L’impuissance de la puissance : entre l’obstacle et l’opportunité (Trois femmes puissantes et Ladivine de Marie NDiaye) Andreea-Madalina Neamtu-Voicu To cite this version: Andreea-Madalina Neamtu-Voicu. L’impuissance de la puissance : entre l’obstacle et l’opportunité (Trois femmes puissantes et Ladivine de Marie NDiaye). Linguistique. Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2016. Français. NNT : 2016CLF20011. tel-01592862 HAL Id: tel-01592862 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01592862 Submitted on 25 Sep 2017 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITÉ DE CRAIOVA UNIVERSITÉ CLERMONT-FERRAND II – BLAISE PASCAL THÈSE DE DOCTORAT EN COTUTELLE Littérature française Andreea-Mădălina NEAMŢU-VOICU L’IMPUISSANCE DE LA PUISSANCE : ENTRE L’OBSTACLE ET L’OPPORTUNITÉ (Trois femmes puissantes et Ladivine de Marie NDiaye) Directeurs de recherche Mme Lelia TROCAN, Professeur, Université de Craiova (Craiova) Mme Sylviane COYAULT, Professeur, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) Jury Mme Catherine MILKOVITCH-RIOUX, Professeur, Université Blaise Pascal (Clermont- Ferrand) M Guy LARROUX, Professeur, Université Jean Jaurès (Toulouse) M Ioan PÂNZARU, Professeur, Université de Bucarest (Bucarest) Mme Anda RĂDULESCU, Professeur, Université de Craiova (Craiova) Clermont-Ferrand le 12 septembre 2016, 14h00 Remerciements Cette thèse est le couronnement de longues années de travail soutenu et passionné, mais elle est également le résultat de ceux qui m’ont encouragée et aidée dans cette démarche. Ma gratitude se dirige d’abord vers mes directrices de thèse : Madame Lelia Trocan et Madame Sylviane Coyault qui ont accepté de guider mes pas avec enthousiasme. Je remercie Madame Lelia Trocan de m’avoir introduite à l’univers fascinant de l’œuvre de Marie NDiaye. Ses conseils précis, son exigence et sa détermination ont fait que cette thèse avance malgré les difficultés. C’est grâce à ses indications que j’ai décidé de faire un travail de recherche en cotutelle ; cela m’a permis l’accès à une base matérielle riche. J’ai une profonde reconnaissance pour Madame Sylviane Coyault, dont la patience, la disponibilité, la rigueur et les constantes corrections ont permis à ma thèse de s’épanouir dans la bonne direction. En tant que non-francophone, j’ai bénéficié de son appui linguistique et des informations théoriques et bibliographiques fournies. Je lui suis reconnaissante aussi pour les nombreuses opportunités offertes pendant mon séjour en France. J’adresse mes remerciements aux professeurs membres du jury qui ont accepté de lire et d’évaluer mon travail : Madame Anda Rădulescu, Madame Catherine Milkovitch-Rioux, Monsieur Guy Larroux et Monsieur Ioan Pânzaru. Mon séjour à Clermont-Ferrand a été possible grâce à la bourse de l’organisation Soroptimist. Je remercie chaleureusement Madame Dana Constantinescu qui m’a encouragée et a suivi mes démarches en vue de l’obtention de cette bourse. L’amabilité du personnel de la MSH, du CELIS et des bibliothèques est à souligner. Ma thèse a eu beaucoup à gagner des activités communes avec les doctorants du CELIS, de la participation aux Séminaires des doctorants ou à autres manifestations. Un grand merci à Julie, Frédéric, Caroline, Denisa (et Iulian), Fatma, Georges (et beaucoup d’autres) pour les échanges enrichissants et l’amitié qu’ils m’ont montrée. Je remercie Vanessa, Camillo et leur groupe d’amis pour les sorties agréables et les moments de détente passés en leur compagnie. Tout ce parcours n’aurait pas été possible sans le soutien complet de ma famille. Je suis reconnaissante pour l’aide, morale et financière, de mes parents, de mon mari et de ma belle-mère. Je les remercie pour leur patience infinie et pour leur amour. Et je suis sûre que si 2 j’avais eu l’énergie et le pouvoir de travail de mon mari, j’aurais rédigé cette thèse plus vite. Finalement, une pensée pour Adela, ma fille qui est née cette année : Que tu sois puissante ! 3 à mes parents et à Sorin, mon mari à Adela, ma fille 4 Tableau d’abréviations Dans l’ensemble de la thèse, les références aux œuvres du corpus principal sont présentées sous forme abrégée (voir ci-dessous), suivie du numéro de page : TFP : Trois femmes puissantes, Gallimard, 2009 L : Ladivine, Gallimard, 2013 5 INTRODUCTION 6 Un écrivain à succès En 2009, Marie NDiaye publie Trois femmes puissantes. C’est son dixième roman et celui qui est le plus connu en France comme à l’étranger. Traduit en plusieurs langues, il reçoit le Prix Goncourt et le Prix International de Littérature (Berlin) pour sa traduction allemande. Ces distinctions s’ajoutent à d’autres récompenses reçues au fil du temps1. Cette même année, Marie NDiaye est élue parmi « Les dix romanciers français qui ont le plus vendu en 2009 »2. C’est le couronnement d’une activité littéraire variée qui commence en 1985 et n’a pas cessé après la publication de Trois femmes puissantes. Au total, en 2013, l’œuvre de cet écrivain français prolifique comptait onze romans, sept pièces de théâtre3, trois romans de jeunesse, un grand nombre de nouvelles publiées séparément ou en recueil. Son dernier roman, Ladivine, publié en 2013 aux éditions Gallimard lui a valu le Grand Prix de l'Héroïne Madame Figaro. En outre, elle a collaboré avec Claire Denis pour écrire le scénario du film White Material (2009) et elle a écrit le texte du monodrame Te craindre en ton absence en 2014. Au-delà des chiffres, la valeur des écrits de Marie NDiaye est incontestable. Son premier roman, Quant au riche avenir, est un succès critique et fait d’elle, à dix-huit ans, « un grand écrivain »4. Le contenu diversifié et le style singulier de son écriture ont attiré un public considérable5. Au grand nombre de lecteurs s’ajoutent beaucoup de critiques qui ont étudié les continuités, les variations et les étrangetés de la production littéraire de l’écrivain. Le chemin vers la réussite est pourtant jalonné d’obstacles pour chaque écrivain. Marie NDiaye ne fait pas de compromis littéraires pour attirer le public ou pour recevoir des prix. 1 « Marie NDiaye a reçu le Prix Femina pour Rosie Carpe en 2001, le Prix SACD du Nouveau Talent Théâtre en 2003, le Prix Goncourt en 2009 pour Trois femmes puissantes, le Jürgen Bansemer & Uta Nyssen Dramatikerpreis en 2010 ainsi que le prix du Haus der Kulturen der Welt à Berlin pour la traduction de Trois femmes puissantes par Claudia Kalscheuer. » Daniel Bengsch et Cornelia Ruhe, « "Perturbations inconnues" : l’Œuvre de Marie NDiaye » in Daniel Bengsch et Cornelia Ruhe (éds.), Une femme puissante. L’œuvre de Marie NDiaye, Amsterdam –New York, Rodopi, 2013, p. 8. 2 Cf. Mohammed Aissaoui et Dominique Guiou, « Les dix romanciers français qui ont le plus vendu en 2009 », in Le Figaro, le 14 janvier 2010. [En ligne] http://www.lefigaro.fr/livres/2010/01/14/03005- 20100114ARTFIG00005-les-dix-romanciers-francais-qui-ont-le-plus-vendu-en-2009-.php (Consulté le 5 mai 2014). 3 La pièce Papa doit manger (2003) est entrée dans le répertoire permanent de la Comédie-Française. Toute vérité a été co-écrite avec son mari, l’écrivain Jean-Yves Cendrey. 4 « Personne, je crois, n’a jamais porté sur la fameuse "crise de l’adolescence" un regard aussi aigu, aussi drôle, aussi sérieux que Marie NDiaye. Peut-être parce que Marie NDiaye a dix-huit ans et qu’elle devait en avoir seize lorsqu’elle a entrepris Quant au riche avenir, mais plus certainement parce qu’elle est déjà un grand écrivain : elle a trouvé une forme qui n’appartient qu’à elle pour dire des choses qui appartiennent à tous ; et dès lors nous les découvrons. » Pierre Lepape, La Quinzaine littéraire, 1er avril 1985, cité dans Marie NDiaye, Quant au riche avenir, Paris, ons de Minuit, 1985, quatrième de couverture. 5 Voir Mohamed Aissaoui et Dominique Guiou, « Les dix romanciers français qui ont le plus vendu en 2009 » in Le Figaro, op. cit. 7 Elle se forge un « parcours [qui] est tout à elle »1, « la seule règle à laquelle elle se conforme est celle de la rupture délibérée avec les attentes, celle du refus de toute règle »2. En effet, la production littéraire diversifiée de Marie NDiaye semble ne pas s’inscrire dans une catégorie précise d’écriture : éléments de surprise, touches de fantastique, voix brouillées, mélanges de genres inédits, non-respect des directions littéraires. Remarquée dès son début, la jeune femme est rapidement intégrée dans des ouvrages critiques portant sur la littérature française des XXe et XXIe siècles. En 2005, Dominique Viart et Bruno Vercier analysent ses travaux dans La Littérature française au présent3. Son œuvre romanesque apparaît comme objet d’étude dans des recueils collectifs tels : Le Roman français contemporain4 ou Le Roman français au tournant du XXIe siècle5 (sous la direction de Bruno Blanckeman, Aline Mura-Brunel et Marc Dambre). En 2013, Denis Labouret l’inclut dans Littérature française du XXe siècle6. Les livres mentionnés représentent une infime partie des anthologies critiques françaises de la contemporanéité littéraire. Le nom de Marie NDiaye est cité à côté d’autres écrivains français contemporains, tels Emanuel Carrère, Pierre Michon, Michel Houellebecq, Jean-Philippe Toussaint, Marie Darrieussecq, Jean Echenoz… Cependant, le premier colloque centré uniquement sur ses écrits a lieu une vingtaine d’années après son début littéraire, en 2007, à Londres.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages354 Page
-
File Size-