Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine 8 | 2008 Varia Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/cmc/671 DOI : 10.4000/cmc.671 ISSN : 2684-3080 Éditeur Fondation de la Mémoire Contemporaine Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2008 ISSN : 1377-1256 Référence électronique Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 [En ligne], mis en ligne le 29 janvier 2020, consulté le 16 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/cmc/671 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ cmc.671 Ce document a été généré automatiquement le 16 novembre 2020. Les Cahiers de la mémoire contemporaine 1 SOMMAIRE Avant-propos Albert Mingelgrün Voorwoord Albert Mingelgrün Au camp de rassemblement pour Juifs de Malines. Les maîtres de la Aufnahme Laurence Schram Le XXIe convoi : études biographiques (Deuxième partie) Insa Meinen et Ahlrich Meyer L’inclassable persécution des Juifs.Quand les autorités belges à Londres préparaient le jugement des crimes de guerre allemands Marie-Anne Weisers Erich Gompertz. Historique d’un exil Catherine Massange Jacob Lemel en Felix Timmermans. De noodkreet die op dovemans oren viel Nathan Weinstock György Békeffi. Fragments d’une vie, œuvre sans traces Veronika Köver Een taal die niet mocht bestaan. West-Jiddisch in de Zuidelijke Nederlanden (1796-1839) Bart Wallet Yiddish et “rue juive” communiste à Bruxelles au lendemain de la guerre (1944-1955) Arnaud Bozzini Une voix du yiddish, Azario Dobruszkes Jacques Déom Note sur les fonds yiddish dans les bibliothèques belges à thèmes juifs Daniel Dratwa notes de lectures Otages de la terreur nazie Frank Caestecker La liste de Saint-Cyprien Jacques Déom Une communauté juive à reconstruire . Anvers (1944-1960) Barbara Dickschen Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 2 Avant-propos Albert Mingelgrün 1 Continuant à explorer la mémoire de la collectivité juive de Belgique au XXe siècle, les présents Cahiers, les huitièmes que publie la Fondation de la Mémoire contemporaine, s’attachent à rendre compte à nouveau d’un certain nombre d’aspects de cet ancrage juif spécifique. 2 Deux contributions reviennent ainsi d’emblée sur les années les plus noires qui furent siennes. 3 L’une s’attache à décrire comment s’effectuait le rassemblement des Juifs à Malines à travers l’“accueil” particulièrement cruel qui leur était réservé tant par les nazis en fonction que par leurs collaborateurs belges ; l’autre en offre en quelque sorte une illustration en ce qu’elle traite des modalités de la constitution du XXIe convoi, des stratégies d’emprisonnement et des tentatives d’y faire obstacle aboutissant, le 31 juillet 1943, à l’embarquement de 1.560 Juifs pour Auschwitz. 4 Comme détachés de cette dramatique toile de fond, voici l’évocation des traces laissées par deux figures d’exilés en Belgique, l’Allemand Erich Gompertz et le Hongrois György Békeffi, tandis que se trouvent décrits les rapports pour le moins ambigus de l’écrivain Felix Timmermans et de Jankev Lemel. 5 Et “pendant ce temps”, serait-on tenté d’écrire, les autorités belges rassemblées à Londres, censées préparer le passage en jugement des criminels à l’issue de la guerre donnent paradoxalement priorité à la poursuite des Belges soupçonnés d’avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l’État sur le sort à réserver aux “étrangers” allemands. 6 Le deuxième volet des Cahiers est d’ordre linguistique. Il s’intéresse au yiddish et à quelques-uns de ses rôles et avatars sous nos latitudes. Le contexte politique qui vit son éviction sous sa forme occidentale lors de la naissance de l’État belge, les difficultés qu’il rencontre sous sa forme orientale comme facteur d’identité dans le milieu communiste au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sont entre autres évoqués. 7 Il est, enfin, rendu compte de plusieurs publications récentes relevant de nos champs habituels de préoccupations. 8 Sur un tout autre plan malheureusement, et alors que la Fondation de la Mémoire contemporaine touche à sa quinzième année d’existence, je dois rappeler les décès Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 3 récents de deux personnes qui lui manifestèrent un très vif intérêt : Madame Anne Devillé, membre assidu de notre Conseil scientifique, et Monsieur Maurice Opal, collaborateur efficace dans nombre de nos activités ; je leur dis simplement “merci”… AUTEUR ALBERT MINGELGRÜN Albert Mingelgrün, docteur en Philosophie et Lettres, professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles, section de Langues et Littératures romanes, est président de la Fondation de la Mémoire contemporaine. Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 4 Voorwoord Albert Mingelgrün 1 Deze achtste Bijdragen van de Stichting verkent eens te meer een aantal aspecten van het joods collectief geheugen in België in de XXste eeuw. 2 De eerste twee bijdragen komen terug op haar donkerste jaren. 