Analyse Des Résultats Du 1Er Tour Dans L'espace Métropolitain Du Grand

Analyse Des Résultats Du 1Er Tour Dans L'espace Métropolitain Du Grand

Analyse des résultats du 1er tour dans l’espace métropolitain du Grand Paris 31 mars 2020 SOMMAIRE • EDITO 2 • AVANT PROPOS 3 • LES RESULTATS A PARIS 4 • LES RESULTATS DANS LES HAUTS-DE-SEINE 8 • LES RESULTATS EN SEINE-SAINT-DENIS 14 • LES RESULTATS DANS LE VAL-DE-MARNE 18 • IMPACTS SUR LA METROPOLE DU GRAND PARIS 23 • SOURCES 25 1 EDITO Le 15 mars dernier se tenait le premier tour des élections municipales dans les quelques 35.000 communes que compte la France. Ce scrutin, qui s’est déroulé dans un contexte sans précédent, marqua finalement bien plus notre pays par les circonstances exceptionnelles qui entouraient sa tenue que par ses résultats. Depuis, les mesures de confinement mondial et la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19 ont balayé, à juste raison, toute considération électorale. Toutes nos échelles de priorité ont été revisitées et comme c’est parfois le cas, l’Histoire vient nous faire relativiser les préoccupations quotidiennes qui rythment notre vie politique. À l’heure où nous rédigeons ces lignes, notre pays tout entier est mobilisé, chacun à sa place, pour faire reculer la propagation du virus et pour venir en aide aux malades et aux plus fragiles d’entre nous. Le sort de ces élections municipales, qui semblent bien anecdotiques, est, quant à lui, encore loin d’être scellé et la date du 2nd tour – dont la tenue fin juin est toujours évoquée – est plus incertaine que jamais. Les équipes du Forum Métropolitain du Grand Paris ne font pas exception à ces mesures d’éloignement social et appliquent à la lettre les consignes gouvernementales pour assurer leur sécurité et celle de nos adhérents. Ainsi, chaque collaborateur a été placé en télétravail dès la publication de ces consignes. Comme chacune et chacun d’entre vous, les équipes du Forum œuvrent prioritairement à l’information et l’anticipation des conséquences de cette crise sur vos collectivités et sollicitent quotidiennement les services déconcentrés de l’État et le Gouvernement afin de vous apporter réponses et éclaircissements sur les mesures mises en œuvre ou en préparation. Conformément à sa tradition, les collaborateurs du Forum ont également souhaité, depuis leur confinement, réaliser cette analyse succincte des scrutins municipaux tenus sur le territoire de la Métropole du Grand Paris le 15 mars dernier. Si ces derniers sont évidemment à relativiser au regard du contexte sanitaire, ils font néanmoins apparaître quelques tendances qu’il nous a semblé utile de partager avec vous. J’espère que la lecture de cette brève analyse saura vous apporter une information claire et instructive car, si le temps politique est actuellement suspendu, gageons que la vie démocratique – et c’est heureux – reprendra rapidement ses droits. Le 31 mars 2020 Vincent Jeanbrun Président du Forum métropolitain du Grand Paris. 2 AVANT PROPOS Le délai imprévu entre le premier tour et le second tour de l’élection municipale en 2020 va probablement casser tous les repères et les mécanismes de report auxquels les analystes politiques sont habitués. Entre le 15 mars et la date encore hypothétique d’un second tour, une longue période va s’écouler, des événements nationaux et internationaux très forts auront marqué les esprits et auront montré les responsables politiques, nationaux et locaux, sous un angle parfois nouveau et en tout cas en situation de gestion de crise inédite. Entre le 15 mars et le second tour des élections municipales, nous allons changer d’époque. Quelles seront les dynamiques sociales et politiques de ce changement d’époque ? Le regard porté sur la classe politique, sur les candidats en lice, renforcera-t-il les positions et les suffrages du 15 mars ou bien les contredira-t-il en partie ? La perspective du second tour, même pas encore daté, doit en tout cas être abordée avec beaucoup de prudence quant aux leçons du premier. Le présent document offre un regard objectif et ancré dans le contexte du 15 mars. Toute projection doit alors se prémunir d’une forte humilité. Quelques lignes de force générales sur le périmètre des communes de la Métropole du Grand Paris sont à noter avant d’étudier le scrutin département par département. Le premier tour de l’élection municipale de 2020 a été fortement impacté par la situation sanitaire du pays. Partout en France l’abstention s’est imposée avec un score national de plus de 55% en moyenne. Cette abstention et cette crise ont-t-elles favorisé un vote de stabilité ? En tout cas dans la très grande majorité des cas, c’est une reconduction des majorités sortantes qui s’impose comme règle dans le périmètre des communes de la Métropole du Grand Paris. Sur les 131 communes de la MGP, 63 exécutifs sortants ont été réélus dès le premier tour et seulement deux communes ont