Patrick Drahi Patrick Drahi Patrick Drahi en 2015. Données clés Nom de Patrick Drahi1 naissance 20 août 1963 (53 ans)2 Naissance Casablanca Maroc Israélienne Nationalité Française3 Pays de 4 Suisse résidence Profession Chef d'entreprise École polytechnique Formation Télécom ParisTech (X/Télécom) Patrick Drahi est un homme d'affaires et entrepreneur franco-maroco-israélien, né le 20 août 1963 à Casablanca. Il réside en Suisse4 depuis 1999. Il est le président-fondateur du consortium luxembourgeois Altice, une multinationale spécialisée dans les télécommunications et les réseaux câblés qui est cotée à la bourse d'Amsterdam. Il est propriétaire d'une holding personnelle5, Next Limited Partnership6, immatriculée à Guernesey, laquelle est l'actionnaire majoritaire d'Altice7,8. Altice est le principal actionnaire de l'opérateur français SFR Group, de Virgin Mobile, de l'opérateur israélien Hot, mais aussi Portugal Telecom, Orange Dominicana et l'américain Suddenlink. SFR Group est propriétaire des médias Libération et L'Express. En 2015, selon le magazine Forbes, son patrimoine serait évalué à 14 milliards d'euros9, ramené en 2016, pour cause d'endettement record, à 9 milliards d'euros10. Biographie et parcours universitaire Patrick Drahi est né au Maroc dans une famille juive11, de deux parents professeurs de mathématiques. À l'âge de quinze ans, il quitte le Maroc avec sa famille qui s'installe à Montpellier en France12. En 1983, après des classes préparatoires au lycée Joffre13, il entre à l'École polytechnique14,1,15 et poursuit après sa sortie ses études à l'École nationale supérieure des télécommunications16. En 2014, une polémique quant à sa double nationalité secoue certains médias. Selon Challenges, l'avocat de Patrick Drahi a déclaré que celui-ci possède exclusivement la nationalité israélienne et qu'il a demandé la perte de sa nationalité française3, mais son entourage infirme cette déclaration. La plupart des médias le décrivent comme un homme d'affaires franco-israélien. Il est officiellement domicilié à Zermatt (Suisse) où il bénéficie du statut privilégié de « résident fiscal », ce qui lui permet de payer beaucoup moins d'impôts qu'en Israël ou en France17. Il est marié avec une Syrienne grecque orthodoxe avec qui il a quatre enfants18. Parcours professionnel Après l'obtention de son diplôme à l'École nationale supérieure des télécommunications, Patrick Drahi est employé cinq ans chez Philips, où il travaille sur les récepteurs satellitaires, avant de rejoindre le groupe suédois Kinnevik. Il fait fortune en France, puis à l'étranger grâce à une technique particulière de gestion d'investissements avec effet de levier appelée LBO, consistant à s'endetter fortement pour acheter une entreprise cible, puis la restructurer pour en majorer les profits financiers, et rembourser les emprunts contractés par ponction sur leur propre trésorerie19. Dès 2003, il mise tout sur le secteur du câble et détient vite 99 % des réseaux câblés de France20. Ces opérations financières « acrobatiques » inquiètent certaines banques d'affaires mais ont fait de lui l'homme le plus riche d'Israël, la 5e fortune française et la 57e fortune mondiale selon le classement Forbes 201517. Investissements et achats en France Attiré par la création d'entreprises, il fonde en 1993 un cabinet de conseil, CMA21. Il décide ensuite de se lancer dans le câble en France et crée un câblo-opérateur à Cavaillon, dans le Vaucluse, Sud Câble Services22. Il arrive à convaincre la société américaine Rifkin d'y investir de l'argent avant que le câblo-opérateur soit acheté par InterComm. En 1995, il crée son second câblo-opérateur, Mediaréseaux, et raccorde Marne-la-Vallée au câble. Une fois encore, il convainc une société américaine, UPC, d'y investir, mais il conserve 0,4 % du capital23. Mediaréseaux est alors le premier câblo-opérateur de France à posséder ses propres réseaux24. De 1998 à 1999, il est conseiller dans l'entreprise de communication numérique InterComm25 avant de prendre la responsabilité des activités pour l'Europe occidentale et méridionale d'UPC au printemps 1999. Pour ce poste, basé à Genève, il s'installe à Cologny26. Durant sa carrière chez UPC, Patrick Drahi achète pour 330 millions d'euros de câblo- opérateurs français, RCF, Time Warner Cable France, Rhône Vision câble, Videopole et InterComm France27. En 2000, il obtient des fréquences de l'État et fonde, avec NRJ et Wendel, un nouvel opérateur, Fortel. Il en est le président du directoire. Lorsque la bulle Internet explose un an plus tard, il se voit obligé d'abandonner ce projet. Juste avant le bouleversement de la toile de 2001, il revend ses 5 % de parts de la société UPC27 et crée en mai 2001 sa propre société, le fonds d'investissement Altice28. L'année 2002 marque le début de sa conquête du câble français. Patrick Drahi commence par