Paris - Banlieue - Province Paris / Banlieue / Province www.maghrebdesfilms.fr Isabelle Adjani Mairie de Paris Merzak Allouache Pierre Schapira Guy Bedos Juliette Salzmann Yamina Benguigui Claude Lanvers Ferid Boughedir Jocelyne Adriant Dominique Cabrera Mansour Abrous Mehdi Charef Mission Cinéma Costa-Gavras Michel Gomez Fellag Maud Vaintrub-Clamon Boudjemaa Kareche Abdelatif Kechiche ACSÉ Serge Moati Fadila Méhal Noureddine Saïl Najat Azmy Moufida Tlatli MAE Émilie Bergouignan Anne-Sophie Braud Thierry Perret a été préparé DAIC et réalisé par Michel Aubouin Bernard Gentil Malika Bentaieb Mouloud Mimoun Eva Roelens Génériques Gérard Vaugeois Driss El Yazami Naïma Yahi et Moktar El Gourari, Claude François, Sarah Clément Mehdi Massrour, Fatima Mediouni, Slimane Tir, Michel Wilson Maider Goñi, Voyages Corté Inglés Presse Jamila Ouzahir, Agence Absolument Travaux et réalisations graphiques Photo de couverture : Garance de Galzain Autochrome Maroc, détail Frédéric Moret © Musée Albert-Kahn - Armelle Ritter Département des Hauts-de-Seine Site Internet Emmanuel Motchane www.maghrebdesfilms.fr Le monde de la connaissance et du savoir universitaire est en deuil, depuis la disparition, le 14 septembre dernier, du spécialiste de la pensée islamique, Mohammed Arkoun, professeur émérite à la Sorbonne. Le Maghreb des Films lui dédie cette troisième édition qui embrasse un espace géographique dont il était familier. « Je cultive une passion pour le vrai, au-delà des mythes et des idéologies » Mohammed Arkoun (1928 - 2010) Selon son élève et disciple, Rachid Benzine, chargé de cours à l'IEP d'Aix en Provence et à la Faculté protestante de Paris : « Son concept fondamental était celui d'une raison émergeante, qui tiendrait compte des impasses de la modernité et des clôtures dogmatiques des religions. En outre, il n'aimait pas le mot de réforme, mais préférait celui de subversion. » Au cours des dernières années, Rachid Benzine a mené un certain nombre d’entretiens filmés avec Mohammed Arkoun. Nous en présenterons 13 minutes d’extraits. Cette édition du Maghreb des Films de ses revendications. Une créati- rend hommage à la vitalité du ciné- vité qui rameute tous les conser- ma marocain, qui s’affirme effecti- vatismes tenaces, mais qui parle à vement d’année en année. Grâce des dizaines de milliers de jeunes au volontarisme politique des pou- comme en témoignent les festivals voirs publics, au dynamisme tran- (L’boulvard) ou les nouvelles radios quille mais opiniâtre de N. Sail et privées. de ses équipes du Centre cinéma- Il y a aussi le monde des arts plasti- tographique marocain (CCM) et la ques avec l’émergence d’un marché créativité de plusieurs générations de l’art et d’un public d’amateurs de réalisateurs, cette cinématogra- éclairés, l’ouverture de nouvelles phie est en effet aujourd’hui l’une galeries, l’apparition de nouveaux des plus importantes d’Afrique. Elle créateurs, etc. Une effervescence est à mes yeux l’un des vecteurs que vient de consacrer, il y a moins privilégiés par lequel la société ma- d’un mois, la première édition de rocaine s’exprime de la manière la Marrakech Art Fair. plus authentique et la plus novatri- Les revues, on le sait, constituent ce, grâce à ces cinéastes qui sont, des révélateurs de premier ordre des toutes générations confondues, les mutations culturelles. Le Magazine témoins et les relais des soubre- littéraire du Maroc, qu’anime le per- sauts et des attentes de la société, sévérant Abdeslam Cheddadi et la re- de ses polémiques – pacifiques – vue d’art Diptyk de Hicham Daoudi, et de son bouillonnement. Et s’il sont de ce point de vue des publica- n’y avait qu’un indice pour s’en tions de qualité et nécessaires. convaincre, c’est celui du rôle de Comme en écho à ces musiciens, plus en plus significatif que jouent plasticiens et cinéastes qui dessi- dans cette effervescence les fem- nent la nouvelle scène culturelle mo- mes réalisatrices. derne du Maroc, les très nombreux Cette dynamique est à mettre en acteurs associatifs de la société ci- perspective avec d’autres muta- vile qui investissent quant à eux les tions en cours, et je voudrais en secteurs les plus divers, soulignent rappeler au moins trois. Il y a bien à leur tour l’anémie d’autres acteurs évidemment cette immense ga- tout en nous aidant à entrevoir « le laxie des musiques urbaines, ouver- versant sud de la liberté ». te aux sons du monde mais dont la parole dresse – à chaque chanson Driss El Yazami – le véritable état de la jeunesse et Délégué général de Génériques éditos Par Bertrand Delanoë Maire de Paris Du 5 au 16 novembre 2010, avec 19 salles, se déroulera la 3e édition des Rencontres cinématographiques consacrées à la production maghrébine et franco-maghrébine. Originale, cette manifestation l’est à plus d’un titre. Elle est à Paris la seule à promouvoir la production maghrébine, dont la richesse et la vitalité sont trop mal