CAPPELLA MEDITERRANEA LEONARDO GARCÍA ALARCÓN MENU TRACKLIST TEXTE DE LEONARDO GARCÍA ALARCÓN TEXT BY LEONARDO GARCÍA ALARCÓN KOMMENTAR VON LEONARDO GARCÍA ALARCÓN TEXTE DE VINCENT BOREL TEXT BY VINCENT BOREL KOMMENTAR VON VINCENT BOREL BIOGRAPHIES / BIOGRAPHIES / BIOGRAPHEN TEXTES CHANTÉS / SUNG TEXTS CLAUDIO MONTEVERDI (1567-1643) LES 7 PÉCHÉS CAPITAUX THE 7 DEADLY SINS DIE 7 TODSÜNDEN 1 LA SPERANZA L’ESPÉRANCE | HOPE | DIE HOFFNUNG L’INCORONAZIONE DI POPPEA (VENEZIA 1642) 1. ACT I, SCENE 4 SPERANZA, TU MI VAI 6'50 Poppea (FA), Arnalta (EGT) LA PRODIGALITÀ LA PRODIGALITÉ | EXTRAVAGANCE | DIE VERSCHWENDUNGSSUCHT QUARTO SCHERZO DELLE ARIOSE VAGHEZZE (VENEZIA 1624) 2. SI DOLCE È’L TORMENTO 5'04 (MF) L’ACCIDIA LA PARESSE | SLOTH | DIE TRÄGHEIT L’INCORONAZIONE DI POPPEA 3. ACT I, SCENE 2 CHI PARLA? [SLIGHTLY ABRIDGED] 3'59 EXCERPT FROM A SINFONIA IN IL COMBATTIMENTO DI TANCREDI E CLORINDA (VENEZIA 1638) Due soldati di Nerone. Primo soldato (MV), Secondo soldato (EGT) L’INVIDIA L’ENVIE | ENVY | DER NEID IL RITORNO D’ULISSE IN PATRIA (VENEZIA 1640) 4. ACT III, SCENE 5 COMPAGNI, UDISTE? 7'18 EXCERPT FROM THE SINFONIA FOR THE PHAEACIANS (ACT I, SCENE 4) Antinoo (GB), Pisandro (CL), Anfi nomo (EGT), Eurimaco (MV) LA CASTITÀ LA CHASTETÉ | CHASTITY | DIE KEUSCHHEIT VIII LIBRO DEI MADRIGALI (VENEZIA 1638) 5. ARDO E SCOPRIR AHÍ LASSO A DUE SOPRANI 5'14 EXCERPT FROM THE SINFONIA OF IL BALLO DELLE INGRATE (MANTOVA 1608) 2 (FA, MF) LA SUPERBIA L’ORGUEIL | PRIDE | DER STOLZ L’INCORONAZIONE DI POPPEA 6. ACT I, SCENE 9 SON RISOLUTO AL FINE 4’25 Nerone (CL), Seneca (GB) L’AVARIZIA L’AVARICE | GREED | DER GEIZ L’INCORONAZIONE DI POPPEA 7. ACT II, SCENE 6 OR CHE SENECA È MORTO 5’25 Nerone (EGT), Lucano (MV) L’UMILTÀ L’HUMILITÉ | HUMILITY | DIE DEMUT SELVA MORALE E SPIRITUALE (VENEZIA 1640-41) 8. O CIECHI CIECHI MADRIGALE A 5 VOCI 4’03 (FA, MF, CL, EGT, GB) LA GOLA LA GOURMANDISE | GLUTTONY | DIE NASCHHAFTIGKEIT IL RITORNO D’ULISSE IN PATRIA 9. ACT II, SCENE 3 PASTOR D’ARMENTI PUÒ 2’13 Iro (EGT), Eumete (MV) LA TEMPERANZA LA TEMPÉRANCE | TEMPERANCE | DIE MÄßIGUNG IL RITORNO D’ULISSE IN PATRIA 10. ACT V, SCENE 2 IMPARATE MORTALI 3’07 (MUSIC COMPOSED BY LEONARDO GARCÍA ALARCÓN) Mercurio (CL) 3 MENU LA LUSSURIA LA LUXURE | LUST | DIE WOLLUST IV LIBRO DEI MADRIGALI (VENEZIA 1603) 11. SI CH’IO VORREI MORIRE 3'02 (MF, CL, MV, EGT, GB) LA CARITÀ LA CHARITÉ | CHARITY | DIE WOHLTÄTIGKEIT L’ORFEO (MANTOVA 1607) 12. ACT III ORFEO SON IO 5'06 Orfeo (EGT) L’IRA LA COLÈRE | WRATH | DER ZORN III LIBRO DEI MADRIGALI (VENEZIA 1592) 13. VATTENE PUR, CRUDEL MADRIGALE A 5 VOCI (PRIMA PARTE) 6'34 Armida (FB) MF, CL, MV, PF LA FORTEZZA LE COURAGE | COURAGE | DER MUT VIII LIBRO DEI MADRIGALI 14. ALTRI CANTI D’AMOR, TENERO ARCIERO 9'54 (FA, MF, CL, EGT, MV, GB) TOTAL TIME: 72’24 CRÉATION ET ENREGISTREMENT AU TEMPLE DE LE SENTIER, VALLÉE DE JOUX (SUISSE), DANS LE CADRE DES RENCONTRES MUSICALES DE LA VALLÉE DE JOUX, AVRIL 2016. AVEC LE SOUTIEN DE LA FONDATION PAUL-EDOUARD PIGUET. 