Ligue ITEKA BURUNDI Répression aux dynamiques génocidaires Novembre 2016 / N°685f Novembre Dans le quartier de Mutakura à Bujumbura le 2 juillet 2015 où, la veille, au moins six personnes ont été tuées lors d’affron- tements avec la police. © MARCO LONGARI / AFP SOMMAIRE RÉSUMÉ EXÉCUTIF 9 RÉSUMÉ GÉNÉRAL DU RAPPORT 14 CARTE DU BURUNDI 16 ACRONYMES 17 I. MÉTHODOLOGIE 19 II. CONTEXTE ET ANALYSE 21 La candidature hautement contestée du président Nkurunziza 21 Des manifestations réprimées dans le sang 25 Après le putsch manqué du 13 mai 2015 : « utiliser tous les moyens possibles » 26 La suspension de toutes les radios et des médias sociaux 27 La réélection du président Nkurunziza... 28 ...marque l’entrée dans un nouveau cycle de violences 29 11 et 12 décembre 2015 : un tournant de la crise 31 Un cercle de fidèles et de durs autour du président Nkurunziza 34 Divisions grandissantes au sein de l’armée 35 Des unités spécialisées pour mener à bien la répression 37 Une répression moins « visible » aux dynamiques pourtant génocidaires 38 III. VIOLATIONS GRAVES DES DROITS HUMAINS : LES DYNAMIQUES À L’ŒUVRE 45 Exécutions sommaires et extra-judiciaires par les corps de défense et de sécurité burundais 46 3. 1. 1. Exécutions au grand jour : opérations de représailles contre des civils 46 Les exécutions de Mutakura du 1er juillet 2015 46 Les exécutions à Cibitoke et Mutakura le 3 octobre 2015 47 Les exécutions systématiques du 11 décembre 2015 à Nyakabiga et Musaga 48 3. 1. 2. Après le 11 décembre : vers de nouveaux modes opératoires répressifs 51 Passer sous le radar de la communauté internationale : des exécutions à huis clos 52 3. 1. 3. Assassinats ciblés et traque des ennemis du régime 55 Chasse à l’homme : les opposants politiques en première ligne 55 « Nulle part où nous cacher » : la traque des « opposants » par delà les frontières 58 Répression et allégations d’exécutions extra-judiciaires de militaires et policiers des anciennes Forces armées burundaises 60 Attaques et assassinats ciblés par des groupes armés rebelles 62 3. 2. 1. Attaques ciblées contre de hautes personnalités du régime 63 3. 2. 2. Des attaques en cours de généralisation 64 Arrestations et détentions arbitraires massives, systématiques et généralisées 66 3. 3. 1. Rafles et sélection des victimes 69 L’identification des contestataires 69 3. 3. 2. Systématisation des arrestations : une pratique devenue « impossible à documenter » 71 Disparitions forcées 72 Pratique généralisée de la torture par les forces de sécurité burundaises 77 3. 5. 1. « Ils me torturaient matin, midi et soir » 77 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 3 3. 5. 2. Lieux non officiels et secrets de détention arbitraire et de torture 80 Détention et torture de civils dans des positions de l’armée, de la police et du SNR 80 Maisons d’habitation 81 L’exemple du bar Iwabo w’Abantu 82 Écoles 83 ARRESTATION AU BURUNDI : LE CHEMINEMENT DE L’HORREUR 85 Fosses communes 86 3. 6. 1 Les charniers des 11 et 12 décembre 2015 86 3. 6. 2. Une pratique qui se généralise 87 Violences sexuelles et basées sur le genre 89 3. 7. 1. Violences sexuelles : une arme politique au service de la répression 89 3. 7. 2. Violences sexuelles commises sur des hommes 90 3. 7. 3. Incitations au viol et à la grossesse forcée 92 3. 7. 4. Climat d’intimidation des victimes 93 Pillages, rançons et confiscation de biens privés par les forces de sécurité 94 3. 8. 1. Pillages 94 3. 8. 2. Rançons 94 3. 8. 3. Confiscation de biens privés 96 Empêcher la documentation des violations des droits humains 97 La désinformation comme outil de propagande 99 3. 10. 1. Des fosses communes suspectes 99 3. 10. 2. Les « révélations » des repentis 100 3. 10. 3. Décrédibiliser le travail des organisation de défense des droits humains 102 Surveillance généralisée de la population 103 3. 11. 1. SNR, Imbonerakure, « indics » 103 3. 11. 2. Mise sur écoute et contrôle des données personnelles 104 3. 11. 3. Les cahiers de ménage 105 « Au fond de moi je me prépare au pire » : ethnicisation de la crise et dynamiques génocidaires 106 3. 12. 1. Préparer les esprits à des violences ethniques de masse 106 « Vous les Tutsis, vous voulez revenir au pouvoir » : assimiler les Tutsi aux « ennemis » du régime 106 Rhétorique ethnique et génocidaire 107 Ré-ouvrir les plaies du « génocide » de 1972 109 3. 12. 2. Propagande anti-Rwanda 111 3. 12. 3. La CNDI : un organe de propagande des mots d’ordre du régime 113 Répression tous azimuts des défenseurs des droits humains et des journalistes 117 3. 13. 1. Défenseurs des droits humains 119 Menaces et attaques contre les défenseurs des droits humains 119 La « nyakurisation » des ONG 121 Pouvoir de nuisance des ONG nyakuri : l’exemple du RNODH 122 Tentative de prise de contrôle de la ligue ITEKA 124 3. 13. 2. Situation des journalistes et guerre de communication 124 Le rôle ambigu de la CNIDH 128 3. 14. 1. Attaques contre la société civile et les organisations de défense des droits humains 128 3. 14. 