
L'O.U.A. : RÉTROSPECTIVE ET PERSPECTIVES AFRICAINES LA VIE DU DROIT EN AFRIQUE Collection dirigée par Gérard CONAC BOUREL Pierre Droit de la famille au Sénégal CONAC Gérard (sous la direction de) * Dynamiques et finalités des droits africains * Les institutions administratives des Etats francophones d'Afrique noire * Les institutions constitutionnelles des Etats francophones d'Afrique noire (épuisé) * Les grands services publics dans les Etats francophones d'Afrique noire * Les cours suprêmes et les hautes juridictions des Etats d'Afrique - 2 tomes (à paraître) CONAC Gérard, SAVONNET-GUYOT Claudette, CONAC Françoise (sous la direction de) Les Politiques de l'eau en Afrique LAMINE Sidime L'établissement de la filiation en droit sénégalais depuis le Code de la famille MESCHERIAKOFF Alain-Serge Le droit administratif ivoirien SARASSORO Hyacinthe La corruption des fonctionnaires en Afrique (épuisé) TJOUEN Alexandre-Dieudonné Droits domaniaux et techniques foncières en droit camerounais COOPÉRATION CONAC Gérard, DESOUCHES Christine, SABOURIN Louis (sous la direction de) La coopération multilatérale francophone (1987) La Vie du Droit en Afrique Collection dirigée par Gérard Conac Maurice KAMTO Professeur Agrégé des Facultés de Droit, Université de Yaoundé (IRIC) Jean-Emmanuel PONDI Laurent ZANG Ph. D. en Science Politique Docteur ès Science Politique Chargé de Cours à l'IRIC Chargé de Cours à l'IRIC L'O.U.A. : RÉTROSPECTIVE ET PERSPECTIVES AFRICAINES Avec la collaboration de DODO BOUKARI A. KARIMOU, Camille NKOA ATENGA et David SINOU ik .' i 'o ^- > Préface de M. Boutros BOUTROS-GHALI Professeur Honoraire à l'Université du Caire Ministre d'Etat aux Affaires Etrangères ECONOMICA 49, rue Héricart, 75015 Paris \ ^v^J^d^tONOMICA, 1990 Tous droits de repr 1 , de traduction, d'adaptation et d'exécution réservés pour tous les pays. Remerciements Nous remercions sincèrement le personnel du Centre de Calcul de l'Université de Yaoundé pour sa précieuse assistance tout au long de la phase finale de ce travail et l'Université de Yaoundé pour l'octroi d'une subvention pour la publication de cet ouvrage. Nous dédions ce travail à nos familles respectives. Préface par Boutros BOUTROS-GHALI Professeur Honoraire à l'Université du Caire Ministre d'Etat aux Affaires Etrangères De jeunes juristes et politologues africains de l'IRIC1 m'ont fait l'honneur de me demander de préfacer cet ouvrage consacré à l'organisation de l'unité africaine qu'il m'est agréable de présenter au public et qui n'a d'ailleurs besoin d'aucune recommandation pour prétendre à l'audience dont il est digne. Ampleur des recherches documentaires, finesse des analyses, fermeté des conclusions, telles sont quelques-unes des qualités que révèle l'ensemble de ces études. L'intérêt et même l'actualité de ce livre ne sont pas niables. L'OUA, fondée à Addis-Abeba le 25 mai 1963, mérite qu'on lui consacre une étude qui délaisse l'accidentel pour rechercher au- delà des modalités variables d'aménagement technique, les lois constantes qui paraissent bien conditionner et déterminer l'action de cette organisation. La charte de l'OUA et les résolutions de cette organisation pourraient-elles constituer la première étape d'une politique commune à l'Afrique, voire d'un droit continental africain ? Dans la mesure où la charte de l'OUA se veut une loi fondamentale pour toute l'Afrique, et dans la mesure où les résolutions adoptées par l'OUA durant plus d'un quart de siècle édictent des règles fédérales destinées à régir les relations entre les Etats africains, il est certain que l'OUA va générer une politique commune à l'Afrique et par delà cette politique, l'élaboration d'un droit international proprement africain. L'Afrique qui n'a connu le droit international traditionnel que dans une projection coloniale : capitulation, protectorat, condomi- nium, comme un droit conçu en partie pour légitimer les acquisi- tions et les privilèges européens, s'est vue d'emblée offrir un champ nouveau pour élaborer un droit qui veut régler ses propres conflits, régir ses coopérations, établir ses propres institutions. 1. Institut des Relations Internationales du Cameroun. Comment l'Afrique a-t-elle réagi à ce défi nouveau ? A-t-elle modifié certaines normes du droit international traditionnel ? A-t-elle créé des institutions originales qui pourraient favoriser son propre développement économique et social ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage essaye de répondre lorsqu'il analyse les mutations institutionnelles de l'OUA, ou l'évolution de la fonction de son président en exercice, ou encore la dynamique normative dans le cadre de l'organisation, ou enfin son action économique et sociale. En fait, l'Afrique ne prendra conscience de son destin, ne réalisera son unité et son développement, ne fera entendre sa véritable voix dans le concert des nations que lorsque les Africains penseront eux-mêmes leurs propres problèmes, élaboreront eux-mêmes leurs propres solutions. Ceci est vrai surtout dans le domaine du développement et des relations internationales. Il