UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE Département de SOCIOLOGIE Mémoire de MAITRISE en Sociologie DYNAMIQUE SOCIO-CULTURELLE DES MIGRANTS BETSILEO ET MERINA DANS LA REGION DE MENABE : CAS DE LA COMMUNE URBAINE DE MORONDAVA Soutenu par : Todiarivo Sarat Alisoa Les membres du jury : Président du jury : ANDRIANAIVO Victorine, Maître de conférences Juge : STEFANO Etienne Raherimalala, Maître de conférences Encadreur pédagogique : RANDRIAMASITIANA Gil Dany, Professeur Année Universitaire : 2009-2010 Date de soutenance : 26 Juillet 2012 DYNAMIQUE SOCIO-CULTURELLE DES MIGRANTS BETSILEO ET MERINA DANS LA REGION DE MENABE : CAS DE LA COMMUNE URBAINE DE MORONDAVA REMERCIEMENTS Je remercie Dieu qui m’a donné la force, l’espoir et le courage et d’avoir veiller tout autour de ceux qui ont accepté de m’aider dans l’accomplissement de ce travail. L’étude s’est faite sous la direction éclairée de notre encadreur académique, le professeur RANDRIAMASITIANA GIL DANY. Nous lui témoignons notre profonde gratitude pour sa constante disponibilité en dépit de ses nombreuses occupations. Merci d’avoir accepté conduire ce travail de bout en bout jusqu’au jour d’aujourd’hui. Je remercie également tous les corps enseignants du département de Sociologie pour toute leur volonté de nous transmettre des connaissances. Mes remerciements vont notamment à l’égard des membres du jury : le président du jury, madame ANDRIANAIVO Victorine ; le Juge, monsieur STEFANO Etienne Raherimalala. Je remercie, mes amies pour ces nombreuses fois où elles se sont investissent pour ce travail, ma famille pour leur patience malgré toutes ces longues attentes. Je voudrai également exprimer toute ma gratitude à l’endroit des populations de Morondava plus particulièrement aux enquêtés de Namahora, de Morondava Centre, ainsi que de Tsakoameloky qui ont bien voulu apporter leur part de soutien dans l’accomplissement de ce travail. AVANT-PROPOS Depuis longtemps, les études sociologiques m’ont intéressée. Alors que je n’avais que de vagues idées sur la portée même de ce qu’est réellement la sociologie, pour moi, étudier en sociologie semblait être une évidence. Ayant effectué des études économiques auparavant, j’ai pu une fois de plus constater l’importance et la polyvalence de la sociologie. C’est ainsi que je me suis orientée vers cette discipline. Le fait que cette dernière permette de réaliser des recherches sur presque tous les domaines sociaux, économiques, politiques, anthropologiques et même psychologiques accentue la nature plurivalente de la sociologie. Les réalités existantes à Madagascar méritent tous d’être étudiées de manière approfondies. Elles varient en effet à la fois en fonction des localités, des régions, de la culture et de bien d’autres éléments qui font que chaque phénomène social mérite d’être sujet à nos intérêts. C’est ainsi que je peux affirmer que pour moi, avoir pu suivre ces cours de sociologie est un grand privilège. Depuis toujours, les changements sociaux enregistrés dans les régions malgaches ont suscités mon attention. Originaire de Morondava, j’ai pu constater au fil des années à quel point les changements sur les lieux n’ont cessé de se varier. C’est sans aucune forme de régionalisme, ni d’idéalisme que j’ai pu réaliser dernièrement que la migration est un des facteurs les plus importants qui favorisent les changements sociaux de cette localité. C’est ainsi que m’est venu l’idée de développer cette constatation, en effectuant des recherches plus approfondies qui me permettront de confirmer ou non ma supposition de départ. En plus de cette motivation particulière d’avoir des réponses plus concrètes à mes questions, j’y ai associé mon intérêt pour l’analyse du développement social. Ce fut pour moi une expérience à la fois enrichissante et surtout plaisante de réaliser cette recherche auprès de populations de natures variées. Et bien que j’ai pu rencontrer certaines contraintes pour mener à bien mes études, j’ose qualifier cette aventure comme figurant parmi les meilleures que j’ai pu vivre. Les rencontres, les observations, les discussions et l’apprentissage que j’ai pu bénéficier au cours de cette expérience m’a rendu meilleure et a beaucoup amélioré ma faculté d’insertion. SOMMAIRE PARTIE INTRODUCTIVE PARTIE I : PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE ET APPROCHE THEORIQUE Chapitre I ETATS DES LIEUX ET PRESENTATION DU TERRAIN Chapitre II MORONDAVA, UNE COMMUNE RICHE EN RESSOURCE Chapitre III APPAREILLAGES THEORIQUES PARTIE II QUINTESSENCE DE LA MIGRATION, ENTRE ADAPTATION CULTURELLE AMBIVALENTE ET MAINMISE DU TISSU SOCIO-ECONOMIQUE Chapitre I CIRCUITS, PÔLES ET PARAMETRES DES MIGRATIONS AU SEIN DE LA COMMUNE Chapitre II LE DÉVELOPPEMENT LOCAL QUI IMPLIQUE LES MIGRANTS PARTIE III ENJEUX PLURIELS DE LA MIGRATION ET ANALYSE PROSPECTIVE Chapitre I CULTURES ET MIGRATIONS Chapitre II SUGGESTIONS CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES LISTE DES GRAPHES RESUME CURRICULUM VITAE 