changé de majorité dès ce premier tour (Villetaneuse et Villecresnes) mais sans que cela ne soit un basculement gauche/droite ou droite/gauche. Dans les scrutins incertains, on note plusieurs communes historiquement de gauche, passées à droite lors de la « vague bleue » de 2014 (Saint-Ouen, Bobigny, Villepinte, Villejuif) mais d’autres de ces communes basculées il y a six ans ont confirmé un maintien à droite dès le 1er tour (Clichy-la-Garenne, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc Mesnil, Limeil-Brévannes, L’Haÿ-les- Roses...) ou ont mené la majorité sortante en position favorable (Clamart…). A l’inverse, des communes de droite se trouvent menacées par des listes de gauche (Châtillon, Chaville, Savigny-sur-Orge…). La ceinture rouge se trouve menacée dans de nouveaux fiefs historiques. Si le PCF peut espérer reprendre Bobigny, il est en difficulté dans plusieurs villes qui lui sont acquises depuis des décennies. Au-delà de la division avec LFI, c’est bien par les listes de gauche ou de droite traditionnelles que les majorités communistes sont menacées. Villetaneuse a basculé, Aubervilliers, Saint-Denis, Choisy-le-Roi ou Villeneuve-Saint-Georges sont dans des batailles à l’issue incertaine. Nouvelle venue, la République en Marche est entrée dans son premier rendez-vous d’élections locales avec la même logique de rupture de convention qui avait fait son succès aux dernières présidentielles et législatives, investissant au gré des situations ses propres candidats, ou soutenant des listes issues des appareils classiques LR, UDI ou PS selon une logique qui peut paraître parfois empirique. Les observateurs semblent s’accorder pour juger le rendez-vous comme plutôt manqué. Est-ce la stratégie qui sembla manquer de cohérence pour des électeurs habitués à deux camps opposés ? Est-ce le manque d’ancrage territorial de candidats confrontés à des édiles sortants ? Est-ce la période d’une relative impopularité au niveau national du Président de la République et du gouvernement ? Toujours-est-il que LREM ne place aucune liste en tête ou en position de l’emporter dans les communes de notre périmètre d’étude. Seules les listes LREM/UDI/MODEM de Delphine Bürkli et de Florence Berthout, respectivement dans les 9e et 5e arrondissements de Paris arrivent en tête du premier tour. Mais ce sont deux maires sortantes précédemment élues en 2014 sous l’étiquette LR et on ne saura jamais si ce changement de bannière leur aura apporté ou retiré des voix. Au final et sous réserve du second tour, il est probable que LREM ait moins de 5 sièges au conseil métropolitain, tous issus de Paris. 3 LE 1ER TOUR A PARIS Taux de participation Une participation en très forte baisse par rapport à 2014 à l’image du reste de la France Pour ce 1er tour, la participation s’établit à 42,3%, soit une baisse de 14 points par rapport à 2014. C’est un niveau légèrement inférieur (2,3 points) au taux de participation national, alors que l’écart était de 7 points au 1er tour en 2014. Au niveau des arrondissements, la participation médiane se situe à 43,5%. Il y a près de 11 points d’écart entre la plus faible participation (36,4% Paris 19e) et la plus élevée (47,3% Paris 5e). Parité Une parité en passe d’être atteinte parmi les têtes de liste A Paris, la part des femmes « tête de liste » est en augmentation par rapport à 2014. En 2020, on dénombre 87 femmes têtes de liste soit 48,6% du total. Il s’agit d’une progression de près de 4 points par rapport à 2014 (44,7% soit 73 candidates sur 163 listes) où la part des femmes était déjà plus élevée que la moyenne. La parité est donc presque atteinte. Parmi les candidates en position d’être élues, on constate également une évolution positive. En 2020, sur 17 secteurs électoraux, 7 candidates arrivent en tête – 1 élue au 1er tour – soit le même nombre qu’en 2014, mais sur 20 arrondissements, et 7 femmes têtes de liste arrivent en 2nde position, contre 10 en 2014 (part en légère diminution). Evolution des listes en présence Inflation des listes et « dissidences » Le nombre de listes est en augmentation de 9% entre les deux mandatures (179 listes en 2020 contre 163 en 2014) alors qu’on dénombre 3 secteurs électoraux de moins qu’en 2014. La présence de LREM et d’une liste dissidente « Le Nouveau Paris », provoque cette inflation du nombre de listes dans la capitale. La gauche « traditionnelle » se présente groupée comme en 2014, à l’exception des divers gauche (DVG) qui présentent une liste séparée (« Parisiennes, Parisiens ») dans 11 arrondissements. Quant aux mouvements d’extrême gauche, ils arrivent en ordre dispersé (33 listes), comme il y a 6 ans. A noter que contrairement à 2014, où la droite et le centre étaient - sauf exception - réunis sous une même tête de liste, ce n’est plus le cas en 2020 où les mouvements centristes se sont ralliés au mouvement LREM.

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