Étonnant Sacha Guitry Ouvrages Du Même Auteur Édités a Londres

Étonnant Sacha Guitry Ouvrages Du Même Auteur Édités a Londres

ÉTONNANT SACHA GUITRY OUVRAGES DU MÊME AUTEUR ÉDITÉS A LONDRES Biographies : SAINT-SAENS AND HIS CIRCLE, Chapman and Hall, 1965. THE DUKE OF WELLINGTON, Morgan Grampian, 1968. MASSENET, Dent, 1970. ROSSINI, Faber and Faber, 1971. THE ASTONISHING ADVENTURE OF GENERAL BOULANGER, W.H. Allen, 1971 THE OX ON THE ROOF, Macdonald, 1972. GOUNOD, Allen and Unwin, 1973. LOST ILLUSIONS : PAUL LEAUTAUD AND HIS WORLD, Allen and Unwin, 1974. ERIK SATIE, Secker and Warburg, 1975. FOLIES DE PARIS : THE RISE AND FALLOF FRENCH OPERETTA, Elm Tree Press, 1979. OFFENBACH : A BIOGRAPHY, John Calder, 1980. MAURICE CHEVALIER: HIS LIFE, 1888-1972, Secker and Warburg, 1982 JACQUES TATI, Secker and Warburg, 1984. Anthologie : LORD CHESTERFIELD'S LETTERS TO HIS SON, Folio Society, 1973. Traduction : Francis Poulenc : MY FRIENDS AND MYSELF, Dobson, 1963. JAMES HARDING ÉTONNANT SACHA GUITRY Traduit de l'anglais par CHARLES FLOQUET Illustrations provenant de la Collection ANDRÉ BERNARD Jacques Grancher. éditeur. 98. rue de Vaugirard 75006 Ouvrages publiés dans la même collection : « H COMME HUMOUR », Jean-Paul Lacroix « S COMME SOTTISE », Jean-Paul Lacroix A paraître L'HUMOUR LOUFOQUE, Jean-Paul Lacroix Titre original : Sacha Guitry, the last boulevardier © 1985 pour la langue française, by Jacques Grancher, Editeur, Paris. « Les femmes sont une source inépuisable de souci et de discorde. Et cependant une inspira- tion continuelle de pièces de théâtre. » SACHA GUITRY REMERCIEMENTS Les regrettés Jean Cocteau et René Fauchois, qui connurent intimement Sacha depuis sa jeunesse, m'ont généreusement livré leurs souvenirs personnels pour m'aider à écrire ce livre. Je suis aussi reconnaissant à Alex Madis, ami et biographe de Sacha; à Gilbert Renault, plus connu sous le nom de Colonel Rémy, le célèbre agent du Service Secret de la Seconde Guerre mondiale ; à Mme Fernande Choisel, qui fut la secrétaire de Sacha pendant quelque vingt ans; à Clément Duhour, qui fut le coproducteur de Sacha pour quelques-uns de ses derniers films ; et au musicologue Rollo Myers qui connut un jour l'angoissante expérience d'avoir pour voisins immédiats la femme, la belle-mère et la maîtresse de Sacha. Mlle Ellaline Terriss (Mme Seymour Hicks), Mlle Heather Thatcher et M. Austin Trevor m'ont parlé de leurs expériences d'acteurs près de Sacha, à Paris et à Londres. Je dois aussi beaucoup à Jacques Guignard, conservateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, pour l'autorisation de travailler sur l'importante collection Rondel; à Mme Sylvie Chevalley, archiviste de la Comédie- Française; et à M. Jean-Louis Sarthe, conservateur du Musée de Luchon. Les organismes suivants m'ont apporté leur très utile coopération : l'Institut Britannique du Film (Ernest Lindgren, direc- teur); la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques; l'Union des Editeurs de Musique (Mme Pauline Wood, directrice générale) et la Cinémathèque Française (Henri Langlois, direc- teur). Mes remerciements vont aussi à Mme André Lanardonne, Mme de Zogheb, Yves Leroux et Elliot Henderson. LEVER DE RIDEAU L'époque du boulevard est disparue depuis longtemps. Elle fleurissait durant les années 1900 dans une zone limitée à une extrémité par la Madeleine et la rue Royale, et à l'autre par le boulevard Montmartre. Le long des boulevards de la Madeleine, des Capucines et des Italiens se trouvaient les lieux fréquentés par des hommes qui créèrent une littérature mineure et qui ajoutèrent un court chapitre à l'histoire sociale. La plupart des points de repère subsistent. Le restaurant Maxim's veille toujours à la limite de la place de la Concorde. L'absurdité séduisante de la forme en gâteau de mariage de l'Opéra est toujours aussi fraîche. Et le Théâtre des Variétés, où Offenbach règne encore, conserve intacte sa façade Empire. Les boulevardiers eux- mêmes provenaient des rangs des journalistes, des auteurs dramatiques, des romanciers et des dandys. Beaucoup de leurs œuvres étaient écrites sur le marbre des tables au milieu de l'obscurité et du bruit des cafés encombrés. L'héritage canaille était une forme instantanément reconnaissable de l'esprit. Ils étaient impertinents et blasés. Ils étaient cyniques et irrévéren- cieux. Ils sacrifiaient toute chose à l'intérêt d'un bon mot. Le dernier de la race fut Sacha Guitry. Son père était Lucien Guitry, alors le plus grand comédien français. Il est né au milieu du théâtre et fit sa première apparition sur une scène à l'âge de cinq ans. Il grandit dans l'ombre de Sarah Bernhardt. Ses maîtres furent Jules Renard et Octave Mirbeau. Ses plus proches amis étaient Jean Cocteau, Tristan Bernard et Claude Monet. Sacha fit représenter sa première pièce à l'âge de dix-sept ans. A vingt ans, il devint l'idole de Paris. Il resta son