Maria De Buenos Aires

Maria De Buenos Aires

cI Maria de Buenos Aires G <L> et u < v o3 P(2^0o3 - °Ol ( Maria de Buenos Aires jeudi 13 mars, samedi 15 mars, 20h00 dimanche 16 mars, 17h00 Maria de Buenos Aires Musique d'Astor Piazzolla (1921-1992) Livret d'Horacio Ferrer Créée le 8 mai 1968 à la Sala Planeta (Buenos Aires) Mise en scène Alfredo Arias assisté de Yann Dacosta Direction musicale Dominique Debart Collaboration artistique Juan José Mosalini Chorégraphie Ana Maria Stekelman Décors et costumes Graciela Galan Lumières Laurent Castaingt assisté de Thibeaud Richard Ingénieur du son Charles Caratini Technicien son, Olivier Chartier régisseur plateau Maria Sandra Rumolino Lui Guillermo Fernandez Récitant Jorge Rodriguez Danseurs Ignacio Gonzalez, Omar Sosa Maria enfant Liza Boumedienne (13 mars) Rose Lairie (15 et 16 mars) L'Ensemble, orchestre de Basse-Normandie Solistes de l'Ensemble : Juan José Mosalini, bandonéon Cristian Zarate, piano Leonardo Sanchez, guitare Alain Huteau, percussions (Bergerault et Percustick, partenaires d'Alain Huteau) Francine Trachier, violon solo Jean-Luc Sperissen, flûte violons 1 : Gaëlle Israelievitch, Thierry Tisserand, Jean-Yves Ehkirch violons 2 : Corinne Basseux, Jean-Daniel Rist, Jean-Marc Ferrier altos : Véronique Talbot-Potier, Jean-Pierre Drouet violoncelles : Marie-Claude Douvrin, Vincent Vaccaro contrebasse : Fabrice Béguin Le décor de Maria de Buenos Aires a été réalisé par les ateliers du Grand Théâtre de Tours. durée : lh35 Après les représentations à Caen, le spectacle sera présenté en tournée au Havre (Le Volcan - mardi 18 mars) et à Tours (Grand Théâtre - vendredi 21, samedi 22, dimanche 23 mars). Administrateur de tournée : Thomas Lauriot dit Prévost Une nouvelle production du théâtre de Caen, en coproduction avec le Grand Théâtre de Tours, et l'Ensemble, orchestre de Basse Normandie. Les représentations au théâtre de Caen bénéficient du soutien du conseil régional de Basse-Normandie. nfondation Cette production reçoit le soutien de Xj france telecom Introduction à Maria de Buenos Aires par Alfredo Arias, metteur en scène Maria de Buenos Aires est une œuvre poétique. Elle a sa propre logique, qui est celle qu'Horacio Ferrer a choisie pour nous introduire à la fois dans le mystère de Maria, du tango et de sa ville. Maria représente toutes les femmes, Buenos Aires et la voix du tango. Invoquée par El Duende (l'Esprit), elle répond à son appel pour revivre devant nous différents épisodes de sa vie, qui la mèneront de son enfance à sa mort, par les méandres de la vie nocturne. Elle deviendra alors une ombre déambulant dans les rues de Buenos Aires pour finalement retrouver El Duende, qui enfantera avec elle le fils de l'ombre de Maria. Elle renaîtra de cet accouchement, en donnant naissance à une nouvelle Maria : est-ce bien elle, ou une autre ? La clé, pour pouvoir pénétrer dans le langage baroque d'Horacio Ferrer, est de s'abandonner aux impressions, aux émotions que sa dramaturgie crée dans l'enchevêtrement du génial Astor Piazzolla. Argument I 1. Minuit à Buenos Aires. El Duende (l'Esprit) évoque l'image de Maria de Buenos Aires, et convoque son esprit. 2. L'esprit de Maria répond à son appel, à travers un tango, car le tango est le langage de Maria. 3. El Duende, aidé de la voix d'un Payador et de celle des Hommes qui sont revenus du Mystère, se rappelle alors l'enfance de Maria. Le récit de la vie de Maria commence. 4. Gorrion, qui fut son fiancé, se souvient de la jeune Maria de Buenos Aires: attirée par les forces du tango, elle va s'éloigner de lui. Il prophétise qu'elle entendra toujours sa voix d'homme dans la voix de tous les hommes qu'elle rencontrera. 5. Dans un silence halluciné, Maria abandonne son quartier et traverse la ville vers la nuit la plus profonde. 6. Ensorcelée par le bandonéon, comme dans les anciennes légendes du tango, Maria chante sa conversion à la nuit. 7. Pris dans l'histoire qu'il raconte, El Duende cherche le bandonéon, le défie, et se bat en duel. 8. Blessée par la balle que le bandonéon a laissé échapper dans son dernier souffle, Maria descend dans les égouts. Là, le Voleur Antiguo Mayor condamne Maria à devenir une ombre et à déambuler éternellement par la ville. Devant son corps agonisant, les prostituées et les voleurs de la nuit réaliseront que le cœur de Maria vient de s'arrêter. 9. El Duende raconte les funérailles de la première mort de Maria. 10. Une fois le corps de Maria enseveli, son ombre accomplit la condamnation du Voleur Antiguo Mayor, et déambule à travers les rues de la ville. 11. Sans savoir à qui confier son désespoir, l'ombre de Maria écrit une lettre aux arbres et aux cheminées de son quartier. 