Arvernsis (), - : - Inventaire des Pompilidae des Sables-des-Girauds-Faures de la réserve naturelle de La Jaquette et du département du Puy-de-Dôme Frédéric DURAND Société d’histoire naturelle Alcide-d’Orbigny 79, rue de la Gantière, 630000 Clermont-Ferrand <[email protected]> EPUIS Michel Vergne et ses consacré de belles pages à l’observa- Dnotes sur les hyménoptères tion des comportements de ces hy- prédateurs d’Auvergne, datant res- ménoptères prédateurs d’araignées. pectivement de 1935 et 1955, aucun Plus proche de nous Edgard Gros travail n’a été consacré aux Pompiles a permis d’éclaircir la biologie de de notre région. nombreuses espèces de la faune de Les inventaires des Sables-des-Gi- France, aidé par Raymond Wahis, rauds-Faures et de la réserve natu- seul auteur de langue française à relle de La Jaquette, d’une grande s’occuper de la systématique de cet- richesse, ainsi que la découverte de te famille de guêpes. C’est grâce à ce l’espèce rare Dipogon vechti Day, dernier, à ses nombreux conseils, sa à Blot-l’Eglise par Patrick Burguet patience et sa gentillesse que j’ai pu, m’ont conduit à rédiger cet article. peu à peu, me familiariser avec les La diffi culté d’identifi cation et l’ab- Pompiles et ainsi continuer la tache sence d’ouvrage en français n’in- commencée par Michel Vergne il y vite pas à l’étude de cette famille. a plus de cinquante ans. Pourtant Fabre comme Ferton ont En mariant les données des deux inventaires, soixante-six espèces ont Remerciements été recensées pour le département Je tiens à remercier Raymond Wahis et du Puy-de-Dôme. Seules trois es- Jacques Bitsch pour la relecture et les conseils qu’ils m’ont apportés lors de la pèces n’ont pas été retrouvées, tren- rédaction de cet article. te-cinq sont inédites. Arvernsis (), - : - Arvernsis (), - : - 1 CLEF SIMPLIFIÉE DES SOUS-FAMILLES DE POMPILIDAE DE FRANCE Ceropalinae : genre Ceropales LATREILLE, 1796 Bordure interne des yeux ♀ Dernier sternite Griffes des pattes courbées réniforme comprimé latéralement en angle droit bordure interne des yeux réniforme Ceropalinae griffes des pattes courbées en angle droit le dernier sternite est comprimé latéralement Bordure interne des yeux ♀ Dernier sternite Griffes des pattes à courbe non réniforme non comprimé latéralement régulière 2 2 Pas de poche à la base Epines de l’apex des ♀ Un sillon partage de la cellule discoïdale tibias de taille régulière le deuxième sternite Ceropales maculata (FABRICIUS, 1775) ♀ taille réelle Le genre Ceropales Latreille, 1775) a été observé comme para- se caractérise par la bordure inter- site de proies de nombreux autres ne des yeux réniformes ; le dernier Pompilides dont certains sont très sternite des femelles est comprimé abondants dans le Puy-de-Dôme latéralement ; les griff es des pat- comme Pompilus cinereus et Ano- Pepsinae tes sans dent et courbées en angle plius infuscatus. Si Vergne consi- droit, chez la femelle la compres- dérait Ceropales maculata comme sion du dernier sternite rend visible commun, je n’ai pas eu sa chance et l’aiguillon. Genre cosmopolite, sept ne le connais que des dunes fossi- espèces sont connues de France, les des Sables-des-Girauds-Faures. trois sont présentes dans le dépar- Un unique exemplaire de Ceropales tement du Puy-de-Dôme. variegata (Fabricius, ) a été cap- Une poche à la base Epines de l’apex des ♀ Deuxième sternite de la cellule discoïdale tibias de taille irrégulière sans sillon transverse Les Ceropales sont cleptoparasi- turé au piège Malaise, par Frédéric Pompilinae tes. Ceropales maculata (Fabricius, Lacoste, l’été 2006 dans un jardin Arvernsis (), - : - Arvernsis (), - : - de Clermont-Ferrand intra-muros. renseigner ce genre, il faut en parti- spectaculaires représentants de la Ceropales albicincta (Rossius, ) culier inspecter les ombellifères que famille des Pompilides. Genre cos- n’a pas été retrouvé. Afi n de mieux ces insectes aff ectionnent. mopolite, sa présence en Amérique centrale a été confi rmée récemment. Pepsinae : genre Cryptocheilus PANZER, 1806 Il est bien représenté dans le bassin méditerranéen. Onze espèces sont connues de France, quatre du dé- partement du Puy-de-Dôme. Les Cryptocheilus chassent des araignées de diff érentes familles : Lycosidae en particulier, Araneidae, Gnaphosidae, Clubionidae, Th omi- sidae, Agelenidae, Amaurobidae. Ils nichent dans les anfractuaosités du sol, les galeries de lombric où ils aménagent des nids multicellulaires CRITÈRE. _ Les Cryptocheilus et les Priocnemis (femelles) ont les tibias 3 Cryptocheilus versicolor (Scopoli, l’apex de la cellule Si crénelés ce qui permet de reconnaître marginale ) et Cryptocheilus notatus (Ros- ces deux genres. forme un arrondi tibia 3 sius, ) sont communs, Crypto- est crenelé cheilus fabricii (Vander Linden, ) semble, dans le Puy-de-Dôme, plus localisé aux coteaux chauds et secs de la Limagne ainsi qu’aux zones sa- blonneuses de faible altitude de ce secteur (bord de l’Allier, Girauds- Faures). Cryptocheilus alternatus (Lepeletier, ) n’a