L'ORIENT-LE JOUR - 9 MARS 1997 New Yor k villes sous affluence L'Irak TOUJ OURS EXSANGUE MARS 1997, 5000 L.L. N o 16 . MARS 19 9 7 PROCHAINE PARUTION LE 3 AVRIL So m m a i r e ÉCO & CO: SOCIÉTÉ DE NON-CONSOM- MATION 12 TOPOS: LE SOU DAN, U NIFI- F1 : CIRCUITS OUVERTS CATION PAR 62 - 65 Ont contribué LA RÉVOLTE à ce n um éro E ISU LGÉRIENNES ENTRE Hanane Abboud, Paul 26 D V : A Achkar, Claude Achkar, Karim Antoum, Jamal ELLES 28 EXTRÊMES: D EL’AVEN U E Asmar, Médéa Azouri, Christophe Ayad, Fadi DES FRANÇAIS AU DERNIER MARCH AND Bacha, Nabil Badawi, Reeva Berbari, Alain Bifani, Ayman Bouchri, 50 OMAR ONSI: L’O RIENT SANS Melhem Chaoul, Nadine Chéhadé, Sophie FIORITURES 68 JEAN-PIERRE Dick, Jabbour Douaihy, Joana Hadjithomas, ERNANT OU L H ELLÉNISME À FLEU R DE Riad Kamel, Houda V ’ Kassatly, Mazen Ker- bage, Tristan Khayat, PEAU 70 MAH FOU Z: L’EAU ÉTATS DE FEMME Charif Majdalani, 34-49 Farouk Mardam-Bey, ET LES HOMMES 76 INTEL- Alexandre Medawar, Nada Moghaizel Nasr, Nada Nassar Chaoul, LECTUELS PARISIENS: LA COMPIL’ 78 Reina Sarkis, Michael Young. CARTE POSTALE: N EW YORK, VILLES SOU S AFFLU ENCE 94 SAVEURS: D E LA L’O RIENT-EXPRESS, POMME 98 PSYSH OW: COMMENT IMM. MEDIA C ENTRE, COUVERTURE: PHOTO ACCAOUI, H OUDA KASSATLY, B.P. ACHRAFIEH 166495 H AÏSSEZ-VOUS? 102 KARTABA 1991. TÉL.: (961-1) 201942 FAX: (961-1) 217093 L’IRAK TOUJOURS EXSANGUE DU N ORD AU SUD 20-25 L’O RIENT-EXPRESS, MAGAZINE MENSUEL DE L’O RIENT-LE JOUR, EST ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE PRESSE ET D’ÉDITION, S.A.L. Rédacteur en chef Rédaction Direction artistique Photos Photogravure Samir Kassir Carmen Abou-Jaoudé Émile Menhem Victor Fernainé ClockWise Directeur Omar Boustany Maquette Houda Kassatly Impression Camille Menassa Secrétaire de rédaction Anthony Karam Edouard Chaptini AFP Joseph Raïdy Caroline Donati Publicité Chantal Rayes Pressmedia Tamam S.A.L. L’ORIEN T-EXPRESS 3 M ARS 1997 algarade SAM IR KASSIR N AVAIT FINI PAR S’Y FAIRE, À petits plaisirs de la vie pour ne pas O CE SPECTACLE D’INCOMPÉ- se réjouir rien qu’à l’idée. Mais le TENCE que le pouvoir nous pro- plus important est qu’on n’aura jette en continu. On n’imaginait Responsable moi? plus à souffrir, en plus des aban- pourtant pas qu’on puisse un jour dons de souveraineté, de l’irres- le destiner à l’export. Mais, main- tenant que c’est fait, la conclusion est plutôt rassurante: Peut-êtr e que nos mi ni str es, même s’il voyage bien, le ridicule ne tue toujours pas. Pas d’inquiétude donc: personne ne va démissionner, personne se sachant remplaçables, d’important en tout cas. Ni le ministre des Affaires étrangères, perdront un peu de leur enflure ni celui de l’Information qui avaient tous deux confirmé l’ar- restation des membres présumés de l’Armée rouge japonaise, ponsabilité érigée en éthique de gouvernement. Qui sait si, en ni celui de l’Intérieur qui l’a infirmée et pas davantage le pro- commençant par demander des démissions de ministres pour cureur général de la République qui ne sait plus ce qu’il doit cause d’incompétence, on ne finirait pas par en obtenir pour faire pour donner l’impression que lui, au moins, croit à L’IN- cause de corruption? Avec un peu de chance, ça pourrait DÉPENDANCE-DE-LA-JUSTICE. Remarquez, il y a du même mettre un peu de rationalité dans les relations libano- mérite le procureur. Il n’en serait pas là si son ministre de syriennes. Car, s’ils tiennent vraiment à nos gouvernants, les tutelle n’avait pris la confortable habitude de se mettre aux Syriens éviteront désormais de les impliquer dans leur lessive abonnés absents dès que se lève la plus petite brise. familiale. Il y a toutefois plus étonnant que l’absence de démissions. C’est que personne ne s’en émeuve, que personne n’ait songé Q U’ON NE S’Y TROMPE PAS: MÊME SI C’EST L’ÉTAT LIBANAIS qui à exiger le départ de l’un ou l’autre membre de cette équipe a été tourné en ridicule, c’est de l’appareil d’État syrien que qu’on n’appelle plus gouvernement que par commodité. vient le cafouillage. Il faut être bien naïf pour croire que l’af- Comme si l’opinion publique avait oublié cette notion de res- faire de ces Japonais bien volatils vient d’une mauvaise coor- ponsabilité. C’est vrai que les hommes qui exercent le pou- dination entre services libanais et services syriens. Peut-on voir au Liban ont tout fait pour la lui faire oublier. Pour eux, sérieusement imaginer les maîtres-espions libanais, à quelque aucune perte de face, aucun désaveu ne mérite une