La henriade dans la littérature hollandaise H.J. Minderhoud bron H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise. Librairie ancienne Honoré Champion, Paris 1927 Zie voor verantwoording: http://www.dbnl.org/tekst/mind006henr01_01/colofon.htm © 2010 dbnl / erven H.J. Minderhoud VII AAN MIJN VROUW AAN MIJN KINDEREN. H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise IX Voorwoord. Bij het eindigen van deze arbeid moge een kort woord van dank hier zijn plaats vinden. Vooreerst ben ik U, Hooggeleerde De Vooys, mijn erkentelikheid verschuldigd. Bijzondere omstandigheden zijn oorzaak, dat dit proefschrift aan Uwe universiteit wordt aangeboden. Ik breng U mijn oprechte dank voor de welwillendheid, waarmede U als mijn promotor wilt optreden. Hoewel de studie voor de Franse examens reeds jaren achter mij ligt, wil ik dankbaar gedenken de lessen van U, Hooggeleerde Salverda de Grave, te Amsterdam, en U, Hooggeleerde Sneyders de Vogel, te Groningen, aan wie ik het welslagen van mijn Franse studie te danken heb. Daarbij wil ik tevens hulde brengen aan de nagedachtenis van wijlen de Heer N.L. Verlint. De Heer Emile Boulan, te Groningen, zij dank gebracht voor zijn medewerking bij mijn doctoraal examen. En in de laatste, maar ten opzichte van dit proefschrift in de voornaamste plaats, voel ik me gedrongen U, Hooggeleerde Valkhoff, mijn hartelike dank te betuigen. Op Uw aanraden koos ik dit onderwerp, dat een klein deel vormt van het uitgebreide studieterrein, dat Uwe bijzondere belangstelling heeft, namelik de invloed van de Franse letterkunde op de onze. Op hoge prijs stel ik Uwe voorlichting bij mijn werk, dat, hoop ik, een niet onwaardige plaats mag innemen onder de monographieën, waarvan U, in 1918, sprak in Uwe ‘leçon d'ouverture’. Ten slotte dank ik de Heren F. Baldensperger en P. Hazard, directeuren, en de Heer Edouard Champion, uitgever van de ‘Bibliothèque de la Revue de Littérature Comparée’ voor het opnemen van mijn proefschrift in hun ‘bibliothèque’. H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise 1 Introduction. C'est un travail intéressant au plus haut degré que celui d'étudier l'influence en Hollande d'un auteur comme VOLTAIRE, dont les idées trouvèrent ici tant d'écho que nombre de ses ouvrages furent traduits ou imités. De ses 27 tragédies, on en traduisit 23, et quelquefois les mêmes pièces trouvèrent plusieurs traducteurs.1. Dans la dernière moitié du XVIIIe siècle, quand les poètes écrivent des pièces ‘originales’2., beaucoup de ces produits littéraires se trouvent être des imitations des tragédies et des comédies de VOLTAIRE3.. Ses romans et ses oeuvres philosophiques furent accueillis non moins favorablement. Le succès en fut même si grand que çà et là les magistrats jugèrent nécessaire de protéger la religion révélée. Ainsi, par arrêts de la cour de Hollande, de Zélande et de Frise, 1. En voici quelques exemples: Zaïre - KLINKHAMER 1734, NOMSZ 1777, MENKEMA 1777, J. VERVEER 1790. Brutus - FEITAMA 1735, J. HAVERKAMP 1736, F. RIJK 1736. Mérope - FEITAMA 1746, P.J. UYLENBROEK 1779. Tancrède - B. ZWEERTS 1763, un poète inconnu 1805. Alzire - FEITAMA 1764. Olimpie - S. FOKKE 1764, J. BUIS 1764. L'Orphelin de la Chine - N.W. OP DEN HOOFF 1765, NOMSZ 1782. Oedipe - C. SCHAAF 1769, A.L. BARBAZ 1803. Mahomet - C. SCHAAF 1770, A. HARTSEN 1770. Amélie - J. NOMSZ 1777, N.W. OP DEN HOOFF 1777. Les Scythes - A.L. BARBAZ 1796. 2. ‘Van eigen vinding’. 3. Ainsi de Graaf van Rennenberg de JAN NOMSZ est une copie fidèle de Brutus. Le même auteur emprunta la fin de Maria van Lalain de Adélaïde du Guesclin et la première scène de son Michiel Adriaanz. de Ruyter a été prise dans Alzire. Une scène de l'Orphelin de la Chine se retrouve dans Antonius Hambroek. On constate l'influence de cette dernière pièce de VOLTAIRE aussi dans Agnes de SIMON STYL. La tragédie Menzikoff de VAN WINTER fait penser à plusieurs endroits aux Scythes, tandis que Mérope a été imitée dans la Gelonide de LUCRÉTIA VAN MERKEN, la Cleopatra de JULIANA DE LANNOY et la Dinomaché de J.F. HELMERS. Voir VAN SCHOONNEVELDT. Over de navolging der klassiek-fransche tragedie in de Nederl. treurspelen der XVIIIe eeuw, pp. 101-200. H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise 2 on condamna, en 1764, les ‘oeuvres philosophiques’ à être brûlées, etles États de Frise défendirent, en 1765, l'impression et la vente d'une traduction du Traité sur la Tolérance. Malgré cette interdiction la troisième édition de cette traduction vit le jour en 1774. Candide ou de l'Optimisme parut sous le titre de De Gevallen van Candide of de ongeveinsde jongeling et l'Ingénu se nomma: L'Ingénu of rondborstige wildeman, een waare geschiedenis getrokken uit