prélèvement autorisé),

- donner son avis au préfet sur tout projet de création d'un ouvrage de prélèvement dans son périmètre de responsabilité,

- transmettre au préfet avant le 31 janvier un rapport annuel permettant une comparaison entre l'année écoulée et l'année qui la précédait.

Le périmètre d’action du SYGRED et les relations avec les différents acteurs du domaine de l’eau sont présentés sur la Figure 1, schéma fourni par le SYGRED.

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Figure 1 : Organisation résumée de la gestion par procédure d'OUGC et périmètre d'action du SYGRED.

4.1.2 Communes et publics concernés La demande d’AUP concerne les 30 communes du département de la Drôme suivantes - les noms des communes concernées par le plan de répartition du volume d’eau sont suivis d’un astérisque : *, Allex*, *, Barbières, Barcelone, Beaumont-Les-Valence*, Beauvallon*, Besayes, Bourg-Les-Valence*, *, *, Châteaudouble*, *, Étoile-Sur-Rhône*, La Baume-Cornillane, Livron-Sur-Drôme, Malissard*, Montélier*, Montéléger*, *, *, *, , *, Portes- Les-Valence*, Saint-Marcel-Les-Valence*, Saint-Vincent-La-Commanderie, *, Valence*, Vaunaveys-Larochette.

Ladite demande implique le public suivant : - plus de 130 irrigants individuels (dont moins d'une dizaine seulement sur le bassin versant de la Barberolle),

- le syndicat des eaux du Canal des Moulins (bassin versant de la Véore),

- l'ASA des usagers des sources de Lierne Peyrus par le canal (canal de la Martinette, bassin versant de la Véore),

- le SID (bassin versant de la Véore).

4.2 Contexte et enjeux 4.2.1 Contexte Pour rappel, le projet concerne une demande pour une autorisation unique pluriannuelle de prélèvements (AUP) pour l'irrigation agricole et un plan de répartition des volumes de prélèvements entre les irrigants. La demande, pour une durée de 10 ans, déposée par le

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Maître d'ouvrage, représenté ici par l'Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC), le SYGRED (SYndicat de Gestion de la Ressource en Eau dans la Drôme), concerne des volumes ; les ouvrages de prélèvement existent déjà et restent sous la responsabilité de leurs propriétaires.

Le secteur concerné est le bassin Véore - Barberolle (affluents rive gauche du Rhône, dans le département de la Drôme). Ce bassin est considéré en déficit quantitatif. Une étude sur les prélèvements et leurs impacts a été réalisée en 2012 (EVPG : Etude d'Estimation des Volumes Prélevables Globaux, sous bassin versant Véore-Barberolle, Artélia) et, en 2014, le bassin Véore-Barberolle a été classé en Zone de Répartition des Eaux (ZRE).

L'objectif de l'étude était de définir les volumes prélevables sur les cours d'eau de la Véore et de la Barberolle ainsi que sur la nappe des alluvions de la plaine de Valence et elle fixe des volumes prélevables par catégorie d'usage pour la période d’étiage. Pour le bassin de la Véore, le présent projet comprend deux phases. La première phase correspond au maintien de la situation actuelle, la deuxième phase intègre une baisse des prélèvements en étiage dans les eaux superficielles et les alluvions de la Plaine de Valence. Pour le bassin versant de la Barberolle, les volumes demandés dans les eaux superficielles et la nappe des alluvions de la Plaine de Valence ne seront pas modifiés dans les 10 années à venir.

Les volumes concernés par la demande sont présentés dans le tableau 1. La période d’étiage s’étend du 01/06 au 30/09.

Tableau 1 : volumes concernés par la demande pour 2018. Bassin versant Barberolle Véore Vol. annuel de la demande 189 000 6 092 000 (m3/an) Vol. à l’étiage Phase 1 (1-5 ans) : 3 261 000 170 000 (m3/an) Phase 2 (6-10 ans) : 2 740 000 = VMP Autres prélèvements agricoles 177 000 2 139 000 (m3/an)

4.2.2 Intérêts et enjeux du projet Les intérêts d’un tel projet visant au maintien de l’irrigation sont multiples. L’irrigation a un rôle important. D’une part, dans un contexte économique difficile et irrégulier, elle ouvre des possibilités pour une valorisation locale des produits, moins soumise aux variations des cours des marchés mondiaux et une sécurisation de l'approvisionnement en fourrage. D’autre part, l'irrigation permet de compenser le déficit hydrique estival. Les besoins en eau sur le bassin Véore – Barberolle sont estimés, d'après les cultures présentes, à 14 Mm3/an en moyenne et 19 Mm3/an en année sèche, le maïs représentant à lui seul plus de 70% du besoin. Ces besoins en eau sont aujourd’hui satisfaits par les ressources locales superficielles et souterraines (alluvions et molasse), par des importations d'eau depuis la rivière Isère et la rivière Bourne (canal de la Bourne) et par des prélèvements dans le fleuve Rhône. L’agriculture est d’importance dans la région car elle génère des emplois sur le territoire rural et permet d’approvisionner les habitants en local et dans les régions limitrophes.

Avant 2015, il n’y avait aucune coordination et concertation sur les volumes demandés. Chaque irrigant devait solliciter de manière individuelle la préfecture de le Drôme, ici la DDT. Depuis 2015 le SYGRED est l’Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) des

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Page 12 sur 22 prélèvements agricoles bassin Véore – Barberolle. Il permet d’avoir une vision globale des prélèvements pour l'irrigation grâce au plan de répartition qui intègre tous les préleveurs irrigants et les irrigants regroupés autour de structures collectives.

Après un enjeu de coordination, relevé grâce à la mise en place de l’OUGC, les deux autres enjeux de ce projet sont d’une part le respecter de la réglementation et d’autre part d’organiser le partage du volume maximum prélevable entre les différents irrigants.

4.3 Justification du projet Les justifications portent sur les volumes prélevés et sur le plan de répartition entre irrigants. Concernant les volumes prélevés, la demande s'appuie sur les chroniques de prélèvements de ces dernières années. Concernant le plan de répartition, le SYGRED a mis en place un mode de calcul incluant une clé de répartition présentée dans le tableau 2. Celle-ci prend en compte :

- les volumes annuels, le volume maximum de la chronique 2010-2016 a été retenu,

- le volume à l’étiage pour les eaux superficielles les alluvions de la plaine de Valence,

- l’effet de « surbooking » justifié par le fait que « les irrigants n’utilisent pas la totalité de leur autorisation simultanément »,

- d’éventuels ajustements liés à la demande de nouveaux prélèvements pouvant être acceptée en cas de baisse ou de disparition d'autres prélèvements…

Pour rappel, l’ensemble des volumes demandés dans le présent projet est détaillé dans le tableau 1.

Tableau 2 : clé de répartition utilisé pour la définition du plan de répartition entre irrigants.

4.4 Présentation des propositions En préambule il semble nécessaire de présenter les principaux efforts réalisés sur le bassin Véore – Barberolle afin de diminuer les prélèvements en eau :

- sur la Barberolle : les prélèvements dans les eaux superficielles et les alluvions de la Plaine de Valence (qui ont baissé de plus de 40% depuis la période 2002-2009) sont actuellement compatibles avec le Volume Maximum Prélevable,

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- sur la Véore : les prélèvements dans les eaux superficielles et les alluvions de la Plaine de Valence ont baissé depuis la période 2002-2009 mais ils restent supérieurs au VMP. Cinq années sont prévues pour que les irrigants mettent en place des solutions permettant de diminuer les prélèvements afin de se conformer au VMP (2,74 Mm3/étiage).

Dans le cadre de ce projet, les propositions complémentaires envisagées pour se conformer au Volume Maximum Prélevable de la présente AUP sont certes listées mais sont aucunement détaillées et chiffrées (coût, bénéfice). Elles concernent les deux aspects suivants :

- en lien avec les volumes :

o diminuer les besoins en eau en optimisant les techniques d’irrigation, en modifiant les assolements,

o réduire les prélèvements sur la période d’étiage en ajustant les prélèvements des canaux aux besoins réels car les canaux du haut bassin versant de la Véore prélèvent beaucoup plus d'eau que nécessaire pour l'irrigation, en stockant l’eau soit dans les réservoirs naturels que sont les alluvions de la Plaine de Valence, soit dans des retenues tel que le projet de Chateaudouble-Peyrus,

o solliciter des ressources autres que celles du réseau actuel en utilisant les eaux usées, l’eau souterraine de la molasse du Miocène du Bas Dauphiné, des ressources externes (canal de la Bourne, le Rhône et ses alluvions).

- en lien avec les règles de partage d’un point de vue des besoins théoriques individuels. Cette solution n’a pas été retenue par le SYGRED car trop de données sont manquantes.

5- ANALYSE DU DOSSIER

5.1 Composition du dossier d’enquête Le dossier soumis à l’enquête publique compte 5 pièces :

 La délibération du SYGRED 28 février 2018 approuvant la mise à l’enquête publique du dossier de DAUP,

 Le dossier principal d’Autorisation Unique Pluriannuelle de l’Organisme Unique de Gestion Collective, le Sygred, élaboré en février 2018 par le bureau d’études CESAME (situé à Fraisses dans la Loire),

 Un Addendum fourni par le SYGRED en mai 2018 pour apporter des compléments suite aux questions des services comme la Direction Départementale des Territoires (DDT), l’Agence Française de la Biodiversité (AFB) et l’Agence Régionale de la Santé (ARS),

 Un Addendum fourni par le SYGRED en septembre 2018, en réponse aux remarques de l’Autorité Régionale de l’Environnement (MRAE),

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 Un Addendum fourni par le SYGRED en octobre 2018 et Février 2019 pour apporter des précisions sur les communes concernées et le plan de répartition avec les communes de prélèvement.

5.2 Présentation de l’étude d’impact Le dossier principal pour l’objet de cette enquête est l’étude de l’impact environnemental des prélèvements demandés/autorisés. Elle s’avère complète avec un rapport scindé en 7 principales parties comme suit :

• Résumé non technique

• Description du projet et raisons pour lesquelles le projet a été retenu

• Analyse de l’état initial de l’environnement

• Impacts

• Effets cumulés avec d’autres projets connus

• Compatibilité avec les documents d’orientation et de planification

• Méthodologie de l’étude

S’ajoutent à ces grandes têtes de chapitres, une bibliographie et 4 annexes (relatant des échanges avec la DDT en 2017, l’arrêté inter-préfectoral de classement des bassins Véore- Barberolle en ZRE et la notification de 2012 statuant sur les volumes prélevables dans le bassin Véore-Barberolle.

