Le SIPO-SD de Clermont-Ferrand La Sicherheitspolizei est la Police de Sécurité allemande créée en 1936 par Heinrich Himmler en accord avec Hitler qui regroupe deux organes : la "Gestapo" (GEheime STAats POlizei) qui regroupe l'ensemble des services de police politique du Reich la "Kripo" ("KRI"minal "PO"lizei)la police criminelle qui lutte contre la criminalité. La Sicherheitspolizei (« Police de sûreté ») est appelée communément Sipo A partir de 1939, le " Sicherheitsdienst " (service de sécurité de la SS) est associé au sein du R.S.H.A. à la "Sicherheitspolizei" (Police de sécurité de l'Etat) et la nouvelle structure sera appelée communément Sipo-SD Le SIPO-SD de Clermont-Ferrand Paul Blumenkamp, Responsable du SD Chef du Sonderkommando du poste SIPO-SD de Clermont-Ferrand jusqu'en mai 1944, date de son départ pour Lyon. Ursula Brandt (dite "La Panthère) Etudiante allemande à la Faculté de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Secrétaire et traductrice du SIPO-SD de Clermont. Connue sous le sobriquet de '"La Panthère" en raison du manteau de fourrure qu'elle portait le 24 novembre 1943 lors de la rafle des étudiants de la faculté. Elle quitte Clermont pour Cologne, fin avril 1944. Le Sonderkommando français du SD de Clermont-Ferrand Georges Victor Mathieu Né à Clermont-Ferrand en 1920 - Fusillé le 12 décembre 1944 est un étudiant en lettres français, transfuge de la Résistance française et fondateur du Sonderkommando de Clermont Ferrand. le 12 décembre 1944. Résistance Georges Mathieu s'engage dans la Résistance française. En janvier 1943, Jean-Paul Cauchi, fondateur du groupe de résistants Combat Étudiant lié au réseau Combat, perd l'un de ses deux adjoints, Sturdze, arrêté et déporté alors qu'il tentait de rejoindre l'Angleterre en passant par l'Espagne. Cauchi le remplace par Mathieu. Collaboration Le 23 octobre 1943, Mathieu est arrêté sur la place de Rochefort-Montagne à Clermont, par la Gestapo. Le jeudi 25 novembre 1943 a lieu la grande rafle de Clermont-Ferrand, à laquelle Mathieu participe activement, en guidant les membres de la Gestapo, dénonçant ses anciens camarades et participant aux interrogatoires. Mathieu s'installe ensuite à l'hôtel Majestic avec sa fiancée. Celle-ci étant enceinte, il obtient de Hugo Geissler une autorisation de mariage. Celui-ci a lieu le 19 décembre 1943. Les témoins sont les responsables locaux du Sipo-SD, Paul Blumenkampf et Ursula Brandt. En mars 1944, Mathieu constitue un Sonderkommando, formé de lui-même, de Jean Vernières, de Louis Bresson et de Paul Sautarel. La Gestapo l'installe au 8 avenue de Royat à Chamalières, près de son siège, au 2 bis de la même rue. Le Sonderkommando participe activement à la lutte contre les maquis et à la traque des résistants. En particulier, Mathieu joue un rôle important dans les arrestations et interrogatoires de Jacques Bingen et de Antoine Courson de Villeneuve. Fuite Mathieu tente dans le même temps de reprendre contact avec le capitaine Émile Burcez, résistant en poste au 4e bureau de l'État Major de Vichy, membre du réseau Albert-Armand du commandant Auber de Peyrelongue. Lors d'une arrestation, Mathieu ignorera par ailleurs la présence du commandant, le laissant libre. Le 13 août 1944, deux semaines avant la libération de Clermont-Ferrand par les Alliés, Mathieu, avec Bresson et leurs épouses, quitte la Gestapo pour rejoindre le capitaine Burcez à Vichy. Il transmet à Burcez des informations, notamment sur les mouvements de la Wehrmacht, mais celui- ci ne peut le garder auprès de lui, et Mathieu est contraint de reprendre la route. Arrêtés par la Résistance, les deux couples sont reconnus et ramenés à Clermont-Ferrand, où ils sont emprisonnés le 13 septembre 1944. Procès Le procès de Georges Mathieu commence le 17 novembre 1944. Il est condamné à mort et fusillé le 12 décembre 1944. Les autres membres du Sonderkommando seront également exécutés suite à des procès ultérieurs, et la condamnation à mort des épouses de Mathieu et de Bresson sera commuée en travaux forcés à perpétuité. Jean Joseph Félix Vernières le 19 décembre 1944. Né le1er mai 1921 à Clermont-Ferrand - Fusillé 19 décembre 1944 à Clermont-Ferrand) est un agent du Sipo-SD de Clermont-Ferrand, fondé par Georges Mathieu, pendant la Seconde Guerre mondiale En Allemagne Vernières part le 5 mars 1943 pour le service du travail obligatoire, et est affecté à Auschwitz en tant que manœuvre, puis magasinier. Sur recommandation d'un capitaine allemand ami de son frère, il entre au service de la Werkschutzpolizei, pour laquelle il doit secrètement identifier les actes de sabotages tout en continuant ses activités. Identifié par ses coéquipiers en novembre 1943, il est fait interprète-contrôleur grâce à ses progrès en allemand à la suite d'un changement d'interprète. Il