Jimi Hendrix, sans doute le guitariste Réveil diffi cile au festival électrique le plus doué qui marqua de de Monterey, Californie. son empreinte la pop et le rock malgré sa disparition à 27 ans. qu’il a ressenti à San Francisco. Une fois la chanson terminée, il la propose à son groupe, les Four Tops, qui refusent de chanter un titre contestataire. Il décide alors de se tourner vers celle qui représente le mieux l’esprit de la révolution qui commence à naître aux quatre coins du pays. Joan Baez. Il la rencontre après un concert, lui joue la chanson à la guitare avec les premières paroles écrites. Joan est intéressée par le thème. Puis, nul ne sait pourquoi, Renaldo ne revit jamais Madame Baez. C’est Marvin Gaye qui prit sa guitare un soir et se l’accapara après quelques retouches. « What’s Going On ? » est « la question » de cette fi n de décennie chaotique. L’enlisement au Vietnam, le tristement célèbre festival d’Altamont et ses morts en bonus, les disparitions coup sur coup de trois monuments de la musique : Jim Morrison des Doors le 3 juillet 1970, Jimi Hendrix le 18 août 1970 et Janis Joplin le 4 octobre 1970. Jean-Jacques Goldman a seize ans lorsqu’il découvre, sidéré, dans un pub de Londres, les riff s venus d’ailleurs de ce démon qui avait immolé sa guitare lors du festival de Monterey. Dans les enceintes d’un juke-box, le beau Jimi Hendrix déclame les paroles de la chanson « Hey Joe », qui va devenir l’un des hymnes des années 70. Jean-Jacques aurait pu croiser Johnny Hallyday Dotée d’une voix exceptionnelle, Janis Joplin qui, lui aussi, rôdait à Londres à cette époque : « Je dînais au Blaise’s avec va infl uencer toute une génération. Son passage Wilson Pickett après une journée passée à enregistrer en studio, raconte Johnny, au festival de Woodstock quand soudain un son de guitare est parvenu jusqu’à mes oreilles, puissant et restera l’un des moments forts de ce trois jours monstrueux. Comme je n’avais jamais entendu cela, je me suis levé et me suis de musique, de paix et d’amour. dirigé dans la salle de concert. J’ai alors découvert un homme dévorant sa guitare avec ses dents. Il semblait avoir son instrument greff é dans son corps, tellement ils étaient fusionnels. À la fi n de son set, il nous a rejoints à table et je l’ai bien 10 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 11 En plus de jouer de la guitare, Jean-Jacques se met à chanter. 24 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 25 Michael Jones fait la Musicalement, les notes du premier couplet nous projettent dans le répertoire de William Sheller avec « Photos souvenirs », et puis ça se complique au connaissance niveau du refrain. Mais tout se met en place pour la décennie qui s’annonce. Jean-Jacques va composer un titre à destination des discothèques sous le nom « Sweet Memories », s’inspirant du modèle « Rock collection » du duo des musiciens Voulzy-Souchon. Jean-Jacques va utiliser la base du Canon de Pachelbel, une mélodie douce de Taï Phong et relaxante, composée au xvie siècle, et qui, selon les spécialistes, aurait la particularité d’avoir huit notes correspondant aux fréquences d’activité des huit acides aminés primordiaux chez l’homme. Cette musique déclencherait et flashe sur toutes les réactions chimiques de notre corps. Johann Pachebel a conçu cette pièce musicale aux nombreux couplets et aux fréquences précises comme un Jean-Jacques. puissant antistress pour l’homme. Jean-Jacques va donc rassembler une douzaine d’extraits de slows cultes pour en faire, comme « Rock collection », un medley de dix minutes Une amitié qui va très bien fonctionner dans les night-clubs, friands de quarts d’heure américains. immédiate L’histoire avec Taï Phong a du plomb dans l’aile, d’autant que le groupe s’apprête à partir en tournée et que Jean-Jacques se désengage, argumentant qu’il trouve intéressant de créer et d’enregistrer en studio mais que de jouer et profonde sur scène ne lui apportera rien. Et il n’a plus assez d’atomes crochus pour se retrouver sur la route, au quotidien, avec les musiciens. va naître dès Il argumentera aussi sur le fait qu’il vient d’être papa de sa première fille, Caroline, en décembre 1975, et ce n’est pas avec le succès de « Sister Jane » qu’il va pouvoir nourrir sa petite famille qui va s’agrandir (naissance de Michaël leur première en 1979 et de Nina en 1985). Aussi, en homme jeune mais posé, il va reprendre son travail dans la boutique. Il va tenter un nouveau single disco, « Follow Me », rencontre. qui ne le sera pas (suivi). De leur côté, les membres de Taï Phong passent une annonce pour trouver le futur remplaçant de Jean-Jacques. Dans la même amplitude vocale que ce dernier, et brillant guitariste, Michael Jones prend le train en marche et pose ses bagages. D’un père gallois et d’une mère française rencontrée lors du débarquement en Normandie en juin 1944, Michael Jones fait la connaissance des musiciens de Taï Phong et flashe sur Jean-Jacques. Une amitié immédiate Michael Jones rencontre et profonde va naître dès leur première rencontre. Jean-Jacques Goldman en studio, c’est le début d’une longue amitié. Traversant une fin de décennie délicate, Jean-Jacques et Khanh cherchent à créer des tubes à tout prix, entre disco et pop. 40 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 41 L e public va tout de suite s’identifier à son profil d’antihéros, humble, réservé, qui n’hésite pas à avouer ses faiblesses et ses fragilités. 52 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 53 Cette chanson montre la Album (octobre 1982) Coproduit par Jean-Jacques Goldman et Marc Lumbroso. voie à une Les grands penseurs de la maison de disques font appel à la photographe en vogue, Bettina Rheims, pour prendre la photo de la pochette du deuxième génération qui opus de Jean-Jacques. La photo en noir et blanc propose « un plan taille » de l’artiste, vêtu d’une s’identifie à ce chemise blanche maintenue au col par une cravate striée. La tête légèrement penchée sur sa gauche, une main frôle ses longs cheveux bruns. Un blouson en cuir noir recouvre négligemment son épaule droite. Voici donc le look que vont banlieusard adopter les millions de teenagers qui découvrent, émerveillés, les nouvelles L’album Minoritaire chansons de leur idole. sorti en 1982 se vendra à 300.000 exemplaires simple et de 1982 à 1983, pour atteindre 900 000 « Au bout de mes rêves » correspond parfaitement à l’identité et au son exemplaires en 2001. Goldman. Mettre des mots simples, parfois candides, sur une époque et des sentiments que partagent des millions de gens. discret. Cette chanson enfonce une porte ouverte, mais au début des années 80, elle montre la voie à une génération qui s’identifi e à ce banlieusard simple et discret qui gravit l’échelle sociale à grande vitesse. Et même si les tempêtes / Les dieux mauvais, les courants / Nous ferons courber la tête / Plier genoux sous le vent / J’irai au bout de mes rêves. C’est un hymne positif et volontaire, un message d’envie et d’acceptation de l’eff ort. Il dira à ce sujet : « Plutôt que de rêver ou de fantasmer, je préfère mesurer la distance qu’il y a entre ma situation et l’objet de mes désirs. Ensuite, j’essaie de la franchir, quelles que soient les heures, quel que soit le travail que je dois produire pour y arriver. » (OK Magazine, 1984) « Au bout de mes rêves » sortira en troisième single et sera un énorme succès. « Comme Toi » est sûrement l’une des plus belles chansons de l’artiste. Le single Au bout À mettre dans le Top 5 de ses chefs-d’œuvre. Jean-Jacques décrypte une photo de mes rêves tiré de l’album Minoritaire sort ancienne avec précision, poésie et délicatesse. La photo n’est pas bonne mais en juin 1983 et devient immédiatement un l’on peut y voir / Le bonheur en personne et la douceur d’un soir / Elle aimait énorme tube qui reste- la musique, surtout Schumann / Et puis Mozart. (Il évoque une petite fi lle en ra de longues semaines dans le Top 50. employant le passé). « Elle avait les yeux clairs et la robe en velours / À côté de sa mère et la famille autour / Elle pose un peu distraite au doux soleil de la fi n du jour. (Au fi l de la chanson, il installe un décor autour d’une petite histoire d’amour) : Elle aimait sa poupée, elle aimait ses amis / Surtout Ruth et Anna et surtout Jérémie / Et ils se marieraient un jour peut-être à Varsovie. 62 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 63 66 Jean-Jacques Goldman Jean-Jacques Goldman 67 Malgré le succès « Je ne vous parlerai pas d’elle », c’est « la chanson d’amour » qui replace l’église au centre du village. Elle aborde un thème qui lui est cher : la vie privée. fulgurant, L’idée de ne jamais livrer sa vie privée en pâture. Les chœurs reprennent le refrain ad-lib. Elle est là, même où mes pas ne me guident pas / Et quand je suis pas là, elle met mes pyjamas / Elle est plus que ma vie, elle est bien mieux que Jean-Jacques moi / Elle est ce qui me reste quand j’fais plus le poids / Je ne vous parlerai pas d’elle.
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