ANNA CATERINA ANTONACCI Donaldma 13 Juin À 20H SULZEN

ANNA CATERINA ANTONACCI Donaldma 13 Juin À 20H SULZEN

BERLIOZ, DEBUSSY, RÉCITAL DUPARC, POULENC ANNA CATERINA ANTONACCI DONALDMa 13 juin à 20h SULZEN SAISON 16.17 PROG_ANTONACCI.indd 1 31/05/2017 12:14 Durée ±1h45 avec entracte RÉCITAL BERLIOZ, DEBUSSY, DUPARC, POULENC ANNA CATERINA ANTONACCI DONALD SULZEN Hector Berlioz (1803-1869) Francis Poulenc (1899-1963) La Mort d’Ophélie op. 18 n° 2 La Voix humaine Ballade sur un poème d’Ernest Legouvé Tragédie lyrique en un acte (1807-1903) d’après William Shakespeare Livret de Jean Cocteau (1889-1963) Version Version pour soprano et piano pour soprano et piano ••• Claude Debussy (1862-1918) Trois Chansons de Bilitis 1. La Flûte de Pan 2. La Chevelure 3. Le Tombeau des Naïades Poèmes de Pierre Louÿs (1870-1925), extrait de Bucoliques en Pamphylie (traduction prétendue d’un poème attribué à une poétesse antique fictive) ••• Henri Duparc (1848-1933) La Vie antérieure Poème de Charles Baudelaire (1821–1867), extrait des Fleurs du mal ••• Francis Poulenc (1899-1963) La Dame de Monte-Carlo Monologue sur un poème de Jean Cocteau (1889-1963) version pour soprano et piano ENTRACTE Anna Caterina Antonacci ©Pierre Grosbois PROG_ANTONACCI.indd 2-3 31/05/2017 12:14 3. Le Tombeau des Naïades Le long du bois couvert de givre, je marchais ; Mes cheveux devant ma bouche se TEXTES CHANTÉS fleurissaient de petits glaçons, et mes sandales étaient lourdes de neige fangeuse et tassée. Il me dit : « Que cherches-tu ? — Je suis Hector Berlioz (1803-1869) Claude Debussy (1862-1918) la trace du satyre. Ses petits pas fourchus alternent comme des trous dans un manteau La Mort d’Ophélie op. 18 n° 2 Trois Chansons de Bilitis blanc. » Il me dit : « Les satyres sont morts. Auprès d’un torrent Ophélie 1. La Flûte de Pan « Les satyres et les nymphes aussi. Depuis Cueillait, tout en suivant le bord, Pour le jour des Hyacinthies, il m’a donné une trente ans, il n’a pas fait un hiver aussi Dans sa douce et tendre folie, syrinx faite de roseaux bien taillés, terrible. La trace que tu vois est celle d’un Des pervenches, des boutons d’or, unis avec la blanche cire qui est douce à mes bouc. Mais restons ici, où est leur tombeau. » Des iris aux couleurs d’opale, lèvres comme le miel. Et de ces fleurs d’un rose pâle Et avec le fer de sa houe il cassa la glace de la Qu’on appelle des doigts de mort. Il m’apprend à jouer, assise sur ses genoux ; source où jadis riaient les naïades. Il prenait mais je suis un peu tremblante. de grands morceaux froids, et les soulevant Ah ! Il en joue après moi, si doucement que je vers le ciel pâle, il regardait au travers. l’entends à peine. Puis, élevant sur ses mains blanches Les riants trésors du matin, Nous n’avons rien à nous dire, tant nous Elle les suspendait aux branches, sommes près l’un de l’autre ; mais nos Henri Duparc (1848-1933) Aux branches d’un saule voisin. chansons veulent se répondre, et tour à tour La Vie antérieure Mais trop faible le rameau plie, nos bouches s’unissent sur la flûte. Se brise, et la pauvre Ophélie J’ai longtemps habité sous de vastes portiques Tombe, sa guirlande à la main. Il est tard, voici le chant des grenouilles vertes Que les soleils marins teignaient de mille feux, qui commence avec la nuit. Ma mère ne Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Quelques instants sa robe enflée croira jamais que je suis restée si longtemps à Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. La tint encor sur le courant chercher ma ceinture perdue. Et, comme une voile gonflée, Les houles, en roulant les images des cieux, Elle flottait toujours chantant, 2. La Chevelure Mêlaient d’une façon solennelle et mystique Chantant quelque vieille ballade, Il m’a dit : « Cette nuit, j’ai rêvé. J’avais ta Les tout-puissants accords de leur riche musique Chantant ainsi qu’une naïade chevelure autour de mon cou. J’avais tes Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. Née au milieu de ce torrent. cheveux comme un collier noir autour de ma nuque et sur ma poitrine. C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes, Mais cette étrange mélodie Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs Passa, rapide comme un son. « Je les caressais, et c’étaient les miens ; et nous Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs, Par les flots la robe alourdie étions liés pour toujours ainsi, par la même Bientôt dans l’abîme profond chevelure, la bouche sur la