3 Een ervan belicht de manier waarop de Joden in Mechelen werden samengebracht en het bijzonder wreed “onthaal” dat ze van de Nazi’s en hun Belgische handlangers kregen ; de tweede bijdrage is hiervan in zekere zin een illustratie daar het de wijze belicht waarop het XXIste transport – dat op 31 juli 1943 1.560 Joden naar Auschwitz vervoerde – werd samengesteld evenzeer als de aanhoudingsstrategieën en de ontsnappingspogingen van de slachtoffers. 4 Vervolgens wordt het lot van twee ballingen in België, de Duitser Erich Gompertz en de Hongaar Geörgy Békeffi, in een meer dan dramatische context geëvoceerd. Nadien komt de dubbelzinnige verhouding van de schrijvers Felix Timmermans en Jankev Lemel aan bod. 5 En dit terwijl de Belgische regering in Londen bij haar voorbereidingen op het berechtigen van oorlogscriminelen meer aandacht schenkt aan het aanklagen van de Belgen die verdacht worden de Staatsveiligheid in gevaar te hebben gebracht dan aan het vervolgen van de Duitse “buitenlanders”. 6 Het tweede luik van deze Bijdragen is gewijd aan het Jiddisj, aan haar rol en aan een aantal van haar vertegenwoordigers in onze contreien. De verdwijning van het West- Jiddisje variant in een welbepaalde politieke context, nl. het ontstaan van de Belgische Staat, wordt hier geëvoceerd. Ook het probleem van het Oost-Jiddisje variant als onderscheidende identiteitsfactor voor tal van Communistische joden wordt in deze bijdragen aangekaart. 7 Tenslotte, komen er analyses van een aantal recente publicaties die onze gangbare onderzoeksthema’s toelichten. 8 Helaas, nu de Stichting haar 15-jarig bestaan viert, betreurt ze het overlijden van twee van haar naaste medewerkers : mevrouw Anne Devillé, een toegewijd lid van onze Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 5 wetenschappelijke raad, en de heer Maurice Opal, een efficiënte hulpkracht in tal van onze activiteiten ; ik wens hen hierbij te danken… AUTEUR ALBERT MINGELGRÜN Albert Mingelgrün, doctor in de Letteren en Wijsbegeerte, professor emeritus aan de Université libre de Bruxelles, sectie Romaanse Talen en Literatuur, is voorzitter van de Stichting voor de Eigentijdse Herinnering. Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 6 Au camp de rassemblement pour Juifs de Malines. Les maîtres de la Aufnahme Laurence Schram 1 La caserne Dossin à Malines (province d’Anvers) joue un rôle fondamental dans la déportation des Juifs de Belgique et du Nord de la France. Entre le 4 août 1942 et le 31 juillet 1944, 25.483 Juifs, âgés de 39 jours à 93 ans, sont déportés par vingt-sept convois vers Auschwitz-Birkenau. Si 575 Juifs parviennent à sauter des trains, 24.908 – hommes, femmes et enfants – sont acheminés vers leur destination, mortelle pour plus de 95 % d’entre eux. Le camp de rassemblement installé à Malines est réservé aux Juifs de la « solution finale ». Et ce à une exception près, lorsque 351 Tziganes, arrêtés dans le but d’une déportation à Auschwitz, sont également internés, à la fin de 1943, à Dossin et envoyés à Birkenau le 15 janvier 1944. 2 À la différence des camps de Drancy en France et de Westerbork aux Pays-Bas, déjà en activité avant l’entame de la déportation génocidaire et non exclusivement réservés à une population arrêtée pour des motifs raciaux, le camp de rassemblement de Malines n’est organisé par l’occupant que dans la seule perspective de la déportation génocidaire des Juifs de Belgique et du Nord de la France à Auschwitz-Birkenau. Plus de deux tiers d’entre eux sont assassinés dans les installations de gazage de Birkenau dès leur arrivée. La mise sur pied du SS-Sammellager für Juden s’inscrit dans le cadre d’une planification concertée de la déportation génocidaire de France, des Pays-Bas et de Belgique, décidée par l’Office central de Sécurité du Reich (le Reichssicherheitshauptamt, RSHA) à Berlin. Le 11 juin 1942, Theodor Dannecker de Paris, Willy Zoepf de La Haye et Kurt Asche de Bruxelles, les chargés des “Affaires juives” dans leurs territoires respectifs, sont invités par Adolf Eichmann, chef du service IVB 4, la section juive de la Gestapo du Reich1. Eichmann impose un quota pour une première étape dans les déportations depuis ces trois pays occupés : 100.000 pour la France, 15.000 pour les Pays-Bas et 10.000 pour la Belgique. 3 Dans la foulée de cette décision, la Sipo-SD (Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, Police de Sécurité – Service de Sécurité) en Belgique se dote d’un camp de rassemblement pour Les Cahiers de la Mémoire Contemporaine, 8 | 2008 7 Juifs. Le choix de la caserne Dossin de Saint-Georges à Malines est évident et idéal. Ce bâtiment est établi à mi-chemin entre Bruxelles et Anvers, où réside la quasi-totalité des 70.000 Juifs du pays. Il est longé par la ligne de chemin de fer qui relie ces deux villes et se situe non loin d’un embranchement ferroviaire vers Louvain, l’Allemagne et l’“Est”. La construction est assez vaste pour accueillir quelque 2.000 détenus.
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