Bibliographie De Jean Leclant Parue Dans Les Hommages Leclant En 1994 1

Bibliographie De Jean Leclant Parue Dans Les Hommages Leclant En 1994 1

17 Jean Leclant 1920-2011 études d’égyptologie bibliographie Alain Arnaudiès Soleb Nous remercions Marie-Françoise Leclant pour son aide et pour sa généreuse mise à notre disposition des archives et des photographies en sa possession. biographie 1920-2011 Né le 8 août 1920 à Paris, Jean Leclant est mort dans sa ville natale, le 16 septembre 2011, à l’âge de 91 ans. Il a mené une vie de savant et on pourrait croire qu’elle fut exclusivement dédiée à l’égyptologie, mais ce ne fut pas le cas. Son savoir a rapidement dépassé le cadre de cette seule discipline et sa curiosité l’a mené sur toutes les routes de l’orientalisme. Le Nil prenant ses sources au sud de l’Égypte, l’Afrique devenait également une terre à découvrir. Une culture en éclairait une autre et la somme de toutes lui per- mettait d’approcher et de comprendre ces civilisations disparues. Le monde contemporain suscitait chez lui le même intérêt. C’est ainsi que l’on retrouve Jean Leclant au Japon en 1959, nous faisant partager ses réflexions d’égyptologue dans un temple shinto 1. En 1972, il accepte d’intervenir dans un débat organisé par l’université de Paris-VII consacré aux extraterrestres 2. Curieux de tout, il appliquait un raisonnement rationnel en toute chose, considérant que le mystérieux était également un domaine comme un autre. Sa capacité d’écoute et son sens du dialogue lui ont permis de rencontrer de nombreuses personnes et d’évoluer dans tous les milieux. Disposant d’une grande ouverture d’esprit, il lui était possible d’accepter la contradiction sans pour autant renier ses convictions. Doté d’une force de travail peu commune et mû par une passion sans faille, il est rapidement devenu une personnalité incontournable de l’égyptologie. Sept ans après sa mort, l’apport de Jean Leclant aux études égyptologiques apparaît à tous. Il s’affirme comme une des figures tutélaires de sa discipline et s’inscrit dans la lignée de ses grands anciens, dont Maspero, qui fut pour lui un modèle. Homme d’une grande discrétion, Jean Leclant ne parlait que très rarement de lui-même, pré- férant conter avec humour les nombreuses anecdotes et souvenirs qu’il rapportait de ses voyages. En 2002, il avait néanmoins accepté de se livrer et de préciser, dans un ouvrage d’hommages, son parcours d’égyptologue 3. Les années de formation Son enfance est celle d’un jeune Parisien du viiie arrondissement. Très bon élève, il fait une scolarité exemplaire, avec notamment un prix de version grecque au concours général de 1938, qui l’entraîne sans difficulté de son école de la rue Robert-Estienne, jusqu’à l’École normale 4. Encore enfant, son esprit reste particulièrement marqué par ses fréquentes visites au musée du Louvre et les reliefs de la chapelle du mastaba d’Akhethétep. Ses brillantes études, rue d’Ulm 5, le mènent aux portes de l’Antiquité classique, où son intérêt pour l’Égypte pharaonique se confirme 6. Il devient ainsi l’élève de Jean Sainte Fare Garnot à l’École pratique des hautes études (fig. 1). Toute sa vie, Jean Leclant restera fidèle à la mémoire de son maître, qui disparut prématurément, à l’âge de 54 ans 7. En 1945, il passe l’agrégation de géographie. Ce choix illustre la curiosité insatiable qu’il avait pour le vaste monde et ses cultures. Armé d’une solide for- mation, il est prêt à partir à sa découverte. 1 J. Leclant, « Réflexions d’un égyptologue dans un Sanctuaire Shintō », France-Asie 158-159, 1959, p. 1025-1031. 2 « Les extraterrestres. Débat avec Evry Schatzman, Ernest Laperrousaz, Jean Leclant, François Biraud, René Buvet », Les cahiers rationalistes 305, 1973, p. 117-144. 3 E. Bonnefous (éd.), Au fil du Nil, le parcours d’un égyptologue : Jean Leclant. Colloque de la Fondation Singer-Polignac en l’honneur de M. Jean Leclant, Boccard, Paris, 2002. 4 Sur ses jeunes années, on lira l’article de Guy Lecuyot, « Leclant (Jean) », L’Archicube 11 bis, 2012, p. 130-135. 5 Sur l’École normale, on pourra lire les souvenirs de Jean Leclant sur cette période, publiés dans le livre d’Alain Peyrefitte, Rue d’Ulm. Chroniques de la vie normalienne. Édition du bicentenaire, Fayard, Paris, 1994, p. 62-65 et p. 398-401. 