Les divers points attendus d’une telle étude figurent bien dans le présent dossier. Le débat concernant les choix méthodologiques et les limites d’une telle étude sont de fait explicités en fin de dossier. Les commentaires, remarques, observations, voire critiques suscités sur la teneur du présent dossier sont exprimés ci-après en essayant de bien mettre en évidence, d’une part les avis des Services compétents et d’autre part, ceux de la Commission d’enquête (à partir de la propre analyse des commissaires enquêteurs).

5.3 Avis de l’Autorité Environnementale Le premier avis de la MRAe rendu le 18 juillet 2018, est à retrouver en intégralité dans l’Addendum du SYGRED de septembre 2018, apportant déjà certaines réponses aux remarques de juillet.

Pour rappel, les principaux enjeux environnementaux en débat dans la présente enquête publique concernent :

➢ La préservation qualitative et quantitative de la ressource en eau, tant superficielle que souterraine, pour permettre la satisfaction à long terme des divers usages de l’eau,

➢ La préservation des espèces et des milieux naturels inféodés aux milieux aquatiques et humides.

Face à de tels enjeux, les plus importantes faiblesses de l’étude mises en exergue par la MRAe se résument comme suit.

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a. Concernant la ressource en eau

L’étude a méthodologiquement cherché à bien analyser les débits caractéristiques des cours d’eau des bassins Véore - Barberolle, mais en évoquant le caractère peu représentatif des stations hydrométriques, peu nombreuses au demeurant. L’estimation des débits des cours d’eau est qualifiée de « délicate ». La fiabilité des chiffres peut alors se poser, surtout lorsque le niveau d’enjeu n’est pas explicitement caractérisé. Les chiffres, même insuffisants, sur près de 30 ans de mesures (sur la Véore, stations de Chabeuil et Beaumont-les-Valence), révèlent seulement 4 années où le débit moyen mensuel ne soit pas descendu en-dessous du débit objectif d’étiage. Il y a donc un très sérieux déséquilibre : l’étude n’en conclut pourtant rien de précis.

De même, aucune conclusion n’est réellement tirée sur des aspects qualitatifs de l’eau mettant en évidence que certains points présentent des concentrations élevées en nitrates et pesticides.

b. Concernant les milieux naturels et aquatiques

Le rapport d’étude présente bien les principaux éléments pertinents relatifs aux Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique au titre des ZNIEFF et des zones Natura 2000. Les conclusions peu alarmistes sur ces zones en termes d’impact paraissent hâtives car elles n’analysent pas suffisamment les effets indirects que peuvent amener des prélèvements importants, même lorsqu’ils ne sont pas faits directement dans les zones protégées…

c. Concernant les usages de l’eau

Des précisions concernant les usages des eaux agricoles au regard des nombres d’exploitations agricoles utilisant l’irrigation, leur répartition, les différentes cultures concernées supporteraient davantage de précisions par rapport aux éléments apportés.

L’impact des prélèvements autorisés – objet-même de la présente enquête publique – est mesuré dans l’étude par rapport à la situation de 2017/2018, puis ramené à la situation estimée comme « acceptable » au nom de l’Estimation des Volumes Prélevables Globaux (EVPG). Une étude d’impact complète aurait dû également apporter des comparaisons avec le scenario « absence de prélèvements pour l’irrigation ». En conséquence, l’étude se cantonne à une acceptabilité par rapport à des quantités estimées prélevables, sans chercher à aller au-delà pour encore mieux préserver l’environnement. Le cas du bassin de la Barberolle est davantage acceptable que celui de la Véore où les prélèvements actuels sont supérieurs au Volume Maximal Prélevable (VMP). Il est donc proposé par l’étude de prévoir un délai de 5 ans pour réduire les prélèvements au moins jusqu’au VMP. « Mais pourquoi une telle durée de 5 ans et pourquoi ne pas viser d’atteindre ces quantités en 3 ou 4 ans? »

En réponse aux remarques de l’Autorité Environnementale, le pétitionnaire, dans son addendum de septembre 2018, justifie et renforce sa position au regard des principaux points suivants :

➢ Un respect avéré des enjeux, notamment au niveau des eaux superficielles ➢ Des précisions détaillées des besoins en eau d’irrigation pour une agriculture qui en a réellement besoin dans une Drôme reconnue pour ses bonnes performances agricoles (notamment ses productions biologiques),

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➢ Une justification de l’existence même de ce projet de répartition de l’irrigation car étant beaucoup plus pertinent pour l’environnement que l’absence de projet, ➢ Une justification de l’absence de scenario « d’évitement » sous prétexte que l’étude d’impact a été conduite de la sorte en tout état de cause et en accord avec la DDT, service instructeur, ➢ Une réelle volonté de parvenir à diminuer les prélèvements soit en économisant l’eau par de meilleures performances lors de l’irrigation, soit en creusant la piste la plus prometteuse au niveau de la gestion des canaux, ➢ Une réelle adéquation avec le respect des estimations des volumes prélevables globaux tels que fixés en 2018 par l’Agence de l’Eau, ➢ Un indéniable intérêt de voir aboutir la mise en place d’un Organisme Unique de Gestion.

5.4 Avis des Services de l’Etat a. Avis de l’ARS

L’ARS AURA (Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes) souligne un certain nombre de recommandations, comme la mise en conformité et le contrôle des ouvrages de prélèvements agricoles existants, ou encore l’interdiction des prélèvements agricoles dans la couche du miocène en attendant les résultats d’une étude de modélisation de la nappe. L’ARS souligne en sus combien l’effort du milieu agricole pour diminuer les besoins en prélèvements en eau en rapport avec le changement climatique, doit être poursuivi. L’ARS émet un avis globalement réservé sur ce dossier.

En réponse aux remarques de l’ARS, le pétitionnaire, dans son addendum de mai 2018, a insisté sur les points suivants :

➢ Les demandes de l’ARS concernant la protection de l’aquifère de la molasse miocène pour un usage en eau potable ne sont pas du ressort du SYGRED : le syndicat gère en effet une répartition de volumes de prélèvements pour de l’irrigation, en s’appuyant sur les réglementations existantes, mais n’a pas de compétence directe sur les aspects qualitatifs, ➢ Concernant la diminution des besoins en prélèvements, le SYGRED confirme les efforts faits dans ce sens. Le projet de retenue de stockage envisagé irait bien dans ce sens. Le SYGRED contribuera bien à l’information des irrigants sur les restrictions d’eau et pourrait pénaliser ceux dépassant les volumes accordés.

b. Avis de l’AFB

L’AFB (Agence Française pour la Biodiversité) émet globalement un avis favorable mais souligne un certain nombre de réserves portant sur le plan de répartition de la Véore en phase 2 et sur l’adéquation de la demande à l’étiage sur le bassin de la Barberolle avec le plan de répartition et ce malgré le principe de surbooking.

En réponse aux remarques de l’AFB, le pétitionnaire, dans son addendum de mai 2018, a plus particulièrement répondu sur les points suivants :

➢ Le plan de répartition est actualisé chaque année,

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➢ Les demandes du SYGRED s’appuient sur les volumes fixés dans l’étude d’Evaluation des Volumes Globaux Prélevables (EVPG), prenant en compte l’impact « acceptable » sur les milieux, ➢ La pratique du « surbooking » évoquée par l’AFB est un principe de prise de risque contrôlée de la part du SYGRED. Au vu des chroniques de prélèvements antérieures, il s’avère que les irrigants ne prélèvent pas au maximum de leur autorisation de manière simultanée. Le SYGRED reste donc bien dans le respect de sa demande concernant les volumes globaux de prélèvements pour l’irrigation, ➢ Les détails de certains calculs demandés par l’AFB sont apportés en réponse pour l’ASA de la Martinette, pour le syndicat des eaux du canal de la Martinette, pour les quantités attribuées au SID qui de fait gère 3 prélèvements.

5.5 Appréciation de la Commission sur le dossier

➢ Un problème de fond : le dérapage calendaire entre le dossier et l’enquête

Dès la prise de connaissance du dossier, la Commission tient à soulever un problème de fond : celui du calendrier. Il est difficilement compréhensible qu’un dossier finalisé en 2017 et soumis à l’enquête publique fin 2020, se base sur des études et des chiffrages d’avant 2016. Sans mauvais humour, « il y a tant d’eau passée sous les ponts en 3 ans », que les données affichées ne peuvent être prises pour telles, sans importantes remarques, voire certaines réserves.

La teneur même du sujet traité ici, son importance cruciale sur la disponibilité en eau et d’un point de vue de la rigueur scientifique et de l’objectivité, rendent difficilement crédibles des données qui ne tiennent pas compte des enseignements des derniers étés 2018, 2019 et 2020, apportant pourtant leur lot de sécheresse…Au-delà, toutes les conclusions sont à réinitialiser dans le temps, ne serait-ce que lorsqu’il s’agit d’accepter des attributions de volumes prélevables sur une période transitoire de 5 ans: mais une période qui démarre en 2018 ou à la date de la présente enquête ? La différence est de taille car si le compte commence en 2018 (date de soumission aux autorités nationales, régionales et locales), il n’y aurait plus que 2 saisons pour la période dite de transition vers les réductions notoires de prélèvements demandées. C’est pourquoi la Commission commentera son avis une fois le pétitionnaire très clair sur l’ajustement calendaire et sur les dispositions qu’il lui faut absolument entreprendre pour la réduction de prélèvements à atteindre au plus vite. Le décalage calendaire ente les conclusions de l’étude et l’enquête, ne permet pas d’intégrer au dossier les nouveaux résultats disponibles sur le sujet, ne serait-ce que l’approbation du SAGE fin 2019. Les paragraphes consacrés à la conformité avec les grands documents stratégiques sont de fait obsolètes.

Un dossier pas très facile à lire

L’articulation du dossier n’est pas facile pour du grand public, ne serait-ce que par un résumé non technique peu rédigé. Les principaux éléments figurent certes dans ce résumé, mais la présentation se voulant sans doute synthétique, sous seule forme de tableaux ne permet pas une compréhension claire des objectifs, des enjeux et des méthodes appelés à justifier la logique de répartition des prélèvements en eau d’irrigation, secteur par secteur et exploitation par exploitation.

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➢ Des lacunes importantes : notamment l’absence de scenario « zéro prélèvement pour l’irrigation agricole »

On en restera sur le fond de l’analyse de la Commission, sans anticiper ici sur les observations recueillies et les questions soulevées par le public.