été observé taille réelle Cryptocheilus fabricii (VANDER LINDEN, 1827) ♀ qu’une fois à La Roche-Noire, sa présence demande donc confi rma- Le genre Cryptocheilus Panzer, de la plaque sous-génitale aide à tion. Découvrir Hogna radiata, Ly- se caractérise par l’apex de la cel- classer les espèces dans un genre. En cosa hispanica ou Lycosa narbonensis lule marginale arrondi, les tibias Europe, les espèces du genre Cryp- proies favorites de ce grand pompile 3 crénelés et le propodeum le plus tocheilus, parfois de forte taille et serait un bon indice pour d’éventuel- POMPILINAE. _ Les tibias 3 non cré- souvent rugueux. Chez les mâles de au gastre souvent orné de taches nelés portant des épines de taille irré- les recherches de cette guêpe dans le gulière est un bon indice pour orienter Pepsinae ou de Pompilinae la forme claires, comptent parmi les plus Puy-de-Dôme. l’identifi cation vers cette sous-famille. Arvernsis (), - : - Arvernsis (), - : - Pepsinae : genre Priocnemis SCHIOEDTE, 1837 Le genre Priocnemis est présent lifi er de banales Priocnemis pusilla dans toutes les régions zoogéogra- (Schioedte, ) est le plus commun l’apex de la cellule phiques du globe. Vingt-neuf espè- et le plus abondant car sans exigen- marginale forme un angle aigu ces sont connues de France, seize du ces pour son milieu. Priocnemis hya- département du Puy-de-Dôme. linata (Fabricius, ) et Priocnemis Les proies des Priocnemis sont des schioedtei Haupt, sont présents araignées de diff érentes familles : en lisière forestière, Priocnemis mi- Lycosidae, Clubionidae, Salticidae, nuta (Vander Linden, ) se trouve Liocranidae, Agelenidae, Pisauridae, cantonné sur les talus et coteaux Gnaphosidae, Segestriidae, Dolome- bordant la rivière Allier. nidae, Amaurobiidae, Th omisidae, Plus étonnant le cas de Priocnemis Salticidae, Nemesiidae, Zoridae. diversa Junco, connu seulement Comme chez les Cryptocheilus, les de spécimens mâles dans notre dé- le tibia 3 est crénelé Priocnemis utilisent les anfractuo- partement, les 132 spécimens ré- sités du sol dissimulées sous les coltés au piège Malaise par Patrick feuilles ou la mousse pour construi- Burguet aux Sables-des-Girauds- re un nid le plus souvent multicel- Faures, début octobre 2006 démon- lulaire. Ce comportement ne facilite tre une période d’activité tardive et pas l’observation du mode de nidi- révèle aussi une carence dans la clef fi cation. d’identifi cation des femelles de di- Priocnemis agilis SCHUCKARD, 1837 ♀ L’identifi cation des espèces de Prio- versa et pusilla fort semblables pour taille réelle cnemis au sens strict n’est pas aisée ne pas dire presque identiques... La cellule marginale forme un angle rieures délimitant souvent une zone du tout (surtout celle des femel- Autre phénomène Priocnemis pro- aigu à l’apex, les tibias 3 sont cré- hyaline circulaire à l’apex, une autre les) ; dans les années 50, seule la pinqua (Lepeletier, ) dont l’étu- nelés et le propodeum plutôt lisse tache plus discrète couvre et suit monographie de Haupt permettait de de terrain toujours aux Girauds- (excepté propinqua et coriacea) sont la nervure basale (indice bien utile d’identifi er les espèces de ce genre, Faures, où il est abondant, a permis les caractères principaux pour iden- pour reconnaître le genre). cela explique en grande partie le fai- d’étayer le soupçon de Raymond tifi er les Priocnemis Schioedte, . L’autre sous-genre plus précoce, ble nombre d’espèces recensées par Wahis quant à l’absence de mâle Il est subdivisé en deux sous-genres dit de printemps, est nommé Um- Vergne. De plus, ses récoltes étaient chez cette espèce et donc de mettre fort diff érents. D’une part les Prio- bripennis Junco, . Il présente principalement réalisées en plaine en évidence le mode de reproduc- cnemis au sens strict, dits d’été car quant à lui une longue pilosité sur dans les environs de Lezoux et de tion par parthénogénèse thêlytoque leur période d’apparition est géné- le propodeum et des ailes antérieu- Pont-du-Château, des prospections de cet insecte ce qui est unique chez ralement estivale. Ils ont le propo- res hyalines. Les espèces de ce sous- sur un territoire plus vaste et en les Pompilidae du monde. deum glabre (du moins sans longue genre sont en général plus grandes montagne ne pouvaient qu’appor- Priocnemis agilis Schuckard, et pilosité) et une tache sombre allant (souvent plus du centimètre) que les ter des éléments nouveaux. Parmi Priocnemis exaltata (Fabricius, ). du stigma à la marge des ailes anté- Priocnemis sensu stricto (moins de les espèces que l’on pourrait qua- ont été trouvés en altitude sur les Arvernsis (), - : - Arvernsis (), - : - ombellifères poussant au sommet Chez les Priocnemis du groupe Um- glomération clermontoise que Pa- enslini Haupt, 1927 a été récoltée de la réserve naturelle de La Jaquet- bripennis, cinq espèces ont été trou- trick Burguet a capturé dans son jar- par Daniel Tourlan. Une meilleure te (commune de Mazoire).
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