faut espérer que cet ouvrage, qui est écrit et pensé par des Africains, pourra contribuer à cette mobilisation des nouvelles élites africaines, lesquelles auront à livrer un combat difficile et ardu si elles veulent que la « seconde libération » de notre continent ne se fasse pas dans le désordre, la misère et le sang, mais dans l'ordre, le développement et la paix. Le Caire, 1989. Introduction par Maurice KAMTO Hormis l'Organisation des Nations Unies, peu d'organisations politiques suscitent autant d'intérêt que l'OUA. Que ce soit pour dénoncer ses faiblesses voire son inutilité, ou moins fréquemment pour exalter ses succès pourtant certains, l'Organisation panafricaine ne laisse personne indifférent. L'abondance des travaux qui lui sont consacrés depuis un quart de siècle1, mais aussi la diversité de leurs auteurs en sont un indicateur infaillible. Si l'attention des chercheurs africains pour la seule Organisation dont l'ambition est de regrouper tous les Etats d'Afrique semble aller de soi, celle de nombreux auteurs d'autres continents vivant parfois dans des systèmes idéologiques différents 2 souligne la place à part qu'occupe l'Organisation de l'Unité Africaine au sein des organisations internationales contemportaines. L'importance de la littérature générée par cet intérêt conver- gent rendait et rend toujours délicat toute nouvelle entreprise de recherche sur l'OUA. La conscience du risque n'a cependant pas triomphé de notre conviction dans la singularité de notre approche ; loin de la spéculation rêveuse sur une OUA imaginaire, notre démarche se veut essentiellement empirique, s'appuyant sur des faits et une pratique que vingt-cinq années de fonctionnement de l'Organisation panafricaine ont accumulés et stratifiés. Singu- larité aussi - nous osons le dire - par l'originalité du contenu de 1. L'essentiel de ces travaux est répertorié par Mark W. Delancey in African International Relations. An Annoted Bibliography, Boulder, Colorado, Westview Press, 1981, particulièrement les pages 109 à 134 consacrées à la bibliographie systématique sur l'OUA et l'unité africaine : au moins 230 titres. 2. En dehors des africains donc, avec le classique de M.B. Boutros-Ghali l'Organisation de l'unité africaine, Paris, A. Colin, coll. U, 1969, on peut mentionner parmi les spécialistes étrangers, les américains I. William Zartman et Yassin El Ayouty (ed.) : The OAU after twenty years New York, Praeger Publishers, 1984 ; le suédois d'origine tchèque Zdenek Cervenka : The organisation of african unity and its Charter London, C. Hurst, 1969 ; le français Edmond Jouve : L'Organisation de l'Unité Africaine, Paris, PUF, 1984; la Soviétique Zinaïda Tokareva : L'organisation de l'unité africaine: un quart de siècle de lutte. Moscou, éditions du Progrès, 1988. cet ouvrage ; évitant les thèmes trop classiques épuisés depuis longtemps dans d'excellents ouvrages, chacun des neuf chapitres de ce livre divisé en trois parties aborde un thème nouveau ou, quand il s'agit d'un thème déjà retourné par quelques auteurs, le considère avec un regard différent. Ainsi, la Première Partie de l'ouvrage portant sur L'Evolution institutionnelle s'ouvre sur un chapitre consacré précisément aux mutations institutionnelles de l'OUA depuis vingt-cinq ans. Ce premier chapitre est suivi de deux autres : l'un consacré à l'étude d'une curiosité sécrétée par la pratique, la fonction de « Président en exercice » qui a pris de l'ampleur ces années récentes (chap. II), l'autre s'attache à l'examen d'un fait absolument nouveau dans le cadre de l'Organisation continentale, la « sécession » d'un Etat membre qu'illustre en l'occurrence le retrait du Maroc en novembre 1984 (chap. III). La Deuxième Partie tente de saisir La Dynamique de l'unité Africaine au sein de l'Organisation panafricaine depuis sa créa- tion en 1963. La mystique du panafricanisme a-t-elle survécu à l'avancée des nationalismes charriés par les vagues des indépen- dances dans une Afrique balkanisée ? Dans quel état l'idéal de l'unité africaine est-il sorti des secousses provoquées par les grands dossiers politiques africains et les rivalités idéologiques mondiales qui se sont répercutées en écho au sein de l'Organisa- tion continentale ? Les trois chapitres de cette deuxième partie rassemblent les principaux éléments de réponse à ces questions. De par l'essentiel de son contenu même le chapitre IV qui ouvre cette partie résume fort bien la problématique : Panafricanisme et Nationalisme sont en effet les deux principaux termes du débat. Et les deux chapitres suivants montrent en contraste comment la dynamique de l'OUA se manifeste tout à la fois de manière centrifuge à travers le phénomène des groupes (chap. V), et de manière centripète à travers une étonnante dynamique normative (chap. VI) qui laisse apparaître la volonté des Etats membres de construire aussi le panafricanisme par l'unité juridique du continent. Enfin, la Troisième Partie de l'ouvrage présente un Bilan sectoriel des activités de l'OUA.
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