12. Elle arrive ensuite au cirque des psychanalystes : poussée par le Psychanalyste Primero, Maria fait une pirouette et s'arrache quelques souvenirs qu'elle n'a pas. 13. El Duende récite un tango dans un café absurde où il se plaint d'avoir perdu la trace de Maria. Trois marionnettes ivres réalisent qu'EI Duende est amoureux de Maria. 14. Les complices d'EI Duende traversent les rues de Buenos Aires à la recherche de Maria. La rencontre d'EI Duende et Maria enfantera le fils de l'ombre de Maria. 15. L'ombre de Maria est touchée par le message d'amour d'EI Duende et embrasse les mystères de la fécondité. 16. C'est l'aube à Buenos Aires, El Duende et une Voix de ce Dimanche s'aperçoivent que quelque chose de surnaturel va avoir lieu. Dans le dernier étage d'un bâtiment en construction, l'ombre de Maria est en train d'accoucher. Les pétrisseuses de pâtes et les trois maçons Mages vont crier leur étonnement : l'ombre de Maria a donné naissance a une nouvelle Maria. Est-ce Maria morte qui vient de ressusciter par œuvre de l'amour d'EI Duende, ou est-ce une autre ? La naissance de Maria de Buenos Aires par Horacio Ferrer J'aime le tango depuis mon enfance. Petit, j'adorais l'orchestre d'Anibal Troilo et son jeune bandonéoniste et arrangeur, Astor Piazzolla, qui allait devenir une célébrité mondiale, mon idole, et jouer un très grand rôle dans ma vie. Peu de temps après, à l'âge de vingt-six ans, Astor était déjà un chef d'orchestre de première classe. J'allais encore à l'école et je l'applaudissais dans les cafés où il jouait avec un mélange d'audace, de raffinement et de sensibilité artistique infaillible. C'était en 1948. Un soir, j'allai lui parler à la fin du concert et lui fis un éloge respectueux de sa musique, qui signifiait tellement pour moi. Il ne put retenir un sourire devant l'émotion ardente de ce gamin de quatorze ans qui récitait déjà des poèmes dans les écoles, les boutiques ou au coin de la rue, en s'accompagnant à la guitare. Je lui écrivis alors qu'il étudiait à Paris chez Nadia Boulanger. La lettre qu'il m'envoya en réponse fut un signe du destin : il me prévenait que le bateau le ramenant à Buenos Aires avec sa femme Dedé devait faire escale à Montevideo. J'allai l'accueillir au port et l'emmenai au Club de la Guardia Nueva (Club de la Nouvelle Vague), une cave - qui ressemblait plutôt à une caverne - fréquentée par les jeunes amateurs du tango d'avant-garde. Il y fut reçu par trois cents étudiants avec un tonnerre d'applaudissements. Ni lui ni moi, auteurs de Maria, ne sommes nés à Buenos Aires, cette ville que nous aimons tant. Après sa visite à ma ville natale de Montevideo, Astor m'invita dans sa ville natale, Mar del Plata. C'est là que j'ai vraiment appris à le connaître. Astor était un être exceptionnel. Il se transformait en véritable fontaine de musique lorsqu'il s'asseyait au piano, et se consumait à composer toute la journée. Sa main gauche volait littéralement sur le papier à musique pendant qu'il frappait quelques accords avec une sûreté admirable. Il remarqua un jour : "La plupart de ce que je compose, je ne le compose pas, je le joue déjà." Nos affinités et la sympathie que nous avions l'un pour l'autre firent que je me mis à rédiger des prologues pour ses concerts, à exposer mes pensées dans des programmes de concert ou sur des pochettes de disque. Et, lorsque parut mon premier recueil de poèmes, Romancero Canyengue en 1967, Astor déclara : "Tu réalises en poésie la même chose que ce que je réalise en musique. A partir de maintenant, nous allons composer ensemble. Essaie de trouver une idée pour une pièce de théâtre poético-musicale." Deux mois plus tard, je lui remettais le livret complet de Maria de Buenos Aires. Ayant moi-même été inspiré par les propres œuvres d'Astor, je me permis de lui suggérer certaines orientations musicales pour chaque tableau, qu'il approuva pratiquement toutes sans exception. Suivant les diverses époques et niveaux d'existence que traverse Maria, je lui proposai de faire appel à diverses catégories stylistiques du tango (traditionnel, romance, chanson, moderne), de la milonga ou de la valse, et d'utiliser certains airs des villages de la pampa. Astor me dit : "J'apprécie profondément toutes tes suggestions, Horacio. Beaucoup de gens pensent que je ne suis qu'un compositeur de musique purement instrumentale - eh bien, ils vont voir." Maria de Buenos Aires, prise dans son entier, est une musique du plus haut niveau artistique, forte, rayonnante et émouvante. Astor composa plus de la moitié de la musique sur mon bandonéon (qui lui plut énormément et que j'ai eu le plaisir de lui offrir) pendant l'été 1968, alors qu'il se trouvait dans l'est de l'Uruguay.

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