Université Lumière Lyon 2 Le Naturalisme sur la scène de l’Opéra lyrique Roxane SIFFER Sous la Direction de Mme Sophie PAPAEFTHYMIOU Août-Septembre 2010 Table des matières Remerciements . 5 Introduction. 6 PREMIERE PARTIE : LE THEATRE LYRIQUE COMME MOYEN D’EXPRESSION: LE PROLONGEMENT ET L’ACHEVEMENT DU COMBAT NATURALISTE . 20 SECTION PREMIERE : Genèse et collaborations du couple fondateur : Zola-Bruneau . 20 A°) L’acte de naissance du naturalisme : la rencontre d’Emile Zola et d’Alfred Bruneau . 20 B°) L’œuvre singulière d’Alfred Bruneau . 26 SECTION DEUXIEME : La confusion entre le naturalisme et les Dreyfusards . 33 A°) D’une coopération artistique à l’engagement politique : l’affaire Dreyfus en toile de fond . 33 B°) La prise de position de Bruneau en faveur de Zola . 37 SECTION TROISIEME : L’Affaire Dreyfus : une affaire politique dans les coulisses de l’opéra . 38 A°)Le combat naturaliste sur la scène lyrique : le prolongement du combat dreyfusard . 38 B°)Triomphes et de défaites du naturalisme musical . 40 C°) Un répertoire trop figé historiquement: du mépris à l’oubli . 43 DEUXIEME PARTIE : LE NATURALISME LYRIQUE: UN MOUVEMENT MUSICAL CONTESTE ET INCOMPRIS . 46 SECTION PREMIERE : Les difficultés techniques et l’absence de réelle identité musicale . 46 A°) L’influence du wagnérisme: un héritage romantique indubitable . 46 B°) Style et registres de langue du naturalisme: la négation des canons de l’opéra lyrique . 50 SECTION SECONDE : Les élites de l’univers musical réservées à l’égard du naturalisme lyrique . 59 A°) Des journaux hostiles à l’avènement d’un genre “profane” sur la scène lyrique: . 59 B°) Les directeurs des théâtres lyriques nationaux, majoritairement hostiles aux opéras naturalistes . 63 SECTION TROISIEME : La réception du naturalisme dans l’opinion publique: un succès mitigé à travers les époques . 66 A°) L’opéra naturaliste et l’expérience du miroir370 . 66 B°) La souveraineté du public . 69 C°) Une définition figée du lyrisme par la bourgeoisie : la difficile démocratisation de l’opéra . 72 Conclusion . 74 Bibliographie . 80 Ouvrages et Correspondances . 80 Articles de presse. 83 Annexes . 85 ANNEXE 1 : L’Attaque du Moulin à l’Opéra de Metz (2010) . 85 ANNEXE 2 : Les Dix Ouvrages les plus joués à l’Opéra-Comique dans la première moitié du vingtième siècle . 86 ANNEXE 3 : Les Dix Ouvrages les plus représentés à l’Opéra de Paris entre 1875 et 1962 . 87 ANNEXE 4 : Les programmations des théâtres lyriques en France à la fin du XXe siècle . 87 ANNEXE 5 : Degas peignant le ballet à l’Opéra de Paris . 87 ANNEXE 6 : MIMI PINSON de Musset . 88 ANNEXE 7 : Thérèse Raquin . 90 ANNEXE 8 : Caricature d’Emile Zola . 91 ANNEXE 9 : Détail des Pistes audios . 91 ANNEXE 10 : Hommage d’Anatole France à Emile Zola . 92 ANNEXE 11 : Repères historiques . 92 Chronologie de l'affaire Dreyfus . 92 Chronologie de la Commune de Paris (1871) . 102 Remerciements Remerciements Je souhaiterais remercier Madame PAPAEFTHYMIOU, enseignante et responsable du séminaire « Art, Politique et Management », pour son aide, sa patience et ses conseils durant la rédaction du mémoire. Je souhaiterais également remercier Monsieur Bruno BENOIT pour avoir accepté d’être jury pour mon mémoire. Je tiens tout particulièrement à remercier la réactivité et la précision des informations apportées par Monsieur Georges STAROBINSKI, professeur de musique. Je tiens également à remercier Madame Solange FOURNIER, ma professeure de solfège, pour sa patience, ses ressources musicales et son aide pour l’étude des livrets d’opéras. J’adresse mes remerciements à Monsieur Alain PAGES, président de l’association des Cahiers Naturalistes, pour ses conseils et ses pistes bibliographiques. Je remercie également Monsieur Alain BONDOUX pour son érudition et l’ensemble de ses références cinématographiques liées à l’univers de Zola. Je souhaite également remercier Monsieur Pierre COHEN-BACRIE pour ses informations relatives à l’affaire Dreyfus. Je souhaiterais également remercier mes proches et plus particulièrement mes parents, mon frère et mes sœurs, mon petit-ami, qui m’ont assuré de leur soutien durant la rédaction de ce mémoire. Je souhaiterais remercier mes amis pour leur indéfectible soutien. Enfin, je souhaiterais également remercier l’Institution des Chartreux, son personnel pour son soutien durant mes recherches et plus particulièrement Mademoiselle Marine LACHENAULT, doctorante de l’université de Lyon II, pour ses mots d’encouragement et ses conseils. Siffer Roxane - 2010 5 Le Naturalisme sur la scène de l’Opéra lyrique Introduction. “Toute œuvre d'art survivante est amputée, et d'abord de son temps” 1 André Malraux Nul n’aurait pu imaginer que Louise2de Gustave Charpentier, avec la simplicité de sa mélodie, la sobriété de sa prose, puisse demeurer un grand classique, aujourd’hui inscrit à l’agenda de l’Opéra de Strasbourg pour la saison 2010. L’opéra Bastille l’a programmé deux ans plus tôt et l’engouement du