Troisième partie Les années de la victoire: 1918 et 1919 Annexes Année 1918 Début Août, l'espoir change de camp ! Hector BONNAFOUX , de maladie, en Octobre à PARIS Félix BONNET, de maladie, en Août, à BAYONNE Léon CHAILLAN, de maladie, en Septembre, à SAINT-MANDRIER Denis GOS, tombé début Août devant ROSNAY (Marne) Pierre PUGET, de maladie, en Février, à PARIS Augustin SABATIER, tombé en Octobre devant MARVAUX (Ardennes) Charles SALVAN, tombé en Mai devant MISSY-aux-Bois (Aisne) 1918, en Août, l’espoir change de camp ! uand commence l'année 1918, tous, pays de l'Entente et Empires Centraux, savent que l'entrée en guerre des États-Unis d'Amérique a profondément modifié à terme la balance des forces en faveur de l'Entente. Mais ils savent aussi que, dans l'immé- Q diat et pour quatre à six mois au moins, les Empires Centraux peuvent capitaliser sur leurs succès de 1917, défaite italienne de Caporetto et surtout effondrement du front de l'Est suite à la révolution russe d'Octobre et la paix roumaine. Les états-majors de l'Entente at- tendent donc avec la plus grande inquiétude de savoir où et quand les Empires Centraux vont exploiter leur supériorité temporaire. Le 21 Mars, une première offensive allemande frappe le front anglais devant AMIENS et en- traîne une avancée de 60 km (90 000 prisonniers) ; le 9 Avril, une deuxième offensive est lan- cée contre les Anglais en Belgique : Elle obtient des résultats limités (prise du mont Kemmel) mais ne réussit pas la percée vers les ports de la Manche. Le 27 Mai, une troisième offensive bouscule nos forces sur le Chemin des Dames et ramène les Allemands sur la Marne (une avancée de 60 km, 50 000 prisonniers) ! Le 15 Juillet, une quatrième offensive allemande est lancée en Champagne mais celle-ci, suite à la contre-attaque du Général MANGIN à partir de la forêt de VILLERS-COTTERETS le 18 Juillet, doit être arrêtée rapidement: La situation des troupes allemandes sur la Marne est si aventurée que leur repli s'impose en urgence sur les positions de départ du .. 27 Mai ! Début Août, l'espoir d'une victoire militaire disparaît pour les Empires Centraux car 19 divisions américaines sont maintenant prêtes à être engagées et les renforts arrivent au rythme de 250 000 hommes par mois ! Le 8 Août, « jour de deuil pour l'armée allemande » selon les mots même du Général LUDDENDORF, une première contre-offensive franco-anglaise devant Amiens annule rapidement toutes les avancées allemandes du Printemps en Picardie. Le 15 Septembre, c'est le début de l'offensive générale lancée simultanément par les Américains contre le saillant de SAINT-MIHIEL, par des forces franco-américaines en Argonne vers Mé- zières et au Nord de l'Oise entre Cambrai et Saint-Quentin vers Valenciennes, britanniques en Flandres vers Bruges mais aussi dans les Balkans (la vallée du Vardar) contre la Bulgarie et en Palestine contre les Turcs ! Partout les Empires Centraux s'effondrent et vont demander rapidement un armistice, de Moudros pour les Turcs fin Octobre, de Villa Giusti début No- vembre pour l'Autriche-Hongrie, de Rethondes enfin pour l'Allemagne. Le 11 Novembre , la guerre est finie mais six de nos concitoyens sont encore tombés pour arri- ver à ce résultat : Hector BONNAFOUX, de maladie en Octobre, à Paris ; Félix BONNET, de maladie en Août à Bayonne; Léon CHAILLAN, lui aussi de maladie, en Septembre, à Saint-Mandrier; Denis GOS, début Août devant ROSNAY (Marne) ; Pierre PUGET, début Février, de maladie, à Paris ; Augustin SABATIER, en Octobre à MARVAUX (Ardennes); Charles SALVAN, en Mai, devant Missy-aux-Bois (Aisne). C'est maintenant l'heure de la libération du territoire occupée, de l'occupation de la rive gauche du Rhin, des festivités et de la démobilisation des classes les plus anciennes. BONNAFOUX Hector (Tavernes 1892 — Paris 1918) ils de Jean, Pierre, Fabien et de Anna, Louise, Madeleine TAVERA, Hector, Lucien, Jo- seph BONNAFOUX naît le 27 Janvier 1892 à Tavernes , où son père est percepteur. En 1912, il est recensé dans le canton de GAMACHES (Somme) où résident ses parents. F Étudiant en médecine à Paris (déclaré « dentiste »sur sa fiche matricule), il rejoint la 2e Section d'Infirmiers Militaires à AMIENS le 8 Août 1913 pour effectuer sa formation initiale. Il est nommé Caporal le 2 Mai 1914. C'est donc en soldat qualifié qu'il participe à la mise sur pied de son unité d'affectation « guerre » au début Août, le Groupe de Brancardiers Division- naires de la 52e Division d'Infanterie ( GBD52). Le GBD52 est une unité sanitaire importante en volume (3 officiers dont le Médecin-Major, son Chef, 4 médecins auxiliaires, 138 infirmiers militaires dont 6 sous-officiers du Service de Santé, un détachement du Train hippomobile à 150 conducteurs). Elle l'est aussi en responsabilité car il lui incombe d'assurer, en liaison avec les régiments, la relève des blessés sur le terrain et leur