6 Sur le parcours universitaire de Jean Leclant, on se reportera aux textes de N. Grimal, « Jean Leclant (1920-2011) », Bifao 112, 2013, p. 1–6 et « Jean Leclant (1920-2011) », RdE 63, 2012, p. iv-viii. 7 Sur son amitié avec Jean Sainte Fare Garnot, on lira : J. Leclant, « In Memoriam, Jean Sainte Fare Garnot (1908-1963) », Bsfe 36, 1963, p. 5-12. Fig. 1. Jeune étudiant à Paris au début des années quarante (toutes les photographies présentées dans ces pages proviennent des archives de Marie-Françoise Leclant). L’appel du large L’année de son baccalauréat, il fait son premier voyage à l’étranger, en Tunisie, où il découvre le désert. Il reste marqué par cette rencontre, et la fascination qu’il éprouve pour le Sahara se traduit quelques années plus tard par la publication, en collaboration avec Paul Huard, de plusieurs ouvrages 1. En 1945, c’est pourtant vers un autre infini qu’il se tourne, à la fin de ses études. Il s’engage dans la Marine nationale, probablement pour répondre à l’appel du large, mais surtout pour « servir son pays ». Cette expression prenait un sens tout particulier pour cette jeunesse française qui avait connu les années de guerre. Cet engagement a été une constante dans sa vie et il y est resté fidèle. Il part comme volontaire pour un contrat de deux ans. Son premier poste ne le mène pas sur les océans mais sur les eaux du Danube, en Autriche (fig. 2). Il y est affecté comme traducteur et officier du chiffre. Le climat de l’époque ressemble à celui que Graham Greene décrit dans Le Troisième homme. À Vienne, il noue des contacts avec les milieux culturels et africanistes autrichiens. En 1950, il embarque à Alexandrie, à bord de la Jeanne d’Arc, rejoint Djibouti et atteint finalement Addis Abeba. Officier de grande qualité, apprécié par sa hiérarchie pour ses qualités humaines, Jean Leclant a montré son attachement à la Marine en plusieurs occasions et a effectué régulièrement ses périodes militaires jusqu’à la fin de sa carrière de réserviste 2. En 1979, année de sa retraite, il est nommé au grade de capitaine de frégate. C’est à ce titre qu’un détachement de fusiliers marins est venu lui rendre les honneurs lors de ses funérailles. Il n’a pas été un marin au long cours, le temps lui manquait pour traverser les mers et les océans comme il l’aurait souhaité. En revanche, il a été un voyageur infatigable. Une fois sur place, il ne s’accor- dait aucun répit et se laissait emporter par sa curiosité. Tous ceux qui l’ont accompagné dans ses voyages témoignent de son incroyable vitalité. L’homme des Éthiopiens Cette escapade vers l’Érythrée repose sur un malentendu que racontait avec malice Jean Leclant. Spécialiste de la XXVe dynastie dite « éthiopienne », il devenait de fait un expert de l’Éthiopie aux yeux d’une admi- nistration mal renseignée. De cette erreur d’aiguillage naquit une aventure singulière qui allait faire de lui, alors qu’il n’avait que 32 ans, le créateur du service des antiquités éthiopiennes et le fondateur des Annales d’Éthiopie. Tenu par la France et l’empereur Hailé Sélassié Ier de créer une section d’archéologie en Éthiopie, Jean Leclant s’attela à cette tâche, partageant son temps entre Strasbourg et Addis Abeba. En 1952, avec l’aide d’Ato Kebbédé Mikaël, directeur de la bibliothèque nationale d’Éthiopie, Jean Leclant et André Caquot, suivant l’exemple de Mariette, mettent en place l’administration qui allait permettre de structurer et de protéger l’archéologie éthiopienne 3. Leurs travaux aboutirent aux premières fouilles archéologiques du site d’Aksoum. La section française des Antiquités éthiopiennes (Sfdae) n’a pas sur- vécu aux changements politiques provoqués par la chute du négus en 1974, mais la coopération scienti- fique franco-éthiopienne mise en place par Jean Leclant et André Caquot continue de survivre à travers le centre français des Études éthiopiennes (Cfee). Les Orientalia Très tôt dans la pensée de Jean Leclant apparaît le souci de l’intérêt scientifique commun. En 1948, dès son arrivée en Égypte, il s’attaque à un projet assez fou où sa force de travail, sa rigueur et son sens de la synthèse sont grandement mis à contribution. Dès 1950, il publie ses premiers comptes rendus des fouilles et travaux menés en Égypte puis au Soudan dans la revue Orientalia. Il y rapporte alors les cam- pagnes effectuées depuis 1948. Le titre de la chronique n’est pas encore défini et rapidement, il se confond avec celui de la revue publiée par l’Institut biblique pontifical. 1 J. Leclant, P. Huard et L. Allard-Huard, La culture des chasseurs du Nil et du Sahara, Mcrape 29/1-2, 1980. 2 J. Leclant était officier de réserve interprète et du chiffre (Oric). Sur cet épisode de sa vie, on se reportera aux articles qu’il a écrits pour la revue Intra-Marine. 3 Sur les travaux de la section d’archéologie et les circonstances de sa création, on lira : J. Leclant, « L’archéologie en Éthiopie », Les Dialogues 10, 1954, p. 28-34 ; J. Leclant et K. Mikaël, « La Section d’Archéologie (1952-1955) », AnEth 1, 1955, p. 1-6 ; J.

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