Tout-Paris pour cet opéra naturaliste, que d’aucuns ont souvent considéré comme un outrage au lyrisme, de par sa négation des codes classiques, a permis de vérifier la pérennité et le timide réveil de ce courant musical. L’Opéra Théâtre de Metz a également inscrit L’Attaque du moulin3, opéra naturaliste, composé par Alfred Bruneau, d’après le livret de Louis Gallet4, à son agenda 2009-20105. Bien que les plus grands opéras naturalistes aient bénéficié d’une aura et d’un succès traversant les âges, le nombre de mises en scène demeure lacunaire aux côtés des grands opéras classiques. Stéphane Wolff dans son ouvrage Un demi-siècle d’opéra-comique, 1900-19506, établit une liste des ouvrages les plus représentés sur la scène de l’Opéra- Comique durant la première moitié du XXème siècle7. Il met en exergue le succès des opéras naturalistes sur la scène de l’Opéra-Comique, durant cette période. Cependant, dans son ouvrage L’Opéra au Palais Garnier, 1875-19628, Stéphane Wolff met l’accent sur la domination de Wagner, Gounod et Meyerbeer sur la scène de l’Opéra de Paris9. Dès lors, la scène de l’Opéra-comique est longtemps apparue comme étant l’antichambre des opéras naturalistes en France, durant la première moitié du XXème siècle. La seconde moitié du vingtième siècle témoigne du divorce irrémédiable entre le public et le répertoire naturaliste. En 1994, Le Monde10 publie une liste des dix ouvrages les plus joués à l’Opéra de Paris entre 1980 et 1993, largement dominée par Wolfgang Amadeus Mozart avec La Flûte enchantée (39 fois), Les Noces de Figaro (32 fois), Giacomo Puccini avec Tosca (32 fois) ou encore Giuseppe Verdi avec La Traviata (25 fois). En septembre 1 MALRAUX André, Les Voix du Silence, 1951. 2 Louise de Gustave Charpentier est un roman musical en quatre actes, crée à l’Opéra Comique le 9 février 1900. 3 L’Attaque du Moulin, drame lyrique en quatre actes, crée en 1893, composé par Alfred Bruneau et tiré du roman d’Emile Zola. 4 Louis Gallet (1835-1898) est un librettiste et auteur dramatique français. Il a collaboré avec de grands noms de la musique tels que Georges Bizet, Camille de Saint-Saëns, Charles Gounod ou Alfred Bruneau. 5 Annexe 1 : Affiche de L’Attaque du Moulin. 6 WOLFF Stéphane, Un demi-siècle d’opéra-comique, 1900-1950, Paris, A.Bonne, 1953. 7 Annexe 2 « Les ouvrages les plus joués à l’Opéra-Comique entre 1900 et 1950 en fonction du nombre de représentations ». 8 WOLFF Stéphane, L’Opéra au Palais Garnier 1875-1962, Paris, 1962. 9 Annexe 3 « Les ouvrages les plus représentés à l’Opéra de Paris entre 1875 et 1962 ». 10 Le Monde, 3 février 1994, p.2 6 Siffer Roxane - 2010 Introduction. 2000, Opéra International11publie les résultats de son sondage « Des dix plus grands opéras de l’histoire » auprès de son lectorat. Don Giovanni de Mozart, Tristan et Isolde de Wagner et Norma de Bellini, occupent les trois premières places du classement mais aucun opéra naturaliste ne figure au classement. Enfin, au regard des programmations des opéras lyriques en France, à la fin du XXème siècle12, la prédominance de Mozart, Verdi et Puccini illustre la désaffection du public et du monde culturel français pour le répertoire naturaliste. Le lyrisme occupe une place fondamentale dans le paysage de l’opéra français. On entend par « lyrisme13 », l’art vocal ou « l’art du chant », assimilé à l’opéra. Le lyrisme désigne également une part du mélos instrumental qui préfère évoquer le passé, la confidence, inspiré par la poésie et fondé sur l’exaltation des sentiments du poète ou du musicien. Le nombre d’intégrales consacrées au mouvement naturaliste et à ses compositeurs concoure à la faible diffusion de ces opéras. Jean-Louis Dutronc dans L’Avant-Scène Opéra, de mai 2000, évalue à six le nombre d’intégrales de Louise de Charpentier14. La presse et la critique musicale françaises contribuent très largement à ce mouvement de fond en faveur de Mozart, Bach et Beethoven et aux dépens des compositeurs naturalistes tels que Bruneau ou Charpentier, du fait du très faible nombre d’articles qui leur sont consacrés. Le naturalisme musical que Libération traite volontiers de « daté »15 et Le Monde de « dépassé »16 apparaît comme pictural et caravagesque aux yeux des critiques et du grand public. Ainsi, dès la fin du XIXe siècle, les opéras naturalistes ont notamment été vilipendés par les défenseurs de l’école symboliste, influencée par le modèle wagnérien. Le vingtième siècle et plus encore le dix-neuvième siècle témoignent du retrait voire de la disparition d’une partie des opéras naturalistes17 et donc d’une part de l’héritage musical français. Incompris ou ignorés du grand public, les opéras naturalistes souffrent de leur ancrage historique et thématique, dans la France industrieuse et laborieuse du dix-neuvième siècle. Les raisons d’un tel désamour sont à rechercher dans les sources mêmes de ce mouvement artistique.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages106 Page
-
File Size-