Le décalage de calendrier empêche l’intégration des données désormais entérinées par le SAGE et qui doivent donc s’imposer à ce dossier. La démarche et les conclusions du SAGE auraient dû davantage orienter le présent dossier qui prône des évolutions de l’agriculture et des principes d’économie d’eau grâce à de meilleures efficiences des systèmes utilisés : une impression de déjà « entendu » sans que de réels changements soient prégnants. On devrait avoir une intégration beaucoup plus avancée de tels changements véhiculés par la Chambre d’agriculture depuis tant d’années. Ce constat de retard dans l’évolution des pratiques, conduit à des demandes d’autorisations de prélèvements se répétant sur des volumes acquis les années précédentes, sans réellement aller vers la diminution attendue (il faudra pourtant bien atteindre prochainement l’objectif de moins 40% des quantités prélevées en période d’étiage sur le bassin de la Véore).

En conséquence, la plus importante des lacunes de l’étude d’impact reste bien de ne pas avoir rappelé/envisagé le scenario « absence de prélèvements agricoles/état des rivières ». D’où l’impression explicitée ci-avant : on en reste à une logique des pratiques d’irrigation en renouvelant des scenarii de prélèvements dans les limites de ce qui a été défini comme « estimé prélevable ». Le vrai fond du sujet serait de chercher l’effort réel par rapport à la pratique actuelle pour se rapprocher d’un état optimisé des rivières vis-à-vis de l’environnement et de la reconstitution des aquifères.

➢ Un manque de transparence et de clarté pour le public

Malgré le peu de participation du public lors des permanences des CE et la rencontre avec le SYGRED, il s’avère que le SYGRED n’a pas fourni toutes les informations précises concernant l’avancement d’une des propositions, notamment le projet de retenue Chateaudouble – Peyrus et son impact sur les riverains. Ce projet semble être en cours d’étude par le SID via une étude « coût bénéfice » à la demande de l’Agence de l’eau RMC car ce projet va coûter à ce jour plus de 10 M€ et ainsi statuer sur la subvention du projet. Certes ce projet est complémentaire à cette AUP mais il est directement lié car il permettrait de répondre ou non aux objectifs visés. Si cette solution technique était retenue, une conclusion plus « tranchée » pourrait éventuellement être prise.

➢ En synthèse

La réflexion à avoir pour valider (ou non) le présent dossier repose sur le bien-fondé d’autoriser des volumes maximum prélevables (VMP) en période d’étiage, du 1er juin au 30 septembre, comme suit :

 170 000m3 en étiage pour le bassin de la Barberolle (égaux aux VMP fixés par l’Administration, qui sont de 170 000m3),

 3, 261 M de m3 en étiage en phase 1 de transition sur 5 ans pour le bassin de la Véore (supérieurs aux VMP fixés par l’Administration, qui sont de 2,74 M de m3),

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 2,74 M de m3 en étiage en phase 2 après les 5 ans de transition pour le bassin de la Véore (pour être égaux aux VMP fixés par l’Administration, qui sont de 2,74 M de m3).

En conséquence, il s’agira d’approfondir les solutions - insuffisamment développées dans le dossier de 2017 - pour parvenir à l’objectif crucial de réduction des prélèvements au-delà des 5 ans accordés pour la « transition ». Les solutions envisagées pour réduire les prélèvements et parvenir aux objectifs exigés sont de trois ordres : optimiser les techniques d’irrigation, modifier les assolements agricoles tant que faire se peut, réduire les prélèvements en période d’étiage avec un réel travail d’économie de l’eau au niveau des canaux, avec recours à des retenues pour stocker les eaux et les réutiliser en été, avec recours à des eaux extérieures aux nappes des bassins versants concernés (ressource « eaux usées », ressource « molasse »…). L’état d’avancement des alternatives est essentiel à cerner pour apprécier objectivement les moyens mis en œuvre pour que le SYGRED puisse répondre aux objectifs fixés pour les prélèvements autorisés en période d’étiage.

6 - SYNTHESE DES OBSERVATIONS

6.1 Observations du public La commission d’enquête a reçu 8 observations sur registre papier (3), par courrier électronique (2), lettre recommandée (1), lettre simple (1) document remis en main propre lors des permanences (1).

Ces observations peuvent être regroupées selon 3 catégories

6.1.1 ASA de la Martinette / projet de bassin de stockage de Chateaudouble :

Observations déposées par Mr et Mme DOBEL, Mr CHARIGNON, Mr COUTIER et Mr DEVISE.

Opposition au projet de création de bassin de stockage de Chateaudouble, pour des raisons de proximité, de son coût jugé prohibitif et porté par les seuls membres de l’ASA, de droit en titre (historique et reconnu) sur la ressource en eau issue des sources de Matras et des Tuffes, du refus par l’administration du projet de mises sous canalisation du canal de la Martinette. Mr COUTIER serait aussi porteur d’un projet alternatif avec construction d’une centrale hydroélectrique.

La commission a pris note de ces observations, mais considère qu’en l’état actuel des projets présentés, le bassin de stockage de Chateaudouble ne constitue qu’une alternative parmi d’autres. Dans le cas où ce projet serait mené à bien, il conviendra alors de prendre en compte les problématiques soulevées.

6.1.2 Volumes prélevables

• EARL la CEB Drômoise d’Etoile sur Rhône fait une demande de prélèvement supplémentaire de 6000 m3 annuel (suite à une régularisation de puits existant), disposant actuellement d’une autorisation pour un volume de 3000 m3.

• Le pétitionnaire a transmis en toute fin d’enquête un courrier (copie DDT) par lequel il informe que :

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- Pour la « zone contrainte » - eaux superficielles et alluvions de la plaine de Valence Véore et Barberolle – pour laquelle les volumes maximum prélevables s’appliquent, les volumes prélevés ces dernières années sont bien en adéquation avec les volumes annuels et les volumes en période d’étiage demandés dans le dossier.

- Pour les prélèvements en dehors de la « zone contrainte » sur le bassin de la Véore, les chroniques de prélèvements sont en limite du volume demandé dans l’AUP. Ceci fait d’une part suite aux régularisations de prélèvements anciens qui n’avaient pas été pris en compte dans l’étude EVPG, et d’autre part à une meilleure connaissance des volumes prélevés en année sèche (comme en 2019). Sur ce secteur, le pétitionnaire suggère une actualisation de la demande en volume à 2,581 Mm3 (pour 2,139 Mm3 initialement) et une marge de 15% pour l’avenir afin de permettre l’installation de nouveaux agriculteurs.

- Avis favorable au projet déposé par Mr BELLIER (Maire de Chateaudouble) ; souhaite la prise en compte de l'impact très positif de l'irrigation sur le maintien d'une production alimentaire locale indispensable, d'une économie rurale, et d’une gestion de l'environnement...

6.1.3 Note de la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de la Drôme FDPPMA

La FDPPMA communique une note détaillée qui délivre un avis négatif sur l’ensemble du dossier en particulier pour : • la non prise en compte des problèmes des milieux aquatiques, • la non prise en compte des débits minimum biologiques nécessaires à la préservation des milieux, • des dates mal précisées de début de projet, • des solutions de réduction de prélèvements peu ou pas étudiées, • la solution retenue de Chateaudouble qui n’apporte pas de solution globale pour la période d’étiage.

6.2 – Procès-verbal de synthèse des observations et avis déposés et des observations et analyses de la commission d’enquête

En corollaire de son analyse détaillée en point 5.5 de ce rapport d’une part, et des avis émis lors de l’ouverture de l’Enquête d’autre part, la Commission a dressé son procès-verbal de synthèse de questions. Il est à lire dans son intégralité en Annexe n°2, tel que remis en mains propres au pétitionnaire le 08/01/2021

Les principaux points abordés et appelant réponse du pétitionnaire sont développés selon 4 thématiques-clefs :

A- Problème d’ajustement calendaire vu le décalage entre l’étude et la mise en enquête publique B- Le problème de fond des « volumes prélevables » C- La répartition des volumes prélevables et son contrôle D- Vers quelles solutions pour améliorer les situations « cruciales » en période d’étiage ?

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6.3 – Mémoire en réponse du pétitionnaire

Conformément au délai réglementaire, le pétitionnaire a remis son mémoire en réponse le jeudi 22/01/2021. Le texte intégral comprenant 15 pages est à retrouver en Annexe n°3.

Le SYGRED après avoir rappelé sa mission et les motivations de la présente demande a apporté ses éléments de réponses suivant les 4 thématiques dégagées par la Commission d’enquête. Sont résumés ici les principaux éléments de réponse du SYGRED.

a. A propos de l’ajustement calendaire - Les grandes lignes du calendrier sont les suivantes ; le SYGRED rappelant qu’il n’est pas maitre du calendrier de l’instruction du dossier AUP :27/10/2015 : SYGRED désigné Organisme Unique de Gestion Collective, - 07/02/2018: dépôt de la demande d’Autorisation Unique Pluriannuelle, - 08/11/2018 : demande d’autorisation déclarée recevable, - 16/10/2020 : ouverture de l’enquête publique et nomination de la commission d’enquête.

Le SYGRED précise qu’il n’a pas attendu la réponse à la présente demande d’AUP pour mettre en place des actions, et ce même s’il n’est pas maitre d’ouvrage et ne peut s’engager sur des résultats : - Pour le bassin versant de la Barberolle, l’objectif de baisse des volumes prélevables est atteint, - Pour le bassin versant de la Véore, un projet proposé par le SID pour atteindre les objectifs des volumes prélevables est à l’étude mais n’a pas encore été validé. Même si ce projet n’aboutit pas, le SYGRED souhaite une convergence des volumes autorisés vers les volumes prélevables le plus rapidement possible comme indiqué dans le dossier.

b. A propos de la définition des volumes prélevables En préambule, le SYGRED rappelle que le cadre réglementaire actuel correspond aux volumes prélevables issus de l'EVPG et notifiés par le préfet. Il apporte cependant les éléments complémentaires suivants :

- Prise en compte du réchauffement climatique : celui-ci n’a pas été pris en compte du fait de l’incertitude et des données peu fiables à ce sujet, - Volumes autorisés : pour le bassin versant de la Barberolle, dès 2018 la convergence du volume autorisé au SYGRED vers le volume prélevable est appliquée. Pour la Véore, une solution technique, non trouvée à ce jour, doit être mise en place pour atteindre les VP. Le SYGRED souhaite cette période la plus courte possible, - Volumes attribués : dès 2018, pour le bassin versant de la Barberolle, -43,5% des volumes annuels attribués et pour la Véore -7% sur la période d’étiage et -12% sur l’année, - Volumes prélevés : depuis 2018 les objectifs notifiés par le Préfet pour les deux bassins versants sont atteints, - Notion de débit réservé : par l’article R211-112 du Code de l’Environnement, le débit réservé est hors champs de l’AUP. L’application de cette réglementation est de la responsabilité des préleveurs (maître d’ouvrage).