acheter la compagnie alsacienne Est Vidéocommunication29 et se retrouve en moins de 4 ans à la tête de 99 % du câble français. Son fonds d'investissement Altice rachète entre autres Numericable, Noos, France Télécom Câble30, TDF Câble31 et UPC France, ceci pour 2 milliards d'euros au total et avec l'aide de deux autres fonds d'investissement, Cinven et Carlyle27. En 2004, Patrick Drahi signe avec différentes collectivités locales et entreprises la délégation de service public de la boucle régionale de très haut débit en Alsace32. Il détient finalement un très grand nombre de réseaux câblés mais tous sont très hétérogènes. Patrick Drahi commence alors un travail d'intégration afin d'homogénéiser l'ensemble. Il se donne pour objectif de raccorder 4 millions de foyers à l'horizon 200833. Ce long travail a des répercussions sur la qualité de réseaux des clients des câblo-opérateurs, si bien qu'en 2007 il abandonne Noos, trop critiqué par la clientèle, pour ne garder que sa branche forte, Numericable. Il détient cette année-là 99,6 % des réseaux câblés de France19 et achète l'entreprise Completel en octobre pour 35 à 35,50 euros l'action, avant de lancer une Offre publique d'achat (OPA) afin d'en devenir l'unique propriétaire avec son fonds d'investissement Altice. C'est un achat au prix fort34 étant donné la situation de Completel cette année-là. Il fera de cette société la branche dédiée aux entreprises de Numericable. Après avoir associé son fonds d'investissement Altice au fonds Cinven, il invite un deuxième fonds d'investissement en 2007 dans cette collaboration, Carlyle35. En 2009, il achète trois nouveaux réseaux câblés, Martinique TV Câble (MTVC), World Satellite Guadeloupe et Valvision, pour 22 millions de dollars, soit 17 millions d'euros36. Ces acquisitions font à l'époque parler dans la presse car Canal Plus semblait également intéressé37. Il achète en juin 2013 le premier opérateur alternatif des Dom Tom, Outremer Télécom, qui est actif aussi bien dans l'accès Internet que dans le téléphone fixe et mobile. Il prévoit de le fusionner avec les câblo-opérateurs de Guadeloupe et de Martinique déjà en sa possession38. À l'automne 2013, il met en bourse Numericable ; la cotation lui permettra de financer les achats de son fonds d'investissement39. Il achète en effet cette année-là l'opérateur réunionnais Mobius40. Début 2014, son fonds d'investissement Altice entre en bourse ; Patrick Drahi place entre 1,3 et 1,5 milliard d'euros d'actions sur le marché41. En parallèle, alors qu'Altice ne détenait jusque-là que 20,6 % des parts de Numericable, Patrick Drahi lance l'achat du câblo-opérateur et obtient 40 % des parts en janvier 201442. L'Autorité de la concurrence valide cet achat quelques jours plus tard, estimant qu'il ne porte pas atteinte à la concurrence43. En avril 2014, il sauve au côté de Bruno Ledoux le quotidien Libération de la faillite en investissant 18 millions d'euros44. Le 9 janvier 2015, le groupe belge Roularta confirme avoir cédé au milliardaire franco- israélien les magazines les plus importants du groupe en France, L’Express, L’Expansion, Studio Ciné live, Lire, Mieux vivre votre argent, Classica et Pianiste45. Lundi 27 juillet 2015, Altice annonce avoir noué un partenariat stratégique avec NextRadioTV, le groupe d’Alain Weill, en vue de le racheter à terme. Achat de SFR Début 2014, Vivendi annonce la mise en vente de sa filiale télécom SFR. Les deux candidats repreneurs sont le groupe Bouygues et Altice dirigé par Patrick Drahi. Le gouvernement français exprime sa préférence pour la première solution. Quelques heures avant la publication de la décision de Vivendi, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'inquiète de la situation fiscale de Patrick Drahi ; il déclare sur Europe 1 : « Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d'Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d'Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! »46. Vivendi préfère cependant entrer en négociations exclusives avec Patrick Drahi et Numericable, déclarant : « Les deux propositions étaient intéressantes » (mais avec Numericable) « il y a 450 millions d'euros de différence et 5 000 destructions d'emplois en moins »47. Lors d'une conférence de presse, Patrick Drahi répond aux déclarations d'Arnaud Montebourg et rappelle qu'il vit en Suisse pour des raisons professionnelles et affirme qu'il ne déménagera pas en France. Il déclare qu'il « compte investir 3 milliards d'euros en France, c'est déjà un rapatriement massif »48. Le 18 mars, le ministère de l'Économie et des Finances ouvre une enquête portant notamment sur sa résidence fiscale exacte49. Le 30 juillet, l'Autorité de la concurrence lance un examen approfondi de l'achat de SFR à la suite de doutes sérieux au sujet d’entraves à la concurrence50.
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