1 NGUYỄN THẾ ANH BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE SUR LES RELATIONS ENTRE LE VIET-NAM ET L’OCCIDENT (Ouvrages et articles en langues occidentales) A la mémoire de ma Mère. 2 AVANT-PROPOS Le mémoire de Diplôme d’études supérieures d’Histoire, préparé en 1960 sous sa direction, a paru à M. le Professeur Frédéric MAURO un motif suffisant pour me confier la tâche de recenser la littérature relative aux relations entre le Viêt-Nam et l’Occident. Sa confiance, et celle de MM. les Professeurs Jean CHESNEAUX et Xavier YACONO, qui se sont joints à lui pour aiguiller mes recherches, me sont entièrement assurées dès le départ. Mais, si aujourd’hui j’espère ne pas décevoir complètement mes trois maîtres, c’est grâce aux conseils et aux encouragements qu’ils n’ont cessé de me prodiguer. Qu’il me soit permis de leur manifester sans retenue ma profonde gratitude. Ce travail, je n’aurais jamais pu l’entreprendre sans la formation reçue à la Faculté des Lettres de Toulouse. C’est pour moi un agréable devoir d’exprimer ma reconnaissance envers mes professeurs de licence et d’agrégation, M. le Doyen Jacques GODECHOT, MM. Frédéric MAURO, François TAILLEFER, Philippe WOLFF, dont l’enseignement m’a été d’un grand profit, et M. Maurice BORDES, qui m’accueillit pour la première fois voici déjà huit ans dans sa classe, et qui depuis n’a cessé de m’accorder son amitié. Je n’aurai garde d’oublier ceux qui, à divers titres, m’ont grandement facilité la tâche. J’ai contracté une dette de reconnaissance envers Mme MEILINK- ROELOFSZ, les Professeurs Charles R. BOXER et W. Ph. COOLHAAS, le R.P. M. BATLLORI, pour les renseignements qu’ils m’ont gracieusement fournis. Je dois remercier le Centre National de la Recherche Scientifique1 et l’Organisation néerlandaise pour le Développement de la Recherche Scientifique, qui m’ont donné la possibilité d’aller vérifier sur place le contenu des archives de Londres et de La Haye. J’adresse également mes remerciements au personnel de la Bibliothèque Universitaire de Toulouse, et spécialement à M. AIGOIN, de la gentillesse duquel j’ai si souvent abusé. Dans l’inventaire de mes dettes, je ne saurais négliger ceux dont l’affection a soutenu mes efforts : mon père, ma femme Constance, qui s’est courageusement chargée de la tâche ingrate d’établir l’index des noms contenus dans ce travail, et mon frère Thê-Huyên. Enfin, qu’ils soient remerciés pour la chaleur de leur amitié, DANG-TRAN- LAC, DINH-TRONG-HIEU, Nacer et Josette HARIZE, Claude KERVIEL, NGUYÊN-VAN-QUÊ, Gérard PRADALIE, Roger THIERS, Bruno et Françoise TOLLON, TRÂN-DÔNG-GIA 1er juin 1964. (1) Dont une généreuse subvention a encore aidé à la création de cet ouvrage. 3 INTRODUCTION Placé au carrefour des routes maritimes de l’Extrême-Orient, le Viêt-Nam a de bonne heure attiré l’attention de l’Occident. Des missionnaires européens, en quête de terrains pour y déployer leurs entreprises de prosélytisme, s’y sont rendus depuis le XVIe siècle. Des commerçants occidentaux, dans leur recherche des épices, ont abordé sur les côtes vietnamiennes dès le début du XVIIe siècle : ils considéraient ce pays comme un relais indispensable au commerce entre l’Inde et la Chine. L’intervention de la France au Viêt-Nam dans la seconde moitié du XIXe siècle a obéi au même mobile : elle a été motivée, quoi qu’on en ait dit, par le désir de trouver une voie de pénétration en Chine du Sud. Ce furent des intérêts commerciaux, plus peut-être que le souci de protéger les missionnaires, qui avaient amené la France à occuper le Viêt-Nam. Cette occupation en a fait une chasse gardée de la France pendant plus de 80 ans. Les autres influences occidentales sont tenues éloignées jusqu’à la conflagration de 1945. A partir de ce moment, des préoccupations d’ordre stratégique, le heurt de deux idéologies conduisent les Occidentaux à s’intéresser de nouveau, et plus étroitement, au Viêt-Nam. Jusqu’à la Conférence de Genève en 1954, où les puissances occidentales se sont entendues pour régler le destin de ce pays. Fait curieux, au cours de ces quatre siècles de relations, l’Europe n’a jamais considéré le Viêt-Nam comme une seule entité nationale. Jusqu’au XIXe siècle, les Occidentaux connaissaient un « royaume de Tonquin »1, qu’ils opposaient à un « royaume de Cochin Chine »2. Le premier englobait, avec le Tonkin de la période coloniale, les provinces de Thanh-Hoa, de Nghệ-An et de Hà-Tĩnh ; le second correspondait à la partie méridionale du Viêt-Nam du Centre, avec une extension de plus en plus grande vers le Sud, au fur et à mesure que 1 Le mot viendrait de Đông (Orient) et de Kinh (capitale), d’après l’étymologie rapportée par le P. de Rhodes. Dans la première moitié du XVIIe siècle, on disait encore « royaume de Tonquin » ; progressivement, le nom de « capitale de l’Est » s’appliqua à tout le pays. 2 Ce nom aurait été donné par les Portugais à la principauté des Nguyễn. Celle-ci comprenait, à la veille de l’intervention française, ce qu’on allait appeler la Basse-Cochinchine c’est-à-dire la future Cochinchine française. 