U.F.R. DE SCIENCES POLITIQUES MASTER 2 PROFESSIONNEL COMMUNICATION POLITIQUE ET SOCIALE Internet … Nouvel outil de Démocratie ? Étude de cas de l’Égypte Mémoire rédigé et soutenu par Dina MANDOUR Sous la direction de Monsieur Dominique CARDON Octobre 2012 L’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. 2 A ma Chère Égypte A ma famille A mes Ami(e)s 3 REMERCIEMENTS Je souhaiterai adresser un premier merci à Monsieur Dominique CARDON d’avoir accepté d’encadrer et de suivre ce travail de recherche. Je tiens à lui exprimer toute ma gratitude pour sa disponibilité, pour son aide dans la structuration et la validation de mon plan, et pour ses remarques, critiques, orientations et suggestions. J’adresserai un second merci à Monsieur Jacques GERSTLÉ qui m’a permis de me prolonger dans l’univers de la Communication en m’acceptant dans ce Master. Je tiens également à remercier Campus France qui m’a donné l’opportunité de poursuivre mes études à Paris. Un grand merci à Mona AMER et Maria ADIB de m’avoir accompagnée étape par étape pour intégrer ce Master. J’adresserai également un merci à toutes les personnes que j’aime, spécialement ma Mère, ma Grand-Mère, Manal, Oncle Mohamed, Heind, Heba, Yehia, Marina, Karen, Sandra et Nader. J’adresse également un très chaleureux remerciement à ma très Chère amie Nourane CHERIF, à qui je dois une mention très particulière pour tout ce qu’elle a fait pour moi. Mes efforts n’auraient sans doute jamais abouti sans les personnes qui m’ont soutenu durant toute cette année. J’adresse une pensée particulière à Nesma MAGDI et Hussein GHALI. Je suis aussi reconnaissante à l’ensemble de mon entourage qui a eu à me supporter et soutenir lors de la rédaction de ce mémoire. Merci en particulier à Rana EL- GUINDY, Riham EZZAT, Maria WAGDY, Jala EMAD, Nahed ALAA, Nanice KHALED, Mahmoud GALAL, Yehia SHAHINE, Ahmed HABIB, Hady GOUDA, Mootaz ALLAM, Mahmoud SHAFIK, Mohamed GHALY. Je remercie également le journaliste et militant égyptien Hussein El Ganainy qui a su prendre le temps d’un entretien. Enfin, je remercie tous ceux non nommés, qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail. - Merci à tous et à toutes - 4 INTERNET … NOUVEL OUTIL DE DÉMOCRATIE ? ETUDE DE CAS DE L’ÉGYPTE INTRODUCTION PARTIE I : HISTORIQUE DE L’INTERNET EN ÉGYPTE CHAPITRE 1 : LE DÉVELOPPEMENT DE L’INTERNET ET L’INTERNET POLITIQUE EN ÉGYPTE CHAPITRE 2 : L’INTERNET ET L’APPARITION DES MOUVEMENTS SOCIAUX PARTIE II : LE PRINTEMPS ARABE, QUELLE PLACE POUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ? CHAPITRE 1 : LES RÉSEAUX SOCIAUX ET L’ÉCLATEMENT DE LA RÉVOLUTION DU 25 JANVIER CHAPITRE 2 : LE POUVOIR POSTRÉVOLUTIONNAIRE ET LES RÉSEAUX SOCIAUX CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES 5 INTRODUCTION « Ils sont en train de changer le monde. Les internautes et blogueurs, adeptes de Facebook, Twitter et YouTube, ont déclenché une mobilisation populaire qui s'étend à presque tous les pays arabes ». 1 Vingt ans après les révolutions de velours, la démocratie semble en crise, menacée de trois côtés : des élites assez irresponsables et corrompues ; une certaine apathie et un désintérêt des citoyens vis-à-vis de la politique ; une mondialisation qui impose une domination de l’économique sur le politique. Tenter de renouveler et de revitaliser la démocratie est, donc, un des plus grands défis. 2 2011 et le printemps arabe mettent en avant la question des relations entre l’Internet et la participation citoyenne, la démocratie. Deux comparaisons s’imposent : 3 Vingt ans séparent révolution démocratique et révolution numérique dans le monde postcommuniste alors que le « monde arabe » semble faire cette double expérience en même temps. Les transitions postcommunistes ont été initiées et guidées par des élites alors que dans certains pays arabes nous parlons de révolution sans élites. Pouvons-nous trouver un rapport entre ce constat, la structure et les usages de l’Internet ? Un paradoxe concerne surtout les démocraties établies : les jeunes sont parmi les moins actifs en politique, mais parmi les plus actifs dans le virtuel. L’e-participation, l’engagement dans le virtuel réussiront-ils à réconcilier démocratie et jeunesse? 4 L’objet de notre étude est la relation entre « Internet » et « Démocratie », avec comme étude de cas « l’Égypte ». Dans ce cadre, nous allons aborder spécifiquement le rôle politique des réseaux sociaux, c’est à dire leur rôle dans la transition démocratique 1 Rémy Ourdan, « Les révoltes arabes sont-elles des « révolutions 2.0? », disponible sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/02/21/les-revoltes-arabes-sont-elles-des-revolutions-2- 0_1483033_3212. 2 Colloque International : « Médias, Internet, Démocratie », Nouvelle Université Bulgare, Sofia, 23 avril 2012. 