Les principaux acteurs du projet Introduction générale Une filière bois qui dépend exclusivement de l’exploitation de la forêt primaire. La population de la Guyane est en forte croissance. Elle était, d’après les recensements de l’INSEE (Insee Antiane, projection 2030), de 115000 personnes en 1990, 215036 personnes en 2007 et devrait passer à 425000 en 2030. Cette forte évolution démographique nécessite que l’on puisse anticiper l’évolution des besoins sociaux qui se font déjà sentir puisque la guyane connait une progression régulière de la demande en électricité (taux de croissance annuel moyen 3,6 %/an, bilan EDF juillet 2011) et dans le domaine des matériaux de construction. Des besoins en matériaux de construction. La filière de transformation actuelle, avec environ 35000m3 de sciage par an (80000-90000 m3 grumes ONF 2012), couvre tout juste le marché « ossature » (charpente, bardage, plancher). La plupart des menuiseries ainsi que la quasi-totalité des meubles et la totalité des panneaux à base de bois sont importées. La diversité de la ressource (> 200 espèces d’arbres par hectare) et les difficultés d’accès à cette ressource imposent un coût d’exploitation élevé et une incertitude sur l’adéquation entre la ressource et le marché bois d’œuvre du moment. Les plans de gestion forestière, construits à partir des résultats scientifiques du dispositif de parcelles permanentes ECOFOR en tenant compte de critères permettant le maintien de la biodiversité, permettent une extrapolation du prélèvement dans l’ensemble des zones exploitables à un maximum compris entre 200000 et 250000m3 grumes par an. Ce volume sera rapidement insuffisant si l’on veut favoriser une filière bois dynamique dédiée au marché guyanais, créatrice d’emploi et encourageant l’écoconstruction en Guyane. Il nous semble utile ici de rappeler les atouts environnementaux du bois en tant que matériau de construction. Le bois nécessite peu d'énergie pour sa transformation. En équivalence CO2, le bois consomme moins 3 d'équivalent CO2 qu'il n'en stocke lors de sa croissance ! Au bilan, produire 1m de bois équivaut à absorber 1 tonne de CO2 tandis que produire une tonne de fer équivaut à rejeter 5 tonnes de CO2. De même, produire une tonne de ciment équivaut à rejeter environ 2 tonnes de CO2 (sources CNDB ; Guyane info bois n° 14, 2006). Des besoins énergétiques croissants. Dans le contexte actuel d’une constante augmentation du carbone dans l’atmosphère planétaire, augmentation observée en Guyane (source Inra, dispositif de Guyaflux 2012), la nécessité de générer plus d’énergie en recourant de plus en plus à des ressources non fossiles contraint les acteurs de la gestion forestière à envisager une gestion durable à caractère mixte au sein de laquelle, le bois dédiée à l’énergie constitue maintenant une alternative énergétique de premier ordre en Guyane. Aujourd’hui, la filière « bois énergie » produit moins de 1% de la consommation d’énergie finale de la Guyane (bilan EDF, juillet 2011). Elle utilise essentiellement les déchets de scierie qui sont les résidus de sciages (usines biomasse à proximité de Kourou). Mais ce seul approvisionnement reste encore insuffisant. D’autres solutions sont envisagées par le gestionnaire forestier au travers de l’application d’une exploitation forestière mixte. Cette gestion associe les récoltes de bois « biomasse » aux récoltes de bois d’œuvre de manière à optimiser les déplacements en utilisant les sous-produits de l’exploitation forestières (purges impropres au sciage ; houppiers et branches actuellement abandonnés sur coupes) et en élargissant la gamme des espèces récoltées que ce soit en forêt naturelle primaire ou secondarisée. 1 Avantages et limites de l’exploitation forestière durable mixte. Comme suggéré par les instances internationales telles que la FAO, l’intégration de la production d’énergie dans les opérations forestières améliorera la gestion forestière d’une manière compétitive et permettra de contribuer à l’atténuation du changement climatique. En outre, la production simultanée de bois énergie et de bois d’œuvre permettra de diversifier la gamme d’espèces exploitées. Cependant, le manque de connaissances et d’expériences sur ce type d’exploitation en forêt naturelle tropicale humide se traduit encore par un besoin de recherches nouvelles. L’objectif est d’établir les méthodologies d’aménagement durable incluant le bois énergie et les modalités pratiques de mise en œuvre, tant en forêt à vocation énergétique qu’en forêt à vocation mixte. L’importante augmentation de la demande en bois attendue à moyen terme conduira à des scénarios dans lesquels la consommation ne pourra plus être satisfaite par les seuls prélèvements en forêt naturelle. Notamment, le laps de temps nécessaire entre 2 coupes forestières, combiné à la faible