portage (cas général) vers le(s) Poste(s) de Secours où ils recevront les premiers soins, puis leur transport (le plus souvent par moyen hippomobile) jusqu'à une Ambulance division- naire. Celle-ci, autre unité sanitaire de la Division, plus légère (5 médecins, 60 hommes de troupe), située à environ 10 km en arrière, est chargée de leur mise en condition d'évacuation vers les Hôpitaux de l'arrière. Le 13 Août, mobilisation terminée, le GBD52 est en gare de LAON. Le lendemain, la halte à HAN-le-Moine est mise à profit pour une séance d'instruction certainement bien nécessaire, comme le note le Journal des Marches et Opérations (JMO) du GBD52 : « instruction intensive des brancardiers (brancards, cacolets, brouette roulante ) ». La suite, c'est d'abord le baptême du feu le 28 à HANNOGNE Saint Martin (08160): « canonnade. Évacuation précipitée du can- tonnement vers SAINT AIGNAN. Nombreux blessés. Retour ultérieur pour les ramasser dans une accalmie » (JMO). C'est ensuite la retraite, longue et pénible sous la chaleur d'Août 1914, confuse pour une unité logistique comme le GBD, avec son lot d'ordres et de contre-ordres en matière de cantonnements, d'embouteillages d'itinéraires mais aussi d'informations sur l'enne- mi, enfin amère car le GBD52 est dans la pire des situations pour exécuter sa mission sani- taire : Chaque jour ou presque, quelle que soit l'issue des combats locaux, il faut abandonner à l'ennemi le terrain et ...donc les blessés ! Emblématique est la situation rencontrée le 30/8 à JUNIVILLE par le Commandant du GBD52 : en l'absence « d'ambulance déployée, (il fait) ins- taller la cinquantaine de blessés recueillis sur les routes à la maison d'école et annexes » ; Le général commandant le XIe CA le fait appeler et « lui confie 2 à 300 blessés de tous les Corps ...Fort probablement vous serez fait prisonniers. Personnellement je vous demande de me dégager la route de REIMS » ; Enfin il est arrêté par le Chef d’État-major du 9e Corps d'Ar- mée qui « lui signale la présence de la cavalerie allemande à 2 km et lui donne ordre de battre en retraite le plus vite possible vers REIMS » ! Le 2/9, le GBD52 marche encore « en direction du Fort de La POMPELLE, où l'on suppose être la 52eDI ». C'est sur la Marne, dans les marais de Saint Gond, que le Caporal Hector BONNAFOUX va con- naître ses premières vraies missions sanitaires, d’abord les 8 et 9 où il faut relever les blessés de La FERE CHAMPENOISE et de LINTHES, puis surtout les 11, 12 et 13 où le GDB52 doit, en liaison avec l'Intendance (état-civil) et le Génie (creusement des tranchées d'enfouissement) ramasser les corps des soldats tombés devant CONNANTRAY (51230). Le 18/9/1914, le GBD52 rejoint REIMS. C'est le début d'un long séjour qui, à partir d'un dé- ploiement en deux sections, initialement « l'une au Sud de la Place Dieu Lumière, l'autre Place de Bétheny », puis dans les caves MUMM et malgré l'omniprésence d'une artillerie allemande prodigue en obus explosifs ou incendiaires, verra petit à petit le GBD52 mettre en place une organisation sanitaire plus sereine. Le caporal H.BONNAFOUX et ses camarades vont ainsi as- sister le 19 à l'incendie de la Cathédrale et à l'évacuation difficile des blessés allemands qui y avaient été déposés, tant était grande ce jour-là l'hostilité de la foule, pouvoir le 1er Octobre (en profitant) pour la 1ère fois d un peu de calme, faire une lessive complète des brancards souillés de sang » ou soutenir, courant Octobre, les combats de la Division dans le secteur de CERNAY-lès-Reims et La Neuvillette. Le 18/8, lors d'une attaque des positions allemandes des Cavaliers de COURCY par le 245e RI, le Caporal Hector BONNAFOUS se met en évidence, en pansant et en ramenant sous le feu en- nemi, un chef de Bataillon blessé, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de la 52eDI: « Malgré un feu très vif qui venait d'infliger de très lourdes pertes à une compagnie du 245e RI, a don- né un bel exemple d'énergie et de courage en dirigeant sous le feu même avec les infirmiers du 245e RI le relèvement et l'évacuation des blessés ». Les activités opérationnelles ralentissant avec la mauvaise saison, le GBD52 pourra ainsi, dès le 26/11, mettre en place un service régulier de voitures (hippomobiles) entre les PS régimen- taires et les ambulances divisionnaires, ouvrir dans la villa Houlon le 20 /2/1915 un cabinet dentaire où sera affecté le Caporal H.BONNAFOUX, percevoir le 24 Mars ses deux premières voitures automobiles « l'une pour blessés assis, l'autre pour blessés couchés », mettre l'accent tout au long de l'année sur les vaccinations anti-typhoïde, l'hygiène générale des cantonne- ments et surtout la lutte contre les gaz (expérimentation des pulvérisateurs VILMOREL, essais des masques et des lunettes, distribution de tampons et de solutions de 1er soins, etc.
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