4 MARIANA FLORES SOPRANO FRANCESCA ASPROMONTE SOPRANO FRANCESCA BONCOMPAGNI SOPRANO (TRACK 13) CHRISTOPHER LOWREY COUNTERTENOR EMILIANO GONZALEZ-TORO TENOR MATHIAS VIDAL TENOR GIANLUCA BURATTO BASS PHILIPPE FAVETTE BASS (TRACK 13) STÉPHANIE DE FAILLY, LATHIKA VITHANAGE VIOLINS QUITO GATO THEORBO, GUITAR MATTHIAS SPAETER ARCHLUTE MARIE BOURNISIEN HARP MARGAUX BLANCHARD VIOLA DA GAMBA HENRIKKE RYNNING BASS VIOLIN CAPPELLA MEDITERRANEA LEONARDO GARCÍA ALARCÓN DIRECTION, SPINET, ORGAN FABIÁN SCHOFRIN ASSISTANT TO MUSICAL DIRECTOR 5 6 7 MONTEVERDI OU LE JARDIN DES DÉLICES PAR LEONARDO GARCÍA ALARCÓN Tel un maniériste en peinture, Monteverdi invente, de façon géniale et inédite, une nouvelle représentation des passions humaines grâce à une torsion, une déformation de la matière musicale. Ce procédé donne naissance à la seconda pratica, qu’il décrit dans la préface de son Huitième livre de madrigaux. Tout son œuvre, tout au long de sa vie, en est le laboratoire et, dans le résultat, l’expression, traversé de deux leitmotivs : la rationalisation des émotions par la musique et la réfl exion sur la vanité humaine. À l’occasion des 450 ans de sa naissance, Cappella Mediterranea souhaite lui rendre hommage avec ce programme empruntant au thème universel des péchés et vertus qui traverse son univers lyrique, ses madrigaux et la Selva morale : Monteverdi donne, avec L’Incoronazione di Poppea – l’opéra peut- être le plus amoral de l’histoire de la musique – une représentation du vice et des émotions qui y sont liées mais offre également son pendant vertueux, son remède moral, avec les madrigaux de la Selva morale. C’est dans cette perspective que ce projet a été imaginé. Je me suis inspiré de la façon dont les intrigues secondaires viennent souvent, dans un opéra, éclairer l’intrigue principale sans lien d’action ou de personnages : ici, chaque tableau profi te de la lumière de celui qui le précède et conditionne le suivant, sans autre lien narratif. Plus qu’une allégorie, ce programme est une catharsis théâtrale et madrigalesque au sens grec de « purifi cation ». Cela nous ramène aux origines du théâtre. En 1607, avec son Orfeo, Monteverdi pose les bases de l’opéra moderne : la monodie accompagnée inventée par la Camerata Fiorentina et Caccini, le recitativo accompagnato, les madrigaux chromatiques et les chœurs commentant l’intrigue, les danses de cour ou de taverne, l’abandon et la mort représentés par le lamento… On a presque envie d’affi rmer qu’après lui, plus rien ne sera inventé dans l’opéra italien. Monteverdi a eu une vision très forte – plus que la plupart des compositeurs – de sa place dans l’histoire du langage musical, associant de façon extrêmement précise et 8 MENU FRANÇAIS unique des intervalles musicaux à un texte et à des émotions humaines. Les recherches de référence- ment de ces intervalles que j’ai menées m’ont conduit à mieux explorer ses compositions et m’ont incité à écrire l’air de Mercure d’Il Ritorno d’Ulisse in patria pour illustrer la tempérance, dont il ne nous reste aujourd’hui que les textes [pl.10]. Monteverdi composait pour la cour, l’église, le théâtre et pour des cercles d’académiciens ; il fait même allusion, dans ses œuvres, aux danses et chants populaires de son époque. Rien n’est exclu de l’univers du « Divino Claudio », du mouvement centrifuge de sa pensée. Tous les