bouche, ainsi que Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Entraîna la pauvre insensée, deux lauriers n’ont souvent qu’une racine. Et dont l’unique soin était d’approfondir Laissant à peine commencée Le secret douloureux qui me faisait languir. Sa mélodieuse chanson. « Et peu à peu, il m’a semblé, tant nos membres étaient confondus, que je devenais toi-même, Ah ! ou que tu entrais en moi comme mon songe. » Quand il eut achevé, il mit doucement ses mains sur mes épaules, et il me regarda d’un regard si tendre, que je baissai les yeux avec un frisson. PROG_ANTONACCI.indd 4-5 31/05/2017 12:14 Francis Poulenc (1899-1963) Dès que votre cœur est nerveux, Francis Poulenc (1899-1963) Vous ne pouvez plus faire un geste, La Dame de Monte-Carlo Pousser un sou sur le tableau La Voix humaine Sans que la chance qui s’écarte Change les chiffres et les cartes C’est en 1930 que Jean Cocteau écrit Quand on est morte entre les mortes, Des tables de Monte-Carlo. La Voix humaine, qui sera créée à la Comédie- Qu’on se traîne chez les vivants, Française par Berthe Bovy. En 1958, Francis Lorsque tout vous flanque à la porte Les voyous, les buses, les gales ! Poulenc en tire un drame lyrique qui reprend Et la ferme d’un coup de vent, Ils m’ont mise dehors... dehors... le thème de la femme seule dans sa chambre, Ne plus être jeune et aimée... Et ils m’accusent d’être sale, conversant au téléphone avec l’amant qui Derrière une porte fermée, De porter malheur dans leurs salles, l’a quittée, et qui monologue ainsi pendant Il reste de se ficher à l’eau Dans leurs sales salles en stuc. quarante minutes dans l’espoir vain de le Ou d’acheter un rigolo. Moi qui aurais donné mon truc reconquérir, passant par toutes les phases Oui Messieurs, voilà ce qui reste À l’œil, au prince, à la princesse, de la détresse à la joie, de l’espérance à la Pour les lâches et les salauds. Au Duc de Westminster, au Duc, déprime, de l’excitation à l’apaisement. Mais si la frousse de ce geste Parfaitement. L’œuvre est créée le 6 février 1959 à l’Opéra- S’attache à vous comme un grelot, Faut que ça cesse, Comique, sous la direction de Georges Prêtre, Si l’on craint de s’ouvrir les veines, Qu’ils me criaient, votre boulot ! par Denise Duval, que Poulenc préfère à Maria On peut toujours risquer la veine Votre boulot !... Callas (que lui avait suggéré son éditeur), du D’un voyage à Monte-Carlo. Ma découverte. fait de la profonde amitié qui les lie depuis Monte-Carlo, Monte-Carlo. J’en priverai les tables vertes. 1947 et la création des Mamelles de Tiresias. C’est bien fait pour Monte-Carlo. Denise Duval chantera l’œuvre dans le monde J’ai fini ma journée. Monte-Carlo. entier, parfois accompagnée par Francis Je veux dormir au fond de l’eau. Poulenc lui-même au piano. De la Méditerranée. Et maintenant, moi qui vous parle, Après avoir vendu votre âme Je n’avouerai pas les kilos Et mis en gage des bijoux Que j’ai perdus à Monte-Carle, Que jamais plus on ne réclame, Monte-Carle ou Monte-Carlo. La roulette est un beau joujou. Je suis une ombre de moi-même... C’est joli de dire : «je joue». Les martingales, les systèmes Cela vous met le feu aux joues Et les croupiers qui ont le droit Et cela vous allume l’œil. De taper de loin sur vos doigts Sous les jolis voiles de deuil Quand on peut faucher une mise. On porte un joli nom de veuve. Et la pension ou l’on doit Un titre donné de l’orgueil ! Et toujours la même chemise Et folle, et prête, et toute neuve, Que l’angoisse trempe dans l’eau. On prend sa carte au casino. Ils peuvent courir. Voyez mes plumes et mes voiles, Pas si bête. Contemplez le strass de l’étoile Cette nuit je pique une tête Qui me mène à Monte-Carlo. Dans la mer de Monte-Carlo. Monte-Carlo. La chance est femme. Elle est jalouse De ces veuvages solennels. Sans doute elle m’a crue l’épouse D’un véritable colonel. J’ai gagné, gagné sur le douze. ENTRACTE : 20 MN Et puis les robes se décousent, La fourrure perd ses cheveux. On a beau répéter : «je veux», Dès que la chance vous déteste, Anna Caterina Antonacci ©B. Ealovega PROG_ANTONACCI.indd 6-7 31/05/2017 12:14 REPÈRES BIOGRAPHIQUES Anna Caterina Antonacci Mozart à l’Opéra des Pays-Bas Donald Sulzen soprano et d’Anna dans Hans Heiling piano La soprano Anna Caterina de Marschner à Cagliari. Cette Donald Sulzen est l’un des rares Antonacci est née à Ferrare même année, elle jongle d’un pianistes à avoir obtenu une en Italie le 5 avril 1961.

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