idole pendant un demi- siècle, excepté pendant cette brève période de 1944 où la jalousie trouva enfin un moyen de noircir son nom et où, provisoirement, ses rivaux qui enviaient amèrement ses succès, l'obligèrent au silence. Pendant cette période, Sacha écrivit et monta plus de 120 piè- ces. Il interprétait habituellement lui-même le rôle principal, et sa femme lui donnait la réplique. (Il eut cinq femmes. « La plupart des hommes ont eu plusieurs femmes dans leur vie, disait-il, moi, je les ai épousées ».) Il avait souvent plusieurs pièces jouées simultanément dans les théâtres de Paris, car il travaillait à un rythme rapide et était rapidement fatigué des longues séries de représentations. Un jour, quelqu'un fit remarquer qu'une première de Sacha Guitry était « la chose parisienne la plus typique dans le monde du théâtre — claire, légèrement mouvante, brillante, comme l'air de Paris lui-même ; emplie du cynisme, mais aussi de la joyeuse tolérance de l'auteur; et acceptée tacitement par un public amusé et charmé » . L'unique manière de Sacha était une manière négative. Il cherchait toujours à éviter d'ennuyer le public, disait-il. Comme Molière, il aimait se rapprocher de la pensée des gens sans leur laisser savoir qu'il le faisait. Avec la plus grande légèreté de touches, il dessinait une philosophie qui était aussi éloignée que possible du drame le plus réaliste. L'invention du film sonore ouvrit une plus large audience encore — que Sacha se mit à conquérir. Parmi les 36 films qu'il écrivit et dirigea, il existe au moins trois classiques du cinéma français. Le monde reconnut en lui l'incarnation de l'esprit et de l'élégance française. Auteur dramatique, comédien, poète, romancier, sculpteur, peintre et conteur remarquable, il fut sa vie durant un avide collectionneur d'art et de jolies femmes. Sa demeure, très connue, qui se trouvait dans une élégante avenue proche de la tour Eiffel, était davantage encore un musée qu'un domicile privé. Il la remplissait d'objets d'art et de curiosités rares. Là et sur la scène, il mena l'existence qu'il avait choisie, dans un cadre qu'il avait lui-même créé avec délicatesse. Peu de gens ont connu autant de plaisir dans leur vie — et, on peut le dire, ont donné autant de plaisir aux autres. Car Sacha était un hédoniste total. Il pourchassait la joie avec exubérance et il était rarement déçu. Son entourage était restreint et il l'observait avec malice et avec le même plaisir que ses prolifiques précurseurs, l'Italien Goldoni et l'Espagnol Lope de Vega. Il est vrai qu'il n'avait pas spéculé sur la nature de l'univers. Personne ne peut nier qu'il réussit à nous livrer le bénéfice de ses réflexions sur la destinée de l'homme. Mais alors, Molière aussi était coupable de cette inadvertance. Sacha avait du style et il avait de l'esprit. Il doit être beaucoup pardonné au possesseur de ces qualités rares. Ses pièces et ses films revivent dans de fréquentes reprises. Les petits-enfants de ses premiers admirateurs continuent d'ac- clamer la fraîcheur et la vivacité de ses œuvres qui parfois furent écrites il y a plus de cinquante ans. Lorsque Sacha mourut, en 1957, un monde brillant disparut avec lui, monde qu'il avait partiellement créé et dont il était certainement le dernier représen- tant. Il ne fait aucun doute qu'un compilateur sérieux du XXI siècle tournera un jour son regard vers ce magicien qui a été considéré respectueusement comme tel pendant de nombreuses années. En attendant, cet essai sur l'une des personnalités ayant le plus de talent parmi celles du théâtre Parisien peut servir d'exposé provisoire. CHAPITRE I « Femmes je vous adore — comme on adore une édition originale, avec ses fautes. » SACHA GUITRY L'abbé de Choisy naquit, par quelque inadvertance chronologi- que, davantage au XVII qu'au XVIII siècle. Il est peut-être l'unique doyen de la cathédrale de Bayeux à avoir passé sa vie habillé en femme. Dans un flamboiement de diamants et de riches broderies, il était à la fois protecteur des tables de jeux et de l'Académie Française, où sa réputation était soutenue par une Histoire de l'Eglise en onze volumes, des méditations sur les psaumes, et des dialogues sur l'immortalité de l'âme. Il fut très favorisé par Louis XIV, qui l'envoya comme ambassadeur au Siam. Lorsqu'il fut délégué à un Conclave papal, personne ne sembla beaucoup faire attention à sa manière de vêtir ses maîtresses — parmi lesquelles se trouvait la belle-sœur de Bossuet — en garçon. Mais cet abbé engageant, comme disait Kipling, est une autre histoire, et apparaît ici du fait qu'il fut un des premiers chroniqueurs à mentionner la famille Guitry. Ses mémoires, qui se déplacent gracieusement de la chaire à la cour et au lit, parlent d'un certain Guy de Chaumont, marquis de Guitry, qui était Grand Maître de la Garde Robe de Louis XIV et Conseiller d'Etat.

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