2. Négation des exactions commises par les forces de sécurité burundaises 129 Sur les exécutions extrajudiciaires des forces de sécurité et les arrestations arbitraires 129 Sur les tortures, mauvais traitements et lieux illégaux de détention 130 Sur les fosses communes 131 Détention arbitraire de jeunes accusés d’« outrage au Chef de l’État » pour avoir gribouillé des photos du président P. Nkurunziza dans leurs manuels scolaires 131 3. 14. 3. Présence de personnes mineures dans les locaux de la CNIDH 134 4 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires IV. LES RESPONSABILITÉS 137 Les acteurs de la répression 137 4. 1. 1. La police 138 Brigade anti-émeute (BAE) 138 Groupement mobile d’intervention rapide (GMIR) 139 Agence de protection des institutions (API) 141 Police nationale burundaise (PNB) : Brigade de recherches et d’investigations judiciaires (BRIJ) et Police spéciale de roulage et de sécurité routière (PSR/SR) 141 Des chaînes de commandement parallèles au sein de la police 142 4. 1. 2. L’armée 143 Bataillon Génie des Combats – BGC 143 Brigade spéciale pour la protection des institutions – BSPI 144 Des bataillons impliqués dans de graves violations des droits humains 144 Les militaires du camp Muha 145 Des chaînes de commandement parallèles au sein de l’armée 146 4. 1. 3. Le Service national de renseignement (SNR), « La Documentation » 146 4. 1. 4. Les Imbonerakure 148 Des allégations de longue date 148 Implication dans la répression depuis avril 149 Encadrement, entraînement, armement 150 Les groupes armés rebelles 151 4. 2. 1. Résistance pour un État de droit (Red-Tabara) 152 4. 2. 2. Forces Républicaines du Burundi (FOREBU) 153 4. 2. 3. Autres groupes 153 ORGANIGRAMME DE L’APPAREIL POLITICO-SÉCURITAIRE BURUNDAIS 154 V. QUALIFICATION DES CRIMES : CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ ET CRIME DE GÉNOCIDE 161 Crimes contre l’humanité 161 5. 1. 1. Attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile 162 Attaque contre toute population civile 162 Attaque généralisée ou systématique 162 5. 1. 2. Meurtres 164 5. 1. 3. Viols et autres formes de violence sexuelle 164 5. 1. 4. Disparitions forcées 164 5. 1. 5. Les autres crimes constitutifs : tortures, détentions, etc. 165 5. 1. 6. Persécution 165 Crime de génocide 166 5. 2. 1. Groupe ethnique 166 5. 2. 3. « Intention de détruire en tout ou en partie » 167 5. 2. 4. Responsabilités pénale des auteurs 167 VI. POUR ÉVITER LE PIRE : RELANCER LE DIALOGUE POLITIQUE, PROTÉGER LES CIVILS ET LUTTER CONTRE L’IMPUNITÉ 169 Relancer le dialogue politique 169 Protéger les civils 173 Juger et punir les responsables 175 6. 3. 1. Lutter contre l’impunité : le besoin d’enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces 176 6. 3. 2. Retrait du Burundi de la CPI : entre aveu de culpabilité et pari de l’impunité ? 178 6 3. 3. De la suspension de la coopération aux mesures de sanctions 180 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires 5 VII. CONCLUSION : AGIR AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD 185 Concerver le pouvoir par tous les moyens 185 D’une répression visible à des exactions à huis clos 185 Des forces spéciales mobilisées pour la répression 186 De la remise en cause de l’Accord d’Arusha à la politique du «eux ou nous» 187 Crimes contre l’humanité et/ou génocide ? 187 Une dynamique de radicalisation 188 VIII. RECOMMANDATIONS 191 I. Aux autorités du Burundi 191 Concernant la protection des droits humains 191 Concernant le processus de dialogue interburundais 193 Concernant la lutte contre l’impunité 194 Concernant la ratification internationaux et régionaux 194 II. Aux partis politiques de l’opposition 195 III. Aux groupes armés 195 IV. À la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme 195 V. Aux autorités rwandaises et aux pays de la région 196 VI. À la communauté internationale 197 Œuvrer pour garantir dans le cadre de tout processus et accord politique : 197 Aux bailleurs internationaux (États, Union européenne, organisations internationales, institutions financières) 197 À la Communauté des États d’Afrique de l’Est et à la médiation ougandaise 197 À l’Union africaine 197 À la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples 199 Au Conseil de sécurité des Nations unies 200 À l’Union européenne 201 VII. Aux États membres et observateurs du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies 202 VIII. S’agissant de la Cour pénale internationale 203 Au Bureau de la Procureure de la CPI 203 Au Greffier de la CPI 203 Aux autorités du Burundi 204 Aux autres États parties au Statut de la CPI 204 6 FIDH - BURUNDI : Répression aux dynamiques génocidaires « Pourquoi vit-on ça ? Pourquoi mon si beau pays torture et tue ses enfants ? Comment en est-on arrivé là où la vie humaine n’a aucune valeur ? Je me rappelle les différentes alertes que je vois sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise, des hashtags comme #BringBackMyDad, #OùEstMonFrère, mon cousin, ma sœur… Mais aussi des deuils chez mes voisins, collègues et amis qui ont perdu les leurs.
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