MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE -------------------- UNIVERSITE DE TOLIARA -------------------- FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES ---------------------- DÉPARTEMENT D ’H ISTOIRE Mémoire de maîtrise Présenté par : RASOLONDRAINY Tanambelo Vassili Reinaldo Sous la direction de Monsieur MANJAKAHERY Barthélemy Maître de conférences à l’Université de Toliara Date de soutenance : 26 Mars 2009 ANNEE UNIVERSITAIRE : 2007 - 2008 AVANT-PROPOS Au début de ce travail, nous voudrions faire connaître aux lecteurs, que nous dédions ce Mémoire de Maîtrise aux sauniers de la Commune rurale de Tameantsoa, pour mettre en valeur leur activité, et pour les remercier de nous avoir accepté parmi eux pendant notre séjour sur le terrain. Cette initiation à la recherche intitulée « L’exploitation traditionnelle du sel gemme dans la commune rurale de Tameantsoa (moyenne vallée de l’Onilahy) » est encore un nouveau thème dans la recherche déjà effectuée dans la région. La rareté des ouvrages et des articles concernant le thème traité, la réticence des personnes ressources,… rendent le travail pénible. Néanmoins, notre grande foi en l’archéologie, comme source privilégiée de l’Histoire malgache, nous a incité de réaliser cette étude ethnoarchéologique. Nous n’aurions peut-être pas pu la finir sans la bonté de l’Eternel, et l’appui de nombreuses personnes que nous devons remercier ici : De prime abord, nous tenons à remercier grandement Monsieur MANJAKAHERY Barthélemy, Directeur de mémoire, de nous avoir conseillé pour la réalisation de cette étude. Son encadrement nous a été tellement utile. Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde reconnaissance. Nous avons aussi un énorme devoir de gratitude à Madame Chantal RADIMILAHY, Coordinatrice nationale du Projet « AFRICAN ARCHAEOLOGY NETWORK » à Madagascar, de nous avoir accordé ses appuis et qui nous a permis de terminer notre travail. Nous ne pouvons pas taire le Professeur Felix CHAMI, Coordinateur général du dit Projet, dans l’appui qu’il a bien voulu nous apporter. Il nous a accordé un cours d’Anglais de trois mois au British Council of Tanzania, et nous a aidé à accéder à la bibliothèque de l’Université de Dar es Salaam. Nous disons: «ASANTE MWALIMU! » Nous reconnaissons gentiment les aimables conseils apportés par nos enseignants dans leurs disciplines respectives. Nous tenons à remercier tout particulièrement ici Monsieur Marikandia Louis MANSARE, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines et Sociales de l’Université de Toliara, pour ses différentes recommandations, à chaque fois que nous nous rencontrons. Nous apprécions également l’aimable encouragement du Professeur Théodore RAZAKAMANANA. Nous ne pouvons pas non plus oublier l’appui du Professeur Jean Aimé RAKOTOARISOA, qui nous a conseillé sur les techniques de rédaction, et nous a aidé à trouver un moyen pécuniaire pour l’achèvement de ce travail. Enfin, nous voudrions rendre grâce à tous ceux qui ont bien voulu contribuer à la réalisation de ce Mémoire de Maîtrise. 1 INTRODUCTION I- CHOIX DU SUJET : L’exploitation du sel gemme dans la Commune rurale de Tameantsoa, dans le district de Betioky-Sud, Région du Sud-ouest de Madagascar, reste toujours incertaine et même ignorée. Bien qu’elle ait survécue depuis la période précoloniale jusqu’à présent, les ouvrages écrits sur la région ne parlent que de l’activité principale de la population locale, en l’occurrence l’élevage et l’agriculture. Aucune source écrite n’a mentionné l’existence de l’exploitation traditionnelle du sel. Pourtant, elle paraît avoir un intérêt sur le plan ethnographique. Elle représente une activité spécifique d’un groupe de personnes. Par ailleurs, elle n’est pas dénuée d’intérêt dans le domaine archéologique, car elle recèle une histoire des techniques traditionnelles. C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris cette initiation à la recherche ethnoarchéologique intitulée : « Exploitation traditionnelle du sel gemme dans la commune rurale de Tameantsoa (Moyenne vallée de l’Onilahy) ». II- OBJET DE L’ETUDE : De prime abord, ce mémoire de maîtrise a pour objectif d’apporter une contribution à la connaissance de l’Histoire de Madagascar. Ensuite, il vise à revaloriser les techniques traditionnelles en général. Ainsi, il essaie de reconstruire les techniques et les méthodes de production utilisées par les sauniers, afin de mettre en évidence les manques à gagner et les failles sur le processus. Cela est dans le but de chercher un moyen pour améliorer et développer l’exploitation traditionnelle du sel de Tameantsoa. Enfin, en tant qu’initiation à la recherche, cette étude essaie d’ouvrir un nouveau sujet pour une recherche ultérieure. Ainsi, la problématique de recherche essaiera de répondre aux questions suivantes: quelle était la raison de la présence de l’exploitation traditionnelle du sel dans la région ? D’où vient la technique de production utilisée ? Qui l’a introduite dans la région et à quelle période ? Qui sont les sauniers ? Comment procède-t-on quant à la technique de production