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c. A propos de la répartition des volumes prélevables - Volumes attribués individuellement : l’attribution des volumes prélevés est réalisée grâce un Plan Annuel de Répartition, pour le compte des propriétaires des ouvrages et des structures collectives ; la répartition entre adhérent étant gérée par le maître d’ouvrage. Le SYGRED n’a pas de compétence pour contrôler les dispositifs de prélèvement et de comptage, - Demande de régularisation : le SYGRED donne son avis via les commissions de bassins mais c’est la DDT qui autorise ou non les prélèvements. En parallèle le SYGRED mène des actions sur la recherche des prélèvements non déclarés, - Principe du surbooking : il constitue une prise de risque relativement maitrisée, qui s’est vue vérifiée les années précédentes.

d. Concernant les solutions pour d’effectives diminutions de prélèvements - Travail réalisé depuis 02/2018 : le SYGRED a amélioré sa connaissance sur les prélèvements (autorisations administratives individuelles ramenées à hauteur des maximums prélevés, relevés des volumes sur la période d’étiage, mise à jour des bases de données, révision annuelle du Plan de Répartition des prélèvements) et les volumes autorisés et prélevés ont déjà diminués, - Les projets du territoire : avant même la mise en place d’une solution technique, le SYGRED a mis en place des actions pour faire converger les volumes prélevés vers les volumes prélevables (accompagnement des agriculteurs, accompagnement des structures). Concernant la mise en œuvre d’une solution technique, à ce jour, parmi l’ensemble des idées émises, le seul projet viable en cours d’évaluation est la retenue de stockage collective sur le haut du bassin versant de la Véore porté par le SID.

6.4 – Analyse et Synthèse des réponses par la Commission d’Enquête : La Commission d’enquête prend acte du mémoire fourni par le pétitionnaire.

Le SYGRED apporte réponse à la plupart des points soulevés, à l’exception de la problématique calendaire : le pétitionnaire n’est pas clairement explicite sur ce point.

7 – ANNEXES

- n°1- Plan et liste des affiches A2 jaunes posées par le SYGRED - n°2- PV de synthèse - n°3- Mémoire en réponse du SYGRED

le 29 janvier 2021, la commission d’enquête :

Jacques FINETTI Alexandre BAYLET Corinne BOURGERY

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RÉPULIQUE FRANÇAISE DÉPARTEMENT DE LA DRÔME

ENQUÊTE PUBLIQUE E20000093/38

Du vendredi 20 novembre 2020 au mardi 22 décembre 2020

Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

ARRETE PREFECTORAL du 16 octobre 2020

PARTIE 2

CONCLUSIONS MOTIVÉES DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE

Diffusion : Monsieur le Préfet de la Drôme

Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Grenoble

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Par décision N° E 20000093/38 en date du 24 juillet 2020, le Président du Tribunal Administratif de Grenoble a désigné la commission d’enquête suivante : Président : M. Jacques FINETTI Titulaire : M. Alexandre BAYLET Titulaire : Mme Corinne BOURGERY

Pour procéder à l'enquête ayant pour objet

Demande d’autorisation environnementale concernant le projet de prélèvements pour l’irrigation à des fins agricoles, dans les eaux superficielles des bassins de la Véore et de la Barberolle et la nappe des alluvions de la plaine de Valence (Drôme)

Il est rappelé que le projet mis à l’enquête porte sur une demande d’Autorisation Unique pour les Installations, Ouvrages et Activités (AU-IOTA), relative à la loi sur l’eau, concernant le projet d’autorisation unique pluriannuelle de prélèvements pour l’irrigation, à des fins agricoles, dans les eaux superficielles des bassins de la Véore et de la Barberolle et la nappe des alluvions de la plaine de Valence, au droit de ce secteur hydrographique, pour une durée de 10 ans, comprenant pour le bassin de la Véore une phase transitoire de 5 ans.

Ce projet est présenté par l’Organisme Unique de Gestion Collective « Syndicat de Gestion de la Ressource en Eau dans le Drôme » OUGC SYGRED.

L'enquête publique porte donc sur les conclusions de cette étude et en particulier sur la demande de volumes prélevables en période d’étiage (1er juin au 30 septembre) :

Bassin versant Barberolle Véore Vol. annuel de la demande 189 000 6 092 000 (m3/an) Vol. à l’étiage Phase 1 (1-5 ans) : 3 261 000 170 000 (m3/an) Phase 2 (6-10 ans) : 2 740 000 Autres prélèvements agricoles 177 000 2 139 000 (m3/an)

Cette demande constituera l'outil d'aide à la décision pour gérer et fixer annuellement les demandes individuelles des irrigants du secteur géographique concerné.

La Commission a conduit l’enquête conformément à l'arrêté préfectoral du 16 octobre 2020. Cette enquête concerne un territoire de 30 communes, le public étant reçu en trois lieux : • BEAUMONT LES VALENCE (siège de l’enquête) • CHATEAUDOUBLE • SAINT-MARCEL-LES-VALENCE

Après avoir étudié les pièces du dossier d’instruction,

Après avoir écouté les avis, y compris celui de la Direction départementale des territoires en charge de la gestion des prélèvements d’eau,

Après avoir examiné et étudié les observations qui ont été faites par oral et par écrit par le public, et dont la Commission a rédigé un procès-verbal de synthèse remis au pétitionnaire le 8/01/2021,

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Et après avoir entendu, avant, pendant et en fin d’enquête, le pétitionnaire SYGRED et ses représentants, puis avoir pris connaissance et analysé l'ensemble des réponses aux questions posées dans le PV de synthèse, il ressort les principaux points suivants.

➢ Sur le plan règlementaire et environnemental

L'enquête publique est bien inscrite dans les cadres règlementaires suivants :

• La loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006 et ses textes d’applications ont prévu un dispositif de gestion collective des prélèvements d’eau pour l’irrigation dont l’objectif est d’assurer l’adéquation entre les besoins et la ressource disponible. La procédure de réglementation initiale relève de l’Autorisation Unique pour les Installations, Ouvrages et Activités (AU-IOAT) code de l’environnement livre 1er tire VIII. • Le prélèvement demandé étant supérieur à 200 000 m3/an, l’opération est soumise à autorisation suivant la nomenclature annexée à l'article R.214-1 ; le projet est soumis à évaluation environnementale conformément aux articles L122-1 et R122-1 et suivants, et respecter l’arrêté ministériel du 24 avril 2012 mentionné à l’article R 123-11 du Code de l’Environnement définissant les caractéristiques et dimensions de l’affichage de l’avis d’enquête publique.

➢ Sur la forme, la Commission a constaté

• Une mise en place de tous les moyens nécessaires pour permettre la participation du public aussi bien en termes de publicité, d’affichage, de mise à disposition des documents présentant le projet (papier ou électronique), que de conditions de sécurité relatives au contexte épidémique de la COVID19, • Une faible participation du public, • Une totale disponibilité du pétitionnaire tout au long de l'enquête facilitant ainsi la compréhension des problèmes posés.

➢ Sur le fond, la commission a constaté

• Une somme de points positifs que sont :

 La reconnaissance et l’instauration d’un organisme unique de gestion comme le SYGRED pour gérer la répartition annuelle des volumes entre les irrigants agricoles sur les bassins concernés,

 Une volonté affichée et actée de se conformer aux objectifs de diminution des prélèvements agricoles, notamment pour la Zone de Répartition des Eaux (ZRE) du bassin de la Véore,

 Un engagement à respecter les termes des conclusions suite à l’étude complète déposée fin 2018, de façon à respecter les volumes prélevables au bout d’une période de transition de 5 ans (notamment sur le Bassin de la Véore),

 Un engagement déjà concrétisé depuis plusieurs années pour mettre en place un réel accompagnement des agriculteurs pour une démarche d’économie d’eau (amélioration des conduites et pilotage des pratiques et matériels d’irrigation, travail en réseau des agriculteurs, recherche de pratiques culturales et agronomiques moins consommatrices en eau, etc.),

 Une effective et concrète prise en compte des nécessités de réduire les prélèvements en réalisant cet effort dès la fin de l’étude de 2018. Dès fin 2018, le pétitionnaire a de

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fait opéré une diminution de 43,5% des volumes annuels attribués sur le bassin versant de la Baberolle et une diminution de 7% sur la période d’étiage pour les eaux de la Véore (soit 12% sur les volumes annuels),

 Une adoption réelle des mesures nécessaires à un meilleur ajustement pour une gestion encore plus raisonnée des prélèvements avec : des relevés intermédiaires pour mieux cerner les prélèvements en période d’étiage, une mise à jour des données de prélèvements engageant une connaissance accrue des caractéristiques mêmes des prélèvements (localisation, profondeur, etc.), une révision annuelle et individuelle des répartitions de façon à correspondre au plus près aux besoins réels des cultures de chacun.

• Un ensemble de points plus « négatifs »

 Un grand manque de clarté quant au démarrage calendaire des engagements de l’étude. Autrement dit, quand démarre la période de 10 ans telle que demandée et soumise à la présente enquête publique. La réponse du pétitionnaire n’est pas suffisamment explicite et oblige la Commission à statuer sur ce qu’elle en comprend. L’insistance du pétitionnaire sur le dépôt en bonne et due forme de son dossier dès fin 2018, sur sa non responsabilité pour le retard pris pour l’enquête publique, sur sa mise en œuvre des premiers ajustements, et son souhait d’intégrer au mieux les enseignements des saisons 2019/2020, tendent à clairement opter pour une période de 10 ans démarrée fin 2018. En conséquence, la Commission émet son avis final et ses commentaires pour le respect des diminutions de prélèvements dès l’année 2023 (date de fin de la période de transition de 5 ans telle qu’annoncée),

 Un engagement se voulant acté sur 10 ans alors que les fondements mêmes des volumes décidés reposent sur des études d’impact et des valeurs conventionnellement établies, mais restant absolument discutables quant à une réelle volonté de privilégier la préservation de l’environnement et non le maintien économique d’une activité agricole (trop) lente dans son évolution,

 Pour préciser le point précédent, crucial pour la préservation biologique des rivières d’une part mais surtout pour garder l’assurance d’une recharge suffisante des aquifères indispensables à tous les usages de l’eau, le pétitionnaire ne répond pas sur les inquiétudes qui planent pour continuer à autoriser des prélèvements à des fins agricoles. Il ne se projette qu’insuffisamment sur les divers scenarii, pouvant aller un jour jusqu’au « zéro prélèvement » agricole autorisé. Les effets brutaux du changement climatique sont insuffisamment pris en compte dans l’étude finalisée en 2017 sur des données bien antérieures à l’accélération des phénomènes de sécheresse. Les carences de l’étude, y compris l’impossibilité d’intégrer des résultats récents venant de prévaloir au SAGE ou de tenir compte des années sèches et caniculaires de 2019/2020, handicapent une prise de décisions sur 10 ans. En conséquence, comment conclure positivement sur un tel engagement ?