4 l’hégémonie vietnamienne s’y développait 3 . Avec l’établissement de la domination française, l’empire d’Annam fut divisé en trois régions administratives qui ne correspondaient à aucune réalité historique : le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine. Ces longs siècles de relations nous ont cependant valu une abondante littérature. Sans parler des ouvrages écrits à l’intention de lecteurs férus d’exotisme, nous dénombrons les récits de missionnaires et de voyageurs, les registres des Compagnies de commerce, qui dorment encore sur les rayons des archives, et qui racontent par le détail les ambitions et les déboires des commerçants portugais, espagnols, hollandais, français, anglais, au Viêt-Nam ; viennent ensuite les écrits de l’époque de la conquête, et ceux, beaucoup plus polémiques, de la période de la « décolonisation ». Il s’agit d’une documentation considérable, et le présent travail n’est rien d’autre qu’une simple tentative pour relever ce qui a été écrit sur ces relations du Viêt-Nam avec l’Occident. Simple tentative, car nous ne prétendons nullement à dresser un inventaire exhaustif de cette ample documentation ; une telle tâche dépasserait les forces d’un seul individu et exigerait un travail d’équipe. C’est pourquoi nous nous sommes limité volontairement aux travaux de langues occidentales, malgré le caractère unilatéral qu’un tel choix comporte. En effet, sans les ouvrages ou articles d’historiens vietnamiens, qui ont choisi pour moyen d’expression le français ou l’anglais, notre travail aurait pu s’intituler : « Bibliographie des travaux européens sur les relations du Viêt- Nam avec l’Occident ». Pour la même raison, nous avons été dans l’incapacité de relever les articles de la presse quotidienne, tout en sachant que cet oubli était grave : la question tonkinoise, ou la guerre du Viêt-Nam avaient soulevé de nombreuses controverses ; or, sur celles-ci, certains quotidiens avaient donné de nombreux articles, d’une grande valeur. Par nécessité, nous nous sommes cantonné dans le domaine des ouvrages et des articles de revues. Mais avec ces restrictions, notre bibliographie porte un titre encore trop ambitieux : en réalité, elle n’est critique que dans la mesure où nous avons pu consulter les travaux dont nous dressons la liste ; dans la majorité des cas, nous avons dû nous borner à une simple mention des titres. 3 Alexandre DE RHODES, Histoire du royaume de Tonquin. 5 Qu’il nous soit donc pardonné pour les lacunes de notre travail. D’une part, nos insuffisances linguistiques nous interdisent parfois de pousser plus loin nos investigations. D’autre part, l’immensité de l’aire géographique considérée nous empêche d’être toujours au courant des ressources bibliographiques de tel ou tel pays. Ainsi pour la question des sources d’archives : dans ce domaine, notre catalogue ne pourrait être considéré comme achevé que lorsque tous les dépôts importants auront été visités. L’on pourrait aussi nous reprocher notre plan de classement. Celui-ci est loin d’être satisfaisant ; mais nous espérons que la division en de nombreux chapitres ne nuit pas à la clarté et rend l’utilisation de notre travail plus facile. A l’intérieur de chaque chapitre, nous nous sommes efforcé de suivre un ordre logique, allant souvent du général au particulier et préférant ce classement à celui qui s’établit suivant la date de parution des ouvrages, ou encore à la succession alphabétique. Néanmoins, malgré la conscience très nette de nos limites, nous avons cru pouvoir apprécier qualitativement l’ensemble des écrits que nous avons recensés. Car tout n’a pas été dit sur l’histoire des rapports entre le Viêt-Nam et l’Occident ; malgré le nombre considérable des ouvrages imprimés, il reste beaucoup de points obscurs à résoudre. La période antérieure à l’intervention française a bénéficié de travaux historiques sérieux, honnêtes. Certes, l’épisode des relations de Nguyễn Ánh avec certains Français a été étudiée beaucoup plus attentivement, et par un besoin d’exaltation bien compréhensible, une certaine déformation de la réalité a pu se produire. Mais, dans l’ensemble, les relations du Viêt-Nam avec l’Europe pendant cette période sont bien connues, grâce aux travaux de Charles B. MAYBON surtout, encore solides quoique chargés d’ans. Toutefois, nos connaissances de cette époque sont loin d’être parfaites : on se référera à l’ouvrage récent de Frédéric MAURO (nº 197), qui trace clairement des directions de recherche. Nous nous contentons de mentionner un seul exemple : l’activité commerciale des Portugais et des Espagnols au Viêt-Nam, que MAYBON et d’autres auteurs après lui ont passé sous silence, n’a pas encore bénéficié d’une étude systématique.
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