démission: échelon que ce soit, levant un tel lièvre sans s’être couverts, et ils ne sont pas responsables, voilà tout. Et le pire, c’est qu’on plutôt deux fois qu’une, auprès de l’un ou l’autre de leurs commence à les croire. «homologues» syriens? Justement, était-ce l’un ou était-ce l’autre? Là est toute la question. Là sont bien des réponses. O N CONNAÎT LA RENGAINE: ILS NE PEUVENT PAS DÉMISSIONNER, Pour peu qu’on puisse les interpréter. LES SYRIENS n’accepteront jamais. Tu parles qu’ils acceptent. L’idéal serait évidemment de disposer d’un mode de conver- D’abord, parce que des candidats ministres, ils en ont en sion. Comme en informatique, on verrait alors des équations stocks inépuisables dans les antichambres de Damas. Mais horriblement compliquées, et celles de Damas le sont bien surtout parce que, depuis le temps qu’ils s’occupent des assez, devenir des gestes simples sur un écran convivial. affaires libanaises, ils ont plus d’une fois montré combien L’écran, c’est naturellement le Liban – forcément, la convi- facilement ils pouvaient s’adapter aux «particularités» de ce vialité... Seulement, il n’est pas encore WYSIWYG (What you pays. see is what you get) et, du coup, on a bien du mal à deviner Ne se sont-ils pas révélés fort doctes en droit constitutionnel, à quelle équation on a affaire, dans cette histoire d’Armée eux qui n’ont qu’une Constitution pour rire? Ne se sont-ils rouge. pas affirmés comme de redoutables stratèges électoraux, eux Si l’on imagine aisément que l’objectif initial était de faire un qui n’ont qu’un souvenir lointain d’un bulletin de vote – les geste de bonne volonté en direction de Washington via Bey- consultations formelles qui sont organisés chez eux de temps routh et Tokyo, il reste à savoir quelle faction en a eu l’idée en temps ne sauraient se comparer pas même à la sinistre et surtout quelle autre n’en a pas voulu. On se consolera farce de l’été dernier. Que se lèvent quelques voix au Liban quand même en se disant qu’on n’a pas à se demander pour- pour demander la démission d’un ou de deux ministres, et quoi celle-ci s’est rebiffée. Ici pas besoin de savoir de laquelle vous verrez avec quelle facilité les Syriens s’en accommode- des factions il s’agit pour connaître ses raisons: à défaut de ront. marquer un point, empêcher l’autre de rafler la mise. Et ça changera quoi, dira-t-on, puisqu’ils ont des remplaçants Qu’alliez-vous chercher? De l’idéologie? C’est là précisément potentiels à la pelle? Eh bien ça changera peut-être que nos qu’il ne faut pas compliquer les choses inutilement. Parce que ministres, se sachant justement remplaçables, perdront un si les équations sont ardues, les motivations, elles, demeurent peu de leur enflure. Et puis, ne plus avoir au gouvernement d’une simplicité biblique. La politique expliquée aux enfants, un Farès Boueiz ou, mieux encore, un Michel Murr, ça vous quoi! ferait vraiment mal, vous? Il faut avoir perdu le sens des Mieux: par les enfants. L’ORIEN T-EXPRESS 5 M ARS 1997 ici et mai nt enant interviewexpress SAMIR FRANGIÉ d d é é c décodageo o d da g a e g e HAMPION DE LA DÉMOCRATIE EN À en croire Élie Ferzli, vous seriez, avec l’am- GÉNÉRAL, ELIAS ABO U RIZK C bassadeur Simon Karam, un vicaire patriarcal semble moins pressé de la traduire en civil? particulier. Il continue à faire la Le patriarche Sfeir n’a délégué personne pour sourde oreille à l’appel de ses alliés négocier avec la Syrie. Il est certes ouvert au qui l’ont invité à prendre une initia- dialogue et est concerné par la recherche de tive pour rétablir l’unité syndicale solutions aux problèmes qui se posent à la comme prélude à l’organisation communauté chrétienne, mais lui faire assumer un rôle plus direct serait d’élections pour renouveler la direc- une erreur. Pour en revenir à votre question, le vice-président de la tion de la CGTL. Affaibli par la dis- Chambre a effectivement discuté avec le Patriarche de la nécessité d’ins- sidence des syndicats dits autonomes taurer un dialogue avec la Syrie. Et c’est dans la foulée de cette ren- menée par Antoine Béchara, il contre qu’Élie Ferzli est entré en contact avec Simon Karam et moi- cherche à s’oxygéner en direction de même pour voir comment instaurer ce dialogue. l’opposition politique. C’est le sens Alors, Samir Frangié, politicien maronite? qu’il faut donner au dîner offert à Cela me change un peu, non? Politicien «maronite», oui dans la mesure son domicile.
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