 Dans la logique des 2 points précédents, la pratique « de surbooking » par le SYGRED comme étant un risque calculé, est un sujet de plus en plus dangereux vu les incertitudes majeures qui planent sur les disponibilités en eau. Il n’est sûrement pas sain de continuer à « jouer avec le feu », avec pour seule défense de se référer à des périodes à considérer comme désormais révolues (il est indéniable que les phénomènes de sécheresse vont se multiplier),

 L’absence totale dans le dossier de toute mentions claires quant à l’évaluation qui sera régulièrement faite lors des demandes annuelles d’autorisation. Il est nulle part fait allusion au dispositif mis en place pour intégrer les résultats d’études en cours pour mieux comprendre les fonctionnements des nappes et de leur rechargement selon les

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aléas climatiques. Quels indicateurs et évolutions quantitatives permettront d’être en adéquation avec ce que les bassins versants supportent de voir prélever ? Quelles instances permettent au gestionnaire de rester en contact avec les coordinations institutionnelles décisionnaires pour le partage des eaux entre tous les usagers ?

Sur la base de ces constats, et eu égard à l'ensemble des explications complémentaires fournies par le pétitionnaire dans son mémoire de réponses à la suite de l'enquête publique, rappelant à juste raison sa stricte position de gestionnaire conscient des enjeux et donc prêt à s’engager vers la forte diminution des prélèvements (de la façon dont il a commencé à le prouver dès l’année 2019), La Commission donne un AVIS FAVORABLE au projet de demande d’autorisation environnementale concernant le projet de prélèvements pour l’irrigation à des fins agricoles, dans les eaux superficielles des bassins de la Véore et de la Barberolle et la nappe des alluvions de la plaine de Valence.

Elle considère en effet que ce projet: • Entérine la mise en place d’un Organisme Unique de Gestion en charge de la collecte des informations de prélèvement et le partage des volumes autorisés, • Permet de ramener les volumes prélevés en période d’étiage aux volumes autorisés par les études relatives à la Zone de Répartition des Eaux, • S’inscrit dans un contexte de prise de conscience par la profession agricole de la nécessité de réduire les prélèvements d’eau en période d’étiage, tout en lui laissant le temps de s’adapter ou de développer des projets alternatifs.

Toutefois son avis favorable est conditionné par la réserve suivante : La prise en compte d’un calendrier où doit être inscrit dans l’autorisation demandée que la période de 5 ans pour une transition vers les volumes règlementaires (ZRE) – notamment pour le bassin de la Véore – a démarré fin 2018 pour se clore en 2023, avec une échéance finale de la présente autorisation en 2028.

Avec les recommandations suivantes : 1- La mise en place d’une étroite collaboration entre l’OUGC et les services de l’état sous forme d’un comité de pilotage, charge aux services de l’état : • d’assurer le contrôle des volumes prélevés et des installations de comptage, • d’être le garant du respect des objectifs de volumes prélevés, • d’assurer une meilleure réactivité au fil de l’évolution de la connaissance de l’état de la ressource.

2- L’arrêt de la pratique du surbooking gage d’une diminution sensible et rapide des volumes prélevés.

le 29 janvier 2021

Jacques FINETTI Alexandre BAYLET Corinne BOURGERY

Rapport d’enquête : Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

SYNDICAT DE GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU DE LA DRÔME Siège Administratif : 500, RUE DES PETITS EYNARDS - 26320 ST MARCEL LES VALENCE Tél : 04.75.58.75.55 - Fax : 04.75.58.87.55 - Mail : [email protected]

AUTORISATION UNIQUE PLURIANNUELLE DU BASSIN VERSANT DE LA VEORE-BARBEROLLE

LISTING AFFICHAGE : AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE

04/11/2020

Page 1 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020

- Montélier 26120 :  1-Fauconnières : Centre de tri / Parking salle Marcel Pagnol

 2-Carrefour D119 / zone agricole

- Alixan 26300:  3-Centre de tri / sortie village

Page 2 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - 4-Charpey 26300 :  Centre de tri / sortie village

- Chateaudouble 26120 :  5-Centre de tri / D68

- Combovin 26120 :  6-Centre de tri / sortie village

Page 3 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - Chabeuil 26120 :  7-Centre de tri / parking commerces

 8-Centre de tri / zone agricole

 10-Parking / station irrigation SID

Page 4 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - Malissard 26120 :  9-Parking covoiturage / proche D538A

- Beaumont les Valence 26760 :  11-Centre de tri / parking stade / zone agricole

- Beauvallon 26800 :  12-Centre de tri / parking stade

Page 5 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - Etoile sur Rhône 26800

 13-Centre de tri / parking stade

 14-Centre de ti / parking école

 15-Poubelle / zone agricole

Page 6 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - Ambonil 26800

 16-Centre de tri / parking

- Montoison 26800  17-Centre de tri / lotissement

- Upie 26120  18-Centre de tri / parking stade

Page 7 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020 - Montmeyran 26120  19-Parking stade / centre de tri

Page 8 sur 8 Plan d’affichage – 04 novembre 2020

RÉPULIQUE FRANÇAISE DÉPARTEMENT DE LA DRÔME

ENQUÊTE PUBLIQUE E20000093/38

Du vendredi 20 novembre 2020 au mardi 22 décembre 2020

Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

PROCES VERBAL DES OBSERVATIONS

Remis en main propre (format papier et électronique) et commenté le 8 janvier 2021 à 14 heures en présence de :

Mr Bernard VALLON Vice-Président SYGRED Président du SID Mr Jean-Michel COTTE Elu SYGRED Elu Chambre Agriculture Mr Philippe BREYNAT Elu SYGRED Président ADARII Mr Benoit LAVAL Chargé de Mission SYGRED

Pour la Commission d’Enquête

Jacques FINETTI

PV de Synthèse des observations : Autorisation Unique Pluriannuelle de Prélèvement pour l’Irrigation Bassins de la Véore et de la Barberolle et nappe des alluvions de la plaine de Valence

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Par souci de lisibilité, la Commission a essayé de classer ses remarques en 4 rubriques successivement évoquées ci-après, sachant que tout est bien entendu interdépendant.

A- Ajustement calendaire

L’important décalage temporel de la mise à l’enquête publique de ce dossier n’aura échappé à personne : il pose cependant quelques questions-clefs et notamment :

➢ Quelle date effective est à prendre en compte pour le démarrage de mise en œuvre ? A dater des résultats de la présente enquête (soit été 2021), ou à la remise du dossier en 2018 ?

➢ La réponse est primordiale pour d’évidentes raisons : par exemple, si le calendrier démarre en 2018, la période de transition de 5 ans telle qu’exigée sur la Véore est déjà bien avancée et ne resterait alors qu’un maximum de 3 saisons pour les objectifs de baisses de 40% des prélèvements. En outre, ce décalage calendaire rejoint le paragraphe évoquant les questions quantitatives sur les volumes prélevables. Toutes les études d’impact s’appuient en effet sur des données de la période de 2012 à 2016 (devenues bien peu significatives du changement climatique déjà tangible lors des saisons aux étés très secs de 2018 à 2020).

B- Le problème de fond sur les « volumes prélevables »

Sans reprendre les argumentaires faisant l’objet même des avis des Autorités sur le dossier, la Commission ne peut s’empêcher de souligner et par suite interroger sur « la répartition des eaux ». Les estimations de volumes prélevables s’appuient sur des chiffres établis à partir de données tirées de relevés hydrauliques sur la période 2012 à 2016 (ne prenant donc pas en compte le recul désormais disponible des années 2017 à 2019).

Rien de tangible n’apparaît dans les EVPG sur une réelle prise en compte de l’évolution climatique.

La Commission a de fait lu et compris les chiffres qui n’ont pas besoin d’être repris ici (à lire dans le rapport d’impact) et interroge donc bien sur les dates précises de mise en conformité avec les contraintes affichées de la ZRE ; elle interroge au-delà sur l’effort à faire par la profession agricole pour baisser à minima de 40% les prélèvements en période cruciale. A partir de là, comment par exemple répondre à la Fédération de Pêche et des Milieux Aquatiques qui souligne bien la différence entre les « débits réservés » (conventionnellement fixés par accord sur les volumes estimés prélevables sur un cours d’eau pour satisfaire les divers usages) et la notion de « débit minimum biologique », demandant une étude spécifique au droit de chaque point de prélèvement ?

C- La répartition des volumes prélevables et son contrôle

➢ La répartition des volumes prélevables est individualisée par exploitation, sauf pour l’ASA des usagers des sources de Lierne à Peyrus, l’ASL des Eaux du canal du Moulin et le Syndicat d’Irrigation Drômois qui bénéficient de volumes globalisés : • Comment est réalisée la répartition entre exploitants adhérents de ces entités ? • Comment sont contrôlés les volumes prélevés globalement et individuellement ?

➢ Comment répondre au cas particulier de EARL la CEB Drômoise d’Etoile sur Rhône qui suite à une régularisation de puits existant, fait une demande de prélèvement supplémentaire de 6000 m3 annuels ?

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➢ La présentation des demandes des plans de répartition surévalue systématiquement la quantité réellement utilisée selon un principe de « surbooking »; si une telle pratique peut se comprendre « au cas où » pour préserver la production agricole, elle reste difficile à accepter. En conséquence, la Commission s’interroge sur : • Quelles sont les bases du pourcentage supplémentaire demandé (pourquoi un taux de « surbooking » de 13% ?). • Que se passerait-il en cas de dépassements rendus « autorisés » grâce au « surbooking » ? (sachant que cette probabilité devient de plus en plus forte vu l’évolution climatique en été).