éléments sonores existant autour de lui sont transformés par son génie pour donner vie au plus parfait « jardin des délices » sonore que l’humanité ait connu. Les chanteurs et instrumentistes que j’ai rassemblés pour donner vie à ce projet sont familiers du madrigal, de l’opéra et de la pratique de la musique sacrée. Ils connaissent l’importance d’adapter leur jeu au lieu attendu pour l’œuvre, d’où cette virtuosité et cette variété de la force gestuelle servant l’alternance des péchés et des vertus. Avec Cappella Mediterranea, nous avons tenté de nous approcher du mystère unique de l’art de Monteverdi, de la dialectique des émotions humaines devenues son grâce à lui et de lui rendre hommage avec la révolte de nos propres émotions, transformées grâce à lui encore aujourd’hui. P. 6-7 Ambrogio LORENZETTI (circa 1290-1348) Allegoria ed Effetti del Buono Governo, circa 1338-1340, Sala del Consiglio dei Nove, o della Pace, Palazzo Pubblico, Siena. 9 LA MORALE AU MIROIR DE L’OPÉRA PAR VINCENT BOREL Jusqu’à ce jour, seuls trois opéras de Monteverdi nous sont parvenus dans leur intégralité. Si le premier, Orfeo, crée en 1607 à Mantoue, relève de la fable poétique, les deux suivants, Il Ritorno d’Ulisse in patria (1641) et L’incoronazione di Poppea (1642), sont d’une veine fort différente. Opéras destinés à des théâtres publics, ils tendent un miroir féroce aux mœurs du temps. Le génie de Monteverdi et de ses librettistes aura été de porter ce genre, alors en en pleine gestation, à une universalité qui a su transcender les époques et les goûts. Les huit livres de madrigaux de Monteverdi ont été le laboratoire de ses opéras. Les six premiers transforment peu à peu l’héritage de la polyphonie franco- fl amande du XVe siècle. Le Septième livre (1619) instaure déjà le règne du recitar cantando. Ce faisant, Claudio livre à la postérité un demi-siècle d’expérimentations géniales. Quant au Huitième livre, paru en 1638, il est l’œuvre d’un homme de 71 ans, devenu l’un des plus illustres artistes de la Sérénissime. Le recueil traite de la guerre amoureuse en exploitant de multiples formes musicales. L’exorde Altri canti di marte fait s’opposer Mars et Vénus dans un haletant combat des voix. Tout autour d’elles, les violons semblent dessiner les fl èches du dieu archer, ce malicieux Amour si fantasque avec les humains. Monteverdi a chanté le deuil de l’amour dans Orfeo. C’est une déchirure intime qu’il vécut dans sa chair. Son épouse puis son interprète préférée disparurent en effet durant la poignée d’années qui virent la genèse de l’œuvre. Ces amours frappés par la Camarde furent fertiles. Avec le recitar cantando, les larmes s’épanchent et deviennent spectacle. Le « je » prend la parole. Le discours direct remplace le discours indirect du madrigal tissé d’images et de références livresques. Soudain, à la poésie répond le cri. Et c’est un vibrant appel à la commisération qu’Orfeo lance au naute infernal avant de traverser le Styx. 10 Le siècle de Monteverdi n’est pas qu’une affaire d’esthètes chics, les Verità à Vérone, les Ricardi à Milan ou FRANÇAIS les Gonzague de Mantoue.
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