de sel? D’autres questions auxquelles nous voulons aussi apporter des éclaircissements se posent: quelle place l’exploitation du sel tient-elle dans la vie socio-économique 2 ancienne et présente de la population locale ? Quelle est la perspective d’avenir de l’exploitation du sel à l’heure actuelle ? Pour rassembler ces informations, on doit avoir une méthodologie de recherche bien déterminée. III- METHODOLOGIE Cette initiation à la recherche a utilisé trois sources principales : les Sources écrites, la Tradition orale, et l’Archéologie. III-1- Les Sources écrites : Lorsque nous avons choisi pour la première fois ce thème, nous n’avons pas réalisé la difficulté concernant la recherche documentaire. Certes, nous avons utilisé toutes les bibliothèques de la ville de Toliara (Bibliothèque universitaire TSIEBO Calvin, Bibliothèque de l’Aumônerie Catholique Universitaire, Bibliothèque de l’Alliance française de Toliara,...) mais, nous n’avons pu trouver des livres archéologiques satisfaisants concernant le thème. Il existe cependant, des ouvrages anthropologiques et historiques qui paraissent intéressants. Pour enrichir notre documentation, nous devions nous rendre à Antananarivo, grâce à l’appui du directeur de mémoire et Madame Chantal RADIMILAHY que nous devons remercier ici, pour les différents articles qui parlent de l’exploitation du sel en Afrique, dans la Bibliothèque de l’Institut des Civilisations/Musée d’Art et d’Archéologie à Faravohitra. Cependant, nous avons eu des problèmes, car la quasi-totalité des ouvrages et articles sont en anglais. Ce problème de compréhension de la langue anglaise nous a retardé dans notre recherche documentaire. Beaucoup d’articles en anglais n’existent pas à Madagascar. Pourtant, ils nous paraissent utiles. Grâce à l’appui de AFRICAN ARCHAEOLOGY NETWORK (A.A.N.), que nous devons également remercier ici, nous avons eu l’opportunité de suivre un cours d’anglais de trois mois au British Council of Tanzania, et d’accéder aux ouvrages et revues anthropologiques et archéologiques dans la bibliothèque de l’A.A.N et de l’Université de Dar es Salaam, en Tanzanie. C’est ainsi que nous avons pu connaître les techniques de production traditionnelle de sel utilisées en Afrique orientale, notamment en Tanzanie, en Ouganda, et au Congo (ex- Zaïre). 3 III-2- La Tradition orale : C’est l’incontournable approche sur laquelle nous nous étions basé. Elle reste le pilier de l’étude, étant donné qu’il n’y a pas encore d’ouvrages qui parlent de l’exploitation traditionnelle du sel de Tameantsoa. Nous avons utilisé comme méthodologie d’approche, l’approche participative, l’approche genre, et le focus group . Les deux premières approches ont été utilisées pour mener l’enquête auprès des personnes ressources, tandis que la dernière a été utilisée pour confirmer et infirmer les informations recueillies. Malgré cela, les traditions orales recueillies ne sont pas tellement fiables quant au passé de l’exploitation du sel. Elles ne remontent pas loin. Certes, c’est le cas de toute la tradition orale dans le sud de Madagascar dont la version originale est modifiée par le temps, voire même tombée dans l’oubli, mais il y a aussi d’autres causes qui expliquent cela : c’est que l’exploitation du sel dans la région est une activité honteuse pour la population locale. Elle est assurée par les personnes qui sont victimes de la pauvreté. Lorsqu’elles gagnent un peu d’argent, elles délaissent l’exploitation traditionnelle du sel pour un nouveau projet. En voici le témoignage d’un ancien saunier d’Androvakely : « laha fa nahavory drala maromaro raho, le nivily laka amizay hiasako fa tsy nahefa hanao sira sasy . »1 « Quand j’ai obtenu un peu d’argent, j’ai acheté une pirogue pour pêcher, car je ne voulais plus produire du sel. » Ainsi, il n’y a pas vraiment de traditions orales transmises de génération en génération. La plupart des anciens sauniers n’acceptent pas d’être interviewé sur leur ancienne activité. Pour eux, c’était un mauvais souvenir qu’ils ne veulent plus évoquer. Alors que chez les actuels exploitants, ils connaissent peu l’histoire de l’exploitation du sel. Face à cette situation, nous avons dû mener beaucoup d’interviews auprès de différentes personnes (les sauniers, les chefs de quartier, les propriétaires des terrains,…) dans les villages environnants. Parmi les interviewés, ce sont les propriétaires fonciers qui sont les mieux placés sur ce sujet. En effet, la détention des terrains ancestraux se transmet de génération en génération. Donc, ils ont été toujours présents, et sont censés savoir ce qui s’était passé sur leurs 1 Informations recueillies auprès d’Emaka, 70 ans, Androvakely (Interview du 12 septembre 2007). 4 propriétés. Néanmoins, nous avons toujours eu recours à l’approche « focus group », pour confirmer ou infirmer certaines informations douteuses. Il s’agit de rassembler quelques informateurs, et de restituer les traditions orales recueillies devant eux. Ils sont censés faire objection à chaque fois qu’ils ont des remarques à faire.
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