3 Ibid. 4 Ibid. 6 que témoigne l’Égypte. Nous avons tenté de répondre à la problématique suivante : Dans quelle mesure le développement de l’Internet et plus précisément les réseaux sociaux comme nouvelle technologie de communication affectera l'évolution de la démocratie en Égypte? En d’autre terme, Internet redonnera t-il une jeunesse à la démocratie égyptienne ? La question du rôle des médias sociaux dans le printemps arabe est une question autour de laquelle les opinions se controversent. Certains n’ont pas hésité à présenter l’avènement du Web social comme la cause principale du déclenchement des révoltes. D’autres, voyaient au contraire que le web n’avait aucun rôle. 5 Notre hypothèse sera, donc, de prouver que « oui » les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial dans le déclenchement de la révolution égyptienne, mais sans eux la révolution aurait, quand même, eu lieu. C’est, donc, le printemps arabe qui nous a mené à nous interroger sur l'impact des Technologies d’Information et de Communication (TIC) et des réseaux sociaux sur les affrontements politiques, c'est à dire quand se pose la question du pouvoir. 6 En outre, en Égypte, peu sont les ouvrages ou les recherches qui traitent cette question de la relation entre Internet et démocratie, d’où le choix d’aborder ce thème dans ce mémoire. Les grands médias jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans le fonctionnement des systèmes politiques7. Ils se considèrent comme première source d’information politique pour un grand nombre de citoyen. En outre, ce sont les médias qui, soit en insistant et accordant une importance particulière à tel ou tel sujet, soit au contraire en négligeant d’autres, inscrivent sur l’agenda politique certaines questions. De même, les médias sont le moyen le plus puissant et en même temps le moins couteux à travers lequel les responsables politiques peuvent communiquer leur message aux citoyens. 5 David M. Faris, « La révolte en réseau: le printemps arabe et les médias sociaux », Politique étrangère, n° 1/2012. 6 « TIC, réseaux sociaux et pouvoir/1- les réseaux sociaux comme révolution? », 18 avril 2011, disponible sur : http://pisani.blog.lemonde.fr/2011/04/18/tic-reseaux-sociaux-et-pouvoir1-les-reseaux-sociaux-comme- revolution/ 7 Thierry Vedel, « La révolution ne sera plus télévisée, Internet, information et démocratie », Pouvoirs n°119, La démocratie sous contrôle médiatique, novembre 2006 - p.41-54. 7 Mais, malgré le fait que les médias contribuent à élargir l'espace public, ils sont toujours accusés de dégrader la qualité du débat démocratique. Nous pouvons leur adresser trois types de critiques. Premièrement, ils propageraient une vision déformée de la société, par exemple en sous-représentant certains courants d'opinion. En deuxième lieu, ils obligeraient les personnalités politiques à se plier à leur logique de fonctionnement. Cela veut dire que le discours politique serait soumis non seulement au temps court mais aussi à la petite phrase, et par conséquent, la politique, dramatisée et personnalisée, deviendrait un spectacle. Enfin, les médias seraient peu attentifs aux véritables attentes et préoccupations des citoyens. Ils seraient considérés comme de simples consommateurs, passifs et incapables de coproduire l'information politique. 8 Aujourd'hui, l'Internet semble fournir une nouvelle solution. Nombreux sont ceux qui imaginent qu'il pourrait favoriser une vraie communication politique, réellement démocratique. Cette conviction vient du fait que l'Internet est perçu comme un média radicalement différent des moyens de communication existants, et ce en raison de ses caractéristiques techniques qui lui sont particulières. Parmi ces caractéristiques, nous pouvons citer les suivants 9 : Sa capacité à stocker et à véhiculer à un cout très bas d'immenses quantités de données permettrait d'éviter la sélection de l'information à laquelle sont contraints, faute d'espace ou de temps, les médias traditionnels. Ainsi, chacun, citoyen ou organisation politique, pourrait librement s'exprimer et communiquer au reste du monde ses opinions, analyses, ou visions. Son architecture décentralisée, conduisant à distribuer le stockage des données sur plusieurs ordinateurs et autorisant l’accès au contenu d’un site par une multitude de routes, rendrait vaine toute désir de contrôle des contenus qui circulent sur l’Internet. Enfin, l’Internet est un réseau interactif qui permet aussi bien d’émettre que de recevoir. Non seulement chaque internaute pourrait construire lui-même son information, en cherchant grâce à des moteurs de recherche des sources nouvelles qui correspondent réellement à ses intérêts ou préoccupations. l’Internet serait aussi un prodigieux outil d’échanges entre citoyens et acteurs politiques. 8 Pour des critiques plus récents de ces critiques, voir, par exemple, Rémy Rieffel, Que sont les médias?, Gallimard, 2005, chap. 4. 9 Thierry Vedel, « La révolution ne sera plus télévisée, Internet, information et démocratie », op. cit. 8 Au début des années 1990, Internet est présenté comme une nouvelle agora électronique. Dans le premier livre qui va populariser cette nouvelle technologie, le journaliste Howard Rheingold compare longuement internet à l’espace public Habermassien.
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