1 PARTIE INTRODUCTIVE Généralités sur la migration et le changement social Le concept de migration évoque un mouvement, une action. Une volonté concrète de quitter un lieu donné pour aller vers un autre : un point de destination. Décision souvent motivée, suivie par l’acte manifeste du départ d’un lieu de vie vers une ville ou une région, la migration n’est aucunement statique. Elle suppose un déplacement. Et c’est sur ce dynamisme spatio-temporel que s’érige en tant que matrice toute notion migratoire. A échelles multiples, pratiquée individuellement ou en groupes, la migration n’a eu de cesse de susciter un intérêt monstre. Concept-clé pour le paléontologue dans sa quête insatiable de reconstruire l’immense casse-tête de l’évolution de l’homme, fer de lance du démographe à l’affût de tout déplacement de population, la migration est une des cellules souches de toute étude à caractère social. Mariée à l’Histoire, la migration a foulé avec elle les règnes du temps. Car des premiers hommes jusqu’à nos jours, la migration est toujours au cœur de l’actualité. De l’Homo Erectus (statué premier migrant) jusqu’aux campagnes de promotion pour la libre circulation des personnes et des biens, une chose est indéniable. La migration n’a jamais pu s’empêcher de véhiculer avec elle un vent de changement. Nul ne peut confirmer qu’un phénomène migratoire n’ait été d'aucun effet. A moindre ou à large mesure, toute migration implose sur presque toutes les facettes de la vie sociale. L’élément étranger qu’est le migrant à l’égard de la communauté d’accueil bouleverse un tant soit peu l’agencement de celle-ci. Tout comme il est vital pour le migrant d’adopter des mesures drastiques d’adaptation face aux contraintes de son nouveau cadre de vie. Des impacts tout aussi réciproques. Mais par « vent de changement » que voulons-nous réellement soulever ? Belle interrogation certes, car la simple invocation du terme changement social déverse et défraie une panoplie complète d’auteurs et de théories. Et ce ne sont pas les avis qui manquent. Certains tiennent compte de l’économie ou des conflits pour servir de facteur explicatif à ce changement social. D’autres en profitent pour rectifier que ce serait plutôt du ressort de l’idéologie ou des valeurs, de l’activisme individuel et bien d’autres encore. Une litanie que nous ressasserons un peu plus bas si nécessité il y a. Dans la présente étude, la 2 visée durkheimienne adoptant la démographie comme facteur explicatif du changement social est la plus adéquate. Survolée brièvement, sa thèse postule qu’avec l’accroissement de la population, un développement de la Division du Travail s’opère. Intensifié, ce processus à long terme provoque une mutation de la société que Durkheim qualifie de modernité. Cette théorie est certes plausible, mais elle n’est pas exclusive. D’autres facteurs doivent être jonglés avec la démographie dans ce labyrinthe de réponses que requiert le changement social. Car dans le phénomène démographique, l’accroissement du nombre de population n’est pas uniquement dû aux naissances. Les flux migratoires y contribuent aussi. Dans le cas précis de Morondava, terrain où va se dérouler notre étude, des flots de migrants ont été constatés depuis quelques décennies. Venant des quatre coins de la Grande Ile, la majorité est tout de même originaire des Hautes Terres centrales de Madagascar. Peut-être est-ce dû à la proximité de Morondava, ce sont plus les Merina et les Betsileo qui sont en grand nombre. Commençant à s’y installer au début des années 70, ces derniers comptent pour la plupart à y élire définitivement domicile. Actifs, dynamiques et présents dans bon nombre de secteurs, l’activisme de ces migrants nous a germé à l’esprit le questionnement suivant qui fait tout aussi office de Problématique : Dans quelle mesure ces migrants contribuent-ils au développement local de la Commune de Morondava ? Voire même au regard de la région ? Sont-ils ainsi des agents de changement ? Sommes-nous en présence d’une minorité agissante (terme que nous empruntons à Guy ROCHER) ? Nous nous évertuerons hargneusement et dans la mesure du possible d’y répondre au cours des développements qui vont suivre. Nous y veillerons particulièrement. Hypothèses avancées : En comparaison avec le train de vie des natifs, ces migrants vivent plutôt bien. Ils vivent même mieux si l’on peut dire. Une floraison facilitée par une intégration assez réussie au sein de la communauté. A vue d'œil, on peut supposer que ces migrants contribuent au développement de Morondava : Sur le plan économique : Au niveau microéconomique concernant la satisfaction des besoins primaires et secondaires précisément sur le plan commercial, un changement énorme s’est opéré. Monopolisé auparavant par les « karana » qui déterminaient les prix à leur guise ; 3 l’arrivée de ces migrants a augmenté l’offre par de nouveaux produits à prix compétitifs.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages112 Page
-
File Size-