connues. La programmation couvre tous les domaines, inédits en France, drames, comédies populaires, documentaires, films de télévision, musiques en images… etc, et s’adresse donc à tous les publics. Elle est conçue pour susciter des rencontres-débats sur toutes les questions qui traversent nos sociétés. Enfin elle jette un pont entre les salles parisiennes d’art et d’essai, à Paris « Les 3 Luxembourg », et celles des communes voisines, en les associant à cette rencontre de la création et de l’imagination. C’est pourquoi notre Ville est heureuse d’accueillir et de soutenir ce moment de partage et de culture. Le Maghreb des Films 2010 : l’essor du cinéma marocain Si les années soixante-dix ont vu la su- Non Identifié) dans le ciel du cinéma prématie algérienne du Septième art arabe ; le premier jalon d’une « nouvelle maghrébin (Chronique des années de vague », comme le fut ici, en son temps braise, Palme d’or à Cannes en 1975), À bout de souffle, avec lequel il entre- les années quatre-vingt ont laissé place tient plus d’une similitude stylistique et à la cinématographie tunisienne qui a narrative. révélé une génération très talentueuse Cette montée en puissance de la ciné- (Nouri Bouzid, Mohamed Benmah- matographie marocaine ne pouvait que moud, Moufida Tlatli, Ferid Boughedir). nous amener à plonger au cœur de son Depuis quinze ans, c’est le Septième histoire, en interrogeant, à travers quel- art marocain qui a conquis le leadership ques films-phares (Traces, Adieu Forain, grâce à une politique volontariste et Marock, Amours voilées entre autres), organisée qui doit beaucoup à la per- son irréversible mouvement, de la tradi- sonnalité de Nourredine Saïl, l’actuel tion vers la modernité. directeur du Centre de la cinématogra- Quant aux « films Amazigh », ils seront, phie marocaine : quinze longs métrages cette année, eux aussi, marocains, produits en 2009, ainsi que soixante-dix avec, en tête de liste, le beaucoup plus courts métrages. qu’intéressant Ahmed Gassiaux. Ce choix, consistant à se donner les moyens d’une industrie cinématogra- La Tunisie et l’Algérie produisent moins phique, a nécessairement débouché de films. sur l’émergence de nombreuses œu- Elles ne sont toutefois pas oubliées. vres de qualité sur lesquelles le Ma- D’Algérie nous vient, avec Essaha (La ghreb des Films 2010 ne pouvait faire Place) de Dahmane Ouzid, la première l’impasse. comédie musicale de ce pays, ainsi Aux talents confirmés que sont Daoud que le « Panaf » 2009 (Africa is Back) Aoulad-Syad (La Mosquée) et Hassan et L’Afrique vue par… des cinéastes Benjelloun (Les Oubliés de l’histoire), du continent africain dont Rachid Bou- est, notamment, venu s’ajouter un chareb – même s’il est français –, Nouri jeune auteur au patronyme déjà connu : Bouzid, Abderrahmane Sissako ou Hicham Ayouch (Fissures) est en effet Mama Keïta qui seront présents à Paris, le frère cadet de Nabil (Ali Zaoua, prince au cinéma Les 3 Luxembourg. des rues). Un coup de projecteur rétrospectif et Par l’audace de son sujet – une histoire historique sera donné sur la ville d’Alger d’amour à trois personnages – et son en tant que sujet filmé – des bandes des « écriture », très physique et qui em- frères Lumière jusqu’à Omar Gatlato, prunte beaucoup au style de John Cas- La Bataille d’Alger ou Rome plutôt que savetes, Fissures apparaît in fine com- vous, en passant par les collections Al- me une sorte d’OFNI (Objet Filmique bert Kahn et le mythique Pépé le Moko, éditos occasion sera donnée de suivre le par- Côté télévision, nous accueillerons cours cinématographique d’“Alger la les avant-premières de Tata Bakhta de blanche”, revue et révélée par les yeux Merzak Allouache qui revient à la comé- de cinéastes et d’opérateurs d’origine die, après une incursion dans la gravité et de nationalité diverses. avec Harragas, et de Aïcha, Job à tout Un portrait consacré à Rachid Boudje- prix dont l’héroïne tentera d’égaler la pré- dra, l’une des plumes les plus acérées cédente Aïcha qui avait réuni 5,3 millions de la littérature algérienne contempo- de téléspectateurs - Yamina Benguigui raine, établira la relation qui s’instaure et ses comédiens seront présents. entre sa vie personnelle et son œuvre Nous programmerons encore le brillant publique. Musulmans de France de Karim Miské, Avec la « carte blanche » qui lui est Pas si simple de Rachida Krim et Ceux consacrée, à travers sept films, on re- qui aiment la France de Ariane Ascaride. trouvera un autre Algérien, Malek Bens- Les écoles de cinéma seront, elles aussi maïl, dont le dernier opus télévisuel, présentes avec des films révélateurs de Guerre secrète du FLN en France, sorte talents en herbe (Ateliers Varan, Faculté d’écho au Hors-la-loi de Rachid Boucha- polydisciplinaire de Ouarzazate, École su- reb, confirme un talent de grand docu- périeure des arts visuels de Marrakech, mentariste.
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