concentration des espèces exploitées, feront qu’il faudra aller rechercher toujours plus loin la ressource et cela posera à moyen terme des problèmes d’approvisionnement en bois matériaux, mais aussi des problèmes environnementaux. Il sera nécessaire d’anticiper ces problèmes en recourant à d’autres aménagements pour soutenir l’exploitation forestière. Parmi les alternatives possibles, les plantations forestières, dans leur diversité, sont un des outils au service de l’objectif d’aménagement durable des forêts des régions tropicales (Marien et Mallet 2004, Guitet 2005) et elles doivent faire partie de la réflexion stratégique de gestion mise en place à l’échelle locale ou régionale. Les plantations d’arbres forestiers en Amérique latine. Les plantations de forêts tropicales à des fins industrielles couvraient près de 67 millions d'hectares dans la zone tropicale en 2005 (Tomaselli 2007), et quelque 9 millions d'hectares en Amérique latine et Caraïbes. Alors que les forêts naturelles fournissent l'essentiel des ressources en bois de feu et en produits non ligneux et jouent un rôle majeur dans la protection de l'environnement, plus de 50% du bois d'œuvre industriel est produit dans les plantations forestières. Bien que la majorité des plantations existantes aient une vocation industrielle, l'agroforesterie et la foresterie sociale sont largement pratiquées dans la région. Ces plantations ont procuré d'importants avantages aux communautés locales et amélioré l'état de l'environnement. Par exemple, dans le cas de la Banque interaméricaine de développement (BID), environ la moitié de l'objectif de plantations (774600 ha) financé au cours des 15 dernières années appuyait la foresterie communautaire par le biais de quelque 33 projets de prêts (Keipi 1995). Les plantations à vocation essentiellement industrielle ont été établies uniquement dans le cadre de 3 grands programmes. Pratiquement toutes les plantations ont été créées sur des terres agricoles abandonnées souvent affectées par l'érosion. Il est très rare que des forêts soient plantées sur des terres agricoles de première qualité, comme cela a été le cas au Chili où les plantations industrielles sont extrêmement rentables et encouragées par un système d'incitations. Les plus grandes plantations se trouvent au Brésil, avec quelque 7 millions d'hectares dont 4,1 millions d'hectares exploitables à l'échelle industrielle. Le Chili possède 1,6 million d'hectares de terres reboisées, pratiquement toutes à des fins industrielles, l'Argentine 0.7 million d'hectares, le Venezuela 0.5 million d'hectares. Cuba 0.4 million d'hectares, le Pérou 2 0.3 million d'hectares, la Colombie, le Mexique et l'Uruguay 0.2 million d'hectares chacun. Dans les autres pays de la région, la surface reboisée est de moins de 0,1 million d’hectares. Les estimations du taux annuel actuel de reboisement variaient de 460000 à 520000 ha (Haltia, 1995; WRI, 1994). On note cependant depuis 1990 une diminution sensible mais significative des taux de boisement (Pandey 1997), Ce déclin est très probablement la conséquence des récentes réductions des divers programmes d’incitation à la plantation, dans ces pays et ailleurs dans la région (sources FAO 1997b). Ce sont les états du sud (sud-est et Sud du Brésil, Chili, Argentine et Uruguay) qui accueillent l’essentiel des plantations industrielles dédiées à la production de cellulose et de charbon, tandis que les états de la zone tropicale au nord (Costa Rica, Pérou, Venezuela, Colombie, Mexique) ont des surfaces plantées beaucoup plus réduites et d’avantage dédiées à la production de bois d’œuvre en revêtant souvent un aspect communautaire (systèmes agroforestiers). Le brésil illustre à lui seul cette disparité latitudinale. Les plantations concernent principalement les régions Sud-Est et Sud où elles ont bénéficié de financements fédéraux destinés à la reforestation. Dans le Minas Gerais, ces plantations alimentent la production de charbon de bois nécessaire à la sidérurgie. Ailleurs, les principales firmes de cellulose entretiennent les « parc forestiers » nécessaires à l’alimentation de leurs usines. Deux espèces d’arbres dominent : l’eucalyptus (Eucalyptus grandis) et le pin américain (Pinus elliottii). Cependant, l’extraction de bois des peuplements naturels qui concerne les marges méridionales (nord du Mato Grosso) et orientales (est du Pará), demeure prédominante au brésil. L’Amazonie orientale fait appel au charbon de bois d’extraction pour alimenter les usines sidérurgiques. Dans les grands espaces de frontière agricole, notamment dans la région Centre-Ouest, l’extraction du bois provient des immenses défrichements issus de l’ouverture de ces frontières par les nouveaux colons. Au Venezuela, la plus grande réalisation forestière
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