de eigen handschriften van Quesnel 1768. En la même année parut de Prinses van Babylon. Une imitation de Zadig se retrouve dans Abdallah of het onvolmaakte geluk de JAN NOMSZ.1. Donc celui qui veut étudier l'influence de VOLTAIRE n'a pas à se plaindre que la matière lui manque. Nous avons seulement traité l'influence d'une petite partie de l'oeuvre voltairienne, de la Henriade, sur laquelle M. VALKHOFF a fixé l'attention dans un article du Nieuwe Taalgids.2. Le succès de cette épopée, énorme à l'étranger,3. ne fut pas moins vif en Hollande. Trois poètes se sont donné comme tâche de traduire ce poème, qui a inspiré un certain nombre d'auteurs d'épopées historiques, et dont on peut constater l'influence dans plusieurs poèmes de longue haleine, épopées bibliques, ou - si ce nom leur fait trop d'honneur - biographies rimées de personnages bibliques. Disons d'abord quelque chose des traductions. La première est celle de GOVERT KLINKHAMER, le premier traducteur de Zaïre, comme nous avons vu. Il s'est senti trop faible pour prendre toute la responsabilité d'un travail si difficile, car il dit s'être servi d'une traduction en prose de son ami B. PHAFF.4. Dans sa préface il informe le public qu'il n'abonde pas toujours dans le sens de l'auteur, mais qu'il ne croit pas avoir le droit de changer, ou de supprimer des vers. Il s'excuse auprès du public protestant, d'avoir mis dans sa traduction des ‘expressions’, des ‘descriptions’ qui sont de nature à lui déplaire. Il reconnaît que sa traduction est faible, et qu'il ne l'aurait pas publiée, si SYBRAND FEITAMA n'avait pas tardé à publier la sienne. Comme, en 1743, FEITAMA semblait y avoir renoncé tout à fait, KLINKHAMER hasarda le saut périlleux. La deuxième traduction est celle de SYBRAND FEITAMA, publiée en 1753. 1. TE WINKEL. De Ontwikkelingsgang der Nederl. Letterkunde III, p. 555. 2. X. 4, 5. 3. v. BENGESCO. Voltaire, Bibligraphie de ses oeuvres. 4. Nous n'avons pas réussi à retrouver cette traduction. Peut-être n'a-t-elle jamais été imprimée. H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise 3 En 1734, dit-il dans sa Voorrede, il avait traduit le premier chant de la Henriade. Encouragé par son ami CHARLES SÉBILLE, fils d'un pasteur wallon de Goes, il avait continué ce travail, qui fut interrompu en 1738 par la mort de SÉBILLE. Il le reprit, et le finit en 1744. Au lieu de la publier, il le mit sur ‘le métier’, le polit, et le repolit jusqu'en 1753. Il avertit le public que, ‘par suite de sa prudence’, il a pu profiter encore des dernières corrections du poète, qui se trouvent au VIe Tome de l'édition Ledet de 1745. Il déclare qu'il a supprimé quelques passages où la ‘Volupté était flattée dangereusement’, qu'il l'a représentée sous une forme plus décente, et qu'enfin il a omis tout ce qui lui semblait contraire à la révélation divine. Comme l'ouvrage de KLINKHAMER, celui de FEITAMA est accompagné d'un grand nombre de panégyriques. La gloire de sa traduction a duré jusqu'en 1820, où elle fut effacée en moins de rien par la traduction d' A.L. BARBAZ (1819). BARBAZ, après avoir parcouru la célèbre traduction de FEITAMA, avait constaté avec étonnement que ce dernier avait fait tort à VOLTAIRE. Il n'y avait trouvé qu'un squelette, l'âme de VOLTAIRE n'y étant pas. L'esprit catholique y avait été couvert d'un voile de protestantisme, adapté aux idées religieuses du milieu du siècle précédent. D'après lui, l'oeuvre de VOLTAIRE était devenue méconnaissable. Nous examinerons dans la suite si BARBAZ avait raison. Le dernier traducteur n'a pas traduit les ‘Arguments’. Il dit qu'il ne s'est pas servi des variantes. Avant de passer aux poètes épiques, ayant subi l'influence de VOLTAIRE, il faut noter un fait très curieux. Tandis que les autres littératures de l'Europe peuvent se vanter d'avoir des épopées antiques, ou des épopées bien antérieures au XVIIIe siècle, la littérature hollandaise n'a aucune épopée originale ou complète avant environ 1700. La Rolantslied n'est qu'une traduction, et on n'en possède que des fragments. Nos romans de chevalerie du moyen âge ne méritent pas le nom d'épopées au sens restreint de ce mot.1. VONDEL, découragé par la perte de sa femme, détruisit, peut-être parce qu'il n'était pas satisfait des chants qu'il avait finis, (KALFF IV p. 259) sa Constantinade inachevée. La première épopée de notre littérature 1. VAN HASELEN: Willem v. Haren's: Gevallen v. Friso, Koning der Gangariden en Prasiaten. Acad. proefschr. 1922 - p. 20, 21 - c.p. POELHEKKE Woordkunst 6e éd. § 117. H.J. Minderhoud, La henriade dans la littérature hollandaise 4 le Willem de Derde de LUCAS ROTGANS, parut en 1698 et en 1700.
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