D- Vers quelles solutions ?

Comme dit dès le point A, le décalage calendaire entre données de l’étude et soumission du dossier à l’enquête publique est absolument problématique vu l’évolution de la situation sur les 4 dernières années. La Commission souhaite fortement avoir un récapitulatif précis de ce que le pétitionnaire a entrepris depuis 2018 pour intégrer une actualisation des données entraînant nécessairement une meilleure adéquation à une situation cruciale en période d’étiage.

A la lecture du dossier et lors des rencontres préparatoires avec le pétitionnaire et les Autorités, comme à l’écoute des requérants, la Commission a bien compris qu’il est plus qu’urgent de prendre des mesures pour espérer parvenir à des prélèvements les plus réduits possibles.

Les solutions sont esquissées dans le dossier (une fois encore déjà très en retard sur les exigences à avoir).

Quelles sont donc à ce jour les mises en œuvre effectuées et/ou clairement actées pour une prochaine mise en œuvre ?

Qu’en est-il : • des projets de retenues collinaires ? • des essais de nouveaux forages (notamment dans les Tuffes) ? • des réductions des pertes au niveau des ASA gérant les canaux ? • des mesures mises en place pour améliorer les performances d’irrigation (et selon quelles réelles réductions attendues) ? • des évolutions/mutations des exploitations agricoles ?

Tous bien conscients de la difficulté de statuer sur les prélèvements dans la ressource « eau » et par suite pour conclure les enquêtes publiques appelées à traiter de ce sujet, la Commission remercie vivement le SYGRED de la précision et de la transparence qu’il saura apporter dans ses réponses et les engagements fermes qu’il est en mesure de prendre relevant de sa propre responsabilité.

Dans le présent contexte, la Commission ne cache pas que son avis sera directement lié aux apports des échanges suite à la remise de ce procès-verbal et à la réception du mémoire en réponse.

Pour information complète, la Commission a souhaité livrer au SYGRED la teneur des dépositions des requérants brièvement récapitulées en annexe à ce courrier.

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ANNEXE

Observations du public

(extrait du rapport de la Commission)

La Commission d’enquête a reçu 8 observations: sur registre (3), par courrier électronique (2), lettre recommandée (1), lettre simple (1) documents remis en main propre (1).

Ces observations peuvent être regroupées selon les 3 catégories suivantes.

a. ASA de la Martinette / projet de retenue de stockage de Chateaudouble

Observations déposées par Mr et Mme DOBEL, Mr CHARIGNON, Mr COUTIER et Mr DEVISE.

Opposition au projet de création de la retenue de stockage de Chateaudouble, pour des raisons de proximité, de coût jugé prohibitif et porté par les seuls membres de l’ASA, de droit en titre (historique et reconnu) sur la ressource en eau issue des sources de Matras et des Tuffes, du refus par l’administration du projet de mises sous canalisation du canal de la Martinette. Mr COUTIER serait aussi porteur d’un projet alternatif avec construction d’une centrale hydroélectrique.

b. Volumes prélevables

• EARL la CEB Drômoise d’Etoile sur Rhône fait une demande de prélèvement supplémentaire de 6000 m3 annuel qui suite à une régularisation de puits existant.

• Le pétitionnaire a transmis en toute fin d’enquête un courrier (copie DDT) par lequel il informe que :

- Pour la zone contrainte - eaux superficielles et alluvions de la plaine de Valence Véore et Barberolle – pour laquelle les volumes maximum prélevables s’appliquent, les volumes prélevés ces dernières années sont bien en adéquation avec les volumes annuels et les volumes en période d’étiage demandés dans le dossier.

- Pour les prélèvements en dehors de la zone contrainte sur le bassin de la Véore, les chroniques de prélèvements sont en limite du volume demandé dans l’AUP. Ceci est la conséquence de régularisations de prélèvements anciens qui n’ont pas été pris en compte dans l’étude EVPG et à une meilleure connaissance des volumes prélevés en année sèche (comme 2019). Sur ce secteur le pétitionnaire suggère une actualisation de la demande en volume à 2,581 Mm3 (pour 2,139 Mm3 initialement) et une marge de 15% pour l’avenir afin de permettre l’installation de nouveaux agriculteurs.

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c. Note de la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique de la Drôme FDPPMA

La FDPPMA communique une note détaillée qui délivre un avis négatif sur l’ensemble du dossier en particulier pour : • la non prise en compte des problèmes des milieux aquatiques • la non prise en compte des débits minimum biologiques nécessaires à la préservation des milieux • des dates de début de projet non précisées • des solutions pour réduire les prélèvements peu ou pas étudiées • la solution de retenue de Chateaudouble qui n’apporte pas de solution globale pour la période d’étiage.

d. Divers

Avis favorable au projet déposé par Mr BELLIER (Maire de Chateaudouble); souhaite la prise en compte de l'impact très positif de l'irrigation sur le maintien d'une production alimentaire indispensable locale, maintien d'une économie rurale, gestion de l'environnement...

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Autorisation Environnementale Unique pour les Installations, Ouvrages, Travaux et Activités relative à la loi sur l’eau : prélèvement pour l’irrigation à des fins agricoles, dans les bassins versants de la Véore et de la Barberolle

- Enquête Publique -

Réponses apportées aux questions de la commission d’Enquête Publique dans son procès-verbal remis le 08 janvier 2021

21/01/2021

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TABLE DES MATIERES

Introduction ...... 3 I - Cadre général ...... 4 I.1. Missions de l’OUGC ...... 4 I.2. « Philosophie » du dossier ...... 4 II - Réponses aux questions de la commission d’enquête ...... 6 II.1. Ajustement calendaire...... 6 II.2. Volumes prélevables ...... 7 II.2.1. Volumes prélevables, autorisés et prélevés ...... 7 II.2.2. Notion de débit réservé ...... 9 II.3. Répartition des volumes prélevables et son contrôle ...... 10 II.3.1. Volumes attribués individuellement ...... 10 II.3.2. Cas des demandes de régularisation : ...... 11 II.3.3. Principe du surbooking : ...... 12 II.4. Vers quelles solutions ? ...... 13 II.4.1. Travail réalisé depuis le dépôt du dossier : ...... 13 II.4.2. Projets du territoire ...... 13

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INTRODUCTION

L’Enquête Publique concernant la demande d’Autorisation Unique Pluriannuelle dans les bassins versants de la Véore et de la Barberolle s’est terminée le 22 décembre 2020. Le SYGRED, conformément à l'article 6 de l'arrêté préfectoral du 16 octobre 2020, a rencontré la commission d’enquête le 08 janvier 2021 qui lui a remis en main propre les observations orales et écrites consignées dans un Procès-Verbal de synthèse.

Le présent document formule les éléments en réponses aux questions de la commission d’enquête.

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I - CADRE GENERAL

Avant d’apporter les éléments de réponses aux questions de la commission d’enquête nous souhaitons rappeler plusieurs points.

I.1. MISSIONS DE L’OUGC

Les missions de l’OUGC sont définies à l’article R211-112 du Code de l’Environnement. Elles se résument à :

- 1°. Déposer la demande d'autorisation unique pluriannuelle de tous les prélèvements d'eau pour l'irrigation - 2°. Arrêter chaque année un plan de répartition entre les préleveurs irrigants du volume d'eau dont le prélèvement est autorisé ainsi que les règles pour adapter cette répartition en cas de limitation ou de suspension provisoires - 3°. Donner son avis au préfet sur tout projet de création d'un ouvrage de prélèvement dans le périmètre - 4°. Transmettre au préfet avant le 31 janvier un rapport annuel en deux exemplaires, permettant une comparaison entre l'année écoulée et l'année qui la précédait et comprenant notamment : a) Les délibérations de l'organisme unique de l'année écoulée ; b) Le règlement intérieur de l'organisme unique ou ses modifications intervenues au cours de l'année ; c) Un comparatif pour chaque irrigant entre les besoins de prélèvements exprimés, le volume alloué et le volume prélevé à chaque point de prélèvement ; d) L'examen des contestations formées contre les décisions de l'organisme unique ; e) Les incidents rencontrés ayant pu porter atteinte à la ressource en eau et les mesures mises en œuvre pour y remédie

I.2. « PHILOSOPHIE » DU DOSSIER

Le SYGRED, conscient du contexte déficitaire du territoire et des difficultés pour les préleveurs de diminuer leurs prélèvements, a candidaté au portage de l’OUGC en 2015. Cet organisme permet de mettre en place une gestion concertée de l’ensemble des prélèvements du territoire, premier pas vers la recherche d’actions et de solutions pour l’économie d’eau et la substitution.

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Le SYGRED a déposé en février 2018 un dossier de demande d’Autorisation Unique Pluriannuelle (AUP). Cette démarche permet de fixer les premières limites et notamment une limite des prélèvements en période d’étiage sur les périmètres déficitaires ; encadrement qui n’existait pas auparavant ; donnant aussi l’assurance de l’impossibilité d’une dégradation supplémentaire par rapport à la situation actuelle. De plus, le dossier entraine une diminution des autorisations de prélèvement, de 15% à 45% selon les secteurs, par rapport aux autorisations passées. Enfin, le dossier donne un objectif de convergence vers les volumes prélevables à court (immédiat) et moyen terme.

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II - REPONSES AUX QUESTIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE

II.1. AJUSTEMENT CALENDAIRE

Rappel sur le calendrier du dossier : Le SYGRED a été désigné Organisme Unique de Gestion Collective le 27 octobre 2015 (AP n°2015300-0009). La demande d’Autorisation Unique Pluriannuelle a été déposée au guichet unique le 07 février 2018 (AR du 14 février 2018). Toutes les données et observations du SYGRED ou des structures partenaires, obtenus après cette date n’ont, de fait, pas pu être intégrées au dossier1. La demande d’autorisation a été déclarée recevable le 8 novembre 2018. L’instruction du dossier a ensuite été mise en « pause » début mars 2019 par le Bureau des Enquêtes Publiques « dans l'attente de la décision sur le projet de création d'un réseau d'irrigation sur PEYRUS- CHÂTEAUDOUBLE avec une prise d'eau dans la Lierne et une réserve de 300 000 m3 ». Enfin, l’ouverture de l’enquête publique et la nomination de la commission d’enquête a eu lieu le 16 octobre 2020.