est renvoyé en France fin février 1944, après avoir fait arrêter une soixantaine d'ouvriers coupables d'actes de sabotage. Il déclarera avoir agi « uniquement par idéal car la majorité des saboteurs n'étaient que des révolutionnaires communistes pour la plupart ». Collaboration Vernières arrive à Clermont-Ferrand le 1er mars 1944. Suivant l'exemple de son frère, il adhère à la Milice. Puis il se présente le 4 mars à Ursula Brandt (à la Gestapo), où il explique qu'il travaillait déjà pour la Gestapo en Allemagne et apporte des renseignements sur une organisation de résistants dont fait partie son ami Louis Bresson, et qui déboucheront sur l'arrestation de membres du réseau Jade-Fitzroy, puis du réseau Alibi. Brandt lui conseille de s'infiltrer en se faisant passer pour permissionnaire ne souhaitant pas rentrer en Allemagne, puis se renseigne sur lui auprès de Georges Mathieu, qui lui indique que Vernières est un fervent collaborateur. Vernières entre officiellement à la Gestapo de Clermont-Ferrand le 9 mars 1944, et fait partie du Sonderkommando créé par Georges Mathieu. Pendant cinq mois, il prend part aux opérations contre les maquisards et aux arrestations de résistants, et commet également huit ou neuf meurtres avec torture et quatre viols. Il arrête lui-même le lieutenant-colonel André Friess, chef régional de l'Organisation de résistance de l'armée. Fuite Le 23 août 1944, Vernières quitte Clermont-Ferrand avec la Gestapo, après avoir brûlé les archives du Sipo-SD de Clermont-Ferrand. Il rejoint Nancy, où il attend la Libération avec l'espoir d'émigrer aux États-Unis. Lorsque Nancy est libérée, Vernières se fait passer pour un rescapé d'Auschwitz, qu'il n'a aucun mal à décrire puisqu'il y a effectué son STO, et obtient des papiers au nom de Jean Voyer. Il monte à Paris afin de se faire engager comme parachutiste et se faire transporter au Canada. Alors qu'il tente de se faire embaucher sous le nom de Jean Voyer au centre des déportés politiques à Paris, le 9 octobre 1944, il est reconnu. Il est arrêté à 19 h, et transféré le 11 octobre à Clermont-Ferrand. Procès Lors de son procès, les témoins s'accordent à dénoncer le « sadisme » de Vernières, qualifié de « plus cruel des quatre [membres du Sonderkommando] ». Vernières répond ne rien regretter, et avoir agi, contrairement à ses camarades Georges Mathieu et Louis Bresson dont il moque la peur et la trahison, par idéal, conduit par l'anticommunisme et le sentiment que « seul le national- socialisme pouvait refaire la France ». Vernières est condamné à mort, et fusillé le 19 décembre 1944 au Puy de Crouel. MARS 1944 - 13 AOUT 1944 TRAHISON - LES 192 JOURS DU SONDERKOMMANDO FRANCAIS DU MATHIEU Après la Grande Rafle, Mathieu et sa fiancée s'installèrent à l'hôtel Majestic. En raison de l'état de grossesse de la jeune femme, le chef du K.D.S. de Vichy, Hugo Geissler, leur accorda une autorisation de mariage. Celui-ci eut lieu le 19 décembre 1943 à Clermont-Ferrand avec comme témoins Paul Blumenkampf et Ursula Brandt. La mariée était en blanc. Ce même mois de décembre Mathieu accompagna Blumenkampf assisté d'un détachement de la Luftwaffe dans une expédition dans la région de Vic le Comte, Saint-Maurice, qui se termina par de nombreuses arrestations de résistants et des maisons brûlées. Mathieu s'y distingua particulièrement et Blumemkampf séduit l'engagea comme fonctionnaire appointé de son service, chargé de créer et de diriger un Sonderkommando français travaillant pour la Gestapo. Voici comment, suivant le procès-verbal des déclarations de Mathieu, furent recrutés les autres membres français du Sonderkommando. "Aux environs du 4 mars, le nommé Vernières Jean, se présenta à la Gestapo et alla voir Melle Brandt. II lui expliqua qu'il était en permission comme travailleur en Allemagne et qu'il travaillait déjà dans ce pays pour le compte de la Gestapo. Il lui expliqua qu'il ne demandait pas mieux d'en faire à Clermont et qu'il avait déjà découvert une affaire intéressante. Il s'agissait en l'occurrence d'une organisation de renseignements s'étendant sur toute la région. Un des membres de cette organisation n'était autre que son camarade de lycée Bresson Louis. C'est d'ailleurs en exploitant la confiance de celui-ci qu'il connaissait certains renseignements. Brandt lui dit qu'avant d'arrêter Bresson il fallait qu'il se procure le nom d'autres membres. Elle lui donna le conseil, à cet effet, de se faire passer pour permissionnaire ne voulant pas retourner en Allemagne et désireux de se faire faire de faux papiers. Elle lui dit de revenir la voir dès qu'il aurait quelque chose. Brandt vint me voir dans ma chambre car j'étais malade et me demanda ce que je savais de Vernières et de Bresson, dont elle me montra une photo.
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