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LIVRE-PART0-DD 04 7/04/04 9:10 Page 1 CŒUR PIERO KENROLLDE R CK LIVRE-PART0-DD 04 7/04/04 9:10 Page 2 Editions APACH : Denis Asselberghs, Frédéric Richardson Direction éditoriale et coordination générale : Denis Asselberghs Secrétariat de rédaction : Jacqueline Reul Conception graphique et mise en page : Aplanos, Belgique Photogravure : Dereume Printing Company, Belgique L’auteur et les éditions Apach adressent leurs vifs remerciements aux photographes, agences et firmes ayant prêté leur concours (et ceux que nous n’avons pas pu identifier) : Jean-Pierre “Zorbec” Pauwen, Herman Selleslags, Jean Guyaux, Martial Trouilliez, Renaud, Stroff, Jean-Noël Coghe. Malgré nos efforts, nous n’avons pu joindre tous les photographes. A ceux qui n’ont pas été contactés, nous présentons nos excuses et leur demandons de se manifester. Elvis Presley en couverture : extrait du film « G.I. Blues » (photo A2, copyright 1992) © Avril 2004 155 ch. de Tervuren, B-1410 Waterloo Tél : +32 2 357 19 50 Fax : +32 2 357 19 55 [email protected] www.apach.be LIVRE-PART0-DD 04 7/04/04 9:10 Page 3 3 a se présente un peu comme un journal. Mais, à Ç l’époque, je ne tenais pas de journal. Par contre, j’avais déjà la manie de garder des choses dont la plupart des gens raisonnables se débarrassent rapidement : affiches, invitations, cartes de membre périmées, etc. Cela m’a permis de retrouver quelques dates avec précision. Pour le reste, ce que vous allez lire est parfois approximatif. Est-ce important ? Ceci est destiné à vous faire revivre une époque, pas à être un cours d’histoire. Au début de cette suite d’images d’années qu’on a dit glorieuses (mais qui ne l’étaient pas pour tout AVANT- le monde!), j’ai douze ans. Et j’ai voulu le faire sentir. Les réflexions sont naïves, innocentes. Le style s’en ressent. Mais j’étais bon en rédaction à l’école, alors, vous verrez, PROPOS je vais m’améliorer… Enfin, à vous de juger. Mais ce qui va peut-être vous dérouter le plus, c’est l’emploi de certains termes qui étaient d’usage à l’époque. Oui, les baffles n’étaient encore que des haut-parleurs. On disait orchestre au lieu de groupe, show au lieu de concert. Et on n’employait pas un tas LIVRE-PART0-DD 04 7/04/04 9:10 Page 4 d’expressions branchées qui sont le quotidien des tee- doudoune. Et ses interlocuteurs de lui demander nagers d’aujourd’hui... Teenagers ? Encore un terme pourquoi il porte un gilet de sauvetage. Il y a aussi qui a presque disparu, tiens ! Génial signifiait encore une fille qui est étonnée parce qu’il porte un caleçon uniquement inspiré par le génie. Un objet ne pouvait violet. donc l’être par lui-même. Et, si ce n’est l’essence, et certains personnages de bande dessinée, très peu de On peut considérer cela comme futile, mais il faut choses étaient super ; même pas les marchés. Les rares savoir que jusque vers le milieu des années 60, cer- grandes surfaces commerciales étaient simplement taines couleurs étaient tout à fait inconcevables pour des grands magasins. Méga, Hyper et quelques fantaisies un pantalon masculin : jaune, orange, mauve, rouge, en verlan relevaient de «l’inenvisageable». vert clair... et je n’ose imaginer ce qu’aurait risqué un garçon portant un blouson bariolé. Oui, ce sont là des Je me serais peut-être servi de ces qualificatifs branchés détails. Mais tellement révélateurs de l’état d’esprit si j’avais abordé cette série d’anecdotes comme autant d’une société qui accordait beaucoup plus d’impor- de souvenirs, évoqués au passé. J’ai opté pour le tance aux apparences qu’à la valeur réelle des per- voyage dans le temps. Grand amateur de science- sonnes ou de ce qu’elles faisaient. Une société grise. fiction, je n’ai pas pu résister. Tournez quelques pages et retrouvez-vous avec moi, au présent, à la fin des Le rock a été le langage du changement. Le rock était années cinquante du siècle dernier. subversion. Il a contribué à modifier la façon de vivre des gens. Il a apporté la couleur. Dans le look évi- A propos de voyage dans le temps, souvenez-vous, il y demment, mais aussi en profondeur. J’espère que ce a bien moins longtemps, du film Back To The Future qui suit aidera à faire comprendre pourquoi. de Robert Zemeckis. Le héros se retrouvait en 1955 vêtu d’un blouson sans manche, matelassé, genre ET COMMENT CELA S’EST PASSÉ CHEZ NOUS... 4 LIVRE-PART1-DD 04 7/04/04 9:13 Page 5 1956 CŒURPREMIERE PARTIE DE1963 SHOUTR0CK LIVRE-PART1-DD 04 7/04/04 9:13 Page 6 – Hé Pierrot ! Tu viens avec moi demain au Roxy ? – Tu verras, c’est amusant, il y a une chouette On joue un film formidable. musique aussi. C’est très moderne. – Ah ? Quoi ça ? – C’est une mode qui vient d’Amérique, non ? – «Rock Around The Clock». – Ouais, vraiment chouette. Tous les vrais Américains Je regarde William d’un air interrogateur. Il est mon aiment ça. aîné de quelques mois et maman m’a dit que ce gar- Que répondre ? Si tous les vrais Américains aiment ça... çon a des fréquentations pas très recommandables. Je suis encore le cow-boy le mieux équipé du quartier. Mais après tout, il habite en face. Comme pour trou- Avec une gaine portant DEUX revolvers à amorces ver un compagnon de jeu, c’est vraiment pas loin, que je me balade ! Les autres : z’en ont qu’un seul, ces mieux vaut être son copain. Pas de frère ni de sœur, minables ! Faut être à la hauteur. En savoir un max moi ! Les amis, c’est le meilleur moyen de ne pas s’en- sur les cow-boys. Même sur leur musique. Donc, nuyer... Si tu veux qu’il te tienne compagnie quand tu encore moins question de se défiler. en as envie, tu l’accompagnes quand il te le propose... Evident, non ?... Mais tout de même. – Roquaroune... Comment ? ’ai été voir ce fameux film avec William. Il avait – C’est un film de rock’n’roll. J raison, c’était amusant... Dans la salle ! –De quoi ? Le film lui-même, je n’y ai pas compris grand chose. – De rock’n’roll ! Tu sais bien : la nouvelle danse... C’est l’histoire d’un type qui découvre des danseurs et – Ah ?... Bon. Mais tu sais, moi, danser, hein... un orchestre de dingues. Un des musiciens joue de la 1956J’ai un geste évasif et je ne continue pas ma phrase. contrebasse couché sur le dos et il leur arrive des tas J’allais dire que je trouvais ça bon pour les «grands». d’aventures parce qu’ils jouent une musique que les La gaffe. Qu’aurait pensé William ? Ne sommes-nous «mauvais» trouvent sauvage. Je comprends ça. Moi pas des grands nous-mêmes maintenant ? J’ai douze non plus, je n’aime pas cette musique de fou. Et ans, tout de même ! d’ailleurs, je préfère les films de cow-boys. Mais, bon. Cela dit, j’aimerais mieux une course à vélo autour du Dans la salle, il y a des types qui se sont mis à danser parc. Mais William, lui, il a l’air d’y tenir à son ciné. entre les fauteuils ! 6 LIVRE-PART1-DD 04 7/04/04 9:13 Page 7 William m’a dit que c’était des gars de la bande des 7 Finalement, le monsieur a attrapé deux types par le «blousons de cuir» et qu’il les connaissait. col et les a traînés dehors. Les autres se sont rassis… En tout cas l’ouvreuse, elle, elle paniquait. Elle a appe- Mais ils continuaient à taper des pieds quand l’ou- lé le monsieur qui surveille l’entrée. Il est arrivé en vreuse ne regardait pas... criant plus fort que le chanteur à l’écran - ce qui Maman a raison, si William fréquente vraiment des n’était pas rien - et il a ordonné à tout le monde de voyous pareils, je ferais mieux de me méfier de lui. s’asseoir. Bien sûr, je ne me suis pas ennuyé. Mais William, lui, Les blousons-de-cuir s’en fichaient. Faisaient la sour- était comme transfiguré en sortant du Roxy. Il n’a de-oreille. Tu parles ! Avec tout ce boucan… plus parlé que du film sur le chemin du retour. Alors le monsieur a hurlé qu’il allait appeler la police D’après lui, c’est le meilleur de cette année 1956. S’il s’ils ne sortaient pas tout de suite. Il disait ça moins aime ce genre de musique, ça le regarde. Moi, je pré- poliment. Les autres se moquaient de lui et commen- fère ce qu’on entend à la radio... Surtout les feuille- çaient à grimper sur les fauteuils… Avec leurs chaus- tons. Du genre «Ça va bouillir» avec Zappy Max. sures ! Vous vous rendez compte ? ZAPPY la maison, c’est une habitude : tout s’arrête lorsqu’il A y a un feuilleton à la radio. Notre poste crachote un peu, mais ce n’est pas grave. Maman et moi, on aime bien aussi les jeux comme «QuitteMAX ou double» ou «Cent francs par seconde». Elle aime aussi quand il y a des chansons d’André Claveau, Armand Mestral, Line Renaud, Charles Trenet et quelques-autres. Elle est divorcée. Je vois rarement mon père. Je suis seul la plupart du temps. Mais je ne m’ennuie pas.

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