Le SYGRED n’est effectivement pas maitre des calendriers périphériques à sa demande d’AUP ; qu’ils soient administratifs et relatifs à l’instruction du dossier ou techniques concernant la réalisation de projet. Il n’est pas pour autant sans prise et a une volonté forte que les projets avancent pour se conforter dans les exigences de l’étude EVPG. En effet, le SYGRED représente : - l’irrigation collective : SID et associations d’irrigation (canaux) - l’irrigation individuelle : ADARII - la Chambre d’Agriculture L’ensemble de ces structures sont parties prenantes des projets et pressées de faire aboutir une solution technique sur le territoire permettant de sauvegarder une agriculture viable et des milieux non impactés. C’est pourquoi le SYGRED souhaite une convergence des volumes autorisés vers les volumes prélevables le plus rapidement possible comme indiqué dans le dossier.

1 Le SYGRED a néanmoins mis à disposition de la commission d’enquête les données qu’il avait engendrées depusi le dépôt du dossier.

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Le SYGRED a d’ailleurs dès 2018, et comme détaillé dans le paragraphe II.2, engagé les principes de l’AUP dans la gestion des prélèvements sur les bassins de la Véore et de la Barberolle :

Dans le bassin versant de la Barberolle, l’objectif est atteint (voir paragraphe II.2.1).

Dans le bassin versant de la Véore, le SYGRED compte aujourd’hui sur le projet proposé par le SID pour converger in fine vers les objectifs des volumes prélevables. Ce projet est aujourd’hui à l’étude (étude économique de coûts/bénéfice et coûts/efficacité) et de nouveaux éléments arrivent à l’heure où le présent mémoire en réponse est rédigé. De ces nouveaux éléments découleront peut être une modification du calendrier du projet du SID. Le SYGRED souhaite que ces éléments, une fois connus, soit pris en compte pour que le calendrier de l’AUP soit adapté (si besoin) et revu au plus juste. Si ce projet n’abouti pas (le SYGRED n’est pas maitre d’ouvrage et ne peut s’y engager), de nouvelles solutions devront être proposées pour s'inscrire dans le même calendrier.

Concernant les débits servant de référence dans les études d'impact, l'établissement de statistiques pour définir des débits moyens ou quinquennaux (1 année sur 5) nécessite des chroniques de données longues afin de distinguer des "cycles" d'une tendance plus globale.

II.2. VOLUMES PRELEVABLES

II.2.1. Volumes prélevables, autorisés et prélevés

Une observation issue de l’enquête publique semble remettre en cause les Volumes Maximums Prélevables à respecter, utilisant l'argument que les études d’Estimation des Volumes Prélevables Globaux (EVPG) n'ont pas suffisamment pris en compte le réchauffement climatique.

Les études EVPG avaient pour but d’évaluer, dans des bassins versants identifiés comme déficitaires au regard des données de l’époque, des objectifs quantitatifs permettant le bon fonctionnement des milieux aquatiques. A l’époque de réalisation des études EVPG, les changements climatiques n’étaient pas encore une notion admise par tous. Le sujet a d’ailleurs été traité comme une alerte pour une situation actuelle qui pouvait se dégrader. Il ressort des cadrages donnés aux bureaux d’étude que l’incertitude sur les changements climatiques est telle qu’il n’est pas forcément judicieux dans des études d’impacts de dimensionner des projets avec des données peu fiables. La priorité est dans un premier temps de s’appuyer sur des données fiables, c’est-à-dire les données acquises (donc passées). Les études permettant de prendre en compte les changements climatiques sont possibles si des extrapolations climatiques locales ont été réalisées ; il s’agit d’études d’anticipation.

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Le cadre réglementaire actuel correspond aux volumes prélevables issus de l'EVPG et notifiés par le préfet.

Une actualisation de l’estimation des volumes prélevables, si elle est envisagée, n’est pas de la compétence du SYGRED (et concerne d’autres usages que l’agriculture).

Dans sa demande d’autorisation, le SYGRED s’inscrit dans l’objectif actuellement fixé aux irrigants.

Concernant les objectifs de mise en conformité avec les contraintes quantitatives : Les données acquises depuis le dépôt du dossier permettent de préciser

Concernant les volumes autorisés : Le dossier prévoit une diminution immédiate des autorisations administratives de prélèvement individuel de 15 à 45% (selon les secteurs ; par rapport aux autorisations de références), marquant une nouvelle fois la volonté de la profession à s’orienter vers une baisse des prélèvements. - pour les eaux superficielles et les alluvions de la plaine de Valence dans le bassin versant de la Barberolle, le dossier propose dès la première année de l’AUP une convergence du volume autorisé au SYGRED vers le volume prélevable tel que défini dans la notification des résultats de l’EVPG. Le plan de répartition prévoit quand à lui un volume total attribué aux préleveurs 10% inférieur au volume prélevable. En ce sens, le dossier propose une solution allant plus loin que les prescriptions de l’EVPG. Ce principe a été appliqué dès 2018. - sur le bassin versant de la Véore, le dossier prévoit une convergence du volume autorisé au SYGRED vers le volume prélevable tel que défini dans la notification des résultats de l’EVPG après une période permettant de mettre en place une solution technique rendant possible cette convergence. Comme vu au paragraphe II.1, le SYGRED souhaite cette période la plus courte possible.

Concernant les volumes attribués : Afin de poursuivre les baisses de prélèvements, le SYGRED cherche à ajuster au plus bas les volumes attribués chaque année. Le SYGRED a opéré : - une diminution de 43,5% dès 2018 des volumes annuels attribués sur le bassin versant de la Barberolle, hors eaux superficielles et alluvions de la plaine de Valence (107 000 m3 attribués en 2020 contre 189 000 m3 dans le plan de répartition joint au dossier) et le maintien des volumes attribués sur le secteurs des eaux superficielles et alluvions de la plaine de Valence. - sur le bassin versant de la Véore, pour les eaux superficielles et les alluvions de la plaine de Valence, une diminution de 7% sur la période d’étiage (3,42 Mm3 attribués en 2020 contre

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3,67 Mm3 dans le plan de répartition joint au dossier) et de 12% sur l’annuel (5,35 Mm3 attribués en 2020 contre 6,09 Mm3 dans le plan de répartition joint au dossier)

Concernant les volumes prélevés : Les prélèvements agricoles du bassin versant de la Véore et de la Barberolle, sur la période 2009- 2016, ont baissés de 16 à 48% (selon les secteurs) par rapport à la période 2002-2009 ; cette baisse est le résultat du travail et de l’adaptation de la profession agricole. Avec la reconduction des volumes prélevés de ces dernières années (et non ceux plus élevés du passé), le dossier s’inscrit bien dans une démarche d’économie d’eau et acte les efforts réalisés. - pour les eaux superficielles et les alluvions de la plaine de Valence dans le bassin versant de la Barberolle : l’objectif notifié par le Préfet, c’est-à-dire un volume prélevable en étiage de 170 000m3 est atteint depuis 2018 (106 290 m3 prélevés en 2018 ; 138 266 m3 prélevés en 2019). L’OUGC permet cette situation puisqu’il attribue via le Plan Annuel de Répartition un volume total de 152 881m3 - pour les eaux superficielles et les alluvions de la plaine de Valence dans le bassin versant de la Véore : l’objectif notifié par le Préfet, c’est-à-dire un volume prélevable en étiage de 2,74 Mm3 est atteint depuis 2018 (2,63 Mm3 prélevés en 2018 ; 2,73 Mm3 prélevés en 2019). L’OUGC ne peut par contre pas garantir que les volumes prélevés resteront à ce niveau tant qu’une solution technique ne sera pas apportée sur ce secteur.

Remarques : les volumes prélevés en 2020 ne sont pas connus en totalité au moment de la rédaction de ce mémoire en réponse (il semblerait cependant d’après les premières estimations que les volumes prélevés en 2020 seraient comparables à ceux de 2019).

II.2.2. Notion de débit réservé

Les volumes maximums prélevables ont été déterminés dans les études d’EVPG sur la base d'une méthode tenant compte de la notion de bon fonctionnement du milieu, par l'intermédiaire d'un débit objectif à laisser dans le milieu. Ce débit objectif (mensuel) est à distinguer du débit réservé (journalier voire instantané) qui peut être déterminé ouvrage par ouvrage à l'aide d'études spécifiques2.

2 Concernant le Débit Minimum Biologique (DMB), la circulaire du 5 juillet 2011 précise que le "débit minimum biologique doit être déterminé sur la base d'une étude spécifique dans le cadre de la procédure d'autorisation ou de concession, de renouvellement du titre ou de demande de modification des valeurs de débit réservé en cours d'autorisation.

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Comme précisé par l’article R211-112 du Code de l’Environnement, l’OUGC a en charge la gestion des volumes et leur répartition entre les préleveurs. La notion de débit réservé est hors champs de l’AUP.

Néanmoins, le dossier traite cet aspect p27, 32, 43, 58 et 238 et rappelle les éléments suivant :

En application de l’article L.214-18 du CE, tout ouvrage dans le lit d'un cours d'eau doit comporter des dispositifs maintenant en permanence dans ce lit un débit minimal garantissant la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans les eaux au moment de l'installation de l'ouvrage ainsi que, le cas échéant, des dispositifs empêchant la pénétration du poisson dans les canaux d'amenée et de fuite. Tout prélèvement doit donc impérativement être interrompu dans un cours d’eau dès lors que le débit de celui-ci en aval immédiat du prélèvement devient inférieur au débit réservé.

L’application de cette réglementation est de la responsabilité des préleveurs (maître d’ouvrage). En cas de création de nouveaux prélèvements en cours d’eau, ceux-ci devront obligatoirement se mettre en adéquation avec cette loi.

L’OUGC ne peut pas se substituer aux maîtres d’ouvrage et ne peut être tenu responsable en cas de non respect des débits réservés. Les volumes attribués aux préleveurs ne sont en aucun cas des volumes dus et peuvent être prélevés uniquement dans le respect des débits réservés fixés au cas par cas par l'administration.

II.3. REPARTITION DES VOLUMES PRELEVABLES ET SON CONTROLE

II.3.1. Volumes attribués individuellement

Le Plan Annuel de Répartition permet d’attribuer à chaque préleveur un volume d’eau annuel (et un volume sur la période d’étiage le cas échéant) pouvant être prélevé sur la ressource en eau. L’attribution se fait pour le compte des propriétaires des ouvrages de prélèvement dans le milieu naturel. C’est-à-dire que la répartition du volume prélevé par une structure collective (SID, ASA…) entre ses adhérents, ne relève pas de la compétence de l’OUGC qui ne saurait se substituer aux maitres d’ouvrage dans la gestion de leurs réseaux. Il appartient à ces maîtres d’ouvrages de mettre en place tous les outils nécessaires pour la mise en adéquation des volumes distribués à leurs adhérents et les volumes attribués par l’OUGC, le respect des tours d’eau internes, la déclaration des volumes individuellement prélevés… Il est à noter cependant que dans les attributions qu’il réalise, le SYGRED tient néanmoins compte des besoins de la structure collective (suivant les caractéristiques connues).

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Concernant le contrôle des volumes prélevés : La transmission à l’OUGC des volumes prélevés se fait par déclaration de chaque irrigant ou structure gestionnaire. L’OUGC n’a pas de compétence pour contrôler les dispositifs de prélèvement et de comptage (qui se trouvent sur des propriétés privées). Cependant, des contrôles existent. Ils sont effectués par : - la DDT qui a pouvoir de police de l’eau - l’Agence de l’Eau dans le cadre du suivi de la redevance sur les volumes prélevés - l’OFB dans le cadre de la surveillance des milieux Pour les structures collectives, comme dit précédemment, il leur revient de contrôler les volumes prélevés par leurs adhérents.

II.3.2. Cas des demandes de régularisation :

Chaque demande de prélèvement, qu’il s’agisse d’une création ou d’une régularisation d’ouvrage, doit être déposée à la DDT. Dans l’instruction de chaque demande, l’OUGC est interrogé pour avis. Le SYGRED, en tant qu’OUGC, a créé des commissions de bassin constituées de représentants du SYGRED, du SID, d’ADARII et de la Chambre d’Agriculture. Ces commissions étudient les problématiques locales à l’échelle d’un ou plusieurs bassin(s) versant(s). C’est au sein des commissions OUGC que sont émis les avis sur les demandes. Chaque avis est émis en fonction du périmètre concerné et des problématiques liées, de la ressource sollicitée et de son état quantitatif, des volumes demandés et des volumes disponibles, du projet d’usage de l’eau et des besoins, des éventuels impacts du projet sur la ressource et sur des prélèvements existants, du cadre donné par les documents tels que les SAGE…

Concernant les prélèvements non déclarés : Le SYGRED s’inscrit dans la démarche de l’Accord Cadre de gestion quantitative concertée de la ressource en eau à destination de l’agriculture dans le département (2019-2024) aux côtés de l’Etat, du Conseil Départemental, de l’Agence de l’Eau, de la Chambre d’Agriculture, du SID et d’ADARII. Dans ce document figure une action sur la recherche des prélèvements non déclarés.

Cas particulier de la demande de régularisation de l’EARL la CEB Drômoise : La demande concerne un forage situé en dehors des eaux superficielles et des alluvions de la plaine de Valence puisqu’il vise les alluvions du Rhône, non déficitaires. Ce dossier est actuellement en instruction : le SYGRED demande des informations complémentaires notamment concernant la proximité du forage avec les réseaux collectifs. Si la régularisation ne se fait pas au détriment des réseaux collectifs, un avis favorable pourrait être donné.

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II.3.3. Principe du surbooking :

Le cumul des attributions individuelles des plans annuels de répartitions peut aboutir à une valeur supérieure à celle demandée par le SYGRED, c’est le principe de surbooking. Ce principe part du constat que les prélèvements maximums individuels n’apparaissent pas tous la même année. Ceci est lié aux rotations de cultures et aux réponses locales différentes pour des mêmes épisodes secs (précipitations localisées, capacité de rétention des sols…). Vérifié par le passé (sur la base des historiques de prélèvement), ce surbooking constitue une prise de risque relativement maitrisée.

Base du surbooking de 13% : Le surbooking ne relève pas d’une volonté de l’OUGC d’attribuer 13% de plus de volume que l’autorisation demandée. Il résulte du principe de reconduire pour chaque préleveur le volume maximum prélevé des dernières années (constituant néanmoins, nous le rappelons, une baisse des volumes individuels autorisés). Le chiffre de 13% est donc une résultante et non un objectif.

Dépassement des volumes autorisés : Le contrôle des volumes prélevés se fait par exploitation et par ressource sollicitée. Un préleveur peut moduler ses autorisations sur plusieurs forages si ceux-ci ciblent bien la même ressource, mais toujours dans le cadre de son autorisation globale. Ce principe permet plus de souplesse dans le pilotage de l’irrigation et n’a aucun impact sur la ressource.

En cas de dépassement du volume autorisé par un préleveur seule la responsabilité du préleveur est engagée. En effet, un OUGC ne peut se voir reprocher une utilisation non autorisée de la ressource ou un dépassement des volumes individuels alloués car il ne possède pas de pouvoir de police.

En cas de dépassement du volume autorisé à l’OUGC sans dépassement des volumes autorisés aux préleveurs (dans le cas particulier du surbooking) la responsabilité de la structure porteuse de l’OUGC est engagée. C’est pour cela que le SYGRED mesure sérieusement la prise de risque dans le calcul du surbooking.

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II.4. VERS QUELLES SOLUTIONS ?

II.4.1. Travail réalisé depuis le dépôt du dossier :

Le SYGRED : Depuis le dépôt du dossier (2018), conscient de la nécessité d’engager sans plus attendre une gestion encore plus raisonnée des prélèvements, le SYGRED a mis en œuvre une gestion des prélèvements identique à celle proposée par le dossier : - les autorisations administratives individuelles ont été ramenées à hauteur des maximums prélevés (dans la limite des autorisations passées), représentant une baisse de 15 à 45% des autorisations individuelles selon les secteurs - des relevés intermédiaires (au 01 juin et au 30 septembre) ont été demandés aux préleveurs afin d’encadrer la période d’étiage. Les volumes prélevés en périodes d’étiages sont maintenant connus précisément. - un travail important a été réalisé pour la mise à jour de la base de données des prélèvements. La gestion par AUP nécessite, comme vous l’avez noté, une gestion fine des volumes. Cela n’est rendu possible que par une connaissance accrue des caractéristiques des prélèvements : localisation, profondeur, besoins, état d’activité… - les attributions individuelles des plans annuels de répartitions ont été revues chaque année, afin de correspondre le plus possible aux besoins réels des cultures

En plus d’accroitre la connaissance sur les prélèvements, ces actions ont permis d’obtenir les résultats énoncés au paragraphe II.2.1 (diminution des volumes attribués et des volumes prélevés).

II.4.2. Projets du territoire

II.4.2.1. Retenues collinaires : Le SID porte le projet de création d’une retenue de stockage collective sur le haut du bassin versant de la Véore. Cette retenue permettrait de substituer les prélèvements des canaux à l’étiage (environ 295000m3) et d’économiser les volumes techniques et de fuite des canaux. Le projet est aujourd’hui au stade d’étude économique visant à analyser les rapports coûts/bénéfice et coûts/efficacité. Les résultats de l’étude sont attendus pour la fin du premier trimestre 2021. Ils conditionneront la réalisation du projet.

Il n’y a à ce jour pas de projet de retenue collinaire individuelle sur les bassins de la Véore et de la Barberolle.

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II.4.2.2. Forage des Tuffes A notre connaissance, les essais de nouveaux forages n’ont pas été concluants.

II.4.2.3. Réduction des pertes au niveau des canaux : Dans la mesure où l’objectif du secteur est de s’orienter vers la réalisation de la retenue de stockage qui mènerait à terme, à la fermeture des canaux, aucuns travaux n’ont été engagés sur la réduction des pertes.

Dans l’étude économique du projet de retenue porté par le SID, une alternative au projet consistant à la suppression des pertes des canaux et de leur volume de fonctionnement par la pose de canalisation est étudiée.

II.4.2.4. Mesures mises en place pour améliorer les performances de l’irrigation et évolutions/mutations des exploitations agricoles : Le SYGRED s’est engagé depuis plusieurs années dans l’accord cadre sur la gestion quantitative. Dans cette démarche, parmi les axes principaux de travail pour faire converger les volumes prélevés vers les volumes prélevables se trouve : - l’accompagnement des agriculteurs dans une démarche d’économie d’eau en visant les pratiques d’irrigation, le matériel, les techniques culturales et l’adaptation des assolements :  amélioration de la conduite et du pilotage de l’irrigation : par la réalisation de diagnostiques locaux des pratiques et matériels d’irrigation, l’accompagnement du changement de matériel plus économe (irrigation localisée, pivot, rampe frontale, régulation électronique sur enrouleurs, vannes programmables…Des aides sont prévues dans le plan de relance et dans le Plan de Développement Rural Régional. Les économies d'eau sont importantes.), en favorisant le développement des outils d’aide à la décision (sondes tensiométriques avec un réseau mis en place depuis 3 ans, des données sur les ETP, les précipitations accessibles à …, bilan hydrique en ligne….), en apportant des conseils hebdomadaire (Zoom Grandes Cultures rédigé par la CA26, rédigé depuis plus de 30 ans pour 600 abonnés sur 26), des conseils basés sur un réseau départemental de sondes tensiométriques.  en promouvant le travail en réseau des agriculteurs  recherche de pratiques culturales et agronomiques permettant de réduire les apports d’eau, expérimentations avec par exemple : animation d’un groupe d’agriculteur sur la thématique de la conservation des sols (couverts végétaux, non labour, augmentation de la matière organique des sols afin de stocker + d'eau dans les sols), avancement des dates de semis pour esquiver les périodes les plus sèches, expérimentations réalisées sur la ferme d'Etoile (travaux consistant à faire diminuer la demande climatique : haies, ombrage, agroforesterie).

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 diversification des cultures et recherche de variétés moins consommatrices en lien avec l’amont et l’aval des filières et les territoires, évolution des assolements et de la diversification : maïs en baisse de 30 % (moyenne départementale proportion comparable sur vb) entre 2014 et 2020, 500 ha de lavandins sur la plaine de Valence depuis 7 à 8 ans… - l’accompagnement des structures qui souhaitent réaliser des projets d’économies ou de substitution des prélèvements à chaque fois que les économies d’eau réalisées par les agriculteurs ne permettent pas de rétablir l’équilibre des masses d’eau.

Ces différents axes de travail s’inscrivent tous dans l’adaptation de l’agriculture au changement climatique avec un double objectif : - réduire autant que faire se peut la dépendance en eau de l’agriculture et son impact sur la ressource - préserver l’activité économique agricole sur la durée en particulier sur les territoires ruraux

La Chambre d’Agriculture reste maitre d’ouvrage sur ces missions de part sa compétence dans l’accompagnement des exploitations.

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